Contexte général et
justification
La République Centrafricaine (RCA), vaste territoire
enclavé d'Afrique Centrale s'étend sur une superficie d'environ
623 000 Km2 pour une population estimée à près
de 4 390.008 habitants1 en 2009, soit une densité de 7,05
habitants au km2. Elle partage des frontières
héritées du découpage colonial avec plusieurs pays tels
que, le Soudan à l'Est, le Cameroun à l'Ouest, le Tchad au Nord,
la République Démocratique du Congo (RDC) et le Congo
(Brazzaville) au Sud.
L'analyse participative de la pauvreté conduite en 2007
par le Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD) montre
que les trois facteurs qui sont perçus comme les principales causes de
la pauvreté sont : i) la faible gouvernance ; ii)
l'insécurité et l'absence de la paix et iii) les bas revenus et
que la pauvreté touche environ sept(7) personnes sur dix(10) en milieu
rural2.
Généralement, la réaction de survie de
ces populations pauvres a créé un ensemble de corps
métiers dont les principales activités sont par ordre
d'importance l'agriculture et le maraîchage ; le commerce et la petite
restauration; les activités minières; l'élevage et les
services des transports y compris les taxis- motos.
Entre 1996 et 2008, soit une décennie, la RCA a
été secouée par des conflits récurrents qui ont
affecté la vie politique nationale. Ce contexte conflictuel a
créé une situation d'insécurité
quasi-généralisée avec un ralentissement sinon un
arrêt de la mobilité des personnes et des biens et
l'impossibilité de mener des activités économiques dans la
quiétude dans certaines régions du pays.
Cependant, la RCA est une petite économie exportatrice
essentiellement de produits agricoles, miniers et forestiers, mais très
faiblement industrialisée avec quelques industries
agro-alimentaires3.Le secteur primaire, notamment l'agriculture et
l'élevage, occupe l'essentiel des actifs , mais il contribue à
plus de la moitié de la richesse nationale produite (55%). Le secteur
des services vient en 2ème
1 Cette population est
inégalement répartie sur toute l'étendue du territoire. Le
taux de croissance moyen annuel de la population est estimé à
2,5%.
2 Stratégie Nationale pour la Finance inclusive
en RCA, 2010-2014, PNUD et FENU.
3 Brasserie, huilerie, savonnerie, sciage du
bois, sucrerie.
position, avec des acteurs informels de plus en plus nombreux
aussi bien à Bangui qu'à l'intérieur du pays.
L'économie centrafricaine dispose toutefois de quelques
atouts à exploiter en vue d'amorcer une croissance économique
bénéfique à l'ensemble de la population : i) une immense
réserve de terres propices à l'agriculture et
l'élevage4; ii) les facteurs agro climatiques favorables
à la création de richesse et à la diversité de la
faune et la flore, iii) la forte composante jeune de la population
centrafricaine est un facteur positif en terme de capacité humaine
pouvant être renforcée et mobilisée pour le
développement du pays ; iv) le potentiel de ressources
naturelles(hydrauliques, minières et minéralogiques),
partiellement connu très faiblement exploité est l'une des forces
latentes de l'économie centrafricaine.
Selon les études macroéconomiques et
sectorielles effectuées en République Centrafricaine dans les
années 90 dans le cadre de la mise en place d'une banque de
données sur le secteur privé-PME réalisé par le
Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD), la contribution
du secteur privé à la création de la richesse nationale
était estimée à 71,5% et plus 6000 emplois entre 1990 et
1995.
Même s'il est vrai que la RCA a connu une forte
croissance dans les années 70, la combinaison du contrôle des
entreprises par l'État et de l'absence de concurrence sur les
marchés a finalement conduit à des dysfonctionnements
généralisés.
L'intérêt et la pertinence du
sujet
La promotion du secteur privé a été
à l'origine du développement de bon nombre de pays
industrialisés. Certains pays comme le Japon ont axé leur
croissance sur les Petites et Moyennes Entreprises généralement
à caractère familial. C'est ainsi que la plupart des pays en voie
de développement veule imiter ces pays d'économie de
marché.
A cet effet, la RCA, avec la création du
Ministère de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises, du
Secteur Informel et du Guichet Unique par le décret
n°09.157 du 13 mai 2009 veut aboutir à un essor
économique fort remarquable pour pouvoir aspirer lutté contre la
pauvreté. Elle procède également par le renforcement des
capacités des Institutions de Micro Finances(IMF) à travers la
mise en place de la Stratégie Nationale pour la Finance Inclusive (SNFI,
2010-2014) en leur permettant d'augmenter leur capacité à
mobiliser des ressources financières.
Donc le développement du secteur privé est un
sujet d'actualité et par conséquent fait objet de plusieurs
débats.
Problématique
Le secteur privé n'est pas seulement
constitué des entreprises du secteur formel. Individus et
ménages, riches ou pauvres, sont aussi des acteurs économiques
privés dans la mesure où ils consomment des biens et services,
vendent leur travail, produisent des biens et services. Il fait allusion
à l'existence des entreprises, de création et d'innovation qui ne
dépendent pas de l'Etat ou de la Collectivité, mais qui trouvent
leur source et leur légitimité dans l'effort individuel ou
associatif.
Alors, le secteur privé centrafricain
est caractérisé par : i) le déficit important des
infrastructures énergétiques, routières et hydrauliques
à usage économique ; ii) l'informalité
généralisée des micro-entreprises ; ii) l'insuffisance
incitatif du cadre juridique, judiciaire, réglementaire et
institutionnel et aussi à l'accès au marché des services
aux entreprises qui est très faible ; iii) la forte concentration des
activités de l'ensemble du secteur privé et des PME dans le
secteur tertiaire et dans la capitale, Bangui, mais également iv) les
contraintes socioculturelles et familiales, psychologiques et
managériales importantes.
C'est pour cette raison que le Gouvernement centrafricain
à l'instar des autres pays du continent décide de faire de la
promotion du secteur privé un instrument prioritaire de lutte contre la
pauvreté en menant des réformes structurelles et
opérationnelles adéquates.
Malgré, toutes les opportunités dont dispose le
pays et les diverses réformes engagées par les pouvoirs publics,
résumés dans le Document Stratégique de Réduction
de la Pauvreté(DSRP) et adopté par les partenaires à
Bruxelles en octobre 2007, on constate que le secteur privé
centrafricain a du mal à se développer.
Finalement, la question fondamentale de notre
thématique de recherche est de la manière suivante :
l'investissement privé est - il dynamique et compétitif
pour soutenir la croissance économique et créer de l'emploi
contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté en RCA
?
De façon plus spécifique, il s'agit notamment de
répondre aux interrogations suivantes :
> Quelles sont les portées économiques et
sociales de la promotion du secteur privé centrafricain?
> Quelles sont les contraintes endogènes et
exogènes au développement du secteur privé
centrafricain?
Nous nous sommes alors attribués comme tâche de
faire un tour d'horizon tout en essayant d'étudier les
difficultés et les contraintes au développement que rencontre le
secteur privé centrafricain. Pour ce faire, nous avons fixé des
objectifs autour desquels se déroulera notre recherche.
Objectifs de recherche Objectif
général
Dans le souci de formuler quelques réflexions
stratégiques à l'intention des décideurs pour
réduire la pauvreté par le biais de la productivité et la
compétitivité du secteur privé, l'objectif
général de notre étude est d'améliorer
l'environnement du secteur privé centrafricain afin de le rendre
dynamique, compétitif, créateur de richesse forte et des emplois,
et contribuant à la réduction de la pauvreté.
Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement, le choix de cette thématique
vise à :
> évaluer les portées socioéconomiques de
la promotion du secteur privé;
> analyser les contraintes et difficultés
microéconomiques et macroéconomiques
qui entravent la stratégie pour la promotion du secteur
privé et la stratégie de
la réduction de la pauvreté relative au
développement du secteur privé en
RCA.
Hypothèses de recherche
Ces principales questions de recherche nécessitent une
certaine réponse anticipée qui guidera notre travail de
recherche. Ces principales hypothèses fondamentales retenues sont
libellées ainsi :
> Hypothèse 1
Le faible niveau de l'investissement privé en RCA ne
permet pas de soutenir la croissance économique et de créer de
l'emploi, afin de lutter contre la pauvreté.
> Hypothèse 2
La faiblesse des consommations finales, des investissements,
des emplois et des exportations nettes de la RCA résulte du non
productivité et du non compétitivité du secteur
privé formel centrafricain.
> Hypothèse 3
Les facteurs socioculturels, psychologiques et
managériaux, la faible facilité de faire des affaires et
d'accès au marché, la faiblesse des infrastructures
économiques (énergie, route et eau) et l'insuffisance incitative
du cadre législatif, réglementaire et institutionnel sont les
contraintes majeurs à la stratégie de la réduction de la
pauvreté relative au développement du secteur privé
centrafricain.
Résultats attendus de l'étude
Ainsi, les résultats attendus de cette étude
sont de fournir des informations pertinentes permettant d'atteindre les niveaux
suivants :
> Le secteur privé centrafricain est dynamique,
compétitif, créateur d'emplois et contribuant à la lutte
contre la pauvreté par le biais des créneaux porteurs
améliorés ;
> Les structures économiques d'appui au secteur
privé et aux PME sont développés, opérationnelles
et rendues accessibles à tous les opérateurs
économiques;
> Les systèmes de financement intérieur
adaptés aux capacités et aux besoins des opérateurs
économiques sont mis en place et renforcés ;
> Les infrastructures économiques
(électricité, transport et eau) sont renforcées et les
accès aux services du marché aux entreprises sont
améliorés ;
> L'environnement des affaires est propice et favorable
à l'investissement privé et plus d'opportunités sont
offertes au secteur privé et aux Petites et Moyennes Entreprises(PME)
pour soutenir la croissance économique et créer de l'emploi aux
femmes, aux jeunes et aux populations cibles (vulnérables).
Stratégies de recherche
La nécessité de réunir des informations
dans le cadre de la réalisation et la rédaction de notre
mémoire libellé ainsi: « les contraintes au
développement du secteur privé et la lutte contre la
pauvreté en RCA », nous a permis de faire recours à
quelques quatre(04) méthodes de recherche. Nous pouvons citer :
1. les recherches documentaires et les
recherches en ligne(véritablement enrichis) qui nous ont permis de
consulter une série d'ouvrages, de mémoires, d'articles et de
revues tous relatifs au développement du secteur privé et des
Petites et Moyennes Entreprises(PME) et de la stratégie de
réduction de la pauvreté ;
2. les collectes et l'exploitation des données, les
entretiens et/ou les interviews directs et indirects tant auprès des
organisations spécifiques (PNUD, COBAC, BEAC), qu'aux
spécialistes du secteur privé et des Petites et Moyennes
Entreprises(PME) et de stratégie de lutte contre la pauvreté;
3. les bibliothèques universitaires (Programme GPE-
Université Yaoundé II soa, CEREG - FSEG de Yaoundé II soa,
IFORD-Université Yaoundé II soa) pour la consultation de
mémoires, des thèses et de manuels ;
4. la recherche du modèle explicatif par l'arbre
à problèmes et la recherche d'explication du Produit
Intérieur Brut par les composantes de la demande globale : la
consommation finale, l'investissement, les exportations nettes et les
échanges extérieurs de l'économie centrafricaine entre
2004 et 2009.
Le thème de notre mémoire permet d'analyser si
la promotion du secteur privé pourrait être un facteur de
réduction de la pauvreté dans les pays en voie de
développement tel que la République
Centrafricaine(RCA), par le canal de la création de la
richesse productive et la création d'emplois. Ceci pourrait expliquer la
ferme volonté du Gouvernement centrafricain à relancer le secteur
privé centrafricain.
Plan de l'étude
La vérification des principales questions
anticipées de notre recherche nous permette de structurer le travail en
deux parties comme suit :
> La première partie aborde
l'évaluation des portées socioéconomiques du
secteur privé en République Centrafricaine(RCA) ;
> La deuxième partie porte sur l'analyse des
contraintes microéconomiques et macroéconomiques au
développement du secteur privé relative à la
stratégie de réduction de la pauvreté en République
Centrafricaine(RCA).
Depuis quelles années, le
secteur privé est placé au cceur des politiques de
développement économique des pays en développement surtout
africains. Deux facteurs contribuent à cette nouvelle approche :
l'échec du développement économique sous l'impulsion du
secteur public et la montée de la mondialisation.
Le développement économique est l'une des bases
du développement d'un pays et, donc, de la réduction de la
pauvreté dès lors l'économie privée est quant
à elle le principal moteur de la création d'emplois et de
richesses. Mais pour quielle s'épanouisse, encore faut-il que le pays
jouisse de conditions générales stables, d'un climat
d'investissement favorable ainsi que de marchés et d'institutions
fonctionnant efficacement.
Au niveau régional et/ou sous régional, le
Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique(NEPAD) accorde
une importance particulière à la promotion et au
développement des PME dans le domaine d'action prioritaire de
l'accès au marché. De même, la Communauté Economique
et Monétaire de l'Afrique de l'Centrale(CEMAC) s'emploient à en
faire l'un des moteurs de l'intégration économique, à
travers la directive sur le financement et le développement des petites
et moyennes entreprises et les Accords de Partenariat Economique (APE).
De plus, le rôle du secteur privé centrafricain,
instrument de lutte contre la pauvreté est reconnu, à travers
différents documents de politique économique ou sectorielle tels
que: le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(DSRP, 2008-2010), les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), la Stratégie Nationale pour la Finance
Inclusive (SNFI, 2010-2014) et le Programme National de la Promotion du Secteur
Privé(PNPSP).
Face à tous ces éléments, nous pensons
étudier dans cette première partie de notre travail la question
de l'environnement général du secteur privé
(chapitre premier) d'une part, et d'évaluer les
portées sociales et économiques (chapitre
deuxième) en termes de lutte contre la pauvreté d'autre
part.
CHAPITRE PREMIER : L'ENVIRONNEMENT GENERAL DU
SECTEUR PRIVE EN RCA
La redéfinition du rôle de l'État,
associée à la mondialisation, a eu pour conséquence de
placer le secteur privé au premier plan du développement
économique en général dans la plupart des pays en
développement, de la République Centrafricaine (RCA) en
particulier. En effet, il ressort de cette étude qu'en Centrafrique,
l'informalité généralisée des micro-entreprises, la
très faible performance du secteur formel et la forte concentration des
activités économiques dans le secteur tertiaire constituent les
principales caractéristiques du secteur privé.
Toutefois, l'environnement socioéconomique et politique
de la RCA s'est plus ou moins amélioré dans ces cinq(05)
dernières années mais les conditions d'une croissance durable ne
sont pas totalement réunies pour le développement propice du
secteur privé. La notion du secteur privé est si variée et
diffère suivant les pays ayant des caractéristiques très
diverses.
L'analyse de ces principales caractéristiques du
secteur privé centrafricain montre que le secteur formel reste faible
pour soutenir la croissance économique et en plus créer de
l'emploi. Parallèlement le secteur non structuré est plus
influencé par les acteurs informels, réduisant ainsi les
ressources de l'Etat.
Au contraire, la description des états de lieux du
secteur démontre qu'il existe des forces et des opportunités tant
sur le plan institutionnel, législatif et réglementaire pour un
développement durable du dite secteur.
Ainsi, dans ce chapitre premier, un accent particulier sera
mis sur les définitions et les caractéristiques essentielles du
secteur privé (section I) ; mais aussi d'aborder les
états de lieux de ce secteur (section II) dans le
contexte centrafricain.
SECTION I : la notion et les caractéristiques d u
secteur privé centrafricain
La définition du terme secteur privé est
très variée du fait qu'elle recouvre des réalités
différentes selon les pays. Il se diffère du secteur public.
Généralement, le secteur privé fait
allusion à l'existence des entreprises, de création et
d'innovation qui ne dépendent pas de l'Etat ou de la
Collectivité, mais qui trouvent leur source et leur
légitimité dans l'effort individuel ou associatif. D'ailleurs, le
terme secteur public désigne au sens large les administrations publiques
et l'ensemble des entreprises qu'elles possèdent ou contrôlent et,
au sens restreint, ces seules entreprises dites « publiques ».
Pour mieux cerner les contours de ces deux termes, nous
essayerons de préciser les différentes définitions
nécessaires d'une part, mais également nous dégagerons les
principales caractéristiques essentielles du secteur privé par le
biais des différents sous-secteurs constitués en grande partie
des petites et moyennes entreprises.
1.1. la notion définitionnelle du secteur
privé et des PME
D'une manière générale, le secteur
privé fait allusion à l'existence des entreprises, de
création et d'innovation qui ne dépendent pas de l'Etat ou de la
Collectivité, mais qui trouvent leur source et leur
légitimité dans l'effort individuel ou associatif. Si bien que,
le terme secteur privé n'est pas seulement constitué des
entreprises du secteur formel. Il s'agit des individus et ménages,
riches ou pauvres, qui sont aussi des acteurs économiques privés
dans la mesure où ils consomment des biens et services, vendent leur
travail, et produisent des biens et services.
Du moins, les Petites et Moyenne Entreprises(PME)
présentent un univers très varié d'activités de
production, de prestations de services et de simple commerce de biens. Il
apparaît de ce fait que, la définition des Petites et Moyenne
Entreprises(PME) varie énormément d'un pays à un autre et
tient compte de plusieurs paramètres spécifiques tels que : le
niveau technologique, le volume de production, le chiffre d'affaires annuel
réalisé ou le bilan annuel et le volume d'emplois5.
Suivant les différents paramètres
mentionnés ci-haut, nous pouvons distinguer au moins quatre(04) types
d'entreprises à savoir la micro - entreprise, la petite entreprise, la
moyenne entreprise et la grande entreprise. Ces unités
économiques étant à des niveaux de développement et
d'activités différents, nous pouvons les classer en trois
catégories suivantes :
> catégorie 1 : celles qui sont en
création dans des créneaux porteurs mais dont les promoteurs
n'ont pas à proprement parler d'expérience antérieure ;
> catégorie 2 : celles qui existent
mais sont de plus petite taille et qui reposent sur un savoir-faire de leurs
promoteurs mais dont le potentiel de croissance est relativement limité
;
> catégorie 3 : celles qui sont en
développement et qui ont déjà atteint un niveau
d'activités plus important avec des perspectives de
développement, une vision claire des dirigeants, etc.
Chacune de toutes ces entités engagées dans une
activité économique, quel que soit leur statut légal a des
caractéristiques variées selon les pays.
1.2. les caractéristiques du secteur privé
centrafricain
Le secteur formel, le secteur non structuré et le
secteur rural constituent pour le secteur privé centrafricain, les
trois(03) principales composantes indispensables pour son développement
durable. Ainsi, nous analyserons les caractéristiques de ces trois (03)
sous-secteurs du secteur privé.
5 D'après le guide sur la
définition d'une : « Petite et Moyenne Entreprise(PME) », P 3-
4.
