![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA1.png)
REPUBLIQUE DU BENIN
FRATERNITE - JUSTICE - TRAVAIL
************
UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI
************
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
DE
GESTION
*****************
MEMOIRE
Domaine
DE DEA / MASTER - NPTCI
************* *******
Spécialité
: Macroeconomie
: Economie Internationale
Theme
TAUX DE CHANGE REEL D'EQUILIBRE ET
EVOLUTION DE SE S FONDAMENTAUX DANS
l'UEMOA
Présenté par :
HOUNGBEDI Sewanoude Honore
Sous la direction de :
Fulbert AMOUSSOUGA GERO Professeur Titulaire de
Sciences
Economiques, FASEG, UAC.
JURY :
Président : Fulbert AMOUSSOUGA
GERO
Professeur Titulaire de Sciences Economiques, FASEG,
UAC.
Membres : - Magloire
LANHA
Maître de Conférences
Agrégé de Sciences Economiques, FASEG, UAC.
- Charlemagne Babatoundé IGUE
Maître de Conférences
Agrégé de Sciences Economiques, FASEG, UAC.
- Dénis ACCLASSATO
Maître - Assistant à la FASEG,
UAC.
- Augustin CHABOSSOU
Maître - Assistant à
la FASEG, UAC.
ILCIII:Pr sa4,14,
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA2.png)
La Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion de l'Université d'Abomey- Calavi n'entend donner aucune
approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires.
Celles-ci doivent être considérées comme propres à
leurs auteurs.
|
|
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé
et soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
|
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA4.png)
DEDICACE
A mon Père Tao HOUNGBEDJI et
à ma Mère Bernadette
DanlomèADJOVI, trouver à travers ce
mémoire le fruit de tous les sacrifices endurés pour nous vos
enfants.
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA5.png)
REMERCIEMENTS
Je remercie du fond de mon coeur le collège des
enseignants de l'Ecole Doctorale de la FASEG-UAC, en occurrence son Directeur
pour m'avoir donné l'occasion de poursuivre mes études de DEA.
L'aboutissement de ce travail n'a été possible
que grâce à une assistance soutenue d'un certain nombre de
personnes. J'exprime ma gratitude à toutes ces personnes qui de
près ou de loin ont participé à la réalisation de
ce mémoire.
Particulièrement merci au Professeur Fulbert AMOUSSOUGA
GERO qui, malgré ses hautes responsabilités a accepté de
sacrifier de son temps précieux pour diriger ce mémoire et tout
en nous inculquant la rigueur scientifique.
Je remercie très sincèrement le Docteur Jude C.
EGGOH, mon directeur adjoint de mémoire qui m'a guidé durant tous
le processus de rédaction. Avec lui, j'ai acquis une fois de plus le
goût de la recherche.
Nos remerciements vont également à l'endroit du
Professeur agrégé Magloire LANHA, qui en sa qualité de
Doyen de la FASEG, a su nous diriger tout au long de notre formation.
J'associe à ces remerciements le Professeur
agrégé Charlemagne IGUE pour avoir toujours su répondre de
façon précise à mes multiples interrogations.
Je témoigne ici ma gratitude au Professeur
agrégé Barthélémy BIAO, pour son implication et la
confiance qu'il met en nous.
J'exprime également ma gratitude aux Docteurs
Dénis ACCLASSATO et Yves Yao SOGLO, qui ont accepté apporter
leurs contributions en vue d'améliorer la qualité du
présent travail. Recevez ici l'expression de mon profond
remerciement.
J'exprime également ma profonde gratitude envers tout
le corps enseignant de l'école doctorale.
Nos remerciements vont à l'endroit de :
monsieur Léon WINSOU pour tous ses conseils pour ma
réussite ;
monsieur Clément DJEDJI pour son appuis ;
mes frères et soeur pour leur encouragement de toutes
sortes ;
tous ceux que je porte dans mon coeur et tous ceux qui m'ont
toujours soutenu ;
Mickaiella Mahutin Elisabeth DAHITO pour son soutien moral.
Enfin que tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont
contribué à la réalisation de ce travail reçoivent
à présent mes sincères gratitudes.
LISTES DES GRAPHIQUES ET TABLAUX
Graphique N°1 : Modèle de sur-ajustement de
Dornbusch
|
10
|
Graphique N°2 : Evolution du solde du CO, RC, BM
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31
|
Graphique N°3 : TCR et fondamentaux externes
|
46
|
Graphique N°4 : Evolution des fondamentaux internes
|
48
|
Graphique N°5 : Contribution des pays au PIB de l'UEMOA
|
50
|
Graphique N°6 : Evolution du Mésalignement du TCR
de l'UEMOA
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69
|
Tableau N°1 : Résultats des tests de
stationnarité
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61
|
Tableau N°2 : Evolution du TCR courant,
d'équilibre et de sa distorsion
|
68
|
|
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA6.png)
iv
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA7.png)
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
APD : Aide
Publique au Développement
BCEAO : Banque
Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BCEAC : Banque
Centrale des Etats de
l'Afrique Centrale
BCC: Banque
Centrale des Comores
BEER : Behaviour
Equilibruin Exchange Rate
BM : Besoin
d'Importation
BTC : Balance des
Transactions Courantes
CP : Croissance de la
Productivité
CEMAC : Communauté
Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
CO : Compte
d'Opération
DEER : Desire
Equilibruin Exchange Rate
FEER : Fondamental
Equilibruin Exchange Rate
FF : Flux
Financiers extérieurs
IDE : Investissement
Direct Etranger
LPU : Loi du
Prix Unique M :
Mésalignement
NATREX : Naturel
Rate Exchange
PAZF : Pays
Africains de la Zone
Franc
PED : Pays
En Développement PEN
: Position Extérieure
Nette PIB : Produit
Intérieur Brut
PM : Politique
Monétaire
PP :
Préférence pour le
Présent PPA :
Parité du Pouvoir
d'Achat RC : Reserve de
Change
TCN : Taux de
Change Nominal TCR :
Taux de Change
Réel
TCRE : Taux de
Change Réel
d'Equilibre
TE : Termes de
l'Echange
UEMOA : Union
Economique et Monétaire
Ouest Africaine
WAEMU : West
African Economic and
Monetary Union
ZM : Zone
Monétaire.
RESUME
L'objectif du présent mémoire est
d`évaluer la relation empirique entre le taux de change réel
d'équilibre et l'évolution de ses fondamentaux au sein de
l'UEMOA. Dans un premier temps, un taux de change réel
d'équilibre est estimé à partir d'un ensemble de
fondamentaux de l'économie tels que le prône le modèle
NATREX et ce, par le biais d'une estimation en panel. Dans un second temps, un
indicateur de mésalignement du taux de change réel est
déduit de ces estimations. Les résultats de cette étude
permettent de remettre en cause l'idée reçue selon laquelle les
changes fixes seraient propices à la surévaluation de leur taux
de change réel. L'étude révèle que le taux de
change réel de l'UEMOA est globalement sous-évalué sur la
période d'étude (1989-2008) ; avec une ampleur nettement faible.
Ce résultat autorise également à mettre en évidence
l'importance de la politique fiscale incitative et de diversification des
cultures de rentes dans la gestion des distorsions du TCR.
Mots-clefs : Taux de Change Réel
d'équilibre, mésalignement, NATREX,
fondamentaux, UEMOA.
EQUILIBRIUM REAL EXCHANGE RATE AND EVOLUTION OF
FUNDAMENTALS
IN WAEMU
Abstract
The purpose of the present study is to assess the empiric
relation between equilibrium real exchange rate and the evolution of the
fundamentals in the WAEMU. First, an equilibrium real exchange rate is
estimated from a set of economic fundamentals as NATREX model has shown and
this, by through a panel estimation. Next, a misalignment indicator of the real
exchange rate has been inferred from these estimations. The results of this
survey have helped put into question the idea according to which fixed exchange
would be conducive to the overestimation of its real exchange rate. The survey
reveals that, the real exchange rate of WAEMU is broadly underestimated over
the survey period (1989-2008); with a much low extent. This result allows also
to put emphasis on the importance of the incentive tax policy and
diversification of cash crops in the management of distortions of real exchange
rate.
Keywords: Equilibrium Real Exchange Rate; Misalignment;
Natrex; Fundamentals,
WAEMU.
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA8.png)
vi
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : LA THEORIE DU TAUX DE CHANGE REEL 7
D'EQUILBRE
SECTION I : LES MODELES DE DETERMINATION DU TAUX DE
CHANGE 8
REEL DE LA PREMIERE GENERATION
SECTION II : LES MODELES DU TAUX DE CHANGE D'EQUILIBRE
AXES SUR 14
LA SPHERE REELLE DE L'ECONOMIE : LES MODELES DE LA
2ème
GENERATION
CHAPITRE II : EXAMEN DE LA POLITIQUE DE FIXITE DU 28
TAUX DE CHANGE DE L'UEMOA
SECTION I : LA POLITIQUE DE FIXITE DU TAUX DE CHANGE ET
SON 28
MECANISME DE FONCTIONNEMENT AU SEIN DE
L'UMOA
SECTION II : ANALYSE EVOLUTIVE DES FONDAMENTAUX DU TAUX
DE 41
CHANGE REEL D'EQUILIBRE
CHAPITRE III : EVALUATION EMPIRIQUE DU TAUX DE 52
CHANGE REEL D'EQUILIBRE ET DE SON MESALIGNEMENT
SECTION I : METHODOLOGIE D'ESTIMATION DU TAUX DE CHANGE
52
REEL D'EQUILIBRE ET DE SA DISTORSION
SECTION II : PRESENTATIONS ET ANALYSES DES RESULTATS
61
D'ESTIMATION
CONCLUSION GENERALE 76
vii
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA9.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA10.png)
INTRODUCTION
GENERALE
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA11.png)
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA12.png)
Les récentes mutations intervenues dans les relations
économiques internationales se sont traduites par l'émergence du
courant de la mondialisation croissante des économies et de la
polarisation des blocs régionaux. Ces deux courants sont soumis à
une forte instabilité des taux de change (TC) à travers le monde.
Cette distorsion du TC se traduit par des fluctuations de long terme de grandes
amplitudes qui affectent les échanges internationaux et les performances
des économies.
Outre les effets pervers à court terme du TC
qualifié de volatilité, ses distorsions de long terme, sont
souvent à l'origine des perturbations beaucoup plus importantes pour
l'économie [Stemitsiotis, (1992)]. La distorsion du TC se
caractérise ainsi par un écart soutenu et durable du taux de
change réel ( TCR) courant par rapport à son niveau
d'équilibre de long terme qui, est censé garantir à la
fois l'équilibre interne et externe [Borwski et Couharde ,(2000)]. Ces
déséquilibres expriment des surévaluations ou des
sous-évaluations du TCR et donc des pertes ou des gains de
compétitivité. Ces distorsions génèrent, toutes
choses égales par ailleurs, un rythme d'inflation ou de déflation
supérieure à celui obtenu à TCR constant. De ce fait, la
distorsion du TCR constitue ainsi un problème important pour les
gestionnaires de politique économique, dans la gestion optimale de leur
politique de change. Ainsi, à l'heure de l'avènement des crises
récurrentes du système financier international et des
débats sur la nouvelle architecture du système monétaire
international, des voix s'élèvent pour préconiser
davantage de stabilité dans les TC. Les fluctuations du TC sont souvent
excessives, toutefois les stabiliser autour d'un niveau de
référence pose la question de leur niveau d'équilibre
[Coudert, (1999)]. La problématique liée aux déterminants
du TCR, son évolution et sa position par rapport à
l'équilibre deviennent ainsi récurrente et occupent une place
majeure tant dans les débats académiques que politiques. Le
regain d'intérêt conféré à ces débats
est dû à son pouvoir explicatif du niveau de
compétitivité et surtout de son rôle
d'ajustement1 économique [Yamb, (2007)].
En revanche, même si les opinions sur l'ampleur des
déséquilibres du TCR dans les pays de la zone franc CFA ne sont
pas consensuelles, le cas de ces pays illustre un débat récurrent
et ancien dans la littérature économique [Abdib et
1 L'estimation du niveau d'équilibre du TCR permet de
déterminer la dévaluation nécessaire pour qu'un pays qui
connaît une crise de la balance des paiements, retrouve un niveau de son
solde de la balance courante soutenable.
Tsangarides, (2006)]. Ce débat porte sur le rôle
que joue le régime de change fixe dans les déséquilibres
du TCR. Catao et Solomou, (2005) montrent que les distorsions du TCR, sont plus
accentuées dans un régime de change fixe. C'est la pertinence de
ces analyses et au regard des spécificités qui
caractérisent certains pays de l'Afrique subsaharienne dans le processus
de leur intégration économique, qui nous a amené à
porter la présente réflexion sur le thème «
Taux de change réel d'équilibre et évolution de
ses fondamentaux dans l'UEMOA ».
Toutefois, il est à noter que le concept du taux de
change réel d'équilibre (TCRE) est sujet de controverse dans la
littérature économique abordant le choix du régime de
change optimal. Alors que Frenkel (1999) refuse même l'idée de son
existence, Mundell (2000) affirme le contraire sans pour autant l'identifie
avec précision. Les tentatives de contournements du concept ont
engendré deux principales conclusions divergentes. Frenkel suppose qu'il
n'existe pas un régime de change optimal pour tous les pays et à
tous les temps. Par contre, pour Williamson (1994) et Joly (1998) ils
considèrent que le régime de change optimal ne peut être
que le taux de change réel d'équilibre qui minimise la distorsion
du TC (voir rendre le mésalignement nul). Du fait de la pertinence de
cette dernière approche, la détermination du TCRE devient ainsi,
le socle des mesures du mesalignement du TC dans la littérature
économique. Il est déterminé par les fondamentaux du TCR
notamment les variables macroéconomiques affectant l'équilibre
interne et externe. Par ailleurs, si la distorsion du TC devient
problématique, c'est au regard de son impact sur la
compétitivité de l'économie et aussi des grands
déséquilibres qu'elle engendre au sein de celle-ci. L'incidence
la plus plausible de la distorsion du TC, c'est qu'elle génère
une forte variation de la demande globale notamment la consommation interne. En
effet, lorsque la consommation devient élevée pendant une
période de surévaluation, on aboutit à des déficits
de la balance commerciale. Si la dévaluation intervient afin d'assurer
le rééquilibrage (cas de la zone Franc CFA en Janvier 1994), il
se produit ainsi une contraction brusque de la consommation qui est mal
acceptée au regard des enseignements issus de la théorie du
« cycle de vie » de Modiaglini (1963). Dans ce schéma,
l'économie est caractérisée par une alternance de phases
d'expansion et d'austérité. Ceci, induit de profondes mutations
dans la structure optimale de la consommation voire de la demande globale et
qui affaiblit ainsi la création de la richesse nationale.
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA13.png)
3
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
En outre, Kaminsky et Reinhart, (1997) repèrent quatre
coûts primordiaux qui sont à mettre à l'actif du
mésalignement du TCR. D'abord, une surévaluation réelle
persistante provoque une perte de compétitivité internationale,
un déficit de compte courant, un drainage des réserves de change.
Une telle distorsion du TCR constitue ainsi un indicateur d'alerte
avancé pour les crises de change ; avec pour corollaire un
émoussement des performances macroéconomiques d'une
économie.
Il ressort de cette analyse que, les évolutions
contrastées des TCR ; dictées par la dynamique de ses
fondamentaux posent ainsi entre autres problèmes d'une part celui des
déterminants de l'instabilité des TCR et d'autre part, celui de
l'explication de la convergence à l'équilibre du TCR suite
à des chocs exogènes [Yamb, (2007)]. Il en résulte que la
distorsion qu'elle soit positive ou négative reflète une sous
optimalité de la politique de change, coûteuse en termes :
d'équilibre extérieur, d'allocation de ressources productives et
peut mener jusqu'à la crise (crise asiatique des années 90).
Pour rappel, la théorie du TCR s'appréhende
autour de deux approches ; notamment l'approche de la parité du pouvoir
d'achat (PPA) et celui du commerce international. Dans la première
approche, il se définit comme étant le nombre d'unité de
monnaie étrangère pour une unité de monnaie nationale ;
corrigé du différentiel entre son niveau de prix et celui de ses
partenaires. Il s'apparente à un indicateur de
compétitivité externe. Par contre l'approche retenue dans le
commerce international, s'applique aux petits pays « preneurs de prix
» ; notamment les pays en développement (PED). Selon cette
approche, le TCR est le rapport des prix domestiques des biens exposés
et des biens protégés. Il reflète la
compétitivité interne. Une augmentation du prix relatif des biens
échangeables correspond à une dépréciation du TCR
interne. Une telle mesure est la plus appropriée et la plus couramment
utilisée dans la littérature concernant les PED [Hinkle et
Montiel, (1999)]. C'est aussi celle que nous retenons dans cette
étude.
De ce fait, lorsqu'on procède à un examen des
indicateurs liés aux évolutions du TCR et de ses fondamentaux, la
récurrence de la distorsion de ce taux semble se confirmer ; ce qui
affecte significativement lesdits fondamentaux. En effet, selon une
étude menée par Djoufelkit (2006, 2007), le TCR2 de
l'UEMOA s'est apprécié de
2 Cette étude a considéré le
taux de change effectif réel qui se définit comme le TCN
corrigé ou
pondéré par la structure du commerce
extérieur d'un pays. Pour les raisons de simplification, nous
4
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA14.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
13.4% entre 1994 et 2004 (pour l'ensemble de la zone Franc
CFA, son appréciation est de 12.7%) par rapport à son niveau post
dévaluation de 1994. De 2005 à 2006, il s'est
déprécié de -0.2% pour l'UEMOA (-0.6% pour la zone Franc
CFA). Au total, entre 1994 et 2006, la zone UEMOA a enregistré une
appréciation du TCR correspondant ainsi à une perte de
compétitivité de l'ordre de 22% (21% pour la zone Franc CFA).
Toutefois, on note que l'UEMOA a amorcé un léger enregistrement
du gain de compétitivité en 2006, avec la
dépréciation de l'Euro face au Dollar. Outre la perte (ou le
gain) de compétitivité induite à l'économie de
l'UEMOA à travers ces phases de distorsions du TCR qualifié
parfois de mésalignements, l'appréciation (ou la
dépréciation) de ce taux, pourrait affecter les grands
équilibres macroéconomiques de l'union de manière
significative. Ce faisant, lesdites distorsions constatées influencent
à coup sûr les fondamentaux du TCR à grandes ampleurs
différenciées. Ceci mérite d'être
évalué à partir d'une estimation du TCR d'équilibre
lequel constitue le cadre théorique de cette étude. A cet
égard, la problématique de cette étude s'articule sur la
question centrale suivante : quel est l'effet de l'évolution
des fondamentaux du TCR sur son niveau d'équilibre ?
Il est à noter que, la mesure de la distorsion ne peut
se faire d'une part, que par une parfaite connaissance des déterminants
fondamentaux du TCR lesquels agissent comme des forces de rappel qui
ramènent ce taux vers des valeurs dites d'équilibre et d'autre
part, par l'appréhension des effets de la dynamique de ses fondamentaux
sur le mésalignement du TCR. Ce faisant, cette question de recherche
serait abordée à travers les questions spécifiques que
voici :
Quels sont les facteurs explicatifs du taux de change
réel ?
Quels sont les déterminants du taux de change
réel d'équilibre?
Quel est l'incidence de l'évolution des fondamentaux du
TCR sur sa distorsion?
S'il est vrai que les études sur les
déterminants du TCR au sein de la zone Franc CFA sont relativement
abondantes et riches dans la littérature économique, celles
visant à appréhender la contribution de la dynamique des
fondamentaux du TCR sur son mésalignement, demeurent par ailleurs
occultées au sein de l'UEMOA. Ainsi, les facteurs de ce
mésalignement seront à analyser parmi les variables qui tendent
à
nous en tenons au TCR par rapport du dollar USA. Les raisons du
choix de cet indicateur seront présentées dans la partie
méthodologique (confère chapitre3).
|
|
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé
et soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
|
dévier chacun de ses fondamentaux du trajectoire
d'équilibre du TCR courant. La présente étude vise
à lever l'équivoque en la matière.
Ainsi donc, l'objectif principal de cette étude est
d`évaluer la relation empirique entre le taux de change réel
d'équilibre et l'évolution de ses fondamentaux au sein de
l'UEMOA. De façon spécifique, il est apparu nécessaire
:
· d'estimer les déterminants fondamentaux du taux de
change réel ;
· d'évaluer le niveau d'équilibre du taux de
change réel;
· d'estimer l'incidence de la dynamique des fondamentaux du
TCR sur sa distorsion.
Les estimations qui seront faites nous permettront de mettre
en exergue lesquels des fondamentaux du TCR qui contribuent à la
persistance de sa distorsion. Par ailleurs, il sera ainsi possible de
vérifier à ce niveau et dans une certaine mesure, si le
résultat obtenu par Hoarau (2006) selon lequel les changes
fixes seraient propices à la surévaluation réelle alors
que les changes flexibles favoriseraient plutôt la sous-évaluation
réelle, même si dans un cas comme dans l'autre, les
désajustements restent modérés ; peut
être validé dans l'UEMOA. En outre, cette étude essayera de
focaliser l'attention des décideurs de politique économique au
sein de l'UEMOA sur :
· la nécessité de constituer une batterie
d'indicateur d'alerte avancé pour les crises de change ;
· les variables macroéconomiques pertinentes qui
accentuent la distorsion du TCR ; ceci permettra d'asseoir les bases d'un
renforcement de la compétitivité des économies.
En terme méthodologique, nous avons adopté une
approche économétrique à cette fin. Le modèle du
taux de change réel naturel (NATREX) et la méthode de filtre d'
Hodrick-Prescott ont été retenus pour l'objectif de cette
étude. Pour mener cette analyse, les estimations sont
réalisées aux moyens des estimateurs « between » et
« within » sur données de panel pour les différents
modèles.
Eu égard à tout ce qui précède, le
présent mémoire est subdivisé en trois chapitres. La
théorie du taux de change réel d'équilibre est
explicitée dans le premier chapitre. Par contre, dans le second
chapitre, nous avons procédé à un examen de la politique
de fixité du taux de change dans l'UEMOA. Enfin, l'évaluation
empirique du taux de change réel d'équilibre et de
l'évolution de ses fondamentaux à travers l'estimation
économétrique a été l'objet du troisième
chapitre.
6
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA16.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
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CHAPITRE I : LA THEORIE DU TAUX DE
CHANGE REEL D'EQUILIBRE
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Introduction
Le point de départ des différents concepts du
taux de change réel d'équilibre (TCRE) réside dans la
théorie de la parité de pouvoir d'achat (PPA)
développé par Cassel (1916). En effet, selon la PPA qui
s'identifie à travers la loi du prix unique (LPU), un panier de biens
aura le même prix dans deux économies à monnaie
différentes après conversion par le taux de change en vigueur
entre celles-ci. Toutefois, à l'épreuve des faits
stylisés, cette théorie a rapidement montré ses
limites3.
Dès cet instant, nait un engouement dans la
littérature relative à l'appréhension du concept du TC
puis celui de son niveau d'équilibre. Il faut reconnaître que le
TCRE n'est pas observable. Néanmoins, plusieurs approches et
méthodes de mesures ont été présentées dans
la littérature4.
Il s'agit dans ce chapitre, de présenter une vue
panoramique sur les différents concepts du TCR puis celui du TCRE depuis
les travaux de Dornbusch (1976) ; en passant par celui de John Williamson
(1985, 1994), jusqu'à ceux réalisés dans la période
récente.
Ainsi donc, il est exposé dans une première
section les modèles monétaires et financiers de
détermination du TCR (dites de 1ère
Génération) puis en seconde section, un accent particulier est
mis sur les modèles de la sphère réelle de
l'économie (modèles de la 2ème
Génération). Dans cette rubrique, nous présentons les
clivages rencontrés dans la littérature à propos des
théories du TCRE.
3La LPU occulte d'une part l'existence des
coûts de transport, des coûts d'obtention de l'information et
d'obstacles aux échanges. Ce qui empêche l'égalisation
stricte des prix exprimés en monnaie commune. L'effet Balassa explique
la non vérification de la PPA ; ceci à travers les
différences d'évolution de la productivité du travail
entre secteur exposé (bien échangeable) et secteur
protégé (bien non échangeable) dans les différents
pays. Par ailleurs, la PPA fait abstraction de toute considération
d'équilibre macroéconomique ; elle ne permet pas de relier le TCR
à la situation économique d'un pays via sa position
extérieure.
4 Une excellente revue de ces approches ont
été présenté par MacDONALD (2000), ISARD(2007),
LASSANA YOUGBARE(2009).
7
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA17.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
SECTION I : LES MODELES DE DETERMINATION DU TAUX DE
CHANGE REEL DE LA
PREMIERE GENERATION
PARAGRAPHE I : LES MODELES MONETAIRES ET FINANCIERS DU
TAUX DE CHANGE REEL
La crise du système des changes consécutive aux
attaques contre le dollar dans les années 1970, a été
caractérisée par une instabilité des TC. Ce qui a
engendré l'émergence d'un certain nombre de modèles qui
ont tenté d'expliquer les volatilités et les
mésalignements du TCR. Deux générations de modèles
se sont développées au début des années 1970. Il
s'agit de l'approche monétaire (A) et celle d'équilibre de
portefeuille (B) dont le trait caractéristique est de privilégier
une approche en termes de stocks d'actifs : de monnaie pour le premier et de
titres pour le second.
