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UNIVERSITE D'ABOMEY-
CALAVI
(UAC)
@@@@@@@
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES
HUMAINES
(FLASH)
@@@@@@@
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE
(DGAT)
@@@@@@@
OPTION : Géographie humaine et
économique
MEMOIRE DE MAITRISE
LES MIGRATIONS DE POPULATIONS DANS LA COMMUNE DE
SAVALOU : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES
Thème
Présenté par :
Sous la direction
de :
AGODO Lambert
M. Benoît N'BESSA
Maître de conférences
Soutenu le...............2009
DEDICACE
Je dédie ce travail à :
Ma mère ASSOGBA Kèkè
épouse AGODO
Et
A mon père AGODO Dénis
REMERCIEMENTS
Mes remerciements les plus sincères vont à
l'endroit de :
M. Benoît N'BESSA pour avoir
accepté avec une paternelle bienveillance et une rigueur scientifique
à superviser la réalisation de ce travail ;
Dr. Germain GONZALLO pour avoir
accepté de corriger ce document malgré ses nombreuses
occupations ;
Mon père AGODO Dénis pour
m'avoir donné de conseils pratiques pour les études ;
Populations de la communauté rurale de Savalou
qui ont accepté faire l'objet de cette étude ;
Monsieur Boniface VISSOH, ex Maire de la
commune de SAVALOU pour l'entretien fructueux accordé sur les migrations
de populations de la commune ;
Corps enseignant du Département de Géographie et
Aménagement du Territoire (DGAT) de la Faculté des Lettres, Arts
et Sciences Humaines (FLASH) ;
Toutes les personnes qui de près ou de loin m'ont
apporté leur appui durant le déroulement de ce travail.
RESUME
L'étude sur les migrations de population a permis de
caractériser les principales causes des migrations et d'analyser leurs
impacts sur la vie socio économique des populations. Les travaux sont
menés dans la commune de Savalou à l'Ouest du département
des collines et plus précisément dans six arrondissements ruraux
de la commune. Elle a connu deux phases essentielles de terrain :
l'étude exploratoire et l'enquête proprement dite. Les tailles
échantillonnées ont varié suivant l'effectif des acteurs
: les autochtones résidant dans la commune, les allochtones, les
autorités municipales, les autorités administratives, les
ressortissants (émigrants de la commune de Savalou), les enfants
victimes de la traite, les parents d'enfants migrants.... Les outils
utilisés sont: l'entretien semi-structuré, l'entretien
structuré, l'observation, la triangulation, le questionnaire, les guides
d'entretien et les outils statistiques (tableau, graphe, moyenne, test Khi-deux
de Pearson et la marge brute).
L'étude a fait ressortir les causes fondamentales des
migrations qui se résument à des causes naturelles (climat,
sols), les causes humaines (démographie, sociologie), les causes
économiques (recherche de gain facile, faible revenu des populations).
Elle révèle aussi bien les conséquences positives des
migrations que des conséquences négatives qui sont d'ordre
économique, culturel et social.
Pour la sauvegarde des opportunités et atouts
dont disposent les migrations de population dans la commune de Savalou, des
recommandations ont été faites à l'endroit de toutes les
couches de la communauté savaloise.
Mots clés : migration,
immigration, émigration, populations, exode rural.
ABSTRACT
The study on the migrations of population made it possible
to characterize the leading causes of the migrations and to analyze their
impacts on the economic life socio of the populations. Work is undertaken in
the commune of Savalou to the West of the department of the hills and more
precisely in six rural districts of the commune. She knew two essential phases
of ground: the exploratory study and the investigation itself. The sizes
samples varied according to the manpower of the actors: natives resident in the
commune, the immigrants, the municipal authorities, the administrative
authorities, the nationals (emigrating of the commune of Savalou), the
children victims of the draft, the parents of migrant children.... The tools
used are: semi-structured maintenance, structured maintenance, observation,
triangulation, the questionnaire, and guides of maintenance and tools
statistical (table, graph, average, test Khi-deux de Pearson and the gross
margin).
The study emphasized the fundamental causes of the
migrations which are summarized with natural causes (climate, grounds), the
human causes (demography, sociology), the economic causes (search for easy
profit, low-income of the populations). It as well reveals the positive
consequences of the migrations as of the negative consequences which are of
economic order, cultural, social.
For the safeguard of opportunities and assets available to
the migrations of population in the commune of Savalou, of the recommendations
were made at the place of all the layers of Savalou community.
Key-words: migration, emigration,
immigration, populations, rural-exodus
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ACDI : Agence Canadienne pour le Développement
International ;
BM : Banque Mondiale ;
CeRPA : Centre Régional pour la Promotion de
l'Agriculture ;
CMMI : Commission Mondiale de Migration
Internationale ;
CTA : Centre Technique pour l'Agriculture ;
DGAT : Département de Géographie et
Aménagement du Territoire ;
FAO : Food and Agriculture Organisation
(Organisation des nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines ;
GIFS : Gestion Intégrée de la
Fertilité des Sols ;
IFAD : International Fund of Agriculture Development
;
INSAE : Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique ;
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement ;
NISER : Institute of Social and Economic Research;
OIT : Organisation Internationale du
Travail ;
PARBCC : Projet de Renforcement des capacités
des Acteurs Ruraux Béninois face aux Changements Climatiques ;
PDC : Plan de Développement
Communal ;
PIB : Produit Intérieur Brut ;
PNB : Produit National Brut ;
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement ;
RCPA : Responsable Communal pour la Promotion
Agricole ;
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitation ;
UNESCO : Organisation des Nations pour l'Education, la
Science la culture ;
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.
INTRODUCTION
Les mouvements de populations, outre les naissances et les
décès, sont également caractérisés par le
phénomène migratoire qui a des impacts socio- économiques
évidents; notamment la modification de la structure de la
population (avec des soldes migratoires négatifs entre 1979 et 1984 dans
plusieurs villages Mahi , ZANOU C. (1986). Les mouvements migratoires dans
la Commune de Savalou tirent leur origine lointaine de la traite
négrière ZANOU C. (1986). Dans sa phase actuelle, le
phénomène migratoire remonte à la période qui a
suivi la première guerre mondiale. En effet, fuyant les travaux
forcés imposés par le régime révolutionnaire au
Bénin dans les années 1970, les populations se dirigeaient vers
l'Ouest ; d'abord au Togo où les travaux forcés n'avaient
pas la même rigueur ; ensuite au Ghana et enfin en Côte
d'Ivoire.
Ailleurs, la recherche de terres fertiles a engendré
le phénomène de la colonisation agricole encore appelée
exode rural - rural ou migration intra rurale. En effet, l'état de
dégradation avancée du terroir villageois fait déplacer
les jeunes vers des hameaux ou des fermes plus éloignés. Parfois
ces colons agricoles vont dans d'autres communes environnantes pour satisfaire
à leurs besoins et ceux de leurs familles.
Ces mouvements massifs occasionnent des impacts aussi bien
positifs que négatifs sur le développement du site d'accueil. En
effet, le développement d'un milieu étant lié à sa
société, on admet sans équivoque que toutes
activités menées par les migrants vont engendrer une influence
sur les ressources mobilisées par la communauté. En outre, la
gestion des ressources naturelles sera influencée du fait de
l'occupation de l'espace par les migrants.
Malgré la régression de ces mouvements, la
commune de Savalou continue d'enregistrer un flux migratoire plus important
dans l'ensemble de ses arrondissements. Ce flux comporte des arrivées
des étrangers à la recherche de meilleures conditions de vie et
des départs des autochtones en quête de métiers plus
rémunérateurs (l'exode rural en l'occurrence).
La commune de Savalou étant une commune à
vocation agricole, elle détient encore un potentiel de production
élevé et offre d'importantes opportunités aussi bien
à la production animale qu'à la production
végétale. Par ailleurs, cette commune présente d'autres
atouts non moins négligeables tels que sa proximité avec la
République du Togo, favorisant les échanges commerciaux. Sa
position géographique lui a valu l'identification par les colons comme
point de chute dans le Bénin moyen. Ces caractéristiques
favorisent des mouvements intenses si bien qu'il est important de savoir si ces
derniers contribuent au développement de la commune ou réduisent
ces chances de développement. La présente étude
intitulée « les migrations de populations dans la
commune de Savalou : impacts socio -
économiques » ambitionne contribuer à
travers une approche scientifique à analyser les impacts
socio-économiques des migrations de populations dans la commune de
Savalou. A travers cette étude, nous faisons les suggestions pour
maintenir ou valoriser les atouts et opportunités des migrations de
population puis pour freiner leurs conséquences négatives sur les
populations de cette commune. La présente étude porte
essentiellement sur :
- L'ampleur des migrations de populations dans la commune de
Savalou
- Les causes des migrations de populations dans la commune de
Savalou;
- les impacts des migrations de populations sur le
développement de la commune et les recommandations.
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE
Dans ce chapitre nous allons présenter les bases
théoriques de notre travail. Il est généralement
constitué de la problématique, des objectifs et
hypothèses, de la revue de la littérature et de la clarification
des concepts.
1.1. Problématique
Avec la mondialisation, le nombre de personnes qui vivent en
dehors de leur pays d'origine a fortement augmenté au cours des
dernières décennies (André Gauthier, 1996). En 2005, la
Commission mondiale sur les migrations internationales estime qu'il y a sur la
planète près de 200 millions de migrants, soit 3% de la
population mondiale. La trajectoire migratoire a souvent pour origine les pays
du Sud et comme destination les pays du Nord d'une part, entre les pays du sud
d'autre part (PNUD, 2005). Dans cette dernière catégorie de
migration, on note les migrations nationales et sous régionales. La
principale raison des départs de ces migrants est non seulement l'espoir
de trouver de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes mais
également pour leurs familles restées au pays et ou au village
car, dans de très nombreux cas, ils continueront de soutenir
financièrement ces dernières (ADEPOJU, 2002).
En Afrique sub-saharienne, où près de 50% des
personnes gagnent moins d'un dollar par jour ; (PNUD, 2000), la migration
de travail est devenue un moyen de subsistance pour plusieurs familles : «
La migration leur apparaît comme la seule stratégie possible
d'autonomisation » (Daum, 1998). Le pays d'accueil est alors davantage
considéré comme un espace de travail qu'un espace de
résidence (Fall, 2003). La décision de migrer pour un individu
est d'ailleurs souvent le résultat d'une stratégie familiale pour
maximiser les revenus (Amassari, 2004). Le départ de ces ressources
humaines constitue une grave perte aux plans économique, culturel et
politique pour les pays du Sud et vient accentuer l'appauvrissement des
habitants (Tebeje, 2005).
En dépit de l'amélioration de certains
indicateurs, la situation sociale du Bénin reste préoccupante
(MEF, 2005). D'après le rapport mondial sur le développement
humain de 2005, le PNUD classe le Bénin au 162ème rang
sur les 177 pays étudiés. Plus d'un tiers de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté et le niveau d'accès aux services
sociaux de base et à l'éducation, en particulier des filles,
reste très faible.
D'après des études socio-économiques
menées par le gouvernement béninois en 2002, les
catégories sociales les plus touchées par la pauvreté sont
les femmes et les artisans du monde rural, les agriculteurs sans terres et les
habitants des zones enclavées, les orphelins, les enfants
abandonnés, les filles mères, les enfants
déscolarisés ou employés comme domestiques, les jeunes
déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées ou
âgées sans soutien.
Ainsi la pauvreté au Bénin dépend de
plusieurs facteurs. L'accès à la terre pose problème,
notamment dans les zones rurales : les parcelles cultivables ont une superficie
moyenne de 1,7 ha pour une famille de 6 à 7 personnes et les
activités non agricoles restent rares. L'accès aux
marchés, aux sources de micro finance, aux technologies
améliorées et aux infrastructures et services sociaux de base
fait également défaut et contribue à l'appauvrissement des
communautés.
Dans ce dynamisme de pauvreté, l'habitat
béninois a toujours été mobile avec des départs et
des arrivées sans cesse (André Gauthier et al, 1996). La
population varie, non seulement par l'accroissement naturel mais aussi par des
mouvements migratoires. Chaque jour il y a des naissances et de changement de
domicile à la recherche d'un bien être. Pour contourner les
difficultés auxquelles elles sont confrontées, les personnes
naissantes choisissent les migrations comme étant une solution salutaire
(JEUDA 111, 2001).
Cependant, les migrations de populations sont
d'actualité dans les pays du tiers monde et particulièrement dans
les zones rurales. De nombreux ruraux quittent leurs localités où
règnent la misère et le sous emploi pour aller vivre dans les
grandes villes ou les grandes agglomérations où existent les
possibilités d'amélioration de leurs conditions de vie. Ainsi
dans tout le Bénin et particulièrement dans les milieux ruraux
notamment la commune de Savalou, les populations affluent de façon
régulière vers les villes nationales, vers les pays de l'Afrique
occidentale et ceci pour échapper à la misère. De la
même manière d'autres populations qui, soit sont
confrontées à des difficultés d'ordre naturel et humain
dans leur communauté, soit à des difficultés socio
économiques et culturelles, viennent en abondance dans la commune pour
s'y installer. En effet le « SAVALOU » était le
terminus du « DAHOMEY ». Il abritait depuis la colonisation
des populations étrangères notamment les responsables dirigeant
des postes d'administration coloniale (H.DESANTI).
En 2003 on dénombre dans la commune de Savalou plus de
78% de jeunes ruraux qui sont touchés par ce phénomène
(PDC Savalou, 2002). Dans l'ensemble, la commune connaît une forte
croissance de la population et est marquée par un mouvement migratoire
intense. De nombreux départs qu'on enregistre au cours d'une
année sont comblés par l'arrivée massive des populations
étrangères qui s'installent temporairement ou
définitivement (PDC Savalou, 2002).
Ces mouvements de populations ne sont pas sans
conséquences. Ils affectent d'une part, le développement
intégré de la commune et d'autre part ils influencent le
mode de vie des populations autochtones. Mais les mouvements migratoires dans
la commune de Savalou constituent - ils un frein au développement ?
C'est justement pour
contribuer à l'analyse du phénomène dans la commune de
Savalou où la participation des migrants à l'économie
familiale a été estimée à plus de 72%
(enquête, 2008) que la présente étude a été
initiée.
1.2. Objectifs et hypothèses
1.2.1. Objectifs :
L'objectif global de ce travail est d'étudier les
migrations de population et leurs impacts socio-économiques dans la
commune de Savalou.
De manière spécifique, il s'agit :
- d'étudier les types de migrations de
populations dans la commune de Savalou ;
- d'identifier les causes fondamentales des migrations de
populations dans la commune de Savalou ;
- d'analyser les impacts des migrations sur le
développement de la commune.
1.2.2.
Hypothèses de recherche.
Les hypothèses ayant servi de fil directeur se
présentent comme suit :
Hypothèse 1 :
- Il existe d'importants mouvements migratoires dans la
commune de Savalou
Hypothèse 2 :
- Il existe plusieurs facteurs qui suscitent les migrations de
populations dans la commune de Savalou
Hypothèse 3 :
- Les immigrants contribuent au développement
socio-économique de la commune de Savalou.
1.3. La revue de
littérature et clarification de concepts
1.3. 1. La revue de littérature.
Les migrations de populations ont fait objet d'étude
dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités dans le
monde en général et en Afrique plus particulièrement. Au
Bénin, plusieurs étudiants ont mené des études sur
cette problématique. Dans le cadre de notre étude, nous avons
fait une revue de littérature sur les documents disponibles dans le
DGAT. Ainsi nous avons parcouru deux documents de mémoire de
maîtrise dont notamment celui de ZANOU C. (1986) et celui d'Innocent
Kokou AKOBI (1996).
Le document de ZANOU Célestine intitulé
« les migrations de populations en pays mahi : impacts socio -
économiques » a traité des différents mouvements
de population de la communauté mahi, leurs causes et impacts. Ce
document qui a mis en exergue les deux aspects des impacts (positifs et
négatifs) a enfin fait des recommandations qui malheureusement ne sont
pas pris en compte par aucun responsable de la commune ou des personnes
ressources.
Innocent K. AKOBI (1996) dans son étude dont le
thème est intitulé les migrations de populations et leurs impacts
socio économiques dans la sous préfecture de Bantè, a fait
les mêmes observations sur les mouvements migratoires. Les causes et
impacts ont été identifiés et les recommandations
formulées à l'endroit des populations, autorités et
personnes ressources.
Malgré ces études, les migrations de population
ne cessent de s'empirer et les conséquences sont énormes. C'est
ainsi une nouvelle approche qu'il faut proposer ce qui est de faire la
promotion des atouts et opportunités des migrations afin de minimiser
les conséquences négatives. C'est dans ce sens que nous faisons
cette étude qui analyse des impacts des migrations dans la commune.
1.3.2.
La clarification des concepts
La migration peut prendre diverses formes :
· Migration de travail
(économique)
Elle est par nature difficile à évaluer compte
tenu du manque de chiffres pour le secteur informel et des
« clandestins ». Ces
flux migratoires
concernent environ 100 millions de personnes. Selon de récentes
statistiques du rapport des nations unies sur les migrations internationales,
les principaux foyers de migration de travail se trouveraient en Inde et au
Canada qui ont des politiques d'accueil à l'égard des
populations. En général elle n'est pas volontaire. Mais depuis
les études récentes du BIT, de l'UNICEF, et des chercheurs
africains sur les migrations humaines, cette phénomène
s'étant de plus en plus en Afrique et notamment en Afrique de
l'Ouest.
