La télévision kinoise et le processus électoral en République Démocratique du Congo. Analyse catégorielle des grilles de programmes de Digital congo et de Tropicana TV

SECTION II : INTERPRETATION

Notre pays la République Démocratique du Congo, depuis son accession à l'indépendance, le 30 juin 1960 ; a traversé une période d'instabilité et d'illégitimité des institutions qui se sont succédé pendant quatre décennies. Cette période de crise de légitimité dont ses effets ont plongé la population congolaise dans une pauvreté et mis notre pays à la croisée des chemins.

Une nouvelle ère s'était présentée pour une nouvelle transition depuis le 17 décembre 2002, date de la signature de l'Accord Global et Inclusif qui a constitué une troisième chance après les rendez-vous manqués de 1960 et de 1990. Cette transition de a mis en place un pouvoir de coalition nationale, le fameux « 1+4 » ; un président et quatre vice-présidents.

§1. Le rôle de la télévision kinoise en période électorale

Cette transition appelait donc une éduction à la notion de la citoyenneté comme l'un des rôles essentiels de la télévision ; la vulgarisation des prochaines échéances électorales à travers des émissions de formation et d'information ; et pourquoi pas à travers des pièces théâtrales avec des artistes comédiens de renom ; par des concerts populaires avec les musiciens de renommé national et international où les institutions spécialisées en matière électorale (CEI, ONG) pourraient transmettre les message à la population qu'est-ce que les élections, Pourquoi voter ? Qui voter ? Et comment voter ? Ainsi pour faire une communication à double étage « Two step flow of communication ».

Cette politique communicationnelle permettrait à) chacun de respecter les règles, de faire respecter ses droits et devoirs, et surtout des produire un comportement responsable et citoyen devant les échéances électorales qui se pointaient à l'horizon.

Sur le plan interne, la télévision kinoise était censée de contribuer à l'éducation, à la vulgarisation et à la formation des futurs électeurs étant donné qu'elle était un média de masse.

Sur ce, en période électorale, la télévision kinoise devrait jouer un rôle de plaque tournante dans le processus électoral. La charge lui incombait et lui revenait d'éduquer ses téléspectateurs en cette période électorale, vulgariser le concept « élection » et au temps fixé d'éclairer la population sur les enjeux électoraux, notamment les points positifs et négatifs du bon et du mauvais choix des candidats et dans l'objectif de produire un comportement civique et responsable devant les urnes comme c'était pour la première fois qu'il ait des élections démocratiques et pluralistes.

La télévision kinoise doit arriver à faire des Congolais des acteurs actifs de la vie publique, non des observateurs passifs que tout régime aurait tendance à en faire mais aussi des citoyens dignes et responsables d'une nation, en mesure d'appréhender et de cerner les profils, les enjeux pour lesquels les hommes politiques, les associations politiques et les partis politiques solliciteraient leurs suffrages lors des différentes échéances électorales.

C'est pour cette raison que la télévision kinoise contribuerait à un progrès de taille en aidant la population (électrice) à s'approprier le processus électoral, à établir équitablement leurs grilles de programmes en tenant compte des enjeux de l'heure enfin de permettre aux électeurs, aux sensibilités politiques ou aux probables candidats à accompagner le processus électoral dans un contexte de réussite et de bon déroulement des élections.^46(*)

En période électorale, les médias devaient engager des nouvelles stratégies persuasives en énonciatives visant à assigner à leurs destinataires une place d'acteurs particuliers dans l'espace public ; de faire de leurs téléspectateurs, les électeurs de tel ou tel candidat. Il s'agit pour eux de faire en sorte que non seulement que leurs destinataires ne s'identifient pas symboliquement, mais aussi qu'ils adoptent un comportement responsable, des positions d'acteurs qu'ils leurs assignent.

* ⁴⁶ Institut Panos Paris, Comprendre la crise, Paris Cedex 16, France, 2004, p.10.