2.5.3 La théorie du cycle
du produit.
Cette théorie a été
développée par Raymond Vernon. La théorie suggère
une explication de la croissance basée sur l'avantage comparatif.
Celui-ci est fondé sur deux facteurs.
Le premier concerne l'aptitude inégale des pays
à adopter le progrès technique et à appliquer les
innovations qui en résultent à la production des biens
nouveaux.
Le deuxième facteur concerne la lenteur avec laquelle
les nouvelles technologies se diffusent dans le temps et dans l'espace.
Au départ, les innovations techniques sont
localisées dans les pays qui ont conçues et appliquées
à la production. Leur transmission au reste du monde s'est faite
progressivement par l'intermédiaire du commerce international.
Les innovations techniques sont adaptées à
l'élévation du niveau de vie ainsi que de la valeur du temps.
Qu'il s'agisse du temps consacré à la production ou du temps
utilisé pour la consommation, les produits nouveaux ont pour vocation
d'économiser le temps de travail ou celui passé à la
consommation.
Les grands pays industrialisés ont monopolisé
les innovations techniques pour deux raisons. D'une part, ils sont capables
d'assumer les risques inhérents à la recherche et aux
applications qui en résultent.
D'autre part, ils possèdent les moyens techniques et
financiers ainsi que les hommes formés nécessaires pour accomplir
ces tâches.
Avec le temps, la demande des biens nouveaux va gagner le
reste du monde par l'effet d'imitation et l'augmentation du niveau de vie.
Ainsi, l'innovation qui est à l'origine de la croissance va se
transmettre au reste du monde par l'intermédiaire de l'échange
international.
L'innovation procure au pays d'origine une position
monopolistique et donc un avantage comparatif lui permettant de
développer ses exportations vers le reste du monde.
L'accroissement de la demande ainsi que le profit tiré
de l'avance technologique va inciter les autres pays à imiter les
technologies nouvelles.
Les entreprises innovantes vont pouvoir déplacer leur
production vers les marchés d'exportation, une fois surmontés les
difficultés liées à la production de masse
(standardisée) et à la maîtrise de la technologie
nouvelle.
En outre, ces entreprises vont pouvoir profiter sur place des
facteurs bon marché tels que la main-d'oeuvre et les ressources
naturelles.
Le déplacement de la production constituera pour le
pays d'accueil une source de croissance grâce à l'investissement
direct et /ou au transfert de technologie.
Une fois que les pays industrialisés importateurs
auront assimilé et maîtrisé la technologie nouvelle, ils
deviendront à leur tour producteurs et exportateurs des produits
nouveaux. La production peut alors s'arrêter dans le pays d'où est
partie l'innovation. Le produit nouveau achève ainsi son cycle avec la
disparition de l'avantage comparatif fondé sur la
supériorité technologique ou encore sur l'exclusivité dans
la production.
Dans cette théorie le commerce extérieur est
agent de transmission des innovations techniques. Toutefois sa validité
repose sur la lenteur dans la réduction des écarts technologiques
entre les nations.
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