0. INTRODUCTION
L'avenement de la mondialisation est venu favoriser
l'integration des économies et les distances qui paralysaient les
echanges entre Etats sont de plus en plus surmontées. De nouvelles voies
de financement de la croissance sont nées avec l'expansion des flux
financiers internationaux. Tous les pays en développement se font
aujourd'hui une concurrence acharné en vue d'attirer les investissements
directs étrangers(IDE).
Dans les années 50 et 60, l'investissement direct
étranger était regardé avec beaucoup de mefiance par
certains pays en voie de développement. L'IDE était
consideré comme un facteur de dominance, et les firmes multinationales
était soupçonnées de reduire le bien être social par
la manipulation des transferts des prix et la formation d'enclaves
économiques.
Aujourd'hui , on assiste à un changement radical de
l'attitude des PVD vis-à-vis de l'investissement direct étranger.
Le comportement de suspiçion était désormais
remplacé par une politique de promotion visant à drainer des flux
substantiels d'IDE.
Ce changement d'attitude à été en partie
rendu possible grâce à une littérature économique
abondante ventant les mérites de l'investissement direct
étranger.
En effet, plusieurs spécialistes(Caves, Dunning, Graham
et Krugman, Moran, Lall, etc) accordent à l'IDE une place importante
dans le développement économique.
Les arguments avancés sont :(1) les flux
d'investissement direct étranger peuvent accroître la formation du
capital et la création de l'emploi, (2) l'IDE peut fournir au pays
hôte des ressources spéciales tel que le savoir-faire en
management, le travail qualifié, l'accès à des reseaux
internationaux de production et de distribution, (3) l'IDE peut promouvoir les
exportations manufacturières, enfin et le plus important (4) l'IDE peut
engendrer un transfert de technologie et une diffusion des externalités
positives1(*).
0.1. PROBLEMATIQUE
La République Démocratique du Congo, vaste
marché au coeur de l'Afrique, terre aux multiples opportunités,
offrant une main d'oeuvre abondante, qualifiée et à bon
marché s'est engagée depuis 2001 sur la voie de la
stabilité et de la croissance en optant pour le libéralisme
économique.
Confrontée aux désequilibres
macroéconomiques, à la montée considérable de
l'endettement et à l'insuffisance des liquidités pour financer
les différents projets de développement à long terme, le
pays a procedé à la mise en place des dispositifs destinés
à assurer la liberté du commerce et de l'industrie afin de
créer un climat propice pour attirer les investisseurs
étrangers.
C'est ainsi que Le gouvernement transitoire, qui regroupait
les représentants des quatre mouvements rebelles, les milices
progouvernementales Mai Mai, plusieurs parties politiques de l'opposition non
armée et des représentants de la société civil, a
été formé en juin 2003 avec un mandat de gouverner le pays
pendant deux ans ou jusqu'aux prochaines élections.La situation
politique s'est améliorée depuis la fin de la guerre et le
défi à moyen terme du gouvernement était de créer
un environnement qui soutient l'expansion qui provient du secteur privé
et qui tire profit de son potentiel et de ses grandes réserves de
ressources. A cette fin, le programme à moyen terme des autorités
viser à consolider la stabilité macroéconomique; augmenter
l'efficacité de production; développer les institutions publiques
et la capacité ; mettre en place des politiques de renforcement de
l'Etat de Droit et de la justice ; et investir dans le secteur social pour
réduire la pauvreté .
Le directoire du FMI, en commentant le rapport pays du FMI
2005, a reconnu que « le gouvernement transitoire a fait des
progrès pour la réunification du pays et le renforcement des
institutions publiques. » Du côté politique, les
résultats les plus importants sont l'ébauche de la nouvelle
Constitution, adoptée par le parlement en mai 2005 ; la création
d'une force armée et policière intégrée, la mise en
oeuvre du programme de désarmement, démobilisation et
réintégration, ainsi que les élections.
Le gouvernement s'est engagé dans un important
programme de réformes économiques, bien que le statut de
gouvernement transitoire rendait difficile l'atteinte d'un large consensus sur
ce programme et que sa mise en oeuvre comportait des risques. A ces
mécanismes nous pouvons aussi ajouter les avancées significatives
accomplies en matière de bonne gouvernance et de politique
économique. Aussi la reprise de la coopération avec les
institutions internationales( banque mondiale et fond monétaire
internationale).
Dans ce contexte nouveau, propice au développement des
affaires, pour les deux premières années du nouveau
siècle, l'économie était toujours en récession, les
taux de croissance étaient de -7% en 2000 et de -2% en 2001, mais depuis
2002, le taux de croissance est devenu positif et passa à 3,5%, soutenu
par l'aide massive de la communauté internationale et par des
investissements étrangers, particulièrement dans le secteur
minier. Et l'agence national pour la promotion des investisements(ANAPI) a
enregistrée de 2003 à 2006, 426 projets d'investissements d'une
valeur globale de 7 326 319 806 $ us devant
générer 54 570 emplois.2(*)
Dès lors, il s'agit de voir, si ces flux
d'invetissements directs étrangers ont réelement contribué
à la croissance économique ces 16 derniers années,
d'autant que le pays a enregistré une croissance annuelle moyenne de
l'ordre 4,55% sur la période 2001-2006. L'objectif de ce travail est
d'essayer d'étudier l'impact de l'IDE sur la croissance
économique congolaise de long terme. . La question étant de
savoir s'il y a et quelles sont les retombées positives de l'IDE pour
l'économie congolaise.
0.2. HYPOTHESE
Notre hypothèse est que malgré l'effet positif
de l'IDE sur quelques variables moteurs de la croissance, à
savoir : les exportations, le capital humain et l'investissement
domestique, sa contribution à la croissance économique n'est pas
pour autant significative.
0.3. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Ce travail emprunte l'approche deductive appuyée par
des techniques économetriques. En effet, nous avons utilisé un
modèle structurel capable de tenir compte de l'interdependance des
variables macroéconomiques représentant les crénaux
à travers lesquels l'IDE influence la croissance (le capital humain, le
transfert de technologie, l'exportation et l'investissement domestique) de
manière à dégager les mécanismes explicatifs
directs et indirects par lesquels l'IDE agit positivement ou
négativement sur l'économie congolaise.
L'estimation du modèle porte sur des données
statistiques de la R.D.Congo collectée pour la période allant de
1990-2006. Les données statistiques sont obtenues à partir des
sites web bien connus ou à partir de la Banque Centrale du Congo (BCC)
et des administrations spécialisées du pays.
0.4. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Afin de bien mener cette étude, ce travail est
subdivisé en trois chapitres :
Le chapitre premier offre un panorama de l'IDE et de la
croissance en R.D.Congo ; le chapitre deux passe en revue la
littérature empirique sur relation croissance
économique-investissement direct étranger ; et enfin le
chapitre trois analyse les effets de l'IDE sur la croissance économique
de la R.D.Congo
CHAPITRE PREMIER
REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE SUR LA RELATION
CROISSANCE ECONOMIQUE - INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER
Les bases scientifiques des IDE ont été
construites à partir de trois grands courants de pensée : le
courant traditionaliste, des modernistes et celui des intégristes. La
plus grande contribution des traditionalistes aux IDE provient de l'attention
qu'ils portent aux conséquences des IDE dans le pays en
développement (PVD) et la critique qu'elle porte au paradigme OLI qui
regarde les IDE comme étant essentiellement positifs. D'un autre
côté, les contributions des modernistes (Mundell, Hymer etKindgle
berger, Ronald Coase et Olivier williamson, etc) et des structuralistes ont
été largement critiquées du fait que toutes ces
théories n'étaient pas vérifiables.
I.1 DÉFINITION DES IDE3(*) :
D'une manière générale, le manuel de la
balance des paiements du Fond Monétaire International (FMI)
définit les investissements étrangers (IDE) comme
différentes opérations financières destinées
à agir sur la marche et la gestion d'entreprises implantées dans
un pays différent de celui de la maison mère.
Ainsi, sous le terme d'IDE se regroupent essentiellement deux
types d'opérations. D'une part, celles réalisées à
partir d'une croissance interne au sein d'une même firme transnationale
entre la maison mère et ses différents établissements
implantés à l'étranger (filiales, bureaux de
représentation, etc) : création ex nihilo de nouvelles
unités, extension des capacités de production des unités
déjà existantes, flux financières entre
établissements, réinvestissement local des
bénéfices. D'autre part, celles realisées par croissance
externe, à condition d'atteindreau moins 10% du capital de l'entreprise
étrangeère convoitée. Ce seuil est désormais retenu
internationalement pour distinguer les IDE des « investissements de
portefeuille », par définition beaucoup plus volatile et
correspondant aux prises de participation inférieures à 10% du
capital d'une entreprise. Dans ce cas précis, l'investissement est
consideré par l'entreprise comme une forme de diversification
international de son portefeuille.
I. 2. MÉCANISMES ET TRAVAUX EMPIRIQUES
I. 2. 1. la théorie de la croissance
endogène : un cadre approprié pour l'étude de l'effet
de l'IDE sur la croissance économique4(*).
La croissance économique implique une inter relation
entre des facteurs économique, social et politique. Les premières
théories de la croissance économique (Adam SMITH, 1776 ;
Thomas MALTUS, 1798 ; David RICARDO, 1817) ont mis l'accent sur
l'importance de l'expansion quantitative des facteurs de base dans la
production, à savoir : le capital, le travail et la terre, le
rôle de la croissance des marchés dans l'amélioration de
l'efficience et de la productivité d'une économie, et le
rôle de la demande et des effets multiplicateurs de l'augmentation de
l'investissement et les exportations.
L'avènement des modèles néo-classiques,
tels que celui de Solow (1957), a changé le domaine de recherches, en
accordant une grande importance aux changements techniques et au rôle que
peuvent jouer des éléments tel que l'amélioration de
l'organisation de la production dans la croissance économique. Le
modèle de Solow, avec l'hypothèse des rendements d'échelle
décroissant du capital, stipule que les économie qui ont un
niveau initial du stock du capital par tête plus faible, tendent à
avoir des rendement d'échelle et des taux de croissance plus
élevés. Ce qui va leur permettre de converger à long terme
vers les pays riches.
Le principal défaut de ce modèle, est
l'hypothèse de rendement décroissant du capital qui signifie que
la croissance de l'output pourrait ne pas être attribuable à la
croissance des inputs. L'existence des rendements décroissants, fait
que, l'accumulation du capital ne peut rendre compte d'une croissance soutenue.
Ainsi, une croissance à long terme, ne peut avoir lieu, que si l'on
prend en compte les améliorations technologiques liées au
progrès des qualifications et liées à l'innovation. Donc,
l'apparution d'un facteur résiduel qui est attribué au
progrès techniques, est considéré comme exogène. Ce
constat, a incité les spécialistes à chercher de savoir
comment le taux de croissance peut être déterminer par un facteur
exogène. Ainsi, des modèles ont été
développés, dans lesquels, les déterminants clés de
la croissance sont endogènes.
