D - La gestion du risque et de la rentabilité de
l'action
1) La mesure de la rentabiitéDe
toute évidence, la décision d'investir dans une action
dépend de la rentabilité passée et future de celle-ci.
a) La rentabilité passée
Considérons une action x dont le cours est C0 à
la date t0 et C1 à la date t1. Désignons par grand D le dividende
éventuellement versé au cours de la période .Par
définition, la rentabilité de l'action est donnée par la
formule
C C D
1 - +
0
Rx =
C0
b) La rentabilité future
La rentabilité passée ne détermine pas la
rentabilité future ; or, l'investisseur qui souhaite acquérir une
action x est surtout intéressé par la rentabilité future.
Pour évaluer la valeur de celleci, il devra prévoir les cours et
les dividendes possibles en leur affectant des probabilités. Ce qui le
conduira au calcul de l'espérance mathématique de la
rentabilité future.
Illustration :
Supposons qu'à la date zéro, le cours de l'action x
soit C0=500, l'acheteur éventuel de l'action fait les prévisions
suivantes à la date 1.
PROBABILITES PI
|
COURS POSSIBLE A LA DATE 1 CI
|
DIVIDENDE POSSIBLE DI
|
0.3
|
400
|
0
|
0.4
|
520
|
10
|
0.3
|
600
|
30
|
Calculons Rx la rentabilité moyenne de cette
action.
400-500+0 600-500+300
Rx = = -20% = = 26%
500 500
520-500+10
= = 6%
500
On aura alors :
Ci
|
Di
|
Pi
|
Rx %
|
Pi Rx
|
Pi Rx2
|
400
|
0
|
0.3
|
-20
|
-6
|
120
|
520
|
10
|
0.4
|
6
|
2.4
|
14.4
|
600
|
30
|
0.3
|
26
|
7.8
|
202.8
|
La rentabilité moyenne sera de : Rx = E
(Rx) = PiRx = 4.2% 2) La mesure du risque
général
Les détenteurs d'actions courent un risque dû
à l'incertitude qui affecte la rentabilité future de ces actions
; si la rentabilité future est susceptible de fluctuer fortement, le
risque est élevé, il s'en suit logiquement que la mesure du
risque est donnée par l'écart type des rentabilités
possibles.
Ainsi nous reprenons l'exemple précédent. Pour
calculer l'écart type, il nous faut calculer la variance.
V (Rx) = PiRx2 - R2 6 (Rx) = vV (Rx)
V (Rx) = 337.2 - (4.2)2 = 319.56 6 (Rx) = v319.56 =
17.87%
L'écart type mesure donc le risque de l'action. Le risque
ainsi défini correspond au risque général qui comporte
deux composantes que sont le Risque de marché et le Risque
spécifique.
a) Le risque de marché
Les fluctuations du marché entraînent de
façon plus ou moins systématique des fluctuations de même
sens pour les actions. En effet, si le marché baisse, il y a de fortes
chances pour que l'action baisse aussi et vice versa. Ces fluctuations du
marché sont dues à des phénomènes telles que la
croissance de l'économie, le déséquilibre de la balance
commerciale, l'évolution des taux d'intérêt, les
changements politiques, etc.
Etant donné donc ses origines, ce risque ne peut
être éliminé par diversification, c'est pourquoi, on
l'appelle risque non diversifiable ou risque systématique.
b) Le risque spécifique
Une partie des fluctuations de l'action x, s'explique par les
caractéristiques propres à la société X.
C'est-à-dire de ses perspectives de développement, de la
qualité de la gestion, de son attrait spéculatif. Ce risque
spécifique peut être réduit voire éliminé par
diversification C'est pourquoi, on l'appelle le risque diversifiable ou risque
spécifique.
c) Analyse mathématique du risque
général
Il est possible de donner une expression mathématique
à l'analyse du risque, en faisant appel à ce qu'on appelle les
modèles de marché. Les théoriciens de la finance moderne
ont montré que si on calcule sur plusieurs périodes la
rentabilité Rx d'une action et la rentabilité Rm du marché
(calculée à partir de l'indice boursier), on obtient un nuage de
points qui fait l'objet d'un ajustement linéaire de la forme Rx
= â Rm + á avec â qui
représente le coefficient angulaire de la droite d'ajustement par la
méthode des moindres carrés. L'équation de cette droite
est appelée Capital market Line (équation de la
droite du marché). á représente l'ordonnée à
l'origine.
) =
COV Rx Rm
( ,
Rx Rm Rx Rx
1
. - .
N
N
Avec ici N qui représente le nombre d'observation.
L'équation qui permet de retrouver les valeurs
constatées de Rx à partir des valeurs de Rm est la suivante :
Rx = â Rm + á + å
Avec å qui représente une variable aléatoire
spécifique à l'action x. Rm et å
étant indépendant, la relation permet d'écrire :
Rx= â Rm + á + å
V (Rx) = V (â Rm) + V ( á ) + V (å)
ó2(Rx) = ó2 (â Rm) +
ó2 (á) +ó2 (å)
ó2(Rx) = ó2 â2(Rm) + 0 +
ó2 (å) ó2(Rx) = ó2
â2(Rm) + ó2 (å)
Risque = Risque + Risque
Général Systématique Spécifique
Le coefficient â exprime la sensibilité de la
rentabilité de l'action x aux fluctuations du marché. On parle de
coefficient â pour représenter donc la sensibilité du taux
de rentabilité d'une action par rapport aux fluctuations du taux de
rentabilité de l'ensemble du marché. On compare donc au cours de
diverses périodes le taux de rendement du marché et celui d'une
action .Le risque énuméré ici, est le
systématique.
De façon plus précise, le principe de base du
modèle est de décomposer les fluctuations d'un titre selon deux
origines : d'une part les risques intrinsèques, spécifiques
à la société émettrice et à son secteur
d'activité ; d'autre part les risques systématiques,
appelés aussi risques du marché, qui touchent l'économie
dans son ensemble et qui orientent le marché à la hausse ou
à la baisse en influençant chaque titre.
Si l'on met à part les risques intrinsèques qui
ne peuvent être généralisés, la seule étude
d'ensemble possible porte sur les risques systématiques. Cette
étude est d'autant plus importante pour un gestionnaire de portefeuille
que face aux fluctuations du marché, tous les titres ne se comportent
pas de façon identique. Certes, la plupart des titres ont tendance
à suivre le marché, mais cette évolution peut se faire
avec plus ou moins d'intensité ; ce sera le rôle du coefficient
â de l'apprécier.
Trois cas de figure sont possibles :
Premier cas si â > 1 : cela
signifie que l'actif financier amplifie les variations du marché ; on
est en présence d'un titre offensif. Il baisse ou
progresse plus que le marché selon que celui-ci soit à la baisse
ou à la hausse.
Deuxième cas si â = 1 :
L'actif financier réagit comme le marché, on dit qu'il
est en phase.
Troisième cas si â < 1 :
l'actif financier amortit les variations du marché, si â est
compris entre 0 et 1, nous sommes en
présence d'un actif défensif.
Il est en revanche rare de trouver des actions ayant un â
négatif évoluant en opposition totale avec le marché.
Pour un gestionnaire de portefeuille, â est un
paramètre essentiel.
Malgré le paramètre risque, qui est d'ailleurs
inhérent à toute activité, la Bourse reste un excellent
outil de liquidité pour les détenteurs de titres (revente
facile). Elle permet en plus, l'orientation de l'épargne par son
investissement direct ou indirect.
En marge de tout cela, la Bourse facilite aussi certaines
opérations financières par offre publique : ce sont les OPA, OPE,
OPV .....
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