-I- L'Addiction :
L'étymologie d'addiction est
ad-dicere : « dire à » au sens
d'attribuer quelqu'un à une autre personne. C'est un terme qui
correspondait dans le droit romain ancien1(*).
A partir des travaux de Peele (1985) et de l'apport
des approches cognitivo-comportementaliste et descriptive, Goodman (1990) a
donné une définition opératoire de l'addiction qu'il
décrit comme « un processus dans lequel est
réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer
du plaisir et de soulager un malaise intérieur et qui se
caractérise par l'échec répété de son
contrôle et sa persistance en dépit des conséquence
négatives 2(*)».
I-II. Les définitions :
I-II- a. Définition de l'OMS :
EN `1955, l'Organisation Mondiale de la Santé insiste
sur la dépendance et l'augmentation des doses dans une définition
qu'elle donne de la toxicomanie.
En 1969, elle lui oppose finalement le terme de
pharmacodépendance. Sa définition devient :
« Un état psychique et quelque fois
également physique, résultant de l'interaction entre un organisme
vivant et une drogue, se caractérisant par des modifications de
comportement et par d'autre réactions, qui comprennent toujours une
pulsion à prendre le produit de façon continu ou
périodique afin de retrouver ses effets psychiques et quelque fois
d'éviter le malaise de la privation.
Cet état peut s'accompagner ou non de tolérance.
Un individu peut être dépendant de plusieurs produits. »
Mais aussi complète soit elle, cette définition
ne prend pas en compte la perte de liberté du sujet et sa souffrance.
I-II- b. Définition du Manuel Diagnostique et
Statistique des Troubles Mentaux :
Mode d'utilisation inadapté d'une substance conduisant
à une altération du fonctionnement ou d'une souffrance
cliniquement significative, caractérisé par la présence de
trois ou plus des manifestations suivantes, à un moment quelconque d'une
période continue de 12 mois :
1- Tolérance définie par l'un des
symptômes suivants :
a) besoin de quantités notablement plus fortes de la
substance pour obtenir une intoxication ou l'effet
désiré ;
b) effet notablement diminué en cas d'utilisation
continue d'une même quantité de la substance.
2- Sevrage caractérisé par l'une ou l'autre
des manifestations suivantes :
a) Syndrome de sevrage caractéristique de la
substance ;
b) Utilisation de la même substance (ou une substance
très proche) pour soulager ou éviter les symptômes de
sevrage.
3-La substance est souvent prise en quantité plus
importante ou pendant une durée plus prolongée que
prévu.
4-Il y a un désir persistant ou des efforts infructueux
pour diminuer ou contrôler l'utilisation d'une substance.
5-Beaucoup de temps est passé à des
activités nécessaires pour obtenir la substance.
6-Des activités sociales, professionnelles ou de
loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause
de l'utilisation de la substance.
7-L'utilisation de la substance est poursuivie bien que la
personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou
récurrent, susceptible d'avoir été causé ou
exacerbé par la substance.
Le DSM distingue les « troubles liés à
l'utilisation d'une substance» des troubles du comportement tels que la
pyromanie, la kleptomanie, le jeu pathologique3(*).
I-II-c. Le syndrome de dépendance
(C.I.M.10)
Ensemble de phénomènes comportementaux,
cognitifs et physiologiques dans lesquels l'utilisation d'une substance
psychoactive spécifique ou d'une catégorie de substance
entraîne un désinvestissement progressif des autres
activités. La caractéristique essentielle du syndrome de
dépendance en un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de
boire de l'alcool, de fumer du tabac ou de prendre une autre substance
psychoactive (y compris un médicament prescrit).
Au cours des rechutes, c'est à dire après une
période d'abstinence, le syndrome de dépendance peut se
réinstaller beaucoup plus rapidement qu'initialement.
Au moins trois des manifestations suivantes doivent
habituellement avoir été présentes en même temps au
cours de la dernière année :
1-Désir puissant ou compulsif d'utiliser une substance
psychoactive ;
2- Difficultés à contrôler l'utilisation
de la substance (début ou interruption de la
Consommation ou niveaux d'utilisation) ;
3-syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue
où arrête la consommation d'une substance psychoactive ;
4-Mise en évidence d'une tolérance aux effets
de la substance psychoactive : le sujet a besoin d'une quantité
plus importante de la substance pour obtenir l'effet
désiré ;
5) Abandon progressif d'autres sources de plaisir et
d'intérêts au profit de l'utilisation de la substance psychoactive
et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la
consommer ou récupérer de ses effets ;
6- Poursuite de la consommation de la substance malgré
la survenue de conséquence manifestement nocive4(*).
I-II- d. Usage et abus :
Ces deux classifications américaines distinguent la
dépendance, au sens large l'addiction, à une substance ou un
comportement, des usages problématiques.
Autrement dit, il peut y avoir l'existence d'une conduite
potentiellement addictive sans qu'il y ait de dépendance, c'est à
dire de conséquences négatives pour la personne.
L'usage devient problématique dés lors que
l'entourage, la société sont lésés par cette
conduite.
L'usage peut être le résultat de pressions de
phénomènes internes et externes : attrait du plaisir
interdit, fascination par le danger potentiel, curiosité,
intégration dans une communauté, évasion hors d'un monde
hostile ou d'une réalité quotidienne contraignante, etc.
Le sujet fait donc l'usage de substance ou adopte des
comportements potentiellement addictifs à des fins
récréatives, et lors de situations occasionnelles. L'usage est
nocif (abusif) lorsque la consommation de substances ou le comportement
deviennent susceptibles de provoquer des dommages physiques, affectifs,
psychologiques ou sociaux pour le consommateur et son environnement proche ou
lointain.5(*)
I-II-e. Tolérance et Manque :
L'OMS distingue ce qui relève de la dépendance
physique et de la dépendance psychologique :
La dépendance psychologique « est un
état dans lequel une drogue produit un sentiment de satisfaction et une
pulsion psychique exigeant l'administration périodique ou continue de la
drogue pour provoquer le plaisir ou éviter le malaise » (OMS,
1964).
Le sujet ne supporte plus de se passer de la drogue, toute sa
vie est orientée vers la recherche du produit, c'est la situation du
toxicomane.
La dépendance physique « est un état
adaptatif caractérisé par l'apparition de troubles physiques
intenses lorsque l'administration de la drogue est suspendue ou que son action
est contrecarrée par un antagoniste spécifique » (OMS,
1964).
Certains auteurs estiment que la dépendance physique
est la caractéristique des toxicomanies.
Ces deux définitions renvoient à la notion de
« manque », c'est à dire la traduction du syndrome
de sevrage, et à celle de tolérance au produit : le
processus d'adaptation d'un organisme à une substance qui se traduit par
l'affaiblissement progressif des effets de celle ci, le sujet doit donc
augmenter la dose pour retrouver les sensation initiales.6(*)
I-III. Les Addictions:
I-III-I. L'addiction à une
substance :
I-III-I-a. L'addiction au Tabac :
C'est en 1560 que le Tabac est introduit en France par un
moine qui le rapporte du Brésil et par un diplomate français en
poste à Lisbonne : Jean Nicot.
Comme toute plante ayant des propriétés
psychoactives, le tabac contient des alcaloïdes, dont le
principal est la nicotine. Celle-ci possède un effet stimulant,
anxiolytique et coupe-faim.
Les méfaits du tabac ne sont plus à
démontrer. Il augmente la pression artérielle,
accélère le rythme cardiaque et détériore les
artères. Les risques coronariens et les décès par
infarctus du myocarde sont deux fois plus élevés chez les
fumeurs7(*).
Le tabagisme peut être considéré comme une
dépendance à la nicotine à laquelle s'ajoute une
dépendance psychologique et comportementale au fait de fumer.
La dépendance physique au tabac est confirmée
par les fumeurs, la dépendance psychique tenant par ailleurs une place
importante dans leur vie. Les travaux actuels confirment le lien existant
entre la dépendance tabagique et la régulation des
émotions8(*) .
I-III-I- b. L'Addiction à l'Alcool:
L'Alcoolisme est l'addiction la plus anciennement
réprée. Depuis des millénaires l'homme consomme de
l'alcool.
La molécule d'alcool ou éthanol est connue
depuis le XIXe siècle. C'est une substance organique simple, produit de
la fermentation des sucres contenus dans les fruits.
L'alcool est essentiellement consommé à des
fins récréatives. Au point de vue thérapeutique, on
l'utilise principalement comme antiseptique externe et comme solvant pour
certains médicaments, bains de bouche et gargarismes.
« Selon la dose, les principales réactions
observées sont, en ordre croissant, les suivantes : anxiolyse,
euphorie, désinhibition, altération de l'attention et du
jugement, diminution des perceptions sensorielles, troubles de la
mémoire, sommeil, anesthésie, inconscience, comma et mort9(*). »
L'alcool facilite les échanges interpersonnels ;
l'alcool calme les souffrance internes, le mal être psychique,
réduction de l'anxiété, de la dépression. L'alcool
lève les inhibitions (le Surmoi est soluble dans l'alcool) et peut
entraîner des comportements proches du passages à l'acte
(violences physique ou sexuelle, actes impulsifs...).
Les conséquences de l'alcoolisme se constatent au
niveau somatique : troubles gastro - entérologie
(hépatites, cirrhoses, gastrites, etc.)Troubles neurologiques,
insuffisance cardiaque, encéphalopathies, polynévrites,
épilepsie, atteintes vasculaires. Les troubles du caractère et de
l'humeur sont à relever. Au niveau de la sphère intellectuelle,
des troubles mnésiques peuvent apparaître.
Le terme d'alcoolisme a été proposé par
Magnus Huss en 1849. Une courte définition de l'alcoolisme est
donnée par Fouquet (1951) : est alcoolique tout homme ou femme qui
a, en fait, perdu la liberté de s'abstenir de consommer de l'alcool.
Pour Fouquet, l'alcoolisme correspond à l'intrication
de trois facteurs ; un facteur psychique, un facteur de tolérance
et un facteur toxique10(*)
.
Dans les trois essais sur la théorie sexuelle
(1905), Freud suggère la relation entre la zone labiale et le
développement ultérieur de l'alcoolisme.
Freud écrit : « [...] tous les
enfants ne suçotent pas. Il est à supposer que ce soit le propre
de ceux chez lesquels la sensibilité érogène persiste,
l'enfant sera plus tard un amateur de baiser, recherchera les baisers pervers
et, devenu homme, il sera prédisposé à être fumeur
et buveur ».
Ferenczi a insisté sur la dimension homosexuelle du
sujet alcoolique .Il s'agirait d'une homosexualité latente, car le
désir homosexuel est refoulé et réprimé.
Chez l'homme , elle se manifesterait par des revendications
de virilité lors des ivresses, le choix d'une épouse plus
maternelle que féminine, la recherche de camaraderie masculine et de
lieux essentiellement masculins 11(*).
En population générale adulte, l'alcool est la
substance psychoactive la plus consommée. La boisson alcoolisée
est un produit expérimenté par la quasi-totalité des
Français. Ainsi, La France se trouve en tête des pays
européens pour la consommation d'alcool et demeure le premier pays
exportateur12(*).
Un peu plus d'un français sur cinq déclare
consommer de l'alcool tous les jours. Les consommateurs d'alcool sont
majoritairement des hommes ; ils sont trois fois plus souvent
concernés par la dépendance ou l'usage problématique que
les femmes.
I-III-I-c. L'Addiction aux substances illicites :
la toxicomanie :
Toxicomanie vient du grec toxikon, poison dont les
flèches étaient enduites, et de maniaque signifie folie.
C'est un comportement de dépendance à l'égard d'une ou
plusieurs substances psychoactives13(*).
Le Grand Dictionnaire de la Psychologie
définit la toxicomanie comme :
« Une relation de dépendance
aliénante à une drogue plus ou moine toxique tendant à
subordonner toute l'existence du sujet à la recherche des effets du
produit »14(*).
Selon Richard et coll. (2000), la classification la plus
répandue isole trois grands groupes de substances :
- Les psycholeptiques ou dépresseurs de l'humeur :
les canabis, les barbituriques, l'hydroxybutyrate, les
opiacés ;
- Les psychoanaleptiques ou psychostimulants : la
cocaïne et le crack, les amphétamines et anorexigènes,
L'ecstasy;
- Et enfin, les psychodysleptiques ou
hallucinogènes : le LSD, la kétamine ...
- Le Canabis
Le canabis est une plante à l'origine de nombreuses
préparations, dont l'activité psychotrope est principalement
induite par l'un des cannabinoîdes qu'elle contient, le
tétrahydrocannabinol ou THC15(*).
Le canabis est un produit psychoactif, qualifié en
France de « drogues douce » associée le plus
souvent à la convivialité et la détente.
Le canabis est le plus souvent fumé, mais, plus
rarement, le canabis peut être ingéré par voie orale.
Il provoque « l'ivresse canabique » qui
diffère selon la quantité consommée et l'état
psychologique du sujet. Dans un premier temps, le sujet éprouve un
sentiment de bien-être, d'euphorie. La seconde phase est dite
confusionnelle, les perceptions sensorielles du sujet peuvent être
modifiées.
Une certaine labilité émotionnelle avec une
suggestibilité augmentée est à noter. Puis, les phases
suivantes se caractérisent par un progressif retour à la
réalité.
Après une phase d'apathie et de sensation d'être
dans un monde sans problème suit la phase d'assoupissement16(*).
Dans le cadre d'un usage fréquent et prolongé,
on peut constater :
- des effets sur la mémoire. Un usage régulier
de cannabis, même sur une courte période, induit des perturbations
de la mémoire immédiate, troubles pouvant persister après
quelques semaines d'abstinence ;
- des crises d'angoisse (attaque de panique). L'intoxication
au canabis semble pouvoir induire des attaques de panique chez des sujets
présentant un contexte d'anxiété chronique ;
- Un syndrome « amotivationnel ».Celui-ci
se manifeste par un repli sur soi, un désintérêt
généralisé qui entraînent un
désinvestissement des activités quotidiennes.
Il se caractérise également par un
déficit intellectuel et un émoussement affectif ;
- un syndrome confusionnel aigu, parfois appelé
psychose canabique, avec des altérations sensorielles, trouble de la
mémoire des faits récents, idées délirantes...
La psychose canabique peut se décliner sous trois
formes : le syndrome confusionnel aigu avec idées
délirantes, altérations sensorielles, labilité
émotionnel ; le syndrome schizophréniforme avec idées
de persécution, vécu paranoïde ; le trouble psychotique
chronique.
Au niveau somatique, quelques troubles sont à relever.
Ils concernent plus particulièrement la sphère digestive. Le
canabis pourrait avoir un effet sur la spermatogenèse ainsi qu'un
pouvoir cancérogène lié à la fumée des
cigarettes de canabis.