A - Le modèle monétaire de Mundell - Frenkel
(1970)
Dans ce modèle développé par ces auteurs,
le TC est considéré comme étant un phénomène
purement monétaire. Ce modèle est axé sur
l'hypothèse de parfaite substitualité entre les titres
domestiques et étrangers avec parité non couverte des taux
d'intérêt. L'approche monétaire des TCR, comporte deux
sous-approches : il s'agit du modèle à prix flexibles et celui
à prix rigides [Frenkel, (1976) et Mussa, (1979)].
Le modèle monétaire en situation de
flexibilité des prix stipule qu'un excès dans l'accroissement de
la demande locale de monnaie par rapport à la demande
étrangère entraîne une augmentation de la base
monétaire. Ce qui annonce de ce fait, la détérioration de
la valeur de la monnaie locale en termes de son homologue
étrangère. Ce modèle est implicitement un modèle
d'équilibre général sous lequel la PPA est toujours
vérifiée. Ce qui n'est pas validé par les études
empiriques. La volatilité élevée du TCR durant les
années 70 du régime flottant rejette l'hypothèse de
continuité de la PPA et induit l'émergence du modèle
monétaire à prix rigides de Frenkel.
Le modèle monétaire à prix rigides
suppose la possibilité de déviations des TC de leurs niveaux
d'équilibre de long terme, gouvernés par la PPA. La forme
extensive du modèle à prix rigide a été reprise par
Frenkel (1979) et permet de relier le TCR à
8
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l'écart de taux d'intérêt réel. Du
fait de la rigidité des prix à court terme, l'on observe une
baisse de l'offre réelle de monnaie et qui génère une
hausse des taux d'intérêt. Cette augmentation des taux va stimuler
l'entrée de capitaux conduisant à une appréciation du TCN
qui à son tour, entraînera une appréciation du TCR.
Au total, les différents modèles
monétaires nous renseignent que le TCR est déterminé par
les différentiels des encaisses monétaires et des revenus. Une
augmentation du revenu local entraîne souvent une appréciation de
la monnaie locale. En effet, un excès dans l'accroissement de la demande
locale de monnaie par rapport à la demande étrangère
entraîne une augmentation du TCN signalant ainsi, la
détérioration de la valeur de la monnaie locale en termes de son
homologue étrangère.
De manière synthétique, il est à noter
que, le modèle de Frenkel s'oppose à celui de Mundell sur un
point important. Une baisse du taux d'intérêt domestique, augmente
la demande de monnaie chez Frenkel et par conséquent aboutit à
une appréciation de la monnaie nationale. Alors que dans le
modèle de Mundell une telle baisse réduit les entrées de
capitaux ; ce qui concourt à une dépréciation de la
monnaie. Remarquons que dans ces approches, les déterminants
sous-jacents du TC ne sont pas explicites. Les limites relevées à
ce modèle résident au niveau des hypothèses jugées
trop simplificatrices5. Ces insuffisances relevées ont
engendré une autre alternative dans l'appréhension des
distorsions du TC et ceci, à travers le modèle d'équilibre
financier.
B- Le modèle financier : l'équilibre du
portefeuille
Ce modèle a été développé
par Branson (1975). Cette approche retient que le TC est
déterminé par l'offre et la demande d'actifs sur le marché
financier. C'est une logique de stock qui prévaut. Le TC traduit dans
les modèles monétaires précédents la rareté
relative des monnaies. Le modèle d'équilibre de portefeuille
montre aussi que la dynamique du TC trouve son moteur dans l'interaction entre
le solde de la balance courante et celui de la balance des capitaux. Dans ce
modèle, l'équilibre du portefeuille induit à son tour un
changement dans le TC pour retrouver une position d'équilibre. De ce
fait, la condition d'équilibre du modèle est que le solde de la
balance des transactions courantes doit être nul. Le TC est selon cette
approche, le prix relatif des titres.
5 Il s'agit de l'hypothèse de parfaite
substitualité entre les titres domestiques et étrangers et de la
négligence des effets de richesse liés au solde de la balance des
transactions courantes.
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En somme, la pertinence de ces modèles
monétaires et financiers sont tributaires du développement du
marché financier où s'effectuent des transactions importantes
à un rythme accru comme se fut le cas des places financières des
pays développés et émergents. Toutefois, la forte
anticipation des agents économiques associés aux comportements
spéculatifs sur les différents marchés amènent
à privilégier l'explication des instabilités du TC
à travers les déterminants psychologiques du TC.
PARAGRAPHE II : LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES ET LA
THEORIE DU TCR
Les anticipations et la spéculation des agents
économiques jouent un rôle essentiel dans l'instabilité des
TCR. En effet les anticipations des agents économiques face aux diverses
politiques ou interventions officielles sur le marché contribuent soit
à stabiliser le marché soit à exacerber le
déséquilibre sur le marché de change et par ricochet sur
la variation du TCR. De même, à travers la spéculation des
agents notamment les risques de change, l'on assiste à une
spéculation stabilisante ou déstabilisante. La spéculation
stabilisante tendra à ramener le TC du marché vers son taux
initial et celle déstabilisante tendra à l'en écarter. Ces
déterminants psychologiques sont aux coeurs des analyses du TC à
travers les théories de la sur-réaction (A) et celle des bulles
spéculatives (B).
A - Théorie de sur-réaction du taux de change
réel
Proposée par Rudi Dornbusch (1976), la thèse de
la sur- réaction est fondée sur l'idée selon laquelle le
TCR d'équilibre de long terme dépend des déterminants
fondamentaux. Ses variations de court terme qualifiées de
volatilités sont dues aux facteurs financiers qui génèrent
un dépassement de la valeur d'équilibre. L'hypothèse
fondamentale de cette théorie s'articule sur le fait que, les prix des
marchés financiers s'ajustent instantanément aux variations de
l'offre et de la demande alors que les prix des biens et services sont rigides
à court terme. Ce déséquilibre peut être à
l'origine de sur- ajustement. Il y a surévaluation, lorsqu'à
court terme, la dépréciation de la monnaie nationale sera plus
forte que ce qui est nécessaire pour établir le TCR
d'équilibre à long terme.
Pour Dornbusch, l'impulsion monétaire est à
l'origine des mouvements amplifiés du TCN en générant une
sur- réaction de ce dernier. La dynamique des changes selon Dornbusch
est alors la suivante: à court terme un choc monétaire
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(augmentation de l'offre de monnaie), entraîne une
baisse du taux d'intérêt national ; qui, du fait de l'anticipation
d'une dépréciation de la monnaie liée au laxisme
monétaire, déclenche une dépréciation
instantanée du TC allant au - delà de sa nouvelle valeur de long
terme respectant la PPA. Il y aura ainsi sur- réaction du TC, au sens
où le mouvement immédiat du change est trop fort et doit
être compensé par la suite. Dans un second temps, à la
suite de la dépréciation de la monnaie initiale, les
échanges de biens et services réagissent par une
amélioration de la balance courante qui amène à une
dépréciation de la monnaie jusqu'à ce que la norme de PPA
soit à nouveau respectée. Le graphique ci-après
décrit le mécanisme de surajustement à la Dornbusch.
Graphique N° 1 : Modèle sur-ajustement de
DORNBU SCH (1976)
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA22.png)
Prix
AA
AA'
PP'
E'
P'Lt
Sur-ajustement
E
PLt
PP
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E» E (TCR)
e» eLT' eLT
Source : Pisani - Ferry (2006)
La droite (AA) décrit l'équilibre du
marché de la monnaie. Elle est indépendante de la dynamique des
prix. (PP) indique la dynamique des prix qui est fonction décroissante
du TCR.
I- Mécanisme de l'ajustement
1- L'équilibre de long terme passe de E en E' ;
2- Le marché de la monnaie s'ajuste instantanément
: l'équilibre de court terme se déplace sur la courbe AA' ;
3- Mais à court terme, le prix est rigide :
l'équilibre se déplace en E» ;
- le taux de change se déplace de E en E» ;
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- il y a sur ajustement par rapport à l'équilibre
de long terme.
Les principales leçons issues du modèle de
sur-ajustement peuvent être appréhendées en quelques points
:
· le modèle associe l'ajustement instantané
des marchés d'actifs et la rigidité des marchés des biens
; cela explique le sur-ajustement du TC ;
· le sur-ajustement ne vient pas d'un défaut du
marché financier mais de la combinaison entre réactivité
du marché financier et rigidité du marché des biens ;
· la conclusion centrale du modèle de
sur-réaction est que les déséquilibres qui prennent place
sur le marché des changes ne se résolvent pas
nécessairement par un processus de convergence régulière
vers l'équilibre.
La théorie de la sur-réaction a marqué
une étape importante dans la compréhension des changes flexibles
en proposant un cadre d'analyse permettant d'expliquer la volatilité des
TC. Cette approche a fourni un argument théorique militant contre le
flottement des monnaies.
II- Les limites du modèle
Ce modèle n'inclut pas la dynamique des
quantités. De même, le rôle des comptes courants est exclu.
Cependant le sur ajustement standard dépend de la structure du
modèle qui paraît très simplifié [Rogoff, (2002)].
Le modèle de Dornbusch ignore la dynamique flux-stocks. Or celle-ci joue
un rôle important à moyen terme. En effet, un pays en
déficit extérieur permanent s'endette à
l'extérieur. Cela induit : un accroissement du déficit des
paiements courants sous le poids des charges d'intérêt ; le TCR se
déprécie et il y a apparition d'une prime de risque sur la
monnaie. La résultante de ces facteurs est la dépréciation
du TC. En revanche, l'effet est inverse pour un pays en excédent.
En somme, malgré son intérêt, cette
théorie n'a pas pu expliquer la surévaluation durable des
monnaies internationales (notamment le dollar US) entre 1980 et 1985. Ainsi, la
théorie des bulles spéculatives a été
développée pour approfondir le rôle des anticipations sur
le TCR et son évolution.
B- Théorie des bulles spéculatives
La surévaluation du dollar, ainsi que le krach boursier
d'octobre 1987 ont contribué à renouveler la théorie de la
distorsion des TC. Cette théorie vise à expliquer le rôle
des anticipations dans la dynamique du TCR.
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Le postulat de départ est qu'il peut exister des
écarts durables et cumulatifs entre le TC (ou le prix des actifs
financiers) qui se forme sur le marché et sa valeur d'équilibre
correspondant aux déterminants économiques dus à la
spéculation. Cet écart est appelé " bulle
spéculative " car il tend à se gonfler, pour se résorber
ensuite brutalement. Le processus de la bulle des changes est le suivant : la
plupart des opérateurs anticipent l'appréciation d'une monnaie
sans prendre en compte les " fondamentaux ". Il en résulte une demande
excédentaire en faveur de cette monnaie dont le taux s'apprécie
et s'éloigne de sa valeur économique fondamentale. La bulle
spéculative se développe et les opérateurs bien que
sachant qu'elle n'a de fondement que spéculatif, anticipent son
évolution. Ainsi, les comportements psychologiques des
spéculateurs ont une importance capitale sur le fonctionnement du
marché de change et sur les évolutions effectives de ce dernier.
L'appréciation dominante sur un actif financier détermine ainsi
sa propre appréciation.
En somme, remarquons que cette théorie des bulles a
connu un certain succès car elle a permis, sans remettre en cause la
théorie dominante, de mieux comprendre le fonctionnement du
marché financier et de change.
C- Limite des modèles de la 1ère
Génération
L'échec empirique qui a caractérisé le
modèle monétaire est attribué à de nombreuses
défaillances tant au niveau théorique qu'au niveau empirique.
Lane (1991) a énuméré les raisons pouvant
expliquer l'échec apparent du modèle monétaire. Elles se
résument comme suit : l'hypothèse d'égalité des
paramètres caractérisant les fonctions de demande de monnaie,
dans les deux pays ; l'hypothèse de stationnarité du TCR
découlant de l'hypothèse de la PPA ; l'hypothèse de la
parité de taux d'intérêt couverte (PTIC) impliquant soit la
neutralité à l'égard du risque soit la diversification
parfaite du risque de change ; l'hypothèse
d'exogénéité de la fonction d'offre de monnaie
écartant la possibilité d'un effet retour ; la possibilité
de bulles spéculatives qui, en étant présentes contribuent
à l'échec empirique du modèle monétaire. En fait,
il serait extrêmement difficile de distinguer ces bulles des variables
omises ou des erreurs de spécification.
Outre ces limites théoriques relevées à
ces modèles (monétaires, financiers et psychologiques) de
façon globale, sa mise à l'écart dans le cadre de cette
étude vient d'être renforcée. En effet s'il est vrai que
les déterminants psychologiques du TC ont un rôle crucial à
jouer dans la volatilité sur le plan théorique, leur
pertinence,
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dans cette étude est à priori insignifiante pour
deux raisons. D'abord, l'UEMOA est régie par une fixité du TC et
donc les agents économiques n'ont pas une marge de manoeuvre à
spéculer sur le marché de change. De plus la culture
d'anticipation et de spéculation au sein des agents économiques
de l'espace n'est pas développée au regard de l'état
embryonnaire de son marché financier. Par ailleurs l'on note une faible
insertion de l'UEMOA dans la finance mondiale. Au regard de toutes ces
considérations plus ou moins avérées, ces facteurs sus
cités, seront occultés pour l'objectif de la présente
étude.
Pour contourner les insuffisances précédemment
évoquées, plusieurs versions correctives et extensives ont
été mises au point. Dans la suite, nous nous proposons d'examiner
quelques unes de ces tentatives. Il s'agit en effet des modèles ayant
pris en compte la sphère réelle de l'économie (les
fondamentaux du TCR) dans l'appréhension des déterminants du taux
de change d'équilibre.
SECTION II : LES MODELES DU TAUX DE CHANGE D'
EQUILIBRE AXES SUR LA SPHERE REELLE DE L' ECONOMIE : LES MODELES DE LA
2"w GENERATION
Au regard, des limites apportées à la
théorie de la PPA tant dans sa version absolue que relative6,
nous nous penchons sur les modèles axés sur la sphère
réelle de l'économie. Ainsi, il serait question d'exposer les
modèles du TCR (paragraphe 1) en premier lieu. En second lieu, nous
procédons aux études empiriques (paragraphe 2) de la
thématique.
PARAGRAPHE I : LES MODELES THEORIQUES DE LA SPHERE
REELLE
Dans ce paragraphe, nous présentons les modèles
de détermination du TCRE les plus pertinents dans la littérature
économique. Il s'agit des modèles de type :
macroéconomique : FEER et DEER (A) ; économétrique- BEER
(B) et dynamique NATREX (C).
6 Dans la version absolue de la PPA, sous
hypothèse d'absence d'entrave au commerce international, le TCN est
déterminé par le rapport des niveaux de prix entre deux pays
selon la LPU et qui implique donc que le TCR est égal a un.
Empiriquement, l'hypothèse de PPA absolue est en général
rejetée dans l'âpres BRETTON WOODS au regard de l'importance des
fluctuations observées dans les parités réelles. En
présence d'entrave au commerce international notamment les
barrières à l'entrée, la version relative de la PPA
rejette la LPU. Une variation du TCN vient compenser les écarts
d'inflation entre pays de sorte que les déviations du TCR de son
d'équilibre de la PPA sont transitoires.
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A- Le modèle- FEER de Wlliamson et d'Edward
(1994)
Les modèles de type FEER (Fondamental Equilibrium
Exchange Rate) qui s'inspirent de la définition du TCRE proposée
par Nurkse dès 1944, posent que le TC d'équilibre d'une
économie est celui qui permet la réalisation simultanée
des équilibres interne et externe. A l'origine, l'équilibre
interne représente le plein emploi et l'équilibre externe
correspond à un solde commercial nul (version de Nurkse). Par extension,
les définitions des équilibres interne et externe ont
évolué mais s'inscrivent dans cette logique. Aujourd'hui, sous
hypothèses de fixité des prix et des salaires à court
terme et de flexibilité à moyen terme, le FEER ou le taux de
change d'équilibre fondamental, définit le TCR comme le prix
relatif des biens échangeables par rapport aux biens non
échangeables qui pour des valeurs soutenables de certains fondamentaux
de l'économie, a pour résultat un équilibre
simultané interne et externe. Dans cette approche, l'équilibre
interne est atteint quand le marché des biens non échangeables
s'équilibre dans le présent et est anticipé pour
s'équilibrer dans le futur. Par contre, l'équilibre externe est
atteint quand le solde du compte courant est compatible avec les flux des
capitaux soutenables de long terme. L'économie est supposée
être au plein emploi (équilibre interne) et le solde courant
correspond à des flux de financement soutenables (équilibre
externe).
Par ailleurs, une analyse du FEER dans une approche
macroéconomique définit le TCRE comme la valeur du change
compatible avec la réalisation simultanée de l'équilibre
interne (réalisation du niveau potentiel ou soutenable de production) et
de l'équilibre externe (défini par l'égalité du
compte courant à une "valeur d'équilibre",
généralement reliée à la soutenabilité des
paiements extérieurs) à moyen terme.
Détermination analytique du TCR d'équilibre
fondamental
Au regard des développements précédents,
le TCR d'équilibre est donc la valeur du change réel assurant une
cible donnée du compte courant, sachant que l'équilibre interne
est réalisé. Il est possible d'écrire le compte courant
comme une fonction du PIB domestique (Yd), du PIB étranger (Ye), du TCR
(E) et d'un ensemble de diverses variables exogènes (X) : Cc = F(Yd,;Ye
;E ;X)
Le TCRE, noté E*, est alors simplement défini
par : C*c = F (Y*d ; Y*e ;E* ;X) ; où C*c ; Y*d; Y*e représentent
respectivement les valeurs d'équilibre du compte courant, du PIB
domestique et du PIB étranger.
En log-linéarisant le modèle, on obtient :
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? Cc ?Yd ?Ye * ?E
=- á +á* +
â
Yd Yd Ye* E (1)
, * et ß étant des paramètres liés aux
élasticités du bloc du commerce extérieur et ?Z = Zd-
Ze.
L'écart relatif du TCR à sa valeur
d'équilibre est donc donné par :
; (2)
? E 1 ?Cc
E â Yd
= +áOG -á*OG *
où OG et OG* désignent respectivement l'output
gaps domestique et étranger. Finalement, on peut donc écrire
:
c
Ed Ee
- 1 Ccs - C *
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA29.png)
=
Ed â Y (3)
où Ed est le TCR domestique ; Ee son niveau
d'équilibre et Ccs désigne le compte courant
structurel défini par :
*
Ccs
Cc
= +á
OG -OG
Yd Yd (4)
Les équations 3 et 4 nous permettent de dire que ;
l'écart relatif du TCR à sa valeur d'équilibre est
fonction de l'écart en part du PIB domestique, du compte courant
structurel à sa valeur d'équilibre. Ainsi, un compte courant
structurel inférieur à sa valeur d'équilibre correspond
à une surévaluation du TCR par rapport à sa valeur
d'équilibre. Toutefois, il reste maintenant à déterminer
précisément la valeur de cette cible de compte courant. Il est
à noter que l'estimation des taux de change d'équilibre
fondamentaux nécessite de connaître deux éléments :
l'écart entre la production réalisée puis la production
potentielle (l'équilibre interne), et l'écart entre le solde
courant observé et le solde courant soutenable (l'équilibre
externe). Cependant, la définition de ces deux cibles, ou niveaux de
référence, pose un certain nombre de problèmes et ne fait
pas l'unanimité [Borowski et al. (1998)].
Les limites les plus exacerbées du modèle FEER
concernent les hypothèses qui le régissent. Cette
hypothèse n'est généralement pas vérifiée
dans la réalité. Ce modèle émet implicitement
l'hypothèse selon laquelle le TC courant va converger vers sa valeur
d'équilibre, mais que la dynamique de retour à l'équilibre
n'est pas explicitée. Cette approche ignore donc les modalités du
retour du TC à son niveau d'équilibre [J-Hoarau, (2006)].
Conscients de cette faiblesse, Taylor et Al (1993) ont proposé le
concept de TC d'équilibre désiré (DEER = Desire
Equilibrium Exchange
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Rate). En effet le DEER analyse le TCRE en fonction des
niveaux désirés du solde courant et d'emploi. Les auteurs
étudient la trajectoire du DEER quand le montant initial des actifs
étrangers nets est différent du niveau désiré par
les autorités. Le modèle nous enseigne que les autorités
peuvent choisir la trajectoire sous la contrainte de stabilisation de la
balance courante et compte tenu de leurs objectifs de politique
économique.
Remarquons que, au regard du dilemme de politique
économique qui s'impose aux décideurs dans leur choix de
politique économique face aux instruments, la vérification de la
condition de la stabilisation de la balance courante pourrait se
réaliser sur un fil de rasoir. Ceci limite ainsi la portée de ce
modèle dans la détermination du TCR d'équilibre.
B- Le modèle - BEER de MacDonald
(1998)
Le taux de change d'équilibre comportemental (BEER ou
Behavioral Equilibrium Exchange Rate) est un modèle
économétrique composite. Celui-ci a moins pour objet d'expliquer
théoriquement la détermination du TCR que de rendre compte
empiriquement de son évolution. Cette approche consiste à retenir
un ensemble de variables fondamentales de l'économie pouvant influencer
le TCR de long terme, puis de chercher des relations de cointégration
entre le TCR et ces variables afin de déterminer son niveau
d'équilibre. Pour cette fin, Sterdyniak et Al (1992) utilisent des
techniques économétriques notamment le filtre de HodrickPrescott
(1997) pour dissocier le TCR permanent du TCR courant. Toutefois le BEER
souffre de l'absence d'un modèle théorique explicite,
c'est-à-dire qu'il n'est pas toujours mis en oeuvre dans un cadre
d'équilibre général [Soto et Elbadawi, (2008)]. Ce qui en
limite la rigueur. Ainsi d'autres approches ont vu le jour pour y corriger les
insuffisantes ainsi constatées.
C- Le TCR naturel (NATREX) de Stein (1997)
Le NATREX (Natural Real Exchange Rate) ou le TCR naturel est
défini comme le TCR qui assure l'équilibre de la balance des
paiements en l'absence de facteurs cycliques notamment la production (à
son potentiel), les flux de capitaux spéculatifs et de variation de
réserves de change. Cette approche distingue trois horizons du TC : le
court, le moyen et le long terme. A court terme le TCR dépend
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des fondamentaux (F), du stock d'actifs nets
(A) et de facteurs cycliques et spéculatifs (C). Le
NATREX de moyen terme ne dépend que des fondamentaux de
l'économie et du stock d'actifs nets. A l'état stationnaire, le
NATREX de long terme ne dépend que des fondamentaux de
l'économie. La dynamique de court et moyen terme du modèle repose
sur la convergence du TCR vers sa valeur d'équilibre de moyen terme par
l'égalisation des rendements financiers et l'absence de flux de capitaux
spéculatifs. A moyen terme, deux variables ne sont pas
stabilisées. Il s'agit du stock de capital par tête et la position
extérieure nette7. Par extension, le modèle incorpore
des effets de stock à travers la dynamique de la position
extérieure nette, le progrès technique, le rapport de la somme
des consommations privée et publique au PIB et le q de Tobin8
qui sont en fait les seuls fondamentaux du TCR. L'innovation majeure de cette
approche est qu'elle permet de calculer une trajectoire d'équilibre du
moyen au long terme9. Selon l'approche de STEIN, outre le taux
d'intérêt mondial, exogène dans le cas d'un petit
pays, il existe principalement deux fondamentaux de
l'économie qui influencent les flux de capitaux et, in fine, le taux de
change réel d'équilibre.
Le premier est le taux de consommation ou la
"préférence pour le présent", qui désigne la
propension des ménages et du gouvernement à consommer le revenu
national. Par exemple, lorsqu'une hausse des dépenses publiques n'est
pas compensée par une réduction de celles des ménages, le
taux de consommation s'accroît : ceci entraîne une diminution de
l'épargne soit, à investissement inchangé, une
augmentation des flux de capitaux entrants.
Le deuxième facteur fondamental est le progrès
technique, dont l'accroissement élève le niveau d'investissement
: ici encore, à épargne inchangée, il s'en suit une
amélioration du solde de la balance des capitaux.
En somme, les déterminants «structurels» de
l'épargne et de l'investissement engendrent un solde des flux de
capitaux de moyen terme. Ce dernier détermine le
7 En effet l'investissement continue de gonfler le
stock de capital et les déséquilibres courants font varier la
position extérieure nette. À long terme, le stock de capital et
la position extérieure nette qui s'identifie par le solde de la balance
courante cumulée sont, par définition, stables.
8 C'est un indicateur d'aide à la
décision d'investissement. Il est le rapport de la valeur
boursière sur la valeur comptable du titre. Pour Tobin, si Q > 1 ;
Investissement augmente et si Q<1, Investissement diminue.
9 Dans cette approche, il existe donc un lien de
causalité dans le modèle, que l'on peut schématiser comme
suit : « Fondamentaux » => Epargne et investissement => Solde
courant => NATREX.
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solde de la balance courante ex-post qui est atteint par le biais
d'un ajustement du change réel.
D - Justification du choix du modèle
théorique
D'un point de vue théorique, le BEER et le NATREX sont
des approches dynamiques qui mettent explicitement en évidence les
déterminants de long terme du TCR. Le NATREX quant à lui
intègre les effets de stocks (la balance courante cumulée) dont
l'impact sur la dynamique de long terme des TCR est fondamental, et l'effet de
type Balassa-Samuelson. Au contraire, dans l'approche FEER, l'analyse
théorique des déterminants des TCR de même que celle de
leur mésalignement s'effectue largement hors modèle [Lassana
Youbgare, (2009)]. De même, le NATREX et le BEER présentent
l'avantage essentiel de se fonder sur une estimation par les techniques
modernes de l'économétrie des séries temporelles. Ce
faisant, elles permettent de calculer une trajectoire du TCR d'équilibre
de long terme, à partir desquelles les mésalignements peuvent
être directement quantifiés. Ce n'est pas le cas de l'approche
FEER, fondée sur une analyse en statique comparative10.
