MASTER I : ADMINISTRATION DES AFFAIRES
MENTION : ECONOMIE DE L'INNOVATION ET DYNAMIQUE
INDUSTRIELLE
Thème : Les conflits de la mondialisation
Présenté par :
Mr BA GORA
Sous la direction de :
Mme Flora Bellone
Année 2006 /2007
Á ma mère,
Remerciement
Avant tout, je rends grâce a Dieu le
tout Puissant et son prophète (PSL) de m'avoir donner la force et la
foie pour bien mener ce projet. Cependant, la liste des personnes auxquelles je
dois beaucoup, sans lesquelles je n'aurais jamais pu écrire ce
mémoire, est sans fin. Mais je ne pourrais pas m'empêcher d'en
citer quelques une, en commençant d'abord par ma famille qui n'ont
aménagé aucun effort pour que je puisse faire de brillantes
études en me donnant surtout la possibilité de fréquenter
les écoles et les universités les plus prestigieuses .Merci a
vous j'espère que je vous décevrez pas et que je
mériterez les sacrifices que vous avez consenties. J'aimerais aussi
remercier d'autres personnes comme Madame F.Bellone qui m'a encadré
pour la réussite de ce projet en me donnant tous les moyens d'y
parvenir. Ainsi que mes amis car je ne peux pas tous les citer mais ils se
reconnaîtrons car ils ont i ont su me motiver, m'encourager pour mener a
bien ce projet.
SOMMAIRE :
Introduction.......................................................................4
Chapitre 1 : Une approche théorique
favorable au libre échange......7
Section 1 : Les
théories classiques du libre
échange........................7
Section 2 : La
nouvelle théorie du libre
échange............................18
Chapitre 2 : L a mise en
place d'institutions et d'accords internationaux
Pour
Favoriser le libre Échange.......29
Section 1 : La création
du GATT (OMC)....................................29
Section 2 : Les
promesses et les négociations
multilatérales...............32
Chapitre 3 : La montée du
protectionnisme d'Etat......38
Section 1 : Les
arguments Théorique des défenseurs du protectionnisme.
38
Section 2 : Les
différentes formes et les effets du
protectionnisme.........43
Conclusion...........................................................................................50
Introduction
On a utilisé le terme de mondialisation ou de
globalisation pour désigner l'accélération et
l'approfondissement de l'internationalisation, avec l'idée que
l'approfondissement des échanges allait de pair avec un changement de
nature de ces échanges. Cependant la mondialisation fait aujourd'hui
figure de coupable idéal pour expliquer les maux dont souffre
l'humanité. Pourtant elle n'est guère plus responsable que ne
l'étaient hier les firmes multinationales accusées de piller le
Tiers-Monde. En effet, les facteurs de développement des territoires
sont d'abord endogènes. Plutôt que de chercher des boucs
émissaires dans la paille de la mondialisation, on ferait mieux de
s'interroger sur nos responsabilités et sur notre capacité
d'initiatives, car c'est d'abord l'activité qui crée l'emploi. Un
territoire crée le développement par la dynamique
économique de ses actifs. La responsabilité de l'Etat est de
stimuler cette dynamique et de fixer les règles du jeu social.C'est dans
cette perspective que s'inscrit le Thème que nous essayerons de
traiter intitulé Les conflits de la
mondialisation.Car « on attribue
souvent a la mondialisation des échanges une bonne partie des maux
économiques et sociaux qui frappent nos
sociétés ». Depuis plusieurs années nous
assistons à un renouveau du commerce international. En effet certains
auteurs comme P. Krugman dans son livre intitulé la
mondialisation n'est pas coupable
défendent l'idée selon laquelle « le libre
échange n'est pas dépassé, mais c'est une théorie
qui a jamais perdu son innocence .Sa situation a changé, passant
de ce qui était la meilleur des solutions pratique a celle de solution
raisonnable. »Cependant d'autres auteurs comme J. Stiglitz
(prix Nobel d'économie) dans son livre intitulé la
grande désillusion aille plus loin en affirmant
qu' « Aujourd'hui, la mondialisation, ça ne marche
pas .Ça ne marche pas pour les pauvres du monde. Ça ne marche pas
pour l'environnement .Ça ne marche pas pour la stabilité de
l'économie mondiale ».En effet ,en lisant ces quelques
lignes on peut apercevoir l'existence des conflits au sein du processus de
mondialisation car d'après J .Stiglitz les règles du jeu
économique mondiale ne sont fixées qu'en fonction des
intérêts des pays industrialisés avancés et de
certains intérêts prives en leur sein,et non de ceux du monde en
développement.En effet, Le problème n'est pas la mondialisation
en soi mais la façon dont elle a été jusqu'à
présent gérée, en particulier par le Fonds
monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l'Organisation
mondiale du commerce (OMC) qui, en gouvernant le processus, contribuent
à en fixer les règles du jeu souvent en fonction des
intérêts des pays industriels. C'est pour cela Stiglitz souhaite
une réforme en profondeur du statut et des politiques
préconisées par les institutions financières
internationales .En plus la mondialisation favorise en effet le rattrapage des
pays émergents qui savent en profiter, ce qui exige toujours internes
actives de redistribution .Cependant beaucoup de choses doivent se faire pour
renforcer la régulation internationale des marchés dans les
domaines financiers et commerciaux. En effet, Après avoir posé la
question de l'origine de la pauvreté des pays pauvres et de la richesse
des pays riches, Daniel Cohen explique dans l'introduction de son livre
intitulé la mondialisation est ses ennemis que
les pays pauvres souffrent plus d'être exclus de la mondialisation que
d'être exploités par les pays intégrés dans la
mondialisation. Cependant, cela ne rend pas ces derniers innocents de la
situation parfois dramatique dans laquelle se trouvent les pays pauvres. La
mondialisation est un phénomène complexe qui soulève des
questions non moins complexes. La mondialisation n'est donc pas synonyme
d'égalité et de distribution des chances et des richesses, ce qui
donne naissance à des critiques. Les ennemis de la mondialisation se
divisent en deux groupes distincts: d'une part les Mollahs qui critiquent
l'« occidentalisation du monde », d'autre part les ennemis du
capitalisme qui dénoncent l'exploitation des pays pauvres par les pays
riches. D. Cohen explique toutefois que leur thèse commune, « la
mondialisation impose un modèle dont les peuples ne veulent pas »,
est injustifiée. L'auteur montre en effet que les attentes des
populations vis-à-vis de la mondialisation sont nombreuses mais qu'elles
ne peuvent actuellement pas être satisfaites, vu que la mondialisation
n'est pas achevée. D.Cohen met ensuite en lumière l'importance de
la transition démographique et explique qu'elle « est en marche
aujourd'hui dans l'immense majorité des pays pauvres. », et cela
est notamment dû à la propagation des modèles culturels
entre les pays. Face à la mondialisation et à ses enjeux, les
réactions sont donc nombreuses et diverses.
Chapitre 1 : Une approche théorique
favorable au libre échange
Depuis plusieurs années le commerce international
n'est pour les mercantilistes comme Colbert ou J.Bodin qu'un moyen d'augmenter
l'entrée de métaux précieux dont dépend la
puissance du prince. A partir du XVIllème siècle la
démarche des classiques opère un renversement qui ne sera
réellement remis en cause qu'à partir des années 60.Les
approches théoriques du commerce international cherchent à
expliquer la spécialisation des différentes économies,
à analyser les avantages absolus et comparatifs ou les
inconvénients qui en résultent, et à éclairer le
débat libre-échange/protectionnisme.
Section 1 : Les théories
classiques du libre échange
A) Le modèle des
avantages comparatifs
En
économie,
l'avantage comparatif est le concept principal de la
théorie
traditionnelle du commerce international. Il a été
approché par
Robert Torrens en
1815, et démontré pour la première fois par
l'économiste britannique
David Ricardo en
1817 dans ses
Principes
de l'économie politique et de l'impôt. La
théorie
associée à l'avantage comparatif explique que, dans un contexte
de
libre-échange,
chaque pays, s'il se spécialise dans la production pour laquelle il
dispose de la
productivité
la plus forte ou la moins faible, comparativement à ses partenaires,
accroîtra sa richesse nationale. Cette production est celle pour laquelle
il détient un « avantage comparatif ».
a) les
hypothèses
§ il n'y a pas d'obstacles aux échanges entre les
deux pays (contingentement, droits de douane,
discrimination) qui fausseraient la concurrence.
§ La concurrence est pure et parfaite dans les deux pays
et elle conduit donc chacun des deux pays à sa " frontière
de production " : on a donc plein emploi des facteurs dans les deux
pays : pas de chômage, pas de sous-utilisation des capacités
de production. Puisqu'on se situe dans le cadre de la concurrence pure et
parfaite, il n'y a pas de rendements croissants, les coûts de production
sont indépendants des quantités produites. Il résulte
aussi de ces hypothèses qu'à l'équilibre, les balances
commerciales sont équilibrées.
§ Les facteurs de production sont immobiles, ils restent
attachés à un territoire. Il n'y a pas libre circulation
du travail et du capital
b) Le raisonnement : la
démonstration des gains associés au libre-échange
L'objectif est de montrer qu'en se spécialisant dans
les productions pour lesquelles ils disposent d'avantages comparatifs, deux
pays ont intérêt à pratiquer le libre-échange, qui
améliore leur situation par rapport à une situation d'autarcie,
où ils produiraient chacun tous les biens dont ils ont besoin.
Ricardo souhaite donc aller plus loin
qu'Adam Smith, qui raisonnait en termes d'avantages
absolus : si dans un domaine, les coûts de production sont plus
élevés qu'à l'étranger, on a intérêt
à acheter le bien à l'étranger plutôt que de le
produire sur place, cela permet d'économiser des
facteurs de production, qui sont disponibles en plus grande
quantité pour réaliser les productions pour lesquelles le pays
possède un avantage absolu en termes de coûts de production. De
cette spécialisation en fonction des avantages absolus, il
résulte une division internationale du travail qui provoque l'abondance.