On estime le nombre de consommateurs quotidiens de canabis
chez les 14-18 ans en France à 120 000 individus environ.17(*)
- Les opiacés :
La dépendance aux opiacés constitue
l'archétype même de la toxicomanie. Les opiacés sont des
produits d'origine naturelle contenus dans le latex (opium) recueilli sur une
plante, le pavot, ou synthétique ayant des propriétés
similaire à l'opium.
L'héroïne est un dérivé de la
morphine qui reste le principal opiacé consommé, hors
prescription médicale. Elle se présente sous forme de poudre
blanche, mais peut être vendue sous divers aspects.
Ainsi, elle pourra avoir une couleur brunâtre ou
grisâtre. Elle peut être prisée : « le
sniff », mais elle est le plus souvent injectée par voie
parentérale, surtout intraveineuse : « le
shoot ».
Les opiacés apportent une sensation agréable de
bien-être, d'apaisement, d'extase et un état euphorique.
L'héroïne agit comme un anxiolytique puissant et
comme un antidépresseur. On a souvent décrit l'effet de
l'héroïne sous forme de « flash » qui
correspond à une sensation intense, brutale, physique et
psychique.18(*)
Olivenstein (1977) le définit
ainsi : « le flash est une explosion de jouissance dans le
corps, la tête et l'esprit. Sa chaleur voluptueuse saisit le ventre,
remonte, embrase l'être entier en une flambée instantanée,
c'est un orgasme en somme auprès duquel l'orgasme sexuel semble peu de
chose ».19(*)
De façon générale, pour ce qui concerne
les conséquences physique et médicales de l'intoxication aux
opiacés, on peut constater :
- Des effets neuropsychiques : au niveau du
système nerveux centrale, les opiacés induisent une
analgésie et une sensation d'extrême anxiolyse. L'utilisation
chronique entraîne une perturbation continue du psychisme avec des
manifestations, par exemple, de type paranoïaque.
- Des effet respiratoires : dépression
(syndrome de Cheyne - Stokes), des bronchites sont possible, crise d'arythmie
suivie d'un arrêt cardiaque brutale.
- Des effets digestif : retards à la
vidange gastrique, stase fécale, diminution générale de
toutes les sécrétions non salivaires, coliques
hépatiques.
- Des effets gynécologique : les femmes
toxicomanes présentent souvent une aménorrhée.
- Des atteintes virales : la
consommation d'opiacés par voie intraveineuse constitue un facteur de
risque élevé de contracter des virus, notamment le virus de
l'immunodéficience humaine( VIH) et le virus de l'hépatite
C(VHC).
Le phénomène de manque :
En cas d'absence de consommation d'opiacés pour les
sujets dépendants, un phénomène de manque se produit.
Massota (1977) le définit de la façon
suivante : « L'appellation médicale du manque du
toxicomanes recouvre un ensemble de symptômes désagréables
ou douloureux qui se produit chez celui qui a développé une
dépendance au moment de la suppression de la drogue qu'il prenait
habituellement.
Il est variable selon les produits, l'individu, les
circonstances, le rythme et la quantité
d'injection ».20(*)
Les manifestations du manque, lorsqu'il y a cessation de prise
de drogue se traduisent sur le plan physique principalement par :
- des troubles digestifs, le sujet se trouve dans un
état nauséeux qui s'accompagne le plus souvent de vomissements et
de diarrhées ;
- des troubles viscéralgiques et crampes
musculaires ;
- des troubles circulatoires : pâleur,
sueurs froides, parfois hypotension ;-
- des insomnies.
- les yeux larmoyants, le nez qui coule.
Si la consommation d'opiacés entraîne une
dépendance physique, elle provoque également un
phénomène de dépendance psychique.
Sur le plan psychique, le sujet vit dans un état
d'excitation et `d'angoisse qui le pousse à la recherche du produit, pas
pour retrouver d'emblée le plaisir, mais pour éviter le malaise
physique.
- La Cocaïne
La cocaïne est le résultat de la distillation des
feuilles de cocaier préalablement séchées. Elle se
présente sous la forme d'une fine poudre blanche.
Nous savons que Freud fut le premier à découvrir
les effets thérapeutiques de la cocaïne, mais qu'il mit brusquement
fin à ses recherches par suite de la mort d'un ami à qui il en
avait recommandé l'usage.21(*)
La consommation de cocaïne provoque une sensation
d'euphorie immédiate et de bien - être, de facilitation
relationnelle, d'hypervigilance, d'une sentiment de puissance intellectuelle et
physique ainsi qu'une indifférence à la douleur et à la
fatigue.22(*)
Les effets cliniques de la consommation de cocaïne
résulte pour l'essentiel d'une intense stimulation du système
nerveux sympathique.
Ils varient selon le mode de consommation, les effets
cardiaques, neurologique, respiratoires et psychiques les plus puissants
suivent l'usage de crack ou de cocaïne par voie injectable.23(*)
Elles se traduisent par une dilatation pupillaire,
tachycardie, de l'hypertension, une hypersudation, de l'hyperthermie. Au
niveau psychologique, la prise régulière et importante de
cocaïne peut provoquer des hallucinations et des sentiments de
persécution.
Lorsque les doses sont répétées sur une
brève période, la fin de l'activité du produit se traduit
par une anxiété, un état dépressif, inclinant
à utiliser à nouveau la drogue.24(*)
La cocaïne, en tant qu'excitant puissant, provoque une
dépendance psychique importante. Ce qui explique que l'arrêt d'une
consommation aiguë de cocaïne soit difficile.
- Ecstasy :
L'ecstasy (méthylène-dioxy-3
4-métamphétamine) est une phényléthylamine dont
l'usage comme psychostimulant et agent
« empathogène » ne cesse de se développer.
On l'appelle aussi
« ecsta », « pilule
d'amour », « essence »,
« E », « EX », « Adam »ou
encore « Chamallow », etc.
L'ecstasy fut utilisé à partir des
années soixante-dix aux Etats-Unis et plus récemment sur la
scène européenne et française comme drogue
« récréative » par une population jeune ,
lors de soirées, associant souvent l'usage de psychostimulants à
une musique au rythme syncopé, dite « techno ».
Les danseurs apprécient L'ecstasy car elle favorise un
état proche de la transe, potentialise l'effet des rythmes et des
décibels et empêche de ressentir la fatigue. 25(*)
Une majorité de sujets interviewés sur leur
consommation d'Ecstasy rapportent des effets positifs, certains
n'hésitent pas à évoquer des expériences et des
effets plus négatifs.26(*)
Ainsi, la neurotoxicité de la MDMA et les
conséquences qu'elle peut entraîner au niveau cognitifs,
spécifiquement sur la mémoire et sur l'attention, a
été mentionnée par plusieurs auteurs.27(*)
Lors d'intoxications aiguës, des états
d'anxiétés généralisées ainsi que des crises
de panique ont été relevés. Des affects dépressifs
peuvent apparaître dans les jours qui suivent la consommation d'ecstasy.
Toutefois, une consommation répétitive
d'ecstasy aurait pour conséquences des manifestations
dépressives plus intenses et plus durables.
Quelques études ont été publiées
concernant les effets de la MDMA sur le psychisme dans le cadre de
décompensation de type psychotique.
Lors de consommation abusive sur plusieurs semaines
d'affilée, on peut observer la constitution de pharmacopsychoses
semblables à celles déclenchées par l'abuse
d'amphétamine ou de cocaïne.
Les résultats d'une étude, publiée en
2002, fournit des résultats intéressants et permet de lever en
partie ce doute.
Lieb et coll se sont donnés pour objectif
l'identification des troubles psychologiques chez les consommateurs d'ecstsy
dans le cadre d'une étude longitudinale sur 2462 participants.
Les auteurs montrent que les sujets consommateurs d'ecstasy
présentent davantage de troubles psychologiques de type
anxiété, dépression et phobies que les non-consommateurs,
mais que ces troubles précèdent plus qu'ils ne suivent la
consommation d'ecstasy.
I-III-II. L'addiction à une acte (Les nouvelles
addictions) :
« Ces addictions ne sont pas
nouvelles, elles existent depuis toujours, ce qui est nouveau est que l'on se
rende compte aujourd'hui que des tels comportements sont des addictions. Ce qui
est nouveau dans le regard scientifique, c'est de se rendre compte que des
mécanismes propres aux addictions basées sur la consommation de
substances psychoactives, se retrouvent aussi bien dans des conduites et des
comportements , à des caractère répétitif et
compulsif, sans la consommation de substances psychoactives.
Concrètement, cela signifie que, dans le cadre de
l'addictologie moderne, une tendance commence à se dessiner, suivant
laquelle on va pouvoir ranger dans la même famille de troubles, aussi
bien des consommations pathologiques de substances psychoactives comme
l'alcoolisme, le tabagisme, la toxicomanie, les consommations hors prescription
médicales de médicaments psychotropes, que des conduites
envahissantes du quotidien , comme le jeu pathologique, les
alimentaires ( anorexie, boulimie), les conduites à risques, les efforts
physiques intensifs, les tentatives suicide, l'addiction au travail, à
l'amour, à l'internet, à la télévision, aux jeux
vidéo... ».28(*)
I-III-II-a. L `addiction au
jeu :
Historiquement, le jeu pathologique a
intéressé de nombreux auteurs. Freud (1928), dans son essai sur
Dostoïevski considère le jeu, qui porte la marque du pulsionnel,
comme une répétition de la compulsion à la masturbation et
souligne son évolution vers l'autopunition. Le désir inconscient
de perdre serait la satisfaction du besoin de punition, lié à la
culpabilité attachée au désir inconscient de meurtre du
père.
Les conceptions psychanalytiques mettent en relation le jeu
pathologique avec la recherche de punition, le plaisir auto-érotique et
la castration.29(*)
Le moteur du jeu pathologique est
« la sensation voluptueuse de vertige et la peur
ressenties ».
Cependant , d'autres variables interviennent comme des
fantaisies de toute puissance impliquant les proches, lorsque, par exemple, le
joueur imagine qu'il va devenir très riche ; des distorsions
cognitives qui affectent la capacité du joueur à percevoir
correctement sa situation financière, ses chances ; une illusion de
contrôle , des superstition ; des facteurs affectifs (
anxiété chronique, dépression soulagées par
l'excitation du jeu) ; des renforçateurs environnementaux (
l'atmosphère, le décor d'un casino ).30(*)
Selon le DSM-IV (1996), le jeu pathologique,
répertorié dans les troubles du contrôle des impulsions non
classés ailleurs, est définit comme une :
A) Pratique inadaptée, persistante et
répétée du jeu, comme en témoignent au moins cinq
des manifestations suivantes :
1-Préoccupation par le jeu (par exemple,
préoccupation par la remémoration d'expériences de jeu
passées ou par la prévision de tentatives prochaines, ou par les
moyens de se procurer de l'argent pour jouer) ;
2-Besoin de jouer avec des sommes d'argent croissantes pour
atteindre l'état d'excitation désiré ;
3- Efforts répétés, mais infructueux pour
contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu ;
4- Agitation ou irritabilité lors de tentative de
réduction ou d'arrêt de la pratique du jeu ;
5- Recours au jeu pour échapper aux difficultés
ou pour soulager une humeur dysphorique (par exemple, des sentiments
d'impuissance, de culpabilité, d'anxiété, de
dépression) ;
6- Retour fréquent au jeu, après avoir perdu de
l'argent au jeu, pour recouvrer ses pertes ;
7- Mensonge à sa famille, à son
thérapeute ou à d'autres pour dissimuler l'ampleur
réelle de ses habitudes de jeu ;
8- Actes illégaux, tel que falsification, fraudes, vols
ou détournement d'argent pour financer la pratique du jeu ;
9- Mis en danger ou perte d'une relation affective importante,
un emploi ou des possibilités d'étude ou de carrière
à cause du jeu ;
10- Recours aux autres pour obtenir de l'argent et se sortir
de situations financières désespérées dues au
jeu.
B) la pratique du jeu n'est pas mieux expliquée par
un épisode maniaque.
Pour Adès et Lejoyeu (2001), le jeu pathologique
(gambling) est défini comme « un comportement
répété et persistant de jeu d'argent exposant à des
conséquences sociales, professionnelles et individuelles
négatives ». Le jeu devient le centre de l'existence du sujet
au détriment d'autres investissements affectifs et sociaux.31(*)
I-III-II-b. L'Addiction aux achats :
La phénoménologie de l'achat compulsif est la
suivante : il apparaît comme une impulsion soudaine, une envie
irrésistible qui s'accompagne d'une forte tension
intérieure ; le sujet se sent à la fois excité et
coupable de l'acte auquel il va se livrer.
Cette tension qui précède, soutient et
accompagne l'acte d'achat, se trouve momentanément réduite
après l'acquisition d'un objet souvent inutile, parfois même
acheté en plusieurs exemplaires.
La tension qui sous-tend la compulsion entraîne une
perte du contrôle et les achats sont renouvelés pour tenter de
maintenir un niveau suffisant de soulagement.32(*)
Les acheteurs pathologiques dépensent beaucoup pour
eux, mais aussi pour autrui. L'argent n'est ni leur possession ni celle des
autres. L'argent permet d'accéder à la sensation de
toute-puissance, de quête de l'amour de soi suivi par les regrets et la
culpabilité.33(*)
I-III-I-C. L'Addiction au travail :
L'addiction au travail peut être définie
« comme une relation pathologique, égo-dystonique, d'un sujet
à son travail, caractérisée par une compulsion à
lui consacrer toujours plus de temps et d'énergie. Le
phénomène34(*) est durable et il persiste en dépit de
conséquence négatives sur la santé physique et/ ou sur la
vie sociale ».
Barbara Killinger (1991) souligne que l'addiction au travail
appartient à la réalité de notre société,
où elle est même inculquée et récompensée.
L'addiction au travail survient quand les
préoccupations ayant trait à la profession dominent la vie de
l'individu pour en devenir l'intégralité, à l'exclusion de
tout autre aspect de l'existence.
Les moments de loisirs deviennent progressivement des moments
d'angoisse que le sujet évite de plus en plus.
Le repos ou la détente sont alors totalement
abandonnés, et seuls certains sports peuvent être maintenu,
mettant alors l'accent sur la nécessité de « gagner
à tout prix ».35(*)
I-III-II-d. L'Addiction au sexe :
L'addiction au sexe est définit comme « un
processus addictif qui s'exprime à travers le sexe, la dépendance
compulsive à certains formes de comportements sexuels, utilisé
comme moyen de réguler la vie émotionnelle et l'estime de
soi ».36(*)
Pour Carnes et bon nombre d'auteurs, l'addiction sexuelle,
bien qu'elle soit sujet à controverse, est une réalité
clinique.
