CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail de recherche intitulé :
« Dépenses publiques et
équilibre sur le marché des biens et services au
Burundi », il revient de jeter un regard
rétrospectif sur les résultats de notre travail. Ce dernier avait
pour objectif principal l'analyse de l'impact des dépenses publiques sur
l'équilibre entre l'épargne et l'investissement. Il est
axé sur trois chapitres qui nous ont aidé à
vérifier nos hypothèses de départ.
Après une introduction générale
renfermant l'intérêt du sujet, la problématique, les
hypothèses de travail, la délimitation du sujet et la
méthodologie de recherche, nous avons commencé le premier
chapitre intitulé « Dépenses publiques et
équilibre sur le marché des biens et services : Cadre
théorique et conceptuel ».
Ainsi, nous avons consacré le premier chapitre aux
concepts de dépenses publiques, de l'investissement, de
l'équilibre ainsi qu'aux déterminants de l'équilibre sur
le marché des biens et services. Au cours de ce chapitre, nous avons
développé la théorie des dépenses publiques selon
différents auteurs. Pour les Néoclassiques, l'accroissement des
dépenses publiques est compensé par une baisse des
investissements privés. Pour Keynes, l'augmentation des dépenses
publiques augmente l'output à concurrence de la diminution de la
propension marginale à épargner.
Concernant l'équilibre sur le marché des biens
et services, nous avons montré un débat contradictoire sur
l'équilibre entre l'épargne et l'investissement. Les Classiques
analysent l'épargne et l'investissement comme la même dose.
L'épargne thésaurisée par un individu doit être
utilisée par un entrepreneur. A chaque moment, il y a identité
entre l'épargne et l'investissement. Les néo-classiques ne
reprennent pas l'identité entre les deux notions mais font une analyse
en termes d'égalité entre l'épargne et l'investissement.
Pour eux, il y a égalité, a priori, entre l'épargne et
l'investissement. L'épargne est faite pour être investie. Les
keynésiens s'opposent à cette égalité et reprend
l'identité des classiques. Ainsi, il n'y a donc pas d'équilibre
automatique sur les marchés. La Théorie générale
parle d'une identité entre l'épargne et l'investissement. Pour
Keynes, c'est l'investissement qui détermine le revenu, et celui-ci
permet, en fonction du partage que font les ménages entre la
consommation et l'épargne, de déterminer le niveau de
l'épargne. Pour G. Myrdal, l'égalité entre
l'investissement et l'épargne peut être obtenue ex-ante. Ce qui,
ex-post, n'est pas forcément réalisable.
Quant aux déterminant de l'équilibre sur le
marché des biens et services, nous avons retenu que c'est le taux
d'intérêt qui permet d'équilibrer l'offre et la demande des
biens et services car il est la seule variable non déterminée.
Le second chapitre a concerné l'analyse descriptible
des dépenses publiques et l'équilibre sur le marché des
biens et services au Burundi. Au cours de ce chapitre, nous avons montré
l'évolution des dépenses publiques, des autres variables
macroéconomiques (PIB, investissement et taux d'intérêt)
ainsi que celle des dépenses publiques avec l'investissement
privé et le différentiel d'équilibre entre
l'épargne et l'investissement.
Nous avons vu que l'investissement public est resté
toujours supérieur à l'investissement privé. Les
investissements publics restent prépondérants avec plus de 80%
des investissements totaux. La part des investissements privés demeure
à un niveau moyen de 15%. Concernant les dépenses publiques, les
dépenses courantes représentent la plus grande part des
dépenses budgétaires. Ainsi, les dépenses courantes ont
été en moyenne de 16,5%, les dépenses en capital de 8,1%
et celles dites hors budget de 1,8% du PIB.
En ce qui est de l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement au Burundi, nous constatons que l'investissement est toujours
supérieur à l'épargne. Cela étant, nous constatons
que les projets d'investissement sont toujours supérieurs aux intentions
d'épargner de la population burundaise suite à leur faible
niveau de revenu. Cela nous permet de confirmer notre première
hypothèse qui était libérée comme suit :
« Au Burundi, l'investissement est supérieur
à l'Epargne ».
Le troisième et dernier chapitre nous a permis d'une
part, la présentation de la méthodologie d'analyse
économétrique utilisée et d'autre part, l'analyse
empirique proprement dite qui teste économétriquement l'impact
des dépenses publiques sur le différentiel d'équilibre
entre investissement et épargne.
Une analyse des variables prises séparément a
révélé que les variables utilisées sont
stationnaires en différence première, donc qu'elles sont
intégrées d'ordre un : I (1). Le test de
coïntégration quant à lui, nous a permis de conclure
à l'existence d'une relation de long terme entre le différentiel
d'équilibre et ses principaux déterminants. Cela nous a permis de
passer à une estimation d'un modèle à correction d'erreur
du différentiel d'équilibre sur le marché des biens et
services.
Les résultats empiriques du MCE estimé nous
montrent qu'une augmentation de 10% , ceteris paribus, des dépenses
publiques courantes entraînent une augmentation du différentiel
d'équilibre (I-S) de 12,99%, donc à une augmentation du
déséquilibre entre l'épargne et l'investissement. Nous
concluons qu'une augmentation des dépenses publiques favorise le
déséquilibre sur le marché des biens et services en
augmentant l'investissement ou en diminuant l'épargne.
L'analyse des signes des coefficients et la probabilité
critique nous montre que le différentiel d'équilibre est
influencé positivement par les dépenses publiques. Cela nous
permet d'infirmer notre deuxième hypothèse qui stipule que :
« Les dépenses publiques influencent positivement
l'équilibre entre l'épargne et l'investissement ».
En effet, notre étude nous pousse à reformuler
l'hypothèse et nous concluons qu'au Burundi, « Les
dépenses publiques augmentent le déséquilibre sur le
marché des biens et services ».
Au terme de notre travail, quelques recommandations ont
été formulées à l'égard du gouvernement
telles que :
- Orienter les dépenses publiques dans les secteurs
d'investissement qui favorisent la création d'emploi à la
population quitte à augmenter la production nationale ;
- Penser à une politique de fixation des taux
d'intérêt pour que le taux d'intérêt créditeur
soit suffisamment rémunérateur afin d'attirer l'épargne,
en tenant compte de l'inflation ;
- Stimuler la demande des ménages et des entreprises,
en fixant le taux d'intérêt débiteur de sorte que
l'investissement ne soit pas décourager, afin de réduire le
chômage et équilibrer le marché des biens et services.
En clôturant cette étude, nous savons qu'elle
comporte des manquements, mais aussi, nous tenons à affirmer
également qu'elle constitue un dépassement et une certaine
contribution, notamment dans le domaine économique et surtout dans le
cadre de l'équilibre sur le marché des biens et services. Nous
interpellons, par conséquent, aux chercheurs ultérieurs qui
voudront faire des recherches en cette matière, d'y apporter des
améliorations nécessaires.
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