1.2.1. Le secteur formel
Le secteur formel est défini comme
l'ensemble des entreprises individuelles ou des sociétés qui
tiennent une comptabilité adéquate et qui répondent
à des obligations légales. La forte concentration des
activités économiques dans le secteur tertiaire à Bangui,
la capitale et ses périphéries est la principale
caractéristique du secteur privé moderne, qui reste très
limité. Il faut ajouter à cela la succession de crises
politicomilitaire (1996-2008) qui a entraîner la destruction et/ou la
fermeture de plusieurs entreprises, et le retrait de nombreux investisseurs
étrangers, sans oublier les contraintes structurelles diverses.
Aujourd'hui dans le secteur industriel, moteur de
transformation des matières premières, on ne comptabilise que
plus de six(06) entreprises manufacturières opérant en grande
partie dans l'agro-alimentaire (brasserie, huilerie, savonnerie, sciage du
bois, sucrerie, etc.) et les métallurgies sur les vingt-quatre(24)
existantes en 1992. Malgré de nombreuses actions gouvernementales
destinées à favoriser le développement du secteur
privé formel, on remarque que les entreprises du dit secteur en grande
partie constituées des petites et moyennes entreprises centrafricaines
ont du mal à se développement.
Concernant les investissements privés nationaux et
étrangers, selon les données statistiques des entreprises
industrielles et Petites et Moyennes Entreprises(PME) agréées
à la Charte Nationale des Investissements, au cours des années
2006 à 20086, il ressort qu'une vingtaine d'entreprises
industrielles et des PME toutes confondues ont été
créées avec un montant global d'investissements prévus
d'environ 188.825.000.000 de FCFA, comme nous indique le tableau ci-dessous.
6 Ministère du Commerce et de l'Industrie,
données statistiques de 2006 - 2008 de la Direction
Générale de la Commission Nationale des Investissements (CNI).
Tableau n°1 : le montant des investissements
prévus et les nombre par promoteurs des entreprises industrielles et les
PME(en million de FCFA).
Promoteurs
|
RCA
|
France
|
Grèce
|
Sénégal
|
Italie
|
Liban
|
Inde
|
Total
|
MIP
|
94.379
|
43.514
|
30.177
|
14.800
|
3.100
|
2.035
|
820
|
188.825
|
Nombre
|
11
|
4
|
2
|
1
|
1
|
1
|
1
|
21
|
%
|
49,98
|
23,05
|
15,98
|
07,84
|
01,64
|
01,08
|
0,43
|
100
|
Source : Ministère du Commerce et de
l'Industrie, DGCNI, CNI, 2006-2008.
Ce tableau nous montre que parmi les entreprises industrielles
et les petites et moyennes entreprises enregistrées entre cette
période les centrafricains restent les plus nombreux(11), suivi des
français(04) et des ressortissants de la Grèce(02).
Le domaine des télécommunications, du
bâtiment et travaux publics(BTP), de la savonnerie et de la scierie du
bois représente les principales activités économiques de
ces types d'investissements.
En outre, les données montrent qu'environ 47,85% des
investissements ont été réalisés, soit
90.352.000.000 de FCFA sur les trois années. Cette situation s'explique
par : i) la crise financière et économique mondiale qui a
touché fortement les entreprises d'exploitation forestière ; ii)
les mesures réglementaires prises par l'Etat dans le secteur et encore
de iii) la faiblesse des infrastructures économiques
(l'électricité, la route et l'eau à usage
économique).
Selon la Charte Nationale d'Investissements, les principales
caractéristiques du secteur privé formel centrafricain
composé sont comme suit :
> petite et moyenne entreprise à capitaux et dirigeants
à majorité nationaux ;
> petite et moyenne entreprise employant au minimum cinq (5)
personnes y compris le dirigeant ;
> petite et moyenne entreprise avec un chiffre d'affaires
annuel inférieur ou égal à : 500 000 000 FCFA ;
> petite et moyenne entreprise dont le montant des capitaux
immobilisés est inférieur ou égal à : 100 000 000
FCFA, pour les activités commerciales.
On constate que ces entreprises du secteur formel sont
très sensibles à la qualité des politiques
économiques que les grandes entreprises. Elles se réfugient
très rapidement dans le secteur informel, qui est mal
contrôlé et non maîtrisé par l'Etat.
1.2.2. Le secteur non structuré
Le secteur non structuré est composé d'une part
du secteur frauduleux et d'autre part du secteur informel. Citons que le
secteur informel est le regroupement de toutes les unités
économiques qui opèrent à petite échelle et qui
exercent des activités économiques non enregistrées et ou
bien dépourvues de la comptabilité formelle écrite.
Etant donné qu'à partir des années 80 et
le début des années 90, la forte croissance du secteur informel
s'explique à travers l'exode rural, les effets du Programme d'Ajustement
Structurel(PAS) et du programme de Départ Volontaire
Assisté(DVA), les faibles perspectives
d'intégration dans la fonction publique, aussi bien que les
années blanches. Mais aussi la croissance démographique, la
lourdeur des réglementations, le coût du travail dans le secteur
formel, la pression fiscale expliquent le recours au secteur informel.
En outre, pour une tranche importante de la population cible
constituée des jeunes et des femmes, l'entreprenariat devrait
représenter la seule opportunité majeure en termes des emplois et
de revenus. En l'occurrence, ces différents revenus
générés par les principales activités
économiques comme le commerce et la petite restauration7 ,
l'agriculture et le maraîchage ; les activités minières ;
l'élevage et les services des transports y compris les taxi-motos
permettent à de nombreux individus et ménages de sortir de la
précarité et de la misère.
7 Communément appelé
les « zougoulou » ou « chez OMBA » en sango, langue
nationale du pays.
D'abord, les données statistiques disponibles de «
l'étude sur la localisation des unités économiques
à Bangui », réalisée en 2007 par l'Institut
Centrafricaine des Statistiques et d'Etude Economique et Sociale(ICASEES)
montrent que sur presque 11. 000 unités économiques
recensées, seulement 15 % sont du secteur formel et finalement
qu'environ 85% appartiennent au secteur informel très
développé. Citons que le faible niveau de la qualification et en
plus des investissements requis font du secteur informel centrafricain le
principal domaine d'intervention adéquate des microentreprises.
Par conséquent, force est de constater qu'en RCA les
unités s'activant au secteur dit informel se sont multipliées et
ont une importance déterminante dans divers secteurs de
l'économie. La difficulté de ces entités informelles
provient du fait qu'elles produisent généralement sur la base des
avances reçues de leurs clients, ce qui constitue une entrave
puisqu'elles ne permettent pas de faire des projections optimales des
opérations de fabrication et d'atteindre à travers des circuits
de vente, un marché autre que celui caractérisé par une
proximité géographique.
Egalement les faibles performances des infrastructures
économiques telles que l'électricité, l'eau et le
transport, la concurrence des produits étrangers , mais aussi la
qualité médiocre des produits fabriqués et le manque
d'innovation des promoteurs constituent autant des difficultés
qu'enregistrent la plus part des entreprises du secteur informel
centrafricain.
1.2.3. Le secteur rural
Le secteur rural centrafricain est caractérisé
par une faible productivité, un faible rendement, de faibles revenus
ruraux, un manque d'encadrement et des compétences nécessaires. A
cela s'ajoute l'absence d'une organisation dynamique permettant de
défendre les intérêts de la population rurale à
l'exemple des Groupements d'Intérêts Ruraux(GIR) qui ont disparu
presque sur l'étendue du territoire national.
Ainsi, nous aborderons dans la seconde section de ce chapitre
premier, les états de lieux de ce secteur étudié afin de
montrer les opportunités qui s'offrent pour son développement
relatif à la thématique de la réduction de la
pauvreté, après avoir présenté, les cadres
juridico-institutionnels et la typologie.
SECTION II : les états de lieux du secteur
privé centrafricain
Dans un souci d'une meilleure perception de la situation du
secteur privé centrafricain en général,
particulièrement des petites et moyennes entreprises, nous pensons qu'il
est indispensable d'appréhender d'une part le cadre juridictionnel et
institutionnel et d'analyser la typologie et les opportunités au
développement du secteur privé centrafricain d'autre part.
2.1. Le cadre juridique et institutionnel
Il s'agit de préciser l'ensemble des lois, des
ordonnances, des décrets juridiques et institutionnels tant sur le plan
régional, sous régional et national qui encadrent les meilleurs
fonctionnements du secteur privé centrafricain.
2.1.1. Le cadre juridique du secteur privé surtout
des PME8
L'environnement juridique des Petites et Moyennes
Entreprises(PME) en Centrafrique, à l'instar des autres pays a subi
plusieurs réformes et se confond même avec celui du secteur
privé. Ces réformes visent globalement à
libéraliser les activités économiques et s'articulent
autour des principales actions suivantes :
> la suppression des situations de monopoles ;
> la libéralisation progressive du commerce
extérieur international avec l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
et le commerce intra sous - régional avec la Communauté
Economique et Monétaire en Afrique Centrale (CEMAC) ;
> l'application des mesures incitatives d'investissement
(Charte Nationale d'investissements).
8 Ministère du Commerce et de
l'Industrie, la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Mines et de
l'Artisanat(CCIMA) et Direction Générale de la Commission
Nationale des Investissements(DGCNI), 2008.
De tout ce qui précède, il existe quelques
principaux textes relatifs aux petites et moyennes entreprises en
République Centrafrique qui se résument par les lois, les
ordonnances, les décrets et arrêtés de la manière
suivante :
> Les lois :
· la Loi n° 88. 014 du 27 août 1988, instituant
un Régime Préférentiel en faveur des PME/PMI
Centrafricaines ;
· la Loi n°92.002 du 26 mai 1992, portant
libéralisation des prix et réglementation de la Concurrence ;
· la Loi n° 96.019 du 13 mai 1996, portant Code des
Investissements en République Centrafricaine ;
· la Loi n° 01.010 du 16 juillet 2001, instituant une
Charte des Investissements en République Centrafricaine ;
· la Loi n° 09.008 du 14 juillet 2009, autorisant
la Ratification du Traité Révisé de l'Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA).
> Les Ordonnances :
· L'ordonnance n° 83.083 du 31 décembre
1983, portant règlementation des activités de commerce et de
Prestations de service en République Centrafricaine.
> Les Décrets :
· le Décret n° 83. 550 du 31 décembre
1983, portant création d'une Carte Professionnelle en République
Centrafricaine ;
· le Décret n° 05. 396 du 26 décembre
2005, fixant les Modalités d'Application de la Loi n° 01. 010 du 16
juillet 2001, instituant une Charte des investissements en République
Centrafricaine ;
· le Décret n°06.229 du 11 juillet 2006,
fixant les règles d'application de certaines dispositions de la Loi
n°92.002 du 26 mai 1992, portant libéralisation des prix et
réglementation de la concurrence.
> Les Arrêtés :
· l'Arrêté n° 0011
/MCIPSP/CAB/SG/DGSC/DCI/SPCI du 25 mai 2001, fixant les conditions de
renouvellement de la Carte Professionnelle de commerçant et de
prestataire de service ;
· l'Arrêté n°007/MCIPME/DIRCAB/DGCNI du
07 juin 2006, fixant la procédure d'agrément à la Charte
des Investissements.
Faute de quoi, tous ces principaux textes juridiques
énumérés ci-haut présentent des avantages
généraux accordés aux entreprises éligibles et des
dispositions générales et/ou particulières et des
opportunités ou conditions favorables d`exercice des activités
des opérateurs économiques privés en République
Centrafricaine.
2.1.2. Le cadre institutionnel du secteur
privé
En Centrafrique depuis deux (2) décennies le secteur
des Petites et Moyenne Entreprise(PME) est encadré par plusieurs
administrations qui interviennent, pour définir la politique nationale
et fixer les orientations en matière économique. En plus de ces
structures administratives d'appui et d'encadrement des PME, s'ajoutent les
organismes publics, les projets des partenaires au développement(le
PNUD, la Société Financière Internationale et bien
d'autres) et les associations professionnelles qui apportent également
leurs conseils, appuis financiers et expertises multiples aux petites et
moyennes entreprises en Centrafrique.
Mais il convient de préciser que surtout les crises
liées aux mutineries des années 1996-1997 ont détruit la
quasi-totalité de ces structures d'appui et d'encadrement des Petites et
Moyennes Entreprises(PME) centrafricaines, affaiblissant ainsi le
fonctionnement de celles qui ont survécu et occasionné
l'arrêt précoce de la mise en oeuvre des différents
projets/programmes du domaine.
2.2. La typologie et les opportunités du secteur
privé centrafricain
Il serait indispensable de rappeler les tendances
évolutives et d'analyser les principales opportunités du secteur
privé centrafricain face aux défis la mondialisation dans les
économies.
2.2.1. La typologie du secteur privé
L'analyse de la typologie du secteur privé en
République Centrafricaine peut s'articuler d'une part autour des
tendances temporelles et d'autre part à travers les domaines
d'activités et les niveaux d'investissements prévus et /ou
réalisés.
Apparemment, depuis les indépendances(1960) jusqu'aux
années 80, la consolidation et le déclin constituaient les deux
tendances fortes qui ont suivi l'évolution de la vie du secteur
privé centrafricain. Pendant cette période, l'on a observé
un développement propice de l'initiative privé avec la naissance
des véritables hommes d'affaires en majorité
bénéficiant des appuis divers de l'Etat.
Parallèlement au lendemain de l'indépendance,
la mise en place d'une nouvelle stratégie de développement
économique par l'Etat qui accorde une grande place au secteur public
avec des effets pervers sur l'économie, expliquerait la situation du
déclin considérable du secteur privé centrafricain.
Quand bien même que le secteur privé
centrafricain est juridiquement et institutionnellement encadré, il est
important d'analyser ses opportunités.
2.2.2. Les opportunités du secteur
privé
Les grandes opportunités dont
bénéficient les petites et moyennes entreprises centrafricaines
sont beaucoup plus importantes sur le plan institutionnel, législatif et
réglementaire(les infrastructures non matérielles) que sur le
plan des infrastructures économiques (électricité,
transport routier et eau à usage économique).
Ainsi, la Volonté politique des pouvoirs publics
d'accorder une priorité au secteur des petites et moyennes entreprises
se prouve par la création d'une nouvelle structure administrative :
« le Ministère de la Promotion des PME, du Secteur informel et du
Guichet Unique » avec deux(02) directions générales :
> La Direction des Petites et Moyennes Entreprises et du
Secteur Informel ;
> la Direction de la Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises et du Guichet Unique de Formalité des Entreprises.
La redynamisation ou le renforcement des capacités des
différents services d'appuis comme la Chambre de Commerce, des
Industries, de Mines et de l'Artisanat(CCIMA) et du Cadre Permanent de
concertation Public-privé et même l'intégration des
nouveaux produits financiers, le capital-risque de la Société
Financière Internationale en faveur des petites et moyennes entreprises
et la finalisation de la Stratégie Nationale pour la Finance Inclusive
en RCA(2010-2014) constituent les axes d'opportunités importantes pour
la promotion du secteur privé relative à la stratégie de
réduction de la pauvreté.
Par ailleurs, nous pensons que pour une meilleur prise en
compte de tous les déterminants de la pauvreté par une structure
publique performante, le Ministère de la Promotion des PME, du Secteur
informel et du Guichet Unique devrait être renforcé par la
création de deux(02) autres Directions Générales à
savoir :
> la Direction de l'Entreprenariat(DGE);
> la Direction de la Micro Finance(DGMF);
Ce Département avec ces deux autres directions aura
pour mission de : i) favoriser la création des PME et PMI notamment dans
les secteurs des créneaux porteurs; ii) développer les actions
permettant d'aider les femmes et des jeunes entrepreneurs, ainsi que les femmes
et les jeunes souhaitant créer une entreprise; iii) favoriser la
formation des femmes, des jeunes ou les populations vulnérables,
notamment en matière de finances, de crédits, de
comptabilité, de commerce national et international.
A cet effet, il devrait assurer la tutelle d'une agence dite
« Agence Centrafricaine de Développement et d'Encadrement des
Petites et Moyennes Entreprises(ACDEPME) » qui sera composée comme
suit:
> Un Centre de Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises(CPPME) ; > Un Centre de Promotion des Investissements(CPINVEST)
;
> Un Centre de Promotion des Exportations(CPEXPORT) ;
> Une Structure Financière et de Suivi-Evaluation des
Entreprises(SFSEE) ; > Un Observatoire d'Economie(OBSECO).
A cet effet, la promotion des exportations doit être
portée par une politique effective de diversification, un culte de la
qualité, une bonne maîtrise des avantages et contraintes des
accords internationaux par le secteur privé et les structures d'appui
ainsi qu'un suivi prospectif de l'évolution de la demande mondiale.
Nous disons que la finalité de ce regroupement
d'activités est de parvenir à une articulation harmonieuse de la
politique de développement des petites et moyennes entreprises favorable
à la stratégie de la réduction de la pauvreté. Il
reste entendu que les femmes et les jeunes constituent une frange importante
des acteurs dans le secteur des Petites et Moyennes Entreprises(PME), d'une
part, et que la micro finance pourra être une alternative au financement
des Petites et Moyennes Entreprises(PME), si elle réussit son
intégration dans le secteur bancaire d'autre part.
La mise en cuvre de ce nouveau dispositif d'appui au secteur
privé centrafricain, relative à la stratégie de lutte
contre la pauvreté, permettra au Gouvernement de concilier la recherche
de la création de richesse productive et de la richesse sociétale
à la réduction de la pauvreté tant en milieux urbain qu'en
milieux rural.
En guise de conclusion, nous pensons que le secteur
privé centrafricain est composé en majorité des Petites et
Moyennes Entreprises(PME). Mais ces dernières ne jouent pas assez un
rôle de premier plan dans la politique d'industrialisation et de
développement économique et social du pays.
CHAPITRE DEUXIEME : LES PORTEES SOCIOECONOMIQUES DU
SECTEUR PRIVE
Dans le monde9 , les PME représentent plus
de 90 % des entreprises existantes et entrent pour 55% en moyenne dans le
nombre d'emplois, alors que dans le secteur manufacturier leur part dans
l'emploi total se situe à 60% en moyenne. Au contraire, dans les pays de
la sous - région Communauté Economique et Monétaire
d'Afrique Centrale(CEMAC), les Petites et Moyennes Entreprises(PME)
représentent de l'ordre de 85% des entreprises nationales et
créent entre 65% d'emplois10 en moyenne.
En Centrafrique, pour faute des données statistiques
fiables récentes, la contribution du secteur privé à la
création de la richesse nationale était estimée à
71,5% entre 1990 et 1995 et serait stabilisée autour de 65% depuis 1999
selon le Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD) dans :
<<Etude de mise en place d'une banque de données sur le secteur
privé en RCA ».
En effet, la contribution des Petites et Moyennes
Entreprises(PME) est encore plus importante dans les pays les moins
avancés (PMA), auxquels elles offrent souvent les seules perspectives
réalistes en matière de gains d'emploi et d'accroissement de la
valeur ajoutée.
L'on se pose la question de savoir : quels sont les enjeux
sociaux et économiques du secteur privé centrafricain?
