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REPUBLIQUE DU BENIN
................
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
..................
UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI (UAC)
..................
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION (FASEG)
ANALYSE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE
L'OUEST ET DU CENTRE
PERIODE : 1990 - 2008
OPTION :
ECONOMIE
Présenté et soutenu par :
Sous la direction de :
Mr KOLEGBE K. Bérenger Dr
Michel AHOHOUNKPANZON
Mr HOUESSOU Emmanuel Professeur
à la FASEG/ UAC
Mai 2010
LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION N'
ENTEND DONNER AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS
EMISES DANS CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES
A LEUR AUTEUR
Je dédie ce mémoire par Amour et profonde
Gratitude :
A Dieu tout puissant pour son
omniprésence dans ma vie et pour m'avoir permis d'aboutir,
malgré tout à ce travail. Seigneur Dieu, sois infiniment
béni.
A mes bien aimés parents
KOLEGBE K. Laurent et
HOUNKPATIN B. Rosine :
Recevez ce mémoire comme le fruit des efforts que
vous avez fourni
dans la Souffrance, la Persévérance et
l'Espérance.
Trouvez à travers ces pages l'expression de tout
mon Respect, de toute mon Admiration et de toute mon Affection. Merci pour
tout.
A mes frères et soeurs
Roméo, Pamela, Christelle KOLEGBE et Oswald FOLLY : Que ce
travail vous serve d'exemple pour le reste de votre parcours scolaire. Sachez
qu'à force de persévérer, on finit toujours par
réussir
Bérenger k. KOLEGBE
A
Mme AKPOME Adjouavi, ma
très chère mère !
Toi qui m'appris qu'avoir une
bonne réputation vaut mieux qu'une bonne richesse
Toi qui t'es toujours battue contre vents et
marrées, pour me soutenir et m'offrir ce que tu as de meilleur
Voici le fruit de tes efforts.
Mr HOUESSOU Ernest, mon cher père
qui n'a pas vivre longtemps pour voir l'aboutissement des efforts qu'il a
consentis.
Mr DOSSOU-GBETE Antoine mon tuteur, vous qui
avez fait de moi un homme, recevez ici l'expression de ma profonde
gratitude.
Mes frères et soeurs Constantin, Chantale,
Germain, Enselme et Edwige : N'oubliez jamais que le travail est
libérateur et que la persévérance est un chemin
d'or.
Mr TCHABI Gabin, vous n'avez pas
beaucoup survécu pour voir l'aboutissement des nombreux efforts que vous
avez fournis. Recevez ce mémoire comme symbole de ma profonde
gratitude.
Emmanuel HOUESSOU
La réalisation de la présente étude a
été possible grâce au concours matériel, financier,
moral et spirituel de plusieurs personnes que nous tenons à remercier.
Qu'elles trouvent ici l'expression de notre sincère gratitude. Nous
pensons notamment à :
Ø Monsieur AHOHOUNKPANZON Michel, notre maître de
mémoire qui n'a ménagé aucun effort pour nous livrer son
savoir et pour nous former et surtout pour se rendre disponible quand nous
avons besoin de lui.
Ø Monsieur KOLEGBE K. Laurent pour ses critiques et
tous ses conseils qui nous ont aidés à l'amélioration de
la qualité de ce document
Ø Mr ADOUNSA Bernardin pour tous ses conseils
constructifs qui nous ont aidés à améliorer la
qualité du document
Ø Mr EGBOHO Franck pour son soutien sur tous les plans.
Ø Mlle LOKO Christelle pour tout son soutien aussi bien
moral que spirituel.
Ø Tout le groupe Feu-Nouveau pour son grand soutien
spirituel.
Ø Tous les Enseignants de la FASEG pour nous avoir
donné leur savoir.
Ø Mr YEHOUESSI Audace, pour ton soutien
matériel.
Ø Mr TCHABI Djimy, pour son soutien aussi bien
matériel que financier.
Ø Mrs Richard AHOYO et Florent BALOGOUN pour leur
soutien moral
Ø Mr ASSOGBA Charly et HOUNKPATIN Patrice, pour leurs
soutiens matériels et financiers.
Ø Mme DARE Eunice pour son soutien matériel
Ø A la famille ANANI, principalement Hervé et sa
mère ; à mlle HOUENOU Claire
Ø A tous les amis qui nous ont soutenu d'une
manière ou d'une autre. Nous pensons notamment à SEGUE Franck,
MAMA Joël, KINDJI Lauriane, FAÏZOUN Prisca et tous ceux dont nous
n'avons pas cité ici les noms
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 :
Proportion de sous alimentés dans les pays de l'Afrique de l'Ouest en
2003-2005..........................
Graphique n°2 : taux de
croissance de la Production Alimentaire par
habitant(1990-2004)............................................
Graphique n°3 : Taux
de population urbaine et Taux de population rurale en Afrique de
l'ouest...................................
Graphique n°:4 : Taux
d'importation alimentaire
et PPSA en Afrique de
l'Ouest........................................................
Graphique n°5 : Taux
de croissance du PIB et Taux de croissance démographique en Afrique de
l'Ouest....................
Graphique n°6 :
Proportion des personnes sous-alimentées
En Afrique du
Centre..........................................
Graphique n°7 :Taux de
croissance de la Production alimentaire par habitant en Afrique du
centre..................................
Graphique n°8 : Taux de
population urbaine et Taux de population rurale en Afrique du
centre....................................
Graphique n°9 : Taux
d'importation alimentaire et la proportion des personnes
sous-alimentées en Afrique du centre......
Graphique n°10 : Taux de
croissance du PIB et taux de croissance
démographique.................................................
Graphique n°11 : Evolution
de la proportion des personnes sous-alimentées en Afrique de l'Ouest et
du centre..........
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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ASCOSEN : Association des Consommateurs
du Sénégal
CEDEAO : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
CER : Communauté
Economique Régionale
CILSS : Comité
Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel
CORESA : Conseil Régional de
Sécurité Alimentaire
CSAO : Club du Sahel et l'Afrique de
l'Ouest
FAO : Organisation des Nations Unies
pour l'Alimentation et
l'Agriculture
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le
Développement en Afrique
OMD : Objectifs du Millénaire
pour le Développement
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PAU : Politique Agricole de
l'UEMOA
PDDAA : Programme
Détaillé de Développement de l'Agriculture en
Afrique
PNSA : Plans Nationaux de
Sécurité Alimentaire
PNIMT : Programme National
d'Investissement à Moyen Terme
ROPPA : Réseau des Organisations
Paysannes et Producteurs de
L'Afrique de l'Ouest
RPCA : Réseau de
Prévention des Crises Alimentaires au Sahel et
en Afrique de l'Ouest
SADAOC : Sécurité
Alimentaire Durable en Afrique de l'Ouest et du
Centre
UA : Union Africaine
UEMOA : Union Economique et
Monétaire de l'Afrique de l'Ouest
VIH/SIDA : Virus
d'Immunodéficience Humaine/ Syndrome
d'Immunodéficience Acquise
UNICEF : Fond des Nations Unies
pour l'Enfance
PNUD : Programme des nations unies
pour le développement
SOMMAIRE
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
1.1 Situation socio-économique des pays de l'Afrique de
l'ouest et du centre
1.2 Problème
1.3 Revue de littérature
1.4 Objectifs et hypothèses
CHAPITRE II : Analyse de la
situation de la sécurité alimentaire en Afrique de l'ouest et
du centre
2.1- Présentation de la situation de la
sécurité alimentaire en Afrique de l'ouest
2.2- Présentation de la situation de la
sécurité alimentaire en Afrique du centre
2.3- étude comparative de la situation de la
sécurité alimentaire dans les deux sous régions
CHAPITRE III : Analyse des
déterminants agroalimentaires et macro- économiques de la
sécurité alimentaire en Afrique de l'ouest et du centre
3.1 Présentation des modèles
3.2 Estimation et interprétation du
modèle agroalimentaire
3.3 Estimation et Interprétation du
modèle macroéconomique et structurel
Synthèses et
Recommandations
CONCLUSION GENERALE
Référence bibliographique
Annexes
INTRODUCTION
Immédiatement après les indépendances
africaines, au début des années 1960, l'Afrique maintenait encore
sa part dans le commerce mondial des produits agricoles. Mais aujourd'hui, on
constate qu'elle a perdu du terrain, perdant sa place de premier plan pour un
certain nombre de produits de bases au profit d'autres continents.
En effet l'Afrique compte seulement pour 2 à 3% du
commerce mondial des produits agricoles. (Sommet de l'Union Africain,
décembre 2006). Beaucoup de pays africains sont passés d'une
situation d'autosuffisance alimentaire, du moins en ce qui concerne les
aliments de base, à celle d'importateurs net, alors que d'autres sont
rentrés dans une situation de dépendance chronique envers l'aide
alimentaire. Cette situation a augmenté de façon
considérable le nombre de personnes sous-alimentées au sein de
la population africaine.
En effet, le niveau de la sécurité alimentaire
reste bas en Afrique et plus précisément en Afrique de l'Ouest et
du Centre, même si la question de l'insécurité alimentaire
reste présente au coeur de plusieurs fora, organisations et
conférences des grandes institutions internationales dans le monde
entier.
Quoiqu'il y ait eu des poches de succès dans quelques
pays d'Afrique, la sécurité alimentaire est restée hors
d'atteinte pour la plupart des autres pays. L'Agriculture n'a pas
été capable de transformer les économies du continent de
la même façon qu'en Asie et en Amérique Latine. Les
principaux obstacles sur le chemin d'une sécurité alimentaire
durable, ont été la croissance de la population, la
pauvreté, la résurgence des conflits et des bouleversements
politiques, la faiblesse des infrastructures, le Sida et les autres maladies
débilitantes comme le paludisme. La forte dette extérieure, la
dégradation des sols, la rareté croissante et la mauvaise gestion
de l'eau, la désertification et le changement climatique. Aujourd'hui,
L'Afrique de l'Ouest et celle centrale sont bouleversées de temps en
temps par les grands problèmes alimentaires.
Sur la base de ce constat, notre étude se propose
d'analyser la sécurité alimentaire aussi bien en Afrique de
l'Ouest qu'en Afrique centrale sur la période de 1990 à 2008. Le
but de cette étude est de rechercher les principaux déterminants
de la sécurité alimentaire dans ces deux sous- régions
afin de proposer quelques mesures qui pourraient être prises par les
gouvernements pour faire face à la situation.
Le présent document comprend trois chapitres. Le
premier est consacré à la présentation de la
problématique et de la méthodologie. Le second présente la
situation de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du
Centre. Le troisième fait l'analyse économétrique des
déterminants agro-alimentaires et macro-économiques de la
sécurité alimentaire dans ces deux sous-régions de
l'Afrique.
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
1.1. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DES PAYS DE L'AFRIQUE DE
L'OUEST ET DU CENTRE
En Afrique de l'Ouest et du Centre, on a 23 pays dont nous
analyserons quelques données génériques, à
savoir : la superficie, la population et son taux de croissance,
l'insuffisance pondérale, le taux de mortalité des enfants de
moins de cinq ans et le taux d'urbanisation pour l'ensemble des pays. (cf.
tableau n°1 en annexes 1) On peut lire également dans ce tableau
les données consolidées relatives à chacune des deux
régions concernées.
Pour une superficie totale de 9.164.748 km², la
population totale est de 388.292.000 habitants pour l'ensemble des deux
régions. Le taux de croissance moyen de la population sur la
période 1990 -2007 est de 2,7% (l'UNICEF, 2009). Ce taux témoigne
de la poussée démographique effective dans ces deux
régions qui indique un fort taux de natalité (41%o en 2007 pour
les deux régions) et un faible taux de mortalité qui est de 16%o
en 2007. Cette forte poussée démographique est la cause du
déplacement massif des populations des villages (en quête d'une
meilleure rémunération ou de meilleures conditions de vie) vers
les villes. Selon le rapport de l'UNICEF( 2009 :141), le taux
d'urbanisation pour ces deux régions est évalué à
43%.En effet, les populations se déplacent beaucoup des campagnes vers
les villes. Car les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles
pour les populations rurales. Ces populations croient qu'en dehors des
meilleures opportunités d'emploi qu'offrent les villes, le fait d'y
vivre peut hausser leur niveau de vie. Or, généralement, la
croissance démographique des villes va plus vite que la création
d'emploi et de service et s'accompagne souvent d'une diffusion de la
pauvreté (cf.urbanisation dans depolipo-info n°004 de juillet
2004) .Cette situation explique certainement le taux d'insuffisance
pondérale de 24% et le taux de mortalité des enfants de moins de
cinq ans qui est de 116%o observés au sein de la population des deux
régions réunies. Ces deux derniers indicateurs
révèlent une insuffisance d'alimentation de ces populations et
donc l'importance des problèmes liés à l'alimentation,
notamment la malnutrition élevée dans ces pays.
Les indicateurs socio-économiques tels que
l'indicateur de développement Humain (IDH), l'Indicateur de
Pauvreté Humaine (IPH), le Produit Intérieur Brut (PIB) en
parité de pouvoir d'achat, le taux moyen d'inflation, le pourcentage de
la population en dessous du seuil international de pauvreté (1,25 dollar
US/jour) nous permettra d'appréhender la situation réelle des
pays des deux sous régions.
En effet le tableau n°2 (en annexe n°1) retrace les
données des différents indicateurs cités ci-dessus. Selon
le classement fait dans le rapport mondial sur le développement humain
de 2009, suivant l'évolution élevé, moyen et faible de
l'IDH, parmi les 23 pays des deux sous régions réunies, neuf
seulement ont un IDH moyen à savoir : Le Gabon, la Guinée
Equatoriale, le Cap-Vert, Sao Tomé et Principe, le Congo, le Ghana, le
Cameroun, la Mauritanie et le Nigeria. Les 14 autres ont un IDH faible. Or
l'IDH mesure le niveau atteint en matière d'espérance de vie,
d'instruction et de revenu réel corrigé. Ainsi la majorité
des populations de ces deux régions est faiblement instruit et dispose
d'un revenu réel faible. Ce qui ne leurs permet pas d'accéder
quantitativement et qualitativement aux produits de consommation.
Par ailleurs l'IPH moyen, calculé par moyenne
arithmétique à partir des données de chaque pays, est de
35,11%. Ainsi 14 pays ont leur IPH au-dessus de la moyenne. Notons que l'IPH
quant à lui, mesure les déficits rencontrés dans les trois
domaines essentiels de l'existence humaine à savoir :
déficit en matière de longévité, d'instruction et
de condition de vie (accès à l'eau potable, accès à
la santé des enfants de moins de cinq ans). L'indicateur de
pauvreté humaine, globalement élevé pour ces deux
régions, traduit fortement les problèmes d'accessibilité
à l'eau et aux soins, et le faible niveau d'instruction des
populations.
Sur la période de 1990 à 2007, la moyenne du
taux annuel moyen d'inflation est de 26% (UNICEF 2009 : page 145). Ce taux
d'inflation bien considérable vient témoigner de l'envolée
des prix des denrées alimentaires qui a commencé en 2006 et s'est
accentué en 2007-2008. Et puisque les populations de ces deux
régions disposent d'un revenu réel faible, alors elles sont
confrontées à un problème d'accessibilité aux
denrées alimentaires. De surcroît le nombre de personnes vivant
avec moins de 1,25 dollar us par jour en Afrique de l'Ouest et du Centre est
en moyenne de 53% (l'UNICEF 2009 : 145) de la population totale des deux
régions.
La population vivant sous le seuil de pauvreté
étant déjà importante, et vue la flambée des prix
des denrées alimentaires qui vient réduire totalement le pouvoir
d'achat des populations déjà démunies, il s'ensuit
aisément des situations de crise alimentaire.
En somme, les indicateurs génériques nous
révèlent les problèmes de malnutrition dans les pays de
l'Afrique de l'ouest et du centre tandis que le les indicateurs
socio-économiques, après nous avoir montré, les faibles
niveaux d'instruction des populations, le niveau de pauvreté
élevé, nous fait part de la menace que constituent pour ces
régions les crises alimentaires. Il urge alors de cerner le réel
problème qui se pose.
1.2. LE PROBLEME
La notion de sécurité alimentaire a
émergé pour la première fois au cours d'une
conférence mondiale sur l'alimentation à Rome en 1974. En effet,
depuis l'avènement de la dure et longue sécheresse des
années de 1968 à 1973, la crise alimentaire des pays africains
s'est cristallisée en conquérant l'opinion internationale. Ce
concept faisait suite aux craintes de pénuries alimentaires chroniques
et de famine de masse consécutive à la montée des cours
internationaux de céréales et au retard accusé par la
production alimentaire dans plusieurs pays à faible revenu de l'Asie et
de l'Afrique au début des années 1970. « En
1974, la production des pays développés représentait
quatre fois celle de l'ensemble des pays en développement et un multiple
encore plus important de celle des pays à faible revenu. Les taux de
croissance de la production de céréales vivrières ont
fortement chuté passant de 10,5% de 1966 à 1968 à 0,9 de
1969 à 1974 par an »1(*). Il en résulte que le phénomène
de la sécurité alimentaire n'est pas nouveau. Au cours des
années 2007-2008, la FAO s'est alarmée de la hausse des prix
mondiaux des denrées alimentaires et de la baisse des stocks.
Selon la FAO2(*), après une hausse moyenne de 37 % de la facture
des importations céréalières des pays les plus pauvres en
2007, la hausse devrait atteindre les 56% en 2008. Aujourd'hui, d'après
Henri Josserand « L'alimentation représente environ 10
à 20% des dépenses de consommation dans les pays en voie de
développement dont beaucoup importateurs nets de produits alimentaires
» Une autre estimation de la FAO en Avril 2008, présente 37 pays
qui sont confrontés à des crises alimentaires dont 21 pays se
trouvent en Afrique3(*).
En effet, les prix internationaux de produits alimentaires ont
flambé entre janvier 2006 et mars 2008, allant jusqu'à doubler ou
tripler leurs valeurs initiales avec une chronologie variable selon les
produits. La hausse concerne pratiquement tous les produits mais les plus
touchés sont les denrées alimentaires de base
(céréales et oléagineux et des produits laitiers). La
croissance des prix est moins importante pour la viande et les produits
tropicaux (Cacao, café), tandis que le sucre est épargné
sur cette période. Les prix redescendent à partir de 2008 mais
les cours sont toujours à l'automne à un niveau
élevé. D'après le rapport du sommet de l'Union Africaine
sur la sécurité alimentaire en Afrique, qui a eu lieu du 4 au 7
décembre 2006 à Abuja (Nigeria), l'insécurité
alimentaire se situe à un niveau élevé inacceptable de 27%
de malnutris en dépit d'un grand nombre de consultations, plans,
recommandations, engagements et déclarations. En effet, en Afrique, le
taux de croissance de la production alimentaire est inférieur au taux de
croissance de la population, ce qui entraîne donc ce rapport
élevé d'insécurité alimentaire.
