REMERCIEMENTS
En plus d'être la consécration de quatre ans
d'études, ce mémoire de maîtrise est le fruit de
volonté, d'efforts et de sacrifices consentis de part et d'autres.
Aussi, nous remercions Dieu pour nous avoir donné la santé et la
force de volonté d'être aujourd'hui à ce niveau ; de
même que nos parents bien aimés qui n'ont jamais cessé de
nous soutenir aussi bien moralement que matériellement dans tous nos
projets.
Nous exprimons également notre gratitude à
l'endroit de :
· Monsieur le Président de l'Université de
Toamasina, pour avoir bien voulu nous accueillir dans son institution ;
· Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion et Monsieur le Directeur du Département
Gestion pour leur aide pédagogique à notre adaptation
universitaire.
Notre reconnaissance va enfin à l'endroit de Monsieur
Gatien HORACE, Maître de conférence à l'Université
de Toamasina qui a accepté d'être notre mentor pour
l'élaboration de ce mémoire ainsi qu'à tous les
enseignants de la Faculté qui ont su partager avec nous leurs
connaissances tout au long de notre cursus universitaire.
Toamasina, le novembre 2005 Ibrahim CHAIBOU DAN-INNA
INTRODUCTION
Quatrième plus grande île du monde, Madagascar,
avec une population de 17 millions d'habitants, plus de 400 000
établissements toutes formes considérées et des ressources
naturelles abondantes, possède le profil d'une grande puissance
économique dans l'Océan Indien. Cependant, tous ces atouts ne
sont pas utilisés au mieux des possibilités qu'ils offrent. C'est
en tout cas ce qu'on peut dire des entreprises malgaches qui, malgré
leur nombre et leur diversification dans les activités, ne sont que
très peu satisfaites dans leurs besoins de financer leurs
activités. Les autorités malgaches qui, à travers
certaines mesures prises pour une économie plus forte tentent un
compromis, doivent prendre le problème à bras le corps en
trouvant une solution structurelle au problème.
C'est pour contribuer à la réflexion sur le
financement des entreprises et la recherche de l'amélioration du
système financier malgache que nous avons choisi comme thème de
notre recherche « L'OPPORTUNITE D'UN MARCHE BOURSIER POUR UN MEILLEUR
FINANCEMENT DES ENTREPRISES A MADAGASCAR ». Notre réponse à
la préoccupation évoquée ci-dessus est, en effet,
l'institution d'une bourse de valeurs à Madagascar.
Nous avons décidé de structurer notre travail
en deux parties : la première débute par l'énoncé
des mesures d'assainissement et de renforcement macroéconomiques
décrites dans le Document de Stratégie pour la Réduction
de la Pauvreté (DSRP) pour lever le défi d'une croissance rapide
fondée sur le dynamisme du secteur privé, puis elle étudie
les caractéristiques des entreprises malgaches à travers une
analyse de cette population d'agents économiques en mettant en
lumière la situation des investissements et le besoin de financement de
ces entreprises. Enfin, elle met en évidence des difficultés
qu'éprouvent les sociétés malgaches à
accéder aux crédits d'investissement.
La deuxième partie s'attache à prouver
l'utilité d'un marché boursier institutionnalisé à
Madagascar. Elle effectue au préalable un détour sur l'histoire
ainsi que les origines de la Bourse puis s'attache à définir les
concepts fondamentaux et des principes de fonctionnement de la Bourse. Nous
pourrons ainsi distinguer les différents types de bourse et
dégager leurs caractéristiques communes.
Dans un deuxième temps, nous nous attacherons à
déceler les prémisses d'une bourse à Madagascar. En
dernier lieu, nous tenterons l'esquisse d'un dispositif pour la mise en place
d'une bourse à Madagascar, tout en évoquant les
difficultés et contraintes qui vont à l'encontre de ce projet et
les mesures susceptibles de les surmonter.
Comme, il s'agit d'une étude prospective sur
l'établissement d'un organisme d'un type nouveau à Madagascar, le
contenu de cet ouvrage est alimenté principalement par la recherche
documentaire d'une part auprès d'institutions et centres
spécialisés, d'autre part par l'Internet, complétée
par des interviews accordés par des intervenants dans le monde de la
finance.
PREMIERE PARTIE
LE FINANCEMENT DES ACTIVITES DES
ENTREPRISES A MADAGASCAR
CHAPITRE I LE DEFI D'UNE CROISSANCE RAPIDE FONDEE
SUR LE DYNAMISME DU
SECTEUR PRIVE
Les impératifs d'une croissance rapide de
l'économie malgache reposent notamment sur une exploitation rentable de
ses nombreuses potentialités naturelles. A la lumière de ce qui
continue de se faire dans les pays industrialisés, la stratégie
à mettre en oeuvre à cet effet doit se fonder sur le secteur
privé dont le dynamisme seul peut constituer le levier permettant
d'amorcer le développement. Il est appelé à combler les
limites de l'Etat dans une économie de marché, car ce dernier ne
peut prétendre pouvoir rentabiliser l'éventail de toutes les
activités économiques d'un pays ; Parce qu'il ne dispose pas de
toutes les compétences, de toutes les ressources et de toutes les
ambitions que cela suppose pour s'attaquer à une gamme
d'activités aussi vastes que disparates.
Au coeur de tout défi global de croissance, de
développement et de lutte contre la pauvreté, le secteur
privé est donc irremplaçable. Mais qu'il joue ce rôle
moteur suppose sa mise en valeur par la considération de certains
paramètres. Affirmant leur volonté d'aller dans ce sens, les
autorités malgaches, à travers le Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté, se sont appesanties sur un certains
nombre de mesures macroéconomiques dans le sens d'une évolution
économique positive tirée par le secteur privé, mais aussi
sur les voies et moyens d'assainir l'environnement macroéconomique
général, notamment par une réforme de la fonction publique
et une gestion améliorée des affaires publiques.
SECTION 1 : LES PREALABLES
I - Le renforcement de l'assainissement de la gestion
macroéconomique
A- La lutte contre la corruption
Pour la réussite de sa politique de développement
rapide et durable, et dans le cadre de la
mise en oeuvre des mesures pour l'amélioration de la
gestion des affaires publiques, le gouvernement malgache a fait de la lutte
contre la corruption un élément déterminant de sa
politique. Cet engagement a été traduit par le décret
n°2002-1128 du 30 septembre 2002 instituant le Conseil Supérieur
contre la Corruption fonctionnant sur des fonds provenant d'une dotation
spéciale de crédit du budget de l'Etat.
Ce conseil a pour attributions de :
1 développer une stratégie nationale de lutte
contre la corruption ;
2 participer à la préparation d'une
législation appropriée ;
3 élaborer des textes relatifs à la
création d'une agence anti-corruption ;
4 suivre l'impact et les résultats du programme
anti-corruption.
En outre, pour promouvoir la transparence dans l'exercice des
fonctions publiques, le décret n° 2002-1127 du 30 septembre 2002 a
institué l'obligation de déclaration périodique de
patrimoine pour les ministres, les magistrats et les fonctionnaires des postes
de haute responsabilité équivalente ou supérieure à
celle de Directeur de ministère.
Par ailleurs, pour intensifier cette lutte, les programmes du
gouvernement comprennent :
1 le renforcement du dispositif anti-corruption pour
circonscrire ou empêcher préventivement la corruption tout en
réprimant les faits avérés de corruption ;
2 la mise en oeuvre d'une panoplie d'actions visant à
réorganiser les services publics, le renforcement des capacités
des agents, le traitement rapide des dossiers ;
3 la mise en place des guichets uniques partout et l'ouverture
des cahiers de doléances aux usagers ;
4 la mise en place d'une agence anti-corruption au niveau de
chaque ministère ;
5 l'instruction civique dans les écoles et à tous
les niveaux ;
6 la réduction des pratiques de la corruption et du
favoritisme au niveau de la fonction publique, la vulgarisation des textes sur
la conduite civique, la déontologie et l'éthique ;
7 la mise en place des dispositifs institutionnels pour rendre
opérationnel le Conseil Supérieur de lutte contre la
corruption.
B - La Réforme de la Fonction Publique
En vue de la mise en place d'une fonction publique
transparente et efficace, au service des citoyens, combattant la corruption et
le favoritisme et aussi dans le cadre de la bonne gouvernance, les
autorités malgaches ont envisagé l'entreprise des actions
suivantes :
8 la dépolitisation de l'administration et la nomination
selon les compétences et le mérite ;
9 l'actualisation et la vulgarisation des textes
législatifs et réglementaires sur les conduites ainsi que le
changement de mentalité ;
10 l'obligation de déclaration périodique de
patrimoine pour les hauts fonctionnaires de l'Etat ;
11 le développement d'un environnement de travail
favorable (motivation environnementale);
12 la mise en place d'une rémunération liée
à la performance (motivation salariale). Le programme de réforme
de la fonction publique consiste à :
13 Moderniser la gestion des agents de l'Etat par la mise en
place d'un fichier unique ;
14 Assurer la qualité des formations professionnelles des
agents de l'Etat ;
15 Informer périodiquement tous les agents de l'Etat et
les usagers sur les activités de la fonction publique ;
16 Disposer des données mensuelles de suivi et
d'évaluation fiable pour la prise de décision en matière
de gestion des ressources humaines.
C - La gestion des affaires publiques
En ce qui concerne la gestion des affaires publiques, le
document cadre a identifié l'obligation de rendre compte,
l'imputabilité, la rigueur, l'allègement et la transparence des
procédures et des résultats comme des éléments
essentiels à la bonne gouvernance économique. Aussi, il
préconise la généralisation du contrôle interne dans
la chaîne administrative de la dépense et la création du
système de guichet unique, partout où cela est possible.
Il préconise aussi la poursuite du renforcement des
capacités institutionnelles des intervenants dans le processus de la
gestion budgétaire, des services des douanes et fiscaux, de la justice,
de l'Inspection Générale de l'Etat (IGE), de la Direction
Générale du Contrôle des Dépenses Engagées
(CDE), de la Commission Centrale des Marchés (CCM) et de la Cours des
Comptes.
D'autre part, pour faire évoluer le système
financier malgache, un système d'information fiable nécessaire
à la connaissance de la situation économique et financière
du pays a été envisagé. Sa mise en oeuvre consiste
à :
17 produire, disposer, coordonner et diffuser des informations
statistiques et économiques, plus précisément à
:
· disposer d'informations exhaustives, fiables, en temps
réel, d'aide à la décision en matière de politique
économique et de développement ;
· mettre en place un système d'informations
régionales ;
· fiabiliser les statistiques du commerce extérieur
;
· accélérer le traitement des
opérations et la production des données comptables.
18 Contribuer à l'évolution du système
financier, en :
· menant des actions pour mobiliser l'épargne ;
· facilitant l'accès au financement bancaire pour
les entreprises ;
· contribuant à la mise en place d'un marché
financier moderne ;
· libéralisant progressivement et assainissant le
secteur des assurances ;
· améliorant l'environnement juridique en
matière de change ;
· disposant d'une meilleure information sur le secteur
privé par la mise en place d'une centrale de bilans ;
· intégrant progressivement le secteur informel en
créant des centres de gestion agréés.
Enfin, outre la lutte contre la corruption dont nous avons fait
état plus haut, le plan cadre pour contribuer à
l'efficacité de la politique budgétaire a émis les actions
suivantes :
19 la réforme des finances publiques par le renforcement
du contrôle budgétaire, des organes
et institutions de contrôle (IGE, CDE, etc.).
20 la mise en oeuvre d'une politique budgétaire comme
instrument d'orientation et de promotion de l'économie ;
21 l'accroissement des recettes pour atteindre les normes
internationales en matière de taux de pression ;
22 la maîtrise des dépenses publiques et la
répartition conforme aux objectifs globaux sectoriels ;
23 la coordination de l'aide extérieure.
II - La construction et l'entretien des infrastructures
L'insuffisance des infrastructures économiques diminue
les performances en matière de croissance économique,
d'allocation de ressources produites et de réduction de la
pauvreté. Des enquêtes et études récentes auraient
démontré l'existence d'une corrélation positive
significative entre l'indice de pauvreté et l'insuffisance des
infrastructures routières dans les six provinces de Madagascar. Raisons
pour lesquelles, le DSRP a identifié la création et le
développement des infrastructures économiques comme la
première priorité pour Madagascar.
En effet, la longueur totale du réseau routier de
Madagascar atteint 31999 kms. On peut dire qu'elle est de faible importance par
rapport à l'étendue du territoire (587 041 km2) et aux
services rendus (0,05km par km2), compte tenu également du
fait qu'une partie du réseau est praticable durant seulement une partie
de l'année à cause du mauvais état de la route ou des
coupures de routes à chaque saison de pluie. Pourtant, l'existence de
routes permanentes conditionne le développement tant économique
que social d'un pays.
Aussi les actions à entreprendre porteront sur tous
les maillons des services de transports, en commençant par
l'amélioration physique des infrastructures (nouvelles constructions,
aménagement, réhabilitation des infrastructures existantes,
entretien courant et périodique), la rationalisation de leur gestion et
de leur exploitation, et la facilitation de leurs usages avec un confort et une
sécurité accrue. Ces actions concernent tous les modes de
transports : routiers, ferroviaires, maritimes, fluviaux et aériens. La
coordination des différents modes sera renforcée à
l'intérieur soit d'une région économique, soit d'une
province entière, et leur développement sur
l'ensemble du territoire sera réparti d'une
manière équilibrée.
Un accent particulier sera mis sur les infrastructures
routières tant au niveau du réseau structurant qu'au niveau des
réseaux des routes rurales. Ces 2 réseaux seront
interconnectés afin d'assurer une circulation fluide entre les campagnes
et les villes et un total désenclavement des populations rurales dont
les moyens de transports utilisés et désignés sous
l'appellation « moyens intermédiaires de transports » comme
les charrettes ou les cycles seront améliorés et
développés.
Plus spécifiquement, les actions viseront :
1 Le développement de la programmation au niveau des
provinces, la coordination des interventions des partenaires techniques et
financiers par le biais de l'approche basée sur l'appui
budgétaire ;
2 Le renforcement de la capacité de gestion et de la
bonne gouvernance des programmes et projets d'infrastructures par
l'administration ;
3 L'efficacité dans l'exécution des travaux
d'aménagement, de réhabilitation et de maintenance des
infrastructures en général et des routes en particulier
grâce :
o à la promotion d'un judicieux partenariat
public-privé,
o à l'intensification de la formation des ressources
humaines tant du secteur public que du secteur privé,
o au respect des normes ;
4 L'amélioration de la productivité et de l
`efficacité de l'exploitation du système de transport par une
participation accrue du secteur privé dans l'exploitation ;
5 La diminution des effets néfastes et destructeurs des
cataclysmes naturels par une amélioration des systèmes de
prévision du temps et d'alerte nationale ;
6 La diminution de la pollution dans les centres urbains et
l'amélioration de leurs systèmes d'assainissement et plus
généralement ;
7 La protection de l'environnement.
Pour l'exécution de ces actions, l'Etat
déléguera certaines de ces attributions de maître
d'ouvrage à des agences d'exécution à
créer au niveau des sous-secteurs tout en veillant à la bonne
exécution de la politique qu'il aura définie.
Ainsi, les agences suivantes dans les sous secteurs devraient
avoir été mises en place et rendues opérationnelles
à partir de l'année 2003, à l'instar de l'agence
chargée de l'aviation civile déjà opérationnelle
:
1 Des Agences Routières (AGR), centrale et
provinciales seront chargées de la maîtrise d'ouvrage
déléguée dans la construction, la réhabilitation ;
et l'entretien périodiques des routes ;
2 Une Agence Portuaire, Maritime et Fluviale (APMF), dont le
texte constitutif a été déjà voté ;
3 Une Agence des Transports Terrestres (ATT), dont l'étude
de faisabilité est en cours et enfin
4 Une Agence Nationale de la Météorologie, dont la
mise en place est à l'étude.
A- Les Infrastructures Routières
L'aménagement, la réhabilitation, l'entretien
périodique et l'entretien courant des infrastructures routières
constituent la priorité de l'Etat. Ainsi :
1 14 000km de routes nationales primaires et secondaires
reliant la capitale aux chefs lieux de province ou de régions et les
provinces et régions entre elles, devront être
réhabilitées en 2008 ;
2 De 2003 à 2006, 2 000km environ par an de routes
rurales de désenclavement et de desserte, dans les six provinces de
Madagascar et touchant plus de 75% de la population, devront être
aménagées ou réhabilitées ;
3 Un programme de construction de nouveaux axes routiers sera
élaboré et réalisé en fonction des besoins
socio-économiques.
B - Le Transport Routier
Afin d'améliorer la qualité de service ainsi,que
le niveau de sécurité des transports routiers, des
activités spécifiques sont programmées pour la
période 2003-2006, dont :
1 La mise en oeuvre d'un vaste programme de
sécurité routière sur l'étendue du territoire
à l'intention du public en général, des écoliers et
des transporteurs en particulier ;
2 L'appui à la professionnalisation du métier
de transporteur à travers un programme de formation à l'intention
des différentes catégories d'opérateurs concernés
tels que les gestionnaires des entreprises de transport routier et les
conducteurs de camions ;
3 La réduction de l'impact des transports routiers sur
l'environnement à travers la mise en place d'une réglementation
et d'un système de contrôle ;
4 L'aménagement et la construction d'infrastructures
connexes telles que les plates-formes multimodales, gares de marchandises ou de
voyageurs, aires de stationnement ou de repos ;
5 L'amélioration des conditions fiscales en vue d'inciter
les opérateurs transporteurs à procéder au renouvellement
du parc automobile et à la réduction des tarifs ;
6 La promotion de Moyens Intermédiaires de Transports
(MIT) que sont les charrettes et les bicyclettes en milieu rural afin de
faciliter et rendre plus économique les conditions de transport des
populations nécessiteuses ;
7 La révision et l'application des textes
réglementaires régissant les véhicules importés
;
8 L'amélioration des conditions fiscales relatives
à l'acquisition et à la maintenance des MIT.
C - Aménagement du Territoire et Urbanisme
Des plans d'aménagement régionaux pour les 12
régions seront élaborés entre 2003 et 2006. Il est de
même pour les plans d'urbanisme directeurs des chefs-lieux des provinces
et des principales villes ; et des plans sommaires d'urbanisme pour au moins
50% des communes à partir de 2004 ; des infrastructures et services
urbains de base, des zones de hautes potentialités et des zones à
risques comme les aménagements pour la protection contre les inondations
seront
développés.
Au niveau des villes, l'amélioration des
déplacements urbains et l'expansion des infrastructures de marché
seront entreprises pour les six grandes villes et les villes secondaires. Les
systèmes d'assainissement seront revus dans une trentaine de villes et
une trentaine de quartiers seront restructurés.
Parallèlement à ces différentes actions,
le niveau des capacités humaines, techniques et financières des
communes sera renforcé, soit par des efforts plus conséquents de
la part de l'Etat ou des provinces, soit par le biais de la coopération
décentralisée.
D - Transports ferroviaires
Dans ce domaine, le Document cadre traduit le souhait des
autorités malgaches de réhabiliter et de rendre fonctionnelles,
de 2003 à 2006, l'ensemble des infrastructures ferroviaires : voies,
ouvrages d'art et ouvrage de drainage. Des études de faisabilité
de nouvelles lignes ferroviaires et une réactualisation des anciennes
seront menées.
Les opérations de réhabilitation permettront
non seulement l'augmentation des trafics des marchandises diverses,
pondéreuses ou des hydrocarbures mais aussi et surtout le
désenclavement des zones non desservies par les routes. Ainsi,
après la réhabilitation, les populations rurales habitant le long
de ces voies ferrées pourront de nouveau accéder aux services de
transports pour la commercialisation de leurs produits (seule source de
revenus) et accéder aux services sociaux de base (santé,
éducation et adduction d'eau).
E - Ports et transports maritimes
Compte tenu de l'importance du transport maritime dans le
développement économique et le désenclavement des
régions côtières, le document cadre mentionne l'effort
d'aménagement et de réhabilitation des ports principaux et
secondaires qui sera déployé et ce, en fonction des
priorités de l'économie. Dans le cadre des actions de sa mise en
oeuvre, l'Etat incitera la participation du secteur privé notamment
national pour raffermir le système de partenariat publicprivé.
Cela à travers certaines activités d'exploitation des ports comme
la manutention qui seront
proposées au secteur privé.
L'efficacité du système portuaire
dépendant aussi bien des facilités d'accès aux ports que
de l'existence d'un système de réglementation et de
contrôle de la sécurité de la navigation efficient, les
phares de balises seront réhabilités et des dotations de
matériels de manutention performants seront envisagées.
Au chapitre du développement des activités
touristiques, qui figurent parmi les sources potentielles de revenus et de
devises du pays, l'aménagement de ports de plaisance dans certaines
provinces sera envisagé. Les actions à réaliser dans ce
sens seront accompagnées par des mesures liées à la
sécurité et au contrôle des mouvements de personnes.
En ce qui concerne le développement du transport
fluvial, le DSRP prévoit l'aménagement prochain des fleuves de
Sofia et de Tsiribihina. Ces deux fleuves serviront de projets pilotes pour
l'aménagement d'autres fleuves ou rivières.
F - Aéroports et Transport aérien
Le Gouvernement malgache entend poursuivre la réforme
institutionnelle du système aéroportuaire. Cette réforme
consacre le désengagement de l'Etat de la gestion et de l'exploitation
des aéroports, l'incitation à la concurrence sur les
réseaux intercontinental, régional et national.
Les priorités du Gouvernement en matière
d'investissements aéroportuaires portent sur :
1 L'amélioration des conditions de sécurité
des trafics aériens : vols de nuit, balises, systèmes de
télécommunication ;
2 L'amélioration de la sûreté dans les
aéroportuaires internationaux par la mise en place d'un système
de contrôle entrée /sortie ;
3 L'aménagement, la réhabilitation et
l'extension des infrastructures aéroportuaires selon les niveaux de
trafics projetés en relation avec les besoins économiques et le
désenclavement. Ces travaux seront financés par des ressources
publiques et privées dans le cadre du système de concession
à mettre en place.
A ce projet d'insuffler une nouvelle dynamique à la
macroéconomie malgache s'ajoute un autre assainissement plus
spécifique destiné au secteur privé.
SECTION 2 : LA PLACE DU SECTEUR PRIVE DANS LA
STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
Le Document Stratégique met en lumière le cadre
référentiel dont dispose Madagascar pour développer et
dynamiser le secteur privé de par l'existence du Programme National
d'Appui au Secteur Privé (PNSP). Le secteur privé étant le
moteur de la croissance économique, deux facteurs influencent
principalement leurs investissements, à savoir un cadre plus incitatif
et sécurisant et des infrastructures adéquates. Le
développement du secteur privé se fera dans le cadre d'une bonne
synergie du partenariat public-privé (PPP) et la mise en place de
pôle de développement économique.