Néanmoins le NATREX souffre comme le FEER des hypothèses faites
sur l'équilibre interne : le marché du travail est supposé
être à l'équilibre ; la dynamique d'ajustement des prix et
des salaires est occultée. Par ailleurs, le NATREX suppose que les
agents sont incapables d'anticiper ex ante les variations du change et suppose
donc que les agents anticipent la stabilité du TC. Cette
hypothèse n'a guère de fondement. En dépit de ces
insuffisances, le modèle de NATREX parait toutefois un modèle
approprié de détermination du TCR d'équilibre [J.F.Hoarau,
(2006)].
PARAGRAPHE II : LES ETUDES EMPIRIQUES DE DETERMINATION
DU TAUX DE CHANGE
REEL D'EQUILIBRE
Au regard des différents modèles
théoriques, nous distinguons dans la littérature empirique une
batterie de variables macroéconomiques qui caractérisent
l'évolution des fondamentaux du TCRE.
Les travaux de Williamson (1985) ont été les
pionniers dans ce domaine. Ils définissent le FEER comme le TCRE qui
permet à la balance courante d'atteindre une cible donnée lorsque
l'équilibre interne est réalisé.
10 Pour une analyse comparative de ces trois
modèles, voir par exemple MacDonald(2000) et Isard Peter (2007).
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Soto et Elbadawi (2008) ont dans une étude
adoptée les modèles FEER et BEER très proches. Ils
montrent à travers des techniques économétriques, qu'aucun
rôle n'est dévolu ni aux fondamentaux ni à la dynamique
d'ajustement du TCR dans ces modèles.
Cependant, beaucoup de travaux récents reprenant cette
approche, utilisent des équations de commerce extérieur. En
inversant ces équations de commerce extérieur, on obtient une
relation entre le TCR et la balance courante. Pour calculer un TCRE, cette
approche exige de disposer des élasticités estimées du
commerce extérieur. Ce modèle a été retenu par
Borowski et Couharde(1998) dans leur étude pour la France. Toutefois,
les résultats auxquels ils ont abouti ne sont pas concluants. D'autres
approches calculent le TCRE par équations réduites. Elles
s'appuient sur les relations de long terme qui existent entre le TCR et des
variables économiques fondamentales agissant sur les équilibres
internes et externes. La cointégration permet de mettre en
évidence ces relations de long terme [Aglietta, Baulant & Coudert,
(1998)]. Toutes ces études ont été menées sur les
séries chronologiques.
Dans les travaux les plus récents, une attention
particulière a été apportée sur les études
en panel. A cet effet, Dufrenot et Yehoue (2005) ont recouru aux techniques de
cointegration en panel pour estimer les déterminants du TCR. Cette
étude a révélé que l'ouverture d'une
économie déprécie le TCR de son équilibre pendant
que le progrès technique l'apprécie. Quant à la politique
monétaire, elle fait apprécier le TCR. Milesi -Ferretti et Lee
(2008), avec les mêmes techniques11, ont abouti aux
résultats suivants : le TCR s'apprécie à
l'équilibre lorsque la consommation gouvernementale s'accroit ; quand
les termes de l'échange s'améliorent et quand le pays accumule
des actifs nets étrangers. De même la libéralisation du
commerce fait déprécier le TCR d'équilibre et l'effet
Balassa est significativement faible dans cette étude. Pour les
objectifs de cette étude, nous présentons deux modèles
empiriques de détermination du TCR d'équilibre ; basés sur
des systèmes d'équations générant le niveau
d'équilibre du TCR.
11 Les auteurs ont utilisé la méthode
des moindres carrées ordinaires dynamiques avec effets fixes individuels
dans cette étude.
20
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA34.png)
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A - Cadre empirique d'analyse du modèle
d'Edwards(1994)
Les modèles théoriques qui se sont
développés visent à relier le TCRE à un ensemble de
variables appelées « fondamentaux ». Ce modèle
théorique met en exergue l'équilibre du TCR et est
dérivé du modèle simplifié d'Edwards (1994) repris
par G. Nébié (2008). Le modèle prend en compte la plupart
des faits stylisés d'une petite économie ouverte en
développement. Il admet que seules les variables réelles jouent
un rôle dans la détermination du TCR d'équilibre de long
terme, mais que des facteurs aussi bien réels que nominaux influencent
le niveau du TC observé à court terme. Le modèle fait
l'hypothèse d'une petite économie ouverte, qui produit et
consomme des biens échangeables et non échangeables. Les
importables et les exportables sont agrégés en un bien unique
échangeable. Le secteur public consomme des biens échangeables et
non échangeables et finance ses dépenses par des taxes et le
crédit intérieur. Le pays détient aussi des actifs
monétaires nationaux et étrangers. Le TCN est fixe et il est
également admis qu'il y a des taxes à l'importation. Le prix des
biens échangeables en termes de monnaie étrangère est
supposé fixe et égal à l'unité (Pe = 1). Le
modèle est représenté par le système
d'équations ci-après.
R = CC + CK (5)
M = CI+RC (6)
L'équation N°5 définit la variation du
stock d'avoi rs extérieurs. Et l'équation N°6 montre que les
variations de la masse monétaire (M) sont déterminées par
les variations du crédit intérieur (CI) et des réserves de
change (RC). L'équilibre de long terme est atteint quand le
marché des biens non échangeables et le secteur extérieur
sont simultanément en équilibre. Ce qui implique que le compte
courant (CC) est égal au compte de capital (CK). Cependant à
court terme, il peut y avoir des écarts entre ces deux comptes. Ce qui
entraine une accumulation ou une diminution de réserves de change(RC).
Ainsi l'état stationnaire de long terme est atteint sous quatre
conditions :
· il y a un équilibre interne, c'est-à-dire
un équilibre dans le secteur non échangeable ;
· il y a un équilibre externe, avec R = 0 = CC = CK
= m (avec m = monnaie nationale ; R est le stock d'avoir extérieur) ;
21
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA35.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
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· le budget de l'état est en équilibre, avec
G = t et CI = 0 (avec G la dépense de l'Etat et t le taux d'imposition)
;
· il y a un équilibre du portefeuille.
Sous ces conditions, le TCR (coté à l'incertain)
est dénommé taux de change réel d'équilibre de long
terme, TCRE, c'est à dire :
TCRE =e* =E* Pe
Pn (7)
Avec, Pe , le prix étranger et Pn, le prix
intérieur.
Le marché des non échangeables est en
équilibre quand :
Cn ( e, a ) + gn
=Sn(e) (8)
La consommation réelle du gouvernement en biens non
échangeables en termes de biens échangeables a été
définie comme gn. Aussi, Pn peut-être exprimé comme une
fonction des actifs réels notés a ; de gn ,Pt et Rc (restrictions
au commerce). Avec Sn(e) qui désigne l'épargne nationale fonction
du TC.
Pn = n( a , g n ,
P t , rc ) (9)
Avec ?n/?a >0; ?n/?gn >0; ?n/?Pt >0; ?n/?rc >0.
L'équilibre dans le secteur extérieur exige que
la monnaie nationale (m) définie en termes de TCN soit égale
à zéro [m = 0]. L'équation suivante de m peut-être
déduite des équations précédentes :
t
m = S t e - ç e ,
a + CK + g n -
( ) ( )
E
(10) Quand les dépenses publiques sont
entièrement financées par des taxes, R = 0 et va coïncider
avec m = 0. Des équations N°5 et 6, il es t possible de trouver une
relation d'équilibre entre e, a, gn et Rc.
TCRE = e* =X(a , g
n , Pt, rc) (11)
Avec ?x/?a <0 ; ?x/?gn <0 ; ?x/?Pt >0 ; ?x/?rc
<0.
Une augmentation des actifs réels (a) accroit le prix
des biens non échangeables et entraine une appréciation du TCR
afin de maintenir l'équilibre de long terme. Une augmentation des
dépenses publiques en biens non échangeables (gn) a le même
effet sur le TCRE. Une augmentation des prix des biens échangeables (Pe)
généralement entraîne une dépréciation du
TCR, dans la mesure où les prix des biens non échangeables et le
TC restent constants. L'effet global d'une taxe à
22
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA36.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
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l'importation dépend des dépenses initiales en
biens non échangeables et en biens importations. Un accroissement des
tarifs sur les biens d'importations aggrave le solde du compte courant en
augmentant la facture des importations, abaisse la demande de biens
échangeables, accroit la demande et les prix des biens non
échangeables puis tend à entrainer une appréciation du TCR
de long terme. Mais une augmentation des tarifs sans aucun effet de
substitution, va accroître le prix des biens échangeables (Pe)
seulement et dépréciera le TCR. Il est donc possible d'observer
simultanément, une dépréciation réelle et une
aggravation du solde du compte courant.
L'équation NI1 stipule que le TCRE de long terme e st
fonction de variables réelles seulement. La valeur des actifs
réels, la consommation publique, les prix des échangeables et les
restrictions au commerce dans cette équation sont influencés par
les variations d'autres variables réelles comme les chocs des termes de
l'échange (TE), les changements dans les dépenses publiques, le
progrès technique, les évolutions dans les restrictions aux
mouvements de capitaux et au commerce. Des changements dans ces variables
réelles peuvent faire dévier le TCR de son niveau
d'équilibre. Cependant, les modifications des variables nominales, comme
le crédit intérieur et le TCN, affectent aussi l'évolution
du TCR, mais à court terme.
Dans cette approche, les fondamentaux de l'économie
affectant le TCR sont souvent classés en fondamentaux externes et
internes. Les fondamentaux internes peuvent se subdiviser entre les
fondamentaux de politique économique et ceux qui ne sont pas liés
à la politique économique. Les fondamentaux externes les plus
importants, qui affectent le TCR à long terme, comprennent les termes de
l'échange, les transferts internationaux (aide extérieure et taux
d'intérêt réels mondiaux). En ce qui concerne les
fondamentaux internes de politique économique, on peut citer les
restrictions aux importations, les taxes à l'exportation, le
développement financier, les subventions, le contrôle de change et
des capitaux, les dépenses publiques. Le progrès technique et
l'amélioration de la productivité sont les deux plus importants
fondamentaux qui ne sont pas liés à la politique
économique.
Les variables définissant le TCR d'équilibre
d'après l'équation NI1, ne sont pas à nos yeux
susceptibles de caractériser la dynamique de ce taux dans l'espace
UEMOA. Ceci pour plusieurs raisons. Du fait de la mise en place d'un Tarif
Extérieur Commun (TEC) dans cet espace, la variable restriction
commerciale n'est plus une évidence. En ce qui concerne les actifs
financiers réels (somme de la monnaie
23
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nationale et de la devise), au regard de la politique
monétaire menée par la BCEAO, basée sur la
stabilité des prix et parfois une politique de stérilisation des
réserves de change, cette variable ne saurait être un bon
indicateur pour l'objectif de cette étude. De ce fait, nous nous
tournons vers d'autres modèles plus pertinents.
B - Cadre empirique d'analyse du TCR naturel
Le NATREX intègre les problèmes de convergences
structurelles à travers le différentiel de la croissance de
productivité (effet Balassa-Samuelson). L'auteur réhabilite
l'hypothèse de PPA comme relation d'équilibre en intégrant
des différences structurelles ou des changements de régimes. Ce
modèle nous renseigne sur l'existence de deux dynamiques
simultanées. En effet, en premier lieu, le TCR converge vers le NATREX
de moyen terme et celui-ci converge vers le NATREX de long terme. Par la suite,
le NATREX de moyen terme assimilé au TCRE n'est pas fixe. Il tend vers
le NATREX de long terme qui est déterminé par certains
fondamentaux de l'économie. Outre l'effet Balassa-Samuelson, ce
modèle retient d'autres variables macroéconomies telles que :
· la préférence pour le présent
à travers le rapport de la somme des consommations privée et
publique au PIB, qui détermine le comportement d'épargne de la
nation ;
· Le solde de la balance courante, ceci à travers la
position extérieure nette de la Nation.
Il est à noter que dans cette approche, l'ensemble des
effets qui agissent sur la balance courante cumulée à long terme
est censé influencer le TCR d'équilibre sous une double condition
d'équilibre interne et de soutenabilité de la position
extérieure nette. Au regard des fondamentaux du TCR que prône le
modèle NATREX, le TCR est défini comme étant ce taux qui
assure l'équilibre de la balance des paiements en absence de facteurs
cycliques (la production est à son niveau potentiel), des flux de
capitaux spéculatifs et de variations des réserves
internationales.
Equations du modèle NATREX
Soit une petite économie ouverte. Le modèle NATREX
s'écrit de façon synthétique :
r = r * (12)
L'équation 12 montre que, à moyen terme, le taux
d'intérêt réel (r) est égal au taux
d'intérêt réel mondial(r*) ;
24
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA38.png)
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Y = y-rF (13)
L'équation 13 nous renseigne que le PNB est la
somme du PIB et des revenus de facteurs (positifs si F < 0 par
convention) ;
y = C+I+B (14)
Cette équation montre que le PIB est la somme de la
consommation, de l'investissement et de la balance commerciale(B) ;
C = cY -c*F (15)
La consommation (C) dépend positivement du revenu
(Y) et négativement de la dette extérieure(F) ;
dk I r k a
( , , )
(16)
L
=
dt
Cette équation renseigne que l'investissement par
tête dépend négativement du taux d'intérêt
réel(r), de l'intensité capitalistique (k), et positivement du
progrès technique (a) ;
dF dt
= BC Q B r F S I
( ) = - * = - (17)
La variation de la position extérieure nette (dF) est
égale au solde de la balance courante, lui-même égal
à l'écart entre épargne et investissement.
Les variables exogènes sont r* : le taux
d'intérêt réel mondial, c : la propension marginale
à consommer (appelée «préférence pour le
présent»), a : le progrès technique, L : la population. Les
variables endogènes sont Q : le TCR, r : le taux d'intérêt
réel national, y : le PIB, Y : le PNB, C : la consommation
(privée et publique), S : l'épargne, I : l'investissement, k : le
capital par tête, F : la dette extérieure nette (ou les actifs
extérieurs nets si F < 0), B : le solde commercial, BC : le solde
courant. Les flux de capitaux ne sont pas fixés de manière
exogène. Ils résultent directement des comportements
d'épargne et d'investissement, qui dépendent eux- mêmes des
déterminants explicites.
En somme, il existe principalement deux fondamentaux qui
influencent les flux de capitaux et par conséquent, le TCR
d'équilibre. Le premier est le taux de consommation ou
"préférence pour le présent", qui indique le comportement
d'épargne d'une nation et le progrès technique (effet
Balassa-Samuelson), dont l'accroissement élève le niveau
d'investissement : ici encore, à épargne inchangée, il
s'en suit une amélioration du solde de la balance des capitaux. Le
NATREX est un
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modèle dynamique. Du fait notamment des effets de
l'évolution de la position extérieure nette sur l'épargne
et sur le solde des revenus de facteurs, le TC d'équilibre évolue
en effet au fil du temps. Sa dynamique ne prend fin que lorsque la position
extérieure nette se stabilise, c'est-à-dire lorsque le solde
courant est nul. On atteint alors l'équilibre de long terme, stable,
déterminé par les deux fondamentaux du TCR que sont le taux de
consommation et le progrès technique. A long terme, les effets d'une
hausse de la préférence pour le présent sont donc les
suivants : hausse de la dette extérieure nette,
dépréciation du TCR. L'impact du progrès technique sur le
change d'équilibre de long terme apparaît a priori plus favorable.
La différence majeure avec une hausse du taux de consommation tient
à ce que les entrées de capitaux financent non plus la
consommation, mais la formation de capital. Cette accumulation va
générer un surcroît de production et donc de
l'épargne. Il est donc possible que le pays passe progressivement d'un
statut d'importateur à un statut d'exportateur net de capitaux,
accumulant ainsi des excédents extérieurs (comme le
révèle la théorie des étapes de la balance des
paiements), ce qui apprécierait le TCR à long terme.
Plusieurs études ont été menées en
s'inspirant de ce modèle. Ainsi, dans le but d'analyser les
éléments de réponse aux questions soulevées par
l'évolution du TCR dollar/euro, l'effet Balassa-Samuelson a
été intégré dans le NATREX12. Cette
approche a permis d'examiner dans quelle mesure l'évolution des
fondamentaux du TCR selon le modèle, explique les mouvements du TCR
dollar/euro au cours de la période récente.
En France, Joly et Al (1996) ont procédé
à une évaluation du TC d'équilibre du Franc
Français face aux monnaies européennes, en utilisant le
modèle NATREX.
Par ailleurs, le modèle de NATREX a été
appliqué au PED. Il ressort de cette étude qu'il y a deux
déterminants du TCRE. Les effets de moyen terme (termes de
l'échange, et croissance de la productivité) et les effets de
long terme (intensité capitaliste et endettement extérieur).
L'étude montre que la dynamique du TCR d'équilibre prend fin
lorsque le ratio dette extérieure sur PIB se stabilise à un ratio
jugé soutenable [Sène Babacar, (2005)]. De même, Kauf-Man
et Vannelle (1997) ont aussi adopté la démarche du NATREX pour
estimer les TCR d'équilibre des monnaies européennes dans la
perspective de la fixation des parités. Toutes ces
12 Confère Romain DUVAL (2002)
26
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Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
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études cherchent à capter les
déterminants structurels ou naturels des TCR pour repérer et
évaluer les distorsions des TCR courants par rapport à des TCR
d'équilibre estimés. Selon les résultats de ces
différentes études, dans le court terme, les ajustements
dynamiques font converger le TCR vers son taux d'équilibre. Toutefois,
la vitesse d'ajustement vers l'équilibre a été
passée sous silence dans ces différentes études. Par
contre selon les mêmes études, dans le long terme, les
déterminants structurels affectent le TCR d'équilibre. Dans
toutes les études, deux types d'influence sur le TCRE sont
combinées : l'évolution tendancielle du prix relatif du secteur
exposé par rapport à celui protégé puis, les
variables exogènes qui agissent sur le solde de la balance courante
[Aglietta, Baulant & Coudert, (1998)]. Notons que ces deux approches
définissent l'équilibre interne de la même manière,
par une pleine utilisation des capacités de production.
L'équilibre externe quant à lui repose sur la
soutenabilité de la balance des paiements, qui est à son tour
défini par un équilibre des paiements courants.
Conclusion
Bien qu'inobservable, le taux de change réel
d'équilibre est devenu un enjeu important dans la littérature
consacrée au choix du régime de change. Il n'est pas un taux
unique, mais un sentier de TCR d'équilibre à travers le temps qui
est affecté par les variables macroéconomiques qui influencent
simultanément l'équilibre interne et externe. Ces variables sont
considérées comme des fondamentaux du TCRE. L'équilibre
interne pour un price taker correspond à l'équilibre du
marché du travail (plein emploi des facteurs sans tension
inflationniste) et à l'équilibre du marché des biens non
échangeables (lorsque l'offre et la demande domestique sont ex-post
égales à chaque période). L'équilibre externe par
contre, est réalisé lorsque le solde de la balance courante est
nul. On dit alors que la position créditrice du pays a atteint
l'équilibre d'état stationnaire. Pour l'estimation du niveau
d'équilibre du TCR de l'UEMOA, cette étude adoptera le
modèle NATREX au regard de sa pertinence.
En somme ce premier chapitre vient de retracer le cadre
théorique et empirique des modèles de détermination du TCR
d'équilibre.
A ce stade, il serait intéressant de procéder dans
le chapitre suivant à un examen de la politique de fixité du taux
de change menée au sein de l'UEMOA.
27
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA41.png)
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CHAPITRE II : EXAMEN DE LA POLITIQUE
DE FIXITE DU TAUX DE CHANGE DANS
L'UEMOA
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Introduction
L'objectif de ce chapitre, est d'expliquer puis d'analyser le
mécanisme de formation du TC dans la zone Franc CFA à laquelle
les pays de l'UEMOA appartiennent. La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO) est l'organe supranational qui a en charge entre autres, la
gestion de sa politique de change. Ainsi, il s'agit dans un premier temps de
présenter l'environnement de la politique de fixité du TC dans
l'UMOA13 et ses mécanismes de fonctionnement. Ensuite, un
accent particulier est mis sur les études empiriques ayant
été consacrées au TCR dans la zone Franc CFA en occurrence
au sein de l'UEMOA. Tous ces aspects sont abordés dans la
première section. Dans un second temps, nous procédons à
une analyse évolutive des variables fondamentales qui sous-tendent la
formation du TCR au sein de l'UEMOA au regard des enseignements issus du
modèle NATREX retenu. Une telle analyse des indicateurs fondamentaux
internes et externes du TCR, permet de rendre compte de leur
compatibilité ou non en termes de tendance avec le TCR tel que le
prédit la théorie au cours des deux dernières
décennies.
SECTION I : LA POLITIQUE DE FIXITE DU TAUX DE CHANGE ET
SON MECANISME DE
FONCTIONNEMENT AU SEIN DE L' UMOA
PARAGRAPHE I : CARACTERISTIQUE DE LA ZONE FRANC CFA ET
LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE DE CHANGE
La zone franc CFA14 englobe l'UEMOA, la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC15) et les Comores. Ces trois zones
13 Remarquons qu'il existe une différence
entre l'UEMOA et l'UMOA (Union monétaire ouest africaine). Pour les
questions monétaires et financières, c'est la commission de
l'UMOA ayant à sa tête la BCEAO qui s'en charge. Par contre les
préoccupations d'ordre économique et intégrationniste sont
prises en charge par l'UEMOA.
14 Autrefois, le Franc CFA se définissait
dès sa création en 1939, comme étant le Franc de
Colonie
Française Africaine. Après les indépendances et
la formations des blocs régionaux, le Franc CFA
28
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Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
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possèdent des banques centrales. Le Franc CFA est une
organisation financière et monétaire, sous la tutelle de la
France, qui s'appuie sur des institutions africaines, la BCEAO pour l'UEMOA ;
la BCEAC pour la CEMAC et la Banque Centrale des Comores (BCC) pour les
Comores. Le franc CFA repose sur quatre grands principes que voici :
centralisation des reverses de change au trésor public
français ;
fixité de la parité franc CFA/FF (maintenant, il
s'agit du franc CFA/ Euro) ;
libre convertibilité du Franc CFA à l'Euro ;
libre circulation des capitaux entre la France et les pays
africains de la zone Franc (PAZF).
A ces principes s'ajoute-le contrôle des flux de
devise, la liberté de transfert des signes monétaires, l'adoption
d'une réglementation commune de change. Remarquons que
le strict contrôle des flux de devises (entrants et sortants) permet de
surveiller leurs incidences sur l'inflation et sur le mouvement global des
capitaux. Notons que, la liberté de transfert des signes
monétaires était à l'origine de la création de la
zone Franc. A ce jour, ce principe a été abrogé car les
banques centrales n'acceptent plus que la monnaie de la Banque de France et non
celles émises par les autres banques centrales soeurs. Cette suppression
de convertibilité, fut instaurer au lendemain des fuites de capitaux
observé au sein des zones monétaires et cette mesure
empêche la spéculation.
Quant au principe de libre convertibilité du Franc CFA
et la libre circulation des capitaux ; il est à souligner qu'il
s'applique aux PAZF et à la France puis inversement. Toutefois il ne
concerne pas les échanges entre les trois zones du système CFA.
Ce principe facilite les investissements français en Afrique, le
rapatriement des capitaux, la fuite des capitaux de l'Afrique vers la France et
l'importation par la France des matières premières. Dans ce
schéma, l'idée selon laquelle le Franc CFA, entrave
l'intensification des échanges intra- zone ne peut être
réfutée [Koulibaly, (2008)]. A ces principes cardinaux, s'ajoute
la participation française aux instances de direction des banques
centrales.
devient pour l'UEMOA ; Franc de la Communauté
Financière Africaine. En zone CEMAC, l'on parle du Franc de la
Coopération Financière de l'Afrique.
15La CEMAC comprend six pays à savoir :
Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale et
le Tchad.
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A- Caractéristiques et mécanismes de
fonctionnements de la politique de change dans l'UMOA
I- Caractéristiques
L'accord de coopération monétaire entre la
France et les pays de l'UEMOA a été signé à Dakar
le 4 Décembre 1973. Cet accord fixe le cadre général de la
coopération économique et financière entre la France et
les pays de l'UEMOA. Les caractéristiques principales de cette union
monétaire sont les suivantes :
la parité entre le franc CFA et le franc français
est fixe ;
les avances de la BCEAO aux Trésors nationaux sont
limitées à 20% des recettes fiscales de la dernière
année ;
les réserves en devises étrangères sont
centralisées par la BCEAO; chaque pays est tenu de céder à
celle-ci jusqu'à 65%16 de ses devises
étrangères ;
les réserves de change de la BCEAO sont
déposées dans un compte d'opération ouvert auprès
du Trésor français ;
le Trésor français s'engage à mettre
à la disposition de la BCEAO les quantités de devises dont elle
aurait besoin en cas de difficulté.
II- Mécanismes de fonctionnement de la politique de
change
La politique de change de l'UEMOA est axée sur les
principes issus des accords entre la France et les PAZF tels que décrit
plus haut. Toutefois, pour les objectifs de cette étude, nous allons
nous focaliser sur deux principes de fonctionnement du Franc CFA. Il s'agit du
principe de la centralisation des réserves de change via compte
d'opération et la parité fixe entre le Franc CFA / l'euro, qui
constituent en fait les deux principes touchant à la gestion de la
politique de change de l'UEMOA.