A cette fin, nous mettrons un accent particulier sur le
rôle du secteur public et du secteur privé et l'importance du
secteur privé(PME) dans la première section et les enjeux majeurs
du secteur en termes de création de richesse et des emplois dans la
seconde section de notre travail.
9 Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel(ONUDI), << Renforcement des
capacités pour le développement du secteur privé en
Afrique », Service du développement du secteur privé,
Rapport 2008.
10 (1) Les effets de la mondialisation sur les PME et
les agro - industries en Afrique Centrale en 2005, P : 9 - 17
SECTION I : le rôle des secteurs
privé-public et l'importance des PME
Bien qu'il soit de plus en plus admis que le secteur
privé devrait être responsable au premier chef de la production de
biens et de services, cela ne signifie pas pour autant que le secteur public
n'apporte plus aucune contribution au développement soutenable. Donc le
secteur public est maintenant en particulier appelé à instaurer
des conditions propres à permettre le développement d'un secteur
privé efficace et compétitif.
Cependant il est largement admis que les PME constituent la
cheville ouvrière du secteur privé, quel que soit son niveau de
développement, et apportent une contribution non négligeable au
développement économique en général et au
développement industriel en particulier. Si les PME apportent au
développement une contribution particulièrement importante,
quelles sont les principales raisons ?
Nous montrerons dans cette section le rôle des secteurs
public et privé, tout en se demandant pour quelles raisons principales
les petites et moyennes entreprises apportent au développement une
contribution particulièrement importante.
1.1. Le rôle des secteurs public - privé et
les raisons des PME
Il s'agit, notamment de distinguer le rôle du secteur
privé de celui du secteur public, mais aussi de dégager les
raisons fondamentales contributives des petites et moyennes entreprises au
développement.
1.1.1. Le rôle des secteurs public et
privé
Le secteur privé est surtout composé de
ménages et d'entreprises produisant une multiplicité de biens et
de services. Etant bien développé, le secteur privé
englobe des prestataires de services juridiques, financiers, comptables et
autres. Il s'agit, notamment d'une vaste gamme d'institutions auxiliaires,
associations professionnelles, chambres de commerce et d'industrie,
laboratoires de métrologie, bureaux de normalisation et organisations
apparentées qui soutiennent les entreprises et leur fournissent
différents types de services d'appui.
Bien au contraire, le secteur public continue de jouer un
rôle essentiel, mais changé, en facilitant et en encadrant le
processus de développement, notamment du secteur privé. Le
secteur public est maintenant en particulier appelé à instaurer
des conditions propres à permettre le développement d'un secteur
privé efficace et compétitif. Pour ce faire le secteur public
doit créer un environnement porteur, mettre en place l'infrastructure
matérielle nécessaire et l'infrastructure non matérielle :
la promotion d'un cadre institutionnel adapté, dont des services d'appui
aux entreprise.
1.1.2. Les principales raisons des PME
Dans le secteur privé, les petites et moyennes
entreprises (PME), y compris les micros entreprises, ont un rôle
particulièrement important à jouer. Il est largement admis que
les PME constituent la cheville ouvrière du secteur privé, quel
que soit son niveau de développement, et apportent une contribution non
négligeable au développement économique en
général et au développement industriel en particulier.
Si les Petites et Moyennes Entreprises apportent au
développement une contribution particulièrement importante, les
principales raisons en sont les suivantes:
1.1.2.1. La main-d'oeuvre nombreuse et la
répartition plus équitable des revenus
Les PME font appel à une main-d'oeuvre plus nombreuse
et tendent à contribuer à une répartition plus
équitable des revenus que les grandes entreprises. Elles jouent un
rôle important en créant des emplois et en atténuant ainsi
la pauvreté et offrent souvent des débouchés
raisonnablement bien rémunérés à des travailleurs
venant de ménages pauvres et à des femmes n'ayant guère
d'autres sources de revenu.
1.1.2.2. La répartition plus rationnelle des
ressources
Les PME contribuent dans les pays en développement
à une répartition plus rationnelle des ressources. Elles tendent
à adopter des méthodes de production à forte
intensité de main-d'oeuvre, qui correspondent mieux à la dotation
en ressources de pays en développement où la main-d'oeuvre est
abondante et le capital rare.
Dans la mesure où ces entreprises exercent leur
activité sur des marchés peu structurés, le prix des
facteurs de production utilisés et le prix de leurs produits traduisent
aussi mieux le coût d'opportunité pour la collectivité que
les prix pratiqués par les grandes entreprises.
1.1.2.3. Les systèmes économiques
dynamiques et flexibles
Les PME concourent à la mise en place d'un
système de production intégré. Elles aident à
absorber les ressources productives à tous les niveaux de
l'économie et contribuent à la mise en place de systèmes
économiques dynamiques et flexibles, dans lesquels les entreprises
petites et grandes sont étroitement liées.
Du point de vue géographique, les PME tendent aussi
à être mieux réparties sur le territoire national que les
grandes entreprises, appuyant le développement et la diffusion de
l'esprit d'entreprise et des compétences correspondantes, et aidant
à réduire les inégalités économiques entre
les zones urbaines et rurales.
Comme les PME constituent un segment majeur du secteur
privé, et que leurs caractéristiques et possibilités
spécifiques les distinguent des grandes entreprises, leur contribution
au développement du secteur privé doit retenir une attention
spéciale.
1.2. l'importance des PME
Dans bon nombre de pays, le développement du secteur
privé s'est toujours soldé par un essor économique
remarquable. La petite et moyenne entreprise est non seulement reconnue comme
moteur de croissance économique mais également comme facteur
clé dans le secteur privé. Alors les caractéristiques
spécifiques des petites et moyennes entreprises(PME) sont
libellées ainsi:
> la petite taille d'activité, la centralisation et
personnalisation de la gestion autour du propriétaire-dirigeant ;
> la stratégie intuitive ou peu formalisée et
la forte proximité des acteurs dans un réseau régional
;
> Le système d'information interne simple et peu
formalisé et le système d'information externe simple basé
sur les contacts directs;
> La capacité d'innover rapidement pour s'adapter au
marché ;
> etc.
Retenons que les environnements politique et
macroéconomiques centrafricains sont encore peu favorables au
développement des petites et moyennes entreprises et oeuvrent pour sa
croissance et sa compétitivité. En l'occurrence,
l'opérationnalisation du Programme Cadre Intégré
Renforcé(PCIR) et de l'Aide au Commerce Equitable n'ont
pas été mises à l'écart.
En somme, les PME participent de manière remarquable
non seulement à la création d'emplois en passant par l'innovation
et l'adaptation au système économique, mais également
à la création de la richesse productive. Mais les
économies d'échelle et les économies du champ
(notoriété et diversification) sont les deux principales raisons
d'existence des petites et moyennes entreprises.
De nos jours, les expériences au niveau mondial
montrent que les petites et moyennes entreprises(PME) sont les sources à
la croissance économique et garant à la cohésion
sociale.
SECTION II : les enjeux en termes de la richesse
productive et des emplois du secteur privé centrafricain
Réduire la pauvreté implique de faire davantage
pour répondre aux besoins et maximiser l'apport des entreprises
d'exploitations agricoles familiales et de travailleurs indépendants qui
exercent une activité informelle dans un pays très pauvre
donné.
L'importance du secteur privé n'est plus discutable de
nos jours. Il est important au bien - être économique des
collectivités locales et de la nation toute entière.
Dès lors, l'analyse portera sur une méthode
explicative du marché d'emploi dans la première sous-section et
du marché des biens et services de l'économie centrafricaine dans
la seconde sous-section.
2.1. Les enjeux en termes de création des
emplois
Dans la mesure où le secteur privé est source
de création de la richesse sociétale, il serait indispensable
d'aborder dans cette sous-section son importance et le volume d'emplois
générés ces dernières années.
2.1.1. La création d'emploi et ses
caractéristiques
Les petites et moyennes entreprises sont des industries
faisant appel à une forte quantité de main d'oeuvre et utilisent
des techniques de production relativement simples, ce qui convient à
l'abondance de la main d'oeuvre et à la rareté des capitaux dans
la plupart des pays en voie de développement. Elles fournissent
également une très large part des emplois disponibles aux femmes,
aux jeunes et aux immigrés venus de la zone de conflit
militaro-politique.
2.1.2. L'analyse de l'offre et de la demande du secteur
emploi
La description du marché d'emploi centrafricain
s'articulera autour de l'offre et de la demande selon le secteur public et le
secteur privé surtout formel.
2.1.2.1. Du côté de l'offre du secteur
emploi
Le Gouvernement, malgré la tension de
trésorerie très difficile par le biais du Département de
la fonction publique a organisé un concours d'intégration
à partir duquel 1500 personnes ont été retenues en 2007.
Seulement 478 personnes ont été intégrées en 2008
dont 30% des femmes contre 70% des hommes. Ce qui porte à environ 17.000
agents et fonctionnaires centrafricains en 2008 et estimé à 17729
en 2009 avec l'intégration des 1022 restantes.
Néanmoins, dans le secteur privé l'accentuation
des effets pervers de la crise financière et économique mondiale
surtout sur les sociétés d'exploitations forestières du
pays dénote une baisse croissante d'offre d'emploi. Entre 2008 et 2009,
les offres d'emplois domiciliés au niveau de l'Agence Centrafricaine
pour la Formation Professionnelle et l'Emploi (ACFPE) sont passées de
1075 personnes à 732 personnes, soit une baisse de 32%.
En effet, le tableau suivant nous retrace l'évolution de
l'offre d'emploi des secteurs public et privé en République
Centrafricaine entre 2007 et 2009.
Tableau n°2 : Evolution de l'offre d'emploi
des secteurs public et privé
|
2007
|
2008
|
2009
|
Secteur public
|
16. 522
|
17.000
|
17.729
|
Secteur privé
|
1.265
|
1.075
|
732
|
Total
|
17.787
|
18.075
|
18.461
|
|
Source : MPECI, note de synthèse
macroéconomique et sociale 2009.
Il ressort de tableau ci-dessus que le secteur privé
formel ne crée pas davantage d'emplois par rapport au secteur public et
même du secteur privé informel pour des raisons de faible
incitation et du cadrage du salaire d'efficience.
Ce qui veut dire que dans cette économie, l'Etat reste
le seul pourvoyeur d'espoir chez la population jeune car l'emploi public est
plus sécurisé que l'emploi privé. Au contraire, le secteur
privé moderne n'emploie que 21.200 personnes environ sur une population
active estimée à 3.981.000 personnes en 200511, soit
un taux de 0,53%.
En effet, le profil de l'emploi en RCA est
caractérisé par une hypertrophie du secteur tertiaire qui
représente plus de la moitié des emplois salariés.
Cependant on note une forte tendance des offres d'emploi à
caractère temporaire et ne nécessitant ni connaissances
particulières, ni adaptation exécutées par la
main-d'oeuvre non qualifiée surtout dans le domaine humanitaire et bien
d'autres secteurs d'activité.
De même, un regain des offres pour les professions
intermédiaires, le personnel de vente et les professions intellectuelles
et une hausse sensible de recrutement dans les Branches d'Activités :
Services collectifs et Action Sociales, Communication, Transports et
Entreposages.
2.1.2.2. Du côté de la demande du secteur
emploi
Au niveau du secteur privé, du point de vue de la
demande, plus de 6 620 demandeurs d'emploi ont été
enregistrés au niveau l'Agence Centrafricaine pour la Formation
Professionnelle et l'Emploi(ACFPE) contre 7543 en 2008, soit une baisse
d'environ 12,2%.
Par ailleurs, pour appuyer les jeunes demandeurs d'emploi,
l'ACFPE a mise en place un mécanisme pour faciliter l'acquisition de
l'espérance professionnelle par le biais du Contrat d'Insertion en
Entreprise Professionnel (CIPE). L'agence subventionne pendant 6 mois le stage
du demandeur d'emploi auprès d'une entreprise/société. Au
terme du stage, l'entreprise peut le confirme une fois satisfaite de sa
prestation.
11 MCI, Unité de Gestion de
projet, note technique sur la stratégie sectorielle commerce et secteur
privé, 2007- 2008.
Durant l'année 2009, 62 stagiaires contre 84 en 2008
ont été placés en CIPE, et sur 35 qui ont fini leur stage,
28 d'entre eux ont été embauchés (soit un taux de
placement de 80%).
Dans le cadre du renforcement des capacités des
demandeurs en matière de recherche d'emploi, au cours de l'année
2009, 1656 demandeurs d'emploi contre 1462 en 2008, soit une hausse de 13,3%
ont été formés en technique de Recherche d'Emploi (TRE) et
1656 jeunes chômeurs ont été occupés et
rémunérés dans le cadre du programme des Travaux à
Haute Intensité de Main d'cEuvre (THIMO) à
Mongoumba et Bangassou, 23 apprentis sont placés auprès des
structures d'accueil dans les filières de tôlerie, peinture auto
et coiffure dans le cadre du programme d'apprentissage.
D'après les données statistiques de
l'enquête auprès des ménages ruraux et urbains
réalisée en 2003, le rapport de dépendance
économique est moins élevé en milieu rural(0,64) qu'en
milieu urbain(1,19). Cette situation justifie un niveau d'engagement plus
élevé dans l'activité économique en milieu rural
qu'en milieu urbain. De surcroit les actifs en milieu urbain sont pour la plus
part occupées dans les micros et petites entreprises individuelles et
privées.
En somme, du point de vue social et en raison de la
capacité d'embauche restreinte du secteur privé moderne, les
Petites et Moyennes Entreprises(PME) sont des sources de création
d'emplois inestimables. Notons que cette situation de faible capacité
d'embauche du secteur privé moderne doit pousser la population jeune et
féminine a développé une culture d'entreprenariat et de
création d'entreprise.
2.2. Les enjeux en termes de création de la
richesse productive
Pour montrer que le secteur privé est moteur de la
croissance économique, nous ferons l'analyse des différentes
composantes de la demande : les consommations finales, les investissements et
des exportations nettes et bien d'autres par comparaison entre le secteur
privé et le secteur public.
2.2.1. Les différentes approches
définitionnelles
D'une manière théorique, le Produit
Intérieur Brut (PIB) est l'évaluation monétaire
de la somme des valeurs ajoutées créées en une
année par toutes les entreprises nationales et étrangères,
implantées sur le territoire d'un pays. En d'autre terme, il est
égal à la somme en valeur de la consommation privée, de
l'investissement, des dépenses de l'État, des variations des
stocks et des exportations nettes (Exportation - Importation).
De même en économie, on distingue la
consommation finale non productive des ménages, aboutissement
du processus de production, de la consommation
intermédiaire productive des entreprises, qui correspond
à l'utilisation de biens, machines et outils nécessaires à
la production d'autres biens.
Par ailleurs, l'investissement12,
est la part de la richesse destinée à accroître la
production, par l'accroissement ou le renouvellement des capacités
productives. De telle manière que la nature de l'investissement est
fonction de l'agent économique qui le réalise. Ainsi, pour un
particulier ou un ménage, l'investissement peut prendre la forme
d'acquisition d'actifs financiers (actions ou obligations), ou de biens de
consommation durables, notamment des maisons ou des voitures.
Néanmoins l'investissement, ou « la
formation brute de capital », correspond, dans la
comptabilité nationale, à un accroissement du capital fixe,
c'est-à-dire un accroissement des moyens de production (les usines, les
machines, les équipements logistiques et du capital humain qui englobe
la main-d'oeuvre qualifiée et instruite disponible).
L'épargne est une partie du revenu
qui n'est pas consacrée à la consommation. Autrement dit
l'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté
en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation
immédiate, pour préparer une consommation future, donc une
satisfaction future. En principe, plus le niveau d'épargne est
élevé, plus les entreprises peuvent avoir accès à
des financements bon marché qui leurs servent à augmenter leurs
capacités de production et à produire
12 B. Dia KAMGNIA - TOUNA MAMA,
« le comportement d'investissement privé au Cameroun : un
resserrement de la contrainte financière ? », les cahiers du
SISERA, janvier 2002, P 8-10.
davantage en distribuant ainsi plus de revenus à leurs
salariés et à la collectivité. Il est donc indispensable
pour la République centrafricaine face à la monté
croissante de la pauvreté d'avoir une bonne mesure de cette variable.
Enfin, les exportations nettes 13
se définissent comme la différence entre la valeur totale des
exportations et des importations d'un pays à une période
déterminée. Donc le solde de la balance commerciale indique la
place du pays dans la Division Internationale du Travail, ses
spécialisations et sa compétitivité.
En résumé, la croissance
économique est la clé d'une répartition plus
équitable des richesses et d'une participation de larges couches de
population à l'économie de marché. Afin que nous montrions
la place du secteur privé dans la croissance économique, il
s'avère nécessaire d'analyser l'évolution des composantes
de la demande globale telles que la consommation finale, l'investissement, les
exportations nettes et sans oublier les échanges extérieurs de la
République Centrafricaine.
2.2.2. L'évolution de la composante de la
demande globale
L'économie centrafricaine a évolué en
2009 dans un contexte international difficile marqué par le
ralentissement de la croissance mondiale. Cette situation a entrainé un
ralentissement de la croissance économique expliqué par la baisse
de productions dans les secteurs forestier et minier, privant ainsi l'Etat des
ressources nécessaires au financement des activités du Document
Stratégique de la Réduction de la Pauvreté (DSRP,
2008-2010).
Ainsi, selon les dernières estimations, le Produit
Intérieur Brut (PIB) à prix courant, a atteint 95625 milliards de
FCFA en 2009 contre 670,7 milliards FCFA en 2004, soit une croissance en valeur
de 42,6% sur cette période (cf. annexe n°10).
13 M. AMANG A BITEGNI, « Cours
d'Introduction à la balance des paiements », GPE-Yaoundé II
Soa, Septembre 2010.
Il ressort de cette étude que l'analyse du Produit
Intérieur Brut(PIB) du côté de la demande, indique que
l'évolution de l'activité économique entre 2004 et 2009
s'est essentiellement reposée sur le dynamisme de la consommation finale
privée et des investissements privés.
2.2.2.1. Au niveau de la consommation finale
L'analyse de la consommation finale totale montre qu'elle a
augmenté entre 2004 et 2009, en passant de 718,7 milliards à
environ 930,4milliards de FCFA. Cette situation de hausse est imputable
principalement à la consommation finale privée. De telle
manière que l'évolution de la consommation finale privée
trouve ses facteurs explicatifs pour ces trois dernières années
par :
> l'impulsion apportée aux revenus des
ménages à travers la réduction de la dette sociale de
l'Etat avec notamment le paiement partiel des arriérés de
salaires dus aux fonctionnaires et agents de l'Etat sur la période
1986-1996 ;
> les recrutements effectués dans les secteurs
prioritaires « Education, Santé et Sécurité »
;
> le versement de subventions effectué aux producteurs
de coton.
Malgré les différentes réformes et des
actions gouvernementales d'amélioration du climat des affaires, on
observe que l'évolution de cette consommation finale privée reste
encore très faible pour tirer la croissance et comparé à
certain pays membre de la sous-région CEMAC comme le Cameroun et le
Gabon et bien d'autre qui ont connu un niveau de croissance significative.