Ricardo cherche à aller plus loin dans la
démonstration des gains associés au développement du
libre-échange en montrant que même dans le cas où un pays
n'a pas d'avantage absolu dans un domaine, il peut avoir intérêt
à se spécialiser malgré tout, non pas en fonction des
avantages absolus qu'il n'a pas, mais en fonction des avantages relatifs.
Démonstration :
Comme chaque pays est sur sa frontière de production,
il n'est pas possible d'augmenter en même temps la production de tous les
biens : si on augmente la production d'un bien 1, alors il faut renoncer
à produire un peu de bien 2.
v C'est l'exemple célèbre du drap et du
vin :
Les coûts de production sont exprimés en
quantité de travail nécessaire pour produire 1 unité de
ces biens :
PORTIGAL
ANGLETERRE
DRAP 90
100
VIN 80
120
· en avantages absolus : le
Portugal dispose d'un avantage absolu pour les 2 productions, puisque ses
coûts de production (en travail, c'est le seul facteur utilisé
dans le raisonnement de Ricardo) sont plus faibles pour les deux productions.
· Raisonnement en avantages
comparatifs :
Ø Au Portugal, pour produire une
unité de drap supplémentaire, il faut renoncer à produire
90/80 = 1.125 unités de vin
Pour produire une unité de vin supplémentaire,
il faut renoncer à produire 80/90 = 0.888 unités de drap.
Ø En Angleterre, pour produire une
unité de drap supplémentaire, il faut renoncer à produire
100/120 = 0.833 unités de vin
Pour produire une unité de drap supplémentaire,
il faut renoncer à produire 120/100 = 1.2 unités de vin
· La conclusion, c'est que l'Angleterre dispose d'un
avantage comparatif dans la production de drap, puisque le coût relatif
d'une unité de drap par rapport à une unité de vin y est
plus faible qu'au Portugal (0.833 comparé à 1.125).
Symétriquement, le Portugal dispose d'un avantage relatif pour la
production du vin.
v Pourquoi ces deux pays ont-ils intérêt
à se spécialiser dans la production pour laquelle ils disposent
d'un avantage comparatif ?
Ø Si le Portugal se spécialise dans le vin,
quand il produit une unité de vin supplémentaire pour l'exporter,
il recevra en échange sur le marché anglais 1.2 unités de
drap, c'est-à-dire plus que la quantité de drap qu'il a
renoncé à produire sur son territoire (0.888 unités). En
se spécialisant dans le vin, le Portugal disposera en définitive
de plus de drap que s'il avait continué à produire et du drap et
du vin.
Ø Si l'Angleterre se spécialise dans le drap,
elle y gagne elle aussi. A chaque fois qu'elle produit une unité
supplémentaire de drap pour l'exporter, elle renonce à produire
0.833 unités de vin, mais elle obtiendra en échange de son drap,
1.125 unité de vin. Elle disposera donc de plus de drap que si elle
avait continué à produire tout
v La modification de la répartition des revenus
qui en résulte.
Les deux pays ont intérêt à se
spécialiser, mais l'ouverture des frontières va modifier le prix
relatif du drap et du vin dans les deux pays.
En Angleterre, le prix relatif du drap va augmenter et il va
baisser au Portugal. Ce sera le contraire pour le vin. Cette conclusion est
importante pour les effets du libre-échange : cette modification
des prix relatifs lèse certains groupes au profit de
l'intérêt général, ce qui peut expliquer au moins en
partie les résistances au libre-échange.
§ le Portugal a intérêt à se
spécialiser dans le vin, tant que ça lui permet d'obtenir plus de
drap qu'en autarcie, c'est-à-dire tant que p, le prix relatif du drap en
fonction du vin reste tel que p< 1.2
§ l'Angleterre a intérêt à se
spécialiser dans le drap, tant que p' le prix relatif du vin par rapport
au drap reste tel p'< 1.125
§ on a donc p' = 1/p < 1.125 (90 /80) ,
c'est-à-dire p> 0.888 (80/90)
§ les bornes de l'échange sont donc : 0.888
< p < 1.125
Il y a modification des prix relatifs et donc modification de
la répartition des revenus. On verra ensuite le même raisonnement
transposé à des productions qui nécessitent l'emploi de
plusieurs facteurs de production avec les analyses de Hecksher et Ohlin. Ils
insistent eux aussi sur le rôle du commerce extérieur dans la
répartition des revenus. Ils montrent que si l'exploitation des
avantages comparatifs augmente le bien-être général des
nations, il implique aussi une utilisation différente des facteurs de
production et donc une modification de leur rémunération
relative. Si un pays se spécialise dans l'industrie textile et
délaisse son agriculture, les prix relatifs de l'industrie textile par
rapport aux prix agricoles vont augmenter. On observera une hausse des salaires
et des profits dans l'industrie textile et au contraire une baisse des revenus
dans l'agriculture.
Cette modification du partage des revenus, qui résulte
de l'ouverture du marché intérieur est d'ailleurs un des
avantages du libre-échange souligné par Ricardo :
l'abolition des corn laws doit entraîner une baisse des
prix du blé et donc une baisse de la rente, mais aussi une baisse des
salaires, qui sont indexés sur le prix du blé, puisque ce sont
des salaires de subsistance. La baisse des salaires et des rentes permet une
hausse de la part relative des profits et donc une meilleure accumulation du
capital, source essentielle de croissance.
B) Les prolongements du modèle des avantages
comparatifs
Les raffinements de l'analyse en termes d'avantages
comparatifs portent sur l'origine de ces avantages comparatifs. Ricardo ne
raisonnait que sur les coûts en travail, donc avec un seul facteur, c'est
donc les productivités comparées de travail qui étaient la
source des avantages comparatifs.
a) Heckscher - Ohlin et la
dotation factorielle.
Ø en 1919, Elie Heckscher,
économiste suédois, publie un article intitulé " les
effets du commerce international sur la distribution du revenu ". Il y
présente les grandes lignes de ce qui deviendra le modèle
HOS. Ohlin, a repris ses idées en 1933
dans un livre sur le commerce international. C'est Samuelson qui formalisera
ces analyses à la fin des années 40.
Chez Ricardo, c'était les différences de
savoir-faire et donc de technologie entre deux pays qui étaient la base
des avantages comparatifs. Chez Heckscher et Ohlin, ce sont les
différences de dotation de facteurs.
Ø Les hypothèses de base sont les
suivantes :
· les pays connaissent les mêmes technologies
· les pays se distinguent par leurs dotations
factorielles
Ø Un pays a un avantage comparatif dans le produit
intensif dans le facteur pour lequel il est comparativement le mieux
doté.
Cette spécialisation en fonction des dotations
factorielles engendre l'égalisation de la rémunération des
facteurs ente pays partenaires. Les deux auteurs font remarquer que
l'échange de produits a, de ce point de vue, le même effet que si
on avait procédé à un échange de facteurs. Cela
s'explique par l'utilisation du théorème de
Stolper-Samuelson : lorsque le prix d'un produit augmente, cela augmente
la rémunération du facteur qui est intensif dans la production de
ce bien et cela diminue parallèlement la rémunération de
l'autre facteur. Un pays abondant en travail, va produire des biens intensifs
en travail et il y aura donc une augmentation de la demande de travail suite
à l'ouverture des échanges. La rémunération du
travail va augmenter et celle du capital va baisser.
On retrouve l'idée selon laquelle l'échange
international modifie la répartition des revenus : elle
détériore la rémunération des détenteurs du
facteur rare dans l'économie, ces détenteurs seront dons sans
doute hostiles à l'ouverture.
b) Le paradoxe de Léontieff
Ø Il réalise le premier test empirique du
modèle HOS en 1953, à partir de données de commerce
américain en 1947. Il obtient un résultat paradoxal, puisque les
Etats-Unis sont sensés être bien dotés en capital et qu'il
observe une forte spécialisation dans des biens intensifs en travail. Il
procède de la façon suivante : pour les biens
exportés et pour les biens produits sur le territoire qui pourraient
servir de substituts aux importations, il calcule le ratio suivant :
K/L = quantité de capital
/quantité de travail (quantités nécessaires pour produire
le bien exprimées en $ pour le capital et en hommes /an pour le
travail). Il trouve 13.99 pour les exportations et 18.18 pour les importations.
On a donc le ratio = 1.3 > 1
Alors que ce ratio devrait être inférieur
à 1 étant donné la dotation factorielle des Etats-Unis.
Ce premier test est suivi par d'autres études
empiriques, portant sur différents pays, qui tantôt confirment,
tantôt infirment le modèle HOS.
v Ce test a été l'objet de
différentes critiques
§ D'abord sur sa validité : Léontieff
lui-même avait indiqué un premier problème : la
productivité des travailleurs américains est trois fois
supérieure à celle des autres travailleurs.
§ On ne prend en compte que les importations qui ont un
substitut possible sur le territoire américain, on élimine donc
une grande partie des matières premières.
§
§ Les tarifs douaniers peuvent expliquer une partie du
résultat : les industries les plus protégées sont
aussi celles qui sont les plus intensives en travail, cela limite le montant
des importations riches en travail.
v Le développement des analyses
néo-factorielles et des analyses néo-technologiques.
La critique de fond adressée au modèle HOS c'est
l'idée qu'il y aurait une irréversibilité des
intensités factorielles : en fait, un même bien peut
être intensif en travail dans un pays bien doté en travail et
intensif en capital dans un autre pays. Dans ce cas, le théorème
HOS n'est pas vérifié, pas plus que celui de Stolper- Samuelson
sur l'égalisation des prix de facteurs.
Ø Les analyses
néo-factorielles : elles visent à mieux mesurer la
dotation factorielle. Léontieff dès 1956 avait montré que
les exportations américaines nécessitaient l'emploi d'une
main-d'oeuvre plus qualifiée que dans les industries produisant des
biens substituts d'importation.
Kravis (1956) observait aussi que les salaires étaient
plus élevés dans les industries d'exportation que dans les
autres. Le capital humain et la qualification du travail deviennent importants
des avantages comparatifs.
Une étude de Wood (1964) montre que
les différences de qualification expliquent bien la structure des
échanges commerciaux Nord/Sud.