16 Depuis 2005, ce taux a été revu
à la baisse. Désormais, 50% des réserves de change doivent
être stockées sur le compte d'opération en France en non
65%. Cette décision d'abaissement a été prise le 23
juillet 2004 à Dakar lors de la réunion entre les deux
parties.
30
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA46.png)
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a- Centralisation des réserves de
change
La centralisation des réserves de change est la
disposition du cadre institutionnel qui a le plus d'incidence sur les
opérations de change. Les Etats de l'UEMOA s'engagent à
réunir 65% de leurs réserves de change dans le compte
d'opération de la BCEAO auprès du Trésor français.
Les résidents sont tenus de domicilier auprès des
intermédiaires agréés, les mouvements de capitaux ainsi
que les opérations d'importation et d'exportation des biens et cela par
l'intermédiaire des institutions financières. Chaque Banque
Centrale possède un compte d'opération au Trésor
français et doit déposer une partie de ses réserves de
monnaie. Ces comptes d'opération sont rémunérés.
Les réserves de change mises en commun sur le compte d'opérations
peuvent être utilisées pour financer le déficit temporaire
de certains membres. L'objectif de l'institution du compte d'opération
dans les clauses du Franc CFA est de permettre aux PAZF de pouvoir financer
sans gêne leurs besoins d'importation des biens et services. Etant
donné la domiciliation de leur Compte d'Opération dans le
Trésor français, la France s'engage sans limitation à
mettre à la disposition des PAZF des devises nécessaires pour le
financement de leur besoin d'importation.
a-1 Les enseignements du mécanisme de fonctionnement
du compte d'opération de l'UEMOA
Les enseignements sur la pertinence de ce modèle
seront tirés de l'analyse évolutive du solde du compte
d'opération, des réserves de change de l'UEMOA (domicilié
au Trésor français) au regard des besoins de financement en biens
d'importations de la zone.
Graphique N° 2: Evolution du solde du compte
d'opér ation (CO), des réserves de
change (RC) et du besoin d'importation (BM) de
l'UEMOA
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA47.png)
4000000
8000000
6000000
2000000
0
1985 1990 1995 2000 2005 2010
CO BM RC
Source : réalisé par l'auteur
à partir des données de l'estimation (en moyenne
pondérée)
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![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA48.png)
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soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
La capacité d'intervention d'une Banque Centrale sur
le marché des changes pour soutenir la monnaie qu'elle émet est
fonction du volume des réserves de changes dont elle dispose.
Conformément, à l'accord de coopération entre la France et
les PAZF, 65% de leurs recettes d'exportation doivent être versés
au Trésor Français et ceci dans un compte d'opération. Ces
fonds placés sur des «comptes d'opérations»,
génèrent des intérêts à chaque fois que leur
montant est supérieur aux besoins d'importation des pays africains
concernés. Le graphique ci-dessus mérite quelques
commentaires.
En effet l'on note sur toute la période d'étude
que le besoin d'importation en biens et services de l'UEMOA est quasi au dessus
du solde du compte d'opération et du niveau des réserves de
change que dispose l'UEMOA. Ceci montre que la France ne cesse de financer le
déficit des pays de l'UEMOA malgré la dévaluation du Franc
CFA. Toutefois, il est à noter que le concours de la France aux pays de
l'UEMOA s'est accentué dans l'après dévaluation plus qu'il
en était à l'avant.
Remarquons de même, que la dévaluation du Franc
CFA, de 1994 a eu un effet positif sur l'ajustement de cet écart, car de
1993 à 1994, il est observé un quasi équilibre entre le
solde du compte d'opération et le besoin d'importation des pays.
Toutefois, son effet a été dissipé très tôt
et l'UEMOA s'est replongé dans une persistance de cet écart.
Cette situation donne raison à l'idée selon laquelle la
dévaluation du Franc CFA de 1994, n'a pas pu corriger de manière
significative les grands déséquilibres auxquels sont
confrontées ses économies.
En revanche, même si le niveau du compte courant est
resté en dessous de celui des besoins d'importation, les réserves
de change de la BCEAO ont doublées sur la période 1994-2008.
Toutefois, il est à noter que de 1992 à 1994, le niveau des
réserves de change de l'UEMOA excède son besoin d'importation.
Par contre entre 2002 et 2004, il y a un équilibre entre ceux-ci. Ce qui
dénote que l'UEMOA, s'efforce à rester dans une dynamique
d'accumulation des réserves de change. Cette augmentation des
réserves de change repose ainsi sur la performance du secteur
extérieur des pays de la zone. Une telle hausse des réserves de
change se justifie par l'effet induit des annulations de la dette dont la
majorité des pays de la région ont
bénéficié.
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a-2 Limites du mécanisme de fonctionnement du Franc
CFA
Le mécanisme de fonctionnement du franc CFA est sujet
à de vives critiques dans la littérature abordant le choix des
régimes de change spécifique aux PED. A la
lumière des nouveaux enjeux de l'économie internationale,
Koulibaly (2008), remet en cause certains dispositifs du fonctionnement du
Franc CFA. En effet, d'après le mécanisme de fonctionnement du
compte d'opération, les fonds, placés sur des «comptes
d'opérations» génèrent des intérêts
à chaque fois que leur montant est supérieur aux besoins
d'importation des pays africains concernés. La France
rémunère les Banques Centrales en intérêt,
après avoir effectués des placements privés. Le paradoxe,
relevé est que la part d'intérêt versée aux Banques
Centrales est comptabilisée dans la rubrique Aide Publique au
Développement. En outre, les effets provoqués par le
mécanisme de fonctionnement du franc CFA sont asymétriques. Les
pays les plus dépensiers de la zone Franc peuvent utiliser les
réserves de change des pays qui ont une gestion plus prudente. En outre,
notons également que la facilité d'obtention des devises
nécessaires pour leur besoin d'importation par les PAZF, amène
ces pays à ne pas développer les secteurs productifs pouvant
générer des gains de devises [D'ALMEIDA, (1997)].
Toutes ces insuffisances sont considérées comme
étant les coûts que supporte une économie lorsqu'elle est
en union monétaire. Toutefois, d'un point de vue théorique, il
est supposé que les gains liés à l'appartenance d'une
économie à une zone monétaire sont toujours
supérieurs aux coûts [Krugman (2001)].
b-Parité fixe franc CFA et Euro
Avec l'avènement de l'Euro, en janvier 1999, le franc
CFA est désormais arrimé à l'euro. La valeur du Franc CFA
sur les marchés internationaux dépend de celle de l'Euro.
L'évidence de la fixité du CFA est que les PAZF n'ont pas le
contrôle de leur politique de change et sont vulnérables ainsi aux
fluctuations des cours mondiaux. Ce qui rend le niveau des recettes
d'exportation des PAZF tributaire à celui des fluctuations des monnaies
internationales. Dans cette logique l'on pourrait croire que les
récurrentes phases de distorsion du TCR de l'UEMOA sont en partie
imputables aux fluctuations de l'Euro face au Dollar et vice versa. Ainsi, l'on
ne pourrait réfuter les critiques apportées aux mécanismes
de fonctionnement du Franc
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![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA50.png)
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CFA. Dès cet instant et de plus en plus, des voix
s'élèvent tant en milieu politique qu'académique pour
remettre en cause ce mécanisme et préconiser un nouveau rapport
entre le Franc CFA et l'Euro [Koulibaly (2008), Ondo Ossa A, (2002)]. En effet,
au regard de l'arrimage du Franc CFA à l'Euro, il est inconcevable de
transiter par le Trésor Français via compte d'opération
[Bamba, (1997)]. Par ailleurs, les pays de la zone Franc CFA notamment l'UEMOA
ne pouvant plus intervenir directement sur le marché international, sont
alors vulnérables au risque de change. A cet égard, l'option
d'une parité fixe semble inopportune. Dans une perspective, de
prospection d'un régime de change approprié au PAZF ; et à
la lumière des enseignements issus du choix d'un régime de
change, un consensuel semble être acquis au sein des économistes
de la zone. A cet effet, le régime optimal pour les pays africains au
sud du Sahara en général et les PAZF en particulier, qui
permettra l'atteinte des objectifs de politique économique fixés
compte tenu des contraintes spécifiques à chaque pays membre, est
le régime de la zone cible [Ondo Ossa, (2002) ; Koulibaly, (2005)]. Ce
régime de la zone cible17 consiste en la mise en place d'une
bande de fluctuation des cours de change autour d'un taux pivot
préalablement annoncé ; en général le taux de
change d'équilibre fondamental (TCEF) de moyen terme ; à
l'intérieur de laquelle les TC taux sont libres de varier (Mihigot
,2004). Les principaux avantages d'une telle option se résument sur
trois axes : sa capacité à minimiser la variance du TC ; à
garantir la soutenabilité de la balance des opérations courantes
; la possibilité de minimiser la volatilité de la production et
de maximiser le bien-être. Toutefois quel que soit le régime de
change pratiqué au sein d'une union économique, la politique
monétaire influe sur l'activité économique à
travers divers canaux de transmission. Parmi ces canaux nous avons l'effet de
la politique monétaire sur le TCR qui touche en fait les relations
économiques entre l'économie considérée et le reste
du monde.
B- Les canaux de transmission de la politique
monétaire de la BCEAO sur le TCR
Dans un régime de change fixe, l'autorité
monétaire est contrainte par le fait qu'elle doit défendre la
valeur de sa monnaie (contrainte sur la balance des
17 La zone cible permet d'éviter la
volatilité excessive du TC. Elle prévient les
dépréciations concurrentielles. Les autorités
monétaires peuvent pratiquer une politique monétaire
discrétionnaire en fonction des événements. Notons que la
zone cible offre aux autorités monétaires un degré de
liberté plus large notamment en termes d'ajustement instantané
à l'intérieur des marges.
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![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA51.png)
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paiements). Ainsi la politique monétaire d'une zone avec
un régime de change fixe est une politique qui est en
général passive.
La littérature distingue plusieurs canaux de
transmission de la politique monétaire sur l'économie. Il s'agit
notamment des canaux du taux d'intérêt, des prix d'autres actifs,
du cours des actions, du prix de l'immobilier, du crédit et du taux de
change réel. Pour l'objectif de cette étude, nous nous penchons
ici, sur le canal par lequel la politique monétaire affecte le TCR.
En effet, compte tenu de l'internationalisation croissante de
l'économie américaine et du passage aux TC flexibles, la
littérature économique abordant les relations économiques
internationales s'est davantage intéressée à la
transmission de la politique monétaire à travers l'influence des
TC sur les exportations nettes. Ce canal fait également intervenir les
effets du taux d'intérêt car la baisse des taux
d'intérêt réels nationaux réduit l'attrait des
dépôts nationaux en dollars par rapport aux dépôts
libellés en monnaies étrangères. Ce qui entraîne une
chute de la valeur des dépôts en dollars par rapport aux
dépôts en devises, c'est-à-dire une
dépréciation du dollar (TCR). La dépréciation de la
monnaie nationale abaisse le prix des biens nationaux par rapport aux biens
étrangers, ce qui se traduit par une augmentation des exportations
nettes (NX ) et donc de la production globale. Ainsi, le TCR a une influence
sur la production (Y ) d'une économie via son impact sur les
exportations nettes.
Par conséquent, le schéma du mécanisme de
transmission de la politique monétaire (M) par le canal du TCR est le
suivant :
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA52.png)
M ir TCR NX Y
A la suite d'une politique monétaire expansionniste,
le taux d'intérêt réel diminue ; ce qui stimule les
investissements et donc la demande globale. Dans un second temps, le TCR se
déprécie, ce qui se traduit par un accroissement des exportations
nettes ; qui à son tour engendre une augmentation de la production
globale.
Toutefois rappelons que le canal du taux de change fait
également intervenir celui du taux d'intérêt ; du fait de
l'internationalisation des économies. Le mécanisme de
transmission se présente comme suit :
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA53.png)
M ir I Y
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA54.png)
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et soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Ce schéma illustre bien l'effet de la politique
monétaire expansionniste sur la production nationale. En effet, à
la suite d'un accroissement de la masse monétaire, le taux
d'intérêt réel baisse. Ce qui stimule les décisions
d'investissement des entreprises mais aussi sur les décisions
d'investissement des ménages qui à son tour entraine une hausse
de la production nationale toute chose égale par ailleurs.
PARAGRAPHE II : LES ETUDES EMPIRIQUES DE DETERMINATION
DU TAUX DE CHANGE D'EQUILIBRE DANS L'UEMOA
A- Les études sur les pays de la zone Franc CFA
Les motivations résidantes aux études du TCR
d'un pays en situation d'équilibre ou dans une situation de distorsion
se justifient pour deux raisons principales à savoir : la
surévaluation persistante de la monnaie considérée comme
un puissant facteur d'alerte à une crise de change [Kaminsky, (1998)] ;
les situations de distorsions du TC récurrentes et prolongées
concourent à affaiblir la croissance économique à moyen et
long terme [Edwards, (1999)].
Quelle que soit la définition du TCR utilisé,
le TCR d'équilibre est celui qui permet de réaliser
l'équilibre interne et externe d'une économie. Les études
d'Edwards (1989) sur les PED montrent que l'évolution du TCR est
étroitement liée aux politiques macroéconomiques mises en
place par les gouvernements et aussi à l'environnement économique
international. L'auteur insiste sur la nécessité de bien cerner
les variables économiques qui sont en interaction avec cet indicateur.
Edwards arrive à la conclusion que les pays qui maintiennent leurs TCR
au plus près de leur niveau d'équilibre sont plus performants que
ceux qui enregistrent des distorsions de leurs TCR.
A la suite de cette étude, les travaux
effectués ont renforcé le consensus général qu'un
TCR stable et correctement aligné améliore les performances
économiques des PED. S'inscrivant dans cet ordre d'idée, beaucoup
d'études ont été réalisées sur les
données chronologiques. Ces études reposent sur la
cointégration dans l'estimation du niveau d'équilibre du TCR. Au
nombre desquelles l'on peut citer quelques unes.
L'étude effectuée par Yamb, (2008)
révèle que les variables que sont : la
balance courante, l'absorption interne des biens non
échangeables, l'ouverture
extérieure, les termes de
l'échange, affectent le TCRE de façon différenciée.
De
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![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA55.png)
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même, les résultats auxquels il aboutit ont
permis d'affirmer qu'à l'exception de la Centrafrique, tous les autres
pays de la zone franc se seraient retrouvés en situation de
surévaluation en 1993. L'innovation de cette étude, est qu'elle a
permis d'infirmer, à partir des paramètres estimés des
différents coefficients d'ajustement ( modèle de court terme),
l'hypothèse selon laquelle les petits pays verraient leurs TCR
s'ajustés plus rapidement que les grands en cas de choc
extérieur.
Dans une étude sur la compétitivité et
le mésalignement des TCR des PAZF ; menée par Djoufelkit, (2005 ;
2007), les variables explicatives affectant significativement le TCRE sont :
les termes de l'échange, le ratio mouvement de capitaux/PIB,
dépense publique courante/PIB, service de la dette/PIB, biais de Balassa
et taux d'ouverture de l'économie. La valeur de TCRE est par ailleurs
obtenue en incorporant un effet fixe qui capte l'impact des variables agissant
structurellement sur le niveau d'équilibre tout en étant
spécifiques à chacune des économies
considérées. Le calcul de la distorsion du TCR a
été évalué par pays et par référence
à une année, supposé refléter un taux de change
d'équilibre. Les résultats montrent que le choix d'une
année de référence, supposée année
d'équilibre, a une forte influence sur le niveau de distorsion. En
retenant 1998, la surévaluation est faible par rapport aux distorsions
obtenues lorsqu'on considère les années 1996 et 1994 comme
référence dans le calcul du TCRE. Globalement, cette étude
a montré que l'inflation, le taux de croissance économique faible
et des prix relatifs en contradiction avec les objectifs de
compétitivité interne et externe sont les sources des distorsions
au sein de la zone Franc CFA.
37
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA56.png)
Veyrune (2005) a estimé le TCR d'équilibre dans
une étude spécifiant le prix de la fixité dans la Zone
Franc CFA. Outre les variables traditionnelles affectant le TCRE, cette
étude a pris en compte l'estimation du coût d'ajustement. Cette
étude révèle que ; la distorsion du TCRE la plus
significative est retardée de quatre années, reflétant
ainsi l'inertie du mésalignement du TCR. De même, la variation des
réserves de change n'a aucun impact sur le coût conjoncturel. Il
en est de même du ratio d'ouverture de l'économie. Toutefois,
seuls les effets fixes, effets par nature non identifiés, accroissent
significativement l'impact négatif des distorsions. Si cette
étude est novatrice tant dans son approche que dans sa
méthodologie, au regard de l'estimation du coût d'ajustement,
l'omission de la variable compte d'opérations pourrait porter un biais
dans la portée de ces
résultats. Il faut noter qu'en vertu de l'accord
régissant le fonctionnement de la Zone Franc CFA, le compte
d'opérations permet donc de financer sans coût les chocs, quel que
soit le degré de flexibilité des prix relatifs. Ainsi, ces pays
se trouvent prémunis contre le coût conjoncturel des chocs
indépendants. Pour minimiser le prix de la fixité, les Etats de
la zone ont, plus que les autres, intérêt à limiter le plus
possible les chocs suscités qui sont à l'origine de l'inertie des
déviations du TCR [Veyrune, (2005].
B. Sène (2005) a estimé l'effet du fardeau
virtuel de la dette sur le TCR d'équilibre. Cette étude a
été réalisée sur des données en panel avec
vingt pays de l'Afrique subsaharienne (dont la quasi-totalité des pays
de l'UEMOA). Le modèle de NATREX a servi de cadre théorique pour
cette étude. L'étude révèle que, les fondamentaux
qui gouvernent l'évolution du TCR d'équilibre sont : l'effet
Balassa, le crédit à l'économie, les termes de
l'échange (TE)18, les droits de douanes, les dépenses
publiques et la dette extérieure. Une dette soutenable et les
dépenses gouvernementales tendent à déprécier le
TCRE, alors que le surendettement, les chocs des TE, la croissance de la
productivité, le crédit de la banque centrale à l'Etat et
les droits de douane tendent à l'apprécier. Par contre,
l'évolution du PIB et le crédit domestique n'ont pas joué
un rôle dans la distorsion du TC de ces pays. Il en est de même, de
l'effet Balassa-Samuelson.
Au total, selon cette étude, le ratio dette sur PIB au
delà duquel le TCR
d'équilibre risque de dévier de sa trajectoire
d'équilibre se situe aux alentours de
80% et 100%.
B- Les études sur les pays de l'UEMOA
Les études ayant été effectuées
peuvent être regroupées autour de quatre axes que sont :
L'étude de Baffes, Elbadawi et O'Connell (1999).
Cette étude fut réalisée pour deux pays (la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso) et porte sur des données annuelles. Les
fondamentaux du TCR que sont : les termes de l'échange, ouverture de
18 Les facteurs de demande dus à la
variation des TE : une amélioration des TE tend à entrainer une
appréciation du TCRE. Elle crée les mêmes effets que la
maladie hollandaise (paradoxe constaté au Pays Bas en 1970 : une
abondante de ressource naturelle qui se traduisait in fine, par un
déclin économique). En effet si la richesse du pays
s'améliore, il s'en suivra un effet de demande qui aura tendance
à entrainer une inflation grimpante.
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![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA57.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
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l'économie, le solde commercial, PIB/tête,
investissement/PIB, niveau des prix à l'étranger sont des
variables retenues et affectant le niveau d'équilibre du TCR. A partir
d'une relation de cointégration et d'un modèle à
correcteur d'erreur, ils ont estimé le TCR d'équilibre par
l'utilisation de la technique de Beveridge- Nelson.
Sinzogan (2000) a réalisé la même
étude pour le Bénin (1970 à 1996). Il retient les
fondamentaux classiques que sont les termes de l'échange,
dépenses publiques, masse monétaire, taxes indirectes. L'auteur a
utilisé la Méthode de cointégration.
La conclusion principale et commune de ces différentes
études révèle l'existence de plusieurs périodes de
sous-évaluation et de surévaluation observées. Par
ailleurs, notons que ces différentes études ont pris pour
période de référence l'avant dévaluation. Les
quelques études ayant intégrées l'après
dévaluation ont tout de même retenu une large tranche de
période dans l'avant dévaluation.
Dans une étude visant à apprécier
l'effet des aides publiques aux développements sur le TCR
d'équilibre des pays de l'UEMOA, à travers le syndrome
hollandais, Nébié, (2008) montre que le niveau d'équilibre
du TCR de long terme est fonction des variables réelles seulement. En
utilisant les modèles VAR, l'auteur est parvenu à analyser les
interrelations entre l'aide et le TCR. Cette étude montre que l'aide n'a
pas pour effet final d'apprécier le TCR, bien au contraire, elle le
déprécie.
En somme, nous venons de passer en revue les
différentes études du TCR d'équilibre au sein de la zone
Franc CFA notamment, l'UEMOA. Le constat qui s'en dégage est que la
plupart de ces études a été menée sur des pays pris
un à un et non l'ensemble de la zone UEMOA (données en Panel).
Par ailleurs, les quelques rares études en panel n'ont pas pris en
compte véritablement la dimension l'avant et l'après
dévaluation de manière quasi-équitable. La présente
étude se veut de pallier dans une certaine mesure à une telle
insuffisante. Toutefois, il serait bien à ce niveau d'explorer les
causes de la distorsion du TCR dans les PED.
C - Effet du mésalignement sur les fondamentaux du
TCR
Il est distingué dans la littérature
économique deux types19 de distorsions du TCR :
19 Cité par YAMB. Elie Blaise Benjamin,
(2007)
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· le premier qui est une distorsion d'origine
macroéconomique se réalise lorsque le TCR observé
s'écarte de sa valeur d'équilibre ; ceci est dû aux
incohérences entre les politiques macroéconomiques et le
système officiel du TCN en vigueur ;
· le second, appelé mésalignement
structurel, se réalise lorsque les variations des valeurs soutenables de
long terme des fondamentaux du TCR d'équilibre ne sont pas
transformées en variation du TCR observé dans le court terme.
Une préoccupation récurrente assez importante
par rapport au mésalignement structurel est de savoir si les variations
des fondamentaux du TCR d'équilibre sont perçues comme
étant temporaires. La distorsion persiste aussi longtemps que les prix
et salaires domestiques s'ajusteront pour rétablir l'équilibre de
l'économie [Chang & Velasco, (2000)]. Ces différents
processus d'ajustement du TC dans les systèmes de change fixes et
flexibles sont confirmés dans une étude menée au sein de
l'Union Européenne [Sarno & Valente, (2003)]. Pour
accélérer le retour à l'équilibre du TCR, les
autorités peuvent dévaluer la parité de la monnaie dans un
système de change fixe et ajustable. Ainsi, pour des
déséquilibres d'ampleur modérée, la correction se
fait majoritairement par les prix dans les systèmes de change fixes car
le consensus nécessaire à la dévaluation est plus
difficile à obtenir où le coût politique de la
dévaluation est jugé élevé [Collins, (1996)].
Au regard de ce qui précède, il est fort
évident que la nature de la distorsion dans laquelle sont plongés
les PAZF, pourrait aussi bien avoir ses fondements dans l'incohérence
entre les politiques macroéconomiques et le système officiel du
TCN en vigueur. Ce qui se justifie par la distorsion structurelle, si l'on s'en
tient compte aux performances macroéconomiques mitigées ainsi
observées. L'évidence est que la dévaluation du Franc CFA
a donné une lueur d'espoir sans pour autant permettre une restauration
significative de la compétitivité à cette zone
UEMOA20.
Par ailleurs, selon Berthomien et Al, (2001) les causes de
l'appréciation du TCR sont à expliciter à la
lumière de deux approches théoriques.
Pour les tenants de l'approche du mesalignement,
l'appréciation du TCR est due à une politique de change d'ancrage
nominal (PM vise à rompre avec une forte inflation) .Or l'ancrage du TCN
ne peut ramener instantanément le taux d'inflation intérieur au
niveau mondial21. Cette approche nous renseigne que, lorsque la
20 Rapport Thématique JUMBO - septembre 2006
N° 15 - Agence Française de développement
21 Les raisons sont les suivantes : 1- les biens du secteur
protégés et exposés ne sont pas
parfaitement
substituables ; 2- l'on note une absence de motivation pour les FMN du BNE %
à celle
40
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA59.png)
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politique de change, d'ancrage nominal est adoptée pour
combattre l'inflation par les autorités monétaires, on aboutit
inévitablement à une appréciation du TCR engendrant ainsi,
une perte de compétitivité qui se traduit à son tour par
une détérioration du solde de la balance des transactions
courantes (BTC).
Par contre pour les fondamentalistes, une hausse du TCR n'est
pas le signe d'une distorsion du TCR et n'est pas non plus une perte de
compétitivité mais d'une appréciation du TC
d'équilibre22(c'est le signe d'une tendance vers le TCR
d'équilibre de long terme). Une détérioration du solde de
la BTC n'est pas due à une appréciation du TCR mais elle est due
à des changements structurels et fondamentaux de l'économie
(notamment à des changements du taux d'épargne et
d'investissement). Il y aura appréciation du TCR pour corriger une
dépréciation du TCR antérieur. De même,
l'appréciation apparait, dès lors qu'il y a un changement des
fondamentaux de l'économie (productivité technologie). Si les
flux financiers s'investissent dans les biens non échangeables, (terre,
immobilier, services) l'on constate une hausse de ses prix par rapport à
ceux des biens échangeables.