·
Migration permanente
Il s'agit de migrations forcées, c'est-à-dire
non-volontaires. Ce sont par exemple les réfugiés politiques.
Cette forme de migration se manifeste dans les pays en guerre et où les
catastrophes naturelles ne cessent de se passer.
· Migration de
contrainte (ou migration de réfugiés)
Il s'agit de déplacements justifiés par des
mobiles de contraintes : persécutions ethniques, religieuses,
régimes politiques injustes, guerres civiles. 50 % d'entre eux
concerneraient l'Afrique subsaharienne. Depuis plus de 100 ans, une partie de
l'exode rural peut être assimilée à une migration de
contrainte, exacerbée par l'industrialisation de l'agriculture,
même dans les pays riches.
Les migrations sont les
déplacements de population d'un territoire ou d'une communauté
à une autre dans l'intention d'y rester pour une période
donnée afin d'accomplir une mission (BOUVET et al, 1993). Elle
se manifeste au sein des êtres humains, des animaux aussi bien qu'au
niveau des végétaux. Pour cette étude nous nous
intéressons uniquement à la migration humaine.
· Migration humaine
Selon le rapport des Nations Unies sur les migrations
internationales en 2005, une migration humaine est un déplacement du
lieu de vie d'individus. C'est un phénomène probablement aussi
ancien que l'
humanité. Les
statistiques officielles évaluent entre 185 et 192 millions le nombre de
migrants internationaux pour les années 2000 pour les personnes ayant
quitté leur pays pour vivre et se fixer dans un autre pays pour au moins
un an. Ce chiffre augmente de 2 % par an, malgré les restrictions
à l'immigration qui ont vu le jour dans de nombreux pays. Il mesure un
stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les
migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on
parle alors plutôt de déplacements de populations (qui sont
également volontaires ou forcés).
Les statistiques montrent que les très grandes vagues
migratoires ont récemment diminué, au profit d'une tendance
à l'immigration choisie hélas favorable à la fuite des
cerveaux et compétences des pays pauvres, au détriment de ces
derniers. Les caractéristiques du phénomène migratoire
actuel sont la diversification des pays de provenance et de destination, ainsi
que les formes prises par la migration. On estime que l'argent injecté
dans les pays d'origine en provenance des pays d'accueil est au moins
égal si ce n'est très supérieur à la
quantité d'aides financières apportées par les pays dits
« riches » aux pays plus pauvres. Les démographes
considèrent que les migrations seront une importante variable
d'ajustement d'ici 2050, échéance à laquelle 2 ou 3
milliards d'individus supplémentaires sont attendus sur la
planète, alors que les effets des modifications climatiques se feront
probablement déjà sentir et que certaines zones ne pourront plus
nourrir une population supplémentaire.
· Immigration
Arrivée dans un pays de population originaire d'un
autre pays, l'immigration désigne le mouvement de personnes d'un pays
quelconque vers un autre pays dans le but de s'y établir, (CRDI, 1995).
Il s'applique aux personnes à qui les autorités de l'immigration
ont accordé le droit de résider en permanence. Cependant, dans la
grande majorité des cas, les populations n'attendent guère cette
autorisation avant leur établissement. Pour Lawin (2000), c'est un
concept qui s'applique généralement aux personnes nées
à l'extérieur du milieu hôte mais peut aussi s'appliquer
à un petit nombre de personnes nées dans le milieu, de parents
qui sont originaires d'autres localités. Par conséquent, les
immigrants sont classés selon la période d'immigration dans le
but de faire la distinction entre les personnes arrivées
récemment et celles qui y résident depuis un certain nombre
d'années (Monde et développement, 2001).
· Emigration
Départ de population d'un pays pour s'installer dans
un autre pays, l'émigration désigne le départ de personnes
d'un lieu quelconque vers un autre dans le but de s'y établir (Monde et
développement, 2001). Elle rend compte de l'historique et des
itinéraires effectués par les populations d'un point donné
à un autre, (Ague, 1997) et parfois des causes de leurs mouvements
(Henri 1998). Elle ne fait objet d'aucune législation en Afrique. Ce qui
rend difficile les recensements et les transits internationaux des peuples en
provenance de l'Afrique (Darion, 2003). Elle fragilise le lieu d'origine et
renforce les sites d'accueil. Toutefois, elle peut contribuer au surpeuplement
des lieux hôtes et à l'accroissement du taux de chômage et
conduit inévitablement au développement des vices sociaux
(O.E.S.M, 1998).
· Exode rural
Selon
Georges Duby et A.
Wallon,
Seuil, 1981, l'exode rural est
le déplacement de population des zones rurales vers les zones urbaines.
Ce phénomène est caractéristique de l'époque de la
Révolution
industrielle, dès le
XVIIIe siècle
en
Grande-Bretagne, le
XIXe siècle
dans de nombreux pays en voie d'industrialisation, comme l'
Allemagne puis la
France. L'exode rural s'est
généralisé aux pays en voie de développement dans
la seconde moitié du
XXe siècle.
La population mondiale était, au départ, majoritairement rurale.
L'urbanisation s'est développée au
Moyen Âge en ce
qui concerne l'Europe. A la veille de la Révolution industrielle, 90% de
la population française vivait en zone rurale. L'exode rural a pour
causes :
· l'augmentation de la population rurale
consécutive à la
transition
démographique,
· l'
augmentation de
la productivité agricole, qui diminue la main-d'oeuvre
nécessaire : en conséquence, un sous-emploi rural
très fort,
· le besoin de main-d'oeuvre grandissant des zones
urbaines (domesticité, usines),
· les conditions de vie supposées meilleures en
ville.
· Développement
Le développement est un concept tellement vaste qu'il
est difficile de le circonscrire pour en donner une définition (Diatta,
1990). Plusieurs auteurs ont donné de définition à ce
concept en fonction de leur conception du monde et de leur domaine
d'intervention. En effet, au sens large, en plus des domaines comme la
nutrition, la santé, l'éducation, la sécurité, les
infrastructures etc., le concept comprend d'autres éléments tels
que l'égalité des chances et des sexes, la liberté
politique, la liberté civique. Le développement est l'expansion
de l'ensemble de l'économie entraînant une amélioration du
niveau de vie des populations (ANDRE G, 1996). C'est aussi un processus qui
conduit à élargir les possibilités qui s'offrent à
un individu ou à un pays, de vivre plus longtemps et mieux ;
d'accéder à l'instruction et de jouir d'un niveau de vie
suffisant et convenable (Bouvet et al, 1993). Pour aller plus loin,
les auteurs ont défini le concept du développement durable qui
signifie le développement qui suppose une gestion des ressources de la
planète permettent de répondre aux besoins des
générations actuelles en sauvegardant les intérêts
des générations futures (Bouvet et al, 1993).
· Développement local
Selon Prévost (1999), le développement local
est un processus endogène d'accroissement durable du bien être
d'une communauté. Il suppose un changement et une amélioration
sur un territoire donné. Il est une succession
d'événements liés entre eux et basés sur le
leadership et les initiatives locales. Le but du développement local est
alors de créer de la richesse en respect avec l'environnement et en
procurant une meilleure qualité de vie à la communauté.
Le développement local est une stratégie
d'intervention qui a ses caractéristiques propres, qu'elle emprunte
à une situation spécifique (Laval et Favreau, 1997).
Il s'agit en effet d'une approche, tout en étant locale
qui se veut "globale, intersectorielle et participative (Eme, 1990)". Elle veut
par conséquent :
ü favoriser la résolution des problèmes
sociaux par un auto-développement économique et social des
communautés locales ;
ü faire porter l'attention des autorités locales,
régionales et nationales sur les problèmes les plus criards
liés à l'emploi, au manque d'infrastructures économiques
et de services de base ;
ü soutenir la mise sur pied, sur le plan organisationnel,
d'entreprises communautaires (de service ou de production de biens), de
coopératives et de groupes d'entraide dans les principaux secteurs de la
vie des communautés concernées (logement, emploi, services
sociaux, environnement, etc.) ;
ü travailler en partenariat avec les principaux acteurs
de la communauté locale, c'est-à-dire les organisations
populaires et communautaires de même que les syndicats mais aussi les
paroisses et l'élite locale (les petits hommes d'affaires, les
professionnels, etc.) ;
ü construire les structures autonomes à partir
d'un effort local soutenu financièrement, au moins en partie, par l'Etat
(sources étatiques fédérales, provinciales et municipales)
et par des sources privées ou volontaires (communautés
religieuses). Mentionnons comme exemple type une corporation de
développement communautaire.
· Population et développement
Il est admis qu'il existe une distorsion entre le pouvoir de
reproduction de l'espèce humaine, qui est considérable, et la
capacité de produire des moyens de subsistance, qui est beaucoup plus
limitée (Malthus cité par Kant, 2002). La population croît
selon une progression géométrique alors que les ressources
s'accroissent selon une progression arithmétique. Ce
déséquilibre provoque périodiquement des
catastrophes : la pauvreté, le manque du disponible alimentaire,
insuffisance des facteurs de production, ce qui concoure aux mouvements
récurrents de populations observés. Pour Malthus, il faut donc
agir sur la croissance démographique en limitant les naissances pour
prévenir les conséquences citées plus haut. Cette
thèse a été sévèrement critiquée,
notamment par Karl Marx au XIXe siècle, par John M. Keynes et Ester
Boserup au XXe siècle. Pour cette dernière, le sens de la
relation entre population et économie est inverse de celui soutenu par
Malthus : la croissance démographique favorise la croissance
économique et constitue un facteur de progrès et d'innovation.
D'un autre côté, les énormes
problèmes suscités par l'explosion démographique du
tiers-monde dans les années 1950-1980 ont fourni de bons arguments aux
néo-malthusiens. Il en a été de même des
problèmes de plus en plus graves suscités par la
dégradation de l'environnement dans les années 1970-1990. De
nombreuses publications ont ainsi redonné de la vigueur aux partisans
d'une limitation de la croissance démographique. Ce fut notamment le cas
du rapport Meadows sur la croissance (The limits to growth, 1992). En
s'appuyant sur des modèles relatifs à la population, à la
production, à la consommation et à la pollution, ses auteurs
soutiennent qu'il est impossible de maintenir une croissance indéfinie
dans un monde fini ; la planète ne pourra supporter longtemps les
prélèvements massifs qui sont opérés, ni les
dommages qui l'atteignent. Les peuples à un moment donné seront
obligés de se déplacer vers les contrées
révélées plus propices. Ce qui n'est pas sans
conséquences aussi bien sur les peuples autochtones que sur les peuples
allochtones. Plus les Etats sont riches, plus les taux d'accroissement de leur
population sont faibles (Bouvet et al, 1993). Dans les pays
développé, la croissance démographique s'est peu à
peu transformée en processus de développement. Dans la plupart
des pays pauvres au contraire, la croissance démographique a
freiné la croissance économique amorcée, a réduit
le poids des richesses dégagé et entraîné le mal-
développement. En Afrique où les taux d'accroissement sont les
plus forts, 50% de la population vivent dans la pauvreté absolue (Bouvet
et al, 1993).
Ainsi, pour un grand nombre de pays pauvres, la croissance
démographique s'oppose au développement car elle contribue
à repartir la richesse produite entre plus d'hommes. L'inégal
dynamisme des populations est lié donc à l'inégal
développement. La forte croissance démographique des pays en
développement modifie la répartition de la, population mondiale.
La maîtrise de la croissance de la population est une clef du
développement des pays riches comme des pays pauvres.
CHAPITRE II. LA METHODOLOGIE DE L'ETUDE.
Les connaissances
scientifiques se distinguent des connaissances quotidiennes par la rigueur des
règles méthodologiques à appliquer lors du processus de
formalisation (Mongbo et al. 1992). L'approche méthodologique
utilisée pour cette recherche bien qu'intégrant les outils d'une
démarche participative a été assez flexible pour prendre
en considération les indicateurs forts déterminants des
migrations de populations et leurs impacts socio-économiques.
L'étude est donc en partie exécutée selon l'approche
participative comme l'indique la méthodologie de recherche en sciences
humaines et économiques.
De manière pratique, l'étude a
été conduite en 3 principales phases :
- La phase de recherche documentaire,
- La phase exploratoire suivie de
l'échantillonnage,
- La phase de recherche approfondie qui comprend,
l'étude de terrain combinant recherche qualitative et enquête
structurée à base de questionnaire, et l'étape de
dépouillement, de traitement des données, d'analyse et
d'interprétation des résultats obtenus.
2.1.
La revue documentaire
Dans une logique de recherche scientifique, on est rarement
le premier à entreprendre. Alors la question qui fait objet de cette
étude aurait été partiellement ou intégralement
traitée par nos prédécesseurs ou par des structures
nationales et ou internationales dans notre champ d'étude ou dans les
zones ayant les mêmes caractéristiques géographiques et
sociales. Cette phase a couvert toutes les étapes de notre recherche et
visait dans un premier temps à capitaliser les connaissances
théoriques utiles pour l'orientation théorique à donner au
travail, pour l'élaboration et l'exécution des différentes
phases de la recherche, puis dans une seconde phase, à faire le
traitement des informations collectées.
Par conséquent, nous nous sommes rendu dans les centres
de documentations et bibliothèques universitaires et des structures de
recherche installés sur le territoire national. Il s'agit donc :
- du centre de documentation de la Faculté des Lettres,
Arts et Sciences Humaines (FLASH) ;
- de la bibliothèque centrale de l'Université
d'Abomey - Calavi ;
- de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique (INSAE) ;
- du Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise
Sociale (LARES) ;
- de la Société d'Etude Régionale pour
l'Habitat et l'Urbanisme (SERHAUT-SA) ;
- du Centre Culturel Français ;
- de l'Institut Géographique National ;
- de la Bibliothèque de l'UNICEF ;
- du centre de documentation du Ministère de
l'Intérieur et de la Sécurité Publique ;
- du centre de documentation de la Mairie de Savalou ;
- de la bibliothèque centrale de Savalou.
Dans ces lieux, les documents de plusieurs types ont
été consultés. Il s'agit des ouvrages
généraux, des ouvrages spécialisés, des revues, des
rapports d'études, des thèses, des mémoires, des cartes de
base (atlas, plans, schémas d'aménagement...). Ces ouvrages nous
ont donnée une connaissance générale sur le thème
et ont permis d'élaborer un plan de travail beaucoup plus scientifique.
Pour finir, nous avons enrichi notre travail par une recherche de
données sur internet à travers les sites de l'UNICEF, CRDI,
GOOGLE, service de l'immigration etc. La méthode de la revue
documentaire se résume dans le tableau de la page suivante.
Tableau I : récapitulatif de la recherche
documentaire
Centres documentaire visités
|
Types d'ouvrages consultés
|
Types d'informations collectées
|
Centre de documentation de la FLASH
|
Mémoires et thèses
|
Migration de population, causes et conséquences.
|
Centre de documentation de la FSA
|
Mémoires et thèses
|
Agriculture, changements climatiques, environnement
|
Bibliothèque centrale de l'UAC
|
Ouvrages Généraux
|
Méthodologie de rédaction de mémoire de
maîtrise, méthodologie de recherche en science humaine,
définition de termes et concepts
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
(INSAE)
|
Articles, annuaires, fascicule, études et
publications
|
Statistiques agricoles, démographie.
|
Centre culturel français
|
Ouvrages généraux
|
Données générales sur les migrations de
population.
|
Institut Géographique National
|
Cartes, Atlas, Plans, Schémas d'Aménagement.
|
Cartes, atlas, plans.
|
Bibliothèque de l'UNICEF
|
Articles, publications, rapports,
|
Conséquences des migrations de population :
trafic, traite et exploitation des enfants.
|
Centre de documentation du Ministère de la
sécurité publique
|
Etude, publications et articles, rapports.
|
Stratégie de limitation des migrations clandestines.
|
Centre de documentation de la commune de Savalou.
|
Etude, annuaires, articles, rapports.
|
Ressources de la commune
|
Centre de documentation du Ministère de la
décentralisation et d'Aménagement du territoire.
|
Plans, rapports, annuaires, atlas, Schémas
d'aménagement.
|
Ressources de la commune, division administrative de la
commune
|
Site Web de l'UNICEF, CRDI, Plan BENIN, Google...
|
Rapports, articles.
|
Méthodologie de recherche, en science humaine ;
stratégie de lutte contre les migrations clandestines.
|
Source: Enquête de terrain 2008.
2.2. Le choix de la zone d'étude.
Le site retenu pour l'étude est la commune de
Savalou dans le département des Collines. Ce choix a été
opéré à cause de l'ampleur des migrations de populations
dans le milieu et de la proportion des jeunes migrants dans l'effectif total
des habitants de la commune.
Six (06) arrondissements ont été choisis dans la
commune notamment : Djalloukou, Doumè, Attaké, Kpataba,
Lahotan et Logozohè. Deux villages de chacun de ces arrondissements ont
fait objet de cette étude soit 12 villages au total.
2.3. La phase exploratoire et
d'enquête approfondie
La phase exploratoire, d'une durée de deux semaines, a
permis d'orienter la phase d'enquête approfondie de l'étude. Elle
a été l'occasion de prendre contact avec notre milieu
d'étude et les acteurs concernés par l'objet de l'étude.
