Suite à la réalisation de cette étude, les
recommandations suivantes sont faites aux différents acteurs
concernés par ce projet de forêt communale :
3.5.1.1. Recommandations pour la Commune et le
PDS
Pour lutter contre l'envahissement du massif par les populations
riveraines, la Commune et l'administration forestière entreprendront les
travaux suivants :
· la matérialisation des limites de la
forêt communale. Cette matérialisation des limites se fera selon
les normes en vigueur. Les limites devront être suffisamment visibles
pour permettre d'assurer l'efficacité de la surveillance du territoire
et les activités de contrôle. L'entretien des limites
matérialisées se fera suivant une certaine
périodicité pour garder leur visibilité
nécessaire.
· la population doit être responsabilisée
à travers des contrats liés aux travaux d'entretien des limites
matérialisées et de surveillance du massif forestier ;
· la population doit être appuyée à
s'organiser en association.
3.5.1.2. Recommandations pour tous les
acteurs
Une synergie entre les parties prenantes (Communautés
représentées par les associations, Commune, Projet Dzanga-Sangha,
etc) est importante pour la conservation et la valorisation des ressources de
tout le paysage de Dzanga -Sangha. Elle se fera à travers :
· la création des comités de lutte contre le
braconnage dans tous les villages de la commune où l'activité est
intense et les rendre opérationnel;
· l'introduction des contrats de transport dans la commune
dont les clauses interdiront le transport des braconniers et de leurs produits
;
· l'organisation de concert avec le Projet Dzanga-Sangha
des campagnes de sensibilisation permanente des populations et les autres
acteurs en présence sur la nécessité de la conservation de
la faune. Cette sensibilisation se fera à travers les affiches dans
toutes les entrées du massif et par l'organisation des réunions
;
· la promotion des alternatives à la chasse comme le
petit élevage (Aulacaude, hérissons, porc-épic, antilopes)
et la pisciculture ;
· la réglementation de la pêche sur la Sangha
;
· la sensibilisation de la population contre les
techniques de pêche destructrice
des ressources halieutiques par l'introduction des techniques
respectueuses de la gestion durable ;
· l'organisation de concert avec le Projet Dzanga-Sangha,
des campagnes de lutte contre les plantes envahissantes (jacinthe d'eau...).
3.2.1.3. Recommandations pour le PDS
· l'intégration des connaissances traditionnelles
dans les stratégies de gestion des produits par leurs inventaires
qualitatifs ;
· l'intégration des principaux produits
forestiers non ligneux dans les inventaires multiressources en vue de
maîtriser le potentiel existant et négocier les modalités
d'exploitation avec les intéressés. C'est le cas surtout de
l'Ebène;
· la connaissance des circuits de commercialisation pour
aider les populations riveraines à placer ces produits dans les villes
à forte demande et accroître ainsi leurs revenus ;
· l'amélioration de l'apiculture par l'introduction
des techniques non destructrices des essences mellifères.
3.5.1.4. Recommandations pour les communautés et
les populations
Selon les termes de la loi sur la participation, celle-ci
passera par la création des structures de concertation et des plates
formes de discussion entre les différents intervenants.
Pour que cette participation soit effective :
· les quartiers de Bayanga et du village Mossapoula se
regrouperont pour constituer un comité « paysans-forêts
». Ils rempliront les tâches suivantes : - sensibilisation et
animation dans les villages ;
- information des populations sur les activités
d'aménagement ;
- suivi et désignation des délégués
lors de l'exécution des travaux
d'inventaire en vue d'identifier les sites de récolte des
produits forestiers non ligneux ;
- collaboration en matière de contrôle et de
surveillance du massif ; - règlement des conflits ;
- création des groupes de travail en vue de conclure des
contrats pour les travaux d'entretien et de reboisement.
· intervenir dans l'aménagement par les actions
suivantes :
- différents contrats passées directement avec les
comités paysans forêts pour la réalisation de certains
travaux d'aménagement ;
perturbe l'activité principale de la Commune et du Projet
Dzanga-Sangha.
Compte tenu de l'absence d'une étude sur les raphiales
en République Centrafricaine, il sera intéressant dans le cadre
de la gestion durable, de mieux cerner la dynamique de ces formations. Ceci
pourra se faire par une recherche collaborative dans ce domaine en partenariat
avec des instituts de recherche et d'autres organismes. Ainsi, la Commune et le
Projet Dzanga- Sangha en particulier et le pays en général
disposeront après quelques années d'une banque de données
de qualité pouvant permettre de cerner les valeurs réelles de ces
ressources pour leur meilleure utilisation. De tels résultats seront
transposés sur l'ensemble du paysage au regard de l'importance de
l'usage des Raphiales et compléteront ceux disponibles sur le Tri
national de la Sangha ainsi que dans le Bassin du Congo.
Cette forêt communale pourra aussi servir de cadre pour les
écoles de la zone pour la pratique de l'éducation
environnementale.