I.U.T Périgueux - Bordeaux
IV
Département Carrières Sociales - Gestion
Urbaine - Développement Touristique
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Université Montesquieu Bordeaux IV
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Mémoire de fin d'études
Les enjeux du développement du
tourisme
de nature : application au tourisme
ornithologique en Camargue
Présenté par Paul Chastroux
Juin 2008
Enseignant conseil : Marc Dedeire
I.U.T Périgueux - Bordeaux
IV Pôle Universitaire de Périgueux 39, rue Paul Mazy 24
000 PERIGUEUX
Département Carrières Sociales - Gestion
Urbaine - Développement Touristique
--- Université Montesquieu Bordeaux
IV ---
Mémoire de fin d'études
Les enjeux du développement du
tourisme
de nature : application au tourisme
ornithologique en Camargue
Présenté par Paul Chastroux
Juin 2008
Enseignant conseil : Marc Dedeire
- Remerciements -
Je tenais tout d'abord à remercier monsieur
Marc Dedeire pour son aide et ses précieux conseils tout au long de
l'année pour l'élaboration de ce mémoire. Merci aussi
à toute l'équipe pédagogique du département
développement touristique de l'IUT de Périgueux. En particulier
Mesdames Blanc Perez, Demouy et Estève pour les traductions de mes
questionnaires de satisfactions.
Je remercie aussi tout particulièrement mon
maitre de stage, monsieur Frédéric Lamouroux pour son
intérêt à mon égard, ainsi que toute l'équipe
du parc ornithologique du Pont de Gau pour leur gentillesse et leur bonne
humeur : toute la famille Lamouroux, July Jarry, Florine Enac, Jean Sombardier,
Benjamin Vollot et Rick Penman. Merci aussi à tous les autres stagiaires
rencontrés pour leur sympathie et leurs conseils.
Enfin, merci à toutes les personnes
croisées durant mes recherches et ma période stage, notamment le
directeur de l'office de tourisme des Saintes Maries de la Mer et son
équipe.
SOMMAIRE
Introduction 5
Première Partie 7
Chapitre 1 : Contours et enjeux du tourisme de nature et
ornithologique en Camargue 7
A) Un marché émergeant en plein
développement 7
1) Le tourisme ornithologique, un tourisme moderne qui
s'inscrit dans le développement territorial 7
2) La France, la plus grande richesse ornithologique
d'Europe 8
1) Une offre ornithologique existante mais à
développer 10
a) Les sites ornithologiques en France 10
b) Des actions pour un tourisme ornithologique
structuré à l'échelle nationale 12
B) La Camargue, un territoire naturel
façonné par l'homme 14
1) Contexte historique et géographique
14
2) Un territoire naturel riche, immense et
protégé 17
3) Le tourisme en Camargue, une activité
dynamique mais porteuse de conflits 20
Chapitre 2 : Le tourisme de nature et ornithologique en
Camargue, un acteur du développement local 21
A) Le double objectif des acteurs du tourisme
ornithologique : « Protéger pour mieux développer »
21
1) Le parc naturel régional de Camargue, un
véritable acteur du développement touristique et local
22
2) Les Marais du Vigueirat : accueil du public et
développement local 24
3) La tour du Valat, une station biologique pour une
meilleure connaissance du territoire 26
B) Tourisme de nature/ornithologique en Camargue : pour
un développement économique et local cohérent
29
1) Des perspectives économiques toute
l'année et pour tous 30
2) Aménager et structurer la Camargue tout en
protégeant de l'environnement 31
3) Du tourisme ornithologique à la
création d'une nouvelle destination « Nature - Camargue »
33
Deuxième Partie 36
A) Etude sur le terrain : enquête de satisfaction
auprès des visiteurs du parc ornithologique du Pont de Gau
36
1) Présentation et objectifs de l'étude
36
2) Méthode employée 37
3) Résultats 38
B) Synthèse des résultats et
préconisations pour l'entreprise 45
Conclusion 49
Bibliographie 51
Annexes 53
Introduction
Le tourisme ornithologique,
birdwatching en anglais, est au carrefour des
pratiques du tourisme de nature. Randonnées, observations de la faune
sauvage, le marché touristique de l'ornithologie représente un
potentiel de visiteurs qui se chiffre à plusieurs millions. Selon
l'Agence Française d'Ingénierie touristique 11% des
français de plus de 15 ans se déclarent acheteurs potentiels d'un
séjour thématique nature-faune. C'est à dire 4,9 millions
de partants. Pour le tourisme ornithologique cela représente un total
d'environ 2,3 millions de personnes intéressées par un voyage ou
un séjour dont le but est l'observation des oiseaux. De son coté
la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) estime à 1,2 millions le nombre
de personnes en France pour lesquelles l'observation ornithologique prime sur
la randonnée. Elle évalue enfin le nombre d'ornithologues ou
birdwatchers réguliers entre 200 000 et 300
000.
Au niveau mondial, selon une estimation de
Birdlife International, l'organisme
fédérateur des associations de protections des oiseaux, les
voyages ornithologiques représentent 78 millions de séjours
à l'étranger. En 1991, le marché de l'observation
ornithologique représentait plus de 5,2 milliard de dollars et environ
191 000 emplois aux Etats-Unis. Les pays anglo-saxons sont les pays qui
connaissent le plus fort développement. La Grande-Bretagne est le
parfait exemple de cet engouement pour les oiseaux. La Royal
Society for Protection of Birds (RSPB), l'équivalent de la
LPO en France, compte plus d'un million d'adhérents et gère plus
de 150 réserves. Paradoxalement la Grande-Bretagne n'est pas très
riche en oiseaux du fait de son insularité. La France est donc pour le
public anglo-saxon du nord de l'Europe une destination
privilégiée.
Ce secteur représente un potentiel
énorme de développement. Il s'agit d'un tourisme très
intéressant en termes de développement économique et local
pour un territoire. Les séjours ornithologiques sont la plupart courts
(deux à trois jours). De plus, les périodes les plus favorables
pour l'observation des oiseaux se situent dans les basses saisons. Une
étude de L'Agence Française de l'Ingénierie Touristique
(AFIT) montre que le tourisme de nature offre des perspectives à la fois
pour développer l'activité sur des week-ends et des courts
séjours et pour en favoriser l'étalement. Ces données sont
en cohérence avec les nouvelles tendances en matière de
fractionnement des vacances et d'allongement des week-ends. Une étude de
la LPO auprès des Services
Loisirs Accueil (SLA) montre que 66% de ces derniers
confirment la croissance de cette demande touristique.
Ainsi, le tourisme ornithologique représente un
marché plein d'avenir et au potentiel énorme. Cela se traduit de
manière significative chez les professionnels du tourisme. En France,
par exemple, 50% des professionnels interrogés par la LPO ont un projet
de développement dans ce domaine. Et 30 % souhaitent inscrire
l'ornithologie dans leur schéma de développement
touristique.
Le tourisme ornithologique constitue donc un
marché touristique et économique très important pour la
France. Il touche une clientèle diversifiée, à la
recherche d'authenticité et souvent très sensibilisée
à la nature. De plus, il s'agit d'un tourisme durable, qui apparait
comme un moyen de sensibiliser un large public à la protection des
milieux et des espèces qui les habitent ou les fréquentent.
Enfin, il peut être un moteur majeur du développement pour un
territoire tant ses potentialités et possibilités en terme
d'aménagement et projets touristiques sont immenses.
Ces enjeux liés au tourisme de nature et
ornithologique viennent à la rencontre des problématiques
territoriales de la Camargue. Richesse ornithologie, diversité des
milieux naturels et tourisme de masse qui menace la nature. Tous les facteurs
semblent être présents pour permettre le développement de
ce tourisme. L'objectif de ce mémoire est de réfléchir sur
les possibilités de développement en matière de tourisme
ornithologique pour la Camargue.
Nous ferons dans un premier temps l'état des
lieux de l'offre de tourisme ornithologique à l'échelle
nationale. Nous présenterons aussi le territoire qui fera l'objet de
notre étude : la Camargue.
Nous verrons ensuite comment se manifeste ce tourisme
en Camargue, qui sont ses acteurs et quelles en sont les conséquences
sur le territoire. Nous essayerons dans cette seconde partie de mesurer
l'impact et d'apporter des solutions pour le développement de la
Camargue par le tourisme ornithologique.
Afin de mesurer précisément l'impact de
ce dernier, une enquête de satisfaction auprès des visiteurs du
parc ornithologique du Pont de Gau a été menée. Elle
viendra appuyer les hypothèses proposées dans le premier chapitre
et permettra de faire des préconisations pour l'entreprise dans une
optique de développement local.
Première Partie
Chapitre 1 : Contours et enjeux du tourisme de
nature
et ornithologique en Camargue
A) Un marché émergeant en plein
développement
1) Le tourisme ornithologique, un tourisme moderne qui
s'inscrit dans le développement territorial
Une étude de l'Agence Française de
l'Ingénierie Touristique (AFIT) a défini le tourisme
ornithologique comme : « Un tourisme de découverte de
sites de nature vivante, avec le souhait de contempler des animaux et en
premier lieu les oiseaux, mener leur vie sauvage et libre. Cette
découverte se pratique essentiellement au cours de balades à
pied, ponctuées d'arrêts contemplatifs. Il peut être
pratiqué par tous, quel que soit le niveau de connaissances du monde
animal, l'âge ou la condition physique
»1.Il existe en
réalité deux formes bien distinctes de tourisme ornithologique.
D'abord une pratique de loisir, qui consiste à aller voir des oiseaux en
liberté dans des lieux aménagés pour l'observation. En
France, plusieurs sites de ce genre existent. Le domaine du Marquenterre dans
la Somme, le parc ornithologique du Teich sur le bassin d'Arcachon ou encore le
lac du Der en Haute-Marne proposent aux visiteurs de découvrir un espace
naturel et sa richesse ornithologique. L'objectif est de répondre aux
attentes d'un public de plus en plus varié, qui va du débutant
à l'ornithologue confirmé, en passant par l'amateur
éclairé. Ces lieux constituent une « solution alternative
» au zoo car le public veut voir des oiseaux en liberté. Ils sont
aussi l'occasion pour les spécialistes de découvrir de nouvelles
espèces ou de pratiquer la photographie dans d'excellentes conditions.
Ensuite, le tourisme ornithologique peut être une motivation au voyage.
De plus en plus de personnes souhaitent découvrir un territoire, sa
culture et ses traditions, à travers son écosystème et ses
oiseaux. En France, ce marché en est en plein développement. De
nombreux tour-opérateurs proposent maintenant des voyages
ornithologiques en Provence, en Bretagne ou
1 Etude AFIT, le tourisme ornithologique un tourisme de
nature, MLV Conseil, Paris, 2001
dans les Pyrénées. Dans les pays
anglo-saxon, où l'ornithologie est très populaire, les agences
spécialisées dans ce domaine sont très nombreuses (120 en
Allemagne !!). Il est aussi bien installé dans de nombreux pays comme le
Costa Rica où il est la preuve de l'engagement des pouvoirs publics de
ce pays dans l'écotourisme.
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VOYAGE ORNITHOLOGIQUE
DANS LES PYRENNEES
OGANISE PAR L'AGENCE NATURE
TRAVELS
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Source : http://www.nature-travels.com/ (mars
2008)
|
Le tourisme ornithologique s'inscrit donc totalement
dans une logique de développement durable. En effet, c'est un tourisme
qui oeuvre pour la protection de l'environnement et de la biodiversité.
Il est aussi un acteur du développement local, partenaire des
collectivités locales qui souhaitent développer des projets
touristique autour de la découverte et la protection des
oiseaux.