La collecte de donnée au cours de cette phase s'est faite à
travers des entretiens non structurés et semi-structurés avec les
différents acteurs rencontrés.
Par ailleurs, certaines personnes ressources
nécessaires à l'étude ont été
contactées, à savoir:
· le Responsable Communal pour la Promotion Agricole;
· le Maire et certains responsables des services
techniques de la Mairie de Savalou;
· Les responsables d'acteurs au développement
(responsables d'ONG, responsables d'association de développement...)
installés dans la commune ;
· Les Chefs brigades de la gendarmerie de la
commune ;
· Les commissaires de police des commissariats de la
commune.
Des informations d'ordre général sur les
migrations de population ainsi que sur le milieu d'étude ont
été collectées. Ces informations nous ont permis de mieux
orienter les objectifs de notre recherche et d'établir un questionnaire
adéquat pour la phase d'enquête approfondie.
D'une durée de deux mois,
cette phase a consisté à adresser un questionnaire à
l'échantillon sélectionné.
2.4.
La méthode et outils de collecte des données
2.4.1. La méthode de
collecte
La démarche méthodologique adoptée est
une combinaison d'approches qualitative et quantitative. L'approche qualitative
est une approche souple et adaptée aussi bien à la collecte et
à l'analyse des données. Elle a consisté en l'utilisation
des outils, techniques et principes de la Méthode
Accélérée de Recherche Participative tels que l'entretien
individuel et de groupe semi-structuré. Cette méthode a
été surtout utilisée lors des échanges avec les
migrants enquêtés et les autorités locales et
administratives sur l'évolution, les causes, les impacts et les
approches d'amélioration des conditions de migration dans la commune de
Savalou. L'observation participative et la consultation des documents font
également partie des méthodes utilisées. Quant à
l'approche quantitative, elle a consisté en des méthodes telles
que l'entretien structuré (questionnaire), les calculs
mathématiques des bénéfices et revenus moyens, les
rendements, les productions, les superficies emblavées, les
dépenses et recettes journalières, hebdomadaires, mensuelles et
annuelles, des migrants de la commune etc.
Pour l'hiérarchisation des causes de migration dans la
commune de Savalou, 24 assemblées villageoises ont été
organisées dans les 6 arrondissements à raison de 4
assemblées par arrondissement. Ceci a permis d'harmoniser les points de
vue des populations sur les causes des migrations et de les hiérarchiser
suivant leur importance.
2.4.2. Les outils de
collectes
Les outils généralement utilisés dans le
cadre de notre travail sont, les guides d'entretien, le questionnaire,
l'échantillonnage.
Le guide d'entretien et le
questionnaire
Ils sont deux éléments qui nous ont permis
d'infirmer ou de confirmer nos hypothèses de recherche. Ils sont
élaborés en tenant compte des concepts clés qui composent
les objectifs spécifiques de notre travail et des variables. Il s'agit
des variables d'état (sexe et âge des migrants), des variable de
comportement (la période de départ et d'arrivée des
migrants, les destinations des migrants et les conditions de travail...). Ils
nous ont permis aussi d'identifier les variables de pensées ou d'opinion
( les connaissances, les avis des personnes sur les migrations de
populations).
L'échantillonnage
L'échantillonnage a été fait
dans la population active résidente et non résidente de la
commune. Un échantillon de populations a été
constitué de façon aléatoire et comportant donc les
différentes catégories de personnes (jeunes migrants, adultes,
hommes et femmes, petits et grands exploitants, personnes ressources, leaders
d'opinions, autorités locales, cadres de la communes, responsables de
structures privés, parents d'enfants, etc.)
Quatre types d'acteurs concernés par cette
problématique de la commune sont enquêtés.
Le premier type est constitué par les populations
autochtones des arrondissements cibles. Cet échantillon a
été sélectionné avec un taux
d'échantillonnage d'environ 4/10. Ce taux a été
calculé sur la base de l'effectif des arrondissements de la commune de
Savalou. Les douze villages qui ont fait objet de notre étude
constituent les 2/10 du total des villages et quartiers de la commune. Dans
chaque village, environ 10 personnes ont été
sélectionnées et enquêtés. Ainsi les 2/10 de
personnes ressources dans chaque arrondissement ont été
estimées et enquêtées au hasard.
Le deuxième type est constitué par les
immigrants dans ces arrondissements. Cet échantillon a été
sélectionné de façon aléatoire avec un taux
d'échantillonnage de 1/10. De façon analogue au premier
échantillonnage, l'effectif des autochtones dans chaque arrondissement a
été estimé avec l'aide des responsables des
collectivités locales et les associations de jeunes pour le
développement. Le 1/10 des estimations dans chaque arrondissement a
été calculé et enquêté au hasard.
Le troisième type est constitué par des
responsables administratifs et des collectivités locales de la
commune.
Le quatrième type est constitué par des
émigrants dans les grandes villes du Bénin. Cet
échantillonnage a été sélectionné au hasard
avec l'aide des associations des étudiants et élèves, des
artisans et des personnes ressources en provenance de la commune de Savalou et
résidant dans ces villes cibles.
2.5. L'analyse des
données
Les outils d'analyse sont les moyens qui permettent de tester
les hypothèses et de comprendre les différentes relations qui
existent entre les variables mesurées.
L'analyse des données a consisté en une
étape préliminaire de dépouillement des fiches
d'enquête. Ensuite nous avons procédé à la saisie
des données puis leur traitement statistique à l'aide du tableur
Excel pour la comparaison des paramètres statistiques tels que les
moyennes, et les marges brutes. L'analyse systémique a été
également utilisée. En prélude à la saisie, le
dépouillement a consisté en la conception de la base de
données des informations collectées et de leur codification.
CHAPITRE III : LA PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
La commune de Savalou où s'est
déroulée cette étude présente des
caractéristiques naturelles, socio-économiques et culturelles qui
constituent des facteurs explicatifs des migrations de population qui y
habitent.
3.1. La situation
géographique
La Commune de Savalou est comprise entre 7°35 et
8°13 Nord d'une part et 1°30 et 2°6 Est d'autre part. Elle
partage ses frontières avec les communes de Dassa-Zoumè et de
Glazoué à l'Est; de Djidja au Sud, de Bantè au Nord
et la République du Togo à l'Ouest sur environ 65 km (limite
Nord-sud). Elle s'étend sur près de 58 km de l'Ouest à
l'Est et couvre une superficie de 2.674 km² ; soit 2,37% du
territoire national (voir figure 1).
La commune de Savalou est administrativement
subdivisée en quatorze (14) arrondissements dont quatre (04) urbains
(Aga, Agbado, Attakè et Ouessè). Elle comprend dix sept (17)
quartiers de ville et cinquante- deux (52) villages (voir figure 2).
3.2.
Le milieu physique
Le site occupé par la commune de Savalou repose sur du
matériel précambrien du vieux socle granito-gneissique. Le
modelé est une pénéplaine avec des dômes
isolés appelés inselbergs et de petites chaînes dont l'une
s'étend sur près de 20 Km donnant à la commune son
appellation du "pays de la chaîne des collines". Les pittoresques
collines servaient dans le passé, de refuges aux populations contre les
invasions des royaumes voisins. (ZANOU C. 1986). Les autres types de sols
très répandus ont généralement un faible pouvoir de
rétention d'eau et sont pauvres en sels minéraux comme l'azote,
le phosphore. Ceci limite le choix des cultures sur les immenses terres
cultivables disponibles.
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Figure 1: Situation
géographique de la commune de Savalou
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Figure 2: Carte
administrative de la commune de Savalou
La morphologie du site de la commune et le régime
pluviométrique permettent au réseau hydrographique d'être
assez bien alimenté par des cours d'eau saisonniers dont les principaux
sont : Agbado, Klou, Gbogui, Azokan, d'une longueur total d'environ
161km. L'espace urbain est traversé par de nombreux affluents de la
rivière Agbado. Il s'agit d'un petit bassin riche en ruisseaux à
écoulement intermittent. Les plus importants de ce bassin urbain sont:
kinsissa, Sèhossou, Agbéto et Lévia.
Les pentes, assez fortes par endroits et la
perméabilité de certains sols, font que les nappes
phréatiques facilement mobilisables sous forme de puits, sont
masquées par les dos de baleine qui affleurent à faible
profondeur ; empêchant ainsi les populations d'avoir des sources
d'eau permanentes.
Il apparaît alors ici et là, des réserves
d'eau logées dans des poches rocheuses ou bien de véritables
mares boueuses parsemées de végétation, souvent
exploitées par les pasteurs.
La plupart de ces rivières, ruisseaux et mares
périodiques sont infectées de maladies dont la plus redoutable
est la dracunculose encore appelée ver de guinée qui rendait
jadis, invalide les populations pour une bonne partie de l'année. Ainsi,
en dépit de l'existence d'abondantes quantités d'eau pendant une
bonne partie de l'année et qui offrent de nombreuses possibilités
d'installations de micro-barrages, l'eau est rare pendant la saison
sèche et devient malsaine.
3.2.2.
La géologie- le relief.
Le site occupé par la commune de Savalou repose sur du
matériel précambrien du vieux socle granito-gneissique. Le
modelé est une pénéplaine avec des dômes
isolés appelés inselbergs et de petites chaînes dont l'une
s'étend sur près de 20 km donnant à la commune son
appellation du "pays de la chaîne des collines". Les pittoresques
collines servaient dans le passé, de refuges aux populations contre les
invasions des royaumes voisins.
Le relief culmine entre 120 et 500 m avec des pentes variant
entre 3 et 10% dans les sites agglomérés. Nous sommes ici en
présence d'une plaine érodée développée sur
du gneiss et laissant en relief les éléments granitiques ou des
carapaces ferrugineuses les plus résistantes.
3.2.3-
Le climat.
La commune de Savalou appartient à une région
soumise à la fois aux influences équatoriales et aux influences
du régime alterné de type guinéen. C'est la zone où
s'estompent les influences de la mousson du Sud -Ouest et de l'alizé
continental appelé harmattan du Nord-Est. Cette situation se manifeste
dans la répartition des pluies qui est marquée par l'apparition
de :
- deux saisons pluvieuses de Mars à Juillet et de
Septembre à Novembre ;
- deux saisons sèches : la première de
Décembre à Mars et la seconde qui correspond au
fléchissement des précipitations en Août.
La hauteur moyenne des pluies est de 1.150 mm. Toutefois,
cette pluviométrie varie suivant les années entre 864 et 1.637,3
mm. Les températures sont élevées toute l'année
avec des minima qui se situent entre 23 et 24°C et des maxima qui varient
de 35 à 36°C. Cette variabilité constitue une contrainte au
choix des différentes activités agricoles (PDC Savalou 2002).

Figure 3: Variation annuelle des précipitations
dans la commune de Savalou de 1970 à 2002
Source: d'après les données de
l'ASECNA.
Cette courbe traduit l'évolution de
pluviométrie annuelle de 1970 à 2002. De l'analyse de cette
courbe il ressort que la tendance des précipitations annuelles en ces
trente dernières années est restée pour la plus part
déficitaire. La moyenne des précipitations annuelles étant
environ 1260,02mm, on constate que 80% des ans sont restés dessous de
cette moyenne. Seulement six années soit 20% ont pu enregistrer plus de
la pluviométrie moyenne 1260,02mm durant les trente ans. Selon les
populations enquêtées, les années où les
précipitations sont en dessous de la moyenne pluviométrique n'ont
pas favorisé le rendement agricole. De ce fait, plusieurs jeunes ont
quitté les villages pour aller à la recherche du mieux être
dans les villes. D'autres sont allé au Nigeria travailler afin d'avoir
de l'argent pour nourrir leurs familles. Depuis l'année 1992
où la pluviométrie annuelle n'a plus atteint réellement
ce seuil de moyenne sauf en 1999 où elle est allée jusqu'
à 1555 mm, l'exode rural et la migration de travail (migration
économique) ont connu une forte croissance dans la commune de Savalou.
Selon les personnes ressources de la commune, ceci est dû
généralement à la rareté des pluies et leur
mauvaise répartition spatiale et temporaire. Les précipitations
mensuelles sont passé de plus de 1200 mm dans les années 90
à moins de 1000 mm en 2000 selon les données de l'ASACNA. Cette
situation confirme plusieurs scénarios projetés sur les
manifestations des changements climatiques en régions tropicales sur
l'horizon 2100 (GIEC, 2007).
3.2.3-
Les sols
Les sols les plus répandus sont les sols ferrugineux
tropicaux avec par endroit des étendues de concrétion. On
distingue aussi des sols hydromorphes, des vertisols.
L'analyse de ces différents sols fait ressortir qu'ils
ne sont pas particulièrement fertiles en dehors des vertisols qui du
reste nécessitent des moyens techniques adéquats pour leur mise
en valeur.
Les autres types de sols très répandus ont
généralement un faible pouvoir de rétention d'eau et sont
pauvres en sels minéraux comme l'azote, le phosphore. Ceci limite le
choix des cultures sur les immenses terres cultivables disponibles.
3.2.4-
L'hydrographie et l'hydrologie.
La morphologie du site de la commune et le régime
pluviométrique permettent au réseau hydrographique d'être
assez bien alimenté par des cours d'eau saisonniers dont les principaux
sont : Agbado, Klou, Gbogui, Azokan, longs d'environ 161km. L'espace
urbain est traversé par de nombreux affluents de la rivière
Agbado. Il s'agit d'un petit bassin riche en ruisseaux à
écoulement intermittent. Les plus importants de ce bassin urbains sont:
kinsissa, Sèhossou, Agbéto et Lévia.
Les pentes, assez fortes par endroit et la
perméabilité de certains sols, font que les nappes
phréatiques facilement mobilisables sous forme de puits, sont
masquées par les dos de baleine qui affleurent à faible
profondeur ; empêchant ainsi les populations d'avoir des sources
d'eau permanent
Il apparaît alors ici et là, des réserves
d'eau logées dans des poches rocheuses ou bien de véritables
mares boueuses parsemées de végétation, souvent
exploitées par les pasteurs.
La plupart de ces rivières, ruisseaux et mares
périodiques sont infectées de maladies dont la plus redoutable
est la dracunculose encore appelée ver de guinée qui rendait
jadis, invalide les populations pour une bonne partie de l'année. Ainsi,
en dépit de l'existence d'abondantes quantités d'eau pendant une
bonne partie de l'année et qui offrent de nombreuses possibilités
d'installations de micro-barrages, l'eau est rare pendant la saison
sèche et devient malsaine.
3.2.5. La végétation et la faune
On distingue plusieurs formations végétales
dans la commune de Savalou : La végétation est
composée par endroit de galeries forestières, de forêts
denses sèches, semi-décidues, de forêts claires, de savanes
boisées de savanes arbustives et saxicoles. La faune est
constituée de petits gibiers de savane, notamment les aulacodes, les
lapins et quelques espèces de savane tels que les céphalopes et
les francolins. De la base au sommet des collines, la physionomie de la
formation végétale varie : la rigueur de ce milieu physique
explique les contraintes du peuplement.
Les formations végétales des talwegs ; avec
de grands arbres de 25 à 35 m de haut, nous sommes en présence
d'une savane arborée et des lambeaux de forêt galerie avec des
essences végétales comme Anogeissus leiocarpus, Daniellia
oliveri, Lophira lanceolata, Antarian africana, Vitex domana ; sur
les sols hydromorphes ; les espèces les plus
caractéristiques sont : Anageissus leiocarpus, Pterocarpus
santalinoïdes, Terminalia macroptera, Acacia caffra. Diverses
espèces ont été plantées : Mangifera
indica, Carica papaya, Psidium quayaya, Tectona grandis (teck),
Dolonix regra (flamboyant) ; les formations
végétales de plaine ; savane arborée renfermant
les formations végétales comme Daniellia oliveri, Isoberlinia
doka, Parkia biglobosa, Pteleopsis laxiflous, Pterocarpus erinacens, Vitellaria
paradoxa, Bridelia ferruginen, Chlorophora excelsa ou Melina excelsa, Detarium
microcarpus. Les poacées occupent également ces
terres : Imperata cylindrica (chiendent), Schizachirum
pulchellum, Eragrostis namaguensis, Andropogon gayanus ; dans les
infractuosités des blocs migmatites et gneissiques; les espèces
arborescentes sont : adansonia digitata (baobab), Ceiba
pentandra, Isoberlinia doka, Pterocarpus africana...au sommet, on
rencontre les mousses et les lichens .
3.3.
Le milieu humain
3.3.1.
La démographie
Avec un taux d'accroissement annuel de 3,7%, la Commune de
Savalou a une population de 104.749 habitants (RGPH-2002), soit 50.163 hommes
et 54 586 femmes, répartie dans quatorze (14) arrondissements que
sont : Savalou Aga (11.648 habitants) ; Savalou-Agbado (9.575
habitants) ; Savalou-Attakè (7.729 habitants) ; Djaloukou
(6.490 habitants) ; Doumè (13.592 habitants) ; Gobada (4.676
habitants) ; Lahotan (6.134 habitants) ; Lèma (6.979
habitants) ; Logozohè (4.424 habitants) ; Monkpa (2.854
habitants) ; Ouèssè (6.801 habitants) ; Ottola (6.089
habitants) ; Tchetti (8.284 habitants) et Kpataba (9.474 habitants).