L'addiction au sexe se distingue de la pratique de certaines
formes particulières d'activité sexuelles, comme les perversions,
et de l'excès de relations sexuelles conventionnelles sans
conséquence pour le sujet.37(*)
Carnes (1983) a proposé un test de dépistage
des troubles sexuels addictifs composé de 25 items. Le sujet
répond par oui ou non. Les questions concernent les abus sexuels dans
l'enfance ou l'adolescence, la lecture de revues pornographiques, les
antécédents familiaux de troubles sexuels, la
préoccupation par des pensées liées à la
sexualité, la maîtrise du comportement sexuel,
l'illégalité de la pratique sexuelle, les conséquences sur
la vie familiale, etc.
I-IV. Différentes formes d'Addiction :
I-IV-a. Chez les femmes :
Plusieurs études réalisées en Europe et
aux Etats - Unis mettent en évidence que les femmes toxicomanes ont
connu plus d'événements traumatisants dans leur vie notamment en
terme de violence sexuelle que les sujets témoins.
Il semblerait que les femmes sexuellement abusées
restent dépendants des drogues quatre fois plus longtemps que celles
n'ayant pas connu de tels traumatisme.38(*)
Varescon (2005) écrit :
« la toxicomanie des femmes présent un degré de
dépendance très sévère, qui dure le plus souvent
depuis plusieurs années.
Elle s'accompagne le plus fréquemment d'un isolement,
d'un mode de vie précaire associé à une forte
désinsertion sociale.
Le pourcentage de femmes toxicomanes contaminées par
le VIH est supérieur à celui des hommes toxicomanes, du fait de
la prostitution et du fréquent partage de seringues.
La plupart des cliniciens signalent la prédominance de
la symptomatologie dépressive et anxieuse. Presque toute les femmes
toxicomanes ont tenté au moins une fois de se suicider ou ont
adopté des conduites à risque autres que la toxicomanie.
Les perturbation de l'estime de soi sont significativement
plus massive et leur vécu persécutif plus marqué que chez
les hommes. Ces femmes se sentent méprisées, rejetées, et
l'escalade de leurs conduites déviantes majore leurs sentiments de
dévalorisation. Elles sont peu sûres d'elles, éprouvent des
difficultés majeures à exprimer leurs opinions et à
défendre leurs droits sans avoir recours à des attitudes hostiles
qui cachent souvent mal leur passivité. 39(*)
L'alcoolisme féminin présent un taux de
malignité supérieur à celui de l'homme, écrivait
Alonso-Rodriguez, surtout quant aux aspects suivants : un rejet de la
société plus poussé et un abandon plus fréquent du
foyer conjugal consécutivement à l'alcoolisme ;une
période plus longue d'évolution solitaire et secrète,
raison pour laquelle le diagnostic apparaît le plus souvent assez
tardivement ; une instauration plus rapide de l'état
d'alcoolisation , accompagné d'une série
d'alcoolpathies.40(*)
Des facteurs de risque de l'alcool - dépendance chez
les femmes ont été proposés : le chômage, la
précarité de l'emploi, l'isolement, la présence actuelle
d'une dépression, d'un trouble anxieux ou d'un trouble de la
personnalité , les antécédents d'abus sexuels dans
l'enfance, les antécédents de troubles dépressifs ou
anxieux.41(*)
I-IV-b - Chez les adolescents :
l'adolescence est une période de modification
corporelles, d'ouvertures relationnelles, de recherche d'identité, de
curiosité, de quête d'autonomie, d'attirance vers ce qui est
interdit, voire dangereux, d'attrait vers ce qui est censé être
réservé au monde des adultes.
Dans cette phase de remaniement de la personnalité,
certains adolescents peuvent être amenés à consommer des
drogues, ce qui explique que l'adolescence est une période
d'entrée dans l'utilisation de substances psychoactives et
représente la tranche d'âge la plus touchée «
qu'il s'agisse de tabac, d'alcool, de canabis ou d'autres produits
illégaux, l'usage débute le plus souvent avant l'âge de 20
ans ».42(*)
Sur les causes qui amènent un adolescent à
consommer des substances illicites, Jeammet (1983) écrit sur le
remaniement identitaire : l'ensemble des changements physique,
psychologique et relationnels traduit une rupture avec le passé de
l'adolescent. Il n'est plus un enfant mais n'est pas encore un adulte.
La période de l'adolescence va donc situer le sujet
dans une quête identitaire. Il va devoir trouver de nouveaux objets
d'investissement, de nouveaux modèles identificatoires autres que ceux
des parents ou de l'entourage proche. C'est l'époque où le
familier repoussant, où l'extérieur attire mais effraie
également. De ce fait, une redéfinirions des frontières
entre l'adolescent et son environnement, entre son espace psychique interne et
le monde externe autour de laquelle se joue son identité et sa
capacité d'individuation doit s'opérer.
Ainsi, dans le meilleure des cas, lorsque les assises
narcissique du sujet sont suffisamment bonnes, l'adolescent va réussir
à s'adapter aux changements pour assumer son identité de genre et
avancer sur le chemin de la sexualité adulte.
Pour d'autres adolescents, ce remaniement identitaire va
être difficile, angoissant, teinté de souffrance.
Une des réponses à ce mal-être pourra
être la consommation de drogues comme moyen d'apaisement des tensions.
43(*)
L'identité groupale remplace ou du moins peut
compléter l'identité individuelle déficitaire de
l'adolescent, globalement, il apparaît de fortes corrélations
entre la consommation de produits licites et illicites par les pairs et la
consommation des adolescents.44(*)
La notion de rite recouvre une dimension socioculturelle et
une dimension personnelle. Le rite a des caractéristiques propres :
il met obligatoirement en jeu le corps dans un agir qui mobilise. 45(*)
L'initiation à la consommation de substances
psychoactives, fumer sa première cigarette, connaître une premier
ivresse... signent une sorte de passage et conduit à un nouveau statut.
La notion de rite peut s'entendre comme un rite de passage à l'âge
adulte en bravant l'interdit.46(*)
Mais n'oublions pas que la consommation
régulière, abusive chez l'adolescent est associée le plus
souvent à une comorbidité psychiatrique.
Ainsi des études ont mis en évidence des
corrélations entre les aspects dépressifs, les conduites
suicidaires et ce type de consommation d'alcool.
I-IV-c - Chez les personnes
âgées :
On sait que la proportion de buveurs en population
générale tend à diminuer avec l'âge.
Les femmes sont moins susceptibles de boire que les hommes,
après 65 ans. La baisse de la consommation résulte en partie des
facteurs physiologiques associés au vieillissement.
La baisse de la teneur en eau du corps, le ralentissement des
fonctions métaboliques, mais également la réduction des
rôles sociaux peuvent être propices à la consommation.
Ecrit Varescon (2005).
L'alcoolisme du troisième âge est rarement
diagnostiqué. Pourtant, plusieurs études anglo-saxonnes ont mis
en évidence le lien entre alcoolisme du troisième âge,
dépression et suicide.47(*)
Scholz et coll. (1995) puis Goldstein et coll (1996) ont
identifié des facteurs de risque de développer un alcoolisme chez
les plus de 60 ans : des opportunités et des circonstances propices
à la consommation, des troubles de l'humeur, un manque de support
social, l'ennuie, des antécédents de consommation d'alcool
à problème, des douleurs physiques et les insomnies.48(*)
I-V. Modèles de l'Addictions :
I-V-I- modèle neurologique :
Les substances psycho actives, le tabac, l'alcool, l'ecstasy
ont en commun d'augmenter la quantité du neuromédiateur dopamine
dans le « système de récompense » du cerveau,
également appelé système hédonique, au fait partie
du système limbique.
Le système sérotoninergique est
également en cause dans certains troubles du comportement, dans les
troubles compulsifs et dans les manifestations dépressives.
Des expériences réalisées sur des
animaux ont permis de mettre en relation les sécrétions de
corticostérone et les conduites de recherche de nouveauté.
I- V- II. Modèle
psychanalytique :
A) Freud :
Pour discuter sur cette approche c'est nécessaire
d'abord on explique le stade oral.
Le stade oral est le premier stade selon Freud du
développement de la sexualité infantile, dans lequel la
cavité bucco-pharyngée et les lèvres constituent la zone
érogène et où le plaisir est fournit par l'excitation qui
accompagne l'activité de tétée du mamelon maternel ou de
son substitut, le biberon .Il est à noter que la bouche reste une zone
érogène visible, alors que les autres zones
érogènes sont ou seront cachées.
Dans les « trois essais sur la théorie
de la sexualité » en 1905 Freud analyse les processus
psychique en jeu chez le bébé dans ce qu'il appelle la
« sexualité orale » et qui subsistent chez l'adulte
comme facteurs d'excitation sexuelle dans certaines perversions mais aussi dans
les plaisirs préliminaire à la satisfaction
génitale : baiser, caresse du mamelon, succion des organes
génitaux.49(*)
Karel Abraham en1924, a différencié le stade
orale en un stade orale précoce préambivalent, dominé par
le plaisir de succion, correspondant au premier semestre de la vie ; et un
stade sadique-oral ou cannibalique, contemporain de la poussée dentaire,
avec l'apparition du désir de mordre, l'angoisse de détruire
l'objet aimé et d'être dévoré à son tour par
lui.
La fixation au stade oral se traduit par une
personnalité caractérisée par l'égocentrisme, la
passivité, l'avidité, la dépendance et un besoin continu
d'amour inconditionnel, et enfin une tendance à la consommation de la
drogue, l'alcool ou autres substances. la régression au stade oral
précoce peut conduire à la schizophrénie, tandis que la
régression au stade sadique oral ouvre la voie à la psychose
maniaco-dépressive, à la manie, à l'hypocondrie,
aux dépressions, aux maladies psychosomatiques.50(*)
Freud a abordé brièvement le champ de la
toxicomanie dans son ouvre.
Cependant Freud la connaît bien puisqu'il consomma
lui-même de la cocaïne à partir de 1883. Freud est
impressionné par les travaux de l'époque sur la cocaïne,
notamment sur ces éventuels pouvoirs de guérison de la
morphinomanie convaincu de son efficacité comme modificateur de
l'humeur, il en offrit à sa fiancé marta Bernays et à son
meilleur ami E,Vonflishl . Écrit Varescon (2005).
Sinon il mis brusquement fin à ce fait par suite de
la mort son ami à qui il en avait recommandé l'usage.
Mais dès 1897 Freud tente de trouver des explications
à la toxicomanie .ses écrits sur l'importance capital de la
sexualité dans la vie psychique l'amène à parler de la
masturbation comme un déplacement d'une forme
d'addiction ;
« J'en suis venu à croire que la masturbation
était la seule grande habitude, le besoin primitif et que les autre
appétits tels que le besoin d'alcool, de morphine, de tabac, n'en sont
que des substitutions, des produits de remplacement ».
Puis Freud (1905) propose un rapprochement entre les
toxicomanies et le psychonévroses : « ce sont les
intoxications et les phénomènes dus à l'abstinence de
certains toxiques, chez les toxicomanes qui parmi tous les tableaux cliniques
que nous offre l'observation, se rapprochent le plus des vrais
psychonévroses ».
Ainsi il écrit : « nous ne pouvons pas
nous passer de sédatif. Ils sont peut-être de trois espèces
[...] de fortes diversions, qui nous permettent de considérer notre
misère comme peu de choses, des satisfactions substitutives qui
l'amoindrissent, enfin des stupéfiants qui nous y rendent insensible.
L'un ou l'autre de ces moyens nous est indispensable [....]
les plus intéressantes méthodes de protection contre la
souffrance sont encore celle qui visent à influence notre
organisme » et « la plus brutale , mais aussi la plus
efficace des méthodes destinées à exercer pareil influence
corporelle et la méthode chimique, l'intoxication ».51(*)
Sur la fixation à la période orale, Marineau
écrit : « le jeune enfant doit satisfaire dés
la naissance le désire de nourriture. Il reçoit de la mère
(ou son substitut) ce donc il a besoin et est ordinairement comblé.
Pour lui ce prolongement de désir, à savoir le lait maternel
qu'il reçoit, est sien et est incorporé en lui.
L'objet réel, à savoir le sein, est ainsi
intériorisé par l'enfant et prend place au premier rang dans le
monde du fantasme : dans l'ordre symbolique, c'est ici que l'on retrouvera
certaines significations fondamentales de l'alcool : il sera liquide
comme le lait, satisfaisant pour étancher une soif ou une faim, il
entrera dans le corps et deviendra sien, il procurera en définitive un
état de bien être physique semblable à celui qu'atteint le
bébé repu. Cela est applicable aussi à la drogue, source
de bien-être et de soulagement ».
Et « c'est dans cette perspective que l'on parlera
souvent du toxicomane comme de quelqu'un de « fixé »
à la période orale, ne se satisfaisant que de gratifications
immédiates, et qui est essentiellement passif et dépendant (
c'est la mère qui satisfait le désire de
l'enfant) ».52(*)
B) Bergeret :
Pour Bergeret (1982), il n'existe aucun modèle unique
de la personnalité toxicomaniaque. Il met en évidence un certain
nombre de caractères communs aux divers aménagement
rencontrés dans la clinique :la dépression, les carences
identificatoires et l'incapacité à gérer la violence
naturelle qui, non élaboré, engendre le besoin de nuire aux
autres et à soi-même.
Toutefois Bergeret nous renseigne sur la
personnalité du toxicomane. Il décrit les toxicomanes selon leur
structure de personnalité. Les toxicomanes de structure
névrotique et les toxicomanes de structure
psychotique.
Les névrotiques présentent une organisation de
leur économie mentale centrée autour de la problématique
génitale et d'une conflicutalisation se situant autour de la
représentation oedipienne.
Les psychotiques manifestent des conduites comportementales
les risques de débordement de leur imaginaire en difficulté avec
le registre de la réalité. Il ajout une autre catégorie de
toxicomanes, qui est moins typée que les deux
précédentes : celle des toxicomanes
dépressifs.53(*)
C) Charles _Nicolas :
Charlet_Nicolas (1981, 1982,1985) s'attache à montrer
la relation passionnelle qui lie le sujet addicté à son objet
drogue (comme la passion du fumeur pour la cigarette).
Pour l'auteur, la passion est cette relation forte,
prégnante, vitale, qui projette le sujet addicté de tout son
être vers l'objet drogue et qui impliques la nécessité de
la répétition de comportements ordalique à risque
sévère, comme dans l'addiction tabagique.
Les fumeurs, toujours à la frontière entre la
vie, la maladie et la mort, ne risquent-ils pas leur santé ? ce
n'est pas pour devenir un surhomme qu'un fumeur se met en risque, met son
corps en danger, mais c'est en fait pour être simplement en droit de
vivre, pour être un homme, pour réussir à vaincre la mort.
