UNIVERSITE DU BURUNDI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET ADMINISTRATIVES
DEPENSES PUBLIQUES ET EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS
ET SERVICES AU BURUNDI : Une analyse empirique
(1987-2006)
Option : ECONOMIE POLITIQUE
Mémoire présenté et
défendu publiquement en vue de l'obtention du Grade de Licencié
en Sciences Economiques et Administratives
Par :
Donatien BANYANKIRUBUSA
Sous la direction de :
Léonidas NDAYIZEYE
Bujumbura, novembre 2009
DEDICACE
A Dieu tout puissant ;
A mon cher père ;
A ma chère mère ;
A mes frères et soeurs ;
A mes oncles et tantes ;
A mes cousins et cousines ;
A toutes mes connaissances ;
Je dédie ce mémoire.
REMERCIEMENTS
Au terme du présent travail, l'honneur nous
échoit d'exprimer notre profonde reconnaissance à toutes les
personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à sa
réalisation.
Nos sentiments de gratitude vont principalement à Mr
Léonidas NDAYIZEYE, Directeur de ce mémoire. Ses conseils, ses
remarques, ses exigences, ses suggestions, sa compréhension et surtout
sa rigueur scientifique nous ont été chers.
Nous tenons à remercier Dr Cyriaque NZIRORERA,
Président du jury pour avoir accepté de lire ce mémoire,
à Monsieur Salomon NSABIMANA, membre du jury, pour avoir accepté
de lire ce mémoire mais aussi de l'enseignement beaucoup important
qu'ils nous ont dispensés.
Nos remerciements sont aussi adressés à tous nos
enseignants, de l'école primaire à l'Université, plus
particulièrement ceux de la Faculté des Sciences Economiques et
Administratives, pour nous avoir formé tant moralement
qu'intellectuellement.
Nous disons merci à nos parents qui ont
dépensé tant d'efforts pour supporter nos caprices scolaires. A
nos frères et soeurs, en particulier notre grand frère
BANYIYEZAKO Jean Baptiste, qu'ils soient conscients que nous serons
reconnaissants.
Nous disons aussi merci à la famille du Dr MPAWENAYO
Balthazar, à la famille HAKIZIMANA Christian pour leurs secours tout au
long de nos études universitaires.
Grande est aussi notre reconnaissance à toutes les
personnes qui ont accepté d'investir leur confiance et leur joie en
nous. Que les unes et les autres trouvent dans l'aboutissement du
présent travail, le couronnement de leurs efforts.
BANYANKIRUBUSA Donatien
SIGLES ET
ABREVIATIONS
ADF : Test Dickey et Fuller Augmenté
ARCH-LM : Test
d'hétéroscédasticité autorégressive
conditionnelle des résidus du multiplicateur de Lagrange (LM)
B-G : Test de Breusch-Godfrey
BIF : Burundian
insurance francs
BRB : Banque de la République du Burundi
FSEA : Faculté des Sciences Economiques et
Administratives.
F-stat : Statistique de Fisher
IPR : Investissement privé
IPU : Investissement public
J-B : Test de Jarque-Bera
LT : Long terme
MCE : Modèle à Correction d'Erreur.
MCO : Moindre Carrée Ordinaire
MPDR : Ministère de la Planification du
Développement et de la Reconstruction Nationale.
Mrd : Milliard
Op.cit : Opere Citato
P. : Page
PIB : Produit Intérieur Brut
PIBR : Produit Intérieur Brut Réel
PP : Test de Philips Perron
TCHR : Taux de change réel
TIC : Taux d'intérêt créditeur
TID : Taux d'intérêt débiteur
t-stat : Statistique de Student
U.B : Université du Burundi.
VAR : Modèle vectoriel autorégressif
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES
1. Les figures
Figure 1 : Le circuit des dollars au travers
de l'économie
22
Figure 2 : Epargne, Investissement et taux
d'intérêt
23
Figure 3 : Une augmentation des
dépenses publiques ou une réduction de l'épargne
25
Figure 4 : Evolution des dépenses
publiques du Burundi par catégorie (1987-2006)
32
Figure 5 : Evolution des dépenses
publiques au Burundi (1987-2006)
34
Figure 6 : Evolution du PIBR en million de BIF
(1987-2006)
37
Figure 7 : Evolution de l'investissement du
Burundi par agent en millions de BIF (1987-2006)
38
Figure 8 : Evolution du taux débiteur
et créditeur au Burundi en % (1987-2006)
42
Figure 9 : Evolution de l'Epargne et de
l'Investissement au Burundi (1987-2006)
45
Figure 10 : Evolution des dépenses
publiques et de l'investissement privé du Burundi (1987-2006).
46
Figure 11 : Evolution des dépenses
publiques et du différentiel d'équilibre entre l'Epargne et
l'Investissement au Burundi (1987-2006)
47
2. Les tableaux
Tableau n°1 : Résultat du test de
stationnarité en niveau
55
Tableau n°2 : Résultat du test de
stationnarité en différence première
56
Tableau n°3 : Résultats de
l'estimation de l'équation de LT
56
Tableau n°4 : Résultats des tests
de stationnarité sur les résidus : coïntégration
sur le différentiel d'équilibre entre l'épargne et
l'investissement (I - S)
57
Tableau n°5 : Résultats de
l'estimation du modèle à correction d'erreur
58
TABLES DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
iv
TABLES DES MATIERES
v
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Intérêt du sujet
1
0.2. Problématique
3
0.3. Hypothèse de travail
3
0.4. Méthodologie de travail
3
0.5. Délimitation et Articulation du
sujet
4
CHAPITRE I : DEPENSES PUBLIQUES ET
EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES : Aspects théoriques
et conceptuels
5
I.1. Notion de dépenses publiques
5
I.1.1. Définition
5
I.1.2. Les objectifs de la dépense
publique
6
I.1.3. Les différentes catégories des
dépenses publiques
7
I.1.3.1. Les dépenses de fonctionnement
7
I.1.3.2. Les dépenses de transfert
7
I.1.3.3. Les dépenses d'investissement
7
I.1.4. La théorie des dépenses
publiques
7
I.1.4.1. Approche Néoclassique
8
I.1.4.2. Approche Keynésienne
8
I.1.4.3. Approche Ricardienne
9
I.1.5. Les dépenses publiques et leurs
évolutions
10
I.1.5.1. Les risques de la dépense
publique
11
I.1.5.2. L'avantage de la dépense
publique
11
I.2. Notion de l'investissement
12
I.2.1. Définitions et concepts
12
I.2.2. Les déterminants traditionnels de
l'investissement
13
I.3. Notion d'équilibre du
marché.
14
I.3.1. La pensée classique
14
I.3.2. La pensée néoclassique
15
I.3.3. La pensée Keynésienne
15
I.3.4. L'équilibre selon Marx
16
I.3.5. L'équilibre sur le marché des
biens et services
16
I.4. Les déterminants de l'équilibre
entre offre et demande des biens et services
20
I.4.1. Equilibre sur le marché des biens et
services : offre et demande de la production
20
I.4.2. L'équilibre sur le marché
financier : offre et demande des fonds prêtables
21
I.4.3. L'impact d'une hausse des dépenses
publiques
24
I.4.3.1. Les dépenses publiques comme
stimulant de la croissance : effet de relance
26
I.4.3.2. Les dépenses publiques comme
déprimant de la croissance : effet d'éviction
27
CHAPITRE II : DEPENSES PUBLIQUES ET
EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES AU BURUNDI : Une analyse
descriptive
29
II.1. Les dépenses publiques au Burundi
29
II.1.1. Les modes de financement des
dépenses publiques au Burundi
30
II.1.2. Classification des dépenses
publiques du Burundi
32
II.2. Evolution de certains agrégats
macroéconomiques au Burundi
35
II.2.1. L'instabilité du cadre
macroéconomique
35
II.2.2. Obstacles structurels à la
croissance économique au Burundi
36
II.2.3. Le produit intérieur brut au
Burundi
36
II.2.4. L'investissement au Burundi
38
II.2.5. Le taux d'intérêt au
Burundi
40
II.3. Equilibre sur le marché des biens et
services au Burundi
43
II.3.1. La politique d'investissement au Burundi et
ses modes de financement
43
II.3.2. L'équilibre
épargne-investissement au Burundi
44
II.4. L'impact des dépenses publiques sur
les variables macroéconomiques au Burundi
46
II.4.1. Dépenses publiques et investissement
privé
46
III.4.2. Dépenses publiques et
déséquilibre entre l'Epargne et l'investissement
47
CHAPITRE III : DEPENSES PUBLIQUES ET
EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES : ANALYSE
EMPIRIQUE
49
III.1. Spécification du modèle
50
III.3. Cadre théorique des tests du
modèle et l'ordre d'intégration
51
III.3.1. Théorie sur les tests de racine
unitaire
51
III.3.1.1. Le test de Duckey et Fuller
51
III.3.1.2. Le test de Philips et Perron
52
III.3.2. Test de coïntégration
53
III.3.3. Estimation d'un modèle à
correction d'erreurs
54
III.3.3.1. Estimation du MCE en deux
étapes
54
III.3.3.2. Estimation du MCE en une seule
étape
54
III.4. Présentation des variables du
modèle
55
III.5. Présentation des résultats des
tests du modèle
55
III.5.1. Le test de stationnarité
55
III.5.2. Le test de coïntégration
56
III.5.2.1. Estimation de la relation de long
terme
56
III.5.2.2. Le test de coïntégration
entre les variables
57
III.5.3. Spécification d'un modèle
à correction d'erreurs
57
III.5. Interprétation des
résultats
59
CONCLUSION GENERALE
62
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
65
ANNEXES
68
« L'expansion se caractérise par
un excès de l'investissement sur l'épargne et la récession
se caractérise par un excès de l'épargne sur
l'investissement »
Par
J. M. KEYNES
0. INTRODUCTION
GENERALE
0.1. Intérêt du
sujet
Au Burundi, le trésor public intervient, d'une part,
dans le financement des investissements publics notamment dans le financement
des équipements qui doivent être effectués par le secteur
public ; d'autre part, il est appelé à apporter secours pour
la mise en oeuvre de certaines mesures tendant à promouvoir
l'investissement privé.
C'est ainsi que, depuis 1990, l'Etat a mis en oeuvre une
politique de promotion des investissements du secteur privé. A cet
effet, l'Etat a financé la politique de promotion du secteur
privé à travers trois canaux :
- le financement des fonds spécifiques ;
- les dotations budgétaires pour le fonctionnement des
institutions d'appuis au secteur privé ;
- les exonérations ou avantages fiscaux.
Ce financement occasionne une forte augmentation des
dépenses publiques dans le financement de l'investissement.
Ainsi, des débats ont été menés
à propos de l'investissement et des dépenses publiques.
L'hypothèse de base du modèle standard stipule que le
déficit permanent (augmentation des dépenses publiques)
évincent l'accumulation du capital du secteur privé,
c'est-à-dire de l'investissement privé : c'est l'argument du
« crowding out effet ». En effet, pour y
parvenir, le gouvernement augmente l'offre des titres publics, ce qui, ceteris
paribus, réduit leur prix et augmente le taux d'intérêt.
Selon KEYNES, une augmentation temporaire des dépenses
publiques aura un impact positif immédiat et significatif sur la demande
agrégée. Par conséquent, l'épargne et
l'investissement peuvent être affectés positivement [EISNER et
PIEPER, 1984].
L'analyse Macroéconomique retient que
l'égalité entre l'épargne et l'investissement constitue
l'équilibre sur le marché des biens et services. La thèse
classique retient que l'ajustement de l'épargne et de l'investissement
se fait par le taux d'intérêt individuel. Pour eux, le
marché n'est jamais en déséquilibre. La loi de J. B. SAY
illustre bien l'équilibre classique sur le marché des biens et
services. Selon elle, l'offre crée sa propre demande et les produits
s'échangent contre les produits.
Selon la théorie Keynésienne, l'ajustement se
fait par la quantité et le volume d'emploi. Ainsi, les anticipations
concourent à commander le volume de l'investissement et
l'épargne, c'est-à-dire une identité mathématique.
Pour KEYNES, l'investissement est l'élément
moteur de l'activité économique. En effet, l'investissement par
ses variations va provoquer des variations de même sens du revenu,
lesquelles appelleront l'épargne. Mieux encore, si l'épargne et
l'investissement peuvent être égaux, c'est parce que
l'investissement engendre une épargne égale du bien-être
créée par elle. Ces résultats pourraient-ils être
applicables sur le cas du Burundi ?
Ainsi, des variables macroéconomiques comme le
déficit budgétaire, les dépenses publiques, la
dévaluation, le déséquilibre, l'épargne et
l'investissement ont intéressé les chercheurs, mais peu ont
été analysées dans le sens de l'équilibre.
En effet, un nombre important des mémoires
présentés à la Faculté des sciences Economiques et
Administratives de l'Université du Burundi a été
consacré à l'étude de ces variables.
NDIKUMANA (1990), montre que l'épargne est
restée inférieure à l'investissement. L'épargne
intérieure reste faible alors que la demande d'investissement
croît à un rythme remarquable. Les dévaluations n'ont pas
encore réussi à corriger le déséquilibre
Epargne-Investissement.
MUCOWINTORE (2001), montre que les dépenses publiques
stimulent la consommation des ménages.
NIBARUTA (2003), montre que les dépenses publiques
stimulent la consommation des ménages et l'investissement induit par
cette demande supplémentaire exerce un impact positif réel sur la
croissance économique.
NAHIMANA (2004), montre que la consommation privée
augmente avec les dépenses publiques et le revenu. L'augmentation de la
fiscalité favorise l'expansion des niveaux de consommation
résultant de la diminution des investissements.
INAMUCO (2005), montre que le déficit et le taux
d'intérêt sont corrélés positivement, le
déficit réel est corrélé positivement avec la
croissance économique alors que le taux d'intérêt
réel a un impact négatif sur le PIB.
La compréhension de l'effet des dépenses
publiques sur le niveau d'équilibre sur le marché des biens et
services (I = S) s'avère d'une importance capitale. C'est dans ce cadre
que s'inscrit notre travail intitulé :
« Dépenses publiques et équilibre sur le
marché des biens et services au Burundi ».
0.2.
Problématique
La connaissance des liens et des réactions
chiffrées entre les variables macroéconomiques est d'une
importance primordiale pour une meilleure gestion de l'économie
nationale et la mise en place d'une politique de développement
réalisable. En effet, elle permet de faire des choix précieux au
niveau de la politique économique.
Notre travail concerne l'influence des dépenses
publiques sur l'équilibre entre l'épargne et l'investissement, ce
qui nous amène à nous poser des questions qui sont les
suivantes :
Q1 : Existe-il un équilibre entre
l'épargne (S) et l'investissement (I) au Burundi ?
Q2 : Les dépenses publiques ont-ils une
influence significative sur le niveau d'équilibre entre l'épargne
et l'investissement ?
En essayant de chercher des réponses à ces
questions, nous avons formulé des hypothèses de travail,
lesquelles ont guidé notre travail de recherche.
0.3. Hypothèse de
travail
Pour analyser notre thème de recherche, deux
hypothèses nous ont aidé à mieux guider notre
travail :
H1 : Au Burundi, l'investissement est supérieur
à l'épargne.
H2 : Les dépenses publiques influencent
positivement l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement.
0.4. Objectif
Notre travail a pour objectif l'analyse de l'impact des
dépenses publiques sur l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement.
0.5. Méthodologie de travail
Pour parvenir à notre objectif, nous avons fait recours
à la méthodologie documentaire. Ainsi, nous avons exploré
des ouvrages diversifiés. Les ouvrages généraux, les
mémoires, les revues et les autres documents en rapport avec notre
travail font parti de la documentation. Nous avons récolté des
données nécessaires, au Ministère de la Planification et
de la Reconstruction Nationale et à la Banque de la République du
Burundi (BRB).
Pour vérifier nos hypothèses de travail, nous
avons procédé à une analyse économétrique. A
travers une modélisation du différentiel d'équilibre (I -
S), nous avons mis en évidence, avec EVIEWS, le poids des
dépenses publiques pour influencer l'équilibre sur le
marché des biens et services (I = S).
0.6. Délimitation et
Articulation du sujet
Sur le plan spatial, notre thème est basé sur le
Burundi. Sur le plan temporel, notre travail s'étend sur la
période de 20 ans, soit de 1987 à 2006. Le choix de cette
période est lié au fait qu'elle inclut les années 90,
période pendant laquelle l'Etat a initié un projet visant la
promotion des investissements du secteur privé.
Notre travail se subdivise en trois chapitres :
- Le premier chapitre fait le point d'un aperçu
théorique des dépenses publiques ainsi que des
déterminants de l'équilibre sur le marché des biens et
services ;
- Le second chapitre fait objet d'une analyse descriptive sur
le cas du Burundi. Au cours de ce chapitre, nous avons fourni une
interprétation des données se rapportant sur le Burundi ;
- Le troisième et dernier chapitre fait objet d'une
analyse économétrique des données à l'aide du
logiciel EVIEWS. Des interprétations des résultats ont
été apportées au cours de ce chapitre.
Notre travail se clôture par une conclusion
générale.
CHAPITRE I : DEPENSES
PUBLIQUES ET EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES : Aspects
théoriques et conceptuels
La question de l'influence des dépenses publiques sur
les variables macroéconomiques a fait longtemps objet de controverses
entre beaucoup d'auteurs. Plusieurs théories ont été
développées en rapport les effets des dépenses publiques.
A cet effet, notre problème est de savoir l'influence des
dépenses publiques sur l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement.
I.1. Notion de
dépenses publiques
I.1.1.
Définition
Les dépenses publiques sont des dépenses de
l'Etat qui figurent dans le budget de l'Etat voté chaque année
par le parlement. Il s'agit des dépenses budgétaires (CAPUL, J.V
et GARNIER, O. (2005)).
COTTA, A. (1972) distingue, outre les dépenses
extraordinaires et ordinaires, les dépenses de fonctionnements des
services civils, les dépenses militaires et les dépenses
d'investissement.
Les dépenses publiques sont les dépenses de
l'Etat telles qu'elles apparaissent dans le budget de l'Etat, ceux des
collectivités et des organismes parapublics. On y trouve : les
dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement.
Suivant le caractère du temps, on distingue les dépenses
définitives et les dépenses temporaires. Leur financement est
assuré par les recettes publiques (impôt, taxes et cotisations
sociales) et par le déficit public.
Le professeur Philip. E. TAYLOR (1953) quant à lui,
distingue les dépenses neutres et les dépenses
interventionnistes.
a. Dépense neutre
On peut qualifier de dépenses neutres, les
dépenses que la collectivité doit assurer dans
l'intérêt général pour autant que l'économie
privée est incapable d'assurer : l'administration, la
sécurité intérieure, la défense nationale et la
justice entrent sans contestation possible dans cette catégorie. En ce
qui concerne l'éducation, il arrive des cas où ça
relève de l'initiative privée. Mais, au fur et à mesure
que l'enseignement revêt un caractère politique, l'Etat entend
exercer un contrôle sur la formation intellectuelle. Il s'agit des
dépenses de fonctionnement.
b. Dépenses interventionnistes
Sous cette rubrique, il distingue trois
catégories de dépenses :
- aide à l'industrie, à l'agriculture et au
travail;
- orientation de l'économie
générale ;
- développement du bien-être social.
Cette classification dépasse les dépenses de
fonctionnement ou d'exploitation et nous conduit à la frontière
entre les dépenses de transfert et les charges de capital. Au premier
chef, il s'agit essentiellement des subventions économiques en faveur
des branches que le gouvernement entend développer dans le cadre de sa
politique générale, ou de prime différentiel, permettant
d'abaisser au profit du consommateur ou du client de services publics
(transport) le prix de vente ou le tarif au dessous du prix de revient. Il
s'agit donc des dépenses de transfert dans la mesure où le
contribuable fait des sacrifices en vue de procurer des avantages, soit aux
activités privilégiées, soit au consommateur.
