INTRODUCTION
Durant trois décennies après
l'indépendance, l'Algérie opta pour l'économie
planifiée, où les entreprises publiques furent seules dans le
marché, elles furent des éléments de réalisation
des objectifs de la planification économique.
Depuis 1989, l'Algérie a mis en oeuvre des
réformes économiques, s'intégrant avec dans la large
sphère mondiale de l'économie de marché, engendrant
l'ouverture progressive des marchés nationaux à la concurrence
étrangère, encadrant plusieurs domaines d'activités.
Avec la création de nombreuses entreprises nationales
et privées, et l'implantation de plusieurs firmes internationales, le
marché des entreprises est entrain de connaître une
métamorphose, surtout ces dernières années, rendant les
échanges entre organisations s'accroissent de plus en plus.
L'acquisition de matières premières ou de biens
est devenu un casse-tête pour les dirigeants d'entreprises, tenu compte
de leur rareté et leurs coûts de plus en plus
élevés, rendant l'établissement de relations entre
entreprises clientes et fournisseurs incontournable.
Dans ce contexte, l'entreprise publique Algérienne
s'est vue défier par de nouvelles firmes, venant avec des connaissances
et capacités supérieures, l'obligeant à se doter de moyens
considérables pour assurer sa part en marché amont, et ainsi de
réaliser des achats gagnants.
Pour faire face, il est opportun d'introduire de nouveaux
mécanismes et outils efficaces et modères. Le Marketing Achats se
présente comme l'outil le plus approprié. Il permet une
connaissance plus riche du marché fournisseurs, un contrôle
efficace des coûts et prix des produits proposés, et ainsi une
communication efficace vers le marché amont.
Le présent travail de recherche se propose
d'étudier le cas d'une entreprise publique, en l'occurrence
COSIDER COMETAL.
Notre contribution dans le cadre de cette étude sur le
terrain porte sur le thème suivant : Essai d'analyse de la
fonction achats, achats d'un produit sidérurgique (Rond à
Béton).
Les éléments de réflexion et de
problématique que nous aborderons dans le cadre de ce travail de
recherche portent sur les points suivants :
Ø L'organisation des achats est-elle adaptée au
nouveau contexte économique ?
Ø Quels sont les critères et la méthode
d'évaluation et de sélection des fournisseurs retenus par
l'entreprise ?
Ø Quels sont les atouts que peut procurer l'entreprise
en appliquant le Marketing Achats ?
Pour aborder le thème choisi, nous avons opté
pour une méthode déductive, c'est-à-dire que nous partons
du général pour aboutir au particulier.
En ce qui concerne notre démarche
méthodologique, et la nature de notre thème de recherche, nous
nous sommes inspirés d'outils de recherches suivants :
v Des ouvrages traitant des achats en milieux industriels et
du Marketing Achats.
v Des rapports d'activités de l'entreprise
COMETAL.
v L'analyse documentaire et le traitement des informations
recueillies.
v Le recours à l'entretient avec des personnels de
l'entreprise, ainsi que l'observation.
Néanmoins, il nous a été plus ou moins
difficile d'obtenir des informations détaillées.
Tenant compte de ces éléments, on a
préféré de structurer notre mémoire en quatre (4)
chapitres :
CHAPITRE 1 : Se propose de
présenter les marchés industriels, quelques notions de l'achat
industriel et l'organisation d'une fonction achats au sein d'une
entreprise.
CHAPITRE 2 : Est
consacré aux fondements théoriques du Marketing achats et de
l'évaluation et sélection des fournisseurs.
CHAPITRE 3 : Illustre
une présentation générale de l'organisme
d'accueil COSIDER COMETAL.
CHAPITRE 4 : Présente
l'analyse de sa politique d'achat, la méthode et les critères
adoptés et choisis pour l'évaluation et la sélection des
fournisseurs potentiels.
CHAPITRE
1
L'ACHAT INDUSTRIEL
Le marché des entreprises dans sa globalité est
très hétérogène, avec des caractéristiques
très spécifiques, lui donnant un poids économique
très lourd.
Tenant compte de la diversité et de la
complexité des marchés des entreprises, où la concurrence
est de plus en plus agressive, l'acquisition de biens ou services industriels
est l'une des missions les plus rudes.
De ce point de vue, ce premier chapitre est
élaboré de façon à éclairer à un
certain degré les caractéristiques des marchés
industriels, les biens et services qui sont échangés dans sa
globalité, le moyen de l'acquisition de ces biens, qui est l'achat
industriel, et en fin, la structure responsable de cet achat au sein de
l'entreprise.
Ainsi, ce premier chapitre est réparti entre trois (03)
sections :
Section 1 : Illustre les
différents types de biens et services industriels, ainsi qu'une
typologie des marchés industriels et leurs caractéristiques.
Section 2 : Présente
quelques notions concernant l'achat industriel et ses
spécificités.
Section 3 : Contient une
présentation de la fonction achats, ses relations avec les autres
fonctions de l'entreprise, ses missions, le centre d'achat, la politique
d'achat, ainsi que le processus d'achat et les procédures d'achat.
SECTION 1 : LES MARCHÉS INDUSTRIELS
1.1 TYPOLOGIE DES BIENS ET SERVICES INDUSTRIELS
1.1.1. Définition
Selon Phillip MALAVAL1(*), « Les biens industriels,
dans leurs acception la plus large, comprennent l'ensemble des
biens, produits ou services fabriqués et vendus par des entreprises
à d'autres entreprises industrielles, organismes ou professionnels.
Ainsi, les biens industriels s'adressent-ils aussi bien aux producteurs, aux
transformateurs, aux assembleurs, aux assembleurs incorporateurs, aux
distributeurs, aux fabricants de produits semi-finis, aux extracteurs de
matières premières et aux prestataires de
services ».
1.1.2. Les types de produits et services
industriels
1.1.2.1. Les matières
premières
Les matières premières sont essentiellement
distinguées par leurs origines :
- Origine minérale : minerais, métaux
ferreux et non ferreux, calcaire, gypse, granit, sable...
- Origine végétale : coton, betterave
à sucre, céréales...
- Origine animale : laine, peaux, viande, poisson...
Elles sont achetées par des industries de
première transformation, et leurs caractéristiques techniques
sont définies à l'avance.
En conséquence, un certain nombre de matières
premières sont d'une grande importance stratégique, soit en
raison de leur utilisation dans l'armement et dans les technologies de
pointes : ce si concerne les matériaux rares ; soit en raison
de leur localisation dans des pays instables politiquement, c'est le cas du
sucre par exemple.
1.1.2.2. Les biens d'équipement
lourds
On peu citer par exemple : les turbines des centrales
hydro-électriques, les réacteurs des centrales nucléaires,
les centrales à béton, les grues, les locomotives et les trains
de laminoirs de la sidérurgie.
Le marché des biens d'équipements lourds est
très concurrentiel, en vue des exigences sur les caractéristiques
des produits établis sur un cahier des charges.
1.1.2.3. Les biens d'équipement
légers
Sont appelés également biens d'équipement
complémentaires, il s'agit de petits appareils (moteurs
électriques), d'équipements et de mobilier de bureau, de
machines, d'outillage à mains, de matériel de manutention.
La clientèle de ces produits est très nombreuse,
dispersée, hétérogène, et la concurrence est
très vive.
1.1.2.4. Les produits intermédiaires, les
demi-produits incorporés, les produits semi-ouvrés
Leur caractéristique principale est d'entrer de
manières définitives dans la fabrication d'un produit, sans qu'on
puisse les récupérer dans leur état initial.
On peut citer par exemple, les barres de fer pour le
béton armé, les profilés d'aluminium ou de fer pour les
huisseries métalliques.
Ces produits intermédiaires ne sont pas identifiables
dans le produit final.
Ils sont vendus directement par le producteur aux gros
clients.
1.1.2.5. Les composants, les accessoires, les
éléments d'assemblage et sous- ensembles
On peu les classer de la manière suivante :
- Composants élémentaires : remplissant une
fonction nom décomposable, comme les agrafes, les vis, les boulons..,
- Composants complexes : comme les boites de vitesses,
les soupapes, les pompes à injection, les condensateurs..,
- Composants standards : sont vendus à toutes les
branches industrielles, comme les vis et bouchons,
- Composants spécifiques : sont vendus à
une branche industrielle spécifique pour des besoins particuliers.
- Exemple : essuie-glaces pour les véhicules
automobiles,
- Composants complexes autonomes : avec leur assemblage
ils aboutiront à un équipement orignal.
- Exemple : assemblage d'un moteur diesel avec un
réducteur, un mélangeur et une bande transporteuse.
Ces composants sont vendus directement par le producteur aux
gros clients et utilisateurs qui sont très nombreux et
dispersés.
1.1.2.6. Les biens de consommations pour
l'industrie
En plus des produits que l'industrie incorpore dans ces
fabrications, elle consomme des matières qui se détruisent dans
le processus de fabrication.
Ces matières se résument en :
- Les fournitures d'exploitation : les lubrifiants
(huiles et graisses), les carburants (essence, gas-oil, charbon), les fluides
de coupe (pour le refroidissement des outils et leur
préservation) ;
- Les fournitures d'entretien : penture,
détergents pour le nettoyage.
Le marché de ces produits est très vaste et
atomisé, ils sont vendus parfois directement par le producteur, mais
plus souvent par les négociants techniques pour des raisons de
commodité : facilité et rapidité
d'approvisionnement.
1.1.2.7. Les services industriels
Les services industriels sont classés comme
suit :
- Les services de conseil : juridiques, fiscale
organisation ;
- Les services d'ingénierie : pour optimiser les
investissements, les processus techniques et les méthodes de
gestions ;
- Les services d'entretien : réparation du
matériel ou nettoyage des locaux ;
- Les contrats d'assurance, de transport et de leasing.
Toutes les entreprises, quelle que soit leurs tailles peuvent
y avoir recours soit ponctuellement pour besoin, faute de moyens, soit de
façon permanentes pour un besoin de grande importance.
1.1.3. Classification des biens industriels
Après la citation des types de biens et services
industriels, on peut les classer sous forme de groupes :
1.1.3.1. Les biens de production
Qui représentes l'outil de travail (machines...) et
constituent un investissement parfois très lourd de la part des
entreprises.
1.1.3.2. Les biens de
transformation
Dont les matières premières, les produits
intermédiaires, les demi-produits incorporés, les produits
semi-ouvrés, les composants, les accessoires, les éléments
d'assemblage et les sous-ensembles.
Ces biens sont soit livrés à l'utilisateur
final, soit achetés une autre fois par une autre entreprise de
transformation qui va les introduire dans ses propres fabrications.
1.1.3.3. Les biens de consommation
Comme par exemple, les graisses, les combustibles, les
détergents ...que les fabricants vont user et détruire au cours
du processus de leurs activités.
1.1.3.4. Les services
On peut citer les services d'entretint d'ingénierie, de
conseil...
1.2. CARACTÉRISTIQUES DES MARCHÉS
INDUSTRIELS
1.2.1. Définition
« Le marché des entreprises également
appelé marché Business to Bisness ou
marché industriel, se compose de toutes les organisations qui
acquièrent des biens et services en vue de produire d'autres biens et
services fournis à autrui »2(*).
En d'autres termes, dans le marché industriel, le
producteur ou vendeur et l'acheteur sont des entreprises ou organisations
engagées dans la production de biens ou de services qui sont vendus
à d'autres organisations.
Ainsi, le marché des entreprises englobe
différents secteurs d'activités, on trouve les entreprises
agricoles, forestières et minières, les industries de la
pêche, du bâtiment, les sociétés de transport, de
communication, ainsi le domaine des banques, des finances, de l'assurance et
les sociétés de services.
1.2.2. Typologie des marchés industriels
1.2.2.1. Le marché
concurrentiel
La concurrence parfaite dans un secteur d'activité
existe lorsque les sociétés (acheteurs et vendeurs) sont
très nombreux et où l'entrée de nouvelle
sociétés et facile et qui n'ont pas d'influence l'une sur
l'autre, mais elles réagissent aux conditions générales du
marché.
1.2.2.2. Le monopole
Du point de vue de l'acheteur, il se caractérise par
une seule société qui domine l'offre, un seul fournisseur qui
fabrique un produit (ayant une avance technologique par exemple), le produit
est dit en «mono source».
1.2.2.3. L'oligopole
C'est la situation intermédiaire entre la concurrence
parfaite et le monopole. La concurrence se caractérise par une certaine
dépendance entre les fournisseurs qui exercent dans une aire
géographique déterminée et qui se connaissent
généralement bien.
1.2.2.4. Le marché atteint de
viscosité
Ce type de marché se caractérise par le fait que
l'acheteur s'est placé dans l'obligation de s'approvisionner
auprès d'une seule source ou d'un seul fournisseur, malgré
l'existence de la concurrence.
Les raisons de la viscosité des échanges sont
liées :
- Soit au produit : par exemple, suite du choix d'un
comportement High-tech en début de vie.
- Soit à la politique d'achat de l'entreprise :
partenariat ou mise en concurrence.
- Soit à la politique générale de
l'entreprise : homogénéité des équipements et
investissements.
- Soit à des achats à trop court terme, et c'est
le cas le plus classique.
1.2.3. Caractéristiques des marchés
industriels
Les marchés industriels actuels sont
caractérisés par des changements rapides de leurs structures, de
la disparition de certaines industries et l'apparition d'autres industries plus
modernes et plus sophistiquées, avec une durée de vie des
produits qui se voit de plus en plus réduite, en plus de la
rareté des matières premières et des sources
d'énergies, ce qui engendre une concurrence extrêmement forte et
agressive.
La diversité des biens industriels contribue à
la diversité des marchés industriels, qui se décomposent
en marchés locaux, régionaux ou internationaux, qui se
caractérisent globalement par :
1.2.3.1. Des marchés qui changent et
évoluent
Dans ce sens, l'entreprise doit être au courant des
changements des marchés, en surveillant les tendances
du marché en élaborant des prévisions technologiques
adéquates et des systèmes de veille.
Exemple : calcul de la durée de l'investissement
en biens de production en fonction de leur usure technique.
1.2.3.2. Une demande induite ou
dérivée
On parle de demande induite ou dérivée lorsque
l'entreprise achète en fonction du marché final des utilisateurs,
c'est à dire qu'elle transforme pour alimenter un marché en aval.
Elle peut-être séparée par d'autres marchés
intermédiaires.
1.2.3.3. Une demande
hétérogène
La taille des acheteurs est très variable :
artisans, PME, PMI3(*),
grandes entreprises.
Ainsi, le volume d'achat varie aussi selon le type de
produit :
- Très grand pour les composants
élémentaires et les biens de consommation ou les
services ;
- Grand pour les composants complexes ;
- Moyen à grand pour les produits semi-ouvrés et
les biens légers d'équipement ;
- Faible où très restreint pour les biens lourds
d'équipement et les produits très spéciaux.
1.2.3.4. Une demande souvent inélastique au
prix
«La demande industrielle globale n'est pas
très affectée par l'évolution des prix»4(*).
Toutes les entreprises achètent des biens, soit pour
s'équiper, soit pour produire d'autres biens, et souvent elles doivent
accepter le prix proposé, qui influence le prix de ventes, ce qui rend
difficile la vente en marché aval.
En conséquence, l'entreprise cherchera des produits
moins chers mais souvent de qualité inférieure, pour ne pas
interrompre ses activités ; et c'est là la limite de
l'inélasticité au prix.
1.2.3.5. Une concentration
géographique
Le marché des biens industriels est
géographiquement plus concentré que le marché des biens du
grand public.
Les acheteurs sont souvent concentrés
géographiquement, lorsque les sources d'énergie ou de
matières premières le sont aussi (minéraux .charbon,
carriers, électricité...), ou pour cause les frais de transport
(sidérurgie, raffinage de pétrole...).
Cette concentration d'acheteurs et de fournisseurs facilite
l'implantation de nouveaux concurrents, ce qui engendre une concurrence plus
vive.
1.2.3.6. Des délais de fabrication parfois
très longs
Ils peuvent être comptés en mois, et parfois en
années pour certains biens et constructions : navires, barrages,
ponts...
1.2.3.7. Une durée de vie des produits
très inégale
Les produits peuvent durer très longtemps, des
années voire des décennies pour certains équipements, mais
ils peuvent ainsi durer peu de temps à cause de
l'accélération du progrès technique et technologique (le
domaine de l'électronique par exemple).
1.2.3.8. Des acheteurs en général
informés
D'une manière générale, les acheteurs,
les utilisateurs et les prescripteurs ont les moyens de s'informer sur les
produits et les fournisseurs :
- Ils disposent d'une presse technique
spécialisée qui les tient au courant du marché et de
l'évolution technique.
- Ils reçoivent des diffèrent fournisseurs une
documentation, des barèmes de prix, des listes de
références, des conditions de livraison, d'entretien et de
paiement, chose qui est très importante en milieu professionnel.
- Ils connaissent bien les produits car ils travaillent avec,
tout en incluant des caractéristiques bien précises.
1.2.3.9. Des acheteurs moins nombreux
Les acheteurs professionnels sont moins nombreux que les
acheteurs individuels (consommateurs ordinaires), ils sont en nombre
réduit mais représentent l'essentiel du chiffre affaires des
entreprises industrielles, autrement dit, c'est la règle des 20/80 c'est
à dire que 20 % des clients assurent 80 % des achats5(*). Une telle situation permet une
bonne connaissance du marché.
1.2.3.10. Des acheteurs professionnels
Généralement, l'acheteur de produit industriel
est un professionnel en la matière. Il sélectionne ses
fournisseurs selon deux critères : sa perception du vendeur et
l'analyse de la valeur du produit.
Dans le milieu industriel, les achats son effectués par
des spécialistes très connaisseurs, et souvent très
exigeants.
1.2.3.11. L'achat direct
Dans la majorité des cas, l'intermédiaire entre
le client et le fabriquant est inexistant, cela se constate surtout pour les
produits complexes ou qui coûtes très cher.
1.2.3.12. Le leasing
Il est préférable souvent pour les entreprises
industrielles de louer leurs matériels plutôt que les acheter, ce
qui permet de réduire le coût de l'investissement tout en
bénéficiant d'une meilleure qualité du matériel et
du service. Le leasing est appliqué souvent pour la logistique, les
machines et les engins de travaux publics.
SECTION 2 : L'ACHAT INDUSTRIEL
2.1. DÉFINITION
« L'achat industriel, autrement dit l'achat
organisationnel, est un processus complexe et
multidimensionnel de prise de décision et de
communication »6(*).
Webster et Wind7(*) définissent
l'achat industriel comme étant :
« Le processus de décision selon
lequel l'organisation spécifie ses besoins en produits et services et
découvre, évalue et choisit les différentes marques et
fournisseurs ».
2.2. L'ACHAT INDUSTRIEL ET L'ACHAT INDIVIDUEL
L'achat industriel est différent de l'achat en
général. Les caractéristiques fondamentales sont certes
communes à toutes les formes d'achats, mais d'autres
considérations conduisent à distinguer clairement l'achat
industriel des autres types d'achat.
L'achat dans le secteur de la grande distribution par exemple
est fortement marqué par la contrainte financière, l'importance
de la gestion des stocks fait de l'acheteur de grande surface un
véritable gestionnaire de trésorerie. L'achat des entreprise de
négoce, dans l'import-export par exemple, est dominé par la
composante commerciale, l'entreprise n'achète pas pour construire
industriellement un profit, mais plutôt pour s'approprier directement une
valeur ajoutée commerciale. L'achat industriel est donc un achat
spécifique qu'il faut traiter d'une manière spécifique.
L'achat industriel, réalisé pour les besoins
d'une organisation, est géré par des individus. Il reflète
la complexité de l'organisation, mais il traduit aussi le comportement
d'achat d'un particulier.
L'achat industriel est plus complexe encore. Pratiqué
par une organisation, il se construit sur une problématique subtile et
sophistiqué, il utilise des méthodes et des techniques
élaborées, il s'insère dans l'économie du jeu
concurrentiel.
« Mais c'est aussi un acte individuel, qui
procède de la décision personnelle de l'acheteur. L'achat
industriel est le fait d'individus qui gèrent leurs enjeux personnels en
même temps que ceux de l'organisation»8(*).
L'acheteur professionnel, qui expose l'entreprise à
des risques parfois considérables, court pour lui-même des risques
non moins importants.
L'acheteur traite la demande de son entreprise. Il
n'achète pas pour lui, mais pour le compte de son organisation.
Ainsi, on peut donner quelques différences entre
l'achat industriel et l'achat individuel :
- L'achat organisationnel ou industriel est un processus
impliquant plusieurs participants, alors que
l'achat du consommateur n'implique souvent qu'une seule personne ;
- Comme l'achat industriel implique plusieurs personnes et
services au sein de l'entreprise, la décision finale doit satisfaire les
besoins et les objectifs de toutes ces personnes ;
- L'achat industriel est plus formalisé que l'achat des
consommateurs, en ce qui concerne la procédure de soumission, la
demande de devis, l'information sur les propositions, les contrats
d'achats ...;
- Les risques personnels organisationnels sont plus importants
dans l'achat industriel, contrairement aux risques dans l'achat du consommateur
qui sont très faibles.
