III-1- Contexte général de la formulation des
stratégies d'endettement.
L'expérience des pays qui ont mis en oeuvre avec
succès des stratégies de désendettement à long
terme fournit des enseignements précieux sur l'environnement dans
lequel doit s'inscrire une stratégie d'endettement crédible.
Une stratégie d'endettement crédible, pour le
Gabon, doit reposer à la fois sur :
- la réalisation d'un cadre macro-économique non
générateur de dette ;
-des réformes sectorielles et structurelles
diversifiées ayant permis de consolider le secteur bancaire et
financier, d'améliorer l'environnement de l'investissement et de
consolider les secteurs industriel, du touristique et judiciaire ;
- une gestion active de la dette extérieure
concomitante au développement continu du marché de la dette
domestique.
Toute stratégie d'endettement à moyen et long
termes exige une programmation formelle et devrait s'inscrire dans le cadre
plus global des références structurelles et institutionnelles
visant à accroître le rendement des investissements et à
amener un fonctionnement plus efficace de l'économie.
III-2. Importance et efficience des règles
budgétaires.
Depuis la mise en place de la surveillance
multilatérale et l'instauration des règles budgétaires
communautaires, celles-ci ont fourni un point d'ancrage aux politiques
budgétaires dans plusieurs pays et permis d'enregistrer des
résultats importants dans les domaines de la stabilité
monétaire, de la maîtrise des déficits budgétaires
et extérieurs et de la baisse des taux d'endettement. Au Gabon, pays
exportateur du pétrole, la création des Fonds de réserve
pour les générations futures et des mécanismes de
stabilisation des recettes budgétaires pourraient contribuer de
manière significative à améliorer les transferts inter
générationnels. L'on reconnaît cependant que l'existence
des règles budgétaires ne suffit pas à orienter
favorablement les dynamiques de la dette si elles ne sont pas appuyées
par une volonté politique forte.
III-3- Gestion des risques
L'analyse de la dette extérieure du
Gabon montre que les risques sont réels. Des dispositions doivent
être prises pour la prévention de tels risques susceptibles de
nuire à la gestion efficace de la dette. Il s'agit du risque de
liquidité, le risque de marché, le risque de crédit et le
risque opérationnel.
III-3-1.Le Risque de liquidité
Le risque de liquidité peut être
apparenté à une variante élargie de refinancement,
puisqu'il se rapporte au caractère adéquat de l'encaisse et des
réserves. Vu sous cet angle, il rejoint les problèmes
d'asymétrie des actifs et des passifs. Une liquidité moindre peut
résulter d'une structure des échéances des actifs qui ne
coïncide pas avec le profil par échéances des passifs.
L'encaisse risque d'être insuffisante pour couvrir les obligations de
financement. Le gouvernement ferait bien d'observer le principe
général qui consiste à détenir suffisamment
d'actifs liquides pour satisfaire aux besoins opérationnels avec une
marge de précaution et à maintenir le risque de refinancement
dans des limites prudentes afin d'éviter le non-respect des obligations
de remboursement.
III-3-2.le risque de marché
Le fait de contracter des emprunts expose un gouvernement
à des risques de marché causés par l'évolution de
facteurs du marché, tels les taux d'intérêt et les taux de
change. En guise d'exemple, notons que les mouvements défavorables des
taux de change, des cours des produits de base ou des taux
d'intérêt internationaux peuvent être néfastes pour
le Gabon. Si le gouvernement a contracté un important volume d'emprunts
privés étrangers, il pourrait très bien éprouver
des difficultés à les rembourser dans une conjoncture qui se
dégrade.
Des exemples récents de l'incidence de la variation de
la monnaie et de taux d'intérêt défavorables non seulement
sur la dette publique mais sur la dette extérieure de l'économie
illustrent la nécessité, pour les gestionnaires de la dette, de
prendre en compte les conséquences des risques de change et des risques
de taux d'intérêt.
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