CONCLUSION
Nous sommes au terme de notre travail de fin d'étude
qui a porté sur la problématique de la réinsertion
socio-économique des filles sortis des forces et groupes armés
dans la cité d'Uvira.
Ce travail s'est fixé comme objectif global d'analyser
les différents problèmes de la réinsertion des filles
ex-combattantes dans leurs milieux et leur participation à la paix et au
développement et de comprendre les conséquences de cette non
participation au processus pour une région post conflit comme la plaine
de la Ruzizi.
La problématique qui a soutenu ce travail a
été articulée autour d'une question qui est celle de
savoir pourquoi les filles n'ont-elles pas participé massivement au
processus normale de réinsertion.
Les hypothèses suivantes ont constitué le fil
conducteur de travail :
· La non participation massive des filles au processus
normal de démobilisation serait dû :
v Au fait qu'elles sont cachées par les responsables
des forces et groupes armés qui les considèrent comme esclaves
sexuels,
v En suite, qu'elles peuvent se cacher pour des raisons
purement culturelles (elles ont honte),
v Aussi par le fait que le programme de réinsertion
n'avait pas spécifiquement ciblé les filles.
Les conséquences de non participation des filles au
processus de réinsertion sont majeures en ce sens qu'elle renforce la
stigmatisation, les traumatismes psychosociologiques graves qui par la suite
seraient source des suicides, criminalités rurales et urbaines,
prostitution bref, une société avec des anomies.
L'arsenal méthodologique ayant permis de mettre en
place ce présent travail a été des différentes
approches qui nous ont conduites à des observations participantes, des
interviews, l'analyse documentaire et le questionnaire d'enquête.
A ce titre, nous avons trouvé que la non participation
des filles au processus de réinsertion sociale était des
obstacles culturels, politiques ou liés à l'environnement
politique instable dans lequel on assiste encore à une activité
non moins négligeable des forces combattantes et des obstacles
institutionnels donc des programmes des organisations de réinsertion des
filles sortis des forces et groupes armés inadéquats avec les
besoins réels que les filles ressentent.
Aussi, les conséquences pour les filles sorties des
forces et groupes armés sont la stigmatisation accrue des filles sorties
des forces et groupes armés, l'organisation des groupes criminels et la
création des nouvelles formes de survie anomiques comme des maisons de
tolérance.
Ces aspects développés au chapitre premier nous
ont permis de concevoir un projet en vue de venir en aide aux filles sorties
des forces et groupes armés. Il s'agit de centre d'encadrement des
filles sorties des forces et groupes armés à Uvira. Ce projet
comprend les motivations, la zone d'intervention, les
bénéficiaires, les principales activités qui le constitue
et devant être exécutées ainsi que les lignes
budgétaires soulignées pour cette fin.
Eu égard à ce qui précède, nous
formulons les recommandations suivantes :
Aux autorités politico-militaires,
Ø De s'impliquer activement dans l'éradication
du phénomène enfant soldat au sud Kivu en instruisant aux
commandants militaires disposants des enfants dans leurs troupes de les mettre
à la disposition des organisations qui interviennent dans la
réinsertion sociale en vue de la préparation au retour à
la vie civile.
Ø De sensibiliser la communauté locale d'Uvira
afin d'accueillir les filles sorties des forces et groupes armés,
Aux organisations de la réinsertion sociale des enfants
ex combattants :
Ø De cerner et intervenir en fonction des besoins
réellement ressentis par les filles sortis des forces et groupes
armés,
Ø De recruter le personnel capable de répondre
aux besoins spécifiques des enfants que ce soit dans leur formation
professionnelle ou leur prise en charge psycho sociale compte tenu du fait que
les filles ont connu pas mal de traumatismes psychosociaux.
Aux membres de la communauté locale d'éviter la
stigmatisation des filles sorties de forces et groupes armés et
plutôt de plaider en faveur de leur réinsertion dans la vie
communautaire.
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