O. INTRODUCTION
Question fondamentale
Le mémoire qui fait objet de notre étude
s'intitule : « la problématique de la
réinsertion socio-économique des filles ex-combattantes dans la
cité d'Uvira ».
Cet intitulé provient inéluctablement du
problème récurant lié à la réinsertion
socio-économique des filles ex-soldates dans la cité d'Uvira.
Le choix de la cité d'Uvira et des filles ex-soldates
dans le cadre de la réinsertion sociale a plusieurs
motivations :
Ø L'enrôlement massif des EAFGA
Ø Le souci d'objectivité de notre part :
étant non originaire de cette cité la subjectivité sera
amortie dans l'analyse des données et le décryptage du
problème en étude ;
Ø La présence considérable des ONG qui
s'intéressent à la réinsertion ;
Ø La réalité intermédiaire de
cette cité entre les villages et de la grande ville Sud- Kivusienne.
Quand aux filles :
Ø Notre statut de fille ne nous laisse pas
indifférente par apport aux traitements inégales dont sont objet
nos soeurs de la cité d'Uvira ;
Ø Cette inégalité dans les conditions de
recrutement et dans le vécu dans les groupes armés d'une part et
d'autre part pendant la réinsertion des EAFGA.
Dans plusieurs pays du monde, les droits des enfants sont
bafoués et plus particulièrement ceux des filles, quelque soit
les déclarations faites du jour au lendemain par la cours pénale
internationale(CPI) avec l'appui de la coalition pour mettre fin à
l'utilisation des enfants dans les conflits armés. La coalition des
défenseurs des droits d'enfants avait comme rôle dans le combat
d'obtenir l'interdiction de l'utilisation d'enfants soldats tout en soutenant
des réseaux possibles qui favorisent la démobilisation et la
réinsertion des anciens enfants soldats.
Dans le monde entier, plus de 300000 enfants sont
engagés activement dans les hostilités au coté des groupes
d'opposition armés tel que le stipule le forum de grand Kivu1(*).
Pendant 13 ans de guère au Congo Démocratique,
les enfants ont subit des tortures et cruautés systématiques
comme l'affirme l'organisation « watchlist on children and
arusol conflict » dans son rapport intitulé
« l'effet des conflits armés sur les enfants en
RDC » cette organisation internationale a attribué aux
gouvernements étrangers et groupes armés qu'ils ont mis des
violations terribles contre les enfants dont les assauts, viols,
enlèvements forcés dans l'exploitation illégale des
ressources naturelles.
Notre pays la RDC, un pays où les chiffres sont
chroniquement approximatifs, au moins 30000 enfants ont simultanément
porté les armes entre 1995 et 2003.
La province du Sud Kivu et plus particulièrement la
plaine de la Ruzizi est l'endroit le plus touché par fléau
d'enfant soldat, car dans ce contrait de la province il y a eu présences
de plusieurs groupes armés et ces derniers ont fait enrôler
beaucoup d'enfants (filles et garçons) .Une grande masse des filles
a été emporté par force dans l'armé lors des
guerres à répétition pour être des transporteuses,
des cuisinières, des esclaves sexuels, des combattants etc.
A partir de 2004 un programme national avait
démobilisé une quinzaine des milliers des enfants soldats, mais
les filles n'ont pas participé massivement à cette
démobilisation, elles ont représenté 40% des enfants
soldats de la RDC, mais curieusement, elles ne représentent que 2% de
jeunes auxquels s'applique le programme de réinsertion sociale.2(*)Ce qui nous a poussé au
questionnement ci après qui fait l'objet de notre étude :
v Pourquoi les filles n'ont-elles pas participés
massivement au processus normal de la réinsertion sociale dans la
cité d'Uvira ?
0.1 Hypothèses
· La non participation massive des filles au processus
normal de démobilisation serait dû :
v Au fait qu'elles sont cachées par les responsables
des forces et groupes armés qui les considèrent comme esclaves
sexuels,
v En suite, qu'elles peuvent se cacher pour des raisons
purement culturelles (elles ont honte),
v Aussi par le fait que le programme de réinsertion
n'avait pas spécifiquement ciblé les filles.
0.3 Pertinence du sujet
a) Sur le plan sociopolitique
Le choix porté sur le présent sujet n'est donc
pas un fait du hasard, il est le fruit d'une longue période
d'observation et de méditation sur la vie des filles sorties de forces
et groupes armés. Ces dernières ont été
marginalisées par leurs familles et leurs sociétés. Elles
ont droit de vivre, d'étudier et de s'épanouir comme les autres
filles du monde; elles ont besoin d'une aide sociale, psychologique et
économique plus efficace pour leur récupération car elles
ont connu et commis des terribles atrocités, à fin d'être
réinsérées dans la vie civile.
Sur le plan politique notre intérêt est d'amener
les autorités militaires à ne plus enrôler les enfants dans
l'armé et que la cours pénale internationale puisse sanctionner
les autorités militaires qui continuent à enrôler les
enfants dans l'armée car, c'est un crime contre l'humanité.
b) Sur le plan scientifique
Notre intérêt est d'apporter un éclairage
théorique à ce phénomène afin de mieux le
comprendre : proposer au public scientifique un discours
théorisé sur les enfants ex soldats en général et
filles ex soldates en particulier.
0.4 Objectifs
a)Objectif global
La présente étude porte sur la
problématique de la réinsertion socio-économique des
filles ex-combattantes (moins de 18 ans) dans la plaine de la Ruzizi et
précisément à Uvira.
Selon J. Maquet, une société est un
réseau des groupes majeurs en inter connexion et envisagé comme
une unité qui protège une culture commune. Quelque soit le
domaine où l'on se situe, une société, suppose un groupe
des personnes conscientes de leur communauté unies par de multiple
relations, exerçant des activités des diverses natures, visant
plusieurs objectifs dont la principale est son maintien.3(*)
Notre travail a comme objectif global d'analyser les
différents problèmes de la réinsertion des filles
ex-combattantes dans la cité d'Uvira et leur participation à la
paix et au développement.
b) Objectifs spécifiques
Deux objectifs spécifiques sont
considérés :
Ø Approfondir les différentes stratégies
de réinsertion socio économique des filles ex-combattantes
Ø Proposer aux acteurs une voie d'amélioration
de leur intervention dans la réinsertion des filles ex-combattantes.
0.5 Méthodologies et
techniques utilisées
A. Méthodologie
Pour expliquer notre object d'étude de manière
cohérente, nous avons utilisé la méthode
participative : cette méthode nous a permis de faire une
observation participative sur terrain, c'est-à-dire au sein des
associations d'encadrement des filles ex-combattantes afin de nous rendre
compte de leur situation réelle. Elle nous a permis aussi de faire une
observation des filles ex-soldats au sein de leurs familles et leurs
communautés de base après leur réinsertion.
B. Les techniques
a) La technique documentaire : par cette
technique nous avons recueilli et lu les documents écrits se rapportant
à notre sujet de travail.
b) L'échantillonnage à boule de
neige : nous a permis à découvrir grâce
à nos enquêtés là où pouvaient se trouver
d'autres sources d'informations.
Notre échantillon est constitué des filles
ex-combattantes qui sont déjà retournées dans leurs
familles respectives, les responsables des organisations internationales et
locales et les membres de la communauté qui les ont accueillis lors de
leur réintégration en famille.
c) La technique d'entretien libre : nous
a permis de nous entretenir avec nos enquêtés et cela moyennant un
questionnaire d'enquête préétabli.
d) La technique de focus groupe : nous a
permis de nous entretenir avec les enfants sortis des forces armées dans
divers groupes d'entretien que nous avons constitué pour le besoin de la
cause, en vue de recueillir leurs avis sur la question de la
réinsertion.
CHAP I. ETAT DE LA QUESTION,
GENERALITES ET PRESENTATION DU MILIEU.
Section
première : Etat de la question.
Pour Raymond Quivy et Luc Van
CAMPENHOUDT, cité par SHERIA NFUNDIKO,
lorsqu'un chercheur entame son oeuvre, il est peu probable que son
sujet d'étude n'ait jamais été traité par d'autres
chercheurs en partie ou directement.
Ainsi, tout oeuvre scientifique s'inscrit
inéluctablement dans un continuum et peut être située par
rapport à des courants de penser qui la préside et qui
l'influence par ailleurs. D'où il est normal et important que le
chercheur en prend connaissance pour lui permettre de préciser ce qui
rapproche ou distingue son travail de ceux des autres.4(*)
Nous citons à titre illustratif l'ouvrage de Philippe
CHAPLEAU5(*)éclairant
sur une situation scandaleuse des enfants ex-soldats, qui, loin d'être un
épiphénomène sociétal, constitue, depuis la
deuxième guerre mondiale, un vrai problème militaire.
Il établit un cadre socio économique, historique
et tactique qui précise les facteurs qui se combinent pour favoriser
l'implication directe des enfants dans les conflits et violences
armés.
Il cite entre autre la démographie galopante,
l'évolution technologique des armements, la suppression des
barrières traditionnelles entre combattants et civils et enfin, la
paupérisation de la population. Il apporte une solution à
l'interrogation de comment combattre le phénomène des enfants
soldats en deux temps.
Le premier temps consiste à une prévention, en
établissant un cadre juridique qui interdit le recrutement des mineurs
et en faisant respecter les conventions internationales dans les zones des
conflits.
Le deuxième temps c'est la démobilisation et la
réinsertion, en imposant la paix et en accompagnant le retour à
la vie civile des combattants, spécialement les jeunes.
Il estime que la société militaire se trouve
dans une posture beaucoup plus délicate face aux enfants soldats, les
combattants traditionnels sont désarmés en ce sens leur code de
conduites et leurs tactiques apparaissent inopérants face aux menaces
posés par ces enfants qu'ils considèrent comme des
véritables guerriers asymétriques compte tenu des succès
militaires qu'il connaissent sur le champ de bataille, succès dû
en grande partie à l'audace.
Cependant quelque soit les mérites de ses enfants
associés aux forces et groupes armés au front militaires, ils ont
droit à une démobilisation et à une réinsertion
socio-économique pour pouvoir participer en tant qu'acteur à la
vie civile, étant entendu que la place d'un enfant c'est sa
communauté et non dans une force armée ou une milice. Cette
réinsertion doit être le soubassement d'une paix durable dans la
communauté.
