
Année académique: 2008-2009
UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU

B.P. 570 BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

REINSERTION SOCIALE DES ENFANTS SORTIS DES FORCES ET
GROUPES ARMES ET CONSTRUCTION DE LA PAIX A BUKAVU :Analyses des
approches organisationnelles
M6moire pr6sent6 et d6fendu en vue l'obtention du Diplome
de licence en Sociologie
Par : SHERI A NFUNDIKO Justin
Directeur: Professeur KAZADI KIMBU Encadreur : chef de
travaux KAG AND A Philippe
2 SIGLES ET ABREVIATIONS
1. A.G.R : Activité
Génératrice des Revenus
2. BVES : Bureau pour le Volontariat au Service
de l'Enfance
3. CDE : Convention des Droits de l'Enfant
4. CELPA : Communauté des Eglises Libres
de Pentecôte en Afrique
5. CEPAC : Communauté des Eglises de
Pentecôte en Afrique Centrale
6. CICR : Comité Internationale de la
Croix Rouge
7. CONADER : Commission Nationale de
Désarment et Réintégration
8. CTO : Centre de Transit et d'Orientation
9. DUDH : Déclaration Universelle des
droits de l'homme
10. EAFGA: Enfants Associés aux Forces
et Groupes Armés
11. ESFGA : Enfants Sortis des Forces et
Groupes Armés
12. FSSPA : Faculté des Sciences
Sociales, Politiques et Administratives
13. IRC : International Rescue Commitee
14. LAV : Laisser l'Afrique Vivre
15. OIT : Organisation Internationale du
Travail
16. ONG : Organisation Non Gouvernementale
17. Op.Cit : Opere Citato
18. OSA : Objectifs Stratégies et
Actions
19. PAM : Programme alimentaire mondiale
20. PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
21. RDC : République Démocratique
du Congo
22. RECOPE : Réseau Communautaire de
Protection de l'Enfance
23. SWOT: Strength (Force), Weakness
(Faiblesses), Opportunity (Opportunité) and Thread (Menace).
24. UEPN DDR : Unité d'Exécution
du Programme National de Démobilisation, Désarmement et
Réintégration
25. UNICEF :
26. UOB : Université Officielle de
Bukavu
27. VIH /SIDA : Virus Immuno Humain/ Syndrome
d'Immuno Déficience Acquise
DEDICACE
A mes parents Daniel NFUNDIKO NTERANYA et Isabelle
KINJA M'KASENGE pour tant de sacrifices consentis pour tout au long de ma
formation,
A mes frères et soeurs pour vos encouragements
incessants qui m'ont fait toujours le goût de poursuivre la
carrière scientifique ;
A toutes ces organisations qui du jour au lendemain
consacrent leurs efforts pour que les forces et groupes armés cessent
d'être le lieu de vie des enfants ;
Justin SHERIA NFUNDIKO
4 REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous tenons à remercier
sincèrement toutes les personnes tant physiques que morales qui ont
concouru à sa réalisation, par cette occasion, nous tenons
à leur exprimer nos sentiments de gratitude.
Nous remercions les autorités académiques
de l'Université Officielle de Bukavu, notre alma mater, pour avoir
organisé pour nous des enseignements de qualité avec des
enseignants chevronnés et attitrés de la faculté des
sciences sociales, politiques et administratives.
Nos remerciements s'adressent au Professeur Ordinaire
Timothé KAZADI KIMBU pour avoir bien voulu dirigé ce
mémoire, ses remarques et suggestions nous ont été
capitales dans la réalisation de cette oeuvre.
Nous pensons au Chef de Travaux Philippe KAGANDA
MULUMEODERHWA qui,malgré ses lourdes tâches, s'est impliqué
profondément dans la réorientation de notre thématique de
recherche,l'encadrement du présent mémoire, aussi d'avoir
dissipé nos inquiétudes liées aux exigences scientifiques
chaque fois quand nous en avions.
Nos sincères remerciements s'adressent
également à nos compagnons de lutte. Grâce à vous
nous avons appris grand-chose, nous pensons à Michel AHANA, Jean Claude
BIKANGU, Georges MUGISHO, David AMANI, Rosine FURAHA, Claudine KIBIBI, Lyly
NSIMIRE, Ange LUBANZADIO, Dynat FATAKI, ZAWADI MISSI, Bernadette NTAKWINJA,
Nely RWIWIBUKA, Filidor BIKENGU, Justin MUGABO, Vianney BASAMBILA.
Que tous ceux qui ont contribué de près ou
de loin à la réalisation du présent travail, trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude
Justin SHERIA NFUNDIKO
0. INTRODUCTION GENERALE 0.1.0bjet, choix et
intérêt du sujet
0.1.1. Objet et objectifs du travail
La présente étude porte sur la réinsertion
des enfants associés aux forces et groupes armes à Bukavu et ses
environs.
Selon J.MAQUET, une société est un réseau
de groupes majeurs en interconnexion et envisage comme une unité qui
protège une culture commune. Quel que soit le domaine où l'on se
situe, une société suppose un groupe de personnes conscientes de
leur communauté, unie par de multiples relations,exerçant des
activités des diverses natures,visant plusieurs objectifs dont le
principal est son maintien. 1
A travers ce travail, nous nous proposons d'analyser les
approches dont se servent ces organisations pour réinsérer dans
la vie civile les enfants sortis des forces et groupes armés dans la
Province du sud Kivu en général et la ville de Bukavu et ses
alentours en particulier.
Notre étude poursuit les objectifs suivants :
> Sur le plan scientifique, nous voudrions
analyser les modèles de réinsertion des enfants associés
aux forces et groupes armés adoptés par les organisations locales
; déceler les limites, les défis à relever ainsi que leur
contribution a la construction de la paix durable.
> Sur le plan pratique, nous voulons proposer
aux acteurs des voies d'améliorer leurs interventions ce domaine.
1 J.MAQUET, Pouvoir et société en
Afrique, Paris, Hachette, 1970. P.10
0.1.2. Choix et intérêt du sujet
Pour François DEPELTEAU, le choix d'un sujet est un
acte purement subjectif. Il va de soi que ce choix se fasse en fonction de
l'expérience passée et de la personnalité du chercheur. Ce
choix dépend énormément de l'enseignement, de
l'environnement social dans lequel évolue le chercheur2.
L'intérêt pratique : choix
porté présent sujet n'est donc pas un fait du hasard. Il est
plutôt le fruit d'un long questionnement et observations sur la vie des
enfants sortis des forces et groupes armés. Ces derniers ont connu et
commis des atrocités dans leur communauté, malgré eux, et
qui ont par conséquent besoin d'une aide psychologique, sociale, et
économique plus efficace pour maîtriser les traumatismes
d'être réinsérés dans la vie civile.
L'intérêt personnel ; c'est
depuis l'année 1999 que notre famille accueille transitoirement des
enfants sortis des forces et groupes armés, avant de regagner leurs
familles respectives. Au cours des nos échanges, ces enfants
n'évoquent que des situations difficiles de nature à créer
des traumatismes qui mettent à mal leur adaptation à la vie
civile.
L'intérêt scientifique est
d'apporter un éclairage théorique quant à ce
phénomène afin de mieux le comprendre et d'y apporter tant soit
peu de solutions.
0.2. ETAT DE LA QUESTION
Pour Raymond QUIVY et Luc Van CAMPENHOUDT, lorsqu'un chercheur
entame son oeuvre, il est peu probable que son sujet d'étude n'ait
jamais été traité par d'autres chercheurs en partie ou
directement.
Ainsi, toute oeuvre scientifique s'inscrit
inéluctablement dans un continum et peut être situé par
rapport à des courants de penser qui le président et qui
l'influencent par ailleurs. D où, il est normal et important que le
chercheur en prenne connaissance pour lui permettre de préciser ce qui
rapproche d'une part et ce qui distingue d'autre part son propre travail de
ceux des autres.3
2 F.DEPELTEAU,La démarche d une
recherché en sciences Humaines, Québec,P.U.L,2000,P.100.
3 R.QUIVYet L.V.COMPENHOUDT, Manuel de recherche en
sciences sociales, Paris, Bordas, 1988, PP30-38
Le domaine scientifique n'étant pas l'apanage d'une seule
personne, plusieurs autres personnes ont mené des recherches proches de
notre étude.
Nous citons a titre illustratif ;
L'ouvrage de Philippe CHAPLEAU
4éclairant sur une situation scandaleuse qui, loin d'être un
épiphénomène sociétal, constitue, depuis la
deuxième guerre mondiale, un vrai problème militaire.
Il établit un cadre historique, socio économique
et tactique qui précise les facteurs qui se combinent pour favoriser
l'implication directe des enfants dans les conflits et violences
armés.
Il cite entre autre la démographie galopante,
l'évolution technologique des
armements, la suppression des barrières traditionnelles
entre combattants et civils et enfin, la paupérisation de la
population.
Il tente d'apporter une solution à l'interrogation du
comment combattre les enfants soldats en deux temps.
Le premier temps consiste en une prévention, en
établissant un cadre juridique qui interdit le recrutement des mineurs
et en faisant respecter les conventions internationales dans des zones des
conflits.
Le deuxième temps c'est la démobilisation et la
réinsertion, en imposant la paix et en accompagnant le retour à
la vie civile des combattants, spécialement les jeunes.
Il estime que la société militaire se trouve
dans une posture beaucoup plus délicate, et face aux enfants soldats,
les armes traditionnelles sont désarmées en ce sens leurs codes
de conduites et leurs tactiques apparaissent inopérants face aux menaces
posées par ces enfants qu'ils considèrent comme des
véritables guerriers asymétriques compte tenu du succès
militaire qu'ils connaissent sur le champ de bataille, succès dû
en grande partie à l'audace.
Cependant, quel que soit le mérite de ces enfants
associés aux forces et groupes armés au front militaire, ils ont
droit à une démobilisation et a une réinsertion socio
économique pour pouvoir participer en tant qu'acteur à la vie
civile,étant entendu que la place d'un enfant c'est sa famille, dans sa
communauté et non dans une force armée ou une milice. Cette
réinsertion doit être le soubassement d'une paix durable dans la
communauté.
Pierre ERNY5 étudie la vie de
l'enfant noir en milieu coutumier ainsi que l'éducation qu'il y
reçoit.
Il cherche la pédagogie adaptée à l'Afrique
noire et réalise une étude proprement ethnologique de
l'éducation coutumière.
Il éclaire sur les ressorts les plus intimes de la
société traditionnelle, fait comprendre tout ce qui se passe
dans la vie de l'enfant en marge de l'école, la part de
l'éducation
4 P.CHAPLEAU, Enfants Soldats, victimes ou
criminels, Paris, Rocher, 2007.
5 P.ERNY, L'enfant et son milieu en Afrique
noire, paris, Fayot, 1972
que l'enfant reçoit de son milieu d'origine et dont il
serait logique de tenir compte dans la manière de concevoir.
L'auteur passe en revue successivement l'éducation
donnée durant la première enfance, celle qui situe l'enfant
verticalement dans sa lignée (les liens de parente avec des ascendants)
et horizontalement (dans le groupe des camarades d'ages) dans la
société des semblables, les relations qui s'esquissent avec la
société globale (la façon dont l'enfant participe a la vie
collective).
Il décrit donc comment l'enfant intègre la
société traditionnelle, assimile les connaissances et savoir
faire qui lui sont indispensables pour pouvoir participer aux tâches,
préoccupations et satisfactions qu'elles lui proposent. La façon
dont l'enfant entre dans l'univers de la parole, lui fait porter des valeurs
morales et enfin le fait passe par l'expérience spirituelle majeure de
l'initiation qui est un rite culminant en des fêtes.
Notre analyse situera la réinsertion des enfants
associes aux forces et groupes armes dans un environnement multiculturel
(urbain et rural) et mettra l'accent sur la façon dont est
organisé le retour aux activités civiles des ces enfants
excombattants en tenant compte des aspects socio culturels de la
communauté comme l'affirme Philipe CHAPLEAU, il est
vital d'intégrer dans le processus de réinsertion des enfants
associés aux forces et groupes armés des populations civiles
promptes à victimiser les anciens enfants soldats et faire appel aux
guérisseurs traditionnels et à leurs rituels de purification pour
libérer les enfants de tous leurs démons6
Pour leur part I an Douglas et
Alii7, dans leur ouvrage portant sur la
démobilisation, désarmement et réintégration,
démontrent que les mesures de désarmement doivent être
appuyées par d'autres programmes qui permettraient d'accroître la
sécurité et, du même coup, de réduire la circulation
d'armes parmi la population civile. Une approche globale est donc
nécessaire si l'on veut atteindre une sécurité, une paix
et un développement durables.
Ils estiment que les campagnes d'informations sont
essentielles à la sensibilisation des communautés
touchées. Cependant, ils veulent qu'on tienne compte de la situation
régionale ; c'est-à-dire, prendre la considération selon
la quelle les pays font partie d'une région qui a influencé le
conflit et qui a été influencé a son tour.
En ce qui concerne le désarmement et la
démobilisation, ils montrent que les mesures prises pour assurer la
réussite du programme Désarmement, Démobilisation et
Réinsertion doivent être axées sur la vie civile,
plutôt que sur la vie militaire, car le but ultime de la
réinsertion consiste à préparer les anciens combattants
à la vie civile.
6 P.CHAPLEAU, op.cit.P.216
7 I an DOUGLAS et Alii
D'autre part, les nombreuses tâches, assumées par
les organisations
humanitaires et l'aide au développement montrent
l'importance, selon les auteurs, de la coopération entre civile et
militaire.
Parlant de la réintégration, ils mettent
l'accent sur l'importance de la coordination des mesures de désarmement,
de démobilisation et de la réintégration pour que cette
dernière, en tant que tâche civile, réussisse. Si le
processus de démobilisation ne réussit pas à instaurer la
confiance et à susciter l'engagement vers le programme DDR, les
combattants libérés risquent de se mobiliser à nouveau ou
d'avoir recours à la violence et à la coercition pour
survivre.
L'étape de la réintégration est
conçue pour fournir aux ex-combattants des compétences utiles et
des perspectives de retour à la vie civile. La
réintégration ne fonctionne cependant que si elle a lieu dans une
société fonctionnelle où la sécurité humaine
des ex-combattants et de la population en général est
assurée de maniere suffisante.
Pour notre part, nous pensons que la réinsertion des ex
combattants doit tenir compte de leurs tranches d'âges, en
spécifiant la maniere de prendre en charge les enfants et les adultes en
se sens qu'à chaque tranche d'âge,correspond des problèmes
particuliers qui nécessitent des solutions appropriées.
L'article de Sophie NOLET8, montre
que les enfants et jeunes adolescents combattent volontairement où de
manière forcée, dans les troupes gouvernementales ou des groupes
armés d'une trentaine des pays en toute légalité. Selon
l'auteur, ces enfants, sont utilisés comme des démineurs,
espions, bombes vivantes, messagers, cuisiniers, porteurs, esclaves,
sexuels...
Elle énumère une série des causes qui
font à ce que les enfants soient de plus en plus visibles dans les
groupes armés. Elle cite notamment la pauvreté des familles, la
docilité des enfants qui fait à ce qu'ils soient faciles à
enrôler, aussi, leur témérité : car les enfants sont
plus impitoyables et s'infiltrent facilement dans les camps adverses.
Enfin, elle énumère les pays dans lesquels les
enfants sont utilisés comme soldats dans le monde, pays de l'Afrique et
de l'Asie pour la plupart.
Cependant l'article ne fait aucunement allusion aux
mécanismes pouvant faciliter le retour à la vie civile de ces
enfants.
Pour notre part, nous n'allons pas nous intéresser aux
causes du recrutement des enfants dans l'armée ni même à la
démobilisation bien que nous allons les citer par exigence
méthodologique ; plutôt, notre effort sera concentré aux
mécanismes favorisant le retour et à l'adaptation à la vie
civile des enfants sortis des forces et des groupes armés.
8 S.NOLET, Les enfants soldats, armes
légères et conflits en Afrique in Revue du
GRIP, Bruxelles, N3, 2003, PP19-26
Dans le rapport publié par Save the Children UK et les
groupes d'organisations non gouvernementales CARE, IFESH et IRC, Beth
VERHEY9présente les résultats d'une
étude menée en République Démocratique du Congo au
près des autorités gouvernementales militaires et civiles, des
agences des nations unies intervenant au Congo, des associations locales, les
organisations de la société civile ainsi que les focus groupes
des femmes. Ce rapport se penche principalement sur la situation et les
attitudes des filles sorties des forces et des groupes armés, les
obstacles de la participation des filles au processus de réinsertion des
enfants sortis des forces et groupes armés et au processus officiel de
DDR. Enfin elle formule des recommandations en terme d'actions à mener
afin de persuader les filles à participer au processus. Ces
recommandations sont ainsi adressées à la communauté qui
se charge de l'accueil des ces filles ainsi qu'aux autorités
gouvernementales.
Nous allons analyser l'effort des organisations dans la
participation des filles au processus de réinsertion des enfants sortis
des forces et des groupes armés comme contribution à la
construction de la paix dans le dernier chapitre.
MILFRID TONHEIM10, elle
décrit la littérature disponible et la recherche relative
à la réinsertion des enfants soldats en général
avec un accent particulier aux filles soldates dans le processus de
réinsertion en République démocratique du congo. Elle
s'intéresse aussi d'une maniere sommaire à la manière dont
la société civile congolaise se mobilise pour contribuer au
processus de réinsertion sociale des enfants sortis des forces et des
groupes armés.
Cet auteur donne les résumés d'une centaine
d'études théoriques et empiriques existantes sur la
réinsertion des enfants ex-soldats .Il s'agit des articles, ouvrages ,
des mémoires de maîtrise ainsi que des thèses de doctorat
se rapportant au phénomène de réinsertion sociale des
enfants sortis des forces et groupes armés. Toutes ces études
portent sur les pays en situation post conflit comme la Sierre Léone,
l'Uganda, Mozambique, la Cote d'Ivoire, Angola, le Sri Lanka, les Philippines
et la Colombie.
Elle met en relief quelques tendances et développements
dans la littérature. Des thèmes importants dans le domaine des
études sensitives au genre sur la réinsertion sont
discutés, ainsi que d'autres thèmes qui demandent une recherche
et une compréhension plus poussées. Elle souligne enfin que la
recherche sur les enfants associés aux forces et aux groupes
armés demeure insuffisante compte tenu du fait que les aspects non
couverts par ces études sont nombreux. D'où la
nécessité pour les chercheurs, de multiplier les efforts pour
produire une documentation suffisante sur les enfants ex combattants et
particulièrement les filles.
9 Beth VERHEY, Atteindre les filles :Etude sur
les filles associés au forces et groupes armés en
République Démocratique du Congo, Londres, Save
the Children et CARE, IFESH et IRC , Novembre 2004.
10 MILFRID TONHEIM, Reintegration of
child soldiers :a literatuture review with particular focus on girl soldier's
reintegration in the DRC, in rapport du SIK, N°1, 2009
KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI et LUTALA
BILILO MBULU11, ont mené une étude sur les
considérations psychosociales sur les enfants sortis des forces et des
groupes armés à Bukavu. Cette étude a couvert un
échantillon de deux cents enfants sortis des forces et groupes
armés choisis selon des critères bien définis. un
questionnaire composé en grande partie d'items à réponses
fermées qui reprenaient les paramètres essentiels de la
personnalité des enfants sortis des forces et des groupes armés
leur a été soumis.
A la fin de l'étude, ils ont dégagé les
conclusions selon les quelles, bien que ces enfants constituent une
catégorie spéciale des vulnérables. Il s'avère que
ces enfants ex-soldats ne sont pas pour autant différents des autres
enfants du point de vue psychologique dans la mesure où leurs
réactions ne semblent pas trop s'éloigner du cadre comportemental
général de la société.
Néanmoins, sur le plan affectif, il se
révèle que ces enfants ex soldats sont plus tournés vers
l'extérieur du fait d'avoir été détachés
prématurément de leurs familles.
Par ailleurs, les résultats de ces auteurs ont
montré que ces enfants sont équilibrés sur le plan sexuel
malgré leur exposition aux éventuelles déviations.
Aussi, la peur due aux différents
événements sombres vécus, continue-t-elle à marquer
le parcours de leur vie quotidienne.
Sur le plan de la sociabilité, ils ont montré
que la fréquence élevée d'incarcération ou de l'
emprisonnement des garçons, ferait penser à la délinquance
; ce qui ne dénote ni de l'alcoolisme,ni du tabagisme, encore moins de
la toxicomanie de la part de ces enfants.
Le mémoire de BALEMBA
MUNGANGA12 qui procède par le
structurofonctionnalisme, veut savoir quelles sont les activités des
démobilisés dans la commune d'Ibanda et comment ces
activités leur permettent de réintégrer au sein des
populations civiles de Bukavu.
Il a trouvé que l'intégration d'un
démobilisé est avant tout fonction de lui-même ; c'est
à dire, de sa bonne volonté avant d'être l'affaire de la
communauté.
Les activités réalisées par les
ex-combattants, ainsi que leurs rapports avec les populations civiles peuvent
au fil du temps faciliter leur acceptation et assimilation a ces populations
civiles.
Cependant, les représentations collectives ou
individuelles qui accompagnent les comportements collectifs et individuels,dont
dépendent d'une part grandissante le degré d'intensité des
conséquences positives ou négatives provenant des formes que
revêtent les dominations plutôt que les
coopérations,l'apparition ou la disparition d'interdépendances
suite au double mouvement d'intégration ou de
désintégration voire même d'intégration
partielle,constituent des contradictions permanentes dont le
11 KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI et LUTALA BILILO MBULU,
« quelques considérations psychosociales sur les enfants sortis des
forces et des groupes armés : cas de la ville de Bukavu »in
recherches africaines, N°21-22 janvier -Juillet
2008 PP 106-116
12 BALEMBA MUNGANGA, les activités des
démobilisés comme facteur de leur intégration sociale en
commune d'Ibanda, Mémoire, FFSPA, U.O.B, Inédit,
2007-2008
siège semble être la société moderne
ou en modernisation alors que le processus d'intégration prend
essentiellement la forme d'une massification.
Il a enfin, trouvé que les démobilisés
sont plus intégrés dans le système fonctionnel que dans
les autres systèmes alors que les valeurs, les normes, les contacts et
les relations interpersonnelles dans les groupes avec les autres populations
faciliteraient une intégration complète plutôt qu'une
intégration partielle.
La communauté a une grande part de
responsabilité et d'influence dans la réussite du processus de
réinsertion. En effet, les ex-combattants démobilisés des
forces et groupes armés exercent leurs activités dans la
communauté où ils ont commis des atrocités. Ils se voient
financés pour exercer leurs activités de
réintégration économique. Il y a donc la nécessite
de renforcer les capacités socio économiques des populations
locales pour écarter les formes de rejet et méfiance qui
pourraient élire domicile dans cette communauté qui voit ses
bourreaux d'hier assistés financièrement et matériellement
sans pour autant penser à elle.
Dans son mémoire SHUKURU
BATACHOKA13, partant du fonctionnalisme mertonien veut
savoir comment et pourquoi organiser la démobilisation des ex -
combattants au sud Kivu et quelles sont les conséquences et effets
pervers de cette démobilisation sur les ex combattants et sur la
société. Il souligne que la démobilisation des combattants
intervient comme un mode de transformation positive du conflit ou la
pacification. La démobilisation a été organisée au
sud Kivu comme mesure structurelle de contrôle de l'armement et des
troupes,en vue de pacifier la province, de consolider la paix par la
récupération des armes en circulation,la diminution des effectifs
militaires et freiner la multiplication des groupes armés et le trafic
illégal d'armes. D'où la nécessité de
réinsérer les anciens combattants dans la vie sociale et
économique en tenant compte des réalités et exigences
environnementales pour reconstruire la province et contribuer à la
stabilité régionale.
Il dégage les résultats selon lesquels la
démobilisation a été massive et
non progressive, ne tenant pas compte de la taille des mesures
des structures d'encadrement des ex-combattants ; le désarmement reste
problématique car la récupération des armes ainsi que des
munitions et la question de brassage entre troupes ex composantes reste
préoccupante.
Il souligne que la réinsertion reste incertaine suite
au soutien financier insuffisant dont bénéficient les
démobilisés suite à la crise socio économique
demeure criante.
13 SHUKURU BATACHOKA,La problématique
socio-politique de la démobilisation des combattants au sud Kivu, cas
des démobilisés de la CONADER ,Mémoire
,FSSPA,2005-2006,Inédit
Selon lui, si l'on ne tient pas compte du devenir des
ex-combattants, on aboutira à la milicisation et à la
spectacularisation de la violence qui pourra entraîner la crise et les
conflits en escalades conduisant encore une fois de plus à
l'effondrement de l'Etat.
En plus de cet appui financier, les enfants retournés
dans la communauté ont également besoin d'une assistance psycho
sociale pour maîtriser les traumatismes vécus.
Notre travail va se distinguer des oeuvres qui
précèdent par le fait qu'il analysera les approches dont se
servent les organisations locales pour réinsérer les enfants
sortis des forces et groupes armés dans la société civile
ainsi que la contribution de ces approches a la construction de la paix durable
à Bukavu et dans ses environs.
0.3. Problématique
Une problématique est une approche ou une perspective
théorique que l'on décide d'adopter pour traiter le
problème posé par la question de départ.14
Trois cent mille (300000) enfants au monde, au moins,
porteraient les armes ou surviraient de supplétifs au sein des forces
armées nationales, des milices rebelles, des groupes armés
paramilitaires et des gangs mafieux.15
Ces cohortes de guerriers juvéniles constituent une
menace trop souvent ignorée dès lors qu'il faut juger les actes
d'enfants arrachés à leurs familles et plongés dans
l'horreur de la guerre.
En effet, le recrutement et l'utilisation des enfants par des
groupes armés est un phénomène répandu, connu
depuis le conflit de 1996-1997, résultant du renversement du
régime de Mobutu pour le cas de la RDC.
La question des enfants utilisés par les groupés
armés en R.D.C. a attiré un niveau élevé et constat
d'attention internationale, aux niveaux diplomatiques et de plaidoyer depuis le
début du conflit et cela au milieu de l'année 1998.
Tous les groupes armés en R.D.C. ont été
nommés dans les rapports annuels du secrétaire
général des Nations Unies de 2002 et 2003 sur les enfants et les
conflits
14 R. QUIVY et L.V. COMPENHOUDT, Op.
cit, p. 83
15 P. CHAPLEAU, Op. Cit. p.
7
armés devant le conseil de
sécurité.16 La République démocratique
du Congo compte à elle seule 10% des effectifs d'enfants soldats au
monde, près de 33494 enfants avaient été recrutés
dans les forces et groupes armés et certains d'entre eux y presteraient
encore jusqu'à ce jour ; pour ce qui est de la seule province du sud
Kivu, près de 3000 à 5000 enfants seraient impliqués dans
ce processus selon les organisations intervenant dans la réinsertion des
enfants sortis des forces et des groupes armés.
L'unité d'exécution du programme national de
désarmement, démobilisation et réinsertion des
ex-combattants annonce que près de 10000 (milles)enfants seulement
avaient été démobilisés et
réinsérés depuis 2004, et que les autres seraient encore
actifs dans les forces et groupes armés dans le pays en
général et dans les provinces orientales du pays en
particulier17.
Au niveau national, le cadre de travail légal
concernant les enfants associés avec les groupes armés est
spécialement solide en R.D.C.
En plus d'être un élément
supplémentaire faisant partie de la législation des enfants,
notamment dans le protocole facultatif à la convention des Nations Unies
relatives aux droits de l'enfant, une loi nationale avait été
votée en Juin 2000 qui interdit clairement la participation des enfants
de moins de dix-huit ans dans un groupe armé.18
Au nombre des mesures pratiques pour obtenir la
démobilisation des enfants, un certain nombre d'efforts est entrepris.
Il a été constaté qu'en R.D.C., il était possible
de réaliser la démobilisation et la réinsertion des
enfants pendant un conflit en cours.
L'accord de paix de Pretoria de 2002 qui a établi un
gouvernement de transition en R.D.C., a élargi et ouvert le contexte de
manière significative pour la démobilisation, le
désarmement et la réintégration.
En Août 2003, l'UNICEF a pour la première fois
orienté les efforts concernant les enfants en direction d'un cadre
national de travail pouvant accueillir les enfants sortis des forces et groupes
armés.
16 Beth VERHEY, Atteindre les filles, Etude sur
les filles associés aux forces et groupes armés en
R.D.C., Save the Children, Novembre, 2004.
17 Propos du prof NTUMBA LWABA, coordinateur de l'U.E.
PNDDR, tenu en juin 2008 lors du lancement de la campagne de
démobilisation des enfants dans les groupes armés.
18 Décret-loi n° 066 de Juin 2000
En Avril 2004, le gouvernement congolais a adopté le
Programme National pour le Désarmement, la Démobilisation et la
Réinsertion. (PN-DDR).