Notons qu'une certaine liberté a donc été
prise par rapport à l'idée émise plus haut selon laquelle
le TCR d'équilibre serait en relation avec les performances
économiques. Il y a donc intérêt à s'interroger
davantage sur les performances économiques de la zone franc [Djoufelkit,
(2007)].
Dans la suite de ce paragraphe, après avoir mis en
évidence les mécanismes par lesquels les fondamentaux du TCR
affectent sa distorsion, une exploration des données descriptives est
faite en sachant que le diagnostic pourrait être approfondi par
l'estimation économétrique.
SECTION II : ANALYSE EVOLUTIVE DES FONDAMENTAUX DU TAUX
DE CHANGE REEL
Cette section décrit les variables affectant le TCR
d'équilibre au sein de l'UEMOA. Il s'agit en effet, de présenter
une analyse évolutive des variables d'intérêt.
du BE. A cet égard, X sont chère % M ; ce qui
entraine une détérioration du solde de BC et par là le
BTC. Par ailleurs, l'accroissement des FF engendre une
détérioration du BTC en raison de la forte appréciation du
TCR 1- si les FF ne sont pas stérilisés, on aura augmentation de
MM, ce qui engendre hausse du taux d'inflation et par conséquent
l'appréciation du TCR ;2- Par contre, lorsque les FF sont
stérilisés à travers une politique de stérilisation
menée par la Banque Centrale, et si au même moment, le taux
d'intérêt domestique est élevé, il y aura attraction
des FF et donc hausse de FF ; ce qui génère une
appréciation du TCR.
22
A travers l'effet Balassa (hausse rapide de
productivité dans les BE%BNE) engendre une hausse des prix des BNE %
à celui des BE et donc une appréciation du TCR ; qui n'a rien
à voir avec une perte de compétitivité.
41
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA60.png)
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Les commentaires qui sont proposés visent à
analyser la performance macroéconomique de la zone ; ceci à
travers l'évolution du TCR.
PARAGRAPHE I : LES VARIABLES AFFECTANT LE TAUX DE
CHANGE REEL D'EQUILIBRE
Sur la base du cadre théorique développé
ci-dessus (Confère chapitre 1) et au regard des enseignements issus du
modèle dynamique de NATREX, le lien entre le TCR d'équilibre et
l'évolution de ses fondamentaux est cerné par les variables
affectant aussi bien l'équilibre interne et externe. En
synthétisant l'analyse, la littérature retient les variables
ci-après comme déterminant le TCR d'équilibre. Il s'agit
de :
1- La croissance de la productivité :
elle est destinée à capter l'effet BalassaSamuelson qui traduit
une tendance structurelle à l'observation d'écarts de prix
internationaux jouant à travers les biens non échangeables
[Coudert, (2004)]. Il a été révélé que dans
le secteur des biens échangeables, le niveau et le rythme de la
productivité sont supérieurs à ceux des services
assimilés, à la catégorie des biens non
échangeables. Une telle accélération de la croissance de
la productivité apprécie le TCR. Par l'effet Balassa-Samuelson,
le TCR est ainsi appelé à s'écarter de sa valeur initiale
d'équilibre dès lors que cet indice est calculé par
rapport à des pays industrialisés dont le niveau de
productivité est certes plus élevé, mais dont
l'évolution est beaucoup plus lente que celle des PED à fort
potentiel de rattrapage. Cet effet est lié aux différences de
productivité entre les secteurs abrités et exposés. Au
cours du processus de développement, la productivité du secteur
exposé tend à croître plus rapidement que celle du secteur
abrité. L'effet Balassa-Samuelson serait mesuré dans cette
étude par la croissance de la productivité c'est-à-dire
par la croissance du PIB réel par tête dans les pays de
l'UEMOA23. Une hausse de l'effet Balassa-Samuelson entraîne
toute chose égale par ailleurs, une appréciation du TCR.
2- Le solde de la balance courante cumulée
(BCC) : encore appelé position extérieure nette (PEN),
c'est le solde qui fait l'objet de tant d'attention dans l'analyse
économique de la balance des paiements car il s'agit en quelque sorte de
la partie réelle, non financière de la balance de paiements. Elle
retrace les transactions réelles, considérées comme plus
stables que les transactions financières. En relation
23 A l'instar de celle effectuée par Lassana
YOUGBARE, (2009).
42
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA61.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
avec le TCR, la balance courante est fonction de celle-ci. La
dépréciation de la monnaie nationale (hausse du TCR coté
à l'incertain) est supposée contribuer à
l'amélioration de la BTC. Tandis qu'une appréciation du TCR
engendre une dégradation du solde de la BTC [Krugman et Obstfeld,
(2001)]. Dans une autre version plus améliorée, l'influence de la
PEN sur le TCR d'équilibre a été explicitée. La PEN
se définie comme le solde cumulé de la balance courante
corrigée du cycle et des mouvements de change passés. Ceci permet
d'exclure les effets de valorisation. En effet, plus une économie a
accumulé d'excédent dans le passé, plus sa PEN est
élevée, plus son TCR d'équilibre est
apprécié. Inversement, plus une nation est endettée
vis-à-vis de l'étranger à cause de l'accumulation de
déficits passés (ce qui est le cas de la plupart des pays de la
zone FCFA), plus son TCR d'équilibre est déprécié
[Borowski et Couharde, (2000)].
3- La préférence pour le présent
(PP) : est mesurée par le rapport des consommations finales
privées et publiques au PIB. Elle indique la propension des
ménages et du gouvernement à consommer le revenu national. Il a
été révélé que la dépense de
consommation de l'État est l'une des sources de tension sur le prix des
biens à usage purement domestique. Ces tensions peuvent s'exprimer de
manière directe ou indirecte, notamment par la constitution
d'arriérés de paiement où les fournisseurs s'ajustent au
risque de non-paiement de l'administration et des entreprises publiques par des
habitudes de surfacturation. Une hausse de la PP tend à
générer une appréciation réelle si elle s'adresse
essentiellement à des biens non échangeables et si par ailleurs
la propension gouvernementale à consommer ces biens est
supérieure à celle du privé [Galstyan & Lane, (2008)].
Si la consommation gouvernementale additionnelle s'adresse majoritairement
à des biens échangeables ou importés alors, le TCR se
déprécie à l'équilibre. La PP plus
élevée est donc un facteur susceptible de générer
une augmentation du TCR.
4- Les termes de l'échange (TE) : Il
est défini comme le prix relatif entre les exportations et les
importations. Il permet de mesurer l'impact de la demande et de l'offre de
facteurs externes sur le secteur des biens échangeables. L'incidence des
TE s'apprécie à travers deux effets ; un effet revenu et un effet
substitution. L'effet revenu intervient quand une hausse des prix à
l'exportation, ou une baisse des prix à l'importation, accroit le revenu
de l'économie et augmente la demande des biens non
43
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA62.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
échangeables. Ceci tendra à apprécier le
prix relatif des non échangeables par rapport aux échangeables et
entraine une appréciation du TCR. Autrement dit, il y a effet revenu
lorsqu'on peut acheter davantage de biens suite à une
amélioration des TE du fait de l'appréciation du TCR
résultant de la hausse du prix relatif à des biens non
échangeables. L'effet de substitution quand à lui, apparait
à la suite d'une amélioration des TE du fait d'une hausse des
prix à l'exportation qui entraine une dépréciation du TCR
pour des niveaux inchangés du TCN et des prix des non
échangeables. Il résulte d'une baisse relative du prix des biens
importés, d'une baisse de la demande des biens non échangeables,
donc d'une dépréciation du TCR. Cependant, si
l'amélioration des TE est causée par une chute des prix à
l'importation uniquement, alors l'amélioration du compte courant va
accroitre le revenu et les prix des biens non échangeables ; ce qui va
causer une appréciation du TCR. De manière pratique, il est
attendu, une appréciation du TCR suite à une évolution
favorable des TE. Les études empiriques semblent confirmer que l'effet-
revenu domine l'effet de substitution [d'Aghevli, Khan & Montiel, (1991)].
Dans ce cas, une augmentation des TE engendre toute chose égale par
ailleurs, une appréciation du TCR d'équilibre ; leur baisse
engendre sa dépréciation. Il est à noter que les TE sont
les plus fluctuants parmi les fondamentaux du TCR, notamment en ce qui concerne
les pays de la zone franc CFA qui exportent essentiellement des produits
primaires.
5- Les flux financiers (FF) : les
entrées de capitaux (les investissements directs étrangers et
assimilés) sont indexées d'être à la base de
l'appréciation du TCR. De même, les flux d'aide internationale
étant des ressources externes, ont pour conséquence le
renchérissement des biens du système productif local. Ceci
génère une élévation du prix des biens non
échangeables et des salaires qui renchérissent à leur tour
le coût de production des biens échangeables. Quand les FF
extérieurs augmentent durablement, la demande de monnaie locale
s'accroit, tendant à apprécier le TCR d'équilibre [Monteil
& Hinkle, (1999)]. Dans les pays à revenu faible, comme l'UEMOA peu
attractif aux IDE, nous mesurons les FF par le ratio au PIB de la somme des IDE
net et de l'aide publique au développement (APD).
Toutefois, la relation qui lie le TCR à ses
fondamentaux suscités, peut être affectée dans le court
terme par d'autres facteurs (la politique monétaire, le
développement financier, chocs de productivités). C'est pourquoi,
il sera inclu aussi
44
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA63.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
deux variables nominales comme déterminant du TCR dans
l'estimation. Il s'agit du développement financier et la politique
monétaire.
En effet, la politique monétaire
(PM)24 qui s'identifie ici à travers une croissance
de la masse monétaire plus rapide que celle de la demande de monnaie
accroît la demande de biens non échangeables. Ce qui tend à
apprécier le TCR et crée par ailleurs des pressions à la
surévaluation réelle de la monnaie.
De même, le niveau du développement
financier (DF) d'une économie affecte la croissance
économique à travers le TCR. L'effet du DF sur la croissance
économique est controversé dans la littérature. Toutefois,
il est reconnu de manière globale que le niveau du DF affecte le bien
être ; et ce d'une part à partir d'un seuil et d'autre part
lorsqu'une politique d'assainissement appropriée est menée par
les autorités monétaires. Le développement financier donne
une impulsion au développement économique en élevant le
rendement du capital. En outre le développement économique, en
retour facilite les investissements en infrastructures financières.
Retenons que le niveau du DF contribue à la croissance économique
via TCR par le canal de deux mécanismes principaux que sont l'innovation
technologique et l'accumulation de capital. L'accumulation de capital
résulte de la centralisation de l'épargne dans des entreprises et
de la création de richesse par la détention d'actifs financiers
(actions, obligations). Pour cette étude, le développement
financier est appréhendé par le ratio du crédit à
l'économie au PIB. Par contre, la politique monétaire sera
mesurée par le différentiel de la croissance de
la masse monétaire (M2) par rapport à celle du PIB
au cours de l'année précédente [Yougbare,(2009).
PARAGRAPHE II : ANALYSE DE LA PERFORMANCE ECONOMIQUE DE
L'UEMOA
L'objectif de ce paragraphe est d'apprécier
l'environnement macroéconomique de l'UEMOA. Cet environnement constitue
le socle de l'état de sa compétitivité à travers le
niveau de son TCR et par dévers la distorsion à laquelle est
confronté cet indicateur.
En vertu des développements sus- cités,
notamment les variables affectant la distorsion du TCR dans les pays de la zone
franc CFA, nos variables d'intérêt qui
24 Selon BALDWIN et KRUGMAN, (1989), la politique
économique menée peut influencer la trajectoire du TCR, et
même l'équilibre de long terme qui, peut dépendre du court
terme du fait de phénomènes d'hystérèse.
45
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA64.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
servent d'analyse de la performance économique de
l'UEMOA sont : TCR, la croissance de la productivité, les termes de
l'échange, la préférence pour le présent et les
flux financiers. Les évolutions sont mises en perspective de
manière à identifier les ruptures éventuelles, notamment
entre l'« avant » et l'« après »
dévaluation.
Toutefois, il est à noter que pour l'analyse graphique
de nos variables d'intérêt, les données de l'UEMOA sont
agrégées. Elles ont été obtenues en
pondérant les données nationales par le poids du PIB de chaque
pays par rapport à l'ensemble de la zone. Ainsi, si le PIB de la
Côte d'Ivoire représentait 40% du PIB de l'UEMOA en 2000, alors le
TCR de la Côte d'Ivoire compterait pour 40% dans le calcul du TCR de
l'ensemble de l'union en 2000, et ainsi de suite. Les pondérations ont
été calculées année par année
[confère Niébé, (2008)].
A- TCR et dynamique de ses fondamentaux externes
Le TCR d'équilibre est ce taux qui permet l'atteinte
concomitamment de l'équilibre interne et externe. Les fondamentaux du
TCR sont souvent classés en fondamentaux externes et internes. Les
fondamentaux du TCR qui concourent à la réalisation de
l'équilibre externe sont qualifiés de « fondamentaux
externes ». Les plus importants, qui affectent le TCR à long terme,
comprennent les termes de l'échange, les flux financiers
extérieurs et le taux d'intérêt réel mondiaux. Pour
les objectifs de cette étude, nous retenons les variables : termes de
l'échange et flux financiers comme fondamentaux externes.
Graphique N°3 : TCR et ses fondamentaux
externes
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA65.png)
400
800
700
600
500
300
200
100
0
1985 1990 1995 2000 2005 2010
TCR TE FF
Source : réalisé par l'auteur
à partir des données de l'estimation (en moyenne
pondérée)
Le graphique ci-dessus représente la dynamique des
variables, affectant l'équilibre externe ; lequel mérite quelque
commentaire. Pour cette fin, nous
46
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA66.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
distinguons deux sous périodes. En effet, le TCR de
l'UEMOA en moyenne pondéré, a connu une hausse de 1989 à
2001. Ce qui correspond à une amélioration de la
compétitivité toute chose égale par ailleurs.
L'année 1994, qui en fait est celle de la dévaluation a
révélé que le TCR a reçu un choc de
productivité au regard du pic observé. Par rapport à
l'année 1994, l'idée selon laquelle, la zone UEMOA était
dans une phase de perte de compétitivité due à une
appréciation de son TCR semble se confirmer. Elle est imputable d'une
part, à l'appréciation du franc français face au Dollar et
d'autre part, elle a été renforcée dans l'UEMOA par
l'augmentation de l'inflation induite par la crise alimentaire. Toutefois,
l'effet de la dévaluation sur le TCR n'a été que
temporaire, car dès 1995, l'on retrouve cet indicateur avec une tendance
haussière et par ricochet une dépréciation réelle
de la monnaie nationale de 1995 à 2001. Ainsi, l'on ne saurait rejeter
les opinions stipulant que la dévaluation n'a pas
généré un gain de compétitivité de
façon durable (1995-2001) comme le prévoit la théorie.
Par contre, il faut atteindre dès le début de
l'année 2002 à nos jours, pour que l'on observe une
appréciation du TCR, du fait de l'appréciation relative du cours
du Dollar face à l'Euro. Cet état de chose peut être
dû à l'environnement économique international peu favorable
(les crises financières, énergétiques) ayant
affecté l'union. En revanche, sur la même période, les
termes de l'échange, l'un des principaux déterminants du TCR, a
connu une tendance baissière. Ce qui suppose une
détérioration des TE de cette zone. En effet, cette
détérioration persistante des TE peut s'expliquer par la
structure de l'économie de la zone. L'UEMOA est fortement tributaire du
commerce des matières premières exportées (phosphate, du
café, du cacao ou du coton) qui subissent la loi du commerce
international à travers sa position de price taker. Ainsi, la
problématique de la qualité de la spécialisation et de la
diversification des économies vient encore d'être indexée
dans la détérioration des TE. Par ailleurs, l'évolution
des flux financiers, laisse à croire que la zone n'est pas attractive
ces dernières années. S'il est vrai que la zone était
autrefois attractive dans l'après dévaluation, on note un repris
significatif dans la capacité de l'union à faire converger vers
elle les flux financiers extérieurs susceptibles de soutenir son
économie. Ce fait pourrait avoir une explication dans les tensions
politiques ayant relativement affaibli la zone (guerre en Côte d'Ivoire
et l'instabilité politique au Togo). A tout ceci vient se greffer, les
crises récurrentes qu'a subi cet espace (crise
énergétique, la sécheresse).
47
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA67.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Remarquons que, depuis 2002 à nos jours, le TCR, de
l'UEMOA est en appréciation. Ce qui suppose une perte de
compétitivité, il en est de même des FF et TE qui ne
cessent respectivement de s'amenuiser et de s'apprécier. De façon
globale, au regard de l'évolution desdits indicateurs (FF, TE, TCR) ;
l'on note que les fondamentaux externes sont biens compatibles à
l'évolution du TCR au sein de l'UEMOA. En outre, le coefficient de
corrélation entre le TCR et les TE puis les FF sont respectivement de
(-0.76) et (-0.03). De même l'analyse de causalité (Test de
Granger) indique que la variable FF cause le TCR, [Prob 0.00827< 5%]
l'inverse n'est pas vérifié. Il en est de même pour les TE
et FF [Prob 0.00984 < 5%]. La réciprocité est fausse. En somme
ce test montre l'existence d'une relation induite entre les fondamentaux
externes qui affectent le TCR. Ceci vient confirmer statistiquement qu'il
existe belle et bien une relation de compatibilité entre
l'évolution des fondamentaux externes et le TCR. Cette
interprétation doit être prise sur mesure car, il s'agit d'une
analyse graphique et statistique et surtout les variables d'étude ne
sont en fait une moyenne pondérée.
B- TCR et évolution de ses fondamentaux internes
Les fondamentaux internes du TCR peuvent se subdiviser entre
les fondamentaux de politique économique (restrictions aux importations,
les taxes à l'exportation et les subventions, le contrôle de
change et des capitaux, les préférences pour le présent)
et ceux qui ne sont pas liés à la politique économique (le
progrès technique et l'amélioration de la productivité).
En relation à cette étude, nous retenons les variables :
préférence pour le présent et la croissance de la
productivité à travers l'effet Balassa-Samuelson comme
étant les fondamentaux internes susceptibles d'affecter le TCRE.
Graphique N°4 : Evolution des fondamentaux
internes du TCR
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA68.png)
-201
985 1990 1995 2000 2005 2010
100
80
60
40
20
0
CP
PP
Source : réalisé par l'auteur
à partir des données de l'estimation (en moyenne
pondérée)
48
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA69.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
L'analyse des fondamentaux internes du TCR,
révèle une relative compatibilité entre le TCR, la
croissance de la productivité et la préférence pour le
présent. En effet, de 1989 à 1994, le taux de croissance
réelle du PIB par tête (effet Balassa) a connu une relative
stagnation, alors qu'au même moment, la préférence pour le
présent ne cesse d'accroitre. Ceci indique que la propension des
ménages et du gouvernement à consommer le revenu national s'est
accentuée dans l'avant dévaluation. En rapport à
l'évolution du TCR dans la même période, il est
évident de constater que le TCR s'est déprécié. Ce
qui pourrait se justifier par le fait que la plupart des dépenses en
consommation finale des ménages et surtout du gouvernement s'adresse
essentiellement à des biens non échangeables.
Par contre, pour les deux fondamentaux internes du TCR, sur la
période de 1995 à 2001, l'on observe en moyenne
pondérée, une hausse de la croissance de la productivité
et une stabilité de la consommation finale de la nation. Les mesures
relatives à l'assainissement des finances publiques et à
l'obligation du respect des clauses contenues dans les critères de
convergences (notamment le respect du ratio solde budgétaire /PIB)
semblent expliquer en partie cette compression de la préférence
pour le présent. Une telle mesure aurait induit une amélioration
en moyenne pondérée de la compétitivité de
l'économie.
S'il est vrai que de 1995 à 2001, le TCR s'est
déprécié, malgré la stabilité de la
propension des ménages et du gouvernement à consommer le revenu
national ; il est possible d'imputer cette amélioration de la
compétitivité à la croissance de la productivité.
Ainsi, sur cette période, l'effet croissance de la productivité
semble l'emporter sur celui de la préférence pour le
présent. Toutefois, notons que dès 1996 à nos jours, les
fondamentaux internes du TCR sont soumis à une extrême
vulnérabilité. Le taux de croissance de la productivité ne
cesse de baisser alors que la propension des ménages et du gouvernement
à consommer le revenu national demeure constante en moyenne
pondérée dans la zone l'UEMOA.
Dans la même période, le TCR s'est
apprécié. A cet égard, il est possible de dire que la
croissance de la productivité a une influence plus forte sur le TCR que
celui de la préférence pour le présent. Bien que ce
résultat, découle d'une observation évolutive des
indicateurs, l'analyse de la corrélation vient étayer ce point de
vue. En effet, le coefficient de corrélation entre le TCR, la CP et la
PP est respectivement de 0,33 ; -0,77. Par ailleurs, afin d'affiner cette
analyse nous avons recouru au test de causalité de Granger. Ce test
révèle que c'est la préférence pour
49
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA70.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA71.png)
Taux de change réel d
'équilibre et évolution de ses
fondamentaux dans
le présent qui cause le niveau de la
croissance de la productivité
%].
La réciproque n'est pas vérifiée. Ce
résultat de causalité entre la PP et la CP confirme
la théorie keynésienne de la consommation
à travers l'effet de la demande effective sur la croissance
économique.
En somme
à l'issu de cette analyse retenons que,
le niveau du TCR est fortement influencé
aussi bien par les fondamentaux internes
qu'ext
l'effet de chaque variable fondamentale (externe et
interne) sur le TCR est différencié. Ceci
pourrait s'expliquer dans une certaine mesure par le poids des pays
dans l'écon omie de la zone qui sont soumis à
des chocs asymétriques.
Le graphique ci- dessous montre que la
Côte d'Ivoire détient à elle seule 39% de la
richesse de la zone. Elle contribue à 39% à la formation de la
croissance de
de 19%. La part au PIB
productivité de l'UEMOA, suivi du
Sénégal à hauteur
pays sahariens de l
'UEMOA (Burkina Faso, Mali et Niger) sont
respectivement de l'ordre de 11%, 10% et 7%. Alors que celle des autres pays
côtiers notamment (Benin, Guinée Bissau et Togo)
sont respectivement 8%, 1%, 5%.
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA72.png)
Niger
7%
Graphique N
Guinné Bisau
1%
Mali
10%
Source : réalisé par l'auteur
à partir des données de l'estimation (en moyenne
Cette analyse nous permet de déduire toute chose
égale par ailleurs, que la nt les deux locomotives de l'UEMOA.
Ceci étant, Côte d'Ivoire et le Sénégal
constitue
la performance de l'économie de la zone en
occurrence le niveau de son TCR en est tributaire de celle de
ces deux pays à hauteur de 58%. Ce qui n'est pas
négligeable.
e au sein de cette zone, la
Au regard de l'instabilité politique
observé
persistance de la crise ivoirienne (19 septembre 2001
à nos jours) a
affecté le niveau de la compétitivité de
l'UEMOA ; dans la mesure où, elle constitue la cheville ouvrière
de l'Union.
Remarquons enfin que, cette analyse suscite l'idée de
l'existence des clubs de convergence au sein de l'UEMOA telle que nous enseigne
le modèle de croissance de Solow repris par Sala-i-Martin. C'est
à ce résultat que l'étude de Ndiaye, (2006) aboutit. Selon
l'auteur, il existe deux clubs de convergence dans l'UEMOA. Les pays "riches"
dont le niveau de convergence est supérieur à la moyenne
(Côte d'Ivoire et Sénégal) et les pays "pauvres" dont le
niveau de convergence est inférieur à la moyenne (Bénin,
Burkina Faso, Mali et Niger).
Dans ce schéma, le processus d'intégration
économique qui engendra l'existence de la 9ème
économie aura du mal à se réaliser dans la mesure
où ; ce processus génère des cavaliers solitaires.
Conclusion
Ce chapitre a permis de mieux comprendre les mécanismes
de fonctionnement du Franc CFA et les canaux de transmission de la politique
monétaire sur le TCR dans l'UEMOA. Le principe fondamental sur lequel le
Franc CFA fonctionne est la centralisation des réserves de change et la
fixité du TC. Autrefois, considérée comme garant d'une
stabilité monétaire et de crédibilité, la zone
Franc CFA est sujette de vive critique au lendemain de son arrimage à
l'Euro. Par ailleurs, l'on retient de ce chapitre que les multiples
études ayant été effectuées au sein de l'UEMOA sont
faites sur les séries chronologiques. Ce qui ne permet pas
d'appréhender le phénomène de distorsion du TCR sur le
plan global et limite ainsi la portée des suggestions de politique
économique. Ainsi, une étude de la distorsion du TCR en
donnée de panel se défend bien. En outre, au regard de l'analyse
évolutive des variables d'intérêt reflétant la
performance économique de la zone, ce chapitre a permis d'arriver
à accepter l'idée selon laquelle le niveau du TCR est fortement
influencé par ses fondamentaux internes et externes. Toutefois, notons
bien qu'il s'agit d'une analyse graphique et statistique faite sur les
variables en moyenne pondérée et seule l'estimation
économétrique pourrait mieux nous éclairer davantage. A
cet effet, il conviendrait à ce stade de présenter dans le
chapitre suivant les résultats issus des différentes estimations
relatives à l'évaluation empirique du TCR d'équilibre et
de sa distorsion.