Ø Les analyses
néo-technologiques : elles essaient d'expliquer le
paradoxe de Léontieff en revenant sur une des hypothèses de HOS,
à savoir que tous les pays sont capables de produire le mêmes
biens car ils disposent de la même technologie. Elles introduisent au
contraire l'idée qu'il existence des différences
d'évolution technologique selon les pays. On distingue deux types
d'approches néo-technologiques :
v L'écart technologique,
théorisé par Posner en 1961.
Son idée est la suivante : le pays dans lequel
apparaît une innovation bénéficie d'un avantage absolu sur
les autres partenaires commerciaux pendant un certain temps, il pourra donc
exporter ces nouveaux produits issus de l'innovation. Ces nouveaux produits
sont ensuite imités, en raison de la diffusion des technologies, mais
d'autres innovations viennent prendre le relais.
Dans cette analyse, la source des avantages comparatifs c'est
l'écart technologique qui existe avec les autres pays. Les pays qui
possèdent une avance technologique exportent des biens intensifs en
nouvelles technologies, les autres des biens banalisés.
Ces intuitions de Posner ont été
formalisées ensuite par Krugman (1979). Dans son modèle, il
existe deux zones :
· les pays du Nord, qui innovent.
· Les pays du Sud, qui n'innovent pas
L'innovation prend la forme d'innovations de produits, qui
sont d'abord fabriqués au Nord, puis ensuite au Sud. Krugman montre que
le Nord est condamné à innover sans arrêt, pour maintenir
l'écart technologique avec le Sud, sinon ses industries déclinent
et disparaissent à cause de la concurrence des pays à bas
salaires. Les hauts salaires du Nord reflètent selon lui la rente de
monopole associée aux innovations : si l'écart technologique
disparaît, cette rente disparaîtra aussi, il ne sera plus possible
de verser de hauts salaires.
v le cycle du produit, théorisé
par Vernon : il insiste sur le lien entre le cycle de vie d'un produit et les
évolutions des échanges internationaux. Pour le cycle de vie du
produite, il distingue 4 phases du volume des ventes : introduction,
croissance, maturité et déclin à chaque phase du cycle de
vie du produit, correspond une configuration des échanges
internationaux. Il distingue trois zones : le pays innovateur, les pays
suiveurs développés (qui sont au même niveau de
développement technologique) et les PVD.
§ pendant la phase d'introduction le produit est intensif
en technologie. Seul le pays innovateur en exporte et c'est dans ce pays que la
consommation de ce produit commence, suivi par les pays suiveurs, qui sont
alors importateurs nets.
§ Pendant la phase de croissance, on observe une forte
croissance des exportations du pays innovateur et aussi de celles des pays
suiveurs, qui deviennent progressivement exportateurs nets. Les PVD commencent
juste à consommer ce produit, mais ils n'en produisent pas encore, ils
sont donc importateurs nets.
§ Pendant la phase de maturité, la consommation
dans le pays innovateur stagne et ses exportations commencent à
décliner, il devient importateur net à la fin de la
période. Pour les pays suiveurs, les exportations continuent à
augmenter, ils restent exportateurs nets. Les PVD deviennent exportateurs, puis
exportateurs nets.
§ Pendant la phase de déclin, le pays d'origine
est importateur net, le déficit commercial pour ce bien devient de plus
en plus important. Les exportations des pays suiveurs baissent. Ce sont les
pays en voie de développement (PVD) qui assurent la production du bien
pour l'économie mondiale, c'est devenu un bien banalisé.
Section 2 : La
nouvelle théorie du libre échange
Du début du XIX siècle jusqu'à la fin des
années 70, la théorie du commerce international est
dominée par le modèle des avantages comparatifs : il y a
échange parce qu'il y a diversité des technologies, des dotations
factorielles. Cette théorie explique bien les échanges entre pays
différents, mais elle rend moins bien compte du développement
très marqué des échanges intra- branches. En effet, dans
les modèles formels, il était entendu que les économies se
définissaient par des rendements d'échelles constants et par une
concurrence parfaite. Les économistes qui avaient réfléchi
a la question savaient depuis longtemps que les avantages comparatifs
n'expliquaient peut pas tout, et que les rendements croissants pouvaient
être une autres cause de spécialisation et
d'échanges ! Ohlin lui-même a souvent mis l'accent sur cet
aspect de la question. Ils ont alors cherché d'autres
déterminants des échanges pour mieux expliquer ce
développement rapide des échanges intra- branches et le fait
stylisé suivant : 80% des échanges se font au sein de la
triade, entre pays de niveaux de développement comparables.
A) La
prise en compte de la demande interne
Dès 1961, Linder soulignait
l'importance du commerce intra- branche entre pays de niveaux de
développement semblables. Il pensait que ce phénomène
allait contre HOS. Il a expliqué à l'époque une
explication en termes de " demande représentative " : les
producteurs nationaux, produisent d'abord pour le marché
intérieur, en fonction des préférences des consommateurs
de leur pays, les exportations sont considérées comme la
commercialisation d'un surplus par rapport à la consommation
intérieure, c'est donc la demande représentative qui explique la
spécialisation. C'est ce qui explique que des pays de même niveau
de développement, qui a des demandes représentatives proches,
aient aussi des spécialisations proches. Raymond Vernon a aussi mis
l'accent sur l'évolution technologique endogène, tandis que
d'autres discutent le rôle possible des économies d'échelle
comme causes des échanges, distincte des avantages comparatifs .En
effet, quelques articles ont tenté de formaliser des modèles en
partant des rendements croissants. Mais toutes ces tentatives se sont toujours
heurtées au problème de la modélisation de la structure du
marché. Sauf a poser l'hypothèse peu vraisemblable des
économies d'échelles comme étant complètement
externes aux entreprises, les rendements croissants doivent
nécessairement aboutir a un système de concurrence imparfaite.
Lassuderie- Duchêne introduit la " demande de
différence ", pour souligner le fait que le consommateur est
sensible à l'élargissement de son éventail de choix et
qu'il demande donc des produits étrangers assez similaires aux produits
du marché intérieur.
Dans ces deux analyses, la notion d'avantage comparatif
disparaît.
v La Place du chômage et des
inégalités dans la mondialisation
La montée en puissance des NPI, pays à bas
salaires, est souvent présentée dans l'opinion publique comme une
cause de chômage et de creusement des inégalités. Les
économistes sont partagés sur ce sujet, on peut distinguer deux
options :
§ une option optimiste, qui explique que ces pays tirent
profit de leurs avantages comparatifs et que ça n'est pas très
nouveau, que ce sera profitable si les pays de vieille industrie adaptent leur
spécialisation. Dans cette version, il se pose juste un problème
d'ajustement et d'accompagnement par des politiques sociales pour indemniser
les " victimes " du libre-échange (parallèle avec
l'introduction d'innovations).
§ une option plus pessimiste, qui souligne les risques
pour les travailleurs les moins qualifiés des pays riches.
a) Les
arguments de l'optimisme
les bas salaires sont une forme
particulière d'avantage comparatif, qui est le revers d'une
spécialisation dans des biens à faible contenu technologique. Il
faut nuancer cet avantage, puisque ce qui influence les coûts de
production dans ce domaine, ce sont les coûts salariaux combinés
à la productivité du travail et comme souvent les pays à
bas salaires sont aussi des pays où la productivité du travail
est faible, l'avantage en termes de coûts salariaux est moindre que ce
que laisserait penser une simple comparaison en termes de salaires horaires. En
effet, Quand la productivité du travail augmente alors, selon Krugman,
les salaires augmentent. Il appuie son analyse sur des exemples
historiques : le salaire moyen au japon représentait 10% du salaire
moyen américain il y a 30 ans, à une époque où le
Japon avait des niveaux de productivité très faibles par rapport
aux niveaux américains. Aujourd'hui, après la phase de rattrapage
rapide, les niveaux moyens de salaires au Japon atteignent 110% des niveaux
américains. Krugman insiste sur le fait que plus récemment on a
observé la même convergence des salaires pour la Corée du
Sud. L'argument consiste donc à dire que l'avantage en termes de bas
salaires reflète une spécialisation dans certains biens
incorporant peu de technologie et donc que dans les pays concernés, au
début de leur phase d'industrialisation, les niveaux de
productivité sont faibles et que si ces pays se développent et
atteignent nos niveaux de développement et donc de productivité,
alors les salaires convergeront automatiquement vers nos niveaux de salaires.
L'argument de la concurrence abusive par les bas salaires reflèterait
donc selon Krugman une méconnaissance des vertus du libre-échange
fondé sur la spécialisation en fonction des avantages
comparatifs. Ces études nourrissent l'idée que
les véritables causes du chômage et du creusement des
inégalités sont ailleurs. C'est la thèse défendue
par Krugman dans son dernier livre, intitulé, La
mondialisation n'est pas coupable.En effet selon lui, les
véritables causes du chômage et du développement des
inégalités sont internes. Il souligne en particulier le fait que
la baisse des rémunérations des moins qualifiés aux
Etats-Unis vient tout simplement d'une tendance structurelle de
l'économie américaine à avoir une demande de main-d'oeuvre
peu qualifiée de plus en plus faible. Pour lui, cette tendance
s'explique par le progrès technique et n'a que peu à voir avec
les échanges commerciaux avec les pays d'Asie. Les partisans de cette
thèse (défendue en France par des économistes
comme Daniel Cohen ou Jean-Paul Fitoussi)
soulignent par ailleurs que les échanges avec les pays à bas
salaires représentent une part faible de nos échanges et donc une
part encore plus faible de notre PIB, même si leur place dans nos
échanges a globalement doublé depuis 1979. En 1979, l'Asie en
développement représente 7.5% des exportations mondiales et 7.7%
des importations mondiales. Ces parts étaient respectivement de 14.7% et
15.4% en 1993.En effet, Krugman souligne à plusieurs
reprises que voir la raison du chômage dans cette mondialisation est
directement lié à une vision des relations économiques
internationales en termes de compétitivité, il dénonce
ceux qui présente les échanges comme un eu à somme nulle
où la tâche de chaque pays serait de gagner des parts de
marché à l'exportation , au détriment des concurrents et
où les importations sont un mal nécessaire, qu'il faut limiter le
plus possible. Il dénonce ce qu'il appelle l'obsession de la
compétitivité, de la guerre économique, qui sévit
aux Etats-Unis.
b) Les arguments des plus
pessimistes
Les études empiriques sur l'emploi
contestent parfois la validité des études empiriques
déjà citées une étude menée sur la
période 1950-1988 pour 23 pays industrialisés (Good,
Woodbridge et Ruffin) pour rechercher une corrélation entre
pénétration des importations et futur taux de chômage (en
considérant un décalage d'un an) aboutit à des
résultats très nuancés :
§ dans 1/3 des cas, aucune corrélation
n'apparaît
§ quand une corrélation apparaît entre
chômage et importations, elle est positive dans 53% des cas
§ quand une corrélation apparaît, elle est
aussi positive dans 56% des cas entre exportations et chômage !