2.3. LES SPÉCIFICITÉS DE L'ACHAT
INDUSTRIEL
L'achat industriel est un acte organisé,
multidimensionnel, assumé dans une perspective économique,
lié à des enjeux stratégiques, soumis à des
contraintes de comportement, d'où sa complexité.
v C'est un acte organisé, résultat de
décisions collégiales, de processus contrôlés dans
une structure adaptée, de négociations internes
influencées par le cadre de référence de l'entreprise.
v C'est un acte multidimensionnel, avec ses
problèmes techniques, ses contraintes logistiques, ses enjeux
financiers, son cadre juridique, ses services annexes, sa sensibilité
aux comportements dans des relations humaines partenariales ou
conflictuelles...
v C'est un acte économique. Les
fonctionnalités et la qualité q'il procure doivent provoquer la
vente d'un produit fini. Le prix qu'on paye affecte le coût du produit
fini et détermine sa profitabilité.
v C'est un acte stratégique. À travers
le «make or buy» (faire ou faire faire), il arbitre entre la
mobilisation des moyens internes et l'appel au marché des fournisseurs.
Il est largement responsable de la qualité des équipements et de
l'efficacité même du système productif. Il régule
l'économie des coûts externes. Il favorise, par ses choix
qualitatifs, la formation d'une valeur ajoutée. Jouant sur les
dépendances de l'entreprise vis-à-vis de sont environnement, il
gère une part importante des risques de l'entreprise. Il organise les
relations de l'entreprise avec des partenaires, qui sont à la fois des
fournisseurs et des clients, des fournisseurs et des concurrents, des
fournisseurs pour soi-même et pour des concurrents.
v L'achat industriel est dépendant des
comportements humains. Les personnalités de l'acheteur et du
vendeur ont un poids décisif sur l'issue d'une négociation,
quelle que soit la rigueur de l'approche technique.
o L'acheteur, tendus vers les objectifs de l'entreprise, sa
manière d'être est inspirée par le souci de son image
professionnelle et de son évolution de carrière. Dans les
équipes où il intervient, il est personnellement confronté
à un jeu concurrentiel. Son métier lui permet de glaner des
avantages personnels, de se valoriser. Il a la responsabilité d'une
partie des risques objectifs de l'entreprise, mais il y mêle ses risques
personnels.
o Comme tout être humain, il manifeste des
sentiments ; il est meilleur quand les partenaires lui sont sympathiques,
moins bon quand il les trouve déplaisants.
o Beaucoup de négociations préparées sur
des bases solides échouent parce que le courant ne passe pas entre les
personnes impliquées.
2.4. LES TYPES D'ACHAT INDUSTRIEL
2.4.1. Le simple
ré-achat
Il correspond à une situation routinière,
l'entreprise choisit un ou plusieurs fournisseurs figurant sur sa liste, tout
en accordant une grande importance à l'expérience acquise
auparavant.
Les fournisseurs déjà côtoyés
s'efforcent de maintenir la qualité du produit et du service, afin de
faciliter le ré-achat. Les fournisseurs ne figurant pas sur la liste de
l'entreprise ont de grandes difficultés à pénétrer
et à convaincre l'entreprise pour un achat. Ils s'efforcent d'obtenir au
moins une petite commande initiale.
2.4.2. Le ré-achat
modifié
Il présente une situation dans laquelle l'acheteur
envisage de modifier les caractéristiques techniques, les conditions et
les prix des produits qu'il achète. Le principale souci le l'acheteur
est d'améliorer ses performances d'achats.
Les fournisseurs déjà fréquentés
tentent de consolider leurs positions ; les autres essaient de profiter de
l'occasion et d'avoir une première commande d'achat plus au moins
importante.
2.4.3. Le nouvel achat
Il correspond au cas où l'entreprise envisage d'acheter
un produit ou un service pour la première fois ; mais l'acheteur
doit faire plus d'efforts dans son activité de recherche d'information,
ce qui engendre des coûts plus élevés.
Un nouvel achat peut se décomposer en plusieurs
étapes : notoriété, intérêt,
évaluation, essai et adoption9(*).
2.4.4. L'achat de
systèmes
De nombreux acheteurs préfèrent acquérir
une solution complète à leur problème plutôt que
d'effectuer une série d'achats isolés. C'est l'achat de
système.
L'entreprise acheteuse attend de ses fournisseurs une solution
clé et plus pratique.
SECTION 3 : LA FONCTION ACHATS
3.1. GÉNÉRALITÉS
3.1.1. Définition
« La fonction achats est définie comme la
fonction responsable de l'acquisition des biens ou services nécessaires
au fonctionnement de toute entreprise »10(*).
Acheter pour acheter, c'est dépenser de l'argent.
Acheter pour vendre, c'est gérer un levier de rentabilité, c'est
créer de la valeur ajoutée.
La fonction achat, trop longtemps négligée car
considérée comme une fonction dépensière, est en
passe d'être réhabilitée là où elle est
perçue comme fonction rémunératrice, source autonome d'une
efficacité propre, ressources indiscutables.
Ne plus considérer l'achat comme un centre de frais
mais le traiter comme un centre de profit, ne pas se contenter de satisfaire
les besoins de l'entreprise, mais chercher à tirer parti de tout ce que
propose le marché.
3.1.2. Développement de la fonction
achat
La fonction achat est une fonction en émergence, elle
a connue trois étapes dans son développement :
v 1e étape :
Elle a été considérée comme une
fonction essentiellement à caractère administratif, son
rôle était de passer les commandes adéquates avec le
système mit dans l'entreprise. L'acheteur était un
passeur de commandes, faisait couler les demandes d'achat, et la valeur
ajoutée des achats était économiquement faible.
Ce modèle fonctionnait dans une économie de
production, mais certaines entreprises appliquent encore ce modèle.
v 2e étape :
La fonction achat correspond à une fonction à
la fois administrative et négociatrice. L'acheteur ne fait plus que
passer les commandes, mais il négocie avec le ou les fournisseurs, la
valeur ajoutée économique se voit beaucoup plus
élevée (avec la négociation des prix, la fonction achat
contribue au profit de l'entreprise).
La plupart des entreprises sont à ce niveau de
développement.
v 3e étape :
Aujourd'hui, dans une économie de marché, ou le
prix de vente d'un produit ou d'une prestation est déterminé par
le marché, et pour augmenter son profit, l'entreprise doit jouer sur le
prix de revient qui est constitué de 40 % à 70 % des
achats ; l'acte d'achat devient stratégique, et l'entreprise doit
l'effectuer avec professionnalisme. La fonction achat devient alors à la
fois administrative, négociatrice et technique.
3.1.3. Les sous - fonctions achats
La fonction achat se décompose en trois sous -
fonctions majeures : les approvisionnements, les achats et le marketing
achats.
- L'approvisionnement : est une fonction
d'exécution tournée vers l'intérieur de l'entreprise. La
relation fournisseur est à court terme.
- L'achat : est une fonction d'acquisition de
ressources matérielles de l'entreprise tournée vers
l'extérieur. La relation fournisseur est à moyen terme.
- Le marketing achats : est une fonction de
gestion des ressources matérielles de l'entreprise à long
terme.
Figure n° 1 : La fonction
achat et la durée de la relation fournisseur.
Court terme Moyen terme
Long terme
Approvisionnement Achats marché
Marketing achats
Source : PERROTIN P., Le
Marketing achats, stratégies et tactiques, éditions
d'organisation, 3e édition, Paris, 2003, page 6.
3.1.4. Les relations avec les autres fonctions de
l'entreprise
Ces relations concernent les interlocuteurs internes. Cette
donnée est importante dans la détermination du rattachement
hiérarchique du service achats, dont les missions ou activités ce
voit déterminantes.
Ainsi, les achats se voient côtoyés par les
différentes fonctions de l'entreprise, elles sont toutes
concernées de près ou de loin par les achats, du point de vue
qu'elles s'alimentent pour leurs activités par le biais des achats.
Figure n° 2 : Les achats une fonction
transversale qui interagit avec les autres fonctions de
l'entreprise.
Production
Logistique
Recherche & Développement
Qualité
Achats
Finance
Gestion
Services
généraux
Juridique
Ventes &
Marketing
Source : ALLEAUME A.,
Présentation générale de la fonction achats :
enjeux, concepts et méthodes, CNAM, Mars 2006, page 6.
3.2. MISSION DE LA FONCTION ACHATS
Cette mission consiste à :
- Procurer à l'entreprise les produits et les services
nécessaires à sa bonne marche ;
- Tout en respectant : les quantités qui lui sont
demandées, la qualité qui lui est définie, et les
délais qui lui sont fixés ;
- Et ce, en obtenant : le prix d'achat le plus
réduit, et le coût d'utilisation le plus rentable.
Cette tâche doit en général
s'exécuter dans le respect des points suivants :
- Niveau de qualité exigée,
- Livraison des quantités souhaitées dans les
délais attendus,
- Dans les meilleures conditions de service et de
sécurité d'approvisionnement.
Cette mission de base doit être adaptée, selon
les types de produits achetés, selon les enjeux stratégiques, et
selon l'importance et les caractéristiques des marchés
fournisseurs.
Ainsi, elle se résume dans les points
suivants :
- Élaboration d'une politique d'achat ;
- Participation à l'élaboration de la politique
make or buy (faire ou faire faire);
- Élaboration du budget achats ;
- Détermination des objectifs ;
- Évaluation des fournisseurs et consultation ;
- Négociation des marchés ;
- Rédaction des accords ;
- Autres.
3.3. LE CENTRE D'ACHAT
Le processus d'achat industriel est soumis dans son
fonctionnement à l'existence du centre d'achat et aux interactions
existantes au sein de ce centre, et dépend des situations
d'achats : natures des produits, degré de répétition
de l'acte d'achat, etc.
Webster et Wind11(*) appellent centre
d'achat l'unité de prise de décision d'une entreprise et le
définissent comme :
L'« ensemble des individus et groupes qui
interviennent dans le processus de prise de décision d'achat, et en
partagent les objectifs ainsi que les risques ».
Le centre d'achat n'est pas fixe, il varie en fonction des
personnes différentes qui y entrent et en sortent. Ce qui est permanant
est les rôles types que ces personnes doivent accomplir.
Le centre d'achat également appelé
«cascade de prescription»12(*), il regroupe un ensemble informel de personnes de
fonctions différentes concernées à un moment donné
par une même question ou objectif tout en jouant respectivement des
rôles bien déterminés, chacun avec ses obligations et ses
motivations. Pour d'autres questions, les mêmes personnes ne seront plus
concernées, ou bien joueront un rôle différent.
Le centre d'achat regroupe tous ceux qui assument l'un des
sept rôles-clés d'un achat industriel :
1. L'initiateur : ce
qui émet la demande d'achat initiale. Il s'agit souvent de l'utilisateur
du produit.
2. L'utilisateur :
très souvent à la source de la détection des besoins,
c'est celui qui utilise le produit ou le service. Dans beaucoup de cas, il
élabore le cahier des charges initial.
3. Le prescripteur :
toute personne qui exerce directement ou indirectement, une influence sur la
décision d'achat. Il participe à l'élaboration du cahier
des charges et à la recherche des fournisseurs. Il est souvent un
spécialiste du domaine concerné. Il peut être à
l'intérieur qu'à l'extérieur de l'entreprise (bureaux
d'études, cabinets d'engineering...).
4. Le
décideur : celui qui a le pouvoir de
décision sur le choix des fournisseurs.
5. L'acheteur : celui
qui a la responsabilité de la négociation des conditions
d'achats. Il donne sont avis sur les spécifications, mais intervient
surtout dans la conclusion du contrat commercial. Pour les achats importants,
il doit se rapporter à ses supérieurs hiérarchiques.
6. L'approbateur :
c'est celui qui donne son accord sur une recommandation d'achat.
7. Le relais : toute
personne qui contrôle la circulation de l'information dans l'entreprise.
Il peut agir, par exemple, d'un employé du service achats qui
empêche le représentant d'un fournisseur d'entrer en contact avec
l'utilisateur ou le décideur.
Il faut noter que la taille et la composition du centre
d'achat diffèrent considérablement d'une entreprise à une
autre, même pour une catégorie de produit semblable.
Cela nous donne une idée de la complexité de
l'achat industriel et de l'interaction permanente des rôles au sein de
l'entreprise.
3.4. LA POLITIQUE D'ACHAT
« La politique, c'est savoir ce qu'on vent, et
en vouloir les moyens »13(*).
La politique d'entreprise est l'affaire de la direction. C'est
cette dernière qui sera le moteur et l'initiateur. Cette politique
générale doit se décliner en politique
particulière, propre à chaque fonction, dont la fonction
achat.
Toutes les fonctions de l'entreprise
sont «Clientes» de la fonction achat. La politique
d'achat doit donc être connue de tous et soutenue par tous.
D'une manière générale, les
éléments constitutifs d'une politique d'achats sont :
Les objectifs à atteindre en abordant les actions
suivantes :
- Maîtriser les achats au sens du prix du marché,
de l'autofinancement et du coût de revient,
- Réduire les coûts de fonctionnement du
service,
- Apporter un niveau de services aux différentes
fonctions de l'entreprise ;
Les relations avec les fournisseurs organisées en
fonction de la typologie du marché (concentré ou atomisé),
et de la puissance relative des fournisseurs et donneurs d'ordres ;
Les règles de déontologie14(*) nécessaire au bon
fonctionnement de la mission des achats ;
Les règles de communication internes et externes.
3.5. LE PROCESSUS D'ACHAT
Le processus d'achat industriel peut être
schématisé de la façon suivante :
3.5.1. Apparition, reconnaissance, identification d'un
besoin
Dès qu'une personne dans l'entreprise croit percevoir
un besoin susceptible d'être satisfait par un fournisseur
extérieur, la situation d'achat existe virtuellement. Les utilisateurs
directs d'un produit ou d'un équipement peuvent y participer, même
les fournisseurs potentiels ils peuvent intervenir le plus en amont possible,
ils pourront l'aider à trouver une solution satisfaisante tout en
espérant augmenter leurs chances d'obtenir le marché. Cela
nécessite de la part des fournisseurs une connaissance certaine, ainsi
qu'un effort de recherche et un suivi attentif de leurs clients potentiels.
3.5.2. Définition des caractéristiques du
produit
Une bonne formulation du besoin aide à trouver comment
le satisfaire.
La demande d'achat est libellée de façon que le
service des achats ne puisse s'adresser qu'à lui, tout en tenant compte
de l'aspect de la recherche d'une formulation adéquate d'un besoin, de
la manière de le satisfaire et la mise en question des méthodes
employées.
3.5.3. Recherche et comparaison critique de
fournisseurs
Le service des achats est très souvent
prépondérant dans cette phase du processus, bien que d'autres
dans l'entreprise ou à l'extérieur (prescripteurs internes et
externes) y participent également.
L'acheteur a tendance généralement à
s'adresser aux sources habituelles d'approvisionnement, ainsi qu'à
celles qui ont une bonne réputation. Et comme l'acheteur souhaite
toujours avoir de l'information sur un fournisseur avant de s'adresser à
lui, il est important pour tous les vendeurs de se faire connaître de
leurs clients potentiels, que ce soit par la visite des représentants,
l'envoi de documentation, le publipostage15(*), la participation aux expositions, etc.
3.5.4. Examen des offres
Avant de choisir un fournisseur, l'entreprise cliente doit
examiner les différentes offres et mener le cas échéant
des entreprises préliminaires avec les fournisseurs dont les
propositions paraissent intéressantes dans un premier temps.
3.5.5. Choix du ou des
fournisseurs
L'acheteur industriel n'a pas un comportement autonome ni
entièrement rationnel.
Le choix du fournisseur n'est en définitive que le
résultat d'un compromis entre les différents
intérêts, motivations, influences en présence au sein du
«centre d'achat».
Des chercheurs16(*) ont montré que ce n'est que lorsque les
différents fournisseurs proposaient des produits parfaitement
substituables que le prix minimal était un critère de choix, mais
si des produits sensiblement équivalents peuvent entraîner des
coûts d'utilisation différents, le critère sera celui du
coût total minimal.
Mais d'autres chercheurs ont montré que, s'agissant
souvent de décisions de routine sans appel d'offres, la
fidélité de l'acheteur aux fournisseurs habituels est
générale, et que ses relations perpétuent à la
satisfaction réciproque des parties, même si ce n'est pas pour
l'acheteur l'optimum économique.
Par contre, s'agissant de produits non substituables, des
chercheurs ont montré que la préférence était
donnée aux fournisseurs d'abord selon leur capacité à
satisfaire les spécifications demandées, puis leur
possibilité de fournir l'entreprise au moment désiré, en
fin le niveau de prix proposé pour le vendeur, de connaître les
besoins de ses clients potentiels.
3.5.6. Évaluation des
performances
En dehors du cas d'achats répétitifs, de
routine, les acheteurs cherchent à évaluer tout de suite les
performances de leur acquisition : le vendeur a donc tout
intérêt à donner une satisfaction maximale même s'il
n'a fourni qu'un produit mineur ou une seule fois car la manière dont il
sera jugé va déterminer la poursuite ou l'arrêt d'autres
commandes.
Il ne faut pas négliger l'importance, au sein d'une
profession, des informations et des opinions transmises de bouche à
oreille, pas plus que la difficulté qu'a un nouveau fournisseur à
s'introduire chez un nouveau client.
3.5.7. Rétroaction en cas
d'insatisfaction
Qu'elle soit totale ou partielle, une insatisfaction sur la
qualité, le niveau de performance du produit ou du service, etc.,
entraînera le retour à la phase recherche de fournisseur,
ou encore à la définition des caractéristiques du
produit, voire même plus en amont, à un examen critique du
besoin ressenti : Quelle est sa réalité ?
A-t-il été correctement formulé ? Ne pourrait-on pas
le satisfaire autrement ?
Figure n° 3 :
Schéma simplifié du processus d'achat
industriel.
Définition des caractéristiques du produit
(Service devant répondre à ce besoin).
Apparition, reconnaissance, identification et formulation du
besoin.
Recherche et comparaison critique de fournisseurs.
Examen des offres et négociations
préliminaires.
Rétroaction en cas
d'insatisfaction totale
Choix du ou des fournisseurs.
ou partielle
Évaluation des performances
du produit / service.
Source : DAYAN A., Op.Cit, page
59.
3.6. LES PROCÉDURES D'ACHAT
Les procédures d'achat sont un ensemble de
règles qui définissent les formes à observer pour
l'exécution du type d'action à laquelle elles s'appliquent.
Une procédure consiste à dire :
«Pour obtenir tel résultat, on fait comme cela».
Chaque entreprise doit élaborer des procédures
adaptées à son histoire, à sa culture, à sa
structure et à sa politique générale.
3.6.1. La procédure de demande
d'achat
Deux conditions sont nécessaires pour que les achats
puissent satisfaire une demande d'achat (D.A.) :
- que la dépense ait été prévue et
soit autorisée,
- que les informations fournies soient suffisantes pour bien
acheter.
Toutes les dépenses concernant l'achat doivent
être budgétées. Selon le montant des dépenses, la
décision revient à un responsable plus ou moins
élevé dans la hiérarchie.
Pour que les achats puissent agir, il est nécessaire
que la demande d'achat mentionne :
- L'imputation budgétaire,
- L'identité du demandeur et sa signature,
- L'identité et la signature du responsable autorisant
la dépense.
S'il s'agit d'un achat de renouvellement, la
désignation de la quantité et du numéro de code suffit,
accompagnée de la mention du délai demandé.
3.6.2. La procédure de consultation
Les consultations coûtent cher, il ne faut pas
consulter à tort et à travers.
Il faut consulter une fois par an pour négocier des
marchés ou des conventions.
Il convient de limiter ses consultations aux fournisseurs
dont on possède une évaluation complète ou en voie de
l'être.
Consulter au moins trois fournisseurs connus, plus un nouveau
et au plus cinq connus et deux nouveaux, suivant l'importance et la nature de
l'achat.
À partir d'un certain montant fixé dans chaque
entreprise, la liste des fournisseurs à consulter sera établie
par l'acheteur avec son responsable.
Le délai de réponse sera fermement
respecté par l'acheteur, il ne tiendra pas compte des propositions
arrivées en retard.
L'acheteur s'interdit de faire une commande auprès du
fournisseur le moins disant, c'est à partir de la sélection des
offres que le vrai travail de l'acheteur commence.
