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Mondialisation, pauvreté et inégalité : Cas des quelques pays en développement et pays en transition

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par Patrick LUSENGE NDUNGO
Université de Kinshasa - Licence en sciences économiques et de gestion 2005
  

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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
Département d'Economie
Option : Economie Mathématique

B.P. 832 Kinshasa XI

MONDIALISATION, PAUVRETE ET INEGALITE :

Cas des quelques pays en développement et pays en transition

LUSENGE NDUNGO Patrick

Deuxième licence Economie

mathématique

Email : ln.patrick@yahoo.fr

Tél. : (+243) 0810002054

Année Académique
2005-2006

I. INTRODUCTION

1. Problématique

On assiste actuellement à une intégration croissante des sociétés et des économies à l'échelle du globe. Les raisons de ce phénomène sont la réduction des coûts de transport et des barrières douanières, la circulation de plus en plus grande et de plus en plus rapide des idées, la croissance des flux de capitaux et l'incitation croissante à la mobilité des personnes.1(*)

Désigné par le terme de mondialisation, ce phénomène constitue un processus complexe, qui touche bien d'aspects de notre existence avec les cortèges des malheurs qu'il amène pour certains et le bonheur pour les autres.

Au cours du siècle passé, le revenu moyen par habitant au niveau mondial s'est fortement accru mais avec des disparités entre pays. Les dernières perspectives de l'économie mondiale qui contiennent une étude de 42 pays (représentant près de 90% de la population mondiale, pour lesquels les données sont disponibles pour tout le 20ème siècle), débouchent sur la conclusion selon laquelle la production par habitant a augmenté sensiblement, tandis que la répartition des revenus est plus inégale qu'au début du siècle2(*).

La proportion de la population mondiale qui vit avec moins de 1 dollar par jour est tombée de 28,3 à 24,0 pour cent entre 1987 et 1998 mais en raison de la croissance démographique (la population mondiale a augmenté de 815 millions de personnes), le nombre absolu de pauvres est resté stable, aux alentours de 1,2 milliard. Si nous prenons comme seuil de la pauvreté 2 dollars par jour plutôt que 1 dollar par jour, le nombre de pauvres a augmenté de 250 millions sur la même période, et il est aujourd'hui d'environ 2,8 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale.3(*)

En outre, les récentes projections de la Banque mondiale ne sont pas sans susciter certaines inquiétudes pour l'avenir. Selon le scénario de base retenue dans ces projections, le nombre de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour ne diminuerait pas avant 2008.

Toutefois, si l'on prend des mesures pour stimuler la croissance et mieux partager ses fruits, la Banque mondiale considère que 500 millions de personnes pourraient échapper à l'extrême pauvreté d'ici à 2008. Même dans ce scénario plus optimiste, il n'y aurait guère de progrès en Amérique latine et dans les Caraïbes et surtout en Afrique subsaharienne. L'évolution est similaire si l'on prend comme seuil de pauvreté 2 dollars par jour4(*).

À la lumière de ces statistiques et de ces projections pessimistes, on peut bien comprendre pourquoi l'opinion publique se préoccupe de plus en plus de l'apathie de la communauté internationale devant la pauvreté et les problèmes sociaux qui y sont liés, tels que les mauvaises conditions de travail, la violation des droits de l'homme et la dégradation des ressources naturelles.5(*)

L'objet de notre travail est d'étudier la relation entre la mondialisation, la pauvreté et les inégalités, en nous concentrant sur le rôle joué par le commerce international qui est un des aspects de la mondialisation.

Plus précisément, l'objectif de notre étude consiste à répondre aux questions suivantes :

· Tout d'abord, existe-il un lien entre d'une part, la pauvreté et la mondialisation et d'autre part, les inégalités et la mondialisation ?

· En d'autres termes, le commerce international contribue-t-il à réduire ou à aggraver la pauvreté et/ou les inégalités ?

2. Méthodologie

Notre approche méthodologique est analytique et fait recourt aux enquêtes documentaires et techniques statistiques.

Les enquêtes documentaires nous ont permis d'obtenir les données statistiques ainsi que les informations nécessaires pour réaliser cette étude.

Les techniques statistiques ont été nécessaires pour mesurer la dépendance et la corrélation qui lient les variables du présent travail.

3. Intérêt du sujet

L'intérêt de cette étude s'inscrit tant sur le plan scientifique que sur le plan d'actualité :

· Sur le plan scientifique cette étude nous permet d'associer la théorie à la pratique économétrique afin de maîtriser les processus et techniques de recherche en économie quantitative.

· Sur le plan d'actualité, le processus de globalisation des économies nationales divise le monde en deux groupes : les (pro-) mondialistes et les (alter) anti-mondialistes qui défendent les intérêts financiers et idéologiques contradictoires.

Vu cet état des choses, il convient de mener une étude scientifique objective dont les conclusions nous permettront d'adhérer à l'une des thèses soutenues.

4. Délimitation du sujet

La mondialisation est multidimensionnelle et touche tous les domaines de la vie : économique, culturelle, environnementale et sociale jusqu'aux relations entre les états et les relations de cinq continents.6(*)

Il est impossible de consacrer une seule étude à l'analyse d'un phénomène aussi complexe, et nous n'avons pas ici la prétention de passer en revue tous les aspects de la globalisation. C'est pourquoi notre réflexion sera essentiellement basée sur l'aspect du commerce international et son lien avec le niveau de pauvreté et des inégalités dans 35 pays en développement et les économies en transition pour l'année 1998.

5. Hypothèse de travail

La mondialisation par l'entremise du commerce international a aidé de nombreux pays à se développer beaucoup plus vite. Quand les exportations propulsent la croissance, le commerce extérieur contribue au développement économique.7(*)

Dans le cadre de notre étude, nous supposons que la mondialisation à travers le commerce international contribue à réduire la pauvreté et les inégalités.

Nous pensons démontrer à l'issu de ce travail que le commerce international qui est un aspect de la mondialisation parmi tant d'autres contribue à la réduction de la pauvreté et des inégalités dans les pays en développement et les économies en transition.

6. Canevas de travail

Hormis l'introduction et la conclusion générale, ce travail s'articulera autour des trois chapitres :

Le premier passe en revue la littérature sur les concepts de mondialisation, de pauvreté et d'inégalité ;

Le deuxième analyse la théorie du commerce international et plus particulièrement son lien avec la pauvreté ;

Le dernier procède à l'estimation, la validation et l'interprétation du modèle relatif à la relation mondialisation, pauvreté et inégalité.

CHAPITRE I : CONCEPTS DE MONDIALISATION,

PAUVRETE ET INEGALITE.

1.1 MONDIALISATION

1.1.1 Aperçu historique8(*)

La fin de la décennie 70 a connu un changement d'orthodoxie concernant la pensée économique dominante relative au développement. En effet, le consensus structuraliste issu des années 50 (et néo-keynésien dans les pays industrialisés) s'est dissous, devant la double remise en questions des théoriciens néoclassiques et néo-marxistes.

A la faveur de la crise de la dette du début des années 80, les pays du Sud ont été forcés de se remettre aux programmes d'ajustement structurel (PAS) mené sous l'égide du FMI et de la Banque Mondiale. Les modèles théoriques sous-tendant l'ajustement se fondant sur l'hypothèse « qu'au commencement il y'avait le marché » justifiait ainsi un train des mesures ultra libérales.

A la fin des années 80, l'éclatement soudain du bloc soviétique a entraîné le rejet des idées socialistes ainsi que la planification centralisée qui l'accompagnait. Cette situation a permis de faire entériner sous la pression des États-unis désormais seules puissances mondiales, l'approche néoclassique sous la forme du « consensus de Washington »

Au début des années 90, John Williamson a donné son interprétation de consensus de Washington à travers dix « commandements » :

1. La discipline budgétaire ;

2. La réorientation de la dépense publique ;

3. La reforme fiscale ;

4. La libéralisation financière ;

5. L'adoption du taux de change unique et compétitif ;

6. La libéralisation des échanges ;

7. L'élimination des barrières à l'investissement direct étranger ;

8. La privatisation des entreprises publiques ;

9. La dérégulation des marchés pour assurer l'élimination des barrières à l'entrée et à la sortie ;

10. La sécurité de droit de propriété.

1.1.2 Qu'est-ce que la mondialisation?

La «mondialisation» est un processus historique qui est le fruit de l'innovation humaine et du progrès technique. Elle évoque l'intégration croissante des économies dans le monde entier, au moyen surtout des courants d'échanges et des flux financiers. Ce terme évoque aussi parfois les transferts internationaux de main-d'oeuvre ou de connaissances (migrations de travail ou technologiques).9(*)

Selon Mohamed E., la mondialisation est un terme qui regroupe tous les éléments qui contribuent au processus d'extension de la logique de marché, de la logique du capital à une sphère plus large, au-delà des sphères de l'Etat nation.

Pour René Passet, dans son ouvrage intitulé «Éloge du mondialisme », la mondialisation, c'est le triomphe du libéralisme sauvage. Il souligne que la mondialisation néolibérale est un vaste plan de confiscation du monde au profit d'individus et d'institutions voulant faire des peuples et des gouvernements les instruments de leur rapacité, un « mondialisme prédateur ».

La mondialisation met en oeuvre des éléments de différents niveaux:

- au niveau international avec les accords de l'O.M.C, du GATT, etc. ;

- au niveau national avec la redéfinition du rôle de l'État à un niveau supérieur ;

- au niveau régional avec tous les accords que l'on voit se mettre en place et qui contribuent à la mondialisation, donc à l'ajustement de la sphère des échanges et de la régulation mais aussi qui sont en quelque sorte une manière de se positionner, de lutter contre la mondialisation ;

- au niveau local : l'affaiblissement de l'échelon national donne place à une possibilité d'élargissement du champ d'action des acteurs locaux et donc à un redéploiement de certaines régulations sociales au niveau local.

I.1.3 Quelques aspects du contenu de la mondialisation

a) Commerce international : Les avantages et les inconvénients du commerce international ont fait l'objet d'un débat très animé pendant une grande partie du XXe siècle, débat dont les politiques commerciales des différents pays étaient l'enjeu.

Au début du siècle, on avait opté pour une certaine ouverture, qui a laissé la place à des politiques très protectionnistes entre les deux guerres.

L'actuel mouvement de libéralisation a commencé entre les années 40, après la fin de la seconde guerre mondiale. Cette évolution a été grandement favorisée par deux facteurs complémentaires. Le premier est le déclin continue du coût des transports, qui est l'obstacle naturel du commerce depuis le début du siècle. Le deuxième est la réorientation des politiques commerciales aux échelons régional et mondial.10(*)

La dimension commerciale se mesure à travers les flux des exportations et des importations.

b) Mouvements de capitaux : Les capitaux privés en général et les STN en particulier ont gagné en importance dans l'économie mondiale au cours de la dernière décennie. C'est en partie parce que le secteur public dans les PDEM que dans les PVD a renoncé à participer directement à la production, mais il faut y voir probablement aussi l'impact de l'accélération des innovations technologiques qui ont renforcé la position dominante détenue par le STN.11(*)

Cette dimension se mesure par les flux des capitaux financiers.

c) Migrations: les travailleurs s'expatrient notamment parce que les perspectives d'emploi sont meilleures dans d'autres pays. On ne dispose jusqu' à présent que de peu de chiffres dans ce domaine, mais, au cours de la période

1965-90, la main-d'oeuvre étrangère a augmenté de moitié environ dans le monde.

La plupart des migrations se font entre les pays en développement. Toutefois, le flux de travailleurs migrants vers les économies avancées permettra sans doute un rapprochement des salaires au niveau mondial. Il est également possible que des travailleurs reviennent avec leurs compétences dans les pays en développement et que les salaires augmentent dans ces pays.12(*)

Cette dimension se mesure à travers les flux migratoires.

d) Diffusion des connaissances (et de la technologie) : les échanges d'informations sont un aspect souvent méconnu, mais qui fait partie intégrante de la mondialisation. Par exemple, l'investissement étranger direct est à l'origine non seulement d'une augmentation du capital physique, mais aussi de l'innovation technique. De façon plus générale, l'information sur les méthodes de production, les techniques de gestion, les marchés à l'exportation et les politiques économiques est disponible à un coût très faible et représente une ressource très précieuse pour les pays en développement.13(*)

I.1.4 Quelques avantages de la mondialisation

1°).Un accès élargi à l'épargne extérieure, associé à un accroissement des flux internationaux des capitaux, offre la possibilité aux pays pauvres d'échapper au cercle vicieux de faiblesse des revenus, de l'épargne intérieure et de l'investissement ;

2°). L'exportation vers des marchés internationaux permet de mobiliser des ressources foncières et des ressources en mains d'oeuvre jusque là sous utilisées en raison de la faiblesse de la demande intérieure ;

3°). Une plus grande participation des pays au commerce international devrait aussi accroître l'efficacité de l'économie à travers la spécialisation et l'approfondissement de la division du travail ;

4°). Un plus large accès aux technologies modernes disponibles permet aux pays d'industrialisation plus récente de réaliser d'important gain de productivité sans avoir à continuellement réinventer ;

5°). Les migrations internationales permettent aux pauvres dans les pays pauvres de trouver un emploi lorsque les possibilités sont limitées dans leurs propre pays etc.

I.1.5 Désavantages de la mondialisation

La mondialisation alimente une littérature polémique. Aux yeux de ses opposants, la mondialisation semble signifier toute autre chose :

1°). Une augmentation instable des inégalités des salaires et de chômages entre les travailleurs qualifiés et non qualifiés observées depuis les années 80 dans différents pays industriels et dans les économies émergentes ;

2°). Une communication à deux vitesses.

M. Mc Luhan lui-même, créateur de la notion « village planétaire » ne cachait pas sa crainte de la formation d'un réseau de communication à deux vitesses. Des régions isolées ne disposent pas d'outils modernes et Internet ne concerne pas tout le monde. Les voies de communication moderne (autoroute par exemple) laissent à l'écart les zones périphériques. Ainsi le progrès technologique a deux visages : d'une part le « village planétaire » s'unifie et d'autre part, la diffusion est relative et très inégale.13(*)

3°). Un monde de violence : Au-delà de tendance unificatrice, la mondialisation s'accompagne d'une prolifération des conflits, surtout dans le sud : on a parlé d'un « Tiers monde en guerre ».

Le plus souvent, ces crises ne sont plus de guerres d'Etat à Etat, mais déstructurent des nations existantes14(*). L'économie de marché peut provoquer une multitude de conflits : l'accès aux richesses locales et leur contrôle peuvent exciter la convoitise de groupes criminels, des Etats voisins (drogue, diamant, l'or, ivoire, bois précieux, uranium, pétrole...).

