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Capital investissement; logique, technique et pratique

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par Mohamed Amin MEHAL
Ecole Superieure de Banque - DSEB 2006
  

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Les intervenants du capital investissement

Le capital investissement est animé, dans son rôle d'intermédiation financière, par quatre opérateurs cités ci- dessous selon l'ordre chronologique de leur intervention :

· Les investisseurs : l'investissement en capital est une forme d'intermédiation financière destinée à canaliser deux formes de sources de capitaux : soit par appel à l'épargne publique des particuliers, soit par mobilisation de capitaux des établissements privés (investisseur institutionnels ; établissements bancaires, sociétés d'assurance, caisses de retraite. Entreprises industrielles) dans une logique financière ou le risque est généralement très élevé avec l'espoir d'une importante plus-value, ou des institutions publiques (Etat, universités, grandes écoles, collectivité locales,...etc.) dans une logique économique ou prédomine l'optique de développement économique et de création d'emploi ;

· Les organismes de capital investissement : ce sont des intermédiaires financiers, qui disposent d'une équipe opérationnelle dont le rôle est ; la prospection, l'étude, la sélection et le financement d'entreprises en besoin de financement, ils emploient des ressources qui leurs sont confiées par les investisseurs susmentionnés qui n'ont ni les moyens ni les compétences pour exercer ce métier ;

· Les entreprises bénéficiant de financement : sont généralement des entreprises innovantes dans le domaine des technologies ou dans de nouveaux procédés de production, des PME en réelle phase de croissance, qui éprouvent des difficultés à trouver des financements par le canal classique, sont prêtes à ouvrir leurs capitals à des financiers qui les assisteront afin de mener à biens les projets financés ;

· Les repreneurs ; investisseurs privés, autres organismes de capital investissement et marchés financiers. La présence de ce quatrième opérateur est indispensable pour assurer la sortie du capital investisseur du capital de la société cible d'où la nécessité d'un marché financier liquide et dynamique.

Pour mieux comprendre les rouages de ce métier, il nous parait primordial de présenter, au préalable, les deux principal intervenants, à savoir : les institutions spécifiques au capital investissement, ce qui constitue l'offre sur le marché en question, tout en essayons de faire un détour pour expliquer l'origine des fonds du capital investissement, et les particularités qui s'y rattachent, et bien évidemment des entreprises, représentant la demande de capitaux.

Section 1 : Les organismes de capital investissement :

L'AFIC définit les organismes de capital investissement comme tout « tout organisme
effectuant des investissement en fonds propres dans des entreprises non cotées, s'étant d »une

équipe de professionnels se consacrants à temps plein à cette activité et apportant une contribution constructive aux opérateurs dans lesquels il investit»20.

Selon la provenance de leurs ressources, la forme de leurs structures, le niveau d'intervention dans l'économie ; les organismes de capital investissement diffèrent, on peut ainsi recenser des investisseurs opérants avec leurs propres fonds propres ou encore ceux générant de l'épargne à long terme en vu de la fructifier en l'investissant dans des projets à fort potentiel de croissance.

Dans cette section, nous procèderons en premier lieu à une distinction des structures de l'offre en adoptant la classification la plus claire possible reposant essentiellement. Sur la provenance des fonds gérés par les organismes de capital investissement. Nous aborderons en second lieu l'organisation interne d'une équipe de capital investissement et la particularité de chaque structure organisationnelle pouvant être adoptée,

Nous avons introduit dans la première partie de cette section, un bref aperçu s sur les investisseurs dans des organismes ou fonds de capital investissement.

I. Structure de l'offre :

Les organismes de capital investissement ne constituent pas une catégorie homogène, une diversification dors et déjà imposée par la pratique du métier.

Il y a en effet plusieurs critères de classification, ceux cités ci après sont les plus importants :

· Le statut juridique et fiscal ;

· La spécification par types d'intervention (capital création, capital développement, capital transmission) ;

· La spécialisation par secteur ;

· La dimension régionale ;

· L'origine des fondateurs des organismes de capital investissement ;

· Leurs stratégies et leurs logiques de fonctionnement (frais de gestion par dossier, engagement unitaire moyen, actif).

Cette classification multicritères devrait permettre aux entrepreneurs d'optimiser la recherche d'un partenaire financier mais elle a aussi pour rôle de leur faire comprendre les contraintes et les systèmes de valeur de leurs interlocuteurs lors de la négociation.

Nous retenons ci-après, le critère basé sur l'origine des fondateurs de ces organismes afin d'en présenter une classification sommaire. Nous distinguons ainsi trois catégories de fondateurs :

· Les institutions financières ou publiques regroupant ; les banques, les assurances, les caisses de retraite et les établissements financiers ainsi que les pouvoirs publics et les collectivités locales ;

· Les groupes industriels ;

· Les personnes privées indépendantes ou liées à des réseaux indépendants.