En plus de la mise en place d'un cadre macro-économique
sain évoqué dans la section précédente, les mesures
suivantes identifiées par le document cadre seront à
développer :
1 Amélioration de l'environnement des affaires et du
cadre institutionnel ;
2 Restructuration et renforcement des capacités ;
3 Mise en place d'un système d'information et de
technologie adéquat ; I - Amélioration de
l'environnement des affaires et du cadre institutionnel
L'objectif principal poursuivi par les autorités
malgaches est de tenter de décrire les voies de développement du
secteur privé. Pour y parvenir, le renforcement des supports juridiques,
réglementaires et judiciaires est nécessaire afin d'instaurer un
environnement sécurisant et attrayant.
Les actions à réaliser dans ce cadre concerneront
:
4 l'identification, la mise en cohérence et la
vulgarisation des dispositions légales et réglementaires sur le
droit des affaires (fiscalité, immigration, exportation, foncier...) et
ce, en conformité avec les accords internationaux ou régionaux
auxquels Madagascar a
adhéré ;
5 le renforcement des accords bilatéraux pour la
protection et la promotion des investissements ;
6 la restructuration et la redynamisation des chambres
consulaires (les chambres de métiers) ;
7 la mise en place du Guichet Unique des Investissements et
du Développement des Entreprises (GUIDE) visant à faciliter et
alléger les formalités administratives relatives à la
création d'entreprises ,à l'investissement et au fonctionnement
de l'entreprise (formalités administratives, fiscalité et visas
de séjour,...) ;
8 la mise en place de vieille stratégique pour
l'amélioration des principaux coûts nationaux de production ;
9 l'élaboration et l'adoption de textes d'application
régissant les coopératives d'épargne et de crédit
;
10 la facilitation de l'accès à la
propriété foncière ;
11 la mise en place de nouveaux instruments financiers pour les
ménages et les entreprises
;
12 la refonte du régime de zone franche en mettant
l'accent sur l'allègement des procédures ;
13 l'élaboration d'une charte de l'investissement en
incluant la promotion de partenariat, les mesures incitatives, les plans
sociaux et le minimum d'apport en capital ;
14 l'amélioration des textes sur la
propriété intellectuelle ;
15 la création de l'Office de la Micro et Petite
Entreprise (OMPE) ;
16 la multiplication des zones artisanales ;
17 la relance du mouvement coopératif.
Les Autorités à travers le DSRP espère que
la mise en oeuvre de ces mesures mettra en confiance les opérateurs
économiques et développera les relations d'affaires et ainsi
favoriser
l'investissements tant national qu'étranger.
II - Structuration et renforcement des
capacités
Le renforcement des capacités étant très
important pour l'obtention de résultats tangibles au niveau des acteurs
économiques à moyen et long terme, le Document Cadre convient d'y
consacrer plus d'efforts et de ressources.
Les actions et mesures qu'entend prendre les autorités
sont :
1 la mise en place de structure opérationnelle, la
décentralisation et le renforcement du Comité d'Appui au Pilotage
de l'entreprise (CAPE) qui est la plate-forme de dialogue et d'action par
excellence entre l'Etat et le secteur privé ;
2 la mise en place d'un programme de remise à niveau des
entreprises ;
3 la promotion de groupements d'intérêt
économique ;
4 l'amélioration de la qualité et de la
capacité d'accueil des centres de formation professionnelles, et la mise
en place des centres de formations de proximités
5 la conduite de travaux d'inventaire et d'identification (par
exemple, communes disposant de potentialités répondant aux
opportunités, spécialisations par filières) ;
6 la réalisation d'appui et assistance concernant les
projets de création et/ou d'exploitation d'unité à
vocation exportatrice, à l'organisation et à la structuration des
filières ;
7 le renforcement des capacités des opérateurs
et de l'administration en vue d'une participation efficace aux travaux
d'activités des organisations régionales et multilatérales
(COMESA, ACP/UE, OMC ...)
Toutes ces mesures sont prises en vue de permettre
l'amélioration des capacités managériales des
opérateurs et l'adéquation formation-emploi.
III - La mise en place d'un système d'information
et de technologie
Pour la mise en place d'un système d'information
permettant d'évaluer le fonctionnement
et le développement de l'environnement économique,
le Gouvernement a décidé d'entreprendre les actions suivantes
:
1 le renforcement et la décentralisation du BIPE
(Bureau Information Pour les Entreprises) afin de permettre la mise en
confiance entre le secteur privé et l'administration par souci de
transparence, et enfin d'améliorer l'information comptable et de mieux
orienter la politique économique du Gouvernement en tant que support
d'information pour l'identification des opportunités économiques
et des niches d'investissement à prioriser ;
2 l'amélioration de la communication et le renforcement
du système d'information au service du commerce extérieur ;
3 la réhabilitation du Centre de Référence
de l'OMC ;
4 le regroupement dans un centre unique des systèmes de
formation professionnelle, d'information et de technologie pour les entreprises
;
5 la veille informationnelle sur les Normes Mondiales de
Productivité (NMP) ;
6 le renforcement de la démarche qualité (Label
Madagascar, traçabilité ...) et, mise en place et renforcement du
Bureau National des Normes et adoption des normes nationales sur tous les
produits ;
7 la mise en place d'un cadre de facilitation des transferts
des techniques et du savoir-faire ;
8 la mise en vigueur des textes d'application de la loi sur la
gestion et le contrôle des pollutions industrielles ;
9 l'élaboration d'une politique nationale et d'un cadre
législatifs en ce qui concerne les Techniques de l'Information et de la
Communication.
IV- Le développement des secteurs porteurs
Une fois toutes les mesures, citées plus haut, mises
en oeuvre, le secteur privé, au sens du DSRP, sera en mesure de
contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté en
étant l'acteur du développement des secteurs porteurs. Les
secteurs porteurs identifiés par le Document cadre sont au nombre de
cinq : le tourisme, les mines, la pêche et l'aquaculture, l'industrie
manufacturière tournée vers l'exportation et les autres
industries manufacturières, les petites et micro entreprises.
A- Le Tourisme
Les richesses de la faune et de la flore malgaches, la
diversité biologique caractérisée par des milliers
d'espèces endémiques font de Madagascar une destination
attrayante pour les touristes. Mais ce potentiel touristique reste très
largement sous-exploité. Dans cette perspective, les objectifs retenus
par le Document Stratégique sont :
1 La promotion d'un développement touristique et
éco touristique qui protège et sauvegarde l'environnement naturel
et l'identité socioculturelle du citoyen malagasy ;
2 Faire du tourisme un levier de développement durable
au bénéfice direct des communautés villageoises ;
3 L'assainissement et l'augmentation des recettes du tourisme
auprès de tous les acteurs concernés.
Les réorientations éventuelles comprendront :
1 La relance des activités touristes pour assurer les
facilités essentielles : suppression de visa pour certain pays pour
permettre aux acteurs tant publics que privé de reprendre dans les
meilleurs délais toutes les activités touristiques du pays ;
2 L'ouverture du ciel aérien en vue d'une
compétitivité du tarif selon une réglementation
transparente ;
3 La promotion de la destination Madagascar avec le secteur
Privé par la mise en place d'un dispositif permanent et durable qui
jouera un rôle d'interface entre le Ministère du Tourisme et les
opérateurs ;
4 La valorisation et l'appui au développement des
infrastructures et la création d'un support incitatif aux investisseurs
du secteur : création de Réserves Foncières Touristiques
(RFT) à travers une répartition appropriée des sites,
création et opérationnalisation de l'Office National
chargé de la gestion des RFT, allégement des procédures
existantes pour accompagner les investisseurs et refonte du Code du Tourisme
;
5 L'assainissement de l'environnement de la vignette
touristique par des amendements des textes régissant cette taxe
parafiscale tant sur les procédures de collecte que sur
l'utilisation des recettes ;
6 La disponibilité de mécanisme de financement
spécifique du secteur du tourisme pour faciliter l'accès au
crédit surtout en faveur des petits et moyens investisseurs ;
7 La modernisation et le développement de dispositifs
pérennes de renforcement des capacités hôtelières et
touristiques : formation aux métiers du tourisme ;
8 La lutte contre le tourisme sexuel et le trafic de la drogue
dans les principales zones d'intérêt touristique en collaboration
avec les autres départements ministériels concernés.
B - Les Mines
Le contexte géologique malgache présente un
potentiel minier important mais mal exploité. Ce qui explique la
très faible contribution de ce secteur au développement
économique et social du pays. Les récentes découvertes de
gisement de pierres précieuses exigent une stratégie
adaptée tant au niveau de l'extraction qu'au niveau de la transformation
afin d'en tirer le maximum de valeur ajoutée.
L'objectif étant d'augmenter la contribution de ce
secteur à l'économie nationale, les actions stratégiques
retenues par le Gouvernement pour une meilleure exploitation consistent
à :
1 Mettre en place un dispositif minier transparent,
2 Promouvoir les grands investissements miniers et la gestion
décentralisée des ressources minières,
3 Eliminer les fraudes dans le secteur des mines.
Le programme d'actions est axé sur :
1 La consolidation et le renforcement de l'administration
minière centrale ;
2 La maîtrise de la production et la conduite d'un
système de collecte des données sur les ressources exploitables,
les gisements économiques miniers, la localisation des implantations des
sites d'exploitation minière ;
3 L'extension du système de contrôle et de suivi
des activités minières ;
4 L'incitation des opérateurs privés à
investir dans l'industrie minérale ;
5 La maîtrise du cadre légal, juridique et
financier du domaine et des affaires minières et du domaine du sous-sol
;
6 L'application rigoureuse de la reconstitution et de la
préservation de l'environnement ;
7 L'augmentation de la capacité du contrôle et du
suivi des activités minières ;
8 La sécurisation des investisseurs ;
9 La promotion et l'appui au secteur privé ;
10 La promotion de la valeur des produits malgaches ;
11 L'assainissement du trafic informel des minéraux ;
12 La création de structures de
recherche-développement ;
13 La différenciation des règlements pour les mines
brutes et les mines travaillées.
C - La pêche et l'aquaculture
Pour améliorer la performance de ce sous-secteur, le
Gouvernement envisage de proposer des zones favorables à l'aquaculture
de crevette aux investisseurs, tout en assurant par ailleurs un suivi
environnemental et sanitaire (épidémio-surveillance)
rigoureux..
Dans ce cadre, en concertation avec la profession, il amendera
(la loi sur l'aquaculture) ou promulguera (domaine sanitaire) les textes
réglementaires nécessaires.
En s'appuyant sur un programme d'évaluation des
ressources halieutiques de Madagascar, les autorités prévoient
d'explorer les perspectives d'un développement de la pêche
maritime, et aussi de consentir un effort particulier pour apporter des
solutions appropriées et durables à la pêche traditionnelle
et aux communautés littorales dépendantes de l'exploitation des
ressources marines. Et ce faisant, parallèlement à la promotion
de la pêche continentale.
Enfin, dans le but de préserver l'accès au
marché et d'assurer les garanties sanitaires nécessaires à
la protection des consommateurs et de répondre aux exigences des pays
importateurs (Union Européenne), le Gouvernement mettra en place les
dotations nécessaires à l'autonomie et l'indépendance
financière de l'autorité sanitaire compétente, la
Direction des Service Vétérinaires.
D - L'industrie manufacturière tournée vers
l'exportation
De par sa progression rapide et ses perspectives d'expansion,
la zone franche est devenue un pôle de croissance important. Aussi
l'objectif affiché par les autorités est d'attirer davantage
d'investissements directs étrangers, d'augmenter le nombre d'emplois
directs, d'accroître les exportations et de favoriser
l'intégration du système productif.
Le plan d'action de ces perspectives sera orienté vers
:
1 La mise en place d'un bureau de coordination administrative
relative aux activités des entreprises exportatrices en
général et des entreprises franches en particulier ;
2 L'intégration verticale et l'ancrage du secteur textile
par l'amélioration de la culture de coton et la mise en place
d'unités de filature et de tissage,
3 L'intensification de la diversification des
activités des entreprises exportatrices en général et des
entreprises franches en particulier vers d'autres secteurs (joaillerie, NTIC,
montages...)
4 Le renforcement de la sous-traitance par la prise de mesures
juridiques ;
5 La poursuite des mesures fiscales incitatives.
E - Les autres industries manufacturières, les
petites et micro entreprises
Pour redynamiser l'appareil industriel (hors zones franches) qui
souffre de retard en matière de compétitivité, plusieurs
actions sont envisagées par les autorités :
1 La mise à niveau et la restructuration par
l'amélioration de la productivité des entreprises, notamment dans
des secteurs d'activité ciblés et jugés prioritaires comme
l'agro-industrie et les matériaux de construction ;
2 La promotion des investissements et de la technologie ;
3 L'amélioration des normes et qualités pour rendre
compétitifs les produits ;
4 La mise en oeuvre d'une politique d'intégration de
l'économie rurale à l'économie industrielle et la mise en
place de pôles de développement agro-industriel.
Le développement des petites et micro entreprises en
général et de l'artisanat en particulier contribue à la
densification du tissu économique, à l'augmentation de l'emploi
et à l'amélioration des revenus.
Les programmes du Gouvernement à ce sujet consistent
à :
1 Appuyer la relance du mouvement coopératif à
travers l'émergence, la consolidation et l'autofinancement des
organisations à la base ;
2 Promouvoir les coopératives de la micro entreprises et
de l'artisanat par l'organisation du secteur afin de créer une synergie
des actions ;
3 Améliorer les performances des micro et petites
entreprises en renforçant leurs capacités
au travers notamment de formations et d'accompagnement technique
et en gestion ;
4 Fournir un appui institutionnel aux organismes de promotion et
de développement des micro et petites entreprises qui ont fait leur
preuve ;
5 Développer des systèmes de financement
adaptés pour renforcer la compétitivité des micro et
petites entreprises et accompagner le développement des systèmes
de micro crédit visant leur autonomie financière.
SECTION 3 : LA NECESSITE DE MOBILISER L'EPARGNE A DES
FINS D'INVESTISSEMENT
Pour atteindre un rythme de croissance élevé
(8% à 10%), le Gouvernement envisage d'accentuer ses efforts sur
l'extension du champ des investissements. En effet, l'objectif ambitieux de
croissance économique requiert un niveau important d'investissement.
Afin d'exploiter les potentialités économiques, ces
investissements s'orienteront vers les secteurs, considérés
porteurs, énumérés dans la section
précédente.
Les objectifs intermédiaires ci-après sont
énoncés par le DSRP :
1 Poursuivre et renforcer l'assainissement de la gestion
macroéconomique ;
2 Accroître l'épargne nationale et mobiliser
l'épargne internationale, notamment à travers les investissements
privés, nationaux, et étrangers ;
3 Promouvoir le partenariat entre l'Etat et le secteur
privé en soutenant les activités orientées vers
l'exportation en particulier les zones franches, le tourisme et les mines ;
4 Renforcer la compétitivité nationale.
I - La promotion des investissements directs
étrangers et /ou nationaux
Pour attirer les investissements étrangers et
favoriser l'investissement interne, le Gouvernement malgache a mis en place un
certain nombre de programmes dont les principaux objectifs sont
l'amélioration de l'image du pays et la simplification des
procédures. Pour atteindre ces objectifs, les principales actions auront
trait à :
1 La mise en place d'un couloir zone franche ;
2 L'élaboration d'une stratégie de promotion des
investissements ;
3 L'aménagement des zones industrielles
dédiées ;
4 L'appui à la création de plate-forme
d'échange entre opérateurs nationaux et étrangers
5 La renégociation de l'utilisation du fonds de garantie
pour mieux répondre aux besoins des entreprises ;
6 La mise en place de système de financement des Micro,
Petites et Moyennes Entreprises (MPME) et l'incitation de la formalisation du
secteur informel ;
7 La mise en place d'un ensemble des mesures incitatives et
attractives pour la soustraitance et le partenariat ;
8 La définition et la mise en oeuvre d'une
stratégie de développement de la production locale des intrants
;
9 La promotion de la coopération
décentralisée....
Les principaux impacts de ces mesures seront, entre autres, la
diminution du délai de traitement des dossiers et la promotion des
partenariats.
Pour l'augmentation du volume des investissements, les actions
suivantes seront prises par les autorités :
1 Mobilisation des flux financiers nationaux et
internationaux en favorisation le développement de partenariat et de
joint-venture, soit sous forme d'Investissement Direct Etrangers (IDE) et /ou
des fonds boursiers soit à travers des prises de participations ou toute
autres formes de capitalisation à travers des mesures d'incitation dans
le cadre d'un dispositif légal et réglementaire
simplifié.
2 Emergence d'un capitalisme national par la facilitation et
la sécurisation des accords de transferts de technologie et d'appui
technique, la mise en place de fonds de portage et de participation, la mise en
place des mécanismes d'accès et d'évaluation des apports
fonciers.
3 Promotion de la gouvernance d'entreprises pour le respect
des actionnaires en tenant compte des dispositions prises par le Comité
pour la Réforme du Droit des Affaires (CRDA) sur les droits des
minorités.
II - Sécurisation et climat des affaires favorable
a l'investissement
Pour protéger et garantir les investissements, le
Gouvernement s'est engagé à prendre des mesures dont les actions
consistent à :
1 La priorisation et l'accélération des
réformes sur la législation et la réglementation
régissant le droit des affaires (création, promotion et
développement d'entreprises bail emphytéotique et assurance) ;
2 La mise en place d'un système de sécurisation
des investissements en conformité avec les accords internationaux et
réglementé par une charte de l'investissement simplifiée
et claire listant les avantages divers, les possibilités d'assurance, de
réassurance ou de contre-garantie internationale et encourager les
recours à l'arbitrage via la Chambre d'Arbitrage et consolider leur
application auprès des tribunaux ;
3 Le développement des accords bilatéraux pour la
protection de l'investissement ;
4 Le respect des droits de propriété
intellectuelle pour la promotion, le transfert et la diffusion de la
technologie.
Ce chapitre a mis en évidence la volonté du
gouvernement malgache d'améliorer
l'environnement macroéconomique ainsi que d'amorcer un
développement économique s'appuyant sur le secteur privé.
Il permet ainsi de saisir toute l'importance de ce secteur. Il rapporte les
mesures qu'envisagent de prendre les autorités malgaches afin de mettre
les entreprises malgaches existantes dans les conditions adéquates leur
permettant d'être plus contributives à l'économie et/ou de
favoriser la création de nouvelles entreprises, notamment pour
l'exploitation de secteurs d'activités dans lesquelles Madagascar
nourrit l'espoir d'un développement durable.
Bien que la prise de toutes ces mesures soit louable au plus
haut point, elles ne répondent pas au problème auquel toute
entreprise, dans son activité, se trouve confrontée à un
moment ou à un autre dans son cycle de vie : le besoin de financement.
Il convient alors de s'interroger sur ce qui a le plus de conséquence
pour une économie : avoir des entreprises de taille substantielle ou un
grand nombre d'entreprises de faible importance ? La question a son importance
même si les deux objectifs ne sont pas exclusifs. Mais si on
considère le besoin d'avoir des entreprises de poids conséquents,
et si l'on souhaite favoriser la croissance aussi bien externe qu'interne des
entreprises, il est crucial de saisir les causes essentielles freinant les
activités de production et ce qui va permettre de mieux les relancer.
Même si, par ailleurs, il n'est pas inutile de vouloir rendre performant
le cadre formel de la production.
CHAPITRE II LES BESOINS DE FINANCEMENT
Avant de s'étendre sur les besoins de financement des
entreprises malgaches, il convient de mieux les connaître au moyen d'une
étude de leurs caractéristiques.
SECTION 1 : ANALYSE DE LA POPULATION DES ENTREPRISES
MALGACHES
On distingue les caractéristiques générales
qui ressortent d'une étude englobant toutes les entreprises et les
caractéristiques spécifiques aux sociétés
anonymes.
I - Les caractéristiques
générales
A- La prédominance du secteur tertiaire
Le secteur tertiaire de l'économie malgache regroupe
87% des entreprises toutes formes juridiques confondues. Le secteur est
tiré par le commerce de détail et de gros qui sont les
activités de respectivement 68,56% et 10.83%des entreprises ;
directement suivi par les activités de transport de voyageurs et les
services d'hôtellerie et de restauration pour 6.75% et 6.18% des
entreprises de ce secteur.
Comme c'est souvent le cas, le secteur tertiaire est
prédominant pour la plupart des économies, en cela Madagascar ne
fait pas exception. Par contre, c'est souvent l'importance du secteur
secondaire qui reflète le développement économique ; il
traduit la capacité du pays à exploiter ses matières
premières donc suppose beaucoup plus d'industries de transformation.
Mais cela reste non prouvé dans la situation malgache où la
plupart des entreprises industrielles importent leurs matières
premières. En effet, en 1997, l'industrie formelle a importé
51.5% de l'ensemble des matières premières et fournitures, et
41.8% des consommations intermédiaires1.
1 Enquête annuelle dans l'industrie, le secteur
industriel formel à Madagascar, page 25, Juillet 1999
Graphe 1
Nombre d'entreprises par secteur d'activité
53943
3457
1%
12%
406885 87%
secteur primaire secteur industriel secteur tertiaire
B - La concentration autour des industries du BTP, textiles
et du métallique
Le secteur industriel comme le montre le graphe ne regroupe
que 12% des entreprises. Comparativement à l'année 1997,
où le secteur industriel s'était caractérisé par
une concentration autour des industries textiles (20.6%), BTP (16.8%), et du
bois (10.3%)2, ces dernières années, la
majorité des entreprises de ce secteur a pour branche d'activité
le BTP (28,79%) ; puis le textile, filature, cordes et confection en second
lieu (22,14%) ; suivi de l'industrie métallique et construction des
machines et appareils mécaniques (12,76%). L'industrie du bois (5,64%)
se trouve classée à la quatrième place après
l'industrie alimentaire (9,25%).
La résurgence de l'industrie métallique peut
être interprétée par une augmentation du besoin de
maintenance du secteur industriel et donc un vieillissement des
équipements des entreprises industrielles. Le dynamisme du BTP quant lui
peut être assimilé à l'effet des travaux publics
récemment entrepris par l'Etat.
2 Idem
Malgré cette concentration, le secteur industriel
malgache a tendance à se diversifier. Cette diversification se note par
l'existence d'une industrie de construction et montage matériels de
transport, et d'une industrie électrique.
C - Un Secteur industriel orienté vers les biens de
consommation
En 1999, Le secteur industriel formel à
Madagascar, publié par le projet MADIO faisait cas de cette
orientation dans l'enquête annuelle qui traduisait qu'en 1997, 56% des
entreprises industrielles produisaient des biens de consommation contre 28%
pour les biens d'équipements et 15% pour les biens
intermédiaires.
L'analyse des données récentes présume
une hausse du nombre des entreprises de production de biens d'équipement
bien que la production des biens de consommation reste l'activité de la
majorité des entreprises industrielles (54%). En effet, 41% des
entreprises industrielles produisent des biens d'équipement. Mais cette
hausse est de la poudre aux yeux ; Aussi, elle doit être
relativisée car due exclusivement à la hausse du nombre
d'entreprises du BTP qui, comme souligné plus haut, n'est que la
résultante des investissements auxquels a procédé
l'Etat.