La nouvelle théorie de la croissance ou la
théorie de la croissance endogène a vu le jour avec des
économistes tels que Romer (1986), Lucas (1988), Barro et Sala-i-Martin
(1995) et Grossman et Helpman (1991). Ces modèles ont mis l'accent, sur
le rôle central de l'accumulation et de la diffusion de technologie dans
la croissance économique. L'existence des externalités
technologiques et des connaissances viennent contre-balancer les effets des
rendements décroissants de l'accumulation du capital et donc
maintiennent l'économie à une croissance soutenue à long
terme.
L'avènement de la théorie de la croissance
endogène a encouragé la recherche sur les canons, par les biais
desquels, l'IDE peut promouvoir la croissance à long terme. Puisque,
dans le cadre des modèles de croissance néoclassique de type
Solow, l'effet des IDE sur la croissance est limité, vu
l'hypothèse des rendements décroissants. Les IDE influencent
seulement le niveau du revenu, le taux de croissance à long terme reste
inchangé. Autrement dit, le principal limites des modèles
néo classique, est que, la croissance à long terme ne peut
résulter que du progrès technologique et/ou de la croissance de
la population, de la force du travail, qui sont considérés comme
exogènes. L'IDE affectera la croissance uniquement à court terme,
tandis qu'à long terme, et en raison de la loi des rendements
décroissant par rapport au capital, l'économie convergera vers un
état stationnaire, comme si l'IDE n'avait jamais pris place dans
celle-ci, n'affectant en aucune manière le taux de croissance à
long terme (De Mello, 1997).
L'IDE peut contribuer significativement à
l'accroissement du stock des connaissances dans le pays d'accueil, non
seulement en fournissant des nouveaux biens d'équipement et des nouveaux
procédés de production (Changement techniques incorporés),
mais davantage, en offrant un nouveau savoir faire en management et en
améliorent le niveau de qualification pouvant être diffusé
aux firmes locales (Changement techniques désincorporés).
L'amélioration de qualification peut avoir lieu par une formation
formelle des travailleurs où par le « Learning by
doing » au sein des filiales étrangères. L'IDE en
améliorant le stock des connaissances du pays hôte, aura aussi
bien un effet à court terme qu'à long terme sur l'économie
d'accueil, et augmente le taux de croissance de long terme. Romer, stipule que
les firmes multinationales en fournissant des nouvelles connaissances aux PVD,
réduisent les écarts technologiques entre ces pays et les pays
avancés, ce qui peut constituer un facteur important de croissance et de
convergence économique.
Plusieurs facteurs (capital humain, l'accumulation du capital,
le commerce international et la politique gouvernemental), qui selon la
théorie de la croissance endogène expliquent la croissance
à long terme, peuvent être véhiculé par l'IDE. L'IDE
est supposé, stimuler la croissance, par la création d'avantages
comparatifs dynamiques conduisant au transfert des technologies, l'accumulation
du capital humain et l'intensification du commerce international. Ces avantages
dynamiques, souvent connus sous le nom des spillovers, sont liés les uns
aux autres, complémentaires, et ne doivent pas êtres
étudiés séparément.
I.2.2. Les travaux empiriques
De nombreuses études empiriques ont analysé
l'impact des IDE sur les PVD avec des résultats divergents. Alors que
certaines études soutiennent que l'IDE a des effets positifs sur la
croissance économique des pays d'accueil, d'autres par contre pensent
que l'IDE n'est pas une condition nécessaire ni suffisante. Dans la
littérature sur les effets des IDE dans les pays d'accueil, on distingue
d'une manière générale deux grands courants d'analyse :
une étude de causalité entre les IDE et la croissance (premier
paragraphe), une étude des effets d'entraînement des IDE et des
« spillovers » engendrés dans les pays d'accueil
(deuxième paragraphe). Il convient aussi de mettre l'accent sur les
problèmes souvent rencontrés dans ces études concernant
l'utilisation des méthodes statistiques.
1.2.2.1 - Les analyses de causalité
IDE-croissance
Plusieurs études ont tenté une analyse causale
entre l'IDE et la croissance avec des résultats divergents.
Une étude publiée par la Banque mondiale en 1999
dans le but de trouver une relation entre les IDE et la croissance des pays en
développement montre que les flux d'IDE augmentent l'investissement
total et partant, la croissance des PVD. Borensztein, de Gregorio et Lee (1998)
utilisant un modèle de croissance endogène vont dans le
même sens : les IDE facilitent le transfert de technologie,
élèvent le niveau de qualification des travailleurs et tendent
à augmenter les exportations et la compétitivité dans les
PVD. Leur étude de panel sur 69 pays en développement montre
qu'une augmentation d'un point de pourcentage du ratio des IDE sur le PIB
accroît le taux de croissance du PIB par tête du pays hôte de
0,8 pour cent.
Pour Wacziarg, à chaque point de pourcentage de ratio
des IDE sur le PIB est associée une élévation du taux de
croissance du PIB par tête de 0,3 à 0,4 pour cent. Ces
résultats sont identiques à ceux de Blomstrom, Lipsey et Zejan
dont l'étude porte sur des pays en développement à revenu
élevé.
Loesse dans la recherche d'une relation entre l'IDE et la
croissance économique en Côte d'Ivoire trouve qu'entre la
période 1970-2001, les investissements directs étrangers ont
été une source importante pour la croissance. Toutes choses
égales par ailleurs, un point de pourcentage d'IDE supplémentaire
entrant en Côte d'Ivoire engendre une augmentation de la croissance du
produit intérieur brut par tête de 0,01 pour cent. L'auteur
soutient que les politiques d'incitation à l'investissement mises en
oeuvre ont contribué à accroître les flux d'IDE donc la
capacité productive de l'économie, ce qui a eu pour
conséquence une augmentation du produit intérieur brut.
Par contre, une étude menée sur les effets des
IDE dans 73 pays en développement par Singh ne fait pas apparaître
d'effet significatif. Hein de son côté ne trouve pas d'effet
significatif entre l'IDE et la croissance du PIB par tête d'habitant dans
un échantillon de 40 pays en développement. Dans le même
ordre d'idées, une étude économétrique menée
par Nair-Reichert et Weinhold utilisant le test de causalité de
Holtz-Eakin sur un panel de 24 pays en développement entre 1971 et 1995
ne trouvent aucune relation causale entre les IDE et la croissance5(*).
Dans la même lignée et en utilisant une fonction
de production néoclassique, Saltz trouve une corrélation
négative entre l'IDE et la croissance économique. Selon lui,
l'IDE augmente le niveau global de l'investissement, améliore la
productivité dans certains cas, mais a tendance dans beaucoup d'autres
à réduire le taux de croissance. Pour confirmer ses conclusions,
l'auteur étudie la relation IDE-croissance dans un échantillon de
pays divisé en deux groupes distincts, selon qu'ils reçoivent
plus ou moins d'IDE. L'auteur trouve que dans les pays en développement
qui acceptent le rapatriement des profits sans aucune contrainte, l'IDE n'a pas
d'effet positif sur la croissance6(*).
En particulier, l'auteur soutient que si l'IDE se traduit par
une levée des capitaux sur le marché du pays hôte, il en
résulte une redistribution des industries intensives en travail vers les
industries intensives en capital, créant ainsi une perte d'emploi nette
et par la suite une baisse de la demande de consommation. Un autre effet
négatif peut résulter de l'extraction excessive de minerais ou de
la spécialisation excessive de la production sur un bien particulier qui
engendrerait une baisse des prix à l'exportation et une
détérioration des termes de l'échange du pays
hôte.
De même, Carkovic et Levine ne trouvent aucun lien entre
l'IDE et la croissance dans un échantillon de pays de la Banque mondiale
(BM). Abordant dans le même sens, Chowdhury et Mavrotas trouvent que
« l'IDE ne cause pas la croissance » au sens de Granger au Chili,
alors que cette relation de causalité est bidirectionnelle dans le cas
de la Malaisie et de la Thaïlande.
D'autres études dans la recherche d'un lien entre l'IDE
et la croissance ont donné des résultats ambigus et notamment une
large étude menée par la CNUCED. Dans le but d'éviter les
problèmes de corrélation fréquemment rencontrés,
les auteurs ont utilisé des données de panel et des variables
avec retard sur un ensemble de 100 pays sur une période de cinq ans. De
toutes les variables explicatives retenues, seules les variables
représentant le niveau d'éducation étaient
significatives.
Dans cet ordre d'idées, Zhang fait des investigations
dans le but de déterminer le sens de la relation entre l'IDE et la
croissance dans 11 pays d'Asie et d'Amérique Latine. Il utilise les
séries temporelles propres pour chacun des pays et conduit des tests de
causalité de longue période basés sur le modèle de
correction d'erreur. Les résultats montrent qu'il n'existe pas de
relation entre l'IDE et la croissance en Argentine dans le court et le long
terme alors qu'il existe bien une relation de la croissance vers l'IDE au
Brésil dans le court terme et dans le long terme en Colombie.
Pour les pays d'Asie, l'auteur trouve une relation de court
terme de la croissance vers l'IDE en Corée, en Malaisie et en
Thaïlande. Au total dans 5 des 11 pays étudiés, la
croissance est accélérée par l'IDE. Pour six pays, il
n'existe pas de relation de co-intégration entre l'IDE et la croissance
; seul un pays montre une relation de causalité de la croissance vers
l'IDE.
De Melo tente de corriger les insuffisances
économétriques soulevées dans les premières
études en faisant à la fois un test des séries temporelles
et un test des données de panel. L'objectif ici est toujours le
même, à savoir trouver une relation de causalité entre les
IDE et la croissance économique dans le pays d'accueil au moyen d'un
test de causalité. Pour ce faire, il choisit un échantillon
composé des pays de l'OCDE et des pays non OCDE. Dans le premier cas, de
Melo commence son test de causalité à la Granger par un test de
stationnarité, et vérifie ensuite les relations à court et
à long terme entre les deux variables par un test usuel
(cointégration), et enfin finit son analyse par un test sur les
données de panel.
Il fait apparaître que si les IDE sont en mesure de
favoriser la croissance économique, cette relation dépend du
degré de complémentarité et de substitution entre l'IDE et
l'investissement interne. Young et Brewer abordent dans le même sens et
se demandent comment comparer l'Inde dont le taux de croissance est
supérieur à 10% avec une faible présence d'IDE, l'Angola,
où l'importance des IDE va de pair avec une croissance négative,
la Malaisie et la Chine où les IDE s'accompagnent d'une forte
croissance. L'impact des IDE sur la croissance sera donc fonction du type
d'IDE, des structures du pays d'accueil et des interactions qui se
développeront ou non entre les variables telles que le capital humain,
l'investissement domestique, le commerce extérieur, etc.
1.2.2.2 - Les retombées des IDE dans les pays
d'accueil
Les retombées des IDE dans les pays d'accueil ont fait
l'objet d'une littérature
abondante. Les études mettent particulièrement
l'accent sur les effets des IDE sur l'emploi et la réduction de la
pauvreté, le transfert de technologies et la formation d'un capital
humain capable de les maîtriser, l'évolution de l'investissement
domestique, les exportations et le commerce extérieur.