Cette logique du pillage est un facteur du morcellement : la mondialisation y joue indirectement un rôle, car les bandes armées privées de soutien des puissances exploitent tout ce qu'il y a de la valeur dans le pays ;

4°). La tendance des flux de capitaux privés à se concentrer de plus en plus dans les économies les plus riches et les plus dynamiques du monde;

5°). L'impact de la libéralisation du commerce sur les industries nationales;

6°). La moindre importance des produits primaires dans le commerce mondial combinée avec la perte par le PMA de leur part des marchés mondiaux de ces produits;

7°). Constitution et expansion d'arrangements commerciaux régionaux dont la plupart ne comprennent aucun PMA ;

8°). La libéralisation des régimes commerciaux nationaux a exposé les industries de remplacement des importations des PMA à une concurrence beaucoup plus acharnée des importations, surtout en provenance des PVD les plus industrialisés etc.

I.1.6 Mesures de la globalisation

Pour saisir la complexité de ce phénomène, il faudrait développer un indice composite qui intègre les différentes facettes de la globalisation afin d'éviter de la réduire à sa seule dimension commerciale. Cette approche utilise pour ce faire des données relatives :


· À l'intégration économique saisie par le biais de données se rapportant au commerce international (somme des exportations et des importations par rapport au PIB), aux investissements directs étrangers, aux flux de capitaux financiers et à la balance des revenus de facteurs de production.


· Aux contacts personnels mesurés par le biais du trafic lié aux communications téléphoniques internationales, aux dépenses touristiques et à la balance des transferts internationaux.


·À la technologie appréhendée par le biais des utilisateurs de l'Internet et au nombre de serveurs Internet sécurisés.


· Aux relations politiques saisies par le biais de trois variables relatives au nombre d'ambassades, au nombre d'affiliations à des organisations internationales et au nombre de participation à des missions menées dans le cadre du conseil de sécurité de l'ONU.

Mais dans le cadre de ce travail, notre analyse se réduira à la dimension commerciale ou d'ouverture au commerce international que nous capterons à travers les données relatives à l'intégration économique.

I.2. Pauvreté

I.2.2. Concept de pauvreté

C'est pourquoi nous pouvons soutenir sans ambages que « La pauvreté est un phénomène complexe. Il change selon les circonstances des lieux et des temps, et à l'état actuel de la recherche, il n'existe ni concept universel, ni théorie cohérente de pauvreté. Un vide relatif est aussi manifeste au niveau de méthodes d'analyse de ce phénomène. »16(*)

La revue littérature sur le concept de pauvreté est extrêmement abondante et caractérisée par un niveau d'ambiguïté très élevé dans son rapport à la théorie économique. Elle fournit plusieurs façons de définir la pauvreté, qui conduisent évidemment à une identification différente des pauvres.

Ainsi, nous avons identifié trois écoles qui appréhendent le concept de pauvreté.

a) Selon l'école welfarist

Le concept de pauvreté tire ses origines dans la théorie microéconomique moderne et découle de l'hypothèse de base que les individus maximisent leur bien- être.

Pour eux, le bien-être est un sentiment procuré par la satisfaction d'un besoin ; cette satisfaction peut être procurée par des biens et services marchands ou par des biens non-marchands, comme par exemple les relations interpersonnels ou la consommation de biens collectifs.

Eu égards à cette définition deux approches s'opposent et se complètent : l'approche utilitariste et non utilitariste.

L'approche utilitariste analyse le bien-être sur base de l'utilité des biens et services marchands et l'approche non utilitariste analyse le bien-être sur base l'utilité des biens et services non-marchands.

b) Selon l'école des besoins de base

L'appréhension de la pauvreté se définit par un petit sous ensemble des biens et services spécifiquement identifiés et perçus comme rencontrant les besoins de bases de tous les être humains. Ils sont dits « de base » car leur satisfaction est considérée comme un préalable à l'atteinte d'une certaine qualité de vie ».17(*)

c) Selon l'école de capacité (capabilities)

Pour cette école, l'appréhension la pauvreté ne se fait ni à travers l'utilité et la satisfaction de besoins mais à travers des habilités ou capacités humaines, « la valeur de la vie d'une personne dépend en fait d'un ensemble de façons d'être (being) et de faire (doing), qu'il regroupe sous le terme général de fonctionnement (functionings)»18(*). Le principal maître d'oeuvre de cette école, Amartya Sen a eu une vision plus vaste : développer une nouvelle conception de ce qui a de la valeur pour l'humain.

d) Pauvreté absolue et pauvreté relative, quid ?

Pauvreté absolue : issue de l'approche utilitariste, elle constitue une privation des besoins humains fondamentaux, soit une condition de survie jugée particulièrement rigoureuse par la communauté internationale.

Le principe général est le suivant : une norme de consommation fixe les besoins fondamentaux d'une société donnée à une époque donnée (il s'agit donc plus d'un concept « absolu sociohistorique» que d'un concept purement absolu qui serait pertinent pour tous les pays à toutes les époques et dont il est facile de percevoir le caractère totalement irréaliste).

Sont considérés comme pauvres les ménages - les personnes - qui ne peuvent s'assurer ce niveau de consommation en biens «fondamentaux», aux prix les plus bas du marché, indépendamment du niveau de vie des couches de la société plus fortunées.21(*)

Pauvreté relative : La pauvreté est envisagée comme une forme d'inégalité : sont pauvres les personnes ou les familles dont le niveau de vie est très inférieur à celui de la majorité de la population, qui ont un niveau de vie inférieur à un certain seuil, à un certain pourcentage du niveau de vie réputé « normal ».22(*) Cette conception permet des comparaisons internationales.

IL existe d'autres approches pour l'appréhension du concept de pauvreté dont notamment :

1°). La pauvreté monétaire : Dans cette approche on prend en compte le faible niveau du revenu monétaire comme indicateur central pour définir la pauvreté par l'insuffisance des ressources.

2°). Approches par la consommation

Devant les limites des approches par le revenu, d'aucuns préconisent d'aborder la pauvreté à partir de la consommation, ce qui peut sembler fournir une alternative séduisante.

On peut y trouver en effet divers avantages conceptuels : c'est la consommation plus que le revenu qui est source directe d'utilité ; faute de mesurer des différentiels de prix, la quantité consommée serait plus informative que la capacité à dépenser ; de plus la consommation est plus « lisse » que les revenus, moins sensible aux aléas conjoncturels que le revenu lui-même, grâce au comportement actif sur le marché de l'endettement et de l'épargne d'un consommateur qui cherche à maintenir un profil le plus constant possible de la consommation.

Ces atouts conceptuels seraient doublés d'avantages sur le plan de la mesure, la consommation étant a priori moins « tabou » que le revenu, donc mieux déclarée.

3°). Approche dite « subjective »

La dénomination de « pauvreté subjective » se retrouve dans la tradition de la littérature internationale sur le sujet élaboré dans la lignée de l'école de Leyden. Cette approche appréhende la pauvreté à travers les « difficultés à équilibrer son budget » c'est à dire est pauvre celui qui n'arrive pas à boucler ses fins de mois avec le revenu dont il dispose.

Dans le cadre de ce travail, nous allons adapter l'approche par le revenu ou la consommation.

I.2.2 Définition du seuil de pauvreté

Le seuil de pauvreté est une ligne de démarcation à partir de laquelle un individu peut être considéré comme pauvre ou non pauvre.

La définition d'un seuil de pauvreté se fait selon trois approches :

· L'approche nutritionnelle : le seuil de pauvreté est établi par l'apport minimal en calories pour assurer la survie à terme. L'OMS fixe un seuil absolu sur la consommation journalière d'énergie nutritive à 2.133 calories et selon les normes FAO, à 2.400 calories pour la pauvreté et à 1.800 calories pour l'extrême pauvreté ;

· Une deuxième approche élargit le concept de pauvreté à l'ensemble des besoins qui doivent être satisfaits pour mener une digne en société. La banque mondiale a fixé le seuil de pauvreté absolue à une consommation journalière de biens et services aux Etats-Unis en 1985 d'un volume de 1$ ;

· Une dernière approche postule que le seuil de pauvreté peut être mesuré par la part des déciles inférieurs dans la distribution des revenus et qu'il doit refléter une certaine stratification sociale.

I.2.3 Définition de la ligne de pauvreté

La ligne de pauvreté pour un espace déterminé à une époque donnée est le niveau minimum de revenu ou de consommation de biens et services d'une personne qui assure l'atteinte du seuil de pauvreté absolue tout en respectant ses habitudes de consommation.

Il s'agit d'un revenu ou d'une consommation de biens et services qui correspond à un seuil donné de pauvreté relative.

I.2.4 Les indicateurs synthétiques de la pauvreté

a) Définition

Un indicateur de pauvreté peut être défini comme une variable « proxy » mesurable et aussi près que possible d'une dimension particulière spécifiée dans l'espace de pauvreté.23(*)

Un indicateur de pauvreté ne doit pas être confondu avec une mesure de pauvreté ni avec un indice de pauvreté.

Ainsi, un indicateur est un nombre synthétique qui renseigne sur l'état de manifestation ou de manque de capacités. Il n'a guère de contenu éthique ou de considération normative.

Par contre, un indice de pauvreté est un nombre, qui par sa formule de calcul a un contenu et un jugement éthique et / ou de justice social sur la manifestation ou le manque de capacités d'une vie humainement humaine.

b) Propriétés d'un bon indicateur de pauvreté

Depuis les travaux de Sen (1976) qui introduit les axiomes de monotonicité et de transfert, plusieurs autres axiomes ont été proposés et sont généralement acceptés par la littérature (voir entre autres Foster et al., 1984; Donaldson et Weymark, 1986; Foster et Shorrocks, 1991; Bourguignon et Fields, 1997).

Les différents axiomes sont les suivants24(*) :

Axiome 1 La concentration : L'indice de pauvreté demeure inchangé lorsqu'un attribut j augmente pour un individu i, les autres attributs de la matrice étant constants, si initialement la situation était caractérisée par

Le premier axiome dit que lorsqu'un individu est bien loti au niveau d'un attribut, lui en augmenter n'influe pas sur l'intensité de la pauvreté même s'il est pauvre dans d'autres attributs.

Axiome 2 La monotonicité : Pour , une augmentation de n'accroît pas l'indice de pauvreté si les autres attributs restent inchangés.

L'axiome 2 nous dit que l'amélioration des conditions des pauvres n'augmente pas la mesure de la pauvreté. Au contraire, elle peut la réduire.

Axiome 3 Le principe de population : Si la matrice des attributs X est répliquée plusieurs fois alors l'indice de pauvreté ne change pas et l'on aura alors , où est la matrice répliquée fois.

L'axiome 3 permet par la réplication par exemple de réduire deux matrices de tailles différentes à la même taille, ce qui peut s'avérer utile pour les comparaisons ordinales de pauvreté entre régions et entre périodes.

Axiome 4 La symétrie ou l'anonymat : Pour tout, toute permutation des individus la matrice n'aura aucun impact sur l'indice de pauvreté, autrement dit

, où représente une quelconque matrice de permutation d'ordre N.

L'axiome 4 requiert que les mesures de pauvreté ne dépendent pas des caractéristiques non pertinentes des individus.

Axiome 5 La continuité : Pour tout est continu sur M, ce qui signifie que l'indice de pauvreté ne doit pas être très sensible à une variation marginale de la quantité d'un attribut.

L'axiome 5 s'assure que les imprécisions qui caractérisent les données sur le bien-être ne les affectent pas significativement.

Pour Tsui (2002), la mesure de la pauvreté multidimensionnelle est une valeur réelle d'une fonction qui satisfait les cinq axiomes ci-dessus cités. Il existe d'autres axiomes permettant de spécifier une forme aux mesures de pauvreté.

Axiome 6 La décomposabilité par sous-groupe : Pour tout

et tels que alors Ni est la taille associée à chaque sous-groupe avec

Cet axiome signifie que lorsque la population est partitionnée en plusieurs sous-groupes k, alors la mesure de pauvreté globale est une moyenne pondérée des mesures de pauvreté pour chaque sous-groupe.

Ceci permet notamment d'étudier la pauvreté selon différents sous-groupes (ethnique, géographique, etc.) et d'analyser leur contribution à la pauvreté globale, ce qui peut offrir des perspectives intéressantes pour le ciblage de la lutte contre la pauvreté. Si l'on ajoute cet axiome aux autres, Bourguignon et Chakravarty (2002) définissent l'indice de pauvreté multidimensionnelle suivant comme satisfaisant l'ensemble de ces axiomes :

Cette forme est conforme à la forme générale dérivée par la proposition 1 de Tsui (2002) comme nécessaire et suffisante pour que l'indice de pauvreté multidimensionnelle P (X; z) satisfasse l'axiome 6 :

H est une fonction continue et strictement croissante tandis que : est continue et non croissante par rapport aux attributs.

Pour faciliter les comparaisons ordinales de pauvreté entre pays pouvant utiliser des unités de mesures différentes, l'axiome suivant est proposé.

Axiome 7 L'invariance aux variations d'échelle : Pour tout et tout

Soit une matrice et, alors

Cette propriété signifie que la mesure de pauvreté est homogène de degré 0 par rapport à X et z. Il s'agit ainsi de ne pas faire dépendre l'indice des unités de mesure.

A ces propriétés s'ajoutent d'autres axiomes moins faciles à adapter au cadre multidimensionnel de la pauvreté (Bourguignon et Chakravarty, 2003).

Axiome 8 Le principe de transfert : Pour tout et lorsque Y est dérivé de X par une redistribution des attributs au niveau des pauvres avec

B est une matrice de transformation (et non de permutation) bistochastique appropriée, alors

Cet axiome s'appuie sur le principe de Pigou-Dalton qui, dans le cadre unidimensionnel habituel, suggère qu'une redistribution égalitaire de revenu entre les pauvres qui n'engendre pas de reclassement entre ce dernier est de nature à diminuer la pauvreté.

Axiome 9 Non décroissance de la pauvreté suite à une augmentation de la corrélation entre attributs : Pour tout si est obtenu à partir de X par le transfert d'un attribut entre deux individus pauvres à la fois dans tous les attributs, ce qui accroît la corrélation entre attributs, alors si les attributs sont substituables.

Cet axiome peut être illustré dans le cadre de deux attributs comme suit : en supposant deux individus pauvres à la fois dans deux attributs 1 et 2, avec toutefois chacun d'eux qui est mieux loti que l'autre dans l'un des attributs. Si l'on transfère un attribut de l'individu le plus loti vers le moins loti, on augmente la corrélation entre les attributs puisqu'ils se retrouvent, l'un, avec une combinaison d'attributs relativement élevés et, l'autre, avec une combinaisons d'attributs relativement peu élevés.