Il conservera les deux ou trois meilleures propositions pour
la négociation finale. Il effectuera ce choix avec son responsable et
parfois avec le demandeur si il exprime le désire d'en participer.
Le responsable peut demander la participation du demandeur,
en raison de la technicité de l'achat.
3.6.3. La procédure de
négociation
Après l'étude des propositions retenues pour la
négociation, l'acheteur prépare un document sur lequel il
résume ses arguments et reporte ses objectifs en face de chaque clause
qu'il entend négocier.
Il peut faire ce travail avec son responsable, si la
négociation est d'une grande importance.
Le demandeur peut participer à la négociation,
à condition qu'il participe à sa préparation. Ainsi, le
demandeur négocie les clauses techniques et l'acheteur négocie
les clauses commerciales.
L'acheteur doit s'assurer que le demandeur connaît bien
les conditions générales d'achats, l'exécution des travaux
et prestations, qui seront rappelées au fournisseur durant la
négociation.
Une fois la négociation terminée, l'acheteur
reporte ce qu'il a obtenu sur le document préparé avant la
négociation ; le document devient une partie du dossier de
l'affaire.
Le choix final se fait avec le demandeur.
Enfin, il est plus judicieux d'expliquer aux fournisseurs non
retenus les raisons de leur insuccès.
3.6.4. La procédure de
commande
Cette procédure peut être le dernier
contrôle des dépenses qui vont être engagées. Comme
à la commande d'achat, un dispositif de délégation
échelonnée de signatures suivant les montants en cause.
Avant que la commande ne soit passée, son dossier doit
toujours être structuré de façon à permettre
à l'acheteur de justifier les décisions déjà prises
et l'état du moment de l'opération.
L'acheteur rédige la commande en tenant compte de ce
qu'a été convenu avec le fournisseur.
Les achats connaissent l'identité des
délégataires chargés de signer les commandes suivant
l'importance de leur montant. L'acheteur la signe ou la vise et la fait suivre
à son responsable, ou se dernier la signe, ou il la fait tenir au
responsable de rang hiérarchique plus élevé.
Informatisée ou non, la commande doit fournir aux
divers intéressés toutes les informations qui leur permettront de
remplir leur tâche :
- réception et contrôle : condition de la
réception,
- magasin : conditions du stockage éventuel,
- utilisateur : délai et conditions de la mise
à disposition,
- comptabilité : vérification de la facture
et ordonnancement du paiement,
- et tous les autres services éventuellement
concernés.
3.6.5. La procédure de
réception
La réception des produits est l'acte par lequel
l'entreprise accepte ceux-ci avec ou sans réserve, et donc s'engager
à les payer. La réception peut se conclure par le refus de la
livraison.
Le service réception doit avoir accès à
l'énoncé de la commande afin de pouvoir procéder
correctement à l'examen de la livraison : aspect, quantité,
qualité et obligation de résultat.
Suivant les cas, la réception pourra procéder
seule ou devra faire appel aux utilisateurs ou au service de contrôle.
En cas d'avarie17(*) ou de perte due au transport, la réception
devra immédiatement prendre contact avec le service des achats afin que
ce-ci puisse suivre les prescriptions légales dans les délais
légaux.
Chaque fois qu'une livraison justifiera une réserve de
non-conformité ou un refus, la réception devra transmettre le
litige au service achats qui, seul est habitué à traiter avec le
fournisseur.
Les achats se mettront immédiatement en relation avec
le fournisseur pour régler le litige et en confirmeront la teneur par
lettre recommandée avec accusé de réception.
3.6.6. La procédure de paiement
Le paiement est entraîné par la
conformité de trois types de données : commande,
réception et facture.
Si les trois sont identiques, la comptabilité n'a plus
qu'à payer. Une vérification de ces trois documents doit
être effectuée par la comptabilité du fournisseur, et en
aucun cas par l'entreprise cliente. Cette vérification se résume
par :
- une comparaison visuelle directe des trois documents,
- un traitement informatique des données,
- toute autre variante intermédiaire.
En cas de non-conformité d'une des données, la
comptabilité doit en prévenir les achats, seuls habilités
à régler le litige avec le fournisseur.
Les achats doivent avoir prévenu les fournisseurs que
des non-conformités ont été identifiées, et qu'ils
ont donc intérêt à respecter les termes des commandes qui
leur son passées.
Il y a évidemment d'autres procédures possibles,
qui diffèrent selon le contexte économique, juridique,
relationnel, etc. ; chaque responsable réfléchira à
celles qu'il estime importantes ou indispensables.
CHAPITRE
2
LE MARKETING ACHATS
Après avoir illustré les différents
biens et services industriels, les caractéristiques et la typologie des
marchés B to B, l'achat industriel et ses
spécificités, ainsi que la fonction achats, la politique d'achat,
et les différentes procédures d'achats en milieux
industriels ; il convient de présenter l'outil permettant de mieux
gérer la démarche d'achats de l'entreprise, et d'exploiter au
maximum les capacités offertes sur le marché. Cet outil est le
Marketing Achats.
Ainsi, ce deuxième chapitre réparti en trois
(03) sections, est présenté comme suit :
Section 1 :
Contient une présentation du Marketing Achats, la
démarche Marketing Achats, ainsi que les étapes du Marketing
achats.
Section 2 : Présente une
illustration du Mix - Achats, dont une brève comparaison avec le Mix -
Vente.
Section 3 : Présente les
critères d'évaluation et de sélection des fournisseurs,
ainsi que la méthode appropriée.
SECTION 1 : LE MARKETING ACHATS
1.1. DÉFINITION
« Le marketing achat est une recherche en vue de
l'acquisition de produits sur le marche fournisseur, en fonction des besoins
actuels et futurs, aux conditions optimales de rentabilité pour
l'entreprise »18(*).
C'est donc une démarche privilégiée qui
permet :
- Soit de trier un meilleur parti du marché fournisseur
à partir d'une pratique de l'entreprise ;
- Soit de découvrir ou construire le réseau d'un
marché fournisseur, pour un nouveau produit à acheter.
Cette démarche conduit à la connaissance
systématique de l'environnement pour facilite l'interaction de
l'entreprise avec celui-ci, en s'y adaptant ou en le modifiant.
MARKETING ACHATS - MARKETING VENTE
La relation entre le marketing achats et le marketing vente se
résume dans les points suivants :
- Le marketing vente fait fabriquer ce qui, selon lui, pourra
se vendre. C'est le marketing aval.
- Les services techniques font acheter ce dont ils ont besoin
pour produire ce que les vendeurs espèrent vendre.
- Le marketing achats fait connaître ce qu'on peut
trouver sur le marché en quantité, qualité, prix et
délai. C'est le marketing amont.
Les relations entre la vente et l'achat sont
représentées sur la figure suivante:
Figure n° 4
: Le marketing et l'entreprise.
ENTREPRISE
Marketing
vente
(aval)
Marché fournisseur
Marketing
achats
(amont)
Services techniques
Consommateur
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 13.
1.2. LA DÉMARCHE MARKETING ACHATS
Dans le domaine des achats on trouve deux types de
démarches complètement différentes :
- Une démarche défensive : avoir un
comportement défensif.
- Une démarche offensive : prendre l'offensif.
1.3.1. La démarche défensive
L'entreprise fait appelle à cette démarche
lorsque l'acte d'achat traditionnel prédomine. L'acheteur adopte souvent
un profil introverti (avec une réflexion intérieure) et
une démarche définitive.
La relation acheteur - vendeur dans le contexte traditionnel
est que le vendeur suscite et influence l'intérêt de l'acheteur.
Figure n° 5 : La
démarche traditionnelle des achats.
Vendeur Démarche persuasive
Acheteur
|
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 16.
1.3.2. La démarche offensive
Dans une optique marketing achats, l'acheteur adopte un profil
extraverti (tourné vers les l'autres) et une démarche offensive
en direction du marché des fournisseurs. L'acheteur devra susciter
l'intérêt d'un fournisseur à investir pour travailler avec
son entreprise.
D'une manière générale, on peut
considérer que la démarche marketing achats consiste
à aider l'autre à réussir.
Figure n° 6 : La
démarche marketing achats.
Acheteur Démarche incitative
Vendeur
|
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 17.
1.3. LA STRUCTURE DU SERVICE MARKETING ACHATS
L'organisation de la fonction achats, les activités
de marketing achats et l'homme marketing achats constituent un ensemble
appelé le service marketing achats.
1.3.1. Schéma type de la fonction achats et de
l'organisation marketing achats
L'organisation du service marketing achats et son
rattachement hiérarchique deviennent plus simples après une
définition de la mission et des actions d'achats au sein de groupes
industriels.
Ainsi, les schémas suivants présentent
l'effectif de la fonction achats et l'organisation marketing achats :
Figure n° 7 : Pyramide
d'effectif de la fonction achats.
Marketing achats
Achats
Approvisionnements
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 197.
Figure n°
8 : Exemple d'organisation marketing achats.
Marketing
affaires
Développements
produits
Responsable achats/approvisionnements
Directeur des achats
Groupe d'achats / approvisionnements
Marketing
filières
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 198.
Le profil de l'homme marketing achats
L'homme marketing achats doit être capable de conjuguer
une démarche rigoureuse avec un esprit créatif.
Figure n° 9 :
Les deux dimensions du marketing achats.
ÉTAT D'ESPRIT
- Créativité
- Imagination
- Dynamisme
L'homme
marketing
achats
DÉMARCHE
- Rigueur
- Gestion
- Organisme
Source : PERROTIN P.,
Op.Cit, page 199.
D'une manière plus détaillée, les
critères d'évaluation qui permettent de définir le profil
de l'homme marketing achats sont :
- Les connaissances et les aptitudes techniques ;
- Les capacités d'évolution et
d'adaptation ;
- La capacité d'information tant externe
qu'interne ;
- La connaissance opérationnelle du terrain ;
- La capacité d'analyse et de synthèse ;
- L'organisation de son temps ;
- Autres.
1.5. LES ÉTAPES DU MARKETING ACHATS
Une action de marketing achats contient
généralement dix étapes :
1- Classification des achats.
2- Analyse des besoins
3- Analyse du marché.
4- Visualisation du portefeuille des achats.
5- Analyse des risques : diagnostic.
6- Élaboration du plan d'action et choix des actions
(mix achats).
7- Plan de communication (interne et externe).
8- Négociation.
9- Rédaction des accords.
10- Suivi des actions.
Le marketing achats s'intéresse essentiellement aux
sept premières étapes, alors que les trois dernières
relèvent des techniques d'achats.
1.5.1. Classification des achats
« La classification consiste à
découper les besoins de l'entreprise, ou à compacter la liste des
articles achetés en classes homogènes d'achats qui sont
appelées familles d'achats ou segments
technologiques »19(*).
Ainsi, la famille d'achat est définie comme
suit :
« La famille d'achat ou le segment technologique
est un ensemble homogène de produits, activités ou services
(P.A.S.) représenté par un marché fournisseur
spécifique et pour lequel il est possible de formuler une
stratégie d'achat »20(*).
La classification des achats représente le point de
départ du marketing achats, elle consiste à regrouper ou à
découper les produits à acheter en segments correspondants aux
segments du marché fournisseur.
Ce découpage des achats de l'entreprise en familles
d'achats est une action indispensable à exécuter avant de
définir la stratégie d'achat et donc d'engager des ressources.
1.5.2. Analyse des besoins
La connaissance du besoin est la première
donnée nécessaire pour analyser les achats de l'entreprise.
L'analyse du besoin s'effectue suivant deux
directions :
- La connaissance des besoins fondamentaux de
l'entreprise ;
- La connaissance du besoin famille par famille.
1.5.2.1. Les besoins fondamentaux
Ce sont les besoins de l'entreprise exprimés en termes
de qualité définie par un standard, règle de
confidentialité vis-à-vis de la concurrence, acquisition d'une
avance technologique, etc. Et ils peuvent comprendre également des
obligations venant de la part des clients de l'entreprise.
1.5.2.2. La connaissance du besoin par
famille
On distingue plusieurs types de familles :
v Les matières premières et composants
standards : Du point de vue interne, la connaissance du besoin est de
type historique. Du point de vue externe, l'information est la durée de
vie restante des produits de la famille ; la fin de vie d'un des produits
de la même famille est considérée comme un frein d'achat
pour l'ensemble de la famille.
v Les produits spécifiques, équipements et
systèmes : La récolte de l'information doit tenir
compte de la fonctionnalité tout en respectant un cahier des charges. Le
besoin est à l'origine de la création du produit et la fonction
représente le lien entre les deux.
1.5.3. L'analyse du
marché
L'analyse du marché permet d'identifier le poids
de l'acheteur et du fournisseur. Cette analyse permet à l'acheteur de
positionner son entreprise et ses besoins en terme de puissance tout en
déterminent les objectifs et la stratégie du PAS (produit,
activité, service).
L'approche marketing achats consiste à gérer la
relation entre fournisseurs et entreprise donneuse d'ordre (cliente) à
partir de l'adaptation de l'entreprise à son environnement.
1.5.3.1. L'étude préliminaire du
marché
Une définition des forces de l'entreprise en termes
d'approvisionnements permet d'exploiter les opportunités offertes par le
marché, par contre la connaissance de ses faiblesses aide à
déterminer les risques pour l'entreprise à court et à
moyen terme. Cette détermination passe par la connaissance des obstacles
et barrières à l'entrée et à la sortie des
fournisseurs du produit concerné.
1.5.3.2. La notion de puissance du
marché
v L'entreprise acheteuse est puissante sur un
marché quand :
- Ses achats représentent une part importante du
chiffre d'affaires du fournisseur, et il est dépendant de ses actions.
Mais l'entreprise doit avoir un potentiel de croissance.
- Elle est leader sur son marché, sont pouvoir d'achat
est le plus important parmi les donneurs d'ordres pour un produit
précis.
- Les produits achetés sont normalisés, ce qui
permet à l'acheteur de provoquer la concurrence en absence des obstacles
d'entrée et de sortie des fournisseurs.
- Les coûts de transfert sont faibles (les
coûts de changement de fournisseurs).
- Elle possède des informations importantes sur le
marché de l'offre et de la demande.
v Le fournisseur est puissant sur le marché
quand :
- Le groupe des fournisseurs du segment est concentré,
ils peuvent exercer une pression sur les prix et les délais.
- Il est en situation de monosource.
- Il a établi une dépendance financière
avec l'acheteur sous la forme de participation aux développements, aux
outillages et l'acquisition d'expérience, ce qui lui permet d'offrir un
prix attractif.
- Il a établi une dépendance technique avec
l'acheteur sous la forme d'une qualité particulière, d'un
savoir-faire ou d'un service après-vente contractuel.
- Il peut faire valoir ses performances, en termes de respect
du délai de réalisation et du prix.
1.5.4. Visualisation du portefeuille des
achats
Cette étape consiste à classer d'une
manière rationnelle les contraintes d'achat dans le but de
hiérarchiser les actions à mener. La démarche
d'identification des contraintes consiste à déterminer les freins
à l'achat qui sont d'origine interne ou externe, et déterminer la
cause qui est soit commerciale soit technique.
Tableau n° I :
Démarche d'identification des contraintes d'achat.
ORIGINE
|
CAUSE
|
INTERNE
EXTERNE
|
- TECHNIQUE
- COMMERCIALE
- TECHNIQUE
- COMMERCIALE
|
Étape 1
|
Étape 2
|
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 91.
1.5.4.1. Les contraintes internes
Ce sont les contraintes que l'entreprise se donne à
elle-même et répercute sur le marché fournisseur.
Exemple de contraintes :
LIBELLÉ
|
CAUSE
|
- manque de prévision
- faible puissance d'achat
- cahier des charges draconien
- délai de transfert important (lenteur du processus
d'homologation)
|
- commerciale
- commerciale
- technique
- technique
|
1.4.4.2. Les contraintes externes
Ce sont les contraintes que le marché exerce sur les
achats de l'entreprise.
Exemple de contraintes :
LIBELLÉ
|
CAUSE
|
- capacité de production faible du marché
- situation de monosource
- technologie à évolution rapide
- technologie de la technologie
|
- commerciale
- commerciale
- technique
- technique
|
1.5.5. Le diagnostic de la situation
Faire un diagnostic consiste à porter des jugements
sur la situation marketing des achats. Le diagnostic a plusieurs objectifs qui
se traduisent en définitive par le choix du type d'actions à
mener pour réduire les vulnérabilités
d'approvisionnement :
- Il doit aider l'acheteur à avoir une meilleure
maîtrise des contraintes internes et externes.
- Il doit servir de guide à l'allocation judicieuse des
ressources que l'acheteur peut consacrer à l'étude.
1.5.6. Élaboration du plan d'action et
choix des actions
Cette étape consiste à choisir la direction des
actions ou les tactiques les plus appropriées aux problèmes
posés. L'outil correspondant est appelé «purchasing
mix» ou «mix achats» qui consiste à
déterminer le ou les leviers les plus efficaces à partir des
quatre variables :
- Prix,
- Produit,
- Communication,
- Marché.
1.5.7. Plan de communication
L'acheteur doit communiquer suivant un plan bien défini
soit en interne ou en externe. C'est la principale mission du marketing achats,
cette étape constitue l'image de la fonction marketing, souvent
négligée, elle constitue l'une des principales causes
d'échec du marketing achats, bien menée, la communication
marketing conduit à la valorisation de l'ensemble de la fonction
achats.
SECTION 2 : LE MIX ACHATS
L'aspect opérationnel du marketing achats est à
l'achat ce que les spécialistes du marketing vente appellent le
marketing mix.
Le marketing mix est « l'ensemble
des outils dont l'entreprise dispose pour atteindre ses objectifs auprès
du marché - cible »21(*). Il est appelé «purchasing
mix» ou «mix achats»
Le marketing mix est basé sur le principe de
synergie : les moyens employés doivent être de façon
que leur combinaison aboutisse à une synergie maximale, fonction de la
cohérence et de la coordination de ces moyens entres eux22(*).
Ces variables d'actions sont au nombre de quatre. Dans le
tableau suivant, nous les mettons en parallèle avec les variables du
marketing vente.
Tableau n° II : Les
variables du marketing mix.
MIX VENTE
|
MIX ACHAT
|
Prix
Produit
Mise en place (distribution)
Promotion
|
Prix
Produit
Communication
Marché
|
4P
|
PPCM
|
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page135.
2.1. LE PRIX
Le prix est probablement la variable la plus importante, ou la
plus sollicitée par l'acheteur.
En effet, toute négociation commerciale doit passer
par l'établissement d'un prix, correspondant à un prix industriel
recherché suivant une démarche d'analyse de la valeur ou
résultant d'un travail de Conception à Coût Objectif
(C.C.O.)23(*).
Dans le cadre de l'action marketing achats, l'acheteur doit
connaître la structure des coûts des produits achetés, et
prévoir leurs évolutions futures en fonction des
paramètres du marché.
Parallèlement à la notion de prix, il convient
de prendre en compte les conditions financières pratiquées par
chaque fournisseur, ce qui donne un prix de marché
différencié. Il y a par ailleurs le cas de certaines
matières dont les prix sont établis à l'échelle
mondiale. Dans ce cas, l'acheteur se trouve totalement démuni devant ses
fournisseurs, et doit envisager des mesures de protection par des
méthodes d'achats particulières.
2.1.2. Le comportement de
l'acheteur
L'acheteur doit :
- Reconstituer un prix objectif correspondant au
coût + marge du vendeur à partir d'une analyse interne ou
d'une enquête chez certains fournisseurs du secteur ;
- Fixer une dérive de prix plafond ;
- Connaître le marché aussi bien de l'offre que
de la demande pour corriger le prix objectif.
Pour fixer le prix objectif, l'acheteur doit :
- Décomposer les coûts du produit avec le
fournisseur ou un service méthodes ;
- Établir une comparaison de prix avec des produits de
substitution et un ensemble de coefficients correcteurs (taille, poids,
performances ...) ;
- Effectuer une analyse de la valeur du produit.
En effet, d'une manière générale, les
paramètres influant sur la détermination des prix sont :
- La structure des coûts respectifs de l'entreprise
acheteuse et de l'entreprise vendeuse ;
- Leurs parts de marché respectives ;
- Les portefeuilles d'activité de chacun.
Ainsi, la figure n° 10 récapitule les actions que
doit mener l'acheteur et qui sont favorables à l'action
marketing :
Figure n° 10 : Négociation
du prix de l'achat d'un produit industriel.
Prix
Dérive théorique des prix
(Référentiel)
P'0
P0
P'0
Négociation
d'alignement
sur le marché
Gains sur achats
du
fournisseur Négociation
de l'effet
d'expérience Aide à la
gestion
des coûts
du
fournisseur
Temps
Notation :
P0 : Prix de base (prix de l'offre ou
premier prix payé).
P'0 : Prix de la concurrence.
: Prix à payer.
Source : PERROTIN P.,
Op.Cit, page 147.
