ETUDE DE FAISABILITE DE LA MISE EN PLACE D'UNE
FORÊT COMMUNALE PILOTE A BAYANGA DANS LA RESERVE SPECIALE DE
DZANGA-SANGHA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
WANEYOMBO-BRACHKA Dieudonné Bruno
Professeur des lycées agricoles, Option
foresterie
Par :
|
UNIVERSITE DE DSCHANG
**********
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES (FASA)
********** CENTRE REGIONAL D'ENSEIGNEMENT SPECIALISE EN
AGRICULTURE FORET-BOIS
**********
|
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MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME
D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES
AMENAGEMENT ET GESTION PARTICIPATIVE DES
RESSOURCES FORESTIERES (AGPRF)
Neuvième Promotion
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UNIVERSITE DE DSCHANG
**********
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES (FASA)
********** CENTRE REGIONAL D'ENSEIGNEMENT SPECIALISE EN
AGRICULTURE FORET-BOIS
**********
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MEMOIRE PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME
D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES
AMENAGEMENT ET GESTION PARTICIPATIVE DES
RESSOURCES FORESTIERES (AGPRF)
Neuvième Promotion
ETUDE DE FAISABILITE DE LA MISE EN PLACE
D'UNE FORÊT COMMUNALE PILOTE A BAYANGA DANS LA RESERVE SPECIALE DE
DZANGA-SANGHA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Soutenu publiquement le 31 mars 2008 par :
WANEYOMBO-BRACHKA Dieudonné Bruno
Professeur des lycées agricoles, Option foresterie
Devant le jury composé de :
Président : Pr. NOAH NGAMVENG Joseph,
Université de Yaounde I
Membres : Pr. FOUDJET Erick Amos, Professeur des
Universités H.E.
Dr. NOUNAMO Laurent, Maître de recherche
à l'IRAD
Dr. FOMETE NEMBOT Timothée, Chargé
de cours à l'Université de Dschang Sous la supervision de :
Pr. FOUDJET Erick Amos Dr. FOMETE NEMBOT
Timothée
Professeur des Universités H.E. Chargé
de cours à l'Université de Dschang
Encadreur :
M. HEINZE Mathias, Conseiller Technique
Principal, Coopération Allemande (GTZ-GFA) Projet Dzanga-Sangha
(RCA)
i
FICHE DE CERTIFICATION D'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS
APRES SOUTENANCE
DEDICACE
A
· L'Eternel Dieu
· A la famille WANEYOMBO
iv
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire est le résultat de
cinq mois de stage effectué au Projet Dzanga-Sangha du Ministère
des Eaux, Forêt, Chasse et Pêche, chargé de
l'Environnement.
Le travail a bénéficié du concours de
plusieurs personnes, sans lesquelles cette recherche serait demeurée un
pieux projet ; à elles je tiens à présenter toute ma
reconnaissance et ma gratitude. Je pense à :
· Pr. Erick Amos FOUDJET et Dr. Timothée FOMETE
NEMBOT pour l'encadrement intellectuel rigoureux ;
· Mr. Mathias HEINZE, Conseiller Technique Principal GTZ
auprès du PDS pour l'encadrement technique et la disponibilité
durant la réalisation de ce mémoire ;
· Messieurs Alain BILLAND, Alain KARSENTY du CIRAD,
Cyrille PELICIER, Conseiller au Parc Dzanga-Ndoki et Philip ROTH du PDS pour
leurs conseils et appui technique ;
· Monsieur Hervé MAÏDOU, Directeur Adjoint du
PARPAF pour ses remarques et suggestions ;
· Messieurs José MADOUMI, expert national
auprès du PDS, Josué NAMBAMA, conservateur du PNDN et Etienne T.
BAMA, responsable du volet développement du PDS pour les
différentes contributions ;
· Messieurs Bruno BOKOTO DE SEMBOLI et Jean-Christian
NDADET du Suivi écologique pour m'avoir aidé dans la collecte des
données ;
· CRESA Forêt-Bois ainsi qu'à
l'Université de Dschang, pour le dévouement dont ils ont fait
preuve durant notre formation ;
· Tout le Projet Dzanga-Sangha, pour la participation
dans la réalisation de ce travail, les animateurs Mathurin Mathieu
MBOULOU, Robert SAMBO et Eliette BEBONA du PDS pour leur dévouement,
aussi à toutes les populations de Bayanga et du village MOSSAPOULA pour
leur appui et participation à cette étude,
· Familles YANDOMBO et POUMALE, pour leur soutien dans
cette étude. Que tous ceux qui m'ont soutenu de près ou de loin
et qui n'ont pas été cités, trouvent ici l'expression de
mes sincères remerciements.
TABLE DE MATIERES
FICHE DE CERTIFICATION D'ORIGINALITE DU TRAVAIL
i
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS ii
APRES SOUTENANCE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES FIGURES ix
ABBREVIATIONS x
RESUME xi
ABSTRACT xii
INTRODUCTION 1
1. Contexte 1
2. Problématique 1
3. Hypothèses 3
4. Objectifs de l'étude 3
5. Importance de l'étude 3
6. Plan du document 4
Chapitre 1 : REVUE DE LA LITTERATURE ET MILIEU D'ETUDE
5
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS 5
1.2. FORETS COMMUNALES EN AFRIQUE CENTRALE 8
1.3. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA CONSERVATION
10
1.3.1. Cadre juridique 10
1.3.2. Cadre institutionnel 12
1.4. APERÇU SUR LA COMMUNE DE YOBE-SANGHA ET CES
ACTEURS 14
1.4.1. Environnement biophysique et humain 14
1.4.2. Acteurs 17
1 .4.2.1. Collectivité territoriale 17
1.4.2.2. Populations locales 17
1.4.2.3. Projet Dzanga - Sangha (PDS) 17
1.4.2.4. Opérateurs économiques du secteur
privé 17
Chapitre 2 : METHODOLOGIE 18
2.1. FORET ETUDIEE 18
2.2. POPULATION ENQUETEE 19
2.3. MATERIEL UTILISE 19
2.4. METHODES UTILISEES 19
2.4.1. Echantillonnage 19
2.4.2. Outils de collecte des données 20
2.4.3. Collecte des données 20
2.4.3.1. Recherche documentaires 20
2.4.3.2. Données de terrain 20
2.4.3.3. Analyse et validation des données par les parties
prenantes 22
Chapitre 3 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
23
3.1. FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS
23
3.1.1. Histoire et peuplement de la zone 23
3.1.2. Organisation sociale 23
3.1.3. Caractéristiques coutumières 24
3.1.4. Vie associative 25
3.1.5. Mobilité et migration 25
3.1.6. Infrastructures de base 26
3.1.6.1. Routes et autres voies d'accès 26
3.1.6.2. Eau et Electricité 26
3.1.6.3. Santé 26
3.1.6.4. Education 26
3.1.7. Activités économiques 27
3.1.7.1. Agriculture de subsistance 27
3.1.7.2. Chasse 27
3.1.7.3. Pêche 28
3.1.7.4. Elevage 29
3.1.7.5. Exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL)
31
3.1.7.6. Exploitation minière 34
3.1.8. Motivations locales 34
3.1.9. Motivations nationales et internationales 35
3.1.10. Conflits éventuels 35
3.2. MASSIF PROPOSE POUR LA FORET COMMUNALE
36
3.2.1. Limites 36
3.2.2. Exploitation forestière antérieure et
perturbations 38
3.3. ESTIMATION DU POTENTIEL DE RÉCOLTE POUR LE
VIN DE RAPHIA 40
3.3.1. Estimation du potentiel 40
3.3.2. Apport économique de l'exploitation du vin de
raphia 40
3.3.2.1. Pour les exploitants 40
3.3.2.2. Pour la Commune 42
3.4. PROPOSITIONS D'AMENAGEMENT 43
3.4.1. Objectifs d'aménagement de la forêt communale
de Yobé-Sangha 43
3.4.2. Affectation des terres et droits d'usage 43
3.4.2.1. Affectation des terres 43
3.4.2.2. Droits d'usage 44
3.4.3. Aménagement de la série de production du
Raphia 46
3.4.3.1. Parcellaire 46
3.4.3.2. Régime sylvicole spécial 46
3.4.4. Structure d'accueil du public et écotouristique
46
3.4.5. Autres aménagements 47
3.4.6. Suivi des aménagements 47
3.4.7. Mécanisme de résolution des conflits 47
3.5. RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES 48
3.5.1. RECOMMANDATIONS PRATIQUES 48
3.5.1.1. Recommandations pour la Commune et le PDS 48
3.5.1.2. Recommandations pour tous les acteurs 48
3.2.1.3. Recommandations pour le PDS 49
3.5.1.4. Recommandations pour les communautés et les
populations 49
3.5.2. PERSPECTIVES 50
CONCLUSION 51
ANNEXES 54
viii
LISTE DES TABLEAUX
Titres des tableaux
|
Pages
|
Tableau 3.1 : Quelques produits forestiers
utilisés par la population
|
31-32
|
Tableau 3.2 : Les deux espèces de raphia
de la zone
|
32
|
Tableau 3.3 : Coût et durée des
équipements et matériels de production
|
41
|
Tableau 3. 4 : Evaluation des dépenses
(en FCFA).
|
42
|
Tableau 3.5 : Evaluation des revenus (en
FCFA)
|
42
|
Tableau 3.6 : Superficies des différentes
séries identifiées dans ce massif
|
44
|
Tableau 3.7 : Conduite des activités
à l'intérieur de la forêt communale
|
45
|
ix
LISTE DES FIGURES
Titres des figures Pages
Figure 1 : Cartes de la zone d'étude
16
Figure 2: Transects participatifs en forêt
21
Figure 3 : Répartition de la population
riveraine de la zone d'étude 24
Figure 4: Carte des zones de chasses
villageoises de la commune 30
Figure 5: Confection des tuiles de raphia 33
Figure 6: Limites proposées 37
Figure 7 : Saline identifiée 38
Figure 8: Pistes d'éléphants dans
le massif proposé 39
Figure 9: Répartition des revenus par
quartier/village 41
ABBREVIATIONS
ADLAC : Association des détenteurs Légaux d'Armes
de Chasse AFLEG: African Forest Law Enforcement and Governance
AGF : Série agroforestière
ATIBT : Accords International sur les Bois tropicaux
CALPDS : Comité d'Arbitrage Locale du Projet
Dzanga-Sangha
CEFDHAC : Conférence des Écosystèmes
Forestiers Denses et Humides d'Afrique Centrale
COMIFAC : Commission des Forêts d'Afrique Centrale
CRESA : Centre Régional d'Enseignement
Spécialisé en Agriculture
FAO (Food and Agriculture Organisation) : Organisation pour
l'Alimentation et l'Agriculture
GPS : Geographic Positioning System
GTZ (Deutsche Gesellshaft für Technische Zusammenarbeit) :
Coopération Technique allemande
MARPP : Méthode Active de Recherche Participative et de
Planification
MEFCPE : Ministère des Eaux, Forêts, Chasse et
Pêche, Chargé de l'Environnement développement
MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune
mm : Millimètre
MRA : Marécage à Raphiales
OAB : Organisation Africaine du Bois
PARPAF : Projet d'Appui à la Réalisation des Plans
d'Aménagement Forestier
PDS : Projet Dzanga-Sangha
PEA : Permis d'Aménagement et d'Exploitation
PFBC : Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo
PFNL : Produits forestiers non ligneux
RCA : République Centrafricaine
RSDS : Réserve Spéciale de Forêt Dense de
Dzanga-Sangha
SAGD : Service Appui aux Groupements pour le
Développement
SBB : Société de Bois de Bayanga TNS : Tri national
de la Sangha
UFA : Unité Forestière d'Aménagement
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la nature
WWF (World Wild Fund for Nature): Fonds Mondial pour la Nature
ZIC : Zones Banales et des Zones d'Intérêt
Cynégétique
xi
RESUME
Ce document présente les résultats de
l'étude menée entre novembre 2006 et mars 2007 sur les
possibilités de la mise en place d'une forêt communale dans la
Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha,
spécifiquement, il s'agissait d'établir le profil
socioéconomique des communautés riveraines du massif
proposé pour la forêt communale, d'analyser l'état du
massif, de faire des propositions pour une meilleure implication des
populations riveraines dans l'exploitation des ressources forestières et
pour la sécurisation de leurs droits d'usage, notamment en ce qui
concerne la production et la commercialisation du vin de raphia.
L'approche combinait la recherche documentaire, l'entretien
semi structuré au moyen d'un guide, la cartographie participative, les
observations directes et des visites guidées. L'analyse du massif s'est
fait à travers des transects participatifs en forêt en vue
d'identifier les différentes enclaves et types d'occupations du sol et
d'identifier les points remarquables au moyen de GPS. L'estimation de la
superficie occupée par les raphiales s'est faite au moyen de la
cartographie et des descentes sur le terrain.
L'analyse des résultats révèle entre
autres : la dépendance des populations de Bayanga et du village
Mossapoula de la zone proposée du point de vue source
d'alimentation, de pharmacopée et de revenus monétaires ; la
perturbation de la forêt par des activités anthropiques ; le
manque de terres agricoles ; l'existence d'une saline ; la motivation et
l'adhésion de tous les acteurs en présence dans la zone pour une
gestion participative des ressources. L'estimation du potentiel des raphiales
montre que 423 palmiers raphia sont exploités annuellement sur une
superficie de 70 ha de la superficie totale estimée à 882 ha.
Pour assurer la réussite du projet, l'analyse des
résultats débouche sur des recommandations et perspectives de
gestion col laborative des ressources forestières pour un
développement durable.
xii
ABSTRACT
Title: Feasibility study of the implementation of a pilot
municipal forest at Bayanga in the special reserve of
Dzanga-Sangha: Central African Republic.
This document has the results of the study undertaken between
November 2006 to March 2007 on the feasibility study of the implementation of a
pilot municipal forest at Bayanga. Specifically, the objectives of the
study was to establish the socio-economic profile of the bordering communities
of the proposed forest, to analyze the state of the proposed municipal forest,
to make proposals for a better implication of the bordering populations in the
exploitation of the forest resources and to secure the user's rights of, in
particular with regard to the production and the marketing of the raffia's
wine.
The methodology combined the information retrieval, the
semi-structured interview, the participative cartography, and the direct
observations and guided tours. The analysis of the forest was made through
participative transects in order to identify the various forest enclaves and
types of occupations of the ground and to identify the remarkable points by
means of global positioning system (GPS). The surface occupied by `raphiales'
was estimated in the field and by means of the cartography.
The analysis of the results reveals: dependence of the
populations of Bayanga and the Mossapoula village with
respect to the zone suggested from the source point of view of food,
pharmacopoeia and monetary incomes; the disturbance of forest by entropic
activities; lack of arable lands; the existence of salt works; the motivation
and the adhesion of all the actors in presence in the zone for a participative
management of the resources.
The estimate of the potential of `raphiales' shows that 423
palm trees raffia are exploited annually on a surface of 70 ha of the total
surface estimated at 882 ha. To ensure the success of the project, the analysis
of the results leads to proposals for an installation, recommendations and
perspective of collaborative management of the forest resources for a durable
development.
1.
1
INTRODUCTION
Contexte
Les aires protégées de Dzanga-Sangha
sont situées dans la partie centrafricaine de la forêt tropicale
du Bassin du Congo et dans la partie centrale du Tri-National de la Sangha
(TNS) avec une superficie d'environ 4.590.000 hectares. Elle a
été établie comme réserve en 1990 pour sa
très forte densité en grands mammifères
(éléphants de forêt, buffles de forêt, gorilles,
etc.) et déclarée hot spot de la biodiversité d'importance
suprarégionale. Elles sont composées du Parc national de
Dzanga-Ndoki et de la Réserve Spéciale à usage multiple de
Dzanga-Sangha au sein duquel sont autorisés l'exploitation
forestière industrielle, le safari chasse et les droits d'usage. Ces
aires protégées font intégrantes de la commune de
Yobe-Sangha.
Étant un trait d'union entre les aires
protégées du Congo et du Cameroun, la Réserve renferme un
potentiel écologique et touristique considérable. Son potentiel
touristique est renforcé par la présence des seuls gorilles des
plaines de toute l'Afrique qui soient habitués à l'homme.
La gestion durable de la Réserve Spéciale de
Dzanga-Sangha doit sauvegarder la biodiversité et les
écosystèmes dans la région centrale du Bassin du Congo.
Ces dix dernières années, les activités à
l'intérieur et autour des aires protégées étaient
centrées essentiellement sur la protection de la nature, le
développement rural et la promotion du tourisme. La Réserve est
devenue depuis un modèle pour toute la sous région.
Le Projet revêt une importance croissante sur le plan
international (PDS, 2003) avec la création de la COMIFAC en 2000, la
signature de l'accord de coopération transfrontalier pour le
Tri-National de la Sangha et l'établissement d'un fonds fiduciaire pour
son financement à long terme. Le Projet s'inscrit également dans
les grandes lignes du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo
(PFBC) depuis 2002 et celles de African Forest Law Enforcement and Governance
(AFLEG) depuis 2003.
2. Problématique
taux d'embauche. Cette situation a entraîné un
réel problème d'utilisation des ressources fauniques et
floristiques comme la seule sortie de la pauvreté.
La conservation de la biodiversité dans les aires
protégées de Dzanga-Sangha est handicapée par l'absence de
structures institutionnelles entièrement opérationnelles pour
l'administration de la réserve, et en raison d'un contexte politique
défavorable, d'un financement à long terme insuffisant et de la
réticence des populations riveraines, vu la pauvreté qui
prévaut dans la zone.