L'intérêt de la dette publique se rattache également
à cette catégorie.
Au second plan, l'Etat cherche à se substituer à
l'initiative privée et à l'insuffisance des moyens de financement
pour procéder, par des ressources qualifiées de publiques,
à des investissements dans le secteur économique : services
publics, industrie nationalisée ou privée (mais revêtant
une importance capitale), agriculture, logement, transport, réparation
des dommages de guerre, etc.
I.1.2. Les objectifs de la
dépense publique
L'extension de l'importance relative de la dépense
publique a correspondu à un élargissement des objectifs
assignés à la politique économique en
général et à la politique budgétaire en
particulier.
Selon Muscrave R.A. dans son ouvrage «The theory of
public finance», toute dépense publique concourt à la
réalisation d'un ou plusieurs des objectifs suivants,
repérés par l'activité chargée d'en assumer la
réalisation :
- L'activité de régulation de l'activité
économique dont l'objectif est d'en assurer un taux de croissance de
l'économie compatible avec le respect des équilibres
fondamentaux, tant externes qu'internes ;
- L'activité de redistribution des revenus, voire
même des richesses dont l'objectif est de corriger les injustices
distributives résultant du libre fonctionnement de tout secteur de
l'activité économique régie par les principes de
l'économie de marché concurrentiel ;
- L'activité d'affectation des ressources dont
l'objectif est d'assurer la production optimale de certains biens et
services.
I.1.3. Les
différentes catégories des dépenses publiques
I.1.3.1. Les
dépenses de fonctionnement
Les dépenses de fonctionnement sont des dépenses
courantes nécessaires au fonctionnement de l'Etat. On y trouve les
dépenses des pouvoirs publics, les dépenses du personnel ou les
salaires (80% de cette catégorie) et les dépenses liées au
fonctionnement des services. Ces dépenses, en particulier des
dépenses de personnel, vont permettre de stimuler la consommation en
augmentant le pouvoir d'achat des fonctionnaires mais également
d'augmenter leur niveau d'épargne.
I.1.3.2. Les
dépenses de transfert
Les dépenses de transfert visent à redistribuer
des crédits, des subventions, vers les secteurs où l'Etat
souhaite intervenir. Il ne s'agit pas de véritable consommation.
L'évaluation de ces dépenses aura un effet direct sur la
consommation des personnes en bénéficiant.
I.1.3.3. Les
dépenses d'investissement
Les dépenses d'investissement ont pour objet de faire
entrer des biens durables dans le patrimoine de l'Etat. Elles prennent la forme
de commandes passées par les personnes morales de droits publics, qui
auront une influence sur la production et l'emploi.
I.1.4. La théorie
des dépenses publiques
Les dépenses publiques constituent une canalisation des
recettes, des impôts et des emprunts vers une réalisation de
certains objectifs choisis. Mais l'Etat se heurte à de nombreuses
difficultés pour identifier, concevoir et réaliser les
opérations orientées vers la consommation, l'investissement
susceptible d'élever le revenu.
C'est ainsi qu'on peut constater que certaines dépenses
comme les dépenses de transfert finissent par favoriser la consommation
au détriment de l'épargne et par conséquent au
détriment de la formation du capital.
Pour mieux comprendre les effets des dépenses
publiques, il convient de faire le contour des arguments théoriques et
une analyse détaillée. C'est pour cela que nous avons
intégré les dépenses publiques dans les différents
courants de pensées. Nous avons retenu l'approche Néoclassique,
l'approche Keynésienne et l'approche Ricardienne.
I.1.4.1. Approche Néoclassique
Cette approche stipule que les dépenses publiques
s'effectuent en fonction des ressources publiques, c'est-à-dire qu'on ne
doit pas dépenser plus qu'on encaisse. Selon le modèle
néoclassique, l'Etat, pour financer ses dépenses, peut recourir
à l'emprunt. Pour satisfaire le besoin de l'emprunt du secteur public,
le gouvernement est obligé d'augmenter l'offre des titres publics, ce
qui réduit leur prix et augmente le taux d'intérêt du
marché. Ceci résulte de la loi de l'offre et de la demande selon
laquelle pour augmenter les quantités échangées, il faut
diminuer les prix, ce qui a pour conséquence l'éviction
de certains investissements privés productifs suite à
la réduction du capital.
Pour les Néoclassiques, l'accroissement des
dépenses publiques est une promesse des difficultés
économiques dans le futur avec une baisse du bien-être. En effet,
la manière utilisée par le gouvernement pour financer ses
dépenses affecte le niveau de consommation, d'investissement et
d'exportation. Ainsi, l'accroissement des dépenses publiques est
compensé par une baisse des investissements privés. Pour
remédier à cette situation, il faut que les agents privés
prévoient rationnellement les accroissements des charges futures.
En effet, plus l'Etat emprunte, plus il aura affaire au
remboursement des intérêts et du capital, car l'accroissement de
la dette publique accroît les dépenses publiques,
décroît les impôts et accroît les
intérêts de la dette. Il n'y arrivera qu'en procédant
à de nouveaux emprunts et ainsi de suite. Ceci le conduit dans une crise
d'endettement dont il n'est pas sûr de dépasser.
I.1.4.2. Approche Keynésienne
L'analyse des dépenses publiques dans la théorie
keynésienne découle de l'effet du
multiplicateur. Elle est donc étroitement liée aux
fondements même de la thèse de KEYNES. Pour KEYNES, l'augmentation
des dépenses publiques augmente l'output à concurrence de la
diminution de la propension marginale à épargner. Ainsi, les
dépenses publiques exercent un effet multiplicateur sur le revenu des
agents et donc sur toute l'économie.
Le multiplicateur des dépenses publiques
s'établit dans le cadre du modèle IS en partant de
l'équation : . Admettons qu'il y ait un accroissement de g c'est-à-dire.
Au taux d'intérêt r = r0, dr = 0. Si g
augmente, et en conséquence et y aussi pour maintenir l'équilibre sur le marché des
produits. La courbe IS s'est déplacée à droite à
concurrence du multiplicateur.
comme di = 0
L'équilibre du marché des produits implique . Comme et que et
Le rapport est appelé multiplicateur
keynésien.
I.1.4.3. Approche Ricardienne
L'approche ricardienne repose sur le principe de
l'équivalence. La question principalement évoquée est la
possibilité de substituer l'emprunt par l'impôt. Ceci est
justifié par le fait que lorsque l'impôt nécessaire au
financement des dépenses publiques est affecté aux
dépenses productives, l'emprunt qui est utilisé aux mêmes
fins est enlevé du capital.
L'impôt prélevé plus tard pour rembourser
les intérêts et le principal n'affecte pas la richesse de la
nation. C'est dans ce contexte que RICARDO reprend l'argument de J. F. MELON
qui stipule que : « les dettes de l'Etat sont des
dettes de la main droite à la main gauche dont le corps ne se trouve pas
affaibli ».
Dans sa version initiale, BARRO (1974) démontre qu'il y
a équivalence entre un financement des dépenses publiques par la
dette et l'impôt (supposé forfaitaire). Les agents privés
compensent cette baisse de l'épargne publique par la dette publique par
une hausse de l'épargne privée (pour être à mesure
de payer les impôts futurs). Le multiplicateur est unitaire. Avec des
impôts proportionnels au revenu, une hausse temporaire des
dépenses publiques compensée par une baisse future de ces
dépenses n'a pas d'effet. Mais une hausse des dépenses publiques
compensée par une hausse future des impôts réduit le revenu
permanent. Le multiplicateur fiscal est négatif.
En tout état de cause, la productivité des
dépenses publiques importe, puisque c'est elle qui va déterminer
si la dette publique est un transfert intégralement supporté par
les générations futures.
Les hypothèses nécessaires à la stricte
validité du principe d'équivalence sont plutôt fortes. On
peut montrer que dans de nombreux cas, ce principe sera violé, horizons
limités, anticipation non parfaite, contrainte de liquidité,
imperfection du marché du capital et altruisme limité.
La perspective initiale du principe d'équivalence est
que l'emprunt comme l'impôt est un prélèvement sur les
moyens productifs du pays et de ce point de vue rien ne les distingue. Quant
aux intérêts nés de l'emprunt, leur paiement n'affecte en
rien la richesse de la notion. Ils sont prélevés sur les profits
accumulés. Quant aux critiques adressées à l'impôt
lorsqu'il influe la consommation, RICARDO admet la possibilité d'une
échappatoire tout en admettant que l'emprunt est une solution à
laquelle on ne peut entièrement faire recours.
I.1.5. Les dépenses
publiques et leurs évolutions
La dépense publique est, avec la fiscalité, l'un
des principaux instruments de l'action financière de l'Etat. Elle est
aussi l'objet de controverses multiples. Le libéralisme tend à
considérer que tout accroissement de la consommation publique se fait au
détriment de la consommation privée. Le réflexe
libéral est fondé sur une présomption de
méfiance : tout ce qui est collectif est poids mort. La
dépense publique est, pour ainsi dire par nature, improductive à
l'exception limitée des dépenses dites régaliennes. La
consommation de l'Etat équivaut à une destruction réelle
ou potentielle de richesse.
A cette conception s'oppose la conception inverse :
l'idée que la dépense publique est, par nature, plus conforme
à l'intérêt général que ne l'est l'emploi des
mêmes ressources lorsqu'il est librement décidé par les
personnes privées ou les entreprises. Les dépenses publiques dans
cette optique a une double fonction, sociale et économique : elle
permet d'assurer une certaine forme de solidarité sociale et elle joue
le rôle de stabilisateur économique. C'est l'optique
keynésienne.
La tendance à dépenser est une tendance
fondamentalement inscrite dans le fonctionnement de l'Etat. Mais cette
dynamique de la dépense n'est pas conforme : elle varie non
seulement selon les Etats, mais aussi selon les types de collectivités
publiques concernées et la nature de la dépense.
I.1.5.1. Les risques de la
dépense publique
Les détracteurs soulignent toutes les
conséquences économiques négatives qu'un excès des
dépenses publiques entraîne et ceci au trois points de vue
différents :
- elles pèsent sur le développement
économique ;
- elles ont des effets pervers sur la formation du
capital ;
- elles ne contribuent pas nécessairement à la
solution des problèmes auxquels elles sont censées apporter une
réponse.
En effet, elles peuvent freiner la croissance en favorisant
une allocation moins productive des ressources de la collectivité. Un
système monopolistique, faute de la concurrence est toujours moins
efficace qu'un système animé par la compétition.
Toute augmentation de la dépense publique risque donc
d'empêcher un emploi plus productif des ressources disponibles,
c'est-à-dire de constituer un obstacle au développement
économique.
Par ailleurs, l'excès des dépenses publiques
constitue un handicap parce qu'elles pèsent sur la formation du capital.
En effet, toute dépense supplémentaire doit être
financée, soit par de nouveaux prélèvements, soit par
l'emprunt. Dans le premier cas, la capacité d'épargne des
ménages et des entreprises est amputée ; dans le second cas,
une partie de l'épargne privée, déjà
constituée et en quête d'emploi, sera captée par la
puissance publique. C'est ce qu'on appelle effet d'éviction de
la dépense publique.
Enfin, elles ne contribuent pas nécessairement,
notamment en ce qui concerne les dépenses de transfert, à
résoudre des problèmes sociaux comme le chômage ou
l'exclusion. Certains économistes libéraux estiment, au
contraire, qu'il existe une corrélation négative entre la
création d'emploi public et le taux global d'activité. Ils font
remarquer, par exemple, qu'il existe, pour le Danemark un parallélisme
complet entre le taux des dépenses publiques par rapport au PIB et le
taux de chômage par rapport à la population active.
I.1.5.2. L'avantage de la
dépense publique
A l'inverse, les partisans d'une politique active des
dépenses publiques font valoir des arguments de sens contraire. La
dépense publique permet de soutenir la demande et elles ont un effet
contra-cyclique en période de stagnation ou de régression de la
demande privée interne ou externe. La consommation collective a une
fonction de substitution et de régulation.
La critique portant sur le caractère, par nature
improductive, des dépenses de fonctionnement est loin d'être
toujours convaincante car bon nombre de ces dépenses sont en
réalité des investissements immatériels, indispensables
pour assurer l'avenir.
Le rôle productif de certaines dépenses publiques
a été mis en évidence par la théorie de la
croissance endogène. Un surplus des dépenses publiques peut, dans
des secteurs stratégiques, contribuer à améliorer la
productivité des entreprises privées. Mais cette
rentabilité est difficile à mesurer puisqu'elle résulte
d'effets favorables qui sont exercés sur les autres agents
économiques (ce qu'on appelle externalités).
Enfin, l'existence d'un système social avancé,
même financé par des transferts, ne constitue pas fatalement un
handicap pour l'économie. Ce qui fait problème, c'est moins la
réponse publique destinée à renforcer une
solidarité sociale que les modalités d'une redistribution qui, se
voulant quasi-universelle, est nécessairement coûteuse, trop
lourde à gérer, parfois inefficace ou s'accompagnant même
d'effets pervers.
I.2. Notion de
l'investissement
I.2.1. Définitions
et concepts
Dans le langage courant, la notion d'investissement
décrit une multitude d'opérations : on investit en bourse,
dans l'achat d'une nouvelle voiture, dans l'éducation de ses enfants,
dans l'acquisition d'un logement ou dans une nouvelle machine, etc.
La définition économique est plus
précise. C'est l'acquisition de biens de production. C'est un flux qui
alimente le stock de capital. Au niveau microéconomique, la
comptabilité privée identifie trois grands types
d'investissement : les investissements matériels (terrains,
constructions,...), les investissements financiers (achats de titres,...) et
certains investissements immatériels (brevets, licences,...).
L'investissement privé est la partie de
l'investissement qui n'est pas réalisée par les administrations
publiques. L'investissement privé comprend l'investissement des
entreprises et celui des ménages (construction de logement).1(*) L'investissement privé
correspond à la formation brute du capital fixe des ménages et
des entreprises privées.
L'investissement a un double effet2(*) :
Ø il croit le potentiel productif du pays (dont le
revenu potentiel correspondant au plein emploi) ;
Ø il détermine le degré d'utilisation de
ce potentiel par le mécanisme du multiplicateur (équilibre de
plein emploi, de sous emploi ou de suremploi).
I.2.2. Les
déterminants traditionnels de l'investissement
Selon KEMPF H., l'investissement est déterminé
par trois variables3(*) :
Ø Le taux d'intérêt (r) ;
Ø La demande anticipée (y) ;
Ø Le taux de profit (ð).
La théorie du
choix intertemporel accorde une place centrale au taux d'intérêt,
puisque celui-ci est le prix d'un transfert de pouvoir d'achat d'une
période à une autre. Mais, il n'est pas le seul
déterminant de l'investissement. Le taux d'intérêt agit sur
l'investissement par l'augmentation du coût du capital qu'il induit.
Mais, il exerce aussi un effet sur l'investissement par l'intermédiaire
de la profitabilité. Plus le taux d'intérêt est
élevé, plus est faible l'investissement et donc moins importante
la demande des biens et services. Inversement, si le taux
d'intérêt est faible, l'investissement est trop
élevé et la demande des biens et services excède leur
offre.
Il semble admis que la demande anticipée est le
déterminant principal de l'investissement (Muet, 1979). En
période de faible croissance ou de récession, les entreprises
adoptent une stratégie d'investissement prudente, elles ne cherchent pas
à augmenter leurs capacités de production, et parfois même
ne renouvellent pas les équipements devenus obsolètes. Au
contraire, en période de croissance soutenue, les entreprises sont
incitées à investir pour augmenter leurs capacités de
production, afin de profiter de la hausse de la demande.
Un investissement doit être
financé et les conditions de financement ne sont pas
nécessairement circonstancielles du taux d'intérêt. La
situation financière telle que le taux de profit peut également
jouer. La capacité d'emprunt d'une entreprise dépend beaucoup des
garanties qu'elle peut offrir, ainsi que des conditions du marché
(niveau des taux d'intérêt). Le niveau des profits et le niveau de
l'endettement de l'entreprise sont les deux indicateurs
privilégiés pour évaluer les capacités de
remboursement de l'emprunteur. Par ce biais, l'investissement est donc
déterminé par le niveau des profits et de l'endettement.
Les variables taux de profit et taux d'endettement ont ainsi
un pouvoir explicatif réel pour l'investissement des petites
entreprises, mais non pour l'investissement des grands groupes4(*). Les petites entreprises ont
moins de garanties à offrir aux banques, et ont donc plus de
difficultés à financer leurs investissements. En particulier, une
hausse des taux d'intérêt s'accompagne d'une baisse de la valeur
des actifs financiers, et donc d'une hausse de la prime de financement.
I.3. Notion
d'équilibre du marché.
En
économie, le
concept d'équilibre économique sur un ou plusieurs
marchés
désigne un vecteur de variables, généralement des
prix qui égalisent l'
offre et la
demande sur l'ensemble des
marchés considérés. Cette désignation d'ensemble
recouvre en fait des concepts d'équilibre très différents,
qui présentent des propriétés différentes et
appartiennent à des cadres d'analyse parfois éloignés. On
définit l'équilibre comme « une situation
économique dans laquelle "rien ne bouge", tous les agents étant
dans la meilleure situation possible compte tenu des dotations initiales de
chacun (capital, terres,...) ».
I.3.1. La pensée
classique
Les classiques croient majoritairement à
l'équilibre immuable. Pour A. Smith, les intérêts
individuels entraînent le bien commun. La société atteint
naturellement le bien-être et la prospérité. C'est la
fameuse "main invisible" de la concurrence. Donc, l'équilibre
est le fruit du marché. Quant à J.B. Say, il prône
l'impossibilité des crises générales de surproduction.
"Les produits s'échangent contre des produits puisqu'ils se servent
mutuellement de débouchés" et l'offre crée sa propre
demande". Sa loi des débouchés est adoptée par
la majorité des classiques dont Ricardo et Mill.
En revanche, la «loi des
débouchés» va être critiquée par
Malthus et Sismondi qui, ainsi, s'écartent des positions classiques
dominantes en faisant valoir, souvent à juste titre, que
l'épargne et l'investissement ne doivent pas être confondus
(épargnants et investisseurs ne sont pas forcément les
mêmes personnes). Ils indiquent la possibilité d'apparition de
crises de sous-consommation. Force est d'admettre que la thèse de
l'automaticité des équilibres de Say et celle de
l'inéluctabilité des crises de Malthus sont carrément
antagonistes.
I.3.2. La pensée
néoclassique
Selon ce courant de pensée, l'équilibre
s'établit sur le marché de concurrence pure et parfaite :
atomicité, homogénéité du produit, fluidité,
transparence et mobilité. Ce modèle constitue la
référence des néoclassiques. Dans ce modèle, il y a
clivage entre équilibre partiel et équilibre
général.
a. Equilibre partiel
Pour Marshall (école de Cambridge), «toutes choses
étant égales par ailleurs», l'étude d'un seul
marché donne le fonctionnement des autres ; on ne s'intéresse pas
aux effets des modifications de l'équilibre d'un marché sur les
autres marchés. Il mène son étude dans le cadre de la
libre concurrence.
b. Equilibre général de
Walras
Dans Eléments d'économie pure, Walras
développe une théorie de l'équilibre général
englobant théorie de l'échange, de la production, de la monnaie,
du crédit, etc. Son ambition est de montrer que, de même qu'il
existe un équilibre permettant l'échange de deux marchandises qui
maximise la satisfaction des participants à l'échange, il existe
un équilibre général sur un marché comportant
n marchandises. Pour lui, s'il y a équilibre entre l'offre et
la demande sur le marché des biens et sur le marché de la
monnaie, alors il y a aussi équilibre sur le marché des
titres.
I.3.3. La pensée
Keynésienne
La théorie keynésienne rejette tous les
postulats classiques (les "classiques " sont pour lui tous ses
prédécesseurs acceptant la loi des débouchés). Elle
en prend même l'exact contre-pied. On parle donc de "révolution
keynésienne".