En ce qui concerne la consommation finale publique, elle
s'est inscrite en baisse de 26,1% entre 2004 et 2009, reflétant ainsi
les efforts entrepris par les autorités pour maîtriser les
dépenses publiques, notamment en ses composantes dépenses
courantes.
Le tableau ci-dessous permet de constater cette
évolution des consommations finales publique et privée en
République Centrafricaine dans un environnement politique et
macroéconomique plus ou moins favorable au développement du
secteur privé.
Tableau n°3 : l'évolution des
consommations finales publique et privée de 2004-2009
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Publique
|
57,0
|
61,2
|
52,5
|
50,9
|
30,8
|
42,1
|
Privée
|
611,7
|
638,8
|
701,2
|
764,0
|
836,4
|
888,3
|
Total
|
718,7
|
700,0
|
753,7
|
814,9
|
867,2
|
930,4
|
|
Source : Autorités de la RCA et
estimation des services du FMI, FRPC, 2009.
Il faut ajouter également que l'amélioration
des consommations finales publique et privée en RCA s'explique d'une
part par la stabilité politique et institutionnelle, entraînant la
reprise des activités économiques dans certaines zones du pays et
d'autre part par les résultats efficaces et efficients de diverse
réformes des administrations menés par le Gouvernement
après les élections libres de 2005.
Citons, la politique de bancarisation des agents et
fonctionnaires de l'Etat et l'harmonisation des procédures
d'exécution des dépenses avec la mise en application à la
direction du budget d'un outil de gouvernance des finances publiques: le Cadre
des Dépenses à Moyen Terme(CDMT)14 constituent des
exemples.
14 Par définition le Cadre des
Dépenses à Moyen Terme(CDMT) est une nouvelle forme
d'approche dans la gestion des dépenses publiques qui vise à
transformer la budgétisation d'un processus se concentrant sur une seule
année fiscale en un procédé qui prend en compte les effets
à long terme des dépenses.
2.2.2.2. Au niveau des investissements
Entre 2004 et 2009, les investissements bruts ont
augmenté en passant de 45,6 milliards à 101,4 milliards sur cette
période. Dans ce contexte, ces investissements ont joué un
rôle essentiel d'amortisseur de choc au niveau de l'activité
économique en raison de l'importance des dépenses
d'équipements des principaux agents économiques : les entreprises
et les ménages.
Tableau n° 4: l'évolution des
investissements public et privé de 2004-2009
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Public
|
18,8
|
37,0
|
37,8
|
31,2
|
32,6
|
35,4
|
Privé
|
26,8
|
32,0
|
40,2
|
50,1
|
58,2
|
66,0
|
Total
|
45,6
|
69,0
|
78,0
|
81,3
|
90,8
|
101,4
|
|
Source : Autorités de la RCA et estimation
des services du FMI pour la FRPC, 2009.
Les investissements privés ont
joué un rôle plus modéré dans la consolidation de la
croissance économique dans la mesure où ceux-ci ont plus
pâti des effets comprimant de la crise mondiale. L'arrêt du
renouvellement des outillages dans les entreprises d'exportation liées
à la fermeture de certaines scieries est une évidence de cette
croissance ralentie dans les efforts d'investissements privés.
Toutefois, l'acquisition de nouveaux cheptels et la reprise
des investissements dans le domaine de l'immobilier, de l'agro-industrie, de la
téléphonie mobile ont finalement contribué à faire
croître le volume des investissements de 101,4 milliards dont 65% des
investissements privés contre 35% des administrations publiques en
2009.
Cependant concernant les investissements publics, le volume
enregistré s'est inscrit en hausse de 35,4 milliards à fin 2009
contre 18,8 milliards en 2004. Cette évolue mitigée s'inscrit
dans un contexte marqué par des difficultés de mobilisation de
ressources extérieures pour le financement de certains investissements
publics.
Faute de quoi, la faiblesse moindre des investissements
privés est due i) au déficit permanent d'infrastructures
matérielles pour la fourniture de services essentiels dans les domaines
énergétique, routier et hydraulique, ii) des ressources humaines
de qualité, iii) de l'informalité croissante des secteurs
d'activité et iv) d'un certain nombre des difficultés ou
obstacles institutionnels.
Toutes ces contraintes montrent que l'investissement
privé reste encore très faible pour soutenir la croissance
économique et créer de l'emploi (cf. annexe n°7).
2.2.2.3. Au niveau des exportations nettes et
des
échanges extérieurs
Nous avons défini plus haut les exportations nettes
comme étant la différence entre les exportations et les
importations des biens et des services d'une économie nationale
donnée sur une période déterminée. Le tableau
suivant met en exergue l'évolution des exportations nettes de la RCA.
Tableau n°5 : l'évolution des
exportations et des importations de 2004-2009
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Exportations
|
70,8
|
67,3
|
82,3
|
85,2
|
96,7
|
104,9
|
Importations
|
164,4
|
124,2
|
141,8
|
160,8
|
173,4
|
180,5
|
Exportation nette
|
-93,6
|
-56,9
|
-59,5
|
-75,6
|
-76,7
|
-75,6
|
|
Source : Autorités de la RCA, et
estimation des services du FMI, FRPC, 2009.
Dans ces cinq(05) dernières années
l'augmentation des importations, soit une progression d'environ 45%(2005-2009)
est expliquée par la hausse significative des volumes des importations
des principaux produits de consommation courante, des biens
d'équipement, au renchérissement des prix à l'import du
fait des difficultés de transport et les services qui ont connu une
augmentation sur cette période.
Du reste au niveau de la demande extérieure, les
exportations de biens et services en valeur ont connu une baisse non
négligeable. Cette situation est imputable, d'une part, à la
baisse du volume des principaux produits d'exportation, notamment les grumes,
le diamant et le café et d'autre part, aux effets de la
dépréciation du Dollar face à l'Euro.
Finalement les exportations nettes se sont soldées par
une situation déficitaire chronique sur cette période. Ce qui
explique la mauvaise place de la République Centrafricaine dans la
Division Internationale du travail, de ses spécialisations et enfin de
sa compétitivité tant au niveau sous régional,
régional et international.
D'où la nécessité pour le pays de
diversifier les produits d'exploitation agricoles et bien d'autres
créneaux porteurs comme : i) les filières agricoles et horticoles
; ii) les filières basées sur les ressources animales :
élevage et pêche et iii) l'artisanat (production, art et
services).
Par ailleurs, la demande extérieure nette
s'était traduite par un déficit plus ou moins remarquable. Cette
situation a obéré la croissance économique sous le double
effet de la baisse des exportations et de la forte progression des importations
de biens et services consécutive à la reprise des
activités économiques.
En conclusion, le commerce extérieur centrafricain est
fortement impacté par le taux de change fixe lié au mouvement de
la monnaie européenne, euro rattachée au Franc CFA. Dans cette
situation l'économie perd en compétitivité parce que les
exportations deviennent plus chères. Or il est meilleur que si la
monnaie (l'euro) à laquelle est rattachée à la monnaie
nationale(le FCFA) se déprécie, alors l'économie devient
plus compétitive.
Tellement que les exportations de la République
Centrafricaine(RCA) sont libellées en dollars alors que les importations
sont en euro, nous pensons que l'arrimage du FCFA à un panier de devises
: l'euro, le dollar et les monnaies des principaux partenaires à
l'importation et à l'exportation des biens et des services
s'avère nécessaire.
2.2.3. Les autres facteurs explicatifs
L'appréciation de la place du secteur privé
dans la vie économique d'une nation s'explique également à
travers les épargnes, mais aussi du volume des crédits sur
l'économie.
Par définition, l'épargne est un stock de
ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que
pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une
consommation future, donc une satisfaction future. Par conséquent, elle
constitue un préalable à l'investissement, car selon les
économistes interventionnistes, c'est l'épargne qui finance les
investissements.
Ainsi, les données du rapport n°09/43 des
services du Fonds Monétaire International(FMI) dans le cadre de la
troisième revue de l'accord triennal au titre de la Facilité pour
la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance(FRPC,
février 2009) en RCA, indiquent que la variation du niveau des
épargnes publiques est plus significative à la baisse par rapport
au secteur privé entre 2004 et 2009.
Le tableau ci-dessous permet de montrer cette
évolution des épargnes intérieures brutes entre le secteur
public et le secteur privé.
Tableau n°6 : l'évolution des
épargnes publique et privée de 2004-2009(en milliards de
FCFA)
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Publique
|
-13,4
|
-20,7
|
8,5
|
14,0
|
40,5
|
43,0
|
Privée
|
15,4
|
33,5
|
10,8
|
-8,2
|
-26,4
|
-18,2
|
Totale
|
2
|
14,8
|
19,3
|
5,8
|
14,1
|
24,8
|
|
Source : Autorités de la RCA et
estimation des services du FMI, FRPC, 2009.
Entre 2004 et 2009, les épargnes ont augmenté
de 22,4 milliards de FCFA. Cette hausse est plus proportionnelle au niveau
privé dans les trois premières années. Toutefois dans les
trois dernières années, on a observé une
désépargne. Cette situation s'explique par la montée de
l'inflation et des faibles revenus des ménages.
Comme en RCA, la grande majorité de la population vit
des activités agricoles qui contribuent en plus à la formation du
Produit Intérieur Brut(PIB) alors l'apport d'intrants au secteur
agricole et le traitement à la valeur ajoutée et la
commercialisation des produits agricoles sont des éléments
importants du développement du secteur privé du pays.
C'est pourquoi, la stratégie de la réduction de
la pauvreté relative au développement du secteur privé
centrafricain doit s'appuyer sur la mise en valeur des principaux
créneaux porteurs.
Une expansion globale du secteur privé ne sera
possible qu'à certaines conditions dont le secteur public est
responsable et sur lesquelles les entreprises peuvent compter : une
administration publique performante, des politiques ouvertes et efficientes qui
facilitent la vie économique, le bon fonctionnement des marchés
de biens et du travail ou encore la disponibilité de services financiers
et d'autres prestations destinées aux entreprises, sont au moins aussi
importants ; des infrastructures économiques et sociales satisfaisantes,
une main- d'oeuvre formée et qualifiée.
Nonobstant les multiples possibilités qu'offre le
secteur privé par le biais des petites et moyennes entreprises
centrafricaines, des obstacles ou contraintes majeurs subsistent.
Le rôle du secteur privé dans la croissance
économique et la réduction de la pauvreté est reconnu en
République Centrafricaine à l'instar des autres pays de la
sous-région, en raison de son apport plus ou moins important à
l'économie nationale, à travers différents documents de
politique économique ou sectorielle.
Ainsi, les contraintes majeures qui limitent l'investissement
privé se situent donc au niveau microéconomique et
macroéconomique et concernent :
> les environnements propres à la culture
d'entrepreneuriat ou d'entrepreneur > les contraintes socioculturelles et
psychologiques (coutumes et traditions) ; > le déficit en
infrastructures (routes, énergie, hydrauliques) ;
> les insuffisances incitatives dans l'environnement des
affaires et bien d'autres.
En effet, le secteur privé en général, et
particulièrement les petites et moyennes entreprises renferme des
contraintes de natures diverses.
Dès lors, dans cette deuxième partie, nous
identifierons les principaux créneaux porteurs et les conditions
d'efficacité d'un secteur privé (Chapitre
troisième), et nous nous limiterons à analyser certaines
des principales contraintes microéconomique et macroéconomiques
(chapitre quatrième) permettant de proposer une
stratégie de croissance accélérée pour
réduire la pauvreté relative au développement du secteur
privé centrafricain.
CHAPITRE TROISIEME: LES CRENEAUX PORTEURS ET LES
CONDITIONS D'EFFICACITE D'UN SECTEUR PRIVE.
L'analyse de la Petite et Moyenne Entreprise du type familial
nous permet de dégager quelques opportunités de créneaux
porteurs. Ces derniers sont réalisés à partir des
filières d'activité.
Alors, une filière est une manière d'ordonner
et de disposer des activités en tenant compte des relations
matérielles et/ou logiques qu'on observe entre ces activités
économiques. Cette filière passe par la production, la
transformation et la commercialisation qui est une chaîne de
création de richesse et d'emploi divers.
Néanmoins, d'une manière
générale, le secteur privé a besoin d'un «
environnement porteur » qui permet à ses
entreprises de fonctionner d'une manière efficace, ainsi que
d'institutions et politiques spécifiques favorisant son
développement.
Dès lors, nous identifierons les groupes de grappe,
générateurs de valeur ajoutée dans la première
section et les plus importants de ces facteurs d'efficacité seront
analysés dans cette deuxième section de notre travail.
SECTION I : L'Identification des principaux
créneaux porteurs
Dans le contexte d'une petite et moyenne entreprise, les
filières porteuses peuvent être regroupées en trois(03)
grandes catégories comme suit :
1.1. le secteur agricole
Il s'agit des filières agricoles et horticoles et les
filières basées sur des ressources animales.
1.1.1. les filières agricoles et
horticoles
Il faut d'abord distinguer les activités proprement
dites de cultures de celles de transformations. Les activités agricoles
occupent l'essentiel des personnes actives en milieu rural. Par contre,
l'horticulture prend de plus en plus d'importance notamment à
proximité des centres urbains, ce qui la rapproche ainsi des
marchés.
En amont de ces filières, la production de semences
animales, d'engrais, de pesticides, la fabrication et la réparation
d'outils de labour constituent les principaux créneaux porteurs qui sont
les Activités Génératrices des Revenus(AGR). Dans le
domaine de la production, l'horticulture constitue un créneau porteur eu
égard notamment à l'importance de la valeur ajoutée
produite par ces trois principaux produits horticoles : haricot vert, tomate et
mangue.
En aval des filières de productions agricole et
horticole, on trouve généralement deux catégories
d'activités : i) les activités agricoles industrielles et ii) les
activités de transformation surtout informelles : PME familiale de
production de jus naturel et parfois de production d'aliments de base dont les
produits sont prioritairement destinés au marché local et ont
l'avantage d'être vendus à des prix plus en rapport avec le faible
pouvoir d'achat des populations.
L'Etat centrafricain par le biais du Programme Cadre
Intégré Renforcé opérationnel doit renforcer les
capacités d'offre des acteurs de ces filières par les
équipements productifs modernes, la sensibilisation et la formation en
matière des méthodes technico-économique de production et
de transformation , des techniques de
commercialisation et du mode de comptabilisation et
d'évaluation des coûts des produits agricoles.
1.1.2. les filières basées sur des
ressources animales
En RCA, l'élevage est exclusivement de type
traditionnel, ce qui constitue une des limites de son développement. En
revanche, avec l'apparition des créneaux importants et
intéressants comme la production laitière, la fabrication de lait
et de fromage et la production de viande, un effort s'opère à
travers la création d'Activités Génératrices des
Revenus(AGR) chez les femmes et les jeunes qui constituent une tranche
importante de la population.
L'agriculture comporte de nombreuses opportunités de
création de Petite et Moyenne Entreprise(PME). C'est le cas de la
fabrication d'aliments, de petits matériels tels que les mangeoires et
couveuses ainsi que les plateaux à oeufs que le Gouvernement peut
encourager par des petits crédits.
La filière pêche reste très traditionnel
et peu développé en RCA. Or le pays regorge des
potentialités naturelles pour son exploitation. Dès lors il y a
des opportunités dans le domaine de transformation (séchage et
fumage) qui est généralement de type artisanal et destiné
le plus souvent au marché local et aux marchés des autres pays de
la sous - région. Nous pensons que ce sont des activités de haute
intensité de main d'oeuvre, généralement féminine
et à haute valeur ajoutée que le Gouvernement doit promouvoir
pour réduire la pauvreté.
La promotion du secteur agricole est une réponse au
renforcement de la sécurité alimentaire, la réduction de
la vulnérabilité des activités agricoles, la promotion de
gestion de la qualité des produits et l'intégration des
filières aux marchés, la promotion d'une bonne politique de
transformation, de commercialisation et de distribution, l'augmentation et la
diversification des revenus agricoles et la promotion d'un environnement
favorable au développement des filières de production
agricole.
1.2. le secteur industriel
Le développement industriel endogène impose une
dynamique interne de valorisation optimale des ressources nationales et une
intégration de l'industrie locale. Il s'agit de développer une
capacité industrielle interne de transformation des ressources
agricoles, pastorales, halieutiques et minières pour doper la croissance
sur l'étendue du territoire national et rompre avec la concentration des
activités industrielles dans la région de Bangui, la capitale. Il
concerne, notamment la densification du tissu industriel et
développement des Petites et Moyennes Entreprises(PME) et des Petites et
Moyennes Industrie(PMI).
1.3. le secteur artisanal et commercial
Economiquement, le secteur artistique et le secteur
commercial sont les composantes principales du secteur tertiaire. Ce dernier
est l'ensemble d'activité économiques ou d'entreprises de
même propriété ou de même domaine d'activité
principal.
1.3.1. les filières artisanales
Dans ces dix(10) dernières années, c'est le
sous-secteur comportant sans nul doute le plus d'opportunités de
créneaux porteurs, et le plus important en termes de nombre
d'entreprises familiales. Nous pouvons noter que le sous-secteur de l'artisanat
peut être reparti en trois catégories: l'artisanat de production,
l'artisanat de service et l'artisanat d'art. Les principales activités
porteuses du sous-secteur de l'artisanat sont :i) l'artisanat du cuir :
cordonnerie ; ii) la menuiserie/ébénisterie et la menuiserie
métallique et le fer forgé ; iii) la
confection/broderie/teinturerie, le tissage et la bijouterie ; iv) les ateliers
d'entretien et de réparation (exemple : mécanique) et v) la
construction/bâtiment et les services : coiffures, télé
services.
Toutes ces activités sont des PME qui ont les
principales caractéristiques suivantes :
> le lieu de travail : délimitation
imprécise de l'atelier de production par rapport au lieu d'habitation
et installation irrégulière dans de nombreux cas ;
> les équipements : nous
rencontrons généralement les unités faiblement
équipées (plus nombreuses) ; les unités moyennement
équipées et les unités possédant un
équipement lourd moins nombreux ;
> le mode d'approvisionnement en matières
premières et en main d'oeuvre : dans la plupart des corps de
métiers, les approvisionnements passés dépendent des
acomptes versés à la commande par les clients ;
> la commercialisation :
l'écoulement des produits artisanaux est confronté à un
certain nombre de goulots d'étranglement marqués entre autres par
: la nature et la structure de la demande ; la qualité des produits
destinés exclusivement au tourisme ou à l'exportation et le
pouvoir d'achat de la clientèle locale. La saisonnalité
de certaines activités ou de certains secteurs que
conditionnent la demande, l'effort de promotion et de vente des produits
artisanaux ;
> le bon nombre d'artisans n'ont pas d'accès
à la formation en gestion, en raison de la
manière dont les connaissances sont transmises dans le secteur, du mode
de comptabilisation et d'évaluation des coûts et La
qualité de la production est généralement faible
à cause de l'ensemble des normes de qualité, du manque de
connaissance des besoins des consommateurs et d'outils appropriés.