Dans ce cadre, la CONADER (Commission Nationale de
Désarmement et Réinsertion) a été
créée comme institution nationale chargée de la
coordination et planification du PN-DDR. Elle a été
adoptée d'un directorat spécial pour la DDR des enfants.
Des dizaines de milliers d'enfants ayant été
recrutés comme pouvant servir des soldats dans les différentes
guerres qui ont secoué le pays, beaucoup d'entre eux ont
été démobilisés à travers la CONADER
à partir de 2005, d'autres enfants s'étant
autodémobilisés ont obtenu de la 10ème
Région militaire des attestations individuelles de
démobilisation.
Au Sud Kivu, en général, et à Bukavu et
ses environs en particulier où près de 3000 à 5000 enfants
auraient été enrôlés dans les forces combattantes,
un grand nombre d'acteurs différents sont impliqués dans le
processus de retour à la vie civile des enfants associés aux
forces et groupes armés.
Ces organisations locales ont soit un réseau large,
impliquant les structures profondes de la communauté (comme les Eglises
: la 5ème Communauté des Eglises Libres de
Pentecôte en Afrique, CELPA en sigle, la 8ème
Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique Centrale, CEPAC,
l'Eglise Catholique par son service de CARITAS), soit des organisations locales
qui constituent un relais des organisations internationales non
gouvernementales mais qui reçoivent l'aide de fonctionnement de
celles-ci.
Ces organisations locales procèdent par
différentes approches pour aider les enfants associés aux forces
et groupes armés à se réinsérer dans les
activités et services civils.
La tâche de ces organisations reste énorme et les
enjeux gigantesques puisque les conséquences psycho-sociales d'une
participation d'enfants, tant active que passive aux hostilités sont
catastrophiques : agressivité accrue, absence d'éducation et
d'apprentissage des mécanismes sociaux, relations sociales
endommagés, problèmes d'identité, handicapes physiques,
maladies sexuelles, détresse spirituelle,
stigmatisation et rejet par la famille ou par la
collectivité, perspective d'avenir ...19 ; la tâche
reste toujours pour ces organisations aussi compte tenu du défi de paix
et du développement durables qui doit être relever.
Les enfants associés aux forces et groupes armés
se trouvent dans une situation de plus en plus délicate. Ayant subi
beaucoup d'atrocités, leur récupération sociale et
communautaire est un processus qui demande du temps.
La situation des filles est de plus en plus complexe en ce
sens que d'abord elles sont cachées par leurs commandants, sont
considérés comme des « soldats - invisibles » : en
plus, elles sont considérées comme leurs maîtresses pour
assouvir leurs instincts sexuels quel que soit l'âge. C'est du
concubinage forcé pour la plupart.
Certaines d'entre elles, qui se donnent l'audace de retourner
dans leurs communautés respectives, sont butées au
problème de rejet social par les membres de la communauté qui,
les considèrent comme épouses des militaires sans morale ni
valeur. Elles s'adonnent alors à la prostitution.
Les enfants sortis des forces et groupes armés
n'étant pas bien encadrés, constituent un risque
considérable pour la société et sont sources
d'insécurité se manifestantpar les formes des violences
physiques, l'agressions, les assassinats et vols à mains armées
en ville ; tandis qu'au village, on assiste aux prises d'otage avec
nécessité des rançons, le viol, le braconnage,
l'adhésion aux groupes criminels ...
Au regard de ce qui précède, les questions
suivantes méritent d'être posées :
1. Comment les organisations locales procèdent-elles pour
assurer la réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes
armés ?
2. Quelle est la contribution de ces organisations locales
à la construction de la paix à Bukavu ?
19 P. CHAPLEAU, Op. Cit. p ; 213
0.4 Hypothèses de travail
1. Les organisations locales procèdent par des
approches communautaires et centralisées qui offrent aux enfants sortis
des forces et groupes armés une assistance psychosociale, une formation
en métiers, une assistance médicale, une intégration
scolaire, un appui aux activités génératrices de revenu
(AGR), un appui matériel à leurs familles d'accueil
transitoire.
2. L'aide à la réconciliation des enfants jadis
bourreaux de leur communauté et les membres de celle-ci, la
participation des filles au processus de réinsertion sociale,la mise en
place des projets locaux impliquant la participation conjointe des enfants
ex-soldats et les membres de la communauté réduisant le risque de
méfiance de cette dernière, son appropriation du processus de
réinsertion par la mise en place des comités à son sein
ayant en charge le suivi de réinsertion, constituent la contribution de
ces organisations locales à la construction de la paix à Bukavu
et ses environs.
0.5. Méthodologie
La méthodologie est définie comme étant
une science des méthodes. En tant que telle, elle est une discipline qui
réfléchit sur le processus rationnel de base et ses instruments
rationnels d'une pensée méthodologique.
Elle élabore les concepts de base et les instruments
rationnels qu'une méthode doit employer pour arriver à son but.
Le bon usage de ces instruments doit conduire à organiser, à
expliquer les données dans un tout cohérent20.
Ainsi, pour expliquer notre objet d'étude de
manière cohérente, nous allons utiliser la méthode
structuro fonctionnelle, dont le schéma nous permettra de trouver
20 A. BIROU, Op. cit., pp.
210-211
les fonctions que remplissent les approches dont se servent
les organisations locales s'occupant de la réinsertion des enfants
soldats dans la ville de Bukavu et ses environs. Cela du fait que les actions
de ces organisations locales qui s'investissent dans la réinsertion des
enfants ex combattants ne peuvent pas être écartées du
système général de l'action qui a été
étudié par Talcott PARSANS21 .
Tel que nous l'indique le protocole descriptif de la
méthode structuro fonctionnelle, le système social est une
catégorie analytique posée à priori,et doit être
conceptualisé dans son ensemble avant qu'on ne puisse passer à
l'étude des problèmes particuliers.
En d'autres termes, le système social doit être
conçu comme un ensemble de personnes en interactions motivées par
une tendance à l'optimisation des gratifications et dont la relation aux
situations dans lesquelles elles se trouvent est définie et
médiatisée par un système des symboles communs et
structurés culturellement22.
Sous cet angle , nous considérons la ville de Bukavu et
ses environs comme un système, un ensemble de personnes, où les
organisations locales ayant en charge la réinsertion des enfants
associés aux forces et groupes armés, procèdent par
différentes approches, pour permettre aux enfants ex-soldats, ayant
commis et connus des atrocités et ayant subi une certaine dose des
traumatismes d'interagir avec les membres de la communauté en
conformité aux normes et valeurs communes reconnues aux membres de cette
communauté, en assurant une coordination dans l'organisation et le
fonctionnement avec les autres membres de cette communauté . En
participant à l'atteinte des objectifs et buts qui sont traduits par les
quatre impératifs fonctionnels à savoir la stabilité
normative, l'intégration , l'adaptation et la poursuite des
objectifs.
En appliquant le schéma de quatre impératifs
fonctionnels indispensables (AGIL) au maintien de tout système, nous
trouvons que les organisations locales par le biais de leurs approches,
assurent aux enfants sortis des forces et groupes armés, des formations
en métiers qui leur permettent de se réinsérer
économiquement dans les
21 T. PARSANS cité par Guy ROCHER,
Introduction à la sociologie générale :
organisation sociale, Paris, HMH, 1960, p. 203
22 F. ESSISO AISA AMANI « Des méthodes
qualitatives d'usage en sciences sociales problème de choix et limite
d'application » in Revue d'IRSA, n°6, 1999, p.
109
structures de la société. Grâce à
ces métiers, ils gagnent des ressources dans le même environnement
que les autres membres de la société (adaptation).
Dans ce même processus, ces organisations inculquent aux
enfants des connaissances qui sont les moyens pour réaliser leurs fins.
Ces connaissances (connaissances scolaires, apprentissage des métiers,
activités génératrices de revenu) sont les mêmes
dont disposent les membres de la communauté (Goal attainment).
En outre à travers les actions de réinsertion
sociale et économique dont ils bénéficient de la part des
organisations, ces entrent en coordination et en contact direct ave les membres
de la communauté, contact et coordination qui renforcent leur
réintégration dans la société
(intégration).
Enfin, les soins psycho-sociaux des traumatismes que les
enfants reçoivent des organisations leur permettent de reconnaître
leur culpabilité et le réconcilient avec les membres de la
communauté pour le maintien de la cohérence du système des
valeurs et la résolution des tensions qui existeraient dans la
communauté (latent patter maintenance).
Pour une meilleure compréhension des interventions des
organisations de la réinsertion des enfants sortis des forces et groupes
armés, l'approche praxéo configurationnelle a
été mobilisée pour cette fin.
Cette méthode a été complétée
par des techniques telles que :
- La technique documentaire : nous allons
recueillir et lire les documents écrits se rapportant à notre
objet d'étude.
- L'échantillonnage à boule de
neige qui nous a aidé à découvrir, grâce
aux informations qui nous seront fournis par nos enquêtés,
là où pourraient se trouver d'autres sources d'informations.
Notre échantillon sera constitué des enfants
soldats vivant dans le centre de transit ou dans leurs familles respectives,
les responsables des organisations locales et des membres de la
communauté.
se trouveraient les enfants soldats (famille, communauté,
école, centre de transit).
- La technique statistique nous a aidé
à interpréter les données statistiques que nous aurons
recueillies.
- La technique d'entretien libre : nous a permis
de nous entretenir avec nos enquêtés ; et cela moyennant une
grille d'entretien préétablie.
- Le technique de focus group nous a permis
de nous entretenir avec les enfants sortis des forces combattantes prestant des
métiers dans divers ateliers dans la ville de Bukavu et sa
périphérie.
0.6. Délimitation du sujet
· Au plan temporaire, cette étude couvrira la
période de 2003 à 2009. L'année 2003 correspond à
la période pendant laquelle, un nombre important d'enfants
s'étaient auto démobilisés et surtout à la mise en
place de la CONADER, structure nationale qui avait eu dans ses attributions la
démobilisation et la réinsertion des ex-combattants (adultes et
enfants) ; tandis que l'année 2009, constitue celle de la
systématisation de nos investigations.
· Au plan spatial, nos enquêtes vont couvrir la ville
de Bukavu et ses environs précisément le groupement de
Nyangezi.
· Au plan typologique ; nous analyserons les approches
adoptées par les organisations locales, la 5ème CELPA
(Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique), le bureau pour
le volontariat au service de l'enfance BVES en sigle, laisser l'Afrique vivre
(LAV) et le Réseau communautaire de protection de l'enfance de
Nyangezi(RECOPE).
0.7. Difficultés
rencontrées
Au cours des nos recherches nous avons été
buté à plusieurs problèmes liés à la
collecte des données aussi bien au près des organisations ayant
constitué la cible de notre investigation que des enfants sortis des
forces et des groupes armés.
En effet, certains responsables des organisations ne nous ont
pas rendu la tâche facile car ils nous ont fixés des programmes
d'interview auxquels ils n'ont pas répondu. Ce qui nous obligeait
à passer des journées entières à leur lieu de
service sans être récu. Certains avancaient des motifs selon les
quels nos recherches ne constituaient pas leur priorité malgré la
présentation des nos documents officiels de recherche. Face à
cette difficulté, nous passions aussi parfois par des voies informelles
pour nous permettre d'accéder aux informations des certaines
organisations.
Aussi, certaines organisations nous avaient donné une
cartographie erronée d'enfants ex combattants
réinsérés dans leur communauté. Ils avaient
gonflé leurs listes de noms des enfants qui n'avaient jamais
été enrôlés. Au constat de la situation après
entretien avec les cas, nous les éliminions facilement de la liste de
nos enquêtés.
Enfin, l'autre difficulté était liée au
fait que certains enfants réinsérés par ces organisations
n'ont pas été retrouvés facilement, dans la mesure
où ils n'ont pas évolué dans les métiers dans
lesquels ils ont été formés, ils ont migré
ailleurs, comme solution à ce problème, nous avons
intensifié les visites de terrains et des efforts ont été
fournis pour retrouver certains enfants à leurs domiciles.
0.8 Subdivision du travail
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail est articulé sur tois chapitres à savoir:
- Le premier chapitre porte sur le cadre sur le cadre
théorique et conceptuel avec deux trois sections, la première se
rapportant au cadre conceptuel ,la deuxième au cadre théorique et
enfin la troisième porte sur la présentation du milieu
d'étude. Notre milieu d'étude est constitué de quatre
organisations. Ce chapitre est constitué par quatre sections ;la
première section porte sur le Bureau pour le
volontariat au service de l'enfance BVES en sigle, la
deuxième section porte sur la 5e communauté des
églises libres de pentecôte en Afrique CELPA en sigle, la
troisième section porte sur l'organisation laisser l'Afrique vivre LAV
en sigle et enfin la dernière se penche sur le réseau
communautaire de protection de l'enfance RECOPE en sigle.
- Le deuxième chapitre étudie les interventions
des organisations en faveur des enfants sortis des forces et des groupes
armés.
- Le dernier chapitre porte sur la contribution des
organisations locales de la réinsertion sociale des enfants ex-soldats
à la construction de la paix.
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
Ce chapitre va comprendre trois sections à son sein.
La première section va porter sur la définition
ainsi que la clarification des concepts clés et opérationnels qui
seront utilisés dans le présent travail.
La deuxième section quant à elle portera sur la
précision théorique dans la quelle va s'inscrire la
présente étude.
La dernière section porte sur la présentation du
milieu d'étude.
I.1.SECTION PREMIERE PRECISION CONCEPTELLE.
Un concept ne porte pas généralement la
même signification dans toutes les sciences. C'est à ce titre que
chaque discipline ou science clarifie le sens qu'elle accorde à tel ou
tel autre concept.
groupes armés, enfants sortis des forces et groupes
armés, paix, conflit, et guerre, organisation. Cette précision
est faite en vue de rendre plus compréhensible notre
thématique.
I.1.1. Intégration
Pour asseoir le sens de ce concept, dans notre étude,
nous nous inspirons du sens que lui confère C.D. ECHAUNDEMAISON, pour
qui c'est un état ou un processus d'insertion d'individus ou des groupes
dans un ensemble (collectivité, société) acquerrant ainsi
un minimum de cohésion.23
L'auteur note que ce processus est à double face parce
que les individus ou les groupes concernés adoptent à des
degrés divers les règles, les us et coutumes de la
collectivité. Parallèlement la collectivité les
intègre comme membres à part entière. Il s'agit là,
en effet, d'un processus d'acculturation ou de réintégration
sociale.
Cependant, l'acceptation n'est pas forcément fonction
du degré d'assimilation des intéressés : il peut y avoir
rejet de l'autre imaginairement perçu comme asocial, dangereux,
bizarre,...indépendamment de ses caractéristiques. L'auteur va
plus loin en montrant que la sociologie ménage une place importante au
phénomène d'intégration dans plusieurs théories.
Chez Durkheim, l'intégration est la garantie du fonctionnement
même de la société, son insuffisance entraîne
l'anomie, l'égoïsme e les suicides.24
Dans cette étude nous voudrions comprendre comment les
actions mal orientées des organisations en faveur des enfants sortis des
forces et des groupes armés pourraient pousser ces derniers des actions
anomiques.
Chez Talcott PARSONS, l'intégration sociale est l'un
des quatre impératifs fonctionnels de tout système
d'action25 .Or ces impératifs fonctionnels ne peuvent
être étudiés séparément. Ils sont en
interaction qu'on ne peut analyser l'un sans l'autre. Les quatre
systèmes entretiennent entre eux des rapports d'interdépendance
et de complémentarité, de sorte que l'analyse de chacun des
systèmes doit toujours prendre en considération l'existence des
trois autres, qui constituent son « environnement ».26
23 C.D.ECHAUNDEMAISON, Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales, Paris, Ed.Nathan,
1986, PP .71-72.
24 E.DURKHEIM, cité par Echaundemaison,
Op.cit, P.72
25 T.PARSONS, cité par ECHONDEMAISON,
Idem, p.72
26 Guy ROCHER, Introduction à la
sociologie, t2 l'Organisation sociale, Paris, HMH, 1968, P
.206
Pour Raymond Boudon, le terme d'intégration n'a pas de
sens bien fixe et défini en sociologie. Dans le langage courant, il peut
désigner un état de forte interdépendance ou de
cohésion entre les éléments ou bien le processus qui
conduit à cet état. De plus, on l'applique soit au système
social soit au rapport individu système social.27 Cette
dernière application, poursuit l'auteur , est trop laxiste, mais elle
semble être adaptée à notre objet car, il s'agit d'une
intégration des individus, c'est-à-dire les enfants sortis des
forces et des groupes armés grâce aux actions dont ils
bénéficient de la part des organisations(BVES, LAV, CELPA,
RECOPE).
Paraphrasant Emile DURKHEIM , Raymond BOUDON dit que le
système social est intégré, dans la mesure où ses
membres possèdent une « conscience collective », partagent les
mêmes croyances et pratiques, qu'ils sont en interaction les uns avec les
autres et se sentent voués à des buts communs avec les autres
membres de leurs communautés.
Plusieurs auteurs ont opéré chacun une distinction
des formes d'intégration.
Luckwood distingue « l'intégration sociale »
de « l'intégration systémique » en montrant que le la
première concerne les relations consensuelles ou conflictuelles entre
les acteurs sociaux et la seconde concerne les composantes d'un système
social. Il donne l'exemple de l'antagonisme de classes pour la première
et la contradiction entre les rapports de production pour la seconde forme
d'intégration.
D'autres auteurs distinguent les formes suivantes
d'intégrations : l'intégration personnelle, l'intégration
psychologique, l'intégration économique et l'intégration
politique.
> L'intégration personnelle se dit
de l'individu qui rassemble en son moi unitaire toutes les multiples influences
qui s'exercent du dehors.28Elle est l'aptitude de l'enfant sorti des
forces combattantes à s'adapter aux conditions de vie du
système.
> L'intégration psychologique se
dit de l'état d'une personnalité dont les diverses composantes
sont en harmonie, sans tension, complexe, fixation et rejet.29 La
personnalité de l'enfant joue un rôle déterminant dans son
intégration à part les actions des organisations de la
réinsertion sociale.
> L'intégration politique
désigne les processus qui visent à faire accepter à des
groupes ou à des Etats, des institutions, un pouvoir, une façon
d'agir, de sentir
et de voir la maniere de faire, d'agir de voir et de sentir et
de voir d'un groupe plus vaste ou d'une société plus
vaste.30
Cette forme d'intégration est traduite à
travers le programme national de désarmement, démobilisation, et
de réintégration des ex combattants traduit à travers le
cadre opérationnel pour enfant sortis des forces et groupes et groupes
armés mis en place par le gouvernement de la République
démocratique du Congo pour orienter les actions de désarmement,
démobilisation, de réinsertion des enfants ex combattants en RD
congo.
> L'intégration économique
fait appel à un processus de coopération et de mise en commun
tendant à développer autant que possible l'économie par
une meilleure utilisation des ressources, par une organisation rationnelle de
la population et des échanges en vue de relever sensiblement le niveau
de vie, but de toute activité économique.31il est
question de comprendre si les activités génératrices de
revenu ainsi que l'apprentissage des métiers dont
bénéficient les enfants ex soldats de la part des organisations
permettent à ces derniers de s'intégrer dans les structures
socio-économiques à Bukavu et ses périphéries et
par de là au Sud Kivu.
A ce concept d'intégration, est rattaché celui
d'insertion qui vient du latin « inserere », signifiant introduire,
trouver sa place dans un ensemble. Du point de vue social, l'insertion signifie
que les individus concernés ont accès à l'emploi, au
logement, à la protection sociale. Ce concept s'oppose à celui de
marginalisation et à la ségrégation qui suppose
l'exclusion.32 Le concept de réinsertion est inclus dans
celui de réintégration qui comprend les notions d'assimilation
ainsi que d'accommodation des individus dans un groupe donné. Dans le
cas d'espèce, il s'agit de la réintégration des enfants
sortis des forces et des groupes armés.
Pour Yvan CONOIR et Gérard
VERNA, la réintégration comprend une phase de
réinsertion et la réintégration à court terme.
La réinsertion est à court terme et inclut la
période initiale du retour des forces combattantes au foyer ou de
l'arrivée de l'enfant dans un centre d'accueil transitoire. Durant cette
période, les objets ménagers sont fournis, des aliments sont
fournis à l'enfant lui permettant de s'installer .La
réintégration est un processus plus long ; son objectif est
d'introduire l'ancien combattant dans sa famille dans la vie civile et,
éventuellement, lui permettre d'atteindre l'autonomie financière
en
30 J.GREMOND et GELEDAN, Dictionnaire
économique et social, Paris, Hatier, 1990, P .216
31 M .NORRO, cité par A.COHEN, la
déviance, Gembloux, Duculot, 1971, PP.151- 160
32 Lexique de sociologie,
Dalloz, Paris ,2OO5, p .129
participant à des activités productives. Ce
processus compte deux éléments:l'élément social et
l'élément économique.33
Les principes de paris définissent la
réinsertion des enfants soldats comme étant un processus
permettant aux enfants d'opérer leur transition vers la vie civile es
assumant un rôle positif et une identité civile acceptés
par leur famille et leur communauté dans le cadre d'une
réconciliation locale et nationale. La réinsertion est durable
lorsque les conditions politiques, juridiques, économiques et sociales
dont dépendent la survie, la subsistance et la dignité des
enfants sont réunies. Ce processus vise à garantir aux enfants la
possibilité jouir de leurs droits, parmi lesquels l'éducation
formelle et non formelle, l'unité de la famille, les moyens d'une
existence digne et le droit d'être à l'abri du
danger.34
Pour ce qui est de notre travail, la réinsertion
désigne ce processus qui consiste à aider les ex combattants et
dans le cas précis, les enfants à s'adapter à la vie
civile et à adhérer aux activités civiles après une
période passée dans une force combattante.
I.1.4 .L'organisation
L'organisation est un ensemble ou un groupe de personnes
délibérément constituées pour oeuvrer ensemble de
maniere ordonnée et structurée pour la poursuite d'un ou des
plusieurs buts spécifiques35.
Selon le lexique des sciences sociales, les organisations
constituent des groupements humains, ordonnés rationnellement en vue
d'objectifs déterminés, caractérisés par la
division du travail, du pouvoir, des responsabilités, des réseaux
de communication planifiés et un contrôle de l'ensemble pour ne
pas dévier des objectifs prévus et maintenir l'efficacité
et la survie de l'organisation.36
On distingue deux genres d'organisations : l'organisation
formelle et l'organisation informelle.
On parle d'organisation formelle lorsque l'on se
réfère au mode de structuration et de division du travail, de
répartition des compétences, des rôles, des pouvoirs et de
réglementation établis de maniere permanente selon les normes
formelles au sein d'un ensemble.
33 Yvan CONOIR et Gérard VERDA, DDR,
Désarmer, démobiliser, et réintégrer :
défis humains enjeux globaux, Québec, P.U.L, 2006,
PP.297
34 Principes de paris relatifs aux enfants
associés aux forces et groupes armés, février2007,
P.8
35 Ferdinand MUSHI MUGUMO,les organisations
:théorie,stratégie,et leadership, kinshasa, MEDIAS SAINT PAUL
, 2006, P.76
36 Lexique de sciences sociales, Paris,
LAROUSSE, 1998
L'organisation informelle par contre se réfère
aux relations sociales qui se développent de maniere spontanée
entre les membres d'une organisation, le staff et travailleurs ou aux relations
informelles qui découlent du fonctionnement de l'organisation et qui
résultent de l'interaction entre organisation formellement
établie et la dynamique des relations interpersonnelles parmi les
participants, ainsi qu'au sein de l'environnement immédiat.
Toute organisation formelle secrète sa propre
organisation informelle. Cette dernière joue un rôle important
dans la conduite des opérations de toute organisation et ne peut pas
exister sans la précédente.
Le rôle qu'assume l'organisation informelle peut
être soit positif soit négatif.
L'organisation informelle joue un rôle positif
lorsqu'elle concourt à cimenter l'harmonie, assurer la cohésion
et favoriser la coopération au sein de l'ensemble. Son rôle est
ainsi positif lorsqu'elle facilite l'intégration, l'initiation, la
socialisation, et l'encadrement des membres.
Elle joue cependant un rôle négatif lorsqu'elle
constitue un blocage à la réalisation des missions de
l'organisation et devient le principal canal de référence ou
créneau du pouvoir, de la légitimité et de la
communication.
L'organisation informelle peut également servir comme
témoignage de la concordance ou de la discordance, de l'adaptation ou de
l'inadaptation des hommes qui les animent et des structures formelles à
la mission de l'organisation37.
Caractéristiques de l'organisation
Toue organisation exhibe certaines caractéristiques :
unicité normative des objectifs :ce sont des objectifs affichés
par l'organisation , elle-même qui déterminent la norme,
établissent la ligne de conduite et le cadre de référence
approprié ; la hiérarchisation des pouvoirs( la division du
travail, du pouvoir et responsabilités entre membres) ;la
présence combinée d'hommes et des structures :(l'organisation
constitue à la fois une unité mécanique et une
unité sociale) ;la présence d'un centre des décisions ,
d'impulsion et de coordination ; la possibilité de substitution et de
recombinaison du personnel( transfert, promotion, renvoi, etc.) :la distinction
de patrimoine ;la recherche constante de la rationalité, de
l'efficacité et de l'efficience ;la possibilité d'adaptation,
d'acquisition et ou de changement des missions.
I.1.4 Enfant Associé à une Force et Groupe
Armé
Est toute personne âgée de moins de 18 ans qui
est ou a été recrutée ou employée par une force
ou un groupe armé, quelle que soit la fonction qu'elle y exerce. Il
peut
37 Ferdinand MUSHI MUGUMO,Op Cit, P.78
s'agir, notamment mais pas exclusivement, d'enfants, filles ou
garçons, utilisés comme combattants, cuisiniers, porteurs,
messagers, espions ou à des fins sexuelles.38
Ce terme ne désigne pas seulement les enfants qui
participent ou ont participé directement à des
hostilités.
Ce concept est employé quand l'enfant preste encore
dans une force ou groupe armé ;celui d'enfant sorti des forces et
groupes armés est employé quand l'enfant est déjà
démobilisé et ne prend plus part à des activités
des forces combattantes.
Dans le cadre de ce présent travail, nous allons
utiliser les expressions telles que « ex enfants soldats, enfants
associés aux forces et groupes armés, enfants ex- combattants,
»pour désigner les enfants sortis des forces et groupes
armés.
Il faut entendre par force armée, une institution
militaire d'un pays, ayant un fondement juridique et institutionnelle mais
aussi ayant un appui en termes des salaires et autres avantages liés aux
services rendus, lui permettant de remplir une des ses fonctions
régaliennes qui est la protection de l'intégrité
territoriale ainsi qui la protection des civiles et de leurs biens.
Par contre, un groupe armé est mouvement,
illégal, contraire à une force armée qui exercer des
activités subversives, contre la pouvoir établi, ou même et
dans certains cas en collaboration avec les autorités établies,
c'est une milice, une rébellion armée.
I .1.5. Construction de la paix
Le concept de paix est employé dans des sens forts
différents : ce qui explique qu'il soit l'objet des discussions.
La paix est selon LABAMA LOKWA, « un accord, une attente
entre individus à l'intérieur d'un groupe social. De ce fait,
elle traduit les rapports entre personnes qui ne sont pas en conflit, en
querelle. On peut citer, à ce niveau et à titre illustratif, les
conventions collectives signées entre le patronat et le syndicat des
entreprises paraétatiques par les quelles les parties s'engagent
à résoudre les conflits par la négociation en
s'interdisant, pratiquement, toute mesure de lock-out ou de grève. Elle
a pour synonyme accord, concorde, entente, absence de troubles, des
violences39 ».
La paix n'est pas l'absence des guerres car le monde ne peut
vivre sans cela aussi longtemps que les intérêts
égoïstes des uns et des autres n'ont pas encore trouvé des
satisfactions. Croire autrement c'est une utopie et en même temps un
idéalisme sans fondement.
38 Principes de paris,
février 2007, p .7
39 B.LABAMA LOKWA, la Prévention des
crises et l'instauration d'une paix durable en R.D.C.,
Kinshasa, S.E, 2002
Le grand dictionnaire encyclopédique définit la
paix comme étant « un état de concorde, d'accord entre
citoyens, les groupes sociaux, d'entente et de paix sociale »40
La construction de la paix consiste donc à un ensemble
de mécanismes, des actions, des stratégies, mis en place par un
groupement d'individus (acteurs individuels ou collectifs) pour
préserver la concorde sociale au sein d'une communauté
déterminée.
I.2. SECTION DEUXIEME : CADRE THEORIQUE
Dans le souci de comprendre la réinsertion sociale des
enfants sortis des forces et groupes armés tels qu'effectués par
les organisations à Bukavu et ses environs, nous nous inscrivons dans
la théorie structuro fonctionnelle de Talcott
PARSONS.