L'équilibre de l'économie n'est pas le produit
de mécanismes automatiques, mais la résultante de l'addition de
plusieurs fonctions de comportement. L'équilibre obtenu n'a que peu de
chances d'être de plein emploi. Sa théorie est axée sur la
notion de demande globale. Ce sont les flux des dépenses qui
déterminent le niveau de l'activité économique et celui de
l'emploi.
I.3.4. L'équilibre
selon Marx
Max met en cause plusieurs résultats des classiques,
dont l'impossibilité des crises économiques. D'après la
loi de Say, la demande est déterminée par l'offre et donc
suffisante à son écoulement. Marx explique que la libre
concurrence ne conduit pas à cette régulation des
déséquilibres, mais à des crises de surproduction du fait
d'une demande structurellement insuffisante de la part de la grande masse des
travailleurs qui ne reçoivent que le strict minimum pour survivre,
crises qui, ainsi, condamnent à terme le capitalisme à son
autodestruction.
Les conceptions très différentes de la notion
d'équilibre dans l'histoire de l'analyse économique laissent
autour de cette notion une grande incertitude. Pourtant, dès 1937, John
Hicks tente de concilier l'analyse de Keynes et celle des
«classiques» en construisant ce qui deviendra le
célèbre graphique IS-LM. Pour un certain taux
d'intérêt et de revenu, il existe un équilibre
simultané sur le marché des biens et services où
l'investissement est égal à l'épargne et sur le
marché de la monnaie où l'offre est égale à la
demande.
I.3.5. L'équilibre
sur le marché des biens et services
Dans le modèle keynésien, il n'y a donc pas
d'équilibre automatique sur les marchés : les décisions
des agents sont prises en fonction des prévisions qu'ils
établissent. Par exemple, les ménages règlent leur niveau
de consommation en fonction de la demande de travail des entreprises qu'ils
prévoient. C'est donc la demande effective à laquelle les agents
s'attendent à être confrontés qui détermine l'offre.
Ainsi, le fonctionnement des différents marchés découle de
la demande de biens et services. La demande globale, c'est-à-dire la
valeur de tous les biens et de tous les services joue un rôle
extrêmement important dans le modèle keynésien
simplifié.
La Théorie générale parle d'une
identité entre l'épargne et l'investissement. Keynes le signale
en ces termes : « L'expansion se caractérise par un
excès de l'investissement sur l'épargne et la récession se
caractérise par un excès de l'épargne sur
l'investissement »5(*).
Dans une série de conférences données en
1931 à l'université de Chicago, J.M. Keynes donne son analyse de
la crise économique et les remèdes possibles pour en sortir. Une
abondance d'épargne peut avoir des effets néfastes sur
l'économie et sur l'emploi en particulier. Avant de s'intéresser
aux différences et aux fluctuations entre l'épargne et
l'investissement, Keynes analyse les deux notions et trouve une identité
entre les deux.
L'épargne est la part du revenu non consommé
immédiatement. L'investissement permet de créer ou d'acheter des
biens de production.
Deux grands courants de la théorie économique
ont analysé les relations entre l'épargne et l'investissement.
Dans les années trente, l'école autrichienne et F. Hayek en
particulier, estiment que l'épargne doit être préalable
à l'investissement, sinon l'entrepreneur doit avoir recours au
crédit, ce qui augmente son endettement. Keynes a une vision
complètement différente. Pour lui, trop d'épargne peut
être nuisible à l'économie et c'est l'investissement qui
détermine l'épargne notamment avec le processus du
multiplicateur.
Nous analyserons d'abord l'ensemble des points de vue sur la
question en essayant de voir leur évolution dans le temps. Les
classiques (A. Smith, D. Ricardo, T.R. Malthus) et aussi K. Marx, analysent
l'épargne et l'investissement comme la même action.
L'épargne de l'un permet à l'autre d'investir, il y a
identité entre l'épargne et l'investissement. L'épargne
précède l'investissement.
Les néo-classiques s'opposent à la pensée
keynésienne et reprennent la loi des débouchés de J.B. Say
«l'offre crée sa propre demande». Pour lui, une
augmentation de la production permet de distribuer un supplément de
revenu. L'individu plus riche achètera plus de biens ou services et
facilite ainsi l'écoulement des nouveaux
« débouchés ». C'est une économie
basée sur l'offre qui servira de base aux néo-classiques. Pour
eux, il y a égalité a priori entre l'épargne et
l'investissement. L'épargne est faite pour être investie. Le
revenu est égal à la somme de la consommation et de
l'épargne et la demande est égale à la somme de la
consommation et de l'investissement. Les néo-classiques en
déduisent que le revenu est égal à la demande. C'est le
taux d'intérêt qui permet de réaliser l'équilibre.
L'augmentation du revenu permet de transmettre l'accroissement de l'offre
à la demande.
Keynes réfute ces analyses où l'épargne
égale l'investissement a priori et surtout où c'est
l'épargne qui détermine l'investissement. Keynes s'oppose
à la logique de l'équilibre de marché, il
préfère une approche par le circuit selon laquelle :
« la demande permet de créer les revenus et les revenus
permettent les dépenses ».
Pour lui, l'épargne est la différence entre le
revenu et la consommation, et l'investissement est la différence entre
le produit global et la consommation. Si, comme le note M. HERLAND, on
identifie le revenu et le produit, ce qui n'est certes pas
incontestable, on trouve l'identité entre l'épargne et
l'investissement.
S : épargne ;
I : investissement ;
Y : le revenu ;
D : le produit global ;
C : consommation
Où
Nous continuons l'analyse pour vérifier la condition
d'équilibre I = S. L'analyse faite par le Suédois G. MYRDAL sur
la distinction des valeurs ex-ante et ex-post permet de séparer les
variables entre celles qui sont possibles ou souhaitables (ex-ante) et celles
qui seront effectivement réalisées (ex-post). Si nous nous
situons ex-ante, nous avons donc I ex-ante = S ex-ante (notés I* = S*)
uniquement à l'équilibre. Dans les autres cas, l'épargne
des ménages n'est pas forcément égale à
l'investissement des entrepreneurs. Cette notion doit être comprise en
terme d'équilibre stable.
Comme l'écrit, M. HERLAND, l'équilibre stable
est " une situation où les agents n'ont pas de raison de modifier
leur comportement pour faire changer le système économique".
Dans ce cas, l'épargne et l'investissement s'égalisent et comme
l'équilibre est stable, on doit avoir égalisation des valeurs
réalisées. Ce sont les variations du revenu qui permettent
l'équilibre.
Dans Traité de la monnaie, KEYNES
définit autrement le revenu et l'épargne. Pour le revenu, Keynes
n'inclut pas dans sa valeur le montant de profits ou de pertes
« anormaux ». L'épargne est égale à la
différence entre le revenu normal et la consommation ;
l'investissement est défini comme dans la Théorie
générale.
Comme le note M. HERLAND,
» l'égalité ex-post de l'épargne et de
l'investissement n'est pas automatiquement réaliste». C'est
une égalité « fortuite ». S = I si le montant
des profits (ou des pertes) est nul. L'approche développée dans
le Traité est une analyse, comme le note M. LAVOIE dans l'ouvrage de F.
POULON Les Ecrits de Keynes, en termes de « flux financiers
sectoriels » et en citant Keynes :
« l'épargne des ménages a été
compensée par les pertes des entrepreneurs ». Pour
KEYNES, la variable d'ajustement est le revenu et non le taux
d'intérêt comme le prétend HAYEK.
Les Classiques analysent l'épargne et l'investissement
comme la même dose. L'épargne thésaurisée par un
individu doit être utilisée par un entrepreneur. A chaque moment,
il y a identité entre l'épargne et l'investissement. Les
néo-classiques ne reprennent pas l'identité entre les deux
notions mais font une analyse en termes d'égalité entre
l'épargne et l'investissement. La variable clé des
néo-classiques est le taux d'intérêt qui permet d'ajuster
les deux niveaux. Comme dans le cas de l'équilibre général
walrasien, une situation de concurrence pure et parfaite, l'équilibre se
fait spontanément sur tous les marchés. L'épargne
égale l'investissement à l'équilibre et la relation
causale qui s'établit entre eux, va de l'épargne vers
l'investissement. C'est l'épargne qui détermine le montant de
l'investissement.
KEYNES s'oppose à cette égalité et
reprend l'identité des classiques. Pour lui, la relation causale est
inverse, c'est l'investissement qui détermine le revenu, et celui-ci
permet, en fonction du partage que font les ménages entre la
consommation et l'épargne, de déterminer le niveau de
l'épargne.
G. MYRDAL reprend le schéma keynésien en
l'enrichissant avec la distinction ex-ante et ex-post. Nous pouvons avoir une
égalité entre les deux notions ex-ante. Ce qui, ex-post, n'est
pas forcément réalisable. Pour lui, lorsque la valeur de
l'investissement est supérieure à l'épargne des
ménages, les recettes des entrepreneurs sont plus importantes que leurs
coûts, et ils font donc un profit. Au contraire, lorsque la valeur de
l'investissement courant est moindre que l'épargne des ménages,
les recettes des entrepreneurs seront moindres que leurs coûts, et ils
feront une perte.
Keynes, dans la deuxième conférence des
«Harris Lectures», propose son analyse de la crise économique.
Pour lui, les coûts de production des entrepreneurs qu'il définit
comme étant les « salaires, traitements, rentes et
intérêts » sont la contrepartie des revenus des agents.
A un coût de production correspond un revenu, KEYNES établit une
identité entre ces deux montants. KEYNES répartie ensuite les
deux parties du revenu entre la consommation des ménages et
l'épargne. Cette même épargne sera utilisée par les
établissements financiers qui peuvent la distribuer à d'autres
ménages sous forme de crédit. On reconnaît le processus
causal keynésien, le revenu permet l'épargne qui entraîne
un autre revenu qui est lui-même divisé entre consommation et
épargne.
KEYNES introduit ensuite dans cette conférence la
notion de déséquilibre après avoir réfuté
l'égalité entre l'investissement et l'épargne. KEYNES
expose deux cas : si le taux d'épargne est trop important, de
« fortes pressions » peuvent diminuer le montant de
l'épargne. Il prend l'exemple des chômeurs qui veulent continuer
à consommer. L'Etat peut aussi désépargner et la
production peut ainsi s'accroître.
En conclusion, KEYNES affirme que ce qu'il appelle
« l'équilibre de prospérité » ne peut
avoir lieu que si l'investissement est à un niveau égal à
celui de l'épargne nationale pendant la prospérité.
Pour les classiques, l'épargne devient investissement
au cours du temps. Pour les néo-classiques, c'est l'épargne qui
détermine l'investissement et la variable d'ajustement qui permet
d'avoir une égalité entre les deux est le taux
d'intérêt. Pour KEYNES, c'est l'inverse. C'est l'investissement
qui détermine l'épargne et la variable d'ajustement est le
revenu. La distinction faite par G. MYRDAL sur les valeurs ex-ante et ex-post,
permet de clarifier l'identité ou l'égalité entre les deux
notions.
Dans la Théorie générale, et en fonction
des définitions données par Keynes, il y a forcément
identité entre l'épargne et l'investissement ex-post. Avec le
processus du multiplicateur, l'investissement supplémentaire augmente le
revenu qui lui-même permet un accroissement de l'épargne
équivalent à l'investissement initial. Pour les valeurs ex-ante,
la relation d'égalité entre épargne et investissement
n'est vraie qu'à l'équilibre. Dans les autres cas,
l'investissement des entreprises n'est pas automatiquement égal à
l'épargne des ménages. La Théorie générale
établit une identité entre l'épargne et l'investissement,
c'est un point crucial dans la théorie keynésienne surtout si on
prend en compte la distinction faite par G. MYRDAL sur les valeurs ex-ante et
ex-post.
I.4. Les
déterminants de l'équilibre entre offre et demande des biens et
services
Dans cette section, il a été question de mettre
en lumière les facteurs susceptibles d'équilibrer la somme de la
consommation, de l'investissement et des dépenses publiques aux
quantités produites des biens et services.
En fait, c'est au taux d'intérêt qu'incombe le
rôle essentiel d'équilibrer offre et demande. Le rôle du
taux d'intérêt dans une économie peut être
envisagé de deux manières : sous l'angle de son impact sur
l'offre et la demande, soit des biens et services, soit des fonds
prêtables (Mankiw, 2003).
I.4.1. Equilibre sur le
marché des biens et services : offre et demande de la
production
Les équations qui suivent synthétisent
l'exposé relatif à la demande des biens et services :
La demande des biens et services produits par
l'économie émane de la consommation, de l'investissement et des
dépenses publiques. La consommation est fonction du revenu disponible,
l'investissement dépend du taux d'intérêt, les
dépenses et les recettes publiques sont les variables exogènes de
la politique budgétaire. La fonction de production et les facteurs de
production déterminent conjointement l'offre des biens et services.
En substituant les fonctions de consommation, de
l'investissement dans l'identité comptable du revenu national, nous
obtenons.
Comme les variables G et T sont
établies par la politique budgétaire et que le niveau de
production Y est déterminée par les facteurs de
production et la fonction de production, nous écrivons . Cette équation établit que l'offre de la production est
égale à la demande de celle-ci, laquelle n'est autre que la somme
de la consommation, de l'investissement et des dépenses publiques.
Le taux d'intérêt a joué le rôle
crucial parce qu'il est la seule variable non déterminée dans la
dernière équation, il doit s'ajuster pour faire en sorte que la
demande des biens et services soit égale à l'offre de ceux-ci.
Plus le taux d'intérêt est élevé, plus est faible
l'investissement et donc moins importante la demande des biens et services. Si le taux d'intérêt est trop élevé,
l'investissement est trop faible et la demande des biens et services est
inférieure à leur offre. Si le taux d'intérêt est
trop faible, l'investissement est trop élevé et la demande
excède l'offre. Au taux d'intérêt d'équilibre, la
demande et l'offre des biens et services sont égales.
Pour bien cerner comment le taux d'intérêt
équilibre l'offre et la demande des biens et services, nous allons
introduire dans notre analyse le marché financier.
I.4.2. L'équilibre
sur le marché financier : offre et demande des fonds
prêtables
Le taux d'intérêt est le coût de l'emprunt
et le rendement du prêt sur le marché financier (Mankiw, 2003).
Ceci étant, nous avons évalué le rôle du taux
d'intérêt. Pour ce faire, nous réécrivons
l'identité comptable du revenu national comme suit :
Le terme désigne la production qui subsiste après que la demande
des consommateurs et de l'Etat ait été satisfaite : on
l'appelle Epargne nationale ou épargne tout
court (S). Ainsi reformulée, l'identité
comptable du revenu national montre que l'épargne est égale
à l'investissement. Au sein de l'épargne nationale, il est
possible de distinguer l'épargne des ménages et l'épargne
de l'Etat : Le terme est le revenu disponible diminué de la consommation, soit
l'épargne privé. Le terme désigne les recettes publiques diminuées des
dépenses publiques, soit l'épargne publique.
Si l'Etat dépense plus qu'il perçoit, il a un
déficit budgétaire et l'épargne publique est
négative. L'épargne nationale est la somme de l'épargne
privée et de l'épargne publique.
Le circuit économique de la figure suivante nous
fournit une interprétation de cette équation : il
établit que les flux entrant et les flux sortant sur le marché
financier doivent être égaux.
Figure 1 : Le circuit
des dollars au travers de l'économie
Revenu
Les marchés des facteurs de production
Paiement aux facteurs
Les marchés financiers
Epargne privée
Epargne
publique
Impôts
Etat
Ménages
Entreprises
Dépenses publiques
Investissement
Les marchés des biens et services
Consommation
Revenu des entreprises
Source : MANKIW, Gregory, N.,
Macroéconomie, 3ème édition,
Bruxelles, De Boeck Université, 2003, p. 52
Cette figure propose une vision plus réaliste du
circuit économique. Les encadrés situés sur l'axe
horizontal au centre de la figure représentent les acteurs
économiques : ménages, entreprises et pouvoirs publics. Les
encadrés sur l'axe vertical au centre de la figure représentent
les divers types de marchés : les marchés de biens et
services, les marchés des facteurs de production et les marchés
financiers. Les flèches indiquent les flux des dollars parmi les divers
acteurs économiques au travers des trois types de marché.
Pour percevoir le rôle que joue le taux
d'intérêt en matière d'équilibre des marchés
financiers, nous substituons la fonction de consommation et la fonction
d'investissement dans l'identité comptable du revenu national :. Ensuite, nous indiquons que T et G sont fixés dans le cadre de
la politique budgétaire et que Y est déterminée par les
facteurs de production et la fonction de celle-ci :
Le membre de gauche de cette équation nous indique que
l'épargne nationale dépend du revenu Y et des variables G et T de
la politique budgétaire. Pour tout valeurs données de Y, G et T,
l'épargne nationale S est également donnée. Le membre de
droite de l'équation indique que l'investissement est fonction du taux
d'intérêt.
La figure suivante représente épargne et
investissement en tant que fonction du taux d'intérêt. La fonction
d'épargne est une droite verticale parce que, dans notre modèle
actuel, l'épargne ne dépend pas du taux d'intérêt.
La pente de la fonction d'investissement et négative : plus le taux
d'intérêt est élevé, moins nombreux sont les projets
d'investissement rentables.
Figure 2 : Epargne,
Investissement et taux d'intérêt
Epargne, S
r
Taux d'intérêt d'équilibre
Investissement désiré, I(r)
I, S
Source : MANKIW, Gregory, N.,
Macroéconomie, 3ème édition,
Bruxelles, De Boeck Université, 2003, p. 55
Le taux d'intérêt s'ajuste en sorte que
l'épargne soit égale à l'investissement
désiré. La droite verticale représente l'épargne,
soit l'offre des fonds prêtables. La courbe décroissante
représente l'investissement désiré, soit la demande de
fonds prêtables. L'intersection de ces courbes détermine le taux
d'intérêt d'équilibre.
Il est également possible d'interpréter
l'épargne et l'investissement en terme d'offre et de demande.
Le bien est dans ce cas constitué par les fonds
prêtables dont le prix est le taux d'intérêt.
L'épargne constitue l'offre de ces fonds : certains particuliers
prêtent leur épargne aux investisseurs ou la déposent
auprès d'une banque qui se charge de réaliser des prêts.
L'investissement est la demande des fonds prêtables : les
investisseurs empruntent directement auprès du public en vendant des
obligations ou indirectement en empruntant auprès d'une banque.
L'investissement étant fonction du taux d'intérêt, la
demande des fonds destinés à financer cet investissement
dépend elle aussi du taux d'intérêt.
Le taux d'intérêt s'ajuste jusqu'au moment
où l'investissement et épargne s'égalisent. Si le taux
d'intérêt est trop faible, les investisseurs souhaitent
acquérir un volume de production supérieur à celui que
peut financer l'épargne. En d'autres termes, la demande des fonds
prêtables excède leur offre. Dans un tel cas, le taux
d'intérêt augmentent. A l'inverse, si le taux
d'intérêt est trop élevé, l'épargne est
supérieur à l'investissement : l'offre de fonds
prêtables excède leur demande, le taux d'intérêt
baisse. L'intersection des deux courbes désigne le taux
d'intérêt d'équilibre. Au taux d'intérêt
d'équilibre, les ménages souhaitent épargner ce que les
entreprises désirent investir et l'offre des fonds prêtables est
égale à leur demande.
I.4.3. L'impact d'une
hausse des dépenses publiques
La politique budgétaire a un impact direct sur la
demande des biens et services produits par l'économie. Pour cette
raison, elle modifie l'épargne nationale, l'investissement et le taux
d'intérêt d'équilibre.
Partant de l'équation macroéconomique pour une
économie fermée :
Y = le revenu d'équilibre, la production
C = la consommation
I = l'investissement
c = la propension marginale à consommer
Y = C + G + I
C = c (Y-T) + C0 Où
I = I0
G = G0
Considérons une variation des dépenses publiques
de ?G. Le premier effet est une hausse de la demande des biens et services
équivalente à ?G. Mais, comme la production totale est
déterminée par les facteurs de production, cet accroissement doit
être compensé par une baisse dans un autre secteur de la demande.