D'ailleurs, le secteur connaît des difficultés
pour son plein épanouissement. Celles-ci sont, entre autres,
liées à : la faiblesse de l'encadrement et des infrastructures de
base; aux lacunes en matière de moyens de fonctionnement et
d'autofinancement ; l'accès aux marchés souvent difficile pour
les artisans, particulièrement en matière de marchés
publics ; la faiblesse d'accès au crédit, due notamment au manque
de confiance des banques et à l'absence de structures de financement
adaptées aux besoins du secteur et l'accès irrégulier
à des intrants de qualité.
1.3.2. la promotion du commerce
Le commerce constitue le principal domaine d'intervention du
secteur informel et le principal pourvoyeur d'emplois en milieu urbain, en
particulier pour les femmes et les jeunes. Cette promotion doit axée sur
les exportations, les investissements, les petites et moyennes entreprises et
les structures financières pour les entreprises. En effet, la promotion
des exportations doit être portée par une politique effective de
diversification, un culte de la qualité, une bonne maîtrise des
avantages et contraintes des accords régionaux et internationaux par le
secteur privé et les structures d'appui ainsi qu'un suivi prospectif de
l'évolution de la demande mondiale.
SECTION II : Les Conditions d'efficacité d'un
secteur privé
Généralement, le secteur privé a besoin
d'un « environnement propice » qui permet à
ses entreprises de fonctionner d'une manière performante, ainsi que
d'institutions et politiques spécifiques favorisant son
développement. D'où, les plus importants de ces conditions
souhaitées seront analysés dans cette deuxième section de
la manière suivante :
2.1. Les conditions de stabilité institutionnelle
et socioéconomique
Nous dégagerons les conditions souhaitables au niveau
politique, social macroéconomique, réglementaire et
juridictionnel pour qu'un secteur privé soit efficace pour lutter contre
la pauvreté effective.
2.1.1. La stabilité politique, sociale et
macroéconomique
Pour fonctionner d'une manière efficace, le secteur
privé a besoin d'un environnement politique et social
généralement propice. Les administrations publiques, le
système judiciaire, les établissements scolaires ou hospitaliers
sont autant d'institutions dont une société stable a besoin pour
assurer le développement rationnel de l'économie. Egalement une
gestion économique prudente, évitant toutes fluctuations et
incertitudes, est essentielle pour la croissance économique.
Toute action gouvernementale entraînant une forte
inflation, une charge fiscale excessive, une distorsion entre les prix des
facteurs, ou une pénurie de devises, décourage la création
d'entreprises et l'investissement.
2.1.2. La régulation et le cadre
juridique
Le secteur privé a besoin de règles
garantissant la concurrence et l'application de pratiques commerciales loyales,
mais toute réglementation superflue constitue un fardeau, réduit
le nombre et l'efficacité des entreprises et restreint la concurrence.
En outre, les entreprises, comme la société en
général, doivent fonctionner selon les principes du droit. Sans
un cadre juridique adapté, servant à régler les litiges,
à faciliter les opérations et à protéger les droits
de propriété, il ne peut y avoir de secteur privé
prospère.
2.2. Les conditions d'accès aux ressources et
d'infrastructure matérielle Il s'agit des difficultés
d'accès aux ressources et d'infrastructure dite matérielle.
2.2.1. Le système financier et l'accès aux ressources et
services
Un système financier efficace, qui mobilise
l'épargne et la dirige vers les
investissements, est un élément indispensable
pour le développement économique. S'agissant des entreprises
privées, il n'est pas seulement dispensateur de crédits, mais
sert en outre à imposer une certaine discipline aux entreprises
emprunteuses.
Ensuite, l'existence de marchés concurrentiels est
encore plus importante pour le développement économique que la
propriété privée. La concurrence favorise l'efficience, et
les actions publiques encourageant une concurrence intense mais loyale
permettront le développement d'entreprises compétitives et d'un
secteur privé vigoureux. Enfin, les chefs et les dirigeants d'entreprise
doivent avoir accès aux moyens de financement, à l'information et
à différents services de soutien pour pouvoir créer des
entreprises et les diriger d'une façon aussi efficace et
compétitive que possible.
2.2.2. L'infrastructure matérielle
La taille, les caractéristiques et l'efficacité
du secteur privé dépendent largement de l'infrastructure
existante. Comme on l'a déjà indiqué, l'investissement
public dans l'infrastructure attire l'investissement privé. Telles sont
les conditions essentiellement souhaitées qu'un pays doit remplir pour
disposer d'un secteur privé efficace, contribuant effectivement à
la réduction de la pauvreté. Réunir les conditions
indiquées ci-dessus pour renforcer le secteur privé est un
problème qui se pose à de nombreux pays d'Afrique en
général, en particulier de la RCA. La marche à suivre
variera bien entendu d'un pays à l'autre.
Certes, quelle que soit l'importance du chef d'entreprise
novateur, du cadre compétent, de la main-d'oeuvre dévouée
et qualifiée, des procédures administratives et
opérationnelles rationnelles, l'effectif, la taille et les performances
des entreprises d'un pays dépendent de nombreuses contraintes qui seront
analysées dans le dernier chapitre de ce travail.
CHAPITRE QUATRIEME : LES CONTRAINTES
MICROECONOMIQUES ET MACROECONOMIQUES AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR
PRIVE
Les contraintes sont constituées de l'ensemble des
difficultés ou des entraves qui empêche le développement
harmonieux d'une activité donnée. Il faut rappeler que la
problématique du secteur privé centrafricain est
caractérisée principalement par le déficit important des
infrastructures matérielles et l'insuffisance incitatif du cadre
juridique, judiciaire, réglementaire et institutionnel et aussi à
l'accès au marché des services aux entreprises qui est
très faible.
Raison pour laquelle, on s'interroge sur les entraves possibles
au développement du secteur privé afin de réduire la
pauvreté.
Il est important qu'un bon entrepreneur présente
certaines attitudes et des valeurs aux personnes et professionnelles
acceptables et responsables. Cependant, pour réussir une
activité, il faut réunir les conditions de base et avoir les
aptitudes, les qualités, les compétences nécessaires.
C'est pourquoi dans nos sociétés, on constate que les coutumes et
traditions constituent donc un obstacle au caractère rationnel de
l'entreprise.
Il ressort de notre analyse que les contraintes majeures qui
limitent l'investissement privé se situent donc au niveau micro
économique et macroéconomique et concernent :
> les environnements propres à la culture
d'entrepreneuriat ou d'entrepreneur ; > le déficit en infrastructures
(routes, énergie, hydrauliques) ;
> les insuffisances incitatives dans l'environnement des
affaires et bien d'autres.
SECTION I : les différentes contraintes
microéconomiques
Pour réussir une activité, il faut
réunir les conditions de base et avoir les aptitudes, les
qualités, les compétences nécessaires. Ainsi, un bon
nombre d'entreprises centrafricaines subissent plusieurs contraintes, entre
autre contraintes socioculturelles, technologiques, marketing
stratégiques (norme de qualité), managériales et
psychologiques.
1.1. l'environnement socioculturel, familial et
psychologique
Il peut être vu comme une cause de faillite
prématurée dans la mesure où très souvent le
patrimoine de l'entreprise et celui du dirigeant sont confondus. C'est
pourquoi, un bon entrepreneur devrait présenter les attitudes et des
valeurs aux personnes et professionnelles acceptables et responsables.
1.1.1. les aspects socioculturels et
familiaux
Le cadre familial occupe une place très importante au
sein de la société centrafricaine. Il peut être vu comme
une cause de faillite prématurée dans la mesure où
très souvent le patrimoine de l'entreprise et celui du dirigeant sont
confondus. Le dirigeant a alors tendance à régler ses
dépenses avec le budget de la société.
En cas d'incapacité ou de décès du
dirigeant, la succession peut être source de non croissance parce qu'on
ne cherche pas de dirigeant compétent mais plutôt un successeur
parenté du défunt ou de l'incapable. Le caractère
personnel ou familial de la Petite et Moyenne Entreprise(PME) entraîne
des conflits de personnes ou de succession.15
15 Dès que l'affaire commence
à prospérer, le dirigeant est sollicité à
régler des problèmes d'ordre financier ou matériel de ses
parents. Et que la politique de sanction est différente d'une personne
à une autre et n'existe pas pour les parents proches du dirigeant.
Les entrepreneurs confondent chiffre d'affaires et
bénéfice. Ils ont tendance à vouloir paraître
lorsque le résultat net atteint un certain niveau. De ce fait, les
distributions de billets de banque viennent à l'cuvre dans les
cérémonies de mariage, baptêmes, etc. L'entrepreneur
ressent un besoin constant d'avoir de l'argent, ce qui entraîne des
besoins de confort tels que vêtements de valeur, voitures de luxe,
etc.
En résumé, les coutumes et traditions
constituent donc un obstacle au caractère rationnel de l'entreprise dans
le contexte de notre société. D'où la
nécessité d'une formation en matière de culture
d'entreprise aux opérateurs économiques privés
familiales.
1.1.2. les aspects psychologiques
Un bon entrepreneur devrait présenter les attitudes et
des valeurs aux personnes et professionnelles suivantes :
> confiant en lui-même : il
éprouve et exprime une confiance dans sa capacité pour mener
à bien une tâche difficile ou faire face à un défi.
Il est optimiste et suit son propre jugement face à une opposition ou un
premier échec ;
> innovateur : L'entrepreneur se refuse
toujours d'imiter les autres sans y apporter sa propre innovation;
> à la quête de l'information
: l'entrepreneur qui réussit, c'est celui qui fait son
enquête personnelle sur un produit ou un service qu'il veut
développer, consulte l'avis des plus expérimentés, il sait
utiliser un réseau d'informations et de contacts pour obtenir des
renseignements utiles ;
> respectueux de ses engagements : face
à un engagement ou un contrat, l'entrepreneur consent un sacrifice
personnel ou un effort inhabituel pour compléter un travail. Il accepte
toute responsabilité pour tout problème survenant dans un travail
pour un client;
> tenace et persévérant :
l'entrepreneur qui réussit c'est celui qui ne renonce pas face à
une difficulté et qui ne se laisse pas désarmer facilement ;
> patient : Un bon entrepreneur c'est celui
qui ne démord pas après un échec
c'est également une personne qui ne se décourage
pas facilement ;
> un bon communicateur : l'entrepreneur qui
réussit c'est celui qui trouve les
bons arguments pour se défendre, soutenir et se vendre
ou vendre ses idées.
Par conséquent, nous constatons que plusieurs «
entrepreneurs centrafricains » ne disposent pas si assez toutes ces
attitudes souhaitées.
1.2. l'environnement technique et de qualité des
produits et services
Il s'agit des difficultés relatives aux
équipements de production et aux différentes normes de
qualité des produits et services offerts par ces petites et moyennes
entreprises et les très petites entreprises.
1.2.1. les aspects techniques
En RCA, la petite et moyenne entreprise ne dispose pas de
matériel lourd approprié à ses activités et utilise
généralement des besoins de production qui ne répondent
pas aux normes légales ou qui ne sont plus d'actualité. Ce qui
est une contrainte majeure à la production des produits de
qualité externe pour la satisfaction du client et de qualité
interne par l'amélioration du fonctionnement de l'entreprise.
Nous rencontrons généralement les unités
faiblement équipées (plus nombreuses) ; les unités
moyennement équipées et les unités possédant un
équipement lourd moins nombreux.
Le mode d'approvisionnement en matières
premières et en main d'cuvre : dans la plupart des corps métiers,
les approvisionnements passés dépendent des acomptes
versés à la commande par les clients.
Au niveau de la commercialisation : l'écoulement des
produits artisanaux par exemple est confronté à un certain nombre
de goulots d'étranglement marqués entre autres par : la nature et
la structure de la demande ; la qualité des produits destinés
exclusivement au tourisme ou à l'exportation.
Egalement, l'environnement de concurrence est
défavorable à cause des coûts de production
élevés et l'avènement des produits chinois qui mettent ces
unités locales ou familiales en difficulté énorme
(problème de compétitivité)16.
1.2.2. la mauvaise qualité des produits et
services
La définition de la qualité selon les extraits
des normes ISO est l'ensemble des propriétés et
caractéristiques d'un produit ou d'un service qui lui confèrent
l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites.
Conforment à cette définition, la grande partie
des produits et services des petites et moyennes entreprises africaines en
général, particulièrement centrafricaines sont très
éloignées de satisfaire leur clientèle tant au niveau
national qu'international. On observe que la qualité de la production
est généralement faible à cause de l'ensemble des normes
de qualité, du manque de connaissance des besoins des consommateurs et
d'outils appropriés.
1.3. l'environnement de culture d'entrepreneuriat et de
management
L'entrepreneuriat est une activité difficile et bon
nombre de créations d'entreprises se soldent par un échec. Par
contre, créer une entreprise est aussi un outil d'obtention des moyens
de subsistance, d'accomplissement ou de valorisation sociale. Nous aborderons
quelques contraintes majeures à cette thématique.
1.3.1. l'absence d'une culture d'entrepreneuriat et de
création
d'entreprise
L'Entrepreneuriat est notamment l'action de créer de
la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une
entreprise. C'est également une activité difficile et bon nombre
de créations d'entreprises se soldent par un échec. Les formes
d'entrepreneuriat sont variées selon le type d'organisation qui est mis
en place.
La définition du terme entrepreneuriat reste au centre
de plusieurs débats contradictoires de certains auteurs.
Pour l'économiste Joseph
Schumpeter(1950) ainsi qu'à l'école autrichienne, un
entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de transformer une
idée ou une invention en une innovation réussie.
Pour K. Knight (1967) et Peter
Drucker(1970), l'entrepreneuriat consiste à prendre des
risques. L'entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en
jeu sa carrière et sa sécurité financière pour
mettre en oeuvre une idée, à mettre son temps et son capital dans
une entreprise risquée.
Pour Verstraete et Fayolle (2005), quatre
paradigmes permettent de cerner le domaine de recherche en entrepreneuriat : la
création d'une organisation ou l'émergence organisationnelle, la
détection-construction- exploitation d'une occasion d'affaires, la
création de valeur et l'innovation. Ces paradigmes peuvent se combiner,
plutôt que s'opposer. Le premier est le plus caractéristique de
l'entrepreneuriat, mais ne peut se penser sans les trois autres, qu'il peut
incorporer. Le paradigme de l'innovation est le plus contestable, puisque
certains phénomènes entrepreneuriaux ne sont pas innovants.
Pour Paturel (2007), celui-ci « est,
à partir d'une idée, l'exploitation d'une opportunité dans
le cadre d'une organisation impulsée, créée de toute
pièce ou reprise dans un premier temps, puis développée
ensuite, par une personne physique seule ou en équipe qui subit un
changement important dans sa vie, selon un processus qui aboutit à la
création d'une valeur nouvelle ou à l'économie de
gaspillage de valeur existante ».
Mais depuis quelques décennies une nouvelle
catégorie d'entrepreneurs a vu le jour et se multiplie, les
entrepreneurs sociaux17. Ils mettent en action des initiatives qui
répondent à des besoins qui tombent à mi-chemin entre le
domaine couvert par le secteur privé et le secteur public.
De toutes ces approches définitionnelles, on constate
une absence presque totale d'esprit d'entrepreneuriat dynamique chez la plus
part de la population centrafricaine jeune qui ne pense seulement qu'à
l'emploi du secteur public. Mais aussi de l'indisponibilité de la
professionnalisation des structures d'appui et des centres de formation
universitaire et professionnelle en République Centrafricaine.
1.3.2. l'insuffisance managériale
La création d'entreprise est un acte facilité
dans une société, car c'est un moteur de croissance pour
l'économie et donc un outil de redistribution par l'impôt pour
limiter la marginalisation sociale. La création d'une entreprise
requiert par conséquent, un savoir-faire dans le domaine
d'activité choisi. Le promoteur doit avoir les compétences pour
:
> faire un bon recrutement et bien organiser sa structure
;
> choisir ses priorités ;
> bien répartir ses ressources limitées ;
> affecter des tâches ;
> contrôler, motiver et évaluer son personnel
;
> sanctionner ou récompenser son personnel en fonction
de la qualité du travail fourni, etc.
Force est de constater que la faillite de beaucoup
d'entreprises trouve ses origines dans des erreurs de management.
En conclusion les problèmes liés à
l'environnement microéconomique au développement du secteur
privé sont nombreux et plus ou variés dans leur configuration.
Cependant demeurent des contraintes endogènes ou techniques majeures au
développement du secteur privé centrafricain, les coutumes et
traditions, les attitudes et valeurs aux personnes, professionnelles et si
possible républicaines et les erreurs de management.
SECTION II : les différentes contraintes
macroéconomiques
Malgré toutes les potentialités des ressources
naturelles non exploitées donc dispose l'économie centrafricaine
pour le développement du secteur privé centrafricain, il faut
noter que plusieurs problèmes constituent des obstacles majeurs à
leur développement.
Selon l'arbre à problèmes du secteur
privé centrafricain (cf, annexe n°7), la faiblesse des
investissements privés est due majoritairement au déficit
d'infrastructures matérielles pour la fourniture de services essentiels
dans les domaines énergétique, routier et hydraulique et
également à une problématique institutionnelle que nous
analyserons de manière détaillée dans cette seconde
section.
2.1. Le déficit des infrastructures et le
problème politico-sécuritaire
En Centrafrique, la faiblesse des investissements
privés est due en grande partie au déficit d'infrastructures
matérielles pour la fourniture de services essentiels dans les domaines
énergétique, routier et hydraulique. Le rôle des
infrastructures dans le développement durable d'un pays est une
évidence. De telle manière que la mauvaise qualité des
infrastructures et services de base constitue un frein à la croissance
économique et au développement du secteur privé.
2.1.1. Le déficit d'infrastructures
matérielles
Il porte sur les matérielles énergétiques,
de transport et hydrauliques. 2.1.1.1. Les infrastructures
énergétiques
Le déficit de services énergétiques pose
plus en terme d'accès pour le milieu rural et de la qualité pour
le milieu urbain. En effet, le taux d'électrification rurale reste
très faible. Cette situation que connaît le secteur s'explique
d'une part, par la faiblesse des investissements publics et l'absence des
investissements privés dans le secteur, par l'absence de diversification
des sources d'énergie d'autre part.
En milieu urbain, les entreprises souffrent de la mauvaise
qualité de ces services. En RCA la fourniture
d'électricité est assurée par une société
publique, l'Energie Centrafricaine(ENERCA) qui fait face à divers types
de problèmes de capacité de production, en raison de
vétusté très avancé de ses infrastructures, les
difficultés de financement et l'indisponibilité de la fourniture
d'électricité sur l'ensemble de territoire. Cette situation se
traduit par des contraintes pour faire face efficacement à la
demande.