MILFRID TONHEIM, décrit la littérature
disponible et la recherche relative à la réinsertion des enfants
en général avec un accent particulier aux filles soldats dans le
processus de réinsertion en RD Congo. Elle s'intéresse à
la manière dont la société civile congolaise se mobilise
pour contribuer au processus de réinsertion sociale des enfants
associés aux forces et groupes armés.
Cet auteur nous donne le résumé d'une centaine
d'études théoriques et empiriques existantes sur la
réinsertion des enfants associés aux forces et groupes
armés. Il s'agit des articles, ouvrages, des mémoires et des
maîtrises ainsi que des thèses de doctorat se rapportant au
phénomène de réinsertion sociale des enfants sortie des
forces et groupes armés.
Toutes ses études portent sur les pays en situation
post conflit comme la Sierra Léone, l'Ouganda, la Mozambique, la Cote
d'ivoire, l'Angola, la Srilanka, les philippines, la Colombie.
Elle met en relief quelques tendances nouvelles de recherche
et le développement dans la littérature.
Des thèmes importants dans le domaine des études
sensitives au genre sur la réinsertion sont discutés, ainsi que
d'autres thèmes qui demandent une recherche et une compréhension
plus poussée. Elle souligne enfin que la recherche sur les enfants
associés aux forces et aux groupes armés demeure insuffisante
conte tenue du fait que les aspects couverts par ces études sont
nombreux. D'où la nécessité pour la chercheuse de
multiplier les efforts pour produire une documentation suffisante sur les
enfants ex-combattants et particulièrement les filles.6(*)
PIERRE ERNY 7(*)étudie la vie de l'enfant noire en milieu
coutumier ainsi que l'éducation qu'il y reçoit.
Il cherche la pédagogie adaptée à
l'Afrique noire et réalise une étude ethnologique de
l'éducation coutumière. Il éclaire sur les ressorts les
plus intimes de la société traditionnelle, fait comprendre tout
ce qui se passe dans la vie de l'enfant en marge de l'école, la part de
l'éducation que l'enfant reçoit de son milieu d'origine et dont
il serait logique de tenir compte dans la manière de concevoir. Il
décrit donc comment l'enfant intègre la société
traditionnelle, assimile les connaissances et savoir faire qui lui sont
indispensables pour pouvoir participer aux tâches, préoccupations
et satisfactions qu'elles lui proposent.
Notre analyse insistera sur le problèmes de la
réinsertion des filles associées aux forces et groupes
armés et mettra l'accent sur la façon dont est organisé le
retour aux activités civiles de ses enfants ex-combattants en tenant
compte des aspects socio culturelles de la communauté comme l'affirme
PHILIPPE CHAPLEAU.8(*)
Pour I an Douglas et Alii cité par SHERIA
NFUNDIKO9(*) dans leur
ouvrage portant sur la démobilisation, désarmement et
réintégration démontrent que les mesures de
désarmement doivent être appuyées par d'autre programme qui
permettent d'accroître la sécurité et du même coup,
de réduire la circulation d'armes parmi la population civile. Une
approche globale est donc nécessaire si l'on veut atteindre une
sécurité, une paix et un développement. Cependant, ils
veulent qu'on tienne compte des situations régionales :
c'est-à-dire, prendre la considération selon laquelle le pays
fait partie d'une région qui a influencé le conflit et qui a
été influencé à son tour.
En ce qui concerne le désarmement et la
démobilisation, ils montrent que les mesures prisent pour assurer la
réussite du programme désarmement, démobilisation et
réinsertion doivent être axées sur la vie civile, plus
tôt que sur la vie militaire, car le but ultime de la réinsertion
consiste à préparer les anciens combattant à la vie
civile. Parlant de la réintégration, ils mettent l'accent sur
l'importance de la coordination des mesures de désarmement, de
démobilisation et de réintégration pour que cette
dernière en tant que tâche civile, réussisse. Si le
processus de démobilisation ne réussit pas à instaurer la
confiance et à susciter l'engagement vers le programme DDR, les
combattants libérés risquent de se mobiliser à nouveaux ou
faire recours à la violence et à la coercition pour survivre.
L'étape de la réintégration est
conçue pour fournir aux ex-combattants des compétences utiles et
perspectives de retour à la vie civile. La réintégration
ne fonctionne cependant que si elle a lieu dans une société
fonctionnelle où la sécurité humaine des ex-combattants et
de la population en générale et assuré de manière
suffisante.
Pour notre part, nous pensons que la réinsertion des
ex-combattants doit tenir compte de leur tranche d'âge et leur sexe en
spécifiant la manière de prendre en charge les enfants filles,
garçons et les adultes en ce sens qu'à chaque tranche
d'âge, sexe correspond des problèmes particuliers qui
nécessitent des solutions appropriées.
SOPHIE NOLET10(*)montre que les enfants et jeunes adolescents
combattent volontairement ou de manière forcée dans les groupes
gouvernementaux ou des groupes armés d'une trentaine des pays en toute
légalité.
Selon l'auteur, ses enfants sont utilisés comme des
mineurs, espions, bombes vivantes, messager, cuisinières, porteurs,
esclaves sexuels, ...
Elle énumère une série des causes qui
font à ce que les enfants soient de plus en plus visibles dans les
groupes armés. Elle cite notamment la pauvreté des familles, la
docilité des enfants qui fait à ce qu'il soit facile à
enrôler, aussi, leur émérites : car les enfants sont
plus impitoyables et s'infiltrent facilement dans les camps adverses.
Elle énumère les pays dans lesquels les enfants
sont utilisés comme soldats dans le monde, pays d'Afrique et d'Asie pour
le plupart.
Cependant l'article ne fait aucunement allusion aux
mécanismes pouvant faciliter le retour à la vie civile de ces
enfants.
Pour notre part, nous allons nous intéresser aux causes
de recrutement des filles dans l'armée, à leur
démobilisation ainsi que leur réinsertion dans la
société et leur adaptation à la vie civile.
Dans le rapport publié par Save The Children UK et les
groupes d'organisation non gouvernementale CARE, IFESH et IRS, Beth VERHEY
11(*)présente les
résultats d'une étude en RDC auprès des autorités
gouvernementales, militaires et civiles, des agences des nations unies
intervenant au Congo, les associations locales, les organisations de la
société civile ainsi que le cocus des femmes. Ce rapport se
penche principalement sur les attitudes des filles sorties des forces et des
groupes armés, les obstacles de la participation des filles au processus
de réinsertion des enfants sorties des forces et des groupes
armés et du processus officiel du DDR. Il formule des recommandations
en termes d'actions à mener afin de persuader les filles à
participer au processus. Ces recommandations sont ainsi adressées
à la communauté qui se charge de la réinsertion et de
l'accueil de ces filles ainsi qu'aux autorités gouvernementales.
Nous allons analysés les différents obstacles de
la participation des filles au processus de la réinsertion des EAFGA
comme frein à la paix et au développement au Sud-Kivu.
Dans son mémoire SHUKURU BATACHOKA12(*) partant sur fonctionnalisme
mértonien veut savoir comment et pourquoi organiser la
démobilisation des ex-combattants au Sud-Kivu et quelles sont les
conséquences et les effets pervers de cette démobilisation sur
les ex-combattants et sur la société. Il souligne que la
démobilisation des combattants intervient comme un mode de
transformation positif des conflits ou la pacification.
Il dégage les résultats selon lesquels la
démobilisation a été massive et non progressive, ne tenant
pas compte de la taille des mesures des structures d'encadrement des
ex-combattants ; le désarmement reste problématique car la
récupération des armes ainsi que des minutions et la question de
brassage entre troupes ex-combattants reste préoccupante.
Selon lui, si l'on ne tient pas compte des ex-combattants, on
aboutira à la milicisation et à la spectacularisation de la
violence qui pourrait entraîner la crise et le conflit en escalade
conduisant encore une fois de plus à l'effondrement de l'Etat.
SHERIA NFUNDIKO13(*) aussi dans son mémoire, nous montre que les
organisations locales doivent données aux enfants ex-soldats une
assistance psychosociale, une formation en métier, une assistance
médicale, une intégration scolaire, un appui aux activités
génératrices de revenues, un appui matériel aux familles
d'accueil transitoire des ex-enfants soldats.
Notre travail va se distinguer des oeuvres
précédents par le fait qu'il consistera à dégager
quelques problèmes qui se posent quant à la réinsertion
des filles.
La situation des filles ex combattantes pendant les
périodes de guerres où celles-ci ont été
enrôlees massivement dans les groupes et forces armés , les
problèmes qu'elles ont rencontrées par apport à leur
état de femme et par apport à la société qui ne les
considèrent plus suite aux violences qu'elles ont subit .
Nous allons aussi parler de leur considération sur le
plan national et international et enfin nous allons proposer des solutions
envisagées pour que ses filles participent aussi au programme de
réinsertion formel.
0.7 Délimitation du
champ de recherche
a) Au plan temporaire : Cette
étude couvrira la période de 2004 à 2010. L'année
2004 Correspond à la période pendant laquelle un grand nombre
d'enfants s'étaient auto démobilisés et surtout à
la mise en place de la CONADER, une structure nationale qui avait dans ses
attributions la démobilisation et la réinsertion des
ex-combattants (tous), tandis que l'année 2010 constitue celle de la
systématisation de nos investigations.
b) Au plan spatial : nos enquêtes
vont couvrir la cité d'Uvira présisement à Kavinvira,
kasenge, Mulongwe et Kalundu.
Section
deuxième : Généralités
1. Définition des concepts
1.1.
Problématique : c'est un ensemble des
hypothèses, des orientations des problèmes envisagé dans
une théorie dans une recherche.14(*)
Selon le dictionnaire LA ROUSSE, la problématique est
un ensemble des questions qu'une science ou une philosophie se pose dans un
domaine particulier.1(*)8
1.2. Réinsertion
socio-économique
D'après le dictionnaire LA ROUSSE réinsertion
signifie action de réinsérer, de réintégrer dans un
groupe social, professionnel.
La réinsertion concerner le processus qui permet
à des anciens combattants de s'adapter économiquement et
socialement un « package » sous forme d'argent ou de
composition en projets générateurs de revenus.1(*)9
Dans son rapport, KORE LODE définit réinsertion
comme étant un processus qui permet aux personnes (souvent des soldats
ou combattants) qui pour des raisons diverses ont exercé des
activités dont la société n'a pas besoin dans une
situation normale, seront aidés mentalement et pratiquement à
regagner la vie civil et y exercer des activités souhaitables et qui les
permettent d'avoir des recettes nécessaires pour une vie normale.