Cette théorie résulte de la symbiose du
structuralisme et du fonctionnalisme. Ces deux théories
considèrent la société comme un système social.
Pour le structuralisme, le système social est constitué des
éléments susceptibles de perturber l'équilibre
nécessaire à la persistance, tandis que pour le fonctionnalisme,
le système social a des fonctions qui permettent de maintenir son
équilibre indispensable à sa persistance.
Nous avons utilisé la méthode structuro
fonctionnelle dont le schéma nous a permis de trouver les fonctions que
remplissent les approches dont se servent les organisations locales s'occupant
de la réinsertion des enfants soldats dans la vile de Bukavu et ses
environs.
PARSONS donne quatre postulats appelés
impératifs fonctionnels auxquels fait face tout système social
pour exister et se maintenir en équilibre. Ces impératifs
fonctionnels sont la stabilité normative, l'intégration,
l'adaptation et la poursuite des buts.41
Parsons appelle adaptation l'ensemble
des unités-actes qui servent à établir des rapports entre
le système d'action et son milieu extérieur.
Tel que défini par Parsons, le milieu extérieur
au système d'action est généralement un autre ou plusieurs
autres systèmes, qui peuvent être des systèmes d'action ou
de non-action. L'adaptation consiste à aller puiser dans ces
systèmes extérieurs les diverses ressources dont le
système a besoin, à offrir en échange des produits qui
proviennent du système lui-même et à aménager et
transformer ces ressources pour les faire servir aux besoins du système.
Cette fonction comprend, comme son nom l'indique, les activités
destinées à assurer que le système s'adapte à son
environnement, à ses
40 Grand dictionnaire encyclopédique LAROUSSE
Tome 7, Librairie Larousse, Paris, 1984, P.7740.
41 G.ROCHER, Talcott Parsons et la Sociologie
Américaine,
, PUF, 1972, P.49
contraintes, ses exigences et ses limites, et celles aussi
par lesquelles le système adapte l'environnement à ses besoins,
le modifie, le contrôle, l'exploite.
Ainsi, les organisations locales de la réinsertion,
par le biais de leurs approches, assurent aux enfants sortis des forces et
groupes armés, des formations en métiers qui leur permettent de
se réinsérer économiquement dans les structures de la
société, et grâce à ces métiers, ils gagnent
des ressources dans le même environnement que les autres membres de la
société, ressources qui leurs permettent de réadapter
à la vie civile à Bukavu et ses périphéries.
La poursuite des buts constitue la
deuxième dimension de tout système d'action. Parsons classe dans
cette catégorie toutes les actions qui servent à définir
les buts du système, à mobiliser et gérer les ressources
et les énergies en vue de l'obtention de ces buts et à obtenir
finalement la gratification recherchée.
C'est précisément la capacité de se
fixer des buts et de les poursuivre méthodiquement qui distingue le
système d'action des systèmes de non-action, c'est-à-dire
des systèmes physique ou biologique.
Les organisations de réinsertion des enfants sortis
des forces et groupes armés, grâce et leurs approches
d'interventions, inculquent à ces derniers des connaissances qui sont
des moyens qui leurs permettent de réaliser leurs fins. Ces
connaissances sont entre autres celles scolaires, l'apprentissage des
métiers, l'alphabétisation...
Dans tout système d'action, certaines
unités-actes sont destinées à établir des
contrôles, à inhiber les tendances à la déviation,
à maintenir la coordination entre les parties et à éviter
les perturbations trop profondes. À cet ensemble d'actions, Parsons
donne le nom d'intégration. Il s'agit
de la dimension stabilisatrice du système, c'est-à-dire celle
où se retrouvent les actions qui tendent à protéger le
système contre des changements brusques et des perturbations majeures et
à y maintenir l'état de cohérence ou de «
solidarité » nécessaire à sa survie et à son
fonctionnement. A ce titre, les actions dont bénéficient les
enfants ex combattants de la part des organisations locales à Bukavu et
ses environs leurs permettent d'entrer en contact avec les autres membres de
société. Ces contacts renforcent leur réintégration
dans la vie civile à Bukavu et ses périphéries.
Enfin, tout système d'action a besoin d'un ensemble
d'unités-actes qui servent à assurer chez les acteurs la
motivation nécessaire. Il s'agit en quelque sorte ici de l'accumulation
d'un réservoir de motivation dont doit disposer tout système
d'action, réservoir qui doit toujours se renouveler parce qu'il se
déverse sans cesse. Le système d'action a besoin que
l'énergie provenant de la motivation se maintienne au moins à un
certain niveau minimal. Cette fonction apparaît donc comme une sorte de
système de canalisation qui sert à la fois à accumuler de
l'énergie sous forme de motivation et à la diffuser. C'est
pourquoi Parsons a donné à cette dimension le nom de
latence. Celle-ci est en même temps le
point de contact entre le système d'action et l'univers symbolique et
culturel. Ce dernier appartient au système d'action d'une manière
particulière, en ce qu'il fournit les symboles, les idées, les
modes d'expression et les jugements qui sont nécessaires pour
créer la motivation et la canaliser vers l'action. Grâce aux
soins
psychosociaux des traumatismes que les enfants
reçoivent des organisations, ils reconnaissent leur culpabilité
s'il l'échait, et se réconcilient avec les membres de la
communauté pour le maintien de la cohérence du système des
valeurs et la résolution des tensions qui existeraient dans la
communauté.
Cette théorie du structuro fonctionnalisme de Talcott
PARSONS a été complétée par le
modèle théorique d'analyse pro active d'impact des
politiques de gestion des conflits (conflict impact assessment) mis
sur pied par Luc REYCHLER.42
Par cette théorie d'analyse proactive de
prévention proactive des conflits, on entend l'analyse des effets qui
engendrent et renforcent les structures durables qui elles mêmes
amplifient les possibilités d'une co-existence pacifique,
réduisant les possibilités d'éclatement, de
récurrence ou de persistance d'un conflit violent.
Il est question dans cette théorie d'analyser tous les
effets politiques, économiques, et sociaux qui amplifient les
possibilités de réagir à un conflit d'une manière
violente.
Le but d'une analyse pro active d'impact des possibilités
sociopolitiques de gestion des conflits est de :
· Connaître à temps l'impact positif et ou
négatif de plusieurs types d'interventions (ou leur absence) sur les
conflits.
· De contribuer au développement d'une
prévention des conflits et d'une politique de construction de la paix
plus cohérente,
· De servir d'outils de sensibilisation aux
élites politiques, sociaux, en les aidant à identifier certaines
faiblesses dans leur approche comme points oubliés (incohérences
des actions, priorités inadéquates, etc.).
· De stimuler les efforts de développement et de
construction de la paix.
Cette théorie se veut un rappel pour les gens de
terrain en l'occurrence les organisations de la réinsertion des enfants
sortis des forces et groupes armés (BVES, CELPA, LAV, RECOPE) qui
s'occupent de la prévention des conflits et la construction de la
paix.
Le système d'analyse pro active d'impact des
politiques des conflits comprend six critères pour évaluer les
politiques en fonction de leur capacité à construire la paix. Ces
critères sont les suivants :
> La définition claire et attractive de la paix
qu'on veut atteindre et un cadre conceptuel valable qui indique les conditions
qui stimulent ou empêchent la réalisation de cette paix,
> Une analyse complète des besoins ou de la
présence (ou absence) des conditions mentionnées plus haut dans
la zone conflictuelle,
> Un plan d'action cohérent,
> Une exécution effective de ce plan,
42 Luc REYCHLER, Tatien MUSABIMANA, Stefan CALMEY,
défi de la paix au Burundi : théorie et
pratique, Paris, Harmattan, 1999.
> La reconnaissance et l'inclusion des acteurs primaires
dans le processus de transformation du conflit,
> La prise de conscience et le démantèlement
des murs sentimentaux qui entravent la réalisation des critères
précédents.
En appliquant cette théorie à notre travail, il
sera question de porter un regard perspicace sur les, objectifs, actions, ainsi
que les stratégies mis en place par les organisations de
réinsertion des enfants sortis des forces et des groupes armés,
en analysants les points forts ainsi que les points faibles de leurs politiques
grâce à l'analyse praxéo-configurationnelle qui sera
mobilisée pour cette fin, ce point sera donc traité dans notre
troisième chapitre.
I.3. SECTION TROISIEME : PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE
Cette section présente les organisations auprès
desquelles nous avons effectué nos recherches.
Il s'agit des organisations suivantes :le Bureau pour le
Volontariat au service de l'Enfance et de la Santé,BVES en sigle , de
l'organisation LAISSER L'AFRIQUE VIVRE, de Communauté des Eglises Libres
de Pentecôte en Afrique CELPA en sigle et du Réseau Communautaire
de Protection de l'Enfance RECOPE en sigle.
I.3.1 Le bureau pour le volontariat au service de
l'enfance et de la santé BVES
I.3.1.1APERCU HISTORIQUE
Le BVES a vu le jour l'an 1989 sous forme d'un week end de
partage d'informations sur la situation des enfants dans la ville de Bukavu par
certains scientifiques (psychologues, médecins, sociologues,
anthropologues,...).
Par la suite, il deviendra véritablement une ONG locale
le 6 mars 1992 sous la dénomination « Bureau pour le volontariat au
service de l'enfance et de la santé » .
La contribution pluridisciplinaire (sociologue, juriste,
psychologue, médecin, anthropologue,...) animée par la
volonté de contribuer à la promotion, à la défense
des droits fondamentaux des enfants victimes de la marginalisation
économique et sociale ainsi que des enfants victimes des conflits
armés (enfants de la rue, enfants soldats, enfants non
accompagnés,...) avait motivé sa création.
Traduisant ce rêve en des actes concrets,
coopérant étroitement avec la communauté internationale
(agences des nations unies, ONG internationales humanitaires et de la
défense des droits humains en RDC) et les communautés locales, le
BVES est devenu une grande organisation consacrée à la cause des
enfants aussi bien en RDC que dans la région des Grands lacs.
I.3.1.2 .LOCALISATION
Le BVES est situé sur avenue patrice Emery LUMUMBA en
commune d'Ibanda, ville de Bukavu, province du sud Kivu en République
démocratique du Congo.
Son centre de transit et d'orientation CTO est situé
sur la même avenue non loin du marché de Nguba à
coté de l'institut national de sécurité sociale INSS, au
numéro 310 /01 sur la route principale qui mène vers la
frontière entre la République Démocratique du Congo et
République Rwandaise.
I.31.3 OB.JECTIFS DU BVES A. OBJECTIF GLOBAL
Le BVES a pour objectif global de contribuer à la
promotion, à la protection et à la défense des droits
fondamentaux des enfants victimes de ma marginalisation.
Il s'agit de traduire en des actes concrets les
différents objectifs définis par communauté internationale
lors du sommet mondial pour les enfants de septembre 1990 et
protégés par la convention relative aux droits des enfants CDE en
1989.
Le BVES a d'abord opté pour la vulgarisation de
objectifs de la CDE et du sommet mondial et la résolution pour les
enfants ainsi que ceux d'autres rencontres internationales spécifiques
relatives à l'enfance.
Il a ensuite mobilisé les enfants en situation
particulièrement difficile, les familles, les communautés
(confessions religieuses,) les écoles, les media, les initiatives
locales de développement, le pouvoir public et la communauté
internationale sur les conditions de vie des enfants et des mères dans
le but d'amener les décideurs à accorder la première place
à l'enfant dans un monde de plus en plus en pervers. Les enfants
d'abord
Enfin, le BVES s'est engagé lui-même activement
dans l'encadrement des enfants soldats.
B.OBJECTIFS SPECIFIQUES
· Rendre réalités les droits de l'enfant une
réalité, les défendre, les protéger et les
promouvoir,...
· Prévenir et lutter contre l'enrôlement des
enfants dans les forces et groupes armés en conflit dans la
région,
· Contribuer à la démobilisation des enfants
qui sont dans les forces et groupes armés et intégrer ceux-ci
dans leurs familles respectives,
· Procéder à la réunification
familiale et communautaire des certains enfants (ENA/ EDR)
séparés de leurs familles par la guerre.
· Protéger les enfants contre l'exploitation
sexuelle récupérer certaines victimes de ce crime,
· Contrôler et mobiliser la communauté contre
les violations des droits de l'enfant.
I.3.1.4. STRUCRURES ORGANISATIONNELLES ET
FONCTIONNELLES
1. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
Elle est composée de la manière suivante :
1. le conseil annuel des ses membres
2. le conseil d'administration
3. le comité directeur
4. le bureau des programmes
On distingue les services suivants :
+ le service social,
+ l'unité des soins de santé et nutrition,
+ l'école BVES et la recherche des exclues de
l'éducation (éducation de base non formelle)
· · la cellule de vulgarisation de la CDE et
d'autres objectifs pour l'enfance,
+ la cellule de collecte des données sur la situation des
droits des enfants, + le service de logistique,
+ la cellule de collecte des données et d'alerte rapide en
économie alimentaires des ménages,
+ le centre de transit et d'orientation (CTO) ;
+ le centre pour la protection des droits de la jeune fille
(CPDJF) à Bukavu ;
+ le centre pour la protection des enfants de la rue (CPER)
à Bukavu ;
+ le centre pour la documentation et le plaidoyer sur les droits
des enfants à Bukavu
+ le service pour le suivi et la protection des enfants en milieu
rural ;
Le CTO centre de transit et d'orientation dispose d'un service
spécialisé d'encadrement psycho social qui vise à
transformer les enfants démobilisés des forces et groupes
armés en des enfants civils selon les dispositions de la
réglementation internationale, qui dispose que toute personne de mois de
18 ans ne peut pas être enrôlée dans les forces
combattantes.
Ce service est exécuté quotidiennement avec un
personnel composé de la manière suivante :
o six éducateurs sociaux de niveau A1 et A0
o un infirmier de niveau A1, 2 infirmiers de niveau A2,
o 1 nutritionniste de niveau A1
o 1 psychologue de niveau A0, médecin volontaire de niveau
AO
o 1 expert en métiers
o 04 agents de sécurité jour et nuit
o 1 logisticien
o 2 agents de cuisine femmes
o 1 ingénieur agronome
2. FONCTIONNEMENT DE LA STRUCTURE
1. le conseil annuel des membres et animateur de BVES : ce sont
les membres créateurs du BVES, il est l'organe suprême de
celui-ci.
2. le conseil d'administration est l'organe de contrôle de
l'exécution des actions par le BVES
3. le gouvernement : celui-ci collabore avec le BVES dans le
cadre de la protection de l'enfance. L'Etat soutient la philosophie des ONG
dans l'encadrement et la récupération des enfants par les
services étatiques.
4. les partenaires y sont les organisations locales, nationales,
internationales, onusiennes avec lesquelles le BVES collabore dans ses
actions
5. la direction du bureau de programme est l'organe
d'exécution et collabore directement avec différents services.
Elle dirige les activités et représente BVES devant les
partenaires ou les financiers.
6. le secrétariat s'occupe de réceptionner toutes
les correspondances administratives,
7. le chargé de programme s'occupe de tous les
programmes au niveau du centre de transit et d'orientation ; éducation
de base non formelle des enfants non accompagnés, la protection des
enfants associés aux forces et groupes armés ;...
8. la comptabilité gère l'argent de la caisse, les
cotisations des membres ainsi que le financement des projets par les bailleurs
des fonds
9. la logistique et sécurité : s'occupe de la
protection des enfants au niveau du CTO ainsi que des matériels de ce
dernier.
10. le droit et la protection sont des organes qui s'occupent
de la revendication des droits de l'enfant qui est toujours en contact avec
l'autorité de la place pour les ONG locales et internationales.
11. le suivi et réinsertion familiale organe qui s'occupe
du suivi et de la réinsertion des enfants soldats dans leur famille et
communauté.
12. recherche de droit et protection : est l'organe qui cherche
à restaurer les droits de l'enfant.
I.3.1.5 LE BVES SON FINANCEMENT ET SES PARTENAIRES
Le BVES fonctionne grâce aux cotisations et contributions
des volontaires locaux et internationaux.
Les ressources ainsi mobilisées sont soumises à une
gestion rigoureuse tout au long de l'année.
Le BVES collabore avec des services étatiques comme
l'inspection provinciale de la santé, les divisions provinciales des
affaires sociales, du genre, femme et famille, de l'enseignement primaire
secondaire et professionnel ; la Radio télévision nationale
congolaise, les medias locaux, L'UNICEF, le PAM, le CICR, SAVE THE CHILDREN,
l'Ambassade des USA au Congo, Amnesty international ainsi que le
secrétariat permanant pour mettre fin à l'utilisation des enfants
soldats à londres.
I.3.1.6. APPROCHE DE LA REISERTION SOCIALE DU
BVES
Le BVES participe à la négociation pour la sortie
des enfants des forces et groupes armés dans les provinces orientales du
pays.
A la sortie des enfants des forces combattantes, ils sont
acheminés au centre de transit et d'orientation situé à
Nguba ou ils reçoivent les soins psycho sociaux leur permettant de
maîtriser les traumatismes de la vie dans l'armée. Ces
activités d'accompagnement psycho social renferme les activités
récréatives (visant à de traumatiser l'enfant par des
sports, promenade, contes denses), des activités créatives visant
à aider l'enfant à réfléchir sur son projet
individuel de vie après la vie dans l'armée grâce au
dessein.
Le séjour au CTO ne dépasse pas trois mois selon
la réglementation du cadre opérationnel pour enfants
associés aux forces et groupes armés en RDC mis en place par la
CONADER.
Le séjour au CTO est mis à profit pour renforcer
la communication avec l'enfant grâce à des interviews avec les
animateurs sociaux mais aussi par le dialogue avec tous ses pairs du centre.
Des activités de remise à niveau et d'alphabétisation sont
organisées
pour permettre aux enfants ne sachant ni lire ni écrire
d'avoir des notions de base en français en arithmétique et en
civisme.
On y fait aussi de diagnostic médical en vue de se
rassurer que l'enfant ne soit pas porteur de telle ou telle autre maladie
En plus des animations sur des thématiques
précises sont organisées journellement, les thèmes portent
sur l'alcoolisme, le VIH SIDA, la déclaration universelle des droits de
l'homme, les droits de l'enfant, l'éducation pour la paix...
Pendant cette même période, les activités de
recherche familiale sont entreprises pour retrouver les familles des enfants ex
soldats.
Une fois ces familles retrouvées, les enfants sont
retournés dans leurs familles bien entendu après la
médiation familiale organisée par BVES au cas ou il y aurait une
certaine résistance de la famille à accueillir l'enfant et de
là ils peuvent attendre le soutien à leur projet individuel de
vie, soit la réintégration scolaire soit la formation en
métiers divers pour une autonomie financière.
Pour ce qui est des enfants dont leurs familles n'ont pas
été trouvées, un foyer des jeunes autonomes leurs est
formé dans la ville de Bukavu pour leur permettre de s'installer et
entreprendre des activités leur permettant de devenir autonome.
BVES loue une maison pour ces jeunes de 17 et 18 ans et les
ravitaille en produits alimentaires pendant une année, le temps qu'ils
soient en mesure de se prendre en charge.
Tableau n°1 EFFECTIF D'ENFANTS SORTIS DES FORCES ET
DES GROPUPES ARMES REINSERES PAR LE BVES EN 2008
Milieu d'origine des enfants
|
Agriculture
|
Ajustage
|
Mécanique
|
Coiffure
|
AGR
|
pêche
|
menuiseri e
|
Réinsertion scolaire
|
Tot
|
MWENGA
|
27
|
|
|
4
|
24
|
|
|
6
|
61
|
KABARE
|
2
|
|
1
|
|
|
|
|
1
|
4
|
BUKAVU
|
|
|
5
|
|
1
|
|
|
5
|
11
|
UVIRA
|
1
|
|
|
3
|
5
|
|
|
15
|
24
|
KALEHE
|
13
|
|
|
1
|
20
|
3
|
2
|
6
|
45
|
NORD KIVU
|
14
|
|
|
8
|
|
|
|
|
22
|
KINSHASA
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
1
|
KATANGA
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
1
|
MANIEMA
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1
|
WALUNGU
|
1
|
|
|
|
1
|
|
|
1
|
3
|
BURUNDI
|
|
|
1
|
|
|
1
|
|
|
2
|
RWANDA
|
2
|
|
|
1
|
1
|
1
|
|
|
6
|
TOTAL
|
60
|
|
7
|
19
|
52
|
5
|
2
|
35
|
180
|
Source : archives du BVES
Ce tableau ci haut nous renseigne que pour la seule
année 2008, le BVES a réinséré 180 enfants sortis
des forces et groupes armés, ces enfants sont pour la majorité de
la province du sud Kivu et d'autres des différentes provinces du pays
voire même des pays voisins.
On remarque que 33.3% de cet effectif ont été
réinsérés dans l'agriculture, dans la mesure ou la
quasi-totalité des enfants réinsérés dans ce
secteur sont tous du milieu rural car proviennent des territoires ruraux comme
Mwenga, Kalehe et Walungu.
Les activités génératrices de Revenu AGR
occupent aussi une place importante avec 28.8% , vient ensuite la
réinsertion scolaire avec 19% d'effectifs d'enfants
réinsérés
I.3.2 LA COMMUNAUTE DES EGLISES LIBRES DE PENTECOTE EN
AFRIQUE
I.3.2.1. HISTORIQUE DE LA CELPA
La brochure intitulée (historia ya
5ème CELPA) écrit par le honoraire TOTORO BASHI
BARHEGINE est le document qui nous trace l'implantation de cette
communauté au congo. Cette Brochure stipule que la et Lewis
pétrus en suède, en 1921, ces deux fondateurs se sont
détachés de l'église luthérienne et ils ont
fondé les églises de pentecôte. Ils ont commencé
à envoyer les missionnaires dans le monde.
Le premier missionnaire envoyé en Afrique fut monsieur
Gudnnerius Tollfren, il avait conduit un groupe des missionnaires qui avaient
d'aller à l'est du Congo pour venir évangéliser le monde
noir. Ils ont cherché l'emplacement autour des lacs Tanganyika et Kivu,
mais c'était pratiquement impossible à cause de la mauvaise
intention des catholiques qui ont trompé la population de ne pas
adhérer dans cette église protestante, qui jette les gens dans
l'eau pour les baptiser et les crocodiles peuvent les manger. Alors les BAMI
(chefs coutumiers) ont chassé ces missionnaires loin de leurs terres ;
on leur accorda cependant la place de Nyamoma à Labotte ici à
Bukavu.
Ensuite, quittant Ludaha à Kabare où se
trouvaient déjà les catholiques, ils s'implantèrent
à Bugobe. Les catholiques avaient une grande mission à Kabare
Irhonda Byuhu.
Le missionnaire Gunnesciust continua son chemin vers les
chefferies de Kaziba, luhwindja, et Burhinyi et en 1922 il s'installa à
Mushinga -Namurhera dans la collectivité de Baziba ziba qui fut la
première mission des protestants norvégiens au sud Kivu. En 1926,
d'autres missionnaires arrivèrent pour continuer le travail
d'évangélisation.
En 1928, Jean et Marie BRYNHILDESEN, quittent Kaziba pour
s'implanter à Burhinyi / Kakwende. Ces deux missionnaires ont
rencontré beaucoup de difficultés à Kankwende comme
à Kaziba entre autres les problèmes de la communication dans la
langue locale, problème de logement, de l'alimentation, de
l'environnement, il y a eu beaucoup de moustiques et le commencement
était chaque fois difficile. Mais les prières des églises
et des chrétiens motivèrent les missionnaires à faire
davantage et à implanter l'église à Kaziba et à
Burhinyi, un travail de taille fut amorcé comme la construction des
églises à Namurhera, à Kakwende, à Ciburhi,
Luhwindja, Lwindi, etc.
A kaziba, ces missionnaires n'obtiennent qu'une place
marécageuse à Namurhera pour leur installation. Ce qui ne les
empêchant pas néanmoins à débuter
l'évangélisation en invitant même les chefs notables
à écouter la parole de Dieu et stimulant les autochtones par la
distribution des cadeaux, sels, habits, etc.
L'oeuvre des premiers missionnaires fut renforcée par
l'envoi d'autres missionnaires. Ces derniers ont pensé aussi la
création des écoles et dispensaires.
La MLN n'aura une personnalité civile qu'en 1929. Au
cours de la même année monsieur TOLLFREN G, introduisit une
demande auprès du service des titres fonciers pour étendre le
terrain de Kaziba de quatre hectares aux périphéries de la
mission et une extension à Kakwende et Kalambi. Lorsque la
deuxième cette demande fut agréée en 1932. L'oeuvre
missionnaire pentecôtiste connaîtra déjà guerre
mondiale éclata, ce qui handicapa un peu les activités.
A la fin de la guerre, la MLN comptait déjà huit
stations indépendantes au sud Kivu à savoir Kaziba en 1922 ,
Kalambi en 1941, Bagira en 1956, Kalonge en 1958.
Aujourd'hui la CELPA compte 700 églises locales, six
régions et 35 districts ecclésiastiques.
I.3.2.2. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DE LA
CELPA
Elle a été créée par
l'arrêté royal du 7 juin 1929 publié au journal officiel de
1929, deuxièmes parties à la page 376. Association sans but
lucratif dénommée Association des églises libres
norvégiennes (AELN), modifiée par l'arrêté
ministériel N° 143 du 16/10/1969 portant création de
l'association des églises libres du Congo (AELC), modifiée par
l'arrêté ministériel N 177/ CAB/MIN/R/J/95 portant
création de la CELPA
Les organes de la CELPA sont : la conférence, le
conseil d'administration, le conseil exécutif, le conseil
régional ecclésiastique, le comité consultatif
régional, le conseil de district et l'église locale ou le centre
d'églises.
LES ORGANES DE DIRECTION
+ la conférence l'organe de décision, est
l'assemblée générale de la CELPA. elle se réunit
régulièrement tous les cinq ans en temps normal ;
· · le conseil d'administration est l'organe
d'approbation et des stratégies qui se réunit en session
ordinaire sur convocation du conseil exécutif ou sur proposition de deux
tiers de ses membres.
+ Le conseil exécutif est l'organe directeur
exécutif de la
CELPA. il est également l'organe de
coordination et de contrôle des activités des organes
placés sous son autorité. Il assure donc les relations internes
et circonstances l'exigent et est présidé par le
représentant légal et comprend :
1' Le représentant légal : il incarne la
personnalité civile et morale de l'église, conformément
aux lois et règlements en vigueur en RDC. Il supervise toutes les
activités du conseil exécutif et représente la
communauté vis-à-vis des tiers. Il propose au conseil
exécutif son programme d'action pour la communauté et le soumet
au Conseil d'administration et à la conférence, propose au nom du
Conseil exécutif le budget de la communauté ou du conseil
d'administration .Il veille à l'unité, à la vie
spirituelle morale, et au patrimoine de la CELPA. Il envoie au ministère
de la justice les décisions signées par les deux tiers des
délégués à la conférence.
1' Le représentant légal adjoint : il remplace
le représentant légal en cas d'absence ou d'
empêchement. il s'occupe des
dossiers relatifs aux églises qu'il exploite et fait rapport au
représentant légal qui orient les suites à y apporter.
1' Le secrétariat administratif est l'organe technique
de direction de la CELPA. Il comprend deux branches, une partie de
l'administration chargée des courriers des archives, de la
dactylographie (informatique), de la gestion du personnel et de la
documentation. Une autre partie s'occupe des finances, de la
comptabilité, de la caisse et de la gestion du patrimoine de la
communauté.
1' Le conseiller missionnaire donne des conseils utiles pour
une bonne marche du travail. Il est responsable du contrat entre le conseil
exécutif et les organes de PYM en norvège. Il veille à
l'utilisation de fonds en provenance de la norvège.
DE L'ORGANE D'EXECUTION
DE L`ORGANISATION GEOGRAPHIQUE
Géographiquement la CELPA est divisée en
régions ecclésiastiques, la région en districts et chaque
le district en églises locales qui pouvaient comporter chacune plusieurs
chapelles ou sections.
Elle comprend en outre les nouveaux champs
d'évangélisation qui pourront fonctionner selon les
circonstances, comme églises locales, districts ou régions
ecclésiastiques.
La région ecclésiastique est un groupement des
districts ecclésiastiques dans une entité géographique
bien déterminée. Elle jouit d'une autonomie administrative dans
le traitement des questions spécifiques qui le concernent.
Le district qui se réunit au moins une fois par
semestre a à sa tête un responsable du district élu par le
conseil de district. L'église locale quant à elle est
administrée par l'assemblée générale
ecclésiastique qui réunit tous les fidèles de
l'église locale.
CHAMP D'ACTION DE LA CELPA
Pour ce faire, la CELPA exerce ses activités dans cinq
provinces de la RDC à savoir : le sud Kivu, le nord Kivu, la province
orientale, le Maniema, et à kinshasa. Ces activités sont entrain
de s'épanouir actuellement dans d'autres provinces de notre pays.