En milieu rural, où les services
d'électricité sont presque inexistants, les unités de
production et particulièrement les petites et moyennes entreprises
s'équipent en groupes électrogènes ou en groupes
motopompes thermiques pour produire de l'énergie et ce qui engendre des
coûts supplémentaires et affecte considérablement leur
compétitivité.
L'analyse comparative sur l'indice de la
compétitivité entre 2004-2008 des Etats de la sous-région
CEMAC nous indique que de manière sectorielle et/ou globale en RCA, les
effets de la compétitivité sont très négatifs.
Cette situation s'explique par les difficultés
d'accès aux services de base comme l'énergie électrique et
bien d'autres.
Tableau n°7 : Comparaison de l'indice de
compétitivité des pays CEMAC de 2004-2008(en %)
Pays
|
Effet sectoriel
|
Effet global
|
Cameroun
|
9,4
|
-10,8
|
Congo
|
24,2
|
11,8
|
Gabon
|
22,3
|
-17,2
|
Guinée Equ
|
21,9
|
28,5
|
RCA
|
-1,2
|
-10,9
|
Tchad
|
20,7
|
7,4
|
|
Source : Base des données
COMTRADE-Division statistique des Nations Unies (Mai 2009)
Avec la persistance de la problématique en
matière d'énergie électrique de qualité, les
acteurs du secteur privé, en particulier ceux évoluant dans le
secteur industriel, subissent les effets des délestages
fréquents. En plus le fonctionnement des infrastructures hydrauliques
est aussi affecté par ce déficit en services
énergétiques.
Selon les données de Doing Business 2010, pour qu'une
société à responsabilité limitée ait
d'énergie pour ces activités, les conditions requises
d'accès à l'électricité en RCA pour un nouveau
raccordement se présente suivant le tableau ci-dessous.
Tableau n°8 : conditions requises pour un
raccordement d'électricité en RCA
N°
|
Procédures
|
Délai
|
Coûts(en FCFA
|
1
|
Demande à l'ENERCA et Devis des frais
|
14 Jours
|
6.090
|
2
|
Etude par l'ENERCA
|
1 jour
|
Pas de frais
|
3
|
Etablissement d'un plan de travaux externes
|
1 jour
|
Pas de frais
|
4
|
Construction du poste de transformation
|
173 jours
|
24.386.950
|
5
|
Travaux externes par l'ENERCA
|
16 jours
|
2.632.170
|
6
|
Signature de contrat et installation du compteur et
branchement final à l'électricité
|
6 jours
|
1.326.951
|
|
Total
|
211
|
28.352.161
|
|
Source : Doing Business 2010,
Accès à l'électricité en RCA.
Il ressort de ce tableau que les conditions requises
d'accès à l'électricité pour une nouvelle
entreprise : cas d'une Société à Responsabilité
Limitée(SARL) est une contrainte en termes de délai qui est
estimé à 07 mois (211 jours) et de coûts d'environ
28.400.000 FCFA. Toutes ces conditions dramatiques influencent les
investissements privés étrangers et locaux.
En somme, il apparait que le déficit
énergétique est une contrainte majeure pour la croissance
économique et le développement du secteur privé en
République Centrafricaine(RCA). Il se traduit par l'inéquation
entre l'offre et la demande et la qualité des services qui affecte la
compétitivité des différents secteurs d'activités
économiques (hydraulique, PME, industrie, etc.).
En outre, l'accès à l'énergie constitue
toujours une contrainte à l'investissement privé sur l'ensemble
de territoire, ou dans certaines parties du pays à fort potentiel
économique, mais cela affecte également le cadre de vie des
populations, en raison du caractère transversal du secteur.
2.1.1.2. Les infrastructures de transports
routiers
Au sein de l'ensemble du secteur transport, le sous-secteur
routier occupe une place absolument prépondérante dans les
transports intérieurs. Dès lors, le secteur routier assure une
grande proportion des déplacements des personnes et également des
marchandises.
Le transport routier centrafricain est
caractérisé par l'insuffisance et la dégradation des
infrastructures, l'éloignement de port maritime de Douala (1500Km) avec
toutes les tracasseries, la vétusté et l'insuffisance du parc de
véhicules de transport de marchandises. Par ailleurs, le mauvais
état ou l'absence de pistes rurales ne favorise pas la commercialisation
et la distribution des produits agricoles sur l'ensemble du territoire
national.
Cette faiblesse du réseau routier s'explique par une
absence de politique d'extension et une faiblesse des investissements depuis
des années. Or la qualité des routes influence grandement le
coût de transport et les investissements privés.
En revanche, le transport fluvial entre la RCA et le
Congo-Brazzaville et la République Démocratique du Congo(RDC), au
caractère saisonnier (6 mois seulement dans l'année) souffre de
l'instabilité politico-militaire dans la zone, mais constitue une voie
importante d'approvisionnement du pays.
Cependant sur le plan aéroportuaire, on note peu de
compagnies opèrent rendant le coût du fret aérien
très élevé aux opérateurs économiques.
L'état des infrastructures de transports en
République Centrafricaine(RCA) impacte négativement sur le
développement des activités économiques, mais met le
secteur privé dans une situation de vulnérabilité face aux
ruptures dans la chaîne des approvisionnements en renchérissant
les coûts à l'exportation et à l'importation (cf. annexe
n°1) et en accentuant l'enclavement du pays.
2.1.1.3. Les infrastructures hydrauliques
L'accès à l'eau pour des usages
économiques est une contrainte majeure pour la croissance
économique et la promotion des investissements privés en
République Centrafricaine.
Malgré les ressources naturelles potentielles dont
dispose le pays en matière d'eau, on note que le taux d'accès
à l'eau potable est plus amélioré en milieu urbain et
moindre en milieu rural. Ces indicateurs cachent de très grandes
disparités entre les régions et les agglomérations. Ainsi,
les plus défavorisées peuvent afficher des taux d'accès
quasi nuls.
Toutefois, l'accès à l'eau pour des usages
économiques est une contrainte majeure pour la croissance
économique et la promotion des investissements privés en
République Centrafricaine. Dans le sens où il contribue fortement
au développement du monde rural, à la compétitivité
des entreprises en milieu rural et dans les villes secondaires. La mobilisation
de ces ressources appelle dans la plupart des cas à d'importants
investissements pour la mise en place d'ouvrages structurants qui influent sur
les coûts d'exploitation.
C'est la Société de Distribution d'Eau en
Centrafrique(SODECA) qui assure la production et la
distribution. Les problèmes majeurs d'accès à l'eau pour
les usages économiques sont donc dus essentiellement à l'absence
d'ouvrages et d'infrastructures de mobilisation et de distribution de l'eau, et
aux aspects institutionnels (maintenance des ouvrages).
2.1.2. Les services de base
En outre, le développement du secteur privé
centrafricain se heurte en matière de postes et
télécommunications. Le développement du secteur
privé centrafricain se heurte en matière de postes et
télécommunications à certain nombre de contraintes
suivantes :
> L'inexistence et l'inefficience du service postal national
et international ;
> La faible couverture géographique du
réseau téléphonique filaire et mobile et également
au coût élevé des communications malgré la
présence des cinq(05) opérateurs du secteur à savoir la
Société Centrafricaine de
Télécommunication(SOCATEL), le Groupe Orange-RCA, le groupe
TELECEL, la Nationlink et le groupe MOOV;
> Les difficultés d'accès aux Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication (internet et autre)
liées aux coûts élevés et à la qualité
des services (cf. annexe n°9).
2.1.3. Le problème politique et de
l'insécurité
Le caractère démocratique d'un 'Etat est un
environnement favorable à l'entreprenariat même si les changements
de régime entraînent quelques fois des périodes de
flottement qui peuvent ralentir le développement de l'activité
économique. Au cours de ces dernières décennies à
cause de conflits répétitifs dans les pays limitrophes (Soudan,
Tchad, RDC) et à cause de troubles militaro-politiques et sociaux en RCA
elle-même, la situation politique a été très
instable.
D'après l'enquête auprès des entreprises
et des ménages réalisé par le Programme des Nations
Unies pour le Développement(PNUD, Décembre 2005) en
collaboration avec Transparency International, pour 91% des chefs de petite
et moyenne
entreprise et des chefs de grandes entreprises, le
problème de l'insécurité constitue l'un des principaux
blocages au développement économique de la RCA et du secteur
privé en particulier.
Un point très important à ne pas omettre est le
recul persistant des promoteurs et des sociétés d'exploitation
cotonnière dans la région du Nord-Ouest marquée par des
conflits des rébellions et des coupeurs de routes et autres bandits
armés.
Ces situations d'insécurité et
d'instabilité institutionnelle rendent les conditions d'exercice plus
difficiles et obligent les investisseurs à limiter les activités
dans la capitale, Bangui.
2.2. La création, la fermeture d'entreprise et
les difficultés de financement
Pour la création, et la fermeture d'entreprises, les
indicateurs de performance sont le nombre de procédures la durée
et le coût des procédures pour la création d'entreprises et
la durée de la liquidation, le coût de cette liquidation et le
taux d'apurement du passif pour la fermeture. Notons en plus que les
difficultés de financement affectent durement les activités des
entreprises en RCA. Du fait que, le système bancaire ne dispose pas de
surfaces financières énormes pour accorder des gros prêts
ou des crédits à long terme, sans compter les niveaux très
élevés des taux d'intérêt
2.2.1. La création d'entreprise
Bref, il s'agit d'examiner les conditions de création
d'une entreprise d'une part, et d'identifier les lacunes dans le Droit des
faillites en vigueur et les principaux goulets d'étranglement
procédurales et administratives dans le processus de faillite( les
coûts et les procédures collectives) d'autre part.
Ainsi, le tableau ci-dessous permet de constater toutes ces
indicateurs de facilité de faire les affaires en République
Centrafricaine(RCA) selon les différents rapports de la Banque Mondiale,
à travers le Doing Business.
Tableau n° 9: comparaison des indicateurs de
création et de fermeture d'entreprise en RCA
Indicateurs
|
RCA
|
Afrique
Sub- saharienne
|
OCDE moyenne
|
Création d'entreprise
|
· . Procédure (nombre)
|
8
|
9,4
|
5,7
|
+ Délai (jour)
|
22
|
45,6
|
13
|
· . Coût (% du PIB/hab)
|
244,9
|
99,7
|
4,7
|
+ Capital minimum (% du PIB)
|
507,1
|
144,7
|
15,5
|
Fermeture d'entreprise
|
+ Délai (année)
|
4,8
|
3,4
|
1,7
|
· . Coût (% du PIB par hab)
|
76
|
201
|
8,4
|
· . Taux de recouvrement (100/dollar)
|
0
|
17
|
68,6
|
|
Source : Banque Mondiale, Doing Business,
rapport annuel 2009 et 2010, en ligne.
En matière de création d'entreprise la
réglementation Centrafricaine impose 8 procédures contre 9,4 pour
l'Afrique Sub-saharienne, 5,7 en moyenne pour les pays de l'OCDE. Ensuite, pour
la durée de la création d'entreprises il faut 22 jours pour la
RCA, 45,6 pour la moyenne des pays de l'Afrique Sub-saharienne et 13 jours pour
les pays de l'OCDE. Enfin, la valeur requise pour commencer ou ouvrir une
entreprise représente en RCA 244,9% du PIB par tête d'habitant,
99,7% pour l'Afrique Sub-saharienne et 4,7% en moyenne pour les pays de
l'OCDE.
2.2.2. La fermeture d'entreprise
Pour les indicateurs relatifs à la fermeture
des entreprises, les performances de la RCA sont faibles car il faut
4,8 ans en moyenne pour liquider une entreprise, contre 3,4 ans pour l'Afrique
Sub-saharienne et 1,7 an pour les pays de l'OCDE. En outre, le coût de
cette procédure équivaut à 76% du Produit Intérieur
Brut(PIB) par habitant, alors que le taux de recouvrement des créances
à la fermeture est 0% en
RCA, contre 17% pour l'Afrique Sub-saharienne et 68,6%, en
moyenne pour les pays de l'OCDE.
2.2.3. Les difficultés de financement
L'offre de services financiers par les banques et les
établissements de Microfinance est très réduite et la
majorité de la population est de fait exclue du système
financier. Le secteur financier centrafricain compte quatre banques primaires
à savoir la Banque Populaire Marocco-Centrafricaine(BPMC), la Commercial
Bank Centrafrique(CBCA), le groupe EcoBank et la Banque
Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce(BSIC) et quatre
Etablissements de Microfinance(EMF) opérationnels que sont le
Crédit Mutuel de Centrafrique(CMCA), la Caisse Mutuelle des Cifadiennes
de Centrafrique(CMCC), SOFIA-Crédit S.A et Express Union S.A.
Les difficultés de financement affectent durement les
activités des entreprises en RCA. Du fait que, le système
bancaire ne dispose pas de surfaces financières énormes pour
accorder des gros prêts ou des crédits à long terme, sans
compter les niveaux très élevés des taux
d'intérêt. De façon générale, les Petites et
Moyennes Entreprises(PME) et Très Petites Entreprises(TPE)
centrafricaines ont des difficultés pour accéder au crédit
bancaire parce qu'insuffisamment formées sur le montage des dossiers,
évoluant dans l'informel et disposant de peu de garantie
sécurisante (difficulté d'accès au titre foncier
notamment).
De même, le développement de certaines
filières (sésame, palmier, café, arachide, riz, maïs)
engendre des besoins spécifiques de financement pour le monde rural pour
financer les intrants, la production et la commercialisation de ces produits.
Pour le moment, les Etablissements de Micro Finance(EMF) financent très
peu de PME à cause des montants élevés demandés, de
l'insuffisance de ressource longue pour financer des crédits à
moyen terme (SNFI RCA, 2010-2014).
De plus, la plupart des banques sont des banques
commerciales(75%) et non des banques d'affaires(25%) du fait que seule la
Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce(BSIC) est
banque d'affaires. Les besoins exprimés sont des crédits de
trésorerie pour financer les besoins en fonds de roulement, des
crédits pour financer les investissements nécessaires au
démarrage et les investissements liés à la croissance.
Le tableau ci-dessus nous met en évidence l'octroi des
crédits brut à la clientèle de ces quatre banques
commerciales par secteurs d'activités économiques.
Tableau n°10 : répartition des
crédits bruts à la clientèle par secteurs
d'activités(2008)
SECTEURS D'ACTIVITES ECONOMIQUES
|
En %
|
PRIMAIRE
|
14
|
+ Agriculture, élevage, chasse, sylviculture et
pèche
|
14
|
SECONDAIRE
|
26
|
+ Industries extractives
|
8
|
+ Industries manufacturières
|
14
|
+ Production et distribution d'électricité, gaz
et eau
|
4
|
TERTIAIRE
|
48
|
+ Bâtiments et Travaux publics
|
5
|
· Commerce gros et détaille
|
28
|
+ Transport et Télécommunications
|
11
|
+ Production des services
|
2,6
|
+ Restauration et hôtel
|
1,4
|
AUTRES
|
12
|
Total
|
100
|
|
Source : COBAC, Rapport annuel 2008,
RCA
Selon le rapport annuel(2008) de la Commission Bancaire de
l'Afrique Centrale(COBAC), l'analyse de la répartition des
crédits par secteur d'activité au niveau de la République
Centrafricaine(RCA) montre que le secteur tertiaire surtout le commerce de gros
et de détaille émerge largement comparativement au secteur
secondaire et le secteur primaire avec respectivement 48%, 26% et 14% des
crédits octroyés par l'ensemble des banques secondaires.
Cette situation constitue une contrainte majeure à la
croissance économique et au développement du pays puisque le
secteur primaire et le secteur secondaire sont les deux secteurs essentiels
pour tout décollage d'une nation comme l'a montré
ROSTOW par la théorie du «
décollage ». Pour lui, certaines conditions
préalables ont été nécessaires aux
différents pays pour réussir leur industrialisation : haute
productivité dans le secteur agricole, existence de marchés
organisés, stabilité du gouvernement.18
De plus, les indicateurs sur la divulgation de l'information
sur le crédit et des droits des débiteurs et créanciers en
RCA montrent que l'accès à l'information sur le crédit est
très faiblement intégral.
Tableau n° 11: comparaison des indicateurs
d'obtention de prêts en RCA
Indicateurs
|
RCA
|
Afrique Sub-saharienne
|
OCDE moyenne
|
Indice de fiabilité des garanties (0-10)
|
3
|
4,6
|
6,8
|
Étendue de l'information sur le crédit (0-6)
|
2
|
1,5
|
4,9
|
Couverture par les registres publics (% des adultes)
|
2,1
|
2,4
|
8,8
|
Couverture par les bureaux privés (% des adultes)
|
0,0
|
4,5
|
59,6
|
Indice de fiabilité des garanties (0-10)
|
3
|
4,6
|
6,8
|
Étendue de l'information sur le crédit (0-6)
|
2
|
1,5
|
4,9
|
Couverture par les registres publics (% des adultes)
|
2,1
|
2,4
|
8,8
|
Couverture par les bureaux privés (% des adultes)
|
0,0
|
4,5
|
59,6
|
|
Source : Banque Mondiale, Rapport annuel Doing
Business, 2009 et 2010.
18 Au contraire Alexander
Gerschenkron à travers sa théorie du «
retard relatif » rejette l'historicisme du modèle de Rostow. Il
remplace ce modèle par le concept de « retard
relatif » en observant que le processus de développement
d'un pays industrialisé tardivement tend, en raison de son « retard
», à différer fondamentalement de celui des pays les plus
développés(Encarta , 2009).
Toutefois, il faut signaler que de nombreuses études
ont prouvé que l'insuffisance de capitaux, lors de lancement des
activités, expliquent la faillite d'un grand nombre d'entreprises en
général et des Petites et Moyennes Entreprises en
particuliers.
En somme, l'analyse semble montrer que les difficultés
d'accès du secteur privé centrafricain au financement sont plus
liées à des problèmes institutionnels, au non
fiabilité d'information sur les crédits et à une faiblesse
de l'offre par les institutions de financement. En outre,
l'indisponibilité de ressources longues bloque la possibilité des
banques d'octroyer des crédits à long terme.
Par conséquent, la question que l'on se pose est de
savoir : Comment amener ces institutions de financement classique ou non
à financer les deux premiers secteurs d'activité et /ou les
petites et moyennes entreprises et les très petites entreprises en
RCA?
C'est pourquoi, la mise en place du fonds de garantie FAGACE
pour l'accès des PME au crédit doublé d'un programme
d'encadrement devrait permettre de lever la contrainte d'accès au
financement. De plus, le développement de l'articulation entre banques
et Etablissement de Micro Finance(EMF) devrait permettre d'améliorer le
financement des PME surtout au niveau des principaux créneaux porteurs
identifiés ci-haut dans le travail.
De plus, l'augmentation du taux de refinancement des banques
commerciales auprès de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale(BEAC)
peut pousser les banques commerciales à financier l'économie
nationale, surtout le secteur primaire pouvant permettre d'aboutir à un
développement durable.