Cependant, les attributs étant substituables dans le sens qu'ils sont de la même nature, ce que gagne en termes de réduction de la pauvreté l'individu qui voit son attribut augmenter n'est pas suffisante pour compenser l'augmentation de la pauvreté du second individu. Il est alors raisonnable de s'attendre à une non décroissance de la pauvreté globale. C'est l'inverse dans le cas d'attributs complémentaires.

En effet, puisque la pauvreté sera dépendante de l'attribut relativement rare pour chaque individu, l'on pourrait alors, en transférant la partie non contributive de l'attribut de l'individu 1 à l'individu 2, réduire la pauvreté au niveau du second individu sans affecter la situation du premier. C'est ce qu'exprime l'axiome suivant qui n'est que la version du précédent, adaptée au cas d'attributs complémentaires.

Axiome 10 Non croissance de la pauvreté suite à un accroissement de la corrélation entre attributs : Pour tout et si est obtenu à partir de X par le transfert d'un attribut entre deux individus pauvres à la fois dans tous les attributs, ce qui accroît la corrélation entre attributs, alors si les attributs sont complémentaires.

c) Quelques indices de pauvreté

Dans la littérature on utilise plusieurs indicateurs synthétiques pour analyser la pauvreté en dépassant la considération de la seule proportion des pauvres. La plupart de ces indicateurs sont ceux de la classe Foster Greer Thorbecke plus communément appelés FGT (1984). À partir d'une ligne de pauvreté (Z), plusieurs indices de la famille FGT peuvent être déclinés de la formule suivante25(*) :

yi est le revenu de l'individu ou du ménage i.

P0 est le taux de pauvreté qui correspond à

P1 représente la profondeur de la pauvreté (Poverty Gap), il prend en compte l'éloignement des pauvres par rapport à la ligne de pauvreté ().

P2 () mesure la sévérité de la pauvreté, il est un indicateur de l'inégalité au sein des pauvres.

La plupart de ces indicateurs ont le défaut d'être très sensibles aux erreurs de mesure dans le bas de la distribution. La ligne de pauvreté, le taux d'incidence, de l'intensité et de la sévérité de la pauvreté sont des indicateurs de mesure et d'analyse dérivés de l'approche utilitariste.

IL existe aussi d'autres indicateurs issus de l'approche non utilitariste qui prennent en compte certaines dimensions non saisies par les approches traditionnelles du revenu ou de la consommation, il s'agit des indices de développement humain suivants : IDH, ISDH et IPH.

Dans ce travail, nous allons utiliser les indicateurs de la famille FGT.

I.3. Inégalité

I.3.1. Définitions

L'intérêt et la nécessité d'une définition précise du concept d'inégalité résident dans le fait qu'il entretient des liens très étroits avec un grand nombre de problèmes socioéconomiques cruciaux.

Par sa nature multidimensionnelle, l'inégalité se réfère aussi bien à la notion de pauvreté relative qu'aux questions de la distribution et de la cohésion sociale. Si l'on considère, à titre d'exemple, un ménage comme pauvre lorsqu'il n'a pas suffisamment de ressources pour participer aux différentes activités jugées normales ni pour disposer de conditions de vie largement approuvées par la société, on se réfère directement à un concept d'inégalité sociale (Miceli, 1997). De ce point de vue, l'inégalité, en termes relatifs, peut être comprise comme l'écart par rapport à une notion de distribution appropriée (Sen, 1973).

Dans le prolongement de cette idée, Sen précise que deux notions d'une distribution juste s'opposent, l'une basée sur les besoins, l'autre sur le mérite. Considérée en dehors de toute référence normative, une définition sociologique appréhende l'inégalité comme l'accès biaisé des membres d'une même société à des biens sociaux d'ordre matériel ou symbolique (Levy et al, 1997).

Cette définition se réfère implicitement à un concept d'inégalité d'opportunités qui peut être la conséquence de trois sources différentes, liées d'une part à l'origine familiale, associées d'autre part aux discriminations de nature raciale, sexuelle ou autres ou dues finalement à la dotation initiale en capital financier ou physique des individus26(*).

I.3.2. Mesures des inégalités

Empiriquement, le concept d'inégalité économique peut être mesuré de différentes manières.

Cependant, la plupart des études réalisées sur ce thème cherchent à l'appréhender par le biais de la distribution des revenus ce qui est en soi critiquable et nécessite de surcroît deux clarifications préliminaires.

Elles portent en premier lieu sur la définition du concept du revenu utilisé et, d'autre part, sur la définition de l'unité d'observation.

Le revenu doit englober les salaires, les revenus des travailleurs indépendants, les retraites et autres revenus de transfert (allocations familiales, allocations chômage, etc.), ainsi que les revenus du patrimoine (dividendes, intérêts, etc.). L'unité d'observation doit, à son tour, être définie comme l'unité de consommation économique au sein de laquelle les revenus sont mis en commun et les décisions de consommation prises conjointement (Sawyer, 1976).

Comme le ménage représente l'unité de mesure privilégiée, le revenu doit être ajusté proportionnellement, suivant une échelle d'équivalence, au nombre d'individus vivant dans ce dernier, pour que les résultats soient comparables entre eux. Une grande variété de mesures différentes respectant ces deux conditions, peut être utilisée pour rendre compte de la distribution du revenu27(*).

· Le rapport interdécile

Ce rapport établit le rapport entre le 9ème décile de revenu sur le premier décile de revenu.

Le premier décile délimite les 10 % de ménages disposant des revenus les plus élevés, et le 9ème les 90 % de ménages recevant les revenus les plus faibles. Il s'agit ici du rapport des limites de décile. Cet indicateur a le mérite de la clarté mais ne traduit pas l'inégalité dans l'ensemble de la distribution des revenus. Il ne mesure que les extrêmes de la distribution, sans indiquer comment évoluent les classes moyennes.28(*)

· L'indice de GINI29(*)

Il s'agit d'un indicateur qui vise à résumer la courbe de Lorenz, courbe qui se définit en abscisse par le pourcentage de ménages disposant des revenus les plus faibles et en ordonnée par la masse de revenu que se partagent ces ménages.

L'indice de GINI est égal à 2 fois la surface délimitée par la courbe de Lorenz et la première bissectrice. Par construction, l'indice de GINI est compris entre 0 (distribution uniforme : tous les ménages disposent du même revenu) et 1 (distribution où tous les ménages sauf un ont un revenu nul). Plus l'indice de GINI est proche de 1, plus l'inégalité mesurée est importante.

Une deuxième formulation de l'indice correspond à un indicateur de satisfaction : il s'agit ici d'une fonction de bien-être social U(x) linéaire accordant les poids (2n - 1), (2n - 3),...,1 aux individus rangés selon l'ordre croissant de leur bien-être :

dont on déduit :

soit encore :

L'indicateur de bien-être social est donc le niveau de vie moyen x corrigé par le coefficient 1-G(x), qui est compris entre 0 et 1, et qui décroît lorsque les inégalités augmentent.

· L'Indicateur de THEIL

Inspiré de la mesure de l'entropie, l'indice de THEIL mesure l'écart entre la distribution égalitaire (distribution uniforme dont l'entropie vaut et la distribution constatée.

Ainsi, si l'indice de THEIL est nul, alors la distribution est parfaitement égalitaire. A l'inverse, plus les revenus sont dispersés plus il sera fort.

L'indice de Theil, est d'autant plus sensible à un transfert qu'il a lieu entre ménages situés à des extrêmes de la distribution30(*).

· L'Indicateur d'ATKINSON

Ces indices se définissent par la valeur donnée à un paramètre a = (1 - e) (a < 1) et par la formule :

pour a non nul

et pour a=0

Chacun de ces indices traduit l'aversion de la population pour l'inégalité : un indice d'Atkinson valant x % signifie que la population accepterait de perdre x % de son revenu actuel pour que la distribution devienne égalitaire.

Le paramètre a (norme de l'indice, valant -0,5 0 ou +0,5 dans l'étude) représente cette plus ou moins forte aversion pour l'inégalité. Plus a est proche de 1, plus l'aversion pour l'inégalité est faible : à la limite (a=1), l'indice d'Atkinson vaut 0.

En pratique, on interprète le coefficient a en remarquant que plus ce paramètre décroît, plus on attache d'importance aux transferts concernent les revenus les plus faibles.

· La variance des logarithmes

S'agissant de distributions de revenus qui suivent approximativement une loi Log normale cet indicateur semble approprié. Comme l'indice de Theil, il peut être décomposé et permet des analyses de la variance et des régressions multicritères.

On juge la qualité d'un indice d'inégalité à partir de la façon dont il satisfait ou non divers principes (ou axiomes), le plus important, le plus « évident » étant le principe dit de transfert qui veut que l'indice augmente quand on prend à une personne pour donner à quelqu'un de plus riche ; aucun indice ne possède toutes les propriétés désirables : en particulier les indices les plus simples, soit le rapport interdécile et la variance des logarithmes, ne satisfont pas au principe de transfert, ce qui est rédhibitoire d'un point de vue normatif.

A l'inverse les autres indices présentés ci-dessus (Gini, Theil, Atkinson) y souscrivent mais sont d'une lecture moins immédiate et renvoient à une construction théorique plus complexe. Ce sont néanmoins eux qui sont désormais le plus souvent utilisés31(*).

Ainsi, dans ce travail nous allons utiliser le coefficient de Gini qui est la mesure la plus populaire pour la saisie des inégalités.

I.4. Existe-t-il un lien entre commerce international, pauvreté et

inégalité ?

Dans une étude de l'organisation mondiale du commerce sur le Commerce international, disparités des revenus et pauvreté (2000), il a été relever que les liens entre commerce international et pauvreté ne sont pas aussi directs et immédiats que les liens qui existent entre la pauvreté et les politiques nationales dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la réforme foncière, du micro crédit, des infrastructures, de l'amélioration de la gestion des affaires publiques, etc.

Dans cette même étude, le Professeur Dan Ben David de l'Université de Tel-Aviv, analyse en profondeur les interactions entre commerce international, croissance économique et disparités internationales des revenus.

La principale conclusion à laquelle il aboutit est que, dans une économie mondiale caractérisée par un écart de revenus croissant entre pays riches et pauvres, le commerce peut contribuer à faire converger les niveaux de revenus. Parallèlement, il constate que dans les pays qui ont opté pour la libéralisation, cette convergence s'accompagne d'une croissance plus rapide.

En outre le Professeur L. Alan Winters de l'Université du Sussex, examine les différents mécanismes par le biais desquels le commerce international peut influer sur les perspectives économiques des pauvres.

Il conclut que la libéralisation du commerce international contribue généralement à la réduction de la pauvreté car elle aide les gens à réaliser leur potentiel de production, stimule la croissance économique, limite les interventions arbitraires des pouvoirs publics et aide à résister aux chocs.

Toutefois, la plupart des réformes auront un coût pour certaines catégories de la population (parfois même un coût durable) et pourraient aggraver temporairement la pauvreté. En pareil cas, la politique appropriée consiste à soulager les personnes les plus touchées et à faciliter l'ajustement plutôt qu'à abandonner le processus de réforme.

Enfin, l'auteur donne une liste de points à examiner pour aider les responsables à évaluer l'impact de la réforme du commerce extérieur sur la pauvreté.

Selon Bruno, Ravallion et Squire dans étude en 1998 : « très peu de pays ont connu une augmentation ou une diminution tendancielle significative des inégalités sur les dernières décennies. » Compte tenu de cette apparente stabilité, les inégalités à l'intérieur de pays ont été expliquées comme le résultat de ses caractéristiques structurelles, telles que la répartition de la terre, le système politique, le niveau d'éducation ou encore les croyances religieuses [cf. Gradstein et al. (2001)].

Deux études récentes ont introduit l'ouverture commerciale parmi les variables permettant d'expliquer les inégalités dans différents pays, arrivant à des conclusions quasiment opposées32(*).

Dollar et Kraay (2001) ont trouvé que la consommation ou les revenus du quintile le plus pauvre de la population augmentent au même taux que le revenu par habitant du pays. Cette relation n'est pas affectée par les réformes économiques, ouverture commerciale comprises. Seule la lutte contre l'inflation est associée à une réduction des inégalités. Sur la base de ces résultats, la mondialisation ne peut pas être considérée comme une source d'inégalités accrues.

D'un autre côté, Lundberg et Squire (1999) ont trouvé que l'ouverture commerciale conduisait à des inégalités plus fortes. Cet effet n'est pas statistiquement significatif pour les deux quintiles les plus pauvres de la population, mais il devient plus important (et fortement significatif) pour les quintiles les plus riches. L'effet de l'indice de Gini est, lui aussi, statistiquement significatif.

Réconcilier ces résultats n'est pas une tâche aisée [cf. Ravallion (2001)]. Plutôt que d'essayer de les reproduire, nous tacherons, dans la partie empirique à vérifier la significativité du lien entre commerce international, pauvreté et inégalité car en réalité, le commerce international peut avoir des effets, tant négatif que positifs, sur les perspectives économiques des pauvres.

CHAPITRE II : LA THEORIE DU COMMERCE

INTERNATIONAL

Au chapitre I nous avons abordé les considérations théoriques sur les concepts de mondialisation, de pauvreté et d'inégalité. Ceci nous a permis de mieux appréhender les différents contours de ces phénomènes et plus pratiquement les mesures (métriques) par le biais desquelles ils sont captés.

Dans ce chapitre, nous abordons la théorie du commerce international qui constitue la justification théorique d'un commerce équitable à l'échelle mondiale.

Ainsi, nous tenterons de répondre théoriquement aux questions essentielles liées à la relation entre commerce international et croissance économique et plus pratiquement à la relation entre commerce international et pauvreté.

2.1 Pourquoi les pays s'engagent-ils dans le commerce international ?

Les pays s'engagent dans le commerce international pour deux raisons fondamentales ; chaque raison contribue aux gains qu'ils retirent de l'échange.

D'abord les pays s'engagent dans le commerce international parce qu'ils sont différents les uns des autres. Les nations, tout comme les individus peuvent en effet bénéficier de leurs différences en s'arrangeant de sorte que chacune se consacre à ce qu'elle fait relativement le mieux.

En second lieu, les pays s'engagent dans le commerce international en vue de réaliser des économies d'échelle de production. En effet, si chaque pays produit seulement un registre limité de biens, il produira chacun de ceux-ci à une échelle plus grande, et donc de manière plus efficiente - que s'il essayait de les produire tous.

Dans le monde réel, la structure des échanges internationaux reflète ces deux motifs33(*).