54(*)
Pour Charles-Nicolas (1985), l'addiction est une protection
contre autrui et vient colmater une blessure narcissique. Le sentiment
d'inefficacité, d'impuissance des fumeurs face à la vie
dépendance , en raison de leur difficulté à trouver une
identité, va les amener à rechercher un sentiment
d'individualité à travers des actes singuliers marquant leur
différence et leur conférant le sentiment d'existé.
Certains fumeurs passent leur temps à se
protéger d'autrui. Ils sont constamment menacés et s'occupent
perpétuellement à amortir l'agression et l'intrusion possibles.
Cette recherche de protection contre l'agression et
l'intrusion, passe par la cigarette. C'est fréquemment que les fumeurs
se précipitent sur leur cigarette après une blessure narcissique
apparemment minime : une contrariété, un léger
contretemps, un embouteillage sur la route, une phrase anodine,....
D) Gutton :
Pour Gutton (1984), les addiction révèlent des
actes d'incorporation olfactive (sniffing), respiratoire (toxicomanie,
tabagisme), cutanée (injection), anale, génitale.
L'addiction tabagique apparaît donc comme une
série d'actes d'incorporation respiratoire. Ces actes expriment la
dimension du plaisir sous des formes diverses. Ces pratiques d'incorporation
évoqueraient des comportements marqués par l'avidité comme
la boulimie, la potomanie, l'ingestion d'alcool, certaines tentatives de
suicide et auto - mutilation, les saignements auto-provoqués, certaines
pharmacodépendances et certains comportements sexuels à
l'adolescence.
Ces incorporations réelles ont pour
caractéristiques les aspirations impétueuses, l'avidité
surprenante et la consommation effrénée.
La particularité de ces comportements réside
dans l'existence d'auto -érotismes qui supposent l'utilisation d'une
zone corporelle et d'un objet extérieur.55(*)
E) Pédinielli :
Pour Pédinielli (1985,1996), l'usage du tabac fait
partie des conduites à propos desquelles le terme d'addiction a pu
être employé.
Il parle d'addiction tabagique lorsque le fumeur est dans
l'incapacité à mettre un terme à ce comportement addictif
qui, par ailleurs, apparaît comme une lutte contre l'angoisse, une
recherche de plaisir liée à une
érogénéité particulière (respiratoire
et /ou olfactive) et une tentative de maintien de son identité et
de sa cohésion interne par le recours à l'automatisme du geste,
à ses bénéfices secondaires moteurs, narcissique et
sociaux et par la confrontation à la mort.
Il rapproche les conduites addictives, d'autres pathologies
comme les manifestations dépressives.56(*)
F) Winnicott :
Winnicott (1969) écrit « on peut
définir l'addiction en terme de régression au stade primitif
où les phénomènes transitionnels ne sont pas mis en
question. Cette stagnation à l'illusion primitive va engluer le sujet
dans le stade des satisfactions hallucinatoires, en le condamnant à
investir l'absence même, en lieu et place de l'objet de désir.
Il devient alors possible de nier l'importance de l'objet
humain et de faire l'économie de l'ambivalence avec l'objet
aimé. » et « ces défenses narcissiques
pathologiques entraînent un défaut fondamental dans l'idéal
du moi, l'estime de soi et le sentiment d'identité personnelle Que le
toxique ait une valeur de bon ou de mauvais objet, qu'il soi faussement
prétendu idéal ou persécuteur ». Winnicott
retient le fait que les addictions servent à protéger le sujet
contre la dépression, voire la psychose.
Elles ont une valeur défensive pour le moi. Elles
servent aussi à colmater une blessure narcissique.57(*)
G) Kohut :
Kohut (1974) estime que le trouble narcissique est au centre
de la psychopathologie de toute addiction. Il considère l'addiction
comme une forme de narcissisme pathologique.
Ce qui caractérise les personnalités
narcissiques, pour lui, c'est le manque d'une « structure
psychologique interne », capable de réduire la tension et de
réguler l'estime de soi. L'addiction, quelle qu'elle soit, viendrait
alors combler ce manque, ce vide structural à l'intérieur du soi
en réduisant la tension et en régulant l'estime de soi.
Dans cette perspective, l'addiction semble être une
tentative désespérée pour « rendre
bon » cet échec en intériorisant les fonctions du
soi-objet.
L'addiction apparaît comme un compromis entre deux
échecs : celui de l'intériorisation et celui des
défenses narcissiques, compromis entre deux échecs : celui
de l'intériorisation et celui des défenses narcissiques (Jeammet,
1991).58(*)
I-V- III. Modèle
cognitivo-comportementaliste :
L'approche cognitivo-comportementale s'intéresse
essentiellement aux mécanismes psychologiques acquis par le sujet pour
expliquer l'installation de la toxicomanie ainsi que son maintien.
L'approche cognitivo - comportementaliste accorde une grande
importance aux représentations et aux croyances du sujet. Le
modèle principe fut celui de la dépression dans les années
55 aux Etats-Unis. En 1993, ce modèle est repris et appliqué
à la toxicomanie, il peut être décrit brièvement de
la manière suivante :
Les processus cognitifs (assimilation, accommodation) traitent
l'information (stimuli) en fonction des schémas cognitifs
(représentations organisées en mémoire à long
terme). Ce traitement consiste à transformer et filtrer l'information
pour aboutir à des événements cognitifs (pensée et
image mentale) qui interagissent avec le comportement moteur.
A) Théorie Albert Ellis :
Ellis et ses collègues dans Rational - Emotive theraphy
with alcohlics substance abusers montrent que ce sont les croyances qui jouent
un rôle important dans la consommation de drogue ou l'abandon.
L'attitude de la personne toxicomane est souvent inconsciente,
exigeante et inflexible.
De ce point de vue, la personne toxicomane ne peut pas
tolérer l'échec et lorsqu'elle se confronte à de nouveaux
problèmes, elle a souvent les croyances suivantes qui causent la
reprise de consommation de drogue:
- L'alcool ou la drogue n'est pas une source de
problèmes.
- Ce n'est pas dangereux de se droguer.
- La drogue fait baisser l'anxiété et permet de
se relaxer.
- La drogue est le seul moyen pour réduire la
souffrance.
- Je suis un toxicomane donc je suis incapable et
faible.59(*)
B) théorie Aérons
Beck :
Beck a isolé deux types de schémas cognitifs
dysfonctionnells qui se trouveraient de manière prégnante chez
les toxicomanes :
- « je suis mauvais, nul »;
- «je suis sans espoir, condamné, sous
contrôle ».
Ces schémas joueraient un rôle important dans le
maintien de la toxicomanie. A un schéma de base ( je suis nul) serait
associé une proposition conditionnelle ( je n'arrive pas à
m'insérer et à me sentir à l'aise, donc je suis nul).
Suit alors une stratégie compensatoire qui pourrait
être rapprochée dans une certaine mesure à une
stratégie de coping. La stratégie compensatoire est un
comportement sous-tendu par une croyance qui va tenter de résoudre la
proposition conditionnelle.
A ce moment là, le sujet pourra consommer une substance
en croyant qu'il lui sera plus facile de vivre la situation présente et
ainsi la conditionnelle ne sera pas validée.60(*)
Trois catégories ont été
proposées par Beck qui sont en lien avec la consommation de la drogue
(schémas anticipatoires, soulageants et permissifs).
Les croyances anticipatoires impliquent une attente positive
liée à la drogue, les croyances soulageantes correspondent
à l'attente de la réduction d'un manque ou d'un malaise, et les
croyances permissives donnent au sujet la permission,
« l'autorisation » de consommer des substances
potentiellement dangereuses.
Chabrol et coll ont étudié sur ces
différents types de croyance chez de consommateurs de cannabis. Sur 285
sujets. Les auteurs ont pu montrer le lien entre l'intensité des
croyances et l'importance de la consommation. Plus les croyances sont fortes,
plus la consommation est élevée.
Les consommateurs obtiennent des scores significativement
plus élevés que les non consommateurs aux trois catégories
de croyances.61(*)
C) Théorie Albert Bandura :
La théorie de l'apprentissage social émis par
Albert Bandura (1976) dans ses versions successives a introduit des composantes
cognitives telles que l'efficacité personnelle et l'anticipation du
résultat. Cette théorie a largement influencé le
modèle de prévention des rechutes de G. Alan Marlatt (1985).
L'hypothèse de base est qu'un patient qui s'engage sur la voie de
l'abstinence sans avoir les moyens nécessaires de gérer
efficacement une situation à haut risque risquerait de consommer
à nouveau de l'alcool.62(*)
I-V- IV. Modèle systémique
Familial :
La théorie des systèmes familiaux avance que
chaque membre affecte et est affecté par les autres. Les liens entre les
membres de la famille sont donc à étudier dans une dimension
circulaire.
Les concepts clés de la théorie des
système sont : limites (qui génèrent les
règles du fonctionnement familial), hiérarchie, règles,
causalité, hoèostasies, écrit Pearlman (1988).63(*)Associés à ces
concepts, les paradigmes :
1) soulignent des lieux de crises spécifiques à
l'addiction comme la séparation des jeunes gens avec leur famille ou les
triades « pathologique » d'interaction (ex : un
parent est très proche du jeune toxicomane et l'autre parent le
rejette) ;
2) proposent un modèle général de
fonctionnement (et de dysfonctionnement comme la théorie de Bowen).
Cette théorie met l'accent central sur le travail de la
différenciation du self et de ses avatars : perturbations dans la
triade parent-enfant addicté, rôle des émotions familiales
et de leurs perturbations, rôle de projections ....Des styles parentaux
prédisposent les enfants à l'addiction :
Parents alcooliques, parents totalitaires, parents en demande
excessive, parents peu protecteurs ;
3) les perturbations cognitives impliquées dans la
théorie de la codépendance : est postulé un mode de
relation pathologique entre l'addicté et son entourage qui
génère une expérience subjective
dépréciative, un besoin morbide d'être aimé, une
faible estime de soi, une omnipotence envers autrui, une propension à
souffrir et une faiblesse dans le contrôle des comportements. La
théorie de la codépendance insiste sur les distorsions cognitives
impliquées.64(*)
En prenant l'exemple d'un couple dont le marie est
alcoolique ; Rousseau va illustrer la notion d'alcoolisme conjugué.
Il précise quatre figures de femmes qui vont contribuer au
système :
La femme spécialiste. Elle connaît
avant son union ce qu'est l'alcoolisme, elle-même ayant eu un
père, un frère ou un proche alcoolique. Soit elle banalise
l'alcoolisme comme une conduite normale soit elle refuse l'alcool et se
positionne comme régulateur des rapports de force dans la
famille ;
La femme dominatrice. Elle gère tout au
foyer : l'éducation des enfants, les taches
ménagères, administratives etc. C'est une femme de devoir
préoccupée par son
Rôle de bonne mère et bonne épouse, la
place de l'homme à la maison l'indiffère ;
La femme soignant. Elle a connu la conduite
alcoolique avant l'union et a voulu l'aider, pensant que, grâce à
elle, son mari retrouverait l'abstinence. Le mari est considéré
comme un enfant de plus et donc vécu comme moins dangereux qu'un homme
qui pourrait la désirait sexuellement ;
La femme déçue. Elle a connu des
ruptures, des deuils non faits. Le mari vient combler un manque et peut importe
s'il est alcoolique.
Dans le cas où c'est la femme qui est alcoolique, le
rôle du mari a été identifié. Le plus souvent, le
mari est peu présent à la maison, davantage tourné vers sa
vie professionnelle et / ou social, l'essentiel de ces investissement se fait
à l'extérieur. La vie relationnelle au sein du couple et de la
famille est très pauvre en affects.65(*)
I-V- V. Modèle psychosocial:
Pelle a proposé une véritable théorie
psychosociale de l'addiction aux substances. L'ensemble des facteurs biologique
et de personnalité ainsi que l'environnement sociale, culturel et
politique sont à prendre en considération pour tenter de
comprendre la toxicomanie. En fait, ce que propose Peele c'est une approche
intégrative des addictions.
Il insiste sur l'expérience mémorisée
par le sujet lorsqu'il utilise un psychotrope et la façon dont cette
expérience s'inscrit dans la vie du sujet.
Les phénomènes clés qui peuvent expliquer
la dépendance sont les suivants : connaître l'ensemble des
substances ayant un véritable potentiel addictif ;
reconnaître les effets différents d'une même substance selon
l'individu qui la consomme et selon le contexte culturel ; repérer
le rôle des groupes et des facteurs sociaux sur l'utilisation de la
substance et sur l'arrêt de la consommation ; étudier
l'impact des événement de vie sur l'installation de la
dépendance.66(*)
Selon Cormier (1984) la
toxicomanie pourrait être conçue comme un style de vie.
Considéré sous cet angle, la toxicomanie en vient à
représenter pour la personne une technique d'adaptation
particulière. La position de l'auteur renvoie davantage à une
sorte de stratégie de coping, c'est à dire que le sujet
tente de maîtriser, de réduire ou de tolérer les exigences
internes ou externes qui menacent ses ressources.67(*)
I-V-VI- Le modèle
existentielle :
George Greaves propose une théorie existentielle de la
dépendance. Selon Maslow 1954, La principale motivation des être
humains résiderait dans la satisfactions de leur besoins fondamentaux et
dans la réalisation de ses aspirations profondes. Lorsque l'individu
peut satisfaire ses besoins et aspirations, il en résulte un sentiment
de plénitude, de bien être.
Les états altérés de conscience servent
à l'organisme de mécanisme d'adaptation ; selon Greaves,
certains adolescents ou adultes seraient moins aptes à accéder
à de tels états altérés de conscience, en raison de
processus pathologiques comme l'anxiété.
Ces individus useraient de psychotropes pour ressentir
malgré tous ces états, plus exactement pour retrouver un mode
d'être au monde leur permettant d'éprouver à la fois des
états de conscience normaux, et des états altérés.
Tout usage de drogue visant à modifier les caractéristiques d'une
personnalité pathologique doit être considéré comme
une forme d'automédication.68(*)
I-VI. Les facteurs vulnérabilité
à la toxicomanie :
Certains d'aspects dimensionnels de la personnalité
sont les facteurs de vulnérabilité à l'addiction. Le terme
vulnérabilité vient du latin vulnus, vulneris qui
signifie blessure. Il désigne la potentialité d'un sujet à
développer un type de maladie.
Il s'agit d'identifier les principaux facteurs de risque qui
vont rendre un individu vulnérable à l'alcoolisme ou la
toxicomanie.
I - VI - a. La recherche de
sensation :
La recherche de sensations est issue des travaux de Zuckerman
et est évaluée grâce à l'échelle de recherche
de sensations. Elle est composée de quatre facteurs principaux :
La recherche de danger et d'aventure, la recherche
d'expérience nouvelles, la désinhibition, la
susceptibilité à l'ennui.