2.3. Le cadre législatif, réglementaire et
institutionnel
insuffisamment incitatif et les autres
contraintes
L'environnement juridique, judiciaire et institutionnel
crée un climat déterminant pour accompagner et encadrer le niveau
de performance de l'économie, et de la rendre attractive aux
investissements. Cependant l'analyse révèle quelques contraintes
majeures qui tournent autour du déficit de formation
spécialisée ou qualifiée des ressources humaines dans
l'administration et la justice, à l'accès à un
foncier, à la lenteur ou les lourdeurs administratives
et au coût élevé des procédures.
Ces contraintes majeures touchent les secteurs de la
réglementation du droit du travail, du cadre judiciaire de
résolution des litiges, de l'accès au foncier, du cadre de
création et fermeture des entreprises, de la fiscalité et du
commerce international. Bref, elles concernent l'ensemble des entraves à
l'environnement du climat des affaires, résumé par le rapport de
Doing Business 2009-2010(cf. annexe n°4).
2.3.1. La problématique législative,
réglementaire et institutionnelle
Nous nous limiterons à l'analyse de certaines de ces
contraintes institutionnelles, réglementaires, juridiques et
judiciaires.
2.3.1.1. Le Lenteur, la rigidité et le coût
élevé des procédures
Ces contraintes touchent particulièrement le cadre de la
fiscalité, le commerce international (transfrontalier) et la
réglementation du droit du travail.
Pour la fiscalité, du fait des
dysfonctionnements en matière de recouvrement, les dispositions fiscales
relatives aux petites entreprises (Impôt libératoire) sont
détournées et une forte pression fiscale s'exercice sur un
certain nombre restreint d'entreprises du secteur privé moderne. Des
distorsions sont également observées en matière
d'application de la réglementation sociale avec le non versement des
cotisations sociales et l'absence d'immatriculation du personnel et dans
l'attribution des marchés publics.
A cet effet, le pourcentage des bénéfices qu'un
entrepreneur doit payer en taxes et impôts est de 203,8% en RCA, contre
67,5% pour l'Afrique Sub-saharienne et 44,5%, en moyenne pour les pays de
l'OCDE. De plus, l'impôt sur le profil se chiffre à 176,8% en RCA,
23,9%pour l'Afrique Sub-saharienne et 16,8%, en moyenne pour les pays de
l'OCDE. Les chefs d'entreprises consacrent 504 heures par année au
paiement des impôts et taxes contre 306 pour l'Afrique Sub-saharienne et
194,1heures, en moyenne pour les pays de l'OCDE.
Face à tous ces éléments, on se demande
si la fiscalité peut - être un instrument d'incitation
économique et de réduction des inégalités et de la
pauvreté. La fiscalité peut cependant permettre plus
d'égalité grâce à des mécanismes de
transferts de revenus au plus démunis et elle peut agir sur la
pauvreté absolue en favorisant la croissance et le développement
et sur la pauvreté relative en réduisant les
inégalités. L'administration fiscale centrafricaine doit se
fonder sur la gestion axée sur les résultats en conciliant les
principaux indicateurs de performances : indicateurs de gestion, de
contrôle, de recouvrement et de contentieux.
Pour le commerce transfrontalier ou en matière
de facilitation des échanges, il s'agit d'examiner les
coûts et procédures nécessaires (cf. annexe n°1) pour
l'import et l'export d'un chargement standard et les coûts de commerce et
de transit. Actuellement, la part du pays dans les exportations mondiales est
de 0,002%, contre 0,14% en 1965 (EDIC19, 2007). Le nombre
exigé des documents de transport (cf. annexe n°2), le temps pour
traiter ces documents et les coûts liés aux opérations,
telles sont les contraintes essentielles au développement du commerce et
du secteur privé centrafricain.
Tableau n° 12: comparaison des indicateurs
du commerce transfrontalier
Indicateurs
|
RCA
|
Afrique Sub-
saharienne
|
OCDE moyenne
|
Document pour l'Exportation (nombre)
|
9
|
7,8
|
4,3
|
Délai à l'Exportation (jour)
|
54
|
33,6
|
10,5
|
Coût à l'Exportation (USD par conteneur)
|
5491
|
1941,8
|
1089,7
|
|
|
Document pour l'Importation (nombre)
|
17
|
8,8
|
4,9
|
Délai à l'Importation
|
62
|
39,4
|
11
|
Coût à l'Importation (USD par conteneur)
|
5554
|
2365,4
|
1145,9
|
|
Source : Banque Mondiale, Rapport annuel Doing
Business, 2009 et 2010, en ligne.
Il ressort de ce tableau que le nombre de documents d'export
et d'import imposés par les autorités sont respectivement de 9
et 17 pour la RCA, contre 7,8 et 8,8 pour l'Afrique Sub-saharienne et 4,3 et
4,9 en moyenne pour les pays de l'OCDE. Pour le
19 Etude Diagnostique sur
l'Intégration Commerciale(EDIC).
temps nécessaire pour accomplir ces opérations
d'Export et d'Import la RCA est en moyenne respectivement 54 et 62 jours,
contre 33,6 et 39,4 pour l'Afrique Subsaharienne et 10,5 et 11 jours, en
moyenne pour les pays de l'OCDE.
Enfin, pour le coût d'un conteneur à
l'Exportation et à l'Importation la Centrafrique réclame 5491et
5554 dollars, soit 2.470.950 FCFA et 2.499.300 FCFA20, contre 1941,8
et 2365,4 (873.360 et 1.064.430 FCFA)pour l'Afrique Sub-saharienne et 1089,7 et
1145,9 dollars(490.365 et 515.655 FCFA), en moyenne pour les pays de l'OCDE.
Il faut ajouter les problèmes concernant les tarifs
relativement élevés et les impôts supplémentaires
sur les importations qui entravent le commerce, mais aussi de l'application du
Tarif Extérieur Commun(TEC) de la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale(CEMAC) qui est l'un des
plus élevés en Afrique Subsaharienne.
Toutefois, les lourdeurs administratives et les coûts de
procédure demeurent toujours un problème majeur pour le
développement du commerce et du secteur privé centrafricain pour
lutter contre la pauvreté effective.
Pour le droit du travail, les principales
contraintes résultent d'une forte rigidité de la
réglementation relative à l'embauche des travailleurs, la
fixation de l'horaire de travail, de licenciement et les coûts faibles
des redondances. Cette situation se mesure par l'indice de rigidité de
l'emploi qui est une moyenne simple de l'indice de difficulté de
recruter, l'indice de rigidité des horaires et l'indice de
difficulté de licencier pour sureffectif (Doing Business, 2009).
20 Pour 1dollar =
450FCFA
Tableau n° 13: comparaison des indicateurs
d'embauche en RCA
Indicateurs
|
RCA
|
Afrique Sub-saharienne
|
OCDE moyenne
|
· . Indice de difficulté d'recruter (0-100)
|
61
|
37,3
|
26,5
|
· . Indice de rigidité des horaires (0-100)
|
40
|
29,3
|
30,1
|
· . Indice de difficulté de licencier (0-100)
|
50
|
39,8
|
22,6
|
· . Indice de rigidité de l'emploi (0-100)
|
50
|
35,5
|
26,4
|
· . Redondance des coûts (semaines
de salaire)
|
22
|
67,6
|
26,6
|
|
Source : Banque Mondiale, Rapport annuel Doing
Business, 2009 et 2010, en ligne.
L'indice de difficulté de recruter mesure
l'applicabilité et la durée maximale des contrats à
durée fixe, ainsi que le salaire minimum des stagiaires ou
employés pour la première fois. Il est de 61 en RCA, contre 37,3
pour l'Afrique Sub-saharienne et 26,5 en moyenne pour les pays de l'OCDE.
L'indice de rigidité des horaires mesure la
détermination des heures de travail non standard et les congés
annuels payés. En RCA il est estimé à 40, contre 29,3 pour
l'Afrique Sub-saharienne et 30,1 en moyenne pour les pays de l'OCDE. Ensuite,
l'indice de difficulté de licencier pour sureffectif, mesure la
notification et les exigences d'approbation de la résiliation d'un
travailleur ou un groupe de travailleurs pour sureffectif, l'obligation de
réattribuer ou de donner une nouvelle formation et les règles de
priorité de la redondance et du réemploi. Il est de 50 en
Centrafrique, contre 39,8 pour l'Afrique Sub-saharienne et 22,6 en moyenne pour
les pays de l'OCDE. Enfin, le coût de licenciement pour sureffectif
mesure les exigences de préavis, les indemnités de licenciement
pour sureffectif et les pénalités dans le cas de licenciement
d'un travailleur, exprimé en semaines de salaire. Dans le cas de la RCA,
il est de 22 semaines (5,5 mois) proche des pays de l'OCDE et plus loin de
l'Afrique Sub-saharienne estimé à 67,6 semaines comme nous
indique le tableau cidessus.
Par conséquent, toutes ces contraintes ont
été en grande partie résorbées par le nouveau code
du travail centrafricain de 2009.
Pour les procédures judiciaire et juridique,
il est indiqué que la non fiabilité du système
judiciaire, les difficultés d'exécution des jugements,
l'imprévisibilité des règlementations de mesures de
réformes mise en place par l'Etat , la non spécialisation des
juges surtout dans le domaine du droit des affaires , de la non application
correcte de nombreux textes législatifs et les lenteurs
constatées dans la mise en conformité des textes
régionaux(OHADA) ou internationaux(OMC) sont les principales contraintes
majeures qui ne contribuent pas à assainir l'environnement et aussi
à restaurer un climat de confiance aux investisseurs nationaux et
étrangers.
Il faut ajouter qu'en matière de concurrence, les
distorsions constatées dans l'application des lois et règlements
et l'inexistence de l'autorité de concurrence ne favorisent pas le
développement des investissements privés.
C'est ce qui se justifie à travers les indicateurs
d'octroi de permis de construire, de transfert de propriété, de
la protection des investisseurs et d'exécution des contrats
mentionnés dans le rapport Doing Business, 2009 dans cadre de la RCA.
En matière des procédures
foncières, le nombre de procédures, la lenteur dans le
traitement des dossiers, ainsi que les coûts ne favorisent pas
l'obtention des titres dans les délais requis. Cette situation ne
permettant pas de sécuriser les investissements, oblige souvent les
privés à s'installer dans d'autres pays plus attractifs. En
outre, l'absence de titres fonciers empêche à ces privés de
s'en servir, au besoin, comme garantie pour les prêts.
2.3.1.2. La performance de l'administration et la
corruption
Les contraintes dans ce secteur sont liées à la
complexité des procédures, la lenteur des formalités
administratives dans l'obtention de certaines autorisations et la
multiplicité des administrations et institutions impliquées lors
de la création d'entreprise, mais aussi de la forte prévalence de
la corruption. Tous ces obstacles
découragent les opérateurs économiques et
expliquent le caractère informel généralisé de
nombreuses activités génératrices des revenus.
Selon Transparency International, la corruption est l'abus de
pouvoir reçu en délégation à des fins
privés. Autrement dit c'est l'abus de pouvoir au profit de
l'enrichissement personnel. La perception de la corruption par les chefs
d'entreprises demeure une préoccupation. Cette corruption est aussi le
fait des chefs d'entreprises qui utilisent ce procédé pour
influencer les décisions de l'autorité publique.
Il faut noter que l'indice de perception de la corruption
mesure les perceptions de corruption par le milieu des affaires et les
analystes pays. L'indice varie entre 10 qui signifie que le niveau de
corruption est très bas et 0(un niveau très corrompu).
Selon les données statistiques du groupe Transparency
International sur l'indice de perception de la corruption dans 62 pays
d'Afrique entre 2003 et 2009, on constate que tous les pays africains ont un
indice très faible qui tourne autour de 2,5, mais à quelque
exception de l'Afrique du Sud et des pays du Maghreb d'environ 4,68 en
moyenne.
Au contraire dans les pays de la Communauté Economique
et Monétaire de l'Afrique Centrale(CEMAC), l'évolution de
l'indice de perception de la corruption indique un niveau très corrompu
(cf annexe n°6). Il est en moyenne de 2,3 en RCA, contre 2,19 au Cameroun,
2,13 au Congo-Brazzaville, 2,64 au Gabon, 1,34 en Guinée Equatoriale,
1,5 au Tchad, 2,1 au Nigéria et de 2,04 en Côte d'Ivoire entre
2003 et 2009. Sur cette même période, en termes de rang, la RCA
est classée 150ème, contre 106 pour le Cameroun, 152
pour la Côte d'Ivoire, 135 pour le Nigéria et
51ème pour l'Afrique du Sud.
En Centrafrique les principales causes de la corruption sont :
la tentative à l'enrichissement facile et rapide, la faiblesse des
revenus réels, l'absence de transparence dans la gestion de la chose
publique, la faiblesse des institutions, l'impunité et l'absence de la
volonté publique et la culture administrative et corporatiste peu
propice.
Elle se manifeste sous plusieurs formes à savoir la
fraude, l'extorsion, le favoritisme, le népotisme et fréquemment
par les détournements de fonds.
On distingue deux types de corruption :
> la grande corruption qui est la corruption à haut
niveau où les décideurs politiques créant et appliquant
les lois utilisent leur position officielle pour promouvoir leur bien -
être, leur statut ou leur pouvoir personnel ;
> la petite corruption qui est la corruption bureaucratique
dans l'administration publique.
La lenteur des procédures administratives et judiciaires
trouve sa source, dans
une large mesure, dans cette corruption. La seconde cause de
ces lenteurs est l'absence de modernisation des procédures
administratives, et leur inadaptation aux procédures applicables dans le
monde des affaires.
Malgré les multiples réformes structurelles
menées par le Gouvernement centrafricain, ces contraintes ne sont pas
encore en grande partie éradiquées.
2.3.1.3. Les Ressources humaines non
spécialisées et non valorisées
Les compétences et les ressources humaines sont des
éléments déterminants de la viabilité et du
développement des entreprises. Les contraintes en ressources humaines,
caractérisées par les difficultés de trouver du personnel
compétent et qualifié, constituent pour les entrepreneurs un
facteur de blocage pour le développement de leurs activités.
Cette situation s'explique par l'insuffisance des ressources humaines
spécialisées et non valorisées constituant des facteurs
aggravants de blocage de la fluidité des dossiers dans les
administrations.
Egalement, le déficit des ressources humaines
qualifiées s'explique par le très faible niveau du système
éducatif, la qualité insuffisante des formations techniques et
professionnelles et l'inadéquation entre les formations et les besoins
des secteurs privé et public. Sur le plan managérial, il en
résulte des difficultés en ce qui concerne la
disponibilité en main d'oeuvre qualifiée ainsi qu'en
matière de formation des opérateurs économiques.
2.3.2. Les autres contraintes
Elles concernent l'ensemble des obstacles liés au
marché de services aux entreprises et au marché des informations
et de communications pouvant constituer un outil d'aide à la
décision de politique économique.
2.3.2.1. L'étroitesse du marché
intérieur
Notons que le développement du secteur privé
centrafricain est impacté négativement également par
l'étroitesse du marché intérieur qui
résulte de certains facteurs comme la faiblesse de la taille de la
population, l'insuffisance de la demande solvable, la faible
monétarisation de l'économie et surtout l'enclavement
intérieur du pays.
2.3.2.2. La faiblesse du marché de services aux
entreprises
Elle, est imputable aux carences du dispositif institutionnel
limité du fait de la faiblesse des moyens financiers des
opérateurs et de l'insuffisance des compétences dans le domaine.
Ensuite, peu d'organisations professionnelles disposent des capacités
humaines et matérielles pour fournir à leurs membres ces
services. Seule l'utilisation des Nouvelles Technologies de l'Information et de
la Communication(NTIC) permet aux opérateurs économiques capables
d'avoir accès aux connaissances et à l'information
commerciale.
2.3.2.3. L'inexistence d'un système
d'informations statistiques fiables
Il faut ajouter à cela l'inexistence d'un
système d'informations sur les entreprises,
caractérisée par l'indisponibilité des données
statistiques fiables qui rend difficile toute formulation de politique
économique cohérente en faveur du secteur privé et de
développement durable de la République Centrafricaine(RCA). Il
est à noter que la portée des analyses économiques en RCA
est sérieusement limitée pour cause d'une base statistique
éparse et non fiable.
D'où la nécessité d'améliorer la
base des connaissances statistiques et les
capacités institutionnelles et humaines est une priorité pour
l'Etat centrafricain. Tous ces obstacles liés à la
problématique de la performance de l'administration expliquent la
situation de l'informalité
généralisée des micro-entreprises tant en zone rurale
qu'en zone urbaine car celles -ci opèrent à l'extérieur du
système juridique formel.
2.3.2.4. La propagation du VIH/SIDA
Notons que l'impact du VIH-SIDA sur le développement du
secteur privé se traduit, entre autres par : i) une diminution de la
productivité ; ii) un affaiblissement du dynamique des entreprises ;
iii) des coûts élevés de prise en charge des travailleurs
et iv) une insuffisance de main- d'oeuvre qualifiée dont les effectifs
sont en diminution.
En conclusion, les multiples problèmes liés
à l'environnement microéconomique et macroéconomique au
développement du secteur privé sont nombreux et plus ou
variés dans leur configuration. De même demeurent des contraintes
endogènes ou techniques majeures au développement du secteur
privé centrafricain, les coutumes et traditions, les attitudes et
valeurs aux personnes, professionnelles et les erreurs de management. En
revanche, la problématique liée au déficit
d'infrastructures matérielles d'une part et au cadre législatif,
réglementaire et institutionnel est nombreuse et diverse. Pourtant, on
peut considérer que certaines d'entre elles sont en voie de trouver des
solutions adéquates.
Même si des efforts restent à faire dans les
domaines de facilité de faire des affaires, de la performance de
l'administration et de la corruption, de la lenteur et de la lourdeur ou le
coût élevé des procédures, de la
réglementation du droit du travail, des ressources humaines et bien
d'autres, il n'en demeure pas plus ou moins que ces contraintes ne constituent
pas des obstacles majeurs à l'investissement et à
l'entrepreneuriat très peu développé en RCA.
Toutefois, demeurent des contraintes majeures au
développement du secteur privé centrafricain, l'octroi de permis
de construire, l'obtention des crédits, la protection des investisseurs,
le commerce transfrontalier, le déficit important des infrastructures
énergétiques, routières et hydraulique surtout à
usage économique, l'informalité généralisée
des micro-entreprises. A ces contraintes il faut ajouter le cadre juridique,
judiciaire, réglementaire et institutionnel et aussi à
l'accès au marché qui pèsent sur le secteur (cf. annexe
n°7).
CONCLUSION GENERALE
Le secteur privé peut donc atténuer la
pauvreté de deux manières :
> en contribuant à la croissance économique :
il crée des emplois et accroit les revenus ;
> en autonomisant et en habilitant les pauvres du fait de
la fourniture des biens de consommation et de services, de
l'élargissement de leur choix et de la baisse des prix : il
améliore la qualité de vie des pauvres.
Dans un contexte de création de richesse et d'emploi,
la tâche principale du secteur privé est de produire biens et
services, et le rôle essentiel du gouvernement est de créer un
environnement des affaires favorable et un climat qui encourage les
investissements et la croissance économique.