A l'instar des pays sous industrialisés, l'industrie
malgache reste donc en majorité orientée vers la production des
biens de consommation.
Tableau 1
Répartition des Sociétés
malgaches par secteur et branche d'activité
Situation d'octobre 2005
SECTEUR D'ACTIVITE
|
BRANCHE D'ACTIVITE
|
EFFECTIF PAR
BRANCHE
|
EFFECTIF PAR
SECTEUR
|
|
|
|
|
Secteur
|
Agriculture
|
1934
|
|
Primaire
|
|
|
|
|
Elevage- Pêche- Chasse
|
706
|
|
|
Sylviculture - Vannerie
|
817
|
3457
|
|
Industries Extractives
|
2008
|
|
|
Energie
|
66
|
|
|
Agro-industrie
|
67
|
|
|
Industries Alimentaires
|
4991
|
|
|
Industries de boissons
|
949
|
|
|
Industries de Tabac
|
38
|
|
|
|
Industries de Corps gras
|
736
|
|
Secteur
|
Ind. chimiques et pharmaceutiques
|
831
|
|
Secondaire
|
|
|
|
|
ind. textiles, filature, cordes, confection
|
11946
|
|
|
Tannerie - cuir
|
788
|
|
|
Industrie de bois
|
3046
|
|
|
Matériaux de construction, Céramique et autres
matériaux
|
497
|
|
|
Industries Métalliques et construction des machines et
appareils mécaniques
|
6885
|
|
|
Construction et montage matériels de transport
|
84
|
|
|
Industries électriques
|
1715
|
|
|
Papeterie, édition, imprimerie
|
1661
|
|
|
Industries diverses
|
2104
|
|
|
Bâtiment et Travaux Publics
|
15531
|
53943
|
|
Transport marchandises
|
11083
|
|
|
Transport de voyageurs
|
27480
|
|
|
Auxiliaires de Transport
|
1218
|
|
|
Télécommunication
|
298
|
|
|
Commerce de détail
|
279135
|
|
Secteur
|
Commerce de gros
|
44093
|
|
Tertiaire
|
|
|
|
|
Banques
|
235
|
|
|
Assurances
|
114
|
|
|
Enseignement
|
2026
|
|
|
Santé
|
1645
|
|
|
Services rendus aux entreprises
|
8249
|
|
|
Services récréatifs et sociaux
|
1175
|
|
|
Hôtels-restaurants
|
25171
|
|
|
Autres Services
|
4963
|
406885
|
Total*
|
464285
|
|
Source : INSTAT - Services du Répertoire National des
Etablissements * Services gouvernementaux et organismes internationaux
exclus
II - Les caractéristiques spécifiques
aux sociétés anonymes A- La
répartition sectorielle des sociétés anonymes
(SA)
Comme l'illustre le graphe 2, 63% des SA sont dans le secteur
Tertiaire, ce qui confirme la tendance générale .En effet, 41,94%
des SA sont dans le commerce de gros et 17,12% dans le détail. En
rapprochant ces chiffres à ceux de l'analyse globale qui faisaient
ressortir que dans le secteur tertiaire 68,56% des entreprises sont dans le
commerce de détail et 10,83 % dans celui du gros, on peut conclure que
dans le commerce, la majorité des SA sont des distributeurs et qu'une
faible partie des détaillants.
Après le commerce de gros et de détail, c'est les
services rendus aux entreprises qui
tiennent la troisième place avec 12,91%. Cela peut
être interprété par un développement des
activités de conseil et consulting et un besoin d'assistance et de
formation des entreprises malgaches.
D'autre part, 6 ,04% des SA sont des banques. Ces SA
représentent 28,08% des banques malgaches, tout autant que les SARL qui
font également 28,08%. En effet, la majorité des banques
malgaches (35,31%) ont une forme autre c'est-à-dire en dehors des EI,
EURL, GIE, SA, SARL, SAU3. Cela est surprenant pour une branche
d'activité aussi sensible qu'importante pour l'économie ; or la
nécessité de transparence et du contrôle des banques aurait
imposé une forme juridique plus rigoureuse.
Graphe 2 :
Répartition des SA selon le secteur
d'activité
113; 7%
1092; 63%
|
|
|
|
|
|
Secteur Primaire Secondaire Secteur Tertiaire
|
|
|
|
|
B- La Concentration des SA autour des Industries du
BTP, de L'Extraction et du Textile
Tout comme l'ensemble des entreprises malgaches, la
population des SA dans le secteur industriel se concentre autour du BTP et du
Textile mais à la différence qu'ici on constate également
une orientation vers les activités d'extraction.
En effet, 15,41% des SA sont de le BTP, 14,82% dans l'extraction
et 12,05% dans le Textile. L'industrie alimentaire occupant la quatrième
place avec 11,26%.
3 Entreprise Individuelle,Entreprise Unipersonnelle A
responsabilité Limitée,Groupement d'Intérêt
Economique,Société Anonyme,Société A
Responsabilité Limitée, Société Anonyme
Unipersonnelle.
Mais la forme juridique SA au sein de l'industrie extractive
dans une étude globale n'est que faible, puisque les entreprises
individuelles représentent 73,95% dans cette branche, suivies des SARL
avec 20,4% pendant que les SA ne font que 3.7%. Et cela, en dépit du
fait que l'optimisation de l'exploitation des ressources minières
malgaches préconiserait une forme juridique plus sujette à la
réglementation.
Tableau 2 : Répartition des Sociétés
Anonymes par secteur et branche d'activité Situation de juin 2005
SECTEUR D'ACTIVITE
|
BRANCHE D'ACTIVITE
|
EFFECTIF PAR
BRANCHE
|
EFFECTIF PAR
SECTEUR
|
|
|
|
|
Secteur
|
Agriculture
|
65
|
|
Primaire
|
|
|
|
|
Elevage -Pêche -Chasse
|
35
|
|
|
Sylviculture -Vannerie
|
13
|
113
|
|
Industries Extractives
|
75
|
|
|
Energie
|
22
|
|
|
Agro-industrie
|
11
|
|
|
Industries Alimentaires
|
57
|
|
|
Industries de boissons
|
15
|
|
|
Industries de Tabac
|
2
|
|
|
Industries de Corps gras
|
12
|
|
Secteur
|
Ind. chimiques et pharmaceutiques
|
38
|
|
Secondaire
|
|
|
|
|
ind. textiles, filature, cordes, confection
|
61
|
|
|
Tannerie - cuir
|
3
|
|
|
Industrie de bois
|
14
|
|
|
Matériaux de construction, Céramique et autres
matériaux
|
17
|
|
|
Industries Métalliques et construction des machines et
appareils mécaniques
|
43
|
|
|
Construction et montage matériels de transport
|
9
|
|
|
Industries électriques
|
17
|
|
|
Papeterie, édition, imprimerie
|
21
|
|
|
Industries diverses
|
11
|
|
|
Bâtiment et Travaux Publics
|
78
|
506
|
|
Transport marchandises
|
57
|
|
|
Transport de voyageurs
|
22
|
|
|
Auxiliaires de Transport
|
58
|
|
|
Télécommunication
|
8
|
|
|
Commerce de détail
|
187
|
|
Secteur
|
Commerce de gros
|
458
|
|
Tertiaire
|
|
|
|
|
Banques
|
66
|
|
|
Assurances
|
27
|
|
|
Enseignement
|
2
|
|
|
Santé
|
1
|
|
|
Services rendus aux entreprises
|
141
|
|
|
Services récréatifs et sociaux
|
21
|
|
|
Hôtels-restaurants
|
36
|
|
|
Autres Services 8 1092
Source : INSTAT - Services du Répertoire National des
Etablissements
C - La concentration géographique des SA
La population des SA se caractérise par une concentration
géographique. Le Faritany d'Antananarivo regroupe 59,2% des SA de
Madagascar tous secteurs d'activités confondus.
Pris par secteur, ce chiffre revient à 39,82% pour le
secteur primaire, 67,98% pour le secondaire et 57,14% pour le tertiaire.
Cette concentration découle principalement du fait que
la capitale est la mieux dotée en matière d'infrastructures. Elle
est à l'origine d'un effet d'échelle favorable pour les
opérateurs économiques, mais aussi d'un effet défavorable
pour les économies régionales : la faiblesse de l'effet
d'entraînement.
Tableau 3 : Répartition des sociétés
anonymes par secteur d'activité et par région
1 711
Secteur
Primaire
|
Secondaire
|
Tertiaire
|
Total
|
Antananarivo
|
45
|
344
|
624
|
1 013
|
Fianarantsoa
|
6
|
19
|
78
|
|
|
|
|
|
103
|
Tamatave
|
12
|
53
|
115
|
|
|
|
|
|
180
|
Majunga
|
23
|
34
|
83
|
|
|
|
|
|
140
|
Toliara
|
14
|
32
|
82
|
|
|
|
|
|
128
|
Antsiranana
|
13
|
24
|
110
|
|
|
|
|
|
147
|
Madagascar
|
113
|
506
|
1 092
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : INSTAT -Services du Répertoire National des
Etablissements
Telles sont les caractéristiques que l'on peut
dégager de l'étude de la population des entreprises malgaches.
Cette étude ne serait pourtant complète, que si elle fait
ressortir les caractéristiques de fond, en d'autres termes les
difficultés rencontrées par ces entreprises dans leurs
activités.
SECTION 2 : LA SITUATION DES INVESTISSEMENTS ET LES
BESOINS DE FINANCEMENT
Connaître de façon quantifiable l'état et
la situation des équipements utilisés, la rotation
c'est-à-dire la durée de remplacement des investissements des
entreprises malgaches, nécessite des études et enquêtes
pointues. On peut cependant présumer a priori cette insuffisance ; d'une
part, par la nouvelle importance acquise par l'industrie de métallique
et construction des machines et appareils mécaniques. En effet, celle-ci
recueille 12,76% des entreprises malgaches tel qu'il ressort de l'analyse de
cette population en 2005 ; d'autre part, l'établissement récent
de structures d'investissement et de crédit
d'équipement4 qui, jusque là étaient
inexistantes du tissu financier du pays, ne peut que poursuivre la satisfaction
de ce besoin.
Néanmoins, pour avoir une idée plus concise de
ce fait, on peut se référer au Bulletin d'Informations
Conjoncturelles de l'INSTAT qui, dans ses publications de novembre 1999 et de
décembre 2000, distinguait les facteurs limitatifs de la production des
entreprises industrielles malgaches sur la base des résultats d'une
enquête.
I - Les facteurs limitants de l'activité de
production
Les difficultés de trésorerie, l'insuffisance
de la demande, les difficultés d'approvisionnement et l'obsolescence et
l'insuffisance des équipements sont les principaux facteurs qui
handicapent l'activité de production.
A- Les difficultés de trésorerie
Les problèmes de trésorerie en 2000
intéressaient 43% des entreprises industrielles regroupant 21% des
chiffres d'affaires. Les résultats selon le régime montrent que
les difficultés de trésorerie affectent un peu plus les
entreprises du régime général (44% des entreprises et 20%
des chiffres d'affaires) que celles de la zone franche (32% des entreprises
avec 15% des chiffres d'affaires), et en particulier les petites entreprises
(54% des entreprises avec 50% des chiffres d'affaires pour les entreprises du
régime général et respectivement 38% et 17% pour celles de
la zone franche).
4 FIARO : Fonds d'Investissement ARO ; EquipBail : Filiale de l
a BANK OF AFRICA.
B - L'insuffisance de la demande
L'insuffisance de la demande intéressait à la
même période 41% des entreprises réalisant 22% des chiffres
d'affaires. Les résultats suivant le régime de l'entreprise
montrent que ce facteur de blocage affectait 42% des entreprises du
régime général et 36% de celles de la zone franche
regroupant respectivement 22% et 17% des chiffres d'affaires. L'analyse suivant
la taille et le régime de l'entreprise révélait que 45%
des entreprises du régime général de moins de 100
salariés, regroupant 36% des chiffres d'affaires étaient
touchées par ce facteur. Il en était de même pour 43% des
petites entreprises de la zone franche regroupant 60% des chiffres d'affaires,
ce qui signifiait que l'insuffisance de la demande était surtout
ressentie au niveau des petites entreprises. N'empêche qu'une proportion
non négligeable des grandes entreprises de droit commun (42% des
entreprises regroupant 23%des chiffres d'affaires) invoquait également
ce facteur.
Une explication plausible serait la forte concurrence des
produits importés. A ce titre, les secteurs industrie chimique corps
gras (49% des entreprises regroupant 66% des chiffres d'affaires) et papeteries
édition (46% des entreprises et 45% des chiffres d'affaires)
étaient les principaux secteurs touchés par l'insuffisance de la
demande, probablement en raison de la forte concurrence des produits
importés dont l'abondance sur le marché n'est pas à
démontrer.
C - Les difficultés d'approvisionnement
Les difficultés d'approvisionnement touchaient en
moyenne 33% des entreprises et 13% des chiffres d'affaires. Parmi les branches
les plus touchées par ce facteur de blocage figuraient les industries
électriques (90% des chiffres d'affaires), les industries
métalliques (43%), les industries du bois (46%) et les industries
diverses (47%). Concernant les deux premières, l'on peut avancer que ces
branches sont, d'une manière générale, tributaire
d'intrants importés mais la libéralisation effective des
importations et la disponibilité de moyens de paiement extérieurs
en quantité suffisante auraient dû résoudre ces
problèmes. En conséquence, l'hypothèse d'une
pénurie en intrants locaux ou d'un dysfonctionnement des circuits de
distribution ne peut pas être écarté d'autant plus que
l'état des infrastructures routières reste une entrave non
négligeable à l'approvisionnement. Cette remarque s'applique en
particulier pour la branche « Industrie du bois
», car selon les industriels les meilleures essences
deviennent difficilement accessibles en raison de l'enclavement.
D - L'obsolescence et l'insuffisance de
l'équipement
En 2000, l'obsolescence de l'équipement concernait 15%
des entreprises industrielles regroupant 45% des chiffres d'affaires. Ce
facteur de blocage reste une entrave non négligeable à
l'activité productive du fait qu'elle touche le secteur de
l'énergie. L'insuffisance de l'équipement intéressait
quant à elle, 20% des entreprises regroupant 19% des chiffres
d'affaires. L'analyse selon le régime montre que les entreprises du
régime général étaient les plus concernées
par le facteur « insuffisance de l'équipement » (20% des
entreprises avec 43% des chiffres d'affaires pour les entreprises du
régime général contre 3% des entreprises et moins de 1%
des chiffres d'affaires pour celle de la zone franche). Un résultat
analogue s'observe pour le facteur « obsolescence de l'équipement
».
Ces résultats constituent, en quelque sorte, un
indicateur de la faiblesse des investissements de maintenance ou de
renouvellement de l'équipement.
II - Quelques remarques
On peut remarquer sur ces quatre facteurs de limite à
la production que deux, à savoir l'insuffisance de trésorerie et
l'obsolescence et l'insuffisance de l'équipement sont liés au
manque ressources et relèvent donc des besoins de financement
extérieurs. Ces financements devront couvrir des difficultés de
fonctionnement à court terme et des difficultés de nature
stratégiques dont les effets de la résolution sont attendus
à moyen et long terme. Alors même que les crédits de
fonctionnement accordés par les établissements de crédits
sont plus importants que ceux d'investissement, comme le chapitre à
venir nous le montrera, il ressort de ce constat que ces crédits de
fonctionnement ne couvrent pas tous les besoins de ressources que ressentent
les entreprises.
CHAPITRE III LES DIFFICULTES
D'ACCES DES ENTREPRISES AU CREDIT D'INVESTISSEMENT
Les entreprises malgaches souffrent d'une part d'une
rareté des crédits d'investissement et d'autre part du poids que
représente le coût du crédit en général.
SECTION 1 : LA PREDOMINANCE DES CREDITS DE
FONCTIONNEMENT
Cette prédominance des crédits à court
terme se confirme à la lecture du Bulletin d'Information et de
Statistiques de la Banque Centrale de Madagascar. Ce document nous permet de
faire une étude comparative globale sur les trois dernières
années par type de crédit accordé et de saisir la
répartition de ces crédits par secteur et branche
d'activité.
I - Etude comparative globale par type de crédit
accordé
En comparant les crédits accordés par les
banques de dépôt au mois de décembre des trois
dernières années, on peut se rendre compte de l'importance des
crédits à court terme et de celle des crédits à
moyen et long terme. En effet, les crédits à moyen terme et long
terme accordés au cours d'une année ne font même pas la
moitié des crédits à court terme, accordés en cette
même année. Ces crédits font seulement environ 33% non pas
des crédits accordés mais des crédits à court
terme.
Si le plus grand pourcentage des crédits à
moyen terme sur les trois dernières années est d'environ 20 % de
l'ensemble du crédit, pour les crédits à long terme, ce
pourcentage est encore faible et ne fait que 11,4% de l'ensemble du
crédit accordé.
Cependant, un progrès d'ensemble peut être
noté, car on constate d'année en année une augmentation
dans tous les types de crédits accordés. Et même que cette
croissance est plus forte pour les crédits à moyen terme que les
crédits à court terme. On peut donc penser à une relance
des activités économiques même si des hésitations
à accorder des crédits à long terme persistent (taux de
croissance négatif en 2003).
Tableau 4 : Total des crédits accordés par les
banques de dépôt (en millions d'Ariary)
|
Déc. 2002
|
Déc. 2003
|
Déc. 2004
|
Mars 2005
|
Crédit à CT
|
358 610
|
420 761
|
525 783
|
538 487
|
Crédit à MT
|
65 659
|
88 305
|
145 852
|
114 398
|
Crédit à LT
|
54 876
|
50 810
|
59 596
|
63 866
|
TOTAL
|
479 145
|
559 876
|
731 231
|
716 751
|
|
Source : Banque Centrale de Madagascar
II - Répartition des crédits par secteur et
par branche d'activitéA - Répartition des crédits à
court terme
En décembre 2002 et 2003, les crédits à
court terme étaient dans leur grande partie accordés au secteur
tertiaire. Les services ont reçu en ces périodes respectives 38
et 33% des crédits à court terme, dont environ 90% en faveur du
commerce.
Ce secteur est challengé par les industries qui
bénéficiaient elle, en ces mêmes périodes de 32 et
31% du crédit. Mais en décembre 2004, les industries ont eu la
priorité du crédit à court terme avec 43%.
Dans ce second secteur, ce sont les manufactures qui faisaient
l'objet de plus de crédit au cours des trois dernières
années (78, 64 et 56%).
Le secteur primaire, au cours de ces périodes, ne
recueillait qu'environ 30% du crédit à court terme.
B - Répartition des crédits à moyen
et long terme
Pour ces crédits, pendant les mêmes
périodes que précédemment, on remarque au niveau des
secteurs, la tendance inverse qui consiste à accorder plus de
crédits au secteur industriel qu'au secteur tertiaire. A moyen terme,
les industries bénéficiaient de 44,5 ; 57.6 et 46.5% du
crédit, pendant que les services n'en recevaient respectivement que
32,14 ; 20.2 et 25.20%.
Pour les crédits à long terme, la même
tendance s'est imposée avec 23.94 ; 35.10 et 49,
39% du crédit pour les industries et 23,12 ; 14,46 et
11,26% pour les services.
Au niveau des branches, on observe la même tendance
qu'il s'agisse des crédits à long comme à court terme ;
c'est la manufacture dans le secteur industriel et le commerce dans le secteur
des services qui reçoivent le plus de crédits.
Le secteur primaire représenté par
l'agriculture conserve lui sa même minorité par rapport aux autres
secteurs.
SECTION 2 : L'OBSTACLE CONSTITUE PAR LE COUT DU
CREDIT
Les taux débiteurs à Madagascar sont
particulièrement élevés, ce qui ne manque pas de
décourager les entreprises puisque les charges financières vont
grever le résultat. Des taux débiteurs élevés
peuvent donc être considérés comme un effet négatif
qui vient entacher la rentabilité des entreprises.
Si on considère, par exemple, les trois premiers mois
de l'année 20055 , on remarque que le taux de base est dans
la fourchette de 8,83 à 18,00% et que sur le marché bancaire, que
ce soient pour les crédits à court, moyen ou long terme, le
minima est de 12,03%. Donc une majoration de plus de 4 points, ce qui est
excessif. Ceci traduit une évaluation et une appréciation du
risque différentes selon qu'on se place au niveau de la Banque Centrale
et au niveau des banques de dépôt.
Cet écart de plus de 4 points sape les efforts de la
Banque Centrale pour la relance de l'économie. En effet,
théoriquement, c'est une majoration de 2 points qui est admise et
jugée en mesure de traduire de façon fidèle la politique
de la Banque Centrale.
Selon le type de crédit, on se rend compte que ceux
à court terme sont ceux qui ont le maxima le plus élevé
(12,03-24,00%), et les crédits à long terme le plus bas
(12,03-15,70%). Cela trouve son explication dans le fait que, malgré le
fait que les crédits à court terme soient de faible importance
par rapport à ceux à long terme et que le risque soit moins grand
car la durée est
5 Banque Centrale de Madagascar, Bulletin d'Information et
de Statistiques, page 32.
moins longue, mais puisque les banques n'exigent pas souvent
de garantie pour ce type de crédit, un supplément de taux est
destiné à rémunérer quand même le risque
pris.
Alors que, pour les crédits à long terme
où les garanties exigées par les banques (hypothèques,
nantissements ou cautions de personnes physiques ou morales) sont très
élevées et varient de 100 à 300% des crédits
accordés6, le risque étant déjà
rémunéré, le taux revient ainsi donc à un niveau
moins élevé.
Tout ceci nous permet de comprendre les raisons pour
lesquelles les crédits sont concentrés sur les grandes
entreprises. En effet, « les micro entreprises n'ont pratiquement pas
accès au système bancaire » et « l'accès des PME
aux banques extérieures et aux institutions étrangères est
difficile à cause des garanties, taux et conditions dissuasifs
»7.
Enfin, ces taux débiteurs élevés
contrastent avec des taux créditeurs très faibles. Il est
étonnant que ces taux, même pour une période de plus de 2
ans, ne rémunèrent seulement qu'à 7,58%8. La
faiblesse des taux d'intérêt de placement est un frein à
l'évolution de l'épargne. « Madagascar ne peut cependant pas
envisager de croissance à long terme durable sans la participation
active de la majorité que représentent les petits agents
économiques qui disposeraient en milieu rural d'une épargne
substantielle ne pouvant pas pour diverses raisons être captée par
le système financier. Celle-ci s'oriente en effet vers les actifs
réels de préférence aux actifs financiers
»9.
SECTION 3 : LA QUASI-EXCLUSION DU MONDE RURAL
La mobilisation des ressources pour le développement
exige une expansion de l'épargne car celle-ci va de pair avec
l'investissement. Mais le système financier actuel est inaccessible pour
le monde rural. C'est d'ailleurs pour ces raisons que la politique
gouvernementale a fait de la
6 Ministère des finances, Article : « un
marché boursier peut-il être institué à Madagascar ?