Le terroir de Bayanga-Mossapoula constitue la partie
centrale de la bande culturale. Depuis un certain temps, les limites de cette
bande ne sont plus respectées par la population. Cette situation est
plus accentuée du côté Est de l'axe routier Nola
Bayanga. Certaines personnes ont installé des parcelles
agricoles, au-delà de la limite, aux abords de la Sangha. La population
de la zone préfère cette partie de la forêt du fait de
l'existence du marécage à raphia qu'elle exploite non seulement
pour le vin mais aussi pour les tuiles de revêtement des toitures des
cases. A cela s'ajoute, le site de l'ancien village des autochtones
Sangha-Sangha qui constitue pour ceux-ci une attache aux ancêtres.
Les questions de recherche sont donc d'examiner comment les
populations riveraines et tous les acteurs de la Réserve Spéciale
de Forêt Dense de DzangaSangha sont disposés à travailler
ensemble pour une gestion forestière commune et équitable
basée sur des pratiques traditionnelles ou non respectueuses des us et
coutumes et des principes de conservation ? Comment améliorer la
participation des populations dans la conservation et la gestion des
forêts en vue d'élever leur niveau de vie ? C'est sans doute les
questions que beaucoup de gestionnaires des aires protégées,
organismes de protection de la nature, chercheurs et développeurs se
posent.
C'est dans ce contexte de recherche de solutions et de mise en
application de la nouvelle loi fixant les conditions de participation des
communautés de base à la gestion des ressources
forestières en République Centrafricaine que nous avons
réalisé cette étude dans le cadre de notre mémoire
de fin de formation, conformément aux termes de référence
de l'étude (Annexe 1).
3. Hypothèses
- Les populations lient leur avenir et celui de leurs enfants
à la gestion durable des ressources forestières ;
- La population locale dispose de savoirs traditionnels en
matière de gestion de la forêt.
4. Objectifs de l'étude
Cette étude vise à dégager les
possibilités de mise en place d'une forêt communale pilote dans la
région au nord de la ville de Bayanga, occupé par un
marécage à raphiales et utilisé pour la production du vin
de raphia (Annexe 1). Plus spécifiquement, il s'agira de :
- Etablir le profil socioéconomique des
communautés riveraines du massif proposé ;
- Proposer un micro zonage du massif proposé ;
- Faire des propositions pour une meilleure implication des
populations riveraines dans l'exploitation des ressources forestières et
pour la sécurisation de leurs droits d'usage, notamment en ce qui
concerne la production et la commercialisation du vin de raphia.
5. Importance de l'étude
Cette étude revêt plusieurs niveaux d'importance
stratégique pour les différents acteurs présents dans la
Commune de Yobé-Sangha. Elle permettra, spécifiquement
:
Pour l'état centrafricain (ministère des
Eaux et forêts) :
- de mettre en oeuvre sur le terrain le plan d'action
gouvernemental en matière des forêts et de la lutte contre la
pauvreté ;
- d'appliquer sur le terrain les dispositions de la nouvelle
« Loi fixant les conditions de participation des communautés de
base à la gestion des ressources forestières en République
Centrafricaine » ;
- de redéfinir à travers le Projet d'Appui
à la Réalisation des Plans d'Aménagement Forestier
(PARPAF) la nouvelle superficie du Permis d'Exploitation et
d'Aménagement (PEA) n° 166.
Pour la commune de Yobé-Sangha et les
populations riveraines : - d'élaborer son plan de
développement communal ;
- d'améliorer, de diversifier et de garantir les recettes
communales ;
- de sécuriser les droits d'usage et d'impliquer les
populations dans l'exploitation des ressources forestières.
Pour le Projet DZANGA SANGHA :
- d'attacher un intérêt particulier aux aspects
socio-économiques dans l'élaboration du plan d'aménagement
du complexe des aires protégées de Dzanga-Sangha ;
- de concilier la conservation des ressources forestières
et fauniques avec le développement intégré de la zone ;
- de prendre en compte l'aspect biodiversité des raphiales
dans la planification de ses activités.
6. Plan du document
Le présent document est structuré en trois
chapitres précédés d'une introduction
générale et suivis d'une conclusion générale.
L'introduction présente le contexte de l'étude, le
problème, définit les objectifs du travail et présente son
importance.
Le premier chapitre intitulé revue de la
littérature et milieu d'étude donne une appréhension
générale de l'environnement où est intégré
le mémoire, présentera du cadre légal ainsi que les
acteurs en présence.
Puis, le matériel et les méthodes utilisées
pour la réalisation de cette étude seront décrits dans le
deuxième chapitre intitulé matériel et méthodes.
Ensuite, troisième chapitre présente les
résultats commentés de l'étude suivi de quelques
recommandations.
Enfin, la conclusion fait le bilan d'atteinte des objectifs de
départ.
Chapitre 1 : REVUE DE LA LITTERATURE ET
MILIEU D'ETUDE
5
Ce chapitre est consacré à la clarification de
quelques concepts, un aperçu sur le secteur forestier centrafricain et
au cadre juridique auquel s'est référé cette
étude.
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS
a. Gestion durable
La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et
le Développement (1992) considère que la gestion durable des
forêts est un élément important du développement
durable. Selon les " Principes forestiers ", " les ressources et les terrains
forestiers doivent être gérés durablement afin de
répondre aux besoins sociaux, économiques, écologiques,
culturels et spirituels, des générations présentes et
futures " ; ce qui constitue les éléments fondamentaux de la
gestion durable des forêts semble généralement être
compris de tous.
b. Implication des parties
prenantes
Dans une situation de gestion participative, ce concept
désigne la revendication socialement reconnue à participer
à une ou à plusieurs activités de gestion telles que la
planification, l'avis, la prise de décisions, la mise en oeuvre des
plans, le partage des bénéfices, la prise en charge de
responsabilités, le suivi et évaluation des résultats, etc
(Borrini et al., 2000).
c. Participation
On parle souvent de la participation de la communauté.
Une communauté est formée des gens qui ne partagent pas
nécessairement les mêmes intérêts et les mêmes
valeurs. La plupart du temps, il existe des conflits d'intérêt
à la fois au sein de la communauté et à
l'extérieur.
Dans le contexte de développement, la participation
peut être définie comme le processus de communication entre les
populations locales et les agents extérieurs (de
développement...) grâce auquel les populations locales prennent en
charge l'analyse de la situation présente et la planification, la mise
en oeuvre et l'évaluation des actions visant à les satisfaire
(J.M. Cohen et Norman T Uphoff, 1976).
d. Aménagement forestier
L'aménagement du territoire ou plus
spécifiquement l'aménagement forestier est un processus de
planification dans l'espace et dans le temps de toutes les activités
à réaliser à l'intérieur d'un massif donné
suivant sa vocation prioritaire. C'est la démarche la plus importante de
la gestion forestière. Il oriente l'évolution de la forêt
de façon à ce qu'elle réponde toujours mieux aux multiples
besoins des hommes.
Le plan d'aménagement qui en découle est alors
un document de synthèse résumant toutes ces activités et
qui permettra à toutes les parties (l'administration, opérateurs
économique et populations) de suivre leur mise en application sur le
terrain.
Il ne peut exister d'aménagement durable dans le temps
sans une sécurisation préalable de l'espace à
aménager. Ceci justifie le fait que le classement des Permis
d'Exploitation et d'Aménagement (PEA) soit la condition sine qua none
pour l'entrée en convention définitive.
Toutefois, l'aménagement est un processus dynamique et
le plan d'aménagement est susceptible de révisions suivant une
certaine périodicité. De ce fait, si le classement intervient
tardivement et modifie les limites des PEA en plus ou en moins, les plans
d'aménagement élaborés sont simplement
révisés pour les adapter aux nouvelles superficies, en tenant
compte des droits d'usage.
e. Forêts Communales
Les forêts communales (FC) représentent un
aménagement forestier intermédiaire entre les forêts
communautaires et les Unités Forestières d'Aménagement
(UFA) ou bien les Permis d'Exploitation et d'Aménagement (PEA) (en
République centrafricaine). D'un côté, elles partagent avec
le modèle des grandes concessions un aménagement technique
sophistiqué centré sur les ressources ligneuses commerciales.
Mais, contrairement aux UFA ou PEA, elles sont dans l'obligation de composer
avec les aspirations, les intérêts et les usages des populations
locales et se rapprochent ainsi du modèle des forêts
communautaires. La FC constitue ainsi un cadre récent de réelle
gestion participative de la forêt où l'exploitation soutenue des
arbres doit être combinée à une échelle locale avec
l'élévation du bien-être des citoyens (Lescuyer, 2005).
f. Domaine forestier des
collectivités
D'après l'article 53 du code forestier centrafricain,
une forêt appartient à une collectivité territoriale
lorsqu'elle fait l'objet d'un décret de classement pour le compte de
cette collectivité ou lorsqu'elle a été reboisée et
aménagée par celle-ci (Annexe 7). Les
collectivités territoriales, telles que définies
par les articles 6, 7 et 8 de la loi fixant la participation des populations
dans la gestion des ressources forestières en République
centrafricaine (Annexe 9), sont des personnes de droit administratif ayant un
patrimoine forestier, des droits et des obligations et gérant librement
et démocratiquement les ressources naturelles leur domaine. Cette
gestion est basée sur le respect d'un plan simple de gestion
proposé par la structure communautaire (Comité de gestion) et
validé par l'Administration en charge des forêts.
A l'article 55, les collectivités territoriales et les
particuliers ne pourront toutefois pratiquer le défrichement de leur
forêt qu'en vertu d'une autorisation de l'administration
forestière. Cette autorisation ne peut être refusée que si
le défrichement est susceptible de compromettre le maintien des terres
sur les pentes, la défense du sol contre les érosions et les
envahissements des cours d'eau, la protection des sources et de leurs bassins
de réception et la conservation des sites classés.
En cas d'infraction à l'article 55, les
propriétaires pourront être mis en demeure de rétablir les
lieux défrichés dans un délai n'excédant pas deux
(2) ans. Si les délais fixés pour la remise en état des
lieux ne sont pas respectés dans les conditions prévues (Article
57), il pourra y être procédé par mesure administrative ou
à la demande aux frais du ou des propriétaires. Le respect du
domaine forestier, le reboisement et la reforestation sont un devoir pour tout
un chacun. Il doit être rempli par les collectivités (dix hectares
au maximum) et les particuliers indépendamment des actions que se
réserve l'Etat (Article 58). L'article suivant stipule que les
collectivités et particuliers ayant réalisé les
reboisements en auront l'usufruit de plein droit. Toutefois, l'exploitation
devra être exécutée conformément aux
règlements établis par l'autorisation administrative. Les
produits de cette exploitation pourront, soit être consacrés
à la satisfaction des besoins personnels ou de la collectivité,
soit livrés au commerce.
L'analyse des textes règlementaires montre que les
notions telles que les forêts communautaires et les forêts
communales sont autant des concepts nouveaux qui ne sont pas pris en compte
dans le code forestier en vigueur. Par ailleurs, le concept de la forêt
communale va beaucoup plus avec celui de la forêt des
collectivités.
g. Exploitation artisanale de la
forêt
Selon le code forestier centrafricain, l'exploitation
artisanale est soumise à l'obtention d'un permis artisanal et n'engage
pour l'essentiel comme capital que la force de travail de l'artisan et de sa
famille, renforcée le cas échéant par un petit
matériel
portatif produisant du charbon, des articles d'art en bois et du
bois de construction et dont la commercialisation est orientée vers le
marché local.
Les articles 24 et 25 dudit Code stipulent que ces permis sont
réservés à des personnes physiques de nationalité
centrafricaine et sont limités à une superficie maximale de 10 ha
et pour une durée maximale de deux ans.
1.2. FORETS COMMUNALES EN AFRIQUE CENTRALE
Suite au Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en
1992 et sous l'impulsion des bailleurs de fonds, certains pays d'Afrique
Centrale comme le Cameroun se sont dotés de nouveaux textes juridiques,
en matières des forêts, qui encouragent la participation de
l'ensemble des usagers au processus d'aménagement et de gestion
forestière décentralisée.
Au Cameroun, la FC, comme l'UFA, relève du domaine
permanent. A ce titre, elle se trouve soumise à l'élaboration
d'un plan d'aménagement précis dont la forme et le niveau de
détail ont été fixés par l'administration.
Deux traits principaux caractérisent la FC de l'UFA.
D'une part, une fois classée, la FC devient la propriété
foncière de la Commune alors que l'UFA demeure une concession
accordée pour un temps à une société privée.
D'autre part, si l'exploitation forestière des FC s'effectue selon le
modèle standard de l'aménagement des UFA, la participation des
populations locales y est cruciale.
La mairie propriétaire et gestionnaire de la
forêt communale doit rendre des comptes à ses concitoyens
électeurs. Cet aménagement est censé contribuer à
l'amélioration de la gouvernance locale par le transfert des pouvoirs de
gestion et, d'autre part, favoriser la création d'un pôle de
développement local (Ribot, 2001 cité par Poissonnet et Lescuyer,
2005). La dévolution du pouvoir doit contribuer à une meilleure
gestion forestière et à une redistribution plus équitable
des bénéfices de l'exploitation pour améliorer les
conditions de vie socio-économiques en milieu rural. Pour atteindre ces
objectifs, les populations locales sont impliquées à
différents niveaux du processus d'aménagement de la FC.
a. Prise en compte des populations
locales
Les populations locales participent à la mise en oeuvre
de la FC de trois manières successives : (i) la réunion
d'information sur les limites de la FC en vue d'obtenir son classement, (ii) la
prise en compte des usages locaux dans le plan
d'aménagement et (iii) la création d'un
comité consultatif dans le cadre du transfert de pouvoir de
l'État aux communautés rurales.
b. Participation des populations locales dans
l'établissement des limites
La Commune doit solliciter le Ministère en charge des
Forêts pour déclencher la procédure de classement du massif
forestier dans le domaine privée de la commune selon un plan de zonage.
Un avis au public est ensuite transmis par le Ministère à la
Commune concernée pour informer la population de la proposition de
classement. L'avis au public donne alors lieu à une « tenue de
palabre » regroupant entre autres les chefs des villages riverains et
l'administration communale. Cette réunion est présidée par
une commission réglementaire chargée de l'examen des
réclamations et des oppositions éventuelles au classement du
massif forestier. Cette commission réglementaire est composée
principalement du préfet et des délégués
départementaux de l'environnement et des forêts, de l'agriculture,
de l'élevage, etc. Elle constitue le premier maillon de la participation
des populations locales dans la mise en oeuvre de la FC.
A cette première étape de l'implication des
populations locales dans la gestion de la FC, la mairie doit faire part
à l'administration des réclamations villageoises pour
l'élaboration d'un zonage adapté.
c. Elaboration du Plan
d'Aménagement
Les enquêtes socio-économiques dans les FC
classées ont pour objectifs d'identifier et de localiser les usages qui
y sont pratiqués. Elles permettent de déterminer l'occupation du
sol et de définir les usages locaux à prendre en compte dans le
plan d'aménagement.
Les informations sur les usages traditionnels (chasse,
pêche, cueillette) sont à prendre en compte dans les
stratégies d'utilisation de l'espace de la FC. Pour les exploitations
agricoles incluses dans la FC deux voies possibles sont envisageables.
Premièrement, ces terres peuvent être intégrées dans
un secteur de la FC. On peut prévoir la division de la forêt en
trois séries dédiées à la production, à la
recherche et à l'agroforesterie ; la série agroforestière
pouvant être divisée en plusieurs secteurs (cultures
pérennes, etc.).
d. Implication de la population locale dans la
gestion et l'aménagement
La gestion de la FC est sous la tutelle de la commune dont le
Conseil Municipal peut instituer un comité consultatif afin que la
population locale exprime son avis. Le rôle de ce comité
consultatif est de veiller au respect du plan d'aménagement et de
formuler des propositions sur la gestion financière et
sur l'exploitation des ressources naturelles. Il intervient aussi dans le
règlement éventuel de conflits entre les villages et comme outil
de promotion d'une « cogestion adaptative » de la FC (Diaw, Oyono,
Robiglio, 2001 cité par Poissonnet et Lescuyer, 2005)
e. Forêt Communale comme pôle de
développement
Les activités générées par
l'exploitation des ressources naturelles de la FC constituent un double
pôle de développement pour la commune. D'une part, en accroissant
les recettes municipales, la mairie dispose de moyens financiers
conséquents pour accroître la construction d'infrastructures
socio-économiques (Collas de Chatelperron, 2005-b cité par
Poissonnet et Lescuyer, 2005). D'autre part, elles concourent à la
création d'emplois salariés par le recrutement de la main
d'oeuvre locale dans l'exploitation et la transformation du bois.
1.3. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA
CONSERVATION
La République Centrafricaine, pour mieux conserver et
gérer de manière rationnelle et durable sa diversité
biologique, a pris certaines dispositions, entre autres la création des
aires protégées, couvrant plus de 11% du territoire national, la
mise en place des institutions publiques et privées chargées de
la gestion de l'environnement et la mise en place du cadre juridique à
travers la promulgation de plusieurs lois et textes relatifs aux ressources
naturelles.
1.3.1. Cadre juridique
La Centrafrique s'est dotée d'un dispositif
législatif en vigueur, régissant la gestion de l'environnement en
général et des ressources forestières en particulier. Il
s'agit entre autres de :
a. Ordonnance n° 84/045 du 27 Juillet 1984 portant
Code de la protection de la faune sauvage
Plusieurs textes législatifs et réglementaires
légiféraient le secteur faunique avant l'ordonnance n°84/045
du 27 Juillet 1984 portant Code de Protection de la Faune Sauvage. La
nécessité d'une bonne conservation et de l'utilisation de la
faune sauvage a conduit à la fusion de ces textes, dans un souci de
conformité avec les nouvelles exigences, pour avoir un code unique.
