Les "forces de l'invisible" dans la vie sociopolitique au Cameroun : le cas de la localité de Boumnyebel( Télécharger le fichier original )par Alain Thierry NWAHA Université Yaoundé 2 (Soa) - D.E.A Science Politique 2008 |
6.1.1. Les techniques documentairesLes « techniques documentaires » nous ont permis, par le biais de la réflexion, d'analyser des ouvrages (notamment spécialisés), des articles de revues et bien d'autres « textes sacrés » (notamment la « Sainte Bible ») qui semblaient tous prendre en compte les implications des forces de l'Invisible sur la vie des individus (acteurs sociaux et surtout acteurs politiques) et par voie de conséquence sur la communauté locale et nationale en particulier, l'humanité toute entière en général. Ce qui a surtout attiré notre attention et nous a semblé prégnant au cours de ces lectures, c'est la l'immense richesse (heuristique et didactique) de ces sources documentaires et surtout leur incroyable actualité (les développements qui y sont faits ont su garder toute leur pertinence au fil du temps), même pour ceux des ouvrages écrits il y a plusieurs décennies.
6.1.2. Les techniques vivantesLes « techniques vivantes », quant à elles, nous ont permis d'utiliser deux (2) grands moyens de recherche à savoir : l'interrogation (l'interview) et l'observation. En effet, de Juin 2008 à Février 2009, nous avons effectué à Boumnyebel, des études sur le terrain, précisément dans la chefferie traditionnelle de 3ème degré (dirigée par le Chef EOCK S.) et la chefferie de canton de Boumnyebel-Likanda (dirigée par le Chef MADING J.). Au cours de cette enquête, nous avons pu interroger : quelques autorités traditionnelles (chefs traditionnels et patriarches traditionnels ou « Ba Mbombok »), des autorités administratives (notamment le Sous-préfet de l'arrondissement de Ngok-Mapubi, M. NDONGO L.), des acteurs politiques (M. MAYACK I., vice-président de la sous section RDPC de Boumnyebel et conseiller à la commune rurale de Ngok-Mapubi ; et un « Ambassadeur camerounais » rencontré au cours d'une cérémonie traditionnelle, qui a préféré garder l'anonymat) et d'autres acteurs sociaux (commerçants, fonctionnaires, footballeurs, étudiants...). Toute au long de cette période, nous avons également fait des observations (souvent « participantes ») de cérémonies de guérison et de « blindage » effectuées par les « Ba Mbombok » (guérisseurs traditionnels par excellence et grands prêtres chez les Basaa)36(*). Sur le plan personnel, ces investigations ont été très instructives pour nous puisqu'elles nous ont permis de comprendre, entre autres, qu'en dépit des discours officiels, des apparences « rationalistes », les Camerounais en général sont de plus en plus conscients des méfaits de la « sorcellerie » (utilisation funeste des forces de l'Invisible) et des bienfaits de la « théurgie » (application bénéfique du recours à l'Invisible). * 36 Pour plus de détails sur la notion de « Mbombok » chez les Basaa, voir la Première Partie (Paragraphe 1) de notre travail. |
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