» ;
www.mefb.gov.mg
7 Idem
8 Banque Centrale de Madagascar, Bulletin d'Information et
de Statistiques, page 32.
9 Ministère des finances, Article : « un
marché boursier peut-il être institué à Madagascar ?
» ;
www.mefb.gov.mg
microfinance un élément central. Elle est
considérée comme étant l'un des instruments les plus
appropriés pour la réduction de la pauvreté par
l'amélioration de l'accès de la population aux services
financiers, leur permettant aussi de développer leurs revenus et de
créer des emplois.
La microfinance consiste au financement d'une frange de la
population, notamment les particuliers, les groupements ou les associations de
personnes physiques qui, pour différentes raisons, n'ont pas
accès aux financements bancaires classiques.
« La demande de service de microfinance est
élevée, hétérogène et largement insatisfaite
malgré les progrès effectués par les mutuelles
d'épargne et de crédit ou autres institutions de microfinance et
quelques banques commerciales.
Le développement des institutions de microfinance
à Madagascar est récent mais la situation évolue
rapidement. Elles sont soutenues par des organismes techniques
spécialisés et appuyées par des bailleurs de fonds
multilatéraux et bilatéraux. Ayant démarré dans le
cadre de projets, ces institutions auront besoin d'une période
suffisante pour la consolidation des acquis, le changement de statut et leur
prise en charge réelle par les nationaux. Les institutions de
microfinance présentent ainsi une certaine fragilité due à
cette phase de mise en place et à leur développement rapide.
Malgré le niveau élevé des taux d'intérêt
appliqués (36 à 50% l'an), l'envergure limitée de leurs
activités, la modicité des crédits octroyés, les
coûts de gestion excessifs liées à des services de
proximité ne leur permettent d'assurer l'appropriation financière
qu'à moyen terme. La formation des responsables nationaux en vue de
l'autonomie organisationnelle est, en outre, un élément
déterminant. Cette appropriation de gestion ne pourrait également
être atteinte qu'à moyen terme en raison du niveau d'instruction
assez limité des membres, de l'insuffisance de culture de crédit
et d'une certaine méfiance vis-à-vis des procédures
formalisées »10.
Ce chapitre, à travers les difficultés des
entreprises à accéder aux crédits, nous a permis de jauger
le système financier malgache. Nous avons pu voir les faiblesses et
insuffisances qu'il va falloir combler pour permettre l'avènement d'un
financement de développement. Une des
10 Commission de Supervision Bancaire et Financière
(CSBF) ; Rapport annuel 2000, page 82.
solutions structurelles au problème de financement
serait un marché boursier. Mais, il convient d'étudier quelles
peuvent être ses contributions à une économie, pour juger
de son opportunité.
DEUXIEME PARTIE
L'UTILITE D'UN MARCHE FINANCIER
INSTITUTIONNALISE
CHAPITRE I : ORIGINE DE LA BOURSE ET
DEFINITIONS
CONCEPTUELLES
Origines et historique de la Bourse
Bien qu'étant souvent considérée comme
une caractéristique de l'économie contemporaine, la bourse est
une vieille institution qui a su traverser les siècles et l'image de
l'institution inhumaine et sans scrupules qu'on en a n'est que le reflet des
rapports violents qui marquent cette époque de l'économie
mondiale.
Pour trouver les origines de la bourse, il nous faut remonter
au Moyen-Âge, en Europe, particulièrement au Belgique dans une
ville appelée Bruges.
En ce temps, la bourse signifiait un endroit public dans la
plupart des grandes villes, où les banquiers, négociants, agents,
courtiers et autres personnes intéressées dans le commerce se
réunissaient en certains jours, à une heure donnée, pour
traiter ensemble d'affaires de commerce, de changes, de remises, de paiement,
d'assurances, de fret et toutes choses qui concernent les intérêts
de leurs commerce.
Bruges a été la première ville où
l'on se soit servi du mot « bourse » pour désigner le lieu
où les marchands tenaient leurs assemblées et cela parce que ces
derniers s'assemblaient dans une place en face d'une maison appartenant
à la famille Van Der Beurze. Cette Famille brugeoise originaire de
Roulers donna ainsi son nom à la bourse.
Mais l'historique de la bourse au sens où nous la
connaissons ne peut se faire sans référence à la ville de
Toulouse en France qui en 1250, a vu naître la première
société dont les titres pouvaient s'échanger. A l'origine
de ce qu'on peut appeler aujourd'hui actions, il y avait 96 parts,
dénommées à l'époque « Uchaux », qui
constituaient le capital de cette société11.
Près de 300 ans plus tard, aux environs de 1540, la
bourse de Lyon voit le jour. Chaque seigneur frappant sa propre monnaie, les
effets de commerce et l'escompte furent le succès de
11 La Société Toulousaine d'Electricité de
Bazacle, 1250. Source :
www.édubourse.fr
cette bourse car les opérations de change
étaient très importantes. En 1572, devant le développement
des « courratiers », Charles IX rédige un texte fixant les
règles de la profession. Un des points essentiels de ce texte concernait
la séparation stricte entre les activités des « courratiers
» pour le compte de leurs clients et pour le leur.
En 1639, le terme « courratier » est
définitivement abandonné pour le terme de « Agent de change
ou courtier », utilisé jusqu'à très récemment.
Et c'est à partir des 18 et 19 siècles, que la plupart des
grandes bourses contemporaines12 sont fondées.
Les bourses sont, au sens économique et financier, des
institutions permettant de regrouper les échanges, c'est-à-dire
l'achat et la vente de biens actifs standardisés et d'en fixer le prix.
On distingue plusieurs catégories de bourse :
· la bourse de valeurs ou le marché financier,
· la bourse de commerce ou celle des marchandises,
· la bourse de monnaies ou marché de change,
· la bourse ou le marché des contrats
dérivés des titres, marchandises ou monnaies.
Une étude analytique de chacun de ces types de bourse
nous permettra de voir, outre les principes fondamentaux qui régissent
leur fonctionnement, la place et l'importance qu'elles peuvent avoir sur
l'investissement, l'épargne et donc leurs impacts sur une
économie.
SECTION 1 : LA BOURSE DE VALEURS
La bourse des valeurs appelée aussi marché
financier est le marché sur lequel s'échangent les valeurs
mobilières, essentiellement les actions boursières et les
obligations.
I - Les actions boursières A -
Définition
12 La bourse de Paris en 1808, au Palais Royal ; La bourse de New
York en 1792 par les accords de Buttonwood ; etc....; source :
www.wikipédia.fr
On nomme action une part du capital d'une
société dite Société par Action ou Anonyme (SA).
Elle est à distinguer d'une part de la SARL, qui est moins aisée
à négocier. Les actions sont négociables et font partie de
ce fait des valeurs mobilières. Une action représente un titre de
propriété sur la société dont elle constitue le
capital ; elle donne à l'actionnaire des droits sur la
société émettrice.
Ces droits sont les suivants :
1 Droit sur la gestion : La possession d'un titre
confère la qualité d'associé et à ce titre le
pouvoir de participer à la gestion de la société. A chaque
action est attaché un droit de vote ; ce droit de vote permet de
participer aux assemblées générales de la
société et d'exprimer un choix.
2 Droit sur les bénéfices : La
détention d'une fraction du capital par le biais de l'action
ouvre un droit sur les bénéfices de la
société proportionnellement à la part détenue.
3 Droit sur l'actif net : En cas de prononciation de la
liquidation de la société, les biens disponibles, après
règlement des dettes (l'actif net), sont distribués aux
actionnaires proportionnellement aux actions qu'ils détiennent.
En général, les transactions sur les actions se
font sur deux marchés bien distincts.
1) Le marché primaire ou
d'émission
Le marché primaire des actifs financiers est celui de
l'émission de ces titres. On l'appelle parfois le « marché
du neuf ». En effet, à la création de la
société ou au cours de sa vie (en cas d'augmentation de capital),
de nouvelles valeurs mobilières sont émises et proposées
contre argent, permettant ainsi de créer le capital social (ou de
l'augmenter). C'est sur ce marché que les entreprises, en contrepartie
de valeurs mobilières, se procurent les capitaux de longue durée
nécessaires à leur constitution ou à la couverture de leur
besoin de financement à long et moyen terme.
Être « arrangeur » de ces émissions est
l'un des métiers des banques d'investissement qui organisent et
centralisent les souscriptions des épargnants et organismes
financiers.
De façon générale, on parle de marché
primaire pour tout actif financier nouvellement émis (action,
obligation, warrant, ...).
2) Le marché secondaire ou de
cession
Alors qu'il n'y a pas de possibilité de négocier
les actions nouvelles sur le marché primaire, puisque les titres sont
vendus à leur prix d'émission ou de souscription, étant
donné qu'il n'y a pas de cotation, le marché secondaire est celui
sur lequel s'échangent les valeurs mobilières
antérieurement émises. En l'absence d'un tel marché, les
actionnaires et les obligataires devraient attendre respectivement la
liquidation de l'entreprise et la date d'échéance des emprunts
pour récupérer leurs capitaux. Cela constituerait une grave
contrainte qui handicaperait fortement le marché primaire. Ainsi, le
marché secondaire assure la liquidité du marché
primaire.
Souvent appelé « marché de l'occasion
», ce marché grâce à la possibilité d'achat et
de vente, permet la circulation des titres déjà existants. Il est
ce lieu organisé pour les opérations d'échange de titres
financiers, couramment appelé « la Bourse ». C'est un
marché réglementé qui organise la liquidité,
c'est-à-dire la facilité des échanges par la concentration
du plus grand nombre possible d'ordres d'achat et de vente. Il assure
l'égalité entre tous les intervenants par la transparence et
l'accès instantané du marché, et veille à la
sécurité, par la garantie que les acheteurs seront livrés
et les vendeurs payés à date déterminée.
Toute personne ou organisation peut à tout moment y
acheter ou vendre des actions de diverses sociétés. La
procédure d'introduction en bourse, consiste à inscrire une
catégorie de titres dans une bourse et aux porteurs existants de vendre
une partie de leurs actions pour permettre une première cotation. Ici,
le prix des actions n'est pas celui de l'émission ou de la souscription
mais celui dicté par le mécanisme de la loi de l'offre et de la
demande : on parle de cours boursier.
B - Les principes d'établissement des cours
boursiers
Les cours auxquels sont réalisées les transactions
sont fonction de la loi de l'offre et de la demande : beaucoup d'offres, peu
d'acheteurs, prix bas, et inversement.
En pratique, acheteurs et vendeurs étant capables de
mimétisme, chose commune dans toute activité humaine et sociale,
il arrive que l'offre ou la demande et en conséquence la tendance des
cours, connaissent des emballements exagérés. Ainsi, lorsque les
cours d'une bourse sont orientés durablement à la baisse ou
à la hausse, suite à leur évolution constatée
depuis un temps suffisamment long, on parle respectivement de marché
baissier ou haussier.
Selon le cas, cette situation peut être vue comme le
pessimisme ou l'optimisme des opérateurs qui estiment que les
entreprises cotées présentent plus de risques de moins-values que
d'opportunités de gain ou le contraire.
Les cours, traduisant l'état d'esprit des
investisseurs, sont, comme on l'a dit plus haut, exposés à
l'offre et à la demande. Cependant, ils sont fixés selon un
mécanisme bien déterminé car il existe plusieurs types de
cotation.
1) La cotation au
fixing13
Dans le système de cotation au fixing, le cours
coté est celui qui permet pour un titre donné d'échanger
le plus grand nombre de titres et cela, en confrontant l'offre et la
demande.
Une illustration du procédé de détermination
du cours pour une séance, nous rendra plus aisée la
compréhension :
ACHAT
|
VENTE
|
Nombre
|
Cours
|
Nombre
|
Cours
|
10
|
11000
|
5
|
11000
|
8
|
12000
|
7
|
12000
|
5
|
13000
|
8
|
13000
|
1. Si le cours est à 11000, on aura :
5 titres offerts à 11000 10 titres demandés
à 11000
8 12000
5 .13000
Dans cette éventualité, il y aura 5 titres
échangés et 18 non satisfaits.
13 Utilisé par BRVM (bourse Régional des Valeurs
Mobilières, UEMOA)
2. Si le cours est à 12000, on aura :
7 titres offerts à 12000 8 titres demandés à
12000
5 11000 5 13000 Dans ce deuxième cas, il y aura12
titres échangés et 1 non satisfait.
3. Si cours est à 13000, on aura :
8 titres offerts à 13000 5 titres demandés à
13000
7 12000
5 11000
Dans cette dernière situation, il y aura 5titres
échangés et 15 non satisfaits.
En conclusion, le cours officiel pour cette séance, sera
celui de 12 000, car permettant un plus grand nombre de titres
échangés.
Si pour deux cours donnés, le nombre de titres
échangés est le même, on retiendra celui pour lequel le
nombre de titres non satisfaits est moindre. Si le nombre de titres non
satisfaits est le même, le cours retenu est celui qui est le plus proche
du cours de la dernière séance. Si l'écart est le
même, on prend le cours le plus élevé.
2) La cotation à la criée14
et la cotation par casier
Dans le système de cotation à la criée,
les ordres d'achat et de vente relatifs à une même valeur sont
confrontés oralement et publiquement, le coteur propose un cours et les
acheteurs et vendeurs se manifestent, fixant ainsi le cours au prix qui
satisfait les offres et les demandes.
Dans la cotation par casier, le principe est le même,
notamment au niveau de la détermination du prix d'équilibre,
c'est-à-dire le cours ; les offres et les demandes concernant une
même valeur sont rassemblées dans un casier prévu à
cet effet. Ce casier est géré par une société de
bourse15, celle qui va fixer le cours après confrontation des
offres et demandes.
Quant à la cotation en continu16, elle est
facilitée par le développement des logiciels et des
14 Utilisé par la Bourse de New York.
15 Appelée aussi société de gestion et
d'intermédiation, elles sont les seules habilités à
intervenir en bourse.
16 Utilisé par la Bourse de Paris.
systèmes de réseaux. En effet, le perfectionnement
des réseaux permet l'envoi des ordres d'achat et de vente de partout
vers un ordinateur central qui les traite et fixe un cours en continu.
Le cours boursier représente au-delà de la
valeur de l'action, celle de l'entreprise dont il est le titre. Ce cours
reflète plus ou moins les estimations de valeur faites par des
méthodes théoriques d'évaluation d'entreprise.
C - Evaluation d'entreprise
1) Définition et objectif
Les méthodes théoriques d'évaluation
d'entreprise permettent de donner un prix potentiel estimé à une
action appelée « valeur intrinsèque » qui aide
l'investisseur en bourse à prendre ses décisions d'achat et de
vente. Evaluer une entreprise c'est estimer, à partir d'une analyse
financière, sa valeur, autrement dit son prix potentiel. Cette
évaluation nécessaire en cas de liquidation sert de
référence de prix et de base de négociation en cas de
prise de participation.
2) Les méthodes d'évaluation
financière a) L'analyse fondamentale
La principale méthode d'évaluation est l'analyse
fondamentale des comptes de l'entreprise. Elle peut se faire par deux approches
différentes mais pas exclusives :
1 L'approche statique ou patrimoniale,
par une analyse des actifs et des dettes au bilan pour déterminer par
différence l'actif net réel.
2 L'approche dynamique ou économique, laquelle
analyse l'évolution sur plusieurs années du compte de
résultat afin d'établir, en fonction des prévisions
économiques et stratégiques, des scénarios
probabilisés (espérance mathématique) de résultats
futurs (bénéfice, cash-flow) et applique à ces
prévisions un taux de rendement espéré
(généralement le taux du marché financier). La formule
ci-dessous, calcule les résultats futurs auxquels s'est appliqué
le taux de rendement espéré.
N
CFn +Valeur Résiduelle n=1 (1+i) n
Avec :
CFn le cash-flow prévu à l'année
n ;
i le taux d'actualisation ;
N le nombre d'années sur lesquelles les prévisions
sont établies ;
Valeur Résiduelle : valeur à
laquelle la société sera évaluée à
l'année N
Ce dernier terme, qui est le plus grand dans ce rapport,
étant difficile à évaluer, le résultat de cette
méthode ne peut qu'être indicatif. Cela n'empêche, elle
reste une des méthodes les plus utilisées parmi les nombreuses
analyses financières permettant aux investisseurs d'évaluer les
entreprises.
b) Le PER (Le Price Earning Ratio)
Cette analyse relativement facile, part d'un quotient qui
matérialise la cherté d'une action boursière :
Cours de bourse
PER =
Bénéfice par action
Il est le rendement inversé entre le revenu
potentiel de l'action et son prix. On ne peut parler de revenu
réel, que si au lieu du bénéfice par action, au
dénominateur, il y avait le dividende par action.
L'accent est mis dans cette nuance sur l'usage plus rentable
à long terme que l'entreprise pourra faire en disposant de ses
bénéfices (Recherche, modernisation, etc.) que de les
distribuer.
Le principe du PER est que plus le rapport arithmétique
est élevé, plus il traduit l'anticipation par les investisseurs
d'une forte progression du bénéfice les années
suivantes.
Ce rapport peut varier fortement de 5 à 40, selon :
1 les types d'entreprises (entreprises de croissance,
défensive, cyclique, en crise ou en déclin...) ;
2 les phases, baissière ou haussière du cycle
économique ou de la finance générale ;
3 le lieu géographique de l'entreprise ou de ses
activités principales ;
4 la bourse où elle est cotée ;
5 les modes boursières concernant telle ou telle
activité, tel ou tel type d'entreprise.
Ce dernier point nous permet de considérer les
éléments psychologiques qui interfèrent dans la tendance
des cours. Il existe un modèle d'évaluation d'action qui prend en
compte ce paramètre.
c) L'image boursière
L'image d'une action est un coefficient dérivé de
son cours boursier. La valeur courante de l'image (I) est le cours de bourse
(P) divisé par la valeur économique estimée (VEE) de
l'action.
- VEE prenant en compte les fondamentaux économiques et
les perspectives de l'entreprise (+ou - valeur intrinsèque) ;
- I quantifiant le sentiment et le comportement du marché
envers l'action.
L'utilisation de ce coefficient nécessite la
définition d'intervalles pour ses variations. A chacun de ces
intervalles appelés fourchettes d'images, correspond un profil boursier,
autrement dit la renommée et la famille de comportement en bourse de
l'action (action de croissance, défensive, cyclique ou
délaissée, etc.). Ainsi, ce coefficient variant dans le temps
à l'intérieur d'une fourchette spécifique à
l'action, des actions ayant des caractéristiques (degré
d'attractivité) similaires peuvent avoir des fourchettes similaires. On
peut avoir à titre d'exemple :
1 Une fourchette de variation de 0.3 - 0.8 pour une action
à très faible attractivité ;
2 Une fourchette de variation de 1.2 à 3.0 pour une action
à très forte attractivité.
La valeur la plus basse et la plus haute de la fourchette peuvent
être atteinte en période de marché baissier ou haussier.
La fourchette d'image boursière permet ainsi d'estimer
les cours potentiels extrêmes d'une action. Créée par Peter
Greenfinch, l'Image boursière est un outil clé du modèle
d'évaluation comportementale car permettant de l'affiner.
d) L'analyse comportementale
L'analyse comportementale d'une personne en psychologie
consiste à observer le comportement d'un individu en fonction des
stimulus, plutôt que d'investiguer ses pensées, dans le but :
3 normalement de l'aider par des conseils mais aussi agissant sur
les stimulus (récompense /sanction) à éviter des
comportements nocifs ;
4 parfois aussi de le conditionner à agir dans un sens ne
correspondant pas à ses intérêts ;
5 ou encore de le mettre hors état de nuire (profilage
criminel).
En finance, l'analyse comportementale d'une action cotée
en bourse est une méthode, du domaine de la finance comportementale
aidant à l'évaluation d'une action. Elle cherche à :
6 déterminer le profil boursier du titre, autrement dit
comment les investisseurs sont susceptibles de l'apprécier et de
réagir à tout ce qui concerne ce titre, en influençant
ainsi son cours en bourse ;
7 traduire ce profil de comportement en paramètres
d'évaluation pour estimer sa fourchette future de prix potentiels.
Ce modèle d'évaluation se distingue des autres
types d'analyses, tout en les complétant.
e) L'analyse quantitative
Elle se caractérise par l'utilisation des
mathématiques financières souvent dérivées de la
physique et des probabilités pour mettre au point et
utiliser des modèles permettant aux gestionnaires de fonds et
spécialistes financiers de :
8 mieux évaluer les actifs financiers, et surtout leurs
dérivés ;
9 gérer plus scientifiquement leurs opérations en
ajustant en permanence leurs portefeuilles dans une optique d'équilibre
entre le risque et la rentabilité attendue.
f) L'analyse technique
Elle utilise des méthodes graphiques ou
mathématiques sur des séries statistiques passées de prix
et de volume des transactions pour détecter :
10 des tendances (canaux de cours, moyennes
mobiles17...) ;
11 des cycles plus ou moins calculables (théorie des
vagues, nombre de Fibonacci) ;
12 des signaux de maintien ou de ruptures de ces tendances
(figures, graphiques diverses dont le célèbre « tête -
épaule »18)
En raison de ses fondements en grande partie
mathématiques et de son absence d'analyse économique, ce
modèle qui considère que les petits porteurs achètent et
vendent selon des critères assez irrationnels et pour qui la
notoriété d'un titre et les rumeurs tiennent plus de place qu'une
solide analyse (chiffre d'affaires, marché, concurrents, dettes à
long terme...) se différencie des autres méthodes d'analyse
financière par plusieurs points :
13 Elle ne s'intéresse pas aux fondamentaux
intrinsèques (ceux de l'économie ou de l'entreprise) à la
différence de l'analyse fondamentale, mais travaille sur les
données extrinsèques (celles du marché financier) comme si
les cours traduisaient des facteurs fondamentaux sous-jacents, ou tout au moins
des anticipations, non encore publiquement connus ;
14 Elle part du comportement du marché, mais sans utiliser
les notions explicatives de l'analyse comportementale ;
17 Voir annexe
18 Idem
15 son domaine (l'évolution des cours) est plus
étroit et moins sophistiqué mathématiquement que celui de
l'analyse quantitative.
Bien que controversée et considérée comme
une méthode non fiable, l'analyse technique est de plus en plus
utilisée.
Toutes ces analyses visent avant tout à essayer
d'anticiper l'évolution future des cours. C'est à partir de ces
analyses que l'investisseur jauge le risque et la rentabilité d'une
action.