15(*)
1.3. Filles
ex-combattants
Les filles ex-combattantes sont des filles qui faisaient
parties des forces et groupes armés mais qui ont abandonnées par
leur propre grès ou par une organisation qui s'occupe de la
démobilisation.
Section troisième:
Présentation du milieu d'étude
Crée le 25 février 1938, le territoire d'Uvira
est limité au Nord par le territoire de Walungu, au Sud par celui de
Fizi, à l'Ouest par ceux de Mwenga et de Walungu et à l'Est par
la rivière Ruzizi et le lac Tanganyika, le séparant de la
république du Burundi. Vaste de 3.148 Km² et peuplé de
446.078 habitants (estimation de juin 2006), soit une densité de
110hab/km², Uvira s'étend le long de la plaine de la Ruzizi et le
littoral du lac Tanganyika puis s'allonge à l'ouest sur les moyens
plateaux et hauts plateaux d'Itombwe constituant la chaîne de Mitumba. La
population d'Uvira comprend les communautés Bafuliiru, Bavira, les
Banyindu, les Barundi et les Banyamulenge.
Le territoire d'Uvira compte trois collectivités
chefferies, celles des Bavira, des Bafuliru et de la plaine de la Ruzizi,
subdivisées à leur tour en seize groupements. Si les
collectivités chefferies constituent des entités administratives
décentralisées, elles sont aussi le siège du pouvoir
coutumier. Elles sont dirigées par le mwami (chef coutumier) qui
règne sur plusieurs groupements. Chaque groupement est à son tour
géré par un chef de groupement qui représente le mwami de
sa chefferie et lui rend directement compte, tandis que les chefs de
localités rendent compte à leur tour à leur chef de
groupement respectif. A part ces juridictions coutumières, Uvira compte
trois cités à savoir Uvira-centre, Kagando (Kiliba) et Sange,
complétant les trois postes d'encadrement administratif de Makobola,
Luvungi, et Lemera/Mulenge. Les chefs de postes d'encadrement s'occupent
exclusivement des matières administratives, hors matières
coutumières.
Uvira est un territoire qui connaît un climat tropical
dont la température varie entre 22 et 38°C avec alternance de deux
saisons, une saison sèche (de fin mai à début septembre)
et une saison de pluie (septembre à début mai). L'entité
est traversée par plusieurs rivières prenant source dans la
chaîne de Mitumba et se déversant soit dans le lac Tanganyika,
soit dans la rivière Ruzizi.
La végétation est variée allant des
forêts de haute altitude aux plaines herbeuses peu arborées
s'étendant du nord au sud sur les flancs de la chaîne de Mitumba.
A cause des feux de brousse, ce territoire connaît de plus en plus un
phénomène de déforestation qui a des incidences sur sa
flore et influence la qualité de son sol. Ce dernier présente
plusieurs types : sablonneux, argileux, argilo sablonneux. Plusieurs
cultures vivrières s'y pratiquent, notamment le manioc, le riz, le
maïs, la pomme de terre, la banane, la patate douce, les cultures
maraîchères, etc. Des sociétés agricoles comme la
Cotonnière, la CDC-Kiringye et la sucrerie de Kiliba jadis
opérationnelles dans ce territoire et importantes pourvoyeuses d'emplois
ne fonctionnent plus depuis la première guerre congolaise de 1996.
Malgré leur fermeture, les habitants continuent à pratiquer
l'agriculture de subsistance et l'élevage qui ont connu également
des fréquents pillages et destructions lors des conflits armés
récurrents dans cette zone. La pêche quant à elle est
artisanale et se pratique essentiellement dans le lac Tanganyika et dans
quelques étangs piscicoles où l'on capture les espèces
telles que le tilapia, le fretin, le Mikeke, le Sangara. Ces diverses
potentialités écologiques et édaphiques réparties
en fonction des différentes zones du territoire (hauts et moyens
plateaux, littoral du Tanganyika et plaine de la Ruzizi) ne manquent pas de
constituer un enjeu important pour les populations locales. La
collectivité de la plaine de la Ruzizi par exemple, que se disputent les
chefs coutumiers Fuliiru et Barundi regorge un sol fertile, ce qui renforce les
clivages entre les deux communautés.
Dans les moyens et hauts plateaux, le sous-sol d'Uvira regorge
des minerais tels que la cassitérite, l'or, le coltan et du
pétrole enfoui sous le lac Tanganyika dans l'espace mitoyen avec le
Burundi. Les comptoirs établis dans les cités servent
généralement de lieu de vente de ces minerais, acheminés
par la suite dans les pays voisins à partir des postes frontaliers de
Kavimvira, Kamanyola, Kiliba ou par le port de Kalundu. Ce port est l'un des
plus importants dans l'est de la RDC car il relie le pays à plusieurs
états de la région des Grands Lacs tels que la Tanzanie et la
Zambie avec lesquels les villes congolaises effectuent d'importants
échanges commerciaux16(*).
CHAPII : OBSTACLES A
LA REINSERTION SOCIO-ECONOMIQUE DES FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE
D'UVIRA
Dans ce chapitre, nous allons aborder les points relatifs aux
caractéristiques des enquêtés, les obstacles liés au
contexte politique et militaire puis les obstacles d'ordre culturel qui
bloquent la réinsertion des filles ex soldates.
1. Analyse des caractéristiques des
enquêtés
Dans cette section, les caractéristiques suivantes y
sont analysées : l'âge, le sexe, la situation matrimoniale,
la confession religieuse et la localisation des personnes
enquêtées ayant constitué notre cible de recherche pour la
réalisation de cette étude
Tableau N° 1 : Age des
enquêtés
N
|
Tranche d'âge
|
effectif
|
%
|
1
|
De 10 à 15
|
8
|
22.2
|
2
|
De 16 à 20
|
17
|
47.2
|
3
|
De 21 à 25
|
3
|
8.3
|
4
|
26 à 30
|
1
|
2.7
|
5
|
31 à 35
|
2
|
5.5
|
6
|
36 à 40
|
2
|
5.5
|
7
|
40 et plus
|
3
|
8.3
|
|
Total
|
36
|
100
|
![](La-problematique-de-la-reinsertion-socio-economique-des-filles-ex-soldats-dans-la-cite-dUvira1.png)
Il ressort de ce tableau que 17 enquêtés soit
47.2% de nos enquêtés ont l'âge compris entre 16 et 20
ans ; 8 enquêtés soit 22% ont l'âge compris
entre 10 et 15 ans. Le constat qui se dégage est que ces deux tranches
sont celles comprenant l'effectif important d'enfants ex combattants ;
ces derniers ont été recrutés trop jeunes.
Tableau N° 2 Sexe des enquêtés
N°
|
SEXE
|
effectif
|
%
|
1
|
Masculin
|
8
|
22.2
|
2
|
Féminin
|
28
|
77.8
|
|
Total
|
36
|
100
|
![](La-problematique-de-la-reinsertion-socio-economique-des-filles-ex-soldats-dans-la-cite-dUvira2.png)
Nous pouvons lire à travers ce tableau que nos
enquêtés du sexe féminin ont été majoritaire
avec un pourcentage de 77 .8% des personnes enquêtées. Celles
ci sont des filles sorties des forces et groupes armés que nous avons
contactés pour la réalisation de cette étude étant
donné que notre thématique porte sur les filles sorties des
forces et groupes armés. Tandis que les enquêtés du sexe
masculin représentent 22.2% qui sont les responsables des organisations
locales ayant facilité le retour à la vie civile des ex
combattantes. Trouver les filles ex combattantes n'a pas été
facile compte tenu des obstacles contextuels et culturels auxquels nous allons
faire allusion dans les sections suivantes de ce chapitre.
Tableau N° 3 Situation matrimoniale :
N°
|
Situation matrimoniale
|
effectif
|
%
|
1.
|
Célibataires
|
24
|
67
|
2.
|
Mariés
|
12
|
33
|
|
Total
|
36
|
100
|
![](La-problematique-de-la-reinsertion-socio-economique-des-filles-ex-soldats-dans-la-cite-dUvira3.png)
Les enquêtés célibataires sont nombreux
par rapport aux mariés avec une proportion de 67% contre 33%. Ca se
justifie par le fait que tous les enquêtés exception faite aux
responsables des organisations religieuses de la réinsertion ont
confirmé qu'ils sont encore célibataires, ce sont des filles ex
soldates qui n'ont pas encore trouvé un partenaire avec qui fonder un
foyer.
Tableau N°4 : Confession religieuse :
N°
|
Confessions religieuses
|
effectif
|
%
|
1.
|
Protestants
|
13
|
36.1
|
2.
|
Catholiques
|
17
|
47.2
|
3
|
Autres
|
6
|
16.6
|
|
Total
|
36
|
100
|
![](La-problematique-de-la-reinsertion-socio-economique-des-filles-ex-soldats-dans-la-cite-dUvira4.png)
Nos enquêtés pour la plupart ont
été chrétiens, 47.2% des catholiques et 36.1% des
protestants contre 16 .6% confessions tierces comme le Kimbanguistes, les
témoins de Jéhovah ; les Bahaï, etc. Cet effectif
élevé des chrétiens explique une forte concentration des
églises chrétiennes dans la plaine de la Ruzizi où notre
recherche a été faite, cette concentration des chrétiens
une influence significative sur le vécu quotidien, les pratiques des
populations voire même des ex filles soldates qui sont fidèles
croyants dans l'une ou l'autre église du milieu.
Tableau N° 5 : Lieu ou localisation :
N°
|
Localisation des enquêtés
|
effectif
|
%
|
1
|
Kanvinvira
|
17
|
47.2
|
2
|
Kasenga
|
10
|
28
|
3
|
Mulongwe
|
6
|
16
|
4
|
Kalundu
|
3
|
8.3
|
|
TOTAL
|
36
|
100
|
Ce tableau révèle que 47.2% de nos
enquêtés sont de kanvinvira, 28% sont de kasenga 16% de Mulongwe
et 3% de Kalundu. Ces quatre quartiers sont parmi les quartiers qui
constituent la cité d'Uvira dans la province du Sud Kivu ayant connu et
voire même à ce jour, continuent à connaitre une forte
activité des groupes armés ayant enrôlé au sein de
leurs forces combattantes des enfants filles et garçons pour leurs
aventures militaires.