2.2. LE PRODUIT
« On appelle produit tout ce qui peut être
offert sur un marché de façon à y satisfaire un
besoin ».24(*)
2.2.1. Les actions marketing
produit
L'objectif du marketing achats appliqué au produit est
de garantir que les composants ou sous-ensembles intégrés au
produit élaboré par l'entreprise, remplissent :
- Les fonctions recherchées,
- Au meilleur coût globale que puisse proposer le
marché,
- Tout au long de la vie du produit.
L'acheteur doit être présent très en
amont du cycle d'élaboration des produits pour donner un
éclairage sur :
- Le prix du marché,
- Le coût global,
- Les vulnérabilités existantes ou
potentielles,
- La pénétration des produits et des entreprises
fournisseurs,
- La standardisation des produits,
- Etc.
L'acheteur peut donner cet éclairage :
- Soit d'une façon très structurée
lorsque le produit est conçu en C.C.O. (Conception à Coût
Objectif) ;
- Soit en collaboration dans le cadre d'une gestion de projets
à laquelle le service achats participe ;
- Soit en informant les partenaires internes de l'entreprise
des conséquences en termes d'achats, donc d'impact sur le prix de
revient actuel ou futur, d'une décision technique (choix d'un composant,
d'une matière, d'un processus, etc.).
Bien évidemment, ces actions de marketing produit
doivent être faites avant la commercialisation du produit final.
2.2.2. Le rôle de l'acheteur
Le rôle de l'acheteur en économie de
marché consiste à faire raisonner son entreprise en termes de
fonctionnalités «produit fait pour» et non en termes
de constituants «produit fait de». En plus, il doit
convaincre les partenaires internes à l'entreprise d'établir un
cahier des charges fonctionnel. Le cahier des charges fonctionnel sera ensuite
proposé à différents segments du marché
fournisseurs afin de recueillir des solutions proposées par le
marché. Ces solutions seront alors retravaillées avec les
fournisseurs retenus après concentration avec les partenaires internes
(bureau d'études, fabrication, service qualité, etc.) pour
obtenir un cahier des charges techniques appelé également
spécification technique.
L'acheteur aura ainsi exploité le marché par une
action de «reverse marketing» présentée dans
la figure suivante :
Figure
n° 11 : L'offre d'achat.
Segments
de
marché
Entreprise
acheteuse de solutions
Offre d'achat
Réponse du marché
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 152.
2.3. LA COMMUNICATION
Ce n'est pas en attendant que les fournisseurs viennent
à lui que l'acheteur pourra acquérir une meilleure connaissance
des marchés - amont, ni les convaincre pour les amener à une plus
grande collaboration avec son organisation.
Pour atteindre ces objectifs, il devra susciter leur venue, ou
en s'appuyant sur des moyens informatifs et communicatifs.
Communiquer, c'est avant tout informer. L'équipe
marketing achats doit lancer cette information suivant deux dimensions :
interne et externe.
Qu'elle soit interne ou externe, la communication est une
variable fondamentale du mix-achats, car elle constitue la
reconnaissance de la fonction.
En effet, communiquer c'est faire preuve de
compétence.
2.3.1. Les différents supports de communication25(*)
La communication s'appuie sur différents supports.
Chacun en fonction de ses caractéristiques, semble pratiquement
adapté à certaines cibles.
Ainsi, les principaux moyens de communication sont les
suivants :
- Lettre hebdomadaire, mensuelle par
direction/société ;
- Revues d'entreprises/flash d'information ;
- Lettre du président ou La Direction
Générale ;
- Manuels d'accueil des nouveaux collaborateurs ;
- Organigrammes et annuaires ;
- Notes de procédure, manuels de procédure,
manuels assurance - qualité ;
- Affichage interne ;
- Messagerie télématique, intranet ;
- Document publicitaire ;
- Revues de presse ;
- Tableaux de bord, Reporting ;
- Comptes rendues d'activités, résultats
d'actions ;
- Manuels, guides et chartes achats ;
- Audits divers ;
- Enquêtes de besoins ou de satisfaction ;
- Outils interactifs : messageries, intranet... ;
- Plan de contacts ;
- Entretiens annuels ;
- Réunions internes, groupes de résolution de
problèmes... ;
- Colloques, séminaires, cérémonies...
2.3.2. La communication interne
Elle doit s'organiser autour de deux axes :
- L'information sur la vie des achats ;
- L'information sur le marché de l'offre et de la
demande.
Dans le premier cas, il s'agit d'informer les partenaires
internes à l'entreprise sur :
- La politique d'achat menée : ce sont les
objectifs poursuivis ;
- La stratégie adoptée : ce sont les moyens
ou les grands axes de réflexion pour tenir les objectifs
prévus ;
- Les tactiques employées : ce sont les plans
d'action permettant de coller à la stratégie
élaborée.
En revanche, les partenaires internes doivent communiquer les
éléments indispensables à l'action marketing et plus
généralement au bon fonctionnement des achats.
Dans le second cas, il s'agit de faire connaître les
lois du marché, par exemple :
- La phase de vie des produits achetés ou en
prévision d'achat ;
- Les produits standards utilisables ;
- Les sources nouvelles ;
- L'évolution et la pérennité des sources
actuelles ;
- Les coopérations futures probables ;
- etc.
2.3.3. La communication externe
Cette action, souvent négligée, est pourtant
indispensable dans le cas de recherche de nouvelles sources
d'approvisionnement.
Que ce soit pour construire un nouveau marché
(segmentation) ou pour élargir un nouveau marché fournisseurs
existant, il s'agit de faire connaître aux fournisseurs potentiels,
l'essentiel des caractéristiques d'approvisionnement de l'entreprise.
L'entreprise acheteuse va ainsi vers la vente de ses
besoins :
Figure n° 12 :
L'acheteur vendeur de ses besoins.
Entreprise
acheteuse
Vente de
besoins
Fournisseurs
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 163.
L'offre d'achat présentée au marché
fournisseurs doit comporter les rubriques suivantes :
2.3.3.1. Une présentation rapide de la
société
Cette présentation doit inclure :
- Les renseignements administratifs généreux
adresse, téléphone capital, etc. ;
- L'identité des principaux managers ;
- L'évolution du chiffre 'affaires r les trois
dernières années ;
- L'effectif ;
- Les locaux en termes de surfaces ;
- Une description sommaire des activités comprend
aspect historique.
2.3.3.2. Une identification des lignes de produits
achetés
Cette identification se fait avec une plaquette d'achats qui
contient la liste des lignes de produits achetés avec indication du
chiffe d'affaires prévisionnel de l'années suivante avec une
unité de mesure telle que le tonnage ou les quantités pour les
produits.
2.3.3.3. Un organigramme de la fonction
achats
Contenant le nom, la fonction et les responsabilités de
chaque acheteur qui sont considérés comme des données
très valorisantes et prouvent un grand professionnalisme des acteurs.
2.3.4. La communication mixte
En plus des types de communication interne et externe, la
communication peut prendre une forme mixte.
Il s'agit de faire connaître une entreprise fournisseur
aux partenaires internes et en mêmes temps de faire connaître au
fournisseur le contexte dans lequel il intervient.
La plaquette qui contient le bilan des activités doit
être remise aux membres de l'entreprise fournisseur. À partir de
ce point de vue, il convient d'inviter une partie importante et
représentative de l'effectif du fournisseur. Ainsi, l'ouvrier de
fabrication reconnaît son travail intégré dans l'ensemble
du produit.
Cette opération génère naturellement un
flux de contacts ultérieurs plus riche.
2.4. LE MARCHÉ
On a présenté
précédemment26(*) une analyse préliminaire du marché
fournisseurs et la notion de puissance entre l'offre et la demande.
Du point de vue opérationnel, la
variable marché constitue l'ensemble des moyens à
mettre en oeuvre pour atteindre la cible visée, c'est-à-dire les
fournisseurs, qui sont capables de réduire les
vulnérabilités des approvisionnements et ont
élaboré des produits intéressant l'entreprise acheteuse.
En effet, pour des raisons de sécurité, les
fournisseurs qualifiés par l'entreprise acheteuse sont du même
milieu industriel : une entreprise du secteur de la sidérurgie ne
qualifie bien souvent que des fournisseurs qui ont déjà des
références dans ce domaine, pour des raisons de culture et de
savoir-faire.
Il s'agit donc de distinguer parmi les fournisseurs
potentiels :
- Ceux à qui l'entreprise acheteuse
achète : des produits, des services, des délais, de la
sécurité, de la logistique, de la main-d'oeuvre.
- Ceux à qui l'entreprise acheteuse recherche un
développement commun : fabrication spéciale, affaires sur
mesures, prototypes.
- Ceux dont les produits sont sensibles :
matériaux stratégiques, high-tech.
On peut retenir deux cas de figures :
v Dans le premier cas, l'acheteur devra rechercher de nouveaux
produits ou de nouvelles technologies.
v Dans le second cas, l'acheteur devra d'abord définir
en accord avec la direction générale et en conformité avec
la stratégie générale, la politique fournisseur qu'il
convient d'adopter.
Il devra effectuer le choix fondamental entre une politique
d'exclusivité et une politique de répartition :
2.4.1. Politique d'exclusivité
Dans ce cas, l'acheteur tend à retenir un fournisseur
unique (mono - source). Cette situation présente des avantages
réels (cas du partenariat), lorsqu'elle n'est pas
inévitable :
- Le fournisseur dont le produit est intéressant est
protégé par un brevet ;
- Le fournisseur est le seul détenteur du niveau de
qualité que l'entreprise cliente recherche ;
- L'unicité de source permet l'approvisionnement de
tous les besoins de l'acheteur, et ainsi l'obtention de meilleures conditions
financières (prix d'achat, remises, conditions de
règlements) ;
- Possibilité de développer avec le fournisseur
des relations à moyen terme, et de mettre en commun des moyens de
recherche et de développement.
2.4.2. Politique de
répartition
En opposition au cas précédent, l'acheteur tend
à diversifier ses sources d'approvisionnement.
Cette situation de répartition entre fournisseurs se
justifie par les raisons suivantes :
- Elle peut permettre d'obtenir des prix plus juste, mais cela
dépend de la situation concurrentielle sur le marché
fournisseur.
- L'approvisionnement diversifié offre
généralement une plus grande sécurité
d'approvisionnement.
- Elle permet une plus grande flexibilité : un
approvisionnement chez plusieurs fournisseurs permettra de réagir plus
vite et mieux à des changements de besoins en quantités.
SECTION 3 : ÉVALUATION ET
SÉLÉCTION DES FOURNISSEURS
L'évaluation et la sélection des fournisseurs
sont des tâches fondamentales dans le processus de décision
d'achat, des étapes importantes dans le traitement des commandes.
L'évaluation des fournisseurs doit s'appuyer sur la
collecte d'un grand nombre d'informations, obtenues par des sources internes et
externes à l'entreprise. Elle permettra par la suite d'effectuer une
sélection entre les fournisseurs possibles pour un certain achat.
Toute évaluation suppose d'abord de
réfléchir à l'ensemble des critères sur lesquels
l'entreprise acheteuse compte évaluer les divers fournisseurs, et
parallèlement à définir ce que l'on appelle «un
bon fournisseur» pour un achat, représentant le compromis
idéal dans certaines situations.
3.1. CRITÈRES D'ÉVALUATION D'UN
FOURNISSEUR
Traditionnellement, un bon fournisseur doit proposer le
produit demandé, dans la qualité spécifiée et les
délais déterminés. Il a des prix acceptables et
réagit de façon souple et efficace à toute modification
souhaitée. Au mieux, il met sa puissance de recherche et de
développement au service de l'entreprise acheteuse, il prend des
initiatives pour améliorer le service ou le produit offert, et plus
généralement s'intègre dans la résolution des
problèmes de l'entreprise cliente.
Ainsi, G.W.DICKSON27(*) a fait une étude empirique28(*) sur les critères
retenus auprès de 273 responsables d'achats au États-Unis, dont
le but était de déterminer les facteurs permettant de choisir les
fournisseurs et de comparer entre eux. 62,3 % des interlocuteurs
répondirent en notant l'importance respective de 23 facteurs
d'évolution sur une échelle de 1 à 4 (de peu
important à important extrême).
Le tableau n° III présente cette liste et le
degré d'importance de chaque facteur.
Il démontre l'existence d'un grand nombre de
critères différents pris en compte par les acheteurs, et d'un
ensemble de critères qui varient selon la nature de l'achat
effectué.
Tableau n° III : Liste des
critères d'évaluation d'un fournisseur, selon
G.W.DICKSON.
FACTEUR
|
MOYENNE
|
ÉVALUATION
|
01- Qualité
|
3,5
|
Extrême importance
|
02- Livraison
03- Performance passée
04- Garantie
05- Capacité de production
06- Prix
07- Compétence technique
08- Position financière
|
3,41
2,99
2,84
2,77
2,75
2,54
2,51
|
Grande importance
|
09- Adaptabilité aux procédures
10- Système de communication
11- Réputation
12- Intérêt manifesté
13- Compétences managériales
14- Contrôles opérationnels
15- Service après vente proposé
16- Attitude du vendeur
17- Impression faite par vendeur
18- Satisfaction au conditionnement
19- Suivi du dossier client
20- Localisation géographique
21- Importance des affaires passées
22- Formation proposée
|
2,48
2,42
2,41
2,25
2,216
2,211
2,18
2,12
2,05
2,01
2,00
1,87
1,59
1,53
|
Importance moyenne
|
23- Accords de réciprocité
|
0,61
|
Faible importance
|
Source : BRUEL
O., Op.Cit, page126.
Ce tableau montre que le facteur le plus important dans
l'évaluation des fournisseurs est belle et bien le facteur
qualité des fournisseurs, qui est d'une extrême importance ;
suivi de plusieurs autres critères dont la majorité concerne
directement le produit (livraison, garantie, prix) et les compétences
des fournisseurs, et qui sont d'une grande importance. Les autres
critères sont d'une importance moyenne voire faible, ils concernes
surtout les services et procédures pratiqués ou proposés
par les fournisseurs.
3.1.1. Critères classiques
Au nombre de ces critères, on trouve
principalement :
- La qualité des fournisseurs,
généralement observée en suivant la performance du
fournisseur à l'occasion de contrôle de qualité ;
- Le respect des dates de livraison ;
- Le coût d'achat incluant le prix d'achat, les
conditions de paiement et tous les coûts induits associés.
3.1.2. Autres critères
Au nombre de ces critères, on trouve :
- La capacité technique du fournisseur : il
dispose de son propre service d'études et développement, il a une
grande capacité d'innovation, et se met à la disposition de son
client pour essayer de développer avec lui des applications nouvelles ou
améliorer des solutions actuelles ;
- Le service technique d'après-vente ou de maintenance
dans le cas de gros équipements ;
- La capacité d'adaptation, relative au degré de
souplesse fourni par le fournisseur, et à sa vitesse de réaction
face à d'éventuels problèmes ;
- Sa capacité de production, caractérisée
par la qualité de ses équipements, la compétence de ses
personnels, l'organisation de sa production et l'efficacité de ses
systèmes ;
- Dans la mesure où la relation avec ce fournisseur
doit être suivi, on peut ajouter sa capacité financière, sa
pérennité et la capacité managériale de
l'équipe dirigeante.
Ainsi, on peut retenir l'importance de lister de façon
formelle les critères d'évaluation, propre à
chaque type d'achat, en vue d'une sélection qui soit
rationnelle.
3.2. LES SOURCES D'INFORMATION
Définir des critères d'évaluation d'un
fournisseur est objectif, mais pour mieux mener cette action, l'entreprise
cliente doit avoir des informations permettant de mieux connaître les
fournisseurs.
Les principales sources d'informations couramment
utilisées, sont les suivantes :
3.2.1. Sources d'information
internes
Par enregistrement manuel ou comme sortie d'une application
informatisée, les délais de livraison et le taux de
qualité peuvent être suivi en temps réel à partir
des contrôles de réception.
3.2.2. Catalogues
Dans la mesure où ils sont bien conçus et ne se
limitent pas à quelques descriptions succinctes (peu
développées) agrémentées ou non de photos, les
catalogues fournissent des descriptions détaillés des produits,
les codes fournisseurs, les spécifications et tolérances des dits
produits, ainsi que des renseignements relatifs aux pièces de rechange.
En ce qui concerne les fournitures standards, ils comportent des prix,
précisent les conditions de paiement et ristournes proposées. Ils
fournissent souvent les coordonnées des interlocuteurs à
contacter.
3.2.3. Publicité
À interpréter avec soin, lorsqu'elle est
descriptive, elle permet d'informer les acheteurs sur des nouveautés.
3.2.4. Presse professionnelle
Les journaux professionnels existant dans la majorité
des branches industrielles. Ils comportent toujours des articles sur de
nouvelles applications, ou de nouveaux produits. Ils organisent en
général des tests dont l'honnêteté des
résultats est garantie et l'utilité souvent réelle.
3.2.5. Annuaires professionnels
Ils enregistrent de façon exhaustive et mise à
jour l'ensemble des entreprises appartenant à un secteur
économique, et fournissent ainsi un certain nombre de renseignements
généraux.
3.2.6. Représentants et
techniciens
Il s'agit d'un moyen privilégié de contact avec
un fournisseur potentiel. Selon les cas et les entreprises, les contactes
peuvent se limiter à des vendeurs technico-commerciaux, ou
nécessiteront plusieurs interlocuteurs dans l'entreprise fournisseur.
3.2.7. Visites d'entreprises
Les visites à l'entreprise fournisseur se justifient
souvent. C'est une occasion de mieux apprécier la capacité de
production de l'entreprise fournisseur, la qualité de ses processus de
production et de ses modes de programmation, ainsi que la compétence de
ses équipes techniques.
L'acheteur peut être accompagné par un
technicien.
3.2.8. Échantillons et séries
d'essai
Assimilés à une source d'information, des
échantillons ou une série d'essai peuvent être fournis par
les fournisseurs afin d'être testés et de permettre une
appréciation de la qualité, en vue d'un agrément.
3.2.9. Avis de
confrères
Lorsque certains renseignements ne peuvent être obtenus
par des sources classiques, et dans la situation où l'on n'a jamais
travaillé avec un fournisseur, il peut être opportun d'en parler
à des confrères, dans la mesure où il n'y a pas de
situation concurrentielle directe avec eux.
3.2.10. Fichiers
fournisseurs
Le fichier fournisseur est d'une richesse essentielle, mais
il ne concerne que les fournisseurs qui ont déjà travaillé
avec l'entreprise cliente.
Si ce fichier bien conçu, il fournit un état mis
à jour de la performance de chacun. En particulier son aptitude à
livrer dans les délais (retards), son niveau de qualité
(résultats du contrôle), l'historique de ses prix, son dynamisme
(réponse aux appels d'offres), devront y figurer sous une forme pratique
et facilement exploitables.
3.3. MÉTHODE D'ÉVALUATION ET DE
SÉLECTION
Dans un système de sélection de fournisseurs,
il s'agit de faire entre les fournisseurs potentiels une première
élimination, dévaluer les fournisseurs restant en lice, et enfin
de sélectionner le ou les meilleurs fournisseurs selon l'objectif
visé.
Cette phase suppose qu'une recherche d'informations
préalable ou simultanée soit menée, s'appuyant sur les
sources déjà présentées, ou sur les
résultats d'une étude de marché - achat, de demande de
prix ou d'appels d'offres.
L'ensemble de la démarche est illustré par la
figure suivante :
Figure n° 13 : Processus
d'évaluation et de sélection des fournisseurs.
Segment d'achat
Différenciation
Politiques d'achat
(priorité)
Choix des critères
Appel d'offres
Critères éliminatoires
Homologation
Suivi fournisseurs
internes
Cotation
Présélection
Audits externes
Sélection définitive
Contrat
Avis de confrères
Source : BRUEL
O., Op.Cit, page131.
3.3.1. PHASE 1 : première
élimination
Elle est nécessaire essentiellement pour des raisons
de coût, puisque le coût varie de façon exponentielle avec
le nombre de fournisseurs à évaluer (temps passé pour
trouver les informations et l'évaluation).
Cette première élimination consiste à
définir les critères retenus pour l'achat concerné ceux
qui apparaissent comme fondamentaux. Cette liste doit être
établie avant la réception des offres, simultanément si
possible à la préparation de l'offre. Sont exclus les
fournisseurs potentiels qui ne satisfont pas aux critères de base, ou
n'ont pas apporté de réponse complète à l'appel
d'offres.
Il y a des entreprises ou il existe un système
d'homologation fournisseurs (ceux qui ont les mêmes
caractéristiques et offres : c'est-à-dire ceux qui sont
équivalents) et ceux n'ayant pas encore reçu d'agrément
(reconnaissance officielle), sont automatiquement éliminés par un
processus de sélection des fournisseurs potentiels.