Les mouvements de populations, outre les naissances et les
décès, sont également caractérisés par le
phénomène migratoire qui a un impact socio- économique
évident ; notamment la modification de la structure de la
population avec des soldes migratoires négatifs entre 1979 et 1984 dans
plusieurs villages Mahi, (ZANOU C. 1986). Ces mouvements tirent leur origine
lointaine de la traite négrière. Dans sa phase actuelle, le
phénomène migratoire remonte à la période qui a
suivi la première guerre mondiale. En effet, fuyant les travaux
forcés, les migrants se dirigeaient vers l'Ouest ; d'abord au Togo
où les travaux forcés n'avaient pas la même rigueur ;
ensuite au Ghana et enfin en Côte d'Ivoire.
La colonisation agricole encore appelée exode
rural-rural ou migrations intra-rurales est occasionnée par la recherche
des terres agricoles plus fertiles. Avec l'état de dégradation du
terroir villageois, les jeunes vont s'installer dans des hameaux ou des fermes
et ne rentrent au village que de façon périodique occasionnant
ainsi, une dispersion de l'habitat.
L'émigration a régressé face aux mesures
de rapatriement prises par tous les pays d'accueil; les cas d'expulsion
(Côte d'Ivoire en 1958, Niger en 1963, Nigeria en 1983 et 1985, Gabon en
1978) et les différentes crises économiques connues par le Ghana.
Malgré cette régression, la Commune de Savalou continue de
connaître une saignée humaine plus importante dans les
arrondissements Mahi. Le flux des colons agricoles de la zone Nord de notre
pays n'arrive pas à la compenser. Ainsi, dans plusieurs localités
Mahi, les soldes migratoires sont pour la plupart négatifs.
Les difficultés relevant des activités agricoles
(aléas climatiques, appauvrissement des sols, problèmes de
marché...), ont fait qu'une importance particulière est
accordée aux revenus apportés par la migration.
3.3.2. Les groupes
socioculturels
Les principaux groupes socio - culturels qui se partagent le
territoire communal sont :
- le groupe Adja-Tado : ce sont les Fon et les Mahi. Ils
représentent 58% de la population totale ;
- le groupe Yoruba et apparentés : les Ifè
à l'Ouest, les Itcha au Nord et Idaatcha à l'Est, soit
32%;
- et les groupes ethniques issus des migrations
récentes à savoir: les Yom-Lokpa (2,3%), les Peul (2,2%),
Otamari (2,5%) Dendi et Baatonu (0,9%) et autres.
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Figure
4 : Répartition de la population par ethnie
Source : PDC Savalou
De l'analyse de cette figure, il ressort que le groupe
socioculturel Adja-Tado occupe la première place avec 58%, devant les
autres groupes socioculturels. Il est suivi de groupe Yoruba (32%). Ces deux
groupes socioculturels sont respectivement les plus importants de la population
de la commune de Savalou. Ces groupes constituent d'une part des autochtones
(Mahi et Nagot) et des étrangers (Fon et Adja).
3.3.3. Les religions
A Savalou, les cultes traditionnels constituent la religion
pratiquée par environ 46,5% de la population. Mais depuis
l'entrée des capucins français sur le territoire national et la
pénétration de l'islam en Afrique, une diversité
religieuse a pris place dans les différentes communautés
notamment le christianisme (17,9%), l'islam (11,2%), le protestantisme (3,8%)
et autres religions, il s'agit des sectes (20,8%).
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Figure 5 : Répartition de la population
par religion
Source : PDC Savalou 2003
Cette figure montre que près de la moitié de la
population soit 46,50% pratiquent les cultes traditionnels. Cette proportion
de la population est suivie d'environ 20% qui pratiquent les sectes. Seulement
17% sont pratiques le christianisme et 11% l'Islam.
3.4. Les ressources de la
population
Les activités économiques se
répartissent en activités formelles et informelles. Les services
commerciaux comptent pour 31,63 % de l'ensemble du secteur tandis que les
entreprises modernes ne représentent que 1,56 %. Il s'agit en
l'occurrence de deux usines d'égrenage de coton, d'une usine de
distillation d'alcool alimentaire, les manufactures de noix d'anacarde, d'une
boulangerie et de trois poissonneries. Le secteur informel de l'économie
regroupe les activités artisanales (artisanat de production, de service
et d'art), le commerce, le transport et les services.
L'artisanat est constitué d'activités de
transformation de produits alimentaires, de construction, de menuiserie, de
soudure, de tissage, etc.... Le tourisme et l'hôtellerie sont des
secteurs économiques très peu valorisés malgré les
potentialités qui existent. L'agriculture est la principale
activité. Elle présente les caractéristiques suivantes:
Dans la commune, l'élevage de prestige de type
traditionnel et sédentaire est le plus pratiqué. Les
espèces élevées sont les bovins, les ovins, les caprins,
les porcins et la volaille. Il se développe actuellement
l'élevage non conventionnel des lapins, escargots et aulacodes dans les
fermes agricoles modernes notamment à Songhaï.
L'exploitation forestière n'est pas assez active dans
la commune du fait de la pauvreté de la commune en essences
forestières. La petite verdure semi naturelle restante est en
régression constante à cause de la production de bois de
chauffe.

Figure 6 : Répartition des emplois par
secteurs d'activités
Source: Enquête 2008
Cette figure montre la
proportion d'emploi de la population active de la commune de Savalou par
secteur d'activité. Il ressort de cette figure que le secteur primaire
emploi 8 fois plus que le secteur tertiaire et 14 fois plus que le secteur
secondaire. Ce qui explique le caractère rural de la commune. De ce
fait, la population active dont la presque totalité des ressources
repose sur les activités agricoles est sensible aux conséquences
des aléas climatiques. Ce qui explique leur départ à la
recherche de mieux être.
3.4.1. Le secteur primaire
Dans la commune, la production agricole constitue la base
de son économie. Les autres activités rurales sont
l'élevage, l'exploitation forestière, la pêche et
l'artisanat.
L'agriculture se pratique de façon traditionnelle. Les
terres, fertiles au début du défrichement perdent rapidement leur
fertilité à cause du régime de production et de la
pression trop forte (AZONTONDE et GNANGASSI, 2003).
Les cultures pratiquées sont le maïs (Zea
mays), le manioc (Manihot utilissima), le niébé
(Vigna unguiculata), l'arachide (Arachis hypogea), le pois
d'Angole (Cajanus cajan), le soja (Glycine max), le
piment (Capiscum frutescens) et le gombo (Hibiscus
esculentus). Enfin le coton (Gossypium hirsutum), la
principale culture de rente, est en déclin dans la commune. La
plantation connaît aussi depuis plus d'une vingtaine d'années une
croissance importante à travers la plantation des pieds de tecks
(Tecktona-grandis), de l'anacardier (Anacadium occidentalis)
et de palmier à huile (Elacis guinensis) dans les zones
fortement rurales et péri urbaines.
Les principales cultures sont : l'igname, le manioc, le
maïs, le riz, le niébé, l'anacarde et des cultures
maraîchères.
Tableau II : Niveau de la production agricole (moyenne
1987-1997 en tonne)
Localité
|
Céréales
|
Tubercules
|
Légumineuses
|
Cultures maraîchères
|
Arachide
|
Coton
|
Savalou
|
10.024
|
70.598
|
3.267
|
2.352
|
2.402
|
8.025
|
Source : Enquête
LARES/1997
Selon ce tableau, les tubercules sont les plus
cultivés dans la Commune, les céréales viennent en
deuxième position. Le disponible foncier en termes de capacité de
charge agro-démographique des terres se présente de la
manière suivante :
Tableau III : Charge agro-démographique
Localité
|
Superficie en ha
|
Population en 1992
|
Population agricole
|
Disponible foncier par habitant rural (ha)
|
Savalou
|
253.800
|
72.641
|
50.993
|
4,97
|
Source : Enquêtes
LARES/1997
Ce tableau a la particularité de montrer l'état
d'occupation du sol en matière agricole dans la commune de Savalou. Au
niveau du département des collines, la contribution de la commune de
Savalou pour certaines cultures agricoles se présente comme suit :
1. Céréales 11,47%
2. Tubercules 13,02%
3. Arachide 4,33%
4. Légumineuses 16,20 %
5. Coton 9,65%
6. Produits maraîchers 6,95% sur les 12,20 % produits
à l'échelle du département.
- L'élevage et la
pêche
L'élevage est majoritairement pratiqué par les
Peulh surtout à l'ouest de la commune. On dénombre plus de 30.000
têtes de bovins et d'ovins. L'élevage domestique (caprins, ovins
porcins et volaille) complète l'agriculture ; mais lui est
faiblement associé.
Le projet SONGHAI installé à Kpakpassa sur la
voie menant à Tchetti initie les jeunes aux travaux agricoles et
constitue un véritable centre d'élevage de volaille, de formation
et d'initiation à l'auto- emploi.
Les zones de pâturage créées dans le cadre
de l'élevage et les couloirs de transhumance ne sont malheureusement pas
respectées ; ce qui entraîne parfois des conflits sanglants
entre éleveurs et agriculteurs.
La pêche est pratiquée de façon
isolée et ne constitue qu'une activité secondaire.
L'agro-industrie est très peu développée dans la
commune.
3.4.2.
Le secteur secondaire
Ce secteur est presque inexistant dans la commune faute
d'usine ou d'industrie de fabrication. L'artisanat alimentaire et l'artisanat
de service sont essentiellement exercés. Aujourd'hui la commune compte
deux usines d'égrainage de coton et une usine d'alcool alimentaire et
des machines décortiqueuses de noix de cajou et du riz.
L'artisanat alimentaire consiste à la transformation
des produits destinés à la consommation : huile soja, huile
rouge, huile palmiste, l'alcool (sodabi), huile d'arachide, farine à
base de manioc (gari, tapioca), du savon etc. L'artisanat de service se
caractérise par les activités touchant à la
réparation d'un bien et aux prestations de service. Il s'agit des
mécaniciens, vulcanisateurs, maçons, ferrailleurs, tailleurs,
menuisiers, vanniers, etc. Ce secteur représente 22,96% de la proportion
totale.
3.4.3.
Le secteur tertiaire
Dans la commune de Savalou, le commerce occupe une place
très importante et est surtout exécuté par les femmes. Ce
commerce est surtout favorisé par ses marchés régionaux
(Tchetti et Savalou) et ses marchés locaux (Doumè, Konkondji,
Logozohè, Ottola). Ce type de commerce est appuyé par le commerce
des étrangers venus de toutes les régions du pays et de la sous -
région Ouest africaine. Il s'agit d'abord des nationaux 70% qui viennent
des régions d'Abomey et d'Adja pour s'installer afin d'exercer leur
commerce à l'intérieur de la commune. Ils vendent surtout les
produits locaux et animent des petites boutiques de produits divers. Ensuite
s'ajoutent les étrangers 30% qui sont entre autres, les Ibo, venus du
Nigeria, les Zerman, venus du Niger les Ashanti venus du Ghana et autres. Ces
commerçants fon mènent leurs activités commerciales au
centre ville de la commune et surtout dans les périphériques. Le
secteur tertiaire connaît aussi depuis quelques années,
l'émergence du transport et du tourisme, avec l'avènement des
conducteurs de taxi motos et de l'organisation des différentes
cérémonies annuelles comme la fête de l'igname. Le
transport dans la commune est favorisé par l'aménagement des
pistes rurales de façon peu régulière par la mairie et le
bitumage de la route inter états Dassa - Savalou - Djougou.
Au regard de la diversité des facteurs explicatifs des
migrations de populations dans la commune de Savalou, nous assistons à
son intensification depuis plus de deux décennies.
CHAPITRE IV : L'AMPLEUR DES
MIGRATIONS DE POPULATIONS DANS LA COMMUNE DE SAVALOU.
Cette étude est faite sur la base des
informations disponibles dans les documents administratifs, universitaires et
sur des informations recueillies auprès des populations de la commune au
cours des travaux de terrain. Selon ces informations, les migrations de
populations dans la commune de Savalou comprennent deux aspects fondamentaux
à savoir :
- départ des populations/ émigration
- arrivée massive des populations
étrangères/ immigration.
4.1. Le départ des
populations de la commune de Savalou.
Le départ des populations de la commune de Savalou vers
l'extérieur se manifeste de deux manières : il s'agit des
niveaux national et international.
Dans cette étude, nous nous intéresserons
d'abord aux mouvements internes des populations ensuite aux mouvements
externes. Les mouvements internes concernent essentiellement les
déplacements momentanés ou définitifs des populations
à l'intérieur du pays. Les mouvements externes quant à eux
sont ceux qui se manifestent entre le Bénin et les pays voisins. En
effet la migration humaine devient de plus en plus importante dans les zones
rurales de la commune et touche particulièrement des adultes, des
femmes, des jeunes et des enfants de moins de dix huit ans. Elle s'identifie
à l'exode rural et à l'exode professionnel.
L'exode rural
Migration de ruraux vers les villes et les régions
industrielles, l'exode rural se manifeste dans la commune de Savalou depuis
l'arrivée des colons sur le territoire dahoméen. Les populations
quittent leurs localités dans l'espoir d'une vie meilleure et lorsque
les possibilités que leur offre leur environnement immédiat ne
répondent pas à leurs aspirations (JEUDA11 2004). La commune de
Savalou étant rurale à plus de 80 %, (PDC Savalou 2002) ne
dispose pas des mêmes potentialités économiques que
certaines communes du Bénin comme celles d'Abomey, de Bohicon, de
Cotonou, de Parakou... Alors dans le plein souci de mieux vivre et de rentrer
le plus facilement possible en possession des biens matériels, une
frange de populations de la commune de Savalou se rend dans ces communes
notamment dans les centres villes ou parfois dans leurs
périphéries ( voir figure 7).
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Figure 7:
Phénomène d'émigration dans la commune de Savalou en
2002
Cette carte traduit le point de départ des populations
rurales vers de différentes destinations à l'intérieur du
pays. Les migrants vont d'après cette carte dans tous les
départements du pays et en plus grands nombre dans les
départements de l'Atlantique, du Littoral, suivi du département
des Collines, du Zou et du Borgou.
La catégorie des migrants est spécifiquement
dominée par la couche juvénile. Ce sont donc des enfants de moins
de dix ans, scolarisés ou non scolarisés ; cette couche
juvénile est composée en majorité des filles qui sont
placées auprès des tuteurs et tutrices dans les foyers ou dans
les marchés. Les jeunes garçons quant à eux sont soit
à l'école, soit en apprentissage.
Tableau IV :
Evolution de l'exode rural par localité dans la commune de Savalou de
1996 à 2006
Localités
|
Période
|
Arrondisse
-ments
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Total
|
Fréquence
|
Attaké
|
120
|
160
|
140
|
180
|
210
|
210
|
240
|
220
|
250
|
260
|
310
|
2300
|
20%
|
Djalloukou
|
90
|
110
|
130
|
150
|
190
|
200
|
130
|
190
|
220
|
240
|
330
|
1980
|
17%
|
Doumè
|
140
|
130
|
140
|
170
|
190
|
210
|
230
|
170
|
200
|
250
|
310
|
2140
|
18%
|
Lahotan
|
70
|
100
|
120
|
150
|
130
|
160
|
180
|
200
|
220
|
240
|
190
|
1760
|
15%
|
Logozohè
|
60
|
90
|
120
|
130
|
110
|
150
|
170
|
200
|
190
|
250
|
290
|
1760
|
15%
|
Kpataba
|
40
|
90
|
130
|
150
|
110
|
130
|
170
|
220
|
210
|
230
|
160
|
1640
|
14%
|
Total
|
520
|
680
|
780
|
930
|
940
|
1060
|
1120
|
1200
|
1290
|
1470
|
1590
|
11580
|
100%
|
Source: Enquête 2008.
Le tableau révèle que sur la période
allant de 1996 à 2006, l'arrondissement de Attaké a connu le plus
grand nombre de migrants hors de la commune avec une proportion de 20 % de la
population. Il est suivi des arrondissements Djalloukou et de Doumè avec
respectivement 17% et 18% puis des arrondissements de Lahotan (15%), de
Logozohè (15%) et de Kpataba (14%).
Au total, sur onze ans (11), environ 11 580 personnes
ont quitté les six arrondissements concernés, soit 11,05 %
de la population totale de la commune de Savalou. Ceci montre avec quelle
ampleur la commune de Savalou se vide de ses actifs agricoles au profit
d'autres activités en ville plus rémunératrices. En effet,
les travaux champêtres devenus rudes et non rentables pour des raisons de
baisse de fertilité des sols, absence de crédits, les populations
préfèrent s'orienter vers les centres urbains pour subvenir
à leur besoins fondamentaux.
La figure N°5 montre l'évolution des proportions
annuelles d'exode rural dans la commune de Savalou sur une période de 11
ans.

Figure 8: Evolution de l'exode rural dans la commune
de Savalou
Source : Enquête 2008
Ce graphe montre que l'exode rural est en nette croissance
dans la commune de Savalou dans la période de 1996 à 2006. En
effet, en 11 ans la population migrante hors de la commune a connu un
accroissement de plus de 200 %. Cette situation se justifie par la chute de la
production cotonnière dans le pays et plus principalement à
Savalou qui fait partie des plus grandes communes productrices de cette
culture dans le département des collines (CDPC-Collines 2007). Les
agriculteurs, surtout les jeunes, se sont orientés vers les grandes
villes pour s'adonner aux activités telles que : le taxi moto, la
vente d'essence kpayo, le transi, et autres services.