Le revenu disponible Y-T ne varie pas, la consommation C reste
inchangée. La hausse des dépenses publiques doit être
compensée par une baisse équivalente de l'investissement
privé.
Pour induire cette baisse de l'investissement, le taux
d'intérêt doit augmenter. On voit donc que la hausse des
dépenses publiques entraîne un relèvement du taux
d'intérêt et une diminution de l'investissement. Dans un tel cas,
on dit qu'il y a éviction de l'investissement par les
dépenses publiques.
Pour mieux cerner les effets d'une hausse des dépenses
publiques, examinons son impact sur le marché des fonds prêtables.
Comme la hausse des dépenses publiques ne s'accompagne pas d'un
relèvement des impôts, l'Etat finance ses dépenses
supplémentaires par l'emprunt, ce qui a pour effet de réduire
l'épargne publique.
Comme l'épargne privée reste inchangée,
l'emprunt de l'Etat pèse négativement sur l'épargne
nationale. Comme le montre la figure suivante, une réduction de
l'épargne nationale se représente par un glissement vers la
gauche de l'offre des fonds prêtables disponibles pour l'investissement.
Au taux d'intérêt initial, la demande de fond excède leur
offre. Le taux d'intérêt d'équilibre augmente jusqu'au
point où la fonction d'investissement intercepte la nouvelle fonction
d'épargne.
Figure 3 : Une
augmentation des dépenses publiques ou une réduction de
l'épargne
r
S1
S2
r2
r1
I(r)
I, S
Source : MANKIW, Gregory, N.,
Macroéconomie, 3ème édition,
Bruxelles, De Boeck Université, 2003, p. 56
L'accroissement des dépenses publiques induit donc une
hausse du taux d'intérêt de r1 en r2. Une
réduction de l'épargne diminue le volume de l'investissement et
accroît le taux d'intérêt. Les mesures budgétaires
qui réduisent l'épargne évincent l'investissement.
Les dépenses publiques agissent sur l'activité
économique comme on peut le pressentir à travers ces deux
hypothèses diamétralement opposées au sujet des effets des
dépenses publiques sur la croissance économique.
I.4.3.1. Les
dépenses publiques comme stimulant de la croissance : effet de
relance
Cette vision optimiste des effets des dépenses
publiques sur la croissance a été défendue par des
auteurs, qui selon eux, les dépenses publiques jouent favorablement sur
la croissance.
En effet, elles influencent la fonction de production
privée en stimulant la productivité du capital puisqu'elles
créent des conditions propices à la production en mettant en
place des infrastructures socio-économiques indispensables pour la
conduite des activités économiques (CALVO, 1985).
Quant à ASCHAVER (1985), il avance l'idée que
l'augmentation de la dépense publique, surtout de l'investissement,
stimule la rentabilité du capital privé ; ce qui a un impact
sur la production plus supérieure à un relèvement
équivalent de la consommation publique. Donc, les dépenses
publiques exercent un effet positif sur la productivité globale des
facteurs de production du secteur privé.
Partant de l'hypothèse que les dépenses
publiques financent les biens publics purs, BARRO (1990) trouvent que ces
dernières sont complémentaires aux dépenses
privées, c'est-à-dire qu'elles agissent, à
côté de la production privée, dans la détermination
de la production nationale.
En examinant les liens entre la croissance et les
dépenses publiques, ces dernières stimulent la croissance par
deux possibilités :
- un mécanisme macroéconomique : plus de
dépenses publiques voulant dire plus d'activité, il y a plus de
gains de productivité par le jeu de diverses externalités et, par
conséquent, plus de croissance future ;
- un mécanisme technologique : certaines
dépenses publiques favorisent l'accumulation des connaissances et donc
améliorent la capacité productive des agents économiques,
ce qui, enfin de compte, stimule la croissance ; telles sont les
dépenses en éducation de formation.
Les dépenses publiques agissent positivement sur la
croissance par des effets d'entraînement pour le reste de
l'économie (M.A NELSON, 1994). En effet, elles stimulent la demande
privée et encouragent la productivité des activités
étatiques. Les économistes des nouvelles théories de la
croissance soutiennent eux aussi l'idée d'une plausible action positive
des dépenses publiques sur la croissance à LT à condition
de rationaliser leur affectation. Ainsi, les dépenses allouées
aux infrastructures publiques, à la formation du capital humain à
travers l'éducation, la formation et la recherche-développement
stimulent l'activité économique de LT.
Finalement, l'hypothèse en faveur des dépenses
publiques comme stimulant de la croissance se fonde essentiellement sur les
externalités ou effets d'entraînement que ces dépenses sont
susceptibles d'engendrer et qui favorisent l'initiative privée.
I.4.3.2. Les dépenses publiques comme déprimant
de la croissance : effet d'éviction
Contrairement à la vision optimiste qui vient
d'être présentée, des craintes relatives aux effets des
dépenses publiques sur la croissance ont été
suggérées par certains auteurs. L'augmentation des
dépenses publiques peut venir non pas compléter, mais se
substituer à la dépense des agents privés. Autrement dit,
une augmentation des dépenses publiques peut avoir, dans ce cadre,
un effet d'éviction des investissements
privés.
Deux mécanismes sont alors en jeu :
- Le surcroît de demande globale résultant d'une
augmentation des dépenses publiques en période de plein emploi va
contribuer à l'apparition de tensions inflationnistes ;
- Si le financement de la politique budgétaire passe
par l'emprunt, l'émission de titres de dette publique va venir
concurrencer les entreprises sur le marché des capitaux, conduisant
à la hausse des taux d'intérêt et, in fine, à la
baisse des investissements privés.
BARRO (1981), dans sa conception radicalement opposée
à celle de 1990, insiste sur l'impact différencié d'une
augmentation temporaire ou permanente des dépenses de l'Etat sur
l'activité économique. L'auteur s'appuie sur la théorie
des anticipations rationnelles des agents économiques. En fait, si les
agents économiques privés sont rationnels, ils devront projeter
leurs plans de consommation et de production à LT. De ce fait, ils se
prémunissent contre un changement permanent, surtout à la hausse
du niveau de dépenses publiques qui conduisent souvent à des
prélèvements futurs d'impôts et dépriment le revenu
permanent.
En ce qui concerne l'effet néfaste des dépenses
publiques sur la production, BARRO et KING (1989) montre que les
préférences des individus sont défavorables dans le temps,
les dépenses publiques futures n'ont d'effet que sur le taux
d'intérêt mais pas sur le niveau de l'activité. Les
dépenses publiques étant en grande partie financées par
les recettes fiscales, leur influence sur la production privée,
impliquent obligatoirement que l'on doit déterminer le taux optimal des
prélèvements obligatoires sur la consommation privée qu'on
ne peut pas dépasser pour le financement de la dépense future.
Pour FRIEDMAN, une relance budgétaire ne pourra donc
exercer un effet stimulant sur la consommation qu'à condition que les
agents anticipent une hausse durable de leur revenu. Les ménages vont
réaliser progressivement qu'il s'agit d'une augmentation temporaire de
leur revenu, qui sera en outre financée ultérieurement par une
hausse des impôts. L'impulsion budgétaire se traduira par une
augmentation de l'inflation.
Le principe de l'équivalence ricardienne renforce cette
déficience à l'égard de la politique budgétaire en
affirmant que les financements directs du déficit public par l'emprunt
ou par impôt supplémentaire sont équivalents, les agents
anticipant dans le premier cas que l'Etat sera contraint d'augmenter les
prélèvements pour le financer à terme.
L'analyse des arguments en faveur de l'hypothèse des
effets néfastes de la dépense publique sur la croissance repose
sur le principe de l'éviction de la dépense publique qui se fait
au détriment de la dépense privée.
Finalement, la théorie des effets des dépenses
publiques sur la croissance reste contradictoire et non concluante. Encore
plus, nous n'avons trouvé aucun travail sur les effets des
dépenses publiques sur l'équilibre sur le marché des biens
et services, d'où l'absence des analyses ultérieures de
l'équilibre sur le marché des biens et services. Ceci nous laisse
un chemin à parcourir pour prendre la position sur l'effet des
dépenses publiques sur le différentiel d'équilibre entre
l'épargne et l'investissement, est ce, au cours du deuxième et
troisième chapitre.
CHAPITRE II : DEPENSES
PUBLIQUES ET EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES AU BURUNDI :
Une analyse descriptive
Au Burundi, les dépenses publiques présentent
une structure qui ne favorise pas la croissance économique.
L'économie burundaise est aussi caractérisée par une
insuffisance de l'épargne intérieure ainsi que celle des
investissements du secteur privé suite à la guerre6(*).
Au cours de ce chapitre, nous avons mis en lumière la
situation des dépenses publiques ainsi que celle de l'équilibre
entre l'épargne et l'investissement au Burundi à travers une
interprétation des données.
II.1. Les dépenses
publiques au Burundi
Dans tous les pays du Monde et au Burundi en particulier, les
dépenses publiques tendent à accroître et parfois
même dans de fortes proportions. Comme c'est cette augmentation qui nous
préoccupe dans notre étude, nous pouvons signaler certains des
facteurs explicatifs de ce phénomène.
Pour comprendre les causes d'une augmentation des
dépenses publiques, nous devons tenir compte de deux facteurs
principaux :
- la variation de la valeur de la monnaie dans laquelle les
dépenses publiques sont exprimées ;
- les méthodes d'établissements des comptes
publics.
Le budget étant exprimé en monnaie courante, il
est clair que celui de l'année suivante sera supérieur à
celui de l'année antérieure si la valeur de l'unité
monétaire a diminué. Une bonne comparaison exige la conversion
des valeurs courantes en valeur constante. C'est-à-dire que la
comparaison doit tenir compte de la variation des prix ainsi que des pouvoirs
d'achat de la monnaie.
Pour ce qui est de l'établissement des comptes publics,
les charges relatives à la perception de l'impôt sont
déduites de ce montant et qu'aucune des dépenses de cet ordre
n'apparaît au budget ; le montant des dépenses doit
être inférieur à celui du système comptable qui fait
apparaître au budget les charges destinées à couvrir les
frais de perception. Il en est de même lorsque les manques à
gagner résultent des exonérations fiscales accordées
à l'Etat ne figurent pas au budget.
Enfin, les dépenses publiques évoluent en
fonction des variations observées qui sont des facteurs explicatifs dans
les autres secteurs de la vie nationale tels que :
- Accroissement de la production et des revenus ;
- Accroissement de la population ;
- Programme économique et social du gouvernement ;
- Etc.
II.1.1. Les modes de
financement des dépenses publiques au Burundi
Pour financer ses dépenses, l'Etat a besoin de
collecter des fonds indispensables à son fonctionnement et à sa
survie. Les recettes publiques auxquelles l'Etat fait
généralement recours comprennent les emprunts et les
impôts. Les emprunts sont classés en emprunt de court terme ou
dette flottante (bon du trésor de 6 mois à 3 ans) et les emprunts
à long terme dont la source peut être nationale ou
étrangère.
Les emprunts sont généralement utilisés
pour financer des projets d'investissement public. Les impôts, quant
à eux constituent de loin la part la plus importante des recettes
publiques. Ils se distinguent des emprunts dans la mesure où la
contribution est obligatoire et ne donne pas lieu au remboursement.
Parmi ces modes de financement qui sont à la
disposition du trésor, nous pouvons distinguer les modes de financement
qui donnent lieu à la création monétaire de ceux qui n'en
donnent pas lieu.
II.1.1.1. Les modes de financement
monétaire
A. La variation des avoirs des particuliers à
la poste
Des particuliers (ménages et entreprises) peuvent
ouvrir un compte à la poste et le trésor public peut s'en servir
partiellement. Toutefois, cette forme de financement dépend en
dernière analyse des décisions des ménages et des
entreprises et ne peut donc être contrôlée que par le
trésor.
B. Les avances de la Banque Centrale au
trésor
Le trésor peut financer son déficit en recourant
aux avances directes de la banque centrale. En principe, le montant des avances
de la Banque Centrale au trésor, qui sont accordées contre remise
d'effets publics tels que le certificat de trésor, font objet de
convention entre le trésor et la Banque Centrale. Le plafond des avances
au trésor doit être fixé à un certain niveau. Si le
montant devient totalement insuffisant et que l'Etat n'a pas d'autres moyens de
recours, la Banque centrale ne peut pas laisser tomber en faillite tout en
gardant à l'esprit le principe de limitation des avances.
C. L'emprunt extérieur
Il existe enfin une dernière forme de financement
monétaire du trésor, qui a pris ces dernières
années une importance croissante : l'emprunt extérieur sur
le marché des devises. Les devises ainsi obtenues sont
cédées à la Banque Centrale qui fournit en échange
de la monnaie nationale au trésor.
Nous pouvons dire qu'en principe, les devises fournis au
trésor permettent de financer le déficit extérieur
(balance des paiements) sans entamer les réserves de change de la Banque
Centrale. Mais ceci est quelque peu illusoire car au moment où ces
emprunts arriveront à l'échéance, il devra être fait
appel à ses réserves pour procéder à leur
remboursement.
Ce type de financement expose bien entendu le trésor
public à des pertes de change si la devise dans laquelle l'emprunt a
été conclu s'apprécie par rapport à la monnaie
nationale. Au moment du remboursement, le trésor doit racheter les
devises à la Banque Centrale pour un montant supérieur au nominal
en monnaie nationale de l'emprunt.
En effet, en cas d'appréciation
(dépréciation) par rapport à la monnaie nationale des
devises dans lesquelles les emprunts sont contractés, le montant de la
dette extérieure s'accroît (décroît) sans qu'il y ait
émission de nouveaux emprunts ou remboursement d'emprunts existants.
II.1.1.2. Les autres modes de financement
Les moyens monétaires évoqués
jusqu'à présent ne constituent pas un moyen normal de couverture
du déficit budgétaire. D'autres modalités existent. Citons
par exemple l'utilisation des certificats de trésorerie.
Ces dernières années, les certificats de
trésorerie ont fait objet d'une émission plus ou moins continue
aux échéances et dans les quantités demandées. Il
s'agit des effets publics à court terme, généralement 3
mois à 1 an.
L'intérêt qu'ils portent est payé sous
forme d'un escompte sur le prix d'achat. Ils sont presque exclusivement
placés auprès des institutions financières. Ceux-ci y
trouvent un moyen commode pour placer leur trésorerie.
II.1.2. Classification des
dépenses publiques du Burundi
Au Burundi, les dépenses publiques sont classées
en trois grandes catégories :
- Les dépenses courantes ;
- Les dépenses en capital ;
- Les dépenses hors budget.
Parmi ces trois catégories, les dépenses
courantes sont des dépenses qui occupent une place de choix dans les
dépenses publiques du Burundi car ces dernières regroupent les
dépenses de fonctionnement comme les dépenses sur biens et
services (les salaires, les achats de biens et services), les subventions et
autres transferts courants, paiement des intérêts, dépenses
sur dons, etc. L'augmentation des dépenses publiques n'est pas la
même dans toutes les catégorie de dépenses du Burundi. On
observe une part importante des dépenses courantes par rapport aux
autres formes de dépenses comme le montre la figure suivante.
Figure 4 : Evolution
des dépenses publiques du Burundi par catégorie (1987-2006)
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe 1
Les dépenses courantes représentent la plus
grande part des dépenses budgétaires. Cette part a connue des
fluctuations en 2002. Après l'an 2003, elles ont augmenté
d'année en année passant de 57,7% du total à 67,1% du
total en 2005 ; la même année, elles ont
représenté 23,3% du PIB. La part des dépenses courantes
par rapport au PIB n'a pas cessé d'augmenter. Ainsi, les dépenses
courantes ont représenté une part supérieure à 20%
sur la période de 2000-2006 tandis que les années
antérieures, c'est-à-dire de 1987-1999, ces dépenses
représentaient moins de 20%. C'est durant cette même
période qu'on observe la plus petite valeur de la part des
dépenses courantes (11,8% pour 1994). En 2003, il y a eu diminution des
dépenses courantes de l'ordre de 4,3% par rapport à
l'année précédente. Les dépenses sur biens et
services constituées par les dépenses pour achat de biens et
services et les salaires représentent l'essentiel des dépenses
courantes de l'Etat, soit 40,1% et 68% respectivement pour l'an 2000 et 2005.
Les dépenses pour achat des biens et services et autres
services portent essentiellement sur les dépenses de fonctionnement,
dépenses destinées aux achats de matériel roulant et de
fournitures ou de services. Durant la période sous étude, il y a
eu augmentation des intérêts sur la dette publique. En 2005,
l'augmentation des dépenses sur les biens et services a concerné
les salaires qui ont été majorés de 15%, le recrutement de
la fonction publique ainsi que les annales7(*).
Les subventions et autres transferts courants ont connu des
fluctuations, leur part a triplé en 2000 et en 2005, revenant à
9,6 Mrd de BIF en 2000 et 30,4 Mrd de BIF en 2005. Leur poids dans les
dépenses courantes de l'Etat reste toujours en progression. Cependant,
la part des subventions a baissé après 2003, revenant à
23,3% du total des dépenses courantes et à 15,1% en 2005.
Ensuite, les dons affectés aux dépenses
courantes qui étaient en progression durant la période
d'étude ont connu une baisse en 2003, puis l'année suivante, on
n'affectait plus des dons aux dépenses courantes. Avant la crise, toutes
les dépenses suivaient une évolution modelée et c'est
après 1994 qu'on a observé une évolution rapide.
Les dépenses en capital quant à eux ont subi
tantôt une accélération, tantôt une
décélération. L'analyse montre que c'est durant la pleine
crise que ces dernières ont été à peu près
sur le même niveau que les dépenses courantes.
L'accélération des dépenses en capital, de 16,7% à
49,2% du total, a été observée entre 1991 et 1992. Cette
augmentation peut être due à la construction des stations de
lavage du café à travers tout le pays. De 1995 jusqu'en 1997, on
observe une diminution des dépenses en capital, passant de 49,2% du
total à 22,1% et cela suite à l'embargo. Après cette
période, les dépenses en capital ont continué à
augmenter jusqu'en 2004 et l'année suivante, il y a eu une
décélération de 14,3% du total pendant que leur part par
rapport au PIB a chuté de 7% passant de 16% à 9% respectivement
en 2004 et 2005. En 2006, elles sont passées à 91,5 Mrd de BIF,
soit 10,2% du PIB et 28,7% des dépenses totales.
Concernant les dépenses hors budget, nous pouvons dire
qu'elles sont demeurées peu importantes. Elles n'ont jamais
dépassé 3% du PIB durant toute la période d'étude.
La plus grande valeur a été observée en 2001 (3% du PIB)
et la plus petite en 1997 (0,6% du PIB). Elles ont atteint 20,4 Mrd de BIF en
2005, soit 2,4% du PIB et 6,8% du total des dépenses publiques de
l'Etat.
Ainsi, durant toute la période d'étude, les
dépenses courantes ont été en moyenne de 16,5%, les
dépenses en capital de 8,1% et celles dites hors budget de 1,8% du PIB.
La figure suivante montre l'évolution des dépenses publiques du
Burundi.
Figure 5 : Evolution
des dépenses publiques au Burundi (1987-2006)
Source : Nous-mêmes à partir
des données de l'annexe 1.
La figure montre que durant la toute la période
d'étude, les dépenses publiques du Burundi ont augmenté
passant de 22071,8 à 318611 de 1987 à 2006; soit une
augmentation de 12,1% en moyenne. L'année 1990 et 1995 ont
été exceptionnelles car durant ces dernières, il y a eu
une diminution des dépenses par rapport aux années
précédentes 3,6 % et 25,7% respectivement et elles
représentent 20,4 % et 25,9 % du PIB. Les engagement relatifs aux
dépenses du budget de l'Etat se sont établis à 318,611 Mrd
de BIF en 2006, une augmentation de 6,1% contre 0,5% par rapport à leur
niveau atteint une année au paravent, soit 37% du PIB. Ainsi durant
la période d'étude, les dépenses publiques ont
représenté de 31% du PIB en moyenne.