3.3.2. PHASE 2 : évaluation des fournisseurs
pré - sélectionnés
Il s'agit de juger un ensemble de fournisseurs par rapport
à un ensemble de critères, ce qui oriente vers une analyse
multicritère.
Une telle analyse permet d'aboutir à un classement de
fournisseurs que l'entreprise acheteuse peut utiliser, soit en
sélectionnant le meilleur pour un achat stratégique important,
soit en dégageant le sous-ensemble des bons fournisseurs dans
le cas d'une politique de répartition de l'approvisionnement entre
plusieurs sources.
Ainsi, l'entreprise acheteuse doit choisir son marché,
ce choix passe par exemple, par une segmentation du marché de l'offre.
3.3.2.1. Définition de la
segmentation
« La segmentation du marché consiste
à découper le marché fournisseur en sous-ensembles
homogènes sur lesquels il est possible de définir une
stratégie dans une perspective concurrentielle »29(*).
3.3.2.2. La démarche
Par opposition à la classification des achats qui porte
sur des secteurs d'activité et s'appuie sur une logique industrielle, la
segmentation du marché est un découpage qui porte sur des
fournisseurs et repose sur une logique marché.
La segmentation du marché doit permettre de choisir un
ou plusieurs sous-groupes correspondant aux mieux aux compétences de
l'entreprise acheteuse.
Elle repose donc sur la propension des fournisseurs à
accepter l'offre d'achat.
Pour obtenir ces sous-ensembles homogènes, il convient
de regrouper un maximum de fournisseurs aussi semblables que possibles dans des
catégories aussi différentes que possibles.
Le découpage du marché fournisseurs consiste
à choisir des critères pertinents par rapport aux besoins de
l'entreprise.
Les critères pertinents sont présentés
comme suit :
- par taille,
- par famille,
- par métier (électronique,
aéronautique),
- par process (maîtrise des procédés de
fabrication),
- par localisation géographique,
- par pouvoir d'investissement,
- etc.
La démarche est alors la suivante :
Définir les objectifs en termes de :
- Sécurité, confidentialité ;
- Motivation des fournisseurs pour ce type de produit
(activité, part de marché, diversité...) ;
- Niveau de qualité ;
- Coût ;
- Sécurité d'approvisionnement ;
- Sécurité financière ;
- Autres.
Choisir un type de segmentation, par exemple par
métiers, mais cette étape nécessite une bonne
expérience sur le terrain.
Vérifier l'homogénéité des
segments de marché en effectuant un pré - ciblage
avec l'aide par exemple d'organismes professionnels.
Choisir un marché en déterminant les axes de
progrès et d'investissement pour amener le ou les fournisseurs au
standard, c'est-à-dire qu'ils doivent satisfaire un besoin minimum
acceptable.
Consulter le marché choisi selon les techniques
habituelles.
Les quatre premières étapes se formalisent
à partir de la matrice suivante :
Tableau n° IV : Les
critères de segmentation du marché fournisseurs.
Critères
pertinents
Marché fournisseurs
|
Critère 1
|
Critère 2
|
Critère 3
|
Critère 4
|
Critère 5
|
Marché 1
|
|
|
|
|
|
Marché 2
|
|
|
|
|
|
Marché 3
|
|
|
|
|
|
Marché 4
|
|
|
|
|
|
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 174.
Une notation (par exemple de 0 à 5) doit être
déterminée par consensus au cours de réunion avec les
partenaires de l'entreprise, après détermination en commun d'une
échelle de valeur. Cette notation permet de vérifier
l'homogénéité de chaque marché.
3.3.2.3. Le pré - ciblage
Avant d'effectuer un appel d'offres, l'entreprise doit
présélectionner ou pré - cibler les fournisseurs
répondant à un minimum de critères.
Ce pré - ciblage des fournisseurs selon des
critères déterminés est présenté dans la
figure n° 14 comme suit :
Figure n° 14 :
Principe du pré-ciblage.
50
fournisseurs répertoriés (par exemple)
6 fournisseurs préciblés (par exemple)
3
fournisseurs à consulter (par exemple)
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 176.
Les critères de présélection peuvent
utilement être récapitulés dans un tableau qui peut
être complété après retour des questionnaires
renseignés.
L'acheteur peut mettre en place par exemple le système
de notation suivant :
++ Pour une condition fortement remplie.
+ Pour une condition remplie.
- Pour une condition mal remplie.
-- Pour une condition nom remplie.
Et faire la somme algébrique.
Tableau n°
V : Dépouillement du pré-ciblage.
Critères de choix
|
Fournisseurs
|
F 1
|
F 2
|
F 3
|
F 4
|
F 5
|
F 6
|
Éloignement géographique
|
+
|
+
|
+
|
--
|
+
|
+
|
Entreprise déjà connue par l'acheteur
|
+
|
-
|
-
|
++
|
+
|
-
|
Entreprise faisant plus de
30 % de son chiffre d'affaires avec le produit
|
++
|
+
|
-
|
--
|
++
|
++
|
Références clients
|
++
|
++
|
+
|
-
|
+
|
++
|
Technicité de l'entreprise
|
++
|
+
|
-
|
+
|
-
|
+
|
Assurance qualité
|
+
|
-
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+
|
+
|
-
|
+
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Santé financière
|
-
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+
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+
|
-
|
--
|
+
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TOTAL ALGEBRIQUE
|
+8
|
+4
|
+1
|
-1
|
+1
|
+7
|
Source : PERROTIN
P., Op.Cit, page 177.
Les fournisseurs à consulter selon le résultat
algébrique sont : F1, F2 et F6.
3.3.2.4. La répartition des
responsabilité
Au sein de l'entreprise cliente, une équipe est
constituée et doit prendre en charge l'ensemble de la procédure
de notation des fournisseurs. Elle doit être constituée par toutes
les parties prenantes de l'achat concerné (techniciens utilisateurs,
qualiticiens, acheteurs), et peut faire appel au besoin à des
experts.
Il y a ainsi beaucoup plus de chance que :
- Les critères choisis couvrent l'ensemble des points
importants ;
- Les notations sur chaque point soient les plus objectives
possibles ;
- L'appréciation globale par fournisseur soit la
meilleure synthèse d'un grand nombre de critères
différents et hétérogènes.
Dans cette équipe, le service achats est une partie
permanente, car c'est bien lui qui engage son entreprise. De plus, il est le
mieux placé pour pondérer certains critères et noter les
fournisseurs.
3.3.3. PHASE 3 : Sélection finale
Après cette évaluation, l'entreprise cliente
dispose d'un classement des fournisseurs. Elle doit procéder à la
sélection, qui peut être effectuée en deux temps :
v Une première sélection peut être faite
par l'équipe. Il s'agit d'isoler le groupe de fournisseurs qui
conviennent selon la méthode utilisée. Cette sélection
doit être accompagnée d'une justification et des explications du
choix pour tel ou tel fournisseur y compris ses avantages et ses
inconvénients.
v Une sélection finale sera ensuite faite par le
dernier décideur, ou un comité de décision.
Cette sélection, ainsi que le système
d'évaluation, constituent un ensemble scientifique, reposant sur un
certain nombre de données subjectives, mais qui garantit une plus grande
rigueur dans les choix.
Cette méthode de sélection est appliquée
lorsque le produit concerné soit stratégique pour l'entreprise
acheteuse ou de fort enjeu économique. Pour les autres achats,
l'acheteur peut se décider seul tout en essayant d'appliquer les grandes
lignes de cette méthode de sélection.
CHAPITRE
3
PRÉSENTATION DE L'ORGANISME D'ACCUEIL
COSIDER-COMETAL
Après avoir dévoilé certaines
caractéristiques des marchés industriels, et illustré des
notions théoriques concernant l'achat industriel, la fonction achats, le
Marketing Achats et ainsi les différents critères et
méthode d'évaluation et de sélection des fournisseurs, il
est opportun d'entamer la présentation de l'organisme concerné et
chargé d'exploiter et d'exercer selon ces termes.
Ce présent chapitre entamera une présentation
générale de l'organisme d'accueil, COSIDER
COMETAL, et ainsi se présentera en deux sections :
Section 1 : Évoquera une
présentation générale du Groupe COSIDER, avec ses
différentes filiales.
Section 2 : Présentera la
filiale COMETAL, ces différentes fonctions, ces départements et
leurs missions, illustrés par des organigrammes.
SECTION 1 : PRÉSENTATION DU GROUPE
COSIDER
1.1. HISTORIQUE
COSIDER a été
créée le 01 janvier 1979 sous forme de société
d'économie mixte constituée de la Société Nationale
de Sidérurgie (SNS) et du groupe Danois dénommé
«Christiani & Nielsen».
En 1982, COSIDER devient filiale à
100 % de la SNS suite au rachat par cette dernière des
actions du partenaire Danois.
Dans le cadre de la restructuration organique des entreprises
publiques, décidée par les autorités Algériennes,
COSIDER est transformée en 1984 en entreprise nationale
placée sous tutelle du Ministère de l'industrie lourde.
À la faveur de l'application des lois sur les reformes
économiques dont notamment celles relatives à l'autonomie des
entreprises publiques en 1988 ; COSIDER fut
transformée en octobre 1989, en société par action
(S.P.A.). Cette entreprise a su exploiter différents secteurs
d'activité, ce qui lui a permis de développer et d'élargir
ses interventions.
1.2. LE GROUPE COSIDER
Aujourd'hui, COSIDER représentant une
SPA est organisée en un groupe d'entreprises détenant 100 % du
capital de 10 filiales.
Avec 20 milliard de DA en l'an 2003 de chiffre d'affaires, et
plus de 16 000 employés permanents, le groupe
COSIDER est le leader, en Algérie et au Maghreb, des
travaux publics et de la construction.
C'est un groupe puissant, diversifié et solidement
intégré, activant dans les secteurs suivants :
Les travaux publics.
La construction et le génie civil.
La construction métallique.
La rénovation de matériel de travaux
publics.
Les carrières et l'agrégat.
La promotion immobilière.
Le commerce de matériaux de construction.
La mise en valeur des terres agricoles et l'exploitation
arboricole.
Le groupe COSIDER a un palmarès
très riche en termes de réalisations en Algérie dans des
domaines variés comme les barrages, les routes, le rail30(*), les aérodromes, les
oléoducs31(*), les
gazoducs32(*), les
tunnels, les ponts et usines, les bases vie, les centres d'affaires et
commerciaux, les tours, les immeubles de bureaux et d'habitation ainsi que des
ensembles résidentiels et des sièges d'entreprise.
Le groupe dispose d'unité de production de coffrages
métalliques, de tubes et de pièces spéciales ainsi que
l'élément de chaudronnerie. Il dispose d'unités de
maintenance et de rénovation de son matériel et d'usinage et de
commercialisation de pièces de rechange.
Il dispose aussi d'unités de production
d'agrégats pour béton et travaux routiers, il fournit aux
entreprises des granulats33(*) conformes à leurs exigences.
Le groupe active aussi dans le négoce et le trading du
rond à béton, du ciment, du plâtre et du bois.
Par ailleurs, le groupe réalise des projets de mise en
valeur des terres d'aménagement hydro - agricole, de plantations
forestières et fruitières, de forages et de puits.
En plus de ces activités, le groupe s'intéresse
de près aux nouveaux marchés en Algérie comme les
télécommunications, et il est impliqué dans le partenariat
avec des entreprises étrangères de niveau mondial.
En appliquant les normes internationales, le groupe
COSIDER est ouvert aux nouveaux process et technologies et se
prépare aux défis de la mondialisation et de la globalisation par
une organisation et une gestion efficaces de ses moyens matériels et de
ses compétences humaines.
1.3. LES FILIALES DE COSIDER
Le groupe COSIDER compte dix filiales,
à savoir :
1.3.1. COSIDER Travaux publics
COSIDER Travaux publics occupe une position
dominante dans trois grands domaines d'activités qui sont les secteurs
clés pour le développement du pays : Travaux ouvrages
spéciaux : Regroupe la réalisation des ouvrages souterrains
et maritimes.
Travaux Infrastructures : Regroupe les travaux de
réalisation de routes et autoroutes, des voies ferrées, de pistes
d'aérodromes, des ouvrages d'art.
Travaux Barrages : Regroupe les travaux de
réalisation des grands ouvrages hydrauliques (barrages...)
La filiale COSIDER Travaux Publics dispose d'un important parc
de plus 2000 unités matériel de moyens de réalisation et
de production (communs et spécifiques) répartis sur environ une
vingtaine de chantiers.
COSIDER Travaux Publics emploie aujourd'hui 3 800
collaborateurs à travers le territoire national. Son chiffre d'affaires
moyen atteint 6.000.000.000 DA (Six milliards de Dinars Algériens).
En s'imposant, par la valeur technique et professionnelle de
ses cadres et de leurs motivations profondes, la volonté de son
personnel habitué, à relever les défis et la
qualité de son management jugé, sur des critères de
performances clairement établis, Cosider Travaux Publics reste un leader
incontesté, dans le domaine de ses activités.34(*)
1.3.2. COSIDER Construction
Filiale du groupe Cosider, au capital de 2.010.000.000 DA,
intervient sur tout territoire national. Elle étudie et réalise
les logements et le génie civil et industriel.
Pour l'atteinte de ses objectifs et une meilleure
capacité d'adaptation aux besoins de ses clients, les activités
de COSIDER Construction sont réparties en divisions
opérationnelles : Génie Civil et Bâtiment. Outre ces
divisions, COSIDER Construction dispose de structures d'appoint telles
que : le Bureau d'Études, la Direction du Matériel et des
Ateliers de Production Intermédiaire.
1.3.3. COSIDER Canalisations
COSIDER Canalisations est née de la
scission de la filiale COSIDER Travaux Publics et ce, depuis le 1e
janvier 2004. Est spécialisée dans la construction d'ouvrages
pour le compte des secteurs de l'Énergie et de l'Hydraulique.
Dans le cadre de cette nouvelle organisation du Groupe
COSIDER, la mission de COSIDER Canalisations consiste en la prise en charge de
projets de construction de pipelines pour le compte du secteur de
l'énergie et de canalisations hydrauliques (A.E.P., Transferts,
Périmètres d'irrigation, Réseaux d'Assainissement,
etc.).
1.3.4. COSIDER Carrières
Avant sa création en tant que filiale, COSIDER
Carrières était un département rattaché à la
Direction Générale. Au deuxième semestre de l'année
1995, COSIDER se filialise donnant lieu, à la naissance de COSIDER
Carrières, société par action, au capital social de 340
Millions de DA. Elle est spécialisée dans la production des
matériaux de carrières.
1.3.5. COSIDER Alsim
Elle est spécialisée dans les activités
suivantes :
- Coffrage métallique modulaire adaptable à
toutes les formes telles que : poteaux, voiles, dalles, etc.
- Coffrage spécifique pour galerie, voûte,
tunnel, et autres.
- Tours d'étaiement du type ID 15.
- Echafaudages.
- Étais métalliques de hauteur
réglable.
- Charpente et menuiserie métallique.
- Clôtures.
- Cintres métalliques pour tunnels, galerie et
ossatures métalliques.
- Tubes en acier de 1 000 mm à 3 000 mm de
diamètre.
- Pièces spéciales pour chambre de vanne.
1.3.6. COSIDER Alrem
L'Algérienne de Rénovation d'Entretien et de
Maintenance , par abréviation COSIDER-ALREM, de statut EPE/SPA au
capital social de 305 000 000 Dinars est issue de la restructuration de COSIDER
et érigée en filiale de cette dernière le 26 mars 1995.
Ces activités se résument en :
- Maintenance et rénovation des matériels de
travaux publics.
- Travaux d'usinage.
- Commercialisation de pièces de rechange.
- Prestations de conseil en maintenance : diagnostic,
organisation, procédures et gestion environnementale profitable.
- Location de matériels de travaux publics, de
transport et de manutention (en projet).
1.3.7. COSIDER Agral
Sont capital social est estimé à 50 000 000 DA.
Ces activités se résument en la mise en valeur des terres et
l'exploitation et commercialisation des produits agricoles.
1.3.8. COSIDER Promotion
L'Entreprise COSIDER Promotion S.P.A., au capital social de
5 000 000 DA, a été créée le 30 avril
1995, suite à la filialisation des activités de l'Entreprise
mère COSIDER. Cette entité, répond à une
stratégie d'intégration économique et de mise en oeuvre
d'une nouvelle dynamique de développement du logement et de la
construction.
1.3.9. COSIDER Ouvrage d'Art
C'est une nouvelle filiale, spécialisée dans
les ponts et les fondations spéciales.
1.3.10. COSIDER Cometal
Filiale du groupe COSIDER, elle constitue l'entité de
notre recherche.
SECTION 2 : PRÉSENTATION DE LA FILIALE
COMETAL
2.1. PRÉSENTATION DE LA FILIALE COMETAL
2.1.1. Historique
COMETAL est une société par
actions (S.P.A.) au capital social de 500.000.000 DA filiale à 100 % du
Groupe COSIDER.
Elle a été créée en 1995 et a
hérité des activités de trading et négoce de la
société mère.
Dans le secteur du Bâtiment et du Génie civil,
les matériaux de construction jouent un rôle fondamental dans la
réussite des projets de réalisation. Leurs impacts, tant sur les
coûts, que sur les aspects techniques d'un ouvrage sont
considérables. C'est-à-dire que le choix des matériaux
adéquats, acquis aux meilleurs coûts est une priorité pour
toute entreprise de réalisation.
C'est pour s'assurer de la maîtrise de ces facteurs
techniques et économiques, que le Groupe COSIDER s'est
doté d'un outil de négoce et de distribution à travers la
filiale COMETAL.
Tout en apportant son soutient aux autres filiales du groupe,
chargées des activités de réalisation,
COMETAL est déterminée à renforcer sa
position sur le marché national porteur de perspectives de
développement prometteuses et continues notamment dans le secteur du
bâtiments et des travaux publics (B.T.P.) qui
connaît un regain d'activité considérable dans le cadre du
plan de relance économique initié par les pouvoirs publics.
COMETAL est devenu aujourd'hui, une
référence sur le marché locale pour la conformité
et la qualité de ses produits, de même que les plus grands traders
et producteurs internationaux apprécient la qualité de ses
relations d'affaires basées sur la loyauté, le sérieux et
le respect des échéances et obligations contractuelles.
2.1.2. Les activités
COMETAL est spécialisée dans
l'importation et la distribution des matériaux de construction. Cette
action a entraîner l'importation de plusieurs milliers de tonnes de
produits sidérurgiques, et plus particulièrement le rond
à béton tout diamètres confondus ainsi que des volumes
importants de sciages de bois.
Beaucoup de consultants internationaux n'hésitent pas
à conclure avec la société des contrats
d'approvisionnement.
2.1.3. Les moyens
2.3.1.1. Unités
Pour la mise en oeuvre de sa stratégie commerciale,
COMETAL dispose de plusieurs unités, implantées
à travers les régions centre et ouest du territoire national,
pour la commercialisation de ses divers produits.
- Unité de vente Pins Maritimes, Alger ;
- Unité de vente Mostaghanem. (Non
opérationnel) ;
- Unité de vente Réghaia.
(Opérationnel) ;
- Unité de vente Benzerga «Souachette»,
Alger. (En location).
2.3.1.2. Effectifs
L'entreprise compte 85 agents en poste. La réparation
par catégorie socioprofessionnelle se présente comme suit :
- Cadre : vingt trois (23).
- Maîtrise : huit (08).
- Exécution : cinquante quatre (54).
2.3.1.3. Moyens matériels
Pour ses besoins d'exploitation, COMETAL
dispose d'une flotte de camions tracteurs et de plusieurs moyens de levage et
manutention.
- 10 Tracteurs semi-remorques de 20 tonnes assurant le
transport sur tous les sites.
- 04 Grues de 25,40 ; et 70 tonnes auxquelles s'ajoutent
08 chariots élévateurs couvrent la manutention dans les
dépôts et chez le client, à sa demande.
- 04 Ponts bascules électroniques maintenue
continuellement en parfait état de fonctionnement.
- 02 Stations de Gaz oïl et de graissage, ainsi qu'un
atelier mécanique pour garantir la maintenance de ce matériel.
2.1.4. Organigramme de la filiale
COMETAL
PRESIDENT DIRECTEUR
GÉNÉRAL
ASSISTANT AUDIT INTERNE
SECRÉTARIAT
ASSISTANT SECURITÉ
DIRECTION ADMINISTRATION
ET FINANCES
DIRECTION COMMERCIALE
2.2. PRÉSENTATION DE LA DIRÉCTION DE
L'ADMINISTRATION ET DES FINANCES
2.2.1. Organisation de la Direction Administration
et Finances
La direction est organisée en trois
départements :
- Département de l'administration et des moyens.
- Département de la comptabilité et des
finances.
- Département ressources humaines et formation.