L'exode scolaire et professionnel
L'exode scolaire et professionnel est le déplacement
des jeunes d'une zone rurale vers des villes pour poursuivre leur étude
ou pour apprendre ou encore pour exercer un métier. Cet exode concerne
les enfants, les jeunes et aussi bien des adultes. Certains parents
restés au village envoient leurs enfants auprès de leurs
frères ou amis pour être scolarisés à cause du
manque d'écoles et d'enseignants qualifiés dans beaucoup de
villages de la commune de Savalou. Les travaux ont révélé
que 17 % des enfants des ménages ciblés par l'étude vont
fréquenter ou apprendre un métier en dehors de la commune de
Savalou. Nous avons visité 100 ménages qui comptent environs 600
individus dont plus de 400 enfants et environ 310 scolarisés et
scolarisables. 55 enfants de ces ménages sont envoyés hors de la
commune de Savalou pour poursuivre les études. Ceci est dû au fait
que la commune de Savalou ne dispose pas suffisamment d'écoles
techniques et professionnelles alors que beaucoup de parents orientent leurs
enfants vers ces enseignements qui leur portent espoir. Aussi ne dispose t-
elle pas d'enseignants qualifiés en nombre suffisant pour donner les
formations adéquates aux enfants. Par ailleurs, la commune de Savalou ne
dispose pas des écoles privées du second cycle où les
enfants peuvent continuer leurs études après le BEPC. Les
quelques rares écoles privées du second cycle qui existent dans
la commune, sont peu fonctionnelles et regroupées dans le centre ville.
De plus pour toute la commune il y a seulement trois collèges
d'enseignement secondaire qui disposent de second cycle. Il s'agit du CEG de
Tchetti, de Savalou 1 et de Logozohè. Alors la plupart des
élèves et parents d'élèves choisissent les
collèges d'enseignement général ou technique et
professionnel dans les villes d'Abomey, de Bohicon et de Cotonou. Une autre
raison de cet exode est la non existence d'universités publiques ou
privée où les élèves et étudiants peuvent
poursuivre les études après le Baccalauréat. Pour cela,
tous les élèves qui ont obtenu leur Baccalauréat et qui
aspirent continuer leur étude se rendent à Cotonou,
Abomey-Calavi, Bohicon, Lokossa, Porto-Novo, Parakou etc.
A côté de ce type de migration scolaire, on note
également celui à caractère professionnel. Beaucoup de
jeunes fuyant les contraintes du milieu rural, préfèrent aller en
ville pour apprendre un métier. En effet, sur les ateliers
établis dans les grandes villes telles que Cotonou, Bohicon, Abomey et
Parakou, 4 % des apprentis sont originaires de la commune de Savalou. Les
métiers qui attirent ces jeunes sont surtout la taillerie, la coiffure,
la menuiserie, la maçonnerie, l'imprimerie, la réparation des
appareils frigorifiques, la peinture, etc.
4.1.3.
Les migrations internationales.
Comme les migrations nationales, les migrations
internationales connaissent un essor très important dans la commune de
Savalou. En effet le poids économique de certains pays de la sous
région dont notamment le Nigeria, le Ghana et la Côte d'ivoire
constitue une raison fondamentale des déplacements sans cesse que
connaissent les populations de la commune de Savalou. Dans les six
arrondissements où nous avons mené nos enquêtes, plusieurs
personnes surtout les jeunes font de déplacement vers les pays su
cités. Mais il faut noter que depuis plus d'une dizaine d'années,
c'est au Nigeria que la plupart de jeunes vont faire les travaux
champêtres tout en abandonnant leur territoire.
Après avoir pris le goût de l'aventure des
migrations qui ont secoué la communauté béninoise dans les
années 1970 vers le Nigeria, les populations de la commune continuent
leur aventure vers le Nigeria pour satisfaire à leurs besoins
fondamentaux. Ces jeunes gens (garçons et filles), adultes (hommes et
femmes) travaillent pour la plupart dans les champs de manioc, de maïs de
sorgho et des plantations (canne à sucre, caféier...) dans les
ménages et bar restaurant pour ce qui concerne les filles et femmes. Les
travailleurs en provenance de la commune de Savalou sont localisés dans
les régions d'Oyo, Ibadan, Ogbomosho, ...
De nos enquêtes, il ressort qu'il y a une proportion
importante de personnes qui travaillent dans les champs et une petite
proportion dans les autres secteurs. En effet, la proportion des migrants
internationaux par secteur d'activité se présente comme l'indique
la figure ci-dessous.

Figure
9: Répartition des émigrants par secteur d'activité
Source: Travaux de terrain 2007.
Cette figure nous montre qu'au Nigeria, les travaux
champêtres occupent près de 2/3 des activités menées
par les émigrants. Ils sont suivi des travaux dans les plantations qui
avoisinent le quart de la proportion totale, ensuite viennent respectivement
les travaux de ménage et de bar restaurant qui sont moins de un
dixième chacun puis enfin les autres travaux avec un vingtième de
la proportion totale. Ce fort taux de proportion des émigrants
exécutant les travaux champêtres se justifie d'une part par les
habitudes de ces derniers à travailler la terre dans leurs
localité d'origine et d'autre part par l'implication des femmes et
enfants dans les autres secteurs d'activités (travaux de ménage
et de bar restaurant).
Il faut noter qu'il existe d'autres formes
d'émigration qui concernent surtout les déplacements en direction
des pays de la sous région et de l'Afrique centrale. Au niveau
international, l'émigration touche fondamentalement deux
générations. Il s'agit de la couche juvénile et les
adultes. Cette forme de migration a connu une régression au profit de
l'exode rural. Cette régression serait due aux difficultés socio-
économiques qu'ont connu après les années 1960 les pays de
l'Afrique occidentale dont notamment la Côte d'Ivoire, le Ghana, la
Guinée, le Togo et le Nigeria. La chute économique et les
tensions sociales qui ont secoué ces pays ont amené les
populations de la commune de Savalou à rentrer chez eux et ou à
ne plus aller à l'extérieur du territoire national à but
de travail. Mais certaines personnes malgré la situation critique de ces
pays y vont toujours. Les adultes sont les personnes les plus touchées
par cette forme de migration. Dès leur départ, ils vont avec les
enfants qui vont les aider dans les champs et des plantations.
4.2.
L'immigration dans la commune de Savalou
L'immigration dans la commune de Savalou peut se
présenter sous trois principales formes. Il s'agit de :
- L'immigration agro-pastorale ;
- L'immigration commerciale et professionnelle ;
- L'immigration pour des raisons administratives.
4.2.1. L'immigration agro-pastorale.
Cette forme d'immigration se manifeste de deux manières
dans la commune de Savalou. Il y a l'exode rural-rural et l'immigration
pastorale.
· L'exode rural-rural.
Mouvement de populations rurales vers les zones où les
terres sont plus fertiles, l'exode rural-rural est pratiqué par les
agriculteurs dont les espaces cultivables sont menés à terme ou
dégradés. Pour ce type d'immigration, la commune enregistre des
étrangers de toutes les régions du Bénin en
général et en particulier les populations des départements
de Mono-Couffo, de Zou-Collines, de l'Atacora-Donga et d'Alibori-Borgou. Cet
exode affecte surtout les populations paysannes. Il se confond à la
colonisation agricole.
A l'intérieur de la commune de Savalou, ce mouvement
concerne les populations béninoises de toutes les régions. Il
s'effectue vers les zones où les terres sont assez fertiles et où
les activités agricoles sont porteuses. En effet les terres cultivables
de certaines populations ont subi une dégradation considérable du
fait des facteurs humains ou naturels. Ces terres sont envahies depuis
plusieurs décennies par les habitants des villes et de grandes
agglomérations. Elles connaissent un appauvrissement important qui est
secoué par l'occupation du sol par des habitations. Les sols ne
favorisent plus l'exercice des activités champêtres qui permettent
aux populations de répondre efficacement à leurs besoins
fondamentaux. Ces populations pour bien mener leurs activités agricoles
et en tirer des revenus satisfaisants, vont désormais dans les
régions de la commune les plus reculées. Elles vont souvent dans
les environs de Kpataba, de Djalloukou, de Gobada, et de Lahotan où les
sols sont encore riches et moins exploitées. De plus les zones fluviales
de Agbado et du Zou attirent considérablement ces populations
étrangères venues du Sud particulièrement du
Département du Zou et du Mono - Couffo. Ces étrangers à
leur arrivée demandent auprès des autochtones des terres
cultivables pour exercer leurs activités. Ils viennent de tous les
départements du Bénin et des pays limitrophes ( Nigeria, Niger,
Burkina-Faso, Togo) (voir figure 10).

Figure 10:
Phénomène d'immigration dans la commune de Savalou
Cette carte montre l'origine des immigrants de la commune de
Savalou. Ils viennent pour ce qui concerne le pays, des douze
départements et pour l'extérieur des pays limitrophes.
Parallèlement à cette forme de migration, se
développe la colonisation spontanée. Elle affecte les populations
d'une même origine ethnique. Le plus souvent, les nouveaux colons dans
une région pour créer une ferme, se déplacent par lots de
deux, trois ou quatre personnes de la même famille ou avec des amis et
cohabitant. Chaque famille dispose en moyenne de quatre à cinq
personnes. Pour s'installer, ces personnes font la demande de terres
cultivables auprès des premiers occupants ou auprès du chef
village ou de collectivité. Cette colonisation agricole intéresse
un grand nombre de populations venues des régions du Sud notamment du
département du zou, du Mono, du Couffo et de l'Atlantique. Il s'agit des
personnes venues des communes de Djidja, d'Agbangnizou, de Za-kpota, d'Abomey,
de Bohicon puis des communes d'Azovè, de Klouékanmey, de Dogbo...
ils sont pour la plupart des Fon, des Adja, et des Guin. Les Fon vénus
du département du Zou sont essentiellement des agriculteurs et sont
répandus surtout dans les arrondissements de Djalloukou, de Gobada et de
Lahotan. Ils sont aussi présents dans les autres arrondissements mais en
nombre peu significatif. Les Adja venus du Mono sont essentiellement des
exploitants forestiers et sont partout dans la commune. Il y a aussi des
groupes venus du centre c'est- à - dire du département des
Collines. Il s'agit des populations venues de Dassa-zoumè, de
Glazoué, de Savè et de Bantè. Ces populations sont pour la
plupart des Nago (Idaatcha, Itcha, Tchabè), et des Mahi. Elles sont
localisées dans les arrondissements de Logozohè, de Lahotan et de
Kpataba. Les populations venues du Nord sont pour la plupart des régions
de l'Attacora, de la Donga et du Borgou. Ce sont lesYom, les Lokpa, les
Otamari, les dendi, les Baatonu et les Bariba... Les différentes
populations venues ds départements du Bénin se présentent
dans la figure de la page suivante.

Figure 11: Proportion des immigrants par
département dans la commune de Savalou
Source : Enquête 2008.
A la lecture de cette figure, ii faut noter que les
populations nationales qui s'installent dans la commune de Savalou pour des
raisons d'activités agricoles varient d'un département à
un autre. Les départements de Zou-Collines fournissent plus de la
moitié (53%) de ces populations nationales, ils sont suivis des
départements de Mono-Coufo (20%), des départements de
l'Atacora-Donga (10%), des départements Borgou-Alibori (9%), Atlantique
Littoral (6%) et enfin autres (2%). Cette forte proportion des
départements de Zou-Collines se justifie d'abord par la proximité
de la commune au département du Zou, son appartenance au
département des Collines. Ceci fait qu'elle plus accessible aux
populations de ces deux départements. Cette forme d'immigration a
donné naissance à de plusieurs hameaux et fermes
créés dans la commune. C'est bien là le cas des habitants
fon de Kénana, de Kinha et de Zounkpa dans l'arrondissement de
Djalloukou ; de Djabigon dans l'arrondissement de Tchetti et de Kokoro, de
Kitikpli et de Tamba dans l'arrondissement de Lèma qui sont pour la
plupart des populations fon d'Abomey. Il y a aussi une autre catégorie
qui contribue considérablement à l'évolution de cette
forme d'immigration dans la commune. Il s'agit des femmes qui après
plusieurs semaines de travail dans les champs des cultivateurs finissent par
choisir leur mari. Plusieurs femmes des communes de Bantè, de
Dassa-Zoumè et de Glazoué dans le département des Collines
puis des communes de Djidja, d'Abomey et de Bohicon dans le département
du Zou sont concernées par ce type d'immigration. Ces femmes passent de
village en village et de ferme en ferme pour chercher de travail. Elles ont
comme activités principales la récolte de maïs, du riz, de
l'arachide, de haricot, des tubercules et font aussi de gari.
Photo 1 : Un métayer en actvité
dans un champs de maïs dans l'arrondissement de Djalloukou
Source : cliché AGODO, avril
2008

Cette image retrace un métayer en pleine
activité dans l'arrondissement de Djalloukou. Les immigrants qui font le
labour, gagnent environ 3.000 F par jour pour les plus rapides puis 1.500 F
pour les moins rapides. En ce qui concerne le défrichage, ils prennent
également entre 3.000 et 4.000 F par parcelle. Les plus rapides gagnent
4.000 F par jour et les moins rapides 2.000 F par jour. Pour le sarclage qui
coûte moins cher que les autres activités, ils gagnent entre
1.500 et 2.000 F pour les plus rapides et entre 500 et 1.000 F pour les moins
rapides. Cette dernière activité est le plus souvent
pratiquée par les femmes et les enfants qui n'ont pas assez
d'énergie pour faire le labour et le défrichage. A la fin de la
saison, les immigrés repartent dans leur localité avec beaucoup
d'économies. Selon les résultats de nos enquêtes dans deux
villages (Attaklakanmè et Djallouma) de l'arrondissement de Djalloukou,
nous avons recensé un nombre impressionnant de travailleurs soit 124
personnes dont 98 hommes, 17 enfants et 9 femmes venus pour le salariat
agricole de la période d'avril à septembre 2007.
·
L'immigration pastorale.
L'immigration pastorale regroupe l'élevage
sédentaire et la transhumance.
- L'élevage sédentaire.
Dans la commune de Savalou il y a plusieurs ménages qui
pratiquent ce type d'élevage. Il s'agit bien sûr des peuhls, des
kabyè et certains fon et adja. Lors de nos enquêtes sur le
terrain, nous avons recensé 246 ménages avec un effectif de plus
de 500 personnes. Ce type d'élevage se pratique dans tous les
arrondissements mais il est plus dense dans les arrondissements de Doumè
et de Djalloukou qui regroupent respectivement 43 et 39 ménages.
L'élevage est majoritairement pratiqué par les
Peulh surtout à l'ouest de la commune. On dénombre plus de 30.000
têtes de bovins et d'ovins. L'élevage domestique (caprins, ovins
porcins et volailles) complète l'agriculture ; mais est faiblement
associé à l'agriculture ( voir photo 2).
Le projet SONGHAI installé à Kpakpassa sur la
voie menant à Tchetti initie les jeunes aux travaux agricoles et
constitue un véritable centre d'élevage de volaille, de
formation et d'initiation à l'auto- emploi.
- La transhumance peuhl.
Cette forme d'élevage entre temps très
importante, devient de moins en moins importante par rapport aux années
antérieures où on les remarque dans toutes les contrées de
la commune de Savalou, ancienne Sous- préfecture. Aujourd'hui ils sont
détestés et craints par les populations compte tenu des pratiques
anti-sociales dont ils font objet. Ces peuhls sont venus dans la commune de
Savalou comme partout au Bénin depuis les sécheresses de 1968
à 1973 ayant privé les pays sahélien de pâturage et
d'eau. Ils proviennent du Niger, du Burkina- Faso, du Mali et du
Nigéria. Les zones de pâturage créées dans le cadre
de l'élevage et les couloirs de transhumance ne sont malheureusement pas
respectées ; ce qui entraîne parfois des conflits sanglants
entre éleveurs et agriculteurs.
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Photo 2 : Troupeau de mouton d'un immigrant dans
l'arrondissement de Djalloukou
Source :
Cliché AGODO, Octobre 2008
4.2.2. Les autres formes
d'immigration.
En plus d'immigration agropastorale qui est la plus
répandue dans la commune de Savalou, se manifestent avec acuité
d'autres formes d'immigration. Il s'agit ici des immigrations liées au
commerce, aux services administratifs et à l'artisanat et au
tourisme.
· L'immigration liée au
commerce.
Cette forme d'immigration se manifeste de plus en plus dans
la commune depuis plus de deux décennies. En effet, depuis plusieurs
années, la commune de Savalou enregistre plusieurs étrangers qui
s'installent pour des fins commerciales. Il s'agit principalement des nationaux
qui viennent de tous les départements du pays et des internationaux
venus des pays voisins. De ces derniers on enregistre le plus grand nombre des
nigériens (Zerma) et nigérians (Ibo, Ahoussa). Ces immigrants
mènent principalement les activités liées à la
vente des tissus, des pièces détachées, des plastiques,
des pairs de chaussures, matériaux de construction...
· L'immigration liée aux activités
administratives.
La commune de Savalou ancienne sous préfecture de
Savalou et plus loin ancien district de Savalou a connu l'arrivée et
installation de plusieurs étrangers. Ces étrangers sont pour la
plupart des nationaux venus des six départements du Bénin. Ils
exercent en majorité la fonction d'enseignant, d'administrateur, des
corps kaki (policiers, gendarmes, douaniers). Ces nationaux après
plusieurs années d'exercice de leur fonction finissent par s'installer
pour ne retourner chez eux que pendant les vacances ou la retraite.