§ une autre étude sur l'emploi manufacturier en
France montre que ça dépend des secteurs. L'étude porte
sur la période 1970-1992.
§ pour le textile et l'habillement, le taux de
pénétration étrangère est passé de 31%
à 63%. Parallèlement l'emploi a baissé dans ces secteurs
de 3.9% par an en moyenne, alors que le taux d'exportations augmentait aussi
passant de 17% à 35%.
§ En revanche, pour la parachimie et la pharmacie, le
taux de pénétration passe de 7.5% à 20% et l'emploi
croît sur la période de 0.6% par an.
§ une étude Wood (1994) fait apparaître une
corrélation assez forte (presque parfaite) entre la baisse de la part
des emplois dans le secteur industriel et l'augmentation des importations en
provenance des PED (pays en voie de développement) : le
déclin de l'emploi industriel est d'autant plus fort que la
pénétration a été importante. Il conteste la
méthode des équivalents emplois, en montrant qu'elle
néglige une donnée importante : certains produits
importés ne sont plus produits chez nous, on n'a donc plus une
substituabilité parfaite des biens importés et des biens
nationaux, ce qui entraîne des disparitions importantes d'emplois. Il
évalue à 20% la chute de la demande d'emplois peu
qualifiés sur les deux dernières décennies. Une autre
étude, reposant sur le même type d'analyses, évalue
à 36 millions le nombre d'emplois détruits en Europe depuis 30
ans de ce fait.
§ Ces analyses ont malgré toute une limite, c'est
que la part des importations non substituables reste aujourd'hui assez faible,
de l'ordre de 15% par exemple pour les Etats-Unis.
§ ces études insistent aussi fortement sur la
dégradation de l'emploi industriel. La part de l'industrie dans l'emploi
total a chuté de 10 points entre 1970 et 1993 pour les pays de l'OCDE.
En Europe cette part est passée de 34% à 24%, aux Etats-Unis de
40% à 30%. La part reste stable au Japon, autour de 34%.
Parallèlement, l'industrie assurerait dans les NPI (nouveaux pays
industrialisés) d'Asie l'essentiel de la croissance du nombre
d'emplois : au début des années 90, environ 40% de la
main-d'oeuvre des 4 NPI de la première génération
était occupée dans l'industrie et 20% pour ceux de la seconde
vague (dont la Chine)
B) La prise en compte de la
concurrence imparfaite.
La nouvelle théorie du commerce international se fixe
comme objectif de mieux prendre en compte certaines réalités du
monde contemporain. Elle se caractérise notamment par la prise en compte
de l'existence de rendements croissants et elle rompt du coup avec l'image
d'une spécialisation exogène, c'est-à-dire d'une
spécialisation qui préexisterait à l'échange. Elle
se situe dans la lignée d'analyses qui avaient déjà
souligné le caractère endogène de la
spécialisation, c'est-à-dire de la spécialisation comme
conséquence de l'ouverture des échanges et non l'inverse. Dans
cette perspective, on a une vision dynamique des avantages et de la
spécialisation, comme résultat d'une construction.
Dans cette approche, deux nations identiques (du point de vue
de la dotation factorielle, du niveau technologique) peuvent avoir
malgré tout intérêt à l'échange dans la cas
où l'ouverture permet de concentrer les ressources dans les secteurs
à rendements croissants : le développement des exportations
dans les secteurs à rendements croissants, permet d'élargir
l'échelle de production et donc de réduire les coûts
unitaires de production, ce qui crée ex-post un avantage
comparatif face au pays qui a renoncé à cette
spécialisation pour une autre. Les spécialisations ne sont plus
prédéterminées et ne reposent plus sur des critères
objectifs, ce qui rend la spécialisation plus arbitraire. Ce que
montrent d'ailleurs ces modèles, c'est qu'un des gains liés au
libre-échange vient du fait que les pays peuvent consacrer plus de
ressources à la R&D, puisque les coûts en sont plus facilement
amortis, grâce à l'augmentation de l'échelle de production.
C'est la thèse défendue notamment par Grosman et Helpman
(1990) : ils repartent des analyses de Vernon et montrent que l'imitation
des pays riches par les pays pauvres, une fois que le bien est banalisé,
permet aux pays riches de consacrer leurs ressources à la production
nouvelle, à forts rendements croissants, grâce à des
dépenses élevées en R&D. D'où des conclusions
très favorables au développement des échanges, ces
modèles renforcent encore les conclusions du modèle des avantages
comparatif en soulignant les effets positifs dynamiques à la
spécialisation (et non plus seulement en statique).
Ces analyses montrent par ailleurs que le développement
des échanges permet d'augmenter la diversité des produits offerts
aux consommateurs et c'est un des gains liés à l'ouverture des
échanges.
a)Les prescriptions en
matière de politique économique
L'existence de ces rendements croissants et leur lien avec les
spécialisations, repose sur la question de savoir quelles politiques
commerciales les Etats doivent mener. Certains auteurs y ont vu en
encouragement à mener des politiques protectionnistes de soutien aux
industries à rendements croissants, au moins en menant des politiques
commerciales volontaristes.
Krugman prend l'exemple de la concurrence entre Boeing et
Airbus et montre ce qui se passe si on suppose qu'entre les deux firmes la
concurrence est de type monopolistique et qu'une seule firme peut
réaliser des profits et que si les deux firmes sont sur le marché
elles réalisent nécessairement toutes les deux des pertes. Il
examine les effets, dans ce cas, d'une subvention des pays européens en
faveur d'Airbus, sur la décision des deux firmes. Il représente
son analyse sous forme de matrices de décision :
|
Airbus
|
|
Produire Ne pas
produire
|
Boeing
|
Produire (-5 ;-5)
(100 ; 0)
|
|
Ne pas produire (100 ; 0)
(0 ; 0)
|
Avec dans chaque case (gains pour Boeing ; gains pour
Airbus)
Si les Européens s'engagent à subventionner
Airbus dans le cas où il prend la décision de produire, en lui
versant 10, cela change la matrice de décision :
|
Airbus
|
|
Produire Ne pas
produire
|
Boeing
|
Produire (-5 ;-5)
(100 ;0)
|
|
Ne pas produire (110 ;0)
(0 ;0)
|
Dans ce cas, Boeing est incité à renoncer
à produire, parce qu'il anticipe le fait qu4airbus va rester sur le
marché. Une simple subvention de 10 va permettre aux Européens
d'obtenir le monopole sur le marché et d'en tirer les surprofits
liés au monopole. C'est un cas où une mesure protectionniste
accroît le bien- être général dans le pays qui adopte
cette mesure.
Ces raisonnements sur les bénéfices pour la
collectivité de subventions liées aux politiques commerciales
sont très populaires dans certains milieux d'affaires, aux Etats-Unis
notamment.
On va voir comment en fait les théoriciens des
nouvelles théories du commerce international ont des conclusions
très favorables en définitive au libre-échange et un peu
floues concernant les politiques protectionnistes. Ce qui est certain, c'est
qu'elles représentent un encouragement pour les Etats à mener des
politiques volontaristes en matière de spécialisation.
b) La prudence sur les
politiques économiques
Krugman et les autres restent très prudents sur les
politiques à mener. Les résultats des différents
modèles sur les avantages de telle ou telle mesure sont assez
incertains. Ils soulignent plusieurs choses :
§ il n'est pas toujours facile pour l'Etat de
repérer les secteurs à rendements croissants, qui ne sont pas
toujours ceux qu'on désigne comme high-tech (l'expérience montre
d'ailleurs que les subventions vont souvent à des secteurs en
déclin)
§ il existe un problème de coordination : si
tous les pays se spécialisent dans les mêmes domaines, les
avantages de la spécialisation disparaissent.
Ces auteurs ont démontré que le libre
échange vaut mieux que pas d'échanges du tout, ils ont
démontré que le libre échange est meilleur qu'une
intervention étatique ciblée .L'idée que le libre
échange est la meilleur politique possible appartient au cadre
général de la cause du laisser faire en économie de
marché et repose sur l'hypothèse que les marchés sont plus
efficaces. Ils prônent moins le libre -jeu des marchés que dans la
théorie des avantages comparatifs mais ils ont des conclusions
nuancées et assez prudentes en matière d'intervention de l'Etat
pour les politiques commerciales. Ce qui est certain c'est que ces
théories ne peuvent pas servir à appuyer un plaidoyer en faveur
d'un retour au protectionnisme.
Chapitre 2 : L a mise en place
d'institutions et d'accords
Internationaux pour
favoriser le libre échange
On assiste de plus en plus a la création d'institution
internationale et de nombreux accords ont été pour favoriser la
mondialisation des échanges et éviter le retour au
protectionnisme des Etats .En effet, avec la création de L'OMC on a vu
se créer un cadre et surtout des règles pour faciliter le
commerce internationale et les accords signés entre les pays viennent
renforcer les principes de L'OMC.