À ce jour cette communauté se retrouve dans six pays africains
à savoir : RDC RWANDA TANZANIE SOMALIE KENYA et NIGER. Partout dans ces
pays, les missionnaires qui y enseignent la parole de Dieu sont aussi acteurs
de développement selon la capacité de la communauté.
DU DEPARTEMENT DE LA DIACONIE ET DEVELOPPEMENT DE LA
CELPA
La CELPA s'est engagée à appuyer l'oeuvre
d'évangélisation par des oeuvres de développement socio
économique.
~ Dans le domaine de la santé : la communauté
s'est assignée deux sortes d'objectifs (global et spécifiques).
En parlant des objectifs globaux, il faut s'attendre à
l'amélioration de la couverture sanitaire des populations en RDC et
participer à la lutte contre la pauvreté en améliorant la
santé de nos populations. Et pour les objectifs spécifiques, la
CELPA supervise les activités médicales dans 65% de formations
sanitaires sous sa gestion en vue de veiller à la qualité des
soins dispensés et d'améliorer la capacité de gestion des
formations sanitaires.
· Renforcer la capacité de prise en charge des
patients dans les formations sanitaires de la CELPA par un appui en
équipements de base et en médicaments essentiels.
· Assurer la formation continue des agents prestataires des
soins médicaux en vue d'améliorer leurs connaissances.
· Réhabiliter les infrastructures sanitaires
vétustes et construire de nouvelles formations sanitaires en vue
d'élargir la couverture sanitaire.
· Assister le ministère de la santé dans le
fonctionnement des zones de santé et inspection provinciales de la
santé.
· Lutter contre la malnutrition dans quelques sites
ciblés dans chaque région ecclésiastique.
En effet, les oeuvres médicales de la CELPA comprennent
102 structures réparties de la sorte :

3 hôpitaux généraux de
référence dont 1 à Kaziba, kalonge et nyamibungu
|
4 centres hospitaliers: Bukavu, kankwende, Kisangani,
Kinshasa.
66 centres de santé à travers quelques provinces
de la république ou la CELPA intervient.
14 postes de santé, 8 centres nutritionnels
2 cliniques ophtalmologiques : Bukavu et kindu
1 institut technique médical à kaziba
2 centres pour handicapés physiques à kaziba et
kisangani
1 pharmacie centrale à Bukavu
1 orphelinat à Kaziba.
|
|
Ce réseau médical comporte à son sein un
effectif de 517 agents dont 155femmes et 362 hommes et toutes ces formations
médicales sont intégrées dans le système des soins
de santé primaire de l'Etat congolais. Le partenaire principal de la
CELPA dans le domaine de la santé reste PYM Norvège.
DANS LE DOMAINE DE L'EDUCATION
Dans sa prise de position sur l'éducation, la CELPA
comprend 511 écoles au Sud Kivu en particulier, et 667 écoles sur
toutes étendue de la république.
La communauté appuie les initiatives des parents
à participer à leur construction par l'apport des tôles, du
ciment, des clous, des fers à bétons ...offre un
équipement en manuel scolaire, programme des cours, matériels
didactiques , tableaux et pupitres. En plus, de l'institut BWINDI qui a
déjà acquis une renommée nationale, la CELPA a construit
des écoles secondaires de type est celui de l'institut TUMAINI de Bukavu
dont l'équipement informatique moderne avec Internet sont à la
portée des enfants.
La CELPA organise aussi à son sein les
activités du centre de formation pour le développement social
(CFDS). Ce centre a comme activité principale l'organisation des
séminaires, des sessions de formation de recyclages pédagogiques
en faveur des enseignants des écoles de la CELPA en particulier et des
tous les acteurs éducatifs de l'enseignement au Congo en
général. Son rayon d'action couvre l'étendue de la RDC
partout ou la CELPA organise les écoles.
DANS LE DOMAINE DE LA REINSERTION DES ENFANTS SORTIS DES
FORCES ET GROUPES ARMES
La CELPA intervient sur les axes suivants :
· L'axe sud kivu est, qui correspond à la ville de
Bukavu et ses alentours avec Kabare et walungu
· L'axe sud kivu ouest qui correspond à Mwenga et
shabunda
· L'axe sud qui correspond à la cité d'uvira
ainsi que Itombwe
· L'axe du nord kivu
· L'axe de kasongo
· L'axe de kindu
· L'axe de Kisangani
· L'axe de Bunia
Ces axes sont répartis sur les provinces du nord Kivu, sud
Kivu, Maniema et la province orientale.
Les axes représentent les entités qui se basent
sur les communications existantes et sur les habitudes sociales du milieu.
La direction de la CELPA a opté pour une approche de la
réinsertion fortement décentralisée fortement pour
l'implication totale des communautés à la base, pour son
appropriation et une pérennisation des acquis du projet.
Le projet de réinsertion de la CELPA est
coordonné par un coordinateur du projet et appuyé par un adjoint
ainsi qu'un assistant financier au projet. Les activités de chaque axe
sont coordonnées par un animateur qui est rémunéré
par la CELPA , il dispose d'une moto pour assurer la supervision des
activités de réinsertion dans l'axe.
Pour ce qui est des nos recherches sur les activités de
réinsertion de la CELPA, elles portent essentiellement sur l'axe sud
Kivu Est. Pour ce faire, nous avons observé ces activités dans la
ville de Bukavu ainsi que dans les alentours de la ville à savoir le
groupement de Karongo nyangezi.
APPROCHE DE LA REINSERTION SOCIALE DE LA
CELPA
C'est depuis 2003 que la CELPA a commencé son projet de
réinsertion des enfants sortis des forces et groupes armés en RDC
en général et dans la province du sud Kivu en particulier.
Cette réinsertion a débuté par les
enfants auto- démobilisés de l'armée. Il s'agit en fait
des déserteurs des forces combattantes devenus de plus en plus visible
et nombreux dans les communautés ou intervient la CELPA. Et cela avant
la mise en place du cadre national opérationnel pour les
opérations de réinsertion socio économique des enfants
sortis des forces et groupes armés par la CONADER. La CELPA a eu a
explique aux autorités politiques et militaires pour rester dans la
légalité.
L'approche est fortement décentralisée avec un
grand nombre des projets locaux impliquant la participation locale. La CELPA a
mis en place pour ce faire des comités de base dont la composition
reflète la diversité de la communauté locale en question.
A cause de ce réseau décentralisé, la CELPA n'à
jamais pensé à mettre en place un centre de transit et
d'orientation CTO car les enfants sortis des forces et groupés
armés ont rejoint directement leurs familles du fait de s'être
auto démobilisés. La CELPA est parvenue à trouver des
attestations individuelles de sortie des forces combattantes pour ces enfants.
Ces documents permettent aux enfants de n'être pas
considéré comme des déserteurs dans la
communauté.
organisés en faveur de l'enfant pour lui permettre de
maîtriser les traumatismes et pour l'orienter vers le choix de
métier en vue de l'aider à subvenir à ses propres besoins
pour ceux là qui n'auront pas été intégrés
dans les écoles pour des raisons d'âge avancé.
Ensuite, intervient la formation en métier qui dure
trois à quatre mois. A la fin de la formation, l'enfant reçoit un
kit de réinsertion constitué des outils de travail du domaine de
sa formation. Ce qui lui permet de démarrer les activités
économiques dans le milieu de réinsertion.
Le suivi des activités des enfants
réinsérés est assuré par un comité local qui
est soutenu professionnellement par la CELPA .Ce comité est le CARSEL ou
comité local de soutien et de suivi au niveau des axes . Il est
chargé de sonder l'histoire, les voeux et les desideratas des enfants
sortis des forces et groupes armés dans les milieux
d'établissement, de trouver la famille d'origine et le cas
échéant d'identifier et d'installer l'enfant sorti des forces
combattants dans une famille d'accueil transitoire et d'éducation
bénévole. Ce comité assure aussi un suivi depuis son
identification et jusqu' à ce que l'enfant soit capable de travailler
seul.
On retrouve un CARSEL par axe d'intervention de la CELPA.
La CELPA, grâce à son approche communautaire
fortement décentralisée a réussi à intégrer
dans le processus de réinsertion sociale des enfants associés aux
forces et groupes armés près de 41,4% des filles et 58, 5% des
garcons. Ce qui constitue un record par rapport à d'autres organisations
de la réinsertion sociale.
I.3.3LAISSER L'AFRIQUE VIVRE (L.A.V.)
1. IDENTIFICATION DE L'INSTITUTION
Laisser l'Afrique vivre est une association sans but lucratif
reconnue officiellement sous le no, de LAISSER L'AFRIQUE VIVRE. Elle une plate
forme d'actions des jeunes pour la paix, la sécurité et le
développement durable dans la sous région des grands lacs.
Elle est située au N?315, avenue Patrice émery
Lumumba, commune d'Ibanda, ville de Bukavu, province du sud Kivu, en
république démocratique du Congo.
2. HISTORIQUE DE L'INSTITUTION
La plate forme LAV est née à partir d'une
série d'expériences menées par des organisations des
jeunes issues des communautés religieuses et de la société
civile ; ONG, cercles académiques et scientifiques, mouvements
associatifs des jeunes,
mouvements féminins, organisations peuples
autochtones,...qui s'investissent dans les actions visant à stabiliser
(pacifier) la région de grands lacs.
Elle a été créée par un groupe des
jeunes intellectuels professionnels le 15 mars 2000 et reconnue officiellement
par l'Etat congolais par l'autorisation de fonctionnement N
JUST.GS 112/J K 984/2001 du 19 mars 2001.
Né dans un contexte particulier des conflits armés à l'Est
de la RDC aux ramifications sous régionales, avec ambition de mobiliser
la jeunesse congolaise regroupée à travers des associations des
jeunes ou non, en commencant par la province du sud Kivu autour de la
thématique emploi et formation professionnelle , afin de l'aider
à comprendre que son avenir ne réside pas à servir les
intérêts des acteurs politiques ou des groupes, milice
armée, mais plutot dans le travail qui va la rendre artisan de son
propre destin et lui offrir les possibilités, capacités à
s'impliquer activement dans la processus de paix en cours dans le pays. De ce
fait, il est partisan de l'entreprenariat socioculturel et économique
dont le pays a besoin pour son développement.
3. OBJECTIFS DU L.A.V.
LAV a pour objectif global d'amener les jeunes à
être plus actifs dans le processus de paix et de développement
durable en RDC en particulier et dans la sous région des grands lacs en
général en améliorant leurs capacités
d'accès aux décisions et aux moyens qui leur permettront
d'être capables de promouvoir leur propres intérêts et ceux
des générations futures.
Pour y parvenir, elle entend poursuivre les objectifs
spécifiques suivants :
· · Contribuer à l'éclosion d'une
nouvelle société dans la région des grands lacs en
général et en RDC en particulier ;
· · Encourager l'éclosion de la classe
moyenne en RDC en particulier dans la sous -région des grands lacs en
général ;
· · Intensifier la lutte contre le VIH SIDA et
les MST ;
+ Mobiliser les populations civiles et pouvoir public sur
l'importance de sauvegarder l'environnement en vue de protéger
l'humanité contre les catastrophes écologiques dues à la
volonté et aux actions humaines ;
· · Contribuer à l'amélioration
des conditions de vie des autochtones et minorités par la défense
de leurs droits, l'accès libre et facile à l'instruction, au
crédit et à l'amélioration de l'habitat et les conditions
hygiéniques ;
· · Créer l'emploi aux jeunes, promouvoir
le genre ;
+ Lutter en faveur des droits humains et contre les violences
sexuelles ;
+ Etc.
4. FONCTIONNEMENT
1. Le conseil d'administration
Il est l'organe de conception, d'administration et de gestion de
la plate forme .il composé de sept membres :
> Un president ;
> Un vice président et un chargé du renforcement
relationnel des questions juridiques et règlement des conflits ;
> Un secrétaire rapporteur ;
> Un conseiller en matière économique,
comptabilité et gestion
> Quatre membres conseillers avec des compétences
variées.
Le conseil d'administration est chargé des fonctions
suivantes :
o Assumer le rôle de conception et de planification
conformément aux statuts et règlements intérieurs ;
o Approuver les plans d'action et les prévisions
budgétaires établies au niveau du secrétariat
général ;
o Suivre la gestion de l'évolution institutionnelle de
l'association ;
o Préparer, convoquer et organiser les rencontres du
conseil consultatif des membres ;
o Autoriser suivant les prévisions budgétaires
et cela par un achat des biens immobiliers tels que les engins
motorisés, les immeubles et les concessions ;
o Fixer les traitements mensuels du secrétaire
général, chargé des projets et du développement
organisationnel et de l'administrateur financier y compris tous les avantages
inhérents à leur travail et signer leurs congés et leurs
missions ;
o Approuver ou désapprouver les propositions de
recrutement des responsables des services spécialisés et autres
agents sous la responsabilité du secrétaire
général, excepté le chargé des projets et du
développement organisationnel et de l'administrateur financier ;
o Participer aux négociations des partenaires au niveau
local et extérieur ;
o Proposer au CA, les modifications à apporter aux statuts
et règlements d'ordre intérieur, etc.
b. secrétariat général
Il est l'organe de coordination et d'exécution des
activités quotidiennes .il organise et travaille sous la
responsabilité du CA.
IL est chargé de:
· Assurer des contacts utiles en faveur de la plate
forme au niveau local et extérieur ;
· Contresigner les contrats de collaboration et de
partenariat ;
· Harmoniser et produire des rapports narratifs des
activités et financiers ;
· Préparer les missions de consultance au
près de la plate forme et ses projets ;
· Vulgariser les textes réglementaires
régissant l'organisation au près de tout le personnel ;
· Engager, évaluer et révoquer le
personnel.
c. le conseil consultatif des membres et les autres services
Il travaille en consultance avec le secrétariat
général. Les services spécialisés sont crées
suivant l'évolution des activités et le développement de
l'organisation. Chaque service est dirigé par un responsable de service
avec un nombre d'agents exécutant le travail en vigueur en RDC.
4. RAYON D'ACTION, GROUPE CIBLE ET
DOMAINE D'INTERVENTION
1. RAYON D'ACTION
En RD Congo en général et à l'est du
pays en particulier. Il travaille dans la province du sud Kivu à Bukavu
Shabunda, Fizi Baraka, Bunyakirio, Ngweshe, Kaziba, Luhwindja, Kalima, et dans
la province du Maniema.
Le programme de réinsertion des enfants sortis des forces
et groupes armés concerne les entités suivantes :
· Bukavu au centre de formation en métiers TEGEMEO
TRAINING CENTER
· BIDEKA dans le territoire de Walungu
· Mushenyi à WALUNGU
· KABARE centre
2. GROUPE CIBLE
Le groupe cible est réparti de la maniere ci après
:
1) Enfants sortis des forces et groupes armés ;
2) Jeunes vulnérables en situation
particulièrement difficiles (orphelins, victimes des guerres et VIH
SIDA
3) Hommes et femmes victimes des violences sexuelles.
2. DOMAINES D'INTERVENTIONS ET ACTIVITES A.DOMAINES
D'INTERVENTION
1' Paix et reconciliation,
1' Droits humains et lutte contre les violences sexuelles ; 1'
Prévention du VIH /SIDA et éducation sexuelle ;
i' Alphabetisation des adultes ; 1' Rehabilitation,
1' Urgences humanitaires, 1' Promotion du genre.
B. Activités
1' Paix et réconciliation, droits humains et lutte contre
les violences ; " Sensibiliser les communautés sur le DDR à
travers les théâtres,
i' Plaidoyer et lobbying auprès des autorités
locales et nationales sur les droits
des enfants et le phénomène enfant soldat ;
" Identification et vérification des enfants sortis des
forces et groupes armés ; i' Appui logistique à la
10région militaire pour la démobilisation ;
1' Reunification et mediation familiale ;
1' Appui scolaire
i' Formation professionnelle pendant 6mois en quatre
filières (soudure, ajustage, menuiserie, coupe et couture et
mécanique auto).
6. RESSOURCES DU LAV
LAV travaille avec un personnel constitué des 21
agents dont 7 à la coordination de Bukavu, 8 au centre de formation en
métiers et 6 encadreurs dans les sites de Bideka, Mushenyi, Nyangezi,
Kabare.
L'organisation dispose d'un bureau équipé en
fourniture des bureaux permettant de faire fonctionner les taches
administratives.
7. PARTENAIRES DE LAV
Au niveau local les partenaires de LAV sont les initiatives
locales de développement dans les villages, les confessions religieuses,
la coordination pour la protection de l'enfance sud Kivu, les services
étatiques, l' UEPN DDR, la commission de lutte contre les violences
sexuelles de l`OCHA, les médias, la 10ème
région militaire.
Au niveau international LAV collabore avec NORVEGIAN CHURCH
AID, La Afrika leve/ NORVEGE, OPDE Burundi, centre ETHEMBONI Afrique du sud,
FPFK / Kenya et Rwarri/ Kayonza.
APPROCHE DE LA REINSERTION DE LAV
LAISSER L'AFRIQUE VIVRE ne dispose pas d'un centre de transit
et d'orientation pour les enfants sortis des forces et groupes armés. De
ce fait il collabore avec d'autres organisations comme le BVES et jadis avec la
CONADER
devenue UEPN DDR qui en dispose ainsi d'autres organisations qui
s'occupent de la réinsertion des enfants ex soldats en province du sud
Kivu.
Après identification d'un enfant comme étant
sorti des forces et groupes armés, LAV inscrit l'enfant dans son centre
de formation en métier. LAV organise des centres de formation en
métier pour enfants sortis des forces et groupes armés. Ces
centres organisent les filières suivantes : la coupe et couture, la
soudure et ajustage, la mécanique auto et la menuiserie.
Les enfants inscrits dans ces différents centres de
formation en métiers suivent des enseignements de la filière de
leur choix pendant une période de six à huit mois ces
enseignements sont théoriques et pratiques. Un brevet sanctionne la fin
de la formation . LAV procède par la remise des kits de
réinsertion aux enfants formés, ces kits sont constitués
des outils de travail de la filière de formation suivie. Il paie une
garantie locative de six mois pour ses lauréats. L'installation de la
propre unité de production des ces enfants est
précédée par l'apprentissage sous forme stage dans un
atelier pour un approfondissement des connaissances apprises pendant les
séances de formation et l'acquisition des notions en gestion.
Dans cette approche de LAV, les enfants une fois formés
sont regroupés en équipe de travail de 5, 6 voire même 10
personnes dans un atelier. Les ambitions et aspirations différentes des
membres d'une même équipe sont autant de problèmes auxquels
cette stratégie se trouve confrontée.
Tableau n° 3 Effectifs d'enfants formés par
LAV
Filières de
formation
|
garçons
|
filles
|
total
|
Coupe et
couture
|
11
|
84
|
95
|
Menuiserie
|
157
|
|
157
|
Mécanique auto
|
213
|
26
|
239
|
Soudure et
ajustage
|
224
|
|
224
|
total
|
605
|
110
|
715
|
SOURCE : archive de LAV
Nous constatons que le LAV a déjà
organisé des formations dans quatre filières de métiers
qui sont la coupe et couture, la mécanique auto, la soudure et ajustage
et la menuiserie pour un total de 715 enfants formés à qui le kit
de réinsertion composé du matériel du métier pour
lequel l'enfant a été formé, a été remis.
L'effectif des garcons ayant déjà
bénéficié des actions de LAV reste élevé 605
enfants soit environ 84% d'enfants réinsérés contre 110
filles soient 16% de la participation féminine aux actions de
réinsertion de LAV.
I.3.4. LE RESEAU COMMUNAUTAIRE DE PROTECTION DE L'ENFANCE
DE NYANGEZI
Cette structure a été mise en place par
l'organisation internationale SAVE THE CHILDRE pour suivre les problèmes
de protection de l'enfance en groupement de Karongo à Nyangezi. A ce
titre, elle a eu la charge d'exécuter les activités relatives
à la réinsertion des enfants sortis des forces et groupes
armés dans cette contrée. Le Réseau Communautaire de
protection de l'Enfance est une approche tendant à approprier la
communauté locale du processus de réinsertion sociale des enfants
sortis des forces et groupes et le pérenniser dans le milieu.
Les Réseaux Communautaires de protection de l'enfance
sont implantés à Bukavu, à Nyangezi, Walungu, Kavumu et
Bunyakiri, tous ces réseaux procèdent par la même approche.
Le choix du Réseau communautaire de Nyangezi comme milieu d'étude
a été dicté par le fait que le milieu est facilement
accessible et proche de la ville de Bukavu.
Il a été crée en 2001, et est
constitué des personnes mandatées par leur différentes
base représentant diverses couches de la population de la
contrée.
Cette structure poursuit comme objectif,
De respecter et de faire respecter les droits des enfants dans la
communauté. Il est à ce titre régit par un
règlement d'ordre intérieur pour son fonctionnement.
Il comprend les organes suivants : une assemblée
générale et un comité d'animation constitué d'un
animateur, d'un animateur adjoint, d'un secrétaire, de deux
trésoriers, et deux chargés de relation publique. C'est une
organisation de 25 membres tous représentants différentes couches
de la communauté comme l'Etat, les associations sans but lucratif, les
églises... ils sont tous bénévoles.
Ils ont la charge d'exécuter les activités
suivantes :
· Identification des problèmes liés à
l'enfance dans la communauté,
· Plaidoyer,
· Sensibilisation communautaire,
· Médiation familiale en cas des problèmes
dans des familles,
· rapportage
APPROCHE DE LA REINSERTION DU RECOPE
Elle a consisté à la négociation directe
pour obtenir la sortie de l'enfant des forces combattantes. Après cette
sortie, l'enfant est conduit au centre de transit de SAVE THE CHILDREN à
Bukavu. Là, il va bénéficier des soins psycho sociaux
permettant de maîtriser les traumatismes de la présence dans les
forces combattantes.
Après une période de trois mois au plus centre de
transit et d'orientation, l'enfant est réinséré dans son
milieu suivant le type de réinsertion choisi.
Ainsi les types de réinsertion organisés par le
RECOPE Nyangezi sont les suivants
o la réinsertion sociale qui consiste à placer
l'enfant dans sa famille, et passer régulièrement dans cette
famille pour suivre le niveau d'acceptation de l'enfant dans sa famille, voir
si l'enfant a des difficultés ou
pas. la médiation familiale
intervient en cas des problèmes entre l'enfant les membres de la
communauté dans laquelle l'enfant est réinséré.
o La réinsertion économique ou professionnelle :
elle n'intervient que si la réinsertion sociale a réussi. Elle
consistait pour le RECOPE à inscrire les enfants du milieu
réinséré dans diverses filières d'apprentissages
des métiers en tenant compte des opportunités et du milieu. Les
formations suivies en coupe couture, menuiserie, maçonnerie, en
maroquinerie, en petit commerce, et en élevage. Après cette
période de formation ne dépassant pas six mois, les kits de
réinsertion sont distribués aux enfants pour leur permettre
d'entreprendre des activités économiques du secteur dans lequel,
ils ont été formés. Comme dans toutes les organisations
ces enfants ont été regroupés en équipe de travail,
ce qui n'a pas favorisé la bonne marche du travail. Des enfants
trouvés dans la briqueterie à Nyangezi nous ont affirmé
qu'ils auraient vendu leur kit de réinsertion seulement quatre jours
après leur réinsertion et se sont répartis l'argent car ne
parvenaient pas à s'entendre en équipe.
o La réinsertion scolaire a été
organisée pour les enfants qui avaient interrompus les études
pour le recrutement..
Le RECOPE a soutenu ces enfants durant deux ans et un
protocole avait été signé entre la communauté et
les gestionnaires des écoles pendant cette période pour que les
enfants inscrits soient pris en charge en contre partie du kit
pédagogique rémis à l'école. A coté d'un
enfant soldat réinséré dans une école, le RECOPE
associait un enfant vulnérable du milieu pour résoudre le
problème d'acceptation de l'enfant dans le milieu et ne pas violer le
principe de la non discrimination tel que prôné par la convention
relative aux droits de l'enfant.
Tableau n°4Enfants réinsérés
par le RECOPE par filière de réinsertion
N
|
FILIERE DE REINSERTION
|
NOMBRE
|
1.
|
Coupe et couture
|
30
|
2.
|
menuiserie
|
22
|
3.
|
Maçonnerie
|
4
|
4.
|
Petit commerce
|
28
|
5.
|
scolarisation
|
6
|
6.
|
maroquinerie
|
8
|
7.
|
élevage
|
21
|
|
|
TOTAL
|
119
|
Source : données du RECOPE

140
120
100
40
20
80
60
0
Série1
Il ressort de ce tableau et de l'interprétation du
graphique que pour le RECOPE Nyangezi, 30 enfants sortis des forces et des
groupes armés ont été réinsérés dans
la vie civile et ont été formés en coupe et couture, 22
ont été formés en maçonnerie, 28 en petit commerce,
la réintégration scolaire a été faite pour 6
enfants ex soldats, 8 enfants ex soldats ont été formés
dans la maroquinerie et enfin 21 enfants ont été
réinserés en élevage.
CHAPITRE DEUXIEME : ACTIONS DES ORGANISATIONS DE LA
REINSERTION DES ENFANTS EX-SOLDATS
Ce chapitre est constitué de deux sections, la
première section porte sur les interventions des organisations de la
réinsertion en faveur des enfants sortis des forces et des groupes
armés, ces interventions sont focalisées autour des trois actions
principales qui sont l'assistance psycho sociale, la formation en
métiers ainsi que la réintégration scolaire des enfants ex
combattants.
La deuxième section quant à elle analyse la
réinsertion sociale des enfants sortis des forces et des groupes
armés telle qu'organisée en milieu rural (NYANGEZI) et en milieu
urbain (BUKAVU).
SECTION PREMIERE : INTERVENTIONS DES ORGANISATIONS
EN FAVEUR DES ENFANTS EX COMBATTANTS
Cette section sera consacrée à l'analyse des
actions que mènent les organisations qui s'occupent de la
réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes
armés. Ce sont les actions dont bénéficient ces enfants.
Ces activités sont l'assistance psycho sociale, les différentes
formations en métiers ainsi que la réintégration scolaire
pour les enfants.
1. Assistance psycho sociale
De retour des forces et groupes armés, les enfants ont
besoin d'un soutien psychologique et social pour briser les liens avec la vie
militaire et les préparer à reprendre la vie en famille et dans
la communauté.
L'assistance psycho sociale est appelée
également soins psychosociaux. Ils constituent un élément
clé permettant aux enfants de comprendre et sentir l'injustice
de leur mal utilisation et de recommencer leur vie sans se
sentir coupables de ce qu'ils ont vécu dans l'armée. De l'autre
côté, ils doivent comprendre que les actes qu'ils ont commis sont
inadmissibles dans la société où ils doivent continuer
à vivre.
La tâche des organisations locales est énorme et
les enjeux gigantesques puisque les conséquences psycho sociales d'une
participation d'enfants, tant active que passive, aux hostilités sont
catastrophiques : agressivité accrue, absence d'éducation et
d'apprentissage des mécanismes sociaux, les relations sociales
endommagées, problèmes de l'identité, handicaps physiques,
maladies sexuellement transmissibles, détresse spirituelle,
stigmatisation, rejet par la famille ou la collectivité et tableau des
perspectives d'avenir peint d'éléments négatifs. Ces
éléments et tant d'autres montrent la nécessité
d'une activité de prise en charge psycho sociale des enfants sortis des
forces et groupes armés.
Cette activité se déroule dans toutes les
séances dont bénéficient les enfants sortis des forces et
groupes armés et dépendent d'un acteur à l'autre.
100% de nos enquêtés, responsables
d'organisations de la réinsertion sociale des enfants sortis des forces
et groupes armés affirment intégrer dans leurs activités
en faveur de ces derniers, des séances de prise en charge psycho
sociale.
La méthodologie des soins psycho sociaux ou assistance
psycho sociale en faveur des enfants sortis des forces et groupes armés
dépend d'une organisation à une autre.
Le BVES, dispose d'un centre de transit et d'orientation
C.T.O., dispense des enseignements psycho sociaux aux enfants ex-soldats
pendant les trois mois que les enfants passent au centre de transit.
Pour le BVES, cette activité consiste en une
série d'entretien et d'écoute des enfants sortis des forces et
groupes armés actuellement enregistrés au CTO en provenance des
groupes armés. L'entretien est dirigé par un encadreur social,
suivi d'une sensibilisation thématique en petits groupes de 12 enfants
pour chaque encadreur social.
Ces activités tournent autour des thèmes
spécifiques comme l'intériorisation des normes régissant
les enfants sortis forces et groupes armés au centre de transit et
d'orientation, la lutte contre la toxicomane, la propreté,
la vie future ainsi que les conséquences de la guerre.