Les
migrations de populations connaissent effectivement une croissance depuis ces
dernières années. Ainsi quelles sont les causes fondamentales de
cette évolution du phénomène ?
Le chapitre suivant fera objet de réponse à
cette interrogation.
CHAPITRE V : LES CAUSES DES MIGRATIONS DE POPULATION DANS
LA COMMUNE DE SAVALOU.
Très importantes et multiples, les causes des
migrations de populations dans la commune de Savalou touchent plusieurs
facteurs. Elles s'identifient à toutes les causes qui sont connues de
par le monde. Il s'agit des causes liées aux facteurs naturels et
humains. Les facteurs naturels ont rapport avec les composantes de
l'environnement tels que le sol, la végétation, le climat
l'hydrographie, etc. Les facteurs humains quant à eux, sont
composés des hommes et de leur interrelation, leurs activités.
Ces facteurs, dans la commune de Savalou, n'ont pas la même importance.
La figure N°8 présente les proportions des facteurs de migrations
de populations dans la commune de Savalou.

Figure
12: répartition proportionnelle des facteurs des migrations de
populations dans la commune de Savalou
Source: Travaux de terrain 2007
D'après cette figure, les facteurs économiques
occupent une proportion importante qui va au-delà de la moitié de
la proportion totale. Ils sont suivis des facteurs naturels qui avoisinent le
quart de la proportion totale et les facteurs sociologiques et autres qui
respectivement sont de 12 % et 8 % de la proportion totale.
5.1.
Les facteurs naturels et sociologiques.
5.1.1. Les facteurs d'ordre naturel.
D'une proportion de 20%, les facteurs naturels des
migrations de population se manifestent de plusieurs manières dans la
commune de Savalou. Il s'agit ici de la baisse de la fertilité des sols,
des changements climatiques.
· La baisse de
fertilité des terres agricoles :
Dans la commune de Savalou l'agriculture est du type
extensif et itinérant sur brulis. Cette situation combiné au
climat tropical provoque une minéralisation trop rapide de la
matière organique qui devient presque rare dans le sol et n'arrive plus
à soutenir la production agricole quelques années seulement
après le défrichement. Ainsi on assiste à un rendement
très faible dans certaines régions de la commune. (Voir photo
3)

Photo 3 : Champ de maïs en fin de
récolte à Logozohè
Cliché
AGODO octobre 2008.
Cette image nous montre l'aspect d'un champ de maïs en
fin de récolte. Il faut noter que le rendement de ce champ de maïs
est très faible. C'est alors une raison fondamentale pour que le
cultivateur se rende en ville ou au Nigeria pour travailler et avoir de
l'argent afin de répondre aux besoins fondamentaux de sa famille.
Par ailleurs la poussée démographique dans la
commune a augmenté la pression sur les sols déjà fragiles
(PDC Savalou 2002) qui entrent par endroits (surtout les environs les
hameaux) dans un état comateux rendant toute production
végétale difficile et non rentable. Cette baisse drastique de la
fertilité de ces sols provoque l'inversion de la flore qui favorise
l'apparition de certains adventices ennemis des cultures telles le striga.
Ceci provoque le départ des populations vers les sites
agricoles plus éloignés de même que l'exode rural des
jeunes qui abandonnent la terre pour une activité
plus rémunératrice dans les villes.
· Les changements climatiques :
Le climat a certes ses variations naturelles, mais
aujourd'hui, il y a l'unanimité sur une des causes des bouleversements
observés à l'échelle planétaire, à savoir
l'accroissement des concentrations dans l'atmosphère des rejets
anthropiques de gaz à effet de serre (Kindo, 2007). Leurs manifestations
se traduisent par des impacts touchant les ressources naturelles et l'ensemble
des secteurs de la vie, notamment la sécurité alimentaire, la
santé humaine et animale, l'activité économique et les
ressources hydriques (GIEC, 2001). Dans la commune de Savalou à l'instar
d'autres commune rurales de l'Afrique, l'une des manifestations les plus
visibles se rapportent à la sécheresse qui, combinée
à l'accroissement démographique, accélère le
déboisement et met en péril les forêts tropicales et les
ressources naturelles. De plus, le retard et l'irrégularité des
pluies sont devenus des phénomènes fréquents et
d'importance dans la commune depuis le début du nouveau
millénaire (Enquêtes PARBCC, 2008). La forte dépendance aux
ressources naturelles, le régime pluvial de l'agriculture et la
précarité des conditions de vie de la commune font d'elle une
région vulnérable.
En outre, la commune de Savalou appartient à une
région soumise à la fois aux influences équatoriales et
aux influences du régime alterné de type guinéen. C'est la
zone où s'estompent les influences de la mousson du Sud -Ouest et de
l'alizé continental appelé harmattan du Nord-Est. Cette situation
se manifeste dans la répartition des pluies qui est marquée par
l'apparition de deux saisons pluvieuses de mars à juillet et de
septembre à novembre qui, aujourd'hui sont en pleine variation et
réduisent l'ampleur des activités agricoles.
Face à cette dégradation du climat, les
populations sont confrontées à une baisse régulière
des rendements des produits végétaux et animaux.
Toutefois, malgré cette dégradation des
conditions environnementales, Savalou enregistre toujours l'arrivée des
populations étrangères du fait de sa situation de transition
entre le nord et le sud du pays. En effet, le début de
sahélisation qui se manifeste dans la région nord n'assure plus
des conditions idéales pour la production végétale et
surtout animale, plus spécifiquement l'élevage des bovins qui
consomme suffisamment d'eau.
5.1.2.
Les facteurs d'ordre sociologique.
Il s'agit ici des facteurs liés aux contraintes
historiques et sociales.
Les facteurs historiques et sociologiques ont
énormément contribué à la mobilité des
populations de la commune de Savalou depuis leur installation. Ces facteurs
sont liés aux contraintes de peuplement des différents groupes
socio culturels dont notamment les Maxi au centre et les Nago à la
périphérie.
La mise en place des populations dans le Zou-Nord a abouti
à l'apparition des groupes isolés transformant ainsi les Nago et
les Fon/Maxi en des îlots de peuplement. On distingue pour les Nago
l'îlot Ifè à l'Ouest, l'îlot IDAASHA à l'est
et l'îlot ICAA au nord puis les Maxi au centre et au Nord-Est de la
commune. Le Groupe socio culturel nago est éparpillé dans toute
la commune tout en ceinturant les Maxi. Cette situation d'entourage des Maxi
par les populations Nago va entraîner des avatars historiques subis par
les uns et les autres dont parfois les tensions et menaces. Ces menaces et
tensions qui se manifestent dans les deux camps font déplacer certains
jeunes qui fuyant les avatars de ces manifestations se rendent en villes ou
dans les communes environnantes et pays voisins dont notamment le
Nigéria pour exercer leurs activités.
Par ailleurs, l'introduction de plusieurs fétiches
« VODUN » dont les pratiques sont devenues contraignantes
pour certaines personnes notamment les jeunes garçons et les jeunes
filles, constitue une contrainte énorme qui favorise le départ
des jeunes gens vers d'autres localités du pays ou d'ailleurs où
ils se sentiront plus à l'aise. En plus des nombreux interdits sociaux
et des lois, les jeunes filles et parfois des jeunes garçons sont
désignés pour séjourner pendant un ou deux ans dans des
couvents des fétiches. Il s'agit là pour ce qui concerne la
communauté Ifè, les fétiches comme OGUN, TCHANKPANAN,
BATCHIKPA, ONTCHA etc. Quant à la communauté Maxi, il s'agit des
fétiches comme SAKPATA, GUN, etc. Ces pratiques constituent pour les
jeunes un blocage pour leur épanouissement. Cet état de chose
rend mal à l'aise les jeunes qui ne trouvent plus leur compte au village
et finissent par aller en aventure.
De la même manière, et pour les mêmes
raisons citées plus haut, d'autres populations viennent s'installer dans
la commune de Savalou pour leur épanouissement.
5.2.
Les facteurs d'ordre économique et administratif
5.2.1. Les facteurs économiques
Les facteurs économiques qui favorisent les migrations
de populations dans la commune de Savalou se rapportent à l'histoire
économique et la faiblesse des revenus de la population de la commune de
Savalou d'une part et celle des populations étrangères d'autre
part.
En effet la commune de Savalou a connu une histoire
économique qui explique fondamentalement le phénomène des
mouvements de populations qui la caractérisent (PDC Savalou). Ainsi
toute la communauté, à l'instar des autres populations rurales du
moyen Bénin, la commune de Savalou était choisie pour la
promotion de différentes cultures d'exportation telles que le coton,
l'anacardier et les cultures vivrières qui font l'objet des transactions
nationales comme l'igname, l'arachide, le maïs le haricot, le manioc et
les plantations de bois. La commune dispose également de deux usines
d'égrenage du coton graine, d'usine d'alcool alimentaire qui attirent
les jeunes et d'autres catégories sociales d'étrangers.
Malgré ces conditions, le déclin de
l'agriculture surtout celle de rente a compromis la satisfaction des besoins de
certaines couches sociales de la commune : les jeunes, les adultes et
mêmes les enfants qui vont à la recherche de travail afin de
pouvoir répondre à leurs besoins quotidiens. La population de
Savalou étant globalement rurale, ne dispose que de la production
agricole et de quelques moyens de transformation rudimentaires, pour satisfaire
à ses besoins fondamentaux.
Mais depuis son histoire, cette population malgré les
efforts des différents gouvernements n'a réussi à se
prendre en charge et à vivre heureuse. Cette situation serait due au
caractère archaïque des moyens de production combiné
à la dégradation des facteurs environnementaux.
Malgré cette situation, les pauvres paysans
fournissent des efforts pour cultiver suffisamment le champ mais
malheureusement ils sont confrontés aux aléas climatiques ou aux
intempéries naturelles. Les paysans enregistrent des pertes importantes
et sont aussi soumis aux mauvaises pratiques des prix des produits agricoles
sur le marché.
Il faut noter que comparativement aux communes environnantes,
la commune par ses potentialités compte chaque saison des
métayers qui se déplacent pour le salariat agricole.
· Le
salariat agricole
Ce type de mouvement spontané se manifeste de plus en
plus dans la commune de Savalou. Il est plus présent dans les
arrondissements périphériques de la ville de Savalou. Il s'agit
des onze arrondissements à caractère rural. Il se
développe du fait de l'extension des exploitations agricoles pour les
cultures de rente notamment le coton et les cultures vivrières dont le
maïs, le haricot, l'arachide et de plus en plus le riz.
Ces migrants arrivent par groupe de deux à trois
personnes. Ils viennent par la demande des populations autochtones ou de
façon spontanée. Ils sont pris en charge par les chefs de
familles ou leurs propriétaires qui les intègrent dans la famille
ou les installent dans les fermes. Ce type de mouvement de population est
très intense pendant les saisons des pluies et pendant les
périodes de moisson. Pendant la petite et la grande saison pluvieuse,
les hommes accompagnés de leurs enfants tous âgés de plus
de 09 ans vont travailler sur de nouvelles terres. Les femmes et les enfants
moins âgés de 09 ans restent à la maison pour s'occuper des
travaux domestiques. Les hommes, vont travailler dans les champs des tierces
personnes. Ils sont payés en fonction de travail fait. Les uns sont
payés par jour et les autres par semaine et les autres encore par mois.
Il y a même de ces personnes qui sont payés à la fin de
leur séjour.
Ces personnes pratiquent comme activités le labour, le
défrichage, le sarclage, dans la période allant de février
à juillet d'une part et de Novembre à Décembre d'autre
part. Les frais payés à ces immigrés varient entre 2.000 F
et 4.000 F CFA par parcelle. En effet pour le labour, ils prennent 3.000 F par
parcelle pour le terrain habituellement cultivé et 3.600 f pour de
nouveau terrain.
5.2.2. Les facteurs
éducationnels et administratifs.
-
L'enseignement
Les migrants ont commencé par faire leur entrée
dans la commune de Savalou depuis la création des premières
écoles coloniales dans le district de Savalou et ses environs. A
l'origine, Savalou et Savè formaient deux cercles distincts et de
Savalou dépendant la subdivision de Cabolé (H. DESANTI).
Dès la création des premières écoles dans la
commune de Savalou ancien District, elle ne dispose pas des cadres
d'enseignement pouvant assurer avec efficacité la mission d'enseignant.
Alors les enseignants sont venus du sud, du centre et du Nord du pays notamment
de Porto- novo, de Ouidah, d'Abomey, de Parakou, de Natitingou etc.
Après plusieurs années d'enseignement, ces enseignants prennent
le goût de la vie socio culturelle de Savalou et choisissent d'y rester
pour toujours. Ils font à côté de leur fonction
d'enseignement, le champ qui leur permet de mieux vivre. En 1960 on
dénombre près d'une vingtaine d'enseignants dans toute la commune
de Savalou l'ancien District. Aujourd'hui, le secteur de l'éducation a
bien évolué et on constate une flambée d'enseignants
locaux et étrangers. Parmi ceux-ci les étrangers occupent
près de la moitié.
- Les services
administratifs.
En dehors des enseignants, la commune de Savalou regorge de
plusieurs autres fonctionnaires qui exercent quotidiennement leurs
activités. Il s'agit des agents de santé, de l'OPT, du
trésor, de la douane, du commissariat, de la gendarmerie etc.
En raison de la non disponibilité des chiffres exacts
au niveau des structures décentralisées, nous n'avons pas pu
déterminer le nombre exact de ces fonctionnaires qui sont actuellement
dans la commune de Savalou. Mais à partir des enquêtes nous avons
eu un nombre estimatif de plus de 150 personnes étrangères
intervenant dans ces différents services administratifs.
La commune de Savalou a régulièrement
enregistré le départ et l'arrivée de populations depuis
toujours. Ainsi, la première hypothèse H1 selon
laquelle il existe d'importants mouvements migratoires dans la
commune de Savalou est donc vérifiée.
5.3.
Les autres facteurs.
Ils sont constitués essentiellement des facteurs
liés au foncier.
La commune de Savalou, par sa densité
démographique de 27,20 habitants /km² favorise d'une part
l'arrivée massive des populations étrangères et d'autre
part le départ des autochtones vers l'intérieur du Bénin
et vers d'autres pays à fin du travail. La croissance
démographique a réduit les espaces cultivables de certains
ménages qui sont contraints à migrer vers d'autres zones plus
reculées ou régions où les conditions de vie sont
meilleures. Ainsi l'évolution des terres cultivables est inversement
proportionnelle à la croissance démographique. Face à
cette réduction continue des terres cultivables dans certaines zones de
la commune, beaucoup de jeunes ne disposent plus d'espace cultivable suffisant
pour satisfaire à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Ceci les oblige donc à aller s'installer auprès de leurs
frères ou amis qui sont dans les villes.
Dans le même temps, pour des raisons
socio-économiques, d'autres populations vivant dans des conditions plus
difficiles que celles dans la commune de Savalou viennent à la recherche
de conditions meilleures aux sites de départ. Ce qui suscite le
problème foncier qu'enregistre la commune depuis plus d'une dizaine
d'année.
Les migrations paraissent en effet un porte bonheur pour les
populations, car les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles
par la diversité des causes qui les sous tendent. Ainsi ces mouvements
de populations d'une part le départ massif des populations autochtones
et d'autre part des populations allochtones, n'ont-elles pas des impacts sur le
développement de la commune ? C'est la réponse à
cette question qui fera le contenu du chapitre suivant.
CHAPITRE VI : LES IMPACTS SOCIO ECONOMIQUES DES
MIGRATIONS DE POPULATIONS SUR LE DEVELOPPEMENT DE SAVALOU.
Les mouvements de populations dans la commune de Savalou ont
des impacts significatifs sur le développement. Ces impacts se font
sentir dans les deux aspects de migrations qui se manifestent dans la commune.
Il s'agit en fait des incidences liées à l'immigration d'une part
et à l'émigration d'autre part.
6.1.
La contribution de l'immigration au développement de la commune de
Savalou
L'immigration des populations dans la commune de Savalou
assure un avantage non négligeable à son développement.
6.1.1. La constitution des groupes socio-
culturels.
L'avènement de la décentralisation au
Bénin en 2002 a attiré la conscience des populations à la
base à participer au développement de leur communauté. Ce
nouveau système de développement qu'est la
décentralisation, implique la participation des uns et des autres
(autochtones et étrangers) au processus de développement de leur
localité. Les populations s'organisent à leur niveau pour
participer de façon effective à la gestion des ressources et des
biens de leurs localités. De ce fait, les associations de
développement de mettent en place au jour le jour et selon les
affections. Toutes ces associations bénéficient du soutien des
ressortissants des différentes localités et s'appui sur leurs
expériences. Les migrants constituent donc une force incontournable pour
le développement des localités d'origine ou d'accueil.
Les immigrants de la commune de Savalou comme tous autres
immigrants investissent énormément dans la commune dans les
secteurs divers. Il s'agit de l'immobilier, du commerce, des infrastructures
communautaires... Dans la commune de Savalou, nous avons enregistré
plusieurs réalisations des étrangers nationaux et internationaux
qui rendre dans le processus de développement intégré de
la commune. Ces étrangers après plusieurs années de
services ou de travail injectent des bénéfices qu'ils ont dans la
construction des maisons, des écoles, des hangars de marché, des
puits et des routes et dans le social. Dans la commune, plusieurs cadres
étrangers ont investi dans le commerce, la construction des cliniques,
des écoles privées, d'unité villageoise de santé,
d'églises.