Section 1 : La création du GATT
(OMC)
Le GATT est créé en 1947, c'est
un accord signé par 23 pays (d'autres s'y sont ajoutés par la
suite) avec 38 articles, qui précisent les principes qui doivent guider
la libéralisation des échanges. Il est né de la même
volonté que celle qui a guidé la signature des accords de Bretton
Woods : éviter de revenir aux conflits de l'entre-deux-guerres et
donc nécessité de lutter contre les obstacles au
libre-échange pour éviter le retour à une spirale
protectionniste.
A) Les principes fondateurs du GATT
Les pays signataires s'engagent à respecter
différentes obligations :
v Les obligations centrales, qui constituent la partie
I du traité :
§ consentir à toutes les autres nations
signataires, la clause de la nation la plus favorisée. L'objectif est de
passer le plus rapidement possible au multilatéralisme : tous les
pays bénéficient des avantages fixés lors de
négociations bilatérales.
§ Limiter les droits de douanes imposés aux
importations des nations signataires de l'accord.
v Le code de conduite : il s'agit de promouvoir un
" fair trade ", commerce loyal en ne recourant pas à des
formes déloyales de concurrence et de protectionnisme
déguisé. Les nations signataires s'engagent donc à
pratiquer ce " fair trade ", c'est-à-dire :
§ ne pas établir de discriminations entre
producteurs nationaux et exportateurs vendant sur le marché national
§ ne pas pratiquer le dumping, en vendant sur les
marchés extérieurs à un prix inférieur à
celui pratiqué sur le marché intérieur
§ prohiber les mesures de restrictions quantitatives,
avec quelques exceptions tolérées en cas de déficit grave
de la balance des paiements.
§ Réglementer les subventions : les
subventions à l'exportations sont interdites pour les produits
industriels, elles sont tolérées pour les produits de base,
notamment agricoles, dans la mesure où elles ne conduisent pas le pays
à occuper une part non équitable du commerce mondial pour les
produits concernés. Les subventions à la production sont
autorisées, tant qu'elles ne créent pas préjudice aux
autres pays, qui peuvent porter plainte, s'ils se sentent lésés.
B) Les exceptions à ces
principes fondateurs :
v les échanges de services ne sont pas
concernés. C'est seulement au cours de l'Uruguay Round (1986) que les
négociations pour élargir l'accord aux services, qui
représentent 20% du commerce mondial, débutent.
v L'agriculture, qui représente 15% du commerce
mondial : il existe une vieille tradition de subventions ou de restriction
des importations aux Etats-Unis, ces pratiques sont dénoncées par
les autres pays. C'était un des objectifs de l'Uruguay Round de revenir
sur cette exception.
v Le textile : de 1962 à 1973 sont signés
toute une série d'accords multifibres. Ces accords permettent aux pays
importateurs (du Nord) de négocier des contingentements avec des pays
exportateurs (du Sud). C'est une exception très claire aux principes de
libre-échange, elle vient de la crainte des pays de vieille industrie de
voir leur industrie textile nationale disparaître. On empêche, par
ces mesures, les pas du sud de tirer profit de leurs avantages comparatifs,
pour une industrie qui nécessite des machines relativement simples et
beaucoup de main-d'oeuvre. C'est un exemple important à retenir à
l'appui des thèses qui critiquent les positions libre-échangistes
au nom du fait qu'elles sont toujours développées et soutenues
par les pays en position de force dans la hiérarchie internationale. Le
coût, pour les consommateurs, de telles mesures semble
élevé une étude américaine de 1984 montre que
chaque emploi sauvegardé dans le textile coûte 50000$ pour un an,
alors que le salaire moyen dans ce secteur est de 13400$. On peut retenir aussi
le fait qu'il existe une dimension politique importante : la disparition
des industries textiles et des emplois qui leur sont liés peut avoir un
coût symbolique important, alors que leur maintien est coûteux
financièrement pour la collectivité. On ne cherche donc pas
toujours dans ce domaine à promouvoir l'intérêt
général.
v Les pays en développement ont le droit de
protéger leurs industries naissantes en relevant les droits de douane.
La partie IV de l'accord, ajoutée en 1964, les
dispensent de l'obligation de réciprocité : ils peuvent
s'accorder entre eux des avantages, sans concéder les mêmes aux
pays développés.
v La question des zones de libre-échange et des unions
douanières, comme la CEE ou l'ALENA (qui regroupe le Canada, les
Etats-Unis et le Mexique). Dans ces cas, le principe d'application à
tous de la clause de la nation la plus favorisée n'est pas
respecté. Il y a un article du traité, qui autorise la
création de ces zones, à deux conditions :
v les accords préférentiels ne doivent pas
entraîner une hausse des barrières douanières pour les pays
situés à l'extérieur de la zone
v les barrières internes doivent être totalement
supprimées dans un délai assez court. Cette condition n'a en fait
été respectée que par la CEE, dans les autres accords, les
produits agricoles sont souvent exclus, il n'y a pas suppression totale des
barrières.
v Ces accords régionaux doivent être
notifiés au GATT, qui examine le respect des deux conditions. Si on
examine la liste des accords régionaux notifiés au GATT depuis sa
création, on observe qu'ils sont relativement nombreux, on
désigne généralement ce phénomène par
l'expression de " montée du régionalisme ". Il existe
tout un débat pour savoir si c'est un obstacle ou pas au
développement du libre-échange.
Section 2 : Les promesses et les
négociations multilatérales
A) Les promesses des institutions internationales
La doctrine des pays occidentaux en matière d'aide au
développement reste assez floue malgré des déclarations de
principe en faveur des droits de l'homme. Les prises de position
récentes de l'administration américaine sont, à ce titre,
exemplaires. Les Etats-Unis doivent affronter une triple critique en tant que
leaders de l'ordre libéral mondial : une critique de la mondialisation
dont ils seraient les principaux architectes et bénéficiaires
à travers leurs multinationales et fonds de pension ; une critique des
institutions de Brettons Woods taxées d'être à leur solde ;
et une critique de leur stratégie politico-militaire. Aujourd'hui, la
mondialisation est défiée sur toute la planète. Force
bénéfique, elle est aussi un facteur d'aggravation de la vie de
milliers de personnes. Le système capitaliste est à la
croisée des chemins, et les partisans du libre marché et des
théories économiques adjacentes deviennent contraints de
reconnaître que les marchés ne s'auto corrigent pas toujours, et
que le tout-libéral n'est pas non plus toujours la panacée. Mais
cette reconnaissance est difficile à admettre pour certains. Les
institutions internationales sont les premières accusées, mais
pas n'importe lesquelles. Le problème n'est pas la mondialisation en soi
mais la façon dont elle a été jusqu'à
présent gérée, en particulier par le Fonds
monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l'Organisation
mondiale du commerce (OMC) qui, en gouvernant le processus, contribuent
à en fixer les règles du jeu souvent en fonction des
intérêts des pays industriels. « Mais la question n'est pas
seulement qu'elles ont servi ces intérêts : trop souvent, elles
ont eu de la mondialisation une vision étriquée, due à une
idée très particulière de l'économie et de la
société » avance l'auteur de « La
grande désillusion » dans son dernier chapitre
intitulé « L'avenir ». Il poursuit, plus loin, « s'il
apparaît que ces institutions servent d'abord et avant tout des
intérêts commerciaux et financiers, ce n'est nullement ainsi
qu'elles se perçoivent. Elles pensent sincèrement agir dans
l'intérêt général. Même si tout prouve le
contraire [...] beaucoup le croient si fermement qu'ils sont d'accord pour
imposer ces «réformes» aux pays par tous les moyens ».
L'auteur de ces lignes quelque peu provocatrices, sait de quoi il parle. Le
professeur Joseph Stiglitz a obtenu le prix Nobel d'économie en 2001
pour son analyse des marchés et des asymétries de l'information.
Ce livre, traduit de la version anglaise Globalization and
its Discontents, se concentre sur la
BM, mais surtout sur le FMI, parce que ces institutions ont été,
selon l'auteur, au coeur des plus grands problèmes économiques
des deux dernières décennies : l'ajustement structurel dans les
pays en développement, les crises financières, et plus
particulièrement la crise asiatique de 1997, et la transition des pays
ex-communistes vers l'économie de marché. Il souligne que le FMI
a été créé après la Seconde Guerre mondiale
parce qu'on estimait que les marchés fonctionnaient souvent mal. Depuis,
voici que le FMI est devenu le champion fanatique de l'hégémonie
du marché. Et c'est précisément cette idéologie -
la foi pure et simple dans le libre marché - qui sous-tend toutes les
actions de l'institution et qui est vivement dénoncée par
l'auteur. À cela s'ajoute également la logique interne du FMI, ou
plutôt son absence de logique, ainsi que sa lenteur à comprendre
ou accepter ses erreurs et la résistance de la BM et du FMI aux
idées nouvelles de la science économique moderne. « Le
problème est que le FMI présente comme une doctrine reconnue des
thèses et des politiques sur lesquelles il n'y a pas de consensus [...].
Le FMI ne s'est jamais demandé ce qu'il y avait de faux dans ses
modèles, il n'a jamais aimé discuter des incertitudes
liées aux politiques qu'il recommande. Avec cette attitude et cet
état d'esprit, il lui est difficile de tirer les leçons de ses
erreurs. Le FMI a reconnu des erreurs dans la crise asiatique mais il s'est
efforcé de limiter les critiques et les débats »
Malgré la virulence de ses propos à l'encontre essentiellement du
FMI, J. Stiglitz souligne qu'en
« Critiquant ainsi les méthodes du FMI, il ne
veut pas dire qu'il perd toujours et partout son temps et son argent ». On
sent néanmoins que les arguments lui sont difficiles à trouver.