Tableau N°6 PROFESSION
Profession
|
effectif
|
pourcentage
|
Responsables des organisations
|
3
|
8
|
Ecolier
|
6
|
16
|
Chômeur
|
17
|
47,2
|
Agriculteur
|
10
|
28
|
Total
|
36
|
100
|
Partant de nos enquêtes nous voyons que 47,2% de nos
enquêtés sont des chômeurs, 28% sont des Agriculteurs, 16%
des écoliers et 8% sont responsables des organisations de
réinsertion. Ce taux de chômeurs est du à la sous
utilisation des ex combattants dans la région.
1. ETHNIE
Ethnie
|
Effectif
|
pourcentage
|
Fuliru
|
15
|
41.6
|
Vira
|
10
|
27.7
|
Bembe
|
11
|
30.5
|
Total
|
36
|
100
|
Si nous observons bien ce tableau nous remarquons que 41.6% de
nos enquêtés sont de Fuliru, 30.5% sont de bembe et 27.7% sont de
ba Vira. Ces communautés tribales sont celles étant majoritaires
dans notre zone d'étude. Et les filles sorties des forces et groupes
armés ont été recrutées dans ces communautés
vivant depuis très long temps en cohabitation.
Source : Nos enquêtes de terrain
SECTION 2 : Obstacles
à la réinsertion sociale des filles ex soldates
Les organisations de la réinsertion des enfants
ex-combattants nous ont affirmé que les filles demeurent invisibles et
ne participent pas nombreuses au processus de réinsertion sociale des
enfants ex-combattants pour des raisons diverses.ces obstacles sont des divers
ordres : institutionnels, liés au contexte politique de la
région et culturel.
Les organisations avancent une moyenne de 35 % de
participation au processus de réinsertion dans la province du Sud Kivu
et justifient cette faible participation par :
- Les filles sont cachées par les autorités
(commandants) militaires qui les considèrent comme leurs femmes
malgré les viols et violences sexuelles commises sur elles et donc elles
sont leur propriété personnelle. A ce titre, elles n'ont pas la
chance de participer à la démobilisation formelle. La seule
solution qui leur reste c'est la désertion. Les organisations nous ont
affirmé que 65 % d'auto démobilisation sont constitués des
filles qui ont trouvé la seule solution d'échapper aux
violences ; c'est la désertion.
- Le problème de la culture : la tradition ou
coutume locale dans la plaine de la Ruizizi considère qu'une fille qui
a déjà passé plusieurs jours en dehors de toit paternel
est considérée comme femme d'autrui, les filles ont
intériorisé cette tradition. Lorsqu'une fille a eu un contact
sexuel avec un homme que ce soit de manière volontaire, par viol ou par
présomption, du fait d'avoir été prise par un groupe
armé, en dehors du mariage et du système de dot, elle est
considérée comme n'ayant plus aucune valeur par la
société. Connaissant ces points de vue, les filles pourraient ne
pas chercher à être relâchées et
démobilisées de la même manière que les
garçons car elles craignent davantage la stigmatisation sociale à
laquelle elles devront faire face à leur retour dans leurs familles et
leurs communautés. Cette situation se complique certainement encore
davantage si la fille attend un enfant ou a eu des enfants de ses
relations.
Pour Beth VERHEY, quand les groupes armés se
déplacent ou se redéployent, on peut observer peu après
des groupes de « jeunes femmes » se déplaçant
à l'arrière troupe,... les filles se sentent obligées de
rester ou même le désirent avec le groupe armé ou leur
« époux militaire » car elles ne profitent pas de
ces occasions pour s'échapper. Alors l'idée du manque de choix
pour ces filles impliquées dans des relations avec les groupes
armés est bien ancrée, l'ignorance des filles de la
possibilité de démobilisation ou de l'irrégularité
de leur enlèvement en premier lieu par des groupes
armés.17(*)
Pour persuader les filles à participer au processus de
réinsertion sociale, les organisations oeuvrant dans la
réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes
armés dans la plaine de la Ruzizi procèdent par la
sensibilisation sur le genre à travers les théâtres, les
visites à domicile des filles et par des conseils psychosociaux en vue
de conscientiser les membres des familles ainsi que les filles
elles-mêmes.
Dans le processus de construction de la paix, il est
impérieux de tenir compte de la fille ou des femmes. Les femmes sont des
bâtisseuses de la paix ; en se limitant à considérer
les femmes (filles soldats comme victimes des conflits), on peut occulter le
rôle qu'elles sont susceptibles de jouer en tant que conciliateurs dans
le processus de reconstruction et de rétablissement de la paix.
Pour le CAD, dans le monde entier, des femmes et leurs
organisations ont amorcé le dialogue et la réconciliation dans
des communautés et des villages. Leurs expériences de survie
durant la guerre leur ont fait acquérir des points de vue et des
connaissances spécifiques non négligeable. De ce fait, leurs
opinions en ce qui concerne les questions de paix et de sécurité
sont essentielles pour le processus de paix à tous les niveaux.18(*)
C'est ainsi qu'il est important pour les organisations de la
réinsertion de sensibiliser les autorités et vulgariser le cadre
opérationnel des enfants cités aux forces combattantes en vue
d'obtenir la sortie officielle des filles dans les forces combattantes. Celles
s'étant auto démobilisé ou déjà
été réinsérés doivent de créer des
regroupements en vue de les suivre pour envisager la stigmatisation qui les
embourbe et de renforcer leur capacité de production aussi de faire de
leur éducation une priorité parmi tant d'autres.
Les organisations nous ont affirmé au cours de nos
enquêtes que les filles qui parviennent à participer au processus
de réinsertion optent de plus en plus pour les activités
génératrices de revenu que la réintégration
scolaire. Ainsi il faut arriver à marier l'adage selon lequel
« éduquer une femme c'est éduquer toute une
nation. »
Les filles mineures associées aux forces armées
ont longtemps été négligées dans la question des
enfants-soldats, car en le considérant comme « épouses
» des combattants adultes, on omettait leur emploi dans des fonctions
militaires. Par conséquent, l'ouvrage de Mazurana et McKay 19(*)montrent que les filles
remplissent manifestement des tâches militaires. Ces travaux apportent
ainsi des connaissances importantes sur la vie de ces filles pendant, mais
également après le conflit. Les filles utilisées comme
combattantes, espionnes, kamikazes, porteuses, pilleuses, cuisinières et
esclaves sexuelles dans presque toutes les forces armées
non-étatiques du globe, plus rarement dans les forces armées
étatiques, constituent selon les estimations de Mazurana et McKay entre
un dixième et un tiers des enfants-soldats. Pourtant leur
présence dans les groupes armés et leur participation active au
combat restent largement ignorées, d'autant plus qu'elles deviennent
presque « invisibles » lors de la situation post-conflit comme nous
l'avons décrit ci haut et ont ainsi peu de chance d'avoir accès
aux programmes de démobilisation, désarmement et
réintégration (DDR). Les raisons de cette invisibilité
dans le processus de réinsertion sont multiples. Parmi les raisons
principales invoquées, on retrouve l'idée, toujours tenace chez
ces filles, sous-tendant qu'elles seraient obligées de rendre une arme
pour avoir le droit de participer au programme DDR, ce qui n'est plus le cas
avec les programmes actuels mais cette information erronée continue
d'être propagée. De plus, les combattants adultes qui
considèrent les filles comme leurs « épouses », les
empêchent de participer au processus DDR. Dans certains cas, ces filles
préfèrent d'ailleurs rester avec leurs «
époux-rebelles » parce qu'elles ne voient pas d'autres alternatives
quand leurs familles demeurent introuvables ou n'acceptent plus de vivre avec
elles. Par conséquent, il s'avère être très
important pour ces filles stigmatisées - car elles ont participé
aux combats et ont servi comme esclaves sexuelles - d'avoir accès aux
programmes DDR pour se créer un avenir et pouvoir être
acceptées dans la société.
La question qui se pose est celle de définir
l'identité d'une fille-soldat. D'un côté elle dispose d'un
statut d'enfant en tant que mineure mais de l'autre elle subit aussi des
expériences violentes liées à son « genre »
féminin. Etant donné que ces expériences se distinguent de
celles des garçons (ce qui indique l'aspect du genre), il paraît
dès lors utile d'analyser ce phénomène également
à partir des théories féministes en se focalisant sur la
dialectique « les femmes et les conflits armés ». Mais si les
femmes et les filles partagent des expériences communes dans des forces
et groupes armés, la problématique des filles-soldats n'a pas
encore trouvé sa place c'est bien le sexisme et la misogynie qui
aggravent la situation des filles dans les groupes armés. Toutefois,
l'abus sexuel dont la plupart des filles-soldats sont victimes appartient
malgré tout à une catégorie différente puisqu'il
s'agit d'abord d'une violence sexuelle contre des enfants. Mais le fait
qu'elles soient enfants et aussi de sexe féminin (« genre »)
ne suffit pas parce que ces filles-soldats se retrouvent dans la
catégorie des plus vulnérables. Pour cette, l'approche de la
sécurité humaine permet d'apporter un éclairage nouveau
sur cette problématique. Elle souhaite ici pointer du doigt les
situations d'effondrement étatique et, par la même occasion
souvent d'effondrement sociétale. Des situations où un Etat n'est
plus capable de protéger ces enfants et encore moins son propre avenir
contre les menaces représentées par des groupes armés ou
bien que cet Etat commette lui-même des actes violents. De plus, les
filles font face à une double insécurité parce que l'Etat
ne réussit pas à les protéger contre les menaces
résultant du conflit armé mais également de la situation
post conflit, n'obtenant pas l'aide et le soutien dont elles auraient besoin
pendant le processus de réinsertion. Mary-Jane Fox20(*) se prononce donc en faveur
d'une démarche sous l'angle de la sécurité humaine car
cette approche contribue à considérer les violations de droits
subies par ces filles en tant que problèmes d'insécurité
qui ne peuvent être résolus par l'État seul. Par
conséquent, un déplacement de cette question au niveau
international aide à mieux appréhender la problématique
des enfants-soldats en général et celle des filles-soldats en
particulier.
Selon Mary-Jane Fox21(*), la sécurité humaine et les
études de genre (« gender studies ») constituent le cadre
théorique idéal pour analyser la question des filles
associées aux groupes armés. C'est pourquoi elle souligne la
nécessité de prendre en considération cette
problématique dans ces deux domaines de recherche et de
préférence en créant un lien entre les approches. Cet
article se montre particulièrement intéressant pour ceux qui
cherchent une première introduction au sujet des filles-soldats à
travers la littérature la plus actuelle concernant cette
problématique. En revanche, s`il propose l'apport d'une perspective
sécurité humaine.