D'autres activités sont organisées pour
accompagner psycho socialement les ESFGA. Il s'agit des séances de
detraumatisation des séquelles de la participation dans les forces
combattantes. Ce sont les contes, les promenades dans les rues, les danses et
le sport (football). Ces activités récréatives sont
toujours encadrées par des animateurs sociaux dans le but
d'éviter le débordement.
Les activités créatives consistent à
aider l'enfant, à l'accompagner à réfléchir
intensément dans le but de parvenir avec son propre raisonnement
à dégager et conceptualiser un projet individuel de vie. Ces
activités s'effectuent au moyen des différents dessins qui
illustrent les situations (maisons, véhicules, activités de
commerce, ...).
La communication directe se fait sous forme d'interview pour
amener l'enfant à s'exprimer d'abord dans le petit groupe au sein du CTO
et ensuite qu'il reste ouvert dans la communauté en ce sens que l'enfant
renfermé sur lui-même ne peut pas être de traumatisé
immédiatement.
L'alphabétisation ou remise à niveau compte tenu
du fait que beaucoup d'enfants ne savent ni lire ni écrire. Les
activités de ce genre sont organisées en leur faveur. Il s'agit
des notions d'opérations fondamentales (addition, soustraction,
multiplication, division), de l'écriture et lecture des lettres de
l'alphabet pour le premier niveau et d'éducation aux droits des enfants,
aux devoirs des enfants envers leurs parents, conjugaison du verbe Etre et
avoir pour le deuxième niveau.
Pour la CELPA, l'approche est tellement différente compte
tenu du fait qu'elle ne dispose pas d'un centre de transit et d'orientation.
Les séances des soins psycho sociaux sont
organisées dans les communautés oüvivent les
enfants.
La CELPA fait référence à l'UNICEF ou
bien à une ONG spécialisée en matière des soins
psycho sociaux comme WAR CHILD au profit des enfants à sa charge.
Les soins psycho sociaux seront effectués par des agents
engagés et des volontaires de la CELPA formés dans des telles
techniques par les spécialistes.
Ces volontaires sont tous surtout pasteurs, enseignants, des
responsables des femmes et des jeunes, des membres des CARSEL et d'autres
personnes influentes dans la communauté.
Certains ont une formation et une expérience en
pédagogie ou bien en cure d'âme basée sur des principes
bibliques colorés par la culture du milieu.
En effet, la CELPA dispose de tout un réseau de
personnes qui ont des connaissances et des expériences de conseiller et
d'aider les gens qui souffrent et ont besoin d'une aide pour retrouver la paix
du coeur.
Grâce au partenariat avec War Child hollande, la CELPA a
organisée un séminaire de formation des formateurs.
Ce séminaire avait comme objectif de :
- Identifier les principales causes qui sont à l'origine
de traumatisme chez les enfants ayant participé aux conflits ou ayant
été victimes.
- Avoir une idée sur le traumatisme et l'approche
psycho sociale dans le but de faire comprendre aux enfants, à la
société et tout le monde que les enfants ne sont pas responsables
de ce qui est arrivé. Ils ont été impliqués par
force et ils restent enfants valables dans la société.
- Utiliser les techniques de bonne communication pour une
meilleure réinsertion.
- Appliquer les stratégies d'intervention au cas où
les traumatismes sont en groupes, en famille ou seuls.
Les thèmes suivants ont été abordés
:
- Introduction au processus de DDR ;
- Traumatisme et approche psycho sociale ;
- Que faire en cas de traumatisme d'un enfant et quelles
stratégies faut-il utiliser ?
- Protection de l'enfant et les facteurs de son
développement ; - Communication avec les enfants ;
- Les maladies sexuellement transmissibles ;
- Evénements difficiles dans le développement de
l'enfant ; - Stratégie d'intervention ;
- Stress et trauma.
Les personnes formées lors de cet atelier, ont eu la
charge de mener les séances de soins psycho sociaux dans les
différents sites ou lieu d'intervention de la CELPA au
bénéfice des enfants ex-soldats.
L'approche de la CELPA met l'accent sur l'influence et la
connaissance des leaders religieux dans le processus de detraumatisation.
Pour ce qui est du LAV, ne disposant pas de structure
transitoire pour accueillir les enfants sortis des forces et groupes
armés, collabore avec les autres qui en disposent comme le BVES.
Il organise des formations dans différents
métiers ; la prise en charge psycho sociale s'effectue la matin pendant
la prière matinale avant les séances de formation et cela pendant
six mois.
Un ex-enfant soldat trouvé au centre LAV nous affirme
ce qui suit : « pendant la séance de prière, je parvient
à me souvenir de tous les dégâts que j'avais commis quand
j'étais dans les forces et groupes armés, de toutes personnes
innocentes que j'avais tué, des femmes et filles violées, ...
après je demande au modérateur de m'aider à prier pour que
pareil événement ne se reproduise plus un jour... »
Il est donc vital d'intégrer dans ce processus des
populations civiles promptes à victimiser les anciens enfants soldats et
à les considérer comme des « contaminés ». Cet
ostracisme peut être combattu si des programmes de réconciliation
sont lancés ou l'on fait appel aux guérisseurs traditionnels et
à leurs rituels de purification43.
Dans un entretien avec un enfant au centre de transit et
d'orientation du BVES, il nous a relaté ce qui suit : «
après mon enrôlement dans le groupe armé, j'ai
été envoyé au camp de formation ... près de Kavumu
et de là, j'ai été muté dans la plaine
43 Entretien avec Serge MURHULA ce 24 mai 2009 au
centre LAV après la prière.
de la Ruzizi où j'ai d'abord échappé
aux épidémies diverses comme le choléra, la fièvre
typhoïde et d'autres maladies de mains sales qui ont emporté
plusieurs de mes camarades avec qui j'ai été enrôlé
. Ce qui a développé en moi un esprit tendant à la
vengeance. De ce fait pour manger, il fallait harceler les paisibles citoyens,
leur ravir tout ce qu'ils avaient. J'ai été arrêté
à maintes reprises par mes supérieurs et dans les prisons, tout
était permis. Je me souviens avoir violé cinq femmes à la
prison de Lubarika ; bref, dans l'armée, j'ai tout fait, tuer des civils
innocents, fumer le chanvre, boire des boissons alcoolisées, je me sens
poursuivit par le sang des personnes innocentes que j'ai abattu,
violé...44 »
Les organisations doivent intégrer dans ces
activités, des séances d'indentification des besoins,
connaître les vrais besoins des enfants et y apporter des solutions
appropriées.
Il est impérieux que ces organisations prennent en
compte l'expérience des enfants avant, pendant et après le
recrutement, leur âge (par souci de comprendre le niveau d'atteinte d'un
traumatisme), leur milieu familial, le niveau d'éducation. Les enfants
se trouvant dans des forces et groupes armés sont séparés
de leur famille et communauté depuis très longtemps. Pour eux, la
démobilisation a constitué une période d'incertitude,
voire d'angoisse. Ils laissent derrière eux ce qu'ils n'avaient jamais
connu dans leur vie antérieure : une certaine indépendance, une
mesure de pouvoir et un sentiment d'appartenance.
L'assistance psycho sociale en faveur des enfants sortis des
forces et groupes armés devrait tenir compte de la situation où
les enfants retournent, dans la mesure où, certains étaient
déjà attachés par des liens conjugaux. Pour cette
catégorie, il faut des solutions particulières permettant une
prise en charge de la famille différente de celle de l'armée.
D'autres enfants ont subi des sévices sexuels. Pour ces derniers,
l'adaptation sera particulièrement difficile en ce sens que le fardeau
qu'ils ont à porter est considérable : les tabous autour des
agressions sexuelles à l'encontre des garçons qui sont encor plus
puissants que ceux concernant les filles. Les réactions des enfants
à ces expériences sont les souvenirs persistants des sinistres
événements, les pleurs, les troubles du sommeil, les
cauchemars,les problèmes psycho somatiques, l'agressivité,
44 Entretien du 8 mai avec Marius dit
BRAVO au centre de transit CTO, BVES
le repli sur soi, la méfiance face aux offres d'aide,
les inquiétudes à former des biens affectifs. Les organisations
doivent songer à intégrer dans leurs approches le retour à
l'attitude de normalité et tenir compte des problèmes
particuliers qui nécessitent des solutions particulières. Les
séances de couseling individuelle peuvent être renforcées
mais aussi y adjoindre des spécialistes des sciences de l'homme.
Il est également important d'intégrer dans ce
processus la participation à des cérémonies
traditionnelles de guérison, qui peuvent être organisées
par les organisations dans le but de réconcilier les enfants avec les
membres de la communauté pour annihiler le sentiment de réticence
qui peut élire domicile dans l'un ou l'autre camp (enfants sortis de
l'armée et membres de ma communauté).
Les organisations doivent tenir compte de la reconversion des
mentalités des enfants sortis des forces et groupes armés et
inculquer les valeurs civiques et patriotiques, le respect du bien d'autrui.
2. Formations en métiers
Les enfants sortis des forces et groupes armés
bénéficient des formations en métiers pour être
réinsérés à la vie ainsi qu'aux activités
civiles.
Ces organisations procèdent des diverses
manières pour capaciter ces ex-enfants soldats en métiers.
Certaines organisent directement ces formations (cas du LAV), d'autres
recourent à des expertises extérieures pour ce faire.
Après ces formations, les enfants entre en possession
des kits de réinsertion leur permettant de se mettre au travail et
d'entreprendre des activités génératrices de revenu.
Les formations dispensées aux ex-ESFGA sont la soudure
et ajustage, la coupe et couture, la mécanique auto, la menuiserie, la
cordonnerie, l'agriculture et l'élevage, le petit commerce, les arts
plastiques, ...
Tableau n° 5:
Répartition des enquêtés (ESFGA) par formation après
démobilisation.
Formations
|
Effectif
|
%
|
Soudure et ajustage
|
15
|
25
|
Mécanique auto
|
5
|
8,3
|
Coupe et couture
|
4
|
6,6
|
Agriculture et élevage
|
7
|
11,6
|
Menuiserie
|
2
|
3,3
|
Petit commerce
|
13
|
21,6
|
Maçonnerie
|
2
|
3,3
|
Cordonnerie
|
3
|
5
|
Intégration scolaire
|
8
|
13,3
|
Arts plastiques
|
1
|
1,6
|
TOTAL
|
60
|
100
|

25
20
15
10
5
0
%
Soudure et ajustage Mécanique auto
Coupe et couture Agriculture et élevage
Menuiserie
Petit commerce Maçonnerie Cordonnerie
Intégration scolaire
Arts plastiques
Source : Données de l'enquête de terrain
2009.
Il ressort de ce tableau que 25% constitués de nos
enquêtés enfants soldats ont opté pour la soudure et
ajustage. Cette activité est en émergence dans la ville de Bukavu
et ses environs compte tenu du nombre croissant des chantiers des maisons en
matériaux durables ; ces maisons exigent nécessairement des
portes, des fenêtres, des garde-fou ; bref des oeuvres de la soudure et
ajustage ; l'on retrouve sur certaines avenues des ateliers des construction
des portes et fenêtres et au bord du lac ,le chantier naval avec la
construction des bateaux localement, ont permis à la soudure et ajustage
d'être un métier non négligeable sur la scène du
marché de travail à Bukavu. (8,3% de nos enquêtés
enfants soldats ont opté pour la mécanique auto), 21,6% de nos
enquêtés enfants sortis des forces combattantes ont opté
pour la formation en métiers, cela compte tenu de l'importance de cette
activité (construction des meubles, et d'autres objets d'arts, ...),
11,6% ont opté pour l'agriculture et l'élevage. Cette
formation a été organisée pour les
enfants sortis des forces et groupes armés
réinsérés en milieu rural (Nyangezi) selon les
données de terrain à notre possession ; dans la mesure où
l'agriculture et l'élevage constituent une des caractéristiques
du milieu rural (ruralité) ; 13,3% d'enfants interviewés nous ont
déclarés avoir opté pour la réintégration
scolaire dans la mesure où ils se sentent encore apte à
poursuivre avec les études et du fait qu'ils n'avaient pas encore
dépassé l'âge. Cette catégorie concerne les enfants
qui n'avaient pas passé beaucoup de temps dans l'armée et qui
sentaient encore le goût de continuer avec les études ; 6,6% ont
opté pour la coupe et couture, filière en grande partie
convoitée par les filles.
Le petit commerce a intéressé 3,3% des enfants
interviewés, la maçonnerie avec 3,3% également. Pour la
cordonnerie, 5% de nos enquêtés nous ont déclaré
avoir opté pour ce métier et 1,6%nous a déclaré
avoir opté pour les arts plastiques (la transformation des peaux des
bêtes en ceintures, portes monnaies, tambours). Cette activité a
également concerné seulement le milieu rural.
Toutes les autres formations sont à cheval entre le
milieu urbain et le milieu
rural.
A .Facteurs présidant au choix des
métiers.
Pour les organisations chargées de la
réinsertion sociale des enfants associés aux forces et groupes
armés que nous avons contactés, plusieurs facteurs sont à
la base de l'orientation dans telle ou telle autre filière de
réinsertion sociale.
Ces facteurs sont énumérés, de
façon non exhaustive, de la manière suivante : le niveau
d'étude des enfants, les opportunités que présentent le
milieu où l'enfant sera réinséré, choix ou
désir personnel de l'enfant, âge de réinsertion de
l'enfant, l'intérêt du métier ainsi que la recherche de
l'autonomisation des enfants réinsérés.
· Le niveau d'étude des enfants
:
Certains enfants ont intégré les forces et
groupes armés avec un niveau d'étude inférieur.
Certains n'avaient pas encore franchi la 5ème année
primaire .Dans cette même catégorie, certains ont passé
beaucoup d'années dans les forces
combattantes. A ces enfants, l'orientation scolaire en terme
de système éducatif formel est déjà
écartée. Ils ne peuvent être réinsérés
que dans les métiers professionnels.
Pour d'autres n'ayant pas fait beaucoup de temps dans
l'armée et qui se sentent encore aptes à intégrer le
système éducatif formel, ils avaient une possibilité de
réintégrer le secteur scolaire. Cette orientation concerne
également les enfants qui ont franchi la 4ème
année des humanités. Certaines organisations nous ont
confirmé qu'à ces enfants, la réintégration du
système éducatif a été le premier choix qu'ils ont
opéré.
· Les opportunités du milieu
:
Certains métiers étaient favorables pour les
milieux. Tenant compte de cet aspect, les enfants qui ont été
réinsérés dans le milieu rural ont opté pour
certaines formations particulières tels que l'élevage, le
traitement des peaux des bêtes. Ces activités s'exercent
déjà dans le milieu où elles trouvent des bonnes
conditions de développement (main d'oeuvre, matière
première) et répondent aux besoins communautaires dans la mesure
ou leur produit est consommé.
Les organisations ont tenu compte dans le choix du métier
de l'exercice effectif du métier pour lequel l'on est formé
après la formation.
Une étude préalable du milieu de
réinsertion l'enfant au plan économique, a été
faite par l'organisation pour avoir l'idée sur l'efficacité de la
formation. A cela, on ajoute les besoins du milieu en termes de
potentialités formées en tel ou tel autre métier.
· Le choix de l'enfant
Certaines organisations ont reconnu à l'enfant sa
filière de formation choisie selon qu'elles ont jugé
fondée cette option.
· L'intérêt du métier
Les métiers présentent des
intérêts différents. Certains produisent des
intérêts immédiats, d'autres des intérêts
à long terme. Il existe cependant des milieux sans intérêt
ni pour le milieu ni pour l'enfant qui retourne dans sa communauté.
Par exemple un enfant du milieu rural qui opte pour la conduite
automobile dans un milieu où il n'existe pas de véhicules.
· L'âge de l'enfant
A un âge donné, correspond un métier
quelconque. C'est par soucis d'adaptation. C'est le cas des enfants
âgés de moins de 15 ans qui ne peuvent pas apprendre la conduite
des automobiles.
· La recherche de l'autonomisation des enfants
Les enfants sortis des forces et groupes armés ont
déjà indépendants sur le plan matériel, financier
et personnel. Ils ont acquis la majorité du fait de la participation
dans les groupes armés. Les organisations les appuyant dans la
réinsertion sociale veuillent à ce que l'activité de
réinsertion des enfants les rende autonome pour subvenir aux besoins
sociaux et économiques.
· Les atouts ou potentialités de l'enfant :
Ce sont les capacités et habiletés dont dispose
l'enfant sorti de l'armée et cela compte tenu de son expérience
dans le passé.
B. Constitution Du kit de réinsertion
Une fois la formation terminée, les enfants sortis des
forces et groupes armés ont été regroupés en
différentes équipes pour constituer des ateliers de travail selon
le type de métier suivi. C'est au groupe que le kit de
réinsertion est donné ; ce kit dépend d'une filière
à une autre.
Ainsi donc, pour
· La soudure et ajustage/Moyens de réinsertion : les
éléments suivants étaient remis au groupe de travail :
1poste à souder, une meuleuse, une foreuse, un
étau, deux boîtes de baguettes, deux portes déjà
prêtes à la vente, une garantie locative.
· La menuiserie : Un rabot, une équerre, un sergot,
vitreuse, un vilebrequin, un marteau terraille, râpe, mètre,
garantie locative.
· Coupe et couture : machine à coudre, deux ciseaux,
deux tissus, garantie locative à six mois.
· Automobiles/Conduite : un permis de conduire national,
l'outillage des pièces de réparation (clés), garantie de
stage dans un atelier
· Agriculture et élevage : deux chèvres
étaient remises à chaque enfant. Pour les autres (petit
commerce), une somme ne dépassant pas 150$ leur étaient
remise.
C. Correspondance entre la formation suivie et les
activités exercées après la réinsertion
Il s'agit de voir si les activités effectuées
à ce jour par les enfants sortis des forces et des groupes armés
correspondent aux formations suivies.
100% de nos enquêtés de la catégorie de
responsables d'organisations oeuvrant dans le domaine de la réinsertion
sociale des ex enfants combattants nous ont affirmé que les
activités exercées actuellement par les enfants sortis des forces
combattantes correspondent bien aux formations reçues de ces
organisations.
Cependant, les enfants ex combattants que nous avons
interviewé nous ont affirmé qu'il y a eu mobilité dans
leurs activités compte tenu de plusieurs facteurs.
Tableau N°6: correspondance entre activités
exercées et formations suivies
Activités exercées actuellement
|
Effectif
|
pourcentage
|
Soudure et ajustage
|
17
|
28.3
|
Mécanique auto
|
5
|
8 .3
|
Menuiserie
|
4
|
6.6
|
Petit commerce
|
10
|
16.6
|
Briqueterie
|
17
|
28.3
|
Coordonnerie
|
3
|
5
|
Intégration scolaire
|
2
|
3.3
|
Coupe et couture
|
2
|
3.3
|
Total
|
60
|
100
|
|
18
|
|
|
|
16 14 12 10 8 6 4 2 0
|
|
Soudure et ajustage Mécanique auto
Menuiserie
Petit commerce briqueterie Coordonnerie
Intégration scolaire Coupe et couture
|
|
|
|
Source : nos enquêtes de terrain
Le tableau ci haut nous renseigne qu'il y a eu changement
considérable dans le chef des enfants sortis des forces et de groupes
armés entre la formation suivie et la profession exercée
après la réinsertion dans la communauté.
changement est du à l'importance trouvée dans
ce métier dans la ville de Bukavu compte tenu de l'intérêt
qu'il génère.
De même, le secteur de la briqueterie a
intéressé les enfants sortis des forces combattantes. Aucune
organisation n'a formé les enfants dans la briqueterie mais force est de
constater que 17 enfants soit 28.3% ont opté pour prester dans la
briqueterie. Cet engouement dans la briqueterie nous l'avons observé
à Nyangezi et cela compte tenu des conditions pédologiques (sol)
favorables pour la fabrication des briques, ces dernières constituent
une denrée dans le milieu surtout dans la ville de Bukavu en pleine
urbanisation croissante. Cette activité prouve à suffisance le
manque d'étude approfondie du milieu avant la réinsertion des
enfants par les organisations en milieu rural.
Le petit commerce a également intéressé
les enfants ex soldats. Ayant passé de 3.3% à 16.6%, les
enquêtés enfants ex soldats ont affirmé qu'ils ont
souhaité travailler dans ce domaine car ils seront chaque fois en
contact avec l'argent et les intérêts immédiats seront
perceptibles.
Les secteurs d'activité comme la mécanique
automobile ainsi que la cordonnerie ont gardé leurs scores de
départ, avec respectivement 8.3% et 5% de nos enquêtés.
Les enfants qui évoluent dans la cordonnerie nous ont
affirmé avoir voulu évolué dans cette activité
compte tenu du fait que ce métier leur procurait la stabilité ,
mais aussi tenant compte du gain qu'ils y ont tiré. Grâce au
revenu généré cette activité, ces enfants ont mis
en place des nouvelles unités de production en l'occurrence deux «
publiphones »ainsi qu'un kiosque pour la ventes des petites articles
diverses au quartier Panzi.
La menuiserie ainsi que la coupe couture ont pris les cotes
respectives de 6.6% et 3.3%, ce qui traduit une diminution par rapport au taux
d'enquêtés ayant suivi ces formations. Ce ci est dû aux
fluctuations des modèles de fabrication au jour le jour. Ce qui exige
des techniciens, et somme suffisante d'argent pour fabriquer des oeuvres
innovées, susceptibles d'être exposées au public ; qui
seront vendues sous forme des
prêts-à-porter. Les ateliers d'enfants sortis
des forces combattantes qui ne disposent pas de capitaux leur permettant de
répondre à cette exigence ont du fermer leurs portes.
L'intégration scolaire est passée de 13.3%
à 3.3% d'enfants sortis des forces combattantes qui ont
évolué dans le cursus académique et scolaire, les autres
ont fait mouvement ailleurs.
Il est à constater qu'aucun enfant n'a
évolué dans le domaine de l'art plastique contre le 1,6% de
formés. Ce ci prouve que ce secteur n'a pas été
intéressant pour ces enfants. Les questions relatives à
l'écoulement des oeuvres issues de ces métiers sont à se
poser.
D. Facteurs ou raisons de ce
changement
Nos enquêtés nous montrent que 27 enfants sortis
des forces et des groupes armés soit 45% de nos enquêtés
nous ont déclaré n'avoir pas évolué dans le domaine
dans lequel ils ont été formés. Les raisons qui ont
milité au changement de filière de réinsertion sont les
suivantes :
·. La mauvaise constitution des
équipes de travail : tout travail en équipe
nécessite une cohésion pour la réalisation des objectifs
assignés à l'équipe. Les organisations ayant
réinsérées les enfants ex combattants dans la
communauté, pour des raisons liées au suivi après la
réinsertion ont constitué des équipes travail pour ces
enfants. Ces derniers ont été répartis suivants les types
de formations reçues. ces équipes n'ont pas été
homogènes dans leur constitution, on y trouvait des individus avec des
objectifs diamétralement opposés .Aussi la constitution ; des
ateliers n'a pas nécessairement tenu compte des lieux de provenance des
enfants ex combattants. Certains, du fait qu'ils habitaient loin de leur lieu
de travail ont purement et simplement abandonné. Sur demande de membres,
certaines équipes ont dû vendre leurs kits pour se partager
l'argent.
Quitte à chaque enfant de redémarrer sur sa
propre base. Certains enfants nous ont affirmé qu'au lieu de constituer
deux ateliers de douze personnes dans le quartier, l'organisation a
préféré implanter un seul avec la pléthore
d'individus, avec tous les problèmes de travail en équipe. Dans
un entretien avec un enfant sorti des forces des forces et groupes
armés, dans un atelier de travail à Bukavu, il nous a
déclaré ce qui suit : « j'ai été
réinséré dans un atelier de travail avec des enfants de la
rue déguisés. Contrairement à moi, le souci de mes amis
étai de vendre le kit pour partager le montant. ».
· . Insuffisance du kit de
réinsertion : certains enfants ont jugé insuffisant le
nombre de kits de réinsertion mis à leur disposition par les
organisations obligées pour cette raison à les regrouper en
équipe. ne leur permettant pas de
s'adapter à la vie ainsi qu'aux exigences du métier
embrassé. Il s'agit principalement des enfants trouvés dans la
briqueterie à Nyangezi ; ces enfants nous ont déclaré
avoir été formé en élevage mis à qui on
avait donné ne fut ce que deux têtes de chèvres sans autre
moyens de survie ; ils ont du vendre ces chèvres pour s'orienter
ailleurs.
· . Kit de réinsertion de mauvaise
qualité : il s'agit des outils de mauvaise qualité qui
avaient été remis aux enfants réinsérés. Des
rabots en panne le première jour de son utilisation pour le cas de la
menuiserie, des meuleuses de soudure non appropriées ; bref des outils
qualifiés de pirates par les bénéficiaires.
· . Manque d'étude préalable du
milieu : il s'agit des études de faisabilité qui n'ont
pas été faites dans le milieu où les sont appelés
à exercer leurs activités. Les organisations n'ont pas tenu
compte des potentialités du milieu et sont parties des suppositions. Des
études prospectives des perspectives ont fait défaut à la
veille de la formation de enfants.
· . Formation insuffisante : la
formation pour certains enfants n'a pas été bien donnée ;
le défit pour les organisations de recourir à des expertises bien
aguerries pour former les enfants ex-combattants en métiers.
· . Difficulté de paiement du
loyer : pour les enfants ex combattants qui prestent à Bukavu,
certains nous ont affirmé que les frais de loyer étaient trop
exorbitants pour des petits bénéfices réalisés.
Face à cela, certains enfants ont abandonné le lieu de travail
pour s'installer à un nouveau site moins coûteux avec les risques
de perdre la clientèle. D'autres ont dû carrément changer
de profession.
· . Inadaptation à la mode :
cette raison intéresse surtout les enfants ayant opté pour la
menuiserie et la coupe couture ; ces deux métiers ont beaucoup
d'exigences et les modèles cloisonnent au jour le lendemain, et pour
s'adapter à cette exigence, les enfants sont obligés de disposer
d'un capital suffisant leur permettant de fabriquer des oeuvres à
exposer au public.
3. DE L'NTEGRATION SCOLAIRE
Comme nous l'avons remarqué
précédemment, 13,3% de nos enquêtés enfants sortis
des forces et des groupes armés ont été
réintégrés dans le système éducatif formel,
c'est-à-dire dans les écoles de la ville de Bukavu et ses
périphéries. Cette réintégration avait
été faite dans tous les cycles (primaire, secondaire,
supérieur).
De13, 3% de nos enquêtés ayant opté pour
la réintégration scolaire à la sortie des forces
combattantes, seuls 3 ,3% ont poursuivi leurs études. Les autres ont
migré dans d'autres secteurs des métiers pour diverses
raisons.
Au niveau primaire et secondaire, les organisations locales
ayant organisé la réintégration scolaire pour les enfants
ex combattants (BVES et RECOPE) ont procédé à la signature
des protocoles de collaboration avec les écoles qui accueilli les
enfants retournés des forces combattantes.
Cet accord de partenariat accordait le privilège aux
enfants retournés d'étudier gratuitement sans être
chassés pendant une période ne dépassant pas deux
années scolaires en contre partie d'un kit du matériel scolaire
et pédagogique qui a été remis aux écoles. Ce kit
était constitué des livres, des boites des craies...
Il est à constater que cette action en faveur des
enfants réintégrés des écoles est
éphémère ; pour des enfants qui n'étaient
qu'à un stade inférieur et qui s verront leur assistance
suspendue deux après.
Pour d'autres ayant été inscrits dans les
institutions d'enseignement supérieur soit 5% des nos
enquêtés enfants sortis ders forces combattantes, seule la
première tranche des frais d'études leur aurait été
payée. Ce qui a fait que la majorité de leur collègue
abandonne les études par manque de sponsor et d'autres activités
économiques pour générer des ressources pour payer les
frais restants.
L'éducation est un droit pour tous les enfants,
notamment les enfants soldats.
Elle peut aussi les aider à retrouver une vie normale
dans la communauté.
Le système officiel d'enseignement a du mal à
répondre aux besoins des enfants dans la mesure où les conflits
armés ont eu des effets négatifs sur l'accès à
l'éducation pour tous les enfants.
Il est impérieux de donner des possibilités
d'éducation aux enfants de la communauté en général
en même temps qu'aux anciens combattants.
Pour ce faire, 50% de nos enquêtés
constitués des responsables d'organisations nous ont affirmé que
pour éviter la discrimination dans la communauté en
général et au sein des écoles où sont
réintégrés les enfants soldats, la réinsertion
scolaire a profité non seulement aux enfants ex combattants, mais aussi
aux autres enfants vulnérables dans le respect d'une certaine
proportion.
connaissances sur les systèmes de moyens d'existences
des communautés vers les quelles les enfants retournent.
Le soutien aux enseignants et aux écoles plutôt
qu'aux enfants individuellement, ainsi qu,'une formation appropriée, ont
été autant d'éléments qui ont aidé les
écoles à faire face aux difficultés de fonctionnement
causées par la guerre.