II.2. Evolution de certains
agrégats macroéconomiques au Burundi
La croissance économique du Burundi est
handicapée par l'instabilité du cadre macroéconomique et
les obstacles structurels8(*) dont les principales caractéristiques sont
développées dans la suite de cette section.
II.2.1.
L'instabilité du cadre macroéconomique
Le besoin d'assainissement du cadre macroéconomique au
Burundi se reflète à travers des déséquilibres
économiques et financiers qui handicapent la relance de la croissance
économique et limitent considérablement les possibilités
de réduction de la pauvreté.
Ainsi, les dépenses publiques présentent
aujourd'hui une structure qui ne favorise pas la croissance économique.
Une large part des dépenses courantes est consacrée aux paiements
des salaires et des dépenses incontournables liées aux
impératifs de réhabilitation des populations sinistrées et
des réformes des corps de défense et de sécurité.
L'investissement a chuté de près de 15% du PIB en 1992 à
moins de 10,8% à fin 2005. Ce phénomène de
désinvestissement est fortement préjudiciable à la
croissance économique.
Le système fiscal burundais est
caractérisé par une base de prélèvement
étroite et des taux élevés. Cette pression fiscale est
défavorable à la croissance, dans la mesure où elle
s'exerce sur un secteur structuré de petite taille, ce qui favorise
l'évasion fiscale et la corruption et ces derniers se répercutent
sur l'état du trésor public.
L'économie burundaise est confrontée à
des problèmes des déséquilibres de la balance des
paiements parce que les exportations sont faibles par rapport aux importations
suite à la détérioration des termes de l'échange
liée à la fluctuation du cours du café et à la
nécessité d'apurer les arriérés de paiement envers
les créanciers extérieurs.
Pour faire face aux déséquilibres des
opérations internes et externes, le gouvernement a dû recourir
à un endettement interne et surseoir au remboursement de sa dette
extérieure. Les avances de la Banque Centrale ont plus que doublé
entre 1997 et 2002 et les arriérés de paiement extérieur
ont augmenté, passant de 5,2 millions de $ en 1995, à 85,7
millions en 1999 pour atteindre 78,6 millions en 2004.
Le financement bancaire de l'Etat a entraîné une
croissance rapide de la masse monétaire et une augmentation des prix. En
conséquence, l'inflation a fortement augmenté même si elle
est en train d'être maîtrisé grâce à une
politique monétaire restrictive. L'évolution du secteur
monétaire a été marquée par une nette progression
du crédit intérieur qui ne s'est pas traduite par une
augmentation de crédits d'investissement à moyen et long terme.
Il en est résulté une flambée des prix sans
précédent et une dégradation subséquente des
revenus réels.
II.2.2. Obstacles
structurels à la croissance économique au Burundi
L'économie burundaise est handicapée par des
rigidités structurelles empêchant la réalisation d'une
croissance économique accélérée et durable qui sont
le faible développement de l'économie rurale et l'absence du
dynamique pour la transformation et la modernisation de l'économie.
La croissance économique et la réduction de la
pauvreté doivent nécessairement passer par une augmentation de la
production. Cette dernière est handicapée par :
- une démographie galopante ;
- une exiguïté des terres cultivables ;
- la prédominance d'une agriculture de
subsistance ;
- l'insuffisance des infrastructures d'appui à la
production ;
- une insuffisance de l'épargne
intérieure ;
- un faible niveau d'investissement ;
- le sous-emploi chronique.
II.2.3. Le produit
intérieur brut au Burundi
Le
Produit intérieur brut (PIB) est l'indicateur le plus retenu pour
évaluer la production de biens et services d'un pays pendant une
année. Il illustre l'importance de l'activité économique
d'un pays ou encore la grandeur de sa richesse générée.
En effet, pour créer un contexte propice à la
relance de la production, il faut mettre en place des politiques et des
réformes qui oeuvrent en faveur de la relance économique. En
raison des effets conjugués du déplacement de la population, de
la destruction massive et de la diminution des dons et des aides publiques pour
le développement, le PIB du Burundi a subi un déclin
considérable.
La
figure suivante montre l'évolution du PIB du Burundi en million de
BIF.
Figure 6 : Evolution
du PIBR en million de BIF (1987-2006)
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe 4
L'évolution du PIBR montre que ce dernier connaît
tantôt une accélération tantôt une
décélération. Le constant est que le PIBR est resté
faible durant toute la période sous étude, il affiche une
croissance de 0,3 % en moyenne.
En effet, des diminutions inquiétantes du PIBR ont
été observées en 1996 où il a subi une baisse de
9,4% par rapport à l'année précédente, tandis que
la plus petite diminution a été de 0,9% en 2000 par rapport
à l'année précédente. En 1991, le PIBR a
enregistré la plus grande augmentation de toute la période
d'étude (5%) suivie par l'an 2006 où la croissance était
de 4,9% par rapport à l'année précédente et la
plus petite augmentation du PIBR a été enregistrée en 1997
où elle a été de 0,3% par rapport à l'année
suivante.
L'économie burundaise se heurte à de nombreux
problèmes, à part, l'impact de la guerre. Il s'agit notamment des
problèmes liés aux rigidités structurelles telles qu'une
nette diminution du secteur du café qui était longtemps
considéré comme la principale source de devises, une agriculture
vivrière dominante mais à faible productivité et un
secteur industriel peu développé et en cours de disparition. Tous
ces facteurs contribuent à handicaper la capacité de production
du pays, d'où le faible niveau du PIBR qu'on observe aujourd'hui.
II.2.4. L'investissement au
Burundi
Certaines économies, surtout du Tiers-monde, ne
disposent pas encore d'un secteur privé financièrement
développé pour participer aux activités d'investissements
de grandes importances. Cela étant, il revient au secteur public de
prendre en charge le financement de beaucoup de projets d'investissements pour
stimuler l'activité économique. Cela se remarque
particulièrement pour l'investissement en infrastructures
socio-économiques comme les routes, les écoles, les
hôpitaux, la télécommunication, la distribution d'eau et
d'électricité, etc.
L'évolution simultanée des investissements du
secteur publique et ceux du secteur privé s'appréhende en terme,
soit d'effet d'entraînement, soit d'effet d'éviction. Au Burundi,
le secteur privé investit dans le secteur directement productif tandis
que l'Etat s'intéresse aux travaux du secteur non directement productif
comme les infrastructures de base et d'importance socio-économique.
La politique générale du gouvernement en
matière d'investissement depuis le début des années 1990
était caractérisée par une volonté de soutien et
d'encouragement à l'investissement privé. La crise
socio-économique a coupé l'élan déjà
amorcé et le secteur privé ne parvient pas à prendre son
envol. La figure suivante donne l'évolution des investissements tant
publics que privés en Million de BIF.
Figure 7 : Evolution
de l'investissement du Burundi par agent en millions de BIF (1987-2006)
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe 2.
Pour le cas du Burundi, le constat est que la part des
investissements du secteur public dans les investissements globaux est
dominante. Sur toute la période d'étude, les investissements
publics restent toujours supérieurs aux investissements privés.
En effet, les investissements du secteur public restent
prépondérants avec plus de 80% des investissements totaux alors
que ceux du secteur privé demeurent à un niveau moyen de 18,1%.
Les investissements privés ont atteint 25,1% et 24,7% respectivement en
1990 et en 2003. Toutefois, la prédominance toujours croissante de
l'investissement public s'observe.
Le gouvernement a poursuivi sa politique d'encouragement des
investissements privés au Burundi au cours de l'année 1990. Les
investissements totaux réalisés en 1990 s'élèvent
à 25,1 Mrd de BIF ; alors qu'ils étaient de 29,3 Mrd de BIF
l'année précédente. Durant la même période,
la mesure de soutien à l'investissement privé a provoque une
augmentation de l'investissement privé passant de 5,3 à 6,3
respectivement pour 1989 et 1990. En 2003, le secteur privé a
représenté 24,7% du total des investissements contre 22,2% en
2002. Il y a eu donc une petite accélération de l'investissement
privé grâce essentiellement à des structures de promotion
de ce secteur important dans le développement économique mais
aussi à l'amélioration de l'état sécuritaire. En
2004, le secteur public est resté le principal investisseur avec 77,2%
du total, en dépit de l'existence d'encouragement des investisseurs
privés combinés à l'amélioration de la
sécurité.
Pour ce qui est des investissements publics, la plus grande
accélération s'observe en 2005 où elle a été
de 39,7% par rapport à l'année précédente. Par
contre la plus grande décélération s'observe entre d'une
part, l'an 1994 suite à la crise qui a secoué le pays où
elle a été de 48% et d'autre part pour l'an 1997 où elle a
été de 52,3% suite à l'embargo. En effet,
l'évolution en «dents de scie » observée, montre
que les investissements publics connaissent un problème dans leurs
financements. Ceci du fait que les investissements publics sont financés
en grande partie par l'emprunt et l'aide étrangère et ces
derniers ne sont favorables que lorsque le pays est stable.
Les investissements publics en général sont
financés à plus de 70% par les ressources extérieures.
L'analyse globale des investissements publics réalisés entre 1990
et 1993 montre que ces investissements sont financés à hauteur de
26,5% par les ressources intérieures et 73,4% dont 43% sous forme
d'emprunts et 29% sous forme de dons.
Pour ce qui est des investissements privés, nous avons
trois types de fluctuations : la décroissance, la stagnation et la
croissance.
La décroissance vient directement après la
période de crise comme 1987-1988 et 1993-1997. Cela s'explique par le
fait que les investisseurs privés sont beaucoup sensibles au climat
d'incertitude.
Nous observons aussi une stagnation durant les périodes
de 1990 jusqu'en 1992 où l'investissement est resté à 6,3
Mrd de BIF. La croissance la plus grande s'est observée les
années 1989, 1999 et 2001 où elle a été de
37,7% ; 35,4% ; et 35,2% respectivement. Cette augmentation
enregistrée en 1999 s'explique par l'augmentation de 36,12% des
crédits à LT octroyés au secteur privé par les
Banques commerciales locales. Cette situation a eu un impact sur l'importation
des biens d'équipement qui ont enregistré une nette progression
de 87,2% la même année.
II.2.5. Le taux
d'intérêt au Burundi
L'intérêt est un revenu ; c'est la
rémunération des services qu'un prêteur rend à un
emprunteur en lui prêtant une somme d'argent, appelé capital, pour
une certaine durée. Cette rémunération versée par
le débiteur (celui qui a une dette envers son créancier)
représente un pourcentage du capital prêté appelé
« taux d'intérêt » (Jean-Yves LAPUL et Olivier
GARNIER (1996)).
Ainsi, les taux que nous avons mis en évidence sont de
deux catégories :
- Les taux d'intérêt débiteurs : ce
sont des taux appliqués aux crédits consentis par les
institutions financières aux agents non financiers.
- Les taux d'intérêt créditeurs : il
s'agit de la rémunération qu'une banque paie à ses clients
qui ont mis de l'argent à sa disposition (peut être sous forme de
dépôts ou en achetant des bons de caisse).
Dans la théorie classique, le taux
d'intérêt est le facteur déterminant pour la demande
d'investissement. En effet, en supposant que le taux d'intérêt ne
change pas, la firme maximise sa valeur en investissant dans des projets ayant
une valeur actualisée supérieure au taux d'intérêt
du marché. Ce qui est illustré mathématiquement
par :
Avec Ct : coût de
l'investissement ;
Vt : valeur
actuelle ;
Rt,
Rt+1, ..., Rt+n :
revenus nets respectivement en t, t+1, ..., t+n
i : le taux d'intérêt
supposé constant pendant la période.
Nous voyons que la valeur actuelle est inversement
proportionnelle au taux d'intérêt. Certains de ces taux sont
librement débattus entre les institutions financières et les
déposants, d'autres sont administrés et fixés par les
autorités monétaires pour deux raisons opposées :
- éviter une surenchère des banques dans la
collecte de l'épargne liquide ;
- assurer une rémunération minimale à
certains titulaires ou à certains emplois d'autre part.
La conséquence de la hausse des taux
d'intérêt est de rendre onéreux le crédit pour les
créateurs d'entreprises, ce qui limite le degré de
rentabilité de nouveaux projets d'investissements financés par le
crédit bancaire, comme le montre le schéma ci-après :
Schéma 1. Politique monétaire et taux
d'intérêt
Politique de relance
|
Politique de rigueur
|
Baisse du taux d'intérêt
Stimulation de la demande des ménages et des
entreprises
Baisse du chômage
|
Hausse du taux d'intérêt
Baisse de la demande des ménages et des entreprises
Baisse de l'inflation
|
Source : COLLIS, J. et YVES, B.,
Dictionnaire économique et financier, Paris, Edition Seuil,
1989, p. 296.
Ainsi, dans la fixation des taux d'intérêt, il
est nécessaire de parvenir à concilier deux exigences
contradictoires :
- d'une part, il faut que le taux d'intérêt
créditeur soit suffisamment rémunérateur pour attirer
l'épargne, en tenant compte notamment de l'inflation ;
- d'autre part, compte tenu du taux de rendement interne des
projets d'investissements, il faut fixer le taux d'intérêt
débiteur de telle sorte que l'investissement ne soit pas
découragé.
La figure suivante montre l'évolution du taux
d'intérêt débiteur et du taux d'intérêt
créditeur au Burundi.
Figure 8 : Evolution
du taux débiteur et créditeur au Burundi en % (1987-2006)
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe 3.
La mesure prise par le gouvernement en 1990 visant
l'encouragement des investissements privés n'a pas été
accompagnée par une mesure de réduction du taux
d'intérêt débiteur pour favoriser l'investissement
privé. Ainsi, nous avons enregistré une augmentation de 22,7% du
taux d'intérêt débiteur l'an 1991 et c'est la plus
grande augmentation qu'on enregistre durant toute la période. De plus,
de 2000 jusqu'en 2006, le taux débiteur est resté à un
niveau supérieur à 20%, ce qui ne donne pas espoir à
l'investisseur privé burundais face à cette situation
financière. Notons que le taux d'intérêt débiteur a
baissé entre 1994 et 1995; ce qui représente une diminution de
2,5% en 1994 et 3,2% en 1995 respectivement par rapport aux années
précédentes. Il y a eu d'autres diminutions du taux
d'intérêt débiteur en 2002, 2004 et 2005 où ces
derniers ont chuté de 3%, 1,4% et 1,5% respectivement par rapport aux
années précédentes.
Le taux d'intérêt débiteur étant un
taux appliqué aux investisseurs qui s'adressent aux banques pour
demander des crédits d'investissement, nous voyons que ce taux reste
élevé et ne permet pas aux investisseurs privés de
réaliser leurs projets d'investissement.
En ce qui concerne le taux d'intérêt
créditeur qui est un prix payé au déposant de l'argent
à la banque, nous voyons que ce taux reste très faible qui tend
à défavoriser l'épargne au Burundi. En effet, durant toute
la période, il est de 9% en moyenne.
Ainsi, de 1987 jusqu'en 1992, nous voyons une
amélioration de ce taux, de même que pour la période de
1995 jusqu'en 2003. Nous observons une baisse du taux d'intérêt
créditeur en 1993 et en 1995 où ce dernier a baissé de 5%
et 4,8% respectivement par rapport aux années antérieures. La
période de 2004 jusqu'en 2006 a été marqué par une
diminution du taux d'intérêt créditeur et c'est durant
cette même période qu'on observe une forte diminution, 30,6% en
2005.
II.3. Equilibre sur le
marché des biens et services au Burundi
L'équilibre sur le marché des biens et services
suppose l'égalité de l'épargne (S) et de l'investissement
(I) exprimés en termes réels : S = I.9(*) Quand il y a
déséquilibre entre épargne et investissement, le pays
connaît un déséquilibre au niveau de la balance des
capitaux si l'épargne intérieure est insuffisante par rapport aux
besoins d'investissement. Le cas inverse se produit lorsque l'épargne
excède les besoins en investissement générant ainsi la
rareté de l'exportation des capitaux.
Quand le pays n'a pas à consommer en quantité
suffisante et ne peut pas dégager un excédant suffisant sous
forme d'épargne, l'importation des biens et services excède
l'exportation (X-M), et il recourt à l'emprunt extérieur pour
combler l'écart entre l'épargne intérieure et le besoin
d'investissement.
II.3.1. La politique
d'investissement au Burundi et ses modes de financement
La politique du gouvernement en matière
d'investissement découle de l'analyse des besoins existants en
infrastructures sociales et en infrastructures de production, tout en tenant
compte des moyens existants ou potentiels. Ce qui nous intéresse dans
cette étude, c'est la manière dont on finance les investissements
pour atteindre le niveau d'équilibre entre épargne et
investissement.
L'équilibre sur le marché des biens et services
suppose que la somme de l'épargne intérieure et de
l'épargne extérieure soit égale à la somme de
l'investissement privé et de l'investissement public. La source de
financement des investissements peut être intérieure ou
extérieure.
1. L'épargne intérieure
L'épargne nationale est, pour une économie plus
ou moins en équilibre, la principale source de financement des
investissements. Mais malheureusement, le Burundi, comme les autres pays en
développement, est loin d'équilibrer ses besoins en
investissement par l'épargne nationale. L'épargne
intérieure, définie comme la différence entre le PIB et la
consommation, garde une faible part dans le financement des investissements.
Cette faiblesse découle essentiellement du fait que les paiements
d'intérêts au titre de la dette extérieure sont importants,
alors que les transferts courants ne s'accroissent pas au même rythme.
2. L'épargne extérieure
L'épargne extérieure est beaucoup plus
importante que l'épargne intérieure et finance plus de la
moitié des investissements. Sa part, par rapport au PIB, varie
d'année en année et sa tendance est à la hausse.
Dans tous les cas, l'épargne extérieure
apparaît toujours comme une solution pour combler le
déséquilibre épargne-investissement. C'est une contrainte
à laquelle le Burundi doit se soumettre. L'épargne
extérieure apparaît sous forme d'emprunts contractés par
l'Etat et ces derniers augmentent les dépenses publiques. D'où il
y a intervention des dépenses publiques dans le financement des
investissements et dans le rétablissement de l'équilibre sur le
marché des biens et services.
II.3.2. L'équilibre
épargne-investissement au Burundi
L'investissement étant un élément de la
demande et l'Epargne un élément de l'offre, leur
égalité donne un équilibre sur le marché des biens
et services. Cela s'interprète comme si les intentions d'épargne
étaient égales aux projets d'investissements. Pour le cas du
Burundi, le revenu de la population est très faible, ce qui handicape le
niveau d'épargne des ménages. Le niveau d'épargne
étant faible, ses projets d'investissement sont limités.
D'où la faiblesse de l'investissement privé. Nous tenons compte
de l'épargne intérieure Brute qui, en situation idéale,
devrait être égale à l'investissement pour vérifier
l'équilibre sur le marché des biens et services.
Néanmoins, il est plus souhaitable d'avoir un excédent
d'épargne sur l'investissement qu'un déséquilibre pareil
qui oblige le pays à emprunter, soit à l'intérieur, soit
à l'extérieur.
La figure suivante indique l'évolution de l'Epargne et
de l'investissement au Burundi.
Figure 9 : Evolution
de l'Epargne et de l'Investissement au Burundi (1987-2006)
Source : Nous-mêmes à
partir des données de l'annexe 2.
L'analyse de cette figure montre que durant toute la
période, l'investissement est toujours supérieur à
l'épargne. Cela étant, on constate que les projets
d'investissement sont toujours supérieurs aux intentions
d'épargner de la population burundaise suite à leur faible
niveau de revenu.
