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Mondialisation, pauvreté et inégalité : Cas des quelques pays en développement et pays en transition( Télécharger le fichier original )par Patrick LUSENGE NDUNGO Université de Kinshasa - Licence en sciences économiques et de gestion 2005 |
I.2.2 Définition du seuil de pauvretéLe seuil de pauvreté est une ligne de démarcation à partir de laquelle un individu peut être considéré comme pauvre ou non pauvre. La définition d'un seuil de pauvreté se fait selon trois approches : · L'approche nutritionnelle : le seuil de pauvreté est établi par l'apport minimal en calories pour assurer la survie à terme. L'OMS fixe un seuil absolu sur la consommation journalière d'énergie nutritive à 2.133 calories et selon les normes FAO, à 2.400 calories pour la pauvreté et à 1.800 calories pour l'extrême pauvreté ; · Une deuxième approche élargit le concept de pauvreté à l'ensemble des besoins qui doivent être satisfaits pour mener une digne en société. La banque mondiale a fixé le seuil de pauvreté absolue à une consommation journalière de biens et services aux Etats-Unis en 1985 d'un volume de 1$ ; · Une dernière approche postule que le seuil de pauvreté peut être mesuré par la part des déciles inférieurs dans la distribution des revenus et qu'il doit refléter une certaine stratification sociale. I.2.3 Définition de la ligne de pauvretéLa ligne de pauvreté pour un espace déterminé à une époque donnée est le niveau minimum de revenu ou de consommation de biens et services d'une personne qui assure l'atteinte du seuil de pauvreté absolue tout en respectant ses habitudes de consommation. Il s'agit d'un revenu ou d'une consommation de biens et services qui correspond à un seuil donné de pauvreté relative. I.2.4 Les indicateurs synthétiques de la pauvretéa) DéfinitionUn indicateur de pauvreté peut être défini comme une variable « proxy » mesurable et aussi près que possible d'une dimension particulière spécifiée dans l'espace de pauvreté.23(*) Un indicateur de pauvreté ne doit pas être confondu avec une mesure de pauvreté ni avec un indice de pauvreté. Ainsi, un indicateur est un nombre synthétique qui renseigne sur l'état de manifestation ou de manque de capacités. Il n'a guère de contenu éthique ou de considération normative. Par contre, un indice de pauvreté est un nombre, qui par sa formule de calcul a un contenu et un jugement éthique et / ou de justice social sur la manifestation ou le manque de capacités d'une vie humainement humaine. b) Propriétés d'un bon indicateur de pauvretéDepuis les travaux de Sen (1976) qui introduit les axiomes de monotonicité et de transfert, plusieurs autres axiomes ont été proposés et sont généralement acceptés par la littérature (voir entre autres Foster et al., 1984; Donaldson et Weymark, 1986; Foster et Shorrocks, 1991; Bourguignon et Fields, 1997). Les différents axiomes sont les suivants24(*) : Axiome 1 La concentration : L'indice de
pauvreté demeure inchangé lorsqu'un attribut j augmente
pour un individu i, les autres attributs de la matrice étant
constants, si initialement la situation était caractérisée
par Le premier axiome dit que lorsqu'un individu est bien loti au niveau d'un attribut, lui en augmenter n'influe pas sur l'intensité de la pauvreté même s'il est pauvre dans d'autres attributs. Axiome 2 La monotonicité : Pour L'axiome 2 nous dit que l'amélioration des conditions des pauvres n'augmente pas la mesure de la pauvreté. Au contraire, elle peut la réduire. Axiome 3 Le principe de population : Si la matrice
des attributs X est répliquée plusieurs fois alors
l'indice de pauvreté ne change pas et l'on aura alors L'axiome 3 permet par la réplication par exemple de réduire deux matrices de tailles différentes à la même taille, ce qui peut s'avérer utile pour les comparaisons ordinales de pauvreté entre régions et entre périodes. Axiome 4 La symétrie ou l'anonymat : Pour
tout
L'axiome 4 requiert que les mesures de pauvreté ne dépendent pas des caractéristiques non pertinentes des individus. Axiome 5 La continuité : Pour tout L'axiome 5 s'assure que les imprécisions qui caractérisent les données sur le bien-être ne les affectent pas significativement. Pour Tsui (2002), la mesure de la pauvreté
multidimensionnelle est une valeur réelle d'une fonction Axiome 6 La décomposabilité par
sous-groupe : Pour tout
Cet axiome signifie que lorsque la population est partitionnée en plusieurs sous-groupes k, alors la mesure de pauvreté globale est une moyenne pondérée des mesures de pauvreté pour chaque sous-groupe. Ceci permet notamment d'étudier la pauvreté selon différents sous-groupes (ethnique, géographique, etc.) et d'analyser leur contribution à la pauvreté globale, ce qui peut offrir des perspectives intéressantes pour le ciblage de la lutte contre la pauvreté. Si l'on ajoute cet axiome aux autres, Bourguignon et Chakravarty (2002) définissent l'indice de pauvreté multidimensionnelle suivant comme satisfaisant l'ensemble de ces axiomes : Cette forme est conforme à la forme générale dérivée par la proposition 1 de Tsui (2002) comme nécessaire et suffisante pour que l'indice de pauvreté multidimensionnelle P (X; z) satisfasse l'axiome 6 : |