2) La France, la plus grande richesse ornithologique
d'Europe
Le développement du tourisme ornithologique en
France n'est pas un hasard. En effet, la France possède une situation
privilégiée et une importante diversité ornithologique qui
en font la plus grande richesse en avifaune d'Europe. Cette richesse s'explique
par la variété des climats (océanique, continental,
montagnard et méditerranéen) et de paysages (littoral, lacustre,
campagne et montagne). Ainsi, on retrouve en France la presque totalité
des espèces européennes d'oiseaux, c'est à dire 550
espèces non occasionnelles. Parmi ces espèces, 273 nichent de
façon régulière. 247 hivernent2 car la France
est située sur les flux migratoire. Les oiseaux quittent
leurs
2 Source : Les ZICO (Zones Importantes pour la
Conservation des oiseaux) en France - Ministère de
l'environnement
aires nord pour rejoindre le sud de l'Europe ou
l'Afrique. Le territoire français est donc un véritable carrefour
stratégique pour les oiseaux. La plupart effectuent des escales sur les
zones humides, qui représentent pour eux une importance vitale sur tout
leur trajet. Ces zones humides, comme la Camargue, sont des lieux
privilégiés, dont bénéficie la France. Leur
conservation a fait l'objet d'une convention internationale, la convention de
RAMSAR.
La France constitue donc une destination touristique
de grand intérêt pour les spécialistes étrangers.
Les ornithologues du nord de l'Europe viennent voir en France des
espèces inconnues chez eux. Les spécialistes Canadiens ou
américains recherchent aussi en Europe des espèces qui n'existent
pas sur leur continent. Le tourisme ornithologique français
présente donc le bénéfice d'une offre à fort
potentiel sur les deux marchés étrangers les plus importants : la
Grande-Bretagne et les EtatsUnis, mais aussi pour tous les pays d'Europe du
Nord. La principale destination concurrente de la France est l'Espagne. Ce pays
dispose d'une avifaune riche et de sites et espaces protégés
réputés, dont la fréquentation est en forte
croissance.
Le tourisme ornithologique constitue à la fois
un moyen de protéger et de sensibiliser le grand public à la
protection des oiseaux et de leurs milieux. La richesse ornithologique
française est un formidable atout de développement touristique.
En effet, on trouve sur le territoire national de nombreuses espèces
rares et menacées3 et une grande diversité d'oiseaux
qui provient de la variété des climats et des paysages. Le France
attire donc un grand nombre d'ornithologues étrangers qui viennent
profiter de la situation privilégiés du pays. Il apparaît
donc indispensable de structurer l'offre ornithologique. Cela pour
répondre aux attentes d'un public de plus en plus nombreux et pour faire
du tourisme ornithologique un moteur actif de la protection
environnementale.
3 51 espèces sont aujourd'hui classées
comme menacées en France, dont 22 en danger d'extinction. Source : La
diversité biologique en France - Ministère de
l'environnement
1) Une offre ornithologique existante mais à
développer
a) Les sites ornithologiques en France
En France, on peut observer les oiseaux sur l'ensemble
du territoire pendant toute l'année. Cependant, il existe des lieux et
des périodes privilégiés pour la pratique de
l'ornithologie. La plupart du temps il s'agit d'espaces naturels
protégés qui proposent toutes les conditions favorables à
l'installation des oiseaux (habitat, nourriture, tranquillité et absence
de pollution). Les périodes les plus intéressantes qui permettent
les observations les plus riches sont le printemps et l'automne. Ces
périodes sont privilégiées par les ornithologues alors que
le grand public préfère la saison estivale. Une offre de tourisme
ornithologique construite sur les attentes du public permet donc
d'étaler l'activité touristique sur une large saison.
On définit un site ornithologique comme :
« un site qui accueille des rassemblements d'oiseaux, soit
par concentration d'une espèce, soit en diversité
d'espèces. Les sites d prédilections sont les lieux où les
oiseaux trouvent tranquillité et nourriture et les lieux de fort passage
migratoire »4.
La LPO recense en France 278 sites où l'on peut
pratiquer l'ornithologie dont 120 sites majeurs5. Ils couvrent donc
l'ensemble du territoire et se classent en trois grandes catégories :
les zone humides, les sites de migration et les sites de falaise. De plus, la
France est au premier rang européen avec 22 hauts lieux
d'intérêt ornithologique6. On peut citer parmi eux la
Camargue, la Crau et les Alpilles en Provence, les cols
pyrénéens, le cap Gris-Nez dans le Nord-Pas-de-Calais, les
Dombes, le golfe du Morbihan ou encore le mont Saint Michel. Cependant, il
convient de distinguer deux types de sites ornithologiques:
~ Le parc ou réserve ornithologique. Ces sites
sont des espaces clos
d'accès payant où le public est
canalisé dès l'entrée vers un ou plusieurs circuits de
visite. La gestion environnementale et commerciale est assurée par un
seul gestionnaire. Le grand public est la clientèle visée mais
ils intéressent aussi les clientèles déjà
sensibilisées à l'ornithologie. Ces sites sont des lieux
importants pour
4 Etude AFIT, le tourisme ornithologique un tourisme de
nature, MLV Conseil, Paris, 2001
5 Source : Philippe J. Dubois, Où voir des oiseaux
en France, LPO, Nathan, 2004, 398 pages
6 Source : La nature en Europe, Edition
Bordas
la sensibilisation à la nature et
l'ornithologie. Ces dernières y cherchent de bonnes conditions pour
l'observation ou la photographie. De plus, on y trouve souvent de nombreux
moyens de médiation pédagogique. Ces sites connaissent un grand
succès comme le parc du Teich7 dans le bassin d'Arcachon ou
le parc du Pont de Gau en Camargue. La plupart dépassent les 50 000
visiteurs par an (plus de 100 000 pour le parc du Pont de Gau) et sont bien
intégrés dans le paysage local touristique. Il en cependant
existe peu en France. Il serait intéressant de les développer
afin de proposer une offre plus riche et diversifiée. De plus, leur
création participerait au développement et à la
structuration de l'offre du tourisme de nature et ornithologique, avec par
exemple la création d'une fédération réunissant
tous ces sites.
~ Le territoire ou la « station » de nature. Ce
sont des territoires de
dimensions variables qui abritent un ou plusieurs
sites ornithologiques (un Parc naturel régional par exemple). Ce sont
des espaces complexes où interviennent plusieurs acteurs aux
intérêts différents. L'accueil, l'animation ou encore la
gestion des espaces naturels sont le plus souvent assurés par des
opérateurs différents. Ce partage peut se traduire par un manque
de cohérence dans les aménagements et l'information auprès
du public. La solution pour ces territoires est la mise en place d'une
structure de coordination entre les acteurs du tourisme et de la protection de
l'environnement. Dans ces sites, l'ornithologie n'occupe qu'une partie de
l'offre en tourisme de nature. Elle y est cependant une composante
indispensable de la notoriété « nature « du territoire.
Par exemple dans la Brenne, le Parc naturel régional développe un
tourisme de nature où le tourisme ornithologique occupe une place
importante mais pas exclusive.
LA CHARENTE - MARITIME, UN TERRITOIRE DE
NATURE
Source : Etude AFIT, le tourisme ornithologique un
tourisme de nature, MLV Conseil, Paris, 2001
7 Cf. annexe 1
Certains sites sont situés prés de
grands bassins de clientèle comme le bassin d'Arcachon et d'autres sont
plus isolés comme la Brenne ou le Haut Allier. En fait, les sites
ornithologiques pourraient, selon les spécialistes, être
valorisés dans la quasitotalité des régions
française. Aujourd'hui, les espaces protégés pour
l'observation des oiseaux sont de plus en plus considérés comme
un atout de développement. Les collectivités territoriales voient
en eux une synergie entre les intérêts écologiques et
économiques. C`est pourquoi le nombre de sites ornithologique est de
plus en plus important en France. Cependant, ils restent des espaces de conflit
où s'opposent parfois les pouvoirs publics et les populations locales.
Mais cette opposition est de moins en moins forte et les habitants voient dans
la protection de la nature une nouvelle manière de se
réapproprier le territoire.
b) Des actions pour un tourisme ornithologique
structuré à l'échelle nationale
En France, l'offre des sites ornithologiques n'est pas
absolument pas structurée ni fédérée. En Grande
Bretagne par exemple, la Royal Society for Protection of Birds
(RSPB) présente une offre organisée de 150
réserves ornithologiques. En France, même s'il existe de nombreux
sites et réserves très réputés, aucune organisation
ou fédération ne les regroupe. De plus, leur offre en termes
d'aménagement ou d'accueil est très inégales. L'absence de
coordination entre les acteurs du tourisme ornithologique pénalise
l'émergence d'une offre touristique structurée. Ainsi, les
partenariats entre les sites ornithologiques et les autres prestataires locaux
(offices de tourisme ou hébergements) sont rares. Cependant, depuis
plusieurs années, la LPO et les Associations de protection de la Nature
et de l'Environnement (APNE)8 tentent d'organiser, de promouvoir et
de commercialiser l'offre de tourisme de nature et ornithologique en
partenariat avec les professionnels du tourisme
Si l'offre reste difficile à identifier
d'importants efforts ont été réalisés dans
ce domaine. La LPO ne cesse d'accroitre ces effectifs d'adhérents (de
3 200 en 1984 à 30 000 en 1999) et organise de plus en plus d'actions
de sensibilisation. Ensuite, les
8 Association loi 1901 qui, au niveau local,
départemental, régional et/ou national agit sur les thèmes
de la protection des espèces végétales et animales, de la
sauvegarde et la gestion des milieux et espaces naturels et plus globalement en
faveur de l'environnement.
sites ornithologiques et les actions de
développement touristique dans ce domaine se multiplient. Si les
équipements d'accueil sont encore largement insuffisants, les
collectivités territoriales ont mis en oeuvre des initiatives
intéressantes. Comme par exemple, les pôles nature en
Charente-Maritime, les aménagements du lac du Der en Haute Marne ou
encore le belvédère des Vautours dans la vallée de la
Jonte. La LPO intervient dans ces projets et est partenaire des
collectivités pour tout ce qui concerne l'organisation d'animations sur
les sites.
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LES APNE, DES ACTEURS MAJEURS POUR LE DEVELOPPEMENT
DU TOURISME DE NATURE & ORNITHOLOGIQUE
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Il existe en France plus de 500 associations de
protection de la nature et de l'environnement. Elles proposent comme les parcs
naturels régionaux et nationaux des actions de sensibilisation et de
développement du tourisme de nature.
Source : Brochure LPO, Service édition
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Le développement du tourisme de nature et
ornithologique peut devenir un enjeu touristique et économique important
pour beaucoup de régions françaises. Cependant, un territoire en
particulier est concerné par ce développement : La Camargue. Cet
espace naturel unique doit faire face aux effets du tourisme de masse. Il est
donc indispensable de gérer et maitriser le développement
touristique pour qu'il serve de support à une conservation de
l'environnement et des espaces naturels. La richesse en avifaune de la Camargue
place donc le tourisme de nature et ornithologique au centre des enjeux de ce
territoire. Pour son potentiel économique mais aussi parce qu'il est un
tourisme moteur de développement local et durable. Le tourisme en
Camargue se tourne donc depuis plusieurs années vers la nature et les
oiseaux et les initiatives dans ce domaine sont de plus en plus
nombreuses.
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B) La Camargue, un territoire naturel façonné
par l'homme
1) Contexte historique et géographique
La Camargue, le plus grand site naturel
français du bassin européen, est un delta de 140 000 hectares
composé de trois secteurs. La « Grande Camargue » (78 000
hectares) est délimitée par les deux branches du Rhône qui
se divise à Arles. Le Grand Rhône qui draine 85% des eaux et qui
se jette à Port-Saint-Louis et le Petit Rhône dont l'embouchure se
situe aux Saintes Maries de la Mer. La « Petite Camargue » (38 000
hectares) à l'ouest, compris entre le Petit Rhône et la
Costière du Gard. Et le « Plan du Bourg » (24 000 hectares)
situé à l'est et s'appuyant sur la plaine de la Crau.