Ce code qui date de 1984 a édicté deux types de
zones avec des formes de gestions différentes : on distingue des Zones
Banales et des Zones d'Intérêt
Cynégétique (ZIC). Les Zones
d'Intérêt Cynégétique font l'objet d'une
règle de gestion sévère. Les dispositions du code fixent
les modes de gestion et les types d'exploitation de ces zones, le régime
juridique des aires protégées ainsi que leur administration, le
régime juridique de protection de la faune sauvage. Il est
également édicté la pratique de la chasse avec ses
limites, la classification du secteur de chasse et les mesures de
répression.
b. Loi n° 90/00 du 09 juin 1990 portant Code
forestier centrafricain
Le présent Code (Annexe 7) a pour but d'harmoniser les
impératifs de rentabilisation du patrimoine forestier et les
impératifs de conservation par un aménagement en vue d'un
équilibre naturel, de conserver et de protéger les formations
végétales afin de permettre leur
régénération et garantir la pérennité de la
forêt. Cependant, avec les multiples conventions sur l'environnement
général, certaines des dispositions de ce code méritent
d'être revues.
c. Ordonnance n°74.072 du 28 juin 1974 relatif au c
ommerce de viande de chasse
Cette ordonnance règlemente la filière commerce de
viande de chasse en république Centrafricaine, fixe le quota permis aux
commerçants.
d. Ordonnance n°71/090 du 06 août 1971
réglementant l'exercice de la pêche et de la salubrité des
eaux
Cette ordonnance règlemente l'exercice ainsi que la
pratique de pêches en république Centrafricaine. Elle est
appuyée par l'arrêté n°284 du 24 mars 1972 fixant les
types de mailles autorisée (maille étirée minimale entre
34 et 40 mm).
e. Loi n° 90/017 du 29 décembre 1990 portant
créati on du Parc National de Dzanga-Ndoki
Cette Loi situe le Parc National de Dzanga-Ndoki et ses deux (2)
secteurs (Dzanga et Ndoki), précise sa superficie ainsi que sa tutelle
(Annexe 8).
f. Loi n° 90/018 du 29 décembre 1990 portant
création de la Réserve Spéciale
Elle a pour objectif de situer la Réserve
Spéciale de Forêt Dense de DzangaSangha et ses cinq (5) zones
(article 3), précise sa superficie ainsi que sa tutelle (Annexe 8).
g. Arrêtés n°007 et n°008 du 25
mars 2002 portant r espectivement règlement intérieur de la
Réserve Spéciale et du Parc National de Dzanga-Ndoki
Ces arrêtés définissent les conditions
d'accès (autorisations et interdictions) aux ressources dans les aires
protégées de Dzanga-Sangha.
Selon les termes des articles 2 à 12 stipulent que les
chasseurs résidant dans les limites de la réserve et
détenteurs de permis de chasse valides peuvent abattre des animaux
librement et régulièrement en dehors du parc national, tout en
respectant les espèces permises ainsi que le quota fixé à
trois gibiers au plus. Par conséquent, toute exportation de viande de
chasse est soumise au contrôle de l'administration du Projet.
Les parcelles agricoles ne sont autorisées que sur une
bande 500 mètres de largeur de part et d'autre sur l'axe routier
Nola-Lindjombo depuis Yandoumbé jusqu'au pont de la rivière
Yobé. Par contre, à Lindjombo ces parcelles s'étendent sur
trois (3) km au Nord de l'axe menant à Bayanga et sur une bande de 500
mètres de deux (2) côtés le long de la route dans la partie
Sud (conformément aux limites des anciennes concessions
caféières).
h. Loi fixant les conditions de participation des
communautés de base à la gestion des ressources
forestières en RCA
Depuis 1987, le MEFCPE, grâce au soutien financier et
technique de la Coopération Technique Allemande (GTZ) a
développé l'approche de gestion des ressources forestières
basée sur l'implication et la responsabilisation des communautés
de base en privilégiant leur autopromotion. La Loi fixant la
participation des populations dans la gestion des ressources forestières
en République centrafricaine représente la vraie base
légale de cette foresterie, en plus des aspects sociaux du Code
forestier. Elle est structurée en huit (8) chapitres (Annexe 9). Cette
Loi a été votée par l'Assemblée nationale
centrafricaine le 20 avril 2007. Il ne reste que sa promulgation par le Chef de
l'Etat.
1.3.2. Cadre institutionnel
Le Ministère des Eaux, Forêts, Chasse et
Pêche, chargé de l'Environnement fait partie des ministères
stratégiques du gouvernement centrafricain. L'Etat représente
l'acteur politique au niveau national. C'est lui qui élabore les
programmes d'intervention en milieu rural. Il joue un rôle très
important en matière de développement régional.
Le Ministère en charge des forêts est
représenté par ces services déconcentrés qui sont
chargés de la mise en oeuvre de la politique générale
dudit ministère. Dans le cas de la région Sud-Ouest de la
Centrafrique, on note :
· Au niveau préfectoral, l'Inspection
Forestière Préfectorale de la Sangha-Mbaéré, qui
est une structure décentralisée, du Ministère en charge
des forêts, basée à Nola, s'occupe de la promotion d'une
gestion intégrée de l'ensemble des ressources forestières
à l'intérieur de cette zone. Cette inspection regroupe cinq PEA
(163, 164, 165, 166, 167), un parc national et une réserve
spéciale ;
· Au niveau sous-préfectoral, l'administration est
assurée par le cantonnement forestier.
De nombreuses institutions publiques et privées
interviennent aussi dans le domaine de l'environnement, en
général, et de la biodiversité en particulier. Il s'agit
entre autres :
a. Au niveau des institutions publiques
- du Ministère de l'Agriculture et de l'élevage
;
- des Ministère de la Santé et celui des Affaires
sociales ;
- des Ministère du commerce, du Plan et de la
coopération internationale ; - de l'Université de Bangui ;
- du Comité national de lutte contre les feux de brousse
et autres calamités ; - de la GTZ...
b. Au niveau des institutions privées (ONG de
l'environnement)
- des centres ruraux d'éducation et de formation (CREF)
;
- le club des amis de la nature (CAN) ;
- le centre de documentation, d'information et de formation pour
le développement (CDIFOD) ;
- l'amical national pour la protection de l'environnement ;
- le WWF.
La République Centrafricaine a signé plusieurs
Conventions, Traités et Accords internationaux du secteur forestier
entre autre : la Convention de Washington sur le commerce international des
espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES), la
Convention de RAMSAR sur les zones humides, la Convention sur la
Diversité Biologique, la Convention cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques, l'Accords International sur les Bois tropicaux
(ATIBT), l'Accord des pays africains producteurs et exportateurs de Bois (OAB),
l'Accord sur le Tri national de la Sangha (TNS), la Déclaration de
Yaoundé (COMIFAC), etc. (secteur forestier centrafricain, 2000).
1.4. APERÇU SUR LA COMMUNE DE YOBE-SANGHA ET CES
ACTEURS 1.4.1. Environnement biophysique et humain
La Commune de Yobé-Sangha, se trouve dans la
Sous-Préfecture de Bayanga, Préfecture de la
Sangha-Mbaéré. Elle est située au nord de
l'équateur entre 2°13' et 3°24' latitude Nord et 15°30'
et 16°35' longitude. Elle est limitée au Nord par la sous-
préfecture de Nola, à l'Est et au Sud-Est par la
République du Congo et à l'ouest et le Sud-ouest par la
République du Cameroun (Figure 1). La distance de Bangui, capitale du
pays, est d'environ 480 km dans la direction Est.
Au nord, le relief est caractérisé par deux
subdivisions géologiques : au nord- ouest, l'altitude culmine à
690 m près de Bilolo avec des dénivelés importants de 40
à 60 % ; au nord-est, s'étend le plateau sur gré, d'une
altitude moyenne de 500 à 550 m formant un escarpement. Dans la partie
sud, les grandes plaines alluviales de la Sangha et de ses affluents, sans
relief marqué, ont une altitude moyenne de 350 m.
La région bénéficie d'une
pluviométrie annuelle moyenne de 1.500 mm. Bayanga, situé dans la
zone de transition entre le climat de type équatorial congolais et un
climat subtropical, présente un régime de pluies presque bimodal
: la saison des pluies principale couvre les mois de septembre et octobre,
alors que les mois de mai et de juin correspondent à une petite saison
de pluies. Les mois les moins pluvieux s'échelonnent de décembre
à février, et correspondent à la saison sèche ; il
n'y a pas de deuxième saison sèche annuelle, mais seulement un
amoindrissement des pluies en juillet. Les températures relevées
à Bayanga comprennent des moyennes de 24,9° C en juillet et de
29,3° C en avril.
La végétation est composée dans
l'ensemble par une forêt dense humide parsemée de
clairières appelées « bai » ; prairies sèches ou
sémi-aquatiques riches en sels minéraux (Magliocca et
Gautier-Hion, 2001).
Une bonne partie de la Réserve de Dzanga-Sangha fut
écrémée entre 1975 et 1982 pour l'Entadophragma spp. par
la Slovenia-Bois avec une moyenne de prélèvement de 1 a 2 tiges
par hectare ; entre 1993 et 1997 par la société d'exploitation
forestière Sylvicole de Bayanga, suivie de la Société de
Bois de Bayanga qui a reprit l'exploitation forestière autour et dans la
Réserve Spéciale de forêt dense de 1999 à 2005. Ces
différentes sociétés ont facilité l'arrivée
et l'installation massive des populations dans la Commune, avec pour
corollaires une hausse de demande en viande de chasse et une recrudescence de
la chasse aux armes à feu, aux engins confectionnés en
câbles métalliques et une chasse nocturne.
La population humaine est estimée à 6188
habitants dans la Réserve avec une densité moyenne de 1.8
habitant/km2. Elle est répartie le long des axes
BayangaBomandjokou et Bayanga-Yobé à l'intérieur de la
Réserve Spéciale. 60% de la population sont concentrés
dans la zone urbaine de Bayanga qui est un site industriel du bois.
Les groupes ethniques originaires de la région sont les
Pygmées Baaka, peuple chasseurs-cueilleurs et les Sangha-Sangha peuple
pêcheurs. Les autres groupes comme les Ngoudi ; les Mpiemou et les
Bogongo viennent de la région de Sangha Mbaéré. Ensuite
viennent la population allogène composée des Gbaya, des Bandas ;
Nzakara ; Nzandé et Kaba des autres régions de la RCA ensuite
viennent les commerçants tchadiens, camerounais et mauritaniens. Les
populations pygmées constituent environ 30% de la population humaine
totale de la Réserve (PDS, 2006).
Figure 1 : Cartes de la zone d'étude
Source : PDS, 2005
1.4.2. Acteurs
1.4.2.1. Collectivité territoriale
La collectivité territoriale est
représentée par la Commune de Yobé-sangha. La
commune vit des difficultés de plusieurs ordres. Elle
n'arrive pas à gérer normalement les différentes recettes
issues des taxes communales, du à de faibles activités
économiques actuelles dans la zone, hormis l'écotourisme.
1.4.2.2. Populations locales
Il est question ici des acteurs locaux dont la participation, au
processus de
gestion rationnelle de la biodiversité, est un facteur de
viabilité du projet.
1.4.2.3. Projet Dzanga - Sangha (PDS)
Le Projet coordonne deux grands volets (La Conservation et le
Développement
Durable), et un programme Éco-tourisme ; ceux-ci
constituent les organes techniques dudit Projet (cf. 1.2.2). Le Projet
Dzanga-Sangha est appuyé par le WWF et la Coopération Technique
Allemande (GTZ).
1.4.2.4. Opérateurs économiques du secteur
privé
a. Sociétés d'exploitation
forestière Historiquement, ces compagnies étaient les
plus grands opérateurs
économiques de la région de Bayanga,
constituant ainsi un pôle de développement économique
très important ; elles ont toujours attiré un nombre
considérable d'individus venant de tous les coins du pays et des pays
limitrophes. A Bayanga, l'exploitation forestière se pratique dans le
PEA 166.
b. Opérateurs de Safari-Chasse Le projet
Dzanga-Sangha travaille également en partenariat avec trois
sociétés
de chasse installées dans sa zone de juridiction :
Safaria, national-Safari, AoukSangha-Safari. Il reverse 40% des recettes issues
des taxes d'entrée au Parc aux ONG locales dans le cadre des
réalisations au bénéfice de la population.
c. Opérateurs touristiques Un centre
d'accueil et un hôtel touristique (Doli-Lodge), permettent d'accueillir
et
d'héberger des touristes. On dénombre quatre autres
opérateurs locaux qui accueillent également les touristes en
visites à Bayanga.
Aux côtés de ces différents acteurs, on
compte les commerçants ambulants et mauritaniens qui contribuent de
manière significative dans l'économie de la commune de
Yobé-Sangha.
Chapitre 2 : METHODOLOGIE
Ce chapitre est consacré à la
présentation de la zone d'étude, du materiel et méthodes
utilisés pour la collecte et à l'analyse des données
relatives aux objectifs de cette recherche.
2.1. FORET ETUDIEE
Après la signature des accords entre le gouvernement
centrafricain et le WWF en 1988, par la loi 90.018 du 29 décembre 1990,
3359 km2 de forêt de la commune de Yobé-Sangha fut
classée Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha à usage
multiple reconnu comme appartenant à la catégorie VI dans la
classification de l'Union mondiale pour la nature (UICN). La Réserve
Spéciale de Dzanga-Sangha fait partie intégrante des sites
critiques en matière de conservation des forêts denses de la
région Afro- tropicale (Bois et forêts des tropiques, 2001,
n° 2 68).
La raison principale de la création des aires
protégées de Dzanga-Sangha est
de :
- Sauvegarder in situ l'intégrité
écologique des écosystèmes des forêts denses humides
du Sud-ouest de la République Centrafricaine. Cette forêt ayant
une forte densité des grands mammifères de forêt comme
l'éléphant (Loxodonta africana cyclotis), le gorille de
plaine (Gorilla gorilla gorilla) et le chimpanzé des plaines de
l'ouest (Pan troglodytes troglodytes) et le Bongo (Bocerus
euryceros euryceros) ;
- Gérer durablement les écosystèmes
forestiers du complexe des aires protégées de Dzanga-Sangha.
Actuellement, les activités développées par
le Projet Dzanga-Sangha dans les aires protégées s'articulent
autour de :
- Conservation par la lutte anti-braconnage, le Suivi-Ecologique,
l'habituation des gorilles, la formation et l'entretien des infrastructures
locales ;
- Développement durable par l'appui à la gestion
des prélèvements en forêt, l'autopromotion des initiatives
locales de développement et l'alphabétisation ;
- Eco Tourisme et communication environnementale.
2.2. POPULATION ENQUETEE
L'expérience dans la gestion des ressources naturelles,
la connaissance de la zone d'étude, l'appartenance aux groupes
socio-professionnels (agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, artisans,
exploitants du raphia, exploitants du bois) a été le
critère essentiel retenu. Il s'agit de :
En dehors de la communauté Dans de la
communauté
· Représentants officiels du gouvernement et
techniciens au niveau central.
· Responsables et personnel des ONGs nationales et
internationales.
· Associations locales au niveau de la
communauté.
· Chefs traditionnels et anciens.
· Hommes et femmes présents dans la zone
d'intervention.
2.3. MATERIEL UTILISE
Pour la réalisation de cette étude, nous avons
utilisé un certain nombre de matériel, entre autres :
- GPS GARMIN 12XL pour enregistrer les coordonnées
géographiques des points remarquables en vue de la réalisation
des cartes thématiques ;
- 1 bloc notes, papier format A4, stylos, crayons ;
- 1 appareil photo numérique pour les prises de vues ;
- Logiciels MapInfo et ArcGIS, une image satellitale (2006) de
Bayanga et une carte topographique de la réserve pour la
réalisation des différentes cartes ;
- 1 pirogue pour accéder au marécage à
raphia.
Au matériel utilisé est associé la
méthodologie utilisée. 2.4. METHODES UTILISEES
2.4.1. Echantillonnage
Le critère de proximité par rapport à la
forêt proposée a été pris en compte. Ainsi, le
village Mossapoula et la ville de Bayanga avec tous ses six (6) quartiers ont
été retenus. La distance entre la forêt proposée et
les sites échantillonnés varie de zéro (0) à deux
(2) kilomètre. Ainsi, toutes les communautés villageoises sans
distinction d`âges et de sexes ont été interviewé
lors des assemblées générales ;
Les groupes de jeunes, de femmes, et des hommes ont
été interviewé á raison de quinze (10) à
vint (15) personnes par groupe ;
Enfin, nous avons tenu des entretiens individuels pour des
questions sensibles.
2.4.2. Outils de collecte des données
Pour atteindre cet objectif, nous avons utilisé. Les
outils de la Méthode Active de Recherche et Planification Participative
(MARPP) ont été utilisés, entre autres, le guide
d'entretien, la cartographie participative, les observations directes.
- Visites de Terrain
- Entretiens semi structurés/ discussions individuelles
et en groupe
- Guide d'entretien
- Observations directes
Les principaux thèmes du guide d'entretien ont
porté sur :
· L'accessibilité aux ressources forestières
;
· L'existence des règles traditionnelles de gestion
des ressources forestières ;
· L'impact des restrictions de l'accès à la
forêt sur les ressources naturelles ;
· Les relations entre la Commune, la population et Projet
;
· Les relations entre les différents acteurs.
