Le capital investissement est animé, dans son rôle
d'intermédiation financière, par quatre opérateurs
cités ci- dessous selon l'ordre chronologique de leur intervention :
· Les investisseurs : l'investissement en capital est
une forme d'intermédiation financière destinée à
canaliser deux formes de sources de capitaux : soit par appel à
l'épargne publique des particuliers, soit par mobilisation de capitaux
des établissements privés (investisseur institutionnels ;
établissements bancaires, sociétés d'assurance, caisses de
retraite. Entreprises industrielles) dans une logique financière ou le
risque est généralement très élevé avec
l'espoir d'une importante plus-value, ou des institutions publiques (Etat,
universités, grandes écoles, collectivité locales,...etc.)
dans une logique économique ou prédomine l'optique de
développement économique et de création d'emploi ;
· Les organismes de capital investissement : ce sont des
intermédiaires financiers, qui disposent d'une équipe
opérationnelle dont le rôle est ; la prospection, l'étude,
la sélection et le financement d'entreprises en besoin de financement,
ils emploient des ressources qui leurs sont confiées par les
investisseurs susmentionnés qui n'ont ni les moyens ni les
compétences pour exercer ce métier ;
· Les entreprises bénéficiant de
financement : sont généralement des entreprises innovantes dans
le domaine des technologies ou dans de nouveaux procédés de
production, des PME en réelle phase de croissance, qui éprouvent
des difficultés à trouver des financements par le canal
classique, sont prêtes à ouvrir leurs capitals à des
financiers qui les assisteront afin de mener à biens les projets
financés ;
· Les repreneurs ; investisseurs privés, autres
organismes de capital investissement et marchés financiers. La
présence de ce quatrième opérateur est indispensable pour
assurer la sortie du capital investisseur du capital de la
société cible d'où la nécessité d'un
marché financier liquide et dynamique.
Pour mieux comprendre les rouages de ce métier, il
nous parait primordial de présenter, au préalable, les deux
principal intervenants, à savoir : les institutions spécifiques
au capital investissement, ce qui constitue l'offre sur le marché en
question, tout en essayons de faire un détour pour expliquer l'origine
des fonds du capital investissement, et les particularités qui s'y
rattachent, et bien évidemment des entreprises, représentant la
demande de capitaux.
Les organismes de capital investissement ne constituent pas une
catégorie homogène, une diversification dors et
déjà imposée par la pratique du métier.
Il y a en effet plusieurs critères de classification,
ceux cités ci après sont les plus importants :
· Le statut juridique et fiscal ;
· La spécification par types d'intervention (capital
création, capital développement, capital transmission) ;
· La spécialisation par secteur ;
· La dimension régionale ;
· L'origine des fondateurs des organismes de capital
investissement ;
· Leurs stratégies et leurs logiques de
fonctionnement (frais de gestion par dossier, engagement unitaire moyen,
actif).
Cette classification multicritères devrait permettre
aux entrepreneurs d'optimiser la recherche d'un partenaire financier mais elle
a aussi pour rôle de leur faire comprendre les contraintes et les
systèmes de valeur de leurs interlocuteurs lors de la
négociation.
Nous retenons ci-après, le critère basé
sur l'origine des fondateurs de ces organismes afin d'en présenter une
classification sommaire. Nous distinguons ainsi trois catégories de
fondateurs :
· Les institutions financières ou publiques
regroupant ; les banques, les assurances, les caisses de retraite et les
établissements financiers ainsi que les pouvoirs publics et les
collectivités locales ;
· Les groupes industriels ;
· Les personnes privées indépendantes ou
liées à des réseaux indépendants.
20 Rapport sur l'activité du capital
investissement en France en 1999, annexe 1, AFICPWC.
Avant d'aborder les diverses formes de capital investissement
nous avons vu qu'il serait plus approprié de présenter les
principales sources de risques que peuvent supporter les investisseurs ainsi
que leurs motivations.
1. Les sources de risque des investisseurs :
Outre la concentration des pouvoirs entre les mains des
dirigeants, qui portent la lourde responsabilité de décider de
l'investissement, il est possible de classifier les risques qu'encourent les
capital-investisseurs ainsi que leurs investisseurs Ainsi trois sortes de
risques se présentent dans l'optique investisseur :
1.1 La perte de la participation :
La rentabilité négative est bien sûr le
risque qui constitue l'essence même du risque de l'investisseur.