Selon les études, la quantité d'alcool
consommée chez les garçons est corrélée aux
facteurs « recherche de danger et d'aventure » et
« désinhibition » et, chez les filles, au seul
facteur « désinhibition » et susceptibilité
à l'ennui.69(*)
I -VI - b. Le lieu de
contrôle :
Rotter (1966) a défini le lieu de contrôle comme
une croyance généralisée de l'individu dans le fait que
les cours des événements et leur devenir dépend ou non de
son comportement. Ainsi, un lieu de contrôle interne se
réfère à une croyance généralisée
selon laquelle ce qui arrive dépend du sujet, tandis qu'un lieu de
contrôle externe se réfère à une croyance
généralisée selon laquelle les événements
sont attribués à des facteurs externes : chance, destin,
hasard.70(*)
De nombreuses études ont démontré dans
le demaine de la santé l'incidence positive de la perception par le
sujet d'un lieu de contrôle interne face à leur état de
santé.
La majorité des auteurs s'accordent à dire qu'un
lieu de contrôle externe serait indicateur d'un pronostic moins
favorable , de dépendance plus longue aux substances, de rechutes, d'une
attitude passive alors qu'un lieu de contrôle plus interne prédit
une attitude plus responsable, plus active et serait de meilleur
pronostic.71(*)
Les études de Waitman (1989) & shultz (1992)
révèlent que les personnes du lieu du contrôle externe (je
suis incapable, je ne peut pas contrôler mes événements de
ma vie) ont plus tendance à la consommation d'alcool et de drogues que
ceux qui ont le lieu du contrôle interne ; et c'est pour cette
raison qu'ils sont plus stressés et ont moins de confiance en soi, par
conséquent ils consomment les drogues pour calmer leur
angoisse.72(*)
Cependant, les travaux concernant le type de contrôle
des patients alcooliques apportent des résultats parfois
contradictoires. Ces contradictions ont amené une équipe belge
73(*)à
émettre l'hypothèse selon laquelle les sujet alcooliques auraient
un lieu de contrôle subjectif (idéal de référence)
forte interne alors que dans les faits, ils se comportent de manière
particulièrement externe et dépendante.
I-VI-c. L'impulsivité :
L'impulsivité est définie comme « une
tendance aux actes soudains et incoercibles, échappant au contrôle
de la volonté et se déroulant quasi automatiquement74(*) et inéluctablement
lorsqu'ils ont été commencés ».
Des auteurs suggèrent que la consommation de drogues
peut être considérée comme un comportement impulsif. De
plus, l'impulsivité est corrélée positivement à
l'addiction aux substances psychoactives.75(*)
Quelques études longitudinales ont identifié
l'impulsivité chez l'enfant comme un facteur de risque à la
consommation de substances à l'adolescence ou à l'âge
adulte.
Après avoir fait passer l'échelle
d'impulsivité de Barrat composée de 34 items à choix
forcé regroupés en trois facteurs : l'impulsivité
motrice, l'impulsivité cognitive et les difficultés de
planification, une étude française a montré que les trois
types d'impulsivité sont associés à une conduite d'abus ou
dépendance à une substance.
De plus, les sujets les plus impulsifs ont une plus grande
probabilité de présenter une conduite addictive ou d'avoir un tel
trouble dans leurs antécédents. 76(*)
I-VI - d .L`hyperactivité :
« L'hyperactivité avec
troubles déficitaire de l'attention chez l'enfant est
considéré comme un facteur de risque pour la dépendance
aux substances psychoactives.
Elle se définit comme un mode persistant d'inattention
et /ou hyperactivité / impulsivité plus fréquent et plus
sévère que ce que l'on observe habituellement chez des sujets
d'un niveau de développement similaire.
Par ailleurs, des études ont montré que des
enfants à haut risque de survenue d'un abus ou d'une dépendance
présentaient des perturbation cognitives et de la régulation
comportementale, affectant essentiellement les domaines suivants :
capacité d'organisation, attention, raisonnement abstrait,
capacité d'anticipation, jugement, contrôle de soi et
contrôle de l'activité motrice. »77(*)
I -VI -e. L'anhédonisme :
C'est en 1896 que Ribot crée le néologisme
« anhédonie » pour définir
l'incapacité à éprouver du plaisir, qui peut être
mesurée par l'échelle d'anhédonie physique de Chapman.
C'est une échelle composée de 61 items adaptée et
validée en français.
Les études tendent à montrer que les scores
obtenus à l'échelle d'anhédonie sont plus
élevé chez les toxicomanes que chez les témoins. Les
sujets qui auraient des difficultés à éprouver du plaisir
pour des stimulations banales auraient une probabilité plus grande de
présenter une conduite addictive. Ecrit Varescon (2005).
I -VI -f- L'alexithymie :
En 1972, Sifnéos propose le terme d'alexithymie pour
désigner le fonctionnement de nombreux patients sous forme d'affection
organiques chronique à fortes composantes psychosomatique.
« Une vie fantasmatique pauvre avec comme résultat une forme
de pensé utilitaire, une tendance à utiliser l'action pour
éviter les conflits et les situations stressante, une restriction
marquée dans l'expression des émotions et particulièrement
une difficulté à trouver les mots pour décrire ses
sentiments ».78(*)
Les derniers résultats français,
proposés par le Réseaux Dépendance, concordent avec les
données de la littérature. Sur 124 sujets toxicomanes, 43,5 %
seraient alexithymiques, indépendamment des variables
sociodémographiques, de la catégorie socioprofessionnelle.
Les données mettent en évidence un lien entre
dépression et alexithymie notamment pour ce qui concerne la composante
émotionnelle.
La dépression semblerait favoriser alexithymie qui
apparaît comme secondaire et de nature multidimensionnelle.79(*)
I-IV- g- dépendance
interpersonnelle :
Les auteurs définissent généralement la
dépendance interpersonnelle comme un ensemble de pensées, de
croyances, de sentiments et de comportements, se traduisant par le besoin de
fréquenter étroitement, d'interagir et de compter sur des
personnes chères ou estimées.
De façon générale, la plupart des
études prouvent que les sujets alcooliques ont des scores plus
élevés que les sujets contrôles. 80(*)
De façon plus sûre, il semblerait que la
dépendance affective serait prédictive de rechute chez
l'alcoolique. Mais il faut rappeler les résultats des travaux
d'Hirschfeld qui mettent en évidence un lien entre dépression et
dépendance affective. La dépendance affective augmente en
fonction du niveau de dépression. 81(*)
Sur cette conception, nous discuterons complètement
en troisième partie de cette mémoire.
I - VII. Prévention :
Depuis l'antiquité, les sociétés ont
souhaité anticiper la survenue d'un mal et intervenir pour le
détruire ou le contrecarrer. Actuellement la société et
les pouvoirs publics mettent place des stratégies de prévention
et de soins pour les addictions.82(*)
En générale, on distingue trois niveaux de
prévention :
- la prévention primaire a pour objectif
d'éviter l'apparition du phénomène en s'adressant à
un public présumé non touché ; elle vise à
empêcher qu'un trouble, un processus ou un problème ne se
produisent.83(*) Sancho
1983 écrit : les actions de prévention primaire visent
à supprimer ou à diminuer l'exposition aux facteurs de risque ou
à protéger l'individu contre l'action de ces facteurs.84(*)
- la prévention secondaire vise à
reconnaître un trouble, un processus ou un problème, puis, le
plus rapidement possible, à les supprimer, ou à les modifier,
dans un sens positif, elle entend traiter les toxicomanes avérés
pour réduire leur dépendance et éviter que ne se
développent des complications.
- la prévention tertiaire vise à
enrayer ou retarder le développement d'un trouble, d'un processus ou
d'un problème et de leurs séquelles, alors même que
persiste la situation qui l'a suscité ; elle s'intéresse
à la réinsertion des anciens toxicomanes en développant
des stratégies de prévention des rechutes.85(*)
Dans le cadre d'une toxicomanie avérée, un
modèle de prévention de la rechute a été
proposé par Marlatt et Gordon en 1985, fondé sur la
restructuration cognitive du sujet toxicomane. La patient va être
amené à imaginer une rechute, en identifiant le contexte
situationnel et émotionnel. Le sujet évoque alors les
différentes stratégies possibles destinées à
éviter la rechute. Différents techniques sont proposées au
sujet comme des techniques de relaxation pour atténuer le stresse et
l'anxiété.
D'autres stratégies vont avoir pour objectif
d'intervenir de manière globale sur la vie du sujet.
Par exemple, le sujet est amené à restructurer
sa journée en remplaçant les moments propices à la
consommation par des activités procurant une gratification. Un aspect
originale du modèle de prévention de la rechute est la
dissociation faite entre rechute et récidive. 86(*)
Marlatt et Gordon 87(*)ont décrit le possible effet de violation de
l'abstinence : un sujet abstinent qui consommes à nouveau se sent
vaincu et impuissant et pense qu'il est condamné à rester toute
sa vie toxicomane. Cette dimension est prise en compte en comprenant la rechute
occasionnelle comme faisant partie intégrante du traitement et en
La considérants comme un élément à
partir du quelle un travail pourra s `élaborer les techniques
acquises renforceront le sentiment de contrôle et d'efficacité
perçue du patient sur son comportement.
I -VIII. Traitement :
Divers auteurs ont tenté de regrouper les
différents types d'aide envisageable pour les toxicomanes :
- des aides médico - pharmacologique : la
désintoxication médicale, le traitement par antagonistes
pharmacologiques et par substances aversives, le traitement par
substitution ;
- des aides de nature psychiatrique et psychologique :
les approches psychothérapeutiques ;
- des aides d'ordre psychosocial.
I-VIII--a. Le traitement de
substitution :
Depuis quelques années, les politiques de santé
publique sont plus axées sur la prévention des risques que sur
l'abstinence. C'est dans ce cadre que les produits de substitution
s'inscrivent.
Le toxicomane actif peut, à un moment donnée de
son parcours ou de façon plus régulière, avoir recours
à des produits de substitution pour différents raisons :
n le produit principalement consommé vient à
manquer sur le marché ou sa composition n'est plus faible ;
n le produit est devenu trop coûteux et donc ne peut
plus être exclusif pour le toxicomane ;
n le sujet éprouve un « ras le
bol » devant la complexité de l'approvisionnement :
trouver « des plans » , attendre le dealer au risque de se
faire interpeller par la force publique ;
n le sujet pense que son avenir est en danger s'il continue
l'intoxication : maladies.
n le sujet ne peut mettre fin à sa toxicomanie et
à maintenir l'abstinence.
Le sujet, décide, pour diverses raisons,
d'insérer sa toxicomanie dans une prise charge
médicalisée. De ce fait, il a recours à un médecin
de ville ou à une équipe médico-psycho-sociale pour
traiter sa demande. 88(*)
La méthadone est un produit de substitution
destiné aux personnes utilisant des opiacés depuis longtemps.
Elle supprime les effets du manque. Elle se présente sous forme de
sirop, c'est un antalgique qui reproduit les effets des opiacés.
Cependant, elle ne permet pas d'assurer l'absence de consommation d'autres
substances et l'arrêt de l'injection.
I-VIII- b- La thérapie cognitive - comportementale
(TCC) :
Prenant en considération à la fois le
comportement et les cognitions, les paradigmes du changement vont reposer sur
la technique de restructuration cognitive, associée à celle de
l'entraînement aux habiletés sociales qui ont des effets
thérapeutiques durables.
L'objectif de la prise en charge est double. Dans un premier
temps, il s'agit de faire prendre conscience au sujet des mécanismes en
jeu dans le comportement addictif.
Dans un second temps, le comportement addictif devra
être remplacé par un comportement adapté et accepté
par le sujet en lui donnant les moyens de faire face par lui - même aux
situations stressantes.
Pour obtenir ces objectifs, les principaux aspects de la
prise en charge vont se centrer sur :
n l'information à délivrer au sujet concernant
les substances consommées et leurs effets sur l'organisme ainsi que les
modifications physiologiques qui vont se produire au moment de l'arrêt de
la consommation ;
n l'identification des stimuli qui vont conduire à la
prise de substances :lieux, contextes, rencontres avec d'autres
consommateurs ;
n la dissonance cognitive et les contradictions entre les
croyances erronées, déformées et le comportement du
sujet ;
n la restauration de l'estime de soi positive ;
n la façon d'aider le sujet à trouver des
moyens pour lutter contre l'anxiété, le stress, les affects
négatifs ;
n le renforcement d'un lieu de contrôle
interne.89(*)
I-VIII-c- La cure analytique ou psychothérapie
d'inspiration psychanalytique :
Charles - Nicolas (1988) 90(*)propose de prendre en compte l'histoire du sujet, le
fait de favoriser ses émotions, ses sentiments, ses affects et la
restauration de l'estime de soi. L'auteur prévoit deux étapes au
traitement : la psychothérapie de soutien et la
psychothérapie psychanalytique. La première visera à
renforcer les défenses de la personnalité et à
réduire l'anxiété, le thérapeute
représentant d'abord la drogue, puis le moi auxiliaire du
patient.91(*)
La question de l'alliance thérapeutique a
été posée par Jeammet, concernant plus
particulièrement les adolescents consommateurs de substances. Jammes
expose avec pertinence ce que tout thérapeute doit savoir lorsqu'il
s'engage dans la prise en charge des adolescents
dépendants : « Les adolescents sont exemplaires des
difficultés de l'approche psychothérapique et de la remarquable
et dangereuse ambiguïté de la notion de demande à cet
âge.
En effet, attendre qu'ils manifestent d'eux-mêmes une
demande n'est pas nécessairement leur laisser exercer leur
liberté de choix. Ceux qui peuvent formuler une demande ne sont pas
ceux qui sont le plus en difficulté. Pour les autres reconnaître
cette demande serait, en effet, admettre une dépendance à
l'égard de l'objet que tout leur comportement a justement pour but de
nier ».92(*)
De ce fait, pour que la prise en charge ait le plus de chance
de réussir, il faut chercher une alliance thérapeutique avec le
consommateur. La relation duelle est parfois difficilement supportable pour
l'adolescent, réactivant, chez certains jeunes, une position
parentale.