51
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA73.png)
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CHAPITRE III : EVALUATION EMPIRIQUE DU TAUX DE
CHANGE REEL D'EQUILIBRE ET DE SON MESALIGNEMENT
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Introduction
Ce chapitre est essentiellement consacré à
l'évaluation empirique du taux de change réel d'équilibre
(TCRE). Au regard des différentes estimations qui sont faites, il est
possible, de mettre en évidence, les variables fondamentales du TCR qui
accentuent sa distorsion. La tendance globale observée sur
l'évolution de la distorsion du TCR, nous permet d'infirmer ou de
confirmer comme précédemment évoquer dans l'introduction,
la thèse de J-F.Hoarou, (2006) selon laquelle les changes fixes seraient
propices à la surévaluation réelle de leur TCR courant.
A cet égard, le présent chapitre comporte deux
sections. La méthodologie d'estimation est l'objet de la première
section. La seconde section quant à elle, nous permet de
présenter et d'analyser les différents résultats de nos
estimations effectuées sur les données de panel.
SECTION I : LA METHODOLOGIE D' ESTIMATION DU TAUX DE
CHANGE REEL
D' EQUILIBRE ET DE SA DISTORSION
La détermination du niveau de distorsion du TCR due
à ses fondamentaux demeure encore l'un des défis majeurs auquel
est confrontée la plupart des travaux empiriques en la
matière.
Dans cette partie, nous procédons d'une part à
une spécification du modèle de détermination du TCR
à partir de la revue théorique et empirique et d'autre part, nous
présentons les différentes techniques d'estimation.
PARAGRAPHE I : LE MODELE ECONOMETRIQUE D'ESTIMATION DU
TAUX DE CHANGE REEL D'EQUILIBRE ET DE SA DISTORSION
A- Choix et traitement des variables explicatives du TCR
I- Choix et mesure des variables
Il existe une multiplicité d'approches de
compréhension du concept de TCR dans la littérature. Le choix
d'un indicateur (approche retenue) dépend, de l'objectif
52
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA76.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
visé dans son usage. Alors que le taux de change
effectif réel (TCER) se définit comme le TCN corrigé ou
pondéré par la structure du commerce extérieur d'un pays,
le TCR quant à lui représente le prix relatif des produits
étrangers par rapport aux produits nationaux exprimés en monnaie
nationale. Il compare le prix d'un même panier de biens dans la nation et
à l'étranger. C'est donc une mesure du pouvoir d'achat relatif de
la monnaie nationale par rapport à la monnaie étrangère.
Ainsi le TCER n'est rien d'autre que le taux de change effectif
pondéré par les prix relatifs qui traduit l'état de
compétitivité d'une économie. Au regard de cette
multiplicité d'approches, le concept de TCER semble l'idéal pour
cette étude ; dans la mesure où il est indicateur de
compétitivité de l'économie et tient compte des
spécificités existantes entre l'économie qui est
étudiée (UEMOA) et l'ensemble du reste du monde. Toutefois, nous
retenons la variable TCR pour l'estimation du TCR d'équilibre. Ainsi,
à l'instar des autres études empiriques qui visaient à
appréhender les facteurs explicatifs du niveau d'équilibre du
TCR, la nôtre prend l'indicateur du TCR comme étant la variable
endogène de l'estimation [ G.Nébié, (2008)].
Sur la base du cadre théorique développé
ci-dessus ( chapitre I) et au regard des enseignements issus du modèle
dynamique de NATREX puis à l'approche retenu par le FMI25 ;
le lien entre le TCR et l'évolution de ses fondamentaux au sein de
l'UEMOA, est cerné par les variables que sont : le solde de la balance
courante cumulée ; croissance de la productivité ; la
préférence pour le présent , les flux financiers
extérieurs rapportés au PIB , les termes de l'échange, le
développement financier à travers le ratio crédit à
l'économie rapporté au PIB et la politique monétaire
(PM)26. Notons que la PM est mesurée par le
différentiel de la croissance
de la masse monétaire (M2) par rapport à celle du
PIB au cours de l'année
précédente [Yougbare, (2009)].
Le TCR de long terme étant influencé par les
variables précédemment citées (chapitre 2), la conjugaison
de ces variables fondamentales suivant la relation de long terme permet de
générer les valeurs d'équilibre du TCR par le canal d'un
filtre.
25 Dans l'approche retenue par le FMI, l'accent est
mis sur le solde de la balance du compte courant cumulée. [BOROWSKI et
COUHARDE, (2000)].
26 Selon BALDWIN et KRUGMAN, (1989), la politique
économique menée peut influencer la trajectoire du TCR, et
même l'équilibre de long terme qui, peut dépendre à
court terme du fait de phénomènes d'hystérèse.
53
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA77.png)
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L'on spécifie ainsi une équation du TCR
notée (E) sous la forme (les variables sont en logarithme à
l'exception des variables CP et PM) de :
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA78.png)
b5
0 1 2 3 4
Eit b b CPit b BCCit b PPit b TEit
= + + + + +
FFit
+ b DFit b PMit b DF PP it
+ + 8 . + å
6 7
|
(18)
|
Avec :
E = le Taux de change réel (coté à
l'incertain) ;
CP = la Croissance de la Productivité qui est
censée capter
l'effet Balassa ;
BCC = le solde de la Balance courante Cumulée ;
PP = le rapport de la consommation privée et publique
au
PIB captant la préférence pour le présent
;
TE = les termes de l'échange ;
FF = les Flux Financiers extérieurs rapportés au
PIB ;
DF = le rapport du crédit à l'économie au
PIB qui capte le
niveau du développement financier.
PM = la variable captant la Politique Monétaire ;
DF.PP = Cette variable capte l'effet croisé existant entre
le
développement financier et la préférence
pour le présent d'une nation ;
bi = les paramètres des différentes variables
explicatives de
l'équation N°18 ;
åit = Termes d'erreurs.
i allant de 1 à 8 pays (les pays de l'UEMOA) ; t allant de
1989 à 2008.
De l'équation N°18, notre intérêt
réside dans l'est imation de la relation de long terme entre le TCR et
ses fondamentaux pour l'atteinte de l'objectif spécifique N°1
[estimer les déterminants fondamentaux du taux de change
réel].
Nous espérons pour l'ensemble des variables
explicatives, des signes positifs ou négatifs (+/-). Un signe positif
(négatif) traduirait une appréciation
(dépréciation) de la variable ainsi considérée sur
TCR.
II- Traitement des variables du modèle et sources
des données a-Traitement des variables du modèle
~ La variable expliquée : TCR
La variable TCR a été calculée par nous
mêmes à partir des données de la Banque Mondiale. A cet
effet, nous avons choisi la formulation suivante :
54
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA79.png)
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Pe
TCR = E ; avec Pn les prix intérieurs ;
Pe les prix étrangers (américains). E
Pn
représentant le TCN entre le pays
considéré (le Franc CFA) et le dollar américain,
exprimé comme la quantité de monnaies nationales pour une
unité de dollar US (coté à l'incertain). Dans une telle
présentation, une hausse du TCR représente une
dépréciation réelle de la monnaie nationale (car les prix
des biens échangeables augmente relativement à ceux des biens non
échangeables) ; ce qui concoure à une amélioration de la
compétitivité de l'économie. Par contre, une baisse est un
signe d'appréciation de la monnaie nationale (les prix des biens
échangeables baissent relativement à ceux des biens non
échangeables) ; ce qui génère une perte de
compétitivité de l'économie. En effet, si les prix
intérieurs s'accroissent, Pn augmente et nous avons une
appréciation du TCR. Il en est de même, si les prix
étrangers (Pe) baissent par rapport aux prix nationaux, ou encore en cas
d'appréciation du TCN, donc une baisse de E. L'on retient que
la hausse du prix intérieur et la baisse du prix à
l'étranger engendrent toute chose égale par ailleurs, une
appréciation du TCR et donc une perte de compétitivité. De
manière pratique, pour le calcul de nos TCR, nous avons utilisé,
pour les prix nationaux, les indices des prix à la consommation
nationale (IPC). L'IPC reflète le niveau des prix intérieurs dans
la mesure où, cet indicateur permet de suivre dans le temps
l'évolution des prix des biens et services couramment utilisés
(aliment, logement, meubles, habillement, transport etc...). Enfin, pour les
prix étrangers, nous avons retenu l'indice des prix à la
consommation des USA comme proxy des prix étrangers. D'autres auteurs
ont préféré utiliser les indices des prix aux producteurs
des USA dans le but de rapprocher les estimations faites par le FMI et la
banque mondiale dans la conception du TCR des pays [Baldi et Mulder, (2004) ;
Gustave Nebié, (2008)]. Compte tenu des données disponibles, nous
nous tenons à l'IPC des USA.
Le choix de cette spécification du TCR s'explique pour
plusieurs raisons, dont la plus importante est sa simplicité :
le reste du monde serait assimilé à
l'économie des USA, dans la mesure où, la plupart des
transactions sont facturées en dollar particulièrement pour les
produits de base qui sont les principaux produits d'exportation des pays de
l'UEMOA ; même si le Franc CFA est arrimé à l'Euro via
Franc Français. Ce choix vient d'être renforcé du fait que
les statistiques existantes pour cette étude sont exprimées en
dollar ;
55
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA80.png)
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4 il n'y a pas de différence fondamentale entre les
évolutions des indices des prix des principaux pays
développés à long terme, qui sont également les
principaux clients des pays d'Afrique sub-saharienne (UEMOA). Si donc le dollar
américain est la monnaie de référence pour les
échanges de produits de base et que les prix USA peuvent bien approximer
les prix mondiaux, alors cette spécification se défend bien ;
4 également, les données statistiques sur
l'Afrique sub-saharienne sont très rares et leurs qualités
très approximatives, surtout sur le long terme. Aussi, vouloir se lancer
dans des calculs sophistiqués de taux de change effectifs réels
parait bien risqué et le résultat hasardeux.
~ Les variables explicatives
La plupart de nos variables secondaires sont issues du
bulletin « statistiques choisies » de la BAD. Toutefois, elles ont
été traitées en fonction de l'objet de cette
étude.
4 En ce qui concerne, la variable BCC, nous avons
procédé à un cumul du solde de la balance courante sur
toute la période d'étude. Ceci afin de pouvoir mettre en exergue
l'influence du cycle et des mouvements de change passés ; ce qui permet
d'exclure les effets de valorisation dans la dynamique de ce solde.
4 La variable termes de l'échange est le rapport des
indices de prix à l'exportation et à l'importation. L'on parlera
de détérioration des termes de l'échange
si TE < 100 et d'amélioration lorsque TE > 100.
4 Pour les variables de préférence pour le
présent (PP), les flux financiers (FF) et le développement
financier (à travers le crédit à l'économie), nous
les avons rapportés au PIB courant dans la mesure où ils ont
été pris au prix courant également.
4 La croissance de la productivité qui n'est rien
d'autre que le PIB réel par tête, a été prise telle
qu'elle. Par contre, pour la politique monétaire, nous avons retenu de
la spécifier comme étant le différentiel entre la
croissance de la masse monétaire
(M2) et celle du PIB au cours de l'année
précédente.
b- Sources des données
Les données qui ont servi à nos estimations sont
celles issues de deux sources : le bulletin « statistiques choisies »
que publie la Banque Africaine de Développement (BAD) édition
2009 et la base du CNUCED.
56
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La période d'étude retenue est de 1989 à
2008 soit 20 années, compte tenu de la disponibilité des
données pour l'ensemble des huit pays de l'UEMOA ; notamment le
Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau,
le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Ce qui équivaut
à 160 observations lorsqu'on compile les données (Estimation sur
donnée de panel).
Par ailleurs, le logiciel Stata 9.1 est utilisé pour nos
différentes estimations.
B - Spécifications des modèles du taux de
change d'équilibre et de la distorsion
I- Spécification de l'équation du taux de
change d'équilibre
Soto et Elbadawi, (2008) suggèrent qu'à partir
des modèles de détermination du TCR, l'on puisse établir
et estimer une relation entre le TCR et ses fondamentaux. Cette relation ainsi
estimée permettra d'en déduire le niveau du mesalignement par
rapport à l'équilibre. Une fois que l'équation N°18
est estimée, il est possible de déduire l'équilibre et la
distorsion. En effet, la série du TCR et ses fondamentaux significatifs
est décomposé en deux composantes : une tendance de long terme
stationnaire considérée comme étant le niveau
d'équilibre et une autre transitoire correspondant à des
fluctuations de court terme non stationnaire. La composante permanente ou de
long terme de ces séries permet d'estimer le niveau d'équilibre
du TCR. Le TCR d'équilibre se calcule comme la composante permanente du
TCR expliquée par ses fondamentaux significatifs tels qu'il ressort de
l'estimation de l'équation N°18. Cette nouvelle régression
nous per met l'atteinte de l'objectif N° 2 de cette étude
[évaluer le niveau d'équiibre du taux de change
réel].
Les valeurs d'équilibre des fondamentaux du TCR peuvent
être appréhendées à l'aide des filtres. Soto et
Elbadawi, (2008) recommandent le filtre de ChristianoFitzgerald, alors qu'Abdid
et Tsangarides, (2006) suggèrent celui de HodrickPrescott. Par contre
pour la même finalité, Dufrenot et Yehoue, (2005) utilisent la
méthode des moyennes mobiles. Pour cette étude, nous utilisons la
méthode d'Hodrick et Prescott pour sa simplicité et son usage
répandu dans les études empiriques. En effet la méthode
vise à décomposer les fondamentaux (TCR et ses explicatives
significatives) en composantes permanentes et transitoires. La composante
permanente est considérée comme étant le niveau
d'équilibre. Dans cette décomposition, l'auteur recommande une
valeur de ë (paramètre de filtrage) de
57
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA82.png)
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l'ordre de 1600 pour les données trimestrielles. Dans la
pratique, le paramètre ë = 100 est pris pour les données
annuelles.
Il est à noter que l'avantage de cette approche est de
permettre d'avoir un TCR d'équilibre qui varie dans le temps en fonction
de l'évolution de ses fondamentaux. Ceci vient d'ailleurs
réconforter l'intérêt de cette étude. Cet indicateur
de distorsion (l'écart du TCR à son niveau d'équilibre)
ainsi obtenu ; est considéré comme une mesure de l'ajustement
économique global. A l'aide de cet indicateur, il est possible
d'étudier l'effet de l'évolution des fondamentaux du TCR sur son
mésalignement.
II - Spécification de l'équation du
mésalignement du TCR
Selon l'approche retenue par les auteurs, au TCR
d'équilibre est associé le mésalignement courant (M) qui
est l'écart du TCR courant à sa valeur d'équilibre. L'on
parlera de surévaluation (appréciation) lorsque le TCR courant
est supérieur au TCR d'équilibre (M > 0) et de
sous-évaluation (dépréciation) si le TCR
d'équilibre est supérieur au TCR courant (M < 0). Alors qu'une
surévaluation traduit une perte de compétitivité, la
sous-évaluation par contre indique un gain de
compétitivité toute chose égale par ailleurs.
Dans le court terme, les fondamentaux du TCR s'écartent de leur
niveau d'équilibre.
Après avoir obtenu les valeurs du mésalignement
(M); cette dernière est soumise à une nouvelle régression.
Dans cette nouvelle estimation, M est la variable endogène et
expliquée par un vecteur des fondamentaux du TCR significatifs
d'après la relation N°18. Cette estimation, permet d'attein dre
l'objectif N°3 de cette étude [estimer l'incidence de
la dynamique des fondamentaux du TCR sur son mésalignement
].
Plus explicitement, cette régression vise à
identifier les variables macroéconomiques pertinentes qui accentuent la
distorsion du TCR.
Au regard de ce qui précède, quelles sont les
techniques d'analyses économétriques qui s'apprêtent
à l'objectif de cette étude ?
PARAGRAPHE II : LES TECHNIQUES D'ESTIMATIONS EN
PANEL
Les estimations sont réalisées au moyen des
estimateurs « between » ou inter (permet de calculer les moyennes
individuelles des différents individus de l'échantillon) et
« within » ou intra (permet de calculer les écarts aux
moyennes
58
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA83.png)
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individuelles) à l'aide des méthodes
LSDV27 (Least Square Dummy Variable) ou la MCG (Méthode des
Carrées Généralisées) selon le cas. En effet,
lorsqu'il s'agit d'un modèle à effet fixe, la méthode LSDV
est appropriée pour l'estimation. Par contre, l'estimateur par la MCG
appliquée au modèle à effets aléatoires est sans
biais, convergent et efficace. Cette technique permet d'estimer une relation de
long terme entre le TCR et ses fondamentaux. Toutefois, avant toute chose, il
sera procédé à une présentation des tests de
spécification dans la mesure où cette étude porte sur une
estimation sur donnée de panel.
A- Les tests de spécification
Lorsque l'on considère les données de panel, la
toute première chose qu'il convient de vérifier est la
spécification homogène ou hétérogène du
processus générateur des données. Sur le plan
économétrique, cela revient à tester
l'égalité des coefficients du modèle étudié
dans la dimension individuelle. Sur le plan économique, les tests de
spécification reviennent à déterminer si l'on est en droit
de supposer que le modèle théorique étudié est
parfaitement identique pour tous les pays ou au contraire s'il existe des
spécificités à chaque individu ou pays (Doucoure, 2008).
Pour rappel, le modèle sans effet est celui pour lequel la constante et
les différents paramètres des variables explicatives sont
identiques pour toutes les variables. Dans ce cas, l'usage du panel est
inopportun. Une régression pays par pays est souhaitable. Le
modèle à effets fixes est celui pour lequel les paramètres
sont identiques pour l'ensemble des variables dépendantes mais les
constantes varient selon les variables indépendantes. L'estimateur
défini sur ce modèle est appelé « Within ». Pour
le modèle à effets aléatoires, les paramètres sont
identiques pour les variables explicatives, par contre, le terme d'erreur du
modèle se décompose en effet spécifique (fixe) et en effet
résiduel (qui varie) ; d'où le nom de modèle à
« erreurs composées ». L'estimateur défini sur ce
modèle est le MCG.
Plusieurs tests de spécifications sont disponibles dans la
littérature. Il sera présenté trois tests pour cette
étude.
27 Elle consiste, pour tenir compte de la variance
intra groupe de la variable endogène, à introduire des variables
muettes correspondant au vecteur associé à la constante dans la
spécification du modèle à estimer. Les coefficients
estimés appelés WITHIN, sont des estimateurs linéaires
sans bais.
59
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA84.png)
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Test de Fisher ( ou Likelihood Ratio Test)
Modèle 1: Yit = á + Xitb+åit
Modèle 2 : Yit = ái + Xitb+åit
On teste l'hypothèse H0: á1 = á2 =
á4 ... = = án = á
Le test d'hypothèse s'écrit:
H0: Absence d'effets fixes (Modèle 1)
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA85.png)
H1:Présence d'effets fixes (Modèle 2)
La statistique de Fisher est :
F* = [(Nt-n-1)/n-1]. [(R22-R12) /1-
R22] ; avec R12, R22 respectivement le
coefficient de détermination calculé sur le modèle 1 et 2
; n est le nombre d'observation par individus ; T est la taille de
l'échantillon et k est le nombre de variables explicatives.
La statistique F* suit sous l'hypothèse d'absence
d'effets fixes une loi de Fisher à (n-1) et (T-n-k). On accepte
l'hypothèse nulle d'absence d'effets fixes si la statistique F* est
inferieure à la valeur critique lue sur la table de Fisher.
Ou si p-valeur est < à 5%, l'on accepte
l'hypothèse de présence d'effet fixe.
Test de Breusch et Pagan (Test de Multiplicateur de
Lagrange) Modèle 1: Yit = á + Xitb+åit
Modèle 3: Yit = á + Xitb+
ái +åit
Le test d'hypothèse s'écrit :
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA86.png)
H0: Absence d'effets aléatoires (Modèle 1)
H1: Présence d'effets aléatoires (Modèle
3)
On effectue un test du multiplicateur de Lagrange. Si la p-value
associée au test vaut 0, on accepte l'hypothèse H1 de
présence d'effets aléatoires.
Test de Hausman (1978)
Le test Hausman est appliqué à de nombreux
problèmes de spécification en économétrie. Mais son
application la plus répandue est celle des tests de
spécifications des effets individuels en panel. Il sert ainsi à
discriminer les effets fixes et aléatoires.
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA87.png)
H0: Présence d'effets aléatoires H1:
Présence d'effets fixes
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA88.png)
60
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé
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La statistique du test de Hausman appliquée au test de
spécification des effets individuels est la suivante :
H = (BMCG - BLSDV)' [Var ((BMCG
- BLSDV)]-1 . (BMCG - BLSDV)
Sous l'hypothèse nulle H0 la statistique H suit
asymptotiquement (N tend vers l'infini) une loi du Khi deux à k
degrés de liberté. On accepte l'hypothèse nulle de
présence d'effets aléatoires si la statistique H est inferieure
à la valeur critique lue sur la table du Khi deux. Autrement dit, si H
< X2 (k) lue, on accepte H0 ; avec k nombre de variables
explicatives du modèle. Dans ce cas, on accepte l'hypothèse nulle
d'absence de corrélation entre les effets individuels et les variables
explicatives. De même, on accepte le modèle à effet fixe si
la p-valeur est < à 10%.
B -Test de stationnarité
> Test de stationnarité de Im-Peraran-Shin (
IPS)
Pour pouvoir effectuer ces tests, il faut
impérativement un panel cylindré (c'està-dire sans
données manquantes). Ce test est similaire au test d'ADF. Il est stable
et efficace, il demeure applicable aux modèles de données de
panel de petite taille. Le test d'hypothèse est le suivant:
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA89.png)
H0: Toutes les séries sont non stationnaires
H1: Seule une fraction des séries individuelles est
stationnaire. On rejette l'hypothèse H0 si la p-value est inferieure
à 5%.
SECTION II : ANALYSES DES RESULTATS D'ESTIMATION ET
SUGGESTIONS PARAGRAPHE I : PRESENTATIONS ET ANALYSES DES RESULTATS
A-Présentations des résultats
I- Résultats des tests préliminaires
a-Test de stationnarité
Les résultats des tests de racine unitaire sont
présentés dans le tableau ci après.
61
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA90.png)
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Tableau N° 1 : Résultats des tests de
stationnarité en panel de l'IPS
Variables
|
Test de stationnarité en niveau
|
Test de stationnarité en différence
première
|
|
Stat IPS
|
Prob
|
Observation
|
Stat IPS
|
Prob
|
Observation
|
TCR
|
3.03517
|
0.9988
|
Non stationnaire
|
-5.15267
|
0.0000
|
Stationnaire
|
TE
|
-1.08375
|
0.8608
|
Non stationnaire
|
-5.80276
|
0.0000
|
Stationnaire
|
PP
|
-1.87048
|
0.0307
|
Stationnaire
|
5.36324
|
0.0000
|
Stationnaire
|
CP
|
-2.37823
|
0.0087
|
Stationnaire
|
-7.1958
|
0.0000
|
Stationnaire
|
FF
|
-0.88689
|
0.1876
|
Non stationnaire
|
-4.79490
|
0.0000
|
Stationnaire
|
BCC
|
-2.84008
|
0.0023
|
Stationnaire
|
-4.28795
|
0.0000
|
Stationnaire
|
PM
|
5.00720
|
0.0045
|
Stationnaire
|
-8.06178
|
0.0000
|
Stationnaire
|
DF
|
4.79490
|
0.0000
|
Stationnaire
|
8.75939
|
0.0000
|
Stationnaire
|
Source : réalisé à partir des
résultats obtenus sous Ewies 5.1
NB : Nous faisons l'hypothèse d'un modèle
avec une constante et trend.
La règle de décision veut qu'on rejette
l'hypothèse H0 (toutes les séries sont non stationnaires) si
p-values sont inferieures à 5%.
Les résultats de ce test montrent que la
quasi-totalité des variables sont stationnaires en niveau (seules les
variables TCR, TE, FF ne le sont pas) ; par contre elles sont tous
stationnaires en différence première. Ainsi, on peut avancer que
dans une relation d'équilibre de long terme, entre le TCR et ses
fondamentaux, il est requis que ces variables ne doivent pas s'éloigner
l'une par rapport à l'autre.
b- Résultats des tests de spécifications
b- 1-Test de Fisher : sur modèle à effet fixe
Le test de Fisher effectué sur le modèle à
effet fixe nous montre ce résultat : F test that all u_i=0: F(7, 144) =
4.34 Prob > F = 0.14502
En utilisant la table de fisher, on retrouve un seuil de 1.94
; car (n-1) = 19 et (T-n-k) = 144. F*> F(lu) ; car 4.34 > 1.94 et donc,
l'on accepte l'hypothèse d'absence d'effet fixe. De même son
p-valeur est > à 5% (0.1450 > 0.05), ceci vient confirmer
l'hypothèse d'absence d'effets fixes.
b-2- Test de Breusch and Pagan
Ce test réalisé sur le modèle à
effets aléatoires donne le résultat ci après :
Résultat sorti du logiciel : Chi2(1) = 13.02
Prob > chi2 = 0.0003
62
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA91.png)
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Si la p-value associée au test vaut 0, on accepte
l'hypothèse H1 de présence d'effets aléatoires. Dans ce
cas, p-value = 0 (0.0003) ; alors, on accepte l'hypothèse de
présence d'effets aléatoires.
Conclusion des tests de spécification
: le modèle à effets aléatoires semble être
le plus adéquat pour expliquer le TCR par ses fondamentaux
d'après le modèle de NATREX.