Il ne faut pas croire qu'il soit pour autant en faveur de l'abolition du FMI :
« Je crois que cette dernière n'aurait pas de sens [...] Je suis
persuadé qu'il est possible de remodeler la mondialisation de
façon à concrétiser ses potentialités
bénéfiques, et de réorienter les institutions
économiques internationales afin d'y parvenir ».Le consensus actuel
en dehors du FMI est qu'il faut limiter le champ d'action du FMI à son
domaine originel, c'est-à-dire la gestion des crises. S'il n'est pas
simple, le changement est possible. La BM a commencé à se
réformer, même si cela n'est pas allé aussi loin que
l'auteur l'aurait souhaité. « Néanmoins, je ne suis pas
très optimiste quant à la probabilité, dans un avenir
proche, de réformes fondamentales dans la structure de direction
officielle. Mais, à court terme, des changements de pratiques et de
procédures auraient peut-être un impact important ». Il
préconise notamment la transformation du système de droit de vote
au FMI et à la BM, ou, du moins, une augmentation de la
représentation de certains pays comme les États africains, qui,
à défaut de voter, pourraient au moins se faire entendre.
B) Les négociations
multilatérales
Il y a eu tout un cycle de négociations
multilatérales que l'on a appelées des
" rounds ".
v Les quatre premiers rounds, entre 1947 et
1961 (Genève, 1947 ; Annecy, 1949 ; Torquay, 1951 et Dillon
Round, 1960-1961), ont pour objectif la diminution rapide des droits de
douane, qui atteignaient des niveaux encore très
élevés dans l'après-guerre. On estime que les droits de
douane sont divisés par 3 sur la période. Le taux moyen est
d'environ 40% en 1947. Aujourd'hui, il est seulement de 5% environ (petit
retour en arrière : au XIXème siècle, les droits de
douane avaient été divisés par deux, pour atteindre
seulement 10%, c'est dans l'entre-deux-guerres qu'ils remontent pour atteindre
30% à 40%. Cette baisse des droits de douane s'accompagne d'un fort
développement des échanges : entre 1953 et 1963, les
échanges mondiaux progressent de 6%/an en moyenne, le PIB de 4.3%
seulement.
v Malgré cette réussite, deux problèmes
demeurent : au delà de la baisse des taux moyens, il existe des
" pics tarifaires " très élevés (c'est le cas
aux Etats-Unis) pour certains produits, d'autre part les protections non
tarifaires demeurent.
v Le Kennedy Round se déroule entre
1964 et 1967. Il est marqué par des conflits entre les Etats-Unis et la
CEE. Les Etats-Unis passent d'une attitude défensive (ils recherchaient
une baisse assez lente des protections tarifaires, pour protéger leurs
industries de main-d'oeuvre) à une attitude plus offensive pour soutenir
leurs exportateurs : ils réclament une baisse importante des droits
de douane pratiqués par les pays de la CEE .Cet affrontement est
marqué par la montée en puissance de la CEE qui devient premier
exportateur mondial (25% des échanges en 1961 et 18.5% pour les
Etats-Unis).
v les propositions américaines :
baisse de 50% de tous les droits de douane, linéairement.
Suppression totale des droits de douane pour les biens pour lesquels les
Etats-Unis et la CEE rassemblés assurent plus de 80% du commerce
mondial.
v La CEE souhaite que les structures des
droits de douane soient harmonisées : les taux moyens sont plus
élevés aux Etats-Unis (11.7% pour la CEE et 17.8% pour les
Etats-Unis) mais surtout, il existe de nombreux pics tarifaires aux Etats-Unis,
ce qui n'est pas le cas pour la CEE (plus de 400 produits sont taxés
à plus de 35%). Si il y a diminution linéaire, ce serait plus
avantageux pour les Etats-Unis.
v Les résultats : La CEE
n'obtient pas d'harmonisation des tarifs américains sur les siens :
les droits sur les produits textiles restent à 35%, 48% pour les
chaussures, il y a 100 produits, pour lesquels les droits restent
supérieurs à 30%. Le principe de diminution linéaire n'est
pas non plus adopté. Malgré tout, les droits de douane ont bien
diminué : -35% pour les produits industriels et -20% pour les
produits agricoles. Les taux moyens des droits de douane sont de 8% pour la CEE
et de 13.4% pour les Etats-Unis. Un accord est signé sur les pratiques
anti-dumping. En échange de concessions sur les tarifs douaniers, les
Etats-Unis s'engagent à supprimer L'American Selling Price,
c'est-à-dire une pratique qui consistait à calculer les droits de
douane sur le prix des produits importés à partir des prix de
produits américains concurrents (et souvent plus
élevés !). En fait cet accord ne sera jamais
appliqué.
v Le Tokyo Round, se déroule entre
1973 et 1979. Le nombre de pays signataires de l'accord a augmenté, ils
sont 99 pour ce round, les pays en développement sont donc plus nombreux
dans la négociation. Le contexte pèse aussi sur les
négociations : pour la première fois depuis 1945, le
commerce diminue de 5% en 1975. En 1971, les Etats-Unis connaissent leur
premier déficit commercial de l'après-guerre. Le début de
la crise renforce les tentations protectionnistes.
C) Les résultats sont les
suivants :
§ nouvelle baisse des droits de douane : -33% pour
les produits industriels, avec une diminution des pics tarifaires. Il y a
malgré tout des exceptions comme pour l'automobile et le textile ;
§ quelques accords sur les barrières non
tarifaires, mais qui ne sont pas ratifiées par tous les participants
§ quelques dispositions pour les PED (pays en voie de
développement)
§ L'Uruguay Round débute en 1986
et il devait se terminer en 1990 mais il n'était toujours pas
terminé en décembre 1993. Le 15 avril 1994, les accords de
Marrakech, closent l'Uruguay Round et donnent naissance à L'OMC. L'OMC a
deux problèmes à résoudre : la non
universalité du GATT, certains produits en étant exclus
(problème de l'intégration des services), et le problème
des nouvelles formes de protectionnisme.
Chapitre 3 : La montée du
protectionnisme d'Etat
Incontestablement, le libre échange inquiète nos
sociétés qui instinctivement se tournent vers le protectionnisme
pour se rassurer. Face a ce qui se voit, les délocalisations ou les
fermetures d'entreprises, le pouvoir politique se doit de réagir en
adoptant des mesures de protection pour en apparence les rendre plus difficile
.En revanche, ce qu'ils ignorent, ce sont les effets pervers et invisibles de
ces mesures qui sont autrement plus dommageable que l'ajustement
économique dans un marché libre.
Section 1 : Les arguments
Théorique des défenseurs du protectionnisme
Parmi les facteurs qui pourraient expliquer la rupture des
taux de croissance après 1973, on évoque souvent le fait que les
économies étant plus ouvertes, les conditions de la croissance
ont changé, l'internationalisation accrue ayant fait pesé sur les
économies nationales une contrainte extérieure forte, qui
rendrait caduques les vieilles régulations, notamment les politiques
keynésiennes .C'est la raison pour laquelle, on voit refleurir avec
plus de force les discours protectionnistes, sous-tendus par cette idée
que la mondialisation est coupable de tous les maux.
A) Le
protectionnisme éducateur
Dès le XIXème siècle, il existe des
opposants aux doctrines libre-échangistes développées dans
le cadre ricardien. Ils soulignent les effets négatifs de la concurrence
entre des nations qui n'ont pas atteint le même niveau de
développement. C'est dans le contexte de la Révolution
industrielle, que se développent ces thèses, notamment en
Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon, qui sont trois pays touchés plus
tardivement par cette révolution industrielle, qui font donc
plutôt partie de la seconde vague d'industrialisation.
L'expression la plus connue de ces raisonnements sur les
effets négatifs du libre-échange, pour les pays qui
démarrent et connaissent donc un retard économique, a
été formulée par Friedrich List, en 1840,
dans son Système national de l'économie
politique. Il est partisan du Zollverein (union douanière
en Allemagne, entre des états, qui n'ont pas encore
réalisé leur unité politique) avec l'idée que
l'unification du marché intérieur va favoriser
l'industrialisation, à condition qu'il soit protégé de
l'extérieur par des barrières douanières. Il insiste sur
le fait que la puissance économique d'un pays vient de sa
capacité à développer une industrie, qu'il existe donc des
spécialisations plus avantageuses que d'autres et qu'on ne doit donc pas
s'en tenir à des avantages comparatifs acquis : il ne suffit pas
d'exploiter des avantages acquis, il faut en construire, pour se
spécialiser dans des productions avantageuses. Il constate par ailleurs
que les écarts de développement sont déjà
importants et qu'un pays qui souhaite développer son industrie, source
de sa puissance, ne pourra pas résister à la concurrence venue
d'entreprises déjà installées depuis longtemps sur e
marché et bénéficiant donc de coûts de production
inférieurs (grâce aux économies d'échelle et aux
effets d'apprentissage). Dans un premier temps, les biens importés
seront plus compétitifs que les biens fabriqués sur le
marché intérieur.List préconise un
" protectionnisme éducateur ", pour les industries
" naissantes " ou " dans l'enfance ". Il s'agit donc d'une
protection temporaire, le temps que l'industrie nationale puisse devenir
compétitive. (Remarque : le problème est de savoir à
quel moment lever ces protections)
Cette thèse fait l'objet d'un relatif consensus, y
compris au sein du GATT, elle y inspire les dispositions particulières
en faveur des PED .En toile de fond de cette thèse ou des thèses
similaires défendues aux Etats-Unis par Hamilton (1891, Report on
manufactures), il y a l'idée que l'Angleterre est
libre-échangiste, parce qu'elle est en avance économiquement et
que le libre-échange est profitable aux nations, à partir du
moment où elles en sont au même niveau de développement, et
à partir du moment où elles ont pu développer suffisamment
leur industrie. . Malgré ces évolutions, on assiste ensuite
à un retour du protectionnisme, qui débute en 1865 aux Etats-Unis
avec la fin de la guerre de Sécession (victoire du Nord, protectionniste
contre le sud, libre-échangiste), suivis par d'autres pays, dont
l'Allemagne, dès 1879. Ce retour à des mesures protectionnistes
est directement lié à des politiques volontaristes
d'industrialisation. C'est aussi le cas en France dès 1881 avec
l'adoption d'un tarif extérieur, puis en 1892 avec le vote de la loi
Méline, aggravée en 1910.