2.4.3. Collecte des données 2.4.3.1. Recherche
documentaires
La recherche documentaire a permis de rassembler l'information
disponible sur le sujet et sur la zone d'étude grâce aux
différentes sources de documentation. Il s'agit des sources suivantes :
Archive nationale (RCA), les bibliothèques du Projet Dzanga-Sangha, du
Ministère des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches, chargé
de l'Environnement ; du CRESA-FORET-BOIS et l'Internet.
2.4.3.2. Données de terrain
La collecte des données de terrain s'est effectuée
à trois niveaux :
- des réunions d'information avec la population locale sur
l'étude ;
- des entretiens individuels de type semi - structuré avec
des personnes concernées par la question, en utilisant le guide
d'entretien.
- des « focus groupes » avec certains groupes
socio-professionnels.
La collecte de données auprès des acteurs
s'était faite de la manière suivante :
a. Etablissement du profil socioéconomique des
communautés riveraines
Des entretiens directs avec des personnes ressources, groupes
d'individus et individuels (Bilo et Baaka, sans distinction de sexe ni
d'âges ont été interrogées) ont été
réalisés à Mossapoula, Bayanga, dans les champs,
dans les secteurs d'exploitation et les points de vente du vin raphia (au
niveau du marécage et des villages).
Deux de ces entretiens étaient enregistrés
(archive PDS). On retrouve parmi ces personnes des autorités
administratives locales, chefs de village ou leurs adjoints, les
récolteurs de vin de raphia, les enseignants, les responsables religieux
et les agents de développement. En vue d'évaluer la
dépendance des populations vis-à-vis des ressources
forestières, des observations directes sur le marché ont
été faites.
Le français et la Sango (langue nationale centrafricaine)
ont été les deux (2) langues utilisées, selon les cas,
pendant les réunions et discussions.
b. Analyse du massif proposé pour la forêt
communale
Pour l'analyse du massif, des transects participatifs en
forêt ont été faits avec la population pour identifier les
différentes enclaves et types d'occupations du sol et d'identifier les
points remarquables au moyen de GPS (Figure 2). Des visites guidées des
sites d'exploitations des Raphiales ont été
réalisées.
Figure 2: Transects participatifs en
forêt Source : WANEYOMBO-BRACHKA D.B. (30/12/2006 et 05/01/2007
c. Estimation du potentiel de palmiers raphia à
prélever annuellement Pour cet objectif, nous avons
utilisé la carte satellitale de la zone pour
l'estimation de la superficie occupée par les
Raphiales. Les descentes sur le site du raphia, en pirogue, ont permis de
discuter avec les exploitants et de voir les conditions de l'exploitation des
ressources. Ces descentes ont également permis de valider les
données cartographiques de bureau.
L'estimation du potentiel récoltable de raphia
était faite en utilisant les formules suivantes :
a. Pour les pieds récoltables annuellement
Qp = Nexpl.xNp
Avec :
Qp = Nombre de pieds exploités
par an
N expl. = nombre
d'exploitants du vin
N pha. = nombre de pieds
prélevés annuellement par hectare
b. Pour la superficie exploitable annuellement
Qp
Sa =
Npha
d. Propositions pour une gestion participative des
ressources
Pour atteindre cet objectif, des discussions ont
été menées avec les responsables du PDS, les cadres du
Ministères en charge de Eaux et forêts, les exploitants de raphia
ainsi que la Commune de Yobé-Sangha lors des différentes
séances de restitutions, sur les stratégies de gestion durable
des ressources par tous.
2.4.3.3. Analyse et validation des données par les
parties prenantes
Les informations recueillies lors du diagnostic participatif ont
été traitées par ordinateur utilisant les logiciels
suivants :
- ArcGIS pour la numérisation des cartes ;
- Word, Excel ; POWER AMC: pour le traitement des
informations.
Une fois les données traitées et
analysées, une première restitution des résultats a eu
lieu au Ministère des Eaux et forêts le 2 mars 2007 au cours d'une
journée de réflexion organisée par le PDS, le PARPAF et le
Ministère en charge des forêts. Pendant cette journée de
réflexion, le projet a eu l'agrément de tous les participants qui
ont émis le voeu de le voir réaliser.
On a également organisé une réunion de
restitution au site du PDS le 30 mars 2007 à l'intention des
responsables nationaux et partenaires expatriés du Projet ainsi que de
la communauté locale. Cette réunion a permis de renouer le
dialogue entre les différents acteurs en présence.
Les remarques des uns et des autres nous ont permis de revoir
certains aspects des résultats.
Chapitre 3 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESU LTATS
Ce chapitre présente les résultats commentés
de l'étude suivis de quelques recommandations et perspectives.
Dans le document, on utilisera les termes Bilo et Baaka pour
désigner respectivement les populations non pygmées et
pygmées.
3.1. FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS
3.1.1. Histoire et peuplement de la zone
La zone était peuplée par les Sangha-Sangha,
pêcheurs établis le long du fleuve Sangha ; ensemble avec les
pygmées Baaka et s'adonnaient à la chasse et à la
cueillette. Dès les années 1930, avec l'implantation des
plantations de café à Lindjombo, puis l'installation des
sociétés forestières à partir de 1970 et du projet
Dzanga-Sangha en 1988, la région a connu un essor démographique
du aux populations en provenance de tous les coins de la République
Centrafricaine. Les migrants, attirés par l'emploi, ont petit à
petit supplanté les populations endogènes, et ont
développé une économie diversifiée, basée
sur l'exploitation des ressources naturelles : agriculture, chasse,
pêche, extraction du vin de raphia, extraction du diamant dans le nord de
la réserve.
Avec l'ouverture de la route forestière, les
populations autochtones ont été délocalisées de
leurs anciens sites pour s'installer en bordure de la route
NolaBayanga-Londjombo.
3.1.2. Organisation sociale
Administrativement, la Réserve de Dzanga-Sangha est
située dans la Sous- préfecture de Bayanga qui, à son
niveau, englobe une seule commune, celle de YobéSangha. Ceci fait que
l'entité géographique à gérer par le
Sous-préfet est égale à celle relevant du maire. Tandis
que le Sous-préfet représente tous les départements
ministériels et l'administration centrale sur place, les attributions du
maire concernent beaucoup plus la gestion pratique de la commune comme
l'état-civil, les finances, la justice coutumière, l'organisation
des élections des chefs de villages et de quartiers ainsi que la gestion
du terroir (Daniela, 1998).
Les dynamiques socio-économiques de Bayanga ont
imposé, à un moment donné, le renforcement des structures
administratives avec comme corollaire l'institution des chefs de quartier en
1995. A Bayanga les quartiers sont définis plus ou moins suivant les
appartenances ethniques. Les chefs représentent les différents
groupes importants. Les ethnies allochtones les plus importantes sont les
Gbaya, Mpiemo, Ngoundi, etc. La figure 3 ci-dessous donne une
répartition de la population riveraine de la zone d'étude ; la
ville de Bayanga et le village Mossapoula.
Figure 3 : Répartition de la population riveraine de
la zone d'étude 3.1.3. Caractéristiques coutumières
Les chefs coutumiers autochtones sont au nombre de trois
à Bayanga, à l'heure actuelle, car tous les descendants de
l'ethnie Sangha-sangha. Le chef de groupe était considéré
comme un chef de terre qui se partageait le terroir avec les chefs des villages
voisins, notamment celui de Mossapoula. Cependant, selon la population, son
autorité est, de nos jours, affaiblie suite à des multiple
facteurs : la création des structures administratives, le contexte
social tellement hétérogène et dynamique et, probablement,
un système de pouvoir assez peu élaboré.
Les aînés des différents clans, surtout des
populations autochtones, jouent un rôle de conseiller par rapport
à leurs propres groupes de référence.
Quant au village Mossapoula, il est administré par un
chef de village Bilo, de l'ethnie Sangha-Sangha, secondé par deux
notables, tous du même clan. Le chef de village représente le
maire de la commune au niveau local. Le chef est assisté des notables
dans l'exercice de ses fonctions. Les problèmes apportés dans son
instance
sont généralement ceux n'ayant pas trouvés
de solutions au niveau des chefs des familles ou des différends entre
les membres de deux familles distinctes.
Chez les Bilo les mariages entre membre d'un même clan
sont proscrits tandis que chez les Baaka cet interdit se limite à la
famille proche. Les populations de la zone sont des croyants.
On y rencontre des chrétiens, des animistes chez les
Baaka et des musulmans. Il existe deux (2) lieux sacrés « Jengi
» dans le village en dehors des cimetières qui se trouvent dans les
concessions familiales.
3.1.4. Vie associative
Plusieurs types d'associations existent dans la zone, surtout
selon l'appartenance ethnique. Au village Mossapoula , il n'y a pas
d'association depuis que les Bilo ont refusé de travailler pour les
champs Baaka, dans le cadre de l'association « Mossapoula A Zingo »,
après que ces derniers aient déjà travaillé les
leurs.
L'Association des détenteurs Légaux d'Armes de
Chasse (ADLAC) avec l'ONG, dénommée Service d'Appui aux
Groupements pour le Développement (SAGD), basées à Bayanga
constituent les seules associations légales de la Commune de
YobéSangha, oeuvrant dans la réserve. Cependant, leurs impacts ne
se font pas sentir sur le terrain.
3.1.5. Mobilité et migration
La commune de Yobé-Sangha constitue un pôle
attractif pour une destination migratoire à cause des
possibilités d'emplois qu'elle offre, surtout la ville de Bayanga avec
le site industriel de l'Ex. Société de Bois de Bayanga (SBB) et
le Projet DzangaSangha. Les mobilités constatées sont surtout
celles des jeunes entre les différents villages. Les différentes
zones diamantifères au Nord de la Réserve constituent des
pôles d'attraction importants pour la recherche d'emploi ou le
développement d'activités génératrices des
revenus.
La ville de Bayanga étant située non loin de la
frontière entre le Cameroun et la République du Congo, il existe
beaucoup d'échanges entre les populations riveraines de la zone et
celles du nord Congo-Brazzaville (Ouesso, Kabo et Bomassa) et du Sud- Est du
Cameroun (Libongo) pour se ravitailler en produits manufacturés.
3.1.6. Infrastructures de base
3.1.6.1. Routes et autres voies
d'accès
La zone est desservie par un seul axe routier Beya-Bayanga. Cette
route en terre vient d'être réfectionnée par le PDS sur un
financement GTZ.
La ville de Bayanga ainsi que le village Mossapoula sont
accessibles par la voie fluviale au moyen des pirogues et hors-bord qui font la
voie Lindjombo-Bayanga-Salo en passant par la ville de Bayanga ou par
l'aérodrome de Bayanga à 4 Kilomètres de Mossapoula.
3.1.6.2. Eau et Electricité
Les populations s'approvisionnent en eau plus dans les sources
aménagées et non aménagées, les rivières et
très rarement aux forages, surtout les BaAka qui ne veulent pas
contribuer. Il n'existe pas un système moderne de distribution d'eau
dans la zone.
La lampe tempête est le moyen d'éclairage le plus
utilisé. Toutefois, quelques groupes électrogènes sont
notés chez certains habitants.
3.1.6.3. Santé
La couverture sanitaire est assurée par la case de
santé du village. Ce centre a été créé pour
les Baaka sous le parrainage du PDS. Il ne dispose pas d'infrastructure
d'hospitalisation des patients. Les médicaments proviennent de la
pharmacie diocésaine de Belamboké. Cependant, la case
connaît les problèmes de manque de personnel, des
médicaments et des équipements. Le personnel est composé
d'un infirmier, d'un secouriste Baaka et d'une accoucheuse. Les cas les plus
sérieux sont évacués à l'hôpital
sous-préfectoral de Bayanga (5 Km) ou à l'hôpital
préfectoral de Nola (95 Km). Cependant, il apparaît que la
population de Bayanga préfère beaucoup plus se faire soigner
à la case de santé de Mossapoula. Les maladies les plus courantes
dans la zone sont : le paludisme et les infections parasitaires.
3.1.6.4. Education
Le village Mossapoula dispose d'une seule école
primaire à cycle incomplet du cours préparatoire première
année (CP1) au cours élémentaire deuxième
année (CE2). Les admis en cours moyen 1ère année
fréquentent l'école sous-préfectorale mixte de Bayanga qui
dispose d'un cycle complet avec deux bâtiments de cinq salles de
classes.
L'école Mossapoula a été
créée et gérée par le PDS comme centre
d'éducation de base des enfants Baaka, avec la méthode ORA
(Observer, Réflechir et Agir) qui a été
expérimentée et appliquée en milieu Bangoumbé au
Sud-Est du Cameroun et dans la partie Sud-Ouest de Centrafrique. Depuis 2002,
l'école dispose de deux bâtiments, en semi dur, d'une salle
chacun, sur financement GTZ. L'école est désormais sous tutelle
du Ministère de l'Education Nationale.
Les deux écoles comptent trois enseignants titulaires,
quelques maîtres communaux et des maîtres-parents qui cumulent
plusieurs mois d'arriérés de salaires.
3.1.7. Activités économiques
3.1.7.1. Agriculture de subsistance
La bande culturale est la portion de la Réserve
spéciale où l'agriculture est autorisée. Un ménage
entretient 1 à 2 parcelles de vivriers d'une superficie totale
estimée entre 0,4 à 1 hectare avec 1 à 3
jachères.
L'agriculture pratiquée dans la zone est de type
itinérant sur brûlis. Les opérations culturales se font par
la main d'oeuvre familiale. Les hommes s'occupent du défrichage et de
l'abattage dans une moindre mesure du nettoyage. Le reste des opérations
sont du ressort des femmes et des enfants. Les principales cultures
vivrières d'importance consommées ou destinées à la
vente sont par ordre d'importance : le manioc qui est consommé
principalement sous forme de couscous et l'arachide plus orienté vers la
vente.
Ces champs subissent beaucoup de pressions de la faune
sauvage. Les plantations de bananiers sont rares car les productions sont
automatiquement consommées par les éléphants.
Le café est la seule culture de rente avec la
variété robusta. Les superficies des plantations ne
dépassent pas 1 hectare à cause de l'espace limité de la
bande culturale.
3.1.7.2. Chasse
La chasse est l'une des activités principales. Elle
vient après l'agriculture. Elle est intense à cause de la
richesse de la faune dans cette région. La faune suscite un regard des
pouvoirs publics et des ONG tant nationales qu'internationales dont l'objectif
est de la protéger. La figure 4 présente les zones de chasses
villageoises de la commune de Yobé-Sangha.
On retrouve dans cette zone trois types de chasses :
- la chasse au filet, chez les Baaka ;
- la chasse coutumière de subsistance ;
- la chasse aux fusils.
La chasse aux filets est pratiquée de concert par les
Baaka, régulièrement, avec les visiteurs qu'ils accueillent pour
des parties de chasse. Les produits reviennent aux chasseurs pour
consommation.
La chasse coutumière de subsistance à la chasse
à courre ou au moyen des pièges (surtout à câbles
d'acier) se pratique toute l'année car elle constitue pour le village
une source de protéine, étant donné l'interdiction
d'élevage de boeufs dans la Réserve. Le gibier attrapé est
destiné à l'auto consommation, surtout chez les Baaka.
La chasse aux fusils par les détenteurs légaux
d'armes de chasse est autorisée dans la zone de chasse communautaire
(Figure 4.). La Réserve compte quarante et sept (47) détenteurs
légaux d'armes de chasse. Cependant, nous ne cessons de rencontrer, en
forêts, des chasseurs avec des armes de fabrication tant artisanale.
Selon la population, la chasse est une source sûre pour
gagner de l'argent et dans un délai court (un céphalophe bleu
coûte 2000 Fcfa dans toute la Réserve). Un simple tour au
marché de Bayanga ou dans les quartiers et villages de la Commune montre
les pressions que subit la faune sauvage. Les produits issus de cette chasse
ravitaillent les grandes villes.
3.1.7.3. Pêche
La pêche est une activité qui intéresse
beaucoup plus les Bilo que les Baaka. Elle est pratiquée tant par les
hommes, les femmes que les enfants. C'est une activité traditionnelle,
elle est intense en saison sèche (janvier-avril et juin-décembre)
période pendant laquelle les déplacements en pirogue sont moins
dangereux sur la Sangha et la rivière Mossapoula. Les techniques de
pêches utilisées sont :
- la pêche à la ligne, à l'épervier et
au filet, pratiquée par les hommes ;
- la pêche à la nasse et au barrage,
pratiquée par les femmes et les enfants.
Les poissons les plus prisés sont les carpes ; les silures
; les brochets ; les capitaines et les crustacées.
Les pêcheurs de Bayanga et Mossapoula déplorent les
captures qui deviennent de moins en moins importantes à cause de la
présence presque permanente des ceux
de Nola qui utilisent des moyens non conventionnels tels que les
pesticides pour pêcher.
On note à Bayanga l'existence de deux (2) étangs
piscicoles.
3.1.7.4. Elevage
C'est une activité très marginale,
influencée par la richesse de la faune sauvage. C'est un élevage
traditionnel. Les animaux élevés sont destinés
prioritairement à la satisfaction des besoins courants de la famille
(dot, funérailles, réception des étrangers).
L'élevage porte essentiellement sur les caprins (chèvres,
moutons), porcins et volaille avec une prédominance des poules,
étant entendu que l'élevage de bovin est prohibé à
l'intérieur de la Réserve. De façon
générale, la taille du cheptel ne dépasse pas cinq
têtes par ménage.
Figure 4: Carte des zones de chasses
villageoises de la commune Source : PDS
3.1.7.5. Exploitation des produits forestiers non ligneux
(PFNL) a. Exploitation des autres PFNL
La cueillette est pratiquée pour la collecte des
feuilles, des écorces, des fruits et des racines de certaines plantes.