B - Présentations et analyses des
différentes estimations
I- Estimation de la relation de long terme du
TCR
a- Résultat de l'estimation de long terme
La relation du TCR avec ses déterminants a
été effectuée par MCG du modèle à effets
aléatoires et peut se réécrire sous la forme :
TCR = 0,01*CP - 0,04*BCC - 0,33*DF - 0,06*TE+ 0,18*PP +
0,07*FF
+ 0,75*DFPP + 0,001*PM
La statistique de Wald qui suit une loi de Chi2, permet de
tester la significativité globale de la régression. La p-valeur
est < 5% [ Prob > chi2= 0.0000]; ceci étant, l'on accepte que le
modèle est globalement significatif. Les variables explicatives du
modèle expliquent à 60% la dynamique du TCR toute chose
égale par ailleurs (confère tableau 1 ; annexe I).
b-Analyses des résultats du modèle à
effets aléatoires
Les résultats suggèrent que la part de la
variabilité inter-individuelle du TCR expliquée par ses
fondamentaux est de 60% (R2 Between) ; par contre la contribution
des effets aléatoires par pays au modèle du TCR est de 24%
(R2 Within). Par ailleurs, cette estimation montre que, le TCR est
influencé par les variables du modèle à l'exception de la
préférence pour le présent car les probabilités
(p-valeurs) qui leur sont associées sont toutes < à 5%.
o TCR et effet Balassa-Samuelson
Nos estimations montrent que la croissance de la
productivité a une incidence positive sur l'appréciation du TCR
dans l'espace UEMOA. En effet, une augmentation de 10% du taux de croissance de
la productivité génère toute chose égale par
ailleurs à une appréciation du TCR à l'ordre de 0.1%. Ce
qui correspond à une perte de compétitivité de l'UEMOA
à hauteur de 0.1%. Le canal par lequel la
63
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA92.png)
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croissance de la productivité affecte le TCR peut
être appréhendé par le schéma suivant : à la
suite de la création de la richesse supplémentaire au sein de la
zone (croissance de la productivité), les agents économiques sont
plus incités à consommer les biens importés (demande
d'importation qui dépend positivement du revenu) ; lesquels sont issus
du secteur des biens échangeables à prix relativement faible par
rapport à ceux du secteur des biens non échangeables. De ce fait,
l'on observe que la productivité du secteur des biens
échangeables tend à croître plus rapidement que celle du
secteur des biens non échangeables. Cet écart
génère une appréciation du TCR telle que le prédit
la théorie de l'effet Balassa-Samuelson.
S'il est vrai que l'incidence de l'effet Balassa-Samuelson sur
l'appréciation dans cette étude est très faible (voir
insignifiant), les résultats de cette étude corroborent ceux
trouvés par B. Sène, (2005). Toutefois, ce résultat
confirme l'idée selon laquelle les fondamentaux internes concourent
à expliquer le niveau de distorsion du TCR courant. Par ailleurs, si
l'incidence de l'effet Balassa est faible, cela peut s'expliquer d'une part par
la faiblesse du taux de croissance de l'économie de l'UEMOA et d'autre
part par la structure de la consommation (dépense plus orientée
aux biens d'importations échangeables très compétitives
par rapport aux biens issus du secteur protégé). Ces deux
facteurs méritent une attention particulière dans la
résorption de cette appréciation du TCR synonyme de perte de
compétitivité.
o TCR et Balance courante
cumulée
La position extérieure nette de la zone UEMOA à
travers le solde de la balance courante cumulée affecte
négativement le TCR. L'on retient que la balance courante cumulée
contribue à déprécier le TCR. En effet, un accroissement
du déficit du solde de la balance courante de 10%, engendre une
dépréciation du TCR à l'ordre de 0.4%. Ce qui correspond
à une amélioration de la compétitivité de 0.4%
toute chose égale par ailleurs. Ce résultat vient confirmer une
fois de plus, l'idée de Borowski et Couharde, (2000) selon laquelle
« plus une économie a accumulé de déficit dans le
passé à cause de son niveau d'endettement, plus sa PEN est
faible, plus son TCR est déprécié ». Toutefois,
remarquons qu'il y a un paradoxe dans la relation existante entre le solde de
la balance courante cumulée et la dépréciation du TCR.
Alors que la prédilection du modèle nous renseigne d'une
dépréciation du TCR voire un gain de compétitivité
suite à un accroissement du déficit de la balance courante
cumulée, il est évident de constater que l'UEMOA est soumise
à une perte de
64
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA93.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
compétitivité et donc une appréciation du
TCR. Une tentative d'explication de ce paradoxe peut être
justifiée par les diverses mesures d'allègements de la dette
(Initiative PPTE etc...) ; dont les économies ont
bénéficié au cours de ces dix dernières
années (depuis 1996). En effet, si les ressources supplémentaires
générées par les différents programmes
d'allègement sont orientées vers les biens d'importation (biens
échangeables à prix relativement faible par rapport aux biens
protégés), on aboutit de toute évidence à une
appréciation du TCR et donc une perte de compétitivité. Ce
résultat nous ramène encore à la problématique de
la structure de la consommation énoncée plus haut. En somme, sans
pour autant infirmer la théorie, retenons que l'accroissement du
déficit de la position extérieure nette de la zone impacte son
TCR.
o TCR et Flux financiers
extérieurs
Cette étude a révélé que les Flux
financiers extérieurs à travers l'afflux des IDE et des APD
contribuent à apprécier le TCR de l'ordre de 1.4% suite à
une hausse des flux extérieurs de 20%. Dans ce cas, cet afflux engendre
une perte de compétitivité de l'UEMOA à hauteur de 1.4 %
toute chose égale par ailleurs.
Le vecteur de transmission de l'impact des flux financiers sur
l'appréciation du TCR se résume de la façon suivante.
Quand les flux financiers extérieurs augmentent durablement, ils
engendrent dans un premier temps une augmentation de la demande de monnaie
locale. Ce qui s'accompagne par une élévation du prix des biens
non échangeables et des salaires, qui renchérissent à leur
tour le coût de production des biens échangeables. D'où la
tendance à une appréciation du TCR. Ce résultat vient
confirmer les critiques faites aux flux financiers extérieurs selon
lesquelles « les ressources externes (APD et IDE) auraient pour
conséquence fâcheuse de renchérir les biens du
système productif local par élévation du prix des biens
non échangeables et des salaires qui renchériraient alors le
coût de production des biens échangeables ». Ceci vient ainsi
corroborer la thèse du syndrome Hollandais ou la maladie hollandaise qui
stipule que l'abondance relative de ressource dans une économie,
engendre parfois un fléchissement de la croissance économique. Si
l'essentiel des FF (notamment les APD) sont constitués en
réserves banque centrale, il n'y a aucune raison qu'elle entraîne
une appréciation du TCR. Une telle appréciation dépend de
la capacité des flux financiers à améliorer la
productivité dans le secteur des biens non échangeables. A cet
effet, il y a nécessité de se soucier de la manière
d'éviter que les FF entraînent une surévaluation des
65
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA94.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
TCR d'autant plus que cette dernière est source de perte
de compétitivité et parfois de crises de change dans les PED .
o TCR et les termes de
l'échange
Les TE sont considérés comme étant l'un
des déterminants principaux du TCR. Cette étude a
révélé que cette variable a une incidence significative
dans la distorsion du TCR. En effet, à la suite d'une
amélioration des TE de l'ordre de 10%, le TCR se déprécie
à hauteur de 7% toute chose égale par ailleurs. Ou encore, il est
possible de dire que dès lors que les TE vont se
détériorés de 10%, le TCR s'apprécierait de 7 %. Ce
qui correspond ainsi à une perte de compétitivité à
hauteur de 7%. Ce résultat corrobore la situation que vivent les pays de
l'UEMOA au regard de l'évolution de ses TE. En effet, les termes de
l'échange, de l'UEMOA ont connu une détérioration sur la
période d'étude. Cette détérioration persistante
des TE peut s'expliquer par la structure de l'économie de la zone. La
zone est fortement tributaire du commerce des matières premières
exportées (phosphate, du café, du cacao ou du coton) qui
subissent la loi du commerce international. Cette situation est à mettre
à l'actif de la qualité de la spécialisation et de la
diversification des économies.
o Effets de la politique monétaire et du
développement financier
Même si l'effet de la politique monétaire sur
l'appréciation du TCR est faible, cette étude a
révélé l'importance du différentiel entre la
croissance de la masse monétaire et celle du PIB de l'année
antérieure dans l'appréhension des phénomènes de
distorsion du TCR. En effet, l'on note qu'un excès de 10% de la
croissance de la masse monétaire en circulation par rapport à
celle du PIB au cours de l'année précédente, engendre une
appréciation du TCR à hauteur de 0.01% et par ricochet une perte
de compétitivité. Remarquons qu'à la suite d'une
croissance de la masse monétaire plus rapide que celle de la demande de
monnaie, l'on aboutit à un accroissement de la demande de biens
échangeables (car les prix des biens issus du secteur exposé
baissent relativement à ceux du secteur protégé). Ce qui
tend à apprécier le TCR et parfois crée des pressions
à la surévaluation réelle de la monnaie.
Par ailleurs, cette étude a montré que le niveau
du développement financier affecte la distorsion du TCR. En effet,
à la suite d'une amélioration du niveau de développement
financier à hauteur de 10%, le TCR se déprécie à
l'ordre de 3,3%. Ce qui constitue une amélioration de la
compétitivité de l'économie. Toutefois, il est possible
que ce développement financier génère une
appréciation du TCR par le
66
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA95.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
canal d'une instabilité financière. Ceci fait
penser à un seuil au-delà duquel, le développement
financier émousserait la compétitivité d'une
économie.
Sur ce, l'on ne saurait réfuter la thèse de
Baldwin et Krugman, (1989) selon laquelle « la politique économique
menée peut influencer la trajectoire du TCR ». De même, ce
résultat vient confirmer celui réalisé par Yougbare,
(2009). Au regard de cet enseignement, une attention particulière doit
être portée sur la promotion de la compétitivité par
le canal de la politique monétaire sous peine d'émousser la
réalisation des performances de l'espace.
Notons tout de même que l'analyse des effets
croisés notamment entre le développement financier et le
comportement d'épargne à travers l'indicateur PP de l'UEMOA nous
permet de soutenir l'idée d'existence d'une relation positive entre ces
agrégats. En effet, lorsque le niveau de développement financier
s'améliore, la préférence pour le présent de
l'UEMOA augmentera. Ce qui engendrerait une appréciation du TCR toute
chose égale par ailleurs.
II- Estimation du taux de change réel
d'équilibre a-Présentation du résultat de
l'estimation
Les différents tests de spécification
réalisés sur ce modèle révèlent que le
modèle à effet fixe est plus robuste que celui à effet
aléatoire [le test de Hausman Prob = 0.0453 < à 5%]. Ainsi,
l'on obtient l'équation estimée du taux de change réel
d'équilibre comme suit :
TCRE = 0,03*CP - 0,04*BCC + 0,26*DF - 0,1*FF -0,07*TE +
0,007*PM
Les variables explicatives du modèle expliquent à
71% le taux de change réel à l'équilibre toutes choses
égales par ailleurs (Confère tableau 4 ; Annexe I).
b- Interprétation économique du modèle
du TCR d'équilibre
Selon les résultats de l'estimation du taux de change
d'équilibre, le TCR se déprécie à
l'équilibre suite à une hausse durable des flux financiers
reçus au seuil de 10%. Ainsi, dès que les flux financiers
augmentent de 10%, l'on assiste à une dépréciation du TCR
de l'ordre de 10 %, toute chose égale par ailleurs. Nous trouvons
également que la politique monétaire, le développement
financier et la croissance de la productivité exercent un effet sur le
taux de change réel d'équilibre
67
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA96.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
de l'UEMOA. A la suite d'un excès de la croissance de
la masse monétaire par rapport à celle du PIB de l'année
antérieure, d'un accroissement du ratio crédit à
l'économie sur PIB et d'une hausse de l'effet Balassa de 10%, le TCR
s'apprécie à l'équilibre respectivement à hauteur
de 0.07%, 2,6% et 0,3%. Cependant, il est à noter qu'une accumulation du
déficit de la balance courante à hauteur de 10% et une
amélioration des TE engendrent une dépréciation à
l'équilibre du TCR à l'ordre de 0.4% et 0,7%.
III-Estimation des effets du mésalignement sur les
fondamentaux du TCR
La distorsion est l'écart du TCR courant à son
niveau d'équilibre rapporté à son niveau
d'équilibre. Les résultats sont consignés dans le tableau
ci-après et les valeurs des distorsions sont en pourcentage.
Tableau N°2 : Evolution du TCR courant et
d'équilibre puis de leurs distorsions
Années
|
TCR courant
|
TCRE
|
Distorsion (%)
|
1989
|
2,58
|
2,59
|
-0,38
|
1990
|
2,54
|
2,57
|
-1,16
|
1991
|
2,57
|
2,58
|
-0,38
|
1992
|
2,56
|
2,59
|
-1,15
|
1993
|
2,59
|
2,62
|
-1,14
|
1994
|
2,78
|
2,66
|
4,5
|
1995
|
2,7
|
2,7
|
0
|
1996
|
2,7
|
2,73
|
-1,09
|
1997
|
2,76
|
2,75
|
0,36
|
1998
|
2,76
|
2,77
|
-0,36
|
1999
|
2,78
|
2,8
|
-0,71
|
2000
|
2,85
|
2,81
|
1,42
|
2001
|
2,86
|
2,81
|
1,77
|
2002
|
2,83
|
2,8
|
1,07
|
2003
|
2,76
|
2,77
|
-0,36
|
2004
|
2,72
|
2,74
|
-0,72
|
2005
|
2,72
|
2,73
|
-0,36
|
2006
|
2,72
|
2,73
|
-0,36
|
2007
|
2,69
|
2,73
|
-1,46
|
2008
|
2,64
|
2,75
|
-4
|
Somme
|
-
|
-
|
? M =- 6.59
|
Source : réaliser à partir des
résultats de l'estimation
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA97.png)
68
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Toutefois, les résultats consignés dans ce
tableau méritent par ailleurs quelque interprétation. En effet,
durant la période d'étude, l'on retient qu'en 1995 la distorsion
du TCR est nulle. Ce qui stipule que le TCR courant correspond à son
niveau d'équilibre de long terme. De ce fait, l'on dira que la politique
de change adoptée a permis de ne générer ni une perte de
compétitivité (surévaluation), ni un gain de
compétitivité (sous-évaluation). Ceci permet de conclure
qu'en 1995 ; une politique de change optimale est menée au sein de
l'UEMOA. Ce résultat obtenu en 1995 pourrait être mis à
l'actif de la dévaluation et des mesures correctives prises en 1994,
dont les effets ont été sentis un an après notamment du
fait du délai d'ajustement de l'économie.
En outre, une estimation du modèle de la distorsion est
faite. L'objectif poursuivi dans cette nouvelle régression est de
pouvoir détecter les variables qui accentuent plus le mesalignement du
TCR qu'il soit une appréciation ou une dépréciation.
Ainsi, l'on pourrait en déduire une batterie d'indicateurs de
vulnérabilité à une crise de change spécifique au
PED notamment l'UEMOA.
A cet égard les tests de spécification nous
permettent de retenir le modèle à effets aléatoires (Test
de BP prob = 0.0052< 5%). Ainsi, cette régression donne le
résultat ci-après :
M = - 0,008*BCC + 0,002*CP + 0,003*DF + 0,0006*PM +
0,02*FF- 0,006*TE
La statistique de Wald (p-valeur 0.0005 < 5%) permet de
conclure que le modèle du mésalignement est globalement
significatif. Les variables explicatives du modèle expliquent à
59% les distorsions du TCR expliquées par ses fondamentaux
(confère tableau 5 ; annexe I).
Au regard des résultats de cette estimation, l'on admet
que la croissance de la productivité, les flux financiers et la
politique monétaire contribuent à accentuer la distorsion du TCR
en termes de d'appréciation au seuil de 5%. En revanche, il est à
noter que le développement financier, les termes de l'échange et
la position extérieure nette de l'UEMOA n'ont aucune incidence sur la
persistance de la distorsion. Par ailleurs l'analyse graphique de la dynamique
de la distorsion nous permettra de mettre en exergue la tendance de la
distorsion avant et après dévaluation. De façon globale,
l'on pourra déduire si les phases d'appréciation du TCR
l'emportent sur celles de dépréciation tout au long de la
période d'étude. La conclusion nous permettra de confirmer ou
d'infirmer la thèse de Hoarau (2006).
69
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA98.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Graphique N° 6 : Evolution du mesalignement du TCR
de l'UEMOA
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA99.png)
6
-6
-2
-4
4
0
2
1985 1990 1995 2000 2005 2010
Mes
Source : réalisé par l'auteur
à partir des données de l'estimation (en moyenne
pondérée)
L'observation de ce graphique nous renseigne sur le niveau de
distorsion du TCR de l'UEMOA. Pour rappel, l'on parlera de surévaluation
lorsque le mesalignement est positif. Par contre, il y aura
sous-évaluation dès que la distorsion est négative. Ainsi,
ce graphique nous renseigne que :
1- de 1980 à 1992, nous constatons que le TCR est en
période de sous évaluation (M <0);
2- remarquons que de 1993 à 1995, le TCR a connu une
phase de surévaluation (M >0). Toutefois, dès 1995, la zone
UEMOA a repris avec une sous -évaluation de son TCR jusqu'en 1999 ;
3- de 1999 à 2003, l'on retrouve une nouvelle phase de
surévaluation (M >0). Notons
que dès 2004 à 2008 la tendance à une
sous-évaluation semble se confirmer.
De façon globale, il est aisé de constater que
les phases de sous-évaluation (synonyme de gain de
compétitivité), dominent toute chose égale par ailleurs
celles de surévaluation (confère Tableau ci-dessus ; ? M = -6.59
< 0 ; ce qui signifie une sous-évaluation). Ce qui suppose que
l'UEMOA est globalement en phase d'amélioration de sa
compétitivité sur la période d'étude. Ce qui n'est
pas évident au regard des performances économiques (surtout celle
commerciale) de la zone. Ceci fait penser à l'existence des contraintes
structurelles pesantes sur les économies et qui handicapent
l'amélioration significative et dynamique de sa
compétitivité.
Notons que, ce résultat nous permet d'infirmer la
thèse de J-F Hoarau (2006) selon laquelle, les changes fixes seraient
propices à la surévaluation de leur TCR. Toutefois, contrairement
aux études antérieures qui surestiment le degré de
surévaluation du TCR, cette étude a révélé
une distorsion modérée du TCR sur la
70
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA100.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
période d'étude [respectivement + 4.5% et - 4% au
maximum de surévaluation et de sous-évaluation].
Néanmoins, ce résultat doit être pris avec beaucoup de
réserve.
En effet, l'estimation du mésalignement ne tient compte
que de la distorsion courante. Elle ne permet pas de prendre en compte les
écarts possibles de ces derniers par rapport à leur sentier de
croissance potentielle ; ce qui évacue ainsi une source non
négligeable de déséquilibre.
Toutefois, la distorsion modérée du TCR que
révèle cette étude peut être imputée au
mécanisme de contrôle de change instauré au sein de l'UEMOA
au lendemain de la dévaluation du Franc CFA. Ce qui a
atténué le niveau de distorsion par rapport aux études
antérieures.
PARAGRAPHE II : EVIDENCE EMPIRIQUE DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS DE
POLITIQUE ECONOMIQUE
A- Pertinence des résultats et évidence
empirique antérieure
Les résultats de cette étude peuvent être
comparés à ceux obtenus par Hoarau (2006) ; Yougbare, (2007) ;
Djoufelkit , (2007) ; Yamb , ( 2008).
Ces auteurs trouvent que la zone Franc CFA notamment l'UEMOA
avait connu une surévaluation de son TCR entre 1986 et 1993. Nos
résultats infirment partiellement cette idée, car la
surévaluation s'est observée ici en début 1992 à
1993. De même, outre les phases récurrentes de distorsions
relevées dans l'après dévaluation, la
sous-évaluation l'emporte. Ce résultat infirme ainsi
l'idée généralement admise selon laquelle les changes
fixes seraient propices à une surévaluation de leurs TCR.
Au-delà de ce résultat, remarquons tout de même que la
différence entre ces études et la nôtre réside sur
l'ampleur voire la persistance de la distorsion.
Pour tirer quelques conclusions d'un exercice dont nous
percevons à la fois l'intérêt et les limites, la zone UEMOA
ne semble pas extrêmement surévaluer de manière
significative qui accréditerait un besoin de réajustement de la
parité envers l'euro. Nous rejoignons là, les conclusions des
études menées par Djoufelkit (2007) et Abdih et Tsangarides,
(2006). Toutefois, cette prise de position est à nuancer pour deux
raisons. Il s'agit du choix du modèle économétrique de
détermination du taux de change d'équilibre et la méthode
de calcul du TCR ( le système de pondération des partenaires dans
le calcul) qui devraient produire plus de sensibilité sur les
résultats.
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![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA101.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
B -Suggestion de politique économique et
extensions I- Implication de politique économique
Comme précédemment évoqué, la
distorsion et le niveau d'équilibre du TCR au sein des pays de l'UEMOA
sont sensiblement affectés par les variables macroéconomiques que
sont : la croissance de la productivité, la position extérieure
nette, les flux financiers extérieurs, les termes de l'échange,
le développement financier et la politique monétaire. S'il est
admis que ces distorsions impactent la performance économique de
l'Union, il est opportun que les autorités en charge de la gestion de la
politique monétaire et de change de la zone veillent à un certain
nombre d'indicateurs.
Remarquons que les études empiriques ont permis de
soutenir l'idée selon laquelle, l'évolution du TCR est souvent
dictée par ses fondamentaux. Pour plus de stabilité des TCR, les
Etats sont appelés à intensifier les politiques allant dans le
sens d'un renforcement des fondamentaux de l'économie. S'inscrivant dans
cette démarche, les suggestions de politiques économiques seront
axées sur les variables qui ont une incidence significative sur la
distorsion du TCR. A cet effet, nous regroupons ces mesures autour de quelques
axes.
4 Cette étude a révélé que la
croissance de la productivité fait apprécier le TCR synonyme de
perte de compétitivité. Le canal par lequel cet indicateur
affecte le TCR est la forte attractivité des agents économiques
à consommer les biens importés à forte productivité
(demande d'importation qui dépend positivement du revenu) ; lesquels
sont issus du secteur des biens échangeables. Une politique de soutien
aux entreprises produisant des biens non échangeables pourrait inhiber
cette distorsion. Il s'agit de mettre en place des mécanismes de
facilitation à la production et à la consommation des biens
domestiques (accord de crédit aux conditions avantageuses, soutien aux
exportations à travers la maitrise des normes du commerce
international).
4 Les flux financiers contribuent à
l'appréciation du TCR. S'il est vrai que l'économie de l'UEMOA a
besoin de ressources externes pour son financement, son accumulation
au-delà de ses capacités d'absorption pourrait contribuer
à émousser ses performances. Par ailleurs, notons que l'une des
principales hypothèses qui entraîne l'appréciation du TCR
due aux FF, était le fait que l'offre était contrainte dans les
PED .Ceci donne une première piste de réflexion sur les moyens
d'éviter le syndrome hollandais qui serait de « libérer
» les contraintes d'offre par des
72
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA102.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
investissements publics en infrastructures ou personnels
qualifiés. Ainsi, la politique fiscale incitative du gouvernement
apparaît être un instrument décisif pour lutter contre une
telle appréciation du TCR. Le second axe de réflexion vient du
fait qu'il y aurait appréciation du TCR parce que l'aide entraîne
une expansion des biens échangeables à prix relativement faible
par rapport aux biens du secteur protégé dans l'économie
au détriment des biens non échangeables. Un moyen d'éviter
ceci est de favoriser l'importation de biens riches en capitaux ce qui peut
augmenter à terme la productivité des biens du secteur
protégé par rapport à ceux du secteur exposé
(McKinley, 2005).
En outre, une réorganisation des FF de sorte à
éviter qu'elle surévalue les TCR s'impose. Il s'agit en fait
d'améliorer la productivité du secteur protégé de
sorte que les prix des biens échangeables augmentent relativement
à ceux des biens non échangeables. Soulignons tout de même
que la manière dont les FF impactent le TCR ou tout autre facteur,
dépend principalement de la manière dont elle est
utilisée. Sur le long terme, l'impact des FF dépend de sa
capacité à améliorer la productivité des biens
issus du secteur protégé et à libérer les
contraintes d'offre (Barder, 2006).
4 Les termes de l'échange affectent la distorsion du TCR
d'après nos résultats. Une politique de diversification des
cultures de rentes s'impose aux économies de l'UEMOA dans le but
d'inhiber l'effet des chocs externes sur la compétitivité de la
zone. De même, une spécialisation des économies à
l'intérieur de la zone basée sur les avantages comparatifs
devrait être encouragée.
4 La politique monétaire à travers une
croissance de la masse monétaire plus rapide que celle du PIB au cours
de l'année précédente fait apprécier le TCR. A cet
égard, nous réitérons le principe selon lequel, la
croissance de la masse monétaire doit autant que possible suivre celle
du PIB de l'année antérieure dans la conduite de la politique
monétaire.
4 Le développement financier à un effet positif
sur la compétitivité d'après nos résultats. A cet
effet, nous suggérons d'une part ; un assainissement du secteur
financier à travers les reformes visant à prémunir la zone
des crises financières et d'autre part la promotion à
l'accès à la BRVM (Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières) de l'UEMOA.
Au-delà de ces propositions, il est nécessaire
d'assurer un renforcement de la transparence des marchés de change dans
le but d'unifier les TC officiels et
73
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA103.png)
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parallèles. En outre, l'augmentation des prix
intérieurs et la baisse des prix étrangers (en monnaie locale)
concourent inévitablement à l'appréciation du TCR. Sur ce,
la stabilité du prix à travers la lutte contre l'inflation est
à privilégier dans la gestion des distorsions du TCR.