De nombreuses particularités physiques marquent
le territoire. Le climat méditerranéen d'abord, aux contrastes
forts (pluviométrie irrégulière, températures
très élevées en saison estivale et omniprésence des
vents) conditionne l'influence naturelle et originale du sel. Ce dernier est le
facteur écologique dominant du territoire et marque la plupart des
écosystèmes camarguais. Son relief ensuite, la pente moyenne
d'Arles à la mer n'est que de 0,17%. L'altitude moyenne n'excède
pas les 4,5m avec quelques dépressions au-dessous du niveau de la mer.
La Camargue offre d'Ouest en Est un linéaire de plus de soixante
kilomètres de littoral sableux. Enfin, du Nord au Sud, une zone de
transition entre l'eau douce et l'eau salée. Ces particularités
géographiques forment un équilibre naturel fragile,
façonné par la main de l'homme.
La construction de la Camargue est le résultat
d'une opposition entre les eaux douces chargées d'alluvions du
Rhône et celles de la mer. Les traits de la Camargue actuelle ont
été mis en place au 5e millénaire avant notre
ère. Ils sont apparus suite à une série de périodes
de glaciations et de réchauffement et les nombreuses divagations du
Rhône. Cependant, la Camargue est avant tout l'aboutissement d'une
intervention humaine. Les hommes ont construit les premières digues
dès le 12ème siècle afin de se protéger
contre les inondations répétées détruisant les
récoltes. Plus récemment, la « digue à la mer »
qui s'étend de l'embouchure du Petit Rhône à celle du Grand
Rhône fut achevée vers 1860. Elle protège les secteurs
habités et les activités économiques les plus
exposés. Aujourd'hui l'aspect général de la
géographie du delta est en partie fixé par l'endiguement complet
et par un réseau total d'irrigation. A ce jour, plus de 90% des sols du
delta du Rhône reçoivent de manière artificielle
et
contrôlée les eaux douces du fleuve et
salées de la mer. Ainsi cet espace est structuré en
périmètres d'irrigation et de drainage qui sont
gérés par des structures associatives. Des dizaines de
kilomètres de canaux et de nombreuses stations de pompages sont
gérés par plus de 30 associations syndicales. Cette gestion des
eaux structure la géographie du territoire et permet une importante
diversité des milieux naturels.
L'activité agricole a modifié aussi
largement le territoire. Au cours des cinquante dernières années,
la superficie des milieux naturels est passée de 100 000 hectares
à 60 000 hectares9. Les milieux agricoles, industriels ou
urbains en développement représentent une menace pour les
écosystèmes camarguais. Les principales activités humaines
liées à l'agriculture, l'industrie salinière, la chasse
font néanmoins partie intégrante du patrimoine régional.
Ce sont aussi elles qui façonnent le territoire. A
9 Source : Diagnostic territorial du Parc Naturel de
Camargue
chaque activité correspond un milieu naturel.
C'est de là que résulte la mosaïque des milieux, la plus
grande richesse de la Camargue.
RIZICULTURE, ELEVAGE, CHASSE, GESTION DES EAUX ET
INDUSTRIE SALINIERE : DES ACTIVITES HUMAINES QUI GARANTISENT UN
EQUILIBRE NATUREL
Source :
http://fr.wikipedia.org
(avril - mai 2008)
Il y a donc depuis toujours en Camargue un antagonisme
entre les hommes et la nature. S'il elle a parfois par des effets
négatifs, cette opposition est avant tout une intense relation de
proximité. En Camargue, la nature a besoin de l'Homme, tout comme
l'Homme à besoin de la nature. Et même si les activités
humaines menacent l'équilibre environnemental, elles font de ce
territoire la plus grande zone humide de France, unique en Europe par la
diversité et la richesse de sa biodiversité. Aujourd'hui, la
gestion collective et globale de l'eau, de l'agriculture et de la chasse offre
une garantie de pérennité à la mosaïque des milieux.
De plus, tous les outils de protection en Camargue comme le Parc Naturel
régional ou le réseau européen Natura 2000 ont pour
objectif d'assurer le maintien et l'équilibre des activités
humaines nécessaires à la conservation du patrimoine
naturel.
2) Un territoire naturel riche, immense et
protégé
La Camargue, comme toutes les zones humides de la
planète, fournit aux humains des ressources essentielles (eau,
nourriture, matériaux ...). Elle constitue aussi « la
plus grande coupure verte entre Barcelone et Gênes
»10, une zone naturelle extrêmement riche en
espèces animales et végétales. La particularité de
la Camargue est de présenter une mosaïque de milieux naturels
uniques en France. Cette variété s'explique par trois composantes
fondamentales que sont : l'eau et le sel d'une part, la variabilité
naturelle d'autre part (la diversité apportée par la gestion
artificielle des niveaux d'eau) et enfin la présence de grands ensembles
de végétation où les milieux naturels sont
imbriqués les uns dans les autres.
Les oiseaux sont la caractéristique naturelle
majeure de la Camargue. Le delta est le premier site national pour sa richesse
en avifaune. On y a recensé 398 espèces, c'est à dire la
moitié des espèces présentes en France. 115 espèces
dénombrées en Camargue sont considérées comme
patrimoniales. On explique aussi cette diversité par le positionnement
stratégique de la Camargue sur un axe majeur de migration en Europe. Au
printemps, de nombreux oiseaux menacés en Europe y nichent : 7
espèces de hérons, 6 de mouettes. En hiver 120 000 canards y
séjournent11. De plus, la Camargue possède sept types
de milieux naturels menacés (dunes, lagunes, marais temporaires...) dont
la directive européenne sur la conservation des habitats juge la
conservation prioritaire. C'est donc un site d'une grande importance pour tous
les ornithologues et naturalistes d'Europe.
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LE FLAMANT ROSE, UN SYMBOLE DU PATRIMOINE NATUREL
CAMARGUAIS
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La Camargue est le seul site de nidification de France
et le plus grand de l'ouest Méditerranéen.
Photo personnelle (1er avril
2008)
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10 Natura 2000 en Camargue, une opportunité
à saisir. PNR de Camargue
11 Source chiffres : Parc Naturel Régional de
Camargue, cahier technique n°1, les différents outils de protection
de la Camargue
La biodiversité extrêmement riche de la
Camargue incite les acteurs de l'environnement (pouvoirs publics,
associations, syndicats mixtes) à protéger ce
territoire. La majorité des espaces
protégés se trouvent dans le Parc Naturel Régional mais
plusieurs sont antérieurs à sa création. Ils se
répartissent en quatorze statuts de
protection qui se chevauchent et se complètent au
coeur du delta
En 1927, la Société Nationale de
Protection de la Nature (SNPP) et les Salins du Midi mettent en place le
premier espace naturel protégé : la réserve nationale de
Camargue12. Cette mesure fait suite à plusieurs années
de conflit entre agriculteurs et saliniers concernant la salinité des
eaux de l'étang de Vaccarès. En 1979, le Parc Naturel
régional est crée et sa partie terrestre inscrite en 1986
à l'inventaire des zones humides d'importances internationales (site
RAMSAR). Dans ce périmètre, le conservatoire du littoral et
l'Etat multiplient les acquisitions et créent des structures de gestion
et d'accueil comme « les marais du Vigueirat » ou « le Domaine
de la Palissade ». Ces derniers offrent des garanties durables de gestion
de la nature en ouvrant les espaces naturels au public et en
réglementant les activités dans le respect des équilibres
écologiques. Il y a donc une grande diversité des formes de
protections que l'on peut cependant classer en quatre catégories
:
v' Les protections réglementaires (la
Réserve Nationale de Camargue, la réserve naturelle volontaire de
la Tour du Valat, les réserves de chasse maritime et fluviale, les sites
classés ...).
v' Les protections foncières (le conservatoire du
littoral, le conseil général).
v' Les protections par contrat (le contrat de delta, les
contrats Natura 2000, la charte forestière).
v' Les protections par labellisations (Le site RAMSAR,
la réserve e la biosphère, les Zones Naturelles
d'Intérêts Ecologiques Faunistiques et Floristiques
(ZNIEFF)).
Dans la majorité des cas, les mesures de
protection des espaces naturels sont assorties
de la désignation d'une structure gestionnaire.
Il existe donc un grand nombre de structures en charge de la gestion des
espaces. Leur objectif est de « faire vivre » les
protections notamment en rendant compatible la
protection et l'exploitation des ressources. Elles contribuent ainsi au
renforcement de l'identité régionale et au
développement du tourisme de nature en Camargue.
L'ensemble des gestionnaires tente de répondre aux besoins de tous et
propose différents types de mesures pour
12 Cf. annexe 2
protéger et développer le territoire.
Ainsi le parc Naturel régional gère, en plus de la protection et
du développement économique, l'accueil du public et
l'éducation à la nature. La Tour du Valat mène des
recherches en écologie axées sur le fonctionnement de zones
humides méditerranéennes. Les villes d'Arles et des Saintes
Maries de la Mer interviennent dans la gestion des espaces naturels à
travers l'élaboration du Plan Local d'Urbanisme. Ces initiatives ne
s'arrêtent pas au simple périmètre du Parc Naturel
Régional. En effet, le syndicat mixte pour la protection et la gestion
de la Camargue Gardoise crée en 1993 conduit des actions du même
ordre sur le territoire de la Petite Camargue, à l'ouest du
delta.
Source :
http://www.parc-camargue.fr/
La protection de la nature en Camargue est bien
structurée et ses outils sont de véritables acteurs du
développement et de l'aménagement du territoire. Toutefois, cette
organisation et cette mise en réseaux des professionnels est
incomplète dans le sens où les acteurs touristique y sont
très peu associés. Or le tourisme est un enjeu essentiel du
territoire, il représente une chance économique et
financière mais aussi une menace pour l'environnement. C'est pourquoi il
faudrait réunir les gestionnaires des espaces naturels
protégés de Camargue et les professionnels du tourisme. Dans
cette optique, le tourisme de nature et ornithologique doit être
logiquement au coeur du projet.
3) Le tourisme en Camargue, une activité dynamique
mais porteuse de conflits
Paradoxalement le tourisme en Camargue13
est une activité plutôt récente. Il s'est
développé dans les années soixante-dix sur l'ensemble du
territoire alors qu'auparavant il était cantonné au littoral. La
ville des saintes Maries de la Mer est la capitale touristique d'un territoire
qui accueille chaque année plus d`un millions de visiteurs. Chaque
été sa population est multipliée par quinze, passant de 2
000 habitants à prés de 30 000.
Le delta possède de nombreux atout qui en font
une destination de renommée internationale : la diversité
culturelle (culture provençale, gitane, ...), une nature
préservée, un terroir riche... Aujourd'hui le tourisme est un
élément essentiel de la vie socio-économique de la
Camargue. Toutefois, il existe un véritable décalage entre
l'image et la réalité des lieux. Le tourisme de masse est
aujourd'hui un obstacle pour la Camargue. Bien qu'il fasse vivre un grand
nombre de professionnels il risque à terme de détruire les
milieux naturels et l'identité régionale. Il génère
aussi un grand nombre d'inégalité en termes de
développement. Ainsi prés de 84% de l'offre
hôtelière et 90% de l'offre de restauration est située sur
la commune des Saintes Maries de la Mer14.
Actuellement tout l'enjeu du développement
touristique est de permettre à une ou plusieurs nouvelles formes de
tourisme de se développer tout en protégeant le poids
économique de ce secteur. L'idée n'est pas de supprimer toute les
activités liées au tourisme mais au contraire de les diversifier
et de les adapter aux besoins d'un territoire fragile. Le tourisme
ornithologique est une chance pour la Camargue, le développer c'est
permettre à tout un territoire de profiter de ses
potentialités.