D'autres moyens psychothérapeutique peuvent être
utilisés : le groupe, le psychodrame, l'approche corporelle, la
thérapie familiale, quel que soient les courants théoriques qui
les sous-tendent. Les principaux objectifs de la prise en charge
psychothérapeutique sont de favoriser l'action de représentation,
d'aider le sujet à verbaliser ce qu'il ressent, et ainsi l'amener
à comprendre le sens de sa consommation de drogues. Intervenir le plus
tôt possible permet d'éviter que l'adolescent s'enferme dans sa
conduite de consommation en se coupant de l'environnement et que son estime de
lui-même ne soit pas trop endommagée.93(*)
I-VIII- d. Les thérapies
systémiques :
Elles sont basées essentiellement sur les interactions
familiales et sur le système de communication interpersonnelle. La
participation de tous les membres de la famille est généralement
demandée. Selon Sylvie et Pierre Angel (1989), le postulat de la
thérapie familiale se formule de la façon suivante :
« Les membres de la constellation familiale sont
solidairement impliqués dans la conduite toxicomaniaque du patient
désigné et doivent être solidairement mobilisés pour
que cette conduite cesse, pour que la situation change ».
Les thérapies systémique ont été
appliquées dans le champ de la toxicomanie qu'à partir des
années 1970 et ont connu des oppositions très vives en raison de
leur nouveauté et l'innovation qu `elles introduisaient au sein des
pratiques classiques. A présent , leur efficacité n'est plus
à démontrer .94(*)
I-VIII-e- Thérapies de
groupe :
« Dans les groupes de
thérapie de type nord-américain, d'inspiration
béhavioristes ou comportementaliste, l'approche est basée sur
l'expression des sentiments: il s'agit de thérapies
émotionnelles. On note l'absence de toute interprétation
symbolique de type psychanalytique.
Ici, l'important ne se situe pas dans le contenu des messages,
mais dans l'intensité avec laquelle ils sont délivrés au
sein du groupe puis repris par le « thérapeute
leader », afin de canaliser les émotions ; ces
thérapeutes leaders sont le plus souvent d'anciens toxicomanes.
Ces thérapies partent toutes du modèle du
disease concept des Alcooliques anonymes ou des Narcotiques anonymes,
où la toxicomanie apparaît comme une maladie
« incurable » progressive et mortelle ». La
thérapie de groupe est basée sur l'encouragement par les pairs
à renoncer aux conduites de dépendance. Les sujets addictifs
nient souvent leur dépendance, alors qu'au sein de ces groupes, ils
parviennent à l'admettre, à la reconnaître devant soi et
devant les autres.
Les programmes comportent un certain nombre d'étapes
(sur le modèle des twelve steps des AA et NA), l'objectif de
guérison étant l'abandon de l'addiction.
Dans ces groupes conduits par des pairs, chacun s'engage dans
le partage de la résolution des problèmes.
Ces programmes sont souvent courts, et l'effet
recherché souvent à court terme.
Ils comportent des activités diverses où l'on
demande aux patients de se situer dans le présent, au cours de
l'expérience groupale qu'ils sont en train de vivre.
Les participants doivent parvenir à « faire
peau neuve » et repartir à zéro.
Il s'agit de se débarrasser de son histoire d'une
manière parfois violente afin de faire resurgir l'émotion
liée à un événement traumatique, dans une
visée cathartique.
Ces groupes de thérapie sont des lieux de
décharge émotionnelle fondée sur l'effet catalyseur du
groupe ». 95(*)
Problématisation :
Les conduites addictives sont une réalité
clinique qui menacent les valeurs sociales et individuelles. L'étude des
dépendances aux substances psychoactives est à la croisée
des facteurs d'ordre social, psychologique et biologique. Dés que l'on
étudie les comportements de consommation aux substances psychoactives,
on se trouve face à la fois aux facteurs de vulnérabilité
psychologique et sociaux. L'étude des conduites addictives est complexe.
Tout clinicien qui pratique dans ce champ le sait.
C'est nécessaire de connaître les facteurs de
vulnérabilité au développement d'une toxicomanie. Mais en
fait, il existe de très nombreuses voies pouvant conduire à
l'abus et à la dépendance. Les facteurs de
vulnérabilité concernent certains aspects de la
personnalité comme la recherche de sensation, l'impulsivité,
l'hyperactivité, la dépression, la faible estime de soi, la
dépendance affective, alexithymie, mais l'existence
d'éléments génétiques et de facteurs sociaux ont
également été repérés.
Il serait illusoire de prétendre qu'une seule approche
psychopathologique suffit à la compréhension des conduites
addictives.
Cela nécessite de connaître ce problème et
son étiologie, donc dans cette partie de mémoire, nous avons
présenté ce phénomène.
Résumé de première
partie :
Dés que l'on étudie les comportements de
consommation aux substances psychoactives, on se trouve face à la fois
aux facteurs de vulnérabilité psychologique et sociales et
à la clinique de l'intoxication. C'est sur cette base de pensée
que ce chapitre a été écrit.
L'objectif principal de cette partie était de faire une
mise au point des connaissances théoriques.
Après une présentation générale
des addictions, les définitions et les différentes formes
d'addictions, nous avons présenté les principaux modèles
explicatifs, parce que les différents courants théoriques
psychopathologiques méritent d'être connus.
La présentation des principaux facteurs de
vulnérabilité tend à montrer leur importance. Ces derniers
se définissent comme l'ensemble des déterminants propres à
l'individu qui favorisent les dommages liés à l'usage d'une ou
plusieurs substances psycho actives. Ils sont de nature
génétique, psychologique, psychopatologique, mais aussi familiaux
et sociaux. Un seul de ces facteurs ne peut prétendre expliquer le
phénomène de dépendance dans sa totalité.
Les modalités de soin et d'aide ainsi que ces
éléments concernant la prévention et le traitement ont
terminé cette première partie de mémoire.
Introduction pour la deuxième partie :
Aujourd'hui, on sait que les toxicomanes présentent
plus fréquemment des troubles psychiatriques que dans la population
générale et que les sujets présentant des troubles mentaux
montrent une plus forte appétence pour les drogues.
L'association dépression et toxicomanie ne fait plus
aucun doute qu'elle soit primaire ou secondaire, la dépression ne peut
qu'aggraver ou maintenir la consommation de drogues. Ainsi, notre étude
est sur les types de personnalité en lien avec la dépression chez
cette population.
C'est pour cette raison que dans la deuxième partie de
mémoire, nous présenterons les définitions de la
dépression, les différentes approches sur ce trouble comme, le
modèle biologique, le modèle systémique, les
modèles psychanalytiques (Freud, Lacan), le modèle sociologique
et enfin les modèles cognitifs (Beck, et Seligman).
Ensuite, nous passerons sur la fonction de
la dépression dans les troubles
Addictifs et les travaux sur le terrain.
II-I- La dépression :
La dépression est connue depuis l'Antiquité.
Hippocrate en rapporte des descriptions cliniques. Il attribue l'affection
à la « bile noire ». La traduction littérale
du grec « bile noire » donnera le terme
« mélancolie ». Il désigne, aujourd'hui,
certaines formes particulières de dépression. La notion de
mélancolie traverse les siècles ; elle se module en
significations imprécises et fluctuantes qui ne renvoient pas toujours
à l'authentique mélancolie, trouble profond de l'humeur
caractérisé par une tristesse pathologique.
Au Sixième siècle, les auteurs isolent dans le
groupes des délires (dénommés monomanies), le
« délire partiel triste » appelé
lypémanie par Esquirol.
Puis apparaissent les notions de folie circulaire (Falret) et
de folie à double forme (Baillarger) pour désigner les
dépressions récidivantes alternant avec des accès
d'agitation euphorique dits excitation maniaque ou manie, et enfin psychose
maniaco - dépressive par Kraepelin, terme actuel. Mais les
états dépressifs de la psychose maniaco - dépressive ne
résument pas les dépressions. Ils en constituent seulement un
sous-groupe.96(*)
II-II - Les définitions :
La définition des troubles de l'humeur a sans doute
bénéficié de la précision apportée par
l'emploi de critère diagnostique. Nous présenterons, dans cette
partie, les critères diagnostiques d'épisode dépressif
majeur selon le DSM-IV et la CIM-10.
Tableau II-II-I. Critères
diagnostiques d'épisode dépressif majeur selon le DSM-IV
A) Au moins cinq des symptômes suivants
doivent avoir été présents pendant une même
période d'une durée de deux semaines et avoir
représenté un changement par rapporte au fonctionnement
antérieur ; au moins un des symptômes est soit (1) une humeur
dépressive, soit (2) une perte d'intérêt ou de plaisir.
NB. Ne pas inclure des symptômes qui sont manifestement
imputables à une affection médicale générale,
à des idées délirantes ou à des hallucinations non
congruentes à l'humeur.
1) Humeur dépressive présente pratiquement toute
la journée, plus d'un jour sur deux pendant au moins deux ans,
signalée par le sujet ou observée par les autres.
NB. Eventuellement irritabilité chez l'enfant et
l'adolescent.
2) Diminution marquée de l'intérêt ou de
plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute
la journée, presque tous les jours ( signalée par le sujet ou
observée par les autres).
3) Perte ou gain de poids significatif en l'absence de
régime (p. ex. modification du poids corporel en un mois excédant
5 %), ou diminution ou augmentation de l'appétit presque tous les
jours.
NB. Chez l'enfant, prendre en compt l'absence de
l'augmentation de poids attendu.
4) Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
5) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les
jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment
subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur)
6) Fatigue ou perte d'énergie presque tous les
jours
7) Sentiment dévalorisation ou de culpabilité
excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque
tous les jours.
8) Diminution de l'aptitude à penser ou à se
concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le
sujet ou observée par les autres).
9) Pensées de mort récurrentes (pas seulement
une peur de mourir) ; idées suicidaires récurrentes sans
plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se
suicider
B) Les symptômes ne répondent pas aux
critères d'épisode mixte.
C) Les symptômes induisent une souffrance cliniquement
significative ou une altération du fonctionnement sociale, professionnel
ou dans d'autres domaines importants.
D) Les symptômes ne sont pas imputables aux effets
physiologique directs d'une substance ou d'une affection médicale
générale.
E) Les symptômes ne sont pas mieux
expliqués par un deuil, c'est à dire après la mort d'un
être cher, les symptômes persistent pendant plus de deux mois ou
s'accompagnent d'une altération marquée du fonctionnement , de
préoccupations morbides de dévalorisation, d'idées
suicidaires, de symptômes psychotique ou d'un ralentissement
psychomoteur.
Tableau II-II-II. Critères diagnostiques
d'épisode dépressif majeur selon la CIM-10.
A) Critères généraux (obligatoires)
G1. L'épisode dépressif doit persister au moins
deux semaines.
G2.Absence de symptômes hypomaniaques ou maniaques
répondant aux critères d'un épisode maniaque ou
hypomaniaque à un moment quelconque de la vie du sujet.
G3. Critères d'exclusion les plus couramment
utilisés. L'épisode n'est pas imputable à l'utilisation
d'une substance psychoactive ou à un trouble mental organique, selon la
définition donnée en F00-F09.
B) Présence d'au moins deux des trois symptômes
suivants :
1) humeur dépressive à un degré
nettement anormal pour le sujet, présente pratiquement toute la
journée et presque tous les jours, dans une large mesure non
influencée par les circonstances, et persistant pendant au moins deux
semaines.
2) diminution marquée de l'intérêt ou du
plaisir pour des activités habituellement agréables.
3) réduction de l'énergie ou augmentation de
la fatigabilité.
C) Présence d'au moins un des quatre
symptômes suivants, pour atteindre un total d'au moins quatre
symptômes :
1) perte de la confiance en soi ou de l'estime de
soi ;
2) sentiments injustifiés de culpabilité
excessive et inappropriée ;
3) pensées récurrentes de mort ou idées
suicidaires récurrentes, ou comportement suicidaire de n'importe quel
type ;
4) diminution de l'aptitude à penser ou à se
concentrer (signalée par le sujet ou observée par les autres), se
manifestant, par exemple, par une indécision ou des
hésitations ;
5) modification de l'activité psychomotrice,
caractérisée par une agitation ou un ralentissement
(signalée ou observée) ;
6) perturbation du sommeil de n'importe quel type ;
7) modification de l'appétit (diminution ou
augmentation) avec variation pondérale correspondante. 97(*)
II-III- Les modèles de la
dépression :
II-III-I- Modèle
génétique :
Les données génétiques sont probantes
pour la psychose maniaco - dépressive bipolaire , probables pour
certains dépressions unipolaire, primaires. Par contre, le
déterminisme génétique n'existerait pas dans les
dépressions névrotiques.
Debray et Caillard, dans La maladie
dépressive, rapportent des taux de concordance pour la maniaco -
dépressive de 25 à 90% chez les jumeaux monozygotes et de 0
à 38 % chez les dizygotes ; ces chiffres plaident pour un
indiscutable facteur génétique dans la transmission de la
maladie.
Dans certaines familles examinées par
Mendlewicz, la transmission héréditaire semble liée au
chromosome X.98(*)
Le chromosome 11 a été aussi
incriminé dans la transmission de la PMD bipolaire à partir
d'investigations menées dans la population des Amish. Cette secte
protestante, très traditionnelle, vit aux Etats - Unis, constituent une
société fermée, sans migration, sans mariage avec les
sujets extérieurs. « il s'agit donc d'un isolat
génétique et culturel, pratiquement autarcique, qui constitue
à l'évidence un laboratoire naturel idéal pour les
recherches génétiques... ».99(*)
II-III-II- Le modèle
biologique :
Les principaux neurotransmetteurs dans zones
cérébrales qui régulent l'affectivité ou l'humeur
sont dénommés des monoamines car ils possèdent une seule
fonction amine dans leur structure chimique.
Ils sont essentiellement deux dans les parties du cerveau
dévolues à la fonction affective :
La noradrènaline qui joue également un
rôle dans l'éveil, l'effort et la régulation de la tension
artérielle ;
La sérotonine qui intervient dans la régulation
du sommeil, de l'appétit , de l'agressivité et de la
sexualité.
On comprend ainsi que si ces substances sont
perturbées dans la dépression, celle-ci s'accompagne de trouble
de l'initiative, de fatigue, d'hypotension artérielle, de perturbation
du sommeil, de l'appétit et de la sexualité.
II-III-III- Le modèle
psychanalytique :
Freud:
Il nous est aisé de suivre Freud dans la toute
première époque de sa pensée grâce à la
correspondance entretenue avec W. Fliess jusqu'en 1902 et
éditée en France sous le titre La naissance de la
psychanalyse.100(*)
Dans le Manuscrit B en 1893, il évoque une forme de
névrose d'angoisse : « la dépression
périodique... elle se distingue de la mélancolie vraie par son
rapport avec quelque traumatisme psychique. Et pourtant ce dernier ne constitue
qu'une cause déclenchante. En plus, cette dépression
périodique est dépourvue de l'anesthésie psychique
(sexuelle) qui caractérise la mélancolie ».101(*)
Ses recherches sur la mélancolie sont liées
à celles sur l'angoisse ; l'hypothèse sexuelle sert à
expliquer ces deux états : dans le Manuscrit E , il évoque
comme facteur déclenchant d'une mélancolie l `accumulations
d'une tension sexuelle psychique, alors que l'accumulation d'une
tension sexuelle physique entraînerait une névrose
d'angoisse.