Victimes de la cruauté du destin, ces fillettes, et
tous les enfants en général, restent profondément
traumatisés, aussi bien physiquement que psychologiquement, par les
dures épreuves qu'ils ont dû traverser à un âge bien
trop tendre. Mais, à ces souffrances durables s'ajoute pour les filles
la négligence dont elles sont l'objet lors des programmes de DDR, dont
l'objectif est d'aider à la réhabilitation des jeunes qui ont
été associés aux forces et groupes armés. Alors
même qu'elles devraient faire l'objet d'une attention spéciale
dans les processus de sortie de crise, elles sont tout bonnement
dépouillées de leur statut de soldats lorsqu'il s'agit de faire
profiter les ex-combattants des programmes de DDR. Quand le moment arrive de
faire la paix et de partager pouvoir, honneurs, prébendes et dividendes
entre les différents acteurs du conflit, les soldats féminins
ayant combattu auprès de leurs collègues masculins disparaissent
subitement de la scène publique. Une telle injustice les prive non
seulement, à moyen terme, des bénéfices des programmes de
DDR des anciens combattants, mais aussi, à plus long terme, de
réelles chances de réintégration sociale.
L'on observe, par exemple, que sur un groupe de 2 000 enfants
ayant bénéficié du programme de DDR à l'est de la
République Démocratique du Congo, à la fin de
l'année dernière, on ne comptait que deux cents filles. En Sierra
Leone voisine, un rapport récent reconnaît que le processus de
DDR n'a pas pris en compte les besoins spécifiques des
filles, alors qu'elles ont souvent subi des violences encore plus abominables
que les garçons.
L'exclusion des filles-soldats de la catégorie de
combattants est également perceptible dans les images et symboles
utilisés dans les campagnes de sensibilisation contre l'utilisation des
enfants comme outils de violence armée. Les posters montrent
presque exclusivement de petits garçons affublés de larges tenues
militaires et de fusils d'assaut aussi hauts et lourds que leur petit
être. Le message, tacite ou « subliminal », est clair : il
n'existe pas de filles combattantes. Dans cette logique, l'assistance
destinée au DDR sera orientée vers les garçons, les filles
étant soit abandonnées à elles-mêmes, soit, dans la
meilleure des hypothèses, déclarées zones
compétentes du Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés et des organisations humanitaires.
Une fois démobilisées, les filles ex-soldats
sont habituellement « réintégrées » dans une
société qui n'a changé ni d'attitude envers elles, ni de
conception sur leur rôle au sein de cette société. Les
probabilités pour qu'elles soient abusées et exploitées
n'ont pas changé. La stigmatisation des viols et grossesses extra
maritales non seulement mine leur estime d'elles mêmes, mais complique
aussi leur retour dans leur communauté et leur réinsertion dans
une société qui les considère comme impures. Le seul sort
qui attend bon nombre de ces anciennes combattantes est la marginalisation. Les
mères célibataires sont même souvent
considérées comme des prostituées. Concrètement, la
mise en place de programmes efficaces et appropriés d'aide à la
réinsertion post-conflit exige de tenir compte des besoins
différents des filles et des garçons et de leur statut social
dans la société. Il est crucial, en particulier, d'aider les
femmes qui ont été violées en leur offrant un suivi
sanitaire et psychologique, ainsi que l'occasion de se lancer dans des
activités rémunératrices. Fort heureusement, grâce
à un important travail de sensibilisation et d'éducation
conjointement mené par les Nations Unies, la société
civile et certains États, les attitudes et convictions d'hier sont en
train de changer de manière graduelle, réaliste et positive.
A ces obstacles s'ajoutent le fait que la région de la
plaine de la Ruzizi est une région encore en ébullition par le
fait que les groupes armés y sont encore très actifs. La
situation s'était dégradée davantage après la
conférence sur la paix, la sécurité et le
développement des provinces du Nord et du Sud Kivu. En effet,
après cette conférence, les groupes armés fictifs qui y
été représentés ont procédé au
recrutement des éléments pouvant constituer l'ossature de leurs
troupes. Les filles et garçons sortis des forces et groupes
armés étaient leurs premières cibles car disposaient
déjà d'une expérience assez importante leur permettant de
s'adapter à cette nouvelle vie à la quelle ils étaient
conviés. Disposant déjà d'un cadre précaire de
réinsertion, ces ex combattantes nous ont confirmé qu'elles ont
été recrutées pour la deuxième fois dans la forces
et groupes Il y a aussi le fait que les organisations qui se chargeaient de la
réinsertion sociale des filles et garçons sortis des forces et
groupes armés n'avaient pas dans leurs activités des programmes
bien spécifiés pour les filles soldates ;tous les enfants
sortis des forces et groupes armés étaient pris dans un seul lot.
Les filles ex soldates ne se sentaient pas liées directement à
ces activités de réinsertion c'est pourquoi on n'a pas
assisté à un engouement important desdites filles au processus de
réinsertion sociale organisé dans la communauté de retour
qu'est l'ensemble des villages et groupements de la plaine de la Ruzizi.
CHAP III :
L'EVALUATION DE LA REALITE DE LA REINSERTION DES FILLES EX-SOLDADES A UVIRA
Dans notre troisième chapitre nous allons parler des
problèmes que les filles ont subit lors de leur retour dans la
communauté et leurs conséquences sur le plan psychologique,
social et politique.
SECTION PREMIERE :
CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES
Après plusieurs années de guerre et des
conflits armés, les congolais du Sud kivu semblent porter un regard
suspicieux envers tout ceux qui font parties ou qui ont fait partie des forces
et groupes armés. La majeure partie de la population ne considère
pas en effet le métier de soldat comme un métier respectable. Les
filles qui ont fait partie de ces groupes ne sont pas acceptées sur le
même pied d'égalité que les garçons. Les filles que
nous avons eu à interviewées nous ont dit que les membres de leur
communauté ont peur d'elles quand elles sont de retour des forces et
groupes armées.
Cette peur peut être manifestée de manière
différente et est liée aux préjudices basés sur la
connaissance qu'a la population de la vie chez les forces et groupes
armés. Depuis plusieurs années, la population civile de l'Est de
l'Est de la RDC en générale et celle de la cité d'Uvira en
particulier est pillée et exploitée par des bandits et ses filles
sont soupçonnées avoir été des éclaireuses
des ses bandits.22(*)
Plusieurs filles disent que dès qu'un problème
arrive dans le voisinage est signalé, c'est vers elles que les doigts
sont pointés. Les filles ne sont pas seulement accusées de vol de
biens matériels.
Les femmes du milieu ont tendance à craindre que les
filles ex-soldates vont essayer de séduire et, en
suite « voler ou emporter » leurs maris. Cette peur
peut être liée à l'image de ces filles comme
« facile » ou « prostituées ».
Les pratiques sexuelles aux quelles les filles ont été soumises
lorsqu'elles étaient chez les forces et groupes armés expliquent
cette image. Le fait que les filles ex-soldats puissent être porteuses de
maladies transmissibles, parfois dangereuse, suscite également une peur
à la communauté.
Les membres des communautés accusent les filles de
transmettre des pensées ou des idées mauvaises et interdisent en
conséquence leurs enfants de passer du temps avec elles. Cette crainte
est également visible à l'intérieur de la famille
où les filles résident. Plusieurs disent avoir vécues des
situations où la figure maternelle dans la famille leur dit avec un ton
dur de se lever et sortir lorsqu'elles causent avec les autres enfants de la
maison.
Lorsque les filles sont demandées de parler de la
manière dont elles sont perçues par les membres des
communautés, c'est une image plus tôt sombre qui est
dressée. La plus part des filles affirment être dans une
« situation où elles sont méprisées et
négligées de manière intolérable ».
L'insulte le plus fréquent est celui de « femme
militaire ». Cette expression ne désigne pas seulement une
fille ayant été dans une force armée, mais se
réfère également à une fille qui a sexuellement
appartenu à un ou plusieurs hommes soldats.
Cette appellation des femmes militaire est
particulièrement récurrent chez les filles qui ont
été chez des groupes Mai-Mai ou chez les FARDC. Celles ayant
été enlevées par les Interahamwe sont quand à elles
souvent appelées « femmes interahamwe »23(*). Cette expression montre
seulement non seulement que la fille avait couché avec des
soldats ; elle a couché avec le soldat ennemi. Lorsque les filles
qui ont été chez ce groupe sont demandées de
préciser les insultes qui les sont adressées.
Une seconde manière d'insulte que les filles sortis
des forces et groupes armés héritent est celle de pute et
prostituée. Dans les entretient comme dans les focus groupes, le fait
que l'ensemble des filles ayant été chez des forces ou groupes
armés sont considérés comme des prostituées,
indépendamment du groupe chez lequel elles ont été, si
elles joint la structure par force ou de manière volontaire, leur
rôle au sein du groupe ou la durée du séjour en son
sein.
Les filles ex-soldates sont soit perçues comme faciles
et ayant une moralité douteuse soit comme facile et moins attractives en
ce qui concerne le mariage. D'autre part si une fille refuse les avances d'un
garçon, celui-ci peut rétorquer en
disant : « comment oses-tu refuser alors que tu as
couché avec tout ces gars là bas ? ». Quelques
filles affirment avoir été appelées des sorcières
et perçues comme dangereuses, imprévisible et incapable à
changer.24(*)
Cela montre que les filles ex soldates sont désormais
considérées comme des objets sans aucune considération
dans la société de retour.
Partant de ce qui précède nous pouvons dire que
la stigmatisation vécues par les filles ex-soldates sont liées
à la sexualité et aux attentes d'un comportement digne d'une
femme.
La suspicion et l'attitude négative qu'a la population
envers les soldats font que le simple fait d'être appelé soldat
peut être stigmatisant et peut influencer les filles qui sont encore dans
l'armé de ne pas participé aux processus de
réinsertion.
Toutes ces attitudes décrites ci-dessus ne font que
renforcer la stigmatisation dont sont victimes les filles sorties des forces et
groupes armés avec comme conséquence le repli sur elle-même
qui peut déboucher sur des anomies et anomalies d'ordre comportemental
chez les filles sortis des forces et groupes armés.
SECTION DEUXIEME:
CONSEQUENCES SOCIO POLITIQUES
La République démocratique du Congo étant
un pays engagé dans un vaste processus de construction de la paix,
nécessite des efforts fournis de la part de tout un chacun pour
participer à la construction de cet édifice. A ce titre, il est
impérieux de faire participer les filles sortis de forces et groupes
armés à ce processus car plusieurs conséquences sont
redoutables au point de vue social et politique.