1° - Effets sur l'emploi
Deux tendances s'affrontent en ce qui concerne les effets
d'entraînement des IDE sur l'emploi dans les pays d'accueil, les unes
vantant leurs mérites, d'autres les dénonçant.
Pour ce qui est de la première tendance, une
contribution empirique des effets des IDE sur l'emploi est apportée par
le modèle de Mickiewicz, Radocevics et Varblane.
Ce modèle s'appuie sur des faits observés en
Europe centrale durant la période de transition de ces économies.
D'après ce modèle, il existe à la fois des investissements
en quête de marchés et attirés par la faiblesse du
coût des facteurs. Le modèle développé comprend
trios étapes principales.
Dans la première étape, l'intention des
investisseurs est de gagner des parts de marchés locaux et d'utiliser
une main d'oeuvre à bon marché. Les IDE se limitent aux travaux
d'assemblage des produits à faible intensité capitalistique et
à faible valeur ajoutée. Le capital investi est faible et
l'innovation technologique ne fait pas partie des objectifs essentiels des
investisseurs. Comme résultat, l'impact des IDE sur l'emploi est
limité, mais à travers le phénomène
d'apprentissage, les firmes locales vont gagner en organisation et
qualité managériale.
Dans la deuxième étape, les conditions des
firmes transnationales s'améliorent au fur et à mesure que la
transition évolue. A ce stade, ces firmes profitent de la faiblesse des
coûts du travail mais aussi de la qualité de la main-d'oeuvre.
C'est ainsi que les flux d'IDE vont augmenter et commencer à
transférer leur technologie. Les investissements étrangers ont
alors un impact certain sur l'emploi dans le pays d'accueil.
Dans une troisième étape enfin, les
investisseurs locaux deviennent à leur tour des fournisseurs au niveau
régional, et le renforcement des liens de coopération avec les
sous-traitants locaux conduit à la création d'emplois.
L'introduction des nouvelles technologies, les investissements dans la
formation et la maîtrise des techniques de pointe en étroite
collaboration avec les institutions éducatives locales, ainsi que
l'accès aux marchés et à la production mondiale,
augmentent le rendement industriel. En général à ce stade
les firmes étrangères ont des salaires supérieurs à
ceux des firmes locales ; mais au fur et à mesure que la part des IDE
dans l'emploi augmente, les entrepreneurs locaux commencent à mieux
payer les employés. Ainsi, la situation de l'emploi s'améliore au
fur et à mesure que l'économie en transition se
développe.
Gries et Jungblut tentent de montrer l'impact positif des IDE
sur l'emploi dans les PVD. A l'aide d'un modèle théorique ils
démontrent que l'ouverture aux capitaux étrangers a un effet
positif sur la création d'emploi dans le pays hôte. Ils notent
cependant que la structure des emplois créés reste ambiguë :
ce sont surtout les travailleurs qualifiés qui bénéficient
des emplois offerts par les firmes étrangères. Les auteurs
estiment néanmoins que cette lacune pourrait être
résorbée par l'envoi d'experts pour former la main-d'oeuvre
locale ou par l'investissement massif dans l'éducation dans le pays
hôte.
Hunya et Geishecker dans la recherche des effets des IDE sur
l'emploi dans les pays d'Europe de l'Est après la
décentralisation, constatent que les pertes d'emplois dues à la
privatisation des entreprises d'Etat ont entraîné une
restructuration de ces entreprises qui s'avèrent être plus
efficientes et plus efficaces. Le test économétrique
effectué à l'aide d'un modèle de gravité confirme
que les multinationales privilégient les employés bien
formés à qui elles offrent des salaires supérieurs par
rapport aux firmes locales qui offrent des salaries peu élevés
à des travailleurs disposant d'un faible niveau de formation.
2° - Effets sur la distribution des
revenus
Les effets des IDE sur la répartition des revenus dans
les pays d'accueil ont été diversement interprétés
dans la littérature. Certains auteurs soutiennent que ces effets sont
positifs dans la répartition et l'amélioration des revenus des
travailleurs, d'autres pas. Les effets positifs des IDE ont été
vérifiés dans le domaine de la redistribution des revenus et de
la richesse dans certains pays en développement tels le Botswana
contrairement à d'autres pays tels le Zaïre (de Mobutu) et l'Angola
(de Dos Santos) où l'argent des multinationales a servi soit à
corrompre les politiciens, soit à acheter les armes.
Aux dires de Jalilian et Weiss et soutenus par Klein, Aaron et
Hadjimichael les IDE ont un effet direct sur la réduction de la
pauvreté. Dollar et Kraay soutiennent que les IDE sont bons pour la
croissance, laquelle croissance est bonne pour réduire la
pauvreté. D'après différents rapports de la Banque
mondiale et Mainguy, la diminution de la pauvreté en Asie serait
associée à une croissance rapide laquelle est
véhiculée par les IDE, en Chine certes mais aussi au Vietnam
où la pauvreté aurait chuté de 58% à 37% entre 1993
et 1998.
Bussman et al. en prenant comme indicateurs le coefficient de
Gini, trouvent que les IDE tout comme les investissements domestiques ont un
impact sur les revenus moyens dans les PVD. Il faut noter que ces
résultats ne sont valables qu'en coupe transversale et doivent
être pris avec réserve. En effet, dans une étude empirique
basée sur 88 pays en développement, Milanovic n'a trouvé
aucune relation entre les IDE et les inégalités de revenus.
En conclusion, on peut dire avec Lipsey qu'il faut tenir
compte aussi bien des spécificités et des politiques des pays que
des caractéristiques des firmes et des industries pour évaluer
les retombées des IDE sur les revenus et la pauvreté7(*).
3° - Effets sur le transfert de
technologies
La littérature sur les transferts de technologies
montre que les effets des IDE sur l'économie des pays d'accueil sont
divers.Dans une importante revue de la littérature dans le domaine, de
Mello ressort deux voies principales par lesquelles les IDE encouragent la
croissance. Les IDE permettent la diffusion du progrès technique par des
effets d'entraînement et par le transfert des connaissances, notamment
par l'acquisition de nouvelles techniques managerielles et
organisationnelles.
Nelson et Phelps, Jovanovic et Rob , Grossman et Helman,
Segerstrom et Barro et Sala-i-Martin et plus récemment Borensztein, de
Gregorio et Lee, utilisant un modèle de croissance endogène
soutiennent que les IDE aident à promouvoir la croissance dans les PVD
en facilitant le transfert de technologie, en accroissant le niveau de
qualification des travailleurs et surtout par l'augmentation des exportations
et de la compétitivité. Pour eux, les IDE jouent un rôle
central dans le processus de développement, contrairement aux
théories traditionnelles où l'innovation technologique
était laissée aux oubliettes.
Dans le même ordre d'idées, les résultats
des travaux de Barrel et Pain et Borensztein et al. ainsi que les travaux de
Brooks et Hill suggèrent que le transfert des technologies est un canal
à travers lequel la croissance peut être favorisée.
Blomström et Kokko soutiennent que le « transfert de technologie
entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas seulement via
les machines, le matériel, les brevets et l'expatriation des
gestionnaires et des techniciens, mais également grâce à la
formation des employés locaux des filiales. Cette formation touche la
plupart des niveaux d'emploi, depuis les simples manoeuvres jusqu'aux
techniciens et gestionnaires supérieurs en passant par les
contremaîtres».
Abwona relève les autres retombées des IDE comme
étant l'octroi aux pays hôtes des compétences dans le
domaine de la gestion, l'accès aux marchés extérieurs et
la fourniture des biens manufacturés aux pays d'accueil. De plus, les
IDE peuvent avoir des effets d'entraînement dans le domaine des
infrastructures.
Coe et Helman, Engelbrecht, Griffith, Redding et Van Reenen
dans la même lignée affirment que les activités de
recherche et de développement menées par les firmes
multinationales étrangères exercent un effet de contagion sur les
firmes locales que ce soit au niveau de la formation de la main-d'oeuvre ou au
niveau du rendement des inputs.
De Mello trouve que, selon les cas, l'entrée des flux
d'investissements directs étrangers n'est pas nécessairement
bénéfique à l'égard du pays d'accueil. L'auteur
divise son échantillon de pays en deux parties, le groupe des pays
« leaders » qui initient les innovations technologiques (pays
développés) et le groupe des pays suiveurs (pays en
développement) qui importent les technologies depuis les pays
développés. Les effets des investissements directs
étrangers sont généralement positifs sur la production
dans les deux groupes de pays. Les effets sont aussi positifs sur la
productivité totale des facteurs des pays développés mais
en revanche négatifs sur la productivité des pays en
développement8(*).
Ce résultat est expliqué par le fait que les
pays suiveurs ne font qu'utiliser la nouvelle technologie sans une absorption
réelle. Les pays développés connaissent en revanche un
effet de substitution et de diffusion des nouvelles technologies par rapport
à celles existantes, ce qui occasionne une production plus efficace. On
peut d'ailleurs interpréter autrement ces résultats. Le transfert
technologique accompagné des flux entrants d'investissements directs
étrangers ne sera bénéfique au pays d'accueil que si
celui-ci dispose déjà d'un niveau d'appropriation assez
avancé de la technologie ou si ce dernier a un niveau important de
croissance économique.
4° - Effets sur le capital humain
Au cours de la décennie écoulée, des
études conséquentes sur le rôle des IDE comme vecteurs de
la croissance économique à travers l'amélioration du
capital humain ont été menées par Markusen, Kinoshita et
Sjholm. Ces auteurs soutiennent qu'un changement technologique introduit par
les firmes multinationales peut provoquer des effets d'imitation et
d'entraînement dans le secteur industriel.
Blomström et Kokko insistent sur l'importance relative
des FMN sur l'enseignement. Pour eux, si le rôle des FMN est assez
marginal sur l'enseignement primaire et secondaire, la demande de travail
qualifiée par les FMN peut encourager les gouvernements à
investir davantage dans l'enseignement supérieur.
Pour l'OCDE, la présence des FMN dans un pays d'accueil
pourrait être un élément clé du développement
des compétences d'autant que certains savoirs sont impossibles à
transmettre par écrit. En effet, les compétences acquises en
travaillant pour une entreprise étrangère peuvent prendre une
forme non quantifiable, il s'agit bien évidemment des saviors tacites,
c'est-à-dire difficiles à codifier et à formuler. La
meilleure façon de les transmettre étant d'en faire la
démonstration et l'expérience. « De plus, le savoir tacite
s'échange difficilement sur de longues distances. Le meilleur moyen,
pour les pays en développement, d'acquérir le savoir contenu dans
le processus de production des économies les plus
développés pourrait donc être la présence
d'entreprises étrangères dans l'économie nationale9(*) ».
Ritchie reconnaît que les multinationales ont
joué un rôle important dans la croissance de l'Asie du Sud-Est,
mais il se montre plus critique sur l'impact de leurs activités sur la
formation de ce qu'il appelle le « capital technique intellectuel »,
c'est-à-dire la connaissance et les qualifications des managers,
ingénieurs, scientifiques et techniciens dans l'économie locale.