2.2 Le modèle de Ricardo

Les principales hypothèses retenues par Ricardo sont les suivantes : Il a supposé deus pays qui produisent simultanément deux biens en utilisant un seul facteur de production, à savoir le travail. Ce facteur est mobile à l'intérieur de chaque pays, c'est à dire qu'il est transférable d'un secteur d'activité à l'autre. Mais à l'extérieur il est immobile, c'est à dire qu'il ne peut pas être transféré d'un pays à un autre.

La fonction de production indique la quantité des facteurs nécessaire pour produire une unité d'un bien et définit la technique de production utilisée, celle-ci étant différente d'un pays à l'autre. D'où les quatre hypothèses de base sont :

1. Dans chaque pays les facteurs de production existent en quantités fixes et peuvent être exprimés en équivalent travail ;

2. Le marché de ces facteurs est caractérisé par la concurrence parfaite ;

3. La technique pour la fabrication d'un bien est différente d'un pays à l'autre ;

4. Les conditions de plein-emploi des facteurs sont assurées.

Dans le modèle de Ricardo les biens sont échangés entre deux pays sur la base de la quantité de travail exigée pour les produire. Le commerce international s'explique par les différences des productivités du travail.

Le travail est l'unique facteur de production. Il est homogène et parfaitement mobile entre différents secteurs d'activité dans un pays. Mais sur le plan international ce facteur reste immobile.34(*)

- Le modèle ricardien, le plus simple montre comment les différences entre pays donnent lieu au commerce international et à des gains de l'échange. Dans ce modèle, le travail est le seul facteur de production et les seules différences entre pays résident dans la productivité du travail des diverses industries.

- Dans le modèle ricardien, les pays exportent les biens que leur force de travail produit de manière relativement efficiente et importeront les biens que leur force de travail produit de manière relativement inefficiente. En d'autres termes, la structure de production d'un pays est déterminée par les avantages comparatifs.

- Ce modèle montre que les échanges sont profitables pour un pays. Nous pouvons d'abord voir dans l'échange une méthode indirecte de production. Plutôt que de produire un bien par ses propres moyens, le pays peut produire un autre bien et l'échanger contre le premier. Le modèle simple montre la chose suivante : chaque fois qu'un bien est importé, il doit se vérifier que cette « production indirecte » exige moins de travail que la production directe. En second lieu, nous pouvons montrer que les échanges déplacent les possibilités de consommation d'un pays, impliquant ainsi des gains de l'échange.

- La distribution des gains de l'échange dépend du prix relatif des biens que les pays produisent. Pour déterminer ces prix relatifs, il est nécessaire de faire intervenir au niveau mondial l'offre et la demande relatives de ces biens. Le prix relatif implique de même un salaire relatif.

- La proposition que les échanges sont profitables ne souffre pas de qualification. Il n'y a donc aucune exigence que le pays soit « compétitif » ou que l'échange ou que l'échange soit « équitable ». En particulier nous pouvons montrer que trois idées communément formulées sur les échanges sont fausses.

D'abord, un pays gagne aux échanges même s'il a une productivité plus faible que le pays partenaire dans toutes les industries.

Ensuite, le commerce est profitable même si les industries étrangères doivent leur compétitivité uniquement à de bas salaires.

Enfin, le commerce est profitable le même si les exportations d'un pays incorporent plus de travail que ses importations.

2.3 Le modèle a facteurs spécifiques

Pour Ricardo, le commerce international conduit chaque pays qui s'y engage, à une spécialisation complète. Il en est ainsi à cause de l'hypothèse relative à l'utilisation d'un seul facteur de production et aux coûts d'opportunités constants. Il est évident que cette hypothèse n'est pas réaliste.

C'est pourquoi Paul Samuelson et Ronald Jones ont élaboré le modèle à facteurs spécifiques qui tient compte de l'existence de plus d'un facteur dont certains sont spécifiques à certains secteurs et d'autres peuvent être employés par tous les secteurs. C'est ainsi que les facteurs spécifiques sont considérés comme fixes et les facteurs communs sont variables et transférables d'un secteur à l'autre.

Ce modèle est différent du modèle de Ricardo en trois points importants :

§ Le modèle à facteurs spécifiques suppose l'existence de plusieurs facteurs. En ce sens, ses hypothèses sont plus proches de la réalité que celles de Ricardo qui sont basées sur l'utilisation d'un seul facteur de production ;

§ Dans le modèle à facteurs spécifiques les coûts d'opportunités sont croissants alors que chez Ricardo, ils constants. C'est ainsi que lorsque les facteurs passent d'un secteur d'activité à un autre leur efficacité diminue à cause du temps d'apprentissage et d'adaptation, ce qui explique que les coûts soient croissants ;

§ L'ouverture au commerce international conduit chaque pays à se spécialiser partiellement dans le secteur d'activité dans lequel il possède un avantage comparatif contrairement au modèle de Ricardo qui conduit à la spécialisation complète.

2.4 Le modèle Heckscher-Ohlin

Ce modèle doit son nom à deux économistes suédois qui l'ont développé : Elie Heckscher en 1919 et Bertil Ohlin en 1933.

Le point de départ de leur théorie est constitué par l'incorporation dans le modèle, de la différence dans la dotation en ressources productives entre deux pays.

D'où le nom de théorie des dotations factorielles pour désigner la théorie de Heckscher-Ohlin.

L'objectif visé dans ce modèle est d'expliquer l'origine de l'avantage comparatif, qui d'après ces auteurs provient de l'interaction entre l'abondance relative des ressources productives et l'intensité relative avec laquelle ces ressources sont utilisées dans la production.

En d'autres termes, la théorie met l'accent sur les effets réciproques des proportions dans lesquelles les ressources productives sont disponibles dans chaque pays et les proportions dans lesquelles elles sont utilisées dans la production.

- Ce modèle permet de comprendre le rôle des ressources dans le commerce. Il suppose deux biens qui sont produits en utilisant deux facteurs de production. Les deux biens diffèrent de par l'intensité factorielle ; pour un rapport donné salaire/rente, la production d'un des biens utilisera un rapport plus élevé de terre par rapport au travail que ne le fera la production de l'autre bien.

- Tant que le pays produit les deux biens, il existe une relation unique entre les prix relatifs des biens et les prix relatifs des facteurs utilisés pour produire ces biens. Une augmentation dans le prix relatif du bien intensif en travail fera glisser la répartition du revenu en faveur du travail et le fera de façon très marquée. Le salaire réel de la main d'oeuvre augmentera en fonction de deux biens, alors que le revenu réel des propriétaires terriens chutera en fonction des deux biens.

- Un accroissement dans l'offre d'un des facteurs de production étend les possibilités de production, mais d'une façon fortement biaisée. Si le prix relatif des biens ne change pas, la production du bien utilisant de façon intensive ce facteur s'accroît alors que la production de l'autre bien diminue en termes réels.

- Si, dans un pays, l'offre d'une ressource est relativement plus importante que celle d'autres ressources, cette ressource sera dite abondante. Un pays tendra à produire relativement en plus grandes quantités les biens qui utilisent intensivement ses ressources abondantes. Cela constitue la base de la théorie des échanges de HECKSCHER-OHLIN : les pays tendent à exporter les biens intensifs dans les facteurs dont ils ont une dotation abondante.

- Parce que les changements relatifs dans les prix des biens ont de puissants effets sur les revenus relatifs des facteurs et parce le commerce international modifie les prix relatifs, le commerce international exerce une forte influence sur le revenu des facteurs. Les propriétaires des facteurs de productions abondants d'un pays gagnent à l'échange mais les propriétaires des facteurs rares y perdent.

- Dans un modèle idéalisé, le commerce international devrait en fait conduire à l'égalisation entre pays des prix des facteurs de production comme le travail ou le capital. Dans la réalité, on n'observe pas une égalisation complète des prix des facteurs en raison des fortes disparités dans les ressources, des barrières aux échanges et des différences internationales de technologie35(*).

Dans la suite du théorème de HECKSCHER-OHLIN, d'autres auteurs ont développé trois théorèmes importants à savoir, le théorème d'égalisation des prix des facteurs, le théorème de Stolper-Samuelson et le théorème de Rybcbzynski.

2.4.1 Le théorème d'égalisation des prix des facteurs.

Paul A.Samuelson est l'auteur de ce théorème qui s'inscrit dans le cadre du modèle de HECKSCHER-OHLIN. Ce théorème stipule que : « le commerce international, en égalisant les prix des biens finit par égaliser les prix des facteurs de production. »36(*)

Les hypothèses restent les mêmes que celles du modèle HECKSCHER-OHLIN à savoir deux pays qui produisent deux biens en utilisant les mêmes technologies. Si dans ces pays les conditions de concurrence parfaite règnent, le prix sera égal au coût marginal.

2.4.2 Le théorème de Stolper-Samuelson.

Ce théorème a été développé par deux économistes américains : Wolfang F.Stolper et Paul A.Samuelson.

Le théorème s'énonce comme suit : « l'accroissement du prix relatif d'un bien a pour effet d'augmenter la rémunération réelle du facteur utilisé intensément dans sa production. »37(*)

Cette théorie se situe dans le prolongement du théorème de HECKSCHER-OHLIN et de SAMUELSON.

2.4.3 Le théorème de Rybczynski.

Ce théorème s'énonce comme suit : « l'accroissement de l'offre d'un seul facteur de production entraîne en même temps l'accroissement absolu de la production du bien utilisant intensément ce facteur et une diminution de la production du bien utilisant relativement peu ce facteur. »38(*)

2.5 CROISSANCE ET COMMERCE INTERNATIONAL39(*)

2.5.1 L'apport de Hymla Mynt.

H.Mynt a développé la théorie de l'exutoire du surplus pour expliquer le rôle du commerce international dans la croissance économique.

Le concept de surplus suppose qu'il existe des ressources oisives dans une économie en autarcie. Cette situation résulte de l'étroitesse du marché national ainsi que des imperfections du mécanisme de marché baser sur le prix.

En d'autres termes, l'existence des ressources abondantes et non utilisées conduit à une situation où la capacité productive d'une économie excède les besoins du marché local. En outre, trois autres facteurs caractérisent cette économie à savoir :

- L'inélasticité de la demande extérieure pour ses exportations éventuelles ;

- La faiblesse de la mobilité des facteurs de production d'un secteur d'activité à l'autre ;

- L'absence de réaction aux signaux du mécanisme des prix de la part de ces facteurs.

Dans ces conditions, le commerce international peut permettre d'atteindre deux objectifs.

Premièrement, il offre au pays concerné un marché pour ses exportations, lesquelles n'auraient pas été produites, si ce débouché extérieur n'avait pas existé.

Deuxièmement, l'ouverture au commerce international permet à l'économie nationale de fonctionner à pleine capacité tout en favorisant une mobilisation plus importante des facteurs de production.

En résumé, non seulement l'échange international procure des débouchés nouveaux aux biens locaux mais en plus, il favorise le plein emploi des facteurs productifs et élimine les distorsions liées aux imperfections du marché.

Par ailleurs, le commerce international, en permettant une plus grande production, procure au pays le bénéfice des économies d'échelles susceptibles de justifier les efforts d'innovation.

Enfin, par l'intermédiaire du commerce international, les innovations techniques et le savoir-faire en matière de production et d'organisation sont transmis et les opportunités d'investissements sont créées.

2.5.2 La thèse de Henry Denis.

H.Denis a développé la thèse du rôle des débouchés préalables. D'après cette thèse la croissance des pays développés dépend de la possibilité qu'ils ont de renouveler les opportunités d'investissements.

Ces investissements à caractère autonomes sont stimulés par une demande extérieure qui s'exprime sur les marchés d'exportation. Ces marchés ont la particularité d'être acquis préalablement aux produits du pays exportateur. De ce fait, la source des investissements autonomes réside dans le développement préalable des marchés extérieurs.

Les innovations techniques constituent un instrument qui sert à conquérir les marchés et les débouchés extérieurs jouent un rôle de premier plan comme facteur de croissance. Dès lors, l'expansion des débouchés extérieurs contribue à accélérer la croissance.

2.5.3 La théorie du cycle du produit.

Cette théorie a été développée par Raymond Vernon. La théorie suggère une explication de la croissance basée sur l'avantage comparatif. Celui-ci est fondé sur deux facteurs.

Le premier concerne l'aptitude inégale des pays à adopter le progrès technique et à appliquer les innovations qui en résultent à la production des biens nouveaux.

Le deuxième facteur concerne la lenteur avec laquelle les nouvelles technologies se diffusent dans le temps et dans l'espace.

Au départ, les innovations techniques sont localisées dans les pays qui ont conçues et appliquées à la production. Leur transmission au reste du monde s'est faite progressivement par l'intermédiaire du commerce international.

Les innovations techniques sont adaptées à l'élévation du niveau de vie ainsi que de la valeur du temps. Qu'il s'agisse du temps consacré à la production ou du temps utilisé pour la consommation, les produits nouveaux ont pour vocation d'économiser le temps de travail ou celui passé à la consommation.

Les grands pays industrialisés ont monopolisé les innovations techniques pour deux raisons. D'une part, ils sont capables d'assumer les risques inhérents à la recherche et aux applications qui en résultent.

D'autre part, ils possèdent les moyens techniques et financiers ainsi que les hommes formés nécessaires pour accomplir ces tâches.

Avec le temps, la demande des biens nouveaux va gagner le reste du monde par l'effet d'imitation et l'augmentation du niveau de vie. Ainsi, l'innovation qui est à l'origine de la croissance va se transmettre au reste du monde par l'intermédiaire de l'échange international.

L'innovation procure au pays d'origine une position monopolistique et donc un avantage comparatif lui permettant de développer ses exportations vers le reste du monde.

L'accroissement de la demande ainsi que le profit tiré de l'avance technologique va inciter les autres pays à imiter les technologies nouvelles.

Les entreprises innovantes vont pouvoir déplacer leur production vers les marchés d'exportation, une fois surmontés les difficultés liées à la production de masse (standardisée) et à la maîtrise de la technologie nouvelle.

En outre, ces entreprises vont pouvoir profiter sur place des facteurs bon marché tels que la main-d'oeuvre et les ressources naturelles.

Le déplacement de la production constituera pour le pays d'accueil une source de croissance grâce à l'investissement direct et /ou au transfert de technologie.

Une fois que les pays industrialisés importateurs auront assimilé et maîtrisé la technologie nouvelle, ils deviendront à leur tour producteurs et exportateurs des produits nouveaux. La production peut alors s'arrêter dans le pays d'où est partie l'innovation. Le produit nouveau achève ainsi son cycle avec la disparition de l'avantage comparatif fondé sur la supériorité technologique ou encore sur l'exclusivité dans la production.