Le tableau 3.1. présente les produits forestiers non ligneux (PFNL) qui
constituent une source de revenus et d'aliments non négligeables pour la
population. Ces produits sont les chenilles, les fruits, les feuilles, le miel,
le vin de palme et de raphia, les vers blancs et les champignons. Ces produits
sont destinés à l'autoconsommation mais certains tels que les
fruits de Payo et les feuilles de Gnetum spp., les chenilles, les
termites, les champignons, les fruits et graines, les écorces, le rotin
et autres lianes et racines font souvent l'objet de troc (chez les Baaka) ou
d'une commercialisation qui rapporte des revenus aux ménages.
La forêt demeure une « pharmacie naturelle » pour
la population de Mossapoula, en raison du coût et de la pénurie
des produits pharmaceutiques.
Tableau 3.1. : Quelques produits forestiers
utilisés par la population
Nom Baaka
|
Nom pilote
|
Nom Scientifique
|
Partie récoltée
|
Utilisation
|
Payo
|
Payo
|
Irvingia gabonensis
|
Fruit
|
Alimentation
|
Mobei
|
Ebom
|
Anonadium mannii
|
Fruit
|
Alimentation
|
Ekoba
|
Essessang
|
Ricinodendron heudelotii
|
Fruit
|
Alimentation
|
Ngala
|
Kanda
|
Beilschmeidia fulva
|
Fruit
|
Alimentation
|
Ngala
|
Kanda
|
Beilschmeidia obscura
|
Fruit
|
Alimentation
|
Popoko
|
Calatier
|
Cola latericia
|
Fruit
|
Alimentation
|
Goro
|
Calatier
|
Cola ballayi
|
Fruit
|
Alimentation
|
Popoko
|
Calatier
|
Cola sp.
|
Fruit
|
Alimentation
|
Mokata
|
Onie
|
Garcinia punctata
|
Fruit
|
Alimentation
|
|
Sissongo
|
Pennisetum sp
|
Feuille
|
Alimentation
|
Koko
|
Gnetum
|
Gnetum spp.
|
Feuille
|
Alimentation
|
Payo
|
Andok ngoé
|
Irvingia grandifolia
|
Fruit
|
Alimenattion
|
Nguluma
|
Akak
|
Duboscia veridiflora
|
Ecorce
|
Médecine traditionnelle
|
Kela
|
Fromager
|
Ceiba pentandra
|
Feuille
|
Carie dentaire
|
Bokoko
|
Eveuss
|
Klainedoxa gabonensis
|
Ecorce et fruit
|
Rhumatisme, afrodiziaque
|
Nom Baaka
|
Nom pilote
|
Nom Scientifique
|
Partie récoltée
|
Utilisation
|
Monganga
|
Fraké
|
Terminalia superba
|
Ecorce
|
Antibiotique
|
Gbonga
|
Ilomba
|
Pycnanthus spp.
|
Ecorce
|
Vomitif, toux
|
Banga/monganja
|
Mukulungu
|
Autranella con golensis
|
Ecorce
|
Paludisme
|
Ekobo
|
|
Ricinodendron heudelotii
|
Ecorce
|
Antibiotique
|
Mboyo
|
Sapelli
|
Entandrophragma cylindricum
|
Ecorce
|
Toux, paludisme
|
Gouka
|
Emien
|
Alstonia congensis
|
Ecorce
|
Paludisme, désenvoutement
|
Babango
|
Ebène
|
Diospyros iturensis
|
Ecorce
|
Médecine traditionnelle
|
Source: Données de terrain, mars 2007
b. Exploitation des palmiers raphia
Une vaste superficie du marécage le long de la
rivière Mossapoula et de son
affluent Mandjokala est occupée par les raphiales,
milieux très riches en diversité biologique abritant une faune
importante (Meutchieye, 2007). Garreau (1999) a identifié deux
espèces de raphia dans la zone (tableau 3.2).
Tableau 3.2. : Les deux espèces de raphia
de la zone
Espèces
|
Nom Sango
|
Lingala
|
Utilisation
|
Raphia vinifera
|
Péké
|
Mousendé
|
Principale source de vin de palm, tuiles pour les cases, nasses
pour la pêche, bambou pour construction.
|
Raphia hookeri
|
Bambou
|
Maboungou
|
Nasses pour la pêche, tuiles pour les cases, paniers,
piège pour les animaux, clôture des jardins de case
|
Source: Données de terrain, mars 2007
· Tuiles de raphia
La collecte pour la fabrication des tuiles de raphia n'est pas
liée au cycle des saisons. Elle ne constitue pas une activité
principale pour la population. La fabrication des tuiles de raphia est plus
intense à l'approche des pluies.
La vente se fait à Nola, Berberati et est sujette des
transports. La vente dans la ville de Bayanga est plus importante du fait que
la majorité des maisons ont des toits en tuiles de raphia. Un paquet de
10 tuiles de 1,5 mètre se vend à 500 FCFA tandis que celui de 2
mètres se livre à 1.000 FCFA. Le revenu moyen mensuel est de 42
000 FCFA, soit un revenu annuel de l'ordre de 504.000 FCFA.
Figure 5: Confection des tuiles de raphia
(20/03/2007)
· Vin de raphia
La récolte de vin de raphia n'est pas sujette à
des cycles liés aux saisons mais plutôt au niveau
général de l'activité économique de la zone,
surtout au versement des salaires.
Depuis des décennies, le vin de raphia fait partie des
aliments de base de l'homme Sangha-sangha. Les fruits du raphia (pandé)
sont cuits et consommés, après avoir séjournés 24
heures dans l'eau. Actuellement, le vin de raphia est devenu un produit de
commerce pour cette population qui vit une pauvreté accrue.
Après exploitation d'un pied de mousendé pour le
vin pendant deux à quatre mois, il y a apparition des verres blancs dans
le tronc qui sont systématiquement terrassés pour l'extraction de
vers. Cette situation est visible au-delà du confluent Sangha-Mossapoula
laissant une clairière. Quelques informations sur l'exploitation ont
été aussi collectées :
- 47 récolteurs du vin de raphia ;
- 10 secteurs d'exploitation ;
- 26 lieux de vente dont quatre à Mossapoula ;
- Les apprentis-récolteurs ne sont pas pris en compte car
ils constituent une population très flottante.
Cette dernière catégorie ne reçoit pas de
salaire en tant que tel. Mais elle bénéficie de deux jours de
récolte par semaine ; le lundi et le jeudi. Les titulaires travaillent
dans la matinée, les apprentis le soir.
3.1.7.6. Exploitation minière
Cette activité s'exerce, de manière
incontrôlée, dans la partie nord de la Réserve. Elle attire
une population composée de commerçants étrangers, en
dépit de son interdiction par l'article 20 du texte réglementaire
de la Réserve.
3.1.8. Motivations locales
Les représentants des différentes parties
prenantes concernées par le projet ont manifesté leur
adhésion pendant les enquêtes sur le terrain et lors de la
restitution des résultats le 30 mars 2007 à Bayanga (Annexe 4).
La population réclame tout l'espace entre la route Yobé-Bayanga
et la sangha. Ce voeu ne dérange pas le PDS.
Il est difficile d'affirmer que tous les collecteurs de vin de
raphia et toute la population sont du même avis. Les premiers ont
pensé que c'est une stratégie de l'Etat de leur retirer le
massif, mais ils ont finalement compris les enjeux de cette foresterie
communale. On peut également attribuer le degré de motivation des
personnes rencontrées aux actions militantes et informatives du chef de
village Mossapoula, de l'Association des Jeunes pour le Développement de
Bayanga (AJDB) et de l'Organisation Non Gouvernementale Service Appui aux
Groupements pour le Développement (SAGD). Il convient de signaler les
actions concertées du président de la jeunesse de la Commune et
du président des collecteurs de vin de raphia, après la
restitution de nos résultats de terrain. Les représentants de
différents départements gouvernementaux rencontrés se
déclarent en faveur du projet.
En outre, on note l'existence des règles
traditionnelles d'accès et de gestion de conflits liés aux
ressources du massif. Au niveau du marécage de Mossapoula,
l'autorité sur les ressources est ouverte à tous.
Les exploitants règlent eux-mêmes leurs conflits.
Le nouvel exploitant est généralement introduit par un ancien
dans son secteur en qualité d'apprenti, le temps pour lui d'apprendre
les techniques. Une fois la technique acquise, il peut déjà
matérialiser les pieds de raphia exploitables.
Au niveau du village Mossapoula, le chef a interdit
l'exploitation de la partie ouest du cours d'eau
Mambéléngué comme réserve. L'accès aux
feuilles de raphia « bambou » est plus ouvert à tous que le
raphia « péké ». Cette ressource est
considérée suivant la logique que tout le monde
a droit de se construire une maison en tuile de raphia. Cependant, la
population déplore l'exploitation non rationnelle du marécage par
certains exploitants ambulants qui viennent le plus souvent de Nola.
3.1.9. Motivations nationales et internationales
L'Administration en charge des forêts ensemble avec la
communauté scientifique internationale qui travaillent sur la
conservation de la faune sauvage ainsi que sur la gestion
intégrée des ressources des aires protégées de
Dzanga - Sangha s'adhèrent à ce projet (Annexe 3) ; c'est ainsi
qu'ils ont exprimé leur approbation entière pour la mise en
oeuvre de ce projet pilote à Bayanga.
La protection du marécage à Raphiales de Mossapoula
est aussi importante que celle de la faune sauvage dont il représente un
refuge.
Ce projet permettra la mise en application de la nouvelle
législation fixant les conditions de participation des
communautés de base à la gestion des ressources
forestières en République Centrafricaine en vue d'aider les
communautés locales de se prendre en charge et de
bénéficier des retombées directes des ressources.
Même si tout le monde se déclare pour le projet, des
conflits ne sont pas à exclure.
3.1.10. Conflits éventuels
La mise en place de la forêt communale peut faire surgir
des conflits de divers ordres :
- des conflits inter-villageois au sein de la zone pour le
partage des retombées du projet;
- des conflits entre villages de la forêt communale et des
ressortissants d'autres villages venant chasser et/ou pêcher dans le
périmètre ;
- des conflits ou tensions entre jeunes investis dans les
associations porteuses de projets de développement ou environnementaux
et notables aînés, garants de la tradition et détenteurs du
pouvoir de décision au sein des communautés.
- des conflits entre les communautés villageoises et
les instances administratives et politiques locales quant au statut de la
forêt communale, son mode de gestion et la répartition des
retombées économiques. Le très faible capital de confiance
dont jouissent l'Etat et la Commune au niveau local, importe d'être
rappelé.
- des conflits hommes - éléphants de tout le temps
qui touchent directement le Projet Dzanga - Sangha.
3.2. MASSIF PROPOSE POUR LA FORET COMMUNALE
3.2.1. Limites
Il est délimitée comme suit (Figure 5.):
Le point A dit de base se situe au confluent du cours d'eau
Sangha avec son affluent dénommé Babongo.
a. Au Nord : Du point A, situé sur le
confluent de la Sangha avec son affluent dénommé
Babongo, suivre Babongo pour atteindre le point B situé
sur le pont sur la route YobéBaya nga;
b. A l'Est : Du point B, suivre la route pour
atteindre le point C, situé sur le début de la
bande agricole (côté droit) à l'intersection
de la piste qui mène au Parc National de Dzanga-Ndoki.
c. Au Sud-Est : Du point C, suivre la limite de
la bande culturale pour retrouver le point D, situé
sur le confluent de la Sangha avec son affluent
dénommé Mossapoula ;
d. Au Sud et à l'Ouest : Du point D,
suivre la Sangha en amont sur pour rejoindre le point A dit de base.
Figure 6: Limites proposées
Source: Données de terrain, mars 2007
3.2.2. Exploitation forestière antérieure et
perturbations
Le massif proposé fait partie du domaine forestier
permanent de l'Etat, et plus particulièrement du PEA 166. Sa superficie
est estimée à 2.247 ha soit environ 1% de la superficie totale du
présent PEA. Il a déjà fait l'objet d'une exploitation
sous forme de Permis Temporaire d'Exploitation (PTE n° 1124-133) en 1972
et 1974 par la SloveniaBois (SB). L'exploitation étant basée sur
les méliacées, ces dernières sont presque absentes dans la
partie nord du massif.
L'exploitation artisanale du bois dans cette forêt est
surtout basée sur la coupe des quelques types d'essences tels que
l'Ayous, le Parassolier, etc. pour la construction des pirogues et pagaies.
Cela se vérifie par les quelques souches parsemées
çà et là, dans la partie nord du village, en allant vers
la Sangha.
Le bois mort constitue la principale source d'approvisionnement
des ménages en énergie. Les quelques familles botaniques
présentes sont les suivantes :
- Les Césalpiniacées : Doussié Rouge
(Afzelia bipindensis) ;
- Les Combrétacées : Fraké (Terminalia
superba) ;
- Les Méliacées : Sapelli (Entandrophragma
cylindricum) ;
- Les Sterculiacées : Ayous (Triplochyton
scleroxylon).
Un autre type de perturbations, dans la zone, est celui
causé par les éléphants (Figure 7) à cause de la
saline (Figure 6) que nous avions pu identifier pendant le suivi des pistes
d'éléphants.
Figure 7 : Saline identifiée
Source : Données de terrain, 2007
Saline identifiée
Figure 8: Pistes d'éléphants dans
le massif proposé Source: Données de terrain,
mars 2007
3.3. ESTIMATION DU POTENTIEL DE RÉCOLTE POUR LE VIN
DE RAPHIA
3.3.1. Estimation du potentiel
Nous avons tenté d'estimer le nombre de pieds de
palmiers raphia récoltables sur la base de 47 récolteurs. Etant
attendu qu'un récolteur expérimenté exploite en moyenne
trois (3) pieds en quatre mois, soit 9 pieds par an, nous aurons pour 47
exploitants :
a. Pieds récoltables annuellement
:
Qp = Nexpl.xNp
Qp = 47 personnes x 9 pieds/an = 423 pieds/an
b. Estimation de superficie exploitable annuellement
:
Si nous prenons une moyenne six (6) pieds par hectare, nous
aurons :
Qp
Sa =
Npha
Sa = 423 pieds / 6 pieds à l'hectare = 70 ha/an.
La superficie occupée par le raphia est estimée
à 882 ha ; alors, nous aurons :
[882 ha / 70 ha] / an = 12,6 ans ; ce qui signifie qu'en
treize (13) ans, la superficie serait déjà parcourue. Cette
simulation montre combien les Raphiales sont menacées.
3.3.2. Apport économique de l'exploitation du vin
de raphia
3.3.2.1. Pour les exploitants
a. Dépenses
Les coûts et les dépenses liées au
fonctionnement de l'entreprise ne sont pas inclues. Cette évaluation des
coûts se fera lors de la préparation d'un plan d'affaires.
Le tableau 3.3. montre l'investissement initial pour la
production du vin de raphia. L'exploitant se procure le matériel sur le
marché local et confectionne lui-même certain des
équipements (pirogues).
Tableau 3.3.: Coût et durée des
équipement et matériel de production
Matériel / équipement
|
Utilisation
|
Durée de vie moyen (ans)
|
Prix moyen (FCFA)
|
Gobelet en plastique (1L)
|
Vente du vin
|
2
|
100
|
Machette
|
Tailler les palmes
|
4
|
3.750
|
lime
|
Aiguiser la machette
|
6
|
1.500
|
Bidons (20 L)
|
Collecte du vin
|
4
|
500
|
Passoire
|
Filtrer le vin avant vente
|
1
|
1500
|
Pirogue
|
Transport du vin
|
10
|
15.000
|
TOTAL
|
|
22.350
|
b. Revenus
D'après les résultats d'enquête
réalisée, la productivité d'un cueilleur
expérimenté s'établirait entre 30 à 40 litres de
vin pour une journée de douze heures.
Nous partons sur la base qu'un exploitant travaille en moyen
26 jours par mois et que le prix d'un litre est de 100 Fcfa. Sur cette base, le
revenu moyen journalier d'un récolteur peut atteindre 3.500 Fcfa, soit
un revenu moyen mensuel de l'ordre de 91.000 FCFA, en bonne saison. Pendant la
saison pluvieuse, le revenu moyen mensuel peut baisser jusqu'à 13.000
FCFA. La figure 8 présente le niveau de répartition des revenus
des exploitants.
Journalier Mensuel (26 jours) Annuel
|
12000000 10000000 8000000 6000000 4000000 2000000 0
|
|
Total Assabissé Total Bérétia Total Bomitaba
Total Bongo-Ville Joli-Soir Mokoko Total
Qua rtier/village
%(u#
Figure 9: Répartition des revenus par
quartier/village
)* +,a#$%- .~~ #u ,a# /ua#$%~#&~
|
Mossapoula
|
Nous n'avons pas pris en compte dans le calcul des revenus,
les tuiles de raphia, les vers blancs, les baguettes pour la construction des
cases, les fruits du raphia (Pandé).
3.3.2.2. Pour la Commune
a. Dépenses
Les dépenses évoquées dans ce paragraphe
concernent beaucoup plus les dépenses que la Commune devra supporter.
Elles sont liées à l'achat du quittancier et au salaire du
receveur communal chargé de collecter les taxes auprès des
exploitants et commerçants du vin.
Tableau 3. 4 : Evaluation des dépenses
(en FCFA).
Libellé
|
Nombre
|
Forfait
|
Dépense mensuelle
|
Gain annuel
|
Receveur
|
1
|
-
|
30.000
|
360.000
|
Quittancier
|
1
|
15.000
|
-
|
15.000
|
|
b. Revenus
Seules les taxes municipales (50 FCFA) prélevées
chez chaque exploitant (47 exploitants) et commerçant du vin de raphia
(26 revendeurs) seront prises en considération dans ce volet. Ainsi, en
payant 50 FCFA par jour, la Commune aura :
- 47 exploitants x 50 Fcfa x 6 jours = 14.100 FCFA/semaine ;
- 26 revendeurs x 50 Fcfa x 6 jours = 7.800 FCFA/semaine.