Nous allons donc tenter de répondre dans le
chapitre suivant à la problématique suivante : Comment
intégrer le tourisme de nature et ornithologique dans le
développement touristique et local en Camargue ?
13 Cf. annexe 3
14 Parc Naturel Régional de Camargue, Étude
diagnostique et prospective des activités économiques en
Camargue, rapport final, phase 3, septembre 2006
Chapitre 2 : Le tourisme de nature et ornithologique
en
Camargue, un acteur du développement local
A) Le double objectif des acteurs du tourisme
ornithologique : « Protéger pour mieux
développer »
Les professionnels du tourisme en Camargue ont pris
conscience depuis longtemps que les richesses naturelles de leur territoire
étaient un véritable atout. Ainsi les activités
touristiques se sont développées à l'intérieur du
delta et de nombreuses structures ainsi que des exploitants agricoles proposent
des ballades à cheval ou des visites d'élevages de taureaux. Les
organismes de protection de la nature ont accompagné ce mouvement en
aménageant des sentiers de découverte et des centres de nature.
Bien que leur vocation initiale soit la conservation des espèces et des
milieux, ils jouent dorénavant un rôle majeur dans le
développement touristique local.
Aujourd'hui un ensemble d'acteurs oeuvre pour un
tourisme reposant sur la découverte. Le parc ornithologique du Pont de
Gau créé en 1949 par André Lamouroux, le Parc Naturel
Régional, son musée, le centre d'information de la réserve
nationale de la Capelière, les domaines du conservatoire du littoral (la
palissade et les marais du Vigueirat) et le centre de découverte du
Scamandre15 en Camargue Gardoise sont tous des acteurs du
développement touristique. Les visiteurs sont de plus en plus
attirés par l'intérieur des terres et la découverte du
patrimoine naturel et culturel. L'enjeu est donc pour ces acteurs de
maîtriser et structurer le développement touristique. Nous allons
présenter trois de ces acteurs. Ils sont différents par leur
importance, leur taille, leur mode fonctionnement mais aussi et surtout par
leurs missions et actions face aux problématiques du tourisme et du
territoire. Chacun est à sa manière un acteur du
développement touristique et local où l'ornithologie, la nature
est à la base de leur projet.
15 Cf. annexe 4
1) Le parc naturel régional de Camargue, un
véritable acteur du développement touristique et local
Crée en 1979 le Parc Naturel de Camargue (PNRC)
a pour objectif la recherche d'un équilibre entre la protection de la
nature et les activités humaines. La protection et la gestion des
milieux naturels, le maintien de l'agriculture, la mise en valeur du patrimoine
naturel et culturel objet d'un développement économique
harmonieux et durable, constituent les fondements essentiels de la politique
définie par le Conseil d'administration du Parc16. Cette
mission commune à tous les Parcs Naturels Régionaux prend une
dimension toute particulière en Camargue. En effet, il n'existe aucun
autre territoire en France où la relation entre la nature et les Hommes
est aussi forte. Le PNR s `étend à l'intérieur du delta
sur une partie du territoire de la commune d'Arles et sur la totalité de
celle des Saintes-Maries-de-la-Mer. D'une superficie de 86 300 hectares il
abrite 7 200 habitants. La gestion du parc est assurée par un groupement
d'intérêt public composé de tous les usagers de l'espace
naturel et des bailleurs de fond (l'Etat et les collectivités). Une
trentaine de techniciens forme l'équipe chargée de
mission.
Source : http//
parc-camargue.fr
16 Charte du Parc naturel régional de Camargue,
Chapitre 1 : Principes généraux, article 1er : Objectif
prioritaire du Parc
Aujourd'hui le parc s'intègre de plus en plus
dans la vie socio-économique du delta. Il réalise chaque
année un grand nombre d'actions, dans des domaines très divers,
qui participent au développement local du territoire. Par exemple, il a
soutenu un projet de restauration et de valorisation d'un puits à
crémaillère. En 2005 afin de favoriser le reboisement, le parc a
distribué près de 6000 arbres. La même année il a
conduit en partenariat avec l'éducation nationale des actions de
sensibilisation auprès des collèges et lycées de la
région. Toutes ces initiatives montrent l'implication du parc dans la
vie locale. L'avenir touristique de la Camargue reste un des points les plus
préoccupants de la gestion de l'espace. L'article R 244-1 du code rural
donne aux Parcs Naturels Régionaux une mission d'accueil et
d'information du public. Depuis 2003 il a choisi « de
gérer et maitriser le développement touristique en devenant
véritablement un acteur de celui-ci »17.
Le tourisme de nature et ornithologique est, selon le
parc, encore loin de constituer une clientèle à part
entière pour les prestataires et hébergeurs. C'est pourtant la
forme de tourisme qui possède le plus fort potentiel en Camargue. De
plus, il s'appuie sur d'autres activités comme la découverte des
traditions et de la culture régionale ou encore les activités
sportives. Le parc a donc depuis 2005 mené de nombreuses actions dans ce
domaine pour structurer l'offre de tourisme de nature : création d'un
sentier de découverte et de pôle d'interprétation,
aménagement de neuf chemins de randonnés, création d'une
marque « Parc Naturel Régional de Camargue », inscription de
la Camargue au réseau nature 2000, révision de la réserve
de la biosphère de Camargue, distribution de nichoirs à
chauves-souris ...
Néanmoins, malgré des efforts
importants, le Parc ne parvient pas à structurer le territoire autour du
tourisme de nature. Beaucoup expliquent cet échec par des raisons
politiques. Il y a par exemple un clivage entre les villes d'Arles et des
Saintes Maries de la Mer. Cela bloque le Parc Naturel Régional dans son
objectif de fédérer le territoire. Il est aujourd'hui plus un
instrument du pouvoir local qu'un outil de développement à
l'échelle du delta. Et même si le parc lance de nombreuse
études sur les perspectives économique et les opportunités
touristiques il ya peu de chances que des projets voient le jour. Pourtant
chaque année il conduit de nombreuses initiatives intéressantes
et il participe activement à la vie et au développement de la
région. Mais il pourrait être beaucoup plus qu'un simple acteur
pour la Camargue.
17 PNRC, Maitrise et structuration d'un
développement touristique reposant sur la découverte
2) Les Marais du Vigueirat : accueil du public et
développement local
Le parc naturel régional de Camargue n'est pas
le seul acteur dont la démarche s'inscrit dans le développement
économique et local de la région. Les Marais du Vigueirat,
terrains du Conservatoire du littoral, situés sur la commune d'Arles
dans le hameau de Mas-Thibert constituent un très bon exemple d'une
double gestion des milieux naturels. Ces marais représentent l'un des
plus vastes territoires acquis par le conservatoire du littoral en
région Provence-Alpes-Côte-D'azur
(958ha). Les marais du Viguierat sont situés à la jonction de
deux écosystèmes remarquables, la Camargue et la plaine steppique
de la Crau. Ainsi une mosaïque des milieux naturels humides y est
représentée. Plus de 60% de la richesse ornithologique
française y a été observée (prés de 280
espèces d'oiseaux). Les marais abritent en hiver jusqu'à 35 000
canards soit près du quart des canards hivernant en
Camargue18.
Les Marais du Vigueirat sont donc reconnus comme un
site naturel d'une grande importance : Une Zone Naturelle
d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type 1
(ZNIEFF), une Zone d'importance pour la conservation des oiseaux en France
(ZICO), un site d'importance communautaire au titre de la directive habitats
(Réseau Natura 2000) et un site prioritaire du conservatoire du littoral
pour la désignation au titre de la convention RAMSAR.
Ces anciennes rizières entièrement
remangées furent un temps menacées par l'extension du complexe
portuaire de Fos-sur-Mer. Pour contrer cette éventualité le
conservatoire du littoral acquiert les marais en 1982. La gestion est
confiée à l'association des Amis du Viguierat. L'objectif de
Jean-Luc Luchesi, biologiste et directeur de l'association, est d'associer
défense du patrimoine naturel et ouverture au public19 avec
une dimension socio-économique locale.
18 Source chiffres : Cahier espace n°169, mars 2000,
le tourisme ornithologique
19 Cf. annexe 5
Ainsi un partenariat avec WWF France leur a permis de
bénéficier entre 2003 et 2007 d'un programme Européen :
LIFE PROMESSE20. Ce dernier a débloqué pour les marais
du Vigueirat une aide de 2,5 millions d'euros. Ainsi de nombreux
aménagements éco-responsables ont été
réalisés : une cuve de récupération des eaux de
pluie, deux toits solaires, une chaudière à bois. L'accueil des
visiteurs prend aussi une nouvelle dimension avec la création de
sentiers pédagogiques et d'observatoires. Le second volet du projet est
de faire participer les habitants du hameau de MasThibert au
développement touristique des Marais du Vigueirat. En effet, selon leurs
prévisions ils devront accueillir prés de 100 000 personnes par
an d'ici dix ans, contre 20 000 aujourd`hui21. L'idée est
d'orienter le développement en soutien de l'agriculture. Le village de 1
800 habitants est tourné vers l'agriculture (riz, vigne, élevage
de taureaux, chevaux et moutons) qui participe à la gestion des espaces
naturels. Les habitants sont de plus en plus impliqués dans cette
démarche d'écotourisme et mettent en place des initiatives dans
ce domaine (sorties en calèches, installation d'un pécheur qui
organise des visites de sensibilisation). L'impact économique des Marais
du Vigueirat est important pour la population. Ainsi cinq des dix-sept
employés de l'association sont originaires du hameau. Et les projets se
multiplient comme l'ouverture d'un restaurant et le développement des
gites ruraux.
LES MARAIS DU VIGUEIRAT, UN PROJET ECOTOURISTIQUE
AMBITIEUX
Source :
http://www.marais-vigueirat.reserves-naturelles.org/ (avril - mai 2008)
20 Life : L'Instrument Financier pour l'Environnement de
l'Union Européenne. Promesse : Projet de Management Environnemental sur
un Site Sensible Écotouristique.
21 Source : Magazine Ulysse, mars - avril 2008,
n°123H : l'atlas de l'écotourisme
Les Marais du Vigueirat ont reçu
récemment deux prix récompensant leurs efforts. Le prix «
Mireille » de la Meilleure Initiative Régionale Innovante et Locale
et le prix Régional de l'Innovation Touristique décerné
par la région PACA. Si leurs projets sont pour le moment presque uniques
à l'échelle de la Camargue il représente un formidable
exemple du virage que peut prendre le tourisme dans cette région. Ils
sont aussi un complément et un soutien idéal aux actions
menés par le parc naturel régional et les structures «
officielles ». Il est donc indispensable d'encourager ces initiatives et,
dans l'optique de proposer une destination cohérente, de favoriser la
mise en réseau des acteurs de ce genre avec les professionnels du
tourisme.
3) La tour du Valat, une station biologique pour une
meilleure connaissance du territoire
Les acteurs du tourisme ornithologique et de nature
ont aussi une mission scientifique. L'objectif de leur démarche est de
chercher à mieux connaître le territoire pour mieux le
développer et le gérer. On ne peut, dans une région
fragile comme la Camargue, penser au développement touristique sans
connaître précisément l'espace naturel, son fonctionnement
et son évolution. Les zones humides en méditerranée ont
longtemps été considérées comme hostiles. En
France, 86 % de ces zones ont été dégradées entre
1930 et 199422. C'est à partir de ce constat que de nombreux
projets en faveur de la conservation des zones humides ont vus le
jour.
A l'initiative de la convention RAMSAR sur les zones
humides, la station biologique de la Tour du Valat remplit ce rôle en
Camargue. Crée en 1954 par Luc Hoffman, son domaine s'étend sur 2
600 hectares dont une partie est classée en réserve naturelle.