L'éducation au rétablissement est essentielle
pour rétablir du sentiment de normalité dans la vie et pour son
aide à faire une coupure nette avec le passé militaire surtout
lorsque les enfants commencent a se rendre compte des avantages qu'ils en
gagnent (l'assurance et l'amour propre augmentent).
L'éducation de base offre aux enfants une fondation
d'une formation et un travail dans l'avenir. Ce qui permet, aux enfants plus
âgés en particulier, de contribuer à la vie du
ménage et de la communauté.
Offrir une éducation, ce n'est pas seulement construire
des nouvelles écoles : ce que les enfants apprennent doit être
adapté à leur vie et répondre à leurs besoins.
C'est là un aspect extrêmement important, non seulement pour les
enfants anciens combattants, mais aussi pour tous les enfants touchés
par les conflits dans la communauté.
Une approche inclusive, visant à répondre aux
besoins de tous les enfants de la communauté, est plus équitable
et peut aussi faciliter la réconciliation dans une communauté
divisée et le rétablissement du système de
l'éducation.
Nicklas LUHMANN45 souligne que le
système éducatif est un système partiel de la
société dont la fonction consiste dans un mécanisme de
rendre possible les prémisses improbables pour les contacts sociaux qui
se situent au dehors du système éducatif lui-même. Le
système éducatif est un système transitoire par où
passe tout individu avant d'être inclus au sein des autres
systèmes sociaux du système sociétal.
45 Nicklas LUHMANN Cité par MUSIMBI MUGANZA,
Syllabus du cours des systèmes sociaux : structures et
pouvoirs, L1 SOCIOLOGIE, FSSPA, 2007-2008.
Le système éducatif porte l'individu à
apprendre la capacité d'apprentissage nécessaire pour affronter
les vicissitudes et les problèmes de la vie dans un horizon du futur.
Les organisations intervenants dans la réinsertion des
enfants sortis des forces et des groupes armés sont appelés
à plus d'effort pour renforcer plusieurs enfants ex combattants dans le
système scolaire formel dans la mesure où la famille et la
communauté n'ouvrent plus à l'apprentissage plutôt au
système éducatif.
Les contraintes suivantes ont été
exprimées comme obstacle à l'intégration scolaire des
enfants ex combattants au sein des écoles :
a. le manque de financement à long
terme
Le financement de projets d'éducation des enfants
sortis des forces et des groupes armés est insuffisant et ne couvre
qu'une période ne dépassant pas deux ans. Cette situation
démotive les enfants s'il faut tenir compte du fait que les enfants
rentrent dans leurs familles sinistrées à cause des effets de la
guerre et d'autres disloquées et par conséquent, incapables de
prendre leur cursus scolaire et académique de leurs enfants.
Il faut remédier aux contraintes liées à
la conception et à la mise en oeuvre des programmes et aux ressources
pendant la transition entre les opérations humanitaires, la
reconstruction et le développement si l'on veut que les droits de
l'enfant soient respectés pendant la période post conflits.
Il se pose le problème de disparité de
financement entre les pays pour ce qui est du secours d'urgence et de la
reconstruction.
En RDC, on a toujours avancé que l'absence de
leadership international est responsable de l'échec des
opérations de réinsertion des ex combattants. Le financement est
l'expression concluante de l'engagement politique de la communauté
internationale.
Les disparités sont aussi signalées entre les
pays du nord et ceux du sud pour ce qui concerne l'aide au
rétablissement des personnes victimes des conflits armés.
En 2000 par exemple, cette aide se montait à 237
dollars américains par personne en Bosnie- Herzégovine, tandis
que pour les pays du sud, elle était de 12dollrs américains pour
un burundais et de 3 dollars américains pour un congolais de la
République Démocratique du Congo.46
b. la non priorisation de l'éducation des enfants
ex soldats
Les organisations intervenant dans le domaine de la
réinsertion des enfants sortis des forces et des groupes armés
n'ont pas mis au centre de leurs préoccupations la question de
l'éducation ; ce ci car leurs bailleurs de fond ne font pas de
l'éducation des enfants soldats une priorité dans les
activités permettant le retour à la vie civile des enfants ex
combattants.
Les efforts des organisations locales sont focalisés
sur l'aide psycho sociale ainsi qu'à la formation en divers
métiers.
En effet, offrir aux enfants un enseignement de base pendant
leur prise en charge provisoire n'a qu'une utilité restreinte s'ils ne
peuvent entrer en suite dans le système scolaire. Il en est de
même de la formation professionnelle si elle n'est pas accompagnée
par une aide pratique pour une familiarité avec le monde des
métiers et éventuellement trouver du travail.
C. Défis des organisations locales de la
réinsertion dans la formation en métiers et l'éducation
des enfants ex soldats
Ces défis sont énumérés ici en
terme de support pouvant permettre aux organisations d'être plus efficace
dans le domaine de l'éducation et de la formation en faveur des enfants
ex combattants.
> Travail en synergie avec le gouvernement : la
responsabilité globale des politiques et services offerts en
matière d'éducation incombe au gouvernement. Ainsi, les
prestations du système politique au système éducatif
étant entre autre, de mettre en place les programmes des enseignements,
de décerner les titres scolaires et académiques (diplômes),
fixer la date de la rentrée ainsi que celle de la clôture de
l'année scolaire. Cependant, il est possible que les capacités
étatiques soient limitées en matière d'intégration
des enfants sortis des forces et groupes armés ; un travail de synergie
et de collaboration est nécessaire entre les organisations de la
réinsertion et le gouvernement de la République dans la mesure ou
ce dernier maîtrise le problèmes ainsi que les besoins du pays.
Parmi les supports ou contribution des organisations, on peut retenir :
· La réhabilitation des écoles
détruites pendant les guerres,
· La fourniture et distribution du matériel
scolaire,
· La formation des enseignants dans la prise en charge
des enfants touchées par la guerre. Ces enfants ont des problèmes
particuliers nécessitant des solutions particulières,
· L'élaboration d'un programme d'enseignement
comprenant des solutions estimées aux problèmes des enfants
soldats, à soumettre au gouvernement de la République pour
approbation et amendement.
Il faut voir ces supports comme contribution à, la
réhabilitation du système éducatif. Une assistance
technique à plus long terme peut aussi être nécessaire.
> Intégrer l'éducation des enfants ex
combattants avec d'autres enfants : cette stratégie pourra permettre aux
organisations locales à faire intégrer les enfants sortis des
forces combattantes dans leur communautés respectives.
> Tenir compte des problèmes particuliers des
enfants : les adolescents auront évidemment des besoins
d'éducation et de formation différents de ceux des enfants plus
jeunes. Certains jeunes âgés de plus de 18 ans sont peut
être entrés dans les forces combattantes quand ils étaient
adolescents ou même avant. Il est alors impérieux de baser les
services d'éducation sur les éléments tels que :
· L'âge des enfants quand ils sont entrés dans
les forces combattantes,
· Leur niveau d'éducation à ce moment
là,
· Le temps passé dans les forces combattantes et le
nombre d'années scolaires perdues,
> L'Adoption d'une approche équitable des frais de
scolarité et autres
coûts associés. Pour permettre aux enfants
sortis des forces combattantes de se réinsérer dans leur
communauté en général et au sein des écoles en
particulier, les organisations ayant des activités dans la
réinsertion scolaire ont dans certains cas pris en charge les frais de
scolarité pour certains enfants. c'est le cas du RECOPE et BVES. Ce ci
revient à favoriser un groupe d'enfants par rapport aux autres groupes
vulnérables de la communauté qui éprouvent le même
besoin. Cette situation peut provoquer un ressentiment dans les familles et
communauté, une stigmatisation encore plus marquée des enfants
sortis des forces et des groupes armés. C'est un dilemme pour les
organisations car si elles n'aident pas les enfants à payer leurs frais
de scolarité ou à acheter leurs uniformes, l'école ne
peut plus fonctionner. Les organisations doivent donc cibler
l'aide à apporter aux enfants pour qu'ils retournent à
l'école. L'aide qui profite à tous les enfants de la
communauté équitablement est la meilleure. Nous citons entre
autre une assistance de grande envergure aux écoles.
~ Une formation professionnelle basée sur les besoins
locaux en terme de
main d'oeuvre et sur les besoins de l'économie locale.
SECTION DEUXIEME : REINSERTION SOCIALE DES
ENFANTS EX COMBATTANTS EN MILIEU URBAIN ET EN MILIEU RURAL
La problématique des enfants soldats n'a pas
été observée seulement en milieu urbain mais aussi en
milieu rural. Le recrutement des enfants dans les forces combattantes a
été fait dans les deux milieux à la fois pour ce qui est
de la province du sud kivu. Ce qui explique la réinsertion de ces
enfants dans les deux milieux.
Nos enquêtes nous ont réveillé que les
caractéristiques de ces deux milieux sont pour beaucoup dans la
réussite de ce processus de réinsertion des enfants sortis des
forces et des groupes armés.
Ainsi, pour le milieu urbain (la ville de Bukavu), toutes les
activités de réinsertion mises en place par les organisation qui
ont été axées prioritairement sur les métiers
fonctionnels s'expliquant la campagne d'urbanisation par la mise en place des
grandes agglomérations urbaines.
Des métiers tels que la soudure et ajustage pour la
fabrication des portes et fenêtres en dur, la mécanique et la
conduite auto (du fait d'un nombre énorme des véhicules du
à la propension de l'importation des véhicules à Bukavu
car la ville est ouverte aux ports océaniques de l'Afrique de l'Est.
Tous ces véhicules ont besoin des chauffeurs et de mécaniciens
pour des éventuels entretiens, réparation), la coupe et couture (
par soucis d'adaptation à la mode), le petit commerce ( du fait de la
fonction commerciale de la
ville toujours en croissance) ;sont là des
métiers qui se rapportent directement aux caractéristiques de
l`urbanité.
Pour ce qui est du milieu rural et en l'occurrence le
groupement de Nyangezi où nous avons mené des recherches en plus
de la ville de Bukavu, nous y avons observé le fait que les
activités principales de la réinsertion ont été
axées sur l'agriculture et l'élevage. L'agriculture et
l'élevage sont parmi les activités qui font fonctionner le milieu
rural comme Nyangezi.
Les potentialités du milieu sont à tenir en
compte dans la planification des activités de réinsertion compte
tenu de l'importance croissante observée dans la briqueterie à
Nyangezi. Pourtant, cette activité qui n'a pas été
planifiée dans la série de métiers dans lesquels devraient
évoluer les enfants sortis des forces combattantes à Nyangezi.
Ainsi, 28,3% de nos enquêtés enfants sortis des forces
combattantes trouvés dans différentes briqueteries à
Nyangezi nous ont affirmé avoir vendu leur kit de réinsertion
reçu des organisations pour avoir les moyens leur permettant de
démarrer leurs activités dans les briqueteries compte tenu du
gain que les exploitants en tirent mais aussi du fait de la demande toujours
croissante en brique cuites par la ville de Bukavu et la cité de
Nyangezi en évolution.
CHAPITRE TROISIEME : CONTRIBUTION DE L'ANALYSE PRAXEO
CONFIGURATIONNELLE A LA CONSTRUCTION DE LA PAIX
SECTION PREMIERE : CONSIDERATIONS
PRAXEO
CONFIGURATIONNELLES
L'analyse praxéo configurationnelle consiste à
miroiter une réalité quelconque pour relever ses problèmes
et ses besoins dans le but de déterminer les moyens de changement des ce
milieu quelconque en un autre milieu par une forme de
créativité.47
Cette analyse préconise deux diagrammes à
savoir le diagramme OSA (objectifs, stratégies et actions) et diagramme
SWOT qui analyse les forces, les faiblesses, les opportunités, et les
menaces d'un environnement. Ces deux digrammes sont consécutifs à
l'élaboration d'un arbre à problème.
1. ARBRE A PROBLEME DE BVES, LAV, RECOPE, ET LA
CELPA
En effet, plusieurs auteurs ont réfléchi sur le
concept de problème et ses origines : en voici quelques uns :
Horton place les problèmes sociaux dans le cadre du
changement social, de la relativité culturelle et dans le processus
d'apprentissage culturel. Il ramène la typologie des problèmes
sociaux à trois démarches à savoir :
· La désorganisation sociale expliquée par le
changement socio culturel,
· La déviation individuelle qui suppose l'analyse du
mode de comportement conformiste et déviant,
· Le conflit des valeurs qui s'efforce de dégager
une relation entre instabilité de la disparition des valeurs d'une part,
et l'apparition des problèmes sociaux d'autre part.48
47 M.NDAY WA MANDE, Cours de service
social, Inédit, FSSPA, U.O.B, G3 SOCIOLOGIE,
2006-2007
48 Horton, cité par RUGAMBWA SEBUJANGWE,
Cours de service social, inédit, FSSPA, U.O.B, G3
SOCIOLOGIE, 2005-2006
Mascotsh NDAY WA MANDE définit praxéologiquement
le problème comme un ensemble de difficultés qui s'érigent
en obstacles dans le cours normal d'une société, d'un milieu
social et qui indisposent les habitants.
La difficulté est dès lors conçue par le
même auteur comme la qualité de ce qui ne rend pas facile, qui
complique et qui embarrasse. C'est aussi ce qui empêche d'agir, de
réagir, de reproduire dans le temps ; alors que l'obstacle consiste en
des objets qui se mettent sur une voie et l'obstruent.
Couvrant un champ sémantique plus large, l'obstacle
comprend l'accroc, l'impasse et ou l'entrave.49Au regard des
considérations ci haut évoquées, nous pouvons dire que
l'enrôlement des enfants dans les forces et groupes armés a ses
origines (causes) ainsi que ses conséquences que nous allons
découvrir dans l'arbre à problème ci-dessous :
49 M .NDAY WA MANDE, Op cit
Handicaps physiques
Enrôlement des enfants dans les forces combattantes et
leur réinsertion sociale



Agressivité accrue
Absence de l'éducation
Déperditio n scolaire
Absence des mécanismes sociaux
Détresse spirituelle
Perspective s d'avenir négatives
Relations sociales endomma gées
Problème d'identité
Stigmatisation
MST
Mariage précoce
Rejet par la communauté
Situation
|
|
Guerres à
|
Explosion
|
|
Enfants
|
Pauvreté
|
Aptitudes
|
Rupture
|
Manque
|
Désacra
|
|
Accord
|
Milicis
|
politico
|
|
répétition
|
démograph
|
|
moins
|
de la
|
physique
|
des liens
|
de cadre
|
lisation
|
|
de paix
|
ation de
|
militaire
|
|
ique
|
|
exigeants
|
populatio
|
s des
|
familiaux
|
juridique
|
de
|
|
de
|
la
|
|
troublante
|
|
|
|
|
n
|
enfants
|
|
de
protectio n de
l'enfant
|
l'armée
|
|
GOMA
|
jeuness e
|
|
|
|
|
|
|
|
De l'analyse de cet arbre à problème des
organisations intervenant dans le domaine de la réinsertion des enfants
sortis des forces et des groupes armés, il ressort que les taches de
celles-ci sont de plus en plus nombreuses et lourdes. L'enrôlement des
enfants dans l'armée et leur réinsertion posent de sérieux
problèmes qui comportent diverses causes entre autres
l'instabilité politique du pays, la destruction du tissu social ,
extrême estimation des enfants dans les conflits armés par les
acteurs. Ces problèmes ont comme conséquence majeure la perte des
mécanismes sociaux chez les enfants sortis des forces et des groupes
armés, l'agressivité.
1. LES CAUSES OU ORIGINES
> La situation politique et militaire troublante : cette
situation a été caractérisée en RD Congo par une
instabilité politique avec chaque fois des risques d'affrontements entre
mouvements armés actifs dans la partie orientale du pays et dans la
province du sud Kivu en particulier. Ainsi, pour renforcer leurs ossatures et
rester actifs, les forces et groupes armés opérationnels au sud
Kivu ont recouru à l'enrôlement massif des enfants dans leurs
rangs pour gonfler leurs effectifs.
> Les guerres à repetition : ont permis la
suppression des barrières traditionnelles entre la vie civile et la vie
militaire du fait de la succession des événements et des faits
militaires créant une certaine familiarité dans le chef des
certains enfants qui considèrent les faits militaires comme
ordinaires.
> L'explosion démographique : en vue de
réduire le boom démographique de la population, certaines
entreprises multinationales appliquent les théories de la guerre en
faisant de l'Afrique en général et Du Congo en particulier, un
champ d'expérimentation des armes. Aussi, par le fait que les enfants,
devenant de plus en plus nombreux, peuvent constituer des grandes troupes du
fait du taux élevé de natalité.
> Les enfants constituent une main d'oeuvre moins
chère : leur utilisation dans les forces et groupes armés n'exige
pas beaucoup de dépenses. Il suffit de les nourrir d'espoir et jouer sur
leur psychologie. le rôle de l'idéologie en tant force
séductrice est remarquable. Des simples promesses suffisent aux enfants
pour qu'ils tiennent jusqu'au bout.
> La paupérisation ou pauvreté
généralisée : les familles dans lesquelles les enfants
naissent sont pauvres. Elles ne parviennent pas à scolariser leurs
enfants, ne répondent pas à leurs besoins, même les plus
élémentaires. Toute opportunité qui se présente
à eux est la bienvenue pour ces enfants pourvus que leurs besoins soient
satisfaits. Ils croient
que leurs salut se trouve au bout du fusil et que rien n'est
impossible si et seulement si l'on dispose d'une arme.
> Aptitudes physiques des enfants : les enfants sont
considérés comme des véritables guerriers, redoutables.
Ils n'ont pas la peur de tuer. Ils sont capables d'effectuer beaucoup de
kilomètres de marche à pied que les vieux hommes ne peuvent. Ils
sont audacieux et ont un coeur dur peuvent affronter toute situation facilement
ils peuvent se droguer pour atteindre ce but. Les atouts physiques des enfants
c'est-à-dire du fait qu'ils soient légers, petits, agiles. Les
enfants soldats se camouflent facilement et se faufilent partout. De plus, la
grande disponibilité des armes légères faciles à
manier et à transporter par les enfants constitue le facteur
déterminant.50 La témérité fait à
ce que les enfants soldats se montrent impitoyablement cruels que les adultes.
Leur inexpérience de vie et le fait qu'ils soient souvent nés
dans situation de guerre les prédisposent au combat.
> La rupture des liens familiaux : la
désorganisation des certains foyers par suite des problèmes
d'ordre social entraîne ainsi la dislocation des ménages.
Séparés de leurs familles, les enfants cèdent facilement
à l'enrôlement forcé ou volontaire. L'armée
constitue alors le lieu de leur réorganisation sociale, de compensation
des troubles sociaux.
> La non application des règlements interdisant
l'association des enfants à des conflits armés à quelques
fins que ce soient : porteurs, espions, éclaireurs,
messagers,...règlements contenus dans l'arsenal juridique tant national
qu'international.
> La désacralisation de l'armée : elle est
due à la démystification de l'armée et des armes
.L'armée est devenue l'affaire de tout le monde, même sans aucune
formation, aucune entrée dans l'académie militaire. L'on se
réveille le matin et l'on devient officiers général,
supérieur, subalterne selon le cas. Le mythe qui entourait
l'armée a été enrayé par les pratiques
quotidiennes.
> Les accords de paix de Goma de janvier 2008 : les groupes
armés ayant participé à la conférence de Goma sur
la paix, la sécurité, et le développement avaient
présenté des effectifs dont ils ne disposaient pas. Ainsi pour
accéder à des traitements privilégiés de la part du
gouvernement de la RD Congo, ils ont procédé au recrutement des
enfants pour grossir leurs effectifs. A ce titre, plusieurs enfants ont
été sollicités pour faire partie de tel ou tel autre
groupé armé en échange d'espoir et ambitions nourris par
les responsables des groupes armés. Ce
50 SOPHIE NOLET, op. Cit.
P.21.
ci valait aussi bien pour les groupes armés qui n'
existaient que de nom,
qui n'étaient pas actifs que pour ceux qui étaient
opérationnels.
2. Les consequences
> L'agressivité accrue : après une longue vie
dans l'armée, les enfants n'en sortent pas comme ils y sont
entrés. Ils développent une agressivité liée au
fait qu'ils y étaient déjà habitués, par la
consommation excessive des boissons alcoolisés, et d'autres drogues
diverses.
> L'Absence d'éducation : ces sont des enfants qui,
suite à la participation aux activités des forces combattantes,
ont perdu des notions élémentaires d'éducation, de respect
envers les supérieurs. Généralement ils ne sont plus
soumis.
> La déperdition scolaire : ces enfants ont
interrompu la scolarité pour l'armée. Ils ont du mal à
s'adapter au système éducatif formel après leur
réinsertion sociale.
> L'absence des mécanismes sociaux : du fait de leur
enrôlement, ces enfants ont interrompu le processus de socialisation
familiale, ont perdu les mécanismes sociaux élémentaires
qui leur permettraient de s'intégrer dans la société
globale.
> Problème d'identité : du fait de
l'interruption du processus normal de socialisation familiale, ils ont perdu
l'identité d'enfant car certains d'entre eux se sont engagés et
sont devenus époux ou épouses. Ils ne sont plus identifiés
comme enfant mais comme responsables des ménages du fait des unions
conjugales précoces.
> Handicaps physiques : certains enfants ont
été touchés par des bales,des bombes, ou des mines ou
autres engins explosifs qui les ont amputés soit d'un bras, soit d'une
jambe. Dès lors, ils deviennent et invalides et inaptes à tout
travail. Ce qui constitue une charge pour la famille et pour la
communauté entière car désormais il faut faire tout pour
cet enfant.
> Les maladies sexuellement transmissibles : du fait de
viol et violences sexuelles dont certains ce sont rendus coupables et d'autres
encore victimes, ils se retrouvent porteurs des maladies sexuellement
transmissibles dont le SIDA, deviennent une charge médicale de plus pour
la famille et constituent une menace d'infection pour les autres enfants de la
communauté.
> Détresse physique : elle est liée à
des traumatismes psychosociales dues à la participation pendant une
longue durée dans les conflits armés, laquelle participation
ayant entraîné les enfants à la tuerie même des
personnes innocentes, au viol, au vol, à la consommation des
stupéfiants,...Tous ces éléments se constituent en charge
morale
insupportable par les enfants sortis de forces combattantes
qui ont besoin de la détraumatisation en guise des soins.
> La stigmatisation et le rejet par la communauté :
certains enfants ont été rejetés et refoulés par
les membres de leur communauté les accusent d'avoir commis des
atrocités ou de suite de leur comportement antérieur dans leur
milieu.
> Perspectives d'avenir négatives : ces enfants
n'ont plus en eux des ambitions positives mais voient leur vie entachée
des beaucoup d'irrégularités. Ils ont perdu tout espoir.
> Regain de l'insécurité et risque de
re-recrutement : la réinsertion ratée des enfants soldats a
favorisé dans certains coins la montée de
l'insécurité.
2. LE DIAGRAMME OSA (OBJECTIFS, STRAREGIES ET ACTIONS)
DES ORGANISATIONS Tableau n° 8
ENROLEMENT ET REINSERTION
Objectif 1 : Facilitation du retour des enfants sortis
des forces dans la communauté Stratégie 1 : Identification des
enfants
Actions :
- Descentes dans les zones d'activités des groupes
combattants ;
- Visites dans des différentes brigades pour
vérification des enfants dans les rangs militaires ;
- Enregistrement des enfants identifiés ;
- Entretien avec les enfants ;
- Remplissage de la fiche d'identification des enfants
associés aux forces et groupes armés (Fiche A) ; de la fiche de
vérification individuelle des enfants ex EAFGA (B)
Stratégie 2: Négociation de la
sortie
- Prise des contacts avec les autorités militaires de la
zone ;
- Entretien avec les autorités militaires
- Vérification avec les autorités de la
présence des enfants dans les rangs ; - Obtention de l'autorisation de
la sortie des enfants dans l'armée.
Objectif 2 : Accueil de l'enfant dans le
centre de transit et d'orientation
Stratégie 1 : Documentation de
l'enfant
Action :
- Remplissage de la fiche de documentation individuelle des
enfants associés aux forces et groupes armés, fiche C -
Constitution de la base des données des enfants sortis de force et
groupes armés (différentes adresses)
Strategie 2: Accompagnement psychosocial
- Activités récréatives: detraumatisation,
promenade,
- Activités créatives ;
- Entretien communautaire ;
- Diagnostic sanitaire
- Réveil scolaire et la remise à niveau
- Animation thématique.
Stratégie 3 : Recherche familiale et
Réunification
- Localisation et visites du domicile des enfants sortis des
forces combattantes - Préparation du retour des enfants dans la
communauté
- Médiation familiale
Objectif 3 : Réinsertion socio-économique
des enfants des sortis des forces et des groupes armés Stratégie
1 : Apprentissage de métiers
Actions :
- Recueil des desiderata des enfants quant aux filières de
formation
- Orientation des enfants selon leurs capacités
(intellectuelle et physique) et opportunités offertes par leurs milieux
- Formation en divers secteurs (menuiserie, soudure, ...).
- Remise d'un Kit de formation
- Appui en AGR (Activité Génératrice des
Revenus).
Stratégie 2: Intégration
scolaire
- Identification des enfants pouvant être
réintégrés dans les écoles ; - Identification des
écoles pouvant accueillir les enfants retournés ; - Signature des
protocoles de collaboration avec les écoles
- Remise des kits pédagogiques aux écoles;
rehabilitation ou construction des nouvelles écoles
- Intégration des vulnérables.
- Suivi des enfants intégrés
Objectif 4 : Prévention et lutte
contre l'enrôlement des enfants dans l'armée
Stratégie 1 : Rencontre des couches de la population dans leurs
milieux
Actions:
- Sensibilisation des autorités politiques et
militaires
- Vulgarisation des textes interdisant l'enrôlement des
enfants
- Sensibilisation de la crème intellectuelle
(conférence dans les universités) - Sensibilisation en milieu
religieux
- Sensibilisation des autres composantes de la
société civile
- Sensibilisation des partis politiques
- Sensibilisation des enfants contre l'enrôlement
Stratégie 2: Lobbing international
- Contact avec les gouvernements extérieurs
- Echange d'expérience avec les organisations
étrangères
- Plaidoyer à la CPI (Cour Pénal International)
- Contact avec les agences du système des nation Unies
(UNICEF, PNUD,...)
Ce diagramme des objectifs, stratégies et actions
diagramme OSA en sigle essaie de dégager les objectifs, les
stratégies ainsi que les actions entreprises par les organisations
(BVES, CELPA, LAV, RECOPE) d'une manière compilée.
Parmi ces objectifs, stratégies et actions, certains
sont à envisager pour rendre efficace les actions sociales en faveur des
enfants sortis des forces et groupes armés.
Globalement, le diagramme OSA préconise 4 objectifs
assignés à ces organisations à savoir : la facilitation du
retour en famille ou dans la communauté des enfants sortis des forces
combattantes, l'accueil des enfants dans le centre de transit et d'orientation,
leur réinsertion socio-économique et enfin la prévention
et la lutte contre leur enrôlement .
1. La facilitation du retour des enfants sortis des
forces combattantes dans la communauté
Il est question, pour les organisations de la
réinsertion des enfants, d'entamer le processus du retour à la
vie civile des enfants ex-combattants.
Pour ce faire, deux stratégies découlent de cet
objectif à savoir l'identification des enfants sortis des forces
combattantes et la négociation de la sortie des enfants des forces
combattantes.
* L'identification des enfants sortis dans forces combattantes,
est matérialisée sur le terrain par les actions suivantes :
- Les descentes dans les zones d'activité des groupes
armés ; il s'agit d'une série de sortie effectuée dans les
zones où sont opérationnels les groupes armés par les
animateurs sociaux des organisations, en vue de se familiariser avec le milieu.
C'est une sorte de pré étude du milieu.
- Les visites dans les différentes brigades pour
vérification : ces visites sont organisées par les organisations
pour affirmer exactement la présence des enfants dans les groupes
armés actifs dans la région.
- L'enregistrement des enfants identifiés comme tel :il
consiste à noter tous les cas considérés comme anormaux ;
c'est-à-dire tous les enfants devant être
démobilisés des forces combattantes où ils prestent.
- L'entretien avec les enfant ; permet aux animateurs de
terrain des organisations sociales de recueillir les premiers besoins
déclarés par les enfants soldats mais aussi de
se rassurer de la présence ou pas d'autres enfants
étant donné que certains groupes armés les cachent ,
surtout les filles, considérées comme épouses des
militaires.
- Le remplissage de la fiche d'identification des enfants
consiste à recueillir le nom du groupe armé dans lequel l'enfant
preste, la région militaire, le nom du commandant bataillon ou de la
brigade, la signature du commandant de bataillon ainsi que des renseignements
individuels de l'enfant.
