2.4.2 Illustration avec les données de l'essai
multilocal
Les données sont celles du tableau 1.2 de la page 16.
Des variables climatiques ont étémesurées
quotidiennement sur les sites des essais. Ces variables (pluie, rayonnement
solaire, vitesse du vent, etc.) se trouvent en fait plus nombreuses que les
essais, ce qui rend impossible leur complète utilisation dans un
modèle de régression factorielle. Pour décrire les
différents lieux, nous avons uniquement retenu la pluviométrie
totale sur le cycle de culture qui, a` notre sens, permet de bien les
caractériser.
Pour la covariable génotype, nous pouvons utiliser des
indices de tolérance ou de sensibilitéqui font intervenir le
rendement en conditions de sécheresse et le rendement en conditions
optimales. Mais le mode de calcul de ces indices pénalise très
fortement les génotypes a` rendement potentiel élevé; des
valeurs
très élevées caractérisent
plutôt des génotypes rustiques a` faible productivitéque
des génotypes a` rendement stable et élevé(Belhassen, This
et Monne-
veux, 1995). Nous privilégions le taux de croissance de
culture (C) décrit par Turner, Wright et Siddique
(2002) comme étant :
C = (PF + (1,65 PG))/T
o`u PF est le poids des fanes, PG
le poids des gousses et T la durée
floraisonrécolte. Ce taux permet effectivement de caractériser
les génotypes selon leur sensibilitéa` la sécheresse car
plus une variétéproduit de biomasse totale et de gousses en un
temps relativement court, mieux elle est adaptée a` la
sécheresse. Le calcul de C s'est fait sur des
données qui n'ont pas servi a` la modélisation de l'interaction
G×E.
Les résultats de la régression factorielle
tenant compte de la covariable C attachée aux
génotypes et de la covariable Pluie liée aux
environnements, sont présentés dans le tableau 2.5. La somme des
carrés résiduels (751 771,62) est ce qui reste des interactions
G×E une fois que nous avons utiliséles covariables
pour les interpréter. Sans ces covariables, cette somme des
carrés était égale a` 962 311,6 (modèle additif,
tableau 2.1 de la page 24).
Effet
|
d.l
|
|
Somme de carrés
|
|
Carrémoyen
|
Statistique F
|
Niveau de signification
|
Génotype
|
5
|
|
232
|
764,98
|
46
|
552,99
|
2,23
|
0,0725
|
Environnement
|
10
|
8
|
100
|
921,68
|
810
|
092,17
|
38,79
|
0,0000
|
C×Pluie
|
1
|
|
8
|
896,50
|
8
|
896,50
|
0,43
|
0,5181
|
C×Env.
|
9
|
|
162
|
944,57
|
18
|
104,95
|
0,87
|
0,5624
|
Génotype×Pluie
|
4
|
|
38
|
698,94
|
9
|
674,74
|
0,46
|
0,7622
|
Résidus
|
36
|
|
751
|
771,62
|
|
|
|
|
TAB. 2.5 - Régression factorielle des
données de l'essai multilocal.
Nous notons tout de même que les covariables
associées aux effets principaux ne sont pas significatives (0,5181 pour
le produit des deux covariables, 0,5624 pour la covariable liée a`
l'environnement et 0,7622 pour celle liée au facteur génotype).
Cela indique que la décomposition de l'interaction n'est pas pertinente
avec de telles covariables et qu'il faudrait en sélectionner d'autres.
Ce qui pose le problème du choix de covariables caractérisant le
mieux le climat des environnements. En effet, face au nombre important de
variables climatiques quotidiennement mesurées sur les lieux, se pose la
difficultéde
les r'esumer efficacement. Dans ce cas, l'utilisation de
modèles de simulation de culture pour les synth'etiser peut être
une alternative.
|