La perte peut être, selon le cas, totale ou partielle,
ce-ci fait bien évidemment référence à une
souscription de convention auprès d'un fond de garantie telle que la
Sofaris en France.
1.2. Les risques de gestion et de responsabilité
face aux créanciers :
Plus insidieux, ce risque comporte en réalité
plusieurs. L'investisseur intervenant dans une entreprise peu rentable qui
d'une part empêche partiellement la sélection de nouveaux
dossiers, puis plus important le risque de se faire poursuivre en
réparation par des créanciers lors de la faillite de
l'entreprise. En effet, étant associé au capital, participant au
conseil d'administration et de fait intervenant dans les décisions de
gestion, les créanciers se retournent en premier lieu vers les
actionnaires capables de payer les impayés.
1.3. L'immobilisation des fonds :
L'investisseur, en prenant une participation non
négociable au capital, se retrouve « piégé »par
l'entrepreneur qui ne verse pas de dividendes. Verrouillé par un pacte
d'actionnaire l'investisseur ne peut pas dégager sa participation. Elle
reste bloquée et ne peut servir à financer d'autres projets
prometteurs.
2. Les investisseurs et leurs motivations :
L'activité de financement de haut de bilan ne se
résume pas à l'image du business angel particulier à la
recherche d'investissement pour son argent personnel. Le capital investissement
est un marché animé par plusieurs acteurs, qui n'affichent pas
forcément les mêmes motivations, une diversification d'autant plus
amplifiée par l'évolution de la fiscalité :
2.1 ; L'Etat :
Conscient de l'importance des PME, de la création
d'entreprises sur l'emploi, la vie sociale dans les régions et la
recherche, l'Etat et les collectivités locales sont des pourvoyeurs de
fonds du capital investissement. En général, l'Etat en plus des
avantages fiscaux accordés aux investisseurs, injecte directement de
l'argent destiné à la création d'entreprise à
travers la création de fonds publics pour la promotion du capital
risque.
2.2. Les banques :
Le financement du haut de bilan est une activité
naturelle pour les banques, la plupart d'entre elles créent leurs
propres fonds sous forme de filiales (Chose qui pourrait se vérifier en
Algérie). Il est à signaler néanmoins que la logique
purement financière de ces organismes les pousse vers les
opérations les moins risquées tel que le capital transmission ou
l'entrée au capital dans les << bons dossiers >>
c'est-à-dire les grosses PME que tous voudraient avoir en
portefeuille.
2.3. Les caisses de retraite et les compagnies
d'assurances :
Là encore, les allègement fiscaux, telle la
défiscalisation conditionnée des plus-values, donnent à
ces établissements la possibilité de les investir en parts dans
des organismes de capital investissement assurant une rentabilité
supérieure à celle d'un placement classique.
2.4. Les investisseurs industriels :
Plus qu'une logique financière, c'est un
positionnement stratégique que cherchent les investisseurs industriels.
La participation au capital d'une société développant un
produit ou une technologie susceptible d'être complémentaire
à leurs activités est très importante car elle met le
groupe en position d'acheteur privilégié au moment de sortie des
autres investisseurs. En outre elle extériorise des coûts de
R&D et minimise les risques (par rapport à un développement
interne). Enfin, c'est une manière de se tenir au courant des
évolutions de marché, il est possible que des cabinets de conseil
et d'audit participent à des fonds de capital investissement.
2.5. Les particuliers :
Il existe plusieurs types d'investisseurs particuliers, les
business angel et les autres :
Le business angel, étant donné l'importance des
fonds qu'il a à sa disposition, peut se permettre d'investir directement
dans une affaire et de la suivre, de lui faire bénéficier de ses
réseaux...etc. Ses motivations sont bien sûr la recherche de
plus-value, mais aussi le sentiment d'entrepreneur qui l'anime et sa
capacité de s'impliquer dans une affaire. De l'autre coté, les
petits épargnants qui peuvent choisir de souscrire à des fonds de
capital investissement lesquels autorise en général un ticket
d'entrée moindre et des avantages fiscaux.