* La seconde stratégie consiste à la
négociation pour obtenir la sortie des enfants
des forces ou groupes armés, elle se matérialise
par les actions suivantes :
- La prise de contact avec les autorités militaires de
la zone ; ces contacts sont soit la sollicitation des audiences par
écrit, soit par contact téléphonique de la part des
animateurs des organisations auprès des autorités militaires.
- Une fois l'accord d'audience obtenue, l'entretien entre les
responsables des organisations et les commandants militaires a lieu. Des
questions relatives à la sortie des enfants sont traitées.
- La vérification commune est effectuée par les
autorités militaires et les responsables des organisations pour le
rassurer que les individus identifiés par les organisations sont de
moins de 18 ans.
- Après la vérification, l'obtention de la sortie
des enfants des forces combattantes est accordée, l'enfant ainsi rejoint
le centre de transit et d'orientation.
2. L'accueil de l'enfant dans la structure
transitoire
Trois stratégies ressortent de cet objectif à
savoir la tenue de la documentation de l'enfant ex-soldat, l'accompagnement
psychosocial, la recherche familiale et la réunification familiale et
communautaire de l'enfant.
* La documentation de l'enfant : cette stratégie est
rendue effective grâce à deux actions qui sont :
- Le remplissage de la fiche de documentation individuelle des
enfants associés aux forces et groupes armés. Cette fiche
contient les renseignements relatifs à l'histoire de l'enfant.
La photo de l'enfant ex-soldat, le code de l'agence,
l'identité complète de l'enfant (nom, post nom, âge,
lieu et date de naissance, province d'origine, territoire), son
contexte de la séparation d'avec sa famille lors de
l'enrôlement dans le groupe armé, les adresses successives de
l'enfant, les lieux où l'enfant a habité successivement), ses
frères et ses soeurs, sa prise en charge actuelle, sa situation
nécessite une attention particulière (autrement dit si l'enfant
est chef de ménage, handicapé, a un problème enfant
mère), les voeux de l'enfant de l'enfant (le familier qu'il voudrait
retrouver), la liste des documents et bien importants que l'enfant
possède.
- D'autres indications non contenues sur la fiche C devient
constituées la base des données de l'enfant.
* L'Accompagnement psychosocial : il est effectif à
travers :
- Les activités récréatives : ce sont des
activités grâce auxquelles les enfants sortis des forces et
groupes armés parviennent à être
détraumatisés ; ce sont par exemple les promenades, les sports,
les jeux, les contes...
- Les activités créatives : ce sont des
activités qui consistent à aider l'enfant à concevoir un
idéal en concevant un projet individuel de vie grâce aux
dessins.
- L'entretien : cette action est entreprise pour permettre
à l'enfant de sortir de l'angoisse, de la solitude et d'être en
communication avec les encadreurs sociaux ainsi que ses pairs trouvés au
centre transit.
- Le diagnostic sanitaire : initié pour détecter
les maux (maladies) dont souffrent l'enfant et qui pourraient mettre mal
à l'aise les autres enfants.
- Le réveil scolaire et remise à niveau : cette
activité a comme but d'inculquer aux enfants sortis des forces et
groupes armés des connaissances. Pour certains, il s'agit de savoir lire
et écrire ; et pour d'autres de savoir les opérations
fondamentales (addition, soustraction, multiplication, division) pour s'adapter
à la vie pratique.
- L'animation thématique : elle consiste en une
série d'exposés en faveur des enfants sortis des forces
combattantes. Elles portent sur des thèmes relatifs à la
prévention du VIH/SIDA , les droits de l'homme, la conservation de
l'environnement, les valeurs civiques...
Ces animations doivent être approfondies en tenant
compte du passé récent de l'enfant soldat. Elles doivent
être tenues dans les langues locales (Swahili) et même les langues
vernaculaires pour une meilleure compréhension de la cible. (Enfant
soldat)
Elle se matérialise par trois actions entreprises par
les organisations à savoir les visites à domicile des enfants
sortis des forces combattantes, la préparation morale des parents au
retour de leurs enfants et enfin la médiation familiale.
- En cas de refus des familles au retour des enfants, les
animateurs sociaux des organisations intensifient des séances de
médiation au sein de famille dans le but de les persuader à
accepter leurs enfants. Cette résistance au retour des enfants est
souvent vécue si les enfants ont été auteurs des exactions
contre les membres de leur communauté, ou si leur comportement laissait
à dévier lors de leur incorporation dans les forces
combattantes.
3. Réinsertion socio-économique des enfants
ex-soldats.
Cette étape est la plus fondamentale dans le processus
du retour à la vie ainsi qu'aux activités civiles des enfants
sortis des forces et groupes armés. Elle se réalise à
travers l'apprentissage des métiers et que la
réintégration scolaire des enfants exsoldats.
* L'apprentissage des métiers passe par les
démarches suivantes:
- Le recueil des desiderata des enfants en rapport avec leur
projet de métiers souhaités. Cette action consiste à
recueillir les avis des enfants pour avoir une idée sur les types des
formations à organiser à leur intention.
- Une orientation en filière des métiers est
faite en tenant compte des capacités intellectuelles et physiques de
l'enfant.
- La formation proprement dite intervient dans les domaines
suivants : coupe et couture, soudure et ajustage, menuiserie, agriculture et
élevage, cordonnerie, arts plastiques, maçonnerie,... La
durée de ces formations varie de 6 à 8 mois.
- Après la formation, un appui en activités
génératrices de revenu est accordé aux enfants. Cet appui
est constitué des outils de travail de la filière de formation de
chacun. Pour d'autres enfants, ceux ayant opté pour le petit commerce,
une somme ne dépassant pas 150 $ leur est accordée pour leur
permettre d'entreprendre l'activité. Ceux ayant opté pour
l'élevage, chacun deux chèvres pour le démarrage. Enfin,
ceux ayant opté pour les métiers reçoivent en plus des
outils, une garantie locative du bâtiment (atelier) pour une durée
de plus ou moins trois mois.
* La réintégration scolaire se matérialise
par les actions qui suivent :
- Le processus de l'identification consiste à
enregistre les enfants ayants opté pour la réintégration
scolaire. Il s'agit des enfants ayant été pour la plupart
enrôlés au bas âge et n'ayant pas passé beaucoup de
temps dans l'armée.
- L'identification des écoles pouvant accueillir les
enfants ex-soldats. Elles sont choisies dans les milieux où sont
réinstallés les enfants.
- Les organisations de la réinsertion procèdent
à la signature d'accord de partenariat avec les écoles. Il s'agit
pour les écoles à s'engager à ne pas chasser les enfants
sortis des forces combattantes pendant une période ne dépassant
pas deux
ans. et fournir de kits aux écoles
constitué des craies, des livres, et autres fournitures scolaires
diverses en compensation des frais scolaires.
- A côté d'un enfant ex-soldat
inséré dans les écoles, les associations associent un
enfant vulnérable du milieu pour éviter la discrimination.
4. La prévention et lutte contre
l'enrôlement des enfants dans l'armée
Elle constitue le quatrième objectif du diagramme OSA
objectif stratégies et actions des organisations intervenant dans la
réinsertion sociale des enfants soldats. Cet objectif se réalise
par 2 stratégie à savoir : la rencontre des couches de la
population dans leurs milieux ou espaces-temps (milieu de vie) et le lobbing
international.
* La Recherche des couches de la population dans leurs
milieux, a pour activités principales :
- La sensibilisation des autorités politiques et
militaires sur le phénomène enfant soldat et sur la
nécessité pour les autorités d'instruire les commandants
des troupes à toutes les instances de bannir la pratique
d'enrôlement des enfants et surtout sanctionner les individus qui s'en
redent coupables.
- La vulgarisation, par des dépliants, affichages des
textes des lois nationales et/ou des traités et principes internationaux
interdisant l'utilisation des enfants dans une force combattante.
- La sensibilisation de la crème intellectuelle sur le
phénomène enfant soldat ainsi que sur ses conséquences par
des séances d'activités académiques, des symposiums, des
colloques, des conférences-débats dans les universités.
- La sensibilisation en milieu religieux ; celle-ci doit tenir
compte du fait que la religion ou le phénomène religieux occupe
une place importante dans les activités des
individus et la nécessité d'impliquer les
acteurs religieux à sensibiliser à leur tour leurs fidèles
croyants (dirigeants et parents) sur le phénomène enfant
soldat.
- La sensibilisation des autres composantes de la
société civile, comme la composante femme, la composante jeunesse
à s'engager résolument à éradique ce
phénomène.
- La sensibilisation des partis politiques : ces derniers ont
la destinée de la nation dans leurs différents projets de
société, d'où la nécessité d'inclure dans
ces derniers la lutte résolue contre le phénomène enfant
soldat.
* Lobbying international :certaines de ces organisations,
d'exécuter des projets financés de l'extérieur, disposent
déjà de la reconnaissance internationale (réputation) ;
d'où ,la nécessité d'exploiter cet aspect.
Elle se matérialise par les actions suivantes :
- Les contacts avec les gouvernements extérieurs : ces
contacts doivent concerner les gouvernements ayant une certaine capacité
de convaincre les autorités du pays, faire une certaines pression sur
elles pour qu'elles s'engagent à ne plus utiliser les enfants dans
l'armée.
- Certaines organisations internationales disposent
déjà de l'expérience dans le phénomène
enfant soldat pour avoir travaillé depuis très longtemps sur la
question. D'où la nécessité pour ces dernières de
profiter de cette expérience pour renforcer le système de
monitoring, (relèvement des cas ou dénonciation des cas de
flagrance) et de faire le plaidoyer en faveur de son éradication.
- Les contacts au niveau des agences du système des
Nations Unies (comme l'UNICEF, le PNUD) doivent permettre de renforcer cette
lutte contre le phénomène enfant soldat.
Les objectifs, les stratégies ainsi que les actions que
préconise le diagramme OSA ci haut détaillé, ont pour la
plupart déjà été envisagés, d'autres sont
envisageables ou susceptibles d'être améliorés par les
organisations de la réinsertion étudiées.
Ainsi, leur efficacité requiert la connaissance des
forces et faiblesses de ces organisations ainsi que les opportunités et
les menaces qu'elles subissent de l'extérieur (environnement).

3. DIAGRAMME SWOT Tableau n°9
FORCES (Strenght)
FAIBLESSES (weakness)
- Sortie des EAFGA de l'armée - Assistance psycho
morale
- Formations en divers métiers - Réinsertion
scolaire
- Octroi des Kits
- Appui aux AGR
- Exécution de divers projets
- Certaines ont négligé les autos
démobilisées
- Manque du personnel compétent pour la prise en charge
psychosociale
- Manque des fonds suffisants
- Niveau bas de l'administration
- Insatisfaction des enfants
- Mauvaise composition des équipes de travail
- Enregistrement des faux enfants soldats (vulnérables,
enfants de la rue)
- Appui scolaire à court terme
- Mauvais kit de réinsertion rémis
- Obligation des enfants de faire le métier qui n'est pas
de leur choix
- Détournement des frais de location des enfants
(Ateliers) - Retard dans la remise des kits
MENACES (Thread)
OPPORTUNITES (opportunity)
- implication statique dans la réinsertion à
travers l'UEPN, DDR. - Partenariat local (...)
- Financement des projets à divers instances, agences des
Nations
Unies : PNUD, UNICEF, BIT, OIT, PYM NORVEGE.
- Existences des instruments internationaux CDE, DUDH,
principes du CAP, principes de Paris ;
- Existences des lois interdisant l'enrôlement des enfants
- Cadre opérationnel DDR
- Collaboration avec les communautés locales.
- Pauvreté généralisée, 99% d'enfants
viennent de familles pauvres
- Fonds de financements à court terme
- Instabilité socio-politique
- Existence de plusieurs milices Maï Maï
- Stigmatisation des EAFGA
- Régit des EAFGA par la communauté
- Difficulté de fonctionnement des ateliers (fonds,
courant)
- Dépendance des enfants qui voudraient avoir de l'aide
à tout instant.
Le SWOT est un sigle anglais qui signifie Strenght (Force),
Weaknes (Faiblesses), Opportunity (Opportunité) and Thread (Menace). Ce
diagramme nous permet d'analyser les forces, les faiblesses, les
opportunités ainsi que les menaces que connaissent les organisations
intervenant dans la réinsertion sociale des enfants soldats que nous
voudrions présenter dans les lignes qui suivent.
Lorsqu'on procède au croisement de ces
différents éléments de l'environnement interne et externe,
on en obtient des issues stratégiques en terme de : les forces
croisées aux opportunités donnent le succès ; les forces
croisées aux faiblesses donnent de la réussite ; les faiblesses
croisées aux opportunités donnent l'équilibre.
1. Forces des organisations
Les forces des ces organisations sont la sortie des enfants
dans l'armée, à ce titre 74 % de nos enquêtés
constitués d'enfants sortis des forces et groupes armés ont
exprimé leur reconnaissance envers ces organisations dans la mesure
où elles leur ont permis de sortir des forces et groupes armés
grâce aux contacts et négociations avec les autorités
politiques et militaires. L'assistance psycho morale et médicale, les
formations en métiers, la réintégration scolaire des
enfants ex-soldats, l'octroi des kits de réinsertion, l'appui aux AGR
ainsi que l'exécution de divers projets constituent les forces de ces
organisations locales facilitant le retour aux activités civiles des
enfants ex-combattants.
2. Les faiblesses
Elles sont :
- Le manque du personnel compétent pour la prise en
charge des problèmes particuliers des enfants ; dans la mesure où
ces enfants posent des problèmes divers et qui nécessitent des
solutions particulières. D'où, la nécessité
d'intégrer dans leur structures les technocrates (sociologues,
psychologues) qui sont rodés en matières des aux problèmes
sociaux et psychologiques.
- Le manque d'une administration qui fonctionne
rationnellement. Ceci est dû au cumul des fonctions que nous avons
observé dans certaines organisations où un seul agent
réalise les tâches réservées à plusieurs.
Aussi, la lenteur dans le traitement des dossiers, un gestion du type familial
étant donné les relations parentales qui caractérisent les
agents.
- Certaines comme organisations le BVES refusent carrément
la prise en compte des enfants auto démobilisés .
Deux organisations sur les quatre contactées nous ont
affirmé qu'elles ne se chargent que des enfants ayant été
démobilisés officiellement. Ce qui crée une menace pour la
paix dans les communautés où vivent les enfants non pris en
compte .Pour ceux-ci les moyens sont possibles pourvu qu'ils satisfassent leurs
besoins dans la mesure où ils sont délaissés.
- La mauvaise composition des équipes dans les ateliers
de travail ; des personnes venant des coins différents avec des
ambitions déférentes sont forcés de travailler ensemble.
Ce ci n'a pas permis à ces groupements de travail de durer longtemps.
- L'incorporation dans les listes d'enfants soldats, des
enfant n'ayant jamais été enrôlés dans
l'armée, que nous avons découvert lors des nos enquêtes
à travers les interviews ; des enfant confirmés par les
organisations comme étant des enfants excombattants mais qui en pleine
interview nous ont rassuré qu'ils n'avaient jamais été
dans l'armée ou groupe armé ; ce sont des enfants de la rue, avec
des enfants vulnérables d'autres qui ont de liens de parenté avec
les responsables des organisations de la réinsertion,
- Appui aux enfants ex-soldats scolarisés à
court terme ne permettant même pas d'achever un cycle d'études. En
plus, il a manqué des activités d'auto-financement qui
permettraient de subvenir aux frais après la rupture de l'aide.
- Remise des kits non adaptés aux enfants (outils), ne
permettant pas de réaliser efficacement le travail. Lesdits kits
comportent des matériels soit insuffisants,soit fragiles.
- Obligation pour certains enfants de faire le métier
qui n'est pas de leur choix, ces enfants après la formation, certains
nous ont affirmé avoir vendu le kit qui leur avait été
donné pour exercer l'activité de leur choix. A ce titre KALONGA
LUSELUA-NZAMBI et LUTALA BILILO MBULU51 soulignent que si bon nombre
d'acteurs qui ont tenté de réinsérer socialement et ou
économiquement les enfants sortis des forces et des groupes armés
ont échoué, c'est parce qu'ils ont négligé
l'interdépendance qui doit toujours exister entre trois
éléments qui sous-tendent une orientation professionnelle
véritable, à savoir :le métier, le marché de
l'emploi et la personne à orienter en tenant aussi bien compte de ses
aspirations et ses des aptitudes .
51 KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI et LUTALA BILILO
MBULU, « problématique de l'orientation
professionnelle des enfants sortis des forces et des groupes armés
» cas de la ville de Bukavu in Recherches
Africaines, N°20 décembre 2008
- L'insatisfaction des enfants : les enfants déclarent
que l'aide est insignifiante et ne leur permet pas de s'adapter aux exigences
de la vie civile après plusieurs mois (années) passés dans
les forces combattantes.
- Les organisations manquent des fonds suffisants pour
satisfaire tous les besoins ressentis par les enfants.
- Le détournement de la garantie locative des enfants,
pour certains enfants au lieu d'une garantie de 6 mois, seul 3 mois leur
avaient été payés, et d'autres se sont vu entasser dans un
atelier des 8 à 10 personnes.
- Le retard dans la remise des kits : la fin de la formation
pour certaines organisations ne correspond pas à la remise du kit. Les
enfants formés à Nyangezi par le RECOPE n'ont reçu le kit
de réinsertion que 6 mois après. En attendant, ils avaient
déjà d'autres ambitions que celles pour lesquelles ils avaient
opté pour la formation suivie.
Ils ont purement et simplement vendus leur kit de
réinsertion qui leur avait été remis.
3. Les opportunités des organisations de la
réinsertion sociale
L'environnement extérieur offre aux organisations de la
réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes
armés des opportunités suivantes dans leurs actions sociales en
faveur desdits enfant .Il s'agit des opportunités suivantes :
- L'implication étatique dans la réinsertion
sociale des enfants sortis des groupes armés.
Les organisations de la réinsertion ont d'abord
collaboré avec la CONADER, la commission nationale de désarmement
et réintégration depuis 2004 jusqu'en fin 2007. Cette commission
avait pour mission d'exécuter et coordonner les activités du PN
DDR ou programme national de désarmement, démobilisation et
réinsertion. Ensuite, la CANADER a cédé la place à
l'Unité d'exécution du programme de désarmement,
démobilisation et réinsertion qui a vu le jour en 2008.
Ces deux institutions qui se sont succédé ont
travaillé en collaboration aussi bien avec les organisations
internationales que les organisations locales intervenant dans la
réinsertion des enfants ex-soldat s dont les organisations que nous
étudions dans le présent travail.
Pour ce faire, le cadre opérationnel pour enfants
associés aux forces et groupes armés avait été
adopté le 7 mai 2004 par le Gouvernent de la République
Démocratique du Congo. Ce document constituait la partie
spécifique et pratique du programme national de désarmement,
démobilisation et réinsertion qui établissait les
principes directeurs, les normes et procédures pour la
prévention du recrutement des enfants dans les forces et groupes
armés, leur retrait ainsi que leur réinsertion dans la vie
civile.
D'autres institutions étatiques travaillent en
collaboration avec les organisations locales. Il s'agit des divisions
provinciales des affaires sociales, de la femme, famille, enfant et du genre,
de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, de la justice et garde
des sceaux, l'inspection provinciale de la santé,...
- Le partenariat organisationnel au niveau local : à
travers d'autres organisations, associations sans but lucratif, intevenant dans
la réinsertion des enfants sortis dans forces combattantes, hormis les 4
organisations que nous analysons, nous pouvons citer la Fondation
Solidarité des Hommes FSH, la Solidarity Action for Children in Detress)
SACD, le Group One,
- Le financement des projets diverses instances
internationales ; les organisations sont financées les unes par les
agences du système des nations unies (UNICEF, PNUD, UNHCR), les autres
par des organisations internationales comme PYM/Norvège, Afrika Leve /
Norège, War Child Hollande, Norvegian Church aid NCA, AMNESTY
INTERNATIONAL,SAVE THE CHILDREN, la coalition stop pour l'utilisation des
enfants soldats Londres, Save the Children Grande Bretagne, USAID, Banque
Mondiale, MDRP, Organisation Internationale du Travail OIT,...
- Existences des instruments juridiques internationaux
protégeant les enfants, la convention relatives aux droits des enfants
CDE, la charte africaine de droit et de bien être de l'enfant, la
déclaration universelle des droits de l'homme DUDH,
- Existence des principes internationaux interdisant
l'enrôlement des enfants dans les forces combattantes dont,
~ Les principes du Cap ont été adoptés en
1997 à l'issue d'un
colloque organisé par l'UNICEF et le groupe de travail
des ONG pour la convention relative aux droits de l'enfant en vue de formuler
des stratégies de prévention du recrutement d'enfants, de
démobilisation des enfants soldats et d'assistance à ces enfants
aux fins de leur réinsertion dans la société. Ces
principes ont pris valeur de norme inspirant l'élaboration des
règles, de la législation internationale ainsi que
l'évolution des orientations aux niveaux national, régional et
international.
~ Les principes de Paris, principes directeurs relatifs aux
enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés.
Ces principes mettent en exergue les modalités informelles selon
lesquelles des garçons et des filles s'associent aux forces
armées et groupes armés et les quittent. Ils montrent à
quel point il est essentiel, du
point de vue humanitaire, de faire en sorte que les enfants
puissent quitter sans conditions les forces armées ou groupes
armés à tout moment, même au plus fort d'un conflit et pour
toute la durée de ce conflit. Ces principes ont une approche sexo
spécifique tendant à renforcer les mécanismes pour
persuader les filles à sortir des forces combattantes
- Loi nationale
Une loi nationale avait été votée en Juin
2000 qui interdit clairement la participation
des enfants de moins de dix-huit ans dans un groupe
armé.52
- La collaboration avec les communautés locales
d'où les enfants doivent être réinsérés
constitue une garantie de l'appropriation du processus de la réinsertion
et gage d'une intégration réussie des enfants soldats.
4. Menaces
Les menaces auxquelles ces organisations de la
réinsertion des enfants excombattants font face dans le processus de
construction de la paix dans les milieux d'intervention sont les suivantes :
- La pauvreté généralisée des
familles dans lesquelles les enfants reviennent ; les enfants qui sont
réinsérés n'ont pas la garantie de satisfaire leurs
besoins dans leurs familles. D'où le risque de se rallier à un
groupe criminel qui aura comme conséquences de troubler la
quiétude des citoyens ou même retourner dans l'armée
où le salut des besoins se trouve au bout du fusil.
- Le fonds de financement des projets accordés par les
donateurs extérieurs ne permettent pas d'étendre les projets de
réinsertion à long terme ni même de les pérenniser
dans les actions par les petits projets productifs dans les milieux où
sont réinsérés les enfants.
- L'émergence des milices armées
(Maï Maï) : après la conférence sur la paix,
la sécurité et le développement tenue à Goma en
2008, les groupes armés qui avaient pris part à ses assises
s'étaient engagés à déverser leurs troupes dans les
rangs de forces armées régulières. Le constat qui avait
été fait, était que ces groupes armés
52 Décret-loi n° 066 de Juin 2000
n'avaient pas les effectifs et ont dû entamer des compagnes
de sensibilisation au recrutement des troupes y compris les enfants sortis des
forces en groupes armés.
15 enquêtés enfants ex-soldats soit 25 % de nos
enquêtés trouvés à Nyangezi, nous ont affirmé
que beaucoup de leur collègues avaient été
incorporés dans ces groupes armés à cette époque
là car beaucoup d'avantages leur avaient été promis par
les anciens seigneurs de guerre.
Tableau n°10 : Enfants sortis des
forces et groupes armés ayant été sollicités de
réintégrer les forces combattantes.
Enfants ex-combattants
sollicités ou pas
|
TOTAL
|
%
|
Enfants sortis des forces
combattantes ayant été
sollicités de réintégrer
les Forces
|
48
|
80
|
Enfants n'ayant pas été
sollicités
|
12
|
20
|
TOTAL
|
60
|
100
|
80 70 60 50 40 30 20 10
0
|
|
%
Enfants sortis des forces combattantes ayant
été sollicités de réintégrer les
Enfants n'ayant pas été
sollicités


Source : nos enquêtes sur terrain 2009.
Les résultats de nos enquêtes nous
révèlent que sur 60 enfants enquêtés soit 100 % de
nos enquêtés de la catégorie d'enfants sortis des forces et
groupes armés, 48 enfants soient 80 % nous ont affirmé avoir
été sollicités par les groupes armés
opérationnels au Sud Kivu pour y prester comme combattants en contre
partie d'une importante somme d'argent comme salaire, de transport et d'autres
ont été promis d'être élevés à des
grades d'officier, d'officiers supérieurs dans ces différentes
composantes armées.
Seuls 12 enfants soit 20 % de nos enquêtés ont
affirmé n'avoir pas été contactés pour faire partie
d'une force ou groupe armé.
Au cours de nos enquêtés, 15 enfants ex-soldats
trouvés à Nyangezi nous ont affirmé que beaucoup d'enfants
ex-soldats avec qui ils avaient été
réinsérés dans la vie civile, avaient déjà
réintégré les groupes armés qui prestent dans leur
contrée.
La construction de la paix est un effort qui doit être
fourni par tous les acteurs, qu'ils soient sociaux ou politiques. Les actions
des organisations s'inscrivent dans la logique de la construction de la paix
dans la province du Sud Kivu en général et dans les zones
où elles interviennent. Cet effort se traduit par l'ensemble des actions
entreprises par les organisations en faveur des enfants sortis des forces et
des groupes armés. Cependant, cet effort semble être mis à
mal par l'environnement politique qui semble être incertain dans les
milieux où retournent les enfants ex-combattants avec l'émergence
des milices armées avec des effectifs importants d'ex-combattants pour
leur positionnement politique.
Tableau n°11 Cartographie des forces et groupes
armés du Sud Kivu ayant enrôlé des enfant
soldats.
Groupes armés
|
Zone d'intervention
|
Effectif approximatif
d'enfant utilisé
|
RCD GOMA
|
SUD KIVU
|
698
|
MAIMAI
|
FIZI UVIRA
|
437
|
MUDUNDU 40
|
WALUNGU
|
325
|
FRF
|
FIZI
|
353
|
|
|
|
FDLR/ Rwandais
|
FIZI UVIRA KABARE
WALUNGU KALEHE
|
69
|
|
SHABUNDA MWENGA
|
|
FDD/Burundais
|
UVIRA FII
|
80
|
FARDC
|
|
532
|
MILICE LOCALE Luhwinja
|
MWENGA
|
253
|
INSURGE 106
|
KALEHE
|
48
|
GROUPEMENT COMBATTANT
|
MWENGA
|
124
|
PARECO
|
KALEHE
|
340
|
DISSIDENT KIFUAFUA/ MAIMAI SIDO
|
|
342
|
FARDC NON BRASSES
|
KABARE
|
221
|
MAIMAI BRIGADE
COBRA
|
FIZI
|
458
|
EAFGA Congolais
associés aux FDLR
|
|
353
|
MAIMAI SHIKITO
|
UVIRA MWENGA
|
117
|
MAIMAI CORTINO
|
SHABUNDA
|
69
|
MAIMAI KIRIKICHO
|
|
16
|
MAIMAI SIMBA
|
|
53
|
MAIMAI LEOPARD
|
|
72
|
AUTRES
|
|
|
TOTAL
|
|
4938
|
Source : statistiques de l'UE PN DDR
Comme on le constate, le tableau ci haut nous montre que tous
les territoires de la province du Sud-Kivu à l'exception de celui
d'Idjwi ont connu l'enrôlement des enfants dans les forces
combattantes.
- Le Rejet par la communauté des certaines enfants ;
d'autres sont stigmatisés comme les filles.
- La difficulté pour les ateliers de certains enfants
soldats surtout ceux de la ville de Bukavu organisant la formation dans sa
filière de soudure et ajustage suite aux coupures intempestives du
courant électrique.
Un ESFGA de l'atelier de Nyawera nous a déclaré
ce qui suit : « il nous arrive de passer 3 à 4 jours sans
courant électrique. Cette situation nous crée des
problèmes avec nos clients... »53
Ce problème peut renforcer la dépendance des
enfants tenanciers des ateliers vis-à-vis des organisations.
SECTION DEUXIEME : MECANISMES DE CONSTRUCTION DE LA
PAIX
La section précédente a mobilisé
l'analyse praxéo-configurationnelle avec la construction d'un arbre
à problème, le diagramme OSA et le diagramme SWOT en vue de
comprendre pratiquement les actions des organisations de la réinsertion
des enfants ex-soldats pour la construction de la paix.
La section suivante va étudier l'implication communautaire
sollicitée par les organisations pour soutenir les efforts de paix dans
les milieux de retour des enfants.
a. Mécanismes d'auto prise en charge
Les mécanismes d'auto prise en charge consistent pour
les organisations de la réinsertion à mettre en place des
activités, telles qu'expliquées précédemment, en
faveur des enfants sortis des forces combattantes en vue d'évoluer dans
une unité de production (atelier) selon la filière de formation
suivie et grâce à l'appui financier offert par les organisations
pour le démarrage des activités génératrices de
revenu.