Compte tenu de l'ampleur de l'insécurité
alimentaire, beaucoup de sommets ont été organisés
notamment ceux de l'Union Africaine tenus en juillet 2003 à Maputo
(Mozambique) et en Février 2004 à Syrte (Libye). il y eut aussi,
le Plan d'Actions adopté au cours du sommet extraordinaire des chefs
d'état et de gouvernement de l'OUA qui a eu lieu à Lagos les 28
et 29 avril 1980,le plan d'action des Nations Unies du sommet mondial
organisé par la FAO en 1996, sans oublier l'accent mis par le NEPAD,
l'UEMOA et la CEDEAO sur la sécurité alimentaire dans leurs
politiques agricoles. Aussi, faut-il remarquer que, le premier des Objectifs
du Millénaire pour le Développement consiste à la
réduction de moitié de la proportion de la population qui souffre
de la pauvreté et de la Faim au plus tard en 2015.
Malgré l'importance accordée au problème
de la sécurité alimentaire par les différentes
institutions, en 2008, on a assisté à de nombreuses
émeutes de la Faim dans une vingtaine de pays en développement.
Particulièrement en Afrique, le Burkina Faso, le Caméroun, le
Sénégal, la Mauritanie, la Côte d'Ivoire, l'Egypte et le
Maroc ont connu des manifestations ou des scènes d'émeutes
à la fin de l'année 2007 et au début de l'année
2008 liées au renchérissement des prix des denrées
alimentaires de base. Par exemple, en Côte d'Ivoire, le premier avril
2008, à Abidjan, capitale de ce pays, la police a dû utiliser des
gaz lacrymogènes et une douzaine de manifestants ont été
blessés après une émeute contre la faim qui avait
frappé la ville. Ces émeutes étaient provoquées
par la hausse des prix de la nourriture et du carburant.
A Dakar, une marche organisée le 31 mars 2008 par
l'association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) a
tourné à l'affrontement avec la police. Au Cameroun,
4ème pays producteur mondial du cacao, il y eût en mois
de février 2008, une émeute à grande échelle.
De ce qui précède, il ressort que
la sécurité alimentaire reste alors un grand problème dans
les pays africains du moment où, en 1990, les Nations Unies ont admis
que la sécurité alimentaire est un droit fondamental de
l'homme.
Vu la manière dont les pays d'Afrique,
spécialement ceux de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ont
été touchés par la récente crise alimentaire et
leur incapacité à faire face à cette crise, notre
étude se focalisera sur l'analyse de la sécurité
alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'ouest et du centre sur la
période de 1990 à 2008.
Pourquoi la question de l'insécurité alimentaire
reste- t- elle persistante dans ces pays ? Quels alors
sont les déterminants de la sécurité alimentaire dans ces
pays ?
Pour répondre à ces questions, nous ferons une
analyse économétrique afin d'identifier les déterminants
de la sécurité alimentaire après avoir pris connaissance
de la situation actuelle de la sécurité alimentaire dans les pays
des deux sous-régions de l'Afrique.
1.3 REVUE DE LITTERATURE
Cette partie de l'étude a pour but de
présenter les études et théories antérieures qui
ont abordé un ou plusieurs aspects du thème. Elle s'articule
autour de trois points fondamentaux : l'approche conceptuelle, le point
des conférences et sommets sur la question de la sécurité
alimentaire en Afrique et la revue des travaux antérieurs.
1.3.1. Approche
Conceptuelle
Chaque jour, l'homme a besoin de manger et de boire :
l'Alimentation est donc indispensable à la vie. Elle
est l'une des clés essentielles de la santé. Grâce au
processus de la digestion l'alimentation fournit à notre organisme les
matériaux de base (Nécessaires à la fabrication des
cellules et des organes qui composent notre corps) et l'Energie
(utilisée par les cellules ou les organes pour
fonctionner).D'après l'encyclopédie Encarta, une bonne et saine
alimentation devrait fournir à l'organisme humain quatre types
d'aliments à savoir : l'eau, les aliments de construction, les
aliments énergétiques et les aliments fonctionnels.
L'alimentation vient donc comme en réponse à la faim.
En effet, la faim est un vif besoin de
manger rendu possible par des contractions de l'estomac vide. Quand les apports
fournis par l'alimentation ne sont pas adaptés aux besoins de
l'organisme, on parle de malnutrition. Donc, la malnutrition
est un défaut d'adaptation de l'alimentation aux conditions de vie d'un
individu, d'une population ou encore, la malnutrition peut être
perçue comme un déséquilibre alimentaire. Elle peut
être liée soit à une alimentation en quantité
insuffisante, soit à une alimentation en quantité trop
importante. D'après le document de la FAO intitulé "spectre de la
malnutrition"4(*)
près de 30% de la population mondiale souffre de malnutrition sous une
forme ou sous une autre et des centaines de millions de personnes souffrent de
maladies causées par une alimentation trop abondante ou
déséquilibrée. Lorsque les ressources alimentaires ne
suffisent pas pour couvrir les besoins alimentaires, on parle de
sous-alimentation. D'après la FAO, le terme
"Sous-alimentation" fait référence à la situation
des personnes dont l'apport énergétique alimentaire est en
permanence inférieur au besoin énergétique alimentaire
minimal pour mener une vie saine et pratiquer une activité physique
modérée5(*).
En effet, la malnutrition et la sous-alimentation proviennent de
l'insécurité alimentaire. On parle
d'insécurité alimentaire quand les apports
alimentaires sont insuffisants ou bien justes suffisants pour survivre mais
très déséquilibrés par rapport aux besoins du corps
(C'est-à-dire qu'il manque des nutriments essentiels à la
santé). D'après le rapport de l'Union Africaine sur la
sécurité alimentaire (2005), « on remarque en Afrique
un rapport élevé d'insécurité alimentaire, soit 27%
de malnutris ». Il ressort de cette déclaration que le
problème lié à l'alimentation en Afrique n'est pas
à négliger. Une situation de sous-alimentation grave peut
découler de conditions plus ou moins exceptionnelles, comme une
importante et longue sécheresse ou une guerre. Quand cette situation se
prolonge, il n'y a plus rien à manger et on parle alors de
famine.
En effet, la famine est un
manque total d'aliments dans une région pendant une certaine
période. Les situations de famine dans le monde, ont essentiellement
pour origine la pauvreté.
Dans le monde beaucoup de personnes n'ont pas de quoi se
nourrir et comme solutions à ce type de problème, il faut faire
recours à l'aide alimentaire. L'aide alimentaire
consiste à la distribution des denrées alimentaires aux
populations pour assurer leur survie en cas de famine. Il s'agit d'une
nécessité d'urgence qui peut avoir des effets néfastes
à long terme. Comme le disait kushi (2008) « les pays du
tiers-monde ne sont pas capables de nourrir leurs populations » Cette
assertion explique bien la notion de dépendance
alimentaire dont ces pays font objet. Cette dépendance profite
aux pays riches à telle enseigne qu'ils en font même une arme
appelée l'Arme alimentaire. C'est à ce titre que
John Block, nouveau ministre de l'agriculture du gouvernement de Reagan disait
« l'arme alimentaire est la plus importante dont nous disposons
actuellement pour maintenir la paix dans le monde». Pourtant chacune de
ces populations a droit à l'alimentation : le
droit à l'alimentation est un droit des populations à disposer de
nourriture saine en quantité suffisante et en qualité. Mais comme
tout droit appelle à un devoir, ce droit des populations appelle
à un devoir de l'Etat à mettre en oeuvre des politiques en vue de
satisfaire sa population en matière d'alimentation.
Ce devoir des Etats découle de la
souveraineté alimentaire. Ce concept est
développé pour la première fois par Via Campesina lors du
sommet de l'alimentation organisé par la FAO en 1996. Il est
représenté comme un droit international qui laisse la
possibilité aux pays ou aux groupes de pays de mettre en place les
politiques agricoles les mieux adaptées à leurs populations sans
qu'elles puissent avoir un impact négatif sur les populations d'autres
pays. Via Campesina (1996) nous donne une définition plus claire de
cette notion « La souveraineté alimentaire
est le droit des populations, de leurs Etats ou Unions à
définir leur politique agricole et alimentaires sans dumping
vis-à-vis des pays tiers ».
Au début des indépendances, il y avait eu la
première génération des politiques agricoles en
Afrique : l'autosuffisance alimentaire. Pour Kalilou
Sylla6(*), elle consistait
à ce que la demande en nourriture ne devrait être satisfaite que
par l'offre nationale. Cette définition met en lumière
l'importance de l'état dans la production. Mais au-delà
d'être autosuffisant en matière d'alimentation, l'Etat doit
assurer à sa population une certaine sécurité
alimentaire.
Edwards Clay (2003)7(*) indique que le concept est apparu pour la
première fois au moment de la crise mondiale au milieu des années
1970. Dès lors l'une des premières définitions de la
sécurité alimentaire mentionnait la disponibilité à
tout temps d'une offre alimentaire mondiale adéquate de produits de base
pour faire face durablement à une demande croissante alimentaire et
compenser les fluctuations de production et de prix.
Mais vu l'importance des préoccupations relatives
à l'alimentation et suite à la déclaration des Nations
Unies selon laquelle, la sécurité alimentaire est un droit
fondamental de l'homme, la FAO va améliorer cette définition en
20018(*). Ainsi «La
sécurité alimentaire existe lorsque toutes les personnes ont,
à tout moment un accès physique, social et économique
à une nourriture suffisante, saine et nutritive pour satisfaire leurs
besoins et leurs préférences alimentaires afin de pouvoir mener
une vie saine et active ».
Une définition plus récente est celle
donnée par l'Union Africaine en 2005 :«La
sécurité alimentaire est réalisée lorsque une
personne a accès à une quantité suffisante (par la
production ou les dons) et une qualité d'aliments (Valeur nutritive et
alimentation appropriée) lui permettant d'être en bonne
santé et de mener une vie active ».
Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin, il y a risque
d'insécurité alimentaire pour un individu, lorsqu'il ne
peut accéder en temps opportun à une ration adéquate, en
quantité et en qualité, pour qu'il soit en bonne santé
dans le respect des choix culinaires. Ces différentes définitions
de la sécurité alimentaire mettent l'accent sur la
quantité suffisante d'aliments, la qualité des aliments et
l'accessibilité à ces aliments.
Dans le domaine de la sécurité alimentaire,
beaucoup de travaux ont été réalisés.
1.3-2 Point des Conférences et Sommets sur la
question de la Sécurité Alimentaire en
Afrique
La question de la sécurité alimentaire demeure
une des principales préoccupations des dirigeants et chefs d'état
africains. Au cours de ces dernières années, beaucoup de
conférences, réunions et engagements ou d'accords internationaux
ont mis en place le cadre idéal pour les actions et les décisions
dans le domaine de la sécurité alimentaire. Ces réunions
régionales ou sous-régionales ont identifié, en outre la
gravité de l'insécurité alimentaire en Afrique (27% de
malnutris au sein de la population en 2005) et les questions et les
défis clés en insistant sur les voies et moyens de sortir de
cette situation.
C'est dans ce cadre que le Réseau des Organisations
Paysannes et Producteurs de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA) en Août
20039(*), a fait part aux
responsables des Etats Africains, aux partenaires commerciaux de l'Afrique,
à ses partenaires de tous les continents, organisations de la
société civile et en particulier ses paires (représentants
des producteurs des autres régions du monde) les orientations voulues
pour l'agriculture africaine. Ainsi pour les politiques agricoles et
d'investissement, les orientations devraient concourir à :
- Elever durablement la productivité de l'agriculture
(pour assurer une disponibilité et une accessibilité tant en
quantité qu'en qualité de l'alimentation) ;
- Mettre ou maintenir en place les systèmes
d'adéquations pour l'orientation des prix agricoles ainsi que de
sécurisation des revenus de l'agriculture, sur des bases saines et
durables.
A l'égard des Etats et des Organisations
économiques régionales, le ROPPA souhaite l'adoption des
engagements suivants :
· Le traitement équitable de l'agriculture dans
l'allocation des ressources budgétaires ;
· Mise en place des outils et des mécanismes de
soutiens à l'investissement privé des exploitations familiales
agricoles selon l'esprit du NEPAD.
D'autres fora tels que les sommets historiques de l'Union
Africaine, tenus en juillet 2003 à Maputo (Mozambique) et en
Février 2004 à Syrte, se sont penchés sur les mêmes
questions qui avaient fait l'objet des discussions depuis l'époque du
Plan d'Action de Lagos dans les années 80. Il convient de noter que les
engagements de Maputo et de Syrte couvrent les interventions dans les domaines
de l'agriculture et de la sécurité alimentaire depuis le champ ou
la ferme en passant par l'après récolte et la transformation
jusqu'à la commercialisation. Ils concernent également les moyens
pour y parvenir tels que le financement, les capacités humaines, la
recherche et la technologie.
La plus récente exhortation aux Etats membres pour
qu'ils mettent en oeuvre les 10% des allocations budgétaires à
l'agriculture et au développement rural au plus tard en 2008 est venue
du sommet de l'Union Africaine en juin 2006 à Banjul (Gambie). Ce
même sommet a entériné une recommandation
ministérielle qui encourage les Etats membres à
« accélérer la mise en oeuvre du PDDAA en adoptant un
programme national d'investissement à moyen terme (PNIMT) et des profils
de projets d'investissements bancables... »10(*)
Le sommet sur la sécurité alimentaire en Afrique
tenu à Abuja (Nigeria) du 4 au 7 décembre 2006 est né du
constat que la mise en oeuvre des décisions du sommet de Maputo et de
Syrte ne se font pas au rythme voulu pour pouvoir contribuer de façon
significative à la réalisation des OMD en 2015
conformément à la philosophie du NEPAD de voir l'Afrique compter
de plus en plus sur ses propres ressources. Le défi qui se
présente au sommet de 2006 à Abuja sur la sécurité
alimentaire est d'accélérer la réduction de
l'insécurité alimentaire et nutritionnelle en favorisant de
nouvelles façons de mobilisation et d'affectation des ressources
africaines pour exécuter un petit nombre d'actions. Ces actions
permettront d'atteindre l'objectif visé au niveau national,
régional et continental. Il a été reconnu que le
succès dans l'agriculture et la sécurité alimentaire ne
peut pas être séparé des efforts aux niveaux national,
régional et continental visant à assurer l'équité,
la paix, la sécurité, la bonne gouvernance, l'éducation et
la santé publique.
Par ailleurs, les rapports de la commission de l'Union
Africaine sur la sécurité alimentaire (en 2005) indiquent que la
production de l'Afrique doit augmenter d'au moins 4 à 6 pour cent par an
pendant un certain nombre d'années pour pourvoir répondre aux
besoins de la population africaine qui doit passer de 0,9 milliard en 2005
à 1,26 milliard de personnes en 2020.
Ainsi la commission de l'Union Africaine a donc exhorté
les gouvernements africains et le secteur privé à soutenir
durablement la production et la consommation d'aliments ayant une haute valeur
nutritive. Ce même rapport identifie les principales causes de
l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, à
savoir :
1. Mise en oeuvre de politiques économiques
inappropriées,
2. Conditions agro écologiques et climatiques
défavorables,
3. Instabilité politique et conflits,
4. Service de santé défectueux et expansion du
VIH/SIDA.
5. Investissements insuffisants en capital physique et
humain.
Au cours de la réunion de consultation organisée
par le NEPAD en 2005 et Parlant d'investissement, les opérateurs
contractuels agricoles, les industries de transformation et les ONG ont reconnu
les meilleurs perspectives en matière d'augmentation de la production et
d'exportation des produits agricoles qu'offrait l'agriculture contractuelle.
Ils ont aussi identifié les domaines clés qui demandent une
attention immédiate si le secteur privé doit accroître ses
investissements. En effet, l'agriculture contractuelle est un exemple de la
participation du secteur privé à la production agricole qui est
en train de devenir un mécanisme inestimable pour la réalisation
de la croissance économique et de la réduction de la
pauvreté.
En septembre 2004, une réunion d'information et
d'échange sur l'impact de l'invasion des criquets pèlerins et ses
conséquences sur la production agricole et la sécurité
alimentaire au Sahel dévoile que l'invasion des criquets pèlerins
est un facteur important d'insécurité alimentaire en Afrique de
l'ouest en particulier dans les zones pastorales et agro-pastorales. Aussi, les
secrétariats du CSAO et du CILSS ont-ils entrepris un chantier commun
d'analyse rétrospective et spatiale des zones sahéliennes
vulnérables de manière à fournir une analyse descriptive
détaillée de la fragilité de ces zones et proposer des
actions concrètes de prévention des crises alimentaires.
Lors de la conférence régionale sur la
situation agricole et alimentaire dans le sahel et en Afrique de l'ouest
à Accra le 20 septembre 2005, après avoir exposé la
situation de la sécurité alimentaire à moyen et à
long terme dans le Sahel et en Afrique de l'Ouest de 1960 à 2000,
Normand Lauzon, Directeur du CSAO retient cinq leçons majeures dont les
plus importantes sont :
1°) une production nationale suffisante, voire
excédentaire peut cacher une insécurité alimentaire au
niveau des zones fragiles et des groupes vulnérables.
2°) La manifestation d'une insécurité
alimentaire conjoncturelle peut cacher une vulnérabilité et une
pauvreté structurelle.
En effet l'insécurité alimentaire
structurelle relève davantage dans ce cas, de la pauvreté, des
problèmes d'accès à la nourriture que de l'insuffisance
des denrées alimentaires sur le marché. Alors la question de la
sécurité alimentaire ne peut donc être dissociée de
la pauvreté chronique puisque certains ménages sont dans
l'incapacité d'acheter des céréales, même à
un prix subventionné. - Il devient important de se demander donc comment
articuler les modes de gouvernance et la lutte contre la pauvreté dans
la stratégie de la sécurité alimentaire en Afrique de
l'Ouest.
3°) Les informations contradictoires rendent difficiles
la mobilisation des ressources et l'action (Par exemple, en dépit des
alertes émises par la FAO, souligné par le CSAO en septembre
2004, les ressources nécessaires pour combattre le fléau
n'avaient pas été mobilisées rapidement).
Le conférencier a fait aussi l'état de la
contribution du CSAO sur la question concernant la sécurité
alimentaire. En effet, en 2002, le CSAO et le CILSS ont réalisé
une étude sur « La recherche d'outils complémentaires
intégrant la dynamique des marchés céréaliers dans
l'analyse et l'aide à la décision ». Cette étude
a révélé que le niveau des prix dépend non
seulement du niveau de production de l'année en cours mais
également de la production des deux dernières campagnes
agricoles.