Elle est gérée par une fondation scientifique privée
reconnue d'utilité publique. Son budget se chiffre pour l'année
2007 à 3 951 000 euros23. La station biologique de la Tour du
Valat est le troisième employeur en Camargue avec 75 salariés
à temps plein.
22 http//.www.tourduvalt.org (avril - mai
2008)
23 Cf. annexe 6
Ses missions :
- Arrêter la perte et la dégradation des
zones humides méditerranéens et de leurs ressources
naturelles.
- Les restaurer et promouvoir leur utilisation
rationnelle.
Les recherches sont menées par trois
équipes de chercheurs et d'ingénieurs dans autant de domaines
différents. L'équipe « recherche » est chargée
de l'étude du fonctionnement et de la gestion des milieux et de
programmes de conservation d'espaces animales prioritaires. L'équipe
« conservation » a pour objectif de créer des outils de
gestion et de les diffuser à tous les acteurs des territoires puis de
proposer une assistance technique sur de nombreux sites en
méditerranée. Enfin, l'équipe « gestion du domaine
» gére le domaine de 2 600 hectares. Elle mène un inventaire
de la faune et la flore et s'occupe de l'élevage sur le site (230
taureaux et 20 chevaux de race « Camargue »).
La station est un véritable pôle
scientifique au coeur de la Camargue. Elle organise des conférences et
des colloques, publie de nombreuses études et met à disposition
de tous un important fond documentaire. En effet, une bibliothèque
propose 7 850 ouvrages, plus de 1 000 périodiques et 21 600 brochures et
rapports sur les thèmes de l'ornithologie, l'écologie et la
conservation.
LA SATION BIOLOGIQUE DE LA TOUR DU VALAT, DES
RECHERCHES SCIENTIFIQUES ET DES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT
PAR L'AGRICULTURE
Source : http://www.tourduvalat.org/ (avril -
mai 2008)
Les actions de la Tour du Valat visent tout autant
à la conservation des espèces et des milieux naturels qu'à
la conciliation entre ce patrimoine et les activités humaines. On
retrouve encore une fois chez cet acteur local une véritable mission de
développement territorial. Si ses actions ne sont pas liées
directement à l'activité touristique elles sont pour les
professionnels de ce secteur des ressources et des aides précieuses pour
la mise en place du développement d'un tourisme de nature et
ornithologique durable.
---
Ces différents exemples montrent que les
initiatives liées au développement du tourisme de nature en
Camargue se renforcent. On peut aussi évoquer le festival
de la Camargue et du delta du Rhône24 qui met
largement en avant l'ornithologie et qui attire chaque année plusieurs
milliers de personnes. Depuis plusieurs années, poussés par
l'apparition des concepts du développement durable et de
l'écotourisme, les projets se multiplient. La force de ces acteurs,
c'est leur diversité, aussi bien au niveau structurel que dans leurs
domaines d'actions. Cette variété permet une offre touristique
complète et pose des bases solides dans l'optique de développer
le tourisme ornithologique en Camargue. Il s'agit maintenant pour ces
structures de proposer un ensemble cohérent, en termes
d'aménagement, de communication et de répartition sur le
territoire.
---
24 Cf. annexe 7
B) Tourisme de nature/ornithologique en Camargue :
pour un développement économique et local
cohérent
Il existe une forte interdépendance entre le
tourisme et la protection de la nature. Aujourd'hui les zones et espaces
naturels protégés sont aussi des régions touristiques. On
a crée les parcs nationaux pour protéger un territoire d'un
tourisme intensif et des régions sont devenues touristiques après
leur mise en protection (par exemple les tourbières ou les marais). Dans
beaucoup de cas les acteurs du tourisme et les professionnels de la nature se
sont associés afin de développer le territoire. En France, il
existe de nombreux modèles de cette « mise en valeur directe de la
nature ». Par exemple, le département de la Somme mène
depuis prés de 30 ans une politique de valorisation de son littoral.
D'importants aménagements ont été réalisés.
Tous sont étroitement liés au patrimoine naturel de la
région. Sur près de 30 km les collectivités territoriales
et un syndicat d'aménagement crée par le conseil
général, le SMACOPI25, ont crée un
véritable « territoire nature »26. Le tourisme
ornithologique a pris une nouvelle dimension avec la création de
réserves naturelles et ornithologiques, l'ouverture du parc
ornithologique sur le domaine de Marquenterre et de la maison de l'oiseau. Ces
aménagements accompagnés de la mise en place d'une station
touristique de 150 hectares, d'équipements sportifs, d'un port de
plaisance et de sentiers de randonnée représentent un levier pour
le développement local. En effet, il a été choisi de mener
en parallèle une exploitation traditionnelle du milieu (mytiliculture et
agriculture littoral). Bien que des conflits subsistent encore entre les
usagers cet exemple est encourageant pour la Camargue. Les acteurs ont
réussi à créer un pôle touristique durable sur la
Côte Picarde basé sur la nature et les oiseaux. Celui - ci est un
des moteurs du développement local. Si la situation camarguaise est un
peu différente l'existence d'un Parc Naturel Régional pourrait
être un atout considérable. Dans la Brenne, le PNR a
structuré l'offre touristique sur le territoire pour développer
un tourisme de nature et ornithologique. De plus, le parc anime un
réseau de sept offices de tourisme, édite des documents et
fédère les musées.
25 SMACOPI : Syndicat Mixte d'Aménagement de la
CÔte PIcarde
26 Cf. annexe 8
Il serait donc intéressant, ce sera l'objet de
cette partie, de réfléchir sur les opportunités et les
enjeux de la mise en place d'aménagements et d'un mode de gestion
similaires pour la Camargue.
1) Des perspectives économiques toute l'année
et pour tous
Le tourisme en Camargue est porteur
d'inégalités, comme d'ailleurs la plupart des territoires qui
subissent un tourisme de masse. Cette activité en Camargue est
dépendante de nombreux facteurs : saisonnalité,
météo, destinations à la mode ... Ce sont ces handicaps
qui empêchent un développement touristique vraiment
cohérent dans le delta. Pourtant le tourisme occupe aujourd'hui une
place essentielle dans la vie économique de la région. De
nombreuses personnes vivent et sont tributaires de la fréquentation
touristique. La question que l'on doit se poser est celle - ci: Comment passer
d'un tourisme de masse à un tourisme modéré sans
détruire l'économie locale ? Le tourisme de nature et
ornithologique peut être une réponse à cette question. En
effet, il permet d'étaler l'activité touristique sur toute
l'année. Nous avons vu dans la première partie que les
périodes les plus intéressantes pour l'observation des oiseaux se
situent en basses saisons. On pourrait alors envisager des retombés
économiques en hiver et en automne. De plus, un étalement spatial
de l'offre de tourisme de nature permettrait de réduire les
inégalités liées à l'existence de pôles
touristiques. Aujourd'hui les Saintes Maries de la Mer et Arles absorbent le
plus grand nombre de visiteurs. Laissant le reste du territoire, dont
l'accès est difficile, loin des circuits habituels.
Nombreux sont les hameaux et villages de petites
tailles isolés en Camargue. Ils sont pourtant les gardiens des
traditions, d'une architecture et d'un mode de vie unique. Développer le
tourisme de nature, c'est permettre aux habitants de valoriser leur patrimoine
et de bénéficier des retombés économiques.
Réhabilitations de mas provençaux en gîtes ou chambres
d'hôtes, ouverture de restaurants, circuits de randonnées et VTT
sont des exemples de produits touristiques complémentaires. De cette
manière on ouvre aussi la Camargue, un territoire relativement
fermé, aux régions et aux destinations touristiques voisines (les
Alpilles, Avignon, Marseille ...).
On ne peut pas mesurer précisément les
retombés économiques actuelles ni celles dues aux sites
ornithologiques. Pourtant, le pouvoir du tourisme ornithologique en termes
de développement local est incontestable. Les Marais du Vigueirat,
ont
permis aux habitants du hameau de Mas Tibhert de
bénéficier directement de la fréquentation touristique.
L'ouverture d'un restaurant et de commerces, la diminution du chômage, la
diversification des activités agricoles sont autant d'exemple de la
réussite économique du projet. Néanmoins, il faut, pour
développer le tourisme de nature et ornithologique, prendre en compte la
protection de la nature. Il est nécessaire de le faire participer
à la gestion de sites naturels. Les retombés économiques
doivent servir aux actions de conservation et de gestion des zones
protégées.
2) Aménager et structurer la Camargue tout en
protégeant de l'environnement
Les outils de protection du patrimoine naturel sont
nombreux et variés en Camargue. Ils occupent une grande partie du
territoire sans empêcher le maintien nécessaire des
activités humaines. Ces outils font partie d'un ensemble
d'aménagement très riche. Les caractéristiques
géographiques de la Camargue ont obligé depuis longtemps les
hommes à aménager leur territoire. Aujourd'hui le delta
apparaît comme un espace très bien structuré mais encore
porteur d'inégalités.
Les objectifs du développement d'un tourisme de
nature et ornithologique en termes d'aménagement du territoire sont
divers. Il s'agit d'abord de créer des infrastructures permettant de
réduire l'enclavement de certaines parties du territoire comme les
Salins de Giraud ou Port Saint Louis (routes, pistes cyclables, chemins de
randonnées...). Ces aménagements doivent s'inscrire dans une
politique touristique commune en concertation avec les acteurs de la protection
de la nature. Il apparaît aussi indispensable de préserver la
diversité des milieux, c'est à dire les différentes
activités humaines dites traditionnelles (riziculture, industrie
salinière, chasse). Dans cette optique les nouveaux Plans Locaux
d'Urbanismes sont liés à la création d'un Projet de
Développement Durable (PADD) qui vise à garantir une
qualité paysagère.
Un autre enjeu dans le domaine de l'aménagement
concerne le développement des énergies renouvelables. Depuis 2005
le PNRC a engagé une réflexion pour la mise en place d'un Plan
Local de l'Energie et de l'Environnement. Le territoire Camarguais est
idéalement adapté aux énergies renouvelables :
énergie solaire (311 jours de soleil par an) et éolienne (280
jours de vent par an).
DEUX PROJETS D'AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE
EN CAMARGUE
Située sur le domaine de la Palissade au sud
Est de la Camargue, il s'agit de la plus grande installation
photovoltaïque individuelle en France à ce jour. Cet
équipement pourvoit aux besoins en électricité
nécessaire à la réalisation des actions de gestion.
Accueil du public, gestion et conservation de l'espace. Cette installation mise
en place en 1987 dans le cadre du programme européen THERMIE, fonctionne
depuis maintenant 15 ans. Elle a permis au Domaine de briser son isolement et
de pouvoir accéder au confort d'une source d'énergie
autonome.
Centre photovoltaïque du domaine de
la Palissade
Ce projet éolien, le premier installé en
PACA, représente une puissance de 21.25 MW pour la première
tranche installée en août 2005. Il est composé d'un
alignement de 25 éoliennes le long de la berge du canal de navigation du
Rhône au port de Fos-sur-Mer. Ce linéaire de 5.5 km
représente la frontière entre la ZIP de Fos et les espaces
naturels du nord voulue par le Port Autonome de Marseille (PAM), administrateur
du territoire. Il s'inscrit dans le projet OPALE du PAM visant 100 MW
éoliens sur la ZIP de Fos-surMer. Chaque éolienne produit environ
la consommation annuelle, hors chauffage et eau chaude sanitaire, de plus de 21
000 foyers (63 000 personnes).
Projet éolien de Port Saint Louis
du Rhône
Source texte & photos :
Diagnostic territorial du Parc naturel régional de Camargue (9.
L'aménagement du territoire)
Ces projets impliquent directement le
développement touristique de la Camargue. Le domaine de la Palissade est
d'ailleurs un centre de découverte du conservatoire du littoral ouvert
au public. De la même manière le projet de contournement
autoroutier de la ville d'Arles dans le PNRC est un enjeu majeur du territoire.