D - La gestion du risque et de la rentabilité de
l'action
1) La mesure de la rentabiitéDe
toute évidence, la décision d'investir dans une action
dépend de la rentabilité passée et future de celle-ci.
a) La rentabilité passée
Considérons une action x dont le cours est C0 à
la date t0 et C1 à la date t1. Désignons par grand D le dividende
éventuellement versé au cours de la période .Par
définition, la rentabilité de l'action est donnée par la
formule
C C D
1 - +
0
Rx =
C0
b) La rentabilité future
La rentabilité passée ne détermine pas la
rentabilité future ; or, l'investisseur qui souhaite acquérir une
action x est surtout intéressé par la rentabilité future.
Pour évaluer la valeur de celleci, il devra prévoir les cours et
les dividendes possibles en leur affectant des probabilités. Ce qui le
conduira au calcul de l'espérance mathématique de la
rentabilité future.
Illustration :
Supposons qu'à la date zéro, le cours de l'action x
soit C0=500, l'acheteur éventuel de l'action fait les prévisions
suivantes à la date 1.
PROBABILITES PI
|
COURS POSSIBLE A LA DATE 1 CI
|
DIVIDENDE POSSIBLE DI
|
0.3
|
400
|
0
|
0.4
|
520
|
10
|
0.3
|
600
|
30
|
Calculons Rx la rentabilité moyenne de cette
action.
400-500+0 600-500+300
Rx = = -20% = = 26%
500 500
520-500+10
= = 6%
500
On aura alors :
Ci
|
Di
|
Pi
|
Rx %
|
Pi Rx
|
Pi Rx2
|
400
|
0
|
0.3
|
-20
|
-6
|
120
|
520
|
10
|
0.4
|
6
|
2.4
|
14.4
|
600
|
30
|
0.3
|
26
|
7.8
|
202.8
|
La rentabilité moyenne sera de : Rx = E
(Rx) = PiRx = 4.2% 2) La mesure du risque
général
Les détenteurs d'actions courent un risque dû
à l'incertitude qui affecte la rentabilité future de ces actions
; si la rentabilité future est susceptible de fluctuer fortement, le
risque est élevé, il s'en suit logiquement que la mesure du
risque est donnée par l'écart type des rentabilités
possibles.
Ainsi nous reprenons l'exemple précédent. Pour
calculer l'écart type, il nous faut calculer la variance.
V (Rx) = PiRx2 - R2 6 (Rx) = vV (Rx)
V (Rx) = 337.2 - (4.2)2 = 319.56 6 (Rx) = v319.56 =
17.87%
L'écart type mesure donc le risque de l'action. Le risque
ainsi défini correspond au risque général qui comporte
deux composantes que sont le Risque de marché et le Risque
spécifique.
a) Le risque de marché
Les fluctuations du marché entraînent de
façon plus ou moins systématique des fluctuations de même
sens pour les actions. En effet, si le marché baisse, il y a de fortes
chances pour que l'action baisse aussi et vice versa. Ces fluctuations du
marché sont dues à des phénomènes telles que la
croissance de l'économie, le déséquilibre de la balance
commerciale, l'évolution des taux d'intérêt, les
changements politiques, etc.
Etant donné donc ses origines, ce risque ne peut
être éliminé par diversification, c'est pourquoi, on
l'appelle risque non diversifiable ou risque systématique.
b) Le risque spécifique
Une partie des fluctuations de l'action x, s'explique par les
caractéristiques propres à la société X.
C'est-à-dire de ses perspectives de développement, de la
qualité de la gestion, de son attrait spéculatif. Ce risque
spécifique peut être réduit voire éliminé par
diversification C'est pourquoi, on l'appelle le risque diversifiable ou risque
spécifique.
c) Analyse mathématique du risque
général
Il est possible de donner une expression mathématique
à l'analyse du risque, en faisant appel à ce qu'on appelle les
modèles de marché. Les théoriciens de la finance moderne
ont montré que si on calcule sur plusieurs périodes la
rentabilité Rx d'une action et la rentabilité Rm du marché
(calculée à partir de l'indice boursier), on obtient un nuage de
points qui fait l'objet d'un ajustement linéaire de la forme Rx
= â Rm + á avec â qui
représente le coefficient angulaire de la droite d'ajustement par la
méthode des moindres carrés. L'équation de cette droite
est appelée Capital market Line (équation de la
droite du marché). á représente l'ordonnée à
l'origine.
) =
COV Rx Rm
( ,
Rx Rm Rx Rx
1
. - .
N
N
Avec ici N qui représente le nombre d'observation.
L'équation qui permet de retrouver les valeurs
constatées de Rx à partir des valeurs de Rm est la suivante :
Rx = â Rm + á + å
Avec å qui représente une variable aléatoire
spécifique à l'action x. Rm et å
étant indépendant, la relation permet d'écrire :
Rx= â Rm + á + å
V (Rx) = V (â Rm) + V ( á ) + V (å)
ó2(Rx) = ó2 (â Rm) +
ó2 (á) +ó2 (å)
ó2(Rx) = ó2 â2(Rm) + 0 +
ó2 (å) ó2(Rx) = ó2
â2(Rm) + ó2 (å)
Risque = Risque + Risque
Général Systématique Spécifique
Le coefficient â exprime la sensibilité de la
rentabilité de l'action x aux fluctuations du marché. On parle de
coefficient â pour représenter donc la sensibilité du taux
de rentabilité d'une action par rapport aux fluctuations du taux de
rentabilité de l'ensemble du marché. On compare donc au cours de
diverses périodes le taux de rendement du marché et celui d'une
action .Le risque énuméré ici, est le
systématique.
De façon plus précise, le principe de base du
modèle est de décomposer les fluctuations d'un titre selon deux
origines : d'une part les risques intrinsèques, spécifiques
à la société émettrice et à son secteur
d'activité ; d'autre part les risques systématiques,
appelés aussi risques du marché, qui touchent l'économie
dans son ensemble et qui orientent le marché à la hausse ou
à la baisse en influençant chaque titre.
Si l'on met à part les risques intrinsèques qui
ne peuvent être généralisés, la seule étude
d'ensemble possible porte sur les risques systématiques. Cette
étude est d'autant plus importante pour un gestionnaire de portefeuille
que face aux fluctuations du marché, tous les titres ne se comportent
pas de façon identique. Certes, la plupart des titres ont tendance
à suivre le marché, mais cette évolution peut se faire
avec plus ou moins d'intensité ; ce sera le rôle du coefficient
â de l'apprécier.
Trois cas de figure sont possibles :
Premier cas si â > 1 : cela
signifie que l'actif financier amplifie les variations du marché ; on
est en présence d'un titre offensif. Il baisse ou
progresse plus que le marché selon que celui-ci soit à la baisse
ou à la hausse.
Deuxième cas si â = 1 :
L'actif financier réagit comme le marché, on dit qu'il
est en phase.
Troisième cas si â < 1 :
l'actif financier amortit les variations du marché, si â est
compris entre 0 et 1, nous sommes en
présence d'un actif défensif.
Il est en revanche rare de trouver des actions ayant un â
négatif évoluant en opposition totale avec le marché.
Pour un gestionnaire de portefeuille, â est un
paramètre essentiel.
Malgré le paramètre risque, qui est d'ailleurs
inhérent à toute activité, la Bourse reste un excellent
outil de liquidité pour les détenteurs de titres (revente
facile). Elle permet en plus, l'orientation de l'épargne par son
investissement direct ou indirect.
En marge de tout cela, la Bourse facilite aussi certaines
opérations financières par offre publique : ce sont les OPA, OPE,
OPV .....
E - Les offres publiques
Une offre publique en finance est une opération
lancée par une société, un groupe financier ou une autre
institution, sous forme d'une proposition faite au public de lui acheter,
échanger ou vendre un certain nombre de titres d'une
société et cela dans un cadre de procédures
précises en ce qui est des informations financières à
fournir au public. Certaines offres publiques ont pour but
la prise de contrôle d'une société «
cible », d'autres de réduire la participation des actionnaires
principaux en mettant une partie de leurs titres sur le marché. On
distingue ainsi plusieurs catégories d'offres publiques.
1) Les O.P.A
Une O.P.A est une offre publique d'achat sur des actions
cotées en bourse, effectuée par une entreprise ou par un groupe
d'investisseurs, à un prix d'achat déterminé,
supérieur au cours de bourse, dans l'optique de prendre le
contrôle d'une autre entreprise.
2) Les O.P.V.
C'est une offre publique de vente faite par des actionnaires
ou par l'Etat, en cas de privatisation ou d'ouverture du capital d'une
entreprise publique, à tout épargnant qui le souhaite, de pouvoir
acheter des actions d'une société selon des conditions
précises de quantité et de prix. Elle est souvent suivie
d'introduction en bourse.
3) Les O.P.E.
Une O.P.E est une offre publique d'échange sur des
actions cotées en bourse, lancée par une société,
selon une proportion d'échange déterminée entre des
actions de la société cible et celle qui veut en prendre le
contrôle. Par exemple 7 actions de la société cible
donneront droit à 5 actions de la société offreuse en cas
d'acceptation de l'offre. Cela suppose que 5 actions de l'offreuse valent
davantage que les 7 actions de la cible.
4) Les O.P.R.
Une O.P.R est offre publique de retrait, elle vient
compléter une OPA ou une OPE ayant permis à son lanceur de
devenir propriétaire de la totalité des titres d'une
société cible. S'il reste encore un nombre minime d'actions de
cette société détenues par le public, l'offre publique de
retrait est une proposition aux propriétaires de ces actions restantes
de les leur acheter à bon prix. Ce retrait permettra à
l'actionnaire principal d'éviter les frais et contraintes diverses
liées à la cotation en bourse et à la coexistence avec
d'autres actionnaires dans le capital. S'il reste encore des actions non
présentées à l'O.P.R, la société offreuse
peut la faire suivre d'une offre de retrait obligatoire.
Des offres mixtes combinant O.P.A et O.P.E, offrant ainsi des
titres et une soulte peuvent être aussi montées. D'autre part, les
O.P.A et O.P.E peuvent avoir pour objet la reprise d'une entreprise par
certains de ses salariés. Elles peuvent aussi être amicales ou
hostiles, constituer un menace ou une fin heureuse, selon qu'il y ait eu accord
ou non entre la société acquérante et la
société cible .Sont estimées par les boursiers
opéables, les sociétés dont le capital n'est pas largement
contrôlé par un groupe financier ou un actionnaire principal et
qui sont considérées comme étant
sous-évaluées. Elles peuvent ainsi faire l'objet d'O.P.A ou
d'O.P.E par une société concurrente ou une Holding. Ces
anticipations peuvent entraîner des spéculations sur ces
titres.
Mais les titres des sociétés ne sont pas les
seules valeurs mobilières pouvant faire l'objet de spéculation.
En effet, la bourse de valeurs est aussi le lieu d'émission et
d'échange des obligations.
II - Les obligations A -
Définition
Au sens juridique, une obligation est une prestation de
donner, de faire et/ou de ne pas faire. Elle est créée,
modifiée, transmise ou éteinte par un contrat représentant
un accord entre deux personnes. Au sens financier, l'obligation est une valeur
mobilière au même titre que l'action. Mais contrairement à
celle-ci, une obligation représente une part de dette et non de capital
; car c'est un titre de créance à long terme représentant
une part de l'emprunt d'un Etat, d'une collectivité, d'un organisme ou
d'une entreprise. Le marché obligataire est un des moyens de financement
des besoins de l'entreprise, qui lui garantit une indépendance par
rapport aux banques. L'obligation étant cessible, de ce fait
cotée en bourse19, chaque particulier peut l'acheter sur le
marché obligataire. En retour de cet investissement, le particulier ou
l'investisseur percevra des coupons qui sont l'équivalent obligataire
des dividendes.
19 Les obligations sont d'abord souscrites sur le marché
primaire, puis peuvent être échangées sur le marché
secondaire comme décrit au I-B.
B - Les différents types d'obligations
Il existe plusieurs catégories d'obligations selon la
nature de l'emprunteur, le type de remboursement ou le taux utilisé.
Selon ces critères, on distingue :
1 L' Obligation Convertible en Actions : qui pourra être
remboursée en actions ;
2 L'Obligation Remboursable en Actions : qui est obligatoirement
remboursée en actions ;
3 L'Obligation A Fenêtre : dont le remboursement peut
être réalisé pendant plusieurs périodes
appelées fenêtres ;
4 L'Obligation A Coupon Zéro : pour laquelle aucun
coupon n'est versé durant toute la durée de vie de l'obligation.
Les coupons sont capitalisés, et versés dans leur
intégralité à l'échéance de l'obligation
;
5 Les Obligations Souveraines (Trésor public), Publiques
ou Privées ;
6 Les Obligations à taux fixe, variable ou indexées
au coût de la vie...
C - Le service de l'emprunt
En général, à chacune de ces
catégories, la société doit, comme pour tout emprunt :
1 Payer les intérêts (coupons) ;
2 Rembourser les obligations suivant les modalités
prévues lors de l'émission. Cela constitue le service de
l'emprunt. On distingue plusieurs cas :
1 Remboursement in fine : Chaque année, seul un
intérêt est payé. Il est constant. A
l'échéance de l'emprunt s'y ajoute le remboursement des
obligations.
2 Amortissements constants : Le nombre de titres
remboursés chaque année est le même, la somme restant due
diminue régulièrement et les intérêts diminuent
également. Les annuités sont donc dégressives.
3 Annuités Constantes : Une même somme est
annuellement consacrée au service de
l'emprunt pour :
o Payer l'intérêt correspondant aux sommes restant
dues.
o Rembourser les obligations dont les numéros sont
tirés au sort. L'annuité constante est donnée par la
formule ci-dessous :
i
Annuité constante = V0
1 - (1+i) -n
Avec i : taux d'intérêt
n :durée de remboursement
D - Les éléments constitutifs d'une
obligation
Quelle que soit leur catégorie, les obligations
répondent à un certain nombre éléments constitutifs
qu'il convient de définir :
1 Le Nominal : Comme les actions, une obligation a un
nominal. C'est le montant sur lequel seront calculé les coupons qui
seront versés par la société.
2 Le Prix d'émission : C'est le prix auquel
s'achètent les obligations à l'émission ; il peut
être égal, inférieur à la valeur nominale pour
attirer les investisseurs ou supérieur à celle-ci afin de limiter
la souscription à des investisseurs plus avertis. On parle de nominal
égal, en dessous ou au dessus du pair.
3 Le prix et la prime de remboursement : A
l'échéance de l'obligation, le montant de cette dernière
est totalement remboursé. En pratique, l'entreprise rembourse un montant
supérieur à celui qui a été emprunté. La
différence entre le prix de remboursement et la valeur nominale est
appelée Prime de remboursement.
4 Le taux de revient : c'est le taux pour lequel il y a
équivalence entre la somme effectivement reçue (tenant compte des
frais d'émission, etc.) par l'entreprise et l'ensemble des
annuités réelles (tenant compte des économies
d'impôt réalisées sur les intérêts, sur les
frais d'émission et les primes de remboursement) actualisées
versées
en contrepartie.
5 Le taux actuariel brut ou taux de rendement : c'est
le taux pour lequel, à la date d'émission, il y a
équivalence entre la somme versée par les obligataires et
l'ensemble des annuités actualisées qu'ils reçoivent en
contrepartie.
6 La cotation des obligations : Comme tout instrument
financier, une obligation peut être négociée mais sa
particularité est qu'elle est cotée en pourcentage de son nominal
et non en unités monétaires.
A l'instar des actions, le cours d'une obligation
évolue en fonction des offres et des demandes, des taux
d'intérêt mais aussi et surtout de certains éléments
spécifiques à une obligation.
E - La mesure du risque et de la rentabilité d'une
obligation 1) La sensibiité et la duration
a) La sensibilité
La sensibilité est un indicateur du risque lié
à une obligation en fonction de son taux de coupon et de son
échéance. Elle mesure la variation en pourcentage de son prix
pour un mouvement donné des taux d'intérêt. C'est la
variation de la valeur d'une obligation provoquée par la variation de 1%
des taux d'intérêt. Une obligation payant un coupon
élevé et ayant une maturité courte, présente un
risque faible dans le cas d'un mouvement des taux. Puisqu'elle assure au
porteur d'importants paiements d'intérêt et à une
échéance proche, le prix de l'obligation ne variera donc que
très peu. Le titre a une sensibilité faible. En revanche, une
obligation payant un coupon peu élevé et d'échéance
lointaine est très sensible aux variations des taux. Elle
présente ainsi plus de risque que de rentabilité. La
sensibilité est donnée par la formule suivante :
S
=
i = 1 (1 + r ) i
n i. Fi
1
P
+ 1
Avec :
P Le prix de l'obligation
Fi Le coupon pour la période i
r Le taux actuariel de l'obligation
La valeur d'une obligation au sens du cours de bourse, est
différente de sa valeur nominale fixée à l'émission
et cette valeur fluctue selon que les taux d'intérêts changent sur
le marché.
1 Si par exemple le taux du marché passe de 6% à
7%, les anciennes obligations émises à 6%subissent la concurrence
des nouvelles émises à 7%. Pour rétablir
l'équilibre, leur valeur en bourse baisse de façon à ce
que, sur la base de cette valeur plus basse, leurs intérêts
à courir rapportent eux aussi 7%. Car les intérêts sont
calculés sur la valeur nominale et non sur le cours boursier qui n'est
que le prix de vente conjoncturel. Cela se vérifie en observant que le
cours de bourse baisse sous l'influence de l'arbitrage achatvente.
2 Si, par contre le taux du marché passe de 6% à
5%, la valeur marchande de ces obligations augmente.
b) La duration
La duration est une mesure de la durée de vie moyenne
des obligations non encore remboursées à la date concernée
(cas des obligations émises par tranche d'amortissement). Elle est une
moyenne arithmétique pondérée des dates
d'échéances des diverses annuités. Chaque date
étant pondérée par le la valeur actuelle de
l'annuité correspondante.
Elle donne une mesure de l'impact d'une variation des taux
d'intérêt sur le prix de cette obligation20. Plus la
duration est grande, plus l'impact sur le titre le sera.
La duration est un outil permettant de comparer simplement
plusieurs obligations entre elles, quelles que soient leurs conditions
d'émission.
La duration D d'une obligation payant les
coupons Fi lors des n périodes
restantes, est donnée par la formule suivante :
20 A chaque taux va correspondre une duration traduisant la
valeur des annuités restant à échoir.
n
D =
i = 1 ( 1
n
i F
. F
i i
/
+ + i
r ) i 1 (1 )
+ r
i = 1
Avec r le taux actuariel de l'obligation tel que le prix
observé P de l'obligation corresponde à la valeur
actualisée de celle-ci. Il est la solution de l'équation :
P = n F i
= +
1 (1 )
r
i
|
i
|
Outre la cotation des valeurs mobilières actions et
obligations, la bourse de valeurs grâce à des indicateurs
synthétiques, permet le suivi global de l'évolution des valeurs
boursières.
III - Les indices boursiers
A - Définition
Les indices statistiques sont élaborés pour
rendre compte et décrire l'évolution de grandeurs
économiques ou sociales. Ce sont des nombres sans unités qui
permettent d'apprécier l'évolution et les variations, entre deux
dates données, d'un phénomène, sans fournir d'indication
sur le niveau atteint par ce phénomène. En finance, l'indice
boursier est un instrument permettant de mesurer la performance
générale d'un marché, d'une classe d'actifs ou d'un
secteur. En effet, qu'il s'agisse des actions, des obligations, des
matières premières ou des devises, il existe des indices pour
tous les marchés financiers. Ces indices peuvent aussi être
sectoriels c'est-à-dire relatifs au secteur du tabac, des transports, de
la distribution, etc.
B - Fonction et utilité des indices boursiers
Une bourse est dite en hausse ou en baisse par
référence à son indice le plus célèbre.
L'indice reflète la tendance générale d'une bourse ou d'un
échantillon de titres. Car il est composé soit de tous les titres
cotés de la bourse soit d'un nombre représentatif de valeur.
L'échantillon est composé des actions des entreprises les plus
compétitives. Il est intéressant pour une action de faire partie
de cet échantillon car cela aura pour conséquence la hausse de
son cours. En effet, les gestionnaires vont automatiquement l'acheter, puisque
gérant leurs portefeuilles de façon à avoir une
composition identique à celle de l'échantillon de l'indice.
Les indices sont très utiles en ce qu'ils renvoient une
image synthétique de la situation de
marchés, souvent extrêmement complexes et jouent
également un rôle d'étalon des différentes valeurs
mobilières. Ils permettent ainsi aux investisseurs de comparer les
performances des différents secteurs de l'économie ou celles de
différentes sociétés à l'intérieur d'un
même secteur. Bien que le rôle principal des indices financiers
soit d'aider les opérateurs des marchés financiers, ce sont aussi
d'importants indicateurs économiques. Ils révèlent la
confiance des marchés dans certains secteurs aussi bien que dans
l'économie tout entière. Cependant, les indices
généraux21 sont les mieux adaptés pour les
tendances globales de l'économie, car plus l'indice est basé sur
un grand nombre de valeurs, moins les fluctuations de l'une de ces valeurs ont
d'influence.
C - Méthodologie de calcul des indices boursiers
Les indices boursiers peuvent être calculés en
faisant la moyenne, pondérée ou non par les capitalisations
boursières, des cours d'un échantillon représentatif
d'actions. Cette pondération est importante dans l'appréciation
de l'indice :
1 Un indice pondéré tient compte de l'importance
inégale de la capitalisation boursière des titres qui le
composent.
2 Un indice non pondéré ne tient pas compte de
l'importance inégale des capitalisations, ainsi la variation de la plus
petite des valeurs compte autant que celle de la plus grosse. La variation de
l'indice dans ce cas n'est que la somme des variations des titres qui le
composent.
De la pondération ou non de l'indice, dépend la
bonne ou mauvaise représentativité des performances du
marché. Ainsi à la formule ci-dessous de l'indice, on pourra
faire ou non le produit avec celle qui suit pour pondérer ou non
l'indice.
n C it
n C i 0
Avec C it: cours de l'action i à la date
courante t
21 Les indices synthétiques ne regroupant que
l'élite des entreprises.
C i 0 : cours de l'action i à la date de
référence
N : effectif des valeurs de l'échantillon.
|
Q
|
C
i 0 i 0
|
n
Coefficient de pondération = i =
|
1
|
Q
|
C
i 0 i 0
|
Avec Q i 0 C i0 : Capitalisation de l'action i à la date
de référence
Q i 0 C i 0 : Capitalisation de l'ensemble des actions de
l'échantillon à la date de référence.
Capitalisation de i = quantité * cours de l'action i
Il est à noter que le coefficient de pondération
peut être calculé aussi bien à la date de
référence qu'à la date courante.
Si la bourse des valeurs est la plus connue et la plus
importante, elle n'en reste pas moins affaiblie car juste limitée au
monde de la finance. A l'ombre de celle-ci, existent d'autres bourses
spécialisées en ce qu'elles s'intègrent plus en avant dans
les échanges économiques ; Car se penchant sur les
échanges commerciaux et monétaires.