L'écart entre l'épargne et l'investissement au
Burundi est expliqué par deux éléments
principaux 10(*):
- une insuffisance de l'épargne
intérieure : cette dernière est due à l'insuffisance
de surplus agricole commercialisable et au secteur financier peu
développé et peu adapté au crédit rural. Le
problème de faible accès au capital financier se ressent
également dans les autres secteurs de production tel que le secteur
privé moderne en raison du coût élevé des
crédits ;
- un faible niveau d'investissement aggravé par le
conflit : l'investissement a subi une réduction au cours de la
décennie 90 suite au conflit qui a entraîné la
réticence du secteur privé, mais aussi la pénurie de
ressources du secteur public d'une part et d'autre part par la baisse du revenu
suite à la couverture des besoins de consommation privés et
publics incompressibles qui ont accaparé une part importante du PIB.
Avec tous ces éléments, il devient logique que
le déséquilibre entre l'épargne et l'investissement au
Burundi puisse être observé. Pour réduire le
déséquilibre épargne-investissement, il faut essayer de
capter l'épargne informelle à travers les COOPEC ou toute autre
structure institutionnelle de collecte d'épargne.
II.4. L'impact des
dépenses publiques sur les variables macroéconomiques au
Burundi
Les études
antérieures réalisées sur les effets des dépenses
publiques montrent qu'il existe deux versions contradictoires dont l'une est
favorable à la croissance, l'autre défavorable à la
croissance économique.
II.4.1. Dépenses
publiques et investissement privé
Avec une politique de promotion des investissements
privés, l'Etat contribue à l'amélioration des
investissements privés notamment dans l'exonération ou avantage
fiscaux, le financement des fonds spécifiques comme le FSIP (Fond de
Soutien à l'Investissement Privé) et dans les dotations
budgétaires pour le fonctionnement des institutions d'appui au secteur
privé. De cette manière, l'Etat participe à
l'amélioration de l'investissement privé.
Pour NSENGIYUMVA (2002), l'investissement public réel
agit positivement sur l'activité économique du Burundi, car en
garantissant les infrastructures nécessaires, l'Etat peut influencer la
rentabilité du secteur privé. La figure suivante illustre
l'évolution de l'investissement privé et des dépenses
publiques du Burundi.
Figure 10 : Evolution
des dépenses publiques et de l'investissement privé du Burundi
(1987-2006).
Source : Nous-mêmes à
partir des données des annexes 1 et 2.
Cette figure montre que, d'une manière
générale, les investissements privés et les
dépenses publiques évoluent dans le même sens. Le secteur
privé a été touché par la crise car, c'est durant
les années 1994 et 1997 qu'on a observé une grande chute
respectivement de 83,8 % et 22,2% par rapport aux années
précédentes. Pendant la crise, la part de l'investissement
privé dans le PIB a sensiblement chuté. On a enregistré
1,6%, 1,4%, 1,1% et 1% respectivement pour les années 1994, 1995, 1996
et 1997. L'an 1998 a aussi subi les effets de l'embargo, ce qui a fait que la
part des investissements privés a été la plus basse de
toute la période d'étude (0,9%). En ce qui est des
dépenses publiques, on voit que ces dernières n'ont subi une
diminution que pendant les années 1990 et 1995 où ces
dernières ont baissé de 3,6% et 25,7% respectivement par rapport
à l'année précédente.
Nous pouvons dire que les dépenses publiques financent
l'investissement public qui, à son tour est complémentaire
à l'investissement privé. Ceci parce que le Burundi n'a pas
d'infrastructures de base suffisante comme les routes, les voies ferroviaires,
les industries, etc. pour assurer la production. Ce qui est évident,
c'est que l'investisseur privé est incapable de financer les
investissements de base.
II.4.2. Dépenses
publiques et déséquilibre entre l'Epargne et l'investissement
Même si l'épargne est inférieure à
l'investissement, l'investissement lui aussi reste minime car il occupe en
moyenne 15,4% du PIB pour toute la période d'étude. Les
dépenses publiques devront prendre le relais pour financer
l'investissement afin de combler le déficit enregistré sur le
marché des biens et services au Burundi.
Le différentiel de l'équilibre est resté
positif sur toute la période. Ainsi, l'investissement est resté
supérieur à l'épargne. Nous voyons aussi que les
dépenses publiques et le différentiel suivent tantôt la
même allure tantôt des évolutions opposées. La figure
suivante illustre l'évolution des dépenses publiques et le
différentiel de l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement au Burundi.
Figure 11 : Evolution
des dépenses publiques et du différentiel d'équilibre
entre l'Epargne et l'Investissement au Burundi (1987-2006)
Source : Nous-mêmes à partir
des données de l'annexe 1 et 2.
L'analyse de la figure montre que sur toute la période,
le différentiel d'équilibre a enregistré une diminution
moyenne de 5,4%, les dépenses publiques quant à elles, ont
augmenté de 12,1%. Le plus grand écart entre l'épargne et
l'investissement a été observé en 2005 où il a
été de 69882,7 millions tandis que le plus petit écart de
7461 millions a été observé en 1997. Pour les
dépenses publiques, la plus grande augmentation a été de
61,9% en 1993 tandis qu'on a observé la plus petite augmentation en 2005
(0,5%) par rapport à l'année précédente. La plus
petite variation de l'écart entre l'épargne et l'investissement a
été observé en 2003 où elle a été de
3,2% par rapport à l'an 2002. On note aussi que l'écart (I-S) a
été en moyenne de 21225,3.
Au titre du second
chapitre, il était question de présenter les Dépenses
publiques et l'équilibre sur le marché des biens et services.
Nous avons pu constater que les dépenses publiques du Burundi sont
classées en trois catégories : les dépenses dites en
capital, les dépenses de fonctionnement et les dépenses hors
budget. Nous nous sommes rendu compte également que les dépenses
de fonctionnement occupent une place prédominante dans le total des
dépenses faites par l'Etat.
Nous avons aussi constaté
que l'investissement est supérieur à l'épargne nationale
du Burundi, ce qui nous laisse dire qu'il y a un déséquilibre sur
le marché des biens et services au Burundi. Donc, les projets
d'investissement sont supérieurs aux intentions d'épargner, le
taux d'intérêt débiteur étant largement
supérieur au taux d'intérêt créditeur.
Comme la théorie ne permet pas de confirmer directement
l'impact d'une variable sur une autre, il nous est utile de mener une analyse
empirique afin de discerner l'impact des dépenses publiques sur le
différentiel d'équilibre entre l'épargne et
l'investissement.
CHAPITRE III :
DEPENSES PUBLIQUES ET EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES :
ANALYSE EMPIRIQUE
Le but de ce chapitre est de vérifier les
hypothèses de notre travail avec une méthodologie empirique.
L'économétrie procède à la mise en épreuve
des théories économiques par l'application des méthodes
statistiques aux données empiriques. Ainsi, l'économétrie
est « une approche scientifique visant à la
compréhension des aspects économiques de la conduite
humaine » (HENDY, 1995).
Dans ce cas, l'économétrie sert à
confirmer ou infirmer ces théories alternatives par des évidences
chiffrées. L'économétrie a souvent besoin des
méthodes spéciales pour différentes statistiques et
mathématiques car les données ne proviennent pas
d'expériences contrôlées et sont donc plus sujettes
à des erreurs de mesure.
« L'économétrie a pour but
l'étude des problèmes économiques, tant sur le plan
théorique que sur le plan d'application avec le même esprit
constructif et rigoureux que celui qui s'est imposé dans les sciences
physiques, et en employant les mêmes méthodes quantitatives
à la fois d'ordre mathématique et statistique sur le plan
théorique et empirique11(*) ».
Avant de procéder à toute estimation, nous avons
analysé les propriétés des séries pour nous assurer
que la spécification et les résultats qui vont en découler
seront fiables. Dans un premier temps, nous avons exposé la conduite
théorique des tests de racine unitaire, de coïntégration, du
modèle à correction d'erreur ainsi que des tests de diagnostic.
En effet, le traitement des données statistiques en économie
nécessite, en plus de la connaissance de la théorie
économique, le maniement des techniques statistiques et
économétriques qui sont les instruments de l'analyse
empirique.
L'un des objectifs de l'économétrie est de
confronter les prédictions des modèles théoriques aux
données économiques à l'aide de modèles
statistiques. Cette confrontation pour être réalisée doit
suivre un certain nombre d'étapes :
- la spécification du modèle ;
- le recueil des données ;
- l'estimation des paramètres du
modèle ;
- les tests de spécifications et la
respécification.
III.1. Spécification
du modèle
Selon TOUNA MAMA et al.(2002), l'investissement privé
est l'un des éléments clés de la croissance sur lequel une
politique économique devrait s'appuyer pour aboutir à une
croissance économique durable car, disent-ils :
« Il ne saurait y avoir reprise de croissance si
le pôle principal de croissance qui est l'investissement privé
n'est pas directement incité ».
Ces auteurs ont trouvé qu'au Cameroun le PIB
retardé est significativement et relativement important et que les
séries sont convergent vers la cible de LT.
KAMGNIA B. DIA et TOUNA MAMA (2000) ont trouvé dans le
cadre du MCE qu'au Cameroun, la dette extérieure est un réducteur
des effets du crédit sur l'investissement privé, que les
dépenses publiques pour investissement affectent négativement
l'investissement privé.
Les dépenses publiques directement productives tendent
à entretenir un effet d'éviction sur l'investissement
privé. L'effet d'entraînement est réalisé quand
l'investissement public en infrastructure agit sur l'investissement
privé.
Comme notre travail a pour objet de voir l'impact des
dépenses publiques sur l'équilibre sur le marché des biens
et services, la spécification du modèle s'est appuyée sur
un certain nombre de variables pour expliquer de façon efficace le
modèle. C'est cette raison qui nous a poussés à
intégrer des variables variées pour expliquer «la
balance des biens et services». De ce fait, «la balance des
biens et services» sera désignée par le
différentiel d'équilibre Eq12(*), fonction de :
- DP : Dépenses publiques
- PIBR : Produit intérieur brut
réel ;
- TIC : Taux d'intérêt
créditeur ;
- TID : taux d'intérêt
débiteur ;
- TCHR : Taux de change réel
Ainsi, nous avons utilisé le différentiel
d'équilibre pour la modélisation de l'équilibre sur le
marché des biens et services. Tenant compte de tous ces facteurs, le
modèle du différentiel d'équilibre sur le marché
des biens et services est :
Dans cette spécification, le différentiel
d'équilibre (LnEq) est la variable dépendante ou endogène,
LnDP, LnPIBR LnTIC, LnTID et LnTCHR sont les variables explicatives,
indépendantes ou encore exogènes. ìt est un
terme d'erreur qui capte l'ensemble d'autres variables explicatives pertinentes
non prises en compte dans la spécification, mais aussi d'autres types
d'erreurs de spécifications telles que la forme de la relation
mathématique, l'erreur d'échantillonnage et les erreurs de
mesure sur les variables.
III.3. Cadre
théorique des tests du modèle et l'ordre d'intégration
Dans cette section, nous avons présenté les
théories des différents tests de stationnarité des
séries pour vérifier l'ordre d'intégration. Après
avoir trouvé l'ordre d'intégration, nous avons fait le test de
coïntégration des séries et enfin procéder à
l'estimation d'un MCE.
III.3.1. Théorie sur
les tests de racine unitaire
III.3.1.1. Le test de
Duckey et Fuller
On distingue deux tests de Dickey et Fuller à savoir le
test de Dickey et Fuller simple (DF) et le test de Dickey et Fuller
Augmenté (ADF). La différence entre ces deux tests réside
en ce que le premier considère que le terme de l'erreur est, a priori,
un bruit blanc, c'est-à-dire que les erreurs åt sont
indépendantes et de même moyenne zéro et de la variance
finie.
Cependant, il n'y a aucune raison d'admettre au
préalable que l'erreur soit non corrélée. Le test de
Dickey et Fuller Augmenté prend en compte cette hypothèse.
La construction des tests de racine unité tels que
proposés par Dickey et Fuller est basée sur l'estimation de
l'équation suivante qui représente la forme
générale :
(1) à condition que åt soit indépendant
et identiquement distribué.
: la variable Yt en différence
1ère
C : la constante pour rendre compte du processus non
stationnaire aléatoire DS (Difference stationary)
t : la variable de tendance avec t = 1,2,...,d. Si le
coefficient a est statistiquement significatif, on est en présence d'un
processus déterministe TS (Trend stationary)
t-1 : indice de la variable en différence pour montrer qu'elle est décalée de i périodes.
k : la longueur du retard sur les termes en
différences 1ère. Cette longueur est telle que
l'erreur åt soit un bruit blanc.
· Si k = 0, le test est dit Dickey-Fuller simple
(DF) ;
· Si k > 0, il s'agit d'un test de Dickey-Fuller
Augmentée (ADF)
La formulation des hypothèses est une étape
importante pour détecter une éventuelle présence de la
variance unitaire. L'hypothèse nulle indique la présence de la
racine, ce qui implique la non stationnarité de la série tandis
que l'hypothèse alternative, si elle est acceptée signifie
l'absence de la racine unitaire et par conséquent la
stationnarité de la série étudiée. La
présentation formalisée de ces hypothèses est la
suivante :
H0 : ë = 0 contre H1 : ë < 0
Sous l'hypothèse nulle, le coefficient ë de la
variable Yt-1 de l'équation (1) est significativement
égal à zéro. Ce qui signifie que la série Yt
comporte une racine unitaire. Elle est donc non stationnaire. Par contre,
l'hypothèse alternative stipule que le coefficient est significativement
inférieur à zéro et on conclut qu'il y a absence de la
racine unitaire, autrement dit que la série est stationnaire.
Après avoir énoncé les hypothèses, l'étape
qui suit est la prise de décision suivant les règles bien
précises. Pour le cas du test de Dickey et Fuller Augmenté, un
des deux cas se présente :
- Si la valeur calculée d'ADF-Stat est
inférieure à la valeur critique CV, la série est dite
stationnaire en niveau et est notée I(0) ;
- Si par contre la valeur calculée d'ADF-Stat
dépasse la valeur critique, la série est non stationnaire ou
encore elle est intégrée d'un ordre supérieur ou
égal à un.
Un autre test a été mis au point pour
améliorer les tests de Dickey et Fuller. Il s'agit du test de Philips et
Perron.
III.3.1.2. Le test de
Philips et Perron
Philipps et Perron (1988) ont mis en place un test autorisant
les termes de moyenne mobile d'hétéroscédacités
dans les termes d'erreur.
Le test se déroule de la manière suivante :
On estime par les MCO le modèle suivant :
Avec : t : variable de tendance et variant de 1
à n ;
n : nombre d'observations.
On calcule la statistique z qui prend en compte le cas
où les erreurs ne sont pas indépendamment et identiquement
distribués et qui est représenté par
l'égalité suivante :
Où t : la statistique de student ;
: la variable résiduelle ;
D(x) déterminant de YY' ou Y est la matrice des
variables explicatifs du modèle
Avec.
On formule enfin les hypothèses de stationnarité
et les règles d'acceptation ou de rejet de H0 comme pour le test de
Dickey-Fuller standard.
III.3.2. Test de
coïntégration
Afin de vérifier si la régression
effectuée sur des variables non stationnaires ne sera pas fallacieuse,
il faut d'abord réaliser un test de coïntégration. Pour le
faire, nous partons de la définition de Engle et Granger (1987).
Considérons un vecteur xt de variables non
stationnaires. Les composantes de xt sont dites
coïntégrées si premièrement elles sont
intégrées de même ordre d(I(d)), et s'il existe
une combinaison linéaire de ces variables d'ordre d'intégration
inférieur, c'est-à-dire s'il existe un vecteur â non nul
tel que est I(d - b), avec 0 < b < d. Le vecteur
â est le vecteur coïntégrant. Dans le cas où d = 1, la
coïntégration implique que est stationnaire.
L'ordre d'intégration d'une variable est le nombre de
fois qu'il faut la différencier pour la rendre stationnaire. La
coïntégration se présente ainsi comme une
propriété de réduction de l'ordre d'intégration
d'une combinaison linéaire de variables intégrées de
même ordre.
L'analyse de la coïntégration entre les variables
exige que celles-ci soient intégrées de même ordre I (1).
Toutes les variables étant intégrées du même ordre I
(1) ; nous allons les considérer toutes dans la recherche de
l'équation de long terme.
La notion de coïntégration traduit l'idée
selon laquelle des variables ayant une tendance fluctuante à travers le
temps, peuvent avoir une tendance d'évolution constante et
parallèle sur une longue période.
Pour tester cette relation de coïntégration, nous
avons utilisé la méthode basée sur les résidus de
Engle et Granger (1987). Selon cette méthode, pour tester une
éventuelle relation de coïntégration entre les variables, il
suffit de dériver le résidu de relation statique et de le
soumettre aux tests de la racine unitaire. Si les résidus sont
stationnaires en niveau, on conclut à la présence de la
coïntégration entre les variables. Si par contre, les
résidus possèdent une racine unitaire, on rejette
l'hypothèse de coïntégration entre les variables.
III.3.3. Estimation d'un
modèle à correction d'erreurs
Lorsque les séries non stationnaires sont
coïntégrées, il convient d'estimer leur relation à
travers un modèle à correction d'erreurs (Engle et Granger
(1987)). Soient les séries Xt et Kt, toutes
intégrées d'ordre I (1), l'estimation par les MCO de la relation
de LT indique une stationnarité du résidu. Ainsi, on peut
employer deux méthodes pour estimer un MCE.
III.3.3.1. Estimation du
MCE en deux étapes
Cette méthode se déroule comme suit :
Ø Estimation du MCE par les MCO du modèle
statique (relation de LT) :
;
Ø Estimation par les MCO de la relation du
modèle dynamique (court terme)
(2).
Pour qu'il y ait un retour de Xt à
sa valeur d'équilibre de LT, le coefficient á2 doit
être significative et négative. Dans le cas contraire, il convient
de rejeter une spécification du type MCE. Selon R. BOURBONNAIS (2000),
le mécanisme de correction d'erreur irait en sens contraire et
s'éloignerait de la cible de long terme.
III.3.3.2. Estimation du
MCE en une seule étape
On estime le modèle suivant :
Cela consiste à remplacer dans le modèle (2) par
en une seule étape l'ensemble des paramètres. Ce
coefficient a2 doit être significativement
négatif pour les mêmes raisons que celles évoquées
précédemment. Cette méthode est rarement utilisée
car on mélange des variables d'ordre d'intégration
différent et le vrai coefficient â de la relation de LT n'est pas
connu.
III.4. Présentation
des variables du modèle
Pour estimer le modèle du différentiel
d'équilibre, nous avons opté d'utiliser les variables
suivantes :
- LnEQ : Logarithme du différentiel
d'équilibre (I-S) ;
- LnDP : Logarithme de dépenses
publiques ;
- LnPIBR : Logarithme du PIB réel ;
- LNTIC : Logarithme du taux d'intérêt
créditeur ;
- LnTID : Logarithme du taux d'intérêt
débiteur ;
- LnTCHR : Logarithme du taux de change réel.
Dans notre analyse, les variables du modèle ont
été transformés en logarithme car cette forme
présente certains avantages :
· elle permet de dégager immédiatement les
élasticités, c'est-à-dire le degré de
sensibilité d'une variable explicative sur une variable
expliquée ;
· son utilisation permet de stationnariser les
séries et permet également l'allégement des chiffres.
III.5. Présentation
des résultats des tests du modèle
III.5.1. Le test de
stationnarité
Les résultats de test de racine unitaire (ADF et PP)
sur ce résidu se trouvent dans le tableau ci-contre.
Tableau n°1 :
Résultat du test de stationnarité en niveau
Séries
|
ADF
|
PP
|
Stationnaire
Oui ou Non
|
t-stat
|
C.V
|
t-stat
|
C.V
|
LnDP
LnPIBR
LnTIC
LnTID
LnTCHR
LnEq
|
-3,149
-0,904
-2,621
-2,619
-2,216
-1,190
|
-3,690
-3,673
-3,710
-3,029
-3,029
-3,029
|
-2,468
-1,409
-2,126
-2,619
-2,198
-1,125
|
-3,673
-3,029
-3,029
-3,029
-3,029
-3,673
|
Non
Non
Non
Non
Non
Non
|
Source : Nous-mêmes à
partir des tests avec le logiciel Eviews.
