0.1. Intérêt du
sujet
Au Burundi, le trésor public intervient, d'une part,
dans le financement des investissements publics notamment dans le financement
des équipements qui doivent être effectués par le secteur
public ; d'autre part, il est appelé à apporter secours pour
la mise en oeuvre de certaines mesures tendant à promouvoir
l'investissement privé.
C'est ainsi que, depuis 1990, l'Etat a mis en oeuvre une
politique de promotion des investissements du secteur privé. A cet
effet, l'Etat a financé la politique de promotion du secteur
privé à travers trois canaux :
- le financement des fonds spécifiques ;
- les dotations budgétaires pour le fonctionnement des
institutions d'appuis au secteur privé ;
- les exonérations ou avantages fiscaux.
Ce financement occasionne une forte augmentation des
dépenses publiques dans le financement de l'investissement.
Ainsi, des débats ont été menés
à propos de l'investissement et des dépenses publiques.
L'hypothèse de base du modèle standard stipule que le
déficit permanent (augmentation des dépenses publiques)
évincent l'accumulation du capital du secteur privé,
c'est-à-dire de l'investissement privé : c'est l'argument du
« crowding out effet ». En effet, pour y
parvenir, le gouvernement augmente l'offre des titres publics, ce qui, ceteris
paribus, réduit leur prix et augmente le taux d'intérêt.
Selon KEYNES, une augmentation temporaire des dépenses
publiques aura un impact positif immédiat et significatif sur la demande
agrégée. Par conséquent, l'épargne et
l'investissement peuvent être affectés positivement [EISNER et
PIEPER, 1984].
L'analyse Macroéconomique retient que
l'égalité entre l'épargne et l'investissement constitue
l'équilibre sur le marché des biens et services. La thèse
classique retient que l'ajustement de l'épargne et de l'investissement
se fait par le taux d'intérêt individuel. Pour eux, le
marché n'est jamais en déséquilibre. La loi de J. B. SAY
illustre bien l'équilibre classique sur le marché des biens et
services. Selon elle, l'offre crée sa propre demande et les produits
s'échangent contre les produits.
Selon la théorie Keynésienne, l'ajustement se
fait par la quantité et le volume d'emploi. Ainsi, les anticipations
concourent à commander le volume de l'investissement et
l'épargne, c'est-à-dire une identité mathématique.
Pour KEYNES, l'investissement est l'élément
moteur de l'activité économique. En effet, l'investissement par
ses variations va provoquer des variations de même sens du revenu,
lesquelles appelleront l'épargne. Mieux encore, si l'épargne et
l'investissement peuvent être égaux, c'est parce que
l'investissement engendre une épargne égale du bien-être
créée par elle. Ces résultats pourraient-ils être
applicables sur le cas du Burundi ?
Ainsi, des variables macroéconomiques comme le
déficit budgétaire, les dépenses publiques, la
dévaluation, le déséquilibre, l'épargne et
l'investissement ont intéressé les chercheurs, mais peu ont
été analysées dans le sens de l'équilibre.
En effet, un nombre important des mémoires
présentés à la Faculté des sciences Economiques et
Administratives de l'Université du Burundi a été
consacré à l'étude de ces variables.
NDIKUMANA (1990), montre que l'épargne est
restée inférieure à l'investissement. L'épargne
intérieure reste faible alors que la demande d'investissement
croît à un rythme remarquable. Les dévaluations n'ont pas
encore réussi à corriger le déséquilibre
Epargne-Investissement.
MUCOWINTORE (2001), montre que les dépenses publiques
stimulent la consommation des ménages.
NIBARUTA (2003), montre que les dépenses publiques
stimulent la consommation des ménages et l'investissement induit par
cette demande supplémentaire exerce un impact positif réel sur la
croissance économique.
NAHIMANA (2004), montre que la consommation privée
augmente avec les dépenses publiques et le revenu. L'augmentation de la
fiscalité favorise l'expansion des niveaux de consommation
résultant de la diminution des investissements.
INAMUCO (2005), montre que le déficit et le taux
d'intérêt sont corrélés positivement, le
déficit réel est corrélé positivement avec la
croissance économique alors que le taux d'intérêt
réel a un impact négatif sur le PIB.
La compréhension de l'effet des dépenses
publiques sur le niveau d'équilibre sur le marché des biens et
services (I = S) s'avère d'une importance capitale. C'est dans ce cadre
que s'inscrit notre travail intitulé :
« Dépenses publiques et équilibre sur le
marché des biens et services au Burundi ».
|