Dans cette théorie le commerce extérieur est agent de transmission des innovations techniques. Toutefois sa validité repose sur la lenteur dans la réduction des écarts technologiques entre les nations.

2.6 Pourquoi le théorème de Stolper-Samuelson ne suffit pas pour

analyser la pauvreté ?

Le théorème de Stolper Samuelson, selon lequel une augmentation du prix des produits à forte intensité de main-d'oeuvre entraîne une hausse du revenu réel du travail et une baisse du revenu réel du capital, est outil extrêmement puissant qui présente un intérêt direct pour l'analyse des liens entre commerce international et pauvreté. Toutefois, comme toute théorie, il se fonde sur des postulats restrictifs et, si ceux-ci ne sont pas vérifiés, il perd une grande partie de sa puissance et de son caractère concluant. Cela ne le rend pas pour autant inutile, en fait il reste un des principaux outils de l'économiste, mais il doit être complété par des analyses plus approfondies et plus spécifiques si l'on veut formuler des conclusions concrètes.40(*)

Le mécanisme fondamental expliqué par ce théorème a été établi sur la base d'un modèle à deux biens, deux facteurs et deux pays - est que, lorsque le prix des produits à forte intensité de main-d'oeuvre augmente, la production de ces produits augmente, si bien qu'elle attire des facteurs de production de l'autre secteur, plus capitalistique. Comme l'industrie de main-d'oeuvre cherche à employer davantage de travail par unité de capital que l'industrie capitalistique n'en libère (du fait de la différence de l'intensité des facteurs), cette réaffectation des facteurs accroît la demande de main-d'oeuvre et son prix par rapport à la demande et au prix du capital. Cela incite les deux industries à employer moins de travail par unité de capital, ce qui entraîne une augmentation de la production marginale du travail dans les deux industries. Si la rémunération des facteurs est égale à leur production marginale, les salaires augmentent par rapport aux prix des deux industries et, par conséquent, le revenu réel des travailleurs augmente, quelle que soit la structure de leur consommation. Un raisonnement symétrique montre que la rentabilité réelle du capital diminue.

Les principaux postulats de ce théorème sont décrits ci-après, avec une brève indication de ce qui se passe lorsqu'ils sont violés41(*).

· La distribution fonctionnelle du revenu n'est pas identique à la distribution personnelle du revenu : le revenu d'un ménage donné n'est lié qu'indirectement à la rémunération des différents facteurs de production. Il dépend du degré auquel le ménage possède les différents facteurs, ce qui est généralement très difficile à déterminer de façon empirique.

Récemment, Lloyd (1998) a montré comment on pouvait généraliser le théorème de Stolper-Samuelson pour qu'il s'applique à la distribution personnelle du revenu, compte tenu de la dotation de facteurs et de la composition de la consommation des ménages.

· Dimensions : le résultat très puissant du théorème de Stolper-Samuelson n'est valable que dans un modèle à deux facteurs et à deux biens. Lorsqu'on multiplie les facteurs et les biens, les résultats s'affaiblissent considérablement. Dans un modèle à n facteurs et n biens, chaque facteur a un « ennemi », c'est-à-dire un bien dont l'augmentation du prix le pénalise, mais n'a pas toujours un « ami ». Si le nombre de facteurs diffère du nombre de biens, il est encore plus difficile de trouver des résultats non ambigus.

· Mobilité de la main-d'oeuvre : indépendamment du nombre des catégories de main-d'oeuvre que l'on distingue, il faut que le marché du travail soit parfaitement fluide à l'échelle nationale. Si cette condition n'est pas satisfaite, c'est-à-dire si le marché du travail est segmenté, il faut traiter les travailleurs ayant des compétences similaires mais opérant sur des marchés différents comme des facteurs différents qui ne seront pas tous avantagés ou désavantagés dans la même proportion.

· Equilibre diversifié : pour que tous les effets du théorème se vérifient, il faut que le pays considéré produise tous les types de biens, tant avant qu'après la modification de prix étudiée. Si l'on distingue les biens en fonction de leur perfectionnement, il est peu probable que cette condition soit satisfaite. Si le pays ne produit pas tous les types de biens, le mécanisme de base peut être rompu et on risque d'obtenir des résultats pervers (Davis, 1996).

· Biens diversifiés : le théorème de Stolper-Samuelson se fonde sur un modèle dans lequel les biens d'origine nationale et d'origine étrangère sont homogènes. Pour de nombreux critiques, il est préférable de considérer que les biens sont différenciés et dans ce cas il est essentiel de savoir dans quelle mesure les biens d'origine nationale peuvent se substituer aux biens d'origine étrangère dont les prix varient. Si le degré de substituabilité est faible, la variation des prix internationaux n'aura guère d'incidence sur ceux des produits d'origine nationale, et la quantité de produits importés ne sera guère influencée par la variation du prix, si bien que la dégradation des termes de l'échange résultant de la hausse des prix ne sera pas atténuée.

· Absence d'économies d'échelle et facilité de substitution des facteurs : s'il y a des économies d'échelle, la réponse d'une industrie à une variation des prix sera plus importante que s'il n'y en a pas. De plus, dans ces conditions, il possible que tous les facteurs soient gagnants ou perdants, ce qui affaiblit la rivalité inter facteurs qui est un postulat important du théorème. De même, si la technologie est endogène ou si le travail ne peut se substituer à d'autres facteurs que par sauts discrets, il peut y avoir des discontinuités dans la façon dont les prix des facteurs répondent aux chocs.

· Concurrence parfaite sur les marchés des biens et facteurs : cette concurrence parfaite est nécessaire pour que les variations des prix des biens se répercutent de façon simple et directe sur les prix des facteurs. S'il y a des rentes dans le système, la transmission devient beaucoup plus complexe et imprévisible.

· Biens n'entrant pas dans le commerce international : si certains biens ne sont pas exportés ou importés, leur prix n'est plus déterminé par le cours mondial et les droits de douane, mais uniquement par l'équilibre de l'offre et de la demande sur le marché intérieur. La réponse aux chocs se fera par une adaptation des prix et des quantités, alors que dans le cas d'un petit pays qui importe ou exporte tous les biens, seules les quantité seront modifiées. En conséquence, le rythme auquel les variations des prix des marchandises exportables se répercutent sur la demande relative des différents facteurs diminuera.

CHAPITRE III : VERIFICATION EMPIRIQUE

Au chapitre précédent nous avons parlé des aspects théoriques relatifs au commerce international. Ceci nous a permis de répondre théoriquement aux questions essentielles liées à la relation entre commerce international et croissance économique et plus pratiquement à la relation entre commerce international et pauvreté.

Dans le présent chapitre, nous poursuivons l'analyse de la relation commerce international (mondialisation), pauvreté et inégalité à l'aide d'un modèle économétrique.

En d'autres termes, il s'agit de vérifier empiriquement ces différents aspects dans le cadre des pays en développement et ceux en transition.

3.1. Spécification économique

Dans le cadre des études empiriques que nous allons faire sur les pays en développement et ceux en transition, nous allons examiner de plus près le rôle joué spécifiquement par l'ouverture au commerce international qui ne constitue qu'une facette du processus de globalisation. Il est clair cependant qu'il serait intéressant à l'avenir d'utiliser cet indice composite de la mondialisation afin de pouvoir élargir notre appréhension du phénomène que nous souhaitons étudiés.

Pour l'instant, nous nous sommes contentés d'analyser la relation entre la globalisation commerciale et la pauvreté d'une part et la globalisation commerciale et les inégalités d'autre part.

L'ouverture au commerce sera appréhendée par le biais du ratio du commerce extérieur (la somme des exportations et des importations rapportée au PIB), la pauvreté sera captée à travers trois indices de la famille FGT et les inégalités par l'indice de GINI

Nous essaierons de voir s'il y a un lien entre commerce international et la pauvreté d'une part et d'autre part entre le commerce international et les inégalités d'autre part

Pour la spécification du modèle, nous nous sommes inspirés de l'article de François Bourguignon (2005) intitulé « The Growth Elasticity of Poverty Reduction » et d'un modèle utilisé par Martin Rama et Ravallion (2001) dans un travail en cours dont on a tiré de l'article de Rama intitulé « Globalization, Inequality and Labor Market Policies ».

Dans le cadre de ce travail, le lien entre la mondialisation et la pauvreté est vérifié sur base d'une analyse de corrélation entre les indices de pauvreté (variables dépendantes) et le ratio du commerce international (variable indépendante) à laquelle on ajoutera d'autres variables des termes interactifs. Il en est ainsi pour le lien entre la mondialisation et les inégalités qui sont captées par l'indice de GINI (variables dépendantes).

Par rapport à cette spécification et à l'hypothèse de travail, le signe attendu est négatif ce qui implique qu'une augmentation de l'ouverture entraînera une réduction de la pauvreté ou des inégalités.

Bien que la spécification puisse être considérée quelque peu arbitraire, le plus grand nombre de variables de contrôle devrait réduire le risque de confusion entre les effets de l'ouverture et ceux d'autres facteurs économiques.

Dans cette spécification, l'indicateur d'ouverture est introduit en interaction avec d'autres variables dont la ligne de pauvreté, la moyenne mensuelle du revenu ou de la consommation et l'indice de GINI.

3.2. Spécification économétrique

Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé les modèles de régression simple et multiple sous la forme logarithmique qui se présentent comme suit :

3.2.1. Pauvreté et mondialisation42(*)

Modèle naïf : LHi = á + â1 Lcommexti + ui [1]

Modèle standard : LHi = á + â1 Lcommexti + â2Lz1i + ui [2]

Modèle standard perfectionné : LHi = á + â1 Lcommexti + â2Lz1i + â3Lz2i+ ui [3]

Modèle naïf : LPGAPi = á + â1 Lcommexti + ui [4]

Modèle standard : LPGAPi = á + â1 Lcommexti + â2Lz1i + ui [5]

Modèle standard perfectionné : LPGAPi = á + â1 Lcommexti + â2Lz1I + â3Lz2I + ui [6]

Modèle naïf : LSPGi = á + â1 Lcommexti + ui [7]

Modèle standard : LSPGi = á + â1 Lcommexti + â2Lz1I + ui [8]

Modèle standard perfectionné : LSPGi = á + â1 Lcommexti + â2Lz1I + â3Lz2I + ui [9]

L : le logarithme naturel

H : la proportion de la population vivant en dessous de la ligne de la pauvreté ;

PGAP : la profondeur de la pauvreté

SPG : la sévérité de la pauvreté

COMMEXT : le ratio du commerce extérieur

Z1 : est le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

Z2 : est le produit de ratio du commerce international et le Gini

âj : Paramètre des variables utilisées j= 1, 2,3

á : constante du modèle

u  : terme de l'erreur

3.2.2. Inégalités et mondialisation43(*)

Modèle naïf : LGINIi = á + â1 Lcommexti + ui [10]

Modèle standard : LGINIi = á + â1 Lcommexti2I Lz1i+ ui [11]

Modèle standard perfectionné : LGINIi = á + â1 Lcommexti + â2Lz1I + â3Lz2I + ui [12]

L : le logarithme naturel

GINI : le coefficient de Gini

COMMEXT : le ratio du commerce extérieur

Z1 : est le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

Z2 : est le produit de ratio du commerce international et le Gini

âj : Paramètre des variables utilisées j= 1, 2,3

á : constante du modèle

u  : terme de l'erreur

Les équations [1] à [12] sont estimées par OLS sont l'hypothèse que tous les coefficients sont constants par rapport aux individus (dans notre cas ce sont les pays).

3.3. Présentation des résultats des estimations.

3.3.1. Estimations des relations pauvreté et mondialisation

a) Modèle naïf avec H

Tableau n°1 : Régression entre la proportion des pauvres dans la population totale (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Variable explicative est le log du

Variable dépendante est le log de

la proportion de la population vivant en dessous de la ligne de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

3.043852

(1.126010)

-0.424848

(-0.660580)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.013881

0.436365

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre parathèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

La spécification du modèle naïf prend en compte une seule variable explicative, à savoir : le ratio du commerce extérieur. D'après les résultats du Tableau 1, la part du commerce extérieur dans le PIB n'a aucune importance étant donné que le coefficient associé à cette variable n'est pas statistiquement significatif.

L'ajustement est mauvais car R2= 0.013881 < 0.75. Le pouvoir explicatif de la variable indépendante (logarithme du ratio du commerce extérieur) est très faible : cette variable n'explique qu'à 1.39 % le niveau de la proportion des pauvres dans la population totale.

L'ensemble du modèle n'est pas significatif du fait que la probabilité associée à la statistique F de FISHER est supérieure à 0.05.

En conclusion, la proportion des pauvres dans l'ensemble de la population des pays en développement et en transition n'est pas expliquée par la mondialisation.

D'où la nécessité d'introduire les termes interactifs dans le modèle standard ci-dessous :

b) Modèle standard avec H

Tableau n°2 : Régression entre la proportion des pauvres dans la population totale (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Variables explicatives sont le log de

Variable dépendante est le log de

la proportion de la population vivant en dessous de la ligne de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

Produit du ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

8.394272***

(4.315729)

-3.129996***

(-5.310373)

2.323712***

(6.538679)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.593377

21.88922

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre parathèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

Le tableau 2, de son côté, considère la même variable explicative avec un terme interactif. Dans cette spécification l'indicateur d'ouverture est introduit en interaction avec la ligne de pauvreté et le revenu ou la consommation moyenne mensuelle.

Les résultats de cette régression semblent être satisfaisant car tous les paramètres sont statistiquement significatifs, l'ajustement est assez bon R2 = 0.593377. Cela signifie que le pouvoir explicatif de la variable indicateur d'ouverture et le terme interactif sur la proportion des pauvres dans la population totale des pays en développement et en transition est 59.34 %, mais il y a possibilité d'améliorer le pouvoir explicatif du modèle.

Le modèle standard est bon dans son ensemble étant donné que la probabilité de la statistique F est inférieure à 0.05.

L'élasticité du ratio du commerce extérieur étant significatifs, une augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% induit une diminution plus que proportionnelle de la proportion de la population vivant en dessous de la ligne de pauvreté de 3.13% dans les pays en développement et les économies en transition.

Dans le souci d'améliorer la bonté de la régression, introduisons un deuxième terme interactif dans le modèle standard perfectionné ci-dessous :

c) Modèle standard perfectionné avec H

Tableau n°3 : Régression entre la proportion des pauvres dans la population totale (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante), le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant (variable indépendante) et le produit de ratio du commerce international et le Gini (variable indépendante).

