III-3 L'enlisement à long terme de la profession
-Les problèmes liés à la
législation
-La restriction de l'attribution des licences et la
limitation des véhicules : Chaque auto rickshaws doit
être équipé d'une licence, représenté sur le
véhicule par un rond rouge barré et numéroté, ces
licence sont très chères, souvent inaccessibles en début
de carrière ce qui explique que bien souvent les rickshaws men loue un
véhicule possédant une licence à des propriétaires
à la retraite ou reconvertis. De plus devant la croissance
considérable des rickshaws, le gouvernement central a interdit il y a
quelque année l'attribution de nouvelles licences. Les véhicules
équipés d'une licence se revendent donc aujourd'hui très
cher ce qui explique que prés de 87% des rickshaw men interrogés
à Medavakkam détiennent un rickshaws loué, étant
incapable de le payer en une fois.
-Le décalage entre les tarifs imposés
par la loi et les tarifs réels : Le gouvernement central,
devant les abus relevés par les usagers des autos rickshaws et taxis, a
fixé un prix moyen par course de 8 roupies, ce prix étant
basé sur un prix fixe par kilomètre. Pour appliquer cette lois,
il est aujourd'hui obligatoire pour tout les rickshaws d'avoir un compteur
kilométrique en état sur leur véhicule. Or en rencontrant
les rickshaw men, ceux-ci m'ont éclairé sur
l'impossibilité d'utiliser ce compteur kilométrique depuis
quelques années. En effet le prix de l'essence à l'échelle
planétaire a considérablement augmenté depuis quelque
année, ce qui se ressent en Inde, et les taux qui avaient
été fixé par le gouvernement il y a quelque année
ne sont aujourd'hui plus applicable. Le prix du carburant étant en mars
2006 à 47 roupies du litre, les chauffeurs ont augmenté leurs
tarifs par nécessité. Le prix moyen actuel d'une course est donc
de 15 roupies environ et les compteurs ne sont plus utilisés à
Chennai en ca qui concerne les rickshaws.
-La réglementation concernant la pollution
: Comme nous l'avons détaillé dans notre première
partie, les problèmes de pollution sont majeurs à Chennai. Dans
ce contexte depuis deux ans, la CDA pousse les propriétaires de
rickshaws à changer leurs moteurs à deux-temps pour des versions
à quatre-temps moins polluants. Ce qui n'est pas encore devenu
obligatoire inquiète néanmoins les chauffeurs qui vont devoir
très prochainement investir pour l'équipement de leur
véhicule. Cependant cette directive ne concerne que les possesseurs du
permis ville.
-Les autres problèmes rencontrés
Problèmes majeurs rencontrés par les
rickshawmen
7%
65%
20%
8%
abus policiers
problèmes propres aux clients
embouteillage manque de client
Source : Auteur
Le graphique suivant a été réalisé
en demandant aux chauffeurs de rickshaw quel était pour eux le
problème majeur rencontré dans l'exercice de leur profession. Les
résultats nous montrent qu'à 65% le principal problème
vient des abus policiers, suivi par les problèmes de clientèle,
et les embouteillages dans une moindre mesure.
Nous allons ici expliquer ces termes. Les abus policiers sont
décris par les chauffeurs comme des témoins flagrants de la
corruption qui ronge le pays. Il s'agit pour les fonctionnaires de police, sous
prétexte d'infractions réelles ou bien souvent hasardeuses,
d'extorquer des sommes importantes aux rickshaw men en l'échange de
l'annulation de la contravention. C'est le même phénomène
que celui relevé auprès des chauffeurs de bus.
Les embouteillages représentent 20% des
problèmes. Paradoxalement, en ce qui concerne la circulation au centre
ville, c'est bien souvent les couloirs spéciaux de circulation
réservés aux rickshaws qui semblent retarder ces derniers. Ces
couloirs sont en effet en place pour fluidifier le trafic et empêcher les
incessants louvoiements des petits véhicules de transport privé
ce qui fait rager certains rickshaw men qui sont connu à Chennai pour
être parmi les plus intrépides confrontés à la
circulation.
Les problèmes propres aux clients concernent les passagers
ivres ou indécis.
Enfin, le manque de client est caractéristique des
rickshaw mens qui ont le permis ville ou exercent leur profession sans clients
réguliers. A l'image de ceux qui attendent les passagers à la
CMBT, et sont prêt à en venir aux mains pour empêcher un
conçurent de leur voler leur client potentiel.
-Conclusion du fonctionnement des petits transporteurs
privés
En conclusion on peut dire que les principaux problèmes
affectent les plus petits transporteurs privés, c'est-à-dire les
autos rickshaws. Leur présence à Medavakkam était
auparavant très lucrative mais elle est de plus en plus
concurrencée par les maxi-cabs et les bus publics. En effet le
changement intervenus dans ce village urbain ont contribué à
densifier le réseau de bus public et à étendre l'influence
des maxi-cabs et des share rickshaws qui par leur plus faible cout sont
d'avantage sollicité par les usagers. Les auto rickshaws sont
désormais trop nombreux sur l'agglomération et rencontrent des
difficultés à percer dans ce milieu.
Le rapport de force entre secteur privé et secteur
public dans le milieu du transport est très difficile à jauger.
Chacun des transporteurs sont utilisés par les usagers pour des trajets
différents et dans ce système toutes les catégories de
transporteur ne s'y retrouvent pas. Les bus public sont très
sollicités pour les liaisons vers la ville, les maxi-cabs
appréciés pour les liaisons inter-villages, et les rickshaws
jonglent entre ces deux alternatives avec une
multitude de problèmes. Les transports sont à
l'image du village, en pleine mutation.
|