Il admet que les multinationales peuvent indirectement affecter l'offre de
travail en influençant les institutions éducatives des pays
hôtes.
Même si les multinationals investissent davantage dans
la formation que les entreprises locales, le savoir-faire créé au
sein de la multinationale ne se diffuse pas nécessairement au sein des
entreprises locales. Les qualifications qui se transmettent sont en
général confinées à des processus de production bas
de gamme, et les développements technologiques sont limités
à des segments étroits de production (exemple de l'emballage en
Malaisie).
Ainsi, Ritchie pense que l'IDE peut fournir un savoir
explicite, mais le savoir tacite doit être développé au
préalable de manière endogène avant qu'une technologie
étrangère puisse être transférée dans
l'économie locale. Des pays comme la Corée du Sud et Taiwan
peuvent davantage bénéficier des retombées de l'IDE sur le
capital humain dans la mesure où ils se sont ouverts de manière
sélective à l'IDE, notamment après avoir
développé un capital intellectuel significatif.
Les effets néfastes du transfert de technologies et
surtout les agissements de certaines FMN dans les PVD ont été mis
en exergue également dans la littérature. Tsaï, Ross, Hertz,
Stiglitz, Mold, Gries et Jungblut ont attiré l'attention sur les
agissements des FMN et les conséquences d'une trop grande
dépendance envers ces firmes. Les reproches à l'endroit des IDE
relevés dans la littérature font état essentiellement des
influences que ces firmes exercent sur les gouvernements locaux dans le but de
preserver leurs intérêts et des inégalités dans la
répartition des richesses qu'elles génèrent.
En résumé, on peut estimer avec Blomström
et Kokko que les pays relativement bien dotés en capital humain ont la
capacité d'attirer des investissements étrangers intensifs en
technologie, lesquels peuvent contribuer à accroître la
qualification du travail local. En revanche, dans les pays dont les conditions
initiales sont moins favorables, les multinationales qui y investissent auront
tendance à utiliser des technologies plus simples qui contribueront
marginalement à l'apprentissage et au développement d'une
qualification locale. Les recherches sur la relation entre IDE et formation du
capital humain doivent encore être approfondies et posent la question des
politiques publiques à mettre en oeuvre pour améliorer la
capacité d'absorption des pays hôtes10(*).
5° - Effets sur les investissements
domestiques
Dans les études empiriques sur les effets des IDE, une
question centrale revient régulièrement à savoir, dans
quelle mesure l'IDE exerce un effet d'éviction ou un effet
d'entraînement sur les investissements domestiques. Cette question a
été largement traitée par Borenstein. D'autres
études théoriques considèrent qu'il existe
également des effets possibles de complémentarité entre
les IDE et les entreprises domestiques .
Dans le World Development Report de 2001, la CNUCED avance que
l'effet positif des IDE sur l'investissement domestique se manifeste à
travers plusieurs canaux tels que : (1) l'accroissement de la concurrence et de
l'efficacité, (2) la transmission des techniques de contrôle de
qualité à leurs fournisseurs et (3) l'introduction d'un nouveau
savoir-faire (effet de démonstration des nouvelles technologies). Les
FMN peuvent aussi pousser les entreprises locales à améliorer
leur gestion ou à adopter les techniques de commercialisation
employées par les multinationales sur le marché local ou
mondial11(*).
De Gregorio et Lee montrent une relation positive entre les
IDE et les investissements domestiques, même si cet impact n'est pas
très significatif. De même, De Soya et Oneal affirment que les IDE
encouragent les investissements locaux au lieu de leur nuire. Bosworth et
Collins estiment les effets des IDE et des flux de capitaux sur
l'investissement intérieur pour un panel de 58 pays en
développement entre 1978 et 1995.L'échantillon assure une bonne
couverture de l'Asie de l'Est et du Sud, de l'Amérique latine, du
Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Afrique subsaharienne. Trois types
de flux sont considérés (IDE, investissements de portefeuille,
prêts bancaires) qui n'apparaissent pas corrélés entre eux.
Les auteurs trouvent qu'à chaque dollar d'entrée de capitaux
correspond une augmentation de 50 cents des investissements intérieurs
pour l'ensemble de l'échantillon.
Ce résultat général cache toutefois des
différences marquées selon le type de flux. En effet, l'IDE a
l'impact le plus important : un dollar d'IDE augmente l'investissement
intérieur de 80 cents; les investissements de portefeuille n'ont
pratiquement pas d'incidence et les prêts bancaires ont un effet
intermédiaire.
Dans le même sens, Agosin et Mayer étudient
justement l'impact des IDE sur l'investissement intérieur par
région en retenant un échantillon moins étendu que celui
de Bosworth et Collins (32 pays) mais une période plus longue
(1970-1996). Ces auteurs montrent que l'IDE a stimulé l'investissement
intérieur en Asie (c'est-à-dire que 1 dollar
supplémentaire d'IDE entraîne une augmentation de plus d'un dollar
d'investissement total (crowding in)), qu'il a eu par contre un effet
d'éviction (crowding out) en Amérique latine et que son
incidence est plutôt neutre en Afrique, où néanmoins
quelques pays semblent tirer parti des investissements étrangers.
Dans le but d'analyser les effets des FMN dans le pays
d'accueil, Markusen et Venables (1999) construisent un modèle
théorique dans lequel ils montrent que l'effet d'entraînement
dépend de la stratégie suivie par les multinationales (production
pour le marché local ou exportation à l'étranger) et du
volume des liens en amont générés par elles. Pour ces
auteurs, plus ces liens sont importants plus la probabilité de l'effet
d'éviction sera faible. Sinon, du fait qu'elles disposent d'un pouvoir
de marché en termes d'avantages technologiques, de produits de marques
ainsi que des techniques de marketing, l'entrée des firmes
multinationales peut affecter négativement l'existence des firmes
locales12(*).
Bouklia et Zatla soutiennent qu'un effet d'éviction de
l'investissement domestique par les IDE dans les PSEM réduit
nécessairement leur contribution à la croissance
économique. Les auteurs pensent qu' « à côté
d'éventuels effets de seuil ou d'une insuffisante capacité
d'absorption technologique des entreprises locales, c'est, tout autant,
l'absence de complémentarité entre le capital étranger et
local qui expliquerait le faible impact de l'IDE sur la croissance des
économies sud et est-méditerranéennes».
Dans le même ordre d'idées, une étude de
Harrison et McMillan sur l'impact des IDE sur les marchés financiers de
la Côte d'Ivoire entre 1974 et 1987 montre que les FMN, grâce
à la supériorité de leurs garanties et de leur
rentabilité, bénéficient d'un accès plus facile aux
banques locales, au détriment des entreprises locales. Cela
étant, une des limites de ces analyses tient au cadre de statique
comparée adopté, alors qu'il semble plus réaliste de
supposer que l'incidence de l'IDE sur l'investissement intérieur est par
nature dynamique et peut se dérouler en deux temps : (i) un effet
initial négatif dû à l'entrée de la multinationale
qui, du fait de ses avantages compétitifs, gagne des parts de
marché au détriment des entreprises locales ; (ii) un effet
à long terme plus favorable sur les entreprises locales, qui
bénéficient des externalités liées aux
activités des multinationales, par « effet de démonstration
» ou diffusion du savoir-faire.
6° - Effets sur les exportations et le commerce
extérieur
Dunning est l'un des premiers économistes à
avoir parlé d'un lien direct entre les IDE et la politique
économique à travers les échanges commerciaux. Les IDE
peuvent être d'un apport considérable en devises
étrangères pour les pays en développement.
Il explique ce phénomène par la présence
simultanée de trois avantages pour les FMN : 1) «
ownership-spécific advantage », 2) « location advantage
», et 3) « internationalization advantage », c'est-à-dire
les avantages spécifiques liés à la
propriété, à la localisation et à
l'internationalisation du commerce (OLI).
Rhee et Belot mettent en évidence à travers des
études de cas, le rôle catalyseur des exportations des
investisseurs étrangers, lesquels contribuent à la genèse
d'une industrie d'exportation dans certains pays en développement. Par
exemple, l'industrie de l'habillement au Bangladesh, qui constitue la
première source de devises du pays, trouve sa source dans la
présence d'investisseurs coréens qui ont favorisé la
création de centaines de petites entreprises locales tournées
vers l'exportation. La prépondérance des multinationales
américaines dans les exportations de l'industrie électronique de
certains pays d'Asie à la fin des années 70 suggère
également que l'IDE a pu lancer cette industrie dans la région
avec le succès que l'on connaît. La part des filiales
américaines dans les exportations était comprise entre 97 % aux
Philippines et 75 % en Malaisie et en Thaïlande en 1982 ; elle
dépassait 50 % à Singapour et atteignait 30 % à HongKong
et Taiwan en 1977.
Jun et Sing trouvent un lien direct entre les exportations
d'un pays en général et les IDE mais pensent que les exportations
devraient être considérés comme une variable de
contrôle à cause de la propension à exporter qui est on ne
peut plus élevée chez les investisseurs étrangers.
Une analyse plus critique de la contribution de l'IDE au
succès à l'exportation des économies asiatiques est
développée dans une étude de l'OCDE. Selon les auteurs,
les performances commerciales des quatre principaux pays de l'ASEAN (Singapour,
Malaisie, Indonésie, Thaïlande) qui reposent sur l'IDE sont en
réalité cantonnées à un faible nombre de produits,
en majorité intermédiaires. Les secteurs de production sous
contrôle étranger seraient en réalité des «
enclaves étrangères virtuelles » à l'intérieur
du pays d'accueil, caractérisées le plus souvent par un faible
potentiel à augmenter la valeur ajoutée avec des transferts de
technologie réduits. Les ratios élevés de
dépendance à l'importation des exportations des multinationales
sont considérés comme symptomatiques de la faible
intégration des filiales étrangères dans l'économie
locale. L'exemple de l'industrie du matériel de traitement automatique
des données, où les importations représentent
respectivement 80 % et 95 % de la valeur des exportations des biens finals en
Thaïlande et en Malaisie, illustre bien ce problème.
Les auteurs en concluent un peu rapidement que ces pays n'ont
pas réussi à améliorer leur appareil de production pour
faire face à la montée en puissance de la Chine et du Vietnam, ce
qui expliquerait en partie leurs problèmes structurels croissants qui
ont débouché sur la crise financière asiatique.
La CNUCED a testé cette relation dans un modèle
simple couvrant 33 pays en développement en 1995. L'intérêt
de leur analyse est de décomposer les exportations selon leur
intensité technologique. Les régressions mettent en
évidence une relation positive et significative : une augmentation de 1
% de l'IDE par habitant dans un pays est associée à une hausse de
0,45 % des exportations manufacturières totales du pays.
L'élasticité apparaît plus élevée (0,78) pour
les exportations les plus intensives en technologie. Parmi les autres variables
explicatives, les dépenses de R&D et la valeur ajoutée
manufacturière par tête sont également
significatives13(*).