B) Les théories de l'échange
inégal
L'idée commune aux théories de l'échange
inégal, c'est que contrairement à ce qu'affirment les
modèles inspirés des avantages comparatifs, tous les pays ne sont
pas forcément gagnants au libre-échange, parce que les avantages
comparatifs négligeraient les rapports de force internationaux, qui font
que certains pays fixent les règles du jeu à leur avantage. Samir
Amin, par exemple, insiste sur la différence entre le
" centre ", qui fixe les règles du jeu, et la
" périphérie ". La domination du centre sur la
périphérie, permet le développement de l'échange
inégal, qui se fait au profit des pays riches et aux dépens des
pays pauvres, peut prendre différentes formes :
· Le rôle particulier joué par les pays
colonisateurs dans leurs anciennes colonies. Le rôle de la période
de colonisation a été mis en avant par des auteurs qui
remarquaient que les pays du tiers-Monde sont souvent d'anciens pays
colonisés. Le rôle néfaste des colonisateurs, tel qu'il est
présenté par ces théoriciens, peut prendre
différentes formes :
· Longtemps, certains ont soutenu la thèse
du pillage des pays colonisés par les pays colonisateurs,
pillage notamment des matières premières, mais aussi à
travers l'exploitation de la main-d'oeuvre. Cette théorie du pillage a
connu ses heures de gloire dans les années 70, l'idée
étant qu'une grande partie du surplus généré par le
Sud est drainé vers le Nord, à cause des règles de
l'échange inégal, et du coup cela bloque l'accumulation du
capital au sud et donc le développement. Il est vrai que
l'échange Sud /Nord s'est organisé autour des matières
premières des pays du Sud, mais la thèse est largement remise en
cause aujourd'hui. Les historiens insistent plutôt sur le fait que la
colonisation n'a pas été une opération
économiquement rentable et que son importance était surtout
d'ordre politique. C'est en particulier la thèse défendue par
Jacques Marseille au sujet de la France. D'ailleurs, l'essentiel des
matières premières consommées dans les pays du centre est
produit au centre. Paul Bairoch estime qu'avant la seconde guerre mondiale,
l'autosuffisance du Nord était assurée : 96% environ. C'est
aussi la thèse défendue par Pierre- Noël Giraud, qui
écrit : " la croissance des pays riches n'a pas reposé
sur une exploitation privilégiée des richesses naturelles du
Tiers- Monde, sauf pour le pétrole. " Le Tiers- Monde n'assure
aujourd'hui qu'une part assez faible de la production mondiale de
matières premières.
· Si cette thèse du pillage est largement
contestée, il est plus largement admis que les pays colonisateurs ont
malgré tout joué une influence en bloquant toute
possibilité d'industrialisation et de mise en oeuvre d'un processus de
rattrapage. Ce blocage s'est parfois traduit par différentes actions qui
ont détruit les industries locales, qui commençaient à se
développer : on cite souvent le cas de l'Egypte ou celui de l'Inde,
qui est analysé par Paul Bairoch dans Le Tiers Monde dans
l'impasse : il montre comment l'industrie textile indienne,
qui fonctionnait sur un mode assez artisanal a été
complètement détruite par la concurrence anglaise : la
mécanisation, qui s'accélère à partir de 1780,
permet de baisser les coûts de revient et donc les prix de vente des
cotonnades anglaises. Du coup, l'Angleterre a pu vendre en inde ses cotonnades,
alors que traditionnellement, elle importait du coton brut en provenance de
l'Inde. Ses importations ont d'ailleurs fortement augmenté avec le
développement de l'industrie textile : en 1820, l'Angleterre
consommait 40 fois plus de coton brut qu'en 1760. Dès 1813 l'Angleterre
contraint même l'Inde à lui acheter les cotonnades
embarquées à Liverpool. Il y a alors des arrivages de cotonnades
peu chères, le transport est facilité par l'ouverture du canal de
Suez (1869), qui réduit de presque la moitié le trajet Inde -
Angleterre. Pour payer ces importations de cotonnades, il fallait que l'Inde
exporte et l'Angleterre l'a encouragée à développer les
cultures d'exportations, en développant des exploitations appartenant
à des européens. Le rôle des pays colonisateurs a donc
plutôt consisté à bloquer l'industrialisation des pays
colonisés et à leur imposer une spécialisation peu
avantageuse à long terme dans les matières premières. Si
on analyse l'exemple indien au regard des avantages comparatifs, on peut dire
qu'il était normal que l'Angleterre exporte des produits textiles,
puisqu'elle possédait un avantage comparatif dans ce domaine,
grâce à la mécanisation, mais ce que souligne aussi cet
exemple, c'est que la théorie des avantages comparatifs ignore les
effets de long terme de la spécialisation, le fait que certaines
spécialisations sont plus avantageuses que d'autres.
· En lien avec ce rôle des pays colonisateurs, les
théories de l'échange inégal se sont souvent
appuyées sur une analyse des termes de
l'échange, c'est-à-dire le ratio :
Les Prix des exportations et les Prix des
importations.
Il était généralement admis qu'il y avait
eu une dégradation des termes de l'échange pour les pays du tiers
monde, en raison de leur spécialisation dans les matières
premières, dont les prix connaissent des fluctuations importantes,
généralement orientées à la baisse. Cette question
de la dégradation des termes de l'échange est l'objet de
débats. Jacques Marseille la conteste : il reprend l'exemple
donné souvent : en 1954, on achetait une jeep contre 14 sacs de
café et en 1962 il en fallait 39. Il conteste d'abord les années
de référence : en 1954, le cours du café avait
atteint un record historique. Malgré tout, il semble qu'il existe une
tendance assez générale à la dégradation : une
enquête de la banque mondiale a étudié l'évolution
du rapport :
Prix des matières premières (hors
pétrole)
Prix des importations industrielles
Ce rapport passe de l'indice 145 en 1948 à l'indice 100
en 1989, soit une baisse de 45%. On retrouve les mêmes résultats
pour la période 1968-88 : la dégradation des termes de
l'échange atteint 41% pour les matières premières et 14%
pour les produits manufacturés.
· Au delà du débat sur la pertinence des
théories de l'échange inégal, ce qu'on peut observer,
c'est qu'historiquement, les partisans du libre-échange ont presque
toujours été des nations économiquement dominantes,
c'était déjà vrai pour l'Angleterre du XIXème
siècle. Et que dans les périodes de crise, les tentations
protectionnistes sont plus fortes. Aujourd'hui, les pays d'Asie du Sud-Est
reprochent à l'Europe et aux Etats-Unis d'être trop
protectionnistes et leur demandent d'ouvrir davantage leurs marchés.
Section 2 : Les différentes formes et les
effets du protectionnisme
La nouvelle théorie du commerce international a
suffisamment modifié les fondements de l'analyse des échanges
mondiaux pour introduire certaines ambiguïtés sur les avantages du
libre-échange. Profondément libre-échangiste, Paul Krugman
démontre que « Même si le protectionnisme n'est pas une
calamité atroce », il ne peut être envisagé comme
une politique répondant de manière adéquate aux
problèmes rencontrés aujourd'hui par les pays
développés.
A) Les
différentes formes du protectionnisme
Le protectionnisme est mis en place par un Etat qui veut
réduire ses importations en provenance de l'étranger, et
notamment celles qui concernent des biens particuliers dont l'afflux pourrait
porter préjudice aux producteurs nationaux. La première grande
distinction passe entre les barrières tarifaires et les barrières
non-tarifaires :
· les droits de douane : sous forme
de tarif spécifique (un forfait par unité) ou autrement dit
valorem (en pourcentage du prix de vente)
· les restrictions quantitatives :
les prohibitions n'existent plus. En revanche, il existe des quotas
d'importation, par exemple les accords de restriction
volontaire d'exportations signés par le Japon et les
Etats-Unis : face à la montée des voitures importées
du Japon, les Etats-Unis ont décidé d réagir, ils ont
d'abord eu recours à la clause de sauvegarde, en arguant du fait que
l'augmentation importante des importations de voitures en provenance du Japon
avait détruit 200000 emploi entre 1978 et 1980. Mais ce recours a
été rejeté par le GATT comme non fondé (on a
considéré que les difficultés de l'industrie automobile
américaine venaient de la faiblesse de la demande et pas de la
concurrence japonaise directement). Les Etats-Unis ont ensuite
négocié en 1981 avec les japonais un accord d'auto-imitation des
exportations : on a fixé à 1.85 millions de véhicules
par an le nombre maximum de voitures japonaises exportées aux Etats-Unis
entre 1981 et 1985, à 2.3 millions par la suite. Cet accord a
été respecté, puisque depuis 1981, la part des
constructeurs japonais sur le marché intérieur américain a
plafonné à 22%. (0.2% en 1964, 4.6% en 1970, 22% en 1979). Les
Japonais ont d'ailleurs du coup choisi de s'implanter sur le territoire
américain, ce qui est une façon de contourner ces mesures
protectionnistes.
Ces accords d'autolimitation sont couramment pratiqués
aux Etats-Unis, en violation des principes du GATT : 9% environ des
importations aux Etats-Unis sont touchés par de tels accords
d'autolimitation.
· les normes et mesures
administratives : par exemple les normes nationales sur la
qualité des produits, qui sont édictées au nom de la
protection des consommateurs (exemples : normes sanitaires dans
l'agroalimentaire, normes antipollution dans l'automobile, normes de
sécurité,...). Il est facile dans ce domaine de glisser
insensiblement de la protection du consommateur à des formes
déguisées de protectionnisme. Autre exemple : le conflit
entre la France et l'Allemagne sur les normes concernant la bière dans
les années 80. Un édit allemand du XVIème siècle
définit la composition de la bière, selon des normes qui ne sont
pas celles pratiquées par les fabricants français. Quand la
bière française a gagné des parts de marché en
Allemagne, les pouvoirs publics allemands ont procédé à
des analyses des produits français et les ont déclarés non
conformes aux normes. Autre exemple : la France se sert du
nécessaire agrément de France Télécom pour le
matériel téléphonique et les fax pour se protéger
contre les importations en provenance d'Asie du Sud-Est. La France a aussi
utilisé des mesures administratives en 1982, lorsque l'on cherchait
à réduire le déficit commercial :
· obligation de mentionner le pays d'origine sur les
produits importés
· rédaction en français de tous les
documents d'accompagnement
· création d'un centre unique de
dédouanement des magnétoscopes à Poitiers, alors qu'ils
arrivaient d'Asie au port du Havre.