6.1.2. Les transferts de technologie.
Les transferts des technologies constituent un aspect
important des oeuvres des immigrants dans la commune de Savalou. En effet, sur
le plan de l'agriculture, les fon d'Abomey ont apporté une technique de
labour en billon qui est répandu sur toute la commune aujourd'hui.
D'origine, les agriculteurs de la commune de Savalou en général
et en particulier ceux de l'ouest pratique des labours bute et sur les poquets.
Dès l'invasion des communautés Ifè par les métayers
fon d'Abomey, le labour en billon est introduit et maîtrisé par
les cultivateurs qui l'apprécient au labour en bute. Le labour en billon
correspond en planches dans lequel les planches sont étroites et
successives, le terrain ainsi labouré présentant un aspect
bosselé. Les billons sont séparés les uns les autres par
les dérayures. Le billons est constitué de deux bandes de terres
adossées, exécutées à la houe ou à la daba.
Le labour en butte initialement pratiqué par les populations de la
commune de Savalou consiste en la confection de petits amoncellements de terre
meuble constitué de plusieurs bandeaux de terres adossées autour
d'un axe central. C'est la forme de labour qui offre à la plante le plus
grand volume de terre dans les systèmes de culture tropicaux. Ce type de
labour est réservé aux cultures à tubercules dont
notamment le manioc et l'igname. Désormais les cultures d'arachide, du
maïs, de mil, de sorgho et de niébé sont posées sur
les billons et rare fois sur les butes. De plus les fon ont apporté un
système défrichage plus rapide que celui pratiqué par les
populations paysannes de la commune. Désormais, le défrichage se
fait à l'aide d'un outil plus adapté et de façon plus
rapide. L'usage de la houe pour le défrichage était le principe
des cultivateurs de la commune, mais dès l'arrivée des fon dans
la commune, il y a l'introduction de coupe coupe et d'un objet tranchant
à manchette longue pour le défrichage. Ainsi au lieu d'une
demi-parcelle défrichée par le cultivateur le plus rapide, c'est
désormais une parcelle ou une et demi.
Les adja dès leur arrivée ont introduit la
technique de production de « sodabi » à base du
palmiste dans la commune. Alors une bonne partie des cultivateurs a pris
l'habitude de produire de « sodabi » pour soi ou pour
d'autres personnes dans le besoin.
L'immigration a aussi d'autres avantages qui concernent
plusieurs variables dont notamment la sécurité alimentaire, les
échanges commerciaux et la diversité culturelle.
6.1.3. La sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire est l'un des
paramètres prédominants dans la caractérisation du
développement des peuples. Elle se manifeste globalement par
l'autosuffisance alimentaire dans la quantité et la qualité
(disponibilité et diversité en denrées alimentaires
cultivés).
Originellement, la région de Savalou s'est
spécialisée dans les principales cultures vivrières telles
que le maïs, l'arachide et l'igname. Aujourd'hui cette région est
inféodée des cultures étrangères telles que le
manioc, le niébé, le sorgho, le mil, etc. Ces nouvelles cultures
devenues aujourd'hui vulgaires ont été introduites par les colons
agricoles immigrants (du nord et du sud du pays).
Tableau V : les
cultures vivrières introduites dans la commune de Savalou par les
immigrants agricole
Cultures introduites
|
Auteurs de l'introduction
|
Niébé
|
Fon d'Abomey
|
Manioc
|
Adja
|
Sorgho et mil
|
Yom-Lokpa
|
Source : Travaux de terrain,
2008
Cette diversité des denrées alimentaires a
amélioré à un moment donné les habitudes
alimentaires des populations autochtones de Savalou qui ont pu combattre la
malnutrition liée à la non variation des nourritures qui se
résument essentiellement au maïs et à l'igname. Les
agriculteurs ont introduit de différentes cultures dans les habitudes
culturales ; ces cultures constituent un atout considérable pour la
sécurité alimentaire dans la commune. C'est bien ici le cas du
manioc considérablement cultivé par les agriculteurs immigrant
dans la commune (voir photo 4).
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Photo 4 : Champ de manioc d'un immigrant à
Lahotan
Cliché AGODO octobre 2008
Par ailleurs l'adoption de ces cultures à large
échelle par les populations de Savalou a conduit à la
création d'un pôle d'échanges commerciaux avec les
régions environnantes et même l'accès au marché
nigérian grand consommateur des cultures vivrières. Aussi le
développement de l'agriculture par les étrangers et les
autochtones a-t-il permis la création des taxes communales dans les
marchés et les principales artères les jours du marché.
Ces taxes sont reversées alimentent la caisse de la commune pour le
financement des projets et autres initiatives communautaires.
A cette diversité de production
végétale, s'ajoute la production animale. Les principaux produits
introduits sont les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille.
En dehors de la production de viande et de lait qui renforce la
diversité alimentaire des populations, ces animaux venus de la
région nord améliorent le format des espèces locales qui
sont généralement de petite taille. En 2002, plus de trois mille
(3000) têtes de bovins ont été enregistrées comme
cheptel de la commune de Savalou. La commercialisation de ces bêtes
renforce un tant soit peu la dynamique économique des populations qui
pour des raisons diverses réduisent les emblavures culturales au profit
de l'élevage ou du commerce de bovins ou caprins.
La figure N°13 montre la contribution
des immigrants et autochtones dans la production de denrées alimentaires
consommés dans la commune.

Figure 13: Participation relative des populations
autochtones et étrangères aux produits alimentaires.
Source: enquêtes de terrain
2008
La figure montre que les immigrants fournissent 80 % des
produits animaux (viande, lait, fromage, etc.) consommés dans la
commune, seulement 20 % de ces produits sont générés par
les autochtones soit une différence de 60 %. Par contre, les
spéculations végétales produites majoritairement par les
autochtones à hauteur de 70 % contre 30 % pour les immigrants, soit une
différence de 40 %. On peut alors conclure que les immigrants sont
très actifs dans la sécurité alimentaire de la commune de
Savalou.
6.1.4. Les échanges commerciaux
Les échanges commerciaux sont beaucoup plus
pratiqués par les immigrants. Ils se font à travers le petit
commerce et divers puis par l'installation sur les marchés locaux.
Ce sont surtout les épouses des fonctionnaires de
l'administration publique et les hommes antérieurement moulés
dans les régions à vocation commerciale du pays (Goun, Adja,
yoruba...). On enregistre également des étrangers des pays
limitrophes tels que le Nigéria, le Niger, le Togo, le Ghana, etc. Les
étalages renferment surtout les produits de consommation de
première nécessité et importés tels que le sucre,
le lait, les produits de toilette, les épices de cuisine, les
pièces détachées d'engins à deux roues, les
produits pharmaceutiques, etc.
Ces immigrants sont encore présents sur les
marchés locaux de la commune tels que les marchés de :
Tchetti, Doumè, Logozohè, Konkondji, Otola, Savalou centre, etc.
Les produits échangés sur ces marchés sont entre autres
l'igname (Yom-Lokpa), maïs (Fon, Adja prioritairement), fromage (Peulh).
En plus de ces immigrants nationaux s'ajoutent les immigrants internationaux
qui sont les Zerman (Niger), les Kotokoli (Togo), les Ahoussa et Ibo (Nigeria)
qui se spécialisent dans le commerce des friperies, des pièces
détachées, des tissus, des plastiques, des jouets etc. ces
immigrants se déplacent de marché en marché pour
écouler leurs marchandises.
De tout cela il faut noter que la commune de Savalou tire un
revenu important. La figure N° 14 présente la contribution des
immigrants dans la constitution des recettes endogènes de la commune.
Nous entendons ici par recettes endogènes essentiellement les
principales taxes perçues par la municipalité sur les
marchés périodiques et les boutiques de divers.
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Figure
14: Participation des populations étrangères à la recette
de la commune
Source: Travaux de terrain 2008
La figure N°14 révèle que la constitution
des recettes de la commune de Savalou est intimement liée aux
activités des immigrants. En effet ces derniers contribuent globalement
à plus de 60 % dans les recettes perçues sur les marchés
périodiques et à 90 % dans les taxes perçues sur les
boutiques et établiseements commerciaux de la commune.
6.1.5. La diversité culturelle
La commune de Savalou est fortement influencée par la
composition, très diversifiée des immigrants. La diversité
culturelle touche essentiellement les habitudes vestimentaires, l'habitat, la
danse, les habitudes culinaires, etc.
Les habitudes vestimentaires nouvelles introduites dans la
commune de Savalou par les immigrants concernent surtout les boubous, les
tenues « Boba » et « Gobi » qui
proviennent respectivement de la région nord et yoruba du Nigeria.
Les habitats de type nouveau apportés par les
immigrants se distinguent de par leur toit, leur forme et le matériel
utilisé. Ce sont les habitations des peuhls et des fon d'Abomey (voir
photo) qui attirent plus l'attention dans l'occupation du sol et la
construction dans la commune de Savalou.
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Photo 5 Forme d'habitat d'immigrant
Cliché AGODO Octobre 2008
En plus des habitudes vestimentaires et l'habitat, il faut
noter l'introduction d'autres habitudes culinaires dans la commune de Savalou.
C'est le cas de la préparation de la sauce graine à base de noix
de palme, la bouillie à base de mil, la boisson locale,
« Tchoukoutou » à base de mil / sorgho, la
fabrication et la consommation de fromage à base du lait frais de vache
et du soja.
Enfin, il faut noter les cas de brassage culturel
favorisé par les mariages interculturels entre les étrangers et
les autochtones qui renforcent non seulement les collaborations positives entre
les populations mais aussi et surtout le métissage des caractères
génétiques.
Les résultats obtenus démontrent une forte
contribution des immigrants dans la dynamique économique de la commune
de Savalou. Par conséquent l'hypothèse H3 selon
laquelle les immigrants contribuent au développement
socio-économique de la commune de Savalou est vérifiée.
6.2.
La contribution de l'émigration au développement de la commune de
Savalou
L'émigration des populations de la commune de Savalou
assure un avantage non négligeable à son développement.
Cet avantage concerne plusieurs secteurs dont notamment le secteur de
l'éducation et le secteur de l'économie. Il n'est pas question
d'ignorer les apports positifs considérables que l'émigration
favorise pour les populations.
6.2.1- L'éducation / la formation.
La plupart des arrondissements sur lesquels porte notre
étude, disposent de peu d'infrastructures scolaires et
sociocommunautaires pour garantir la formation professionnelle et l'instruction
des jeunes et élèves. (Voir annexe). De ce fait, plusieurs jeunes
et élèves sont envoyés dans les villes et
agglomérations où existent des structures plus performantes de
formation. En effet, soucieux de la qualité de l'enseignement de leurs
enfants, certains parents préfèrent s'installer ou envoyer leurs
enfants dans des établissements privés ou publics des grands
certains urbains où sont concentrés la plupart des meilleurs
formateurs du pays. De même, certains jeunes déscolarisés
ne trouvant pas sur place les carrières qu'ils ambitionnent embrasser
sont donc obligés de s'orienter vers les villes se faire former. Il
s'agit en l'occurrence des formations dans les métiers comme plans
bâtiments, mécanique, menuiserie, plomberie, froid, vitrerie, etc.
c'est ainsi que l'on dénombre d'important ressortissants de la commune
à l'intérieur comme à l'extérieur du
Bénin.
Les ressortissants de la commune de Savalou constituent
aujourd'hui un atout considérable que sans eux, le développement
de cette commune n'aura lieu un jour. A l'intérieur comme à
l'extérieur du pays, on compte une kyrielle de cadres de toutes les
catégories. Ils sont médecins, professeurs, entrepreneurs, hommes
d'affaire, commerçants etc. Ainsi l'émigration a
contribué énormément à la formation et à
l'instruction des jeunes de la commune de Savalou qui aujourd'hui sont des
cadres nationaux et internationaux. Selon les informations reçues de
sources sûres la commune de Savalou compte le plus grands nombre de
cadres de hauts rangs derrière Porto Novo et Ouidah en 1950. Un
demi-siècle après, cette commune occupe la première place
en matière de cadres compétents et de niveau le plus
élevé. Cette situation constitue une porte ouverte pour le
développement intégré de la commune. Sur le plan politique
il faut noter que depuis les indépendances, il n'y a encore eu de
gouvernement ou au moins un ministre d'origine Savaloise ne figure. Les cadres
se sont promus et ont occupé même la tête du gouvernement
par le biais de son Excellence Emile Derlin ZINSOU qui a été
président de la République de 1968 à 1969. En plus de ce
poste historique qu'a occupé ce fils de Savalou nous notons aujourd'hui
plusieurs cadres aux postes stratégiques et de grande
responsabilité.
En plus il faut noter que les émigrants qui pour des
raisons diverses se retrouvent au village ont des comportements purement et
simplement différents de celui des personnes restées au village.
Ceci donne l'envie à d'autres personnes d'aller en ville pour
bénéficier de cette formation et de cette civilisation qui rend
autant de service à la communauté. De notre étude, il
ressort que les personnes ayant un peu de temps dans les villes sont les plus
civilisés et les plus ouvertes à des opportunités. Elles
sont les plus éveillées et sont aptes à affronter toutes
les opportunités qui leur s'offrent et contribuent
énormément au développement de la commune à travers
les initiatives individuelles ou collectives.
Plusieurs personnes ayant passé leur temps en ville
pour des formations sont venus s'installer dans la commune pour créer
des ateliers de formation et des centres de formation des jeunes et adultes qui
sont aujourd'hui fonctionnels.
6.2.2. L'économie
L'émigration apporte une part importante dans la
croissance économique de la commune de Savalou. En effet, les fils de la
commune de Savalou migrés vers les villes et pays environnants
stabilisent leur situation sociale et réalisent peu à peu des
économies substantielles. Devenues consistantes, ces ressources
mobilisées sont ramenées dans la commune et réinvesties
dans plusieurs pôles d'intérêt contribuant ainsi à
l'épanouissement de la commune. Il s'agit notamment des constructions
d'habitations (personnelles et locations), l'achat de motos, de parcelles et
domaines, installation des boutiques ou supermarchés, installation de
petite entreprise. En plus, certains plus nantis jouent le rôle
d'usuriers de la localité. Ces investissements accordent soit le
prestige soit le profit pécuniaire qui renforcent le
développement de la commune.
Les migrations de populations impactent de façon
positive sur le développement de la commune de Savalou. Elles
contribuent donc à l'épanouissement des différentes
couches sociales qui cohabitent (allochtones et autochtones)
Les émigrations dans la commune ont arrangé
plusieurs catégories de personnes par le biais des biens
matériels et culturels ramenés de leur aventure dans les villes
ou pays d'accueil. Les migrants surtout ceux qui vont en direction du Nigeria
reviennent avec des biens de plusieurs ordres. Il s'agit des bijoux, motos,
matériaux de construction, des radios et poste
téléviseur.
Les engins de deux roues ramenés, sont entres autres,
les marque JINCHING, QUINCO, HONDA, SUZUKI, YAMAHA. Ces moyens participent
à la réduction des souffrances des populations et facilitent la
communication entre village. Certaines personnes à leur retour au
village avec les matériels, les revendent pour satisfaire aux besoins
des familles. D'autres encore investissent dans l'agriculture,
l'élevage etc.
Cependant, il existe des impacts négatifs des
migrations de populations sur le développement de la commune.
6.3.
Les impacts négatifs des migrations de populations.
Les impacts négatifs des migrations se font sentir
dans l'immigration et l'émigration des populations. Il s'agit ici des
impacts d'ordre social et environnemental.
6.3.1. Les impacts d'ordre social
Ils concernent les conflits réguliers entre les
étrangers, surtout les transhumants, et les agriculteurs, autochtones.
En outre, on enregistre des cas d'insécurité et la recrudescence
des maladies surtout celles sexuellement transmissibles. Les migrants
(immigrants et émigrants) apportent souvent des maladies sexuellement
transmissibles (IST, SIDA) des infections qui se répandent dans la
commune. De ce fait pour des raisons de sécurité sociale, ils
sont craints par les populations en place.