Comme le montre les résultats du tableau ci-dessus, les
séries analysées sont non stationnaires en niveau. En effet, les
valeurs ADFt-stat ainsi que ceux de PPt-stat sont toutes
supérieures à leur valeur critique au seuil de 5%. Comme les
données ne sont pas stationnaires en niveau, on procède au test
de la racine unitaire des séries en différence première.
Les résultats de la racine unitaire sont résumés dans le
tableau suivant.
Tableau n°2 :
Résultat du test de stationnarité en différence
première
Séries
|
ADF
|
PP
|
Stationnaire
Oui ou Non
|
t-stat
|
C.V
|
t-stat
|
C.V
|
LnDP
LnPIBR
LnTic
LnTid
LnTCHR
LnEq
|
-4,103
-2,616
-4,853
-2,314
-4,125
-5,014
|
-3,052
-1,961
-3,791
-1,961
-3,098
-3,040
|
-4,072
-2,617
-2,389
-2,262
-6,153
-5,393
|
-3,040
-1,961
-1,961
-1,961
-3,040
-1,961
|
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
|
Source : Nous-mêmes à
partir des tests avec le logiciel Eviews.
Ce tableau montre que les valeurs ADF t-stat et PP
t-stat sont toutes inférieures à leurs valeurs
critiques au seuil de 5%. Nous constatons que ces séries sont
stationnaires en différence première. Ainsi, on rejette
l'hypothèse nulle de présence de racine unitaire et par voie de
conséquence, on conclut que toutes les séries sont
intégrées d'ordre un : I (1).
III.5.2. Le test de
coïntégration
III.5.2.1. Estimation de la
relation de long terme
Cette estimation de la relation de long terme a
été faite après avoir éliminer toutes les variables
non significatives dans le modèle. Ainsi, le nouveau modèle
spécifié est :
Les résultats de l'estimation sont présentés au
tableau suivant.
Tableau n°3 :
Résultats de l'estimation de l'équation de LT
Variable Dépendante : LNEQ
|
Variable
|
Coefficient
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
43.104
|
-3.205
|
0.005
|
LNDP
|
0.959
|
5.129
|
0.000
|
LNPIBR
|
3.701
|
3.539
|
0.003
|
LNTIC
|
-2.179
|
-3.901
|
0.001
|
R²
|
0.717
|
Mean dependent var
|
9.776
|
R²-Ajusté
|
0.663
|
S.D. dependent var
|
0.575
|
S.E. R
|
0.334
|
Akaike info criterion
|
0.820
|
Sum squared resid
|
1.783
|
Schwarz criterion
|
1.019
|
Log likelihood
|
-4.205
|
F-statistic
|
13.493
|
Source : Nous-mêmes à
partir des tests avec le logiciel Eviews.
Durbin-Watson stat
|
2.257
|
Prob. (F-statistic)
|
0.000
|
Après avoir estimé l'équation de LT du
différentiel d'équilibre sur le marché des biens et
services, les tests de stationnarité des résidus ont
été réalisés.
III.5.2.2. Le test de
coïntégration entre les variables
Les variables étant intégrées de
même ordre, nous sommes passés directement au test de
coïntégration. Les tests de stationnarité effectués
précédemment montre que les variables, LnDP, LnPIBR, LnTIC et
LnEq sont intégrées de même ordre un. Après avoir
vérifié la stationnarité, nous avons passé à
la coïntégration qui consiste à tester la
stationnarité du résidu. Nous l'avons fait après avoir
estimé l'équation de LT pour le différentiel
d'équilibre sur le marché des biens et services.
Tableau n°4 :
Résultats des tests de stationnarité sur les
résidus : coïntégration sur le différentiel
d'équilibre entre l'épargne et l'investissement (I - S)
Résidus
|
ADF
|
P.P
|
stationnaire
|
t-stat
|
C.V
|
t-stat
|
C.V
|
ut
|
- 4,706
|
- 3,040
|
- 8,271
|
- 3,030
|
Oui
|
Probabilité au seuil de 5%
|
0,001
|
|
0,000
|
|
|
Source : Nous-mêmes à
partir des tests avec le logiciel Eviews.
L'analyse des résultants du tableau ci haut montre que
les valeurs calculées (t-stat) ADF et PP sont toutes inférieures
aux valeurs critiques et significatives au seuil de 5%. On en déduit que
la série des résidus de l'équation est stationnaire en
niveau. Par conséquent, les séries sont
coïntégrées.
La coïntégration implique non seulement que la
série des résidus estimés est stationnaire, mais que le
coefficient d'ajustement est négatif et significatif (Engle et Granger,
1987). Toutes ces conditions étant vérifiées, nous sommes
maintenant en droit d'estimer le modèle à correction
d'erreurs.
III.5.3.
Spécification d'un modèle à correction d'erreurs
Dans la mesure où la relation de long terme entre le
différentiel d'équilibre (I-S) noté Eq et ses
déterminants ont été confirmées, le
théorème de la représentation de Granger nous autorise
à estimer le modèle dynamique de court terme qui est une
représentation à correction d'erreur, c'est-à-dire un
modèle VAR en différence première des variables
augmenté d'un terme d'erreur avec un retard d'une période,
appelé Modèle à Correction d'Erreur (MCE VAR).
Comme la taille de notre échantillon n'est pas
très grande, nous avons utilise la méthode de Engle et Granger en
deux étapes qui semble la mieux appropriée. Ainsi, la
méthode estime dans une première étape la relation de
coïntégration et introduit, dans une seconde, la série
résiduelle retardée d'une période issue de cette relation
dans l'équation de court terme.
Nous avons déjà estimé la relation de LT
et généré la série des résidus RS2. Il
s'agit maintenant d'introduire la variable RS2 (-1) dans le modèle en
différence première. L'équation à estimer sous
forme linéaire se présente alors sous la forme suivante :
Le paramètre qui représente la force de rappel vers l'équilibre doit
être négatif et significatif au seuil de 5%. Sinon, le
modèle à correction d'erreur spécifié ne serait pas
valide. Les résultats de l'estimation sont reportés dans le
tableau suivant.
Tableau n°5 :
Résultats de l'estimation du modèle à correction
d'erreur
Variable Dépendante : DLNEQ
|
Variable
|
Coefficient
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.083
|
0.966
|
0.353
|
DLNDP
|
1.299
|
3.368
|
0.006
|
DLNTIC
|
-2.733
|
-4.783
|
0.000
|
DLNEQ(-1)
|
0.439
|
2.639
|
0.022
|
DLNDP(-1)
|
-1.049
|
-2.817
|
0.016
|
RS2(-1)
|
-1.834
|
-6.537
|
0.000
|
R2 = 0.839
R2- Ajusté = 0.772
F-stat. = 12.551 (0.000)
S.E.R = 0.227
|
B-G : 5.743 (0.056)
ARCH-LM: 0.157 (0.691)
J-B: 2.300 (0.316)
Ramsey reset: 0.092 (0.761)
|
Source : Nous-mêmes à
partir des tests effectués avec le logiciel Eviews
N. B : Les valeurs entre
parenthèses désignent les probabilités associées
aux valeurs statistiques F-stat., Jarque et Berra, Breusch-Godfrey, ARCH-LM et
Ramsey reset.
L'analyse du tableau montre que le coefficient associé
à la force de rappel est égal -1,834. Il est négatif et
significatif au seuil de 5%. Nous concluons à la validité de la
représentation d'un modèle à correction d'erreurs.
L'élasticité de court terme est estimée à 1,299
alors que celle de LT était de 0,959.
III.5.
Interprétation des résultats
Au niveau de la significativité individuelle des
variables la probabilité critique de la statistique de Student nous aide
à nous prononcer sur la pertinence ou non d'une variable. En fait, la
probabilité critique donne les chances d'être dans l'espace de
nullité. Si la probabilité critique est inférieure au
seuil (généralement 5%), nous rejetons l'hypothèse de
nullité du coefficient au profit de l'alternative de non nullité
du coefficient.
La vitesse d'ajustement de la fonction du différentiel
d'équilibre entre l'épargne et l'investissement est la cible de
LT ou encore la force de rattrapage de tout déséquilibre
précédemment cumulé est indiquée par le coefficient
du terme d'erreur. Ce dernier est négatif (-1,834) et est significatif
au seuil de 5%, d'où la validité de notre modèle.
La significativité globale de la relation
estimée cherche à savoir s'il existe au moins un coefficient
parmi tous les coefficients, à l'exception de la constante, qui soit
significativement différent de zéro. Lorsque la statistique de
Fisher est supérieure à la valeur tabulée au seuil de 5%
et sa probabilité critique est inférieure au seuil de 5%, on
conclut à la significativité globale de la relation
estimée.
Dans notre estimation, nous constatons également que le
coefficient de détermination R² et R²-ajusté sont
élevés. Ils sont de l'ordre de 83,95% et 77,26% respectivement.
Ceci nous pousse à dire que le différentiel d'équilibre
est expliqué à 83,95 % par les variables du modèle et le
modèle est globalement bon. Aussi, la valeur des erreurs standard de la
régression pour notre équation estimée est
inférieure à l'unité.
Pour l'analyse de
l'hétéroscédasticité autorégressive
conditionnelle des résidus, nous avons utilisé le test ARCH-LM de
Engle (1982). Ce test est fondé soit sur le test classique de Fisher,
soit sur le test du multiplicateur de Lagrange (LM). Ce test formule
l'hypothèse de nullité des coefficients des carrés des
résidus décalés contre l'alternative sous laquelle il y a
au moins un des coefficients des carrés des résidus
décalés qui est statistiquement non nul.
Le test ARCH-LM suit une distribution de ²(,1)
avec : seuil de signification (ici 5%) et 1 : nombre de
coefficients affectés à ces carrés des résidus
décalés. Le rejet de l'hypothèse nulle signifie,
l'acceptation de la présence de
l'hétéroscédasticité conditionnelle des
résidus. Pour notre cas, l'hypothèse nulle est acceptée
car la probabilité critique (69,19%) est supérieure au seuil de
5%. On conclut que les résidus du modèle sont
homoscédastiques.
L'autocorrélation des résidus a
été testée à l'aide du test du multiplicateur de
Lagrange de Breusch-Godfrey pour l'autocorrélation des résidus
d'ordre n. Sous l'hypothèse nulle, toutes les autocorrélations
sont statistiquement nulles. L'acceptation de l'hypothèse nulle revient
à prouver la non autocorrélation des résidus. Cette
décision est prise si la statistique de Breusch-Godfrey calculée
est inférieure à la valeur critique (5,99). La même
conclusion est prise si la probabilité critique de cette statistique est
supérieure au seuil de signification de 5%. La statistique du test de
Breusch-Godfrey reporte une valeur de 5,743 avec une probabilité de
5,66%. On accepte donc l'hypothèse nulle de l'absence
d'autocorrélation des erreurs d'ordre un.
Pour tester la normalité des résidus, le test
J-B dite de JARQUE et BERRA a été utilisé. Ce test suit
une distribution de Chi-deux à deux degrés de liberté
²(2). Il formule l'hypothèse nulle de distribution
normale des résidus et cette hypothèse n'est acceptée que
si la statistique J-B est inférieure à la valeur critique
²(2) = 5,99. Cette normalité des résidus est
aussi conclue lorsque la probabilité critique est supérieure au
seuil de 5%. Ainsi, La statistique de J-B est de 2,3 avec une
probabilité de 31,66%. On conclut que les résidus sont
normalement distribués.
Pour vérifier s'il n'y a pas des variables omises dans
le modèle et si la spécification est correcte, nous avons fait
recours au test de Ramsey RESET. Ce test procède par régression
successive en ajoutant des variables supplémentaires à la
régression initiale. Sous l'hypothèse nulle, les coefficients
estimés des régresseurs supplémentaires sont
statistiquement nuls, il n'y a donc pas d'erreur de spécification ou de
variables pertinentes omises. L'hypothèse nulle est aussi retenue si la
probabilité critique de la statistique F-RESET est supérieure au
seuil de significativité (ici 5%). Pour notre estimation, la
probabilité F-RESET est de 76,18%. Il n'y a donc pas de variables omises
dans le modèle et par conséquent la spécification du
modèle est bonne.
L'analyse de la stabilité de notre MCE du
différentiel d'équilibre entre l'Epargne et l'Investissement a
été faite sur base des tests des résidus récursifs,
CUSUM et CUSUM of SQUARES TESTS mis au point par BROWN, DURBIN et EVANS en
1975. Le test de CUSUM teste la présence ou non de l'instabilité
systématique et le test CUSUM of SQUARES teste quant à lui la
présence ou non de l'instabilité aléatoire. L'observation
des graphiques de ces tests en annexe, nous montre une stabilité
systématique du modèle.
Pour ce qui est de l'explication économique, les
variables qui ont été retenues sont DLNDP, DLNTIC et DLNDP (-1).
En effet, les coefficients associés aux variables DLNDP, DLNTIC et DLNDP
(-1) sont significatifs au seuil de 5%. Les coefficients associés aux
variables DLNTIC et DLNDP (-1) sont -2,733 et -1,049 respectivement et
traduisent une élasticité négative tandis que le
coefficient associé à la variable DLNDP est 1,299 traduit une
élasticité positive.
Les dépenses publiques courantes influencent
positivement le différentiel d'équilibre courant et donc
négativement l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement. Autrement dit, une augmentation de 10% des dépenses
publiques provoque une augmentation de l'écart entre l'épargne et
l'investissement de 12,99%. Donc, une augmentation des dépenses
publiques favorise le déséquilibre entre l'épargne et
l'investissement soit en diminuant l'épargne, soit en augmentant
l'investissement.
Le chapitre trois et dernier chapitre de notre travail vient
d'être clôturé. Le modèle à correction
d'erreur est validé, les résultats des tests de diagnostic
montrent que les résidus vérifient toutes les hypothèses
du modèle linéaire. Nous allons terminer notre travail par une
conclusion générale pour confirmer ou infirmer nos
hypothèses de départ.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail de recherche intitulé :
« Dépenses publiques et
équilibre sur le marché des biens et services au
Burundi », il revient de jeter un regard
rétrospectif sur les résultats de notre travail. Ce dernier avait
pour objectif principal l'analyse de l'impact des dépenses publiques sur
l'équilibre entre l'épargne et l'investissement. Il est
axé sur trois chapitres qui nous ont aidé à
vérifier nos hypothèses de départ.
Après une introduction générale
renfermant l'intérêt du sujet, la problématique, les
hypothèses de travail, la délimitation du sujet et la
méthodologie de recherche, nous avons commencé le premier
chapitre intitulé « Dépenses publiques et
équilibre sur le marché des biens et services : Cadre
théorique et conceptuel ».
Ainsi, nous avons consacré le premier chapitre aux
concepts de dépenses publiques, de l'investissement, de
l'équilibre ainsi qu'aux déterminants de l'équilibre sur
le marché des biens et services. Au cours de ce chapitre, nous avons
développé la théorie des dépenses publiques selon
différents auteurs. Pour les Néoclassiques, l'accroissement des
dépenses publiques est compensé par une baisse des
investissements privés. Pour Keynes, l'augmentation des dépenses
publiques augmente l'output à concurrence de la diminution de la
propension marginale à épargner.
Concernant l'équilibre sur le marché des biens
et services, nous avons montré un débat contradictoire sur
l'équilibre entre l'épargne et l'investissement. Les Classiques
analysent l'épargne et l'investissement comme la même dose.
L'épargne thésaurisée par un individu doit être
utilisée par un entrepreneur. A chaque moment, il y a identité
entre l'épargne et l'investissement. Les néo-classiques ne
reprennent pas l'identité entre les deux notions mais font une analyse
en termes d'égalité entre l'épargne et l'investissement.
Pour eux, il y a égalité, a priori, entre l'épargne et
l'investissement. L'épargne est faite pour être investie. Les
keynésiens s'opposent à cette égalité et reprend
l'identité des classiques. Ainsi, il n'y a donc pas d'équilibre
automatique sur les marchés. La Théorie générale
parle d'une identité entre l'épargne et l'investissement. Pour
Keynes, c'est l'investissement qui détermine le revenu, et celui-ci
permet, en fonction du partage que font les ménages entre la
consommation et l'épargne, de déterminer le niveau de
l'épargne. Pour G. Myrdal, l'égalité entre
l'investissement et l'épargne peut être obtenue ex-ante. Ce qui,
ex-post, n'est pas forcément réalisable.
Quant aux déterminant de l'équilibre sur le
marché des biens et services, nous avons retenu que c'est le taux
d'intérêt qui permet d'équilibrer l'offre et la demande des
biens et services car il est la seule variable non déterminée.
Le second chapitre a concerné l'analyse descriptible
des dépenses publiques et l'équilibre sur le marché des
biens et services au Burundi. Au cours de ce chapitre, nous avons montré
l'évolution des dépenses publiques, des autres variables
macroéconomiques (PIB, investissement et taux d'intérêt)
ainsi que celle des dépenses publiques avec l'investissement
privé et le différentiel d'équilibre entre
l'épargne et l'investissement.
Nous avons vu que l'investissement public est resté
toujours supérieur à l'investissement privé. Les
investissements publics restent prépondérants avec plus de 80%
des investissements totaux. La part des investissements privés demeure
à un niveau moyen de 15%. Concernant les dépenses publiques, les
dépenses courantes représentent la plus grande part des
dépenses budgétaires. Ainsi, les dépenses courantes ont
été en moyenne de 16,5%, les dépenses en capital de 8,1%
et celles dites hors budget de 1,8% du PIB.
En ce qui est de l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement au Burundi, nous constatons que l'investissement est toujours
supérieur à l'épargne. Cela étant, nous constatons
que les projets d'investissement sont toujours supérieurs aux intentions
d'épargner de la population burundaise suite à leur faible
niveau de revenu. Cela nous permet de confirmer notre première
hypothèse qui était libérée comme suit :
« Au Burundi, l'investissement est supérieur
à l'Epargne ».
Le troisième et dernier chapitre nous a permis d'une
part, la présentation de la méthodologie d'analyse
économétrique utilisée et d'autre part, l'analyse
empirique proprement dite qui teste économétriquement l'impact
des dépenses publiques sur le différentiel d'équilibre
entre investissement et épargne.
Une analyse des variables prises séparément a
révélé que les variables utilisées sont
stationnaires en différence première, donc qu'elles sont
intégrées d'ordre un : I (1). Le test de
coïntégration quant à lui, nous a permis de conclure
à l'existence d'une relation de long terme entre le différentiel
d'équilibre et ses principaux déterminants. Cela nous a permis de
passer à une estimation d'un modèle à correction d'erreur
du différentiel d'équilibre sur le marché des biens et
services.
Les résultats empiriques du MCE estimé nous
montrent qu'une augmentation de 10% , ceteris paribus, des dépenses
publiques courantes entraînent une augmentation du différentiel
d'équilibre (I-S) de 12,99%, donc à une augmentation du
déséquilibre entre l'épargne et l'investissement. Nous
concluons qu'une augmentation des dépenses publiques favorise le
déséquilibre sur le marché des biens et services en
augmentant l'investissement ou en diminuant l'épargne.
L'analyse des signes des coefficients et la probabilité
critique nous montre que le différentiel d'équilibre est
influencé positivement par les dépenses publiques. Cela nous
permet d'infirmer notre deuxième hypothèse qui stipule que :
« Les dépenses publiques influencent positivement
l'équilibre entre l'épargne et l'investissement ».
En effet, notre étude nous pousse à reformuler
l'hypothèse et nous concluons qu'au Burundi, « Les
dépenses publiques augmentent le déséquilibre sur le
marché des biens et services ».