2.2.2.1. Département de l'Administration et
des Moyens
Le département de l'administration et des moyens compte
deux services :
v Service moyens généraux et hygiène
et sécurité, est chargé de :
- Assurer l'approvisionnement en matière de
pièces de rechange.
- Assurer le bon fonctionnement des équipements de
l'entreprise.
- Tenir le livre des inventaires des équipements.
v Service juridique est chargé de :
- Être en relation avec les avocats auxquels sont
confiées les affaires en litige avec les tiers.
- Suivi des affaires contentieuses.
- Dresser une situation périodique sur les affaires en
litige et leurs états d'avancement.
- Mettre en place une documentation à la disposition
des gestionnaires (fiscale et parafiscale) et en matière de droit
commercial et civil.
- Suivi de l'exécution des dossiers en matière
de recouvrement.
2.2.2.2. Département Comptabilité et
Finances
Le département finances et comptabilités compte
trois services à savoir :
v Service finance est chargé de :
- Gérer le portefeuille de l'entreprise.
- Assurer l'approvisionnement en espèces à la
caisse siège et caisse de dépôts de ventes.
- Établissement de planing de financement annuel et
périodique.
- Établir les situations journalières de
trésorerie.
- Établir les ordres de payement.
- Établir les états de rapprochement
bancaires.
- Tirer les agrégats de gestion.
- Contrôler les dépenses de l'entreprise.
- Service de comptabilité générale.
- Élaboration des rapports de gestion périodique
et annuelle.
- Service recouvrement.
v Service comptabilité générale
charger de :
- Vérification des pièces comptables.
- Imputation des pièces comptables.
- Établissement des situations périodiques.
- Établissement des rapports périodiques.
- Élaboration du bilan de fin de l'exercice.
- Élaboration des déclarations ainsi que le
bilan fiscal.
- Centraliser les journaux légaux.
- Vérification des inventaires.
v Service recouvrement est chargé de :
- Établir les états de créances.
- Suivi des recouvrements.
- Relancer les clients.
- Établissements des états des
impayés.
2.2.2.3. Département Ressources Humaines et
Formation
Le département est composé en deux
services :
v Service personnel et formation est chargé
de :
- La gestion des dossiers du personnel.
- Assurer la discipline dans les horaires de travail.
- Faire respecter le règlement intérieur de
l'entreprise.
- Prendre en charge les problèmes socioprofessionnels
du personnel de l'entreprise.
- La formation et la mise à niveau du personnel.
- L'action sociale.
v Service paie est chargé de :
- La gestion de la paie.
- La déclaration fiscale et parafiscale en
matière des salaires.
- Établir un rapport mensuel sur les salaires et le
mouvement du personnel.
2.3. PRÉSENTATION DE LA DIRECTION
COMMERCIALE
2.3.1. Définition du processus
commercial
Trois étapes principales constituent le processus
commercial au sein de l'entreprise à savoir :
- La prospection commerciale.
- L'étude des prix et l'élaboration des
conventions.
- Le suivi de l'exploitation commerciale.
2.3.1.1. La prospection commerciale
La prospection commerciale est l'étude des
possibilités d'extension d'une clientèle. Elle nécessite
un suivi permanant et une stratégie planifiée afin de
réaliser l'objectif de fidélisation de la clientèle
préalablement ciblée.
De cette définition, apparaît clairement
l'importance de la prospection au niveau de l'entreprise évoluant dans
un marché libre et concurrentiel.
Elle consiste en la recherche permanente de clients nouveaux
sur le marché national et la quête des informations.
2.3.1.2. L'étude des prix et
l'élaboration des contrats
Les études, au sens économique
et commercial, à propos d'une offre, doivent être établies
d'une manière approfondie sur la base de données
économiques sur l'environnement concurrentiel, l'importance de l'offre
et la stratégie commerciale à mettre en oeuvre pour le
développement du marché de l'entreprise.
Le contrat intervient en dernière étape pour
formaliser les propositions de l'entreprise selon les négociations
arrêtées et les conditions fixées avec la clientèle
et ou les fournisseurs.
2.3.1.3. Le suivi de l'exploitation
commerciale
Cette opération est d'une grande importance au niveau
de l'entreprise, elle couvre deux aspects essentiels de la gestion
commerciale :
- La prise en charge du client.
- Le suivi de l'exécution des commandes jusqu'à
la livraison, auquel s'ajoute la facturation sur laquelle, il faut veiller
à ce qu'elles soient effectuées dans les délais et en
conformité avec les engagements contractuels arrêtés.
2.3.2. Principales missions de la direction
commerciale
- Définition de la politique commerciale de
l'entreprise.
- Mise en oeuvre de la politique ainsi arrêtée et
approuvée par le conseil d'administration.
- Définition et mise en place de procédures et
instruments de gestion commerciale au sein de l'entreprise.
- Animation, coordination et contrôle des
activités mis à sa charge au niveau de l'entreprise.
2.3.3. Organisation de La Direction Commerciale
La direction Commerciale est composée de deux
départements :
- Département prospection et études
commerciales.
- Département approvisionnement.
2.3.3.1. Organigramme de la Direction
Commerciale
DIRECTION COMMERCIALE
SECRÉTARIAT
DÉPARTEMENT PROSPECTION ET
ÉTUDES COMMERCIALES
DÉPARTEMENT APPROVISIONNEMENT
SERVICE PROSPECTION
SERVICE ACHATS LOCAUX
ET À
L'ÉTRANGER
SERVICE VENTES
SERVICE GESTION DES STOCKS
ET INFORMATIQUE
SERVICE EXPLOITATION
MATERIEL
2.3.3.2. Département Prospection et Études
Commerciales
Il est composé des services suivants :
v Service prospection : Il est chargé
de :
- Mettre en place des procédures de prise en charge de
cette activité au niveau de l'entreprise, en s'assurant de son
application au sein des dépôts de vente ainsi que le suivi dans ce
domaine.
- Construire une banque de données commerciales sur la
clientèle et le marché.
- Établir un programme en matière de prospection
commerciale.
- Étudier les offres de prix adaptés
économiquement et commercialement à la nature et à
l'importance de la demande formulée par les clients.
- Assurer les négociations avec la clientèle.
- Étudier et établir les conventions
commerciales avec la clientèle.
- Établir régulièrement des rapports
d'activité du département dans le domaine de la prospection.
- Proposer toute étude d'organisation tendant à
l'amélioration du fonctionnement du département.
- Étudier les prix et cotation des prestations fournies
à la clientèle conformément à la tarification en
vigueur au sein de l'entreprise.
- Étude de marché relevant de la sphère
d'intervention de l'entreprise (dépôt de vente) pour permettre de
disposer de support de référence fiable et d'actualité,
à même de constituer un élément déterminant
pour une juste évaluation de l'état du marché et son
évaluation à court terme.
Cette étude doit porter sur les points
suivants :
- Analyse commentée de l'environnement
économique.
- Tendance dans la consommation dans les différents
produits.
- Niveau des stocks actuellement détenus par la
concurrence.
- Évaluation des possibilités
d'élargissement de la gamme de produits.
- Tarifs des prix consentis par la concurrence.
v Service vente : sa mission consiste
en :
- Mise en place et suivi des procédures en
matière de ventes.
- Assurer le suivi d'exécution des conventions,
opérations pilotée par la direction commerciale et confiée
aux dépôts de ventes et veiller à la conformité
d'exécution par rapport aux engagements contractuels
arrêtés avec la clientèle.
- Réception, visa et enregistrement de tous les bons de
commande.
- Assistance et contrôle des dépôts de
ventes.
- Proposition et études d'organisation tendant à
l'amélioration du service vente.
- Tenue du fichier clients.
- Suivi de la facturation des produits et prestations.
- Établissement et suivi des bons d'enlèvement
délivrés aux clients.
- Établissement périodique de la situation des
créances.
- Rapport d'activité périodique sur les
ventes.
- Participation aux travaux d'inventaires.
v Service exploitation du matériel :
chargé de :
- Programmation des opérations de transport selon les
demandes formulées.
- Organisation et suivi de la maintenance des moyens de
transports de levage et de pesée.
- Établir régulièrement la situation
relative à la gestion de l'exploitation des moyens.
- Gestion des conventions de sous-traitance notamment celles
relatives aux ponts bascules.
- Suivi de la facturation des conventions de location des
engins.
2.3.3.3. Département Approvisionnement
v Service gestion des stocks et informatique
Le service gestion des stocks est chargé de :
- Constatations des entrées sur la base des bons
d'entrées physiques des marchandises en respectant la nomenclature des
articles, et l'entrée en quantité doit être dûment
constatée par article et valorisée.
- Enregistrement des sorties sur la base des factures, bons de
cession.
- Vérification de la conformité des prix par
rapport au barème en vigueur.
- Enregistrement des encaissements chèques,
reçus de versement.
- Suivi quotidien des niveaux des stocks et consolidation
à l'échelle entreprise.
- Reprise des stocks comptables au début de
l'exercice.
- Transmission des disquettes de consommation et chiffres
d'affaires mensuellement aux services comptables pour l'établissement
des agrégats de gestion.
- Établissement des fiches de calcul des prix.
- Rapport d'activité mensuel consolidé.
- Contrôle périodique avec les services
comptables (interface) dans le domaine de la gestion des stocks.
- Analyse des écarts sur marchandise.
- Assister les structures de l'entreprise dans le domaine
informatique.
v Service achat à l'étranger et
locaux
Il a pour mission de :
- Réalisation des prévisions d'achats contenues
dans le budget d'exploitation, dûment approuvée par la direction
générale et le conseil d'administration.
- Établissement du programme des approvisionnements en
fonction des prévisions.
Opération d'achat à
l'étranger
- Lancement des prospections : appels d'offres, cahier
des charges, consultation.
- Les résultats de ces opérations font l'objet
d'analyses et d'études technico - économiques :
qualité, prix de ventes concurrentiel, etc., permettant la
négociation avec les partenaires.
- Le service achats se charge ensuite des opérations
bancaires avec les services comptables (ouverture de la lettre de
crédit, domiciliation, etc.) et de suivre les contrats et de relancer
éventuellement les fournisseurs.
- Constitution du dossier transit.
- Assurer les relations avec le transitaire, le consignataire,
les douanes et le port pour l'obtention du bon à enlever.
- Travaux préparatoires pour le déchargement du
navire.
- Souscrit la police d'assurances facultés
maritimes.
- Assiste à la commission de placement du navire et aux
commissions de zone portuaires pour soulever toutes les difficultés
d'ordre technique en vue de solution adéquates.
- Commande des équipes de manutention.
- Relation avec les organismes de contrôles (à
l'embarquement et débarquement).
- Contrôle de l'état récapitulatif
à la fin des opérations de déchargement et de toute la
cargaison.
- S'assure que l'état différentiel établi
par le port est conforme.
- Introduction et suivi du dossier sinistre auprès de
l'assurance en cas de manquants.
Achats produits locaux
- Lancement des consultations.
- Choix du fournisseur en tenant compte de la
spécificité technique (normes exigées) du produit.
- Étude des conditions commerciales : prix,
qualité, spécificité technique, mode de paiement.
- Passation des commandes ou conventions.
- Programmations des enlèvements.
- Suivi de l'exécution de la commande.
- Contrôle des états journaliers de
réceptions des marchandises établis par le dépôt.
- Établissement des échéanciers de
paiement avec les fournisseurs.
- Informer les services comptables des échéances
pour procéder aux paiements des fournisseurs.
- Contrôle de la facturation et des paiements.
- S'assurer de la réception réelle de la
marchandise par les clients notamment celle livrée à partir des
dépôts des fournisseurs.
- Établissement des fichiers de calcul des prix de
revient.
- Centralisation des achats.
- État de rapprochement avec les fournisseurs dans le
domaine des approvisionnements.
- Veiller au respect des dispositions relatives à la
constitution d'un stocks de sécurité afin d'éviter toute
rupture de stocks.
CHAPITRE
4
ÉTUDE DE LA POLITIQUE D'ACHAT ET DE
SÉLECTION DES FOURNISSEURS DE L'ENTREPRISE
Après avoir présenter dans le
précédant chapitre l'entreprise COSIDER COMETAL,
ces fonctions et département, nous entamerons dans ce
présent chapitre à l'étude et l'analyse de sa politique
d'achat, la méthode et les critères adoptés et choisis
pour l'évaluation et la sélection des fournisseurs potentiels.
Ce quatrième et dernier chapitre est réparti en
trois sections, présentées comme suit :
Section 1 : Se présente
comme une évaluation de la politique d'achat et du Marketing Achats de
l'entreprise, en ce qui concerne le marché, la communication, le produit
et le prix.
Section 2 : Présente les
procédures d'achats pratiquées par COMETAL.
Section 3 : Illustre la
méthode adoptée par COMETAL pour
l'évaluation et la sélection des fournisseurs, ainsi que les
critères appropriés.
SECTION 1 : LA POLITIQUE D'ACHAT DE COMETAL
La politique d'achat de COSIDER COMETAL est
prédéfinie par la Direction Générale, en
collaboration avec la Direction Commerciale. Cette politique est mise en place
d'une façon à satisfaire aux besoins d'achats et
d'approvisionnements de la firme, tout en réalisant des gains
considérables sur les coûts, sans oublier l'aspect technique et la
qualité des produits à acquérir, les relations avec les
fournisseurs, le respect des normes et règlements internes, ainsi que la
règlementation juridique.
Le service achats au sein de COMETAL est
structuré d'une manière classique mais organisée : le
Département Prospection et Étude Commerciale et le
Département Approvisionnement travaillent en synergie constante.
Même s'il n'est pas organisé comme une vraie structure Marketing
Achats, sa politique d'achat est définie et élaborée d'une
façon à pratiquer à un certain degré les
démarches Marketing Achats, ce qui permet de la présenter par un
Mix - Achat, dont les quatre variables suivantes : le prix, le
produit, la communication (avec les fournisseurs) et le marché
(source)35(*).
1.1. LA POLITIQUE MARCHÉ
Le marché des produits sidérurgiques
consulté par COMETAL est limité
géographiquement, dont les fournisseurs sont basés
essentiellement en Ukraine, au Liban, en Espagne, en Suisse et en Turquie.
1.1.1. Connaître le marché
amont
Le Département Prospection et Étude
Commerciale est chargé de prospecter et de rassembler des informations
sur les fournisseurs. C'est à dire connaître le marché
fournisseur. L'analyse systématique du marché des fournisseurs
est menée en permanence avec l'acheteur, qui bien informé sur son
marché, pourra prévoir les évolutions et d'en
détecter les opportunités.
Avoir une connaissance active et approfondie du
marché des fournisseurs, permet de mettre en place un plan d'actions
avantageuses et adéquates avec les conditions offertes sur ce
marché, et ainsi, de communiquer avec les fournisseurs pour provoquer
des offres.
1.1.2. La documentation
La documentation est l'instrument de travail de base de
l'acheteur au sein de COMETAL.
Dans le cas de fournisseurs étrangers (qui est le cas
le plus courant pour COMETAL), la documentation porte sur les
conditions économiques du pays d'origine du fournisseur, la
réglementation des échanges internationaux, le respect des
contraintes douanières, ainsi que les problèmes de transport.
La prospection systématique sur place à
l'occasion de voyage d'études, des foires - expositions, des salons
internationaux spécialisés et des organismes, constitue un moyen
privilégié pour le recueil d'information pour la firme.
Au sein de COMETAL, la documentation est
classée et entretenue. Tenant compte de sa durée de vie
très courte, une année au maximum, les responsables d'achats
envisagent un plan d'actions qui s'étendra sur une période
déterminée.
1.1.3. L'étude de
marché
Avant d'entrer en pleine communication avec les
fournisseurs, une étude de marché amont est effectuée par
COMETAL ou par le biais d'un organisme
spécialisé.
Cette étude est destinée à inventorier
les fournisseurs potentiels, elle est appelée étude de
marché - achats (par analogie avec l'étude de marché -
ventes).
La réalisation peut être menée par un
cabinet spécialisé, en particulier pour les produits difficiles
à trouver ou considérés trop chères avec les
fournisseurs actuels.
Malgré son coût élevé, elle
s'amortit par les économies réalisées par la suite sur les
achats, l'achat étant la fonction de l'entreprise qui influence
immédiatement le résultat.
Les éléments de base à étudier
sont le produit, la production, la fabrication, le prix, la distribution
(distribution intégrée ou non intégrée),
l'état des stocks chez les producteurs et aux différents stades
de la distribution, la consommation, l'évolution et la tendance de la
consommation globale, de la consommation dans la profession et de la
consommation dans l'entreprise.
Dans la majorité des cas, COMETAL
tend vers une politique d'exclusivité, s'approvisionnant par le biais
d'un seul fournisseur, mais il peut être changé selon les
données du marché, et bien sûr des offres reçues par
les autres fournisseurs.
1.2. LA POLITIQUE DE COMMUNICATION
COMETAL est confrontée à
une concurrence de plus en plus rude, au niveau national qu'au niveau
internationale. Pour faire face, elle a développé un
système d'information et de communication destiné au
marché fournisseur, qui est en perpétuelle évolution.
Le Service Achats Locaux et à l'Étranger de
COMETAL utilise les ressorts de la communication pour faire
connaître son offre d'achat et convaincre les fournisseurs potentiels de
lui faire des propositions. Dans sa forme la plus simple, le responsable
d'achats ou l'acheteur consulte un ou plusieurs fournisseurs par écrit,
par téléphone, ou par Internet, en leur adressant une demande de
prix. Il peut rédiger un «manuel des fournisseurs» et
envoyer un appel d'offres.
1.2.1. L'appel d'offre
La procédure d'appel d'offres permet de s'assurer les
meilleures conditions disponibles sur le marché par consultation de
plusieurs fournisseurs potentiels.
v La préparation
Cette procédure n'est pas valable dans tous les cas,
car elle est coûteuse. Elle doit néanmoins être rentable
pour l'entreprise, ainsi les avantages espérés doivent être
en rapport avec les frais engagées.
Elle est néfaste en cas de conjoncture
inflationniste36(*) car
elle risque de matérialiser une hausse des prix.
Enfin, elle demande du temps, un délai de 6 à 8
semaines s'écoule couramment entre la consultation des fournisseurs et
la commande.
Ainsi, COMETAL ne consulter que les
fournisseurs considérés comme valables, et dont le nombre est
limité à 5 ou 6.
v La technique d'appel d'offre
Cette technique demande la formulation
précise des besoins. Les clauses essentielles : qualité,
quantité, prix sous forme définie (départ usine ou
franco de port d'emballage) et délai. Ces clauses doivent être
seules mentionnées pour laisser une grande plage de négociation.
1.2.2. Le fichier fournisseurs
COMETAL fait souvent recours au fichier
fournisseurs, il constitue un document de base de la politique de communication
avec les fournisseurs, il exprime sa politique d'achat.
Ce manuel comportera une présentation de la firme, de
ses produits, de son organisation et de son niveau technique. Il
représente pour les fournisseurs une liste complète des produits
vendus pour COMETAL, la déontologie des achats de la
firme, avec les règles du jeu, les procédures avec les principaux
documents utilisés.
Ce genre de manuel peut grandement aider les
représentants des fournisseurs, destiné à leur montrer
qu'ils sont les bienvenus dans l'entreprise et qu'ils sont
considérés par elle comme d'utiles partenaires.
1.3. LA POLITIQUE DU PRODUIT
La politique produit de l'entreprise COMETAL
constitue le point fort de sa politique achat.
Le produit ayant la part du lion dans les activités
de COMETAL est le Rond à Béton.
La part économique qu'occupe le produit (le Rond
à Béton) dans les activités de COMETAL,
de la demande du marché aval, qui est constitué globalement
d'entreprises de constructions et de réalisation, et sa position
stratégique au niveau national et international ; exigent un
traitement très spécifique.
Tenant compte du nombre réduit de fournisseurs, des
coûts en perpétuelles augmentations et où des normes
nationales et internationales pour le Rond à Béton sont
exigées et leur non respect est non toléré
(matériau stratégique pour la construction),
COMETAL a mis en place une liste de critères et de
spécificités non négociables concernant ce
produit. Ainsi, la première exigence est la qualité du
produit, elle constitue un argument de choix très puissant.
La qualité du produit, son origine (pays et usines de
production) ainsi que l'aspect technique dont les caractéristiques
physiques et mécaniques et les composites sont mentionnés dans un
document qui est le cahier des charges.
Le cahier des charges sera ensuite transmit et proposé
aux fournisseurs afin qu'ils puissent proposer des solutions
adaptées aux caractéristiques exigées par
COMETAL.
1.4. LA POLITIQUE PRIX
Après la détermination des fournisseurs à
consulter, l'élaboration des démarches nécessaire pour
communiquer avec eux, ainsi que la détermination des
caractéristiques du produit à acquérir, il est convenu
pour l'équipe responsable des achats de passer à l'étape
du choix du prix d'acquisition du produit.