En plus de cette crainte que ressentent les populations, il
faut noter qu'il y a depuis plus d'une décennie,
l'insécurité galopante qui se note dans la commune. Dans les
pistes rurales on constate les braquages sans cesse. Plusieurs cas de cet acte
inhumain ont été enregistré par les populations de l'ouest
de Savalou sur les voies Savalou - Tchetti - Doumè et Ottola puis dans
la région de Konkondji où vivent plusieurs peulh qui posent des
actes de vols et d'assassinats. Par ailleurs, certains jeunes qui vont
travailler au Nigeria, à leur retour apportent avec eux de nouvelles
pratiques qui sont propres à la communauté nigériane. Ils
apportent un mode de vie tout nouveau qui ne répond pas à la
tradition locale. Ainsi on semble aboutir à un rejet systématique
de la tradition. Pour le fils, le père cesse d'être le point de
référence nécessaire ; sa parole de géniteur
n'a presque plus d'effet puisque le fils va impunément contre la
volonté des parents. Le respect de la hiérarchie est
bafoué et le droit d'aînesse jadis reconnu et respecté est
mis en cause. On assiste donc à la détérioration des liens
conjugaux dont la conséquence malheureuse reste les fréquents
divorces qui s'observent au sein de la société. Les
émigrants et surtout ceux qui aspirent pour le travail au Nigeria,
laissent derrière eux une masse importante de charge aux parents
restés au village. Les femmes et enfants sont abandonnés sans
aucune mesure de sécurité et la charge revient au chef de famille
et des parents. Dans ces conditions plusieurs victimes ont été
enregistrées. Les enfants meurent à cause de manque de soin, les
femmes meurent en travail à cause de manque de moyen. A l'hôpital
de zone de Savalou nous avons enregistré plus d'une dizaine de femmes
porteuses de grossesses qui sont abandonnées par les parents de maris au
Nigeria. Les travailleurs migrants à leur retour parfois sont vides de
tout et constituent en plus des charges familiales, des cas sociaux pour la
communauté. Soit ils reviennent tout fatigués et mourants, soit
ils reviennent avec des problèmes. Dans les gendarmeries et
commissariats nous avons enregistré plein de cas des plaintes contre les
émigrants vers le Nigeria. Dans les villages, il y a désormais
les intermédiaires qui font des promesses aux parents d'enfants qui les
leur confient. Après plusieurs mois de travail, les enfants reviennent
bredouilles. D'après les informations reçues, l'esprit malfaisant
est le principal fait caractérisent la plupart des travailleurs au
retour du Nigeria. En effet, nombreux sont des jeunes qui reviennent du Nigeria
riches de pouvoirs maléfiques. Dans les villages depuis l'introduction
de ce phénomène, on enregistre plusieurs cas d'envoûtement,
de menace, d'intimidation et de toute pratiques antisociales pouvant nuire
à la vie de l'homme.
Il faut noter que depuis plusieurs années, la commune
de Savalou est considérée comme pourvoyeuse d'enfants
travailleurs et enfants postés communément appelé
« VIDOMEGON ». Ce phénomène constitue un
impact social des migrations de populations. En effet les adultes
émigrants se déplacent souvent avec des enfants de moins de 10
ans. Ces enfants sont sortis des classent d'école ou non avec des
promesses mielleuses aux parents. Ils sont placés à
l'intérieur comme à l'extérieur du pays auprès des
tuteurs et tutrices pour fin d'exploitation.
Les conséquences du trafic ou d'exploitation des
enfants sont particulièrement pernicieuses et variées, en
particulier les répercussions qu'il induit sur la vie entière des
enfants (BIT). Dans les cas les plus graves, le trafic et l'exploitation
provoquent le décès des enfants ou infligent les lésions
irréversibles à leur intégrité physique ou mentale
(IPEC).
6.3.2. Les impacts d'ordre environnemental.
Les impacts d'ordre environnemental concernent surtout les
pressions exercées sur les sols culturaux et ressources naturelles de la
commune. Ces pressions sont l'oeuvre des transhumants et de la surexploitation
des terres agricoles. L'environnement au sens étroit, est l'ensemble des
éléments naturels (eau, air, relief, végétation,
hydrographie, sol...) qui entoure les hommes. Au sens large, c'est l'ensemble
des éléments naturels mais également des
éléments matériels, des personnes qui caractérisent
un espace donné (A. Gauthier). En plus des catastrophes d'origine
naturelle et ou technologique, l'environnement planétaire subit des
atteintes lentes et durables liées aux activités humaines
habituelles qui perturbent les équilibres écologiques. Cette
observation faite par les scientifiques est vérifié aussi au
béni, et notamment dans la commune de Savalou. On observe dans la
commune une dégradation avancée des ressources naturelles
à travers les comportements des populations et celles rurales. De plus
en plus la proportion de la déforestation de la désertification
et du déboisement ne cesse d'augmenter.
Ainsi les prélèvements opérés sur
les ressources naturelles (végétation, eau) et la surexploitation
des sols cultivables excèdent déjà la capacité de
renouvèlement par endroit ; en conséquence,
l'écosystème est en voie de dégradation avancée. De
plus, l'arrivée des transhumants en nombre très impressionnant
dans ces dix dernières années a augmenté le taux de
dégradation des sols cultivables et de la végétation dans
certaines localités de la commune. La déforestation et la
désertification s'étendent de plus en plus sur la commune. Elles
ont pour causes fondamentales l'exploitation excessive des terres agricoles,
l'usage des bois de chauffe, l'exploitation des ressources forestières
pour le charbon, la pratique de l'agriculture itinérante sur
brûlis (voir photo4), la mauvaise gestion des terres agricoles le
surpâturage.
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Photo 6: Un espace
préparé pour la culture de maïs à
Djalloukou.
Source: Cliché AGODO, avril 2008
Cette image nous montre le champ
de maïs d'un immigrant dans la commune de Gobada. Elle s'inscrit dans un
contexte de destruction progressive de la végétation et traduit
ainsi l'évolution de la déforestation dans la commune de Savalou.
Selon les personnes interviewées, les immigrants constituent plus de la
moitié des personnes considérées comme destructrices de la
végétation et de la faune. Ils le font soit par une agriculture
extensive, soit par usage des troupeaux de grands ruminants. Les troupeaux de
boeufs aussi importants qu'ils soient dans la commune de Savalou
détruisent la forêt et les terres cultivables.
CONCLUSION
L'évolution sans cesse des migrations de populations
dans la commune de Savalou (arrivée et départ), se justifie dans
un premier temps par ses caractéristiques géographiques. En effet
son sol est favorable au développement des activités
agro-pastorales qui sont en diminution progressive dans les autres communes des
départements du Zou, Mono Couffo et Atacora. D'autre part, par ses
caractéristiques socio-culturelles peu qualifiées. La commune
constitue malgré les problèmes socio économiques et
culturels qui trainent sont développement, un réservoir naturel
pour les étrangers. Elle détient des potentialités
naturelles et humaines qui contribuent énormément à un
long séjour des étrangers sur son territoire. Mais les
autochtones de cette commune vont de plus en plus dans les villes du
Bénin et à l'extérieur du pays pour le but de travail, de
formation et pour des raisons sociologiques. Ces autochtones qui quittent leur
localité pour ailleurs constituent d'une part un frein et d'autre part
un atout considérable à explorer pour le développement de
cette commune. Pour faire de ces mouvements (départ et arrivée),
une potentialité du développement, des conditions sine qua non
s'imposent. Il s'agit :
· De recueillir des informations utiles sur le rôle
économique des composantes des populations rurales ;
· De canaliser les investissements vers le
développement rural ;
· D'améliorer l'accès des populations
rurales aux ressources productives, telles que la terre, le crédit et
les technologies adaptées afin d'augmenter la production et la
consommation des cultures vivrières ;
· De promouvoir et développer les techniques
agricoles adaptées aux agriculteurs au niveau de la production, de
l'après-récolte, de la transformation et de la
commercialisation ;
· D'orienter les investissements et infrastructures de la
commune dans l'éducation, la formation et l'alphabétisation des
jeunes garçons, jeunes filles surtout dans les zones les plus
affectées par l'exode-rural ;
· De développer et renforcer les activités
de recherche et de collecte d'informations sur les conditions socioculturelles
et économiques affectant les populations rurales de la
commune ;
· De développer les activités de formation,
de sensibilisation et d'information sur la problématique
populations-migration, à l'adresse des couches les plus
touchées ;
· D'offrir aux enfants exclus du système scolaire
formel une alternative d'alphabétisation et d'apprentissage pour une
meilleure insertion plus tard dans le tissu économique.
Par conséquent, les actions doivent être
menées simultanément en direction des deux composantes
(autochtones et étrangères) de la commune pour atteindre la
vision de la commune en 2025.
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LISTE DES FIGURES
Figure 1: Situation géographique de la
commune de Savalou.............................
31
Figure 2: Carte administrative de la commune de
Savalou..................................
33
Figure 3: Variation annuelle des
précipitations dans la commune de Savalou de 1970 à
2002...............................................................................
35
Figure 4 : Répartition de la population
par ethnie....................................
40
Figure 5 : Répartition de la population
par religion.................................
41
Figure 6 : Répartition des emplois par
secteurs d'activités.........................
43
Figure 7: Phénomène
d'émigration dans la commune de Savalou en 2002.......
51
Figure 8: Evolution de l'exode rural dans la
commune de Savalou...............
52
Figure 9: Répartition des émigrants
par secteur d'activité.........................
56
Figure 10: Phénomène d'immigration
dans la commune de Savalou..................
60
Figure 11: Proportion des immigrants par
département dans la commune de
Savalou....................................................................................
61
Figure 12: répartition proportionnelle des
facteurs des migrations de populations dans la commune de
Savalou...........................................................
67
Figure 13: Participation relative des populations
autochtones et étrangères aux produits
alimentaires.....................................................................
82
Figure 14: Participation des populations
étrangères à la recette de la commune
84
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : récapitulatif de la
recherche documentaire.........................................
23
Tableau II : Niveau de la production agricole
(moyenne 1987-1997 en tonne).
45
Tableau III : Charge
agro-démographique...............................................................
45
Tableau IV : Evolution de l'exode rural par
localité dans la commune de Savalou de 1996 à
2006.................................................................
51
Tableau V : les cultures vivrières
introduites dans la commune de Savalou par les immigrants
agricole..................................................................
80
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Un métayer en
actvité dans un champs de maïs dans l'arrondissement de
Djalloukou.............................................................................
62
Photo 2 : Troupeau de mouton d'un immigrant
dans l'arrondissement de
Djalloukou.................................................................................
64
Photo 3 : Champ de maïs en fin de
récolte à Logozohè.............................
68
Photo 4 : Champ de manioc d'un immigrant
à Lahotan........................................
81
Photo 5 Forme d'habitat
d'immigrant......................................................................
85
Photo 6: Un espace préparé pour la
culture de maïs à Djalloukou.................
93
ANNEXES
UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET D'AMENAGEMENT DE TERRITOIRE
(DGAT)
Travaux de recherche de Mémoire de
Maîtrise:
I. QUESTIONNAIRE ET GUIDE D'ENTRETIEN
Thème : Les migrations de populations dans
la commune de Savalou : Impacts socio économiques.
Questionnaire
Groupe cible : les Immigrants
1. Arrondissement
2. Village/ quartier
3. Nom et Prénom
4. Age
5. Ethnie ou Nationalité
6. Quand êtes vous arrivé dans la commune de
Savalou ?
7. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui
Non
Si oui ; quand et pourquoi ?
Si non ; pourquoi ?
8. Quelle appréciation faite- vous de votre séjour
dans la commune de Savalou ?
9. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de
vie depuis que vous y êtes ? Oui Non
Si oui ; comment et à partir de quel
moment ?
Si non ; pourquoi ?
11. Rencontrez vous souvent des problèmes d'ordre
régionaliste/ ethnique/
raciste ? Oui Non
Si oui ; comment les résolvez-vous ?
12. Connaissez-vous l'émigration des
populations ?
Oui Non
Si oui ; affecte - t- il les populations dans la
commune de Savalou ?
13. Quelle est la couche et tranche d'âge la plus
affecté ?
14. Quelles sont les conséquences de ce
phénomène sur le développement socio
économique de la commune de Savalou ?
15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations de la
commune ?
Questionnaire
Groupe cible : Les autochtones
résidents lettrés.
1. Arrondissement
2. Village / quartier
3. Nom et Prénom
4. Age
5. Ethnie
6. Connaissez- vous la migration de population ?
7. Comment se manifeste t- elle dans la commune de
Savalou ?
8. Comment vivez-vous l'immigration des populations dans votre
localité ?
9. Quelles relations avez-vous avec les immigrants dans
votre localité?
10. Quels impacts les activités des immigrants ont-elles
sur la vie socio-économique de votre localité ?
11. Quels bénéfices tirez-vous de leur
séjour dans votre localité ?
12. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts
négatifs de l'immigration dans votre localité ?
13. Comment vivez-vous l'émigration dans votre
localité ?
14. Quelles relations avez-vous avec les émigrants de
votre localité ?
15. Pourquoi n'avez - vous pas émigré comme les
autres ?
16. Quels impacts l'émigration des populations a-t-elle
sur la vie socio-économique de votre localité ?
17. Quels bénéfices tirez-vous de
l'émigration des populations de votre localité ?
18. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts
négatifs de l'émigration des populations de votre
localité ?
Guide d'entretien
Groupe cible : Les autochtones
résidents non lettrés
1. Arrondissement
2. Village / quartier
3. Nom et Prénom
4. Age
5. Ethnie
1. Quand avez vous quitté votre localité ?
2. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui
Non
Si oui ; quand et pourquoi ?
Si non ; pourquoi ?
3. Quelle appréciation faite- vous de votre séjour
à l'étranger ?
4. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de
vie depuis que vous y êtes ? Oui Non
Si oui ; comment et à partir de quel
moment ?
Si non ; pourquoi ?
5. Quelle activités menez- vous ?
12. Connaissez-vous d'autres personnes venant de la
commune de Savalou ?
Oui Non
Si oui ; que font elles et où sont -
elles?
13. Combien gagnez-vous par mois ou par jour ?
14. Où et comment investissez vous vos
bénéfices ?
15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations de la
commune ?
Guide d'entretien
Groupe cible : Les autochtones
résidents non lettrés
1. Arrondissement
2. Village / quartier
3. Nom et Prénom
4. Age
5. Ethnie
a. Emigration
- Causes
- Manifestation
- Destination des populations de la localité.
- Activités menées.
- Conséquences de l'émigration sur la
localité.
Aspects positifs
Aspects négatifs
- Populations affectées et proportion
Enfants garçons
Enfants filles
Adultes hommes
Adultes femmes
- Solutions proposées aux impacts négatifs.
b- Immigration
- Causes
- Manifestation
- Destination des populations de la localité.
- Activités menées.
- Conséquences de l'immigration sur la
localité.
Aspects positifs
Aspects négatifs
- Populations affectées et proportions
Enfants garçons
Enfants filles
Adultes hommes
Adultes femmes
- Solutions proposées aux impacts négatifs
Tables des matières
INTRODUCTION
0
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE
8
1.1.
Problématique
8
1.2. Objectifs et
hypothèses
11
1.2.1.
Objectifs :
11
1.2.2.
Hypothèses de recherche.
11
1.3. La revue de littérature et
clarification de concepts
12
1.3. 1. La revue de littérature.
12
1.3.2. La clarification des concepts
13
CHAPITRE II. LA METHODOLOGIE DE
L'ETUDE.
21
2.1. La revue documentaire
21
Tableau I : récapitulatif de la
recherche documentaire
23
2.2. Le choix de la zone
d'étude.
24
2.3. La phase exploratoire et
d'enquête approfondie
25
2.4. La méthode et outils de
collecte des données
26
2.4.1. La méthode de collecte
26
2.4.2. Les outils de collectes
26
2.5. L'analyse des données
28
CHAPITRE III : LA PRESENTATION DE LA
ZONE D'ETUDE
29
3.1. La situation géographique
29
3.2. Le milieu physique
29
3.2.2. La géologie- le relief.
33
3.2.3- Le climat.
34
3.2.3- Les sols
36
3.2.4- L'hydrographie et l'hydrologie.
36
3.2.5. La végétation et la faune
37
3.3. Le milieu humain
38
3.3.1. La démographie
38
3.3.2. Les groupes socioculturels
40
3.3.3. Les religions
41
3.4. Les ressources de la population
42
3.4.1. Le secteur primaire
43
Tableau II : Niveau de la production agricole
(moyenne 1987-1997 en tonne)
45
Tableau III : Charge
agro-démographique
45
- L'élevage et la pêche
46
3.4.2. Le secteur secondaire
46
3.4.3. Le secteur tertiaire
47
CHAPITRE IV : L'AMPLEUR DES
MIGRATIONS DE POPULATIONS DANS LA COMMUNE DE SAVALOU.
48
4.1. Le départ des populations de la
commune de Savalou.
48
L'exode rural
48
L'exode scolaire et professionnel
53
4.1.3. Les migrations internationales.
54
4.2. L'immigration dans la commune de
Savalou
57
4.2.1. L'immigration agro-pastorale.
57
· L'exode rural-rural.
57
4.2.2. Les autres formes d'immigration.
65
CHAPITRE V : LES CAUSES DES
MIGRATIONS DE POPULATION DANS LA COMMUNE DE SAVALOU.
67
5.1. Les facteurs naturels et
sociologiques.
68
5.1.1. Les facteurs d'ordre naturel.
68
5.1.2. Les facteurs d'ordre sociologique.
70
5.2. Les facteurs d'ordre économique
et administratif
72
5.2.1. Les facteurs économiques
72
5.2.2. Les facteurs éducationnels et
administratifs.
74
5.3. Les autres facteurs.
75
CHAPITRE VI : LES IMPACTS SOCIO
ECONOMIQUES DES MIGRATIONS DE POPULATIONS SUR LE DEVELOPPEMENT DE SAVALOU.
77
6.1. La contribution de l'immigration au
développement de la commune de Savalou
77
6.1.2. Les transferts de technologie.
78
6.2. La contribution de l'émigration au
développement de la commune de Savalou
86
6.3. Les impacts négatifs des
migrations de populations.
89
6.3.1. Les impacts d'ordre social
89
6.3.2. Les impacts d'ordre environnemental.
91
CONCLUSION
94
BIBLIOGRAPHIE.
96
LISTE DES FIGURES
99
LISTE DES TABLEAUX
100
LISTE DES PHOTOS
100
ANNEXES
101
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