Le refus de l'intégration des filles sortis des forces
et groupes armés peut accentuer la création des groupes
criminels ayant pour charge de terroriser la communauté car les enfants
sortis des forces et groupes armés se sentent exclus de la suite du
processus de socialisation familiale et communautaire court-circuité par
l'enrôlement dans les forces armés.
Aussi des actions telles que le renforcement de la
délinquance d'urne et nocturne ne sont pas également exclues. Les
filles ex soldates nous ont confirmé qu'après avoir
étaient long temps stigmatisées à Uvira, elles ont
organisé et entretenu une maison de tolérance pour se faire de
l'argent et s'attirer de l'estime et de la sympathie.
L'ensemble des filles interviewées affirment se sentir
défavorisées par rapport aux autres jeunes ou enfants dans la
famille où elles habitent.
Lorsqu'elles sont demandées si elles sont
traitées d'une manière différente, elles se
référent, dans les réponses, à la façon dont
on leur parle, à la façon dont on parle d'elles, et aux soins
qu'elles reçoivent de la famille où elles habitent. Les filles
expriment en effet que ceux qui prendre soin d'elle ne s'occupent pas d'elle de
la même manière qu'avant, et qu'ils ne les aiment pas comme avant.
La réponse le plus récurrente en ce qui concerne les
discriminations est celle liée à leur possibilité
d'être scolarisées, ou à la possibilité de leurs
enfants d'être scolarisés.
CHAPITRE IV. PROJET DE
FORMATION EN METIERS AUX FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA
IV.1. CONTEXTE ET
JUSTICATION DU PROJET
Dès lors que la place des enfants n'est pas
indiquée dans les forces et groupes, sa démobilisation devient un
besoin de la communauté et urgence des interventions tant pour les
défenseurs des droits de l'Homme en générale et
spécifiquement ceux des enfants que des acteurs de développement.
Ceci devient presque un impératif d'autant plus que la survie et la
stabilité des communautés en dépendent une certaine
mesure.
Cette situation qui frappe aussi la cité d'UVIRA n'est
pas traité différemment que ce qui se vit ailleurs. Les quelques
initiatives prises en faveur des EAFGA n'ont pas souvent soutenu ces enfants
à se prendre réellement en charge. Les investigations
menées dans quelques organisations de Bukavu et d'UVIRA ont
démontré les raisons qui ont poussé ces filles à
s'enrôler dans les forces et groupes armés étaient, entre
autres, le souci de sauver le pays qui venait de tomber en guerre alors que
celles qui avait sous-tendu à leur sortie étaient de
réintégrer la vie familiale en vue d'aider leur propre famille de
sortir de la pauvreté, le dégoût d'assister à des
tueries, etc.
Si en dehors de la motivation patriotique, l'autre raison
principale de leur sortie dans les forces et groupes armés est
restée économique, le renforcement de leurs capacités
économiques parait plus indispensable sinon, la crainte de les voir
retourner dans le service militaire serait bien évidente. C'est dans ce
cadre précis et pour prévenir à ce qui est paru possible
que le présent projet est envisagé.
IV.2. ZONE D'EXECUTION DU
PROJET
Ce projet sera implanté dans la cité d'UVIRA,
précisément à Mulongwe avec une possibilité de
situer les succursales à Kasenge, Kalundu et Kanvinvira.
IV.3. DUREE DU PROJET
Ce projet va durer deux ans, soit du 1er Mars 2011
au 31 Mars 2013.
5.4. CADRE ET NATURE DU PROJET
Ce projet sera un projet intégré car il vise
à améliorer le niveau de vie et le mode de vie d'une certaine
population qui est celle des filles sortis des forces et groupes armés
et intervient dans plusieurs domaines à la fois. Ce projet a un
caractère socio-économique car il vise la
réintégration des ces filles par la formation des métiers
pratiques qui leur servira de devenir utile pour la société en
général et pour eux-mêmes en particulier.
IV.5. BENEFICIAIRES ET
ACTEURS DU PROJET
Quant à ce qui concerne les
bénéficiaires, il sied de signaler qu'ils sont subdivisés
en deux catégories dont les bénéficiaires directs et ceux
indirects. Les bénéficiaires directs sont les filles ex-soldates
que l'on vise dans les actions à réaliser sur le terrain par le
projet alors que les bénéficiaires indirects c'est toute la
population de la cité qui aura à profiter des
réalisations des travaux de ces filles.
Le nombre des filles ex-soldates à former varie entre
28 à 50filles. Les en critères de leur inscription au centre de
formation seront : avoir plus ou moins 25ans et avoir fait partie des
forces et groupes armé.
Pour les acteurs, il faut signaler que ce projet sera
réalisé par l'intervention de certaines ONG d'aide humanitaire,
l'Etat et la population locale. Donc, ce projet compte trois acteurs principaux
dont les ONG, la population et l'Etat.
IV.6. OBJECTIFS DU
PROJET
IV.6.1. Objectif global
Ce projet se propose comme objectif global de contribuer
à l'auto-prise en charge des filles ex-soldates dans la cité
d'UVIRA.
IV.6.2. Objectifs spécifiques
Ce projet vise spécifiquement à :
· Renforcer la capacité d'auto-prise en charge des
filles ex-soldates dans la cité d'UVIRA;
· Assurer la réintégration
socioprofessionnelle des filles ex-soldates dans la cité d'UVIRA.
IV.7. RESULTATS ATTENDUS ET
IMPACTS ESCOMPTES
· Les capacités des filles ex-soldates de la
cité d'Uvira à se prendre en charge sont
renforcées ;
· Les mécanismes assurant la réinsertion
socioprofessionnelle des ces filles dans la cité d'Uvira sont
fonctionnels.
IV.8. ACTIVITES A AMENER
PAR RESULTATS ESCOMPTES
Selon la formation multi-sectorielle en métiers
pratiques, ce projet mènera les activités suivantes :
· Sensibiliser la communauté sur la
problématique des filles ex-soldates ;
· Identifier les filles ex-soldates non
encadrées ;
· Appuyer ces filles à définir leurs
projets de vie ;
· Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des
filles ex-soldates en nécessité ;
· Assurer des formations professionnelles suivants les
filières de choix ;
· Octroyer des kits de réinsertion aux filles
formées suivant leurs filières ;
· Faciliter la réunification familiale et
communautaire de ces filles ex-soldates ;
· Assurer un accompagnement technique des entreprises
mises en place par ces filles ex-soldates dans leurs communautés.
IV.9. STRATEGIES
D'INTERVENTION
La sensibilisation de la communauté sur la
problématique des la réinsertion des filles ex-soldates et
l'identification des filles non encadrées seront faites par des calicots
au lieu public, des émissions radio diffusées et par des
réunions qui seront organisées dans chaque milieu pour faire
appel aux filles concernées par ce projet. Les filles ex-soldates auront
les occasions de définir leur projet de vie juste avant la formation
dans des séances d'échange pour savoir ce que veut chaque fille
concernant le métier à pratiquer. Une leçon
d'alphabétisation fonctionnelle sera faite après avoir
identifié le niveau s'étude de chacune de ces filles selon le
vouloir de ces dernières dans le but de renforcer leur capacité
intellectuelle.
La formation proprement dite commencera selon le choix
exprimé par chacune de ses filles durant 6 mois tout au plus, selon le
cas. A l'issue de l'apprentissage, ce projet devra octroyer à chacun de
ces filles formées un kit de réinsertion en espèce ou en
nature équivaut à 150$ us pour bien lancer leurs petites et
moyennes entreprises. Ce kit sera octroyé en groupe des filles
ex-soldates ou par individu selon la nature de la filière choisie.
En fait, pour justifier la formation suivie en métiers,
ce projet va octroyer des certificats de fin de formation (en métier)
et des attestations de vulnérabilité pour les facilités
l'exercice de leurs activités professionnelles.
La réinsertion familiale et communautaire de ces filles
ex-soldates sera faite par une médiation pour les filles qui ne sont
pas acceptées dans leur famille. Cela pour permettre à la fille
de bien exercer son activité. L'accompagnement technique sera fait par
le chef de chaque service une fois le mois pour apprécier
l'évolution des activités entreprises par les filles
ex-soldates.
IV.10. ORGANISATION DU
SUIVI, EVALUATION ET DU RAPPORTAGE
Le suivi des activités de ces filles
réinsérées sera organisé au sein du projet et
effectué par le chef de chaque service. La coordination du projet fera
un rapportage concernant le déroulement des activités des filles
ex-soldates sur le terrain. Enfin, une évaluation sera faite pour
apprécier les résultats réalisés du projet
dès son élaboration exécution.
IV.11. OPPORTUNITE ET
PERTINENCE DU PROJET
La pertinence de ce projet dans le fait que la situation des
filles ex-soldates reste préoccupante et que le besoin d'être
appuyé sur le plan socio-économique est ce pendant importante.
Pour la plupart, les bénéficiaires de ce projet n'ont pas
reçu une formation quelconque et/ou n'ont pas reçu d'appui
particulier.
IV.12. FAISABILITE DU
PROJET
Ce projet est faisable parce qu'il découle des besoins
exprimés par les filles ex-soldates. Techniquement, il est faisable car
il y a des ONG locales, nationales et internationales qui oeuvrent dans ce
domaine pour aider les filles ex-soldates en besoin. Sur le plan financier, ce
projet sera faisable du fait qu'il y aura une petite contribution locale et une
assistance qui sera demandée à un bailleur des fonds tel que la
CARITAS qui intervient dans ce domaine de formation et réinsertion des
EAFGA.
IV.13. STRUCTURE ET
ORGANISATION DEVRANT METTRE EN OEUVRE LE PROJET
IV.13.1. Organigramme
Assemblée Générale
Conseil d'Administration
Coordination du projet
Service d'appui à la réinsertion
socio-professionnell
e
Centre de formation en métier
Service administratif et financier
Logistique
Comptabilité et caisse
Secrétariat
IV.13.2. Fonctionnement
a) Assemblée Générale
Elle est l'organe suprême de l'organisation, dirige tous
les services, vote toutes les lois et règlement et est réunie sur
proposition des membres.
b) Conseil d'Administration (CA)
Le Conseil d'Administration (CA) est l'organe de conception,
d'administration et de gestion de l'organisation.
c) Coordination du projet
La Coordination du projet est l'organe d'exécution
quotidienne des activités du projet et travaille sous la
responsabilité du Conseil d'Administration. Elle est occupée par
un licencié en développement.
d) Service d'appui à la réinsertion
socioprofessionnelle
Il est obligé de faire des descentes sur terrain pour
suivre les activités des ces filles ex-soldates
réinsérées dans différentes filières de
métier. Ce service sera assuré par un licencié en paix et
développement.
e) Service administratif et financier
Ce service gère les finances du projet et a sous son
ordre la logistique, la comptabilité, la caisse et le
secrétariat. Ce service sera géré par un licencié
en économie.
