Les effets à moyen terme de l'alourdissement de la
dette
Sur le moyen terme, la progression des charges de la dette
réduit les marges de manoeuvre pour la politique budgétaire, en
captant une part croissante des ressources fiscales. Cet effet
d'éviction a été particulièrement marqué au
cours des dernières années : le poids des charges de la dette
dans les dépenses nettes de l'État a fortement augmenté,
passant de 6 % il y a 20 ans à 14 % en 2003. Cette évolution est
d'autant moins justifiée que les dépenses de fonctionnement ont
progressé aux dépens des dépenses d'investissement. Comme
l'a noté la Cour des Comptes dans son dernier rapport annuel au
Gouvernement, il n'est pas bon que l'État finance par endettement des
dépenses de fonctionnement car la charge de financement de ces
dépenses est reportée sur les générations à
venir, alors même que leur bien-être n'en sera pas
augmenté.
Recours croissant au déficit
et à l'endettement
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Nouveaux emprunts pour
financer le déficit
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Augmentation de la charge de la dette
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Augmentation des ressources fiscales servant au financement de
la charge de la dette
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Diminution des ressources fiscales servant au financement des
dépenses d'investissement
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Les effets à long terme de l'alourdissement de la
dette « L'effet d'éviction » :
La dette publique peut également peser, à plus long
terme, sur l'offre productive et l'accumulation du capital. En effet, si
l'endettement sert à financer des dépenses courantes ou des
infrastructures à faible rentabilité économique et
sociale, en prélevant sur l'épargne disponible et en poussant
à la hausse les taux d'intérêt, alors il se fait au
détriment d'investissements privés. Cet effet
d'éviction* vient affaiblir l'accumulation du capital et le
potentiel de croissance de l'économie.
Recours croissant au déficit
et à l'endettement
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Besoin de financement croissant de la part des administrations
publiques
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Augmentation des ressources (épargne)
prélevées par les administrations publiques sur les
marchés des capitaux.
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Diminution des ressources (épargne) disponibles pour le
financement des investissements privés (effet quantité)
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Les entreprises privées sont partiellement
évincées (chassées) des marchés des capitaux
(effet prix + effet quantité)
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Augmentation des taux d'intérêt (effet prix)
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Pourquoi donc réduire la dette ?
Le principal inconvénient d'un recours accru à la
dette est en fait social : l'Etat emprunte aux riches et leur paie des
intérêts importants sur le dos de l'ensemble du budget, qui est
essentiellement financé par la TVA, c'est à dire par les plus
modestes. L'endettement est donc souvent une manière injuste de financer
des priorités budgétaires.
A long terme, la dette publique est variable et la production
tend vers son niveau potentiel.
La dette publique et son évolution ont un impact sur la
formation du capital et sur la consommation des générations
futures. C'est le « fardeau de la dette ».
A long terme, on s'intéresse à l'ampleur des effets
de la dette publique sur la croissance économique et sur les
consommations respectives des générations présentes et
futures.
La dette publique élevée diminuera-t-elle
le niveau de vie de la génération futur ?
La question soulève trois problèmes
spécifiques :
Ø Les difficultés d'assurer le service d'une dette
importante,
Ø Les inefficacités associées au
prélèvement des impôts pour verser l'intérêt
sur la dette,
Ø La croissance économique moindre du fait qu'une
dette importante ralentit l'accumulation du capital.
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