Variables explicatives sont le log de

Variable dépendante est le log de

la proportion de la population vivant en dessous de la ligne de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

Produit du ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

Produit de ratio du commerce international et le Gini

-11.36142***

(-3.879964)

-6.657476***

(-11.17036)

2.173952***

(10.13742)

4.404848***

(7.357743)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.858160

58.48524

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

En introduisant un deuxième terme interactif (le logarithme naturel du produit de ratio du commerce international et le Gini) tous les paramètres du modèle restent significatifs alors que la fiabilité de l'ajustement s'améliore avec un R2 = 0.858160 c'est à dire que l'indicateur d'ouverture et les deux termes interactifs expliquent la proportion des pauvres dans les pays en développement et les économies en transition à 85.82 % et la signification d'ensemble du modèle standard perfectionné est concluant.

Comme nous avons utilisé les données logarithmiques, les coefficients des variables explicatives sont des élasticités.

Pour la constante une unité du ratio du commerce extérieur, du produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant et du produit de ratio du commerce international et le Gini influe le niveau d'échelle de la proportion de la population vivant en dessous de la ligne de la pauvreté de e-11.36142

On dira ainsi qu'une augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% se traduira par une diminution plus que proportionnelle de taux de pauvreté dans les pays en développement et en transition de 6.66%.

La hausse du terme interactif entre ratio commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant de 1% induit une augmentation du taux de pauvreté dans la population totale de 2.17%.

L'augmentation du terme interactif entre ratio du commerce international et le Gini de 1% entraîne l'augmentation du taux de pauvreté dans la population totale de 4.4%

MATRICE DE CORRELATION

 

LH

LCOMMEXT

LZ1

LZ2

LH

1

-0.117817264866

0.459511402377

0.157636398822

LCOMMEXT

-0.117817264866

1

0.701911380222

0.893165094263

LZ1

0.459511402377

0.701911380222

1

0.657326035236

LZ2

0.157636398822

0.893165094263

0.657326035236

1

La lecture de la matrice de corrélation suggère qu'il y a une corrélation négative entre la mondialisation et la pauvreté. En d'autres termes l'augmentation de l'ouverture au commerce international entraîne la diminution de la pauvreté dans les pays en développement et en transition.

d) Modèle naïf avec PGAP

Tableau n°4 : Régression entre la profondeur de la pauvreté (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Variable explicative est le log du

Variable dépendante est le log de

la profondeur de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

0.941247

(0.345259)

-0.177421

(-0.273539)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.002408

0.074824

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

D'après les résultats du Tableau 4, la part du commerce extérieur dans le PIB n'a aucune influence sur le gap de pauvreté étant donné que le coefficient associé à cette variable n'est pas statistiquement significatif.

L'ajustement est mauvais car R2 = 0.002408 < 0.75.

Le pouvoir explicatif de la variable explicative (logarithme du ratio du commerce extérieur) est très faible : cette variable n'explique qu'à 0.24 % le niveau de profondeur de la pauvreté dans ces pays. L'ensemble du modèle n'est pas significatif du fait que la probabilité associée à la statistique F de FISHER est largement supérieure à 0.05.

En conclusion, la profondeur de la pauvreté (Poverty Gap) dans l'ensemble de la population des pays en développement et en transition n'est pas expliquée par la mondialisation.

D'où la nécessité d'introduire les termes interactifs dans le modèle standard ci-dessous :

e) Modèle standard avec PGAP

Tableau n°5 : Régression entre la profondeur de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Variables explicatives sont le log de

Variable dépendante est le log de

la profondeur de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

Produit du ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

6.231583***

(3.092566)

-2.852187***

(-4.670992)

2.297613***

(6.240719)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.565928

19.55649

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

Dans le tableau 5, on considère la même variable explicative avec un terme interactif. Dans cette spécification l'indicateur d'ouverture est introduit en interaction avec la ligne de pauvreté et le revenu ou la consommation moyenne mensuelle. Les résultats de cette régression semblent être satisfaisant car tous les paramètres sont statistiquement significatifs, l'ajustement est assez bon R2 = 0.565928. Cela signifie que le pouvoir explicatif de la variable indicateur d'ouverture et le terme interactif sur la profondeur de la pauvreté dans les pays en développement et en transition est 56.59 %. Le modèle standard est bon dans son ensemble étant donné que la probabilité du F-statistique est inférieure à 0.05.

Dans ce modèle, l'augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% induit une diminution plus que proportionnelle de la profondeur de pauvreté dans les pays sous étude de 2.85%.

Dans le souci d'améliorer la bonté de la régression, introduisons un deuxième terme interactif dans le modèle standard perfectionné ci-dessous :

f) Modèle standard perfectionné avec PGAP

Tableau n°6 : Régression entre la profondeur de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante), le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant (variable indépendante) et le produit de ratio du commerce international et le Gini (variable indépendante).

Variables explicatives sont le long de

Variable dépendante est le log de

la profondeur de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

Produit du ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

Produit de ratio du commerce international et le Gini

-9.306633**

(-2.292537)

-5.626614***

(-6.809781)

2.179824***

(7.332091)

3.464493***

(4.174284)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.728849

25.98385

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

L'introduction d'un deuxième terme interactif, suggère que tous les paramètres du modèle sont significatifs alors que la fiabilité de l'ajustement ou la bonté de la régression s'améliore avec un R2 = 0.728849 c'est à dire que l'indicateur d'ouverture et les deux termes interactifs expliquent le niveau du gap de la pauvreté dans les pays en développement et les économies en transition à 72.89 % et la signification d'ensemble du modèle standard perfectionné est concluant.

Pour la constante une unité du ratio du commerce extérieur, du produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant et du produit de ratio du commerce international et le Gini influe le niveau d'échelle de gap de pauvreté dans les pays en développement et en transition e-9.306633

L'augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% se traduira par une diminution plus que proportionnelle du gap de pauvreté dans les pays en développement et en transition de 5.63 %.

La hausse du terme interactif entre ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant de 1% induit une augmentation du gap de pauvreté de 2.18 %.

L'augmentation du terme interactif entre ratio du commerce international et le Gini de 1% entraîne l'augmentation du gap de pauvreté de 3.46 %

MATRICE DE CORRELATION

 

LPGAP

LCOMMEXT

LZ1

LZ2

LPGAP

1

-0.0490698795833

0.500239786663

0.168922281464

LCOMMEXT

-0.0490698795833

1

0.701911380222

0.893165094263

LZ1

0.500239786663

0.701911380222

1

0.657326035236

LZ2

0.168922281464

0.893165094263

0.657326035236

1

La matrice de corrélation suggère qu'il existe une corrélation négative entre la mondialisation et la pauvreté. En d'autres termes l'augmentation de l'ouverture au commerce international entraîne la diminution de la pauvreté dans les pays en développement et en transition.

g) Modèle naïf avec SPG

Tableau n°7 : Régression entre la sévérité de la pauvreté (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Variable explicative est le log du

Variable dépendante est le log de

la sévérité de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

1.943644

(0.685137)

-0.544845

(-0.812765)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.021545

0.660587

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

D'après les résultats du Tableau 7, la part du commerce extérieur dans le PIB n'a aucun impact sur la sévérité de la pauvreté étant donné que le coefficient associé à cette variable n'est pas statistiquement significatif.

L'ajustement n'est pas bon car R2 = 0.021545 < 0.75. Le pouvoir explicatif de la variable explicative (logarithme du ratio du commerce extérieur) est très faible : cette variable n'explique qu'à 2.15 % le niveau de la sévérité de la pauvreté. L'ensemble du modèle n'est pas significatif du fait que la probabilité associée à la statistique F de FISHER est supérieure à 0.05.

En conclusion, la sévérité de la pauvreté dans les pays en développement et en transition n'est pas expliquée par la mondialisation.

D'où la nécessité d'introduire les termes interactifs dans le modèle standard ci-dessous :

h) Modèle standard avec SPG

Tableau n°8 : Régression entre la sévérité de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Variables explicatives sont le log de

Variable dépendante est le log de

la sévérité de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

Produit du ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

6.225856***

(2.837130)

-2.872549***

(-4.424201)

2.109557***

(5.364892)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.508927

15.02720

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre parathèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

L'introduction du terme interactif dans le modèle standard permet d'obtenir des résultats assez satisfaisants (voir tableau 8).

Dans cette spécification l'indicateur d'ouverture est introduit en interaction avec la ligne de pauvreté et le revenu ou la consommation moyenne mensuelle. Les résultats de cette régression semblent être satisfaisant car tous les paramètres sont statistiquement significatifs, l'ajustement est assez bon R2 = 0.508927. Cela signifie que le pouvoir explicatif de la variable indicateur d'ouverture et le terme interactif sur le niveau de la sévérité de la pauvreté dans les pays en développement et en transition est de 50.89 %. Le modèle standard est bon dans son ensemble étant donné que la probabilité du F-statistique est inférieure à 0.05.

Dans ce modèle standard, l'élasticité associé au ratio du commerce extérieur étant négatif et supérieur à 1 en valeur absolue, l'augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% entraîne une diminution plus que proportionnelle de la sévérité de la pauvreté dans ces pays de 2.87%.

Dans le souci d'améliorer la fiabilité de l'ajustement, introduisons un deuxième terme interactif dans le modèle standard perfectionné ci-dessous :

i) Modèle standard perfectionné

Tableau n°9 : Régression entre la sévérité de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante), le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant (variable indépendante) et le produit de ratio du commerce international et le Gini (variable indépendante).

Variables explicatives sont le log de

Variable dépendante est le log de

la sévérité de la pauvreté

Constante

Ratio du commerce extérieur

Produit du ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

Produit de ratio du commerce international et le Gini

-4.958740

(-1.007278)

-4.877270***

(-4.865533)

2.021963***

(5.558603)

2.498988**

(2.491463)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.598039

13.88617

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

L'introduction d'un deuxième terme interactif, suggère que tous les paramètres du modèle sont significatifs sauf l'intercept ou la constante alors que la fiabilité de l'ajustement s'est légèrement amélioré avec un R2 = 0.598039 c'est à dire que l'indicateur d'ouverture et les deux termes interactifs expliquent la sévérité de la pauvreté dans les pays en développement et les économies en transition à 59.80 % et la signification d'ensemble du modèle standard perfectionné est concluant.

Après le diagnostic économétrique, nous constatons que s'il y a une augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1%, cela se traduira par une diminution plus que proportionnelle de la sévérité de la pauvreté dans les pays en développement et en transition de 4.87 %.

La hausse du terme interactif entre ratio commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant de 1% induit une augmentation du gap de pauvreté de 2.02 %.

L'augmentation du terme interactif entre ratio du commerce international et le Gini de 1% entraîne l'augmentation du gap de pauvreté de 2.49 %

MATRICE DE CORRELATION

 

LSPG

LCOMMEXT

LZ1

LZ2

LSPG

1

-0.146782636618

0.421281068595

0.0409787181182

LCOMMEXT

-0.146782636618

1

0.66824259934

0.883651060169

LZ1

0.421281068595

0.66824259934

1

0.624154962593

LZ2

0.0409787181182

0.883651060169

0.624154962593

1

La lecture de cette matrice aboutit à une même conclusion c'est à dire qu'il y a une corrélation négative entre la mondialisation et la pauvreté.

3.3.2 Estimation des relations inégalité et mondialisation

a) Modèle naïf avec GINI

Tableau n°10 : Régression entre le coefficient de Gini (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Variable explicative est le log du

Variable dépendante est le log du

Coefficient de Gini

Constante

Ratio du commerce extérieur

4.473995***

(14.32023)

-0.176825**

(-2.391197)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.147679

5.717825

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

Quant au lien entre la mondialisation et les inégalités, nous avons opté pour la même démarche en prenant comme variable expliquée l'indice de GINI. La spécification du modèle naïf prend en compte une seule variable explicative, à savoir : le ratio du commerce extérieur. D'après les résultats du Tableau 10, la part du commerce extérieur dans le PIB a une influence sur les inégalités dans ces pays étant donné que le coefficient associé à cette variable est statistiquement significatif.

De ce fait, une augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% entraîne une diminution moins que proportionnelle des inégalités de 0.18% étant donné que son élasticité est négatif et inférieur à 1 en valeur absolue.

L'ajustement est mauvais car R2= 0.147679 < 0.75. Le pouvoir explicatif de la variable indépendante (logarithme du ratio du commerce extérieur) est très faible : cette variable n'explique qu'à 14.77 % le niveau des inégalités. L'ensemble du modèle est significatif du fait que la probabilité associée à la statistique F de FISHER est inférieure à 0.05.

En conclusion, les inégalités dans les pays en développement et en transition sont expliquées par la mondialisation.

Introduisons les termes interactifs dans le modèle standard ci-dessous pour améliorer l'ajustement :

b) Modèle standard avec GINI

Tableau n°11 : Régression entre le coefficient de Gini (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Variables explicatives sont le log de

Variable dépendante est le log du

coefficient de Gini

Constante

Ratio du commerce extérieur

Produit du ratio commerce extérieur et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant

4.548807***

(13.25492)

-0.215556**

(-2.110641)

0.034585

(0.556431)

R2

Test F

Nombre d'observations

0.155847

2.953910

35

Source : Estimation du modèle faite par l'auteur. Les chiffres entre para thèses sont des statistiques « t » robustes. Les coefficients de corrélation significatifs aux seuils de 10, 5 et 1% sont respectivement indiqués par un, deux et trois astérisques.

L'introduction du terme interactif n'améliore pas de manière significative l'ajustement, aussi le coefficient associé à ce terme n'est pas statistiquement significatif. La régression n'est pas toujours bonne : R2 = 0.155847 < 0.75 et la significativité d'ensemble n'est pas concluante car la probabilité associée à la statistique de Fisher est légèrement supérieure à 0.05.

Mais l'élasticité associée au ratio du commerce extérieur étant statistiquement significatif au seuil de 5%, l'augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% induit une diminution moins que proportionnelle des inégalités de 0.22% dans les pays en développement et les économies en transition.

MATRICE DE CORRELATION

 

LGINI

LCOMMEXT

LZ1

LGINI

1

-0.384290773678

-0.195780877336

LCOMMEXT

-0.384290773678

1

0.681552452235

LZ1

-0.195780877336

0.681552452235

1

La matrice de corrélation montre qu'il existe une corrélation négative entre la mondialisation et les inégalités dans les pays en développement et en transition.

Les résultats du modèle standard perfectionné avec GINI n'ayant pas été statistiquement significatifs, nous avons décidé de l'éliminer de notre étude.