Au cours de la 23e réunion du Réseau
de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel et en Afrique de l'Ouest
tenue à Bruxelles du 27 au 30 novembre 2007 il a été
recommandé :
Ø Aux Etats de:
1- élaborer et de mettre en oeuvre des projets et
programmes au profit des populations vulnérables des zones
structurellement déficitaires et celles touchées par les
inondations. Ils visent l`augmentation des disponibilités alimentaires
à travers les cultures contre-saison, l'amélioration des revenus
et de leurs moyens d'existence et faciliter ainsi leur accès aux
aliments plus particulièrement à travers la promotion
d'activités génératrices de revenus. Ces projets et
programmes s'intéressent également au traitement de la
malnutrition et à la prévention des causes sous-jacentes.
2- utiliser les stocks existants (publics, privés et
communautaires) pour améliorer l'approvisionnement des zones les plus
enclavées et contenir les flambées éventuelles des
prix.
3- inscrire durablement dans les budgets nationaux des Etats,
les ressources financières suffisantes pour le financement des
dispositifs d'information sur la sécurité alimentaire en
particulier les enquêtes agricoles et de vulnérabilité et
le suivi de la situation nutritionnelle.
Ø Aux organisations intergouvernementales (CILSS,
UEMOA, CEDEAO) de :
4 -Renforcer le dispositif d'information et d'alerte pour
ainsi maintenir la vigilance sur les prix à la fois aux niveaux
national, régional mais aussi international.
5 - encourager les états membres à respecter
l'application effective des textes réglementaires de l'UEMOA et de la
CEDEAO relatifs à la libre circulation des personnes et des biens de
manière à garantir la fluidité des échanges intra
régionaux de production agricoles et alimentaires.
6 - intégrer et renforcer le suivi de l'application des
principes de la charte de l'aide alimentaire au niveau des plans nationaux de
sécurité alimentaire (PNSA) et du conseil régional de
sécurité alimentaire (CORESA).
1.3.3. REVUE DES TRAVAUX ANTERIEURS
Le problème de la sécurité alimentaire
dans le monde et surtout en Afrique n'est pas nouveau. C'est ce qui explique
les nombreux travaux réalisés sur ce problème depuis 1974
(année de la première parution de ce concept) jusqu'à nos
jours.
En effet, atteindre la sécurité alimentaire
demeure un problème pertinent dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et
du Centre. Selon Shapouri et Rosen (1999), l'Afrique Subsaharienne est la
région la plus vulnérable en matière de
sécurité alimentaire. Pour Solagral (2000), malgré une
amélioration lente mais régulière de la situation
alimentaire dans le monde, la situation demeure très préoccupante
en Afrique sub-saharienne où 180 millions de personnes étaient
sous alimentées entre 1995 et 1997, sois 1/3 de la population. Colomb
(1999) pense que le nombre de sous-alimentés en Afrique Sub-saharienne
risque d'être multiplié par deux, passant de 175 à 300
millions avec des disparités régionales extrêmement fortes.
Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin (2008)11(*), les disponibilités
alimentaires sont quantitativement et qualitativement insuffisantes :
moins de 2500 calories par jour et par personne. Aussi, pensent- ils que la
diversité alimentaire est faible et se réduit au profit
d'aliments de substitution. Selon la FAO (2002), la fréquence des
personnes malnutries est passée de 34% à 57% en Afrique Centrale.
Tous ces travaux mettent en exergue la pertinence du problème de
l'insécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'ouest et
du Centre. Mais ces problèmes ne sont pas sans causes.
A Lomé, en 1996, la conférence
ministérielle du réseau de Sécurité Alimentaire
Durable en Afrique de l'Ouest et du Centre avait souligné que le couloir
de l'Afrique de l'Ouest est une zone très favorable à la
production agricole mais pourtant on remarque une instabilité de l'offre
alimentaire à tous les niveaux jusqu'au point où ces pays ont
subi les effets de la crise mondiale 2007-2008. Pour Dembélé
(2001), la crise alimentaire en Afrique subsaharienne s'explique par la
conjugaison de plusieurs facteurs dont les plus importants sont la stagnation,
voire la baisse de la production alimentaire par habitant à cause de la
croissance rapide de la population par rapport aux gains de productivité
agricole, le manque de devises et la pauvreté des populations. Cette
crise alimentaire qui s'est traduite par la flambée des prix des
matières agricoles de base a affecté l'ensemble de la population
mondiale et en particulier celle de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Ezedimma
(2005) affirme que cette flambée des prix marque également la
fin d'une période relative à la stabilité des prix. Ceci
pose le problème de la dégradation des terres dans ces deux
régions. En réalité, sous l'effet conjugué de
l'urbanisation, le processus de désertification, les impacts de
réchauffement climatique, la déforestation ou l'abus des
engrais,on assiste à la réduction des terres arables.
A l'échelle du globe, les pertes de surface arable sont
estimées à une fourchette comprise entre 70.000 et 140.000
Km² par an12(*).
Sundquist de l'Université de Minesota, dans une étude
synthétique publiée en 2000, estime la surface de ces terres
arables à plus de 100.000 km². Selon Gazelle (2005),
l'extensification de l'agriculture, se poursuivra avec la croissance
démographique et l'urbanisation même
accélérée ne limitera pas la dégradation des
ressources dues à la pression humaine sur le sol. Savadogo (2009) pense
que la seule façon d'arrêter la dégradation naturelle est
d'accroître la productivité des terres à travers
l'utilisation plus intense des fertilisants minéraux, soit une
intensification du facteur travail.
Selon Dembelé13(*) pense que les performances du secteur agricole
déterminent à la fois la disponibilité et l'accès
aux denrées alimentaires pour la grande majorité de la
population. En plus des facteurs limitants de la productivité agricole
suscités, les aléas climatiques ne sont pas à
négliger. Ainsi, pour la FAO (1996), les deux tiers du continent sont
sujets au risque de sécheresse dû à l'instabilité
des pluies et leurs mauvaises répartitions dans l'espace et dans le
temps.
Aussi l'utilisation de plus en plus croissante des
matières agricoles pour produire des biocarburants a-t-il
entraîné une diminution de l'offre de nourriture disponible pour
la consommation humaine à l'échelle globale. C'est pourquoi Paul
Krugman14(*) (Avril 2008)
pense que, les terres consacrées aux cultures de biocarburants de
synthèse ne sont plus disponibles pour les cultures
vivrières ; ce qui fait que les subventions aux biocarburants sont
un facteur majeur de l'actuelle crise alimentaire mondiale. Pour atteindre un
niveau de sécurité alimentaire adéquat, Cleassens et
Feijen (2007) 15(*)
pensent que tout repose sur l'augmentation de la productivité et des
investissements en équipements agricoles.
Savadogo (2009), attire l'attention sur le fait que le
développement récent des investissements directs étrangers
(IDE), vu sous un angle positif, devrait être appréhendé
avec beaucoup de précautions. C'est-à-dire qu'au lieu de
permettre à l'agriculture de jouer son rôle de sources de devises
pour les Etats et son rôle de sécurité alimentaire pour les
populations, ces investissements pourraient contribuer à
désarticuler les initiatives mises en place. Cependant Shahid Burki et
T.J. Goering (1977) soutiennent qu'un financement adéquat des
investissements dans le domaine agricole est une condition nécessaire
mais non suffisante à la réalisation de l'objectif de production.
Selon ces auteurs, il faut en outre, un accroissement de la main d'oeuvre
qualifiée, un renforcement des institutions et une amélioration
des politiques en ce qui concerne le crédit, la commercialisation, les
prix agricoles et le régime foncier.
Pour Dembélé (2001), les investissements
devraient concerner aussi le développement des marchés et des
échanges au sein d'ensembles régionaux et leur
intégration mondiale. Car le développement des marchés et
des échanges est rarement perçu comme une composante essentielle
de la sécurité alimentaire. Ainsi G. Azoulay soutient que
l'intégration régionale amorcée dans le cadre de la CEDEAO
(par exemple) peut constituer une voie d'amélioration de la
sécurité alimentaire.
En matière de politique en faveur de la
sécurité alimentaire, il existe une multitude d'initiatives
engageant à la fois la responsabilité des Etats, des
différentes organisations d'intégration régionale, des
réseaux de recherche, d'opérateurs économiques et des
Organisations Non- Gouvernementales. C'est dans cette optique que le
Réseau de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel et en
Afrique de l'Ouest (RPCA) lors de sa 23e réunion a
souligné une prise en compte insuffisante des données
nutritionnelles et socio économiques ;ce qui contribue à
l'insécurité alimentaire.
Certes plusieurs pays disposent actuellement des politiques ou
plans d'actions de nutrition adoptés (Burkina Faso, Gambie
Sénégal par exemple), d'autres ont des politiques agricoles et ou
sanitaires qui intègrent des objectifs de nutrition (Bénin,
Mauritanie, Mali par exemple.) Mais les effets de cette politique sont
invisibles. C'est pourquoi Savadogo (2009)16(*) a fait une remarque pertinente : Il constate une
absence totale de la revue de littérature sur les études d'impact
de la politique agricole de l'UEMOA qui aurait pu permettre de savoir si cette
Politique Agricole a propulsé la sécurité alimentaire dans
les différents Etats membres et pour l'Union dans son ensemble ou
si la PAU incorpore en son sein des mécanismes pour juguler à
l'avenir les effets des chocs internationaux des prix alimentaires. Mannan Ma
(2003) pense que la responsabilité politique de la mise en oeuvre des
stratégies alimentaires d'amélioration nutritionnelle dans une
démarche dynamique est clairement définie. Pour la FAO (1992)
les politiques et plans de nutrition sont d'introduction récente. C'est
alors que Frédéric Lançon (2009) rappelle à ceux
qui élaborent les politiques et plans que « la formulation de
politiques publiques pertinentes doit prendre en compte les caractères
structurelles des filières qu'elles souhaitent appuyer»17(*). Au vu de cette
littérature, la situation alimentaire en Afrique de l'Ouest reste encore
précaire, malgré les efforts déployés par les
Etats.
En somme, il a été constaté que la
majeure partie des sommets, réunion et ouvrages se sont penchés
sur l'importance de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest
et du Centre,les causes de l'insécurité alimentaire et les
politiques à mettre en oeuvre. Cependant, ils n'exposent ni clairement
pourquoi l'insécurité alimentaire est à un niveau
élevé, ni quels sont les variables sur lesquelles il faut agir
pour réduire considérablement la proportion de la population
sous-alimentée. C'est sans doute ce à quoi les parties qui vont
suivre seront consacrées.
.
1.4. OBJETIFS ET HYPOTHESES
Dans le cadre de notre étude plusieurs objectifs et
hypothèses ont été définis ; il s'agit
de :
1.4.1.
OBJECTIFS
Objectif général : Montrer
que, après cinquante ans d'indépendance, le niveau de la
sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre demeure
faible et préoccupant.
Objectif spécifique 1 : Montrer
que le niveau de la productivité agricole est faible dans les pays de
l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
Objectif spécifique 2 : Montrer
que le taux de sous-alimentation au sein des populations reste
élevé.
Objectif spécifique 3 : Analyser
les déterminants de l'insécurité alimentaire en Afrique de
l'Ouest et du Centre.
1.4.2. HYPOTHESES :
Hypothèse n°1 : la valeur
ajoutée agricole par travailleur et par jour en Afrique de l'Ouest et du
Centre est inférieure à 1 dollar US de 2000 par jour.
Hypothèse n°2 : Le taux de
sous alimentation en Afrique de l'Ouest et du Centre est supérieur
à 16%.
Hypothèse n°3 : La
contribution de l'agriculture au PIB et le taux de croissance
démographique sont les déterminants les plus significatifs de la
sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre.
1.5. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
La recherche empirique se base sur l'observation du
réel et sur l'étude des cas particuliers pour arriver à
des généralisations. Elle implique une démarche
méthodologique qui regroupe le choix des populations cibles, la collecte
des données, leur présentation et leur analyse. Ici, il est
question de présenter l'approche méthodologique utilisée
pour faire l'analyse de la sécurité alimentaire en Afrique de
l'ouest et du centre. Pour atteindre les objectifs spécifiques
énoncés plus haut, il est nécessaire d'utiliser des
techniques et outils d'analyses appropriés.
1.5.1. Les données et leur technique de collecte
La période d'étude choisie pour analyser la
sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre
étant de 1990 à 2008, les données couvrent globalement la
même période. Les données recueillies sont des
données secondaires. En effet, elles sont pour la plupart issues des
travaux statistiques de la FAO, puisque c'est cette institution internationale
qui est la mieux indiquée en matière de production agricole et de
l'alimentation. D'autres données sont collectées dans le Rapport
de Développement Humain 2007/2008 et 2009. Ces rapports
présentent des indicateurs tels que le taux de croissance du PIB, le
seuil de pauvreté, le taux d'alphabétisation des adultes, le taux
de croissance démographique... Aussi les données de l'annexe
technique du document intitulé « Rapport de
l'insécurité alimentaire dans le monde 2008 » seront
utilisées. Cet annexe présente des tableaux qui nous ont permis
d'avoir accès aux indicateurs sur la proportion des sous-
alimentés et aux données consolidées par région. Le
Rapport de l'Unicef sur la situation des enfants dans le monde (2009) a
été aussi d'une grande importance. Nous avons extrait de ce
rapport non seulement des indicateurs liés à la nutrition tels
que l'insuffisance pondérale, le taux de mortalité des enfants de
moins de cinq ans mais aussi ceux génériques comme le taux
d'urbanisation, le taux de croissance de la population. En ce qui concerne les
données plus pertinentes en matière sécurité
alimentaire, les documents intitulés «Profil de pays :
indicateurs de sécurité alimentaire » de la FAOSTAT ont
été consulté. Ces statistiques donnent les
principaux indicateurs aussi bien macro-économiques qu'agroalimentaires
de la sécurité alimentaire. Ils sont disponibles pour presque
tous les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Ainsi pour estimer les
paramètres des deux modèles on aura quarante six (46)
observations puisque, pour un indicateur donné, chaque pays est
observé sur deux périodes : 1995 à 1997 et 2004
à 2006 et nous avons au total 23 pays pour les deux sous-régions
réunies. Par ailleurs l'inexistence des données de certains pays
(par exemple la Guinée équatoriale) fait que leurs noms ne
figurent pas dans certains tableaux.
1.5.2. Méthode d'analyse des données
L'analyse des données est faite à partir des
graphiques pour traduire les contenus des tableaux réalisés. En
effet, une analyse des tableaux (n°1 et n°2 cf. annexe 1) construits
nous permettra d'abord de présenter la situation socio-économique
des pays de l'Afrique de l'Ouest et ceux du Centre et ensuite les graphiques
construits à partir des autres tableaux nous permettront de
présenter la situation alimentaire dans les deux sous- régions.
En Afrique Subsaharienne, la valeur ajoutée agricole
annuelle par travailleur est de 325 dollars us de 2000 par jour18(*). Donc pour avoir la valeur
ajoutée agricole par travailleur par jour, nous avons rapporté la
valeur annuelle aux 365 jours de l'année. Comme le quotient est
inférieur à 1, nous avons fixé la valeur de la
productivité agricole des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre
à 1 dollar us de 2000 par travailleur et par jour. La valeur de 1
dollar us par jour représente le seul internationale de
pauvreté. Ainsi le premier objectif spécifique sera atteint. En
ce qui concerne le deuxième objectif, nous avons calculé la
moyenne pondérée à partir de la population totale et des
données par pays du taux de sous-alimentés. Ce calcule nous a
donné la valeur de (16) % .La formule utilisée pour faire le
calcul est :
avec
: la moyenne pondérée
N : la population totale de l'ensemble de
l'Afrique de l'Ouest et du Centre
PPSA : la proportion de personnes sous-alimentées dans chaque
pays i
POP : l'effectif de la population de chaque pays i
La vérification des hypothèses se fera de
façon globale. En ce qui concerne l'Hypothèse n°1, les
différents tests de variables dans le chapitre n°3 nous permettront
d'apprécier d'abord la significativité du coefficient de la
variable : valeur ajoutée par travailleur. Si le coefficient de
cette variable n'est pas significatif, alors l'hypothèse n°1 serait
infirmée mais si au contraire, il est significatif, nous examinerons la
proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté de 1
dollar us de 2000 par jour. Pour vérifier la deuxième
hypothèse, la proportion des personnes sous alimentées sera
comparer au taux 16%. Si la proportion des personnes sous alimentées est
supérieure à 16%, notre hypothèse sera confirmée.
Dans le cas contraire ,elle sera rejetée. En ce qui concerne la
troisième hypothèse, les estimations économétriques
et les différents tests nous permettront d'examiner si la contribution
au PIB et le aux de croissance démographique (TDEM) sont les
déterminants les plus significatifs en matière de
sécurité alimentaire Une estimation économétrique
à partir du logiciel e-views 4 nous permettra de confirmer ou d'infirmer
les hypothèses de recherche. Mais toujours à partir du même
logiciel, nous ferons les différents tests pour nous assurer de la
significativité des deux modèles que nous avons construits. Nous
verrons aussi la corrélation entre toutes les variables de chaque
modèle afin de pouvoir identifier les déterminants les plus
significatifs de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et
du Centre. Ainsi nous aurons atteint notre troisième objectif.
1.5.3. Difficultés rencontrées
Comme pour tout travail, il existe toujours des
difficultés. Dans celui-ci, les difficultés n'ont pas
manqué. La difficulté majeure était l'inexistence de
certaines données pour un certain nombre de pays. En considérant
certaines variables dont les données manquent, il était
obligatoire d'exclure soit ces variables, soit certains pays compte tenue de ce
déficit. Les variables comme la balance des transactions courantes, le
coefficient de GINI, l'investissement direct étranger, l'aide publique
au développement ont été exclues compte tenue de ce
déficit de données et un pays comme la Guinée
équatoriale a été exclue car il n'y a pas d'information
disponibles pour ce pays concernant les variables que nous avons choisies.
Aussi faut-il remarquer une absence de travaux sur les
données de l'Afrique du Centre .Pour cette sous-région, peu
d'organisations ont travaillé sur la sécurité alimentaire
Par ailleurs les travaux du CILSS, du CSAO ou de la CEMAC, aussi
intéressants qu'ils soient, n'embrassent pas les variables
économiques les plus pertinentes pour expliquer de façon pointue
l'insécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre. En
effet les différents profils de pays en matière de
sécurité alimentaire, donnés par le CILSS n'abordent que
les aspects nutritionnels de la sécurité alimentaire ou plus
précisément la sécurité nutritionnelle. Par
ailleurs, les données n'existent que pour des années
différentes, ce qui ne nous permet pas de faire une bonne analyse des
graphiques qui sont construits par nous même à partir des
données présentées dans les différents tableaux.
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA SITUATION DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE
2.1. PRESENTATION DE LA SITUATION DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L'OUEST
L'Afrique de l'Ouest est une sous-région de l'Afrique.