Toutes les initiatives impliquant l'ensemble du delta doivent permettre une
mise en réseau des acteurs concernés. Concernant les
aménagements purement touristiques. Il ne semble
pas nécessaire, en dehors des sentiers de
randonnés, des chemins de vtt et des activités sportives, de
développer cet aspect. L'aménagement du territoire basé
sur la protection de la nature est le point de départ du
développement touristique. Il garantie et préserve les richesses
naturelles. Les aménagements sont aujourd'hui nombreux, variés et
bien repartis dans le delta. L'avenir du tourisme passe avant tout par la
structuration de l'offre de tourisme de nature et ornithologique.
3) Du tourisme ornithologique à la création
d'une nouvelle destination « Nature - Camargue »
La Camargue s'inscrit dans une politique
départementale de développement touristique. Le Comité
Départemental du Tourisme des Bouches-du-Rhône fait la promotion
du département à travers « 3 territoires affirmés
» : Marseille, la Provence et la Camargue. Le CDT insiste sur l'aspect
« nature et grands espaces de la Camargue » mais aussi sur sa
richesse culturelle et ses nombreuses traditions. Le CDT est la seule structure
à avoir tenté de proposer la Camargue comme une destination
à part entière. Pourtant, on oublie souvent que la Camargue ne
s'arrête pas au Petit Rhône mais se prolonge sur le
département du Gard. L'initiative du CDT de proposer un territoire ne
s'arrêtant pas aux frontières du département est
très intéressante27. On identifie ainsi la Camargue
comme un espace global qui ne s'arrête pas aux simples limites
administratives. De plus, le CDT des Bouches-du-Rhône travaille en
partenariat avec le Parc Naturel Régional de Camargue mais aussi les
offices de tourisme d'Arles et des Saintes Maries de la Mer. L'idée
serait de réunir ces acteurs atour d'une structure commune et
d'établir une convention définissant leurs objectifs et leurs
missions (voir tableaux page 34).
Concernant le développement du tourisme de
nature et ornithologique en Camargue, il s'agit maintenant de communiquer
activement sur cet aspect. Cela pourrait s'inscrire dans la démarche
commune décrite ci-dessus comme l'image principale du territoire. L'une
des faiblesses du tourisme en Camargue est le décalage entre l'image et
la réalité. Il est donc indispensable de reconstruire la
communication autour de la nature et des oiseaux. Les visiteurs doivent pouvoir
identifier le territoire comme un espace naturel unique pour sa richesse
ornithologique et ses sites de découverte de la nature. La
stratégie touristique doit
27 Cf. annexe 9
aussi proposer de nouvelles pistes de
développement qui se rattachent à la nature. Par exemple, la mise
en tourisme des bords du Rhône ou la valorisation de l'agriculture et de
l'industrie. Il est préférable pour un territoire de
posséder une image forte à laquelle se rattachent d'autres
aspects du patrimoine.
PROJET DE STRUCTURATION TOURISTIQUE DE LA
CAMARGUE Objectifs et missions de chaque acteur
ACTEURS
|
MISSIONS (TRAVAIL EN COMMUN SUR) :
|
Comité Départemental du Tourisme des
Bouches-du- Rhône et du Gard
|
1' Promotion de la Camargue :
v' Définit les stratégies de
développement et de communication (en accord avec les acteurs
signataires de la convention)
1' Edition des brochures/documentations
touristiques
v' Participations aux salons des
professionnels du tourisme
v' Création d'un service de
réservation
|
Offices du tourisme (Arles, Saintes Maries de la Mer,
Port Saint Louis et Aigues Mortes)
|
v' Structuration de l'offre des
établissements
d'hébergement et de restauration pour ses
territoires réunis dans la centrale de réservation du
CDT
v' Promotion des sites culturels et des
animations locales
|
Parc Naturel Régional de Camargue et
associations de protection de la nature (LPO)
|
v' Structuration de l'offre de tourisme de nature et
ornithologique (centres de découverte, parc ornithologique,
musée, sentiers d'interprétation)
~ Aide aux acteurs de protection de la nature et aux
porteurs de projets en développement durable
v' Soutien des activités humaines (agriculture,
riziculture, chasse et industrie salinière)
|
Le tourisme de nature et ornithologique en Camargue
détient certainement les clés du développement du
delta. Mon hypothèse est donc la suivante : Ce tourisme en plein
développement en France s'accorde parfaitement avec les enjeux
du
territoire : protection de la nature,
développement local, respect des traditions. Iirépond
aussi aux besoins économiques liés à l'activité
touristique en Camargue.
Pourtant il semble difficile de créer autour de
ce territoire une véritable destination touristique
spécialisée dans l'ornithologie. Les oiseaux doivent servir de
point de départ d'un projet de reconstruction du tourisme camarguais.
Mais ce tourisme a -t'il un avenir en Camargue ? Peut - on considérer
qu'il est une piste de développement réaliste ? Que
désirent vraiment les visteurs ?
---
Nous avons analysé et présenté
dans ce premier chapitre le fonctionnent et les actions de développement
relatives au tourisme de nature et ornithologique en Camargue. A partir de ce
constat nous avons pu proposer des pistes de développement
répondant aux enjeux du territoire.
L'objectif du second chapitre est de déterminer
plus précisément les motivations des touristes concernant le
tourisme ornithologique. Pour cela, une enquête de satisfaction a
été menée au sein du parc ornithologique du Pont de Gau
sur la commune des Saintes Maries de la Mer. Nous essayerons donc d'accorder
les hypothèses émises dans le premier chapitre avec les
aspirations des visiteurs. En parallèle à cette étude,
différentes rencontres avec les professionnels du tourisme permettront
d'établir des liens avec la population locale pour un
développement touristique le plus cohérent possible.
---
Deuxième Partie
A) Etude sur le terrain : enquête de
satisfaction
auprès des visiteurs du parc ornithologique
du
Pont de Gau
1) Présentation et objectifs de l'étude
Afin de présenter une étude sur le
terrain la plus intéressante et pertinente possible j'ai souhaité
effectuer mon stage28 chez un acteur du tourisme da nature et
ornithologique en Camargue. Le parc ornithologique du Pont de Gau29
m'a donc proposé de mener une enquête de satisfaction au sein de
sa structure. Pour les responsables, il s'agit de découvrir le ou les
profils de leurs clients. Quelles sont leurs motivations, leurs origines
géographiques, leurs degrés de satisfaction concernant les
différents services, les manières dont ils ont connu le parc
etc.... ? L'objectif de l'enquête est de proposer de nouveaux
aménagements ou services qui correspondent aux attentes des visiteurs.
C'est aussi un moyen de connaitre l'avis du public sur la gestion du site
naturel. En effet, depuis janvier 2006 le parc ornithologique du Pont de Gau
s'est vu attribuer par le Parc Naturel Régional de Camargue la gestion
de l'espace naturel Francis C. Fabre30. Cet espace abrite le marais
de Ginès qui s'étale sur 48 hectares. Le parc y a
aménagé des îlots de reproduction pour les oiseaux
migrateurs (l'échasse blanche, les sternes naines et Pierregarin, les
avocettes élégantes ...). Un sentier de 5 kilomètres
parcourt le marais et deux observatoires permettent aux visiteurs d'observer au
plus près les oiseaux. Le parc souhaite connaître l'avis des
visiteurs sur cette gestion « sauvage » du marais.
Dans un second temps, cette enquête de
satisfaction permettra peut être d'appuyer les hypothèses
proposées dans la première partie de mon mémoire. Cette
étude sur le terrain, au coeur de la Camargue, est un moyen de
dégager de manière encore plus précise les enjeux du
développement touristique en Camargue. Mon objectif est de
28 Cf. annexe 10
29 Cf. annexe 11
30 Cf. annexe 12
définir les attentes et les profils des
différents visiteurs des sites de nature et ornithologiques en Camargue.
Cela me permettra de proposer au parc du pont de Gau des changements et des
aménagements dans sa gestion touristique. Mais aussi, de proposer de
nouvelles solutions de développement à l'échelle du
territoire prenant en compte les attentes des touristes et les activités
de la population locale.
2) Méthode employée
Afin de répondre à ces différents
objectifs j'ai employé deux méthodes pour mesurer la satisfaction
des visiteurs du parc. Ces méthodes différent dans l'application
sur le terrain mais sont toutefois presque similaires dans le contenu. Les
questions sont identiques pour chaque méthode, cela permet une analyse
des données plus facile.
J'ai d'abord mis en place un système de
questionnaires de satisfaction sur papier. J `ai distribué ces
questionnaires, rédigés en 5 langues
(français31, allemand, espagnol, néerlandais et
anglais), à l'entrée et la buvette du parc. Nous avons mis en
place deux boites de retours (photos ci-dessous) pour « récolter
» les questionnaires remplis. L'intérêt de cette
méthode est de pouvoir donner un grand nombre de réponses en peu
de temps. De plus, ces questionnaires sont anonymes ce qui permet au public se
« confier » plus facilement.
BOITE DE RETOUR DES QUESTIONNAIRES DE
SATISFACTION
31 Cf. annexe 13
La seconde méthode employée est
l'interview. J'ai été amené pendant mon stage à
aller à la rencontre des visiteurs pour leur proposer de répondre
à une enquête de satisfaction. Cette méthode permet d'avoir
un vrai contact avec le public et d'évoquer avec les visiteurs des
aspects très différents du parc (la gestion du marais, les
aménagements et même le tourisme en Camargue).
L'analyse des réponses a été
réalisée à l'aide du logiciel de gestion d'enquête
et d'analyse statistique de données : SPHINX. Ce logiciel, que nous
avions utilisé lors d'un cours de techniques d'enquêtes, permet de
croiser les données et donc de dégager des résultats
encore plus pertinents. Par exemple, on peut savoir précisément
pour chaque type de clientèle quelles sont les motivations principales
(ornithologie, découverte d'un espace naturel protégé,
promenade -sortie pour les enfants ou passion personnelle) ou quelle fut la
durée des visites. Un ornithologue passionné n'aura pas la
même démarche de visite qu'une famille nombreuse. On peut
également appliquer cette méthode en fonction de la
période ou encore de l'origine des visiteurs.
La partie qui sui présente donc dans un premier
temps ces résultats variables par variables. Puis dans ensuite avec le
croisement des données. Chacun des tableaux pourra faire l'objet d'une
analyse et d'une mise en contexte par rapport au Parc du Pont de Gau en temps
que site touristique et/ou par rapport au développement du tourisme de
nature et ornithologique en Camargue.
3) Résultats
Les résultats qui suivent ont été
recueillis et analysés sur un total de 312 retours (209 questionnaires
et 103 interviews). Les donnés ont été
récoltées entre le 31mars et le 16 mai 2008. Cette période
est intéressante puisque les milieux naturels du parc sont riches en
oiseaux (migrations et nidifications des espèces). Il attire donc un
grand nombre d'ornithologues et de photographes, souvent étrangers. De
plus, les vacances scolaires situées au milieu de cette période
(du 5 avril au 5 mai 2008) m'ont permis d'interroger aussi un public familial.
L'objectif de cette enquête est d'étudier un échantillon
représentatif des visiteurs du parc ornithologique à cette
période de l'année pour définir les
caractéristiques et les attentes des différents profils de
touristes.
Régions France
7,8%
0,4%
Nb. cit.
Fréq.
Région France
6,6%
Sud est & Corse
64
24,8%
Centre
28
10,9%
Rhône - Alpes
53
20,5%
Grand ouest
17,1%
44
Nord ouest
17
6,6%
Est
17
6,6%
17,1%
Nord
14
5,4%
1
0,4%
Dom - Tom
Île de France
20
7,8%
20,5%
TOTAL CIT.