Différents allusions dans ses écrits nous
montrent que Freud s'éloigne de la théorie sexuelle de la
mélancolie, il souligne la dimension traumatique de la perte, du deuil
et leurs liens avec la formation du symptôme. A chaque date anniversaire
peut apparaître « une abréaction
après-coup ».102(*)
Freud dans Deuil et mélancolie (1915) repose sur le
rapprochement clinique du deuil et de la mélancolie psychogène.
L'affect dépressif est commun et la circonstance déclenchante en
est une perte : dans le deuil, c'est la mort d'une personne chère,
dans la mélancolie ce peut être aussi « la perte d'une
abstraction mise à sa place, la fratrie, la liberté, un
idéal, etc. »103(*)
Dans la mélancolie, la perte se double
« d'une prédisposition morbide » (p.146) (type de
relation d'objet et antécédents). Sur le plan
sémiologique, l'inhibition massive et « la limitation du
Moi » sont communes aux deux problématiques, mais le deuil ne
peut pas présenter de diminution de l'estime de soi « pouvant
aller jusqu'à l'attente délirante du châtiment ».
Dans le deuil :
- Le sujet sait qui il a perdu et ce qu'il a perdu ;
alors que le mélancolique n'est pas conscient de la nature exacte de sa
perte ce qui explique le décalage qualitatif entre la
réalité extérieure et le vécu
mélancolique.
- Le monde est vide tandis que dans la mélancolie c'est
le Moi qui est appauvri et de plus il s'est clivé, une partie, la
conscience morale, critiquant et accusant l'autre.
- « L'épreuve de
réalité a montré que l'objet aimé n'existe plus et
édicte l'exigence de retirer toute libido des liens qui la retiennent
à cet objet. » Le sujet se rebelle mais la
réalité va l'emporter. Le sujet désinvestit
progressivement l'objet et « le fait est que le Moi après
avoir achevé le travail de deuil redevient libre et sans
inhibitions ».
- La perte de l'objet a rendu « le
monde pauvre et vide, alors que dans la mélancolie c'est le Moi
lui-même qui est vide.
Freud retrace les étapes préalable du futur
mélancolique : après la rupture « l'ombre de
l'objet tomba ainsi sur le Moi qui peut alors être jugé par une
instance particulière (le sur moi) comme un objet, comme un objet
abandonné. De cette façon la perte de l'objet s'était
transformée en une perte du Moi et le conflit entre le Moi et la
personne aimé en une scission entre la critique du Moi et le Moi
modifié par identification ».
Pour que la libido puisse se retirer ainsi dans le Moi, il
faut que l'investissement d'objet initial soit d'un type particulier à
la fois narcissique et ambivalent :
- Narcissique : le sujet aime dans l'objet ce qu'il est,
ce qu'il a été ou ce qu'il voudrait être.104(*) Ce type de choix d'objet
implique une forte fixation à l'objet d'amour mais paradoxalement un
faible investissement de l'objet lui-même ou d'une partie de lui.
- Ambivalent : le désire de
destruction de l'objet aimé n'est jamais absent. Les reproches et les
accusations que le sujet s'adresse sont, en fait, adressés à
l'objet. « Le Moi ne peut se tuer que lorsqu'il peut, de par le
retour de l'investissement d'objet, se traiter lui-même comme
objet... ».
Freud souligne la nécessité de trois conditions
pouvant déclencher un accès mélancolique :
- ambivalence initiale pour l'objet d'amour ;
- perte de cet objet ;
- régression de la libido dans le Moi,
favorisée par le narcissisme de ces sujets.
Perte d'objet et ambivalence sont
retrouvées dans le deuil normal, mais non la régression de la
libido dans le Moi.
Karel Abraham
En 1911, Karel Abraham publie «
Préliminaires à l'investigation et au traitement analytique de la
folie maniaco - dépressive et des états voisins ». Il
construit un modèle de la dépression psychotique sur le
modèle freudien de la paranoïa, mettant en jeu un mécanisme
projectif :
« - Je ne peut pas aimer les autres ; je suis
obligé de les détester.
- les autres ne m'aiment pas, ils me
détestent... car je suis marqué par des insuffisances
innées : c'est pourquoi je suis malheureux,
déprimé ».
- puis la répression de mouvements de
haine engendre des idées de culpabilité.
« Du refoulement du sadisme nous
voyons surgir la dépression, l'angoisse, la culpabilité. Le
patient prend une attitude passive, il tire son plaisir de ses souffrances, de
sa contemplation de lui-même. Ainsi au fond de la misère
mélancolique, nous trouvons une source cachée de
jouissance. » La stupeur dépressive - inhibition maximale -
constitue une mort symbolique. L'idée de ruine est issue de la
perception refoulée de l'incapacité à aimer. ce que la
paranoïa atteint spécifiquement par la voie de la projection, la
mélancolie y parvient par voie d'introjection. » Les deux
phases, maniaque et mélancolique, sont issues du même
complexe : « le dépressif se laisse écraser alors
que le maniaque l'enjambe ».
En 1924, Karl Abraham reprend son étude sur la
mélancolie après une riche correspondance avec Freud et suite
à la publication par ce dernier de « Pour introduire le
narcissisme ».Abraham publiera alors un très gros travail
théorico-clinique : Esquisse d'une histoire du
développement de la libido fondée sur la psychanalyse des
troubles mentaux, divisé en deux grandes parties. Dans la
première « Les états maniaco-dépressive et les
étapes prégénitales d'organisation de la
libido », il ajoute l'importance de l'oralité avec sa
traduction clinique : le refus alimentaire. La régression de la
libido se fera à un stade plus primitif que dans la névrose
obsessionnelle : stade oral ou cannibalique.
Il précise que « La mélancolie est une
forme archaïque de deuil.. le travail de deuil du sujet normal s'effectue
également sous la forme archaïque dans les couches psychique
profondes ». Et il souligne l'importance de la
répétition d'un événement traumatique initial. Sa
conclusion prend en considération cinq facteurs : un facteur
constitutionnel, la fixation privilégiée de la libido à
l'étape oral du développement, une blessure grave du narcissisme
infantile par déception amoureuse, la survenue de la première
grande déception amoureuse avant la maîtrise des désires
oedipiens, la répétition de la déception primaire pendant
la vie ultérieure.105(*)
Mélanie Klein :
Pour cet auteur, la dépression serait une reviviscence,
lors de certains événements, des ambiguïtés
affectives éprouvées lors d'une étape du
développement de l'enfant qu'elle dénomme la position
dépressive. Initialement l'enfant ne reconnaît pas unee personne,
un objet extérieur dans son intégralité. Ainsi le sein qui
le nourrit et la main qui le couche dans son berceau ne sont pas
intégrés comme éléments d'une même
entité, la mère.
Ce stade, dit de l'objet partiel, corresponde pour
Mélanie Klein à une position
« schizoparanoïde ». Puis l'enfant va identifier les
objets extérieurs dans leur unité ; ainsi il va
reconnaître que le sein et la main appartiennent à la même
personne. Alors l'enfant se déprime car il prend conscience de
l'ambivalence de ses sentiments : il aime le sein qui le nourrit et
déteste la main qui l'en écarte.
Dans cette période, l'enfant craint que ses sentiments
de haine à l'encontre d'une partie de la personne aimée ne la
détruisent. Dans les dépressions, le sujet vit à nouveau
de tels affects où se mélangent l'agressivité et l'amour
à l'égard du monde extérieur et de lui-même. Un
autre apporte de Mélanie Klein est de considérer l'excitation
maniaque comme un mode de défense contre la mélancolie.106(*)
Jacques Lacan :
A la suite de la théorie freudienne, J. Lacan (1936)
estime que la souffrance, liée au dilemme de la perte de l'objet est son
identification narcissique par le sujet, s'accompagne de jouissance du sujet.
Pour J. Lacan, la jouissance s'oppose au plaisir. La
jouissance est sans limites et mortifère, c'est la direction
inconsciente de la pulsion de mort. Dans ce sens, les êtres humains sont
des « êtres pour la mort »
corrélativement à leur accession au langage c'est à dire
au symbolique : « la vie ne songe qu'à mourir. La vie est
un détour dépourvu de signification ».107(*)
Spitz :
Pour Spitz, les carences affectives précoces sont un
élément fondamental dans la survenue ultérieure de
dépression. Il décrit la dépression anaclitique chez des
enfants privés de leur mère pendant trois mois de façon
permanente, après avoir bénéficié d'une relation
maternelle normale.
L'enfant présente alors une phase de protestation avec
cris et pleurs, puis une phase de renoncement avec apathie, retrait apparent,
désintérêt, ralentissement, voir arrêt du
développement psychomoteur. L'absence de restauration d'une relation
maternelle normale augure de propensions dépressives à
l'âge adulte.108(*)
II-III-IV. Modèle sociologique :
L'adolescence en tant que condition socioculturelle est
déterminée par les changements de la société, de
la famille, et des valeurs des adultes. La société actuelle
montre une capacité diminuée à offrir des valeurs et des
espoirs de statuts aux adolescentes. L'inaptitude de nos institutions à
proposer un rôle convenable à chacun a été
suggérée comme un modèle sociologique de la
dépression chez l'adulte et l'adolescent.109(*)
La chômage, particulièrement élevé
chez les jeunes, peut leur donner l'impression que la société les
refuse.
Les adolescents peuvent se laisser décourager par
l'évolution actuelle de la société dont les exigences
paraissent leur opposer des obstacles insurmontables. Les difficultés
scolaires, dont la fréquence est alarment, représentent une
menace d'échec socioprofessionnelle et participent aux sentiments de
désespoir et de résignation associés à la
conscience de l'impuissance économique et social.
Le refus des valeurs incertaines et factices des adultes
accroît la confusion d'identité et le sentiment de solitude des
adolescents, d'autant qu'ils sont privés du soutien d'une contre-culture
adolescente cohérente : à la révolte des
années 60, ont succédé l'indifférence et l'apathie
des années 70 et le désespoir des années 80.110(*)
Le divorce est éprouvé par la plupart des
adolescents comme une perte personnelle, familiale et sociale. Il peut
provoquer des sentiments de culpabilité car l'adolescent peut s'en
rendre responsable d'autant plus que ses parents l'ont désigné
comme la cause de leurs conflits. Le divorce perturbe le développement
interférant avec les processus de séparation de la famille et
d'acquisition d'une identité adulte. Une réaction
défensive fréquente consiste dans l'arrêt
prématuré de la formation de l'identité, comme par exemple
l'adoption non critiquée des comportements du parent absent.111(*)
L'usage de drogue ou d'alcool, les comportements de type
antisociaux peuvent apparaître comme des moyens de lutter contre les
sentiments de honte, l'anxiété et la dépression et comme
des tentatives de tester les limites de la nouvelle organisation familiale. La
sexualité précoce y ajoute la recherche compensatrice et
régressive d'une relation anaclitique.
Ainsi la dépression de l'adolescent peut
apparaître non comme une pathologie mais comme une réponse
inévitable à un monde frustrant.112(*)
II-III-V. Le modèle cognitif :
« Le terme cognition est actuellement très
employé. Il désigne l'ensemble des processus par lesquels le
cerveau traite les informations, les reçoit, les intègre et y
répond de façon verbale et comportemental. L'adjectif cognitif
renvoie ainsi à la vigilance, à l'attention, à
l'apprentissage, à la mémoire, à la compréhension
et à la l'adaptation.
Les bases des théories cognitives de la
dépression ont été établies par Beck et Seligman.
Dans les théories cognitives, le cerveau est implicitement
comparé à un ordinateur. Dans la dépression il existe une
perturbation des processus qui transforment les informations en
représentations mentales ».113(*)
A) Le modèle cognitif de
Beck :
Sur le plan théorique, le modèle cognitive de la
dépression (Beck et al 1979) 114(*)fait appel à un modèle beaucoup plus
générale : celui du traitement de l'information. Partant de
la notion qu'il existe une « triade cognitive » chez le
déprimé : à savoir des pensées
négatives sur soi-même, le monde et le futur, il propose un
modèle structural du fonctionnement dépressif. Le
déprimé ignore l'information positive et /ou ne retient que
l'information négative.
Cette « tunnellisation de l'information »
repose sur des schémas cognitifs dépressogènes qui
polarisent l'information négative au détriment de l'information
positive (blocage cognitive).115(*)
Les schémas cognitifs sont inconscients et
situés dans la mémoire à long terme qui filtrent
l'information en ne retenant que les aspects négatifs de
l'expérience vécue. Les schémas contiennent un ensemble de
règles inflexibles ou postulats silencieux qui se présentent sous
une forme impérative : par exemple « je doit tout le
temps et toujours réussir » « je dois tout le temps
et toujours être aimé de tout le monde ».
Ces postulats sont implicites, rarement conscients et guident
les jugements que le sujet porte sur lui même. La perte de l'estime de
soi, l'indécision, le pessimisme, le désespoir et les rêves
lugubres traduit cette perturbation.116(*)
« pour Beck la dépression trouve son origine
dans des événements traumatisants et anxiogènes remontants
à l'enfance, qui se réactivent lors d'expériences
actuelles pénibles, le cerveau, une sorte de disque dur, en ayant
gardé une empreinte cognitive.
Ainsi les éléments classiques du tableau
clinique des dépressions, seraient les conséquences de la
perturbation des processus cognitifs.
Ces distorsions cognitives sont
répertoriées :
- Les inférences arbitraires : le sujet tire des
conclusions sans preuves.
- L'abstraction sélective : le sujet porte son
attention sur un détail de la situation au lieu de porter son attention
sur la globalité de la situation.
- L'attribution internal : le sujet s'attribue des
responsabilités dans les événements.
- La pensée dichotomique : le sujet ne nuance pas
sa pansée. »117(*)
B) Modèle de L'impuissance apprise
(Seligman) :
Pour Seligman (1975) 118(*)La dépression résulterait de la perte
par le sujet de la possibilité de faire une liaison entre l'action et
les conséquences positives de celle-ci.
Seligman a, tout d'abord, mis au point une procédure
expérimentale destinée à tester chez des chiens le
rôle des événements aversifs. Dans une boîte à
deux compartiments dont l'un était électrifié, il apprit
à des chiens à sauter du côté non
électrifié pour être à l'abri des chocs. Ensuit, il
soumit la moitié des animaux à des chocs électriques
inévitables, pour ensuite les replacer dans une boîte à
deux compartiments où ils pouvaient à nouveau accéder, en
sautant, à un côté non électrifié.
Il constat que 2/3 des chiens qui avaient reçu des
chocs inévitables avaient désappris qu'ils pouvaient
accéder en sautant à un compartiment non
électrifié.