Ces résultats peuvent être critiqués dans
la mesure où ils n'établissent pas une causalité directe;
ils suggèrent néanmoins que l'IDE peut être un facteur de
soutien des exportations.
· La République démocratique du
Congo : une logique à part
L'image donnée par les analyses qui ont
été effectuées pour le compte des pays en
développement nous laisse davantage perplexes. Les propos de Giovannetti
et Ricchiuti, ne peuvent que conforter un tel avis : « L'IDE est
généralement associé à une augmentation de la
productivité et de la croissance. Il représente aussi un
important facteur du transfert de la technologie, stimule l'innovation et
contribue à l'amélioration de la
compétitivité ». Ainsi, théoriquement, l'IDE a
un impact positif sur la croissance. Cependant, ceci n'a pas été
toujours confirmé par les résultats empiriques.
Pour la République démocratique du Congo il n'y
a pas une évidence empirique pour soutenir l'hypothèse de l'effet
positif de l'IDE sur la croissance. Ce manque de certitude s'explique d'un
coté par la faiblesse de la part de ces pays en IDE aussi bien en terme
absolue que relatif (en % du PIB), et d'autre part par le caractère
instable du taux de croissance dans ces pays ».
Les résultats mitigés sous-tendent l'idée
que l'effet de l'IDE dépend étroitement des
caractéristiques propres du pays d'accueil et de la nature de l'IDE en
question. Un effet plus favorable de l'IDE sur une économie d'accueil
est intimement lié à la diffusion des externalités ou
spillovers aux firmes locales par les firmes multinationales. Toutefois, de
telles externalités, peuvent ne pas avoir lieu, en raison de faibles
liens avec les firmes locales ou une faible capacité d'absorption.
CHAPITRE DEUXIEME
APERCU GENERALE SUR L'IDE ET LA CROISSANCE EN RDC
L'evolution des flux d'IDE dans un pays ou dans une
région donnée est fonction de plusieurs paramètres dont la
stabilitépolitique et économique, le dynamisme des populations et
leur savoir-faire , mais surtout une certaine dotation factorielle en
ressources naturelles pour ce qui est des pays en voie de
développement.
Pour mieux appréhender la valeur des flux d'IDE entrant
en RDC, nous consacrons ce chapitre à l' examen de l''IDE en RDC :
origine et repartition sectorielle des flux entrant, attractivité de la
RDC et les différents problèmes liés à
l'attractivité des IDE en RDC.
2.1. L'INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER EN
RDC
La République Démocratique du Congo n'a jamais
véritablement constitué une destination de choix des
investissements directs étrangers en dépit de ses immenses
ressources naturelles. Dans l'etude menée en 2004 pour le compte du
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur les causes
économiques des conflits armés en R.D.C, il a été
revélé le désintérêt grandissant du Congo
pour les investisseurs. L'instabilité politique et économique
mais aussi des conditions sécuritaire inadequates furent à la
base de cette situation.
Mais grâce aux efforts de gouvernement troisième
république, il s'est fait remarquer une certaine amélioration
dans le cadre de l'IDE avec l'entrée de nouveaux investissemennts
privés, notamment dans le domaine bancaire et dans la
télécommunication.
2.2. ORIGINE DE L'IDE ENTRANT EN RDC
En Afrique il existe une forte corrélation entre le
pays d'origine des IDE et le pays d'accueil ; ainsi, les premiers
investissements vers la RD.Congo furent fortement influencés par des
liens coloniaux et la langue parlée. On peut rencontre facilement les
investisseurs belges et français en RDC. Cela étant, les IDE
engagés avant l'indépendance par les colons belges se sont
poursuivis jusque vers les années 1974, année au cours de
laquelle s'est fait la Zaïrianisation.
Les flux d'IDE vers la RD.Congo ont des sources assez
diverses, car il faut le dire, le Congo est un énorme pays qui offre des
nombreuses opportuinités aux investisseurs étrangers.En dehors de
la Belgique et de la France, les Etats-Unis et la Chine occupent une position
de choix sur la liste des principaux pays investisseurs en RD.Congo. Mais aussi
nous pouvons citer l'Allemagne, la Hollande, la Suede, le Portugal, le
Luxembourg , l'Angleterre et la Bulgarie.
2.3. EVOLUTION DE L'IDE EN RDC
Les montants d'IDE de la Republique Démocratique du
Congo sont insignifiants comparés aux flux d'IDE entrant dans le monde.
Selon le rapport mondial sur l'investissement 2007, l'IDE entrant en RDCne
représente que 0,028% du flux entrant de l'IDE mondial.
Grace à la bonne gestion et à la
stabilité économique dont jouissait la République
Democratique du Congo après son indépendance, l'IDE entrant
à relativement progressé par rapport aux autre pays de l'Afrique
subsaharienne.Cette évolution fut stoppé en 1974, année
durant laquelle le pays est touché par une crise économique
aigüe principalement à cause de la privatisation par MOBUTU de
nombreuses entreprises à son nom ou au noms de ses
proches(Zaïrianisation) et les politiques des grands travaux
(Eléphants blancs)14(*).
En dépit de la succession des programmes de
stabilisation mêlées aux mesures de régulation
conjoncturelles, force est de constater que le recul de la productin et
l'aggravation des déséquilibres interne et externe ont
persisté. Ce qui a amené les IDE à chuter une fois de plus
et la RD.Congo va même connaître des désinvestissements
nets ( -7 125 200 $us). Les mesures de redressement du
programme commencèrent à donner des resultats en 1990, mais les
IDE sont restés néamoins instables jusqu'en 2001, année de
la reprise des relations avec les institutions de Bretton woods( Banque
Mondiale et le Fond Monétaire International).
En 2003, les flux d'investissements étrangers ont
atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6% de la formation
brute de capital fixe. Les IDE en RDC se sont élevés à 500
millions de dollars en 2006, contre 405 millions en 2005 et une moyenne annuel
de 5 millions entre 1990 et 2000. les investisseurs étrangers, plus
particulièrement les belges, les chinois et les sud-africains, ont
diversifié leurs placements dans le secteur minier, bancaire et la
télécommunication.
Graphique 01 : Evolution du flux entrant
des IDE en RDC entre 1990 et 2006 en million de dollar américain
($us).
![](Investissement-direct-etranger-et-croissance-economique-en-RDCongo-de-1990--20061.png)
Source : Université de
Sherbrook :données macroéconomique de la RDC
2.4. REPARTITION SECTORIELLE DES FLUX D'IDE ENTRANT EN
RDC
La décision d'investir en Afrique centrale repose
principalement sur l'existence d'un sous-sol riche en minerais et en
hydrocarbures, et la possibilité de ravitaillement d'un marché de
plus de 90 millions d'individus. La recherche d'une main d'oeuvre à bon
marché est une motivation secondaire car les investisseurs reprochent
souvent à cette région le coût relativement
élevé de sa main d'oeuvre, en comparaison aux autres pays en
développement notamment ceux d'Asie du sud-est ou d'Asie du
sud-ouest.
Cela étant, l'IDE vers la RD.Congo est
inégalement reparti dans quatre secteurs principaux de l'activité
économique : le transport et communication, les minérais et
hydrocarbures, les services et enfin l'industrie. Le dynamisme du secteur
productif a été généré par le secteur
privé car le gouvernement a réduit sa présence dans
l'économie, suite au protocole d'investissement, au protocole d'accord
sur les mines et autres instruments. Le secteur privé, néanmoins,
fait face à quelques contraintes structurelles qui rendent difficiles
son fonctionnement sur le marché, diminuant sa contribution potentielle
au développement économique de la RDC.
Graphique 02 : Répartition
sectorielle des IDE en RD.Congo en 2003
Source :SADC , Réalisation des critères de
convergence macroéconomique SADC en RD.Congo
En 2003, le secteur transport et
télécommunication a été le plus dynamique,
notamment suite à d'importantes investissements directs étrangers
dans la téléphonie mobile. Le secteur mines et hydrocarbures a
bénéficié de l'introduction du nouveau protocole d'accord
sur les mines, qui a libéralisé le commerce de diamants et
élimine le monopole de la Gecamines. Des nombreuses
sociétés internationales se sont impliquées dans
l'exploitation et l'exportation des riches ressources miniers.
2.5. ATTRACTIVITE DE LA RDC
On peut définir l'attractivité des IDE comme un
ensemble des politiques économiques, fiscales, douanières et
institutionnelles que les autorités ont élaboré afin de
rendre le territoire nationale attractive aux yeux des investisseurs. Ces
politiques tiennent compent des conventions internationales entre Etats, et
respectent les principales clauses commerciales internationales en vigeur dans
le monde. Elles ont été élaborées de manière
à respecter les chartes des investissements en Afrique.
2.5.1. Cadre juridique, reglementaire et
institutionnel15(*)
En RD.Congo, le système judiciaire en vigeur est celui
hérité de la colonisation avec des aménagements. En
général, on trouveà la base les tribunaux de
première instance, puis les cours d'appel et enfin la cour suprême
qui constitue la plus haute instance en matière judiciaire et
administrative. Avec la nouvelle constitution du pays, on remarque que de
nombreux efforts sont entrain d'être faits dans le but de renforcer
l'Etat de droit qui viendrait rassurer les investisseurs potentiels.
En RD.Congo, la démocratisation à favoriser la
liberté d'opinion, malgré l'inegale repartition du pouvoir entre
les différents organes étatique. La politique de la
libéralisation mise en place par le gouvernement et l'adhésion de
ce dernier à la MIGA( branche de la banque mondiale specialisée
dans l'assurence contre les risques politiques et autres risques politiques et
non commerciaux) créent un cadre légal qui protège le
droit des investisseurs.
L'Etat congolais offre un certain nombre d'incitations aux
investisseurs potentiels. Le regime général des investissement
comporte des clauses qui visent soit à encourager l'investissement en
général, soit à orienter vers un secteur clé de
l'économie conformément aux objectifs du gouvernement. En fait la
politique du pays d'accueil peut jouer dans le sens de l'attractivité
lorsque le pays a besoin des IDE ou dans le sens du protectionnisme lorsque les
dirigeants veulent proteger les industries locales contre la concurrence dont
elles ne peuvent faire face.
Deux types d'incitations peuvent à ce jour être
considérées comme déterminantes dans la politique
d'attractivité de la RD.Congo : les incitations fiscales et les
incitations financières16(*). Par le biais d'agrément des projets
d'investissements au régime du code des investissements, l'Etat
congolais accorde aux investisseurs divers avantages au nombre desquels on peut
citer :
? Avantages douaniers
~ À l'exclusion de la redevance administrative de 5%,
l'exoneration totale, en faveur des investissements d'utilité publique
des droits et taxes à l'importation pour les machines ;
~ L'exoneration totale en faveur de tous les investissements
des droits et taxes à l'importation pour les machines, l'outillage et
les materiels neufs. La redevance administrative de 5% reste due ;
~ L'exoneration des droits et taxes à l'exportation
pour tout ou partie des produits finis, ouvrés ou semi-ouvrés
dans des conditions favorables pour la balance de paiements.