IV.14. CHRONOGRAMME DES
ACTIVITES
N°
|
Activités
|
PERIODES
|
semestre I
|
semestre II
|
Semestre III
|
Semestre IV
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
1
|
Sensibiliser la communauté sur la
problématique des filles ex-soldates
|
x
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Identifier les filles ex-soldates non encadrées
|
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Appuyer les filles ex-soldates à définir leurs
projets de vie
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des filles
ex-soldates en nécessité
|
|
|
|
X
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
Assurer les formations professionnelles suivant les
filières de choix
|
|
|
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
x
|
|
|
|
|
|
|
6
|
Octroyer des kits de réinsertion aux filles ex-soldates
formées suivant leurs filières
|
|
|
|
|
x
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
x
|
|
|
|
|
7
|
Faciliter la réunification familiale et communautaire des
filles ex-soldates
|
|
|
|
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
x
|
8
|
Assurer un accompagnement technique des entreprises mises en
place par les filles ex-soldates dans leurs communautés
|
|
|
|
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
x
|
9
|
Suivi
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
x
|
X
|
X
|
X
|
x
|
10
|
Reportage
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
X
|
|
|
x
|
11
|
Evaluation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
5.15. BUDGET
|
ACTIVITES
|
Unité
|
Quantité
|
Coût unitaire
|
Coût total
|
Contribution locale
|
1
|
Sensibiliser la communauté sur la
problématique des filles ex-soldates.
|
|
2
|
Calicot
|
Pièce
|
150
|
15
|
2250
|
22,5
|
3
|
Emission radio
|
Présentation/semaine
|
56
|
10
|
560
|
5,6
|
4
|
Réunion
|
Forfait
|
30
|
100
|
3000
|
30
|
5
|
Sous total
|
|
|
|
5810
|
58,1
|
6
|
Identifier les filles ex -soldates non
encadrés
|
|
7
|
Fiches
|
Pièce
|
320
|
1
|
320
|
3,2
|
8
|
Stylos (Boîte de 50 pièces)
|
Pièce
|
6
|
7
|
42
|
0,42
|
9
|
Carnet
|
Pièce
|
120
|
3
|
360
|
3,6
|
10
|
Lattes
|
Pièce
|
20
|
0,5
|
60
|
0,6
|
11
|
Crayon (Boîtes de 50 pièces)
|
Boîte
|
4
|
5
|
20
|
0,2
|
12
|
Gommes
|
Pièce
|
120
|
5
|
600
|
6
|
13
|
Sous total
|
|
|
|
1402
|
14,02
|
14
|
Appuyer les filles ex-soldates à définir
leurs projets de vie
|
|
15
|
Sous total
|
|
|
|
0
|
0
|
16
|
Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des filles
ex-soldates en nécessité
|
|
17
|
Cahier (douzaine)
|
Pièce
|
65
|
6
|
390
|
3,9
|
18
|
Craie (boîte de 20 pièces)
|
Boîte
|
30
|
5
|
150
|
1,5
|
19
|
Tableau
|
Nombre
|
6
|
10
|
60
|
0,6
|
20
|
Ardoise
|
Mètre
|
320
|
3
|
960
|
9,6
|
21
|
Sous total
|
|
|
|
1560
|
15,6
|
22
|
Assurer des formations professionnelles suivant les
filières de choix
|
|
23
|
Menuiserie
|
Matériels
|
300
|
6000
|
1800000
|
18000
|
24
|
Coupe et couture
|
Matériels
|
300
|
5000
|
1500000
|
15000
|
25
|
Savonnerie
|
Matériels
|
300
|
700
|
2100000
|
21000
|
26
|
Sous total
|
|
|
|
540000
|
54000
|
27
|
Octroyer des kits de réinsertion aux filles
ex-soldates formées suivant leurs filières
|
|
28
|
Kits de réinsertion
|
Nombre
|
300
|
150
|
45000
|
450
|
29
|
Sous total
|
|
|
|
45000
|
450
|
30
|
Faciliter la réunification familiale et
communautaire des filles ex-soldates
|
|
31
|
Transport
|
Carburant
|
40
|
60
|
2400
|
24
|
32
|
Assurer un accompagnement technique des entreprises mises en
place par les filles ex-soldates dans leurs communautés
|
Nombre
|
1
|
50
|
50
|
5
|
33
|
Sous total
|
|
|
|
50
|
5
|
34
|
Suivre les activités du projet
|
Nombre
|
24
|
200
|
480
|
4.8
|
35
|
Rapporter sur le projet
|
Nombre
|
6
|
30
|
180
|
1.8
|
36
|
Evaluer le projet
|
Nombre
|
3
|
50
|
150
|
1.5
|
37
|
Sous total
|
|
|
|
810
|
8.1
|
FRAIS MOBILIERS
|
DESIGNATION
|
Quantité
|
PU
|
PT
|
Apport local (1%)
|
Apport bailleur CARITAS
|
1
|
Table de bureau
|
6
|
75
|
450
|
4.5
|
445.5
|
2
|
Chaises
|
12
|
10
|
120
|
1.2
|
118.8
|
3
|
Etagère
|
4
|
50
|
200
|
2
|
198
|
4
|
Bancs
|
45
|
12
|
540
|
5.4
|
534.6
|
|
Sous total
|
|
147
|
1310
|
13.1
|
1296.9
|
FRAIS ADMINISTRATIFS
|
DESIGNATION
|
Nombre des mois
|
Nombre de centre
|
Coût/mois
|
Coût total
|
Apport local 1%
|
1
|
Loyer
|
26
|
3
|
300
|
23400
|
234
|
2
|
Electricité et eau
|
26
|
3
|
100
|
7800
|
78
|
3
|
Communication
|
26
|
3
|
80
|
2080
|
20.8
|
|
Sous total
|
|
|
480
|
33280
|
1664
|
CHARGE DU PERSONNEL
|
Postes
|
Niveau
|
Effectif
|
Nombre de mois
|
Salaire/ Mois
|
Salaire
|
1
|
Coordination du projet
|
Licencié en paix et développement
|
1
|
26
|
300
|
7800
|
2
|
Chef de service administration et finance
|
L2 Eco
|
1
|
22
|
250
|
550
|
3
|
Logisticien
|
G3 Eco
|
1
|
22
|
200
|
4400
|
4
|
Comptabilité et caisse
|
G3 Eco
|
1
|
22
|
200
|
4400
|
5
|
Chef de service R
|
TDR A1
|
1
|
22
|
150
|
3300
|
6
|
Animateurs
|
TDR A1
|
9
|
22
|
150
|
29700
|
7
|
Formateurs
|
Ir
|
3
|
20
|
120
|
7200
|
8
|
Secrétaire
|
D6
|
1
|
22
|
80
|
1780
|
|
TOTAL
|
|
|
|
1450
|
64080
|
CADRE LOGIQUE DU PROJET
Titre : PROJET DE FORMATION EN METIERS
PRATIQUE AUX FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA.
Organisation requérante : CARITAS UVIRA
Durée du projet : deux ans, soit du 1 Mars 2011 au
31 Mars 2013
Résumé narratif
|
Indicateurs objectivement
vérifiables
|
Moyens de vérification
|
Hypothèses ou suppositions
importantes
|
Objectif global
Contribuer à l'auto-prise en charge des filles
ex-soldates dans la cité d'Uvira.
|
Plus au moins 70% des filles ex-soldates se prennent en charge
par des métiers du point de vu économique et financière
|
-Rapport d'activité
-Rapports d'évaluation
-Visites sur terrain
|
Les conditions sociopolitiques et sécuritaires sont
stables ou garanties
|
Objectifs spécifiques
-Renforcer la capacité d'auto-prise en
charge des filles ex-soldates dans la cité d'Uvira
-Assurer la réinsertion socioprofessionnelle des filles
ex-soldates dans la cité d'Uvira
|
-Au moins 70% des filles ex-soldates encadrées par le
projet ont initié leurs propres Petits et moyens entreprises (PME)
à Uvira et ses périphéries
- Près de 95% des filles ex-soldates encadrés et
appuyés travaillent dans leurs communautés
|
-Rapports d'activités
-Photo
-Visite sur terrain
|
-Les bénéficiaires sont
prédisposés
|
Résultats
-Les capacités des filles ex-soldates
de la cité d'Uvira à se prendre en charge sont
renforcées.
-Les mécanismes assurant la
réinsertion socioprofessionnelle des filles ex-soldates de la
cité d'Uvira sont fonctionnels.
|
-Au moins 10 réunions organisées sur la
problématique de la réinsertion sociale des filles ex-soldates
dans chacune des milieux cités ci haut.
-10 émissions radio diffusées organisées sur
les chaines locales de la cité d'Uvira dans le premier trimestre 2008
-La situation complète d'au moins 80% des filles
ex-soldates non encadrées dans la cité d'Uvira est connue
(âge, activités, etc.)
-La définition des projets de vie des filles ex-soldates
est appuyée.
-L'alphabétisation fonctionnelle des filles ex-soldats en
nécessité est assurée.
-Les formations professionnelles suivant les filières de
choix sont assurées.
-Les kits de réinsertion ont été
octroyés aux filles ex-soldates suivant leurs filières.
-La réunification familiale et communautaire des filles
ex-soldates est facilitée.
-Un accompagnement technique est assuré sur les
entreprises mises en place par les filles ex-soldates dans leurs
communautés.
|
-Rapport d'Evaluation
-Visite sur terrain
-Photo
-Rapport sur le compte rendu.
-Cassette enregistrées.
|
Les formateurs sont disponibles et compétents.
|
Activités
-Sensibiliser la communauté sur la
problématique de la réinsertion sociale des filles ex-soldates
-Identifier les filles ex-soldates non encadrées
-Appuyer les filles ex-soldates à définir leur
projet de vie
-Assurer l'alphabétisation fonctionnelle des filles
ex-soldates en nécessité
-Assurer les formations professionnelles suivant les
filières de choix
-Octroyer des Kits de réinsertion aux filles
ex-soldates formées suivant leurs filières
-Faciliter la réunification familiale et communautaire
des filles ex-soldates
-Assurer un accompagnement technique des entreprises mise en
place par les filles ex-soldates dans leurs
communautés.