Une expansion globale du secteur privé ne sera possible
qu'à certaines conditions dont le secteur public est responsable et sur
lesquelles les entreprises peuvent compter : une administration publique
performante, des politiques ouvertes et efficientes qui facilitent la vie
économique, le bon fonctionnement des marchés de biens et du
travail ou encore la disponibilité de services financiers et d'autres
prestations destinées aux entreprises, sont au moins aussi importants ;
des infrastructures économiques et sociales satisfaisantes, une main-
d'oeuvre formée et qualifiée.
Nonobstant les multiples possibilités qu'offre le
secteur privé par le biais des petites et moyennes entreprises
centrafricaines, des obstacles ou contraintes majeurs subsistent. Ainsi, les
contraintes majeures qui limitent l'investissement privé centrafricain
se situent donc au niveau micro économique et macroéconomique et
concernent :
> les environnements propres à la culture
d'entrepreneuriat ou d'entrepreneur > les contraintes socioculturelles et
psychologiques (coutumes et traditions) ; > le déficit en
infrastructures (routes, énergie, hydrauliques) ;
> les insuffisances incitatives dans l'environnement des
affaires et bien d'autres.
Sur le plan endogène, les contraintes majeures au
développement du secteur privé centrafricain sont liées
aux facteurs socioculturels et familiaux et psychologiques (coutumes et
traditions, des attitudes et valeurs aux personnes, professionnelles et
républicaines) et aux erreurs de management.
En revanche, la problématique liée au
déficit d'infrastructures matérielles d'une part et au cadre
législatif, réglementaire et institutionnel est nombreuse et
diverse. Pourtant, on peut considérer que certaines d'entre elles sont
en voie de trouver des solutions adéquates.
Les lacunes en termes d'infrastructures de transport se
traduisent par un réseau routier très peu
développé, de qualité très médiocre sur
l'étendue du territoire national (enclavement intérieur).
Le secteur de l'énergie souffre d'une faiblesse de la
capacité de production et des problèmes de qualité des
services; ce qui engendre des coûts d'accès élevés,
des coûts supplémentaires pour le secteur privé et un
faible taux d'accès pour le milieu rural.
Pour l'accès à l'eau, le problème se pose
moins pour l'accès aux usages domestiques (eau potable), mais le
problème très grave se pose pour les usages
économiques.
S'agissant du climat des investissements, des contraintes
demeurent malgré les réformes entreprises récemment par
les autorités et dont les effets sont encore attendus. Les obstacles
majeurs persistants portent sur la réglementation du droit du travail,
le cadre judiciaire de résolution des litiges, et l'accès au
foncier.
Enfin, en ce qui concerne le financement, les
difficultés d'accès relevées sont liées au
système bancaire centrafricain. Les contraintes majeures qui expliquent
en partie la faiblesse des crédits et l'exigence de niveaux de garanties
élevés par les banques seraient liées aux problèmes
d'exécution des contrats et de recouvrement des créances. Il faut
également noter que les mesures prudentielles exigées par la
Banque des Etats de l'Afrique Centrale(BEAC) peuvent constituer des obstacles
à la possibilité d'octroyer de crédits à long terme
à l'économie nationale.
RECOMMANDATIONS DE POLITIQUE ECONOMIQUE
Nous pensons que certains axes stratégiques suivants
peuvent permettre de solutionner ces problèmes. Il s'agit, notamment de
:
Axe1 : stratégie pour le développement du
secteur privé
> Renforcer, créer ou redynamiser les
agences de promotion des investissements privés et des PME et
des guichets uniques par la création d'un Centre de Promotion des
Exportations et d'une Structure décentralisée de Financement du
Secteur Privé et des PME et des établissements et
universités par des formations spécialisées en
entrepreneuriat d'entreprise ;
> Renforcer les capacités du
Ministère des Petites et Moyennes Entreprises par la
création de la direction de l'entrepreneuriat, de la direction de la
micro finance et de l'agence centrafricaine de développement et
d'encadrement des petites et moyennes entreprises ;
> Accélérer les réformes
relative à l'amélioration du climat des affaires par
l'incitation et l'adaptation à la politique de promotion du secteur
privé des simplifications législatives et réglementaires,
et de la transparence de l'environnement des affaires conformément aux
indicateurs de Doing Business;
Axe2 : stratégie pour la réduction de la
pauvreté relative au développement du secteur
privé.
> Renforcer les capacités d'offre et
institutionnelles des infrastructures économiques , les ressources
humaines qualifiées par :i) la réduction des coûts
d'accès à ces infrastructures matérielles ; ii) la
diversification des activités génératrice de revenus
pro-pauvres ; iii) la sensibilisation ou la formation adéquate des
opérateurs économiques informels ; iv) la mise en place de
l'initiative de développement des PME par le
biais du capital risque, et v) le développement des
produits et services financiers adaptés du type micro fiance aux PME
;
> Mettre en oeuvre deux approches
complémentaires suivantes : i) une démarche globale de
promotion de l'investissement direct domestique ou étranger
grâce à une amélioration constante de l'environnement des
affaires afin de le rapprocher aux standards internationaux ; et ii)
une démarche ciblée de promotion des créneaux
porteurs à haut potentiel de croissance et dont l'effet
d'entraînement sur l'ensemble des autres secteurs économiques est
avéré ;
> Augmenter le coût moral concernant les
attitudes vis-à-vis du phénomène de la corruption
par : i) les formations adéquates dispensées aux agents publics ;
ii) la création ou le renforcement d'un code de déontologie du
secteur public, et iii) la limitation des cumuls et migrations entre secteur
public et secteur privé.
En somme, toutes ces mesures de soutien reposent sur la
participation effective de tous les acteurs socio-économiques dans leur
formulation et l'instauration d'un climat social favorable aux investissements
et au développement des entreprises. Cependant La mise en oeuvre
effective de ces mesures devrait permettre d'augmenter la contribution encore
très faible des exportations à la croissance économique et
de ramener, à long terme, le déficit du compte extérieur
centrafricain.
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81, 12P.
PNUD, OMC, (2007,2006), <<
Etude Diagnostique sur l'Intégration Commerciale(EDIC) du Cadre
Intégré pour l'Assistance Technique au commerce en RCA
», Aide-mémoire, 196 P.
PNUD,(199), << Etude de mise en
place d'une banque de données sur le secteur privé en RCA
»,(...)P.
PNUD(2005), << l'enquête
auprès des entreprises et des ménages sur la corruption en RCA
», 25P.
RCA, (2007, 2008,2009), Ministère du
Commerce et de l'Industrie, << les opportunités d'affaires
en RCA », Rapport annuel, Programme Cadre
IntégréUnité de Gestion des Projets et Programme Guichet
Unique de Formalité des Entreprises.
RCA, (2006,2008), Ministère du
Commerce et de l'industrie, « statistiques des entreprises
industrielles et Petites et Moyennes Entreprises(PME) agréées
à la Charte Nationale des Investissements », la Direction
Générale de la Commission Nationale des Investissements (CNI).
RCA, (2003), Ministère du Plan, de
l'Economie et de la Coopération internationale, RGPH.
B. Dia KAMGNIA, TOUNA MAMA (Mai 2001),
<< le comportement d'investissement privé au Cameroun : un
resserrement de la contrainte financière ? », les cahiers
du SISERA 2002/1, 25P.
IEPF (Mai 2004), Séminaire
international, << Accès à l'énergie et lutte
contre la pauvreté : charge de l'accès à l'énergie
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Francophonie n°63, 2ème trimestre 2004,
www.iepf.org/ressouces/lef.asp.
B.EIFERT, V. RAMACHANDRAN (Octobre 2004),
<< Compétitivité et développement du secteur
privé en Afrique : une analyse comparative des données sur le
climat des investissements de la Banque Mondiale », 56P.
AITIC (Juillet 2007), <<
Rapport de la session spéciale de la RCA : opportunités
commerciales et défis », 5P.
FMI (février 2009), <<
Troisième revue de l'accord triennal au titre de la
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la
Croissance(FRPC) »,
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E.SACERDOTI (Mai 2009), Secteur privé et
Développement, « le financement des PME en Afrique
sub-saharienne », Revue de PROPARCO, numéro 01, 26P.
OMC, OCDE (Mai 2009), « New
éclairage sur les négociations : tenir ses promesses en
matière d'Aide pour le Commerce », Numéro 04,
Volume 08.
RCA, (DSRP, 2008-2010), Ministère du
Plan, de l'Economie et de la Coopération internationale, 130P.
RCA, (2007), Ministère du Plan, de
l'Economie et de la Coopération internationale, «
l'étude sur la localisation des unités économiques
à Bangui », l'Institut Centrafricaine des Statistiques et
d'Etude Economique et Sociale(ICASEES), 95P.
RCA, PNUD (Décembre 2009),
Ministère des Finances et du Budget, « Stratégie
Nationale pour la Microfinance inclusive en RCA, 2010-2014 »,
78P.
Annexe n°1 : la liste des procédures
d'exportation et d'importation en RCA
Nature de procédures d'exportation
|
Délai (jour)
|
Coûts(USD)
|
+ Préparation des documents
|
23
|
522
|
+ Dédouanement et inspection technique
|
4
|
662
|
+ Manutention au port (au terminal)
|
3
|
407
|
+ Transport terrestre et manutention
|
24
|
3900
|
Totaux:
|
54
|
5491
|
Nature des procédures d'importation
|
|
|
+ Préparation des documents
|
23
|
672
|
+ Dédouanement et inspection technique
|
10
|
662
|
+ Manutention au port (au terminal)
|
5
|
320
|
+ Transport terrestre et manutention
|
24
|
3900
|
Totaux:
|
62
|
5554
|
Annexe n°2 : les documents d'exportation et
d'importation en RCA
N°
|
Documents d'exportation
|
Documents d'importation
|
1
|
v Connaissement
|
v Connaissement
|
2
|
v Certificat d'origine
|
v Autorisation de passage frontalier
|
3
|
v Facture commerciale
|
v Ordre de sortie du cargo
|
4
|
v Déclaration douanière d'exportation
|
v Bon à enlever
|
5
|
v Liste de colisage
|
v Facture commerciale
|
6
|
v Attestation de vérification
|
v Attestation douanière
|
7
|
v Certificat phytosanitaire/ Certificat de normes technique
|
v Certificat fiscal
|
8
|
v Document de transit
|
v Certificat phytosanitaire/ Certificat de normes technique
|
9
|
v Ordre de sortie du cargo
|
v Reçu de manutention
|
10
|
|
v Bordereau Electronique de Suivi des Cargaisons
|
11
|
|
v Feuille de route
|
12
|
|
v Déclaration douanière d'importation
|
13
|
|
v Document de transit
|
14
|
|
v License d'importation
|
15
|
|
v Certificat d'assurance
|
16
|
|
v Liste de colisage
|
17
|
|
v Attestation de vérification
|
|
|
|
|
Annexe n°3 : Répartition des
enquêtés selon leur perception des 10 obstacles au
développement des entreprises (PNUD, 2005)
Annexe n°4: le classement général de
la facilité de faire des affaires en RCA
|
Doing Business 2009
|
Doing Business 2010
|
Variation dans le classement
|
Doing Business
|
183
|
183
|
0
|
Création d'entreprise
|
159
|
168
|
+9
|
Octroi de permis de construire
|
147
|
138
|
-9
|
Embauche des travailleurs
|
144
|
145
|
+1
|
Transfert de propriété
|
138
|
137
|
-1
|
Obtention des prêts
|
135
|
131
|
-4
|
Protection des investisseurs
|
132
|
127
|
-5
|
Paiement des impôts
|
179
|
180
|
+1
|
Commerce transfrontalier
|
181
|
177
|
-4
|
Exécution des contrats
|
171
|
171
|
0
|
Fermeture d'entreprise
|
183
|
183
|
0
|
Source : Banque Mondiale, Rapport annuel Doing
Business, 2009 et 2010.
Annexe n°5 : comparaison de l'indice de
diversification dans la CEMAC
Pays
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Cameroun
|
4,0
|
4,1
|
3,0
|
3,4
|
3,2
|
Congo
|
1,5
|
1,4
|
1,3
|
1,5
|
1,4
|
Gabon
|
1,8
|
1,7
|
1,9
|
1,9
|
2,1
|
Guinée Eq
|
1,1
|
1,2
|
1,2
|
1,3
|
1,6
|
RCA
|
5,5
|
4,7
|
4,7
|
5,5
|
6,7
|
Tchad
|
1,4
|
1,7
|
1,2
|
1,1
|
1,1
|
Source : Base des données
COMTRADE-Division statistique des Nations Unies (Mai 2009), en
ligne.
Annexe n°6 : indice de la perception de la
corruption dans les pays de la CEMAC (2003-2009)
Pays
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
|
Indice
|
Rang du pays (sur 133)
|
Indice
|
Rang du pays (sur 145)
|
Indic e
|
Rang du pays (sur 158)
|
Indice
|
Rang du pays (sur 163)
|
Indice
|
Rang du pays (sur 179)
|
Indic e
|
Rang du pays (sur 180)
|
Indice
|
Rang du pays (sur 180)
|
Cameroun
|
1,8
|
124
|
2,1
|
129
|
2,2
|
137
|
2,3
|
138
|
2,4
|
138
|
2,3
|
141
|
2,2
|
146
|
Congo
|
2,2
|
113
|
2,3
|
114
|
2,3
|
130
|
2,2
|
142
|
2,1
|
150
|
1,9
|
158
|
1,9
|
162
|
Gabon
|
...
|
...
|
3,3
|
74
|
2,9
|
88
|
3
|
90
|
3,3
|
84
|
3,1
|
96
|
2,9
|
106
|
Guinée Eq
|
...
|
...
|
...
|
...
|
1,9
|
152
|
2,1
|
151
|
1,9
|
168
|
1,7
|
171
|
1,8
|
168
|
RCA
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
2,4
|
130
|
2
|
162
|
2
|
151
|
2
|
158
|
Tchad
|
...
|
...
|
1,7
|
142
|
1,7
|
158
|
2
|
156
|
1,8
|
172
|
1,6
|
173
|
1,6
|
175
|
Afrique du Sud
|
4,4
|
48
|
4,6
|
44
|
4,5
|
46
|
4,6
|
51
|
5,1
|
43
|
4,9
|
54
|
4,7
|
55
|
Source : Transparency International, base des
données 2009, en ligne.
Investissement privé faible pour soutenir la
croissance et créer de l'emploi
Problématique institutionnelle
Déficit
d'infrastructures matérielles
Aérien et fluvial
Transport
Infrastructures déficientes
Routes
Energie
services de base
Hydraulique et
Accès eau potable et NTIC
Déficit des ressources humaines
Santé
Eau à Usage
Economique
Education
Politique fiscale
Droit du travail
Macroéconomique
Résolution des litiges
Politique monétaire
Système judiciaire
Microéconomique(Réglementations)
Formalisation des entreprises
Exécution des
contrats
Sécurisation
foncière
Légende : les problèmes qui
constituent les causes structurelles notables sont les cases en Rouge (Annexe
n°7).
Annexe n°8 : les actions opérationnelles du
Ministère des PME, de l'Entreprenariat, de la Micro Finance et du
Guichet Unique
Objectifs
|
Résultats attendus
|
Action envisagées
|
|
|
Appui de la structuration des entreprises du secteur informel
|
Promotion de la culture entrepreneuriale dans les
établissements secondaires et les universités
|
Elaboration d'un plan de communication sur les activités
du Ministère
Amélioration de la La visibilité des PME
est
visibilité des PME
améliorée
Annexe n°9 : Accès aux services des pays de
la sous-région CEMAC
Pays
|
Télécommunications (100
habitants)
|
Accès à
l'électricité consommation finale (GWh)
|
Accès à eau potable(%)
|
Accès
à l'assainissement(%)
|
|
Ligne fixe
|
Ligne mobile
|
Utilisateur internet
|
Total
|
Urbain
|
Rural
|
Total
|
Urbain
|
Rural
|
|
2001
|
2008
|
2001
|
2008
|
2001
|
2008
|
2001
|
2008
|
2006
|
2006
|
Cameroun
|
0,65
|
1,04
|
2,57
|
32,28
|
0,28
|
...
|
5264
|
8906
|
70
|
88
|
47
|
51
|
58
|
42
|
Congo
|
0,71
|
0,61
|
4,83
|
49,98
|
0,03
|
4,29
|
534
|
840
|
71
|
95
|
35
|
20
|
19
|
21
|
Gabon
|
2,95
|
1,83
|
11,89
|
89,77
|
1,35
|
6,21
|
2126
|
2832
|
87
|
95
|
47
|
36
|
37
|
30
|
Guinée Eq
|
1,27
|
1,52
|
2,75
|
52,49
|
0,17
|
1,82
|
46
|
192
|
43
|
45
|
42
|
51
|
60
|
46
|
RCA
|
0,23
|
0,28
|
0,29
|
3,35
|
0,08
|
0,44
|
210
|
222
|
66
|
90
|
51
|
31
|
40
|
25
|
Tchad
|
0,12
|
0,12
|
0,25
|
16,58
|
0,05
|
1,19
|
168
|
176
|
48
|
71
|
40
|
9
|
23
|
4
|
Afrique
|
2,52
|
3,24
|
3,00
|
37,57
|
0,73
|
6,18
|
756.093
|
1.052.540
|
59
|
82
|
46
|
33
|
46
|
26
|
Source : Union International des
Télécommunications, International Energy Agency et OMS, UNICEF,
base des données en ligne, 2009.
Annexe n°10 : évolution du Produit
Intérieur brut de la RCA(en milliards de FCFA)
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
PIB à prix courant
|
670,7
|
712,1
|
772,2
|
820,6
|
881,3
|
956,2
|
Importations
|
164,4
|
124,2
|
141,8
|
160,8
|
173,4
|
180,5
|
OFFRE GLOBALE
|
835,1
|
836,3
|
914,0
|
981,4
|
1.054,7
|
1.136,7
|
Consommation finale
|
718,7
|
700,0
|
753,7
|
814,9
|
867,2
|
930,4
|
Publique
|
57,0
|
61,2
|
52,5
|
50,9
|
30,8
|
42,1
|
Privée
|
611,7
|
638,8
|
701,2
|
764,0
|
836,4
|
888,3
|
Investissements
|
45,6
|
69,0
|
78,0
|
81,3
|
90,8
|
101,4
|
Public
|
18,8
|
37,0
|
37,8
|
31,2
|
32,6
|
35,4
|
Privé
|
26,8
|
32,0
|
40,2
|
50,1
|
58,2
|
66,0
|
Exportations
|
70,8
|
67,3
|
82,3
|
85,2
|
96,7
|
104,9
|
DEMANDE GLOBALE
|
835,1
|
836,3
|
914,0
|
981,4
|
1.054,7
|
1.136,7
|
Source : Autorités de la RCA et estimation
des services du FMI, FRPC, 2009.
Annexe n°11 : la Carte de la République
Centrafricaine(RCA)
|