Figure 3 : Répartition de la population riveraine de
la zone d'étude 3.1.3. Caractéristiques coutumières
Les chefs coutumiers autochtones sont au nombre de trois
à Bayanga, à l'heure actuelle, car tous les descendants de
l'ethnie Sangha-sangha. Le chef de groupe était considéré
comme un chef de terre qui se partageait le terroir avec les chefs des villages
voisins, notamment celui de Mossapoula. Cependant, selon la population, son
autorité est, de nos jours, affaiblie suite à des multiple
facteurs : la création des structures administratives, le contexte
social tellement hétérogène et dynamique et, probablement,
un système de pouvoir assez peu élaboré.
Les aînés des différents clans, surtout des
populations autochtones, jouent un rôle de conseiller par rapport
à leurs propres groupes de référence.
Quant au village Mossapoula, il est administré par un
chef de village Bilo, de l'ethnie Sangha-Sangha, secondé par deux
notables, tous du même clan. Le chef de village représente le
maire de la commune au niveau local. Le chef est assisté des notables
dans l'exercice de ses fonctions. Les problèmes apportés dans son
instance
sont généralement ceux n'ayant pas trouvés
de solutions au niveau des chefs des familles ou des différends entre
les membres de deux familles distinctes.
Chez les Bilo les mariages entre membre d'un même clan
sont proscrits tandis que chez les Baaka cet interdit se limite à la
famille proche. Les populations de la zone sont des croyants.
On y rencontre des chrétiens, des animistes chez les
Baaka et des musulmans. Il existe deux (2) lieux sacrés « Jengi
» dans le village en dehors des cimetières qui se trouvent dans les
concessions familiales.
3.1.4. Vie associative
Plusieurs types d'associations existent dans la zone, surtout
selon l'appartenance ethnique. Au village Mossapoula , il n'y a pas
d'association depuis que les Bilo ont refusé de travailler pour les
champs Baaka, dans le cadre de l'association « Mossapoula A Zingo »,
après que ces derniers aient déjà travaillé les
leurs.
L'Association des détenteurs Légaux d'Armes de
Chasse (ADLAC) avec l'ONG, dénommée Service d'Appui aux
Groupements pour le Développement (SAGD), basées à Bayanga
constituent les seules associations légales de la Commune de
YobéSangha, oeuvrant dans la réserve. Cependant, leurs impacts ne
se font pas sentir sur le terrain.
3.1.5. Mobilité et migration
La commune de Yobé-Sangha constitue un pôle
attractif pour une destination migratoire à cause des
possibilités d'emplois qu'elle offre, surtout la ville de Bayanga avec
le site industriel de l'Ex. Société de Bois de Bayanga (SBB) et
le Projet DzangaSangha. Les mobilités constatées sont surtout
celles des jeunes entre les différents villages. Les différentes
zones diamantifères au Nord de la Réserve constituent des
pôles d'attraction importants pour la recherche d'emploi ou le
développement d'activités génératrices des
revenus.
La ville de Bayanga étant située non loin de la
frontière entre le Cameroun et la République du Congo, il existe
beaucoup d'échanges entre les populations riveraines de la zone et
celles du nord Congo-Brazzaville (Ouesso, Kabo et Bomassa) et du Sud- Est du
Cameroun (Libongo) pour se ravitailler en produits manufacturés.
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