20 Rapport sur l'activité du capital investissement en France en 1999, annexe 1, AFICPWC.

Avant d'aborder les diverses formes de capital investissement nous avons vu qu'il serait plus approprié de présenter les principales sources de risques que peuvent supporter les investisseurs ainsi que leurs motivations.

1. Les sources de risque des investisseurs :

Outre la concentration des pouvoirs entre les mains des dirigeants, qui portent la lourde responsabilité de décider de l'investissement, il est possible de classifier les risques qu'encourent les capital-investisseurs ainsi que leurs investisseurs Ainsi trois sortes de risques se présentent dans l'optique investisseur :

1.1 La perte de la participation :

La rentabilité négative est bien sûr le risque qui constitue l'essence même du risque de l'investisseur.

La perte peut être, selon le cas, totale ou partielle, ce-ci fait bien évidemment référence à une souscription de convention auprès d'un fond de garantie telle que la Sofaris en France.

1.2. Les risques de gestion et de responsabilité face aux créanciers :

Plus insidieux, ce risque comporte en réalité plusieurs. L'investisseur intervenant dans une entreprise peu rentable qui d'une part empêche partiellement la sélection de nouveaux dossiers, puis plus important le risque de se faire poursuivre en réparation par des créanciers lors de la faillite de l'entreprise. En effet, étant associé au capital, participant au conseil d'administration et de fait intervenant dans les décisions de gestion, les créanciers se retournent en premier lieu vers les actionnaires capables de payer les impayés.

1.3. L'immobilisation des fonds :

L'investisseur, en prenant une participation non négociable au capital, se retrouve « piégé »par l'entrepreneur qui ne verse pas de dividendes. Verrouillé par un pacte d'actionnaire l'investisseur ne peut pas dégager sa participation. Elle reste bloquée et ne peut servir à financer d'autres projets prometteurs.

2. Les investisseurs et leurs motivations :

L'activité de financement de haut de bilan ne se résume pas à l'image du business angel particulier à la recherche d'investissement pour son argent personnel. Le capital investissement est un marché animé par plusieurs acteurs, qui n'affichent pas forcément les mêmes motivations, une diversification d'autant plus amplifiée par l'évolution de la fiscalité :

2.1 ; L'Etat :

Conscient de l'importance des PME, de la création d'entreprises sur l'emploi, la vie sociale dans les régions et la recherche, l'Etat et les collectivités locales sont des pourvoyeurs de fonds du capital investissement. En général, l'Etat en plus des avantages fiscaux accordés aux investisseurs, injecte directement de l'argent destiné à la création d'entreprise à travers la création de fonds publics pour la promotion du capital risque.

2.2. Les banques :

Le financement du haut de bilan est une activité naturelle pour les banques, la plupart d'entre elles créent leurs propres fonds sous forme de filiales (Chose qui pourrait se vérifier en Algérie). Il est à signaler néanmoins que la logique purement financière de ces organismes les pousse vers les opérations les moins risquées tel que le capital transmission ou l'entrée au capital dans les << bons dossiers >> c'est-à-dire les grosses PME que tous voudraient avoir en portefeuille.

2.3. Les caisses de retraite et les compagnies d'assurances :

Là encore, les allègement fiscaux, telle la défiscalisation conditionnée des plus-values, donnent à ces établissements la possibilité de les investir en parts dans des organismes de capital investissement assurant une rentabilité supérieure à celle d'un placement classique.

2.4. Les investisseurs industriels :

Plus qu'une logique financière, c'est un positionnement stratégique que cherchent les investisseurs industriels. La participation au capital d'une société développant un produit ou une technologie susceptible d'être complémentaire à leurs activités est très importante car elle met le groupe en position d'acheteur privilégié au moment de sortie des autres investisseurs. En outre elle extériorise des coûts de R&D et minimise les risques (par rapport à un développement interne). Enfin, c'est une manière de se tenir au courant des évolutions de marché, il est possible que des cabinets de conseil et d'audit participent à des fonds de capital investissement.

2.5. Les particuliers :

Il existe plusieurs types d'investisseurs particuliers, les business angel et les autres :

Le business angel, étant donné l'importance des fonds qu'il a à sa disposition, peut se permettre d'investir directement dans une affaire et de la suivre, de lui faire bénéficier de ses réseaux...etc. Ses motivations sont bien sûr la recherche de plus-value, mais aussi le sentiment d'entrepreneur qui l'anime et sa capacité de s'impliquer dans une affaire. De l'autre coté, les petits épargnants qui peuvent choisir de souscrire à des fonds de capital investissement lesquels autorise en général un ticket d'entrée moindre et des avantages fiscaux.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille