Paragraphe II : Vers un assainissement durable
L'assainissement futuriste intégrant des aspects
purement écologiques passera par la création d'une grande
conduite d'évacuation des eaux pour alimenter les maraîchers hors
de Dakar (A) et le changement radical des systèmes autonomes vers le
tout à l'égout afin de protéger la nappe phréatique
(B).
A - la revalorisation des eaux de la nappe
phréatique vers l'agriculture
Le code l'environnement évoque en ces termes le manque
d'eau au Sénégal "En effet, le Sénégal, la
sécheresse aidant, est aujourd'hui confronté à de
réelles difficultés socio-économiques, dues en
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partie au manque d'eau et à la non réutilisation
des eaux usées traitées et recyclées; pour la seule
région de Dakar, plus de 120 000m3 d'eaux usées sont
rejetées chaque jour en mer sans traitement. Ceci constitue non
seulement une perte d'eaux parce qu'elles auraient pu être
recyclées, et réutilisées notamment pour le
maraîchage, le reboisement, le développement de la pisciculture
mais aussi une source de pollution des eaux marines où le rejet est fait
sans traitement préalable"
Ainsi, l'eau de la nappe de Thiaroye peut constituer une
solution durable à cette situation pour le développement du
maraîchage au Sénégal.
Les maraîchers sont actuellement alimentés par
l'eau potable du lac de Guiers, ce qui représente un manque à
gagner important pour l'Etat, qui prend en charge le surplus des frais d'eau
dans le secteur primaire (perte de 3 milliards de FCFA par an). De plus, la
SONES n'a pas vocation à distribuer de l'eau aux agriculteurs.
De ce fait, un projet a vu le jour. Il vise à ce que
d'ici 2014 les maraîchers soient déconnectés du
réseau de la SONES ; et que les forages des nappes de Thiaroye soient
transférés à l'association des maraîchers :
l'utilisation de l'eau tout comme la gestion et l'entretien des
équipements seront alors de leur ressort.
Ayant de grands enjeux économiques, le projet
rassemble, en partenariat, le Ministère de l'Agriculture du
Sénégal, l'Agence Canadienne de Développement
International (ACDI), la Banque Mondiale et les futurs usagers
(maraîchers de la zone des Niayes).
Piloté actuellement par le PDMAS (Programme de
Développement des Marchés Agricoles Sénégalais) et
la SONES, il sera exécuté par une société
concessionnaire et un opérateur privé. L'objectif du projet est
de permettre au secteur agricole de doper sa production et accompagner les
producteurs en appuyant sur tout le processus (vers l'exploitation).
Le financement de ce projet s'élève à 11
milliards pour sa réaliser complète. Or, seule la moitié
de ce montant a été mobilisée.35
Ce projet pourra être intégrer aux solutions
d'assainissement de Pikine car il est basé sur le pompage des eaux de
la nappe de Thiaroye comme le préconise l'étude effectuée
par urbanisme
35 Sources, Ada NDAO, SONES ; Victor Emmanuel NKAYE,
expert irrigation pour le PDMAS ; Professeur Mbaye Thioune WADE urbaniste
planificateur, ESP Dakar
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sans frontière mais cette fois l'eau pourra être
revalorisée pour le maraîchage au lieu d'être rejetée
directement dans des milieux récepteurs.
Ce projet a le mérite d'être
révolutionnaire car il permettra d'économiser des millions de m3
d'eau par la SONES sur le long terme, qui pourra être réinvestis
par l'Etat pour le développement du secteur de l'assainissement qui a
besoin d'être modernisé.
Un projet presque similaire est en gestation dans la commune
de Yeumbeul Nord financé par de grands promoteur et qui vise à
transformer les zones inondables en îlots avec des canalisations des
constructions en hauteur ceci entrainera la revalorisation de cette
zone36.
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