Les japonais enfin, se sont fait une spécialité
de ces usages protectionniste des normes, notamment l'obligation qui est faite
de respecter une taille minimum pour les caractères sur les emballages,
ce qui favorise les langues à idéogrammes...
· les subventions à l'exportation ou
à la production. Elles génèrent de nombreux
conflits entre les Etats-Unis et la Communauté Européenne,
notamment au sujet de la politique agricole commune et sur Airbus.
· Les manipulations de taux de
change : pendant longtemps, on a accusé le Japon, puis les
pays d'Asie du Sud-Est (la Corée du Sud en particulier) de
sous-évaluer leur monnaie pour rendre leurs produits plus
compétitifs sur les marchés extérieurs. Ces accusations
posent différents problèmes :
· comment peut-on définir le taux de change de
référence qui permettrait de juger si une monnaie est
dévaluée ou non, s'agit-il du taux de change , avec tous les
problèmes posé par l'estimation de ce taux de change ?....
· les autorités monétaires d'un pays
sont-elles en mesure de manipuler durablement le taux de change ?
Malgré ces limites, certaines études empiriques
concluent que cette arme a été utilisée par le
japon : le Yen aurait été sous-évalué entre
1975 et 1978, puis de 1979 à 1981, ce qui aurait permis une hausse des
parts de marché des entreprises japonaises à l'étranger et
une limitation des importations. Le protectionnisme financier comprend les
subventions à l'exportation, les crédits à l'exportation
à taux d'intérêt réduits ou bonifiés, les
avances plus ou moins remboursables ou encore les distorsions liées aux
différences des régimes fiscaux .Le protectionnisme
monétaire désigne des instruments monétaires et cambiaires
ayant pour effet de permettre au taux de change de se déprécier
plus qu'il ne le ferait autrement ou de prévenir une appréciation
qui prendrait place en leur absence. Exemple : les dévaluations
compétitives, l'action sur les taux d'intérêt.On estime
qu'à peu près la moitié des importations des PED sont
soumises aujourd'hui à l'ensemble des barrières non tarifaires,
contre 25% en 1966.
Si on fait le tour des différentes pratiques
protectionnistes, on s'aperçoit que les pays riches ne craignent pas par
moment de pratiquer les différentes formes de protectionnismes, y
compris pour se protéger des pays du Sud.
Analyse et effet du protectionnisme
ANALYSE DES EFFETS DU TARIF DOUANIER
Les effets du tarif
douanier nominal
Dans le cas d'un petit
pays, les gains ne
recouvrent pas les pertes.
La perte sèche est liée
à l'inefficience des
producteurs (qui produisent
plus sans être plus
compétitifs) et au fait que
les consommateurs achètent
moins et plus cher
L'effet du tarif douanier sur
les termes de l'échange
pour un grand pays
La diminution de la
demande nationale fait baisser
le prix mondial du produit taxé
Amélioration des termes
de l'échange pour
le(s) pays importateur(s)
Faible effet net sur le
commerce mondial
La protection effective
Le taux de protection effective
est le % d'augmentation de la
VA du secteur. Il est plus élevé
que le taux nominal si les
inputs sont moins taxés que
les outputs, et moins élevés
dans le cas contraire
v Création de trafic: Une production
nationale est remplacée par les importations d'un pays membre dont les
coûts sont moins élevés.
v Détournement de trafic : Une
importation du reste du monde est remplacée par celle d'un pays membre
dont les coûts sont supérieurs.
v Structure du commerce: Plus grande est la
part des biens produits nationalement (la création de trafic potentielle
est forte) et plus faible est la part des biens importés du reste du
monde (le détournement potentiel du trafic est faible), plus grande est
la profitabilité d'amélioration du bien-être.
v Concurrence et
complémentarité : Plus la structure de production des
membres est concurrente (moins ils sont complémentaires), plus forte est
la chance que l'union douanière apporte du bien-être, car elle
crée de nouvelles spécialisations.
v Droits de douanes : Des tarifs
élevés contre les futurs membres de l'union accroissent les
possibilités de trafic, alors que des droits faibles à
l'égard des non-membres vont réduire les risques de
détournement.
v Accroissement de la pression
concurrentielle: Les entreprises sont obligées
d'améliorer leur compétitivité prix et hors prix
(politique de différenciation des produits et d'innovation)
v Echange intra branche : La
spécialisation pour chaque pays dans un segment de produit a
entraîné un accroissement des échanges intra branches
verticaux et intra firmes
v Localisation des activités:
Augmentation de la taille des entreprises mais spécialisations en termes
de produits intermédiaires et de segments de produits plus qu'en termes
de produits finis
Conclusion
Certains considèrent que la mondialisation est
responsable de tous les maux comme le niveau de chômage s'accroît
avec l'ouverture des pays vers l'extérieur et la libéralisation
des échanges. Les entreprises délocalisent leurs activités
et choisissent leurs sites de production en fonction de critères sociaux
et économiques (niveau de salaires, protection sociale,
fiscalité, réglementation du travail). Plans sociaux,
flexibilité, chômage technique, mobilité sont les nouvelles
bêtes noires que redoutent les salariés de ces entreprises.
D'autres estiment que la mondialisation n'est pas responsable de tous les maux.
Certes, la mondialisation a contribué à la destruction de
nombreux emplois, voire à celle de secteurs entiers de
l'économie, mais elle a aussi permis l'émergence d'autres
activités qui compenseraient cette perte. Le chômage est
lié à beaucoup d'autres facteurs (situation économique du
pays, charges salariales trop lourdes, inadéquation entre offre et
demande...), qui pourraient aussi expliquer la fluctuation de son niveau. Il
est globalement dépendant des politiques économiques des pays,
avec ou sans mondialisation. Celle-ci serait alors responsable d'un
bouleversement dans la nature, mais non dans la quantité, des emplois,
et le salarié devrait désormais accepter la flexibilité,
conséquence directe de l'accroissement de la croissance.
Liste des
abréviations :
OMC Organisation mondiale du
commerce
BM Banque mondiale
FMI Fond
monétaire internationale
PED Pays en voie de
développement
GAAT General Agreement on
tarif and trade
CEE Comité
économique européen
Alena Accord de libre
échange nord Américain
PIB Produit
intérieur brut
NPI Nouveaux pays
industrialisés
OCDE Organisation de
Coopération et de développement économique
R&D Rechercher et
Développement
PVD Pays en voie de
développement
HOS Heckscher, Ohlin,
Samuelson
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages Généraux :
Paul R. Krugman : La mondialisation
n'est pas coupable, vertus et limites du libre échange ;
éditions la Découverte,
www.editionsladecouverte.fr
Joseph E.Stiglitz : La grande
Désillusion, édition 06/août/2006,
librairie générale Française (31/5538/9)
www.livredepoche.com
Paul Bairoch : Le tiers monde dans
l'impasse, Gallimard 3iéme Edition mise a jour, revue et
augmentée (collection folio Actuel) Paris 1992, 660 pages. La
première Edition est parue dans la collection Idées Paris
1971.
Hamilton: Report on manufacture Edition Diane
Publishing (1891)
www.publishing.net
Daniel Cohen : la mondialisation et ses
ennemis, Paris : édition Bernard Grasset ,2004
David Ricardo : Principes de
l'économie politiques et de l'impôt (1817), Edition Flammarion
GF, 508 pages.
Articles et Revues :
Frederic List: Système National de
L'économie Politique
Un précurseur :
www.oboulo.com/frederic+list+precurseur
Michel Godet : La mondialisation passe,
les Etats restent paru dans Libération le 18 janvier 2002
Pierre Noël Giraud : le défi
des inégalités paru dans le monde du 06 Novembre 2001
www.cerna.ensmp.fr
Steven COISSARD:L'économie
internationale
http://www.diplomatie.gouv.fr
Support de cours : Licence 3 AES Economie
Européenne Internationale (M.Dalpont)
Table des Matières :
Introduction.......................................................................................4
Chapitre 1 : Une approche théorique
favorable au libre échange.....................7
Section 1 : Les théories
classiques du libre échanges .....................................7
A)Modèle des avantages
comparatifs...................................................7
a)Les
hypothèses.......................................................................8
b) Le raisonnement :la démonstration des
gains associés au libre-échange...8
B)Le prolongement des modèles
comparatifs.........................................12
a) Heckscher - Ohlin et la dotation
factorielle..................................13
b) Le paradoxe de
Léontieff.......................................................14
Section 2 : La nouvelle théorie
du libre échange...........................................18
A) la prise en compte de la demande
interne..........................................19
a)les arguments de
l'optimisme..................................................20
b) les arguments des plus
pessimistes...........................................22
B) la prise en compte de la concurrence
imparfaite......................................24
a)Les prescriptions en matière de
politique économique.....................25
b)La prudence sur les politiques
économiques..................................27
Chapitre 2 : L a mise en
place d'institutions et d'accords internationaux pour
Favoriser le libre Échange..............................29
Section 1 : La création du GATT
(OMC)............................................29
A) Les principes fondateurs de L'OMC
...............................29
B) Les exceptions a ces
principes fondateurs ..........................30
Section 2 : Les promesses et
les négociations multilatérales........................32
A) Les promesses des
institutions internationales...................32
B) Les négociations
multilatérales.......................................35
C) Les résultats de
L'OMC ..............................................37
Chapitre 3 : La montée du
protectionnisme d'Etat...................................38
Section 1 : Les arguments
Théorique....................................................38
A) Le protectionnisme
éducateur........................................ ...38
B) Les théories de l'échange
inégal......................................40
Section 2 : Les différentes
formes et les effets du protectionnisme...................43
A)Les différentes formes du
protectionnisme..............................44
B) Analyse et effet du
protectionnisme......................................48
Conclusion.............................................................................................50
Liste des
abréviations..................................................................................51
Bibliographie...........................................................................................52
|