Au terme de notre travail, quelques recommandations ont
été formulées à l'égard du gouvernement
telles que :
- Orienter les dépenses publiques dans les secteurs
d'investissement qui favorisent la création d'emploi à la
population quitte à augmenter la production nationale ;
- Penser à une politique de fixation des taux
d'intérêt pour que le taux d'intérêt créditeur
soit suffisamment rémunérateur afin d'attirer l'épargne,
en tenant compte de l'inflation ;
- Stimuler la demande des ménages et des entreprises,
en fixant le taux d'intérêt débiteur de sorte que
l'investissement ne soit pas décourager, afin de réduire le
chômage et équilibrer le marché des biens et services.
En clôturant cette étude, nous savons qu'elle
comporte des manquements, mais aussi, nous tenons à affirmer
également qu'elle constitue un dépassement et une certaine
contribution, notamment dans le domaine économique et surtout dans le
cadre de l'équilibre sur le marché des biens et services. Nous
interpellons, par conséquent, aux chercheurs ultérieurs qui
voudront faire des recherches en cette matière, d'y apporter des
améliorations nécessaires.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
1. ABRAHAM-FROIS, G., Keynes et la macroéconomie
contemporaine, 3ème édition, Paris, Economica,
1991.
2. ARTUS, P. et MUET, P.A., Investissement et emploi,
Paris, Economica, 1986, 260p.
3. ARTUS, P., Macroéconomie, Paris, Economica,
1995.
4. BARRO, R. J., Money, expectations and business cycles:
essays in macroenomics, New York, London, Toronto: Academic press,
1981.
5. BOURBONNAIS, R., Econométrie : Manuel de
cours et exercices corrigés, 3ème édition,
Paris, Dunod, 2000.
6. BOURBONNAIS, R., Econométrie : Manuel et
exercices corrigés, 5ème édition, Paris,
Dunod, 2003.
7. BOUVIER, M. et Al., Finances publiques,
7ème édition, Paris : LGD-EJA, 2004.
8. CAPUL, J.Y. et GARNIEN, O., Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales, Paris, Hatier, 2005.
9. COLLIS, J. et YVES, B., Dictionnaire économique
et financier, Paris, Edition Seuil, 1989.
10. COTTA, A., Dictionnaire des sciences
économiques, 3ème édition, Tours, Mame,
1972.
11. DAUPHIN-MEWNIER, A., Le jeu de l'épargne et de
l'investissement, Paris, Payot, 1969.
12. FERRANDON, B., La politique économique et ses
instruments, Paris : La documentation française, 2004.
13. GUY, T., Economie des services collectifs et de la
dépense publique, Paris, Dunod, 1971.
14. IBANES J., Précis d'initiative
économique, Paris, Tome II, 1977.
15. KAMGNIA, G. Dia et TOUNA, M., Le comportement
privé au Cameroun : un resserrement de la contrainte
financière, Cameroun, Yaoundé, 2000.
16. KEMPF, H., Macroéconomie,
1ère édition, Paris, Dalloz, 1995.
17. KEYNES, J.M., Théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Paris, Payot, 1936.
18. LAPUL, J-Y. et GARNIER, O., Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales, Hatier, 1996.
19. LECAILLON, J., Analyse macroéconomique,
Paris, Cujas, 1960.
20. MACKINNON, R. I., Monnaie et finance dans
l'échange international, Paris, Cujas, 1974.
21. MANKIW, Gregory, N., Macroéconomie :
Traduction de la 4ème édition américaine par
Jean HOUARD, 2ème édition, Bruxelles, De Boeck, 2001.
22. MANKIW, Gregory, N., Macroéconomie :
Traduction de la 5ème édition américaine par
Jean HOUARD, 3ème édition, Bruxelles, De Boeck
Université, 2003.
23. MANKIW, Gregory, N., Principes de
l'économie, Paris, Economica, 1998.
24. MARSCHALL, A., Principles of economics: An
introductory volume, 8th ed. London, Macmillan, 1958.
25. MAURICE A., Puissance et danger de l'utilisation de
l'outil mathématique, Econometrica, 22 (1), 1954.
26. PHELPS, E., S., Economie politique, Paris,
Fayard, 2007.
27. POULON, F., Les Ecrits de Keynes, Paris, Bordas,
1985.
28. POULON, F., Macroéconomie approfondie :
équilibre et déséquilibre, circuit ; PSCF de
Bernard DUCROS, Paris, Edition CUJUS, 1982.
29. SEMEDO, S., Economie et finances publiques,
Paris, Ellipses édition Marketing, 2001.
30. STOLERU, L., L'équilibre et croissance
économique, Paris, Dunod, 1967.
31. TAYLOR, Philip. E., The economics of public finance,
revised Edition, MC Millian, N. Y., 1953.
32. TOUNA, M. et Al., Ajustement et investissement
privé en Afrique : cas du Cameroun, Burkina Faso et
de la Côte d'Ivoire, 2002.
Revue, mémoires et autres
1. Les mémoires
1. BIZIMANA, C., Analyse des incidences des
dépenses publiques sur l'investissement et la croissance
économique, Mémoire, U.B, FSEA, 2006.
2. INAMUCO, C., Les effets du déficit
budgétaire sur le taux d'intérêt et leurs
répercutions sur l'activité économique du Burundi,
Mémoire, U.B, FSEA, 2005.
3. MUCOWINTORE, V., L'impact du mode de financement du
déficit budgétaire sur la consommation agrégée des
ménages au Burundi, Mémoire, U.B, FSEA, 2001
4. MUKERANDANGA, O., L'épargne intérieure et
l'investissement privé, Mémoire, U.B., FSEA,
1995.
5. NAHIMANA, A. M, Les effets des dépenses
publiques sur la consommation privée au Burundi, Mémoire,
U.B, FSEA, 2004.
6. NDAYIKUNDA, P., Impact de la fiscalité sur
l'investissement, Mémoire, U.B, FSEA, 1999.
7. NDIKUMANA, D., Spirale
déséquilibre-dévaluation au Burundi, Mémoire,
U.B, FSEA, 1990.
8. NIBARUTA, P., L'incidence du financement du
déficit budgétaire sur l'investissement privé,
Mémoire, U.B, FSEA, 2003
9. NIYONZIMA, O., Fiscalité et investissement
privé au Burundi : une analyse empirique à partir
d'un modèle à correction d'erreur, Mémoire, U.B,
FSEA, 2004.
10. SIMBAVIMBERE, D., La restructuration des
dépenses publiques dans les perspectives d'une croissance
endogène de l'économie burundaise, Mémoire,
U.B., FSEA, 2002.
2. Les revues
1. BENOIT, J.P.V, « Taux administrés et taux
du marché », Epargne et développement, 1985,
P. 35.
2. BLEJER, M.I et KHAN, M.S., «Government policy and
private investment in developing countries», Staff Paders, Vol.
31, N°2, 1984.
3. BRB, Publications quinquennales 1991, 1996, 2001
et 2006.
4. BRB, Rapport annuel 1987, 1988, 1989,1990, 1991,
1992, 1993, 1995, 1996, 1999, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 et
2006.
5. DUHAUTOIS, R., « Le ralentissement de
l'investissement est plutôt le fait des petites entreprises
tertiaires », Economie et statistique, n° 341-342,
2001-1/2, P. 48.
6. MPDR, Cadre stratégique de croissance et de
lutte contre la pauvreté (CSLP), septembre 2006.
7. MPDR, Economie Burundaise 1987, 1988, 1989,1990,
1991, 1992, 1993, 1995, 1996, 1999, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004,
2005 et 2006.
8. MUET, P.A., « Les modèles
«néo-classiques», et l'impact du taux d'intérêt
sur l'investissement », Revue économique,
n° 2, mars 1979.
9. RANGUZA, I., « La politique du taux
d'intérêt et la rémunération de l'épargne au
Burundi de 1970 à 2004 », Cahier de l'IDEC, volume 1,
n°2, Septembre, 2005.
3. Les sources électroniques
1.
http://supercdi.free.fr/ses/theorie-generale-epargne-investissement.htm
2.
http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/ses/CPGE/Travaux/CollesCorot/PE4.htm
3.
http://www.oboulo.com/demande-globale-equilibre-marche-biens-services-modele-keynesien-simplifie-35418
.html
4.
http://www.senat.fr/rap/r02-035/r02-03511.html#toc65.
ANNEXES
Annexe 1. Les dépenses publiques par
catégorie en Mrds de BIF
Année
|
Dépenses courantes
|
Dépenses en capital
|
Dépenses hors budget
|
Dépenses totales
|
PIB
|
1987
|
18,9
|
3,6
|
2,8
|
25,3
|
152,0
|
1988
|
22,7
|
7,0
|
4,1
|
33,8
|
179,6
|
1989
|
24,9
|
7,4
|
5,2
|
37,5
|
197,0
|
1990
|
26,3
|
6,6
|
6,0
|
38,9
|
205,0
|
1991
|
29,3
|
7,1
|
6,1
|
42,5
|
226,0
|
1992
|
30,5
|
31,9
|
2,4
|
64,8
|
237,0
|
1993
|
34,8
|
33,1
|
1,7
|
69,6
|
251,8
|
1994
|
35,7
|
35,7
|
1,2
|
72,6
|
301,8
|
1995
|
36,3
|
21,7
|
4,1
|
62,1
|
265,4
|
1996
|
42,9
|
17,9
|
7,3
|
68,1
|
346,1
|
1997
|
54,6
|
16,2
|
2,5
|
73,3
|
404,4
|
1998
|
62,1
|
25,8
|
4,4
|
82,3
|
406,3
|
1999
|
69,7
|
23,2
|
4,4
|
97,3
|
577,0
|
2000
|
92,1
|
39,6
|
7,2
|
139,8
|
511,0
|
2001
|
116,7
|
49,3
|
16,5
|
182,5
|
550,0
|
2002
|
159,0
|
65,8
|
11,5
|
236,3
|
584,6
|
2003
|
153,3
|
99,4
|
12,8
|
265,5
|
644,7
|
2004
|
160,1
|
119,9
|
17,9
|
297,5
|
748,5
|
2005
|
200,9
|
77,9
|
20,4
|
299,2
|
860,9
|
2006
|
227,1
|
91,5
|
-
|
318,6
|
898,4
|
Moyenne
|
79,9
|
39,0
|
7,3
|
125,4
|
427,4
|
Source : BRB, Rapport annuel
1987-2006.
Annexe 2. L'investissement par agent et épargne
au Burundi en Millions de BIF
Années
|
Investissement privé
|
Investissement Publique.
|
Investissement Totaux
|
Epargne Nationale
|
Déséquilibre (I - S)
|
1987
|
4600
|
24600
|
29200
|
8064,9
|
21135,1
|
1988
|
3300
|
19600
|
22900
|
8527,7
|
14372,3
|
1989
|
5300
|
24000
|
29300
|
10166,1
|
19133,9
|
1990
|
6300
|
18800
|
25100
|
8958,6
|
16141,4
|
1991
|
6300
|
19900
|
26200
|
8353,3
|
17846,7
|
1992
|
6300
|
26500
|
32800
|
7489,8
|
25310,2
|
1993
|
6800
|
29300
|
36100
|
7340,3
|
28759,7
|
1994
|
3700
|
19800
|
23500
|
11163,9
|
12336,1
|
1995
|
3400
|
20000
|
23400
|
12185,3
|
11214,7
|
1996
|
3300
|
29400
|
32700
|
12993,7
|
19706,3
|
1997
|
2700
|
19300
|
22000
|
14539,0
|
7461,0
|
1998
|
3100
|
20900
|
24000
|
14031,0
|
9969,0
|
1999
|
4800
|
29500
|
34300
|
22428,9
|
11871,1
|
2000
|
5900
|
32300
|
38200
|
26917,2
|
11282,8
|
2001
|
9100
|
30900
|
40000
|
30830,2
|
9169,8
|
2002
|
12400
|
43400
|
55800
|
40218,3
|
15581,7
|
2003
|
17100
|
52000
|
69100
|
53004,2
|
16095,8
|
2004
|
19200
|
64900
|
84100
|
59834,4
|
24265,6
|
2005
|
26200
|
107600
|
133800
|
63917,3
|
69882,7
|
2006
|
27100
|
108300
|
135400
|
72430,0
|
62970,0
|
Moyenne
|
8845
|
37050,0
|
45895
|
24669,7
|
21225,3
|
Source :
Ø Rapport annuel BRB 1987-2006 ;
Ø MPDRN, Economie Burundaise
1987-2006 ;
Ø Calcul de l'auteur.
Annexe 3. Le taux d'intérêt au Burundi en
%
Années
|
Taux d'intérêt
créditeur
|
Taux d'intérêt
débiteur
|
Marge
|
1987
|
4,9
|
9,2
|
4,3
|
1988
|
5,5
|
9,7
|
4,2
|
1989
|
5,7
|
10,5
|
4,8
|
1990
|
6,4
|
11,9
|
5,5
|
1991
|
7,4
|
15,4
|
8
|
1992
|
8,4
|
16,6
|
8,2
|
1993
|
8
|
16,7
|
8,7
|
1994
|
8,8
|
16,3
|
7,5
|
1995
|
8,4
|
15,8
|
7,4
|
1996
|
8,5
|
15,9
|
7,4
|
1997
|
8,5
|
16
|
7,5
|
1998
|
9,1
|
17,6
|
8,5
|
1999
|
9,4
|
17,7
|
8,3
|
2000
|
11,3
|
20,4
|
9,1
|
2001
|
12,2
|
20,9
|
8,7
|
2002
|
13,3
|
20,3
|
7
|
2003
|
13,7
|
21,1
|
7,4
|
2004
|
12,8
|
20,8
|
8
|
2005
|
9,8
|
20,5
|
10,7
|
2006
|
8,8
|
20,7
|
11,9
|
Moyenne
|
9
|
16,7
|
7,7
|
Source :
Ø BRB, Rapport annuel 1987-2006 ;
Ø MPDR : Cadre Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté (CSLP), 2006,
Ø Calcul de l'auteur.
Annexes 4. Les données utilisées dans
les régressions
Années
|
DP
|
PIBR
|
TCHR
|
TIC
|
Eq
|
1987
|
22071,8
|
293236,5
|
117,2
|
4,9
|
21135,1
|
1988
|
28300,4
|
307934,0
|
103,0
|
5,5
|
14372,3
|
1989
|
37967,8
|
312327,5
|
140,2
|
5,7
|
19133,9
|
1990
|
36648,5
|
323216,8
|
92,7
|
6,4
|
16141,4
|
1991
|
41643,3
|
340218,7
|
96,1
|
7,4
|
17846,7
|
1992
|
46203,3
|
346277,5
|
84,1
|
8,4
|
25310,2
|
1993
|
74780,1
|
322034,6
|
82,7
|
8,0
|
28759,7
|
1994
|
81898,7
|
312238,1
|
87,7
|
8,8
|
12336,1
|
1995
|
65152,6
|
290343,1
|
96,6
|
8,4
|
11214,7
|
1996
|
67556,6
|
265414,0
|
100,0
|
8,5
|
19706,3
|
1997
|
78598,1
|
266335,8
|
118,3
|
8,5
|
7461,0
|
1998
|
103059,0
|
275469,7
|
108,3
|
9,1
|
9969,0
|
1999
|
117305,0
|
272689,4
|
89,7
|
9,4
|
11871,1
|
2000
|
130253,9
|
270177,4
|
92,8
|
11,3
|
11282,8
|
2001
|
182422,8
|
275868,4
|
61,1
|
12,2
|
9169,8
|
2002
|
236239,3
|
288312,0
|
68,5
|
13,3
|
15581,7
|
2003
|
265542,3
|
284737,7
|
65,9
|
13,7
|
16095,8
|
2004
|
297515,0
|
297303,8
|
74,2
|
12,8
|
24265,6
|
2005
|
299135,9
|
300050,8
|
75,8
|
9,8
|
69882,7
|
2006
|
318611,0
|
315355,6
|
82,5
|
8,8
|
62970,0
|
Source :
Ø BRB, Publications quinquennales :
1986,1991, 2001 et 2006 ;
Ø MPDR : Cadre Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté (CSLP), 2006 ;
Ø Calcul de l'auteur.
Annexe 5. Résultats des différentes
estimations et tests
1. Estimation de la relation de LT
Dependent Variable: LNEQ
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/18/09 Time: 20:16
|
|
|
Sample: 1987 2006
|
|
|
Included observations: 20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-43.10437
|
13.44510
|
-3.205954
|
0.0055
|
LNDP
|
0.958952
|
0.186943
|
5.129660
|
0.0001
|
LNPIBR
|
3.700832
|
1.045791
|
3.538789
|
0.0027
|
LNTIC
|
-2.179756
|
0.558718
|
-3.901357
|
0.0013
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.716710
|
Mean dependent var
|
9.775628
|
Adjusted R-squared
|
0.663593
|
S.D. dependent var
|
0.575572
|
S.E. of regression
|
0.333835
|
Akaike info criterion
|
0.820519
|
Sum squared resid
|
1.783137
|
Schwarz criterion
|
1.019665
|
Log likelihood
|
-4.205188
|
F-statistic
|
13.49307
|
Durbin-Watson stat
|
2.256959
|
Prob(F-statistic)
|
0.000120
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2. Estimation d'un Modèle à
Correction d'Erreur (MCE)
Dependent Variable: DLNEQ
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/18/09 Time: 20:22
|
|
|
Sample (adjusted): 1989 2006
|
|
|
Included observations: 18 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.083322
|
0.086221
|
0.966373
|
0.3529
|
DLNDP
|
1.298978
|
0.385634
|
3.368422
|
0.0056
|
DLNTIC
|
-2.733330
|
0.571473
|
-4.782955
|
0.0004
|
DLNDP(-1)
|
-1.049251
|
0.372504
|
-2.816751
|
0.0156
|
DLNEQ(-1)
|
0.439877
|
0.166624
|
2.639939
|
0.0216
|
RS2(-1)
|
-1.834563
|
0.280650
|
-6.536836
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.839477
|
Mean dependent var
|
0.082075
|
Adjusted R-squared
|
0.772593
|
S.D. dependent var
|
0.476822
|
S.E. of regression
|
0.227383
|
Akaike info criterion
|
0.136842
|
Sum squared resid
|
0.620438
|
Schwarz criterion
|
0.433633
|
Log likelihood
|
4.768421
|
F-statistic
|
12.55115
|
Durbin-Watson stat
|
2.629924
|
Prob(F-statistic)
|
0.000201
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3. Test de Jarque-Bera
4. Test de Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
2.618376
|
Probability
|
0.110783
|
Obs*R-squared
|
5.743076
|
Probability
|
0.056612
|
5. Test d'ARCH
ARCH Test:
|
F-statistic
|
0.139818
|
Probability
|
0.713695
|
Obs*R-squared
|
0.156997
|
Probability
|
0.691937
|
6. Test de Ramsey
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0.061385
|
Probability
|
0.808509
|
Log likelihood ratio
|
0.091843
|
Probability
|
0.761848
|
6. Cusum test
7. Cusum of square test
* 1 IBANES J., Précis
d'initiative économique, Tome II, Paris, 1977, P. 175.
* 2 IBANES J., Op.
Cit. P. 175.
* 3 KEMPF, H.,
Macroéconomie, 1ère édition, Paris,
Dalloz, 1995, P.
* 4 DUHAUTOIS R., Le
ralentissement de l'investissement est plutôt le fait des petites
entreprises tertiaires, Economie et statistique, n° 341-342,
2001-1/2, P. 48.
* 5 KEYNES J. M., Op.
Cit., P. 158.
* 6 MPDRN, Cadre
stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté (CSLP),
septembre 2006, p. 22
* 7 BRB, Rapport annuel
2006.
* 8 MPDR, Op. Cit., p.
21
* 9 STORELU, L.,
L'équilibre et la croissance économique,
3ème édition, Paris, Dunod, 1973, P. 130.
* 10 MPDR, Cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté, Bujumbura,
septembre 2006, P. 25.
* 11 Maurice A., Puissance
et danger de l'utilisation de l'outil mathématique, Econometrica,
22 (1), 1954.
* 12 Différentiel entre
l'investissement et l'épargne
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