Elle regroupe 16 pays que sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap
Vert, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Gambie, la Guinée, la
Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le
Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
La situation alimentaire en Afrique de l'Ouest reste encore
précaire malgré les efforts entrepris par les Etats. En effet,la
proportion de personnes sous-alimentées dans cette partie de l'Afrique,
bien qu'en baisse, n'est pas négligeable puisque le premier objectif
du millénaire pour le développement (OMD) a prévu une
réduction de moitié de la proportion de la population qui souffre
de faim au plus tard en 2015. Comme nous le révèle le tableau
N°3 (cf. annexe n°1), les pays de l'Afrique de l'ouest, à
l'exception du Cap Vert et de la Guinée Bissau dont les données
ne sont pas disponibles, connaissent en moyenne une légère
décroissance de la proportion de personnes sous alimentées
passant de 20% (1990-1992) à 14% (2003-2005) en passant par 16%
entre 1995 et 1997. Le graphique n°1 présente les variations de la
proportion de sous-alimentation dans chacun de ces pays. En considérant
le taux moyen de la proportion des sous-alimentés en Afrique de l'Ouest
qui est de 14%, on remarque que cinq pays sont en dessous de cette moyenne
pendant que les autres sont largement au dessus sauf la Côte d'Ivoire qui
a un taux égal à la moyenne. Si les cinq pays, à savoir
Burkina Faso, Ghana, Mali, Mauritanie et Nigeria ont réussi à
réduire la sous-alimentation au sein de leurs populations, c'est parce
qu'ils ont su mener à bien les politiques de la promotion des
activités agricoles qui ont augmenté considérablement la
production alimentaire dans leurs pays.
Source : Réalisé à partir des
données du Tableau n° 3 en annexe n°1
En examinant le taux de croissance de la production
alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'Ouest, à partir du graphique
n°2, sur la période de 1990 à 2004, on constate les efforts
faits par le Bénin, le Burkina Faso et le Ghana en matière de
production alimentaire car le taux de croissance de la production alimentaire
est en moyenne de 2,5 % pour ces pays. Comme on peut l'observer sur le
graphique n°2, le taux de croissance de la production alimentaire dans
les pays comme le Nigéria, le Niger, le Mali, la Guinée et la
Côte d'ivoire a faiblement crû en moyenne de 0,5%.
Cependant,la Mauritanie enregistre un taux négatif de - 6,6%.
C'est-à- dire qu'au lieu de produire, ce pays importe les aliments
à hauteur de 6,6% pour satisfaire sa population sur le plan alimentaire.
Cela explique bien le taux de sous-alimentés au sein de ce pays qui
n'est que de 8 % entre 2003 et 2005 (Cf. Tableau n°3). Aussi, le taux de
production alimentaire est négatif pour la Sierra Léone (-2,5%)
et le Togo (- 0,4 %). Si la proportion des sous alimentés en Afrique de
l'Ouest atteint son maximum en Sierra Léone (47%) , l'une des
raisons est donc que ce pays a des déficits en matière de
production alimentaire et importe très peu (27,5%)19(*). A l'image de la Sierra
Léone, le Togo a connu un taux négatif. Il est le deuxième
après la Mauritanie. Ce taux négatif signifie que dans ces pays
la production alimentaire est en baisse sur la période 1990-2004.
Source : construit à base du tableau
N°4
Somme toute, en Afrique de l'Ouest, le taux de croissance de
la production alimentaire est faible sur la période 2003-2005. (car on a
au total trois pays qui ont un taux négatif, quatre qui ont un taux
positif mais faible et trois qui ont un taux positif moyen). Ainsi, la plupart
des pays a un taux de croissance de production alimentaire positif mais faible
pendant que la proportion des personnes sous-alimentées reste
élevée. Cherchons à comprendre pourquoi les choses en sont
ainsi sachant que l'Afrique est un continent à vocation agricole. Pour
cela, examinons comment évoluent les taux de population rurale (TPRU) et
les taux de population urbaine (TPUR) en Afrique de l'Ouest.
Sources : construit à partir du tableau
n°5
Le graphique n°3 nous permet de comparer le taux de la
population urbaine et le taux de la population rurale dans chaque pays. Il
montre que presque tous les pays de l'Afrique de l'Ouest possèdent un
fort potentiel rural. En effet, le taux de la population rurale est quasiment
au dessus du taux de la population urbaine dans presque tous les pays de
l'Afrique de l'Ouest. Malgré cette prédominance de la population
rurale, on note une forte poussée de l'urbanisation dans les pays comme
le Bénin, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, le
Libéria, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo (
au total 10 pays sur 16). Cette forte urbanisation en Afrique de l'ouest
pourrait entraîner un niveau élevé de la proportion des
personnes sous-alimentées. A l'instar de la population rurale
majoritaire, la production devrait être aussi élevée de
manière à pouvoir nourrir dans chaque pays toute la population.
Donc l'Afrique de l'Ouest ne devrait plus compter de personnes sous
alimentées au sein de sa population. Mais la proportion des sous
alimentés observées dans cette région montre bien que
l'Afrique de l'Ouest ne fait pas usage de ce fort potentiel rural qu'il
détient. En effet la majorité de la population rurale, peut
s'adonner à quatre types d'activités à savoir :
l'agriculture, l'élevage, la pêche, et les activités
forestières. En dépit de ces quatre types d'activités, la
production alimentaire rurale demeure faible. L'Afrique de l'Ouest a donc du
mal à nourrir sa population avec sa propre production. Cette situation
laisse à croire que l'Afrique importe beaucoup pour satisfaire sa
population en matière d'alimentation. Qu'en est-il
réellement ?
Source : Construit à partir du tableau
n° 6 (annexe n°1)
Le graphique n°4 ci-dessus présente le taux
d'importation alimentaire comparé à la proportion des sous
alimentés pour tous les pays de l'Afrique de l'Ouest. On y remarque la
prépondérance du taux d'importation des produits alimentaires sur
la proportion des sous-alimentés de cette sous-région. Aussi
constate-t-on que, la proportion de personnes sous-alimentées est
élevée mais reste inférieure au taux d'importation (TIAL).
En effet, plus la proportion de personnes sous-alimentées est forte au
sein d'un pays, plus le pays importe des produits alimentaires. En
général, en Afrique de l'Ouest, où la majorité des
pays sont agricoles, les pays importent beaucoup pour compenser le manque de
disponibilité alimentaire. Cette situation est paradoxale du moment
où l'Afrique de l'Ouest dispose d'une forte population rurale. Qu'est ce
qui se passe donc réellement pour que le taux des sous-alimentés
demeure à ce niveau ? Comparons pour ce faire le taux de croissance
du PIB et le taux de croissance démographique.
Source : construit à partir du tableau n°7
(Cf. annexe n°1)
On observe sur le graphique N°7 que la Côte
d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Niger, la Sierra Leone et le Togo ont
tous un taux de croissance du PIB négatif alors que leurs taux de
croissance démographique est normalement positif. La plupart des autres
pays a un taux de croissance du PIB inférieur au taux de croissance
démographique sauf le Cap-Vert et le Ghana. Donc le taux de croissance
démographique en Afrique de l'Ouest est resté supérieur
au taux de croissance du PIB qui est négatif par endroits. Cela signifie
que le niveau de vie des populations dans cette sous région africaine se
dégrade. Ainsi, la proportion de personnes sous-alimentées
constatée en Afrique de l'ouest viendrait de la disparité qui
existe entre le TPIB et le TDEM. C'est à dire que l'Afrique de l'Ouest
ne disposerait donc pas d'un revenu suffisant pour faire face à cette
poussée démographique. En effet les pays de l'Afrique de l'ouest
sont des pays à revenu faibles (Banque Mondiale 2008 : 390). Donc
les populations de cette sous région africaine n'ont pas un revenu
adéquat et elles ne pourront pas se procurer les biens alimentaires
(même si les disponibilités alimentaire sont abondantes) compte
tenu de la hausse des prix constatée dans ces pays. Les populations sont
alors vulnérables à l'insécurité alimentaire et ne
pourront manger ni en quantité, ni en qualité afin de pouvoir
mener une vie saine et active.
En résumé, la région de l'Afrique de
l'Ouest est une zone à fort potentiel rural mais ce potentiel n'est
pas utilisé à bon escient. Le taux de production alimentaire dans
cette région est croissant mais pas assez robuste pour nourrir toute la
population. C'est une sous-région où la population croît
plus vite que l'économie. Tous ces différents facteurs expliquent
les taux de sous-alimentation moyen (14% entre 2003-2005) observés dans
cette région et pourtant le premier objectif des OMD, consiste à
la réduction de moitié de la pauvreté et de la faim d'ici
2015.
2-2 Présentation de la sécurité
alimentaire en Afrique du centre
L'Afrique du Centre est une sous-région de l'Afrique
qui compte 7 pays : Le Caméroun, la République du Congo, le
Gabon, la République Centrafricaine, le Tchad, la Guinée
Equatoriale, et Sao Tome et Principe. Afin d'examiner le niveau de la
sécurité alimentaire dans cette sous-région, il convient
d'analyser la proportion des personnes sous-alimentées dans cette zone
de l'Afrique
Source : réalisé à partir du tableau
n°8 cf. annexe n°1
Le graphique n°6 nous montre l'évolution de la
proportion des personnes sous-alimentées dans quatre pays sur sept de
l'Afrique du Centre. Les données des trois autres pays sont
indisponibles. ce graphique montre que la proportion des Personnes
Sous-alimentés est bien considérable dans cette
sous-région de l'Afrique entre 2003-2005. En effet les quatre pays dont
les données sont disponibles ont un taux des sous-alimentés
supérieurs à 20%. Les pays comme la République
Centrafricaine et le Tchad ont atteint un niveau de sous alimentation de 42% et
39%. Par ailleurs le tableau n°12 (annexe n°1) révèle
que la proportion de personnes sous-alimentés a cru
considérablement en Afrique du centre passant respectivement de 34%
à 51%, et 57% suivant les périodes de
1990-1992 ;1995-1997 et 2003-2005. La situation alimentaire est
donc très critique en Afrique du Centre. Cela est-il dû à
un faible niveau de production alimentaire ?
Source : Tableau n°9 (annexe n°1)
Ce graphique montre que le taux de croissance de la production
alimentaire par habitant est très faible en Afrique du centre où
il n'atteint son maximum que dans un seul pays : la République
Centrafricaine(1,6%) . En effet ce taux est négatif pour la
république du Congo et positif pour les autres pays mais faible. La
preuve est que pour la plupart de ces pays ce taux est resté en dessous
de 1%.Le Taux de croissance de la production alimentaire négatif
observé au congo (-0,7%), témoigne de la baisse de la production
alimentaire par habitant d'une période à une autre. Ce faible
niveau de production est-il dû à un faible potentiel humain
agricole ? La réponse à cette question nous permettra de
bien comprendre cette situation. Pour ce faire, analysons les taux de
population rurale et urbaine dans cette sous-région de l'Afrique. Le
graphique n°8 présente les taux de population urbaine et rurale
dans 6 pays sur 7 de l'Afrique du centre. Le taux de la population urbaine est
plus élevé que celui de la population rurale dans tous les pays
de cette sous-région sauf en République Centrafricaine et au
Tchad où le taux de la population rurale est prédominant.
Source : tableau n° 10 (Annexes
n°1)
Même si la population urbaine est importante en Afrique
centrale, la population rurale quant à elle n'est pas
négligeable. En effet les pays comme le Caméroun, le Congo et Sao
Tomé et Principe ont respectivement 45,4 ; 39,8 et 42% de leurs
populations qui sont rurales. Or les populations rurales produisent les biens
alimentaires destinés à nourrir non seulement elles-mêmes
mais également les populations urbaines qui sont sans cesse en
augmentation. Ainsi cette forte urbanisation augmente la demande
intérieure des produits alimentaires que les populations agricoles
n'arrivent pas à satisfaire compte tenue de la réduction de la
population active agricole dans les pays de l'Afrique du centre. Donc la
productivité agricole des pays de l'Afrique du Centre est d'autant plus
faible que la proportion des personnes sous-alimentées est
élevée. Bien que la productivité reste encore très
faible, les pays de l'Afrique du centre doivent chercher d'autres alternatives
pour faire face cette situation d'insécurité alimentaire
alarmante. Mais peut-on remédier à ce problème par les
importations ? En regardant de près les importations dans plusieurs
pays, la réponse semble positive : tous
Source : Tableau n° 11( annexe n°1)
les pays de cette sous-région importent effectivement
une part très importante des produits alimentaires sauf le Tchad dont
l'importation est inférieure à 10% (voir graphique n°9).
L'avantage des importations réside en grande partie dans leur
disponibilité régulière sur les marchés, tant en
qualité qu'en quantité. En dépit de ces importations, la
proportion des personnes sous-alimentées est très
élevée dans tous les pays de l'Afrique du centre notamment en
République Centrafricaine et au Tchad où cette proportion
dépasse les 30% (les données concernant la proportion des
personnes sous-alimentées du Gabon et Sao Tomé Principe ne sont
pas disponibles). Les populations de ces pays ont-elles un revenu
adéquat pour acquérir les biens alimentaires ? Pour avoir
la réponse à cette question, comparons le taux de croissance
démographique et le taux de croissance du PIB ( Cf. Graphique
n°10). Le taux de croissance démographique est constamment
au-dessus de celui de croissance du PIB. En effet le Gabon, la Centrafrique et
le Congo ont carrément un taux de croissance du PIB négatif.
Donc le niveau de vie dans ces pays se dégrade alors que la population
reste en augmentation. Ainsi la population croît plus vite que la
richesse des Etats en Afrique du centre. En effet, si la richesse de ces pays
n'évolue pas selon le même rythme de croissance de la population,
il s'en suit que le bien être des populations décroît. Donc
les revenus ne sont pas répartis de façon égalitaire pour
permettre aux populations de se procurer des biens alimentaires à valeur
nutritive et en quantité.
Source : Tableau n°12 (annexe 1)
De nombreuses populations sont incapables de se nourrir et
donc sont sous-alimentées. L'insécurité alimentaire serait
toujours alors présente dans les pays de l'Afrique du centre mais
deviendrait très élevée si la situation perdure.
Somme toute, on peut retenir que la situation est critique en
Afrique du centre : Proportion de sous-alimentées
élevée ; faible niveau de production alimentaire, une
croissance démographique inadéquate avec la croissance
économique de ces pays ; une forte urbanisation face à une
moyenne population rurale et par conséquent un niveau de
sous-alimentation élevé pour cette sous-région et par
ricochet un niveau élevé d'insécurité alimentaire
en Afrique du centre
2.3. Analyse comparative de la sécurité
alimentaire en Afrique de l'ouest et du centre
La situation alimentaire est bien préoccupante aussi
bien en Afrique de l'Ouest qu'en Afrique du Centre. Une analyse comparée
des sous alimentés des deux sous-régions montre des
disparités énormes (Cf. tableau n°10).
Source : Tableau n°12 ( annexe n°1)
La proportion des personnes sous-alimentées en
croissance en Afrique centrale, est supérieure à celle de
l'Afrique de l'Ouest en décroissance, sur toutes les trois
périodes à savoir 1990-1992,1995-1997,2003-2005. Cette
différence entre les deux régions s'explique par plusieurs
faits : Considérant le niveau de production alimentaire, les
différentes analyses sur les deux sous-régions ont
révélé que la production alimentaire est plus faible en
Afrique du centre qu'en Afrique de l'Ouest. En Afrique du Centre, on observe
une prépondérance de la population urbaine par rapport à
la population rurale alors en Afrique de l'Ouest c'est le contraire. La forte
poussée de l'urbanisation observée en Afrique du centre
entraîne une réduction considérable la population active
agricole tout en augmentant le nombre de bouches à nourrir en milieu
urbain dans cette sous-région. C'est ainsi que en Afrique du centre la
situation des sous alimentés est pire qu'en Afrique de l'Ouest.
Nonobstant la prédominance de la population rurale en Afrique de
l'Ouest, l'urbanisation demeure à un niveau important pour la
majorité des pays. Le phénomène de l'urbanisation est une
des sources de la faible production observée dans les deux
sous-régions. Les pays sont alors contraints d'importer des produits
alimentaires pour satisfaire leurs populations. Ainsi, Considérant le
taux d'importation alimentaire, on observe une concomitance sur le comportement
des deux sous-régions. En Afrique de l'Ouest comme en Afrique du Centre,
les pays importent beaucoup pour compenser le déficit de produits
alimentaires afin de réduire la proportion des personnes
sous-alimentées. La seule différence est que la proportion des
sous-alimentés demeure très élevée en Afrique du
centre. En comparant le taux de croissance du produit intérieur brut et
le taux de croissance démographique pour les deux sous régions,
on fait d'énormes constats. Le taux de croissance démographique
est supérieur au taux de croissance du PIB dans les deux
sous-régions. De plus on constate que le taux de croissance du PIB est
négatif dans certains pays des deux sous-régions.
C'est-à-dire qu'au lieu de croître sur le plan économique,
les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre régressent sur le plan de
la production alors que leur population est en pleine croissance. Les pays de
ces deux régions ne disposent pas d'une richesse suffisante à
répartir de façon égalitaire pour permettre aux
ménages de se procurer des biens alimentaires à forte valeur
nutritive (qualité) en quantité afin de pouvoir mener une vie
saine et active.
En résumé retenons que, la situation de la
sécurité alimentaire est plus critique en Afrique du Centre qu'en
Afrique de l'Ouest. Ce moins mauvais résultat en Afrique de l'Ouest est
certainement dû aux nombreux travaux réalisés par plusieurs
institutions, organismes, et chercheurs sur la sécurité
alimentaire. Ces travaux ont permis d'élaborer des politiques agricoles
qui sont mises en oeuvre dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et qui ont eu
des conséquence positives sur la proportion des personnes sous
alimentées de cette région. En Afrique du centre, ces
résultats viennent témoigner de l'insuffisance des travaux dans
ce domaine. Les pays de l'Afrique de l'Ouest ne disposent donc pas de
véritables politiques agricoles.
Cependant, malgré tous ces travaux en Afrique de
l'ouest et surtout en dépit du potentiel humain de l'Afrique de l'ouest
en matière agricole, le problème de l'insécurité
alimentaire reste posé face à une population en constante
croissance, une production alimentaire moyenne mais non suffisante, un PIB qui
croît faiblement, et un taux d'importation net d'aliments
considérable. Tous ces facteurs expliquent l'évolution
décroissante de la proportion de sous alimentés dans cette
région.
