2) Jeunes vivant dans une famille monoparentale
Population
Nous avons identifié 9 jeunes vivant dans des familles
monoparentales
Ages
Sexe
|
10-15
|
16-20
|
21-25
|
Garçons
|
1
|
5
|
|
Filles
|
|
1
|
2
|
Nous constatons une majorité de garçons de 15
à 20 ans.
a) Origine de la demande de soin
Parents : 8
Médecin traitant : 1
b) Présents à la
consultation
- les 2 parents : 1
- mère seule : 7
- père seul : 1.
d) Analyse
Nous constatons que dans les familles monoparentales
- 1 cas où 1 père accompagne seul son enfant
à la consultation
- 1 cas où les 2 parents accompagnent leur enfant
7 mères sont seules à accompagner leurs
enfants.
Il est important de s'attarder sur les situations où le
père est présent afin de définir le discours des jeunes et
la perception qu'ils ont du climat familial.
1) Le cas où le père accompagne son
fils.
Il s'agit d'un jeune de 20 ans qui « se sent petit
garçon devant son père ». A l'annonce de la
consommation de cannabis de son fils : « le père
était furieux mais a réfléchi et veut
l'aider ».
Les liens avec le père sont fréquents et
celui-ci est impliqué dans l'éducation du jeune. Il dit
« aimer son fils » et veut l'aider à s'en sortir.
Le fils se sent rassuré en présence de son
père mais a du mal à lui faire face. Il ressent une certaine
inhibition en sa présence.
Nous dénotons parmi les facteurs de risques familiaux,
une insatisfaction relationnelle jeune/parents.
Nous constatons une ambivalence entre la mise à
distance du père et le désir de sa présence qui est
rassurante.
2) Le cas des 2 parents ensemble
Dans une situation la présence du père est
perçue comme une intrusion. L'annonce de la consommation de cannabis par
le fils a généré une colère de la part de son fils.
Les relations entre le jeune et le père sont très
conflictuelles.
Réaction du père liée à son
vécu avec son fils, la présence du père est vécue
comme une intrusion.
7 mères seules accompagnent leurs jeunes parmi les 7
situations :
un cas de père non présent mais qui s'implique
dans l'éducation, mais ne vit pas dans le département ce qui
explique sa non présence.
Le jeune souhaiterait la présence du père mais
est conscient que l'éloignement géographique ne permet pas le
lien.
3) Jeunes vivant chez des parents en couple
a) Population
11 jeunes consommateurs sont issus de parents vivant en
couple
Age
Sexe
|
10-15
|
16-20
|
21-25
|
Masculin
|
1
|
8
|
1
|
Féminin
|
|
|
1
|
Nous constatons une majorité de jeunes entre 15 et 20
ans.
Le plus jeune consommateur a 12 ans, ce qui nous a
interpellé. Il serait intéressant de s'attarder sur cette
situation lors de l'analyse des données.
b) Origine de la demande de soin
Parents : 10
Médecin traitant : 1
c) Présents à la
consultation :
les 2 parents : 1
mère seule : 6
père seul : 4
d) Analyse
* Présence des 2 parents à la consultation
Nous sommes interpellés par la seule situation
où la jeune (il s'agit d'une jeune fille) est accompagnée par les
2 parents
Le père est impliqué dans l'éducation. Il
a de bonnes relations avec sa fille mais elle trouve «qu'il parle
trop» et « qu'il la persécute par rapport à la
consommation ».
Il a été très déçu en
apprenant sa consommation de cannabis.
L'attitude du père est significative du désarroi
des parents face à la prise de produit par leur enfant. Il se focalise
sur le produit et ses effets somatiques, mais ne cherche pas à analyser
les raisons de la prise de produits.
L'inquiétude du père est
révélatrice de la représentation négative du
cannabis aux Antilles.
Des échanges avec les professionnels mettaient en
exergue la dramatisation des effets du cannabis par les parents.
* Présence du père seul à la
consultation
Dans les 4 situations le père s'implique totalement, il
est très pressenti et est seul parce que la mère travaille dans 2
cas et garde son enfant dans 1 autre cas.
La quatrième situation s'explique par une
légère débilité de la mère. De ce fait, le
père occupe une place prépondérante dans
l'éducation. La présence du père est vécue comme
rassurante peut-être à cause de la défaillance de la
mère.
Dans ces 4 situations, le lien affectif qui existe entre le
jeune et son père est très fort.
A la question : «quelle est la nature des
relations avec votre père ?», dans les 4 situations, la
réponse est «bonne».
A la question : «comment le jeune perçoit
la présence du père ?», les réponses sont
significatives de l'importance de la présence, à savoir :
«rassurante», «très bien»,
«très présent».
* Présence de la mère seule à la
consultation
6 situations où les parents vivent en couple, les
pères ne sont pas impliqués dans la prise en charge.
Comment expliquer cette absence. Les réponses
au questionnaire sont les suivantes :
- «s'occupe de ses affaires»
- «indifférent»
- «père très en colère
préfère ne pas venir, très occupé»
Qu'en est-il de la nature des liens :
Liens très conflictuels, relations distantes,
père froid et autoritaire.
Ces réponses sont caractéristiques d'un non
implication flagrante dans tous les domaines relatifs à
l'éducation des enfants.
Il s'agit là comme l'explique Fritz Graccus d'un
modèle type de matrifocalité fonctionnelle où la famille
tout en répondant au principe de légitimité avec un
père reconnu par la loi, fonctionne avec un père légitime
marginalisé puisque tous les pouvoirs reviennent de fait à la
mère.
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