SECTION 2 : LES AUTRES TYPES DE BOURSE I - La Bourse
de commerce
Les bourses de commerce sont des institutions permettant de
regrouper l'achat et la vente de certains biens sous forme de lots
standardisés et de fixer leur prix, ce sont notamment :
1 les métaux précieux (or, argent, platine,
etc....) ;
2 les matières premières agricoles ou textiles
(café, cacao, coton, etc )
3 et les produits industriels tel que l'énergie
(pétrole, gaz naturel, électricité).
Les bourses de commerce, par leur principale place, jouent dans
l'économie mondiale un rôle prépondérant, car c'est
généralement le lieu d'échange entre les nations riches
consommateurs et les nations pauvres producteurs de la plupart
des matières premières. Elles fonctionnent selon les principes
généraux aux bourses, c'est-à-dire fixation des prix par
confrontation de l'offre et de la demande, marchés à terme, etc.
Mais les subventions sur les matières premières et les enjeux
stratégiques de certains produits comme le pétrole, font que les
termes des échanges sont souvent biaisés.
II - Le marché des changes
Le marché des changes est celui qui permet la fixation
du cours des devises, c'est-à-dire le taux de change d'une devise par
rapport à une autre. On distingue le marché de change flottant et
le marché de change fixe :
1 Le taux de change est dit fixe, lorsqu'il est
déterminé par rapport à une monnaie de
référence (le dollar ou l'euro) par l'Etat qui émet la
monnaie. Dans ce cas, il n'est modifié que par une décision de
dévaluation ou de réévaluation ;
2 Il est dit flottant, lorsqu'à chaque transaction, il est
soumis à la loi de l'offre et de la demande de devises sur un
marché spécialisé appelé marché des
changes.
Pour les opérations de change à
échéance future, sur ce marché, on parle de « cours
à terme » et pour celles au comptant, de cours « spot
».
Les devises, sur les marchés des changes, mettent en
évidence les différences de prospérité et de
perspectives entre pays et ou zones économiques. Mais aussi,
reflètent leurs facteurs de fiabilités et de stabilités
politiques ou l'inverse. Au niveau macroéconomique, le taux de change
à travers le taux directeur qui lui est lié, est un excellent
outil pour l'amélioration de la compétitivité des produits
et services et l'attractivité des capitaux étrangers.
III - Le marché des dérivés
Le marché des dérivés est le marché
spécialisé dans l'achat et la vente des contrats
dérivés aux marchandises, actions et monnaies, ...
Un contrat dérivé financier ou actif
dérivé est un contrat négociable utilisé par les
opérateurs, soit pour la couverture d'un risque de hausse ou de baisse
d'un actif, soit pour
spéculer à la baisse ou la hausse de cet actif.
Il définit les obligations et les droits de son acheteur et vendeur en
fonction d'un événement futur. A l'échéance, les
co-contractants échangent une somme d'argent ou un actif. Le paiement
peut être déterminé par le prix d'un actif dont le prix est
indépendant (par exemple une action cotée en bourse), le niveau
d'un indice ou la réalisation d'un événement
déterminé dans le contrat (par exemple le défaut de
paiement d'une entreprise). Les principaux contrats dérivés
financiers sont : les contrats Forwards, les contrats Futures, les Options, les
Swaps et les Warrants.
A- Les contrats Forwards
Un contrat Forward ou Forward agreement est un produit
dérivé portant sur l'accord d'acheter ou de vendre un actif
à un prix et une date future précisée dans le contrat.
Lors du débouclement, les deux contreparties doivent procéder au
règlement de la différence entre le prix négocié
à l'avance et le prix du marché (Procédure de Cash
settlement). Les Forwards sont négociés souvent, de gré
à gré auprès des banques et les termes du contrat
n'étant pas standardisées, il revient aux contreparties de les
préciser. Tout à l'opposé des futures, qui sont
traités sur des marchés organisés et donc
standardisés.
B - Les contrats Futures
Un contrat future ou opération à terme, est un
contrat par lequel un acheteur et un vendeur s'engagent sur la livraison, pour
un bien, d'une quantité déterminée, à un prix, une
échéance et un lieu donnés. Toutes les
caractéristiques sont précisées à l'avance. En
effet, à l'opposé des Forwards, les modalités de la
transaction dans les contrats de future sont standardisées par la
société de bourse qui les aurait créés ; cela
permet à l'acheteur de connaître ses coûts
d'approvisionnement et au vendeur la valeur de son stock. Il existe des futures
sur des matières premières (pétrole, gaz naturel,
blé, coton, or...) et sur des produits uniquement financiers (actions,
devises, taux d'intérêt...). En cas de succès, les contrats
futurs ont pour avantage de favoriser la liquidité du marché. Un
autre de ses avantages, et non des moindres, est la garantie qu'offre les
contrats futurs.
1) La chambre de compensation
Le mécanisme des futures réduit très
fortement le risque de contrepartie. En effet, lorsqu'un
opérateur A achète un contrat à un
opérateur B, la transaction est en réalité divisée
en deux : A achète à une chambre appelée chambre de
compensation ; Et c'est à cette même chambre, que B aura à
vendre. Ainsi, si B devait faire défaut (C'est-à-dire ne pouvait
honorer son engagement), A n'en subirait aucune conséquence.
2) Les dépôts et appels de
marge
Afin de prévenir au maximum le risque de contrepartie,
la chambre de compensation va servir à mettre en place deux principaux
mécanismes : les dépôts et les appels de marge. Avant de
pouvoir prendre des positions sur des futures, un intervenant doit verser
à la chambre de compensation un dépôt, une somme d'argent
bloquée forfaitaire. A la clôture quotidienne du marché, la
chambre de compensation calcule les gains ou pertes de chaque opérateur
et les appelle en marge. Par exemple, notre opérateur A a acheté
2000 futures à 100. En fin de journée, le marché a
baissé et ceux-ci ne valent plus que 95. La chambre de compensation va
prélever sur le compte de dépôt de A la somme de (100-95) *
2000 = 10000. Si le solde disponible sur le compte est inférieur au
dépôt initial, A devra effectuer un versement
complémentaire. A l'inverse, B qui a vendu ces futures, va recevoir le
même montant sur son dépôt. Les ajustements ne se feront que
pour chaque journée et le risque de contrepartie qui sera pris par la
chambre compensation devra être limité aux variations
journalières.
Lorsqu'un opérateur ne peut pas payer un appel de marge,
sa position est soldée sur le marché.
C - Les options
Une option financière est un produit
dérivé qui donne le droit, et non l'obligation, d'acheter ou de
vendre, à une date donnée, une quantité donnée d'un
actif financier (action, obligation, devise, matière première ou
un autre produit) à un prix précisé à l'avance. On
parle du prix d'exercice .L'option d'achat est appelée « call
» et celle de vente « put ». Ce droit, c'est-à-dire
l'option elle-même, s'achète ou se vend, cela sur un marché
d'options contre un prix, appelé prime ou premium. Les options comme les
autres produits dérivés, peuvent être utilisées soit
en couverture de risque de baisse ou de hausse, soit, pour spéculer
à la baisse ou à la hausse .On peut ainsi en bourse :
1 Acheter des calls pour spéculer ou se protéger de
la hausse du cours d'un actif,
2 Acheter des puts pour spéculer ou se protéger de
la baisse du cours d'un actif,
3 Vendre des calls pour spéculer à la baisse,
4 Vendre des puts pour spéculer à la hausse.
En l'absence d'une couverture spécifique et dans le cas
le plus défavorable, l'acheteur d'une option aura une perte
limitée à la prime qu'il aura payée. Son gain maximum est
en revanche illimité s'il a acquis une option d'achat et limité
au prix d'exercice diminué de la prime s'il a acquis une option de
vente. Par contre, le vendeur d'une option voit son gain maximum limité
à la prime qu'il reçoit. Sa perte, elle, peut être
illimitée dans le cas de vendeur d'un call, ou limitée au prix
d'exercice s'il s'agit de vendeur d'un put. Si l'option n'a pas
été exercée à la date d `échéance,
elle est dite abandonnée. Rappelons enfin que la théorie
financière a établi que le prix des options dépend de
divers facteurs : l'écart entre le prix d'exercice et le prix actuel, la
volatilité de l'actif concerné, la durée restant à
courir, etc.
1) La gestion des options
Lorsqu'une entreprise achète ou vend une option
à une institution financière, elle lui transfère une
partie de son risque. Deux cas se présentent : soit ce risque vient en
compenser un autre que la banque possédait déjà, soit il
s'ajoute. Dans ce dernier cas, la banque voudra probablement s'en
débarrasser ou le réduire. S'il s'agit d'une option qui existe
sur un marché organisé ou si elle trouve une contrepartie qui
désire prendre ce risque, il lui suffit de la racheter ou de la
revendre. Sinon, elle va devoir gérer le risque
généré par l'option.
D - Les Swaps
Le swap est un contrat financier dérivé qui
échange des flux financiers entre deux acteurs,
généralement proposé par une banque, sur une bourse ou par
une société financière. Les deux contrats les plus
courants sont :
1 Le swap de taux d'intérêt, qui a pour
particularité de permettre l'échange des intérêts
d'un prêt ou dépôt à taux variable contre des
intérêts d'un prêt ou dépôt à taux fixe.
Par exemple, l'acteur A payera les intérêts du prêt de
l'acteur B et l'acteur B, ceux de A. Par ailleurs, une somme fixée dans
le contrat est payée par l'un des deux à l'autre au cas
oà
les conditions entre les deux prêts sont
disproportionnées, pour que l'acteur qui a les meilleures conditions
garde son avantage.
2 Le swap de devises, permet l'échange des
intérêts et de la valeur à l'échéance d'un
prêt ou dépôt dans une devise contre sa valeur dans une
autre devise.
E - Les warrants
Un warrant est une option d'achat financière de longue
durée. Il arrive que lors d'une opération financière
(émission de titres, fusion acquisition, etc.) une société
offre, en complément, à ses porteurs d'actions ou obligations des
warrants leur donnant le droit d'acheter ultérieurement des actions
à un prix d'exercice fixé d'avance. C'est ainsi que les banques
émettent et commercialisent les warrants sur des actions, taux
d'intérêt, cours de devise, etc.
Bien que le marché des dérivés soit
accessoire aux marchés spécialisés étudiés
plus haut ; il est celui qui assure le plus de liquidité, grâce
à la flexibilité qu'offre la spéculation.
Au delà de leur spécificité, que ce soit
pour les activités de change, de finance ou de commerce, les bourses
fonctionnement de la même façon et subissent les même
phénomènes.
SECTION 3 : LES CARACTERISQUES DES MARCHES
BOURSIERS
Les échanges à terme, les activités de
spéculation et les krachs ; mêmes s'ils ne sont pas exclusifs et
uniques à la bourse, y sont particulièrement
développés. Les modalités de payement à terme
facilitent les conclusions de transactions et permettent à la
spéculation de s'épanouir et devenir une activité
économique à part entière ; Quoiqu'elle soit à
l'origine des bulles spéculatives et des écroulements des valeurs
des titres, appelé « krach boursier » dont ces bulles sont
généralement suivies. On peut ainsi caractériser la bourse
par ces différents aspects inhérents à son
fonctionnement.
I - Les marchés à terme
Les marchés boursiers, quel que soit leur objet,
fonctionnent habituellement comme des marchés à terme et des
marchés au comptant. Par ailleurs, à son échéance,
une opération à terme
devient une opération au comptant.
Si par définition, dans un marché au comptant,
la livraison des biens échangés a lieu simultanément et
immédiatement, le marché à terme ou marché des
contrats à terme est celui où les règlements se font
à une échéance ultérieure et prévue à
l'avance de celle où les transactions sont conclues.
Par règlements on entend :
3 La livraison des biens ou actifs concernés
(marchandises, devises, actions, etc.) et l'encaissement de la somme par le
vendeur ;
4 La réception de ces biens et leur paiement par
l'acheteur.
Si l'opérateur passe l'opération inverse avant
l'échéance, il n'y a pas livraison et il reçoit ou paye
simplement la différence de cours entre les deux opérations. Il
faut noter que, l'opérateur doit laisser une sorte de dépôt
de garantie, en argent ou en nature (marchandises ou titres), au moment du
contrat. Les intérêts à courir, les frais de stockage et
les risques perçus par l'opérateur étant pris en compte ;
Les cours sont généralement plus élevés pour les
échéances lointaines que pour les échéances proches
et bien entendu que les opérations sur le marché au comptant.
Mais l'avantage de ce marché est qu'il permet soit de garantir à
l'avance le prix d'achat ou de vente, donc de pouvoir se couvrir des risques
éventuels, soit de spéculer sur la variation du cours. Car la
spéculation est un transfert du risque de l'un des opérateurs sur
celui qui lui fait contrepartie, dans l'espoir pour ce dernier de faire un
gain.
II - Les marchés de spéculation
La spéculation (speculus) est une activité
humaine consistant à imaginer les réactions et activités
d'autrui, comme si nous étions à sa place, et à porter un
regard sur notre propre activité, comme si nous étions un autre.
Dans le domaine économique, la spéculation consiste à
prendre aujourd'hui des décisions économiques sur la base d'un
état économique futur et hypothétique. C'est un pari
monétaire portant sur l'évolution future de biens
économiques. Si l'opérateur obtient des informations
privilégiées, on parle plus de délit d'initié que
de spéculation.
A - Mode de spéculation financière et
intérêt pratique
Spéculer consiste à acheter ou vendre, en
bourse, une certaine quantité d'une marchandise, d'un actif financier ou
d'un contrat, et cela dans l'espoir que son prix évoluera par la suite
de façon à procurer un gain monétaire, tout en acceptant
le risque de perdre de l'argent si l'évolution est contraire aux
espoirs. Certains instruments financiers, tels que le contrat à terme
(à crédit) ou les options financières permettent de
spéculer sur de gros montants avec une faible somme au départ.
C'est ce qui fait son intérêt. L'existence de spéculateurs
acceptant de prendre des risques permet à d'autres agents de couvrir
leurs propres risques en faisant l'opération en sens inverse,
transférant ainsi leur risque aux spéculateurs, un peu comme le
ferait pour eux un assureur. Ils assurent ainsi la liquidité du
marché.
Par exemple, un exportateur réunionnais de produits
vers Madagascar craignant une baisse de l'Ariary, devise dans laquelle il sera
payé, ou désirant fixer tout de suite ses revenus en euros,
pourra « vendre à terme » des Ariary sur le marché des
changes à un spéculateur, lequel, à l'inverse, les
achète à terme en pariant sur une hausse de l'Ariary.
B - Intérêts et dérives de la
spéculation au niveau macroéconomique
Les études de finance comportementale prenant en
considération l'aspect psychologique de la prise de risque ont mis en
évidence les phénomènes cognitifs et émotionnels
qui entrent en jeu dans la spéculation, et les anomalies (emballements,
paniques) qu'ils créent à certains moments dans les prix et
rendements sur le marchés. Mais les excès sont souvent
alternés de corrections d'excès. Ce qui permet de dire, sur la
moyenne et le long terme, que la spéculation joue un rôle
d'autorégulation du marché.
Plus généralement, la possibilité pour
des entrepreneurs de transférer certains risques leur permet de prendre
leurs décisions de gestion avec plus de sécurité, ce qui
contribue à l'efficacité économique générale
et favorise l'initiative. Cela n'empêche pas la controverse. Quand
certains disent que la spéculation sur les monnaies a des
conséquences négatives sur la stabilité financière
et nuit aux économies des Etats, d'autres expliquent que le soutien
artificiel d'une monnaie par un pays est une des premières causes de la
spéculation, et que celle-ci n'intervient que pour rétablir
l'équilibre des cours. D'un autre point de vue, on réserve
souvent, improprement, le terme de spéculation pour parler de
manipulation de marché dans les activités de pur commerce.
C'est notamment le cas, quand le spéculateur contribue
à créer une pénurie artificielle de biens ou d'actifs
physiques de première nécessité, à la faveur de
circonstances particulières (guerre, catastrophe, etc.) et en exploitant
une inégalité des positions de départ. Mais d'une
façon plus spécifique à la bourse, la spéculation
est souvent à la source du phénomène krach.
III - Les marchés de krachs
Un krach est un effondrement brutal des cours sur un
marché financier à la suite d'un afflux massif d'ordres de vente.
Un krach intervient souvent suite au « dégonflement » d'une
bulle spéculative ; mais peut-être aussi dans certains cas le
signe annonciateur d'une crise économique plus profonde22.
A- La bulle spéculative
Aussi appelée bulle boursière ou bulle
financière, elle est une hausse des prix très excessive sur le
marché des actifs financiers (bourse), de l'immobilier, des changes, des
matières premières, etc. La bulle spéculative
diffère d'un simple marché haussier par son côté
excessif. Elle peut se définir par un état du marché dans
lequel la seule raison pour laquelle le prix est élevé
aujourd'hui est que les investisseurs pensent que le prix de vente sera encore
plus élevé demain, alors que les facteurs fondamentaux ne
semblent pas justifier un tel prix. La bulle spéculative a souvent pour
cause la combinaison de plusieurs choses : des fondamentaux économiques
apparaissant à tort ou à raison favorables et durables, le
mimétisme euphorique et collectif créant des anomalies des prix,
etc.
B - Les raisons économiques du krach
Les raisons économiques du krach sont la formation et
le dégonflement des bulles spéculatives. Le
phénomène du krach est brutal et spectaculaire. Les cours des
actions ou des marchandises baissent brutalement, le nombre de vendeurs
excédant largement celui des acheteurs, les vendeurs en arrivent
à vouloir vendre à n'importe quel prix, ce qui précipite
la chute des titres. Cependant, si le krach est brutal, son apparition suit un
mécanisme qui s'installe
22 Voir annexes.
sur une période plus longue. Le phénomène
débute par une hausse des cours fondée sur une croissance
avérée de l'économie. Cela attire un grand nombre
d'investisseurs qui souhaitent bénéficier de cette hausse.
L'investissement se fait en masse sur un grand nombre de valeurs. L'afflux de
capitaux frais entraîne une envolée boursière. Le
phénomène s'amplifie lorsque les investisseurs s'endettent pour
continuer à profiter de la hausse. Or cette hausse supplémentaire
se décale progressivement des résultats réels de
l'économie : c'est alors une bulle spéculative. On arrive alors
à une phase attentiste où seuls les investisseurs les plus
avertis sortent de cette bulle. La publication d'une statistique sur la
surévaluation du marché donne souvent le signal d'alarme qui
conduit au krach : les investisseurs vendent en masse leurs valeurs.
Les opérations à terme, la spéculation et
les krachs font de la bourse une institution économique
singulière. Elle permet une amélioration des échanges
financiers mais aussi une meilleure fluidité monétaire entre les
agents économiques. Car à travers les fonds d'investissements et
les dépôts à terme, il y a confrontation de l'offre des
épargnants et la demande, le besoin de financement des entreprises.
La bourse apparaît donc être un important facteur
de croissance. Car elle dispose d'outils permettant de mobiliser
l'épargne et surtout de pouvoir l'orienter vers les secteurs ou
activités économiques les plus productifs, afin de soutenir le
développement des entreprises, qui restent et demeurent les seuls
acteurs de la croissance. La bourse favorise aussi la performance et la
meilleure gestion des entreprises, en ce sens que seules les plus
compétitives des entreprises peuvent en profiter.
Soucieux de tous ces enjeux, Madagascar a pris des initiatives en
vue de la réalisation des étapes qui, à long terme,
permettront de faciliter la mise en place d'un marché financier.
CHAPITRE II : LES PREMISSES D'UNE BOURSE A
MADAGASCAR
Pour pallier les insuffisances de son système financier
par rapport aux besoins de son économie, Madagascar a entrepris un
certain nombre de réformes. Parmi les efforts notables, on compte la
mise en place d'un marché organisé pour l'échange et la
fixation des prix des devises et le marché des Bons du Trésor par
Adjudication (BTA).
SECTION 1 : LE MARCHE INTERBANCAIRE DE DEVISES
(MID)
Pour remédier à la pénurie des encaisses
en devises, les autorités malgaches ont opté pour le taux de
change flottant de l'Ariary, Franc malgache à l'époque. Elles ont
crée le MID, un lieu où s'échangent les devises selon les
principes de la loi de l'offre et de la demande.
I - Les participants au MID
Le MID est réservé aux banques, celles-ci
interviennent pour leur propre compte ou celui de leur clientèle. Les
banques opèrent sur le MID par l'intermédiaire de leurs agents
appelés Cambistes. Elles remplissent trois fonctions :
1 L'exécution des ordres de la clientèle : qui
pour être traités sur le marché, doivent respecter une
certaine limite en deçà de laquelle ils ne seront
exécutés qu'à l'ordre de la veille ;
2 Elles assurent le contrôle du marché grâce
à un comité de représentation de la Banque centrale et des
banques ;
3 Elles cherchent enfin à influencer l'évolution du
taux de change.
La clientèle privée quant à elle
n'intervient sur le marché que par l'intermédiaire des banques.
Les ordres de négociation de devise transmis par celle-ci doivent
comporter certaines mentions pour être valables : la devise à
acheter ou vendue, la quantité et éventuellement le cours
souhaité.
II - Les caractéristiques du MID
Du fait de la relativité du volume des transactions
à son début, le MID ne se tenait que quotidiennement, entre un
intervalle de temps bien défini23. Les transactions se font
seulement au comptant car les opérations à terme ne sont pas
encore développées. Une table de récurrence sert de
référence pour la conversion des devises. La compensation d'ordre
achat-vente d'un même client n'est pas admise ; cela oblige les banques
à trouver chez les confrères des contreparties, chaque ordre doit
trouver une contrepartie sur le marché pour être
exécuté.
Les ordres non exécutés sont
réintégrés dans la gestion des ordres en attente sauf
annulation du client. Les ordres peuvent être au mieux ou à
limite.
Les ordres au mieux et les ordres limites
La banque exécute les ordres au mieux en priorité
quel que soit le cours de la cotation. Il a pour risque l'application du cours
le plus élevé pour les achats et le plus bas pour les ventes.
Tandis que pour les ordres limites, elle va chercher sur le marché s'il
existe une contrepartie favorable, car le client précise le cours
souhaité et une limite qui fixe le seuil infranchissable audelà
ou en deçà duquel l'ordre ne sera pas exécuté.
L'ordre limite non exécuté est valable jusqu'au
dernier jour de cotation du mois de sa passation.
SECTION 2 : LE MARCHE DES BONS DE TRESOR PAR
ADJUDICATION
Pour favoriser une relance économique en créant
un déficit budgétaire destiné à atténuer les
effets du chômage ou d'une dépression, pour équilibrer son
budget ou encore pour payer des dépenses non couvertes par ses
ressources, l'Etat fait recours à la dette publique. Celle-ci est
généralement financée par l'émission d'emprunts
sous forme d'obligations ou de bons du Trésor. Les bons du Trésor
se distinguent des obligations par le fait qu'ils sont à court et moyen
terme (moins de 5 ans).
23 Il n'est devenu continu que depuis le 30 juillet 2004.
Depuis 1997, Madagascar dispose d'un marché de BTA. Ce
marché comporte deux compartiments : le marché primaire et le
marché secondaire.