Il est important de rappeler que les prix pratiqués
dans les marchés de la sidérurgie, et plus
précisément le Rond à Béton, sont
déterminés par des facteurs macro-économiques et
politiques souvent incontrôlables et imprévisibles, ce qui limite
à un certain degré le pouvoir de détermination des prix
des produits pour les fournisseurs, et ainsi le choix pour les firmes clientes
dont COMETAL.
Le prix est communiqué par les fournisseurs
consultés, après que des limites sont fixées par
COMETAL dans le cahier des charges.
Même si le prix ne constitue pas un choix de premier
ordre pour la firme, il est important pour l'acheteur de connaître les
différents coûts de sa fabrication, démarche qui n'est pas
très développée par COMETAL, où on
se contente de la classification des prix proposés, mais qui sont
négociés avec le fournisseur ayant une grande chance d'être
retenu, et cela avant la confirmation définitive de l'opération
d'achat.
Les prix et les conditions de fixation des prix convenus
entre les deux parties, sont fermes et non révisables, quelle que soit
la conjoncture du marché pendant la durée d'exécution du
contrat d'achat qui est fixée à 02 mois à compter de sa
notification au fournisseur par l'acheteur.
Ces prix comprennent aussi les emballages ou moyens de
protection nécessaires à l'acheminement des produits.
Le prix doit être exprimé en coût et
fret37(*). Le prix doit
être décomposé de manière à faire
apparaître séparément le montant FOB, les frais de
confirmation éventuels de la lettre de crédit et les frais
d'inspection. Toute offre qui ne répondrait pas à ces conditions
pourra faire l'objet d'un rejet pur et simple.
SECTION 2 : LES PROCÉDURES D'ACHAT
PRATIQUÉE PAR COMETAL
COSIDER COMETAL se trouve dans un
environnement de concurrence, de telle manière qu'elle est
obligée, pour assurer son maintien et son développement, de se
munir d'outils de gestion performants.
Le système de gestion qu'elle a mis en place lui permet
d'accéder à l'information visant à rationaliser ses
ressources et à corriger ses dépenses dans le but de bien
gérer ses dettes.
Dans le cadre des opérations d'achats engagées
par l'entreprise COSIDER COMETAL, les procédures
d'achats ont pour objet de préciser et d'éclairer les
modalités de consultation et de traitement des offres reçues de
la part du ou des fournisseurs.
Ainsi, La Direction Commerciale procède en une
première étape au lancement des appels d'offres et consultations,
auprès de fournisseurs étrangers. Les offres recueillies font
l'objet d'un tri qui doit aboutir sur la meilleure proposition.
Les principes retenus pour l'élaboration de ces
procédures sont résumés dans les points suivants :
La mise en concurrence loyale d'un maximum de professionnels
(traders et producteurs) du marché concerné.
Garantir l'obtention des meilleures conditions
économiques de réalisation des opérations
d'importation.
La simplicité du dispositif à mettre en place
tout en s'assurant que la transparence, la saine concurrence et la rigueur
d'analyse soient respectées.
Faciliter la prise de décision rapide dans le cadre
d'un processus de consultation d'un marché très dynamique
(volatilité des prix38(*)).
La précision des termes de la consultation (cahier des
charges) aux plans technique et commercial.
2.1. IDENTIFICATION DU BESOIN D'ACHAT
Le besoin d'achat et d'approvisionnement est ressenti soit
par une éventuelle rupture de stocks, qui sera communiqué
à la Direction Commerciale par le Service Gestion des Stocks et
Informatique ; soit par une demande importante du marché aval que
les stocks disponibles n'ont pas la capacité de satisfaire
immédiatement.
Le besoin peut s'exprimer en matière de qualité
et de caractéristiques demandées par le marché aval, ou de
nouveaux produits son proposés et qui sont fabriqués avec des
technologies nouvelles.
2.2. ÉLABORATION DU CAHIER DES CHARGES
Ce document fera l'objet d'une rédaction simple mais
précise. Il devra permettre à tous les soumissionnaires de faire
des offres sur des bases techniques et commerciales rigoureusement identiques.
Cela facilitera d'autant les analyses comparatives des offres
reçues.
Le cahier des charges mentionnera en outre une marge de prix,
et ne sera pas négociable, ceci afin de stimuler la concurrence au
maximum, d'obtenir les meilleures conditions dès le départ et
d'éviter tout délit d'initié39(*) éventuel.
Il demeure bien entendu, que la négociation du prix
à la baisse pourra toujours se faire avec le candidat retenu qui
devrait, à qualité et modalité de paiement égales,
être le moins disant tout en ayant satisfait aux autres critères
de qualifications tels que : accords avec producteurs, délais,
réputation, références passées éventuelles
avec COMETAL, etc.
Ainsi, le cahier des charges portera sur :
- Les caractéristiques techniques des produits et la ou
les normes de référence.
- Les quantités par diamètre.
- Le conditionnement.
- Les conditions de fret.
- Les modalités de paiement et décomposition du
prix offert.
- Les modalités d'inspection.
- Planning d'expédition.
- La date de clôture de la consultation.
Les quantités concernées par la consultation
seront en rapport avec le programme d'importation approuvé dans le cadre
des prévisions budgétaires, et surtout en adéquation avec
le niveau d'activité et les capacités d'autofinancement de la
société, afin d'éviter tout risque de sur - stockage ou
d'incident de paiement.
2.3. LE MODE DE CONSULTATION
Le mode de consultation favorisé par la profession
reste la consultation élargie : de 20 à 30 fournisseurs
reconnus sur le marché, consulté par fax ou e-mail.
La majorité des opérateurs intervenants sur le
marché national et dont les volumes d'importation sont importants et
rapprochés dans le temps, procèdent de cette façon.
L'importance du nombre de fournisseurs à consulter et
leurs qualifications permettent de garantir la réception d'un nombre
important d'offres compétitives, réalisables et conformes aux
conditions du marché. De telles consultations sont
généralement finalisées en moins de 15 jours.
Ainsi, des expériences passées ont
démontré que le recours à l'appel d'offres ouvert
n'entraîne pas nécessairement l'obtention de meilleures offres, en
plus il nécessite des délais plus longs, et par
conséquence une perte de temps considérable.
La volatilité du marché des produits
sidérurgiques fait que le process de consultation et du choix du
partenaire, soit conditionné par le facteur temps et doit, par
conséquent, être rapide. Par contre, la consultation par appel
d'offres n'est pas caractérisée par cette rapidité.
De plus, et de par sa nature, le marché des produits
sidérurgiques auquel COMETAL s'adresse, est
limité géographiquement à l'Europe de l'est, la Turquie et
l'Égypte. Les opérateurs de ces pays qui interviennent sur le
marché Algérien sont connus, et sont pratiquement
consultés par les concurrents de COMETAL pour leurs
achats et approvisionnements. En dehors de ce cercle géographique, les
niveaux de prix deviennent prohibitifs40(*).
Toutefois, l'avis d'appel d'offre peut être
utilisé pour :
- La présélection de fournisseurs en
début d'exercice.
- La passation de contrats à commande dont le tonnage
est importante.
2.4. RÉCEPTION DES OFFRES
Les offres des fournisseurs sont réceptionnées
sous plis fermés au secrétariat de la société.
Elles sont consignées dans un état récapitulatif par ordre
de réception.
Il sera conseillé aux soumissionnaires41(*) de ne transmettre leur offre
qu'à la date limite de clôture prévue par la consultation
(les offres seront transmises toutes à la fois afin de les traiter).
2.5. TRIS DES OFFRES
Les offres recueillies font l'objet d'un tri qui doit aboutir
sur la meilleure proposition qui doit comporter :
Certaines spécificités techniques, telles la
qualité, la quantité et les normes exigées.
Des conditions commerciales, telles le prix, le paiement,
l'origine de la matière, le contrôle en usine, la validité
et la clôture de l'offre, le contrôle avant l'embarquement et
l'expédition de la marchandise au port souhaité.
Cependant le choix ciblé doit passer par trois (3)
commissions, qui vont traiter et analyser les offres reçues ; et
qui sont présentées ci - dessous :
Ø Commission d'Ouverture des Plis (C.O.P.).
Ø Commission d'Évaluation des Offres
(C.E.O.).
Ø Commission des Transactions Commerciales (C.T.C.).
2.6. CONFIRMATION DE L'OFFRE
À l'issue des conclusions de la C.T.C., une
confirmation de l'offre retenue est émit au fournisseur concerné,
et un projet de contrat est soumis à la signature de ce dernier.
2.7. RÉCÉPTION DE LA MARCHANDISE
Le Transit, après signature d'une convention entre les
deux parties (COMETAL et le fournisseur retenu),
l'arrivé de la marchandise commandée exige l'intervention du
service «Transit et Enlèvement» qui doit constituer un dossier
dans lequel il consignera les actions et formalités prises pour sa
mission.
Le dossier comporte les documents de base ayant servi à
:
- L'achat de la marchandise : Facture et Contrats.
- Le dédouanement de la marchandise.
- L'acheminement de cette dernière vers le
dépôt de ventes.
- Et autre frais d'approche.
Pour cela, les références du dossier seront
communiquées à l'ensemble des structures de COMETAL
(Cela montre qu'une certaine synergie existe entre les
différentes structures de COMETAL).
En plus du dédouanement, le service Transit et
Enlèvement s'assure que les opérations entre les services
portuaires et le dépôt de ventes se déroulent sans litiges.
L'entreprise portuaire met à la disposition de COMETAL
les moyens de manutentions (Grues42(*), Clark...) afin de décharger le Rond à
Béton, qui sera ensuite transporté par la flotte de l'entreprise
au dépôt de ventes.
Le déroulement de l'opération est tributaire des
supports suivants :
v Le Bon de Livraison (B.L.)
L'objet de ce bon est d'accompagner la marchandise
chargée, du port vers le dépôt de ventes.
v Le Bon de Réception Journalier
(B.R.J.)
Ce bon a pour rôle de :
- Consigner les travaux d'acheminement et de
déchargement.
- Constituer le bon de réception confirmant
l'entrée physique dans les dépôts de ventes de
l'entreprise.
v Le Bon de Réception Définitif
(B.R.D.)
C'est un document récapitulant l'ensemble des bons de
réception journaliers, qui permettra de constater les quantités
et de comptabiliser les entrées en stocks.
Ainsi, les procédures d'achat pratiquées par
COMETAL sont schématisées dans la figure
suivante :
Figure n° 15 : Schéma
représentatif des étapes d'achat du Rond à
Béton.
Tris des offres
Réception des offres
Consultation
Lancement d'appels d'offres
Rupture de stocks ou demande
Commission d'Ouverture des Plis (C.O.P.)
Commission d'Évaluation des offres (C.E.O.)
Commission de Transactions commerciale
(C.T.C.)
Confirmation de l'offre
Négociation contrat et réception facture
Proforma
Mise en place d'instrument de paiement
Source :
Direction commerciale, COSIDER COMETAL.
2.8. MODEL DE CONSULTATION
Cahier des charges
Consultation pour la fourniture de 5 000 Tonnes
Métriques de Rond à Béton Crénelé et Lisse
de différents diamètres.
Nous vous prions de bien vouloir nous transmettre votre
meilleure offre pour la fourniture de 5 000 tonnes métriques de
Rond à Béton crénelé et lisse selon les
spécifications techniques conditions commerciales ci-après.
L'attention des soumissionnaires est attirée sur la
nécessité de présenter une meilleure offre dès le
départ, aucune négociation de prix ne sera admise à
l'issue des soumissions.
1 / Spécifications
Rond à Béton crénelé et lisse
qualité (HA-E400 et lisse E24) et spécifications selon
arrêté interministériel du 08 Mars 1997. Dans leurs
compositions chimiques, les nuances d'aciers ne doivent, en aucun cas, contenir
à l'analyse de la coulée, plus de 0,060 % de soufre et de 0,060 %
de phosphore. L'analyse sur le produit fini, les valeurs maximales des teneurs
ne doivent pas excéder 0,070 % respectivement pour le soufre et le
phosphore.
Le taux de carbone toléré ne doit pas
dépasser 0,22 % pour les aciers lisses et 0,27 % pour les aciers
nervurés à haute adhésion. En outre un taux de carbone
équivalent (Ceq) n'excédant pas 0,51 % est admis pour les aciers
nervurés à haute adhésion. L'équivalent de carbone
tel que prévu ci-dessus est déterminé par la formule
suivante :
Ceq = C + Mn + Cr + V + Mo
+ Cu + Ni
6 5
15
Où : C, Mn, Cr, V, Mo, Cu et Ni
sont pourcentage des teneurs des éléments alliés à
l'acier.
Caractéristiques
Mécaniques
Pour le Rond à Béton crénelé,
les caractéristiques seront :
- Résistance à la traction Rm :
440 N/mm2 minimum.
- Limite élastique Re :
440 N/mm2 minimum.
- Rapport Rm/Re :
Suppérieure ou égale à 1,10.
- Allongement :
12 à 14 % minimum.
- Barres droites de longueur :
12 m - 0 / + 100 mm.
- Écart toléré sur la masse linéique
théorique : 0 %.
- Fardeaux de 2,5 Tm à 5 Tm doublement ligaturés
en 6 points avec fil machine de 6 mm de diamètre minimum. Chaque
diamètre sera identifié par un marquage à la peinture aux
trémies des barres.
Pour le Rond à Béton lisse, les
caractéristiques seront :
· Résistance à la traction : 410
N/mm2 Minimum.
· Limite élastique : 235 N/mm2
Minimum.
· Allongement : 22 à 25
Minimum.
· Ecart toléré sur la masse linéique
théorique - 8 % / + 0.
· Conditionnement en couronnes bien compactées et
solidement ligaturés en 06 points avec du fil machine de 5.5 mm de
diamètre minimum.
2 / Quantités
Diamétre 08 crénelé en barres 1 500
Tonnes.
Diamétre 10 crénelé en barres 1 500
Tonnes.
Diamétre 12 crénelé en barres 0 750
Tonnes.
Diamétre 14 crénelé en barres 0 750
Tonnes.
Diamétre 32 crénelé en barres 0 500
Tonnes.
Total de Consultation 5 000 Tonnes
métriques.
3 / Conditions Commerciales
3-1 / Prix
Le prix doit être exprimé en coût et fret
(Incoterms43(*) 2000)
ports Algériens, pour chaque diamètre avec indication
obligatoire du montant CFR.
Le prix doit être décomposé de
manière à faire apparaître séparément le
montant FOB, les frais de confirmation éventuels de la lettre de
crédit et les frais d'inspection. Toute offre qui ne
répondrait pas à ces conditions pourra faire l'objet d'un rejet
pur et simple.
3-2 / Modalités de Paiement
Les paiements pourront s'effectuer par :
Ø Remise documentaire simple ou à terme.
Ø Crédit documentaire payable a vue ou à
terme.
Les règlements par crédit documentaire
impliqueront la mise en place par le fournisseur d'une garantie de bonne
exécution d'une valeur de 5 % du montant global du marché.
3-3 / Origine
L'origine du produit - pays et usines de production - doit
être indiqué sur votre offre. Les produits en provenance d'Ukraine
feront l'objet de contrôles en usine.
Les produits en provenance d'usine dépourvue
d'aciéries feront l'objet d'un contrôle de l'origine Et de la
qualité des billettes utilisées pour le laminage
3-4 / Conditionnement et
Contrôle
La marchandise doit être livrée en fardeaux
solidement ligaturés pour l'exportation, conformément aux normes
de transport maritime international.
Un organisme chargé du contrôle de
conformité, qualitatif, quantitatif des marchandises à
l'embarquement sera désigné par COMETAL ; le coût de
ces prestations sera à la charge du Fournisseur. Le montant
alloué à la couverture des frais d'inspection devra
apparaître Clairement sur la soumission.
4 / Validité de l'offre
Votre offre doit rester valable au moins 30 jours à
compter de la date de clôture de la présente Consultation.
5 / Date de clôture
Votre offre doit nous parvenir sous pli fermé
(portant mention NE PAS OUVRIR) par courrier express
ou par porteur le ............
6 / Expéditions
Elles se feront 4 semaines au plus tard, après la
mise en place de l'instrument de paiement au port de déchargement, la
cadence minimum de 800 TM / Jours fériés et week-end exclus.
Les navires utilisés, de type Single
Decker44(*),
devront être équipés de moyens de manutentions
adéquats (moyens de levage de capacités = 10 tonnes) et de cales
aux dimensions appropriées pour le transport et la manutention
aisée du Rond à Béton.
SECTION 3 : MÉTHODE PRATIQUE
D'ÉVALUATION ET DE SÉLÉCTION DES FOURNISSEURS
Le choix du ou des fournisseurs est une démarche
très sensible, qui influence directement sur les activités de
COMETAL. De ce point de vue, elle a mit en place un
système d'évaluation et de sélection performant, lui
donnant une certaine notoriété, et un pouvoir de choix
puissant.
Ainsi, cette évaluation est basée sur un nombre
de critères prédéfinis, et elle est assurée par
trois commissions internes.
3.1. LES CRITÈRES DE PRÉSÉLECTION DES
FOURNISSEURS
Une première sélection est observée avant
même le lancement des appels d'offres, car les exigences en
matières de qualité des produits (essentiellement le Rond
à Béton) est très exigée, compte tenu de la place
stratégique qu'ils occupent pour l'entreprise et pour l'économie
du pays en général.
Cette sélection de fournisseurs peut effectivement
faire l'objet d'une présélection portant sur les critères
de qualifications de fournisseurs suivants :
- La propriété ou l'actionnariat de la
société.
- La solvabilité financière.
- Les références en matières de trading
international (quantités livrées en Algérie et dans le
monde).
- Les capacités de production ou accords avec des
producteurs.
- La capacité technique des usines à livrer des
produits conformes aux normes exigées par COSIDER et le
système d'assurance qualité mis en oeuvre.
- Les accords éventuels avec des transporteurs
maritimes.
- Expériences passée avec
COSIDER (fournisseur traditionnel).
COMETAL est cliente d'un certain nombre de
fournisseurs qui change en fonction des situations, du contexte
générale et des offres reçues bien entendu. Ces
fournisseurs sont répartis dans une zone géographique
déterminée (l'Europe et plus précisément la
Turquie), et qui sont représentés dans le tableau
suivant :
Tableau n° VI : Tableau
représentant les fournisseurs fréquents de COMETAL.
N°
|
NOM DU
FOURNISSEUR
|
PAYS DU FOURNISSEUR
|
ORIGINE DU PRODUIT
|
1
|
INTERNATIONAL TRANSIT
|
LIBAN
|
UKRAINE
|
2
|
BERESFORD TRADE
|
SUISSE
|
TURQUIE
|
3
|
TAMET S.A.U.
|
ESPAGNE
|
TURQUIE
|
4
|
KAPTAN
|
TURQUIE
|
TURQUIE
|
5
|
COLAKOGLU
|
TURQUIE
|
TURQUIE
|
6
|
DILER
|
TURQUIE
|
TURQUIE
|
7
|
UNISTEEL S.A
|
BELGIQUE
|
ND
|
Source : Direction Commerciale,
COSIDER COMETAL.
3.2. ÉVALUATION DES FOURNISSEURS
L'évaluation des fournisseurs se fait après la
réception des offres et elle se tient dans le siège de la firme.
L'évaluation passe par trois commissions au sein de
COMETAL dont les missions se succèdent.
3.2.1. Commission d'Ouverture des Plis
(C.O.P.)
Elle a été créée par
décision du Président Directeur Général. Son
rôle principal est de réceptionner les offres commerciales
relatives aux consultations lancées par l'entreprise.
Les plis reçus sont ouverts par la Commission
d'Ouverture des Plis. Les travaux de cette commission sont obligatoirement
sanctionnés par un procès verbal qui fera ressortir :
- Le nombre de plis reçus.
- Le nombre de plis irrecevables (plis ouverts, non anonymes,
arrivés hors délais, offres de soumissionnaires non
consultées).
- La liste nominative des soumissionnaires.
- La date de réception de l'offre.
- La référence de chaque offre.
- Les prix offerts.
- La liste des pièces jointes a chaque offre.
3.2.2. Commission d'Évaluation des Offres
(C.E.O.)
Cette commission est chargée d'établir un
tableau comparatifs de l'évaluation des offres et un rapport de
synthèse, après avoir passer en revue toutes les soumissions. La
commission opte pour le meilleur fournisseur dont les avantages principaux sont
: la qualité du produit et le prix le moins-disant.
Le rapport de synthèse portera sur :
- Les prix.
- Les modalités de paiement.
- La conformité de l'offre par rapport aux dispositions
de la consultation.
- Les délais.
- Les références des soumissionnaires.
3.2.3. Commission des Transactions Commerciales
(C.T.C.)
La Commission des Transactions Commerciales a
été crée au 12 mars 1997, et elle est composée
du :
- Président Directeur Général.