En conclusion, les résultats de cette étude permettent de confirmer notre hypothèse de recherche selon laquelle le commerce international qui est un aspect de la mondialisation parmi tant d'autres contribue à la réduction de la pauvreté et des inégalités dans les pays en développement et les économies en transition : l'ouverture croissante au commerce international se compense d'une forte diminution de leur pauvreté et de leurs inégalités toutes choses restant égales par ailleurs.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude intitulé : mondialisation, pauvreté et inégalité, les résultats empiriques ont permis de confirmer l'hypothèse de travail selon laquelle le commerce international qui est un aspect de la mondialisation parmi tant d'autres, contribue à la réduction de la pauvreté et des inégalités dans les pays en développement et les économies en transition.

D'une part, pour le lien entre la mondialisation et la pauvreté, les résultats empiriques ont révélé ce qui suit :

· L'élasticité du ratio du commerce extérieur n'est pas statistiquement significative pour le modèle naïf.

Par contre, en ce qui concerne le modèle standard et standard perfectionné, les élasticités du ratio du commerce extérieur sont statistiquement significatifs, ceci implique que l'augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% induit une diminution plus que proportionnelle de la proportion de la population vivant en dessous de la ligne de pauvreté respectivement de 3.13% et 6.66%.

· En outre, la profondeur de la pauvreté n'est pas expliquée par l'indicateur d'ouverture, son élasticité n'étant pas statistiquement significatif pour le modèle naïf.

A l'inverse, pour le modèle standard et standard perfectionné, les élasticités étant statistiquement significatifs, l'augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% se traduit par une diminution plus que proportionnelle de la profondeur de pauvreté ou du gap de pauvreté de 2.85% et 5.63%.

· En fin, la sévérité de la pauvreté n'est pas expliquée par l'indicateur d'ouverture, son élasticité n'étant pas statistiquement significatif pour le modèle naïf.

Alors que pour le modèle standard et standard perfectionné, les élasticités étant significatifs, l'augmentation de l'indicateur d'ouverture de 1% entraîne une diminution plus que proportionnelle de la sévérité de la pauvreté de 2.87% et 4.88%.

D'autre part, en ce qui concerne le lien entre la mondialisation et l'inégalité, les élasticités étant statistiquement significatifs, l'augmentation de l'indicateur de 1% induit une diminution moins que proportionnelle des inégalités de 0.18% et 0.22% respectivement pour le modèle naïf et le modèle standard.

Les différentes matrices de corrélation ont confirmé l'existence d'une corrélation négative entre la mondialisation et la pauvreté d'une part, et la mondialisation et les inégalités d'autre part.

En d'autres termes, l'ouverture croissante au commerce international dans les pays en développement et les économies en transition se compense d'une forte diminution de leur pauvreté et de leurs inégalités, toutes choses restant égales par ailleurs.

Cette conclusion se rapproche de celle de Martin Rama, pour qui la mondialisation ne peut pas être considérée comme une source d'inégalités accrues et de celle du Professeur L. Alan Winters qui conclut que la libéralisation du commerce international contribue (positivement) généralement à la réduction de la pauvreté car elle aide les gens à réaliser leur potentiel de production, stimule la croissance économique, limite les interventions arbitraires des pouvoirs publics et aide à résister aux chocs.

En revanche, Lundberg et Squire (1999) ont trouvé que l'ouverture commerciale conduit à des inégalités fortes44(*).

ANNEXE I : LES ESTIMATIONS DU MODELE.

Modèle naïf

Tableau n°1 : Régression entre la proportion des pauvres dans la population totale (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Dependent Variable: LH

Method: Least Squares

Date: 08/29/06 Time: 20:15

Sample: 1 35

Included observations: 33

Excluded observations: 2

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

3.043852

2.703220

1.126010

0.2688

LCOMMEXT

-0.424848

0.643144

-0.660580

0.5138

R-squared

0.013881

Mean dependent var

1.274892

Adjusted R-squared

-0.017929

S.D. dependent var

2.102066

S.E. of regression

2.120827

Akaike info criterion

4.400181

Sum squared resid

139.4351

Schwarz criterion

4.490878

Log likelihood

-70.60298

F-statistic

0.436365

Durbin-Watson stat

1.839438

Prob(F-statistic)

0.513761

Modèle standard

Tableau n°2 : Régression entre la proportion des pauvres dans la population totale (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Dependent Variable: LH

Method: Least Squares

Date: 08/29/06 Time: 20:32

Sample: 1 35

Included observations: 33

Excluded observations: 2

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

8.394279

1.945043

4.315729

0.0002

LCOMMEXT

-3.129996

0.589412

-5.310373

0.0000

LZ1

2.323712

0.355379

6.538679

0.0000

R-squared

0.593377

Mean dependent var

1.274892

Adjusted R-squared

0.566269

S.D. dependent var

2.102066

S.E. of regression

1.384384

Akaike info criterion

3.574896

Sum squared resid

57.49559

Schwarz criterion

3.710942

Log likelihood

-55.98578

F-statistic

21.88922

Durbin-Watson stat

1.570047

Prob(F-statistic)

0.000001

Modèle standard perfectionné

Tableau n°3 : Régression entre la proportion des pauvres dans la population totale (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante), le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant (variable indépendante) et le produit de ratio du commerce international et le Gini (variable indépendante).

Dependent Variable: LH

Method: Least Squares

Date: 08/29/06 Time: 20:39

Sample: 1 35

Included observations: 33

Excluded observations: 2

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-11.36142

2.928228

-3.879964

0.0006

LCOMMEXT

-6.657476

0.595995

-11.17036

0.0000

LZ1

2.173952

0.214448

10.13742

0.0000

LZ2

4.404848

0.598668

7.357743

0.0000

R-squared

0.858160

Mean dependent var

1.274892

Adjusted R-squared

0.843487

S.D. dependent var

2.102066

S.E. of regression

0.831614

Akaike info criterion

2.582315

Sum squared resid

20.05587

Schwarz criterion

2.763710

Log likelihood

-38.60821

F-statistic

58.48524

Durbin-Watson stat

2.192658

Prob(F-statistic)

0.000000

Modèle naïf

Tableau n°4 : Régression entre la profondeur de la pauvreté (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Dependent Variable: LPGAP

Method: Least Squares

Date: 08/29/06 Time: 21:02

Sample: 1 35

Included observations: 33

Excluded observations: 2

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

0.941247

2.726205

0.345259

0.7322

LCOMMEXT

-0.177421

0.648613

-0.273539

0.7863

R-squared

0.002408

Mean dependent var

0.202511

Adjusted R-squared

-0.029773

S.D. dependent var

2.107714

S.E. of regression

2.138859

Akaike info criterion

4.417114

Sum squared resid

141.8163

Schwarz criterion

4.507812

Log likelihood

-70.88238

F-statistic

0.074824

Durbin-Watson stat

1.940679

Prob(F-statistic)

0.786253

Modèle standard

Tableau n°5 : Régression entre la profondeur de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Dependent Variable: LPGAP

Method: Least Squares

Date: 08/29/06 Time: 21:04

Sample: 1 35

Included observations: 33

Excluded observations: 2

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

6.231583

2.015020

3.092566

0.0043

LCOMMEXT

-2.852187

0.610617

-4.670992

0.0001

LZ1

2.297613

0.368165

6.240719

0.0000

R-squared

0.565928

Mean dependent var

0.202511

Adjusted R-squared

0.536990

S.D. dependent var

2.107714

S.E. of regression

1.434190

Akaike info criterion

3.645586

Sum squared resid

61.70704

Schwarz criterion

3.781632

Log likelihood

-57.15217

F-statistic

19.55649

Durbin-Watson stat

1.630864

Prob(F-statistic)

0.000004

Modèle standard perfectionné

Tableau n°6 : Régression entre la profondeur de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante), le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant (variable indépendante) et le produit de ratio du commerce international et le Gini (variable indépendante).

Dependent Variable: LPGAP

Method: Least Squares

Date: 08/29/06 Time: 21:06

Sample: 1 35

Included observations: 33

Excluded observations: 2

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-9.306633

4.059534

-2.292537

0.0293

LCOMMEXT

-5.626614

0.826255

-6.809781

0.0000

LZ1

2.179824

0.297299

7.332091

0.0000

LZ2

3.464493

0.829961

4.174284

0.0002

R-squared

0.728849

Mean dependent var

0.202511

Adjusted R-squared

0.700799

S.D. dependent var

2.107714

S.E. of regression

1.152904

Akaike info criterion

3.235657

Sum squared resid

38.54643

Schwarz criterion

3.417052

Log likelihood

-49.38834

F-statistic

25.98385

Durbin-Watson stat

2.055882

Prob(F-statistic)

0.000000

Modèle naïf

Tableau n°7 : Régression entre la sévérité de la pauvreté (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Dependent Variable: LSPG

Method: Least Squares

Date: 08/30/06 Time: 19:58

Sample(adjusted): 3 35

Included observations: 32

Excluded observations: 1 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

1.943644

2.836869

0.685137

0.4985

LCOMMEXT

-0.544845

0.670360

-0.812765

0.4228

R-squared

0.021545

Mean dependent var

-0.342242

Adjusted R-squared

-0.011070

S.D. dependent var

2.088218

S.E. of regression

2.099744

Akaike info criterion

4.381970

Sum squared resid

132.2678

Schwarz criterion

4.473578

Log likelihood

-68.11152

F-statistic

0.660587

Durbin-Watson stat

2.232154

Prob(F-statistic)

0.422756

Modèle standard

Tableau n°8 : Régression entre la sévérité de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Dependent Variable: LSPG

Method: Least Squares

Date: 08/30/06 Time: 20:01

Sample(adjusted): 3 35

Included observations: 32

Excluded observations: 1 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

6.225856

2.194420

2.837130

0.0082

LCOMMEXT

-2.872549

0.649281

-4.424201

0.0001

LZ1

2.109557

0.393215

5.364892

0.0000

R-squared

0.508927

Mean dependent var

-0.342242

Adjusted R-squared

0.475060

S.D. dependent var

2.088218

S.E. of regression

1.512971

Akaike info criterion

3.755087

Sum squared resid

66.38333

Schwarz criterion

3.892500

Log likelihood

-57.08139

F-statistic

15.02720

Durbin-Watson stat

1.980155

Prob(F-statistic)

0.000033

Modèle standard perfectionné

Tableau n°9 : Régression entre la sévérité de la pauvreté (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante), le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant (variable indépendante) et le produit de ratio du commerce international et le Gini (variable indépendante).

Dependent Variable: LSPG

Method: Least Squares

Date: 08/30/06 Time: 20:01

Sample(adjusted): 3 35

Included observations: 32

Excluded observations: 1 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-4.958740

4.922911

-1.007278

0.3224

LCOMMEXT

-4.877270

1.002412

-4.865533

0.0000

LZ1

2.021963

0.363754

5.558603

0.0000

LZ2

2.498988

1.003021

2.491463

0.0189

R-squared

0.598039

Mean dependent var

-0.342242

Adjusted R-squared

0.554972

S.D. dependent var

2.088218

S.E. of regression

1.393059

Akaike info criterion

3.617350

Sum squared resid

54.33719

Schwarz criterion

3.800567

Log likelihood

-53.87760

F-statistic

13.88617

Durbin-Watson stat

2.356385

Prob(F-statistic)

0.000010

Modèle naïf

Tableau n°10 : Régression entre le coefficient de Gini (variable dépendante) et le ratio du commerce extérieur (variable indépendante).

Dependent Variable: LGINI

Method: Least Squares

Date: 08/30/06 Time: 20:11

Sample: 1 35

Included observations: 35

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

4.473995

0.312425

14.32023

0.0000

LCOMMEXT

-0.176825

0.073948

-2.391197

0.0227

R-squared

0.147679

Mean dependent var

3.733748

Adjusted R-squared

0.121852

S.D. dependent var

0.265959

S.E. of regression

0.249229

Akaike info criterion

0.114559

Sum squared resid

2.049805

Schwarz criterion

0.203436

Log likelihood

-0.004788

F-statistic

5.717825

Durbin-Watson stat

1.826272

Prob(F-statistic)

0.022653

Modèle standard

Tableau n°11 : Régression entre le coefficient de Gini (variable dépendante), le ratio du commerce extérieur (variable indépendante) et le produit du ratio du commerce extérieure et la ligne de pauvreté par le revenu mensuel moyen ou la consommation mensuelle moyenne par habitant(variable indépendante).

Dependent Variable: LGINI

Method: Least Squares

Date: 08/30/06 Time: 20:14

Sample: 1 35

Included observations: 35

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

4.548807

0.343179

13.25492

0.0000

LCOMMEXT

-0.215556

0.102128

-2.110641

0.0427

LZ1

0.034585

0.062156

0.556431

0.5818

R-squared

0.155847

Mean dependent var

3.733748

Adjusted R-squared

0.103087

S.D. dependent var

0.265959

S.E. of regression

0.251878

Akaike info criterion

0.162073

Sum squared resid

2.030162

Schwarz criterion

0.295389

Log likelihood

0.163719

F-statistic

2.953910

Durbin-Watson stat

1.817428

Prob(F-statistic)

0.066487

ANNEXE II : DONNEES BRUTES SUR LE COMMERCE INTERNATIONAL, LA

PAUVRETE ET L'INEGALITE.

Country

Year

PL

mean$

H(%)

PG(%)

SPG(%)

Gini(%)

Ratio du Commerce Extérieur

Z1

Z2

Argentina-Urban

1998

32.74

344.98

1.15

0.05

0

49.84

23.3

2.21126442112586

1161.272

Belarus

1998

32.74

281.73

0

0

0

27.95

130

15.1073723068186

3633.5

Brazil

1998

32.74

308.95

9.94

3.15

1.32

60.66

17.5

1.85450720181259

1061.55

Burkina Faso

1998

32.74

71.77

29.23

7.81

3.01

46.85

46.3

21.1211090985091

2169.155

Burundi

1998

32.74

40.24

54.56

22.68

12.66

42.39

35.4

28.8020874751491

1500.606

Chile

1998

32.74

470.57

0.85

0.11

0.02

56.65

56.4

3.92404105659094

3195.06

Colombia

1998

32.74

267.72

14.51

8.84

7.54

60.66

33.5

4.09678021813835

2032.11

Costa Rica

1998

32.74

346.26

6.94

3.41

2.24

51.3

99.8

9.43641194478138

5119.74

Cote d'Ivoire

1998

32.74

93.31

15.53

3.82

1.42

43.75

82.1

28.8067088200622

3591.875

Croatia

1998

32.74

371

0.07

0.07

0.07

26.82

89

7.85407008086253

2386.98

Dominican Republic

1998

32.74

425.7

0

0

0

47.44

70.1

5.3912943387362

3325.544

Ecuador

1998

32.74

150.9

15.78

6.32

3.62

53.53

61.6

13.3650364479788

3297.448

El Salvador

1998

32.74

120.96

21.39

7.94

3.89

52.17

58.8

15.9152777777778

3067.596

Estonia

1998

32.74

227.65

0.08

0.02

0.01

37.64

169.2

24.3338809576104

6368.688

Gambia

1998

32.74

96.07

26.49

8.76

3.77

50.23

113.2

38.5777870302904

5686.036

Guatemala

1998

32.74

192.57

7.89

1.59

0.47

55.83

45.5

7.7357324609233

2540.265

Guyana

1998

32.74

266.1

2.98

0.6

0.16

44.58

203.379

25.0230306651635

9066.63582

Honduras

1998

32.74

131.14

23.84

11.62

7.47

56.3

97.939

24.451142748208

5513.9657

Hungary

1998

32.74

210.65

0.38

0.32

0.32

24.44

102.2

15.8843009731783

2497.768

Iran. Islamic Rep.