En Afrique du centre, la situation est pire. La proportion des
personnes sous alimentées est en croissance. Ceci est dû à
plusieurs facteurs : Urbanisation poussée qui entraîne un
faible taux de population rurale ; Une faible population active agricole
qui réflete une faible production alimentaire et par ricochet une
importation importante de denrées alimentaires ; une croissance
démographique qui est au-dessus de la richesse et donc une
répartition inégalitaire du revenu. Ces différents
facteurs débouchent sur une situation grandissante de
l'insécurité alimentaire.
Pour résoudre quelque peu ce problème et plus
précisément pour voir sur quelle variable chacune de ces deux
sous-régions doit agir pour réduire cette situation, nous avons
proposé deux types de modèle : Un modèle
Agro-alimentaire et un modèle macro-économique et structurel.
CHAPITRE III : ANALYSE DES DETERMINANTS
AGRO-ALIMENTAIRE ET MACRO-ECONOMIQUES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE
L'OUEST ET DU CENTRE
3.-1 PRESENTATION DES MODELES
Il est délicat de fournir une définition unique
de la notion de modèle. Car la notion de modèle est relative au
point de vue auquel nous nous plaçons : les sciences physiques, la
biologie l'épistémologie, l'économie...
Pour Edmond Malinvaud, « un modèle consiste
en la représentation formelle des idées ou des connaissances
relatives à un problème... » Donc toutes les sciences
utilisent des modèles. En ce qui concerne les sciences sociales, en
particulier l'économie, un modèle (économique) cherche
à représenter les phénomènes économiques (la
croissance, le commerce international par exemple) ou le fonctionnement des
entités telles que les entreprises, les ménages20(*)...
En économétrie, un modèle consiste en une
présentation formalisée d'un phénomène sous forme
d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques.
Donc le modèle économique décrit ou schématise le
comportement des phénomènes étudiés afin de
comprendre la nature et le fonctionnement des systèmes
économiques. L'objectif de ce type de modèle est de
représenter les traits les plus marquants d'une réalité
qu'il cherche à styliser.
3.1-1 LE MODELE AGRO-ALIMENTAIRE
Le modèle agro-alimentaire est, dans le cadre de ce
mémoire, une représentation de l'ensemble des relations
indépendantes permettant d'associer à l'ensemble de nos
hypothèses les valeurs numériques des indicateurs agricoles ou
alimentaires que nous allons présenter plus loin. En effet ce
modèle cherche à décrire sous forme d'équations -
qui contiennent uniquement des variables agricoles ou alimentaires - le
comportement alimentaire des populations de l'Afrique de l'Ouest et du
centre.
En théorie, la description d'un modèle est
relativement simple. Elle se résume souvent à la liste des
variables qu'il contient et à celle des relations entre ces variables.
Ainsi ce modèle contient une seule variable dépendante et
plusieurs autres variables explicatives.
3.1-1-1 LA VARIABLE DEPENDANTE : La proportion de
personne
sous alimentées (PPSA)
Ce modèle comprend une seule variable
dépendante :La proportion de personnes
sous-alimentées ( PPSA). Cette variable indique le
nombre de personnes dont l'apport alimentaire est inférieur aux besoins
minimums (FAO, septembre 2000). En réalité en matière de
sécurité alimentaire,la proportion de personnes sous
alimentées est incontournable car à elle seule elle explique
l'état de plusieurs autres variables. Elle peut refléter,par
exemple, le manque de disponibilités alimentaires, la faible
productivité, le niveau de production, etc...
Pour expliquer cette variable, nous avons choisi 7 variables
indépendantes qui sont : la valeur ajoutée agricole par
travailleur, la population active agricole, la contribution de l'agriculture au
PIB, la contribution de l'aide alimentaire aux disponibilités
énergétiques alimentaires, le taux d'importation alimentaire, le
taux d'exportation alimentaire et le taux de population rurale.
3.1-1-2 LES VARIABLES INDEPENDANTES
Elles sont au nombre de 7 et elles sont susceptibles
d'expliquer chacune la proportion de personnes sous alimentées en
Afrique de l'Ouest et du Centre.
Ø La valeur ajoutée agricole par
travailleur (VAPT)
La VAPT est le produit net de l'activité agricole
obtenu par soustraction de tous les intrants immédiats de
l'activité agricole de tous les produits sortants correspondants. Cette
variable est la plus proche de la productivité agricole car cette
dernière correspond au ratio de la valeur ajoutée agricole, sur
le nombre de travailleurs dans l'agriculture. (Banque mondiale, 2008). La VAPT
va donc nous servir à mesurer la productivité agricole dans les
pays des deux sous-régions. Plus la valeur ajoutée par
travailleur augmente, plus la proportion des personnes sous alimentées
diminue ; donc on fait l'hypothèse que le coefficient
associé à cette variable est inférieur à
zéro (á1<0)
Ø La population active agricole
(PAAG)
Il s'agit de la population qui est apte et qui n'a d'autres
activités que l'agriculture. Ici on fait l'hypothèse que plus la
population active agricole augmente, plus la proportion des
sous-alimentés diminue (á2<0)
Ø Contribution de l'agriculture au PIB
(CPIB)
Le PIB étant la somme des valeurs ajoutées par
tous les résidents producteurs de l'économie et de toutes les
taxes sur les produits (moins les subventions) non comprises dans la
valorisation du produit (PNUD 2007/2008 ), cette variable nous permettra
d'apprécier jusqu'à quel niveau l'agriculture participe à
la formation de ce PIB. Ainsi nous verrons l'importance accordée au
secteur agricole dans les deux sous-régions. Ici on fait
l'hypothèse que le coefficient associé à cette variable
est inférieur à zéro (á3<0)
Ø Contribution de l'aide alimentaire aux
Disponibilités énergétiques
alimentaires (CDEA)
Les disponibilités énergétiques
alimentaires indiquent la disponibilité d'aliments pour la consommation
humaine. Cette variable nous permettra donc d'appréhender le manque de
produits alimentaires dans les deux sous-régions. La contribution de
l'aide alimentaire aux disponibilités énergétiques
alimentaires et la PPSA évoluent en sens contraire donc
(á4<0)
Ø Le taux d'importation alimentaire
(TIAL)
Dans la même lancée que la variable
précédente, cette variable-ci nous permettra de voir la
dépendance alimentaire des pays de ces deux sous- régions. Plus
les pays importent les produits alimentaires, moins il y a de malnutris au sein
de leurs populations ; donc l'hypothèse faite ici est que le
coefficient á5 est négatif (á5<0)
Ø Le taux d'exportation Alimentaire
(TEAL)
Cette variable qui mesure la quantité d'aliments que
les pays de ces sous- régions exportent, nous permettra
d'apprécier l'autosuffisance alimentaire au sein de l'ensemble de ces
pays. Ainsi l'hypothèse faite ici est que le coefficient
á6 associé au taux d'exportation alimentaire est
inférieur à 0 (á6<0)
Ø Le taux de population rurale
(TPRU)
Il désigne la part de la population totale, vivant dans
des zones rurales. Ce taux nous permettra de mesurer la part de la population
qui travaille pour nourrir la population urbaine. Si la population rurale est
élevée, la production devrait être suffisante pour nourrir
toute la population. Donc on fait l'hypothèse que le coefficient
associé à cette variable est négatif
((á7<0)
Ainsi notre modèle peut être explicité de
la façon suivante :
PPSA = F (VAPT, PAAG, CPIB, CDEA, TIAL, TEAL, TPRU)
où F est une fonction
Les estimations économétriques des
paramètres qui se feront à l'aide du logiciel e-views nous
permettront de définir plus clairement et de spécifier le
modèle.
3.1-2 LE MODELE MACRO-ECONOMIQUE ET STRUCTUREL
Ce modèle comporte sept variables dont la même
variable dépendante : la PPSA et six autres variables qui
pourraient expliquer de façon significative, et ceci au plan
macroéconomique, la proportion de sous-alimentés dans notre zone
d'étude.
Les variables
explicatives
Ø Le taux de croissance du
PIB (TPIB)
Cette variable mesure la croissance
économique du pays. Il nous permettra de voir dans quelle proportion, la
richesse du pays, qui est à redistribuer croît. Si la richesse des
pays ne croît pas, alors les populations ne pourront pas
bénéficier d'un revenu suffisant pour assurer leur
sécurité alimentaire. Plus ce taux augmente, plus la proportion
de personnes sous-alimentées diminue donc on fait l'hypothèse que
â1 est négatif (â1 < 0)
Ø L'incidence de la
pauvreté (IPAU)
Il nous permettra d'estimer la part de la population vivant
sous le seuil de pauvreté et par conséquent la part de la
pauvreté dans la question de sécurité alimentaire en
Afrique de l'ouest et du centre. La PPSA et l'incidence de pauvreté
évoluent dans le même sens,donc on fait l'hypothèse que le
coefficient de cette variable doit être positif (â2
>0)
Ø Taux de la population urbaine
(TPUR)
Cette variable est capitale. Elle permet en effet
d'appréhender la part de la population qui doit être nourrie. Avec
cette variable on pourra mesurer la demande en produits alimentaires effective
des pays de ces deux sous- régions. Ici on fait l'hypothèse que
le coefficient de cette variable est négatif (â3
<0)
Ø Le taux d'inflation (TINF)
Il est une variable très pertinente car, il
réussit à imposer un rythme à toutes les autres variables.
Il nous permettra de savoir la part de la hausse des prix des denrées
alimentaires dans le problème d'insécurité alimentaire.
Plus le niveau général des prix est élevé, plus la
proportion des sous-alimentés augmente donc â4 >0
Ø Taux de croissance de la population
(TDEM)
Il s'agit du taux de croissance démographique.
Comparé au taux de croissance de l'économie, cette variable nous
permettra de cerner la capacité des pays à nourrir leurs
populations. Au fur et à mesure que le taux de croissance
démographique augmente, la PPSA est sensée augmenter :
â5>0
Ø Tableau d'Alphabétisation des Adultes
(TAAD)
Il s'agit ici des personnes ayant 15 ans et plus. Ce taux nous
permet d'apprécier la capacité des populations à
opérer des choix en matière d'alimentation. Ici le TAAD et la
PPSA évoluent en sens contraires alors on fait l'hypothèse que
â6 <0
Ainsi le modèle macroéconomique et structurel peut
être explicité comme suit :
PPSA = F (TPIB, IPAU, TPUR, TINF, TDEM, TAAD)
où F est une fonction
3-2 ESTIMATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3-2-1 ESTIMATION ET INTERPRETATION DU MODELE
MACRO-ECONOMIQUE ET STRUCTUREL
Ce modèle se présente comme suit :
PPSAi = C +
â1*TPIBi + â2*IPAUi +
â3*TPURi + â4*TINFi +
â5*TDEMi +
â6*TAADi + åi
où C représente la constante et
åi
représente le vecteur des résidus avec i
{1,...}
3.2-1-1 Coefficients de corrélation modèle
1 : Modèle macroéconomique
|
COGI
|
IPAU
|
PPSA
|
TAAD
|
TDEM
|
TINF
|
TPIB
|
TPUR
|
COGI
|
1.000000
|
0.543254
|
0.593320
|
0.134680
|
-0.109984
|
-0.241418
|
-0.688792
|
0.015773
|
IPAU
|
0.543254
|
1.000000
|
0.518995
|
-0.592851
|
0.118363
|
-0.198517
|
-0.582686
|
-0.445316
|
PPSA
|
0.593320
|
0.518995
|
1.000000
|
-0.270140
|
0.078321
|
-0.354873
|
-0.779941
|
0.052471
|
TAAD
|
0.134680
|
-0.592851
|
-0.270140
|
1.000000
|
-0.478226
|
0.114134
|
0.119843
|
0.518336
|
TDEM
|
-0.109984
|
0.118363
|
0.078321
|
-0.478226
|
1.000000
|
-0.404238
|
-0.089505
|
-0.483785
|
TINF
|
-0.241418
|
-0.198517
|
-0.354873
|
0.114134
|
-0.404238
|
1.000000
|
0.397799
|
0.091570
|
TPIB
|
-0.688792
|
-0.582686
|
-0.779941
|
0.119843
|
-0.089505
|
0.397799
|
1.000000
|
0.307258
|
TPUR
|
0.015773
|
-0.445316
|
0.052471
|
0.518336
|
-0.483785
|
0.091570
|
0.307258
|
1.000000
|
Le tableau ci-dessus présente l'état de la
corrélation entre les variables explicatives et la variable
expliquée (proportion des personnes sous alimentées) du
modèle macro-économique
3.2.1.2 Estimation par les moindres carrés
ordinaires
Ce tableau présente l'estimation des coefficients du
modèle macro-économique par la méthode des moindres
carrés ordinaires (MCO).
Variable
|
Coefficient
|
t-statistic
|
prob
|
C
|
13.93417
|
0.637329
|
0.5369
|
COGI
|
0.139082
|
0.590434
|
0.5668
|
IPAU
|
-0.097316
|
-0.472699
|
0.6457
|
TAAD
|
-0.334194
|
-2.348638
|
0.0386
|
TDEM
|
1.867753
|
0.419043
|
0.6833
|
TINF
|
0.008545
|
0.279771
|
0.7848
|
TPIB
|
-8.947802
|
-4.803138
|
0.0006
|
TPUR
|
0.425736
|
3.529396
|
0.0047
|
R-squared
|
0.863645
|
F- Statitic
|
9.953132
|
Prob (F-statistic)
|
0.000540
|
Source :annexe n°3-a)
Le coefficient de détermination du modèle est
R2 = 0,8636. Ce résultat montre que le modèle
explique bien plus de la moitié les variations de la proportion des
personnes sous alimentées. Ainsi l'ajustement global du modèle
est bon.
3-2-1-3 Significativité globale
du modèle (Test de Fisher)
Pour réaliser ce test on utilise la statistique
(F) de Fischer. Les hypothèses sont les suivantes :
Ho: â1= â2
=...= â6 = 0
H1 : il existe
au moins un coefficient non nul
Au regard de ce tableau, nous rejetons l'hypothèse Ho.
La probabilité de la statistique F est de 0.000540. Cette
probabilité est inférieure au seuil de 5%. Donc le modèle
est significatif.
Testons la significativité de chacun des
paramètres du modèle.
3.2.1.4 Significativité des paramètres
(Test de student)
Ce test nous permet de voir si les coefficients du
modèle qui sont significatifs ou pas. Les hypothèses sont les
suivantes :
H0 : âk = o avec
k = 1, ..., 6
H1 : âk ? o
Les ai sont les coefficients du modèle.
L'hypothèse de nullité des coefficients Ho est rejetée si
la probabilité associée à chaque coefficient est
inférieure au seuil de 5%. Dans le cas contraire on accepte Ho. Ainsi
les estimations par la méthode des moindre carré ordinaire
(MCO) montrent que seulement trois variables sont importantes. Il s'agit du
taux d'alphabétisation des adultes (TAAD), le taux de croissance du PIB
(TPIB) et le taux de la population rurale (TPUR) cf. annexe n°3-a). En
effet la probabilité associée à la statistique t de
Student pour le coefficient â6 du taux
d'alphabétisation des adultes est de 0,0386 qui est inférieur au
seuil de 5%. Donc cette variable est significative. Pour le taux de croissance
du PIB, la valeur de cette probabilité est 0.0006 (inférieur au
seuil de 5%). Ainsi le coefficient â1 de la variable TPIB
est aussi significatif. De même la valeur de la probabilité de la
statistique t est de 0.0047 pour le coefficient du taux de la population
urbaine (cf. tableau ci-dessus). Le coefficient â3 de la
variable TPUR est significatif car 0,0047< 0,05
3.2.1.5 Test d'auto-corrélation des erreurs (Test de
Breush-Godfrey)
Le test de Breush-Godfrey permet de tester l'auto
corrélation des erreurs. Pour faire ce test, nous posons les
hypothèses suivantes :
H0 : Absence d'autocorrelation des erreurs
H1 : les erreurs sont auto-correlées
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.657770
|
Probability
|
0.541224
|
Obs*R-squared
|
2.423068
|
Probability
|
0.297740
|
Source : Résultat de E-views (cf.
détails en annexe 3-b)
La probabilité associée aux statistiques de
Fisher est de 0.541224.Ce chiffre est supérieur au seuil de 0,05. De
plus la probabilité (0.297740) associée au R² est aussi
supérieure à 5%. L'hypothèse d'absence de
corrélation des erreurs est acceptée. Nous pouvons donc conclure
que les erreurs ne sont pas auto-corrélées. Les estimateurs
obtenus sont donc optimaux au sens de Gauss-Markov.
3-2-1-6 Test de spécification de Ramsay
Ce test nous permet de savoir si notre modèle est bien
spécifié. Pour faire ce test, nous posons les hypothèses
suivantes :
Ho : le modèle est bien spécifié
H1 : Le modèle est mal spécifié
Règle de décision : On accepte
H0 si la valeur de « probability » associé
à la statistique F est supérieure à 5%. Dans le cas
contraire, on rejette H0.
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0.943680
|
Probability
|
0.354243
|
Log likelihood ratio
|
1.713364
|
Probability
|
0.190550
|
Source : Résultat de e-views
(cf.détail en annexe 3-c)
Ce test montre que la probabilité de « F-
statistic » égal à 0,354243. Cette
valeur est supérieur à 5%.On accepte alors l'hypothèse Ho.
Le modèle est donc bien spécifié.
3.2.1.7 Corrélogramme des résidus
On fait les hypothèses suivantes :
Ho : Présence de
bruits blancs
H1 : Absence
de bruits blancs
Le tableau suivant présente les résultats
d'auto-corrélation simple et de la corrélation partielle des
résidus.