258
100%
1/ ORIGINE DES VISITEURS FRANÇAIS
5,4%
6,6%
24,8%
10,9%
Sud est & Corse Centre
Rhône - Alpes Grand ouest Nord ouest Est
Nord
Dom - Tom Île de France
39
Pays
5,7%
7,5%
7,5%
9,4%
28,3%
17,0%
7,5%
17,0%
2/ ORIGINE DES VISITEURS ETRANGERS
Espagne Italie
Suisse Allemagne Pays - Bas Belgique Royaume - Un Autres
Pays
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Espagne
|
4
|
7,5%
|
Italie
|
15
|
28,3%
|
Suisse
|
4
|
7,5%
|
Allemagne
|
9
|
17,0%
|
Pays - Bas
|
9
|
17,0%
|
Belgique
|
5
|
9,4%
|
Royaume - Uni
|
4
|
7,5%
|
Autres
|
3
|
5,7%
|
TOTAL CIT.
|
53
|
100%
|
Type de clientèle
45,0%
55,0%
3/ TYPE DE CLIENTELE
famille
adulte(s) seul(s)
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Type de clientèle
|
|
|
famille
|
170
|
55,0%
|
adulte(s) seul(s)
|
139
|
45,0%
|
TOTAL CIT.
|
309
|
100%
|
3,9%
33,3%
62,8%
Nb. cit.
Fréq.
Fréquence visite
pour la première fois
194
62,8%
occasionnellement
103
33,3%
réguliérement dans l'année
12
3,9%
TOTAL OBS.
309
100%
4/ FREQUENCE DES VISITES
Fréquence visite
pour la première fois occasionnellement
réguliérement dans l'année
41
Connu Parc
17,2%
18,4%
Nb. cit. Fréq.
Connu Parc
23,9%
23,9%
internet
18,4%
57
23,9%
guide touristique
74
conseils OT ou hébergeur
51
16,5%
bouche à oreille
23,9%
74
sur la route
53
17,2%
16,5%
TOTAL OBS.
100%
309
5/ COMMENT ONT-ILS CONNU LE PARC ?
internet
guide touristique conseils OT ou héberge bouche à
oreille
sur la route
6/ QUELLES SONT LES MOTIVATIONS ?
Motivations
Motivations
Autres
ornithologie
découverte espace naturel protégé
promenade - sortie pour les enfants
passion personnelle (photos - vidéos)
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
309
235
195
172
44
4
63,1%
55,7%
76,1%
14,2%
1,3%
6,8% 0,6%
30,0%
26,5%
36,2%
ornithologie
découverte espace naturel protégé
promenade - sortie pour les enfants passion personnelle (photos -
vidéos) Autres
Durée visite
10,7%
16,2%
73,1%
7/ DUREE DE LA VISITE
moins de 2 heures une demi - journée toute la
journée
Durée visite
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
moins de 2 heures
|
50
|
16,2%
|
une demi - journée
|
226
|
73,1%
|
toute la journée
|
33
|
10,7%
|
TOTAL OBS.
|
309
|
100%
|
Visite Espace naturel Fabre
oui non
33,3%
66,7%
Fréq.
Nb. cit.
206
66,7%
oui
103
33,3%
non
TOTAL OBS.
309
100%
8/ VISITE DE L'ESPACE NATUREL F.C FABRE ?
Visite Espace naturel Fabre
9/ TAUX DE SATISFACTION CONCERNANT :
Panneaux d'informations
1,3%
13,9%
oui moyennement non
Panneaux d'informations
Nb. cit. Fréq.
oui
256
84,8%
moyennement
42
13,9%
84,8%
4
non
1,3%
TOTAL CIT.
302
100%
Observation des oiseaux
9,2% 0,3%
oui moyennement non
Observation des oiseaux
Nb. cit. Fréq.
oui
274
90,4%
moyennement
28
9,2%
non
1
0,3%
90,4%
303
TOTAL CIT.
100%
Aménagement et le balisage du parc
9,0%
oui moyennement non
Aménagement et le balisage du parc
Nb. cit. Fréq.
oui
274
91,0%
moyennement
27
9,0%
91,0%
301
TOTAL CIT.
100%
43
Accueil
7,4%
oui moyennement non
Nb. cit.
Fréq.
Accueil
oui
263
92,6%
moyennement
21
7,4%
92,6%
284
TOTAL CIT.
100%
Buvette
0,6%
11,4%
oui moyennement non
Nb. cit.
Fréq.
Toilettes
oui
227
90,1%
moyennement
24
9,5%
non
1
0,4%
88,0%
252
TOTAL CIT.
100%
Toilettes
9,5% 0,4%
oui moyennement non
Nb. cit.
Fréq.
Buvette
oui
146
88,0%
moyennement
19
11,4%
non
1
0,6%
90,1%
166
TOTAL CIT.
100%
B) Synthèse des résultats et
préconisations pour
l'entreprise
Les taux de satisfactions concernant les
différents aspects de la gestion et des services touristiques sont
très élevés. Le taux de satisfaction global approche 90%.
Cela vient appuyer les nombreux commentaires élogieux fait par les
visiteurs sur les questionnaires. L'aménagement et le balisage du parc
sont aussi très appréciés par les visiteurs. De même
pour les panneaux pédagogiques et l'observation des oiseaux. Il est
très intéressant pour les visiteurs de pouvoir observer les
oiseaux et les différents milieux naturels dans les observatoires et les
tours. L'un des points positifs, par exemple, est le succès
rencontré par de l'installation des toilettes écologiques
installées l'année dernière.
La plupart des visiteurs (73%), étrangers ou
non, restent l'équivalent d'une demijournée dans le parc. Cette
durée correspond environ au temps nécessaire pour faire tout le
circuit (pauses comprises). Certains profitent de la buvette, des tables de
pique nique et n'hésitent pas à revenir à la fin de la
journée pour admirer le coucher du soleil. Les personnes qui restent
toute la journée sont la plupart ornithologues et pratique la
photographie. Une très grande majorité de la clientèle
(prés de 67%) continue la visite dans l'espace naturel F.C Fabre.
Cependant, une grande partie de ces personnes trouvent la seconde moitié
du circuit autour du marais de Ginès ennuyeuse et peu
intéressante.
Ensuite, il est intéressant de constater que
l'ornithologie n'est pas la motivation principale des visiteurs. Elle vient
s'ajouter à la découverte d'un espace naturel
protégé. Cette dernière variable est citée par 76%
des personnes interrogés contre 63% pour l'ornithologie. Cela vient
soutenir la thèse selon laquelle les visiteurs sont loin de venir
exclusivement pour voir des oiseaux. Ils viennent pour découvrir des
lieux de nature vivante et de liberté. Une partie du public
désire aussi profiter d'un espace de promenade. En effet, contrairement
à ce que l'on pourrait penser il existe assez peu de sentiers de
randonnée en Camargue. Proposer près de sept kilomètres de
sentiers balisés est donc un atout pour le parc du Pont de Gau qu'il
serait intéressant de valoriser.
L'origine géographique des visiteurs
français se concentre dans la région « sud-est
» où se situe le parc ornithologique et dans les régions
voisines (Sud ouest et Rhône Alpes). Le parc jouit, notamment dans les
régions Provence Alpes Côtes d'Azur et
Languedoc-Roussillon, d'une grande
notoriété. La Camargue est une destination touristique
nationalement reconnue : On retrouve donc dans les visiteurs du parc
ornithologique une importante clientèle de régions plus
éloignées comme l'Île de France ou encore la Bretagne. Il
est intéressant de noter que le parc du Pont de Gau est souvent connu
dans les régions où existent déjà ce genre de
structures. Par exemple, beaucoup de personnes originaires d'Aquitaine, de la
Somme ou de la Dombes font référence aux parcs ornithologiques
qui existent dans leurs régions. C'est pourquoi, l'idée de
fédérer les parcs français pourrait permettre de
développer de tourisme de nature et ornithologique.
Pour la clientèle étrangère, la
population de touristes italiens est la plus importante. On retrouve cependant
une grande diversité de pays représentés dans les
visiteurs du parc ornithologique. Ces résultats montrent encore une fois
le potentiel économique du tourisme ornithologique. La Camargue attire
un grand nombre de touristes étrangers. On retrouve aussi dans cet
échantillon la prédominance des pays anglo-saxon et d'Europe du
Nord (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas et Belgique) très
sensibilisés à l'observation et la protection des
oiseaux.
Les visiteurs viennent le plus souvent en famille. Le
public familial représente en effet prés de 55% de la
clientèle. Les vacances scolaires du mois d'avril expliquent ce taux
important. Pourtant à cette période de l'année, la plus
intéressante pour l'observation des oiseaux, une grande partie du public
est essentiellement composé de passionnés, d'ornithologues ou de
photographes. Cela explique qu'une grande partie des visiteurs (près de
38% ne viennent pas au parc pou la première fois. En effet, le public
très sensibilisé à la nature a l'habitude de revenir
à des périodes bien précises. On comprend alors mieux
pourquoi 24% des personnes interrogées ont connu le parc par le bouche
à oreille, en suivant les recommandations d'amis passionnés comme
eux.
Néanmoins, à la différence de la
plupart des sites ornithologiques de France (excepté le bassin
d'Arcachon), le parc du Pont de Gau est situé dans une région
très touristique. La Camargue est une destination de renommée
internationale. C'est pourquoi on retrouve ici, plus qu'ailleurs, le public non
sensibilisé à la nature ou du moins qui ne fait pas de
l'observation des oiseaux la motivation de son voyage. Ainsi, beaucoup de
visiteurs ont connu le parc grâce à des guides touristiques,
à des informations sur leurs lieux leur d'hébergement, à
l'office de tourisme ou tout simplement en passant sur la route.
Le parc ornithologique de Pont de Gau attire donc une
clientèle aux profils très variés. Mais en cette
période de l'année la plupart des visiteurs recherchent à
satisfaire un intérêt pour la nature ou les oiseaux. Et quelques
soient leur motivations et leur origines géographiques tous repartent
avec un excellent souvenir.
Toutefois, quelques propositions et critiques
émises sur les aménagements et les services sont
intéressantes à noter :
v' Des ornithologues passionnés qui pratiquent
la photographie se plaignent de la non-existence d'un système
d'abonnement à l'année ou à la semaine. Ils prennent
l'exemple du parc ornithologique du Teich en Gironde qui pratique ce service.
Il serait intéressant, facile et très peu cher de le
développer. Ce serait également l'occasion d'amener les gens
à visiter le parc en hiver et en automne où la
fréquentation diminue.
v' Toujours pour les ornithologues - photographes,
certains souhaiteraient dans les observatoires des ouvertures plus larges afin
de faire passer les gros téléobjectifs.
v' Le grand public voudrait pouvoir identifier les
principaux oiseaux présents sur le parc. L'idée d'un petit guide
en couleur pas cher (1 ou 2 euros) présentant les espèces et
leurs caractéristiques revient souvent parmi les remarques. Dans le
même ordre d'idée, les visiteurs préféreraient que
les panneaux présentant les espèces dans les observatoires soient
en couleur.
v' Certains visiteurs voudraient profiter de la visite
pour avoir des informations sur la Camargue et les activités humaines en
rapport avec la nature (élevage de chevreaux et de taureaux,
riziculture). Cela compenserait un peu la fermeture de la maison du PRNC
voisine du parc ornithologique.
v' Une autre grande attente des visiteurs, c'est la
rencontre avec un passionné qui saurait expliquer et présenter
les espèces, leurs comportements, la gestion des milieux naturels ... Un
large public sensibilisé à la nature est demandeur de visites
guidées ou même de simple présentation à la longue
vue. Ainsi nous avons menés avec les autres stagiaires de petites
animations auprès du public dans les observatoires. Il s'agissait de
faire observer les oiseaux et de présenter les différentes
espèces aux visiteurs. Ces derniers sont ravis de voir les oiseaux de si
près et de bénéficier d'explications. Il serait donc
intéressant de multiplier ce genre d'animations.
v' Beaucoup de touristes s'indignent du sort
réservé aux oiseaux dans les volières. Pourtant ces
oiseaux sont inaptes à la vie sauvage et ont été
recueillis au centre de soin situé dans le domaine et géré
par l'association des amis du parc. Le nouveau panneau d'informations sur le
centre de soins est donc important pour faire comprendre aux personnes le
rôle et l'intérêt des volières.
v' Enfin, concernant la gestion plus « sauvage
» de l'espace naturel F.C Fabre : Pour beaucoup de personnes cette gestion
est très cohérente car elle permet de répondre aux
attentes d'un public qui recherche un contact plus authentique avec la nature.