Ainsi, les revenus ont été évalués
ainsi qu'il suit :
Tableau 3.5 : Evaluation des revenus (en
FCFA)
Qualité
|
Effectif
|
|
Taxe
|
|
Revenus /semaine (6 jours)
|
|
Revenu mensuel
|
Revenu annuel
|
Exploitant
|
|
47
|
|
50
|
|
14.000
|
56.000
|
672.000
|
Revendeur
|
|
26
|
|
50
|
|
7.800
|
31.200
|
374.400
|
TOTAL
|
|
|
|
21.800
|
87.200
|
1.046.400
|
Les recettes communales totales, attendues de l'exploitation
du vin de raphia dans ce massif forestier, s'élèveraient pour un
(1) an de rotation à 1.046.400 FCFA. Soit un bilan annuel de :
Recettes annuelles : 1.046.400 FCFA
Dépenses annuelles : 375.000 FCFA
Solde : 671.400 FCFA
Ce bilan calculé sur la base de la production actuelle
du vin de raphia sans appui quelconque est positif. Ce coût constitue
pour le moment ce que la Commune n'arrive pas à recouvrir faute d'un
minimum d'organisation. Cette somme une fois recouvrée permettra
à la Commune non seulement de supporter certaines de ces charges
préliminaires à la mise en oeuvre des activités au niveau
du massif, mais aussi de réaliser certains de ses projets de
développement. En outre, ce bénéfice sera en hausse si on
intègre les recettes générées annuellement par
l'écotourisme dans la communale.
3.4. PROPOSITIONS D'AMENAGEMENT
3.4.1. Objectifs d'aménagement de la forêt
communale de Yobé-Sangha
L'objectif principal à court et à long terme de
l'aménagement de cette forêt communale s'inscrit dans la logique
de l'implication de la Commune et des autres acteurs dans la gouvernance des
ressources forestières.
Il vise la gestion intégrée des ressources en
raphiales de Mossapoula en particulier et des autres produits forestiers en
général ; cet objectif cadre bien à la pratique
d'activités économiques multiressources et aux statuts de la
réserve spéciale de Dzanga-Sangha. Spécifiquement, les
présents travaux visent à faire des propositions
d'aménagement, à savoir :
· Proposer un aménagement pour chaque série
issue des affectations de ce massif. Un accent particulier sera mis sur la
série de production de vin raphia ;
· Fixer les mesures visant à assurer la
pérennisation de l'écosystème tout maintenant sa
capacité de production.
3.4.2. Affectation des terres et droits d'usage
3.4.2.1. Affectation des terres
L'analyse du massif ressort trois (3) zones
constituées par ordre d'importance de la bande culturale actuelle (Cu),
du Marécage à Raphiales (MRA) et de la forêt au nord du
massif. D'après les entretiens avec la majorité des parties
prenantes, l'étendue de la bande culturale actuelle ne permet pas
à la population de pratiquer l'agriculture. Ainsi, nous proposons que le
massif forestier soit subdivisé en deux (2) séries :
· Une série de production de Raphia (M RA) ;
· Une série agroforestière (AGF)
jumelant la bande culturale actuelle et la forêt au nord du massif
proposé.
Le tableau 3.6. ci-après présente les
séries ainsi que leur contenance. Tableau 3.6. :
Superficies des différentes séries identifiées dans ce
massif
Séries
|
Affectation
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage (%)
|
MRA
|
Production
|
882
|
39,25
|
AGF
|
Agroforesterie
|
1365
|
60,75
|
TOTAL
|
|
2.247
|
100
|
|
3.4.2.2. Droits d'usage
Les droits d'usage ou droits coutumiers sont reconnus aux
populations riveraines d'exploiter en vue d'une utilisation domestique des
produits forestiers, fauniques et halieutiques à l'exception des
espèces protégées, en conformité à la
réglementation en vigueur. Les activités que les populations
pourront continuer à y mener sont données dans le tableau 3.7.
ci-après :
Tableau 3.7.: Conduite des activités
à l'intérieur de la forêt communale
Série
|
Activités
|
Mesures
|
MRA
|
Exploitation des palmiers raphia
|
Elle se fera conformément aux
prescriptions d'une règlementation à mettre en
place
|
|
Autorisée mais à règlementée
|
AGF
|
Agriculture
|
Autorisée mais dans les limites de la AGF avec
l'implication de l'agroforesterie
|
|
Elle sera réglementée car les perches et les
gaulis à exploiter vont
compromettre la régénération
de certaines essences sollicitées
|
|
Autorisée dans leurs différentes zones et dans
la zone de chasse
communautaire (ZCC), mais sera soumise à une
réglementation qui sera élaborée et bien vulgarisée
auprès des populations
|
|
Autorisée mais l'utilisation des produits toxiques est
interdite dans les méthodes de pêche à promouvoir
|
|
Autorisé mais avec des restrictions au moment de la
mise en place des pépinières
|
|
Autorisée pour les bois de chauffe, les petits
matériaux de construction (liane, rotin, bambou et même les
perches ...), plantes médicinales et l'alimentation (fruits, chenilles,
feuilles, miel, écorces et mêmes racines...).
|
|
Elle pourra être faite conformément
aux prescriptions du code forestier et les normes nationales
en vigueur, après un inventaire d'aménagement.
|
|
La gestion des produits forestiers dont l'exploitation est
réglementée se fera suivant les clauses négociées
avec les administrations compétentes et les populations. Elles
concernent entre autre la lutte anti-braconnage, l'aménagement de saline
identifiée, l'interdiction de l'utilisation des appâts
empoisonnés (produits chimiques, etc.), les techniques d'exploitation de
certaines essences forestières.
3.4.3. Aménagement de la série de production
du Raphia
L'exploitation des palmiers raphia se fera
conformément aux prescriptions des normes à définir et des
normes nationales en vigueur. Ces normes doivent prendre en compte la
capacité de régénération des raphiales,
après un inventaire de la ressource.
3.4.3.1. Parcellaire
Les exploitants ont eux-mêmes parcellé le
marécage à raphiales en dix (10) secteurs de production, ce qui
facilitera la réalisation des inventaires en vue d'avoir une idée
sur le calcul de la possibilité.
3.4.3.2. Régime sylvicole
spécial
En vue du maintien de la diversité floristique et
génétique des raphiales, des semenciers seront identifiées
et marquées en réserve lors de l'inventaire d'exploitation,
à raison de deux (2) à trois (3) pieds par hectare. Ils seront
marqués sur tout leur pourtour par un trait horizontal de peinture rouge
à 1,30 mètre du sol avec le sigle R (réserve). Il convient
d'enrichir le marécage en jeunes plants ; d'où, l'importance de
la mise en place d'une pépinière.
3.4.4. Structure d'accueil du public et
écotouristique
L'écotourisme mérite d'être
développé par la Commune ou par toute autre personne
intéressée en concertation avec le Ministère du
Tourisme.
La petite saline (lieu de ravitaillement des
éléphants, des antilopes en sels minéraux)
identifiée fera l'objet d'un site touristique en plus des lieux
sacrés du « Jengi » BaAka. On note aussi la chasse au filet et
la collecte des produits forestiers, notamment les ressources halieutiques,
fauniques qui constituent des potentialités touristiques à
valoriser. Etant donné que cette future forêt communale se trouve
dans la Réserve Spéciale de Forêt Dense de Dzanga-Sangha,
qui jouit d'une notoriété internationale (reçoit plus de
1.000 touristes par an), il sera alors possible de développer et de
diversifier les produits touristiques (balades en pirogue sur le cours d'eau
Mossapoula, visite des secteurs de production de vin de raphia). Notons
également que les populations locales sont habituées à
recevoir des touristes depuis des années. La mise en valeur de
l'artisanat est un atout supplémentaire dont dispose la commune
grâce à la présence des rotins et autres produits
artisanaux.
3.4.5. Autres aménagements
Une attention doit également être
accordée aux autres produits forestiers, notamment le bois d'oeuvre, les
ressources halieutiques et fauniques mais suivant l'article 43 de la loi
n°94/003 du 9 juin 1990 portant régime des forêts.
L'exploitation artisanale du bois n'est pas à exclure.
3.4.6. Suivi des aménagements
La Commune mettra en place un système d'archivage de
tous les textes, notes de service et documents relatifs à la gestion du
massif, ainsi qu'une base de données qui comportera entre autres:
· tous les résultats des inventaires
d'aménagement, de recollement et d'exploitation;
· les superficies plantées, les essences
plantées et les stocks en pépinière ;
· les données sur la recherche ;
· les données sur la fiscalité...
Ces données seront disponibles à tous les acteurs
en présence et seront judicieusement exploitables à tout moment
et lors des décisions relatives au massif.
3.4.7. Mécanisme de résolution des
conflits
Les conflits qui pourront survenir lors de l'exploitation de
ce massif forestier seront réglés prioritairement à
l'amiable par le Comité d'Arbitrage Locale du Projet Dzanga-Sangha
(CALPDS), lequel comité est chargé d'assurer un interface entre
la Commune, la population locale à travers les comités paysans
forêts et le Projet Dzanga-Sangha.
Dans certains cas, les autorités religieuses pourraient
être associées aux réunions convoquées à
l'effet de résoudre certains conflits.
3.5. RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
3.5.1. RECOMMANDATIONS PRATIQUES
Suite à la réalisation de cette étude, les
recommandations suivantes sont faites aux différents acteurs
concernés par ce projet de forêt communale :
3.5.1.1. Recommandations pour la Commune et le
PDS
Pour lutter contre l'envahissement du massif par les populations
riveraines, la Commune et l'administration forestière entreprendront les
travaux suivants :
· la matérialisation des limites de la
forêt communale. Cette matérialisation des limites se fera selon
les normes en vigueur. Les limites devront être suffisamment visibles
pour permettre d'assurer l'efficacité de la surveillance du territoire
et les activités de contrôle. L'entretien des limites
matérialisées se fera suivant une certaine
périodicité pour garder leur visibilité
nécessaire.
· la population doit être responsabilisée
à travers des contrats liés aux travaux d'entretien des limites
matérialisées et de surveillance du massif forestier ;
· la population doit être appuyée à
s'organiser en association.
3.5.1.2. Recommandations pour tous les
acteurs
Une synergie entre les parties prenantes (Communautés
représentées par les associations, Commune, Projet Dzanga-Sangha,
etc) est importante pour la conservation et la valorisation des ressources de
tout le paysage de Dzanga -Sangha. Elle se fera à travers :
· la création des comités de lutte contre le
braconnage dans tous les villages de la commune où l'activité est
intense et les rendre opérationnel;
· l'introduction des contrats de transport dans la commune
dont les clauses interdiront le transport des braconniers et de leurs produits
;
· l'organisation de concert avec le Projet Dzanga-Sangha
des campagnes de sensibilisation permanente des populations et les autres
acteurs en présence sur la nécessité de la conservation de
la faune. Cette sensibilisation se fera à travers les affiches dans
toutes les entrées du massif et par l'organisation des réunions
;
· la promotion des alternatives à la chasse comme le
petit élevage (Aulacaude, hérissons, porc-épic, antilopes)
et la pisciculture ;
· la réglementation de la pêche sur la Sangha
;
· la sensibilisation de la population contre les
techniques de pêche destructrice
des ressources halieutiques par l'introduction des techniques
respectueuses de la gestion durable ;
· l'organisation de concert avec le Projet Dzanga-Sangha,
des campagnes de lutte contre les plantes envahissantes (jacinthe d'eau...).
3.2.1.3. Recommandations pour le PDS
· l'intégration des connaissances traditionnelles
dans les stratégies de gestion des produits par leurs inventaires
qualitatifs ;
· l'intégration des principaux produits
forestiers non ligneux dans les inventaires multiressources en vue de
maîtriser le potentiel existant et négocier les modalités
d'exploitation avec les intéressés. C'est le cas surtout de
l'Ebène;
· la connaissance des circuits de commercialisation pour
aider les populations riveraines à placer ces produits dans les villes
à forte demande et accroître ainsi leurs revenus ;
· l'amélioration de l'apiculture par l'introduction
des techniques non destructrices des essences mellifères.
3.5.1.4. Recommandations pour les communautés et
les populations
Selon les termes de la loi sur la participation, celle-ci
passera par la création des structures de concertation et des plates
formes de discussion entre les différents intervenants.
Pour que cette participation soit effective :
· les quartiers de Bayanga et du village Mossapoula se
regrouperont pour constituer un comité « paysans-forêts
». Ils rempliront les tâches suivantes : - sensibilisation et
animation dans les villages ;
- information des populations sur les activités
d'aménagement ;
- suivi et désignation des délégués
lors de l'exécution des travaux
d'inventaire en vue d'identifier les sites de récolte des
produits forestiers non ligneux ;
- collaboration en matière de contrôle et de
surveillance du massif ; - règlement des conflits ;
- création des groupes de travail en vue de conclure des
contrats pour les travaux d'entretien et de reboisement.
· intervenir dans l'aménagement par les actions
suivantes :
- recrutement par la commune de la main d'oeuvre locale en
fonction des
besoins;
- différents contrats passées directement avec les
comités paysans forêts pour la réalisation de certains
travaux d'aménagement ;
- récolte libre de certains produits forestiers non
ligneux sans que celle-ci
perturbe l'activité principale de la Commune et du Projet
Dzanga-Sangha.
3.5.2. PERSPECTIVES
Compte tenu de l'absence d'une étude sur les raphiales
en République Centrafricaine, il sera intéressant dans le cadre
de la gestion durable, de mieux cerner la dynamique de ces formations. Ceci
pourra se faire par une recherche collaborative dans ce domaine en partenariat
avec des instituts de recherche et d'autres organismes. Ainsi, la Commune et le
Projet Dzanga- Sangha en particulier et le pays en général
disposeront après quelques années d'une banque de données
de qualité pouvant permettre de cerner les valeurs réelles de ces
ressources pour leur meilleure utilisation. De tels résultats seront
transposés sur l'ensemble du paysage au regard de l'importance de
l'usage des Raphiales et compléteront ceux disponibles sur le Tri
national de la Sangha ainsi que dans le Bassin du Congo.
Cette forêt communale pourra aussi servir de cadre pour les
écoles de la zone pour la pratique de l'éducation
environnementale.
CONCLUSION
La situation socioéconomique précaire dans la
commune de Yobé-Sangha a entraîné un réel
problème d'utilisation des ressources fauniques et floristiques comme la
seule sortie de la pauvreté. Pour pallier à cette situation, le
PDS a sollicité une étude de faisabilité en vue de
collecter des informations nécessaires pour une gestion communale de la
forêt de Mossapoula. Cette étude s'inscrit dans le cadre de la
mise en application des dispositions de la nouvelle « Loi fixant les
conditions de participation des communautés de base à la gestion
des ressources forestières en RCA ».
L'objectif de l'étude était de réaliser
une étude sur les perspectives de la mise en place d'une forêt
communale dans la région au nord de la ville de Bayanga, occupé
par les raphiales et utilisé pour la récolte du vin de raphia
« molengé » - important produit forestier non ligneux au
niveau de l'économie locale.
La population reconnaît l'importance d'une gestion
rationnelle des ressources de la forêt pour sa survie. Tout le monde tire
bénéfice de l'existence de cette réserve ; la population
pour son alimentation et revenus touristiques. Le bénéfice
écologique de cette aire protégée est encore plus
important. Le brassage culturel ajouté aux restrictions
règlementaires de la réserve ont influencé les savoirs
traditionnels locaux en matière de gestion des ressources
forestières.
L'exploitation du vin de raphia est une activité
génératrice des revenus alternative à l'exploitation de la
faune sauvage. Toutefois, le respect de certaines règles de gestion
s'impose.
L'analyse du massif a permis d'identifier la présence
d'une saline le long du cours d'eau Mossapoula, ce qui justifie le passage des
éléphants dans la partie sud du massif causant des
dégâts sur les cultures vivrières, source d'un permanent
conflit entre les populations et le PDS. La mise en valeur de cette saline
permettra à la Commune de générer des revenus
substantiels. Le massif contient deux (2) sites sacrés Baaka.
L'analyse des résultats nous montre qu'il est
désormais possible que toutes les parties prenantes de la Commune
collaborent pour une meilleure gestion des ressources.
Un certain nombre de stratégies ont été
proposées pour permette l'intégration de la population dans la
gestion de la forêt proposée et des recommandations
formulées.
1.
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protégées d'Afrique francophone, Ed. Jean-Pierre de Monza, Paris,
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L'aménagement, gage d'une gestion « plus »
durable des forêts tropicales de production. Robert NASI et
Eric FORNI (2003). 15/06/2007.