? Avantages fiscaux
~ L'exoneration totale de l'impôt professionnel sur le
revenus pour le bénéfices générés par les
investissements agrées ;
~ L'exoneration de l'impôt foncier ;
~ L'exonération du droit proportionnel lors de la
constitution ou de l'augmentation du capital social des sociétés
par action à responsabilité limités(S.A.R.L).
? Autre avantage
~ La créattion d'un guichet unique en matière
d'investissement, l'Agence Nationale pour la Promotion des Investissements
(ANAPI), afin d'apporter assistances aux investisseurs. Mais aussi pour lutter
contre la tracasserie et l'escroquerie orchrestrée par la lourde
administration publique.
2.5.2. Les politiques économiques17(*)
La politique de convergence macroéconomique,
d'ouverture et de privatisation a pour but d'attirer les firmes
multinationales. Le programme de convergence macroéconomique de la SADC
est basé sur la mesure de quatre indicateurs macroéconomiques
ayant pour but d'assurer la compétitivité de ces pays et partant,
rassurer les investisseurs sur la bonne gestion de la zone.
Ces critères sont :
~ Garder un taux d'inflation annuel inférieur à
3% ;
~ Enregistrer un solde budgétaire de base, hors dons,
rapporté au prix nominal positif ou nul à l'horizon 2008,
renseignant ainsi sur la capacité de l'Etat conserné à
couvrir avec ses ressources propres les dépenses courantes et les
dépenses en capital, lesquelles seraient ainsi financées au moyen
des ressources internes ;
~ Porter le taux d'endettement public interne et externe
à un pourcentage égal ou inférieur à 60% du PIB
à l'horizon 2008.
~ Le maintien d'une variation en pourcentage de la masse
salariale de la fonction publique égal ou inférieur à la
variation en pourcentage des recettes budgétaires.
En plus de ces quatres critères, la surveillance
multilatérale dans la SADC s'appuie sur un ensemble d'indicateurs
traités comme des repères indicatifs. Ceux-ci permettent de
proceder à un diagnostic plus approfondi sur l'évolution
économique et financière de la communauté.
La politique économique en vigeur en RD.Congo depuis
l'indépendance varie selon l'idéologie du gouvernement. Avec la
crise des années 1980, la RD.Congo a procédée à une
ouverture économique impulsée par le Fond Monétaire
Internationale et la Banque Mondiale. A partir de 2001, le gouvernement
congolais opte pour le libéralisme économique avec pour
corollaire l'ouverture des frontières et la mise en place d'un nouveau
cadre pour les investissements (code d'investissement, 2001). Il faut noter que
toutes ces mesures avaient pour but d'attirer les IDE et de relancer les
exportations.
2.6. LES PROBLEMES LIES A L'ATTRACTIVITE DES IDE EN RDC
2.6.1. La corruption :
Parmi les problèmes d'ordre institutionnel qui minent
l'expretion des IDE en RDC, la corruption est sans doute le facteur le plus
marquant ,surtout en ce qui concerne les secteurs minéraliers et
pétroliers, ainsi que la passation des marchés publics .La
corruption a fait l'objet de geaucoup de réflexions de la part des
organisations internationales et des organismes spécialisés dans
la défense des droit de la légalité .Ainsi ,des organismes
comme International Country Riste Guide (ICRG),transparency international (CPI)
ont tous développés des indices de perception de la corruption
qui ont régulièrement publiés à la fin de chaque
année.
Pour ce qui est des pays africains au sud du sahara
(PASS),Assiedu avance que la corruption est le plus gros facteur disuasif pour
l'implatation des IDE dans cette région.Au niveau de l'afrique
subsaharienne, il ressort du classement que publie l'éxécutif de
transparancy international, que la RDC occupe le 6°rang des pays les plus
corrompu de la planète et le 8° rang en ce qui concerne les pays
africains. Ce constat n'a pas de quoi surprendre,du moment où le
programme du gouvernement denomé « chagement des
mentalités » n'a pu être executé qu'a hauteur de
20%. Dautre part ,les dernières enquétes sur la sutuation de ce
fléau dans le pays ont identifié six secteurs prioritaires comme
étant les plus affectés .Il s'agit ,par ordre , de la justice, de
la police ,dela santé, de l' éducation, les milieux politiques et
les douanes18(*).
2.6.2. Le risque pays19(*)
Un pays est d'autant plus attractif vis-à-vis des
investisseurs étrangers qu'il présente le moins de risque
possible. Le pays est dit à risque lorsq'il peut y avior un changement
politique brisque,lorsq'il y reinge de corruption endemique et la non
transparence institutionnelle,lorsqu'il peut suspendre le payement ou peut
modifier unilateralement sa dette,ou tout simplement lorsqu'il est en guerre.
Ces situation peuvent compromettre des benefices d'exploitation comme la valeur
de capitaux. Ainsi, le risque pays peut prendre plusieurs facettes et reste
tres present dans les trandactions internnationales. Selon BHATTACHARYA et al,
le risque élevé que presente les investissements en Afrique
sbsaharienne y compris la RDC expliquerait pourquoi cette derrniere n'a pas
beaucoup beneficie de flux d'IDE.
Assiedu explique la faible attractivité des pays
subsaharienne par le risque politique qui sevit dans cette région.
Dépuis l'accession de la RDC à l'independance au début des
années 60,ce a connu des periode mouvementée jonchés de
troubles sociaux et politiques. Ce climat n'est pas favorable à un
afflux des IDE, et cela explique en partie la rarette de flux des capitaux
exterieurs pendant un certain temps.
2.6.3. L'insabilité politique20(*)
La RDC a été dirigé pendant 32
ans par un gouvernement autoritaire qui a progressivement détruit les
capacités administratives de l'Etat. Cela a mené à la
corruption comme seul moyen de fonctionnement. Ce gouvernement a pris fin lors
d'une guerre qui impliquait six pays africains (Namibie, Zimbabwe, Angola,
Uganda, Rwanda et RDC). Selon certains analystes, cette première guerre
africaine a entraîné le pays dans le chaos, brisant les
institutions politiques et freinant toute activité économique.
Le gouvernement de transitoire, qui regroupait les
représentants des quatre mouvements rebelles, les milices
progouvernementales Mai Mai, plusieurs parties politiques de l'opposition non
armée et des représentants de la société civil, a
été formé en juin 2003 avec un mandat de gouverner le pays
pendant deux ans ou jusqu'aux prochaines élections. Ce gouvernement a
décalé la date pour les élections à plusieurs
reprises, pour cause de l'insécurité dans l'est du pays et des
tensions politiques à l'intérieur de la coalition
gouvernementale.
CHAPITRE TROISIEME
APPRECIATION DES EFFETS DES IDE SUR LA CROISSANCE DE LA
R.D.C
3.1. MÉTHODE D'ESTIMATION ET PRÉSENTATION DES
VARIABLES
Il s'agit au départ de signaler que plusieurs limites
ont caractérisé les différents travaux empiriques qui ont
été effectués. Tout d'abord la présence des
spillovers implique une interaction entre les différents
déterminants de la croissance d'où l'intérêt
d'introduire cet aspect dynamique dans les différentes analyses. Par
ailleurs, les relations observées entre l'IDE et la croissance peuvent
souffrir des problèmes de causalité du fait que l'IDE pourrait
être attiré par des pays où le taux de croissance est assez
élevé, d'où la nécessité d'introduire des
variables instrumentales afin de résoudre ces problème
d'endogeneïté.
Pour dépasser ces problèmes et pour tenir compte
des effets spillovers et les canaux à travers lesquels l'IDE agit sur la
croissance, nous avons opté pour le modèle inspiré de
celui de Bendel et al21(*). Nous nous sommes résolus à construire
un modèle structurel composé de six équations
simultanées. Celui-ci, a été appliqué sur des
données de panel de l'économie congolaise sur la période
1990-2006. La structure de notre modèle, qui suppose une forme
linéaire, est représentée comme suit :
Cr=á0+ á1.IDE+
á2.KH+ á3.ID+ á4.TT+
á5.EXPORT+Ut
Avec :
Cr = É
(IDE, KH, EXPORT,
ID,TT) [eq.1]
ID = É
(Cr, IDE, Crédit,
Intérêt, SMIG) [eq.2]
EXPORT = É
(IDE, Tx Change, Béchange) [eq.3]
KH = É
(IDE, Deducation, Dsociales) [eq.4]
IDE = É
(Cr, Infrastructure, Ouvert, SMIG) [eq.5]
TT = É
(IDE, KH, Ouvert, R&D) [eq.6]
Les variables endogènes : Cr ; IDE ; KH
; ID ; TT ; EXPORT ; TT
-Cr : la croissance du PIB/tête.
-IDE : l'investissement direct
étranger en pourcentage du PIB.
-KH : le capital humain est approximé
par le taux de scolarisation brut au niveau secondaire.
-ID : la part de l'investissement domestique
dans le PIB (la FBCF en pourcentage du produit intérieur brut).
-EXPORT : Les exportations en pourcentage du
PIB (approximation du commerce extérieur).
Les variables exogènes :
Béchange, Crédit, Déducation, SMIG, Inflation,
Intérêt, Ouvert, infrastructure, Tx Change, Dsociale,
R&D.
-Béchange : les taxes sur le commerce
international en pourcentage des recettes courantes (approximation des entraves
à l'exportation : droits tarifaires, bureaucratie, les délais
d'attente, etc.).
- Crédit: Le crédit
accordé au secteur privé par rapport au PIB, indique la
disponibilité et l'efficacité des intermédiaires
financiers.
- Déducation : les dépense du
ministère de l'éducation en pourcentage du PIB.
- SMIG : salaire minimum
interprofessionnel garanti en Franc congolais
- Inflation : représente
l'instabilité économique.
- Intérêt : taux
d'intérêt réel (coût du capital).
- Ouvert : l'ouverture économique
(rapport des exportations et des importations sur le Produit intérieur
brut).
-Infrastructure : kilomètre des
routes asphaltées.
- R&D : les dépenses de
recherche et de développement en pourcentage du PIB (le potentiel
technologique du pays).
- Tx Change : Taux de change du dollar en
monnaie local.
- Dsociales : dépenses pour
affaires sociales, santé, sport, jeunesse et affaires culturelles en
pourcentage des dépenses publiques.