I - Le marché primaire des bons du Trésor par
adjudication
Il est le marché des nouvelles émissions où
les émetteurs placent des titres à la souscription du public.
Les intervenants sur ce marché sont :
1 Le Trésor qui est l'émetteur ;
2 Les souscripteurs éligibles à ce marché
;
3 Des intermédiaires de marché agréés
par le ministère des Finances et investis d'une mission d'animation et
de placement ;
4 D'autres souscripteurs éligibles (institutions
financières, investisseurs et entreprises) agissant pour leur compte.
A- La procédure d'émission des bons du
Trésor
La Banque centrale est l'organisme centralisateur assurant le
dépouillement des offres et l'inscription en compte des transactions
entre opérateurs du marché primaire.
1- La publication : Le Trésor
publie à l'avance un calendrier trimestriel d'émission avec
annonce des échéances en semaines et des montants à
collecter par quinzaine.
2- Le lancement : Le lancement
d'appel d'offres est effectué par le Trésor 2 jours ouvrables
avant l'émission, qui elle, se fait par quinzaine tous les vendredis.
Elle mentionne les montants à collecter par échéance, les
dates d'échéance, l'heure du dépouillement, la date et
l'heure limite de réception des offres.
3- Les procédures de souscription
: Les offres de soumission transmises à l'organisme
centralisateur sous pli fermé selon un formulaire
préétabli, doivent préciser pour les
échéances voulues la valeur nominale et le taux proposé.
Avec la possibilité pour un soumissionnaire de faire plusieurs offres
pour une même échéance ou des propositions sur plusieurs
échéances.
4- Les conditions préalables :
Pour les souscripteurs éligibles au marché primaire
autres que les établissements de crédit, la recevabilité
des offres est conditionnée par :
1 L'approvisionnement préalable de leur compte
d'opérations à concurrence du montant adjugé de leurs
offres ;
2 et/ou la production d'un ordre de virement signé par
leur banque ou toute autre forme de caution bancaire, à concurrence d'au
moins le prix de leurs offres.
En cas de provision insuffisante du compte au moment du
dépouillement, toutes les offres du titulaire du compte sont
rejetées et une sanction est calculée par débit de son
compte en fonction des offres faites et du solde du compte.
B - Le processus d'adjudication
Les bons sont émis selon le système d'adjudication
« à la hollandaise ». Selon ce système, chaque
soumissionnaire est servi au prix qu'il a demandé si son offre est
retenue.
Grâce à un traitement informatique au niveau de
l'Organisme Centralisateur, les offres dont les taux sont les plus bas (les
prix les plus élevés) sont servies les premières, celles
de niveau supérieur le seront ensuite, jusqu'à concurrence du
montant annoncé par le Trésor. Au taux limite, la tranche
marginale est répartie au prorata des offres. Les bons du Trésor
sont émis avec un intérêt précompté et le
règlement par le soumissionnaire doit s'effectuer le jour même de
l'adjudication.
La comptabilisation par un système informatisé
est effectuée de manière automatique par l'Organisme
Centralisateur par la passation d'écritures dans les comptes respectifs
du Trésor et du souscripteur.
II - Le marché secondaire des bons du
Trésor par adjudication Les intervenants sur ce
marché sont :
1 Les entreprises qui ont des excédents en
trésorerie et les épargnants qui ont des fonds à investir
et qui envisagent de les placer en bons du Trésor ;
2 Les entreprises ou les personnes qui sont en possession de
bons du Trésor et qui ont
besoin de liquidité ;
3 Les intermédiaires de marché qui ont pour
rôle d'animer ce marché par la mise en contact de l'offre et de la
demande sur le marché secondaire des bons du Trésor, ou en se
portant eux-mêmes contrepartie en vue d'assurer la liquidité du
marché ;
4 La Banque centrale dans le cadre d'opérations d'open
market.
CHAPITRE III :
ESQUISSE DE DISPOSITIF POUR UNE MEILLEURE
CONFRONTATION DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE DE FINANCEMENT
Pour permettre une confrontation de l'offre et de la demande
de financement, dans les meilleures conditions de sécurité et
d'efficacité, un ensemble de structure et de dispositifs
réglementaires doivent être institués.
Les différents acteurs de la finance malgache (le
ministère chargé des finances, la Banque centrale, le groupement
des patronats, les banques commerciales, les sociétés de
capital-risque, les compagnies d'assurances, etc.) seront des parties
impliquées pour une vue sous tous les angles d'un marché
financier à même de prendre en compte toutes les attentes ainsi
que les spécificités de l'économie malgache.
SECTION 1 : LES STRUCTURES ET INSTRUMENTS
Il y aura d'une part l'autorité de supervision et de
l'autre, les intervenants sur le marché.
I - L'autorité de supervision
A- La Bourse
En premier lieu de l'autorité de supervision, on a la
Bourse en tant que telle. Elle devra être une institution
financière spécialisée et constituée sous la forme
d'une société anonyme à part entière disposant d'un
capital qui sera souscrit par les différents acteurs économiques
de Madagascar. Elle doit répondre à toutes les exigences
auxquelles sont soumises les Sociétés par Actions. Pour la mise
en place de ce marché boursier, les principes à retenir doivent
obéir à la fois au souci de conformité aux standards
internationaux et à celui de son adaptabilité à
l'environnement socio-économique de Madagascar.
La Bourse aura pour principales missions :
1 L'organisation du marché boursier,
2 La publication des transactions boursières,
3 La diffusion des informations sur la Bourse,
4 La promotion et le développement du marché.
Elle doit être le site central des activités
matérielles du marché, assurer entre autres, les services de
négociation, de règlement et livraison de titres et enfin, le
service de la cotation.
A ce sujet, elle doit établir un indice pour le suivi
de l'évolution de l'activité financière et /ou de
l'économie, formuler et mettre des critères de sélection
pour un indice composite et pour un indice des plus importantes valeurs de la
place en s'inspirant des principaux indices boursiers du monde.
B - Le Dépositaire central /Banque de
règlement
C'est aussi une institution financière
spécialisée constituée sous la forme de
Société Anonyme. En plus de la conservation et la centralisation
des titres pour leur circulation exclusive sous forme
dématérialisée, il aura pour rôle d'assurer
l'intégrité du marché par sa garantie et la protection des
épargnants.
1- Le fonds de garantie du
marché
Afin d'assurer l'intégrité et la continuité
du marché, le Dépositaire central/Banque de règlement doit
garantir le règlement de l'ensemble des transactions.
Le Dépositaire central devra prévoir des mesures
visant à prévenir les défauts de livraison ou de paiement
des adhérents. Par le fonds de garantie, le Dépositaire central
pourra se substituer, le cas échéant, à l'adhérent
défaillant.
Le fonds sera constitué de contributions des
adhérents. Deux types de contribution pourront être
institués : les contributions requises et les contributions
additionnelles. La contribution requise de l'adhérent sera
utilisée en cas de défaut de celui-ci ou, lorsque les
circonstances l'exigent, en cas de défaut d'un autre adhérent. La
contribution additionnelle de l'adhérent, quant à elle, ne sera
utilisée qu'en cas de défaut de sa part.
Pour un souci de liquidité, seul le comptant et les
garanties bancaires peuvent être acceptées. La contribution
requise étant la plus mobilisée un certain pourcentage de
celle-ci devra être constitué d'argent comptant.
En cas de défaut d'un adhérent, le
Dépositaire central suspend l'adhérent défaillant et
procèdera à l'utilisation du fonds de garantie selon une
procédure que prévoira le manuel des opérations du
Dépositaire central.
L'adhérent défaillant sera tenu de rembourser le
fonds de garantie et les frais encourus. Toute somme
récupérée de l'adhérent défaillant sera
affectée au fond de garantie.
2- Le Fonds de Protection des
Epargnants
Il sera constitué à partir des contributions des
sociétés d'intermédiation, afin de pallier un
éventuel défaut d'un membre dans l'impossibilité de
satisfaire ses obligations envers ses clients. De façon à
sécuriser l'épargne investie et à mettre en confiance les
investisseurs dans le marché. Le dépositaire central aura
à éviter tout risque de manipulation du marché en assurant
la publicité et la diffusion des informations sur les
sociétés dont les titres sont échangés.
II - Les intervenants sur le marché
On peut distinguer les sociétés
d'intermédiation et les sociétés inscrites sur le
marché.
A- Les Sociétés d'Intermédiation
Elles ont le pouvoir de consulter et d'éditer les
résultats de cotation, de consulter les informations statistiques du
marché et du Dépositaire central, d'obtenir la diffusion des
informations, etc.
C'est à travers les Sociétés
d'Intermédiation que les particuliers prennent des positions en bourse.
En effet, les acheteurs et vendeurs passent leurs ordres de bourse par le biais
d'un intermédiaire officiel qui est membre de la bourse
dénommé courtier, agent de change, ....
On appelle ordre de bourse, un ordre passé par une
personne ou une institution à un
intermédiaire (courtier, agent de change) pour acheter ou
vendre en bourse.
Cet ordre doit indiquer essentiellement :
1 Le sens de l'opération (vendre ou acheter),
2 La nature des titres, biens ou contrats dérivés
concernés,
3 La quantité offerte ou demandée,
4 Et, éventuellement, une date limite et un prix limite
pour exécuter l'ordre.
1) Les agents de change
Un agent de change ou courtier en bourse est un membre d'une
bourse ayant de ce fait le droit d'acheter ou vendre directement sur celle-ci
pour lui-même ou ses clients. Il s'agit rarement d'un individu mais
plutôt d'une entreprise soit indépendante soit filiale d'une
banque d'investissement. Toutefois, on appelle parfois agents de change ou
courtiers en bourse ses employés habilités à
procéder à ces opérations boursières.
2) Les sociétés de
courtage
Une société de courtage ou courtier est une
entreprise ou une personne qui sert d'intermédiaire pour une
opération, le plus souvent financière, entre deux contreparties.
L'activité de courtage est réglementée dans de nombreux
pays afin de réguler et de protéger les intervenants sur le
marché.
Le courtage est une activité fondamentale dans les
marchés financiers. Dans le cas d'un marché organisé, le
courtier transmet les ordres de ses clients à la bourse. Sur un
marché de gré à gré, il va mettre en relation deux
de ses clients qui ont des intérêts contraires. Dans les deux cas,
il est rémunéré en fonction du volume ou de la valeur
nominale de la transaction. A la différence d'un agent de change, le
courtier ne prend pas de positions sur le marché, c'est-àdire
qu'il n'achète ni ne vend pour son propre compte.
Les sociétés d'intermédiation interviennent
aussi dans le conseil et le parrainage des sociétés dans le
processus d'inscription sur le marché.
B - L'inscription des sociétés sur le
marché
Pour qu'une entreprise puisse lever des fonds sur le
marché financier, par emprunt obligataire ou par ouverture de capital,
il lui faut être inscrite sur ce marché. Seules les
sociétés cotées y ont droit.
L'admission à la Bourse est donc l'ultime maillon de la
chaîne de financement pour les entreprises. Elle constitue une
décision stratégique à long terme nécessitant une
bonne préparation. L'inscription d'une société est
subordonnée à la satisfaction de certaines conditions :
1 Etre constituée sous la forme de société
anonyme ;
2 S'engager à diffuser les informations requises par la
Bourse, notamment la publication des comptes annuels et à l'organisation
du marché ;
3 S'engager à se soumettre à la
réglementation du marché.
Une fois cotée, la société aura entre autres
responsabilités :
1 La gestion de l'encadrement réglementaire et des
relations avec les investisseurs, l'organisation des assemblées
annuelles des actionnaires, etc.
2 L'information à la Bourse et au public de tout fait
nouveau ou modification susceptible d'influer de manière significative
sur le cours de ses titres.
Le rôle qu'est censé jouer les structures
décrites ci-dessus peut être provisoirement dévolu aux
principaux acteurs économiques regroupés au sein d'un
comité préparatoire.
Mais si les structures et les instruments sont relativement
aisés à mettre en place, il reste à lever des
difficultés de tous ordres qui entravent le chemin vers un marché
financier à Madagascar.
SECTION 2 : LES DIFFICULTES ET CONTRAINTES ET LEURS
DEPASSEMENTS
I - Les contraintes liées aux
caractéristiques des entreprises A- La forme des entreprises
malgaches
Comme, le graphe 3 ci-dessous le montre, même si on peut
penser que c'est une inconsistance des ressources qui l'impose, la forme
individuelle telle qu'elle prévaut pour la plupart des entreprises
malgaches ne peut que traduire un état d'esprit des managers, et cela,
étant donnée leur proportion dans la population des entreprises.
Le choix d'une société individuelle comme forme de
société dénote le plus souvent une volonté
égoïste de rester maître de son affaire et d'être libre
quant à la possibilité de disposer à des fins personnelles
des actifs de la société à tout moment. Cette forme de
société ayant l'avantage d'être moins lourde,
échappe, comme on le sait, aux règles impératives de
contrôle. La gestion est ainsi plus informelle et moins contraignante
mais les capacités de création de valeur et de performance sont
plus restreintes. L'économie ne peut qu'en souffrir.
Une entreprise individuelle qui fait un résultat de 50
millions peut en faire trois fois plus si certains principes de
sécurisation de l'intégrité du patrimoine sont
considérés avec plus de rigueur.
D'un point de vue plus financier, la forme de
société anonyme étant requise pour faire l'objet de
cotation, la plupart des sociétés malgaches se trouvent
handicapées par leur forme. Mais ce constat ne constitue un obstacle
qu'au développement à long terme et non à la mise en place
d'une bourse valeurs à Madagascar. Car les grandes
sociétés malgaches susceptibles d'être cotées sont
des sociétés anonymes.
Graphe3 :
Répartition des entreprises selon la forme
juridique
SA
1763
391
EURL+GIE+SAU
436863
AUTRES
SARL
8194
17074
B - La contrainte psychologique : la crainte de
l'ouverture
Au niveau des Sociétés Anonymes malgaches, il
est fait cas de la réticence des managers quant à l'ouverture du
capital de leur société. En effet, une clause d'agrément
dans les statuts des SA et SARL freine cette ouverture. Elle stipule que tout
actionnaire devant céder ses actions ou parts doit faire agréer
le cessionnaire par le conseil d'administration ou les autres actionnaires ou
associés.
Cette clause qui a pour objet de contrôler la cession
des titres et rendre sélective l'entrée dans le capital est un
obstacle de taille à la cotation des titres. Car la cotation suppose une
circulation fluide des titres sur un marché libre et transparent au sens
de la concurrence pure et parfaite. Chaque actionnaire doit être libre de
disposer de ses actions à tout moment et jouir des facilités de
liquidités sans rendre compte aux dirigeants de l'entreprise.
Les prises de contrôle, fusions et autres rachats
amicaux ou inamicaux par les partenaires ou groupes concurrents sont de mise
pour une économie dynamique. La propriété n'est plus une
fin en soi, car le développement et la performance sont les
maîtres mots. Un groupe, une
entreprise se doit d'être rentable, de croître au
risque de se voir avaler par plus performant qu'elle.
Pour l'économie, la société d'un pays
(les consommateurs), ce qui est important et qu'on retient d'une entreprise,
c'est la satisfaction qu'elle vend, le service qu'elle rend, l'utilité
qu'elle crée ; peu importe à qui elle appartient. Mais à
cela est fait exception certaines sociétés ou secteurs dont
dépend la souveraineté d'un Etat ou la fierté nationale et
qui en sont les garants.
Encore est-il que le service public dans les pays africains ne
répond que rarement à sa finalité. La vague de
privatisations qui a soufflé sur la plupart des pays subsahariens ces
dernières années en est la preuve.
Mais le revers de la médaille reste la hantise de voir
des pans de l'économie tomber dans des mains étrangères
alors que les souvenirs douloureux de la colonisation sont encore vivaces.
Aussi on peut se poser la question de savoir si ce comportement des managers
est du même ordre que la réticence à laquelle la
privatisation s'est confrontée en son temps ? En effet, cette
résistance est directement liée à l'appréciation
des opérateurs économiques du poids des intérêts
étrangers dans l'économie malgache. Bien que ce poids soit encore
faible en comparaison à d'autres pays et surtout, par rapport aux
besoins de Madagascar d'une croissance accélérée, 31% des
privés nationaux, d'après une étude menée par
L'INSTAT en 1999, trouvaient les mesures d'incitations aux investissements
étrangers néfastes24.
En bref, on se trouve ici face à un problème
culturel ou une question de mentalité. Le dépassement de cette
contrainte relève de la sensibilisation des managers et des potentiels
entrepreneurs par une communication claire mettant en exergue la
priorité de pérennisation des activités économiques
par la satisfaction des besoins d'investissement. Car seuls les financements
à long terme peuvent permettre aux entreprises malgaches de se
moderniser et devenir plus compétitives afin de se réajuster
à l'économie mondiale.
II -Les contraintes tenant a l'environnement
institutionnel
24 Secteur industriel Formel A Madagascar, Enquête
Annuelle dans L'Industrie, page 54,1999.
A- Le cadre juridique
A la fiabilité et l'efficience du système
juridique et judiciaire, est étroitement liée la performance des
entreprises formelles. Elles ne détiennent ce caractère formel
que par le fait qu'elles sont sous sa coupole, qu'elles lui soient assujetties.
Aussi, il a pour rôle de garantir un environnement des affaires sain et
sécurisé en définissant et codifiant des règles
applicables à l'exercice des activités commerciales et en
résolvant les litiges relatifs à ces activités au travers
de juridictions spécifiques et compétentes. .Mais
l'efficacité du système juridique et judiciaire, par rapport
à ses finalités économiques, est encore discutable car
« Les années de dirigisme économique pendant lesquelles les
litiges étaient réglés par l'Etat malgache n'ont pas
permis aux Magistrats de développer une pratique du Droit Commercial
»25. Les insuffisances se rapportant à la longueur et la
complexité des procédures et au coût des formalités
ont, de façon générale, des conséquences non
négligeables sur les activités économiques.
Les difficultés et complications en matière de
constitution d'hypothèque, alors que « la plupart des banques
exigent des garanties de 100%, le plus souvent sous forme de
sûreté réelle »26 , sont de nature à
dissuader l'octroi de crédit. L'effet est le même pour
l'investisseur en bourse, si les conditions qui garantissent sa mise ne sont
pas réunies, il s'abstient.
De même, alors que les terrains, immeubles et chantiers
occupent 35% du capital des sociétés individuelles et 23% de
celui des sociétés et quasi-sociétés (SA,
SARL)27, le droit de la propriété foncière doit
assurer suffisamment de certitude dans la détention d'un titre, sinon la
valorisation des sociétés cotables en bourse ne pourra
qu'être infidèle à la réalité et l'octroi de
crédit à long terme pour les non cotables, rendu plus
difficile.
La mise en place du Guichet Unique des Investissements et du
Développement des Entreprises (GUIDE)28 vient combler
certaines de ces insuffisances. En effet, il a pour rôle de faciliter et
d'alléger les formalités administratives relatives à la
création d'entreprises, à l'investissement et au fonctionnement
de celle-ci (formalités administratives, fiscalité et visas de
25 Extrait de un marché boursier peut-il être
instituer à Madagascar.
26 Ibid.
27 Le Secteur Industriel Formel a Madagascar, MADIO
Juillet 1999, page19.
28 DSRP, page 74.
séjour).
Sur le plan judiciaire et administratif, comme dans la plupart
des pays Africains, il est à déplorer la gangrène de la
corruption qui, devenant systématique, est une difficulté de plus
qui s'ajoute à celles institutionnelles exposées plus haut.
Ainsi, selon une enquête menée en juillet 1999 par le projet
MADIO, « 36% des chefs d'entreprises ont été personnellement
sollicités par des fonctionnaires indélicats dans le cadre de
leurs activités. On y trouve, outre la police qui semble être la
plus affectée, le fisc et les douanes (respectivement18% et 11%), la
justice (14%) et les ministères sectoriels (13%) ». Aussi, si un
peu plus de publication de jurisprudence, quasiinexistante depuis les
années 70, peut aider au développement par les magistrats de
pratique de droit commercial et de droit des affaires, seule une réforme
du système juridique et judiciaire peut permettre d'arracher la mauvaise
herbe qui jonche les rails de l'économie malgache.
Sensible à la performance de ses entreprises et
conscient que tout ce qui touche à l'environnement des affaires et
connexes se répercute de façon évidente sur cette
performance, Madagascar, pour lutter efficacement contre la corruption, a
institué le Conseil Supérieur contre La Corruption
(C.S.L.C.C.)29. Le Bureau Indépendant Anti-Corruption
(BIANCO) est le résultat d'une de ses attributions d'élaborer des
textes relatifs à la création d'une agence anti-corruption.
B - La comptabilité, la vérification et la
publication d'informations financières
« Les réglementations et pratiques d'un pays en
matière de comptabilité, de vérification des comptes et de
divulgation d'informations financières sont importantes non seulement
pour les créanciers, les actionnaires et les investisseurs potentiels,
mais aussi pour les indicateurs économiques nationaux et les ressources
de l'Etat »30.
La mauvaise gestion en général et plus
particulièrement l'absence de transparence dans les comptes des
entreprises sont des facteurs qui limitent l'accès aux crédits
bancaires. En effet, les états financiers sont les seuls instruments que
peut utiliser un banquier pour juger de la rentabilité d'une
société. En l'absence de fiabilité et de
sincérité à ce sujet, l'investisseur se refuse à
prendre tout risque. Cela peut empêcher le développement du
marché car la confiance ne peut s'instaurer
29 DSRP, page 55.
que si des informations objectives sont mises à la
disposition des intéressés par des canaux de vérification
et de centralisation de bilans. Les investisseurs, pour être en
confiance, doivent disposer pour une société donnée de ses
résultats, de ses prévisions et de l'information par rapport
à tout évènement pouvant avoir une incidence sur ses
comptes. De manière à pouvoir suivre et prévoir
l'évolution de l'ensemble de l'économie.
Or, la rareté des informations sur les
sociétés à Madagascar est la preuve criarde d'un vide
total en matière de vérification de comptes. La certification de
comptes ne pourra atteindre ses finalités que si les contours d'un
système comptabilité moderne dans le pays ont été
dégagés.
Le Plan Comptable Général 2005 est venu pour
fournir un nouveau système de comptabilisation permettant une plus
grande uniformité et lisibilité des performances globales de
l'économie. Même s'il est encore loin le temps où la
fréquence de la production des informations ne sera plus uniquement
annuelle mais aussi trimestrielle ou mensuelle en raison de la pression du
marché financier, ce plan vient redonner une relative objectivité
aux états financiers des entreprises, car désormais leur
élaboration va suivre des règles explicites et qui s'imposent
à toutes les entreprises ; une plus grande fiabilité, car les
obligations de contrôle imposées par les instances comptables et
fiscales vont amener les entreprises à suivre les procédures de
validation par la certification.