Date: 04/19/10 Time: 10:08
|
Sample: 1 34
|
Included observations: 19
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |* . |
|
. |* . |
|
1
|
0.077
|
0.077
|
0.1302
|
0.718
|
. *| . |
|
. *| . |
|
2
|
-0.118
|
-0.124
|
0.4552
|
0.796
|
. | . |
|
. | . |
|
3
|
0.009
|
0.030
|
0.4573
|
0.928
|
. *| . |
|
. **| . |
|
4
|
-0.167
|
-0.189
|
1.1953
|
0.879
|
. *| . |
|
. | . |
|
5
|
-0.086
|
-0.052
|
1.4055
|
0.924
|
. | . |
|
. | . |
|
6
|
0.009
|
-0.028
|
1.4080
|
0.965
|
. |**. |
|
. |**. |
|
7
|
0.204
|
0.207
|
2.7876
|
0.904
|
. |**. |
|
. |**. |
|
8
|
0.298
|
0.260
|
6.0123
|
0.646
|
. | . |
|
. | . |
|
9
|
-0.010
|
-0.015
|
6.0167
|
0.738
|
. | . |
|
. | . |
|
10
|
-0.028
|
0.025
|
6.0510
|
0.811
|
. | . |
|
. | . |
|
11
|
0.017
|
0.056
|
6.0661
|
0.869
|
. | . |
|
. |* . |
|
12
|
-0.032
|
0.091
|
6.1245
|
0.910
|
Source : Résultat de e-views
Au regard de ce tableau, les corrélogrammes des
fonctions d'autocorrection simple et partiel sont contenus dans leurs
intervalles de confiance respectif représenté par les
pointillés horizontaux. De plus la statistique Q de Ljung-box donne la
valeur de Q-STAT= 6.1245 (au retard de h = 12) et la probabilité
critique de ce test (0.910) est supérieure au seuil de 0,05. Donc on
accepte l'hypothèse H0 et on en déduit une
présence de bruit blanc
Le modèle peut s'écrire :
PPSAi = - 0.334194 *
TAADi - 8.947802 * TPIBi +
0.425736 * TPURi +
åi
|
3.2.1.8 INTERPRETATION
Le taux d'alphabétisation des adultes et le taux de
croissance du PIB ont une influence négative sur la proportion des
sous-alimentés en Afrique de l'Ouest et du centre tandis que le taux de
population urbaine a une influence positive sur le taux des personnes sous
alimentées (PPSA).En effet lorsque le taux d'alphabétisation des
adultes (TAAD) augmente de 1%, la proportion des sous-alimentés diminue
considérablement de 0.33%. De même quand le taux de croissance du
PIB augmente de 1%, la proportion des personnes sous alimentées diminue
de 8.94% .Ainsi la baisse de la proportion des personnes sous alimentées
est plus prononcée quand le taux de croissance du PIB augmente. Par
contre l'augmentation du taux de la population rurale de 1% entraîne une
croissance de la proportion des personnes sous alimentées de 0.42%
3.2.2. ESTIMATION ET INTERPRETATION DU MODELE
AGROALIMENTAIRE
Le modèle agroalimentaire se présente comme
suit :
PPSAj = C + á1*
VAPTj + á2* PAAGj +
á3* CPIBj + á4*CDEAj
+ á5* TIALj + á6*
TEALj + á7* TPRUj + uj
où uj est le vecteur des résidus avec
j {1,....,34}
|
3-2-2-1 Coefficients de corrélation du modèle
2 : modèle agroalimentaire
|
PPSA
|
VAPT
|
PAAG
|
CPIB
|
CDEA
|
TIAL
|
TEAL
|
TPRU
|
PPSA
|
1.000000
|
-0.189053
|
0.337325
|
0.174483
|
-0.173303
|
0.202858
|
0.252672
|
0.078007
|
VAPT
|
-0.189053
|
1.000000
|
-0.731526
|
-0.504158
|
0.774445
|
0.049429
|
-0.187105
|
-0.528627
|
PAAG
|
0.337325
|
-0.731526
|
1.000000
|
0.452611
|
-0.508893
|
0.127442
|
0.295321
|
0.751995
|
CPIB
|
0.174483
|
-0.504158
|
0.452611
|
1.000000
|
-0.390048
|
0.156947
|
0.545179
|
0.482295
|
CDEA
|
-0.173303
|
0.774445
|
-0.508893
|
-0.390048
|
1.000000
|
0.155987
|
-0.204192
|
-0.280582
|
TIAL
|
0.202858
|
0.049429
|
0.127442
|
0.156947
|
0.155987
|
1.000000
|
0.305465
|
-0.178669
|
TEAL
|
0.252672
|
-0.187105
|
0.295321
|
0.545179
|
-0.204192
|
0.305465
|
1.000000
|
0.043930
|
TPRU
|
0.078007
|
-0.528627
|
0.751995
|
0.482295
|
-0.280582
|
-0.178669
|
0.043930
|
1.000000
|
Ce tableau nous permet d'appréhender la
corrélation existante entre les variables explicatives et la variable
dépendante : proportion de personnes sous alimentées
(PPSA)
3-2-2-2 Estimation des paramètres par
les MCO
Sous e-views, on a le tableau ci-dessous.
Estimation par les MCO
|
Variables
|
Coefficient
|
t-statistic
|
Probabilité
|
C
|
-47.85411
|
-3.957721
|
0.0583
|
CDEA
|
-0.122805
|
-2.037938
|
0.1784
|
CPIB
|
1.513714
|
12.68413
|
0.0062
|
TEAL
|
-0.598030
|
-11.51146
|
0.0075
|
PAAG
|
1.831750
|
10.60265
|
0.0088
|
TIAL
|
-0.512408
|
-6.063797
|
0.0261
|
VAPT
|
0.068628
|
6.943840
|
0.0201
|
TPRU
|
-1.619880
|
-8.916007
|
0.0123
|
AR(2)
|
0.704752
|
11.66821
|
0.0073
|
AR(3)
|
-0.321761
|
-6.634444
|
0.0220
|
AR(4)
|
-0.316222
|
-9.612422
|
0.0107
|
R carré
|
0.997651
|
Probabilité (F-statistic)
|
0.011688
|
Source : Résultat de e-viiews (cf.
détails en annexe n°4)
Les résultats des estimations donnent un coefficient de
détermination R² (0.997651) très proche de 1. Nous avons
donc un bon ajustement : Les variances de la proportion des personnes sous
alimentées (PPSA) en Afrique de l'ouest et Afrique du centre sont en
majorités expliquées par les différentes variables de ce
modèle.
3.2.2.3 Significativité globale du modèle
Les hypothèses sont les suivantes :
Ho: á1=
á2= ...= a7 = 0
H1 : il existe au moins un
coefficient non nul
La statistique de Fischer est de 84.95621 (cf. annexe
n°4). La probabilité associée à cette statistique
est de 0.011688 et il est inférieur au seuil de 5%. Nous
rejetons donc l'hypothèse Ho car il existe une relation significative
entre la proportion des personnes sous alimentées et les variables
explicatives. Le modèle agro-alimentaire est globalement significatif.
Testons à présent la significativité des paramètres
de ce modèle.
3.2.2.4 Significativité des paramètres (Test
de student)
Les hypothèses sont les suivantes :
H0 :
át = 0
H1 : át
? 0 avec t {1,...,7}
Pour tous les paramètres estimés du
modèle, les probabilités associées aux statistiques de
Student sont calculés au seuil de 5%. Puis qu'elles sont toutes
inférieures à ce seuil à l'exception de celle liée
au coefficient de la variable CDEA, alors ces paramètres pris
individuellement sont significatifs. En effet, ces probabilités
correspondantes aux statistiques t de student pour les variables CPIB, TEAL,
PAAG, TIAL, VAPT et TPRU sont respectivement 0.0062, 0.0075, 0.0261, 0.0088,
0.0201, 0.0123 qui sont chacune inférieure à 5%. Alors les
coefficients des différentes variables sont tous significatifs au seuil
de 5%. Seul le coefficient de la variable CDEA n'est significatif qu'à
10% car la probabilité (0,1784) associé au t de Student est
supérieure au seuil de 5%.
3.2.2.5 Test de normalité des erreurs ( Jarque
Berra)
Ce test permet de vérifier la nomalité de la
distribution statistrique des varibles. Pour ce test ,nous posons les
hypothèses suivantes:
H0: Les residus sont distribués
normalement
H1: Les ne sont pas normaux
Sous e-views,on a l'histogramme suivant:
Les résultats de ce test confirment que la loi des
résidus s'ajuste à celle d'une loi normale. En effet, la
probabilité associée à la statistique S de Jarque-Bera
(0,63607) est supérieure à 5% et nous acceptons
l'hypothèse H0. On en déduit alors
que les résidus sont normaux.
3.2.2.6. Autocorrélogramme des erreurs
Date : 04/19/10 Time : 11 :05
|
Sample : 5 23
|
Included observations : 13
|
Q-statistic probabilities adjusted for 3 ARMA term(s)
|
|
|
|
|
|
|
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. |** . |
|
. |** . |
|
1
|
0.295
|
0.295
|
1.4121
|
|
. |** . |
|
. |* . |
|
2
|
0.215
|
0.141
|
2.2341
|
|
. |* . |
|
. | . |
|
3
|
0.103
|
0.008
|
2.4410
|
|
. | . |
|
. *| . |
|
4
|
-0.056
|
-0.128
|
2.5102
|
0.113
|
. | . |
|
. |* . |
|
5
|
0.036
|
0.072
|
2.5420
|
0.281
|
. *| . |
|
. *| . |
|
6
|
-0.124
|
-0.134
|
2.9708
|
0.396
|
. *| . |
|
. *| . |
|
7
|
-0.111
|
-0.059
|
3.3704
|
0.498
|
.***| . |
|
.***| . |
|
8
|
-0.360
|
-0.338
|
8.4142
|
0.135
|
. **| . |
|
. *| . |
|
9
|
-0.306
|
-0.113
|
12.976
|
0.043
|
. **| . |
|
. | . |
|
10
|
-0.210
|
-0.044
|
15.830
|
0.027
|
. *| . |
|
. | . |
|
11
|
-0.113
|
0.062
|
17.072
|
0.029
|
Source : Résultat de e-views
Les corrélogrammes des fonctions d'autocrrelations
simple et partiel sont contenus dansleurs intervalles de confiances respectifs
repsentés par les pointillés horizontaux jusqu'au
8ème retard. De plus pour h= 8 , le Q-Stat est
égaleà 8,4142 et la probabilité associée à
la statistique Q est 0,135 qui est supérieur au seuil de 0,05.Ainsi on
en déduit une présence de bruit blanc sur les huit (8)
premières périodes
D'après les differences tests faits à partir du
logiciel e-views après estimation ,le modèle agro-alimentaire se
présente comme suit:
PPSAi = - 47,854 + 1,513*
CPIBi - 0,598*TEALi +
1,831 * PAAGi -
0,512* TIALi + 0,068 * VAPTi
- 1,619 * TPRUi
+ ui
|
3.2.2.7 INTERPRETATION DES RESULTATS
Les variables telles que TEAL, TIAL, et TPRU ont une influence
positive sur la proportion des personnes sous alimentées (PPSA). En
effet lorsque le taux d'exportation alimentaire (TEAL) augmentent de 1% la
proprotion des personnes sous alimentées (PPSA) diminue de 0,59%. De
même la proportion des sous alimentés décroit de 1% quand
le taux d'importation alimentaire(TIAL) augmente de 0,51%. Et enfin une hausse
de 1% du taux de la population rurale (TPRU) entraine une diminution de 1,61%
de la proportion des personnes sous alimentées (PPSA). Par contre une
hausse de 1% de le contribution de l'agriculture au PIB( CPIB) augmente la
proportion des sous alimentés(PPSA) de 1,51%. Une croissance de 1% de la
valeur ajouté agricole par travailleur(VAPT) et également de la
population active agricole (PAAG) entraînent respectivement une
augmentation de 0,06% et de 1,83% de la proportion des personnes sous
alimentées (PPSA).
SYNTHESE DES RESULTATS
Les tests économétriques ont permis de retenir 6
variables explicatives au niveau du modèle agro-alimentaire dont
les coefficients sont significatifs : la contribution de l'agriculture au PIB
(CPIB), le taux d'exportation alimentaire (TEAL), la population active agricole
(PAAG), le taux d'importation alimentaire (TIAL), la valeur ajoutée
agricole (VAPT) et le taux de population rurale (TPRU). Pour le modèle
macroéconomique, seules 3 variables sont pertinentes: le taux
d'alphabétisation des adultes (TAAD), le taux de croissance du produit
intérieur brut (TPIB) et le taux de population urbaine (TPUR).Ces
variables ont aussi tous des coefficients significatifs. Ceux du taux de
croissance du PIB (TPIB) et de la contribution de l'agriculture au PIB (CPIB)
sont les plus significatifs. Donc les variables TPIB et CPIB sont les plus
pertinentes. Or notre hypothèse n°3 affirme que la contribution de
l'agriculture au produit intérieur brut et le taux de croissance du PIB
sont les déterminants les plus significatifs de la
sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre. Ainsi
l'hypothèse n° 3 est donc bien validée.
On constate que dans ces deux sous-régions, lorsque le
taux d'alphabétisation des adultes augmente, la proportion des sous
alimentés diminue. En effet plus les populations sont bien instruites,
mieux elles sont capables d'opérer des choix en matière
d'alimentation en quantité et en qualité leurs permettant de
mener une vie saine et active. Donc cette variable contribue à la
réduction directe de la Proportion des personnes sous
alimentées. Aussi un accroissement du taux de croissance du PIB a les
mêmes effets sur la proportion des personnes sous alimentées. Ce
résultat est en parfaite harmonie avec la théorie
économique : Le PIB constitue la richesse des pays. Alors une
croissance de ce dernier amènerait les autorités à mieux
investir dans les domaines tels que l'agriculture, l'élevage et la
pêche voir les activités forestières afin de pouvoir
assurer à leurs populations une sécurité alimentaire.
Aussi cette croissance peut contribuer à l'amélioration des
revenus des populations Et l'augmentation du revenu au niveau national
permettrait aux pays de l'Afrique de l'Ouest et du centre d'importer les
produits alimentaires pour assurer à tout moment une
disponibilité alimentaire.
Le taux de croissance de la population urbaine quant à
lui influe positivement la proportion des sous-alimentés (PPSA). En
effet plus la population urbaine croît, plus la proportion des
sous-alimentés augmente. Une croissance du taux de la population urbaine
(TPUR) entraîne une réduction de la population rurale. Or c'est la
population rurale et plus particulièrement la population active agricole
qui travaille pour nourrir celle urbaine. Il est normal qu'une hausse du taux
de la population urbaine entraîne une croissance de la proportion des
sous-alimentés et par ricochet une augmentation du taux de population
rurale réduit la proportion des sous-alimentés comme nous le
révèle le modèle agro-alimentaire. On observe aussi que la
proportion des personnes sous alimentées diminue quand les taux
d'importation alimentaire et taux d'exportation alimentaire sont en hausse :
les populations importent les produits alimentaires pour faire face au
déficit dans leurs pays. L'impact direct est donc la réduction de
la proportion des personnes sous alimentées. Mais comment
comprendre qu'une augmentation des exportations puisse réduire la
proportion des sous-alimentés ?
En effet, il a été remarqué en Afrique de
l'ouest que les pays exportent beaucoup : Ils ne font que produire des
biens d'exportation et non des biens à valeur nutritive. Mais ces
exportations font entrer des devises dans les pays, ce qui leurs peut permettre
d'accroître le niveau du revenu national et par conséquent
réduire proportion des sous-alimentés en Afrique de l'Ouest et du
Centre. Contrairement à la théorie économique et
à toute attente, une hausse de la population active agricole, de la
contribution de l'agriculture au PIB et de la valeur ajoutée par
travailleur réduisent de la proportion de sous-alimentés dans les
deux sous régions. Au fait, toute la population dite active agricole ne
se consacre réellement pas à l'agriculture. Puisque la population
active agricole est l'ensemble de la population ayant un emploi agricole ou
non, on peut donc dire qu'une augmentation de la population active agricole
n'est qu'une augmentation de travailleurs agricoles potentiels D'où les
chiffres observés en Afrique de l'ouest et du centre ne
témoignent pas de la réalité de la population
réellement agricole.
Par suite une augmentation de la population active agricole
(PAAG) ne peut que faire augmenter la proportion des sous-alimentés dans
ces deux sous-régions. Etant donné que les réels
travailleurs agricoles sont en minorité et sachant les conditions
de travail des populations agricoles, une augmentation de la valeur
ajoutée agricole par travailleur (VAPT) n'a pas une grande influence sur
la proportion des personnes sous-alimentées (PPSA). Lorsque la valeur
ajoutée par travailleur augmente de 1% par exemple, la proportion des
personnes sous-alimentées n'augmente que de 0,06%. La hausse de la
contribution de l'agriculture au PIB fait aussi augmenter la proportion
des personnes sous-alimentées (PPSA). En effet si la Contribution de
l'agriculture au produit intérieur brut (CPIB) augmente, cela est
dû à une croissance de la productivité de la population
active agricole réelle. Cette population active réelle est si
petite que même une hausse de sa productivité n'est pas assez
forte pour avoir une influence significative et positive sur la PPSA. De
plus la majorité des réels producteurs ne produisent que
des produits de rente. C'est-à-dire des produits qui vont leur apporter
un certain revenu. La plupart de ces produits ne sont pas forcément
alimentaires. Donc même une hausse de la contribution de l'agriculture
au PIB ne résout pas le problème. C'est pourquoi, on constate une
augmentation de la proportion des personnes sous-alimentées
malgré un accroissement de la Contribution de l'agriculture au produit
intérieur brut (CPIB).
En Afrique de l'ouest et du centre, environ 68% des pays
populations ont une proportion des personnes sous alimentées (PPSA) qui
est au dessus de la moyenne de 16% calculée plus haut. Cela nous permet
de valider notre hypothèse n°2 selon laquelle plus de la
moitié de la population a un taux de PPSA supérieur à
16%.
On déduit de ces différents résultats
que la situation de la sécurité alimentaire reste très
préoccupante en Afrique de l'ouest et du centre. Ainsi cette
étude nous permet de faire quelques recommandations en la matière
afin de réduire la vulnérabilité des populations des deux
sous-régions concernées à travers de nouveau type de
politiques agricoles
RECOMMANDATIONS
Considérant que le phénomène
d'insécurité alimentaire prend de plus en plus de l'ampleur en
Afrique de l'ouest et du centre. Il urge que les chefs d'états et les
autorités des pays de ces deux sous régions prennent des
décisions pour assurer à leurs populations la
sécurité alimentaire qu'il faut. Après avoir
étudié la sécurité alimentaire en Afrique de
l'ouest et du centre sur la période de 1990 à 2008, notre
étude nous permet de recommander à ces différents
responsables de :
ü Prendre des dispositions pour respecter les
mesures prises ensembles au niveau régional ou
sous-régional.
Beaucoup de travaux sont effectués au niveau
régional et sous régional par la CEDEAO, le NEPAD et l'UEMOA en
matière de sécurité alimentaire. Mais les décisions
prises ensemble par les chefs d'états et responsables à divers
niveaux des pays ne sont pas mises en oeuvre par les chefs d'état dans
leur pays. Comme exemple, les chefs d'états s'étaient entendus
lors du sommet de l'OUA d'affecter 10% de leurs allocations budgétaires
au secteur agricole. Cette décision jusqu'à ce jour n'est pas
exécutée par ces chefs d'état.
ü Renforcer la contribution de l'Agriculture au
PIB au moyen de l'investissement dans le secteur agricole
Notre étude a révélé que la
contribution de l'Agriculture au PIB est une des variables les plus pertinentes
en matière de sécurité alimentaire. Un investissement dans
ce secteur amènerait, toute la population active agricole
recensée à vraiment se donner à l'agriculture et à
produire aussi bien des aliments nutritifs pour le pays que des aliments
destinés à l'exportation.