Par ailleurs, à la lumière des enseignements
issus des causes de la distorsion (selon l'approche du
mesalignement28.), la politique de change d'ancrage nominal (PM qui
vise à rompre avec une forte inflation) fait apprécier le TCR.
Ceci engendre ainsi une perte de compétitivité qui se traduit
à son tour par une détérioration de la balance des
transactions courantes. Sur ce, nous admettons à l'instar de Mihigo,
(2004) ; Ondo Ossa, (2002) et Koulibaly, (2005) l'idée d'une
réorientation de la politique de change vers un régime de la zone
cible dotée d'une bande de fluctuation des cours de change au sein des
PAZF. Ceci, pour permettre une autonomisation de la politique de change et
amoindrissement de la persistance voire la dégradation du solde de la
balance courante.
II- Extension de la problématique
Au-delà des effets différenciés des
distorsions du TCR sur ses fondamentaux au sein d'une zone monétaire
(ZM), la question fondamentale qui se pose aux pays membres d'une ZM est celle
de la gestion des chocs asymétriques, de la convergence des
économies dépourvues des clubs de convergence.
De même la question de distorsion du TCR synonyme de
gain ou de perte de compétitivité peut être nuancée
au regard de l'approche développée par les fondamentalistes sur
cette thèse. Pour ces auteurs, une hausse du TCR n'est pas le signe
d'une distorsion et n'est pas non plus une perte de compétitivité
mais d'une appréciation du TCR d'équilibre. Une
détérioration du solde de la balance des transactions courantes
n'est pas due à une appréciation du TCR mais elle est due
à des changements structurels des fondamentaux du TCR et ceux de
l'économie (productivité technologie) ; notamment à des
changements du taux d'épargne et d'investissement. Ce faisant, vouloir
appréhender les déterminants du changement structurel des
fondamentaux de l'économie(ou du TCR) aura un regain
d'intérêt dans la maitrise des écarts entre le taux
d'épargne et celui d'investissement.
28 Confère Berthomien et Al, (2001)
74
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA104.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Conclusion
L'évaluation empirique de la relation entre le TCR et
ses fondamentaux a fait l'objet de nombreuses études comme on peut le
remarquer dans la revue de littérature. Somme toute, malgré les
tumultes que connaît la littérature sur le concept
d'équilibre et sa méthodologie d'estimation, la tendance
générale qui se dégage, est qu'il existe une relation de
long terme entre le TCR et ses fondamentaux. Les résultats que nous
avons obtenus à l'issue de nos estimations montrent que le TCR est
influencé à l'équilibre par les variables que sont : la
croissance de la productivité, la position extérieure nette, les
flux financiers extérieurs, le développement financier, les
termes de l'échange et la politique monétaire. En outre cette
étude a montré que la croissance de la productivité, la
politique monétaire et les flux financiers contribuent à
accentuer la distorsion du TCR en termes d'appréciation. Ce qui
constitue ainsi entre autres les variables d'alertes à une crise de
change. En revanche, nos résultats infirment l'idée
généralement admise selon laquelle les changes fixes seraient
propices à une surévaluation de leurs TCR. Au-delà de ce
résultat, remarquons tout de même que la différence entre
ces études et la nôtre réside sur l'ampleur voire la
persistance de la distorsion. Alors que les études antérieures
surestiment l'ampleur de la distorsion, la nôtre dénote une
distorsion nettement moins prononcée que chez ces auteurs. Ce
résultat suggère inopportun un besoin de réajustement de
la parité entre le Franc CFA et l'euro. La distorsion
modérée du TCR que révèle cette étude peut
être imputée au mécanisme de contrôle de change
instauré au sein de l'UEMOA au lendemain de la dévaluation du
Franc CFA. Ce qui a atténué le niveau de distorsion par rapport
aux études antérieures. Au regard, de ce qui
précède, nos suggestions touchent à une
réorientation de la politique fiscale puis à une
redéfinition de la politique de spécialisation. A cet effet, une
politique fiscale incitative, de diversification et de spécialisation
sont à souhaiter. Les mesures visant à « libérer
» les contraintes d'offre par des investissements publics en
infrastructures ou personnels qualifiés sont à encourager. En
outre, il s'agit de porter une attention particulière sur les mesures
visant à favoriser l'importation de biens riches en capitaux ce qui peut
augmenter à terme la productivité dans le secteur
protégé. Au-delà de ces propositions, il est
nécessaire d'assurer un renforcement de la transparence des
marchés de change dans le but d'unifier les TC officiels et
parallèles.
75
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA105.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA106.png)
CONCLUSION
GENERALE
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA107.png)
76
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Le présent mémoire a été
consacré à l'évaluation empirique de la relation entre le
taux de change réel d'équilibre et l'évolution de ses
fondamentaux au sein de l'UEMOA. Pour l'objectif de cette étude, nous
avons cherché à estimer les déterminants fondamentaux du
TCR puis à évaluer le niveau d'équilibre du taux de change
réel auquel le mésalignement est déduit. Pour ce fait, la
revue de littérature nous a permis de circonscrire le thème pour
pouvoir adopter le modèle de NATREX comme modèle de
détermination du taux de change d'équilibre.
Globalement, les résultats de cette étude
confirment la prédilection de la théorie économique et la
plupart des études empiriques antérieures en ce qui concerne
l'effet des fondamentaux du TCR sur sa distorsion. En effet, les
résultats obtenus à l'issue de nos estimations montrent que le
TCR est influencé à l'équilibre par les variables que sont
: l'effet Balassa-Samuelson, la position extérieure nette, les flux
financiers extérieurs, le développement financier, les termes de
l'échange et la politique monétaire. Cette étude a
montré que la croissance de la productivité, la politique
monétaire et les flux financiers contribuent à accentuer la
distorsion du TCR en termes d'appréciation. Ce qui constitue ainsi entre
autres, les variables d'alertes à une crise de change. Par ailleurs, nos
résultats infirment l'idée de J-F Hoarau (2006) selon laquelle
les changes fixes seraient propices à la surévaluation de leur
TCR. Au-delà de ce résultat, nous remarquons tout de même
que la différence entre ces études et la nôtre
réside sur l'ampleur voire, la persistance du mésalignement.
Alors que les études antérieures surestiment l'ampleur de la
distorsion, la nôtre a révélé un
mésalignement nettement moins prononcé que chez ces auteurs. Ce
résultat suggère inopportun un besoin de réajustement de
la parité entre le Franc CFA et l'euro [Djoufelkit , (2007)] .
Toutefois, ce résultat doit être pris avec
précaution dans la mesure où le modèle de
régression de la distorsion ne permet pas de prendre en compte les
écarts possibles de ces derniers par rapport à leur sentier de
croissance potentielle. La distorsion modérée du TCR que
révèle cette étude peut être imputée au
mécanisme de contrôle de change instauré au sein de l'UEMOA
au lendemain de la dévaluation du Franc CFA. Ce qui a
atténué le niveau de distorsion par rapport aux études
antérieures.
A ce stade de la restitution des résultats
d'étude, les suggestions de politiques économiques que nous
proposons dans le but d'inhiber les effets des mésalignements du TCR,
tournent autour des axes cibles suivants :
77
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA108.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
· mener une politique de promotion à la production
et à la consommation des biens non échangeables ;
· redéfinir la politique de spécialisation
sous-régionale et surtout de diversification ;
· encourager le développement du secteur
financier à travers un assainissement du secteur financier et aussi la
mise en place des réformes visant à prémunir la zone des
crises financières ;
· mener une politique fiscale incitative à l'endroit
des investissements en
infrastructures et en éducation ;
· favoriser l'importation de biens riches en capitaux ce
qui peut augmenter à terme la productivité des biens du secteur
protégé;
· assurer un renforcement de la transparence des
marchés de change dans le but d'unifier les TC officiel et
parallèle.
Par ailleurs, admettant que l'évolution du TCR est
dictée par l'évolution de ses fondamentaux, nos suggestions de
politique économique se sont inscrites dans cet ordre d'idée.
Pour plus de stabilité des TCR, les autorités en charge de la
gestion de la politique économique de l'UEMOA, sont appelées
à intensifier les politiques allant dans le sens d'un renforcement des
fondamentaux de l'économie et surtout ceux du TCR.
A titre d'extension, au - delà des effets
différenciés des fondamentaux du TCR sur ses distorsions au sein
d'une zone monétaire (ZM), la question fondamentale qui se pose aux pays
membres d'une ZM est celle de la gestion des chocs asymétriques ou
symétriques et de la convergence des économies. En outre, il est
possible de voir en une hausse du TCR, non pas le signe d'un
mésalignement ni d'une perte de compétitivité mais d'une
appréciation du TCR d'équilibre. Dans ce schéma comme le
soulignent les fondamentalistes [Berthomien et Al, (2001)], une
détérioration du solde du compte courant n'est pas due à
une appréciation du TCR mais elle est imputable à des changements
structurels de ses fondamentaux (productivité technologie) ; notamment
à des changements du taux d'épargne et d'investissement. Ce
faisant l'appréhension, des déterminants du changement structurel
des fondamentaux du TCR, les problèmes de chocs asymétriques ou
symétriques et de la convergence réelle des économies,
aura à coup sûr un regain d'intérêt dans
l'édification de la « 9éme économie »
au sein de l'UEMOA. Tous ces points mériteraient une plus grande
attention dans une étude complémentaire.
78
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA109.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
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Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
ANNEXE : RESULTATS DES ESTIMATIONS SUR
STATA
1er Modèle: Taux de Change Réel
Tableau 1: Modèle
|
à effet
|
fixe
|
of obs = 160
of groups = 8
group: min = 19
avg = 20.0
max = 21
= 6.76
> F = 0.0000
[95% Conf. Interval]
|
Fixed-effects (within) regression
Group variable (i): pays
R-sq: within = 0.2731 between = 0.1025 overall = 0.2347
corr(u_i, Xb) = 0.0137
tcr | Coef. Std. Err.
|
Number Number Obs per
F(8,144) Prob
t P>|t|
|
cp |
|
.007763
|
.0025574
|
3.04 0.003
|
|
.0027081
|
.0128179
|
bcc |
|
.0334816
|
.0129636
|
2.58 0.011
|
|
.0078581
|
.0591051
|
df |
|
-0.41768
|
1.108187
|
-3.08 0.002
|
|
-5.608095
|
-1.227264
|
te |
|
-.0731732
|
.0391739
|
-1.87 0.064
|
|
-.1506033
|
.0042569
|
pp |
|
-.2257441
|
.2244082
|
-1.01 0.316
|
|
-.6693038
|
.2178156
|
ff |
|
.0474526
|
.0262618
|
1.81 0.073
|
|
-.0044558
|
.099361
|
dfpp |
|
.7670134
|
.2429245
|
3.16 0.002
|
|
.2868549
|
1.247172
|
pm |
|
.0005196
|
.0005036
|
1.03 0.304
|
|
-.0004759
|
.001515
|
_ cons | 3.716045
|
1.148126
|
3.24 0.002
|
|
1.446688
|
5.985402
|
sigma_u | .07707448
|
|
|
|
|
|
sigma_e | .12734936
|
|
|
|
|
|
rho | .26809213
|
(fraction
|
of variance due
|
to
|
u_i)
|
|
F test that all u_i=0: F(7, 144) =
|
|
4.34 Prob > F
|
= 0.14502
|
Tableau 2: Modèle à effet aléatoires
|
|
|
|
Random-effects GLS regression
|
|
Number of obs =
|
160
|
Group variable (i): pays
|
|
Number of groups =
|
8
|
R-sq: within = 0.2421
|
|
Obs per group: min =
|
19
|
between = 0.6028
|
|
avg =
|
20.0
|
overall = 0.3228
|
|
max =
|
21
|
Random effects u_i ~ Gaussian
|
|
Wald chi2(8) =
|
71.98
|
corr(u_i, X) = 0 (assumed)
|
|
Prob > chi2 =
|
0.0000
|
tcr | Coef. Std. Err.
|
|
z P>|z| [95% Conf.
|
Interval]
|
cp |
|
.0061258 .0026251
|
|
2.33 0.020 .0009807
|
.0112709
|
bcc |
|
-.038334 .0104945
|
|
3.65 0.000 .017765
|
.0589027
|
df |
|
-0.330611 1.176258
|
|
-2.83 0.005 -5.636034
|
-1.025187
|
te |
|
-.0662272 .0331974
|
|
-1.99 0.046 -.131293
|
-.0011615
|
pp |
|
.1860466 .1606776
|
|
1.16 0.247 -.1288757
|
.5009689
|
ff |
|
.0709775 .0228656
|
|
3.10 0.002 .0261618
|
.1157932
|
dfpp |
|
.7506299 .258053
|
|
2.91 0.004 .2448553
|
1.256404
|
pm |
|
.0010009 .0005276
|
|
1.90 0.050 -.0000332
|
.002035
|
_ cons | 1.725396 .8104078
|
|
2.13 0.033 .1370256
|
3.313766
|
sigma_u | 0
|
|
|
|
sigma_e | .12734936
|
|
|
|
rho | 0 (fraction
|
of
|
variance due to u_i)
|
|
Test de Breusch and Pagan : LM
| Var sd = sqrt(Var)
+
tcr | .0262657 .1620668
e | .0162179 .1273494
u | 0 0
Test: Var(u) = 0
chi2(1) = 13.02
Prob > chi2 = 0.0003
2ème Modèle: Taux de change
d'équilibre Tableau 3: Modèle à effet
fixe
Fixed-effects (within) regression Number of obs =
160
Group variable (i): pays Number of groups = 8
R-sq: within = 0.7055 Obs per group: min = 19
between = 0.0319 avg = 20.0
overall = 0.2498 max = 21
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA114.png)
viii
F(6,146) = 58.29
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
corr(u_i, Xb) = -0.5873 Prob > F = 0.0000
tcr | Coef.
|
bcc |
|
-.038557
|
cp |
|
.029119
|
df |
|
.2660719
|
ff |
|
-.1004473
|
pm |
|
.0079183
|
te |
|
-.0768489
|
_cons | 2.90986
|
sigma_u | .10485367
|
sigma_e | .04751306
|
rho | .82964629
|
Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
.0078248 4.93 0.000 .0230927 .0540219
.0049678 5.86 0.000 .0193009 .0389371
.0265289 10.03 0.000 .2136416 .3185021
.0184856 -5.43 0.000 -.1369814 -.0639133
.0012828 6.17 0.000 .0053831 .0104535
.0243013 -3.16 0.002 -.1248767 -.0288211
.1453781 20.02 0.000 2.622542 3.197177
(fraction of variance due to u_i)
F test that all u_i=0: F(7, 146) =
Tableau 4: Modèle à effet
Random-effects GLS regression Group variable (i):
pays
R-sq: within = 0.6983
between = 0.1095
overall = 0.3399
Random effects u_i ~ Gaussian corr(u_i, X) = 0
(assumed)
tcr | Coef. Std. Err.
31.24 Prob
aléatoires
|
> F = 0.0000
|
|
Number of obs
|
=
|
160
|
|
Number of groups =
|
8
|
|
Obs per group:
|
min =
|
19
|
|
|
avg =
|
20.0
|
|
|
max =
|
21
|
|
Wald chi2(6)
|
=
|
294.08
|
|
Prob > chi2
|
=
|
0.0000
|
z
|
P>|z| [95%
|
Conf.
|
Interval]
|
+
bcc | -.040521
cp | .024723
df | .2453323
ff | -.0715959
pm | .0089907
te |
-.0564399
cons | 2.735713
_
.0079352
|
5.11
|
0.000
|
.0249684
|
.0560737
|
.0049327
|
5.01
|
0.000
|
.0150551
|
.0343909
|
.0275073
|
8.92
|
0.000
|
.191419
|
.2992457
|
.0183644
|
-3.90
|
0.000
|
-.1075895
|
-.0356023
|
.0012851
|
7.00
|
0.000
|
.006472
|
.0115094
|
.0242684
|
-2.33
|
0.020
|
-.1040051
|
-.0088747
|
.1416027
|
19.32
|
0.000
|
2.458176
|
3.013249
|
+
sigma_u | .04621771
sigma_e | .04751306
rho | .48618283 (fraction of variance due to
u_i)
Test de Breusch and Pagan: LM
Estimated results:
| Var sd = sqrt(Var)
.0113344
|
.1064631
|
.0022575
|
.0475131
|
.0021361
|
.0462177
|
+
tcr | e | u |
Test: Var(u) = 0
chi2(1) = 131.37
Prob > chi2 = 0.0000
TEST HAUSMAN
---- Coefficients ----
| (b) (B) (b-B) sqrt(diag(V_b-V_B))
| eq1 . Difference S.E.
bcc | .0385573 .0405211 -.0019638 .
cp | .029119 .024723 .004396 .0005894
df | .2660719 .2453323 .0207395 .
ff | -.1004473 -.0715959 -.0288514 .0021135
pm | .0079183 .0089907 -.0010724 .
te | -.0768489 -.0564399 -.020409 .0012644
b = consistent under Ho and Ha; obtained from
xtreg
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained
from xtreg Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(6) =
(b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 37.52
Prob>chi2 = 0.0453
(V_b-V_B is not positive definite)
3ème Modèle: Equation du mesalignement
Tableau 5: Modèle à effet fixe
Fixed-effects (within) regression Number of obs = 160
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA115.png)
ix
Group variable (i): pays Number of groups = 8
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
R-sq: within
|
= 0.1690
|
|
Obs per
|
group: min =
|
19
|
between
|
= 0.5906
|
|
|
avg =
|
20.0
|
overall
|
= 0.1223
|
|
|
max =
|
21
|
|
|
|
F(6,146)
|
=
|
4.95
|
corr(u_i, Xb)
|
= -0.6777
|
|
Prob > F
|
=
|
0.0001
|
m |
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
cp |
|
.0020596
|
.001252
|
1.65 0.102
|
-.0004147
|
.0045339
|
df |
|
.0020409
|
.0124102
|
0.16 0.870
|
-.0224859
|
.0265678
|
pm |
|
.0007275
|
.0002467
|
2.95 0.004
|
.00024
|
.0012149
|
ff |
|
.0428591
|
.0126326
|
3.39 0.001
|
.0178928
|
.0678254
|
bcc |
|
.0008401
|
.0058988
|
0.14 0.887
|
-.0108179
|
.0124981
|
te |
|
-.0112618
|
.0170736
|
-0.66 0.511
|
-.0450051
|
.0224815
|
_cons |
|
-.0673623
|
.1057793
|
-0.64 0.525
|
-.2764188
|
.1416942
|
sigma_u |
|
.02247601
|
|
|
|
|
sigma_e |
|
.06273081
|
|
|
|
|
rho |
|
.11376889
|
(fraction
|
of variance due to
|
u_i)
|
|
F test that all
|
u_i=0: F(7, 146) = 1.09
|
|
Prob > F = 0.3758
|
|
Tableau 6:
|
Modèle à effet aléatoires
|
|
|
Random-effects
|
GLS regression
|
|
Number of obs =
|
160
|
Group variable
|
(i): pays
|
|
Number of groups =
|
8
|
R-sq: within
|
= 0.1526
|
|
Obs per group: min =
|
19
|
between
|
= 0.5934
|
|
avg =
|
20.0
|
overall
|
= 0.1351
|
|
max =
|
21
|
Random effects
|
u_i ~ Gaussian
|
|
Wald chi2(6) =
|
23.90
|
corr(u_i, X)
|
= 0 (assumed)
|
|
Prob > chi2 =
|
0.0005
|
m |
|
Coef. Std. Err.
|
z
|
P>|z| [95% Conf.
|
Interval]
|
+
cp |
|
.0022561 .0011896
|
1.90
|
0.051 -.0000755
|
.0045878
|
df |
|
.0031368 .0117032
|
0.27
|
0.789 -.0198011
|
.0260747
|
pm |
|
.0006596 .0002422
|
2.72
|
0.006 .0001849
|
.0011343
|
ff |
|
.0199774 .0089735
|
2.23
|
0.026 .0023897
|
.0375651
|
bcc |
|
-.0008212 .0047335
|
0.17
|
0.862 -.0084562
|
.0100987
|
te |
|
-.0066525 .0130786
|
-0.51
|
0.611 -.0322861
|
.0189811
|
_ cons |
|
-.0326718 .0739187
|
-0.44
|
0.658 -.1775498
|
.1122061
|
+
sigma_u |
sigma_e |
|
0
.06273081
|
|
|
|
rho |
|
0 (fraction of variance due to u_i)
|
|
Test de Breusch and Pagan
Estimated results:
| Var sd = sqrt(Var)
+
m | .0043952 .0662963
e | .0039352 .0627308
u | 0 0
Test: Var(u) = 0
chi2(1) = 1.19
Prob > chi2 = 0.0052
x
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA116.png)
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
TABLE DES MATIERES
Pages AVERTISSEMENT . I
DEDICACE Ii
REMERCIEMENTS Iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS Iv
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX V
SOMMAIRE ...... Vi
INTRODUCTION GENERALE . 1
Chapitre 1 : La théorie du taux de change réel
d'équilibre .. 7
Introduction .. 7
Section 1 : Les modèles de détermination du taux de
change réel de la première
génération 8
Paragraphe 1 : Les modèles monétaires et financiers
du taux de change réel . 8
A - Le modèle monétaire de Mundell - Frenkel (1970)
8 B- Le modèle financier : l'équilibre du portefeuille 9
Paragraphe 2 : Les facteurs psychologiques et la théorie
du TCR .. 10
A - Théorie de sur-réaction du TCR ... 10
B- Théorie des bulles spéculatives 12
C- Portée et limite des modèles de la
1ère Génération .. 13
Section 2 : les modèles du TCRE axés sur la
sphère réelle de l'économie 14
Paragraphe 1 : les modèles théoriques de la
sphère réelle ... 14
A- Le modèle- FEER de Wlliamson et d'Edward (1994) 14
B- Le modèle - BEER de MacDonald (1998) .. 17
C- Le TCR naturel (NATREX) de Stein (1997) . 17
D - Justification du choix du modèle théorique ..
18
Paragraphe 2 : Les études empiriques de
déterminations du TCRE 19
A - Cadre empirique d'analyse : le modèle du TCRE
d'Edwards(1994) .. 20
B - Cadre empirique d'analyse du TCR naturel (NATREX) . 23
Conclusion . 26
Chapitre 2 : Examen de la politique de fixité du taux de
change dans l'UEMOA .. 28
Introduction 28
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA117.png)
xxv
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré
Section 1 : La politique de fixité du TC et son
mécanisme de fonctionnement au sein
de l'UEMOA 28
Paragraphe 1 : La caractéristique de la zone Franc CFA et
les objectifs de la politique
de change . 28
A-Caractéristiques et mécanismes de fonctionnement
de la politique de change de
l'UMOA 30
I -Caractéristiques de l'UEMOA 30
II-Mécanismes de fonctionnement de la politique de change
.. 30
a-Centralisation des réserves de change et le compte
d'opération . 31
33
34
b- Parité fixe franc CFA et Euro
B-Canaux de transmission de la politique monétaire de la
BCEAO sur le TCR
Paragraphe 2 : Les études empiriques de
détermination du taux de change d'équilibre
dans l'UEMOA 36
A - Les études sur les pays de la zone
Franc CFA 36
B- Les études sur les pays de l'UEMOA 38
C- Effet du mésalignement sur les fondamentaux du TCR
39
Paragraphe 2 : Les facteurs psychologiques et la théorie
du TCR . 34
Section 2 : Analyse évolutive des fondamentaux du taux de
change d'équilibre 41
Paragraphe 1: les variables affectant le taux de change
réel d'équilibre 42
Paragraphe 2 : Analyse de la performance macroéconomique
de l'UEMOA 45
A -Taux de change réel et dynamique des fondamentaux
externes 46
B-Taux de change réel et évolution des fondamentaux
internes 48
Conclusion 51
Chapitre 3 : Evaluation empirique du taux de change réel
d'équilibre et de son mésalignement 52
Introduction 52
Section 1 : La Méthodologie d'estimation du taux de change
d'équilibre et de sa
distorsion . 52
Paragraphe1 : Le modèle d'estimation du TCRE 53
A- Choix et traitement des variables explicatives du TCR 53
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA118.png)
I-Choix et mesure des variables du modèle 53
II- Traitement des variables du modèle et source des
données 55
a- Traitement des variables .. 55
b- Sources des données 55
B- Spécification du taux de change d'équilibre et
de sa distorsion 57
I-Spécification du taux de change d'équilibre
57
II- Spécification de l'incidence des fondamentaux du TCR
sur sa distorsion 58
Paragraphe 2 : Les techniques d'estimations 59
A- Les tests de spécification . 59
B - Test de stationnarité 60
Section 2 : Analyse des résultats d'estimation et
suggestions . 61
Paragraphe 1 : Présentation et analyse des
résultats 61
A- Présentations des résultats 61
I-Résultats des tests préliminaires 61
B-Présentations et analyse des différentes
estimations 62
I -Estimation de la relation de long terme du TCR . 62
II-Estimation du taux de change réel d'équilibre
67
III-Estimation des effets du mésalignement sur les
fondamentaux 68
Paragraphe 2 : Evidence empirique des résultats et
suggestion de politique économique . 71
A- Pertinence des résultats et évidence empirique
antérieure 71
B- Suggestion de politique économique et extension 71
I- Implication de politique économique 71
II- Extension de la problématique 74
Conclusion 74
CONCLUSION GENERALE 76
Bibliographie 78
Annexe . viii
Table des matières xxv
![](Taux-de-change-reel-dequilibre-et-evolution-de-ses-fondamentaux-dans-lUEMOA119.png)
xxvi
Mémoire de DEA-Master Recherche, réalisé et
soutenu par HOUNGBEDJI Sèwanoudé Honoré