Pourtant la seconde partie du circuit n'est pas assez mis en valeur. La tour
d'observation qui devrait voir le jour permettra de rendre la ballade moins
monotone. Il faudrait que cet aménagement soit accompagné d'un
outil d'interprétation comme un panneau ou une table
d'orientation.
Le parc est reconnu par tous les professionnels du
tourisme (hébergeurs et offices de tourismes) comme l'une des
attractions majeures des Saintes Maries de la Mer et même de Camargue.
Afin de développer les relations avec les acteurs touristiques il serait
intéressant de réfléchir à la mise en place de
partenariats. Par exemple, un partenariat avec un hôtel permettrait de
proposer à la vente directe au sein de l'établissement de places
(à prix réduit ?) pour le parc ornithologique.
---
Le parc ornithologique du Pont de Gau est donc un
acteur essentiel du tourisme de nature et ornithologique en Camargue. Il attire
un public de passionnés mais aussi et surtout une clientèle moins
sensibilisée aux oiseaux. Dans l'optique d'un futur développement
touristique en Camargue basé sur la nature et les oiseaux le parc doit
jouer un rôle majeur. Il est l'exemple de ce que devrait être le
tourisme dans le delta du Rhône, un site avec une fréquentation
élevée (plus de 100 000 personnes par an) qui s'intègre
dans la vie socio économique de la région et qui se
développe autour de la protection de l'environnement et des oiseaux.
C'est pourquoi il est primordial qu'il reste aussi un outil d'éducation
et de sensibilisation à l'environnement.
---
Conclusion
La Camargue est un territoire paradoxal. Peut-on
croire que l'un des plus grands sites naturels de France, l'un des plus riches
d'Europe en oiseaux et en diversité de milieux soit en partie artificiel
?
De toutes les activités que l'Homme a
développé dans le delta depuis des dizaines d'années, le
tourisme est celle qui a le plus marquée le territoire. Au contraire, la
chasse, la pêche, l'élevage, la riziculture ou encore l'industrie
salinière ont oeuvré pour la protection de cet espace naturel
unique. Il semble donc urgent de proposer un nouveau développement
touristique basé sur le modèle et les principes de ces
activités.
De tous ses atouts naturels, la richesse
ornithologique de la Camargue est certainement le moins célèbre
mais pourtant le plus solide. Partout en France le tourisme ornithologique se
développe, en Brenne, sur la côte Picarde, en Gironde. Partout les
professionnels du tourisme ont su profiter de ce patrimoine pour
développer un tourisme respectueux de l'environnement. Dans ces
territoires les oiseaux sont aujourd'hui de véritables acteurs de
l'économie locale.
En Camargue, les initiatives se multiplient. Certaines
structures, maintenant bien implantées, comme le Parc Naturel
Régional ou le Parc ornithologique du Pont de Gau jouent un rôle
primordial pour la promotion du tourisme de nature. Un ensemble cohérent
d'acteurs touristiques et scientifiques existe et agit. Chaque année,
plus d'un million de touriste visitent le delta du Rhône. En arrivant en
Camargue, ils se heurtent pourtant à un territoire fermé. Un
territoire loin de leur imaginaire, loin des chevaux et des taureaux en
liberté. Pourtant c'est cette Camargue et le tourisme balnéaire
de masse qui fait aujourd'hui vivre le territoire.
Le tourisme de nature et ornithologique est pour la
Camargue et ses habitants un moyen de se réapproprier leur pays, leur
culture et leur nature. Lier un développement touristique à la
préservation et à la réhabilitation des espaces naturels,
sans pour autant perdre le sens économique. En cherchant un peu on
remarque que le tourisme de nature commence à être
déjà bien présent en Camargue. Des Marais du Vigueirat
à l'Est au centre de découverte du Scamandre en Camargue Gardoise
le monde des oiseaux est une véritable attraction touristique.
L'objectif de se mémoire a été de donner des idées
et des clés pour le développement du tourisme de nature. L'un des
points les plus importants qui a été mis en avant est la mise
en
réseau des acteurs. L'interdépendance entre
la protection de la nature et le tourisme nécessite de structurer
l'activité touristique.
Il a été observé que la Camargue
attire une clientèle touristique très importante et
variées, aux motivations diverses. Le tourisme de nature ne
s'arrête pas à l'observation des oiseaux. C'est aussi la
randonnée, le sport, la découverte des traditions et de la
culture locale, l'éducation à l'environnement et au
développement durable. Les acteurs du tourisme de nature et
ornithologique ont une mission de sensibilisation. La Camargue est un
territoire fragile, dont il faut expliquer le fonctionnement et les
caractéristiques à chacun. Aujourd'hui aucun visiteur ne devrait
repartir des Saintes Maries de la Mer ou des Salins de Giraud sans savoir que
la gestion de l'eau est contrôlée et que la mosaïque des
milieux naturels est liée aux activités humaines.
Plus globalement c'est une réflexion sur le
tourisme sur la côte méditerranéenne qu'il faudrait
soulever. Rare sont, en effet, les exemples de territoires où le
développement touristique est un acteur de la protection de la nature et
un levier du développement local. La méditerranée est -
elle un cas à part dans le paysage touristique français et
européen ? Certainement, mais ne devrait - on pas, par exemple, inclure
le développement touristique comme l'une des priorités du projet
« Union Méditerranéenne » ?
Sous Cesfeu.x. que juin verse, comme
C'icCair, 911ireiCCe court, court, et court. De soCeiC en soCeiC, et de
vent en vent, eCCe voit "One pCaine immense, des savanes Qui n'ont a
C'ceiC niferme ni termer De Coin en Coin et pour toute vegetation, De
rares tamaris . et Ca mer qui paraft.
Eridéric 911istraC, 911iriio, Chant .x.
Bibliographie
OUVRAGES :
v' J.Blondel - P.Isnmann, Guide des oiseaux de Camargue,
Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé, 1981, 344
pages
1' Agence Française de l'Ingénierie
Touristique, tourisme ornithologique un tourisme de nature, Paris, Les cahiers
de l'AFIT, 2001, 157 pages
v' Cahiers espaces, Le tourisme ornithologique, Paris,
mars 2000 n°169, 37 pages v' Cahiers espaces, Tourisme et
environnement, Paris, n°62, 159 pages
v' Cahier espaces, Tourisme rural, Le tourisme de nature
en Camargue, Paris, N°42, 130 pages
1' Tour du Valat, Rapport annuel 2007, Arles, mars 2008,
60 pages
v' Parc Naturel Régional de Camargue, cahier
technique n°1, Les espaces naturels protégés : les
différents outils de protection de la Camargue, 2003, 16
pages
v' Parc Naturel Régional de Camargue, cahier
technique n°2, Les milieux et leurs usages : La gestion des milieux en
Camargue, de la mer au Rhône
v' D et F Balay, Il était une fois ... l'île
de Camargue, Editions des falaises, 2007, Rouen, 113 pages
v' Marc Duquet, comment protéger les oiseaux,
Nathan, 1997, Paris, 265 pages
1' Courier du Parc N°50/51, La Camargue - le delta
du Rhône de ses origines à 1950, Edition de la fondation du PNRC,
2001, Nîmes, 65 pages
ARTICLES ET BROCHURES :
v' Ministère de l'écologie, du
développement et de l'aménagement durables, le tourisme de nature
en France et ses potentialités de développement, Paris,
décembre 2007 hors-série n°7
v' Estelle Nouel, Marais du Viguierat : un modèle
à suivre, Paris, Ulysse - atlas de l'écotourisme, mars
2008
v' La gazette officielle du tourisme, PNR de la Brenne :
un territoire touristique en devenir, Paris, 19 décembre 2007
N°1933, pages 2 et 3
v' Ligue de protection des oiseaux, Les Associations
de protection de la nature et de l'environnement : des acteurs majeurs pour le
développement du tourisme de nature et ornithologique, Rochefort,
2004,
v' P. Dabrowski, Interdépendance du tourisme et de
la protection de la nature, Unasylva n°176, 1994
v' Nacima Yelles, Tourisme de nature et
aménagement littoral : le modèle Picard, Mappemonde,
1993
v' Parc Naturel Régional de Camargue, Diagnostic
Territorial, 2005
v' Parc Naturel Régional de Camargue, Maitrise et
structuration d'un développement touristique reposant sur la
découverte, 2003, 6 pages
SITES INTERNET :
1' http://www.tourduvalat.org/ (avril - mai
2008)
v' Source : http://www.nature-travels.com/
(avril - mai 2008)
1'
http://fr.wikipedia.org
(avril - mai 2008)
v' http://www.marais-vigueirat.reserves-naturelles.org/
(avril - mai 2008) v'
http://parc-camargue.fr
(avril - mai 2008)
ANNEXES
Table des annexes
Annexe 1 Plan du Parc ornithologique du Teich (Gironde)
.55
Annexe 2 Balades naturalistes dans la réserve
nationale de Camargue .56
Annexe 3 Le tourisme en Camargue : Forces, Faiblesses,
Opportunités et menaces PNRC - étude des activités
économiques de Camargue) 57
Annexe 4 Le centre de découverte du Scamandre
58
Annexe 5 Les marais du Vigueirat aujourd'hui,
fonctionnement et activités 59
Annexe 6 Budget de l'année 2007 de la station
biologique de la Tour du Valat...60
Annexe 7 Le festival de la Camargue et du delta du
Rhône 61
Annexe 8 Tourisme de Nature et aménagement
littoral : le modèle Picard 62
Annexe 9 Camargue : documentation du CDT des
Bouches-du-Rhône .64
Annexe 10 Proposition de stage .65
Annexe 11 Parc ornithologique du Pont de Gau - Brochure
.66
Annexe 12 Parc ornithologique du Pont de Gau - Plan
67
Annexe 13 Questionnaire de satisfaction (français)
68
Annexe 1 Plan du Parc ornithologique du Teich
(Gironde)
Source : Les cahiers de l'AFIT, Tourisme ornithologique
un tourisme de nature, page 69
Annexe 2 Balades naturalistes dans la réserve
nationale de Camargue
Annexe 3 Le tourisme en Camargue : Forces, Faiblesses,
Opportunités et menaces (PNRC - étude des activités
économiques de Camargue)
Source : Parc naturel régional de Camargue,
étude diagnostic et prospective des activités économiques
en Camargue, septembre 2006, page 79
Annexe 4 Le centre de découverte du
Scamandre
Annexe 5 Les marais du Vigueirat aujourd'hui,
fonctionnement et activités
Source : Cahiers espaces, Le tourisme ornithologique,
Paris, mars 2000 n°169, page 32
Annexe 6 Budget pour l'année 2007 de la station
biologique de la Tour du Valat
Source : Tour du Valat, Rapport annuel 2007, Arles, mars
2008, page 51
Annexe 7 Le festival de la Camargue et du delta du
Rhône - affiche
Annexe 9 Camargue - Provence : documentation du CDT des
Bouchesdu-Rhône
Annexe 10 Proposition de stage
Annexe 13 Questionnaire de satisfaction
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