La place des services sociaux dans les politiques d'intégration en Europe( Télécharger le fichier original )par Irmela DE HAAS Université catholique de Lille - Institut social Lille Vauban/ Canterbury Christchurch University College - Master du Travail Social en Europe 2005 |
1.5. L'immigration de peuplementLa suspension de l'immigration de main d'oeuvre en juillet 1974, suite à la crise économique, a profondément changé la nature de l'immigration : d'une immigration de main-d'oeuvre on passe à une immigration de peuplement. Les nouvelles entrées sont surtout liées aux regroupements familiaux et aux demandes d'asile. Ces dernières augmentent, liées à la multiplication des conflits dans le monde. Des réfugiés du sud-est asiatique arrivent massivement en France entre 1975 et 1980. Lors du recensement de 1982 la présence étrangère en France s'élève à 3,6 millions, soit 6,5 % de la population totale. Les regroupements familiaux ont été nombreux pendant les années 1980 et au début des années 1990. Ils concernent au départ surtout des travailleurs qui se faisaient rejoindre par leurs épouses et enfants, ensuite des enfants d'immigrés nés en France ou venus eux-mêmes par regroupement familial qui faisaient venir un conjoint épousé au pays d'origine. Les entrées de travailleurs permanents concernent essentiellement des ressortissants de la Communauté européenne, qui bénéficient de la libre circulation. Un autre flux important pendant les années 1980 et 1990 a été celui des demandeurs d'asile. Après les arrivées des réfugiés du Sud-Est asiatique après 1975, des demandeurs d'asile venant d'Afrique Centrale et des pays africains lusophones en guerre arrivent en France à partir du début des années 1980. Les demandeurs d'asile tamouls du Sri-Lanka, ainsi que des minorités en provenance du Proche et Moyen Orient, comme les Kurdes ou les Assyro-Chaldéens, puis les demandeurs d'asile des Balkans et d'Europe de l'Est constituent des flux importants au courant des années 1990. Ces flux ont progressé pendant les années 1980 passant de 19 770 en 1981 à 61 372 en 1989, ont baissé de 1989 à 1996 (17 405), puis ont remonté progressivement. En 2001 on enregistre 47 300 demandes d'asile en France. Dans son 31ème rapport sur la situation démographique de la France, l'Institut national d'études démographiques (INED) constate « que c'est l'immigration à caractère familial qui enregistre la plus forte hausse, avec un doublement depuis 1996 pour les étrangers ressortissants des pays tiers (de 17 700 à 35 400) : la présence d'une famille en France et les mariages mixtes facilitent l'admission au séjour d'étrangers, parmi lesquels un certain nombre se présentent ensuite sur le marché du travail. Ainsi s'explique sans doute la progression somme toute modérée du nombre d'étrangers des pays tiers entrés comme « travailleurs » : 6 000 en 1996, 9 200 en 1999, après un bond en 1997 et 1998, l'essentiel des régularisations ayant été accordées pour ce motif».22(*) L'immigration à caractère familial vient principalement des pays du Maghreb et de Turquie. Après avoir étudié le fait migratoire en France, nous allons explorer l'histoire de l'immigration en Allemagne et aux Pays Bas. * 22 Trente et unième rapport sur la situation démographique de la France, INED, 2002 |
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