54
ANNEXES
ANNEXE 1 : Termes de référence de
l'étude
MINISTERE DES EAUX, FORETS, République
CentrAfricaine
CHASSE & PECHE, Unité -
Dignité - Travail CHARGE DE L'ENVIRONNEMENT
|
Réserve Spéciale de Forêt Dense de
Dzanga-Sangha Parc National de Dzanga-Ndoki
Projet Dzanga-Sangha (PDS)
Coopération Techn. Allemande (GTZ/GFA) World Wide
Fund for Nature (WWF)
B.P. 930, Bangui / RCA B.P. 1053, Bangui / RCA
www.dzanga-sangha.org
|
Stage de fin de formation au Centre Régional
d'Enseignement Spécialisé en Agriculture Forêt-Bois
(CRESA Forêt-Bois), Formation post-universitaire de
spécialisation en Aménagement et Gestion Participative des
Ressources Forestières
Nom : Bruno Dieudonné
WANEYOMBO-BRACHKA
Date/Lieu de naissance : 24/01/1976 à Bangui
Nationalité : Centrafricaine
CNI (Cameroun) : 107195731 délivré le 03/02/06
à Yaoundé
Profession : Ingénieur Forestier, étudiant au CRESA
Forêt-Bois
Durée du stage : 5 mois, du
01/10/06 au 28/02/07
TERMES DE REFERENCE
Réalisation d'une étude sur les questions
d'aménagement et de gestion participative des ressources
forestières au niveau de la Réserve Spéciale de
Dzanga-Sangha, notamment en ce qui concerne les perspectives de la mise en
place d'une forêt communale dans la région au nord de la ville de
Bayanga, occupé par un marécage à Raphiales et
utilisé pour la récolte du vin de raphia (« molengé
») - important produit forestier non ligneux au niveau de
l'économie locale.
Etude pilote par rapport à l'application sur le terrain
des dispositions de la nouvelle « loi fixant les conditions de
participation des communautés de base à la gestion des ressources
forestières en RCA ».
1) Appui à la collecte de données
biologiques et socio-économiques
· Diagnostic participatif des ressources
forestières et de leurs utilisateurs dans la zone d'étude :
- cartographie participative des ressources
végétales (produits forestiers autres que le bois)
recherchées par les populations riveraines à l'intérieur
du massif forestier proposé pour la mise en place de la forêt
communale ;
- collecte des données démographiques /
socio-économiques de base au sein des populations villageoises
résidentes sur l'axe routier Bayanga - Babongo (historique, organisation
sociale, activités principales, dynamisme communautaire, etc.) ;
· Confection d'une carte thématique, indiquant
les différentes zones d'utilisation des ressources forestières,
la localisation des peuplements humains (villages) ainsi que des couloirs de
migration des éléphants de forêt ;
· Analyse de la réglementation d'accès aux
différentes zones d'utilisation des ressources exploitées par les
populations riveraines ;
· Analyse des initiatives locales de développement /
associations / organisations paysannes en place ;
· Analyse du potentiel économique de
l'exploitation du vin de raphia au sein des communautés riveraines et
identification des mesures de développement à promouvoir dans la
zone en question (comme éléments d'un plan de
développement communal).
2) Appui à l'aménagement
forestier
· Interprétation des images satellitaires actuelles,
avec comme but d'établir une cartographie approximative du couvert
végétal de la zone d'étude ;
· Proposition d'un micro-zonage approprié du
massif forestier faisant partie de la zone d'étude, tenant compte des
différentes séries de production, de conservation et de
protection (Permis d'Exploitation et d'Aménagement, zones de chasse
Safari et de subsistance, zones de cueillette de produits forestiers non
ligneux, zones agricoles, sites d'importance culturelle, couloirs de migration
des éléphants de forêt) ;
· Propositions pour une meilleure implication des
populations riveraines dans l'exploitation des ressources forestières et
pour la sécurisation de leurs droits d'usage, notamment en ce qui
concerne la production et la commercialisation du vin de raphia.
Planification des travaux de terrain
Phase 1 : Revue de la littérature,
pénétration des documents existants,
analyse des acteurs et des textes législatifs /
réglementaires 1,0 mois
Phase 2 : Travaux de terrain - Inventaire du massif
forestier et dia-
g nostic socio-économique des communautés
riveraines
dans la zone d'étude, consultation des parties prenantes
2,0 mois
Phase 3 : Travaux de terrain - Analyse du potentiel
économique
de l'exploitation du vin de raphia (étude du
marché, etc.) 1,0 mois
Phase 4 : Compilation des données, restitution des
travaux aux différents
acteurs, rédaction d'un rapport préliminaire 1,0
mois
Fait à Bayanga, le 15 Octobre 2006
Mathias HEINZE
Conseiller Technique Principal Coopération Allemande
(GTZ-G FA) Projet Dzanga-Sangha
Bayanga (RCA)
ANNEXE 2 : Guide d'entretien
1. Profil Historique
· La création du village
· Les premiers occupants (Groupes ethniques et origine)
· Les grandes familles (lignages)
· Les événements majeurs
· La composition ethnique actuelle
· historique d'exploitation (année d'exploitation,
entreprise, nombre de repasse)
2. Structure sociale
· Hiérarchisation du village (chefferie, notables,
mairie)
· Vie associative : types (ONG, groupement
d'intérêt rural, tontine d'épargne et de crédit,
tontine de travail...), appellation, date de création, objectifs
visés, réalisations
· Représentation du village
· Les limites du terroir
· Infrastructures: route...
· Habitations
· Plantations
· Cours d'eau
· Zones agricoles
· forêt et lieux sacrés
3. Connaissances traditionnelles de gestion des
ressources
4. Les produits forestiers non ligneux du
terroir
· Noms locaux, mode d'utilisation et de conservation,
période de collecte
5. Connaissance et respect des textes
réglementant les aires protégées de
Dzanga-Sangha (Connaissance, Attitude et
Pratique)
· Niveau de connaissance des textes ;
· Attitudes vis-à-vis des textes ;
· Respect des textes en vigueur par les populations
ANNEXE 3 : Compte-rendu de la journée de
réflexion MEFCPE - PARPAF - PDS
|
|
|
_
Compte-rendu de la journée de
réflexion MEFCPE - PARPAF - PDS du 27/02/2007
|
MEFCPE
|
La journée de réflexion sur les perspectives
de collaboration entre le département de tutelle, le Projet d'Appui
à la Réalisation des Plans d'Aménagement Forestiers
(PARPAF) et le Projet Dzanga-Sangha (PDS) s'est tenue le 27 février 2007
dans la salle de conférence du Ministère des Eaux, Forêts,
Chasse et Pêche, Chargé de l'Environnement (MEFCPE).
La liste des participants est jointe en annexe. La
modération était assurée par Monsieur Gustave DOUNGOUBE,
Ingénieur Forestier et Personne Ressource. Les travaux ont
commencé à 9 h 15 minutes.
Les interventions introductives faites par Messieurs
José MAD OMI et Mathias HEINZE, respectivement Expert National et
Conseiller Technique Principal GTZ/GFA du PDS sur l'historique du Projet et du
complexe d'aires protégées de Dzanga-Sangha ont été
suivies d'une brève présentation faite par Monsieur Didier
Hubert, sur les activités du PARPAF.
La séance s'est ensuite poursuivie par des
échanges sur les points ci-après :
I. Réajustement du plan de zonage de la Réserve
Spéciale de Dzanga-Sangha ;
II. Élaboration, mise en oeuvre et suivi des plans
d'aménagement forestiers des PEA 163 et 166 ;
III. Forme de collaboration entre PARPAF et PDS.
Suite aux différentes présentations et aux
débats ont été retenus un certain nombre
d'appréciations et de recommandations :
A. Préambule
Des exposées présentés
respectivement par le PDS et le PARPAF, il ressort qu'il n'existe pas de
concordance entre les termes techniques utilisés, bien qu'ils traitent
tous des mêmes concepts techniques. Par conséquent il a
été recommandé que les deux acteurs harmonisent les termes
en vue de faciliter leur compréhension.
B. Des points inscrits a l'ordre du jour
· Limites de la Réserve
Spéciale
Il a été recommandé que la limite entre
les PEA 163 et 167 soit réajustée sur celle de la Réserve,
pour permettre une plus grande cohérence dans la gestion des zones
respectives.
· Exploitation forestière
industrielle
Les soucis exprimés par le PDS de se voir
intégrer dans le processus relatif à la nouvelle proposition de
découpage des PEA 163 et 166, ainsi que dans la commission d'attribution
des PEA inclus pour toute ou partie dans la Réserve, ont reçu un
réponse favorable des participants et ce conformément aux
dispositions de l'article 4 de l'Arrêté N°001 relatives aux
personnes ressource.
traitement nécessiterait des précautions
préalables. Pour répondre à cette préoccupation,
des compléments d'informations devraient être fournis. Il faudrait
mener des études d'impact aux fins de réunir toutes les options
possibles en vue d'une prise de décisions conséquentes. Enfin, la
prise d'une telle décision ne peut être exprimée que par la
société forestière elle-même.
· Chasse sportive
Le secteur de chasse de la société National
Safaris a fait l'objet d'un retour au domaine de l'Etat. Par ailleurs, il a
été suggéré de faire de cette entité une
zone de chasse villageoise (ZCV). Cependant, cette option n'a pas
été retenue comme telle, mais nécessite une
réflexion plus approfondie.
· Développement
rural
Par rapport a l'état d'avancement du projet de Loi
sur « la gestion participative des ressources forestières »,
les participants étaient informés que le projet de ce texte
serait déjà acheminé à l'Assemblée nationale
pour adoption. Il est à noter cependant, que le fonds et la forme de ce
texte reste sujet à discussion. Le Ministère soulève la
suggestion des magistrats quant à l'intégration de cette loi dans
le Code forestier en cours de révision.
Après l'exposé de WANEYOMBO-BRACHKA D.
Bruno, stagiaire de CRESA Forêt-Bois, le principe de mettre en place une
« forêt communautaire à Raphiales » à titre
pilote au sein du PEA 166 et devant être sécurisée a
été bien accueilli. Toutefois, il a été
remarqué que le générique « communautaire »
devra être remplacé par « communal » pour rester en
conformité avec les dispositions des textes en vigueur.
Compte tenu de l'augmentation démographique d'une
part et du manque de disponibilité de bonnes terres d'autre part, il a
été proposé d'adapter la grandeur des zones agricoles aux
besoins potentiels des populations locales.
Par rapport à la problématique des zones
minières à l'intérieur de la Réserve, les
participants demandent une application de la loi en faisant déguerpir
les usagers indélicats. Pour cela, le PDS devra adresser une demande au
Ministère pour intervention musclée des services
compétents.
· Conservation
Les participants se sont interrogés sur la
définition et la vocation du pré-parc contenu dans la loi portant
création du Parc National de Dzanga-Ndoki. L'ensemble des participants a
été unanime pour exclure toute exploitation forestière et
faunique dans le pré-parc. A cet effet, il a été
demandé à Monsieur Aristide ELOKOUA de relancer les propositions
faites il y a plus d'un an.
· Forme de collaboration
Les participants ont reconnu la nécessité
pour le PDS et le PARPF d'entretenir une étroite collaboration aux fins
de remplir conjointement leur mission. Cette mission présente des
complémentarités sans lesquelles la gestion durable des forets de
la réserve ne peut être effective. Cette collaboration peut se
faire soit de manière verticale, en passant par le ministère de
tutelle, soit en horizontale, directement entre les acteurs. En
définitive, il a été retenu que des rencontres entre les
deux entités et le ministère se tiennent en marge des sessions
des Comités de Pilotage du PDS e du PARPAF. Pour l'instant, l'Internet
reste le support privilégié d'échange d'information entre
les membres du réseau.
ANNEXE 4 : FICHE DE PRESENCE DE LA RESTITUTION
DES RÉSULTATS AUX PARTIES PRENANTES
60
ANNEXE 5: Estimation des revenus (par quartier/village) du
vin de raphia
Quartier/village
|
Points de vente
|
Nbre de litre vendu/jour
|
Prix/litre
|
Journalier
|
Mensuel (26 jours) Annuel
|
|
|
|
100
|
8.500
|
221.000 2.652.000
|
Assabissé
|
Pandé
|
135
|
100
|
13.500
|
351.000 4.212.000
|
Assabissé
|
Cube Magi
|
85
|
100
|
8.500
|
221.000 2.652.000
|
Assabissé
|
Chez Izé
|
75
|
100
|
7.500
|
195.000 2.340.000
|
Total Assabissé
|
|
380
|
|
38.000
|
988.000 11.856.000
|
Bérétia
|
Bisso na Bisso
|
40
|
100
|
4.000
|
104.000 1.248.000
|
Bérétia
|
Schela
|
30
|
100
|
3.000
|
78.000 936.000
|
Bérétia
|
Mazouré
|
80
|
100
|
8.000
|
208.000 2.496.000
|
Bérétia
|
Maman Bengba
|
85
|
100
|
8.500
|
221.000 2.652.000
|
Bérétia
|
Carole
|
45
|
100
|
4.500
|
117.000 1.404.000
|
Bérétia
|
Chimène
|
50
|
100
|
5.000
|
130.000 1.560.000
|
Bérétia
|
Chez Marina
|
50
|
100
|
5.000
|
130.000 1.560.000
|
Total Bérétia
|
|
380
|
|
38.000
|
988.000 11.856.000
|
Bomitaba
|
MIKA
|
45
|
100
|
4.500
|
117.000 1.404.000
|
Bomitaba
|
Danos
|
45
|
100
|
4.500
|
117.000 1.404.000
|
Bomitaba
|
Meneye
|
50
|
100
|
5.000
|
130.000 1.560.000
|
Bomitaba
|
Club de l'amitié
|
25
|
100
|
2.500
|
65.000 780.000
|
Bomitaba
|
Gbagalama
|
110
|
100
|
11.000
|
286.000 3.432.000
|
Bomitaba
|
Chez Olson
|
25
|
100
|
2.500
|
65.000 780.000
|
Bomitaba
|
Chez Jean-Bernard
|
40
|
100
|
4.000
|
104.000 1.248.000
|
Total Bomitaba
|
|
340
|
|
34.000
|
884.000 10.608.000
|
Bongo-Ville
|
Rosalie
|
50
|
100
|
5.000
|
130.000 1.560.000
|
Bongo-Ville
|
Escale des routiers
|
40
|
100
|
4.000
|
104.000 1.248.000
|
Total Bongo-Ville
|
90
|
|
9.000
|
234.000 2.808.000
|
Joli-Soir
|
ZoKweZo (SimberK)
|
40
|
100
|
4.000
|
104.000 1.248.000
|
Mokoko
|
Soé fet ne yenga
|
95
|
100
|
9.500
|
247.000 2.964.000
|
Mossapoula
|
PK 3
|
35
|
100
|
3.500
|
91.000 1.092.000
|
Mossapoula
|
Chez Mboutouli
|
20
|
100
|
2.000
|
52.000 624.000
|
Mossapoula
|
Chez Awilo
|
10
|
100
|
1.000
|
26.000 312.000
|
Mossapoula
|
Chez Nkali
|
20
|
100
|
2.000
|
52.000 624.000
|
Total Mossapoula
|
85
|
|
8.500
|
221.000 2.652.000
|
TOTAL GENERAL
|
1.410
|
|
141.000
|
3.666.000 43.992.000
|
|
ANNEXE 6 : Carte participative des secteurs d'exploitation
du vin de raphia
ANNEXE 7
|
: Extraits de la loi de finance n° 98.001
du 2 février 1998 arrêtant le budget de la République
centrafricaine pour l'année 1998
|
|
|
CHAPITRE III.1: FISCALITE FORESTIERE
Article 28 : Les dispositions de l'article 70
du Code Forestier, objet de la Loi n' 90.003 du 16 mars 1990 sont
modifiées et complétées ainsi qu'il suit:
Au lieu de:
Toute personne physique ou morale de droit public ou
privé, exerçant en République Centrafricaine, des
activités d'exploitation et de commercialisation du bois est assujettie
au paiement des taxes suivantes:
- Taxe de superficie - Taxe d'abattage
- Taxe de reboisement
Lire:
Toute personne physique ou morale de droit public ou
privé, exerçant en République Centrafricaine, des
activités &exploitation et de commercialisation du bois est
assujettie au paiement des taxes suivantes :
- Loyer
- Taxe d'abattage
- Taxe de reboisement
Article 29: Les dispositions de l'article 74 du
Code Forestier, objet de la Loi n' 90.003 du 16 mars 1990, sont
modifiées et complétées ainsi qu'il suit:
Au lieu de:
Les produits des taxes mentionnées aux articles 70 et 74
ci-dessus, exception faite de la taxe de reboisement, sont affectés
selon les pourcentages ci-après:
- 60 % à la Direction des Domaines pour le compte du
Trésor Public - 40 % à l'Office National des Forêts
- Les produits de la Taxe de reboisement sont affectés
à 100 % à l'Office National des Forêts. Ces pourcentages
pourront être révisés par la Loi de Finances suivant
l'importance que prendront les activités du secteur forestier.
Lire:
Les produits des taxes mentionnées aux articles 70 et 74
du Code Forestier ci-dessus modifiés, sont affectés selon les
pourcentages ci-après :
- 70 % à la Direction des Domaines pour le compte du
Trésor Public - 3 0 % au Fonds de Développement Forestier et
Touristique;
- En ce qui concerne la taxe de reboisement dont le montant
est ramené de 10 à 8 % le rapport est de 50 % pour le FDFT et 25%
à la Direction des Domaines pour le compte du Trésor Public et
25% aux communes;
- Quant à la taxe d'abattage, la répartition est
de 40 % pour l'Etat, 30 % pour le FDFT et 30 % pour les communes.
Ces pourcentages pourront être révisés par
la Loi de Finances suivant l'importance que prendront les activités du
secteur forestier.
Article 30 : Les dispositions de l'article 78
du Code Forestier, objet de la Loi n'90.003 du 16 mars 1990, sont
modifiées et complétées ainsi qu'Il suit:
Au lieu de:
Les titulaires des permis d'exploitation et d'aménagement
ainsi que des anciennes réserves forestières sont tenus au
paiement &une taxe annuelle de superficie.