Les équations du système, ainsi que le signe
attendu des différentes variables, sont synthétisés dans
le tableau ci-dessous [pour la lecture du tableau : y = f(x)] :
y
|
Cr
|
IDE
|
KH
|
ID
|
TT
|
EXPORT
|
X
|
|
|
|
|
|
|
Cr
|
|
+
|
|
+
|
|
|
IDE
|
+
|
|
+
|
+ /-
|
+
|
+
|
KH
|
+
|
|
|
|
+
|
|
ID
|
+
|
|
|
|
|
|
TT
|
+
|
|
|
|
|
|
EXPORT
|
+
|
|
|
|
|
|
Crédit
|
|
|
|
+
|
|
|
Déducation
|
|
|
+
|
|
|
|
Dsociales
|
|
|
+
|
|
|
|
SMIG
|
|
-
|
|
+/-
|
|
|
Inflation
|
|
|
|
|
|
|
Intérêt
|
|
|
|
-
|
|
|
Ouvert
|
|
+
|
|
|
+
|
|
R&D
|
|
|
|
|
+
|
|
Tx Change
|
|
|
|
|
|
+
|
Infrastructure
|
|
+
|
|
|
|
|
Béchange
|
|
|
|
|
|
-
|
En appliquant la méthode des Doubles Moindres
Carrées Ordinaires (DMCO) à l'ensemble des équations, nous
avons cherché à estimer aussi bien les déterminants de la
croissance (l'IDE, le capital humain, l'investissement domestique, Les
exportations) que les facteurs qui expliquent ces mêmes
déterminants. Par ailleurs le modèle nous a fourni un
éclairage sur les variables explicatives de l'IDE en République
démocratique du Congo.
3.2. RESULTATS DE L'ESTIMATION ECONOMETRIQUE
3.2.1. Stationnarité des séries
étudiées
Dans cette section, nous essayerons d'étudier la
stationnarité des toutes nos variables endogènes et
exogènes.
Tableau n°1 : étude de la
stationnarité des variables
Variables étudiées
|
Test de stationnarité
|
Conclusion
|
dPIB (croissance du PIB)
|
ADF
|
I (0)
|
dIED (investissement direct étranger en %
du PIB)
|
ADF
|
I (0)
|
dID (investissement domestique)
|
ADF
|
I (0)
|
dX (exportation en % du PIB)
|
ADF
|
I (0)
|
KH (capital humain)
|
ADF
|
I (0)
|
dTT (transfert technologique)
|
ADF
|
I (0)
|
dCRED (crédit au secteur privé)
|
ADF
|
I (0)
|
dBECH (entrave au commerce international)
|
ADF
|
I (0)
|
dRD (dépenses affectées au secteur
de recherche et développement)
|
ADF
|
I (0)
|
dEDUC (dépenses du secteur
d'éducation en % des dépenses totales)
|
ADF
|
I (0)
|
dOUV (ouverture économique)
|
ADF
|
I (0)
|
TCH (taux de change)
|
ADF
|
I (0)
|
TIR (taux d'intérêt réel)
|
ADF
|
I (0)
|
SMIG (salaire minimum garanti)
|
ADF
|
I (0)
|
INFR (infrastructure)
|
ADF
|
I (0)
|
dSOC (dépenses affectées dans le
secteur social)
|
ADF
|
I (0)
|
Source : nos calcul sur eviews
Comme nous puvons le constater à partir du tableau
ci-dessus, tous nos variables sont stationnaire à niveau. Cela doit nous
rassure sur la fiabilité de nos résultats, car la tendance de
series n'est pas entachée d'erreurs.
3.2.2. Brève présentation des exigences des
modeles à équations
simultanees22(*)
Lorsque nous sommes en présence d'un modèle
à équations multiples, il arrive fréquemment qu'une
variable endogène d'une équation apparaisse en tant que variable
explicative d'une autre équation. Ce double statut de certaines
variables entraîne un biais dans les estimations des coefficients lorsque
nous employons les MCO, équation par équation.
1. conditions d'identification
Les conditions d'identification se déterminent
équation par équation. Nous pouvons distinguer trois
cas :
- le modèle est sous-identifié si une
équation du modèle est sous-identifiable (il y a moins
d'équations que de paramètres à identifier dans la forme
structurelle, le système est donc impossible à
résoudre) ;
- le modèle set juste identifié si toutes les
équations sont juste identifiables ;
- le modèle est sur-identifié si les
équations du modèle sont soit justes identifiables, soit
sur-identifiables.
Les conditions d'identification peuvent faire l'objet d'un
développement complexe, nous nous bornons ici à édicter
des règles simples qui sont, dans la pratique, appliquer en premier
lieu.
Soit :
g =nombre de variables endogènes du
modèle (ou nombre d'équations du modèle) ;
k = nombre de variables exogènes du
modèle ;
g'= nombre de variables endogènes figurant
dans une équation ;
k'= nombre de variable exogènes figurant dans
une équation.
Lorsque les restrictions ne sont que des restrictions
d'exclusion, les conditions nécessaires d'identifiabilité
s'énoncent ainsi :
- g-1 > g-g' + k-k' : l'équation est
sous-identifiée
- g-1 = g-g' + k-k' : l'équation est juste
identifiée
- g-1 < g-g' + k-k' : l'équation est
sur-identifiée
Ce qui peut se résumer ainsi : pour qu'une
équation ne soit pas sous-identifiée, le nombre de variables
exclues de l'équation doit être au moins égal au nombre
d'équations du modèle moins 1. Ces conditions,
nécessaires, sont appelées conditions d'ordre
d'identifiabilité.
2. les méthodes d'estimation
Les méthodes d'estimation que nous pouvons utiliser
dans le cadre des équations simultanées sont fonctions du
critère d'identifiabilité du modèle.
Si le modèle est sous-identifiable, il n'y a pas moyen
de faire des estimations. Dans un modèle juste ou sur-identifiable, nous
pouvons distinguer la méthode à employer équation par
équation, selon le critère d'identifiabilité :
- Si l'équation est juste identifiée, les
moindres carrés indirects ou doubles moindres carrés.
- Si l'équation est sur-identifiée, les doubles
moindres carrés.
La procédure d'estimation des doubles moindres
carrés (DMC) est la plus utilisée en pratique. Elle s'applique
pour tous les modèles justes ou sur-identifiables. Les
propriétés de l'estimateur des DMC sont identiques, de
manière asymptotique, à celles d'un estimateur classique.
3.2.3. Application du double moindre carré aux
données de la RDC
1°. Identification du modèle
étudié
Dans le cadre de notre modèle nous avons
remarqué : g = 6 et k = 10. Alors nous allons passer à
l'identification équation par équation.
Tableau 2 : Identification des
équations du modèle
|
caractéristiques
|
Procédure d'identification
|
Résultat
|
Commentaire
|
Éq.1
|
g' = 6 et k'= 5
|
6-1 < 6-6 + 10-5
|
5 = 5
|
Équation juste identifiée
|
Éq.2
|
g' = 3 et k'= 5
|
6-1 < 6-3 + 10-5
|
5 < 8
|
Équation sur-identifiée
|
Éq.3
|
g' = 2 et k'= 4
|
6-1 < 6-2 + 10-4
|
5 < 10
|
Équation sur-identifiée
|
Éq.4
|
g' = 2 et k'= 3
|
6-1 < 6-2 + 10-3
|
5 < 11
|
Équation sur-identifiée
|
Éq.5
|
g' = 2 et k'= 4
|
6-1 < 6-2 + 10-4
|
5 < 10
|
Équation sur-identifiée
|
Éq.6
|
g' = 3 et k'= 4
|
6-1 < 6-3 + 10-4
|
5 < 9
|
Équation sur-identifiée
|
Source : nos propres calculs
Comme nous avons à faire à cinq équations
sur-identifiées et une équation juste identifiée, la
méthode à utiliser est le double moindre carré.
2°. Application et défaillance de moindre
carré ordinnaire
Éq.1: Cr = -27.93 +0.81
IDE + 0.36 KH + 0.42 EXPORT
+ 0.05 ID + 0.12 TT
(1.72) (4.05)
(3.63) (0.18) (1.40)
R2 = 0.92 n = 17
(.) = t de student
Eq.2: ID = -26.37 - 0.53 Cr -
1.08 IDE + 1.41 Crédit + 0.09
Intérêt + 1.64 SMIG
(-0.67) (-1.17)
(1.41) (0.81) (1.09)
R2 = 0.65 n = 9
Éq.3 : EXPORT = 14.13 + 1.00
IDE - 0.01 Tx change + 0.55
Béchange
(0.47)
(-0.16) (0.92)
R2 = 0.14 n = 17
Équ.4 : KH = 0.28 + 0.44
IDE + 0.11 Déducation + 2.34
Dsociales
(0.22)
(0.12) (2.28)
R2 = 0.28 n = 17
Éq.5 : IDE = 2.02 + 0.19
Cr - 0.001 Infr + 0.60
Ouvert - 0.28 SMIG
(0.55) (-0.20)
(0.38) (-0.19)
R2 = 0.47 n = 9
Éq.6 : TT = -1.88 + 0.15
IDE + 0.51 KH + 2.17 Ouvert
- 22.84 R&D
(0.09) (2.19)
(1.29) (-1.08)
R2 = 0.58 n = 17
Les estimateurs de moindre carré ordinaire sont
biaisés, cette méthode d'estimation est donc inappropriée
pour ce type de modèle. Nous devons utiliser la méthode des
DMC.
3°. Présentation des résultats du
système estimé à l'aide du DMC
? L'effet de l'IDE sur la croissance
économique
Eq.1: dPIB = -57.24 + 0.91 dIED
+ 1.24 KH + 0.49 dX - 0.12
dID - 0.18 dTT
(1.26)
(0.89) (0.88) (-0.19) (-0.25)
R2 = 0.88
F-stat = 4.69
DW = 2.07 Prob
(F-stat) = 0.116
Ces résultats mettent en lumière une
contribution positive et significative des déterminant
« classiques » de la croissance économique. Ainsi,
on constate une forte implication des exportations et du capital humain qui ont
tous deux les signes attendus. L'IDE semble agir plus positivement sur la
croissance économique de la RD.Congo. En effet la régression
relève un coefficient positif mais moins significatif de cette variable.
Ce résultat pourrait être expliqué par plusieurs
éléments. La forte dotation en ressources naturelles et aussi le
grand marché intérieur qui ne cesse d'attirer les firmes
multinationales.
? L'effet de l'IDE sur l'investissement domestique :
crowding in ou crowding out ?
Éq. 2: dID = -26.37 + 1.41
dCRED + 0.09 TIR + 1.64 log
(SMIG) - 0.53 dPIB - 1.08 dIED
(1.41)
(0.81) (1.09) (-0.67) (-1.17)
R2 = 0.65
F-stat = 1.11
DW = 2.53 Prob (F-stat)
=0.49
A partir des résultats, on peut dire que le
crédit domestique, l'intérêt et le salaire minimum garanti
(SMIG) influencent positivement et d'une manière non significative
l'investissement domestique. La croissance et l'IDE ont des signes
négatifs, contrairement à ce dont nous nous attendions. Seul le
crédit accordé au secteur privé a le signe attendu.
Une question centrale, revient à savoir, dans quelle
mesure l'IDE peut évincer (crowding out) ou exercer un effet
d'entraînement (crowding in) sur l'investissement domestique. Dans
l'équation de régression, le signe négatif de l'IDE sur le
investissement domestique indique que l'investissement direct étranger
créé un effet d'éviction. Markusen et Caves ont soutenu
cette thèse suivant laquelle l'entée des multinationales affecte
négativement les firmes locaux étant donné leur pouvoir
de marché en terme d'avantages technologiques, des produits de marque,
ainsi que de techniques agressives de marketing23(*).