Ces rendent directement l'enfant sorti des forces combattantes
responsable de luimême.
L'autre volet consiste au fait que l'enfant
réinséré en milieu scolaire est également
encadré dans une structure même si l'action n'est pas durable
(deux ans d'appui scolaire).
Après ces deux ans, on peut redouter des actions
contraire à la paix comme les tentatives de re-enrôlement des
enfants sortis des forces combattantes du fait que si les parents n'ont pas
été en mesure de prendre le relais des organisations, cette
approche empiète l'élan de la paix dans la mesure où ces
enfants vont se rallier à des groupes criminels en souvenir des leur
séjour dans les forces et groupes armés pour subvenir à
53 Entretien avec MIKE le 14 mai 2009
leurs besoins. Il en est de même des enfants dont leurs
métiers de réinsertion professionnelle ne sont pas productifs. Le
fait de fixer des attentes irréalistes dans les avantages
immédiats de la paix peut faire plus du mal que de bien, et risque
d'amener ceux qui auront le sentiment d'être perdants du processus de
paix à tenter de le faire échouer en provoquant des troubles ou
en recourant à d'autres formes des violences, notamment des
activités criminelles.54
Les organisations locales procèdent par des
mécanismes permettent de contribuer à la réduction du
chômage, de la déscolarisation, de la prostitution, du
vagabondage, de l'oisiveté, du vol et de résorber tant d'autres
situations qui engendrent une crise sociétale dans le chef des enfant
sortis des forces et groupes armés.
Pour ce qui est de la contribution à la construction de
la paix, les organisations locales qui ont fait l'objet de notre étude,
nous ont affirmé que c'est grâce à leurs actions ci haut
énumérées, qu'elles contribuent à la construction
de la paix au Sud Kivu.
b. De l'implication des communautés
locales
L'apport des communautés locales est important dans
l'appropriation des actions de la réinsertion sociale et par ricochet de
la construction de la paix, gage pour le développement des
communautés.
L'apport des organisations passe également par la mise
en oeuvre au sein des communautés des structures locales ayant pour
charge de faire le suivie des activités de réinsertion.
Tableau N°11 : Des structures
communautaires
Structures implantées
|
Effectif
|
%
|
Organisations avec
structures propres créées
|
3
|
75
|
Organisations travaillant
avec des partenaires autonomes
|
1
|
25
|
TOTAL
|
4
|
100
|
54ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE, Prévenir les conflits violents : quels moyens d'action
?,Paris, OCDE,2001,p59
80 70
|
|
|
|
60 50 40 30 20
|
|
Organisations avec structures propres
créées
Organisations travaillant avec des partenaires
autonomes
|
10
0
|
|
|
%
Source : Nos enquêtes
L'interprétation du tableau et du graphique ci haut
fait ressortir le fait trois organisations locales travaillant dans la
réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes
armés, les 75 % de notre échantillon des organisations mettent en
place leurs propres structures pour suivre les activités de la
réinsertion au niveau de leur base. Tandis qu'une seule organisation
travaille avec des partenaires autonomes à la base pour cette même
fin.
Ces structures ainsi implantées fonctionnent grâce
aux allocations des organisations locales mais sont censées être
bénévoles dans la pratique.
Elles ont pour charge de suivre les actions, des organisations
au niveau de base et de les pérenniser à. Ces structures
étant l'émanation de la communauté sont dirigées
pour la plupart par les représentants de diverses couches de la
communauté.
Les collectivités locales constituent des
entités incontournables pour la mise en oeuvre et l'exécution
d'activités de construction de la paix. Ainsi tout effort tendant
à initier des actions dans la communauté doit travailler avec
celle-ci là dans le but de pérenniser les actions au profit de
ses membres et les actions puissent continuer à produire des effets
positifs.
Ces structures mises en place ont implanté de clubs de
paix qui sont des noyaux communautaires où les diverses couches (enfants
et adultes) se rassemblent pour parler des actions en faveur de la paix. Cette
expérience nous l'avons vécu à Nyangezi,...
Les organisations intervenant dans la réinsertion des
enfants sortis des forces et groupes armés doivent aider au renforcement
des capacités et des structures locales et communautaires qu'elles
accompagnent pour participer à la construction de la paix dans la
communauté.
Pour ce qui est de l'Aide à la communauté
où les enfants retournent, soulignons que 3 organisations soit 75 % de
nos enquêtés ont affirmé qu'à part l'appui
économique en faveur des enfants ex-combattants, aucune autre aide
matérielle n'est apportée dans la communauté où les
enfant retournent. Les organisations se contentent du lobbying auprès
des autorités pour les conscientiser à tenir compte des besoins
exprimés par les populations. Pour susciter les membres de la
communauté à accueillir et à intégrer les enfants
ex-combattants, il serait important que ces organisations mettent en place des
projets communautaires impliquant la participation des tous les membres de la
communauté en terme d'adduction d'eau en milieu rural et perurbain ainsi
qu'un appui en AGR aux membres de la communauté...
c. La réinsertion des filles
ex-combattantes
Les organisations de la réinsertion des enfants
ex-combattants nous ont affirmé que les filles demeurent invisibles et
ne participent pas nombreuses au processus de réinsertion sociale des
enfants ex-combattants pour des raisons diverses.
Tableau N°12. : Répartition des nos
enquêtés par sexe
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
52
|
86
|
Féminin
|
8
|
14
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Source: Nos enquêtés 2009

109
masculin feminin
60
50
40
30
20
10
0
Sexe
Le constat qui se dégage de ce tableau est que 86 % des
nos enquêtés de sexe masculin tandis que 14 % sont du sexe
féminin, on remarque que la participation féminine est largement
inférieure à celle garçons.
Les organisations avancent une moyenne de 35 % de participation
au processus de réinsertion dans la province du Sud Kivu et justifient
cette faible participation par :
- Les filles sont cachées par les autorités
(commandants) militaires qui les considèrent comme leurs femmes
malgré les viols et violences sexuelles commises sur elles et donc elles
sont leur propriété personnelle. A ce titre, elles n'ont pas la
chance de participer à la démobilisation formelle. La seule
solution qui leur reste c'est la désertion. Les organisations nous ont
affirmé que 65 % d'auto démobilisation sont constitués des
filles qui ont trouvé la seule solution d'échapper aux violences
; c'est la désertion.
- Le problème de la culture : la tradition
considère qu'une fille qui a déjà passé plusieurs
jours en dehors de toit paternel est considérée comme femme
d'autrui, les filles ont intériorisé cette tradition. Lorsqu'une
fille a eu un contact sexuel avec un homme que ce soit de manière
volontaire, par viol ou par présomption, du fait d'avoir
été prise par un groupe armé, en dehors du mariage et du
système de dot, elle est considérée comme n'ayant plus
aucune valeur par la société. Connaissant ces points de vue, les
filles pourraient ne pas chercher à être relâchées et
démobilisées de la même manière que les
garçons car elles craignent davantage la stigmatisation sociale à
laquelle elles devront faire face à leur retour dans leurs familles et
leurs communautés. Cette situation se complique certainement encore
davantage si la fille attend un enfant ou a eu des enfants de ses relations.
Pour Beth VERHEY, quand les groupes armés se
déplacent ou se redéploient, on peut observer peu après
des groupes de « jeunes femmes » se déplaçant à
l'arrière troupe,... les filles se sentent obligées de rester ou
même le désirent avec le groupe armé ou leur «
époux militaire » car elles ne profitent pas de ces occasions pour
s'échapper. Alors l'idée du manque de choix pour ces filles
impliquées dans des relations avec les groupes armés est bien
ancrée, l'ignorance des filles de la possibilité de
démobilisation ou de l'irrégularité de leur
enlèvement en premier lieu par des groupes armés.55
Pour persuader les filles à participer au processus de
réinsertion sociale, les organisations procèdent par la
sensibilisation sur le genre à travers les théâtres, les
visites à domicile des filles et par des conseils psychosociaux en vue
de conscientiser les membres des familles ainsi que les filles
elles-mêmes.
Dans le processus de construction de la paix, il est
impérieux de tenir compte de la fille ou des femmes. Les femmes sont des
bâtisseuses de la paix ; en se limitant à considérer les
femmes (filles soldats comme victimes des conflits), on peut occulter le
rôle qu'elles sont susceptibles de jouer en tant que conciliateurs dans
le processus de reconstruction et de rétablissement de la paix.
Pour le CAD, dans le monde entier, des femmes et leurs
organisations ont amorcé le dialogue et la réconciliation dans
des communautés et des villages. Leurs expériences de survie
durant la guerre leur ont fait acquérir des points de vue et des
connaissances spécifiques non négligeable. De ce fait, leurs
opinions en ce qui concerne les questions de paix et de sécurité
sont essentielles pour le processus de paix à tous les
niveaux.56
C'est ainsi qu'il est important pour les organisations de la
réinsertion de sensibiliser les autorités et vulgariser le cadre
opérationnel des enfants cités aux forces combattantes en vue
d'obtenir la sortie officielle des filles dans les forces combattantes. Celles
s'étant auto démobilisé ou déjà
été réinsérés doivent de créer des
regroupements en vue de les suivre pour envisager la stigmatisation qui les
embourbe et de renforcer leur capacité de production aussi de faire de
leur éducation une priorité parmi tant d'autres.
Les organisations nous ont affirmé au cours de nos
enquêtes que les filles qui parviennent à participer au processus
de réinsertion optent de plus en plus pour les
55 Beth VERLHEY, Atteindre les filles, Etudes
sur les filles associés aux forces et groupes
armés, Londres, SAVE THE CHILDREN, 2004, P16.
56 Les lignes directrices du CAD,
prévenir les conflits violents : quels moyens
d'action.
activités génératrices de revenu que la
réintégration scolaire. Ainsi il faut arriver à marier
l'adage selon lequel « éduquer une femme c'est éduquer toute
une nation. »
d. La réinsertion sociale et l'Age des enfants
sortis des forces et groupes armés.
La construction de la paix, un processus qui doit passer
plusieurs étapes. Elle doit tenir compte de l'âge de
l'entrée et celui de sortie de l'enfant des forces et groupes
armés. Il est clair que la question de l'âge est un facteur
secondaire lorsqu'il faut réinsérer les enfants soldats.
Le temps passé dans les forces et groupes armés
est important pour savoir les problèmes spécifiques de chaque
enfant. Il y a des enfants qui ont été enrôlés
à 12 ans pour n'être démobilisés qu'après
leur majorité. Passer sous silence cet aspect constitue une menace grave
pour la paix dans la communauté dans la mesure où ces enfants ont
passé toute leur adolescence dans l'armée, sans éducation,
ni morale ni affection.
Tableau n°13 : Age d'entrée des ESFGA
enquêtés dans l'armée
Tranche d'âges
|
effectif
|
Total
|
10 - 15
|
42
|
70
|
16 - 20
|
18
|
30
|
Total
|
60
|
100
|

112
effectif
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
10 - 15 16 - 20
Source : Enquête de terrain 2009
Les résultats de terrain nous renseignent que 70 % de
notre population d'étude constituée de la catégorie
d'enfants sortis des forces et des groupes ont été
enrôlés dans l'armée dans l'intervalle d'âges de 10
et 15 ans et 30 % avait l'âge entre 16 et 20 ans.
Ainsi, nous constatons que la majorité de nos
enquêtés ont pratiquement été enrôlés
quand ils n'avaient pas encore franchi la 4ème Année
des Humanités.
CONCLUSION GENERALE
Nous sommes au terme de notre travail de fin d'étude
qui a porté sur la réinsertion sociale des enfants sortis des
forces et groupes armés et la construction de la paix dans la ville de
Bukavu et ses périphéries.
Ce travail s'est fixé comme objectif d'analyser les
approches dont se servent les organisations locales pour faciliter le retour
aux activités civiles des enfants sortis des forces et groupes
armés afin de déceler les limites des ces interventions, ainsi
que les défis majeurs à relever par ces organisations en vue
d'améliorer la qualité des leurs interventions en faveur des
enfants ex combattants.
La problématique qui a soutenu ce travail a
été articulée autour des deux questions principales
à savoir comment est ce que les organisations procèdent pour
assurer la réinsertion sociale des enfants sortis des forces et des
groupes armés, et quelle est la contribution des ces organisations
à la construction de la paix à Bukavu et ses
périphéries.
Les hypothèses suivantes ont constitué le fil
conducteur de travail :
Les organisations locales offriraient aux enfants sortis des
forces et groupes armés une assistance psychosociale, une formation en
métiers, une assistance médicale, une intégration
scolaire, un appui aux activités génératrices de revenu
(AGR) aux excombattants, un appui matériel aux familles d'accueil
transitoire des ex-enfants associés aux forces et groupes armés.
Aussi, l'aide à la réconciliation entre les enfants jadis
bourreaux de leur communauté et les membres de celle-ci, la
participation des filles au processus de réinsertion sociale,la mise en
place des projets locaux impliquant la participation conjointe des enfants
ex-soldats et les membres de la communauté réduisant le risque de
méfiance de la communauté, l'appropriation de la
communauté du processus de réinsertion par la mise en place des
comités communautaires ayant comme charge de faire le suivi de
réinsertion, constitueraient la contribution de ces organisations
locales à la construction de la paix à Bukavu et ses environs.
L'arsenal méthodologique ayant permis de mettre en
place ce présent travail a été de la méthode
structuro fonctionnelle à la quelle nous avons joint l'approche
praxéo configurationnelle pour besoin d'analyses organisationnelles. Les
techniques telles que les techniques d'interview, de questionnaire,
d'observation directe, documentaire, statistique, focus group,
l'échantillonnage à boule de neige, nous ont permis de collecter
et de traiter nos données de terrain.
Le cadre théorique dans lequel la présente
étude s'est inscrite a été la théorie structuro
fonctionnelle de Talcott PARSONS sur laquelle s'est greffé le
modèle théorique d'analyse pro active d'impact des
politiques de gestion des conflits (conflict impact assessment) mis
sur pied par Luc REYCHLER, à ce cadre théorique, nous avons
confronter les concepts d'intégration, d'action, d'organisation et de
paix.
A cet effet, nous avons constaté que les organisations
de la réinsertion des enfants sortis des forces et des groupes
armés interviennent des diverses manières en faveur des enfants
ex combattants, leurs actions principales en faveur des enfants sortis des
forces et des groupes armés sont l'assistance psycho sociale permettant
aux enfants de maîtriser leurs traumatismes, les formations en divers
métiers professionnels permettant l'autonomisation des enfants sortis
des forces et des groupes armés tenant compte de plusieurs facteurs
aussi bien du milieu de réinsertion que de l'enfant à
réinsérer lui-même. Cependant il est à remarquer que
les activités qu'exercent les enfants sortis des forces combattantes ne
correspondent pas nécessairement aux formations reçues de la part
des organisations de la réinsertion. Pour ce qui est de la
réinsertion scolaire, disons qu'elle concerne tous les cycles
d'enseignement, pour les 13.3% de nos enquêtés ayant
été réinsérés dans le secteur
éducatif formel par les organisations de la réinsertion, seuls
3.3% de nos enquêtés ont bien évolué. Les autres ont
abandonné dans la mesure où la prise en charge scolaire dont ils
bénéficiaient de la part des organisations n'était pas
durable et ne dépassait pas deux années scolaires. Aussi, la
réinsertion des enfants ex combattants n'a pas été
organisée de la même façon en milieu urbain qu'en milieu
rural, elle a tenu compte des caractéristiques de ces deux mondes en
tant qu'entités en interconnexion directe dont les rapports sociaux ne
doivent être compris que dans la cadre d'une totalité - Etat.
Grâce à la mobilisation des analyses
praxéologiques, nous avons dégagé la contribution des
organisations de la réinsertion des enfants ex combattants en
épinglant leurs forces ainsi que leurs faibles des organisations de la
réinsertion au niveau interne. Aussi les menaces ainsi que les
opportunités de l'environnement dans le quel les organisations
évoluent et où les enfants ex combattants sont
réinsérés.
Nous avons constaté que ces organisations contribuent
à la construction de la paix au sud Kivu grâce aux
mécanismes d'autonomisation des enfants ex combattants à travers
les métiers professionnels, l'intégration scolaire ainsi que les
activités génératrices de revenu qui permettent d'occuper
utilement les enfants au lieu d'errer ici et là. Cependant ces
mécanismes sont insuffisants et ne permettant pas aux enfants
d'être du tout stables. Par les mécanismes d'implication des
communautés locales à travers les structures communautaires mais
aussi par la participation des filles au processus de réinsertion des
enfants sortis de forces combattantes et par la prise en compte de l'âge
à la réinsertion des enfants ex combattants en vue
d'éviter d'écarter une catégorie d'enfants ex combattants
susceptible de se regrouper en groupe criminel contre la communauté dans
la quelle ils ont été réinsérés.
Eu égard à ce qui précède, nous
formulons les recommandations suivantes : Aux autorités
politico-militaires,
> De s'impliquer activement dans l'éradication du
phénomène enfant soldat au sud Kivu en instruisant aux
commandants militaires disposants des enfants dans leurs troupes de les mettre
à la disposition des organisations qui interviennent dans la
réinsertion sociale en vue de la préparation au retour à
la vie civile.
> D'anéantir tout processus tendant à mettre en
place des groupes armés et par là le recrutement forcé des
enfants des forces et des groupes armés.
d'organiser avec efficacité le retour aux activités
civiles des enfants ex combattants.
Aux organisations de la réinsertion sociale des enfants ex
combattants :
> D'orienter leurs actions vers les véritables enfants
sortis des forces et des groupes armés,
> De recruter le personnel capable de répondre aux
besoins spécifiques des enfants que ce soit dans leur formation
professionnelle ou leur prise en charge psycho sociale.
BIBLIOGRAPHIE FINALE
I.OUVRAGES
1. CARRIER, H et PIN, E, Essai de sociologie
religieuse, Paris, Spes, 1967, P.64
2. CHAPLEAU, P, Enfants Soldats, victimes ou criminels,
Paris, Rocher, 2007.
3. COHEN, A, la déviance,
Gembloux, Duculot, 1971
4. CONOIR, Yvan et VERDA, Gérard, DDR,
Désarmer, démobiliser, et réintégrer :
défis humains enjeux globaux, Québec, P.U.L, 2006, PP.297
5. DE COSTER, M, Introduction à la
sociologie, Bruxelles, Ed. De Boeck, 1987
6. DEPELTEAU,F, La démarche d une recherché en
sciences humaines,Québec,P.U.L,2000
7. DOUGLAS, I an et Alii, désarmement,
démobilisation et réintégration .guide théorique et
pratique, Canada, LITHONIC, 200
8. DURAND, J.P et.WEIL, R sociologie
contemporaine, Paris, VIGOT, 1998
9. ERNY, P, L'enfant et son milieu en Afrique noire, paris,
Fayot, 1972
10. HERMAN, J, Le langage de la
sociologie, paris, P.U.F, 1983
11. LABAMA LOKWA, la Prévention des crises et
l'instauration d'une paix durable en R.D.C., Kinshasa, S.E,
2002
12. MAQUET, J, Pouvoir et société en
Afrique, Paris, Hachette, 1970.
13. MORIN, E, Sociologie, Paris, Fayard,
P.103
14. MUSHI MUGUMO, F, les organisations : théorie,
stratégie, et leadership, Kinshasa, MEDIAS SAINT PAUL,
2006
15. NOLET, S, Les enfants soldats, armes légères
et conflits en Afrique in Revue du GRIP, Bruxelles, N3, 2003.
16. QUIVY, Q et COMPENHOUDT, L.V Manuel de recherche en
sciences sociales, Paris, Bordas, 1988
17. REYCHLER, Luc, MUSABIMANA, Tatien et CALMEY, Stefan,
défi de la paix au Burundi : théorie et
pratique, Paris, Harmattan, 1999.
18. ROCHER, G, Introduction à la sociologie
générale : organisation sociale, Paris, HMH,
1960.
19. ROCHER, G, Talcott parsons et la sociologie
Américaine, Québec, Chicoutimi, 1988
20. VERHEY, Verhey, , Londres, Save the Children et CARE, IFESH
et IRC, Novembre 2004.
1. ALPE, Y et Alii, Lexique de
sociologie, Paris, Dalloz, P.3.
2. BIROU, A, Vocabulaire pratique des sciences sociales
(2éd), Paris, Ed. Ouvrières, 1966
3. BOUDON, R et Alii, Dictionnaire de
sociologie, Larousse, 2003
4. DORTIER, F, le dictionnaire des sciences
humaines, Paris, ed. Sciences humaines, 2004
5. DORTIER, J.F Le dictionnaire des sciences
humaines, Paris, Ed. Sciences humaines, 2004
6. ECHAUNDEMAISON, CD, Dictionnaire d'économie et
des sciences sociales, Paris, Ed.Nathan ,1986.
7. GREMOND et GELEDAN, Dictionnaire économique et
social, Paris, Hatier, 1990
8. Lexique de sociologie, Dalloz, Paris
,2OO5
9. MESURE, S et SAVIDAN, P le dictionnaire des sciences
humaines, Paris, P.U.F, 2006
III. REVUES ARTICLES ET AUTRES PUBLICATIONS
1. Décret-loi n° 066 de Juin 2000
2. ESSISO ASIA AMANI, F « Des méthodes
qualitatives d'usage en sciences sociales problème de choix et limite
d'application » in Revue d'IRSA, n°6, 1999, p.
109
3. KALONGA LUSE-LUA-NZAMBI, LUTABABIBILI, «
quelques considérations psychosociales sur les enfants sortis des
forces et des groupes armés : cas de la ville de Bukavu »in
Recherches Africaines, N°21-22, janvier juillet
2008
4. KARE LODE et Alii, « Réinsertion des enfants
soldats : une expérience du Congo »in SIK rapport, n°2,
2007
5. MILFRID TONHEIM, « Reintegration of child soldiers: a
literature review with particular focus on girl soldiers reintegration in the
DRC » in SIK rapport,n°1,2009
6. Principes de paris relatifs aux enfants
associés aux forces et groupes armés, février2007,
P.8
IV.TRAVAUX DE FIN DE CYCLE ET MEMOIRE
1. BALEMBA MUNGANGA, les activités des
démobilisés comme facteur de leur intégration sociale en
commune d'Ibanda, Mémoire, FFSPA,
U.O.B, Inédit, 2007-2008
2. SHUKURU BATACHOKA,La problématique
socio-politique de la démobilisation des combattants au sud Kivu, cas
des démobilisés de la CONADER ,Mémoire
,FSSPA,2005-2006,Inédit
V.NOTES DE COURS
1. NDAY WA MANDE, Cours de Service
Social, Inédit, FSSPA, U.O.B, G3 SOCIOLOGIE,
2006-2007
2. MUSIMBI MUGANZA, Syllabus du cours des systèmes
sociaux : structures et pouvoirs, L1 SOCIOLOGIE, FSSPA, 2007-2008.
3. RUGAMBWA SEBUJANGWE, Cours de Service
Social, inédit, FSSPA, U.O.B, G3 SOCIOLOGIE,
2005-2006
VI.REFERENCES ELECTRONIQUES
1.
www.child-soldiers.org
2. www.save the
children.co.uk
3.
www.amnestyinternational.org
4.
www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques
des sciences sociale s/index.html
TABLE DE MATIERE
0. INTRODUCTION GENERALE 1
0.1.0bjet, choix et intérêt du sujet 5
0.1.1. Objet et objectifs du travail 5
0.1.2. Choix et intérêt du sujet 6
0.2. ETAT DE LA QUESTION 6
0.3. Problématique 13
0.4 Hypothèses de travail 17
0.5. Méthodologie 17
0.6. Délimitation du sujet 20
0.7. Difficultés rencontrées 21
0.8 Subdivision du travail 21
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
22
I.1.SECTION PREMIERE PRECISION CONCEPTELLE. 22
I.1.1. Intégration 23
I.1.4 .L'organisation 26
I.1.4 Enfant Associé à une Force et Groupe
Armé 27
I .1.5. Construction de la paix 28
I.2. SECTION DEUXIEME : CADRE THEORIQUE 29
I.3. SECTION TROISIEME : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 32
I.3.1 Le bureau pour le volontariat au service de l'enfance et de
la santé BVES 32
I.3.2 LA COMMUNAUTE DES EGLISES LIBRES DE PENTECOTE EN
AFRIQUE38 I.3.3LAISSER L'AFRIQUE VIVRE (L.A.V.) 44 I.3.4. LE RESEAU
COMMUNAUTAIRE DE PROTECTION DE L'ENFANCE DE NYANGEZI 50
CHAPITRE DEUXIEME : ACTIONS DES ORGANISATIONS DE LA
REINSERTION DES ENFANTS EX-SOLDATS 53
SECTION PREMIERE : INTERVENTIONS DES ORGANISATIONS EN
FAVEUR DES
ENFANTS EX COMBATTANTS 53
1. Assistance psycho sociale 53
2. Formations en métiers 59
3. DE L'NTEGRATION SCOLAIRE 70
SECTION DEUXIEME : REINSERTION SOCIALE DES ENFANTS EX
COMBATTANTS EN MILIEU URBAIN ET EN MILIEU RURAL
77 CHAPITRE TROISIEME : CONTRIBUTION DE L'ANALYSE PRAXEO
CONFIGURATIONNELLE DES A LA CONSTRUCTION DE LA PAIX
79
SECTION PREMIERE : CONSIDERATIONS PRAXEO CONFIGURATIONNELLES
79
1. ARBRE A PROBLEME DE BVES, LAV, RECOPE, ET LA CELPA 79
2. LE DIAGRAMME OSA (OBJECTIFS, STRAREGIES ET ACTIONS) DES
ORGANISATIONS 86
3. DIAGRAMME SWOT 96
SECTION DEUXIEME : MECANISMES DE CONSTRUCTION DE LA PAIX 105
CONCLUSION GENERALE 113
ANNEXES
122 GRILLE D'ENQUETE
I. QUESTIONS POSEES AUX RESPONSABLES DES ORGANISATIONS
DE LA REINSERTION DES ENFANTS EX COMBATTANTS
1. Depuis quand intervenez-vous dans la réinsertion des
enfants ex-soldats ?
2. Quelle est votre zone d'intervention ?
3. Combien d'enfants avez-vous déjà
réinséré ?
4. Quelle est leur répartition dans votre zone
d'intervention ?
5. Tous les enfants sont-ils passés par le processus
officiel de démobilisation ?
6. Quelles sont les activités qui préparent
l'accueil des enfants au retour dans leur milieu ?
Quels types de formation reçoivent-ils avant leur retour
?
7. Quels sont les facteurs qui président au choix de ces
types de formation ?
8. Quelles sont les activités qu'exercent les enfants une
fois de retour dans leur milieu ?
9. Qu'est-ce qui guide le choix de ces activités ?
10. Quels genres des moyens mettez-vous à leur
disposition ?
11. Tous les enfants ont-ils progressé ?
12. Apportez-vous de l'aide dans la zone où les enfants
retournent ?
13. Si oui, de quelle nature ?
14. Les filles participent-elles au processus de
réinsertion ?
15. Si non, quels sont les obstacles qui font à ce
qu'elles ne participent pas à ce processus ?
16. Quel mécanisme mettez-vous en place pour les soutenir
et les persuader à adhérer à ce processus ?
17. Avez-vous une structure transitoire qui accueille les
enfants avant leur retour en famille
18. Quel est son rôle, si elle existe ?
19. Quels sont les besoins qu'expriment les enfants qui y sont
accueillis ?
20. Dans le cas où il y a des enfants qui ne veuillent
pas être réinsérés en famille mais qui sont dans
cette structure, que faites-vous d'eux ?
21. Quel type de projet avez-vous initié dans le
milieu où retournent les enfants pour pérenniser les acquis de la
réinsertion et contribuer à la paix durable dans le milieu ?
22. Quelles sont les difficultés auxquelles
êtes-vous confrontés ?
23. avez vous des structures au niveau communautaire qui
assurent le suivi de la réinsertion?
24. Lesquels?
26. Comment fonctionnent ils?
27. Comment pensez-vous contribuer à la construction de
la paix à travers vos actions ?
II.QUESTIONS POSEES AUX ENFANTS EX SOLDATS
1. Depuis quand avez-vous été
réinséré ?
2. par quelle structure avez-vous transité avant de
retourner en famille ?
3. Quelles sont les actions dont vous avez
bénéficié de la part de cette organisation ?
4. comment avez-vous été accueilli par les membres
de la communauté ?
5. Quelles sont les forces ainsi que les faibles que vous avez
observées dans le chef de cette organisation ?
6. souhaiteriez vous retourner dans une force ou groupe
armé ?
Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?
7. Quels sont tes perspectives d'avenir ?
|