-Suivre les activités du projet
-Rapporter sur le projet
-Evaluer le projet
|
-USD : 5810
-USD : 1402
-USD : 0
-USD : 1560
USD : 540000
-USD : 45000
-USD : 2400
-USD : 50
-USD : 480
-USD : 180
-USD : 150
Autres charges : USD : 133455.1
Coût total du projet : 730487.1$
|
- Factures
-Pièces justificatives
-Reçus
-Rapport financier annuel
-Rapport narratif annuel
|
-Les fonds sont disponibles et ne sont pas
détournés
-Les bénéficiaires sont dévoués au
travail.
|
CONCLUSION
Nous sommes au terme de notre travail de fin d'étude
qui a porté sur la problématique de la réinsertion
socio-économique des filles sortis des forces et groupes armés
dans la cité d'Uvira.
Ce travail s'est fixé comme objectif global d'analyser
les différents problèmes de la réinsertion des filles
ex-combattantes dans leurs milieux et leur participation à la paix et au
développement et de comprendre les conséquences de cette non
participation au processus pour une région post conflit comme la plaine
de la Ruzizi.
La problématique qui a soutenu ce travail a
été articulée autour d'une question qui est celle de
savoir pourquoi les filles n'ont-elles pas participé massivement au
processus normale de réinsertion.
Les hypothèses suivantes ont constitué le fil
conducteur de travail :
· La non participation massive des filles au processus
normal de démobilisation serait dû :
v Au fait qu'elles sont cachées par les responsables
des forces et groupes armés qui les considèrent comme esclaves
sexuels,
v En suite, qu'elles peuvent se cacher pour des raisons
purement culturelles (elles ont honte),
v Aussi par le fait que le programme de réinsertion
n'avait pas spécifiquement ciblé les filles.
Les conséquences de non participation des filles au
processus de réinsertion sont majeures en ce sens qu'elle renforce la
stigmatisation, les traumatismes psychosociologiques graves qui par la suite
seraient source des suicides, criminalités rurales et urbaines,
prostitution bref, une société avec des anomies.
L'arsenal méthodologique ayant permis de mettre en
place ce présent travail a été des différentes
approches qui nous ont conduites à des observations participantes, des
interviews, l'analyse documentaire et le questionnaire d'enquête.
A ce titre, nous avons trouvé que la non participation
des filles au processus de réinsertion sociale était des
obstacles culturels, politiques ou liés à l'environnement
politique instable dans lequel on assiste encore à une activité
non moins négligeable des forces combattantes et des obstacles
institutionnels donc des programmes des organisations de réinsertion des
filles sortis des forces et groupes armés inadéquats avec les
besoins réels que les filles ressentent.
Aussi, les conséquences pour les filles sorties des
forces et groupes armés sont la stigmatisation accrue des filles sorties
des forces et groupes armés, l'organisation des groupes criminels et la
création des nouvelles formes de survie anomiques comme des maisons de
tolérance.
Ces aspects développés au chapitre premier nous
ont permis de concevoir un projet en vue de venir en aide aux filles sorties
des forces et groupes armés. Il s'agit de centre d'encadrement des
filles sorties des forces et groupes armés à Uvira. Ce projet
comprend les motivations, la zone d'intervention, les
bénéficiaires, les principales activités qui le constitue
et devant être exécutées ainsi que les lignes
budgétaires soulignées pour cette fin.
Eu égard à ce qui précède, nous
formulons les recommandations suivantes :
Aux autorités politico-militaires,
Ø De s'impliquer activement dans l'éradication
du phénomène enfant soldat au sud Kivu en instruisant aux
commandants militaires disposants des enfants dans leurs troupes de les mettre
à la disposition des organisations qui interviennent dans la
réinsertion sociale en vue de la préparation au retour à
la vie civile.
Ø De sensibiliser la communauté locale d'Uvira
afin d'accueillir les filles sorties des forces et groupes armés,
Aux organisations de la réinsertion sociale des enfants
ex combattants :
Ø De cerner et intervenir en fonction des besoins
réellement ressentis par les filles sortis des forces et groupes
armés,
Ø De recruter le personnel capable de répondre
aux besoins spécifiques des enfants que ce soit dans leur formation
professionnelle ou leur prise en charge psycho sociale compte tenu du fait que
les filles ont connu pas mal de traumatismes psychosociaux.
Aux membres de la communauté locale d'éviter la
stigmatisation des filles sorties de forces et groupes armés et
plutôt de plaider en faveur de leur réinsertion dans la vie
communautaire.
BIBLIOGRAPHIE
1. Héritier de la justice :
Démilitarisation des enfants, module de séminaire,
2003
2. Philipe CHAPLEAU : Enfants soldats, victime ou
criminels ? Ed. Rocher, Paris 2007.
3. Jean MAQUET : Pouvoir et société en
Afrique, Ed. Hachette, Paris 1970.
4. Sheria NFUNDIKO : Réinsertion sociale des
enfants sortie des forces et groupes armés et construction de la paix
à Bukavu : analyse des approches organisationnelles :
Mémoire U.O.B, FSSPA, 2008-2009.
5. S. NOLET : Les enfants soldats, armes légers
et conflit en Afrique, in revu du GRIP. Bruxel, N°3, 2003.
6. B. VERNY : Atteindre les filles : étude
sur les filles associées aux forces et groupes armés en RD
Congo, save the children et CARE, FSH et IRS, Novembre 2004.
7. SH. BATACHOKA : La problématique
sociopolitique de la démobilisation des combattants au Sud Kivu, cas de
la CONADER, Mémoire U.O.B, FSSPA, 2005-2006.
8. M. GAZ : Lexique des sciences sociales, Dalloz,
Paris 2004.
9. Dictionnaire LA ROUSSE : Ed La rousse 2009.
10. I. MC Connan et S. Uppard : Rapport de save the
children : des enfants pas des soldats, 2001.
11. K. LODE et Allii : Réinsertion des enfants
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12. D. MAZURA, S. Mc Kay, K. Carlson et J. Kasper: Girl
fighing foces and groups : their recrutement, participation,
démobilisation, peace and conflict, journal of peace psychology,
2002.
13. M. JANEFOX: Beyend the second sex: New direction in the
Anthropology of gender, Philadelphie, University of Pennsylvania, Presse,
1990.
14. B. MUPE: Analyse du marché de travail dans un
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d'Uvira, Mémoire U.O.B, FSEG, 2008-2009.
15. Ordonnance loi N°87238 du 29 juin 1987 portant
création et délimitation des cités de l'ancienne
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16. Rapport annuel de la cité d'Uvira, 2009.
17. Rapport annuel du bureau de l'environnement, conservation de
la nature et tourisme. Zone rural d'Uvira, 1990-1993.
IN MEMORIAM
I
EPIGRAPHE
II
DEDICACE
III
REMERCIEMENTS
IV
O. INTRODUCTION
1
0.1 Hypothèses
3
0.3 Pertinence du sujet
3
0.4 Objectifs
4
0.5 Méthodologies et techniques
utilisées
4
CHAP I. ETAT DE LA QUESTION, GENERALITES ET
PRESENTATION DU MILIEU.
6
Section première : Etat de la
question.
6
0.7 Délimitation du champ de recherche
11
Section deuxième :
Généralités
12
1.1. Problématique :
12
1.2. Réinsertion socio-économique
12
1.3. Filles ex-combattants
13
Section troisième: Présentation du
milieu d'étude
13
CHAPII : OBSTACLES A LA REINSERTION
SOCIO-ECONOMIQUE DES FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA
16
SECTION 2 : Obstacles à la
réinsertion sociale des filles ex soldates
22
CHAP III : L'EVALUATION DE LA REALITE DE LA
REINSERTION DES FILLES EX-SOLDADES A UVIRA
29
SECTION PREMIERE : CONSEQUENCES
PSYCHOLOGIQUES
29
SECTION DEUXIEME: CONSEQUENCES SOCIO
POLITIQUES
31
CHAPITRE IV. PROJET DE FORMATION EN METIERS AUX
FILLES EX-SOLDATES DANS LA CITE D'UVIRA
33
IV.1. CONTEXTE ET JUSTICATION DU PROJET
33
IV.2. ZONE D'EXECUTION DU PROJET
33
IV.3. DUREE DU PROJET
34
IV.5. BENEFICIAIRES ET ACTEURS DU PROJET
34
IV.6. OBJECTIFS DU PROJET
34
IV.6.1. Objectif global
34
IV.7. RESULTATS ATTENDUS ET IMPACTS ESCOMPTES
35
IV.8. ACTIVITES A AMENER PAR RESULTATS
ESCOMPTES
35
IV.9. STRATEGIES D'INTERVENTION
35
IV.10. ORGANISATION DU SUIVI, EVALUATION ET DU
RAPPORTAGE
36
IV.11. OPPORTUNITE ET PERTINENCE DU PROJET
36
IV.12. FAISABILITE DU PROJET
37
IV.13. STRUCTURE ET ORGANISATION DEVRANT METTRE EN
OEUVRE LE PROJET
38
IV.13.1. Organigramme
38
IV.13.2. Fonctionnement
40
IV.14. CHRONOGRAMME DES ACTIVITES
41
CONCLUSION
51
BIBLIOGRAPHIE
54
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Héritier de la justice : Démilitarisation des
enfants, module de séminaire 2003, p.19
* 2 P. CHAPLEAU :
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* 9 S.NFUNDIKO, op cite,
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* 12 S. BATACOKA, La
problématique sociopolitique de la démobilisation des combattants
au Sud-Kivu, cas des démobilisés de la CONADER, FSSPA,
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* 13 S. NFUNDIKO,Op cit, pp
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* 18 D. Larousse de poche, Ed
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* 19 I. Mc Connan et S. Uppard,
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* 15 KAR LODE et Alli,
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* 16 LIFE AND PEACE
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* 17 B. VERLHEY, Atteindre
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* 18 Les lignes directrices
du CAD : prévenir les conflits violents : quels moyens
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* 19 D. MAZURANA,
S, Mc Kay ,K. Carlson et J, KASPER: Girls in fighting forces and
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* 20 M. JANE FOX: Beyond
the second sex :New directions in the Anthropology of gender,
Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1990, p292
* 21 MARY JANE FOX , op cit, p
295
* 22 Source nos enquêtes
sur terrain.
* 23 Pour dire les rebelles
HUTUS rwandais
* 24 Nos entretiens avec les
filles ex-soldates à Uvira, Mars 2010