? L'effet de l'IDE sur le commerce
Éq. 3: dX = 27.79 - 0.10
Tch + 0.24 dBECH -0.42 dIED
(-1.02)
(0.41) (-0.22)
R2 = 0.45
F-stat = 1.40
DW = 0.78 Prob
(F-stat) = 0.34
L'impact de l'IDE sur le commerce extérieur, semble
avoir un signe positif dans la plupart des études empiriques. Ceci se
traduit par le fait que les entreprises locales peuvent
bénéficier des effets de démonstration induit par les FMN,
ce qui leurs poussent à augmenter leur propension à exporter.
Dans notre modèle, l'IDE et le taux de change ont tous
deux des signes négatifs et peu significatifs. Nous pouvons avancer
que, l'IDE en RD.Congo, ne contribue pas significativement à
l'accroissement des exportations. Le signe négatif de l'IDE pourrait
être expliqué par la faiblesse des flux accaparés par le
pays. Par ailleurs les barrières à l'échange ne semblent
pas constituer un obstacle majeur au développement des exportations.
? L'effet de l'IDE sur le capital humain
Éq. 4: KH = 56.52 - 0.44
dIED - 1.09 dEDUC - 1.38
dSOC
(-1.11)
(-5.32) (-3.06)
R2 = 0.88
F-stat = 12.26
DW = 1.99 Prob
(F-stat) = 0.001
Le modèle indique que l'IDE, les dépenses dans
l'éducation et les dépenses de nature sociale disposent tous d'un
signe négatif et significatif en ce qui concerne les dépenses
dans l'éducation. Dans le cas des dépenses d'éducation,
ceci pourrait s'expliquer par des dépenses d'éducation
insuffisantes et/ou une mauvaise gestion de celles-ci.
? Les déterminants de l'investissement direct
étranger
Éq. 5: dIED = 2.02 + 0.19
dPIB - 0.001 Infr + 0.60
dOUV - 0.28 log (SMIG)
(0.55)
(-0.20) (0.38) (-0.19)
R2 = 0.47
F-stat = 0.91
DW = 2.58
Prob (F-stat) = 0.53
Il existe une littérature économique assez
abondante sur les déterminants de l'investissement direct
étranger, qui n'apporte toutefois pas de certitude. En effet,
étant donné, le caractère multidimensionnel des
déterminants des IDE, la plupart des travaux empiriques n'ont pas
été effectué dans un cadre théorique bien
défini. Et même, lorsque celui-ci est intégré dans
les études empiriques sur ce qui détermine un investissement
direct étranger, les résultats n'étaient pas toujours
concluant.
Pour le cas de notre modèle, la croissance et
l'ouverture économique sont significatifs et ont le signe attendu. Le
SMIG et l'infrastructure ont tous deux un signe négatif. Et cela
à été confirmé par le professeur SEGHOU dans son
thèse de doctorat où il explique que le salaire ne constitu pas
un déterminant de l'IDE dans l'Afrique sub-saharienne du fait que le
coût de la main d'oeuvre en Afrique sub-saharienne est beaucoup plus
élevé qu'en Asie et en Amérique du sud.
? L'effet de l'IDE sur le transfert de
technologie
Éq.6: dTT = -51.78 + 0.17
dIED + 1.50 KH + 3.22 dOUV +
7.24 dRD
(0.28)
(3.42) (3.29) (0.60)
R2 = 0.97
F-stat = 38.08
DW = 2.14 Prob
(F-stat) = 0.001
Il existe une littérature abondante sur le transfert de
technologie via les IDE. Cependant, il n'existe pas un consensus sur la
contribution des IDE dans le transfert technologique, surtout, lorsqu'il s'agit
des études menées au niveau des PVD.24(*) Bien que, le rôle de
l'investissement du point de vu transfert technologique est
généralement bien compris, l'investissement direct
étranger peut provoquer un transfert technologique direct, par le
transfert de savoir-faire stratégique et technique associé
à l'investissement. Il peut aussi donner lieu à un transfert
technologique indirect par le biais de l'importation des biens
intermédiaires qui incorporent des technologies de pointe.
Les résultas de estimations économetriques
revèlent que le capital humain et l'ouverture contribuent
significativement au transfert technologique. Comme nous l'avons
déjà vu, le capital humain est une condition sine qua non du
transfert de technologie, et représente entre autre, la capacité
d'absorption du pays d'accueil. En ce qui concerne les dépenses
affectées au secteur de recherche et développement, la
régression nous montre qu'elles sont insuffisantes et non
significatives, comme c'est le cas pour beaucoup de pays africains.
CONCLUSION GENERALE
Depuis deux décennies, les gouvernements des PVD sont
entrés dans une concurrence accrue en vue d'attirer les flux d'IDE sur
leur territoire. Cet engouement des PVD envers l'IDE tient à diverse
raisons : la création d'emploi, l'accumulation du capital, la
promotion des exportations, la possibilité des diffusions technologiques
dans les tissus industriels local, etc.
Ce travail s'est évertué à montrer que
les flux d'IDE vers la RDC ne suivent pas la logique la plus courante des flux
d'IDE vers les PVD mais suivent celle vers les pays les moins avancés
producteurs des matières premières. L'idée centrale est
que contrairement à la théorie qui veille que les IDE soient
déterminé par l'ouverture économique et le facteur
localisationnel comme la taille du marché où les coûts de
production, l'IDE en RDC est déterminé plutôt par les
ressources naturelles. Le deuxième point fort de ce travail tend
à renforcer l'idée selon laquelle l'IDE contribue à la
croissance économique du pays d'accueille malgré quelque zones
d'ombre. C'est autour de ces points centraux que s'articule les trois chapitres
de ce travail.
Le chapitre premier passe en revue la littérature
théorique et empirique de la notion IDE-croissance. Le chapitre
deuxième fait une analyse descriptive des flux d'IDE entrant et du taux
de croissance du PIB en RDC. Il ressort de cette analyse que les flux d'IDE
cumulés représentent environ 10% du PIB de la RDC, même si
la RDC ne compte que pour moins d'un pourcent de l'IDE mondial. Aussi le
chapitre deuxième essaye de montrer les atouts dont dispose la RDC pour
attirer les IDE. Ainsi, les politiques d'attractivités
(économiques, monétaires et institutionnelles) mises en place
sont passées en revues, de même que les abondantes ressources
naturelles de la région pour lesquelles les investisseurs peuvent
s'intéresser. Il est aussi fait cas de problème qui limitent les
entrées d'IDE dans la région tels la corruption et
l'instabilité politique. Le chapitre troisième analyse les effets
des IDE sur l'économie de la RDC à l'aide d'un modèle
structurel estimé par le double moindre carré. Le résultat
obtenu montre que l'IDE contribue positivement à la croissance en RDC.
Cet IDE crée très peu ou aucun effet
d'entraînement sur l'économie, du fait de la peur née de
l'aversion pour le risque des investisseurs potentiels. Cet IDE est celui qui
susceptible de créer des emplois, de transférer le savoir faire
aux entreprises locales. Malheureusement, son pourcentage reste encore faible,
car la RDC n'est pas stable politiquement et demeure une zone à risque
très élevé pour les investisseurs potentiels. En revanche,
cet IDE génère plus des profits à l'Etat congolais, et
c'est au gouvernement d'utiliser ces profits pour développer les
secteurs latents de l'économie. Une utilisation de ces profits dans un
premier temps pour rendre le pays autonome au point de vue alimentaire serait
un point de départ appréciable, puis ensuite pour
développer les industries transformatrices des produits primaires
cultivés sur place. C'est seulement à ces conditions que la RDC
non seulement attirerait plus des flux d'IDE, mais profiterait de ses effets
pour développer son économie.
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- Régis BOURBONNAIS, Econométrie, Dunod, Paris,
2005.
B. WEBOGRAPHIE
- http://
www.oecd.org
- http://
www.jetro.go.jp
- http://
www.europa.eu
- http://
www.izf.net
- http://
www.transparency.org
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www.bcc.cd
- http://
www.perspective.usherbrooke.ca
- http://
www.amnesty.fr
- http://
www.woldbank.org
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www.bea.doc.gov
- http://
www.ifs.org.uk
- http://
www.itd.org
- http://
www.wikipedia.org
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www.google.cd
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www.memoireonline.org
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www.anapi.cd
- http://
www.wipo.org
TABLE DES MATIERES
0.
INTRODUCTION.......................................................................................01
0.1.
PROBLEMATIQUE.........................................................................02
0.2.
HYPOTHESE...............................................................
................04
0.3. SUBDIVISION DU
TRAVAIL........................................... ................04
0.4. METHODOLOGIE DE
TRAVAIL.......................................................04
CHAPITRE
PREMIER :..............................................................................05
REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE SUR LA RELATION
CROISSANCE ECONOMIQUE - INVESTISSEMENT DIRECT
ETRANGER....................................05
I.1 Définition des
IDE :.............................................................................05
I. 2. Mécanismes et travaux
empiriques.........................................................06
I. 2. 1. la théorie de la croissance
endogène : un cadre approprié pour l'étude de l'effet
de l'IDE sur la croissance
économique...........................................................06
I.2.2. Les travaux
empiriques...................................................................07
CHAPITRE DEUXIEME :
..................................................................25
APERCU GENERALE SUR L'IDE ET LA CROISSANCE EN
R.D.CONGO 25
2.I. L'IDE en République Democratique du
Congo.......................................................25
2.2. Origine de l'IDE entrant en
RD.Congo...................................................................26
2.3. Evolution de l'IDE en
R.D.Congo...........................................................................26
2.4. Répartirion sectorielle des flux d'IDE
entrant en RD.Congo..........................28
2.5. Attractivité de la
RD.Congo....................................................................................29
2.6. les problèmes liés à
l'attractivité des IDE en
RD.Congo..............................32
CHAPITRE
TROISIEME :........................................................................35
APPRECIATION DES EFFETS DES IDE SUR LA CROISSANCE DE
LA R.D.C 35
3.1. MÉTHODE D'ESTIMATION ET
PRÉSENTATION DES VARIABLES.........35
3.2. RESULTATS DE L'ESTIMATION
ECONOMETRIQUE...........................38
CONCLUSION GENERALE 47
BIBLIOGRAPHIE 49
TABLE DES MATIERES
........................................................................52
* 1 OCDE, La
délocalisation des unités de production, Paris, 2004
* 2 ANAPI , Note
d'information 004, RDC, 2007
* 3 Yelé M.B.,
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* 4 MAROUANE Alaya,
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* 8 De Mello,
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* 22 Régis
BOURBONNAIS , Econométrie, Dunod, Paris, 2005, page
208
* 23 Caves, The
multinational entreprise and economic analysis, second edition, Cambridge
University Press, Cambridge, 1996
* 24 Pour une revue de la
littérature sur les investissements directs étrangers et le
transfert de la technologie voir SAGGI N. Impact of FDI in developping
countries, 2000.
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