Ainsi harmonisée, l'évaluation des performances,
faite selon les mêmes principes et méthodes, est plus objective et
va permettre au Bureau d'Information Pour les Entreprises (BIPE)
créée à la même période, de pouvoir bien
jouer son rôle de centralisation de bilan. Il est à noter que ce
plan s'inscrit dans le cadre de la politique adoptée par Madagascar en
vue d'assainir l'économie et de créer un environnement favorable
à la croissance, en instaurant la transparence et la bonne gestion, qui
sont d'ailleurs des conditions au développement d'un marché
financier.
D'autre part, l'institution de centre de gestion
agréé, grâce à un système fiscal incitatif
à l'intention des petites et moyennes entreprises, peut permettre de
résoudre le problème de la transparence financière par la
formation qu'ils vont assurer aux gestionnaires, au travers de l'aide et
l'assistance comptable dans la tenue et l'établissement des états
financiers.
30 Extrait du document « un marché boursier peut-il
être institué à Madagascar ? » ;
www.mefb .gov.mg
C - Les obstacles macroéconomiques
Enfin, la mise en place d'un marché boursier
dépend de la vigueur de l'économie, de son dynamisme. Le secteur
industriel (13.3% du PIB malgache), qui est en général le fer de
lance de toute croissance, n'est pas relativement développé quand
on sait que l'agriculture contribue à hauteur de 32.1% du
PIB31.
Avec un revenu annuel de 300$, bien qu'appréciable dans
l'absolu par rapport à certains pays africains, les capacités
d'épargner des Malgaches restent très faibles du fait du
coût de la vie, de l'inflation.
31 Données relatives à l'année 2002, source
: Encyclopédie Encarta 2005.
CONCLUSION
Vu le nombre et l'envergure des entreprises malgaches ainsi
que la nature des problèmes auxquels elles sont
généralement confrontées, une bourse est un passage
obligé. D'autant plus que le vide que viendra combler cette institution
n'est pas pesant sur les entreprises. Cela permettra d'enrichir
l'éventail du système financier malgache.
Mais entre autres avantages, on peut citer également
l'implication et la participation des particuliers dans la gestion des
entreprises que la Bourse va susciter et permettre à travers
l'émergence d'un lobby de l'actionnariat. Ce qui aura pour effet la
responsabilisation des entreprises dans leurs activités face à la
société. Aussi, il appartient aux autorités malgaches de
s'investir de cette mission car la dynamique d'un renouveau économique
dans dix ans (Madagascar Naturellement), suppose aussi l'établissement
d'un marché boursier à Madagascar.
Dans cette perspective, Madagascar peut s'inspirer de ses
pairs africains. En effet, L'expérience Ouest Africaine de la BRVM
(Bourse Régionale des Valeurs Mobilières) a pu convaincre les
plus sceptiques des capacités réelles de la bourse à
financer l'économie. C'est ainsi que plusieurs sociétés
(SONATEL au Sénégal, .) et même des Etats (la Côte
d'ivoire, le Burkina Faso .....) ont eu la possibilité de se financer
par emprunt obligataire et d'effectuer d'important investissement.
En attendant de réunir les conditions
nécessaires à l'établissement d'une bourse à
Madagascar, ou si l'établissement de celle-ci s'avère difficile ;
plusieurs alternatives peuvent être mises à l'étude. Un
marché boursier régional peut être envisagé dans
l'Océan Indien. Ce marché qui joignerait les autres îles
à l'île Maurice et mettrait à profit l'expérience de
celle-ci dans ce domaine, aura l'avantage de canaliser une épargne plus
substantielle et permettra de mettre en compétition et d'intégrer
les différentes économies. Madagascar peut aussi, dans le moyen
terme, en partenariat avec l'île Maurice, développer une politique
visant à promouvoir l'inscription des entreprises malgaches remplissant
les aptitudes requises à la bourse de Maurice.
ANNEXES
1. LES PRINCIPAUX INDICES MONDIAUX
A. Le Dow Jones
De son vrai nom Dow Jones Industrial Average, le dow Jones
est certainement le plus connu de tous les indices boursiers mondiaux, c'est
aussi le plus ancien puisqu'il est né en 1896. Quotidiennement
coté depuis ce jour, Le Dow Jones est l'indice de
référence du premier marché financier mondial : la Bourse
de New York. Composé de 30 valeurs (les 30 plus grosses capitalisations
américaines), il reflète essentiellement des valeurs du secteur
industriel. Son calcul est très simple car il n'y a pas de
pondération et chaque valeur le composant a la même
représentativité à l'intérieur du Dow Jones.
En parallèle, d'autres indices Dow Jones on
étés crées comme notamment le DJTA (Dow Jones
Transportation Average) qui est un indice des valeurs du transport ou le Dow
Jones Utility Average (DJUA) représentatif du secteur de
l'énergie.
Aucun investisseur ne peut ignorer l'évolution du Dow
Jones. Son importance est telle dans l'économie qu'il donne souvent le
ton aux autres places financières.
B. Le Nasdaq
Cet indice très volatile est représentatif des
valeurs technologique américaines (Biotechnologies, informatique,
Internet, etc.). Il existe le Nadsaq100 calculé à partir de 100
actions et le Nasdaq composite, calculé à partir de plusieurs
milliers de valeurs.
C. Le FTSE 100
Le Financial Times Stock Exchange Index, surnommé "
Footsie " créé en 1984, est l'indice de référence
de la première place financière européenne
c'est-à-dire du marché londonien. Il est composé des 100
premières capitalisations anglaises. Pour son calcul, chaque valeur est
pondérée par sa capitalisation.
D. Le Nikkei
L'indice majeur de Tokyo est très large dans sa
composition puisqu'il contient 225 valeurs. Son calcul est identique à
celui de l'indice américain. Aucune pondération des valeurs n'est
réalisée. Son étude est également
intéressante car il est représentatif de toute la zone
économique
de l'Asie. Ces systèmes économiques étant
très différents des nôtres, la corrélation est
faible. Ils doivent être analysés à part et plutôt
à l'échelle régionale en observant les variations
boursières et les mutations économiques de toute la zone Asie
(Corée, Singapour, etc.)
E. Le CAC 40
Il est un indice boursier français. CAC signifie
Cotation Assistée en Continu ; il est constitué des 40 valeurs
les plus représentatives du marché parisien parmi les 100
sociétés les plus capitalisées sur Euronext Paris. Son
calcul est soumis à pondération.
F. Le Dax
Le DAX est l'indice de référence de la
principale place financière allemande, Francfort. Il est composé
des 30 premières capitalisations du pays, et son calcul est soumis
à une pondération.
2. QUELQUES INDICES BOURSIERS PAR PAYS El
Australie : All Ordinaries
El Autriche : ATX
El Belgique : BEL20
El Brésil : Bovespa
El Canada : TSX
El Chili : IPSA, IGPA
El Danemark : KBX
El Espagne : Madrid SE, Ibex 35, Latibex
El Hong Kong : Hang Seng El
Italie : MIB 30, MIBTel El Pays-Bas : AEX
El Pologne : WIG, WIG 20 El
Suède : Affarsvarlden Gen El Suisse : Swiss
Market
El UEMOA (Union Economique et Monétaire
Ouest Africain) : BRVM 10
3. EXEMPLE D'OUTILS DE L'ANALYSE
TECHNIQUE
A. L'E.T.E
Abréviation d'Epaule -Tête- Epaule est une figure
génératrice de profits intéressants, pour peu qu'on sache
l'identifier et l'utiliser correctement. Observons le titre ci-dessous qui a
dessiné une E.T.E typique :
Facile à reconnaître, cette formation
placée entre les deux lignes rouges montre un premier sommet peu
prononcé suivi d'un retour des cours sur la ligne de base, puis un
deuxième sommet bien plus haut (hauteur1) suivi d' suivi d'un nouveau
retour sur la ligne de base et enfin un troisième sommet avant une chute
prononcée. Ces trois sommets successifs forment une première
épaule, une tête bien
logiquement plus haute et une deuxième épaule.
La ligne sur laquelle se repose cette figure se nomme couramment la
ligne de cou.
Graphe1
L'utilité de cette analogie anatomique est de
prévoir ce qui la suivra: une chute des cours. L'avantage est que
l'ampleur de la chute en question est quantifiable. Nous avons
repéré la "hauteur 1" qui est celle de la tête
formée. La baisse des cours sera d'une hauteur en principe
équivalente, portée sur le graphique en tant que "hauteur 2".
Mais cette figure ne fonctionne globalement que si elle suit quelques
règles .Parmi les quelques règles sans être exhaustif, la
courbe doit bien redescendre sur la ligne de cou entre la
tête et les épaules. Elle doit aussi, autant que possible,
être précédée d'un haut qui doit se trouver
plus bas que la ligne de cou. Ce haut
prédécesseur est notifié sur le dessin. Il est simplement
le signe du dynamisme de la hausse de construction de l'E.T.E.
B. Les moyennes mobiles
Elles sont autant faciles à comprendre qu'expressives.
Retrouvons leurs bases essentielles sur ce deuxième graphe. La courbe en
rose est la Moyenne Mobile Arithmétique des cours de
clôture calculée sur 20 jours: la MMA20. Elle se
calcule en additionnant les cours des 20 derniers jours et en divisant le
résultat par 20. Ainsi, on a une idée de la valeur moyenne sur
une durée de 20 jours. Dans les mêmes conditions de calcul, la
courbe en bleu est une moyenne mobile arithmétique sur
50 jours, la MMA50. Ces deux courbes se présentent
comme des courbes aplaties et en retard par rapport aux cours. Ce retard
correspond évidemment aux périodes prises
en compte dans le calcul, d'où cette impression de
glissement des moyennes plus longues par rapport aux cours. Sur 50 jours, on
peut en déduire que les cours vont globalement en croissant puisque la
MMA50 est globalement haussière. Mais on aurait
deviné cette tendance sans cette moyenne
En étudiant le croisement de ces deux courbes ;
Plusieurs points essentiels peuvent en être déduits mais
intéressons nous à un seul, celui qui est à la source de
l'intérêt porté aux moyennes mobiles. A chaque fois que la
moyenne courte MMA20 vient couper la moyenne longue
MMA50 en passant au-dessus de cette MMA50,
alors la valeur entame un cycle de hausse, modifiant sa
tendance courte. Ainsi, au point A et au point
B se retrouvent ces croisements de moyennes mobiles. En octobre, on
voit une montée de plus des cours au croisement du point
C. Les moyennes permettent d'anticiper la hausse d'un actif
d'où son intérêt dans la gestion des risques.
Graphe2
NB : Nous tenons à préciser que
ceci n'est qu'une illustration simpliste de l'E.T.E. et des moyennes mobiles.
L'objectif, ici, étant de donner une idée approximative de
l'analyse technique et de montrer son utilité dans la gestion de
portefeuille.
4. LES PRINCIPAUX KRACHS DE L'HISTOIRE
A. Tulipomania
La tulipe des fleuristes, ou tulipe de Gesner, est
cultivée en Europe depuis le XVIe siècle (v. 1534) et est
rapidement devenue populaire. L'intérêt pour la culture de la
tulipe se développa, surtout en Hollande, où elle fut l'objet
d'une spéculation effrénée. Au plus fort de la bulle
spéculative, en 1636, un seul bulbe de tulipe valait un carrosse, deux
chevaux et tout leur harnachement.
B. Le Jeudi noir de 1929
Avec une capacité de production toujours en hausse et
supérieure à la demande, et suite à la diminution des
bénéfices de sociétés américaines, les
investisseurs cherchent à liquider les actions de ces
sociétés qu'ils possèdent. Le mécanisme de la
baisse à Wall Street s'amorce et sur les autres places de
marchés.
o 1929 24 octobre, début de la crise économique,
la Bourse perd 84 %. o 1933 La reprise économique s'amorce lentement.
o 1939 Fin de la crise, croissance importante.
o 1954 La Bourse retrouve enfin son niveau d'avant le krach...
25 ans après.
C. Le Lundi noir de 1987
Le Lundi noir est le terme qui décrit
la journée du lundi 19 octobre 1987, où le Dow Jones de la Bourse
de New York s'effondra de 22.6%, la plus importante baisse jamais
enregistrée sur un marché boursier.
D. La crise asiatique de 1997
Les bourses asiatiques s'effondrent lors de la crise
asiatique. Celle-ci qui s'ouvre en mars 1997 trouve son origine dans
l'endettement chronique du secteur financier. Le 2 juillet, le gouvernement
décide de laisser flotter le baht, qui perd rapidement 30 p. 100 de sa
valeur.
E. La bulle Internet de 2000 En avril
2000, le Nasdaq s'effondre (spéculation, bulle Internet). Cette chute
aura pour effet
de diviser quasiment par 2.5 le cours de l'indice parisien, le
CAC 40 passant de 6000 à 2300 points. Les attentats du 11 septembre 2001
accentueront cette dégringolade.
F. Bulle et krach en l'absence de bourse, le cas russe des
années 90
Des gonflements et effondrements financiers peuvent se
produire même en l'absence de bourse. L'écroulement de la valeur
du rouble dans les années 90 s'explique par l'énormité des
avoirs monétaires de la population russe à la caisse
d'épargne nationale (Sberbank) pendant la période communiste.
Cela provenait du fait que les salariés ne pouvaient pas dépenser
leur argent, les magasins étant vides. Autrement dit, les salaires
étaient versés en monnaie de singe sans contrepartie
économique au niveau des produits disponibles. Il y avait une bulle de
la quantité de monnaie en circulation. Cette monnaie s'est
révélée presque sans valeur lors de l'évolution
vers l'économie de marché, le cours du rouble s'ajustant
librement sur le marché des changes de même que le prix des
marchandises pour l'ajuster à la quantité de monnaie et inciter
à développer l'offre de produits.
BIBLIOGRAPHIE
I - Ouvrages spécialisés
1. BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR - Direction du Crédit :
Analyse des Risques des Etablissements de
Crédits, Antananarivo 2002.
2. BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR : Bulletin d'Information
et de Statistiques N° 55-Nouvelle Série - Juin 2005 ; 57
pages.
3. BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR : Les Caisses d'Epargne
et les Crédits Mutualistes.
4. BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR : Situation de L'Epargne
à Madagascar, Antananarivo,
5. COMMISSION DE SUPERVISION BANCAIRE ET FINANCIERE : Rapport
Annuel 2000, Antananarivo,
6. INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE (INSTAT) :
Informations Conjoncturelles au Premier Semestre 2000 sur
l'Industrie, Antananarivo Décembre 2000, 14 Pages.
7. INSTAT / Projet MADIO : Le Secteur Industriel Formel A
Madagascar, Juillet 1999 Antananarivo, 65 Pages.
8. REPUBLIQUE DE MADAGASCAR - Secrétariat Technique de
l'Ajustement : Document de Stratégie pour la Réduction de
la Pauvreté, Antananarivo Mai 2003, 141 pages.
II - Notes de cours
1. Cours de Gestion de Financière
2ème Année -Institut Supérieur de Gestion (ISG)
- Université Cheikh Anta Diop de Dakar.2001-2002
2. Monsieur Zafalie Edmée Aimé Cours de
Technique Bancaire 3ème année -
Université de Toamasina 2003-2004
III - Sites Internet
1. Abc bourse :
http:// www.abcbourse.com
2. Edubourse :
http://www.édubourse.com/
3. Wikipédia, encyclopédie
libre et gratuite :
www.wikipédia.com
IV - Autres sources
Encyclopédie Microsoft ® Encarta ®
2005
TABLE DES MATIERES
Page Remerciements 5
Introduction . 6
Première partie : Le Financement des
activités des entreprises à Madagascar
8 Chapitre I : Le défi d'une croissance rapide
fondée sur le dynamisme du secteur
privé . 9
Section1 : Les préalables 9
I- Le renforcement de l'assainissement de la gestion
macroéconomique 9
A -La lutte contre la corruption .. 9
B -La réforme de la fonction publique .. 11
C -La gestion des affaires Publiques . 11
II-La construction et l'entretien des Infrastructures 13
A-Les infrastructures routières 15
B -Le transport routier 16
C -Aménagement du Territoire et Urbanisme 16
D -Transport ferroviaire . 17
E -Ports et Transport Maritime 17
F -Aéroports et Transport Aérien 18
Section2 : La place du secteur privé dans la
stratégie de lutte contre la
pauvreté 19
I- Amélioration de l'environnement des affaires et du
cadre institutionnel 19
II- Structuration et Renforcement des capacités .. 21
III- Mise en place d'un système d'information et de
Technologie .. 21
IV- Développement des secteurs porteurs 22
A-Le tourisme . 23
B -Les mines 24
C -La pêche et l'aquaculture 25
D -L'industrie manufacturière tournée vers
l'exportation .. 26
E- Les autres industries manufacturières, Les petites et
micro entreprises 26
Section3 : La nécessité de mobiliser
l'épargne à des fins d'investissement .. 27
I- La promotion des investissements directs étrangers
et/ou nationaux . 28
II- Sécurisation et climat des affaires favorable
à l'investissement 29
Chapitre II : Les Besoins de financement
31
Section1 : Analyse de la population des entreprises
malgaches 31
I- Caractéristiques Générales 31
A-La prédominance du secteur tertiaire .. 31
B -La Concentration autour des industries du BTP, textiles et du
métallique... 32
C -Un secteur industriel orienté vers les biens de
consommation .. 33
II- Caractéristiques spécifiques aux
Sociétés Anonymes 34
A -Répartition Sectorielle des Sociétés
Anonymes 34
B -La Concentration des Sociétés Anonymes autour
des industries du BTP, 35
de l'extraction et du Textile
C -La Concentration géographique des
Sociétés Anonymes . 37
Section2 : Situation des investissements et besoins de
financement . 37
I- Les facteurs limitant de l'activité de production ..
38
A-Les difficultés de trésorerie 38
B -L'insuffisance de demande 38
C -Les difficultés d'approvisionnement . 39
D -L'obsolescence et l'insuffisance de l'équipement 40
II- Quelques remarques 40
Chapitre III : Les difficultés d'accès des
entreprises au crédit d'investissement 41
Section1 : La prédominance des crédits de
fonctionnement .. 41
I- Etude comparative globale par type de crédit
accordé 41
II- Répartition des crédits par secteur et par
Branche d'activité . 42
A- Répartition des crédits à court terme .
42
B- Répartition des crédits à moyen et long
terme 42
Section2 :L'obstacle constitué par le coût
du crédit 43
Section3 : La quasi-exclusion du monde rural
44
Deuxième partie : L'utilité d'un
marché financier institutionnalisé à Madagascar
47
Chapitre I : Origine de la bourse et définitions
conceptuelles 48
Section1 : La bourse de valeurs 49
I- Les actions boursières .. 49
A- Définition 49
1) Le marché primaire ou d'émission 50
2) Le marché secondaire ou de cession . 51
B- principe d'établissement des cours boursiers . 51
1) Cotation au fixing .. 52
2) Cotation à la criée et cotation par casier
53
C- Evaluation d'entreprise .. 54
1) Définition et objectif .. 54
2) Les méthodes d'évaluation financière
54
a)L'analyse Fondamentale 54
b) Le PER (Price Earning Ratio) 55
c) L'image boursière . 56
d) L'analyse comportementale . 57
e) L'analyse quantitative 57
f) L'analyse technique 58
D- Gestion du risque et de la rentabilité de l'action
59
1) Mesure de la rentabilité . 59
a)La rentabilité passée 59
b) La rentabilité future 59
2) Mesure du risque général 60
a)Le risque du marché 61
b) Le risque spécifique .. 61
c) Analyse mathématique du risque général
.. 61
E- Les offres publiques 63
a) Les O.P.A 64
b) Les O.P.V 64
c) Les O.P.E 64
d) Les O.P.R 64
II-Les obligations 65
A- Définition 65
B- Les différents types d'obligation 66
C- Le service de l'emprunt 66
D- Les éléments constitutifs d'une obligation
67
E- Mesure du risque et de la rentabilité d'une obligation
68
1) La sensibilité et la duration 68
a)La sensibilité . 68
b) La duration 69
III -Les indices Boursiers 70
A- Définition 70
B- Fonctions et utilités des indices boursiers .. 70
C- Méthodologie de calcul des indices boursiers 71
Section2 : Les autres types de bourse .. 72
I- La bourse de commerce 72
II-Le marché de change 73
III -Le marché des dérivés 73
A-Les contrats forwards 74
B- Les contrats futures 74
1) La chambre de compensation 74
2) Les dépôts et appels en marge 75
C-Les options . 75
1) Gestion des options 76
D- Les swaps 76
E- Les warrants 77
Section3 : Les caractéristiques des marchés
boursiers 77
I- Les marchés à terme 78
II-Les marchés de spéculation . 78
A- Mode de spéculation financière et
intérêt pratique 79
B- Intérêt et dérives de la
spéculation au niveau macroéconomique 79
III -Les marchés de krach 80
A-La bulle spéculative 80
B- Les raisons économiques du krach 80
Chapitre II : Les prémisses d'une bourse à
Madagascar 82
Section1 : Le marché interbancaire de devises
82
I- Les participants au MID .. 82
II-Les caractéristiques du MID 82
Section2 : Le marché des bons de trésor par
adjudication 83
I- Le marché primaire des bons de trésor par
adjudication 84
A- Procédure d'émission des Bons de Trésor
... 84
B- Processus d'adjudication 85
II-Le marche secondaire des bons de trésor par
adjudication 85
Chapitre III : Esquisse de dispositif pour une
meilleure confrontation de l'offre et
de demande de financement 87
Section1 : Les structures et instruments ..
87
I- L'autorité de supervision . 87
A-La bourse 87
B-Le dépositaire central /banque de règlement .
88
1) Le fonds de garantie du marché 88
2) Le fonds de protection des épargnants 89
II-Les intervenants sur le marché 89
A-Les sociétés d'intermédiation . 89
1) Les agents de change . 90
2) Les sociétés de courtage 90
B- L'inscription des sociétés sur le marché
91
Section2 : Les difficultés et contraintes et leurs
dépassements .. 91
I- Les contraintes liées aux caractéristiques des
entreprises 91
A- La forme des entreprises malgaches .. 92
B- Contrainte psychologique : La crainte de l'ouverture 93
II -Les contraintes tenant à l'environnement
institutionnel 94
A-Le cadre juridique 95
B-La comptabilité, la vérification et la
publication d'informations financières 96
C-Les obstacles macroéconomiques 98
Conclusion 99
Annexes 100
Bibliographie 108
INDEX DES TABLEAUX:
Tableau1 : Répartition des sociétés
malgaches par secteur et branche d'activité 33
Tableau2 : Répartition des sociétés anonymes
par Secteur et branche d'activité 36
Tableau3 : Répartition des sociétés anonymes
par secteur d'activité et par région 37
Tableau4 : Total des crédits accordés par les
banques de dépôt 42
INDEX DES GRAPHES :
Graphe1 : Nombre d `entreprise par secteur d'activité ..
32
Graphe2 : Répartition des sociétés anonymes
selon le secteur d'activité .. 35
Graphe3 : Répartition des entreprises selon la forme
juridique 93
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