1998

32.74

285.65

0.26

0.04

0.01

44.1

28

3.20924207946788

1234.8

Latvia

1998

32.74

166.88

1.53

0.67

0.61

33.62

30

5.88566634707574

1008.6

Lithuania

1998

32.74

190.48

0.59

0.26

0.24

32.16

106.3

18.2710100797984

3418.608

Macedonia. FYR

1998

32.74

204.63

0.9

0.71

0.7

28.21

97.6

15.6156184332698

2753.296

Mexico

1998

32.74

215.75

7.98

2.07

0.75

53.11

64.4

9.77268134414832

3420.284

Mongolia

1998

32.74

52.55

27.02

8.08

3.4

30.27

105

65.4176974310181

3178.35

Nicaragua

1998

32.74

52.76

44.68

16.62

8.22

45.24

110.6

68.632373009856

5003.544

Poland

1998

32.74

232.6

0.46

0.25

0.25

31.6

30

4.22269991401548

948

Romania

1998

32.74

172.11

1.39

0.89

0.88

31.19

59.9

11.3946080994713

1868.281

Russian Federation

1998

32.74

131.74

12.66

3.46

1.27

48.67

58.5

14.5384089873994

2847.195

Slovenia

1998

32.74

502.25

0.02

0.02

0.02

28.41

114.8

7.48342857142857

3261.468

Uruguay-Urban

1998

32.74

409.19

0.61

0.2

0.12

45.18

44.4

3.55252083384247

2005.992

Venezuela. RB

1998

32.74

156.79

14.31

6.58

4.08

49.53

40.1

8.3734549397283

1986.153

Vietnam*

1998

32.74

98.78

3.8

0.48

0.1

35.52

95.3

31.5865762300061

3385.056

Yemen. Rep.

1998

32.74

84.24

10.21

2.3

0.85

33.44

88.1

34.2401946818613

2946.064

Zambia

1998

32.74

38.52

64.78

33.65

21.77

53.8

67.8

57.6264797507788

3647.64

Sources : Banque mondiale et Rapports PNUD.

BIBLIOGRAPHIE

a) Ouvrages

1. Banque mondiale, mondialisation développement et pauvreté : Bâtir

une économie mondiale intégrée, Edition ESKa,

Washington octobre 2002.

2. Bourbonnais R., Econométrie : manuel et exercices corrigés, Dunod,

Paris, 2000.

3. Cadoret I. et al, Econométrie appliquée : méthodes, applications et

corrigés, 1è Ed. De Boeck, Bruxelles, 2004.

4. Daniel Verger et al, Bas revenus, consommation restreinte ou faible

bien-être : Les approches statistiques de pauvreté

à l'épreuve des comparaisons internationales,

Document de travail, INSEE, Paris, Avril 2005.

5. François Bourguignon, «The Growth elasticity of poverty reduction »,

Worldbank, Washington, 2005.

6. Joseph Stiglitz E., La Grande Désillusion, Edition FAYARD, Paris 2002.

7. KALONJI NTALAJA, Introduction à l'économétrie, 1è Ed. Université de

Kinshasa, Kinshasa, 1997.

8. KINTAMBU MAFUKU E., Principes d'économétrie, 3è Ed. Université

Kongo, Mbanza-ngungu, 2004.

9. Krugman Paul R. Et Obstfeld M., Economie international, 4èédition de

Boeck, Bruxelles, 2003.

10. Martin Rama et Ravallion « Globalization, inequality and Labor

Market Policies », Woldbank, Washington, 2001.

11. Organisation Mondiale du Commerce, Commerce international,

disparités des revenus et

pauvreté, centre William

Rappard, Genève 2000.

12. Paulet J-P., La mondialisation, Armand Colin, Paris, 1998.

b) Articles

13. Bernard Comte, Le « consensus de Washington », http://conte.u-

bordeaux4.fr, Bordeaux 2003.

14. FMI, Finances et développement : L'Afrique face au défi de la

mondialisation, Décembre 2001.

15. FMI, La mondialisation : Faut-il s'en réjouir ou la redouter ?

Études thématiques, 2000.

16. Louis-Marie Asselin et Anyck Dauphin, Mesure de la pauvreté : un

cadre conceptuel, octobre 2000,

Québec Canada.

c) Rapport

17. Rapport OMC, Conférence des nations unies sur le commerce et le

développement : les pays les moins avancés, Nations

unies, New York et Genève 2004.

d) Thèses et mémoire.

18. Yves FLÜCKIGER, Globalisation, inégalité et pauvreté : Note de

synthèse, thèse de doctorat, Université de Genève,

2005.

19. Yemba Poyo B., La pauvreté monétaire et alimentaire à Masina :

Quartier sans fil, Mémoire, UNIKIN, 2001-2002.

20. Yélé Maweki B., Tests de comparaisons de la pauvreté

multidimensionnelle basés sur le ratio de

vraisemblance empirique, Séminaire de thèse,

Département d'Économique, Université Laval, mai 2006

e) Cours

21. Lukusa Dia Bondo, Cours des théories de l'échange international,

dispensé en première licence économie, FASEG

-UNIKIN, avril 2005, inédit.

TABLE DES MATIERES

LISTES DES ACCRONYMES.................................................................i

EPIGRAPHIE....................................................................................ii

DEDICACE......................................................................................iii

AVANT-PROPOS..............................................................................iv

I. INTRODUCTION 1

1. PROBLÉMATIQUE 2

2. MÉTHODOLOGIE 3

3. INTÉRÊT DU SUJET 4

4. DÉLIMITATION DU SUJET 4

5. HYPOTHÈSE DE TRAVAIL 4

6. CANEVAS DE TRAVAIL 5

CHAPITRE I : CONCEPTS DE MONDIALISATION, 6

PAUVRETE ET INEGALITE. 6

1.1 MONDIALISATION 6

1.1.1 Aperçu historique 6

1.1.2 Qu'est-ce que la mondialisation? 7

I.1.3 Quelques aspects du contenu de la mondialisation 8

I.1.4 Quelques avantages de la mondialisation 9

I.1.5 Désavantages de la mondialisation 10

I.1.6 Mesures de la globalisation 11

I.2. PAUVRETÉ 12

I.2.2. CONCEPT DE PAUVRETÉ 12

I.2.2 DÉFINITION DU SEUIL DE PAUVRETÉ 15

I.2.3 Définition de la ligne de pauvreté 16

I.2.4 Les indicateurs synthétiques de la pauvreté 16

a) Définition 16

b) Propriétés d'un bon indicateur de pauvreté 17

c) Quelques indices de pauvreté 20

I.3. INÉGALITÉ 22

I.3.1. Définitions 22

I.3.2. Mesures des inégalités 22

I.4. EXISTE-T-IL UN LIEN ENTRE COMMERCE INTERNATIONAL, PAUVRETÉ ET 27

INÉGALITÉ ? 27

2.1 POURQUOI LES PAYS S'ENGAGENT-ILS DANS LE COMMERCE INTERNATIONAL ? 29

2.2 LE MODÈLE DE RICARDO 30

2.3 LE MODÈLE A FACTEURS SPÉCIFIQUES 31

2.4 LE MODÈLE HECKSCHER-OHLIN 32

2.4.1 Le théorème d'égalisation des prix des facteurs. 34

2.4.2 Le théorème de Stolper-Samuelson. 34

2.4.3 Le théorème de Rybczynski. 34

2.5 CROISSANCE ET COMMERCE INTERNATIONAL 35

2.5.1 L'apport de Hymla Mynt. 35

2.5.2 La thèse de Henry Denis. 36

2.5.3 La théorie du cycle du produit. 36

2.6 POURQUOI LE THÉORÈME DE STOLPER-SAMUELSON NE SUFFIT PAS POUR 38

ANALYSER LA PAUVRETÉ ? 38

CHAPITRE III : VERIFICATION EMPIRIQUE 41

3.1. SPÉCIFICATION ÉCONOMIQUE 41

3.2. SPÉCIFICATION ÉCONOMÉTRIQUE 43

3.2.1. Pauvreté et mondialisation 43

3.2.2. Inégalités et mondialisation 44

3.3. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DES ESTIMATIONS. 45

3.3.1. Estimations des relations pauvreté et mondialisation 45

a) Modèle naïf avec H 45

b) Modèle standard avec H 46

c) Modèle standard perfectionné avec H 47

d) Modèle naïf avec PGAP 49

e) Modèle standard avec PGAP 50

f) Modèle standard perfectionné avec PGAP 51

g) Modèle naïf avec SPG 53

h) Modèle standard avec SPG 54

i) Modèle standard perfectionné 55

3.3.2 Estimation des relations inégalité et mondialisation 57

a) Modèle naïf avec GINI 57

b) Modèle standard avec GINI 58

CONCLUSION GENERALE 60

ANNEXE I : LES ESTIMATIONS DU MODELE. 62

ANNEXE II : DONNEES BRUTES SUR LE COMMERCE INTERNATIONAL, LA 68

PAUVRETE ET L'INEGALITE. 68

BIBLIOGRAPHIE 70

A) OUVRAGES 70

B) ARTICLES 71

C) RAPPORT 71

D) THÈSES ET MÉMOIRE. 71

E) COURS 71

TABLE DES MATIERES 72

* 1 Banque mondiale, mondialisation développement et pauvreté : Bâtir une économie

mondiale intégrée, Edition ESKa, Washington octobre 2002, p1.

* 2 FMI, La mondialisation : Faut-il s'en réjouir ou la redouter ? Études thématiques, 2000, p 7.

* 3 Organisation Mondiale du Commerce, Commerce international, disparités des revenus et

pauvreté, centre William Rappard, Genève 2000, p.1

* 4 Organisation Mondiale du Commerce, Op.Cit, p.1

* 5 Idem, p.1

* 6 FMI, Finances et développement : L'Afrique face au défi de la mondialisation, Décembre 2001 ; p. 4

* 7 Joseph Stiglitz E., La Grande Désillusion, Edition FAYARD, Paris 2002, p.30

* 8 Comte B., Le « consensus de Washington »http://conte.u-bordeaux4.fr, Bordeaux 2003, pp.1-2.

* 9 FMI, Op.cit, p.2

* 10 Organisation de Commerce International, Op.cit, p.11

* 11 Rapport OMC, Conférence des nations unies sur le commerce et le développement : les

pays les moins avancés, Nations unies, New York et Genève 2004, p.44

* 12 FMI, Op.cit, p.4

12 Idem, p.4

* 13 Paulet J-P., La mondialisation, Armand Colin, Paris, 1998, p. 16

* 14 Idem, p.17

* 15 Cité par Yemba Poyo B., La pauvreté monétaire et alimentaire à Masina : Quartier sans fil,

Mémoire, UNIKIN, 2001-2002.

* 16 Idem.

* 17 Asselin L-M. et Anyck D., Mesure de la pauvreté : un cadre conceptuel, Québec Canada, octobre

2000, pp.20-21.

* 18 Idem, pp.20-21

* 19 Cité par Yemba Poyo B., Op.Cit

* 20 Cité par Yemba Poyo B., Op.cit.

* 21 Verger D. et al, Bas revenus, consommation restreinte ou faible bien-être : Les approches

statistiques de pauvreté à l'épreuve des comparaisons internationales,

Document de travail, INSEE, Paris, Avril 2005, p.7

* 22 Idem, p.7

* 23 Asselin L-M. et Anyck D., Op.Cit, p.27

* 24 Yélé Maweki B., Tests de comparaisons de la pauvreté multidimensionnelle basés sur le ratio de vraisemblance empirique, Séminaire de thèse, Département d'Économique, Université Laval, mai 2006, pp.10-14

* 25 Verger D. et al, Op.cit., p.48

* 26 FLÜCKIGER Y., Globalisation, inégalité et pauvreté : Note de synthèse, thèse de doctorat,

Université de Genève, 2005, p.12

* 27 FLÜCKIGER Y., Op.cit., pp 12-14

* 28 Verger D. et al, Op.cit. , p.45

* 29 Idem, p.45

* 30 Verger D. et al, Op.cit., p.46

* 31 Verger D. et al, Op.cit., p.47

* 32 Rama M., Globalization, inequality and Labor Market Policies, Worldbank, Washington, 2001, p.46

* 33 Krugman Paul R. Et Obstfeld M., Economie international, 4èédition de boeck, Bruxelles, 2003, p.13

* 34 Lukusa Dia Bondo, Cours des théories de l'échange international, dispensé en première licence

économie, FASEG-UNIKIN, avril 2005, inédit.

* 35 Krugman Paul R. Et Obstfeld M., Op.Cit, p.13

* 36 Lukusa Dia Bondo, Op.cit, inédit.

* 37 Idem, inédit.

* 38 Lukusa Dia Bondo, Op.cit, inédit.

* 39 Idem, inédit

* 40 Organisation Mondiale du Commerce, Op.cit, p.55

* 41 Organisation Mondiale du Commerce, Op.cit, p.55

* 42 Pour l'élaboration du modèle « pauvreté et mondialisation », nous nous sommes inspirés de l'article de François Bourguignon (2005) intitulé « The Growth Elasticity of Poverty Reduction », pp.17-20 et d'un modèle utilisé par Martin Rama et Ravallion (2001) dans un travail en cours dont on a tiré de l'article de Rama intitulé « Globalization, Inequality and Labor Market Policies », pp 47-48.

* 43 Pour l'élaboration du modèle « inégalité et mondialisation », nous nous sommes inspirés de l'article de François Bourguignon (2005) intitulé « The Growth Elasticity of Poverty Reduction », pp.17-20 et d'un modèle utilisé par Martin Rama et Ravallion (2001) dans un travail en cours dont on a tiré de l'article de Rama intitulé « Globalization, Inequality and Labor Market Policies », pp 47-48.

* 44Citer par Rama M. et Ravallion, « Globalization, inequality and Labor Market Policies »,

Woldbank,Washington, 2001, p.46






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