ü Mettre en place des dispositifs d'information
dans chaque pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre afin d'assurer un suivi
régulier et une surveillance de l'état de consommation des
populations
ü Diversifier la production alimentaire dans les
pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
ü Assurer une croissance régulière
du Produit intérieur brut (TPIB)
Le taux de croissance du PIB est une variable clé de
la sécurité alimentaire. Donc la croissance du PIB
améliorerait le niveau de vie de la population.
ü Améliorer le niveau de revenu des
populations pour leur permettre d'accéder aux produits alimentaires
à tout moment
ü Maintenir le niveau général des
prix à un niveau raisonnable (3% par exemple pour l'UEMOA)
conformément aux taux d'inflation exigé par les
Communautés économiques régionales (CER)
ü Assurer la disponibilité permanente des
produits alimentaires soit par une production intérieure suffisante soit
par une importation des produits alimentaires
ü Renforcer les disponibilités
alimentaires à travers les cultures de contre saison ou réaliser
des stock tampon pour améliorer l'approvisionnement des zones à
risques et contenir la flambée des prix.
ü Assurer l'accès des producteurs aux
marchés nationaux et régionaux. La construction des
voies, l'intégration des marchés sont des facteurs qui pourraient
inciter les producteurs à la production car ils pourront accéder
facilement aux différents marchés pour écouler leurs
produits
CONCLUSION GENERALE
Notre étude sur la sécurité alimentaire
en Afrique de l'ouest et du centre sur la période de 1990 à 2008
nous a permis de rendre compte de l'ampleur de l'insécurité
alimentaire aussi bien en Afrique de l'ouest qu'en Afrique du centre.
Conscients de cette situation, de nombreux travaux ont été
effectués, mais la proportion des sous alimentées n'a que
faiblement diminué en Afrique de l'ouest pendant qu'elle s'est
aggravée en Afrique du centre. L'étude a aussi montré que
les différents travaux existant sur la sécurité
alimentaire dans ces deux sous régions n'abordent pas ou ne font pas
ressortir les déterminants les plus pertinents en la matière. Ces
différentes études pour la plupart abordent les aspects
nutritionnels du problème. Le manque de travaux pertinents sur la
sécurité alimentaire en Afrique du centre a contribué au
niveau élevé de l'insécurité alimentaire dans
cette sous région. Pour mieux appréhender la
sécurité alimentaire dans les deux sous-régions, les
modèles agro-alimentaires et macroéconomiques nous ont permis
d'identifier une série de variables qui expliquent significativement
chacune la proportion de personnes sous-alimentées. Les variables comme
le taux de croissance du PIB et la contribution de l'agriculture sont les plus
pertinentes en matière de sécurité alimentaire sur la base
de l'échantillon que nous avons considéré. Pour lutter
contre le phénomène d'insécurité alimentaire dans
ces deux sous-régions, il urge de mener des politiques basées sur
ces variables et les conditions climatiques des pays concernés.
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ANNEXES N°1 : Différents tableaux
d'analyse
Tableau N°1 :
Indicateurs génériques en Afrique de l'ouest et du
centre
Pays
|
Superficie en km2
|
Population (2007)
(103)
|
Taux de croissance de la population
1990-2007(%)
|
Insuffisance pondérale (en %)
|
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (%)
|
Taux d'urbanisation
(en %)
|
BENIN
|
112.620
|
9.033
|
3,3
|
18
|
123
|
41
|
Burkina Faso
|
274.200
|
14.784
|
3
|
32
|
1
|
19
|
Cap vert
|
4.033
|
530
|
2,4
|
-
|
32
|
59
|
Cote d'ivoire
|
322.462
|
19.262
|
2,4
|
13
|
115
|
49
|
Gambie
|
11.300
|
1.709
|
3,4
|
16
|
109
|
56
|
Ghana
|
239.460
|
23.478
|
2,4
|
13
|
115
|
49
|
Guinée
|
245.857
|
9.370
|
2,6
|
22
|
150
|
34
|
Guinée Bissau
|
36.120
|
1.695
|
3
|
15
|
198
|
30
|
Liberia
|
111.370
|
3.750
|
3,3
|
23
|
133
|
60
|
Mali
|
1.240.000
|
12.337
|
2,8
|
27
|
196
|
32
|
Niger
|
1.267.000
|
14.226
|
3,5
|
39
|
176
|
17
|
Nigeria
|
923.768
|
148.093
|
2,6
|
24
|
189
|
50
|
Sénégal
|
196.190
|
12.379
|
2,6
|
24
|
189
|
50
|
Sierra Leone
|
71.740
|
5.866
|
1,1
|
25
|
262
|
42
|
Togo
|
56.785
|
6.585
|
3
|
22
|
100
|
42
|
Cameroun
|
475.440
|
18.549
|
2,4
|
16
|
148
|
56
|
Guinée Equatoriale
|
28.051
|
507
|
2,4
|
-
|
206
|
39
|
Gabon
|
267.667
|
1.331
|
2,2
|
8
|
91
|
85
|
Tchad
|
1.284.000
|
10.781
|
3,3
|
-
|
209
|
26
|
République du Congo
|
342.000
|
3.768
|
2,6
|
11
|
125
|
61
|
Sao tome et principe
|
1.001
|
158
|
1,8
|
7
|
99
|
60
|
République Centrafricaine
|
622.984
|
4.343
|
2,2
|
24
|
172
|
38
|
Mauritanie
|
1.030.700
|
3.124
|
2,8
|
-
|
119
|
41
|
Sources : World Factbook de la CIA et
Rapport de l'UNICEF 2009 (Situation des enfants dans le monde)
Tableau N°2 : indicateurs
économiques en Afrique de l'ouest et du centre
Pays
|
IDH 2007(en %)
|
IPH (en %)
2007
|
% de la population en dessous du seuil de pauvreté
|
PIB/hbts (en PPA en USD 2007)
|
Taux annuel moyen d'inflation
|
BENIN
|
0,492
|
43,2
|
47
|
1312
|
6
|
Burkina Faso
|
0,389
|
51,8
|
57
|
1124
|
3
|
Cap vert
|
0,708
|
14,5
|
21
|
3041
|
4
|
Cote d'ivoire
|
0,484
|
37,4
|
23
|
1690
|
6
|
Gambie
|
0,456
|
40,9
|
34
|
1225
|
8
|
Ghana
|
0,526
|
25,8
|
30
|
1334
|
24
|
Guinée
|
0,435
|
50,5
|
70
|
1440
|
8
|
Guinée Bissau
|
0,396
|
34,9
|
49
|
477
|
16
|
Liberia
|
0,442
|
35,2
|
84
|
362
|
42
|
Mali
|
0,371
|
54,5
|
51
|
1083
|
5
|
Niger
|
0,340
|
55,8
|
66
|
627
|
4
|
Nigeria
|
0,511
|
36,2
|
64
|
1969
|
23
|
Sénégal
|
0,464
|
41,6
|
34
|
1666
|
4
|
Sierra Leone
|
0,365
|
47,7
|
53
|
679
|
19
|
Togo
|
0,499
|
36,6
|
39
|
788
|
4
|
Cameroun
|
0,523
|
30,8
|
33
|
2128
|
4
|
Guinée Equatoriale
|
0,719
|
31,9
|
-
|
30627
|
13
|
Gabon
|
0,755
|
17,5
|
5
|
15167
|
6
|
Tchad
|
0,392
|
53,1
|
62
|
1447
|
7
|
République du Congo
|
0,601
|
24,3
|
54
|
3511
|
8
|
Sao Tome et Principe
|
0,651
|
12,6
|
-
|
1638
|
-
|
République Centrafricaine
|
0,369
|
42,4
|
62
|
713
|
3
|
Mauritanie
|
0,52
|
36,2
|
21
|
1927
|
8
|
Source : Rapport mondial sur le
développement humain 2009
TABLEAU N°3 : Evolution de
la proportion des personnes sous alimentées en Afrique de
l'Ouest (%)
Pays
|
1990-1992
|
1995-1997
|
2003-2005
|
Bénin
|
28
|
26
|
19
|
Burkina Faso
|
14
|
12
|
10
|
Côte d'ivoire
|
15
|
16
|
14
|
Gambie
|
20
|
31
|
30
|
Ghana
|
34
|
16
|
9
|
Guinée
|
19
|
18
|
17
|
Libéria
|
30
|
39
|
40
|
Mali
|
14
|
15
|
11
|
Mauritanie
|
10
|
8
|
8
|
Niger
|
38
|
40
|
29
|
Nigeria
|
15
|
10
|
9
|
Sénégal
|
28
|
32
|
26
|
Sierra Léone
|
45
|
43
|
47
|
Togo
|
45
|
39
|
37
|
Afrique de l'ouest
|
20
|
16
|
14
|
Source : L'état de
l'insécurité alimentaire dans le monde 2008
Tableau n° 4 : Taux de croissance de
la production alimentaire en Afrique de l'ouest
Pays
|
Taux de croissance de la production alimentaire (1990 -2004)
en %
|
Bénin
|
2,6
|
Burkina Faso
|
1,3
|
Cote d'ivoire
|
0,4
|
Ghana
|
3,1
|
Guinée
|
0,8
|
Mali
|
0,6
|
Mauritanie
|
-6,6
|
Niger
|
0,5
|
Nigeria
|
0,7
|
Sénégal
|
-1,5
|
Sierra Leone
|
-2,5
|
Togo
|
-0,4
|
Source : Rapport sur le développement
humain dans le monde 2008
Tableau n° 5 : TPUR- TPRU en
Afrique de l'Ouest
PAYS
|
TPRU (%)
|
TPUR (%)
|
Bénin
|
62,9
|
37,1
|
Burkina Faso
|
84,6
|
15,4
|
Cap Vert
|
50,3
|
49,7
|
Cote D'Ivoire
|
58,3
|
41,7
|
Gambie
|
55,1
|
44,9
|
Ghana
|
59,1
|
40,9
|
Guinée
|
70,2
|
33
|
Guinée Bissau
|
70,2
|
29,8
|
Libéria
|
49,1
|
50,9
|
Mali
|
74
|
26
|
Mauritanie
|
60,2
|
36,8
|
Niger
|
84,1
|
15,9
|
Nigéria
|
59,6
|
40,4
|
Sénégal
|
60
|
74,9
|
Togo
|
59,9
|
40,1
|
Source : Bases de données (annexes n°2)
Tableau N°6 :
quelques variables macroéconomiques et agro alimentaires en Afrique de
l'Ouest
PAYS
|
TPIB (%)
|
TDEM (%)
|
TIAL (%)
|
PPSA (%)
|
Bénin
|
1,4
|
2,9
|
33,2
|
19
|
Burkina Faso
|
1,3
|
2,8
|
12,5
|
9
|
Cap Vert
|
3,4
|
2,1
|
24,3
|
14
|
Cote D'ivoire
|
-0,5
|
1,8
|
11,5
|
14
|
Gambie
|
0,1
|
2,5
|
55,4
|
29
|
Guinée
|
1,2
|
2,4
|
20,8
|
8
|
Ghana
|
2
|
1,9
|
16,1
|
-
|
Guinée Bissau
|
-2,6
|
3
|
36,8
|
31
|
Mali
|
2,2
|
3
|
16
|
10
|
Mauritanie
|
0,3
|
2,4
|
17,8
|
8
|
Niger
|
-0,5
|
3,5
|
24,6
|
28
|
Nigéria
|
0,8
|
2,2
|
11,9
|
8
|
Sénégal
|
1,2
|
2,3
|
24,8
|
25
|
Sierra Leone
|
-1,4
|
2,2
|
27,5
|
46
|
Togo
|
-1,1
|
2,5
|
16,9
|
37
|
Source : Bases de données (annexes n°2)
Tableau n° 7 : TPIB-TDEM en Afrique
de l'ouest
PAYS
|
TPIB (%)
|
TDEM (%)
|
Bénin
|
1,4
|
2,9
|
Burkina Faso
|
1,3
|
2,8
|
Cap Vert
|
3,4
|
2,1
|
Cote d'ivoire
|
-0,5
|
1,8
|
Gambie
|
0,1
|
2,5
|
Guinée
|
1,2
|
2,4
|
Ghana
|
2
|
1,9
|
Guinée Bissau
|
-2,6
|
3
|
Mali
|
2,2
|
3
|
Mauritanie
|
0,3
|
2,4
|
Niger
|
-0,5
|
3,5
|
Nigeria
|
0,8
|
2,2
|
Sénégal
|
1,2
|
2,3
|
Sierra Leone
|
-1,4
|
2,2
|
Togo
|
-1,1
|
2,5
|
TABLEAU n°8 : Evolution du
PPSA (%)en Afrique centrale
PAYS
|
1990-1992
|
1995-1997
|
2003-2005
|
Cameroun
|
34
|
35
|
23
|
Congo
|
40
|
43
|
22
|
Gabon
|
5
|
-
|
-
|
Rép Centrafricaine
|
47
|
50
|
43
|
Tchad
|
59
|
51
|
39
|
Afrique Centrale
|
34
|
51
|
57
|
Sources: l'état de l'insécurité dans le
monde 2008
TABLEAU n°9 : Taux de
croissance de la production alimentaire par habitant(TCP/hbt) dans quelques
pays de l'Afrique du centre
PAYS
|
TCPA / hbt (%)
|
Caméroun
|
0,7
|
République Centrafricaine
|
1,6
|
République du Congo
|
-0,7
|
Tchad
|
0,8
|
Tableau n°10 : TPUR-TPRU en
Afrique du centre
PAYS
|
TPUR (%)
|
TPRU (%)
|
Caméroun
|
54,6
|
45,4
|
Gabon
|
83,6
|
16,4
|
République Centrafricaine
|
38,1
|
61,9
|
République du Congo
|
60,2
|
39,8
|
Sao Tome et Principe
|
58
|
42
|
Tchad
|
25,3
|
74,7
|
Sources : Base de données (Annexes 2)
TABLEAU n°11 :
Indicateurs macroéconomiques en Afrique du centre
PAYS
|
TPIB en %
|
TDEM
en %
|
TIAL
en %
|
PPSA en %
|
Caméroun
|
0,6
|
1,9
|
14,8
|
23
|
Gabon
|
-0,4
|
1,5
|
15,3
|
-
|
Guinée Equatoriale
|
16,6
|
2,4
|
|
-
|
République Centrafricaine
|
-0,6
|
1,8
|
14,7
|
43
|
République du Congo
|
-1
|
2,1
|
15,2
|
22
|
Sao Tome et Principe
|
0,5
|
1,6
|
30,2
|
-
|
Tchad
|
1,7
|
2,8
|
6
|
39
|
Afrique du Centre
|
1,86
|
2,14
|
-
|
57
|
Source : Base de données
en annexe n°2
Tableau N° 12 : Evolution de
la PPSA ( en %) dans les deux sous régions
Sous régions
|
1990-1992
|
1995-1997
|
2003-2005
|
Afrique de l'Ouest
|
20
|
16
|
14
|
Afrique du Centre
|
34
|
51
|
57
|
Source :FAO :L'Etat de l'insécurité
alimentaire dans le monde 2008
ANNEXE N°2 : Base de données
VARIABLES AGRO - ALIMENTAIRES
PAYS
|
PPSA en %
|
VAPT
|
PAAG
|
CPIB en %
|
CDEA en %
|
TIAL ezn %
|
TEAL en %
|
TPRU en %
|
Bénin:1
|
26
|
385,2
|
57,8
|
36,4
|
1,2
|
18,8
|
6,6
|
62,9
|
Bénin:2
|
19
|
528
|
49,1
|
32,1
|
1
|
33,2
|
3,1
|
40,1
|
Burkina Faso:1
|
12
|
134,5
|
92,3
|
36,9
|
1,1
|
22,3
|
10,6
|
84,6
|
Burkina Faso:2
|
9
|
171,7
|
92,1
|
33,4
|
1
|
12,5
|
14,5
|
81,7
|
Cap Vert:1
|
14
|
1519,5
|
25,9
|
13,1
|
61,6
|
26,7
|
0,5
|
50,3
|
Cap Ver:2
|
14
|
1500
|
19,8
|
9,2
|
23
|
24,3
|
3,4
|
42,6
|
Cote d'Ivoire :1
|
16
|
657,2
|
53,5
|
24,2
|
1
|
12
|
42,4
|
58,3
|
Cote d'Ivoire 2
|
14
|
809,1
|
43,7
|
23
|
1
|
11,5
|
34
|
55
|
Gambie: 1
|
31
|
194,7
|
80,1
|
29,7
|
2,7
|
26,2
|
57,9
|
55,1
|
Gambie: 2
|
29
|
244
|
77,2
|
32
|
4
|
55,4
|
48,5
|
46,1
|
Ghana :1
|
16
|
295,1
|
57,9
|
37,8
|
1,4
|
8,3
|
36,5
|
59,1
|
Ghana :2
|
8
|
328,3
|
55,7
|
37
|
1
|
16,1
|
46,9
|
52,2
|
Guinée1
|
18
|
149,3
|
85,3
|
19,3
|
0,6
|
20,8
|
3,1
|
70,2
|
Guinée2
|
17
|
191,5
|
81,9
|
16,5
|
2
|
16,1
|
4,5
|
67
|
Guinée Bissau 1
|
26
|
251,2
|
83,9
|
55,8
|
2
|
37,1
|
77
|
70,2
|
Guinée Bissau 2
|
31
|
241,9
|
81,5
|
54,9
|
3
|
36,8
|
62,6
|
70,4
|
Libéria 1
|
39
|
-
|
69,6
|
84,3
|
31,4
|
20,1
|
0,4
|
49,1
|
Libéria 2
|
38
|
-
|
64,9
|
63,2
|
11
|
45,3
|
3,9
|
41,9
|
Mali 1
|
15
|
213,4
|
83,1
|
48,6
|
0,6
|
10,6
|
17,3
|
74
|
Mali 2
|
10
|
237,6
|
78,1
|
36,6
|
1
|
16
|
8
|
69,5
|
Mauritanie 1
|
8
|
599,5
|
53,8
|
35,7
|
4
|
43,6
|
9,1
|
60,2
|
Mauritanie 2
|
8
|
347
|
51,4
|
20,8
|
6
|
17,8
|
1,9
|
59,6
|
Niger 1
|
40
|
147,4
|
88,6
|
39,3
|
0,9
|
21,4
|
18,7
|
84,1
|
Niger 2
|
28
|
-
|
86,6
|
-
|
3
|
24,6
|
19,1
|
83,2
|
Nigéria 1
|
10
|
0,1
|
37,1
|
-
|
0
|
12,1
|
1,7
|
59,6
|
Nigéria 2
|
8
|
0
|
28,9
|
33
|
0
|
11,9
|
1,2
|
51,8
|
Sénégal 1
|
32
|
224,7
|
74,9
|
20,2
|
0,5
|
29,1
|
6
|
60
|
Sénégal 2
|
25
|
217,8
|
72
|
15,8
|
1
|
24,8
|
9,9
|
58,4
|
Sierra Leone 1
|
43
|
-
|
64,2
|
49,7
|
7,2
|
53,7
|
13
|
65,8
|
Sierra Leone 2
|
46
|
-
|
59,4
|
46,3
|
3
|
27,5
|
7,5
|
59,3
|
Togo 1
|
39
|
356,2
|
62,1
|
40,3
|
0,6
|
12,4
|
7,8
|
66,4
|
Togo 2
|
37
|
349,7
|
56,6
|
42,4
|
,0,,
|
16,9
|
11,9
|
59,9