- Directeur Commercial.
- Directeur de l'Administration et des Finances.
- Délégué Commercial chargé des
opérations de commerce extérieur.
- Gestionnaire des Opérations de Trésorerie.
- Chef Comptable.
Cette commission doit se référer aux
procès verbaux de la Commission d'Ouverture des Plis, et celle de la
Commission d'Évaluation des Offres pour retenir l'offre
consultée.
Le rapport ainsi élaboré est transmit avec le
projet de contrat à la Commission des Transactions Commerciales (C.T.C.)
de la société, qui analyse et statue sur le résultat de la
consultation en émettant un avis motivé sur le choix du
fournisseur.
3.3. LES CRITÈRES D'ÉVALUATION DES
FOURNISSEURS
Définir les critères d'évaluation est
une étape indispensable dans le but de mieux gérer l'information
obtenue sur les fournisseurs, et d'opter pour le choix optimales et
adéquat avec les objectifs généraux de
COMETAL.
Les différents critères sont
prédéfinis dans le cahier des charges.
Les principaux critères sont les suivant :
v La qualité
Ce critère est incontestablement le plus important pour
l'entreprise COMETAL, car la qualité du produit (Rond
à Béton) est en relation directe avec la qualité de
production et de construction, et sa non qualité représente un
risque majeur45(*).
v Le prix
Le prix constitue un critère important dans le choix du
fournisseur, mais il n'est pas stratégique. Les prix sont fermes et non
révisables.
v Conditions et délais de
payement
Cet élément est assez important, dans la mesure
où le fournisseur donne à l'entreprise un délai de
payement assez avantageux (un mois ou deux mois, voire même plus), et des
conditions de payement très séduisantes (payement par tranches
par exemple).
v Conditions et délais de
livraison
Les conditions de livraisons (remorquage sur un port
d'Algérie ou à l'étranger), et les délais de
livraison de la marchandises (un mois ou plus) représentent un
critères de choix important.
Ainsi, les autres critères se résument
en :
v Critères
commerciaux
- Notoriété du fournisseur ;
- Qualité des services (emballage et
assurance) ;
- Qualité relationnelle des cadres ;
- Capacité à donner des informations sur les
produits.
v Critères
techniques
- Capacité technique du fournisseur ;
- Rapidité d'exécution de la commande ;
- Existence d'un département Recherche et
Développement ;
- Qualité des techniciens.
v Critères de
gestion
- Service administratif efficace : rapidité de
prise de commandes ;
- Moyens de communication adaptés ;
- Personnel stable ;
- Rigueur dans la gestion des affaires.
3.4. EXEMPLE D'UN CAS PRATIQUE DE SÉLECTION DES
FOURNISSEURS
Dans le but d'illustrer d'une manière plus
concrète une sélection des fournisseurs, le tableau n° VII
présente une comparaison simplifiée des offres d'un nombre de
fournisseurs consultés.
Tableau n° VII : Tableau
simplifié représentant différentes offres des
fournisseurs.46(*)
Consultation N° A002/2006 du 13/02/2006
PAIEMENT PAR LETTRE DE CRÉDIT A VUE
Fourniture de 7 500 tonnes de Rond à
Béton crénelé
N°
|
NOM DU
FOURNISSEUR
|
Conformité technique
|
Délai de livraison
|
Port d'embarque-ment
|
Prix C&F (moyen)
|
1
|
INTERNATIONAL TRANSIT
|
OUI
|
25 jours
|
UKRAINE
|
431,00
|
2
|
BERESFORD TRADE
|
OUI
|
3 semaines
|
TURQUIE
|
455,00
|
3
|
TAMET S.A.U.
|
OUI
|
3 semaines
|
UKRAINE
|
459,00
|
4
|
KAPTAN
|
OUI
|
3 semaines
|
TURQUIE
|
469,00
|
5
|
COLAKOGLU
|
OUI
|
Mai / Juin 2006
|
TURQUIE
|
470,00
|
Unité Prix = USD/TM
Source : Direction Commerciale,
COSIDER COMETAL.
Ce tableau montre des offres différentes, transmises
après un appel d'offres émit par COMETAL, elles
sont de la part de cinq (05) fournisseurs issus de pays
différents47(*).
Ces offres sont classées est traitées par les méthodes
indiquées précédemment. Bien évidemment, ce tableau
ne relève que quelques données simplifiées pour une
compréhension et une analyse simplifiée.
Il comprenne la date de consultation, le nombre et les noms
des fournisseurs retenus, le mode de payement, la conformité à la
demande, la quantité demandée, le prix, le délai de
livraison et le lieu d'embarquement.
Les actions d'évaluation et de sélection sont
effectuées lors des réunions des trois commissions
présentées précédemment.
La première action à effectuer consiste
à reconnaître le fournisseur et son pays d'origine, savoir s'il a
des relations antérieures avec la firme ; s'il y avait, dans quel
contexte elles se sont déroulées. C'est-à-dire
réviser l'historique de chaque fournisseur.
La seconde action consiste à vérifier la
conformité des offres avec le cahier des charges, et le degré de
satisfaction des demandes, donc c'est la recherche de la qualité
exigée. Tous les fournisseurs sont en position égale, et
répondent aux exigences techniques du produit.
En ce qui concerne le lieu d'embarquement, tous les
fournisseurs proposent de le faire dans le port du pays originaire du
produit48(*), à
savoir l'Ukraine et la Turquie.
Le délai de livraison proposé varie
considérablement. Les fournisseurs BERESFORD TRADE,
TAMET S.A.U. et KAPTAN proposent le
délai le plus court, à savoir 3 semaines, et qui
procurent un avantage considérable pour la sélection finale. Le
fournisseur INTERNATIONAL TRANSIT propose un
délai de 25 jours, et le fournisseur
COLAKOGLU propose le délai le plus
éloigné, vers le mois de Mai et
Juin, ce qui présente un pat en arrière par rapport aux
autres fournisseurs.
Le mode de payement proposé dans cette consultation est
le payement par lettre de crédit à vue.
La quantité de Rond à Béton
demandée est fixe et non révisable.
Le prix moyen pondéré à la tonne
métrique est entre 431,00 USD et 470,00
USD :
Ø INTERNATIONAL TRANSIT
est le moins disant pour le produit ukrainien.
Ø BERESFORD TRADE est le moins disant
pour le produit turque.
Ainsi l'évaluation effectuée, les
décideurs élaboreront le chois du fournisseurs à retenir,
au cours d'une réunion de la Commission des Transactions Commerciales
(C.T.C.).
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
REMARQUES ET CONSTATATIONS
Après avoir effectuer une analyse globale de la
fonction achat de l'entreprise COSIDER COMETAL, et à
l'aide des informations que nous avons pu recueillir et analyser, on a
constaté les points suivants :
Ø Les points forts
- Professionnalisme et rigueur dans les relations internes
entre les personnels de l'entreprise.
- Application rigoureuse des démarches de consultation
et d'achat.
- Capacité de stimuler la concurrence au marché
amont, ce qui lui permet d'avoir un choix élargi.
- Critères de choix des fournisseurs suffisamment
nombreux.
- Le respect des normes de qualités des produits.
- Méthodes et techniques d'évaluation des
fournisseurs sont effectuées d'une manière très
professionnelle.
- Obligation aux fournisseurs de s'aligner aux exigences du
cahier des charges.
Ø Les points
faibles
- Absence d'une fonction Marketing Achats (la fonction achats
est organisée de façon classique).
- Application à un degré faible des techniques
du Marketing Achats.
- Communication limitée avec les fournisseurs (se
contentant d'appels d'offres et du fichier fournisseurs).
- Absence de contactes humains entre les deux parties, ce qui
ne favorise guère le développement de relations durables avec les
fournisseurs.
- La non participation de l'acheteur ou d'un
représentant de COMETAL à l'élaboration
des produits des fournisseurs, ce qui engendre une méconnaissance des
coûts de ces derniers.
- Des fichiers fournisseurs peu efficaces en raison de la
lenteur de leurs mises à jour.
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Après avoir indiquer les points forts et les points
faibles de notre constatation, nous suggérons et recommandons les points
suivants :
Ø Remodeler la fonction achats en structure Marketing
Achats, qui englobera les achats, les approvisionnements et le personnel
qualifié avec une vision moderne, pour faire face à la
concurrence nationale et étrangère.
Ø Donner plus de liberté de décision
à la structure Marketing Achats, en la replaçant à un
niveau hiérarchique élevé (en liaison directe avec la
Direction Générale), ce qui lui permet d'être plus
efficace.
Ø Développer une politique de partenariat
à moyen et long termes avec les fournisseurs fiables techniquement et
sains financièrement, pour bénéficier d'une
sécurité d'approvisionnement plus sûr.
Ø Élaborer une stratégie Marketing Achats
fiable en développant encore plus les variables du Mix - Achat :
marché, communication, produit et prix :
o Se munir d'un système d'étude des
marchés fournisseurs, ou développer des collaborations avec des
bureaux d'études spécialisés, pour diminuer les
coûts qui sont de plus en plus élevés.
o Échanger des informations avec les fournisseurs en
effectuant des visites de travail entre les responsables commerciaux et
techniciens des deux parties, dans le but d'échanger des connaissances
et de diminuer les coûts de fabrication des produits, ce qui permet
d'avoir des prix avantageux.
o Réaliser des travaux de rénovation et de
modernisation du siège sociale, qui est dans un état pas
très appréciable, afin de donner une certaine
notoriété, d'estime et de jeunesse à la firme, et ainsi
communiquer une image plus dynamique et appréciable de la part des
invités et visiteurs professionnels, dont les représentants des
fournisseurs.
CONCLUSION
À travers une réflexion et une organisation
structurées, COSIDER COMETAL a su se
positionner et s'imposer comme une pièce majeure dans le cercle des
entreprises activants dans le même secteur (l'importation et la
commercialisation des produits de construction, essentiellement le Rond
à Béton), alimentant un marché aval en pleine expansion
(marché de construction et de travaux publics).
Le passage de l'Algérie de l'économie
planifiée à l'économie de marché, a obligé
la firme à revisiter sa politique d'achats et ainsi de se doter de
moyens plus efficaces, afin de mieux mener ces activités habituelles.
En se dotant d'une fonction achats organisée, mais
structurée d'une manière classique, elle a pu gérer et
relever le défi qu'engendre la concurrence loyale et déloyale au
niveau national.
Ainsi, notre recherche nous a permit d'éclairer
à un certain degré les conditions de fonctionnement de la
fonction achats, son organisation, les techniques appliquées pour son
bon déroulement et les méthodes et critères
d'évaluation et de sélection des fournisseurs potentiels.
Elle nous a permit aussi de donner l'importance d'une
application approfondie du Marketing Achats, qui constitue aujourd'hui un outil
indispensable et incontournable pour une conduite efficace des
opérations d'achats depuis les marchés fournisseurs, où
les technologies et les biens sont de plus en plus demandés et
coûteux.
Même si, au sein de COMETAL, les
achats sont bien menés et contrôlés de façon
rigoureuse et professionnelle, notre recherche nous a permit de détecter
certaines défaillances, qui diminuent à un certain degré
l'efficacité souhaitée.
Cependant, les principales défaillances
constatées sont :
v La structure des achats est organisée de façon
classique, elle n'est pas placée à un niveau hiérarchique
suffisamment élevé, et ne répond plus aux conditions
d'organisation moderne et aux exigences de l'économie de marché.
v L'absence d'une structure Marketing Achats au sein de
l'entreprise, ce qui fait que l'état d'esprit et la démarche
Marketing Achats ne sont pas encore intégrés d'une façon
considérable dans la pensée du personnel de la firme.
Ces défaillances, entre autre, réduit
considérablement l'efficacité des achats, notamment dans le
domaine des prix.
Il est opportun de signaler que nous avons rencontré
beaucoup de problèmes et contraintes lors de la réalisation de ce
travail, dont le nombre très réduit des travaux traitant du
même sujet et les difficultés d'accès à
l'information.
Ainsi, cette recherche nous a permit de formuler des
suggestions et recommandations susceptibles d'être approfondies et
analysées dans d'autres projets de recherches, afin d'apporter une
continuité et un plus pour la science et l'économie, même
si il est minime.
Enfin, on termine cette étude en soulignant qu'il faut
d'abord, gagner par ses achats, pour espérer de réaliser des
gains par ses ventes.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
- BRUEL O., Politique d'achat et
gestion des approvisionnements, Éditions DUNOD, 2e
édition, Paris, 1996.
- DAYAN A., Marketing B to B,
Éditions VUILBERT-GESTION, 5 e édition, Paris,
2002.
- DZEVER S., Le comportement d'achat
industriel, Éditions ECONOMICA, Paris, 1996.
- GAUCHET Y., Achat industriel,
Stratégie et Marketing, Éditions PUBLI-UNION, Paris,
1996.
- KOTLER P. et DUBOIS B., Marketing
Management, Éditions PUBLI-UNION, 10e édition,
Paris, 2000.
- LAURENT L., Guide de l'acheteur
industriel, Éditions DUNOD, 2e édition, Paris,
1995.
- LEONARD F., Stratégie de marketing
industriel, Éditions Presse polytechnique et universitaires
ROMANDES, Paris, 1994.
- MALAVAL P., Marketing
Business to Business, Éditions PUBLI-UNION, Paris, 1996.
- PERROTIN R., Le Marketing achats,
stratégies et tactiques, Éditions d'ORGANISATION,
3e édition, Paris, 2003.
- TRIMBACH T., coordonné
par, Fonction achats, la communication au service de la
performance, Éditions d'ORGANISATION, Paris, 1999.
MÉMOIRES DE FIN D'ÉTUDES
- MOKHTARI N., La fonction achat/appro. et
sa contribution à l'amélioration de la rentabilité,
cas : la société IFRI, Mémoire de licence,
Institut National de Commerce (INC), Ben-Aknoun, Juin 2004.
- TARAFI K. et YEMLOUL A., Essai de
diagnostic de la fonction commerciale d'une entreprise économique,
cas : EPE/SACAR/SPA, Mémoire de licence, Institut National de
Commerce (INC), Ben-Aknoun, Juin 2004.
SUPPORTS INFORMATIQUES
- ALLEAUME A., Présentation
générale de la fonction achats : enjeux, concepts et
méthodes, CNAM, Mars 2006. (Document PDF sur CD-ROM).
- www.cosider-groupe.com
- Le Petit Larousse 2004 (CD-ROM).
LISTE DES TABLEAUX
Numéro du tableau
|
Intitulé
|
Numéro de la page
|
I
|
Démarche d'identification des contraintes d'achat
|
46
|
II
|
Les variables du marketing mix
|
48
|
III
|
Liste des critères d'évaluation d'un fournisseur,
selon G.W.DICKSON
|
60
|
IV
|
Les critères de segmentation du marché
fournisseurs
|
68
|
V
|
Dépouillement du pré-ciblage
|
70
|
VI
|
Tableau représentant les fournisseurs fréquents de
COMETAL
|
114
|
VII
|
Tableau simplifié représentant différentes
offres des fournisseurs
|
119
|
Numéro de la figure
|
Intitulé
|
Numéro de la page
|
01
|
La fonction achat et la durée de la relation
fournisseur
|
22
|
02
|
Les achats une fonction transversale qui interagit avec les
autres fonctions de l'entreprise
|
22
|
03
|
Schéma simplifié du processus d'achat industriel
|
30
|
04
|
Le marketing et l'entreprise
|
38
|
05
|
La démarche traditionnelle des achats
|
39
|
06
|
La démarche marketing achats
|
39
|
07
|
Pyramide d'effectif de la fonction achats
|
40
|
08
|
Exemple d'organisation marketing achats
|
40
|
09
|
Les deux dimensions du marketing achats
|
41
|
10
|
Négociation du prix de l'achat d'un produit industriel
|
50
|
11
|
L'offre d'achat
|
52
|
12
|
L'acheteur vendeur de ses besoins
|
55
|
13
|
Processus d'évaluation et de sélection des
fournisseurs
|
65
|
14
|
Principe du pré-ciblage
|
69
|
15
|
Schéma représentatif des étapes d'achat du
Rond à Béton
|
108
|
LISTE DES FIGURES
ANNEXES
* 1 P. MALAVAL, Marketing
Business to Business, Editions Public-Union, Paris, 1996, page 29.
* 2 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Marketing Management, édition Publi-Union,
10eédition, Paris, 2000, page 224.
* 3 PME : petites et
moyennes entreprise. PMI : petites et moyennes institutions.
* 4 Cité par P.KOTLER et
B.DUBOIS, Op.Cit, page 225.
* 5 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Op.Cit, page 225.
* 6 S.DZEVER, Le
comportement d'achat industriel, édition Économica, Paris,
1996, page 16.
* 7 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Op.Cit, page 224.
* 8 Cité par
Y.GAUCHET, Achat industriel, Stratégie et Marketing,
édition Publi-Union, Paris, 1996, page 142.
* 9 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Op.Cit, page 226.
* 10
O.BRUEL, Politique d'achat et gestion des approvisionnements,
Éditions DUNOD, 2e édition, Paris, 1996, page 3.
* 11 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Op.Cit, page 227.
* 12 A.DAYAN, Marketing B
to B, éditions Vuilbert-Gestion, 5 e édition,
Paris, 2002, page 49.
* 13 L.LAURENT, Guide
de l'acheteur industriel, éditions DUNOD, 2e édition, Paris,
1995, Page 283.
* 14 Ensemble des règles
et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui
l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public. Le PETIT
LAROUSSE 2004.
* 15 Message publicitaire
adressé par voie postale et sous pli fermé en vue de proposer un
produit ou un service. LE PETIT LAROUSSE 2004.
* 16 A.DAYAN, Op.Cit, page
60.
* 17 Dommage survenu à
un navire, à un véhicule ou à leur cargaison.
* 18
R.PERROTIN, Op.Cit, page 13.
* 19
R.PERROTIN, Op.Cit, page 33.
* 20
R.PERROTIN, Op.Cit, page 34.
* 21 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Op.Cit, page 731.
* 22
R.PERROTIN, Op.Cit, page 135.
* 23 « La C.C.O. est
une méthode de dialogue constructive entre la direction commerciale de
l'entreprise et la direction industrielle pour le développement d'un
produit (service, procédé) » :
R.PERROTIN, Le Marketing achats, stratégies et tactiques,
éditions d'organisation, 3e édition, Paris, 2003, page
152.
* 24 P.KOTLER et B.DUBOIS,
Op.Cit, page 732.
* 25 T.TRIMBACH,
coordonné par, Fonction achats, la communication au service de
la performance, éditions d'organisation, Paris, 1999, page 147.
* 26 Chapitre 2, Section 1,
1.5.3. Analyse du marché, page 44.
* 27
O.BRUEL, Op.Cit, page126.
* 28 Qui ne s'appuie que sur
l'expérience et l'observation.
* 29
R.PERROTIN, Op.Cit, page 172.
* 30 Profilé d'acier
laminé, constituant le chemin de roulement et de guidage des roues des
véhicules ferroviaires.
* 31 Pipeline servant au
transport du pétrole brut.
* 32 Canalisation
destinée au transport à longue distance du gaz.
* 33 Ensemble des constituants
inertes (sables, graviers, cailloux) des mortiers, des enrobés et des
bétons.
* 34 www.cosider-groupe.com
* 35 On les présentera
selon les procédures pratiquées par COMETAL, du
général au particulier : marché, communication,
produit et prix.
* 36 Qui est cause ou signe
d'inflation : situation ou phénomène
caractérisés par une hausse généralisée,
durable et plus ou moins importante des prix. LE PETIT LAROUSSE 2004.
* 37 Rémunération
due par l'affréteur, ou expéditeur de marchandises, pour le
transport de marchandises par navire, avion, camion ou chemin de fer.
* 38 Des prix qui changent dans
un intervalle de temps très court. Des prix instables.
* 39 Infraction commise par
ceux qui, disposant avant les autres, d'informations privilégiées
sur le marché, réalisent des opérations
bénéficiaires et avantageuses.
* 40 Des prix extrêmement
élevés qui rendent l'achat presque impossible.
* 41 Une entreprise qui
transmet une déclaration écrite par laquelle elle s'engage
à respecter le cahier des charges d'une adjudication au prix fixé
par elle-même, c'est-à-dire le fournisseur.
* 42 Appareil de levage
formé d'un bras orientable (flèche) monté sur un support
de hauteur variable.
* 43 Termes internationaux de
vente.
* 44 Navire répondant
aux caractéristiques et normes international, en matière de
transport de l'acier Rond à Béton.
* 45 Peut engendrer des pertes
économiques et surtout humaines.
* 46 Ce tableau est
présenté avec plus de détailles en Annexes.
* 47 Voire tableau n° VI,
page 114.
* 48 Voire tableau n° VI,
page 114.
|