Pour, les permis accordés sous le régime
précédent ou à une durée déterminée,
les taux sont fonction de la durée d'attribution et s'établissent
comme suit:
Durée d'attribution
|
Taux (Francs CFA/hectare/an)
|
|
renouvellement
|
Moins de 5 ans
|
2 000
|
|
5 ans
|
300
|
300
|
10 ans
|
200
|
150
|
15 ans
|
150
|
125
|
20 ans
|
125
|
125
|
|
La taxe de superficie est exigible au moment de l'attribution
du permis et annuellement jusqu'à l'échéance de
celle-ci.
Toute demande d'un permis d'exploitation et
d'aménagement doit être accompagnée d'un cautionnement et
un montant de 100 F par hectare demandé. Le montant total du
cautionnement est déductible du premier paiement de la taxe de
superficie.
Lire:
Les titulaires des permis d'exploitation et
d'aménagement ainsi que les anciennes réserves forestières
sont tenus au paiement d'un Loyer annuel dont le taux est fixé à
300 FCFA/ha pour les permis visés à l'article 33 de la
présente Loi. Il peut être modifié par la Loi de
Finances.
Le Loyer est exigible au moment de l'attribution du permis et
annuellement jusqu'à l'échéance de celle-ci.
Toute demande d'un permis d'exploitation et
d'aménagement doit être accompagnée d'un cautionnement
«un montant de 200 F/ha demandé. Le montant total du cautionnement
est déductible du premier paiement du loyer.
TITRE III - DISPOSITIONS RELATIVES AUX DEPENSES DE L'ETAT
CHAPITRE II: DISPOSITIONS PARTICULIERES Collectivités
locales
Article 58 : Les dispositions de l'article
78 de la Loi n'94.003 du 22 Mars 1994 arrêtant le Budget de la
République Centrafricaine pour l'exercice 1994 et les dispositions de
l'article 9 de la Loi de Finances modificative n'94.006 du 8 Octobre 1994 sont
modifiées et complétées ainsi qu'il suit:
Les quotes-parts des produits énumérés
ci-dessous sont affectées aux budgets des communes aux taux
ci-après :
· Patentes.
|
45%
|
· Licences
|
45%
|
· Permis de Port d'Arme et Permis de grande et moyenne
Chasse
|
60%
|
· Amendes de Police et Gendarmerie
|
50%
|
· Amendes prononcées par les Tribunaux
|
50%
|
· Taxe d'abattage d'exploitation forestière
|
30%
|
· Vignettes sur appareils de jeux et kiosques
|
50%
|
Taxes cynégétiques:
|
|
Taxe d'abattage
|
25%
|
Taxe d'amodiation
|
40%
|
Taxe de reboisement forestier
|
25%
|
Taxe annuelle superficiaire de recherches minières
|
25%
|
|
ANNEXE 8 : Extrait de loi n° 90.003
portant code forestier cen trafricain
Art. 1er : Le présent Code a
pour but:
· d'harmoniser les impératifs de rentabilisation du
patrimoine forestier et les impératifs de conservation par un
aménagement en vue &un équilibre naturel,
· de conserver et de protéger les formations
végétales afin de permettre leur
régénération et garantir la pérennité de la
forêt.
Art. 2 : Au titre du présent Code, sont
appelées forêts, toutes superficies supportant des formations
végétales.
Font partie des forêts visées au paragraphe
précédent les savanes, les steppes et toutes autres
végétations ne résultant pas d'activités
agricoles.
Les forêts et les périmètres de protection
et de reboisement sont constitués en domaines forestiers et soumis au
régime édicté par le présent Code.
Art. 3 : Le domaine forestier comprend:
· le domaine forestier de l'Etat, et
· le domaine forestier des Collectivités et des
particuliers. TITRE II - LE DOMAINE FORESTIER DE L'ETAT
CHAPITRE I: DEFINITIONS
Art. 4 : Le domaine forestier de l'Etat
comprend les réserves naturelles intégrales,
· les parcs nationaux, les réserves de faune, les
forêts récréatives,
· les périmètres de protection,
· les périmètres de reboisement, et
· les forêts de production.
Art 5 : Les réserves naturelles
intégrales sont des aires soustraites à toute présence
humaine, sauf autorisation délivrée par arrêté du
ministre chargé des forêts pour des missions d'études et de
recherches scientifiques.
Art 6 : Les parcs nationaux sont des aires
affectées' à la protection des espèces animales et
végétales dans leur état sauvage, des minéraux et
formations géologiques, des biotopes et écosystèmes, des
sites naturels et paysages présentant une valeur scientifique ou
esthétique, ainsi qu'à la récréation du public. Ces
parcs sont soumis à la réglementation du Code de protection de la
faune sauvage.
Art. 7 : Les forêts
récréatives sont des zones réservées aux
loisirs.
Art. 8 : Les réserves de faune sont
des aires affectées à la protection de la faune et de son
environnement naturel dans lesquelles les activités agropastorales
traditionnelles sont réglementées, ainsi que l'accès du
public.
Art. 9 : Les périmètres de protection ont pour
vocation la conservation ou la restauration des peuplements forestiers, de la
flore, de la faune, des sols et des systèmes hydriques.
L'exercice des droits coutumiers «usage, les
différents permis «exploitation ou de coupe, le droit d'y
accéder peuvent y être supprimés, interdits ou
réglementés conformément aux intérêts ayant
motivé le classement.
Art.10 : Les périmètres de
reboisement sont des aires réservées à des plantations
forestières.
Art.11 : Les forêts de production sont
celles qui permettent une exploitation artisanale ou industrielle.
Art. 12 : Dans les parcs nationaux et les
forêts récréatives, nul n'est admis à résider
de façon permanente et aucune activité autre que celles
nécessaires à l'aménagement, à la conservation ou
à la restauration des richesses naturelles, objet de la création,
ne peut être entreprise. L'accès du public peut y être
restreint.
Art. 13 : Sauf dans les réserves
naturelles intégrales, des autorisations exceptionnelles de
déboisement peuvent être accordées, par décret pris
en conseil des ministres sur proposition du ministre chargé des
forêts, aux personnes physiques ou morales qui, en vertu de leur
activité, sont dans l'obligation de détruire la forêt comme
il advient en matière d'exploitation agricole, minière ou
autres.
Les déboisements doivent être compensés par
des mesures de reboisement.
Les demandes d'autorisation exceptionnelle de
déboisement devront être adressées au ministre
chargé des forêts avant que le défrichement ne soit
intervenu. Les demandes doivent être accompagnées «un plan de
déboisement prévu au paragraphe 2 ci-dessus.
Les feux de brousse, les défrichements, les cultures,
les pâturages, les pacages, les abattages, les ébranchages et les
mutilations d'essences protégées peuvent faire l'objet d'une
réglementation restrictive édictée par le ministre
chargé des forêts.
Art 14 : Le ministre chargé des
forêts établit les plans d'aménagement qui comportent les
opérations dévaluation des richesses forestières, les
modalités &exploitation des forêts ainsi que les mesures et
travaux de conservation, de protection et d'aménagement du domaine
forestier.
L'administration forestière veille à ce que les
activités autorisées ne détruisent pas le domaine
forestier, mais qu'elles assurent sa pérennité, son extension et
son exploitation dans des conditions rationnelles.
TITRE III -DU DOMAINE FORESTIER DES COLLECTIVITES ET DES
PARTICULIERS
Art. 53 : Une forêt appartient
à une collectivité territoriale lorsqu!elle fait l'objet d'un
décret de classement pour le compte de cette collectivité ou
lorsqu'elle a été reboisée et aménagée par
celle-ci.
Art. 54 : Les forêts des particuliers
sont des forêts plantées par ceux-ci sur des terrains leur
appartenant en vertu de la législation en vigueur.
Art. 55 : Les collectivités
territoriales et les particuliers ne pourront toutefois pratiquer le
défrichement de leur forêt qu'en vertu d'une autorisation de
l'administration forestière.
Cette autorisation ne peut être refusée que si le
défrichement est susceptible de compromettre :
· Le maintien des terres sur les pentes,
· La défense du sol contre les érosions et
les envahissements des cours d'eau,
· La protection des sources et de leurs bassins de
réception,
· La conservation des sites classés,
Art.56 : En cas d'infraction à l'article
précédent, les propriétaires pourront être mis en
demeure de rétablir les lieux défrichés dans un
délai n'excédant pas deux (2) ans.
Art.57 : Si les délais fixés
pour la remise en état des lieux ne sont pas respectés dans les
conditions prévues à l'article précédent, il pourra
y être procédé par mesure administrative ou à la
demande aux frais du ou des propriétaires. ,
Art. 58 : Le respect du domaine forestier, le
reboisement et la reforestation sont un devoir pour tout un chacun. Il doit
être rempli par les collectivités et les particuliers
indépendamment des actions que se réserve l'Etat.
Art. 59 : Les collectivités et
particuliers ayant réalisé les reboisements en auront l'usufruit
de plein droit.
Toutefois, l'exploitation devra être
exécutée conformément aux règlements établis
par l'autorisation administrative. Les produits de cette exploitation pourront,
soit être consacrés à la satisfaction des besoins
personnels ou de la collectivité, soit livrés au commerce.
ANNEXE 9 : Extrait des Lois portant
création du Parc National de Dzanga-Ndoki et de la Réserve
Spéciale de forêt dense de Dzangza-Sangha
1) LOI N° 90.017 du 29 décembre 1990 portant
créati on d'un Parc National dans la préfecture de la
Sangha-Mbaéré
Art. 1er : Est créé dans la
préfecture de la Sangha-Mbaéré dans le Sud-Ouest de la
République centrafricaine, un parc en forêt dense
dennomé « PARC NATIONAL DE DZANGANDOKI
».
Art. 2 : Le Parc National de Dzanga-Ndoki couvre une superficie
de 1 220 km2 et
comprend deux (2) secteurs disjoints, à savoir :
- Dzanga au Nord et
- Ndoki au Sud.
A. LE SECTEUR DE DZANGA
Le secteur de Dzanga a une superficie de 495 km2. Il
est limité :
- Au NORD : Par une ligne droite Est-Ouest orientée
à 270° depuis la borne N° 1 sur la frontière
Centrafricano-Congolaise à 3°04'30" latitude Nord, jusqu'à
la source de la rivière Babongo et jusqu'au confluent de cette
rivière avec son affluent gauche à la borne N° 3 à
33°02'17" latitude Nord et 16°21'14" longitude Est.
- Au SUD: Par la rive gauche de la rivière
Kényé, remontant depuis la borne N° 4 à 2°50'26"
latitude Nord et 16°21'14" longitude Est jusqu'au confluent de la
rivière Kongana à la borne N° 5, puis en remontant la
Kongana par la rive gauche jusqu'à sa, source à la borne N°
6, depuis la source de la Kongana en suivant une ligne droite Nord-Ouest -
Sud-Est orientée à 135° jusqu'à la borne N° 7
située sur la frontière Centrafricano -Congolaise à
2°33'47" latitude Nord.
- A l'EST : Par la frontière Centrafricano-Congolaise
depuis la borne N° 7 située à 2°44'47" latitude Nord
jusqu'à la borne N° 1 située à 3°04'3 0"
latitude Nord.
B. LE SECTEUR DE NDOKI
Le secteur de Ndoki se trouve au Sud: de Lindjombo et couvre une
superficie de 725 km2. Il est limité :
- Au NORD : Par la ligne droite Est-Ouest orientée
à 270° depuis la borne N° 6 située sur
la frontière Centrafricano-Congolaise à
2°35'06" latitude Nord jusqu'à la borne N° 9 sur la rive
gauche de la rivière Sangha à 2°35'06" latitude Nord.
- A l'OUEST: Par la rive gauche de la Sangha depuis la borne
N° 9 située à 2°35'06"
latitude Nord en descendant la rivière jusqu'à la
frontière Centrafricano-Congolaise à la borne N° 10
située à 1°13'26" latitude Nord.
- A l'EST: Par la frontière Centrafricano-Congolaise
depuis la borne N° 10 située à
2°13'26" latitude Nord, jusqu'à la borne N° 8
situé e à 2°33'06" latitude Nord.
C. PRE-PARC
Chaque secteur est entouré par une zone
périphérique de deux (2) kilomètres de large
intitulé « PRE-PARC ».
Art. 3 : Le Parc National Dzanga-Ndoki fait partie du domaine
public de l'État et
est placé sous tutelle du Ministère
chargé de la faune. Il est administré par un Conservateur
nommé par un décret pris en conseil des ministres sur proposition
du Ministre chargé de la faune.
Art. 4 : La gestion de ce Parc National est faite
conformément à l'ordonnance
N° 84.045 du 27 juillet 1984 portant protection de la faune
sauvage et réglementant l'exercice de la chasse en République
centrafricaine.
Art. 5: La présente loi sera enregistrée et
publiée au journal officiel de la République
Centrafricaine. Elle sera exécutée comme loi de
l'État.
2) LOI N° 90.018 du 29 décembre 1990 portant
créati on d'une Réserve Spéciale de forêt dense de
Dzanga-Sangha
Art. 1er : Il est créé dans la préfecture de
la Sangha-Mbaéré, dans le Sud-Ouest de la
République Centrafricaine, une réserve
spéciale de faune et de flore dénommée
«RÉSERVE SPÉCIALE DE FORET DENSE DE DZANGA-SANGHA
».
Art. 2 : La Réserve Spéciale de forêt dense
de Dzanga-Sangha est une réserve à vocation multiple
destinée à :
- La préservation des espèces animales de
forêt notamment : le gorille, le chimpanzé,
l'éléphant de forêt, le bongo, le chat doré, le
sitatunga...
- La conservation des écosystèmes
représentatifs de la région Sud-Ouest.
- La satisfaction des besoins des populations selon les principes
de conservation.
Art. 3 : La Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha fait
partie du domaine public de l'État et est placée
sous la tutelle du Ministère chargé de la faune.
Elle comprend cinq (5) zones :
- La zone de safari-chasse ;
- La zone de chasse communautaire pour les populations locales et
les résidents étrangers détenant un droit de chasse ;
- La zone d'exploitation forestière ;
- La zone de développement rural ;
- La zone d'élevage pour la production de viande de
gibier.
Art. 4 : La Réserve Spéciale de forêt dense
de Dzanga-Sangha couvre une superficie de 3 359
km2. Elle est limitée :
-AU NORD : Par une ligne Est-Ouest orientée à
270° depuis la borne N° 11 située sur la frontière
Centrafricarlo-Congolaise à 3°24'00" Nord, jusqu'à la borne
N° 12 à la source du cours d'eau Likouala ; puis de cette source en
descendant la Likouala par la rivedroite jusqu'à la borne N° 13 au
confluent de la rivière Yobé ; puis de la borne N° 13 en
descendant la Yobé par la rive droite jusqu'à la borne N° 14
au confluent de la rivière Sangha; puis de la borne N° 14 une ligne
Est-Ouest orientée à 270° jusqu'à la borne N° 15
située sur la rive droite de la Sangha ; puis de la borne N° 15 en
remontant la Sangha par la rive droite jusqu'à la borne N° 16 au
confluent du cours d'eau Amboundji ; puis de ce confluent en remontant
l'Amboundji par la rive gauche jusqu'à la borne N° 17 située
sur sa source Nord orientée à 00° jusqu'à la borne
N° 18 située à 1 6°00'00" longitude Est sur la ligne de
crête vers l'Ouest jusqu'à la borne N° 19 située sur
la frontière Centrafricano-Camerounaise à 3°13'00" latitude
Nord.
- AU SUD : Par une ligne droite Ouest-Est orientée
à 90° depuis la borne N° 9 située sur la rive gauche de
la Sangha, jusqu'à la borne N° 8 située sur la
frontière Centrafricano-Congolaise à 2°35'06" latitude
Nord.
-A L'OUEST : Par la frontière
Centrafricano-Camerounaise depuis la borne N° 19 située à
3° 1 3'00" latitude Nord, vers le Sud-Est jusqu'à la borne N°
20 au confluent des rivières Nyoué et Sangha ; puis de ce
confluent une ligne droite Ouest-Est orientée à 90°
jusqu'à la borne N° 21 en descendant la Sangha par la rive gauche
jusqu'à la borne N° 9 située à 2°35'06" latitude
Nord.
- A L'EST : Par la frontière Centrafricano-Congolaise
depuis la borne N° 8 située à 2°35'06" latitude Nord,
jusqu'à la borne N° 17 située sur la frontière
à 2°44'47" latitude Nord ; puis de la borne N° 7 une ligne
droite Sud-Est - Nord-Est orientée à 315° jusqu'à la
source de la rivière Kongana à la borne N° 6 ; puis de cette
source en descendant la Kongana par la rive gauche jusqu'au confluent de la
rivière Kényé à la borne N° 5 ; puis de ce
confluent en descendant la Kényé jusqu'à la borne N°
4 située à 2°50'26" latitude Nord et 1 6°2 1 '14"
longitude Est ; puis de la borne N° 4 une ligne droite Sud-Nord
orientée à 00° jusqu'à la borne N° 3
située au confluent de la rivière Babongo à 3°02' 17"
latitude Nord et 1 6°2 1 '14" longitude Est ; puis de la borne N° 3
en remontant la Babongo par la rive droite jusqu'à sa source à la
borne N° 2 ; puis de cette source par une ligne droite Ouest-Est
orientée à 90° jusqu'à la borne N° 1
située sur la frontière Centrafricano-Congolaise à
3°04'30" latitude Nord ; puis de la borne N° 11 située
à 3°24'00" latitude Nord sur cette frontière.
Art. 5 : La présente Loi sera enregistrée et
publiée au journal officiel de la République
Centrafricaine. Elle sera exécutée comme loi de
l'État.
ANNEXE 10 : Loi fixant les conditions de participation des
communautés de base à la gestion des ressources
forestières en république centrafricaine
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