|
Caméroun 1
|
35
|
455,6
|
63,7
|
24
|
0,1
|
9,5
|
15,4
|
53,7
|
Caméroun 2
|
23
|
627,6
|
53,5
|
20
|
0
|
14,8
|
11,7
|
45,4
|
Gabon 1
|
-
|
1309
|
3,2
|
7,4
|
0
|
13,6
|
0,1
|
23,6
|
Gabon 2
|
-
|
1620,2
|
31,6
|
5,2
|
0
|
15,3
|
0,1
|
16,4
|
Guinée Equatoriale 1
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
Guinée Equatoriale 2
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
République Centrafricaine1
|
50
|
313,7
|
75,9
|
|
0,1
|
11,5
|
6,8
|
62,7
|
République Centrafricaine 2
|
41
|
386,8
|
68,2
|
|
1
|
14,7
|
12
|
61,9
|
République du Congo 1
|
43
|
-
|
-
|
9,5
|
3,2
|
18,4
|
0,7
|
43,2
|
République du Congo 2
|
21
|
-
|
-
|
4,8
|
1
|
15,2
|
0,6
|
39,8
|
Sao Tome et Principe 1
|
15
|
-
|
66,9
|
-
|
17,6
|
19,2
|
65,9
|
50,4
|
Sao Tome et Principe 2
|
5
|
-
|
61,3
|
19,7
|
6
|
30,2
|
89,5
|
42
|
Tchad 1
|
51
|
195,2
|
78,7
|
38,3
|
1,6
|
13,8
|
25,6
|
77,8
|
Tchad 2
|
38
|
213,5
|
70,3
|
21,8
|
3
|
6
|
1,8
|
74,7
|
VARIABLES MACROECONOMIQUES
PAYS
|
PPSA en %
|
TPIB en %
|
TINF en %
|
TAAD en %
|
TPUR en %
|
TDEM en %
|
IPAU en %
|
Bénin1
|
26
|
0,4
|
87,2
|
27,9
|
37,1
|
3,2
|
29
|
Bénin2
|
19
|
1,4
|
114,9
|
27,9
|
40,1
|
2,9
|
29
|
Burkina Faso 1
|
12
|
0,6
|
93,9
|
-
|
15,4
|
2,8
|
46,4
|
Burkina Faso2
|
9
|
1,3
|
116
|
21,6
|
18,3
|
2,8
|
46,4
|
Cap Vert 1
|
14
|
2,9
|
86,7
|
78,8
|
49,7
|
2
|
-
|
Cap Vert 2
|
14
|
3,4
|
104,9
|
78,8
|
57,4
|
2,1
|
-
|
Cote d'Ivoire 1
|
16
|
-2,1
|
88,9
|
-
|
41,7
|
3,5
|
-
|
Cote d'Ivoire 2
|
14
|
-0,5
|
117,1
|
38,6
|
45
|
1,8
|
-
|
Gambie 1
|
31
|
-0,1
|
91,9
|
-
|
44,9
|
3,5
|
57,6
|
Gambie 2
|
29
|
0,1
|
156,5
|
-
|
53,9
|
2,5
|
57,6
|
Ghana 1
|
16
|
0,7
|
46,7
|
58,3
|
40,9
|
2,6
|
28,5
|
Ghana 2
|
18
|
1
|
83,3
|
18,1
|
29,8
|
2,7
|
40
|
Guinée 1
|
17
|
1,2
|
230,6
|
18,1
|
33
|
2,4
|
40
|
Guinée2
|
8
|
2
|
250,7
|
58,3
|
47,8
|
1,9
|
28,5
|
Guinée Bissau 1
|
26
|
-0,6
|
104,3
|
-
|
29,8
|
3
|
65
|
Guinée Bissau 2
|
31
|
-2,6
|
104,3
|
-
|
29,6
|
3
|
65
|
Libéria 1
|
39
|
-
|
-
|
50,9
|
50,9
|
-
|
-
|
Libéria 2
|
38
|
-
|
-
|
50,9
|
58,1
|
-
|
-
|
Mali 1
|
15
|
0,2
|
98,6
|
18,2
|
26
|
2,5
|
63,8
|
Mali 2
|
10
|
2,2
|
112,3
|
18,2
|
30,5
|
3
|
63,8
|
Mauritanie 1
|
8
|
-0,1
|
82,4
|
48,3
|
36,8
|
2,7
|
46,3
|
Mauritanie 2
|
8
|
0,3
|
139,3
|
48,3
|
40,4
|
2,4
|
46,3
|
Niger 1
|
40
|
-1,7
|
91,9
|
15,1
|
15,9
|
3,3
|
63
|
Niger 2
|
28
|
-0,5
|
113,5
|
15,1
|
16,8
|
3,5
|
63
|
Nigéria 1
|
10
|
-0,1
|
73,5
|
64,1
|
40,4
|
2,8
|
34,1
|
Nigéria 2
|
8
|
0,8
|
207,4
|
64,1
|
48,8
|
2,2
|
34,1
|
Sénégal 1
|
32
|
1,2
|
95,8
|
33
|
74,9
|
2,8
|
40
|
Sénégal 2
|
25
|
1,2
|
107,7
|
33
|
72,01
|
2,3
|
41,6
|
Sierra Leone 1
|
43
|
-2,1
|
53,1
|
26,8
|
34,2
|
2,1
|
70,2
|
Sierra Leone 2
|
46
|
-1,4
|
146
|
26,8
|
40,7
|
2,2
|
70,2
|
Togo 1
|
39
|
-1,1
|
92,3
|
38,5
|
33,9
|
3,1
|
32,3
|
Togo 2
|
37
|
-1,1
|
113,7
|
38,5
|
40,1
|
2,5
|
32,3
|
Caméroun 1
|
35
|
-0,4
|
87,5
|
59,8
|
46,3
|
2,7
|
40,2
|
Caméroun 2
|
23
|
0,6
|
110,3
|
59,8
|
54,6
|
1,9
|
40,2
|
Gabon 1
|
-
|
-1,4
|
91,4
|
82,2
|
76,4
|
2,6
|
-
|
Gabon 2
|
-
|
-0,4
|
105,5
|
82,2
|
83,6
|
1,5
|
-
|
République Centrafricaine 1
|
50
|
-1,5
|
101,5
|
33,5
|
37,3
|
2,4
|
-
|
République Centrafricaine 2
|
41
|
-0,6
|
110,9
|
33,5
|
38,1
|
1,8
|
-
|
République du Congo 1
|
43
|
-0,1
|
81,1
|
73,8
|
56,8
|
2,8
|
-
|
République du Congo 2
|
21
|
-1
|
95,6
|
87,8
|
60,2
|
2,1
|
-
|
Sao Tome et Principe 1
|
15
|
0,3
|
-
|
73,2
|
49,6
|
2,1
|
-
|
Sao Tome et Principe 2
|
5
|
0,5
|
-
|
84,9
|
58
|
1,6
|
-
|
Tchad 1
|
51
|
0,5
|
95,6
|
2,2
|
22,2
|
3
|
64
|
Tchad 2
|
38
|
1,7
|
117,8
|
25,7
|
25,3
|
2,8
|
64
|
ANNEXE N°3 : Estimation du modèle
macro-économique
a) Estimation des paramètres
Dependent Variable: PPSA
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/19/10 Time: 09:49
|
Sample(adjusted): 1 34
|
Included observations: 19
|
Excluded observations: 15 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
13.93417
|
21.86338
|
0.637329
|
0.5369
|
COGI
|
0.139082
|
0.235558
|
0.590434
|
0.5668
|
IPAU
|
-0.097316
|
0.205873
|
-0.472699
|
0.6457
|
TAAD
|
-0.334194
|
0.142293
|
-2.348638
|
0.0386
|
TDEM
|
1.867753
|
4.457186
|
0.419043
|
0.6833
|
TINF
|
0.008545
|
0.030542
|
0.279771
|
0.7848
|
TPIB
|
-8.947802
|
1.862908
|
-4.803138
|
0.0006
|
TPUR
|
0.425736
|
0.120626
|
3.529396
|
0.0047
|
R-squared
|
0.863645
|
Mean dependent var
|
22.52632
|
Adjusted R-squared
|
0.776874
|
S.D. dependent var
|
12.13520
|
S.E. of regression
|
5.732210
|
Akaike info criterion
|
6.625641
|
Sum squared resid
|
361.4405
|
Schwarz criterion
|
7.023299
|
Log likelihood
|
-54.94359
|
F-statistic
|
9.953132
|
Durbin-Watson stat
|
1.208259
|
Prob(F-statistic)
|
0.000540
|
b) Test sur les résidus
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
0.657770
|
Probability
|
0.541224
|
Obs*R-squared
|
2.423068
|
Probability
|
0.297740
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/19/10 Time: 09:53
|
Presample and interior missing value lagged residuals set to
zero.
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-15.63503
|
29.68618
|
-0.526677
|
0.6112
|
COGI
|
0.052671
|
0.250984
|
0.209858
|
0.8385
|
IPAU
|
0.066609
|
0.223553
|
0.297954
|
0.7725
|
TAAD
|
-0.006936
|
0.174398
|
-0.039773
|
0.9691
|
TDEM
|
2.289689
|
5.308302
|
0.431341
|
0.6764
|
TINF
|
0.006319
|
0.032227
|
0.196075
|
0.8489
|
TPIB
|
0.344144
|
1.970867
|
0.174615
|
0.8652
|
TPUR
|
0.110162
|
0.307423
|
0.358339
|
0.7284
|
RESID(-1)
|
0.417327
|
0.401292
|
1.039958
|
0.3255
|
RESID(-2)
|
0.353313
|
1.370444
|
0.257809
|
0.8024
|
R-squared
|
0.127530
|
Mean dependent var
|
1.40E-15
|
Adjusted R-squared
|
-0.744940
|
S.D. dependent var
|
4.481075
|
S.E. of regression
|
5.919329
|
Akaike info criterion
|
6.699740
|
Sum squared resid
|
315.3461
|
Schwarz criterion
|
7.196813
|
Log likelihood
|
-53.64753
|
F-statistic
|
0.146171
|
Durbin-Watson stat
|
1.751274
|
Prob(F-statistic)
|
0.995738
|
c) spécification du modèle
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0.943680
|
Probability
|
0.354243
|
Log likelihood ratio
|
1.713364
|
Probability
|
0.190550
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: PPSA
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/19/10 Time: 09:52
|
Sample: 1 34
|
Included observations: 19
|
Excluded observations: 15
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
6.309497
|
23.28245
|
0.270998
|
0.7919
|
COGI
|
-0.120607
|
0.356702
|
-0.338118
|
0.7423
|
IPAU
|
-0.008733
|
0.225648
|
-0.038702
|
0.9699
|
TAAD
|
-0.038217
|
0.336425
|
-0.113598
|
0.9118
|
TDEM
|
3.052800
|
4.632159
|
0.659045
|
0.5248
|
TINF
|
0.000256
|
0.031787
|
0.008057
|
0.9937
|
TPIB
|
-2.972023
|
6.428797
|
-0.462298
|
0.6538
|
TPUR
|
0.164617
|
0.294750
|
0.558498
|
0.5888
|
FITTED^2
|
0.015499
|
0.015955
|
0.971432
|
0.3542
|
R-squared
|
0.875403
|
Mean dependent var
|
22.52632
|
Adjusted R-squared
|
0.775726
|
S.D. dependent var
|
12.13520
|
S.E. of regression
|
5.746941
|
Akaike info criterion
|
6.640727
|
Sum squared resid
|
330.2733
|
Schwarz criterion
|
7.088093
|
Log likelihood
|
-54.08691
|
F-statistic
|
8.782361
|
Durbin-Watson stat
|
1.039861
|
Prob(F-statistic)
|
0.001212
|
ANNEXE N°4: ESTIMATION DU MODELE AGRO -
ALIMENTAIRE
a) Estimation des paramètres par les moindre
carré ordinaire
Dependent Variable: PPSA
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/19/10 Time: 11:02
|
Sample(adjusted): 5 23
|
Included observations: 13
|
Excluded observations: 6 after adjusting endpoints
|
Convergence achieved after 12 iterations
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-47.85411
|
12.09133
|
-3.957721
|
0.0583
|
CDEA
|
-0.122805
|
0.060260
|
-2.037938
|
0.1784
|
CPIB
|
1.513714
|
0.119339
|
12.68413
|
0.0062
|
TEAL
|
-0.598030
|
0.051951
|
-11.51146
|
0.0075
|
PAAG
|
1.831750
|
0.172763
|
10.60265
|
0.0088
|
TIAL
|
-0.512408
|
0.084503
|
-6.063797
|
0.0261
|
VAPT
|
0.068628
|
0.009883
|
6.943840
|
0.0201
|
TPRU
|
-1.619880
|
0.181682
|
-8.916007
|
0.0123
|
AR(2)
|
0.704752
|
0.060399
|
11.66821
|
0.0073
|
AR(3)
|
-0.321761
|
0.048499
|
-6.634444
|
0.0220
|
AR(4)
|
-0.316222
|
0.032897
|
-9.612422
|
0.0107
|
R-squared
|
0.997651
|
Mean dependent var
|
21.07692
|
Adjusted R-squared
|
0.985908
|
S.D. dependent var
|
9.313624
|
S.E. of regression
|
1.105608
|
Akaike info criterion
|
2.859173
|
Sum squared resid
|
2.444738
|
Schwarz criterion
|
3.337207
|
Log likelihood
|
-7.584627
|
F-statistic
|
84.95621
|
Durbin-Watson stat
|
3.162263
|
Prob(F-statistic)
|
0.011688
|
Inverted AR Roots
|
.68 -.48i
|
.68+.48i
|
-.60
|
-.76
|
TABLE DES MATIERES
Pages
Introduction 1
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET
METHODOLOGIE 3
1-1 Situation socio-économique des pays de l'Afrique de
l'ouest et du centre 3
1-2 Le problème 6
1-3 REVUE DE LITTERATURE 9
1-3-1Clarification des concepts .9
1-3-2 Point des conférences et sommets sur la question
de la sécurité alimentaire 14
1-3-3 Revue des travaux antérieurs 20
I-4 OBJECTIFS ET HYPOTHESES 26
I-4 -1 Objectifs 26
I-4 -2 Hypothèses 27
I-5 METHODOLOGIE DE RECHERCHE 27
I-5-1 Les données et leur technique de collecte 27
I-5-2 Méthode d'analyse des données 29
I-5-3 Difficultés rencontrées 31
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA SITUATION DE LA
SECURITE ALIMENTAIRE EN
AFRIQUE DE
L'OUEST 32
2-1 Présentation de la sécurité alimentaire
en Afrique de l'ouest 32
2-2 Présentation de la sécurité alimentaire
en Afrique du centre 38
2-3 Analyse comparative de la sécurité alimentaire
en Afrique de l'ouest et du centre 44
CHAPITRE III : ANALYSE DES DETERMINANTS
AGRO-ALIMENTAIRES ET MACRO-ECONOMIQUES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE
L'OUEST ET DU CENTRE 47
3-1 Présentation des modèles 47
3-1-1 Le modèle Agro-alimentaire 47
3.1-1-1 La variable dépendante 48
3.1-1-2 Les variables indépendantes 49
3-1-2 Le modèle macro-économique et structurel
51
3-2 Estimation et interprétation des résultats
53
3-2-1 Estimation et interprétation du modèle
agro-alimentaire 53
3-2-1-1 Coefficient de corrélation du modèle
agro-alimentaire 54
3-2-1-2 Estimation des paramètres par les MCO 57
3-2-1-3 Significativité globale du modèle 57
3-2-1-4 significativité des paramètres 57
3-2-1-5 Test d'auto-corrélation des erreurs 58
3-2-1-6 Test de spécification de RAMSEY 59
3-2-1-7 Interprétation des résultats 59
3-2-1-8 Corrélogramme des résidus 60
3-2-2 Estimation et interprétation du modèle
macro-économique et structurel 61
3-2-2-1 Coefficient du corrélation du modèle macro
économique et structurel 62
3-2-2-2 Estimation des paramètres par les MCO 63
3-2-2-3 Significativité globale du modèle 63
3-2-2-4 Significativité des paramètres 64
3-2-2-5 Test de normalité des erreurs 64
3-2-2-6 Interprétation des résultats 65
Synthèse des résultats 67
Recommandations 71
Conclusion Générale 73
Bibliographie 74
Annexes
* 1 Problème alimentaire
des pays à faible revenu :Finances et développement de juin
1977 / volume 14 / N°2 page 15
* 2 Cité dans l'article :
la crise s'amplifie sur www.univers-natuire.com
* 3 Country in crisis
requiering external assistrant : crop prospects and food situation avril
2008
* 4 Document de la FAO :
spectre de la malnutrition sur le site www.fao.org
* 5 Cette définition est
cité comme étant de la FAO sur la page web: Sous alimentation
Statistiques mondiales_com.html
* 6 Kalilou sylla chargé
de politiques et commerce international de PRIECA/AO (AGROVISION mai 2007
N°3 Page 8)
* 7 Cité dans AgroVision
mai 2007 N°3 page N°9
* 8 Cf. AgroVision mai 2007
N°3 page n°9
* 9Nepad-cycle
de Doha (OMC) ; propositions paysannes de l'Afrique de l'Ouest :
Pour des politiques en faveur de l'exploitation familiale set des règles
commerciaux solides
* 10 Rapport de l'Union
Africaine (2006)
* 11 L'insécurité
alimentaire en Afrique pp 1.
* 12 cf. impact of arrable land
(
www.sustailablesettlement.
Co.za/ issues/ landloss.html)
* 13
In Sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne pp 1.
Niama Dembeléest le coordonnateur résident de Michigan State
university au PASIDMA ? Chambre d'agriculture du mali
* 14 Cf. the new york times, 7
avril 2008
* 15
Finances et développement n° de mars 2007 pp
35 à 37
* 16
Sécurité alimentaire en Afrique sub-saharienne :
quelles stratégies de réalisation pp5
* 17
Politique rizicole et sécurisation
alimentaire
* 18 Cf. Rapport de
développement dans le monde page 398
* 19 Taux d'importation
alimentaire de la sierra léone en 2004-2006(cf. Fao : profil de
pays Sierra Léone)
* 20 Note de cours
|
|