Inversement les chiens « contrôles »
qui n'avais pas reçu de chocs inévitables conservaient
l'apprentissage de l'échappement aux chocs. L'inhibition des chiens
choqués fut baptisée « impuissance apprise »
ou « désespoir appris » (helplessness), et fut
considérée comme un analogue expérimental de la
dépression humaine, dans la mesure où les animaux, tout comme les
déprimés après une expérience traumatique
prolongée ou des traumatismes répétés cessaient
d'avoir des réponses productives.
Le modèle reformulé de l'impuissance apprise a
été proposé par Abramson, Seligman et Teasdale (1978) qui
ont cherché à approfondir chez l'homme les facteurs cognitifs qui
permettraient de prédire une réponse d'impuissance apprise. Un
sujet face à un échec, peut ne pas y attacher d'importance
excessive, ou bien procéder à un jugement de causalité (ou
attribution) internal, globale et stable. Le sujet dépressif s'attribue
toute la responsabilité de l'échec (internalité) et
considère que celui-ci définitif (stabilité) et
s `entendra à tous les domaines de son existence
(globalité). Inversement en cas de réussite ou
d'événement positif le sujet dépressif va émettre
des jugements externaux ` le hasard, les autres sont la cause), des jugements
instables (cela ne durera pas). Des jugements spécifiques
(l'événement est isolé).119(*)
II-IV- La personnalité
dépressive :
La personnalité dépressive correspond à
une tradition de la médecine de l'antiquité. Dans le corpus
Hippocraticum, se trouve décrit le mélancolicos,
c'est à dire le type bilieux, le typus à la bile noire. Ces
sujets sont exposés à contracter la maladie appelée
mélancolia.
Plus prés de nous, plusieurs auteurs
appartenant à des écoles différents ont insisté sur
la personnalité particulière des sujets dépressifs entre
les épisodes. Dans cette partie, nous les présenterons.
Kretschmer
Kretschmer a décrit des tempéraments
cycloïdes parmi lesquels le typus triste qui caractérise des
sujets calmes, sensible, facilement accablés.
Fonctionnaires ou employés, ils sont assidus,
dévoués, consciencieux et supportent mal les périodes
troublées et inhabituelles qui amènent la décompensation
dépressive.120(*)
Hubertus Tellenbach :
Ce psychiatre allemand, phénoménologue, a
posé de façon très claire, sous l'appellation de typus
mélancholicus, les caractéristiques fondamentales d'un
état prédépressif et il a proposé une
psychopathologie qui permet de comprendre le passage vers la
décompensation mélancolique. Sa réflexion est basée
sur des observations cliniques bien établies.
« Le sujet typus mélancholicus est
attaché à l'ordre, en particulier dans le demaine du travail. Il
recherche la meilleure rentabilité en qualité et en
quantité, il néglige les loisirs et la détente.
Il s'investit socialement, se dévoue pour ses proches,
accepte mal que les autres lui rendent service sans les récompenser.
Dans ce culte d'un équilibre dynamique dans les relations et le travail,
le sujet typus mélancholicus supporte mal les accrocs et les disputes
qu'il souhaite toujours réparer pour revenir à un état
d'équilibre.
Il existe ainsi en permanence une peur de faillir, une
culpabilité sous-jacente qui s'établissent par rapport à
un fonctionnement optimal, à définition sociale. La morale de ces
sujets s'est ainsi fondée sur des valeurs qui sont mises en pratique et
qui ne sont pas issus de consignes purement culturelles.
Le passage à la mélancolie s'accomplit à
partir du moment où le système s'enraye, par les deux
constellations de l'includence et de la rémanence. Qu'il existe une
modification du rythme de l'existence liée à une promotion
professionnelle ou à un déménagement , que se
présentent une épreuve, physique ou morale, un cas de conscience
, une injustice, et , dés lors, tout le système de défense
du typus se renforce et s'exacerbe. Le sujet travaille encore plus, accentue
ses efforts, se culpabilise, cherche à se dépasser pour faire
face aux épreuves.
Cependant, il s'épuise, travaille finalement moins bien
et se trouve débordé, ce qui accentue de façon dramatique
son anxiété face à ses critères personnel de
rentabilité. Il est dans la constellation de rémanence , en
retard sur son programme habituel, et dans la constellation d'includence, ne
parvenant pas à maîtriser l'ensemble de ses tâches , soudain
excessives. Les perspectives pessimistes s'accumulent alors et
l'évolution vers la mélancolie est une suite logique. Des
culpabilités annexes, parfois fantasmatiques, sont attirées dans
ce maelström. »121(*)
Hagop Akiskal :
Hagop Akiskal, établissant une équivalence entre
dysthymie subaffective et personnalité, a proposé des
critères de personnalité dépressive :122(*)
- Sombre, pessimiste, sérieux,
incapable de joie et de relaxation ;
- Calme, passif, indécis ;
- Sceptique, hypercritique, se
plaignant ;
- Se tourmentant, broyant du noir ;
- Attaché au devoir, consciencieux,
autodiscipline ;
- Doutant de soi, autocritique, se faisant des reproches,
autodérogatoire
- Préoccupé par l'insuffisance,
les échecs, les événements négatifs ;
- Somnolence, tendance à la passivité, avec une
aggravation dans la matinée
Selon DSM-IV-TR :
La personnalité dépressive apparut ensuite dans
l'annexe B du DSM-IV, puis du DSM-IV-TR, en tant qu'outil destiné
à la recherche. Il s'agit d'un mode envahissant de cognitions et de
comportements dépressifs apparaissant à l'âge adulte et
présent dans divers contextes. Les critères sont alors les
suivants :
- l'humeur habituelle est avant tout abattue, morose, sombre
triste ou sans joie ;
- l'image de soi repose sur la croyance de ne
pas être à la hauteur, sur des idées de
dévalorisation et sur une faible estime de soi-même ;
- est critique envers soi-même, se fait des reproches et
se déprécie ;
- propension à ruminer et à se
faire du souci ;
- vision négative, critique et
réprobatrice d'autrui ;
- pessimisme ;
- tendance à éprouver de la
culpabilité ou des remords.
Il est bien souligné que cet état ne survient
pas exclusivement pendant les épisodes dépressifs majeurs et
qu'il n'est pas mieux expliqué par un trouble dysthymique.
La théorie de Blatt :
Blatt en 1974, selon une théorie intégrant
différentes approches, cognitive, psychodynamique et
développementale, a proposé l'existence de deux types de
personnalité rendant vulnérable à des types
différents de dépression.
A la base de toutes les approches du développement
psychologique, il y a , selon Blatt, la notion que le développement est
un processus par lequel l'individu « arrive à
être » à travers ses interactions avec les autres,
autres représentés par des figures pour lui significatives.
Les théories du développement cependant ont
souvent focalisé leur attention sur l'un ou l'autre des deux aspects de
ce processus : la séparation ou l'attachment.
Les unes, en considérant l'individu comme une
unité « in se » qui tend, sur la base de
capacités innées, vers la différenciation, l'individuation
et l'autonomie. les autres, en considérant le sujet comme une
unité en interaction, dont la maturation n'intervient pas dans
l'individu « per se », mais dans la qualité de se
relations.
Pour Blatt, ces deux dimensions, la séparation et
l'attachment, sont indissociables et constituent les deux lignes directrices du
développement psychologique. 123(*)
Les deux tâches essentielles du développement
seraient : l'acquisition d'une identité stable, progressivement
différenciée et intégrée, et l'acquisition de la
capacité à établir des relations aux autres de plus en
plus mûres. Dans le développement normal, ces deux axes
évoluent conjointement, de manière équilibrée.
Les stades successifs correspondent à l'acquisition
d'un niveau de représentation plus mature. Si les facteurs qui peuvent
influencer cette progression (facteurs biologiques, psychologiques, culturels,
etc.) sont divers, le rôle des relations qui
s »établissent entre l'enfant et la mère est
fondamental.
La psychopathologie décline les altérations qui
peuvent intervenir dans le cours du développement sur l'un ou l'autre de
ces deux axes124(*).
Blatt a qualifié
d' « anaclitiques » les troubles où
prédomine la perturbation des relations aux autres et
d' « autocritiques » ceux qui concernent
l'identité du sujet : les troubles anaclitiques selon Blatt
dérivent d'altérations plus précoces et plus graves dans
la relation mère - enfant et s'associent à une fragilité
majeure (« fragilité narcissique »), tandis que dans
les troubles autocritique, l'individu est parvenu à un certain niveau de
différenciation soi-objet.
Pour Blatt, les individus développent une
personnalité « dépendante »quand ils sont
incapables de créer des représentations matures du moi. Les
relations interpersonnelles permettraient à de tels sujets de renforcer
leur propre valeur. La dépression, de type anaclitique, survient si
l'individu dépendant se sent rejeté ou abandonné des
autres.125(*)
Les sujets dépendants seraient vulnérables
à des dépressions particulières, dites anaclitiques,
caractérisées par des sentiments de désespoir, la crainte
de l'abandon et un désir très important d'amour et de
protection126(*).
D'une autre côté, la personnalité
« autocritique » se construit lorsque l'individu a des
difficultés à développer des représentations
adéquates du soi dans les relations interpersonnelles et lorsequ'il se
centre sur le soutien du soi à travers la réalisation et
l'accomplissement de ses projets. La dépression, de type
« introjectif » survient si l'individu ne peut atteindre
ses propres standards ou ces des autres.
Il éprouve alors des sentiments
d'infériorité et de culpabilité associés à
une perte de plaisir et d'intérêt (anhédonie) et
d'insuffisance. Dans le système théorique de Blatt, l'important
pour le sujet dépendant est d'être aimé alors que pour
l'individu introjectif, c'est d'être reconnu, respecté et
admiré.127(*)
La théorie de Beck (sociotropie -
autonomie) :
Beck et coll. En 1983 ont émis l'hypothèse de
deux dimensions de la personnalité prédisposant l'individu
à des distorsions cognitives et à une augmentation des
réponses émotionnelles lors de certains événements.
Ces deux dimensions sont la sociotropie et l'autonomie.
La Sociotropie pourrait se définir comme tout ce qui
attire une personne vers les autres et qui la rend dépendante de ses
relations avec les autres pour être satisfaite.
La personne sociotrope attache une grande valeur aux
gratifications provenant de l'intimité, du partage, de l'empathie, de
la compréhension, de l'affection, de la protection, de l'approbation et
de l'aide.
La personne autonome attache plutôt une grande valeur
à l'indépendance, la mobilité, la liberté, le
choix, la réalisation de ses objectifs personnels et le
développement de soi. Ces traits s'avèrent stables à
travers les années
Chacun présente normalement des attitudes et comportements
caractéristiques des deux catégories.
Certaines personnes, cependant, ont très fortement
développé la sociotropie ou l'autonomie en
sous-développement l'autre catégorie de comportements et
d'attitudes.
Par exemples, nous voyons souvent en consultation des
personnes qui sont beaucoup plus sociotropes qu'autonomes: des gens qui disent
ne pouvoir passer agréablement quelques heures de solitude, trouvant
alors le temps vide et ennuyeux et faisant tout pour éviter ces quelques
moments de solitude; des gens qui sont centrés sur autrui, n'ayant pas
développé d'activités et d'intérêts propres
(autre que la réalisation de leurs tâches), pour qui la vie
consiste presqu'exclusivement à être en compagnie de la famille et
des amis; ou encore des gens qui n'apprécient des activités que
si elles sont partagées.128(*)
Au départ, l'hypothèse de recherche
voulait que la sociotropie et l'autonomie, lorsque
généralisées au détriment de l'autre facette,
soient des facteurs de vulnérabilité à la
dépression face à des événements de vie qui
touchent la sensibilité respective associée à ces traits.
Par exemple, la personne sociotrope pourrait être
vulnérable face à des événements comme la perte
d'un soutien social et la personne autonome face à un échec
professionnel. Cependant les recherches ne démontrent clairement un lien
avec la dépression que dans le cas de la sociotropie
(généralisée au détriment de l'autonomie,
rappelons-le).
Par exemple, dans un groupe de personnes
déprimées, le niveau de sociotropie serait en corrélation
(variant dans le même sens statistiquement) avec la
sévérité de la dépression. Ces recherches sont
à poursuivre cependant, certains résultats indiquant que des
traits de perfectionnisme chez les gens avec des traits prononcés
d'autonomie pourraient être un facteur de dépression129(*).
II-V- Comorbidité Dépression
Addiction :
Au décours des deux dernières décennies,
de nombreuses études cliniques et épidémiologiques ont
tenté d'évaluer la comorbidité toxicomanie - autre trouble
psychiatrique, en particulier les troubles de l'humeur.130(*)
La présence de troubles comorbides, perturbe en effet
le bon déroulement du traitement ou l'oriente vers des stratégies
qui ne mettent pas au premier plan la modification du comportement de la
toxicomanie. Les troubles psychiatriques fréquemment associés
(anxiété et dépression), fragilisent le maintien de
l'abstinence.131(*)
Nous savons que La dépression est le trouble mental le
plus fréquemment associé à la toxicomanie ; elle est
particulièrement corrélée à un niveau de
dépendance élevé et / ou une polytoxicomanie.
II-V-I- La place et la fonction de la dépression
sur l'addiction :
Aujourd'hui, on sait que les toxicomanes présentent
plus fréquemment de troubles psychiatriques que dans la population
générale et que les sujets présentant des troubles mentaux
montrent une plus forte appétence pour les drogues.132(*)
Depuis l'année 1886 où Freud, à propose
de ses travaux sur la cocaïne, disait en prendre un peu pour combattre la
dépression, les liens entre la toxicomanie et la dépression se
sont discrètement maintenus dans la littérature psychanalytique.
Notons que les données concernant la
comorbidité chez les sujets toxicomanes est moins abondante que celle
qui concerne les relations entre alcoolisme et troubles mentaux. Toutefois, l
`association dépression et toxicomanie ne fait plus aucun doute. Qu'elle
soit primaire ou secondaire la dépression ne peut qu'aggraver ou
maintenir la consommation de drogues.133(*)
Varescon (2005) écrit « La dépression
affecte la majorité des sujets dépendants et conduit, dans ses
formes extrême, à une fréquence des actes suicidaires chez
les toxicomanes. La dépression se manifeste « à
découvert » lors de l'arrêt de la consommation de
substances. Le recours à la drogue a permis au sujet de masquer une
souffrance et a été utilisé comme un moyen de gérer
des états émotionnels négatifs. L`absence de prise de
produits réactive les affects dépressifs »134(*).
Rosenfeld (1960) pour sa part, rapprochait étroitement
toxicomanie et maladie maniaco-dépressive, reliant la manie à
l'omnipotence destructrice et la toxicomanie à la dépression par
l'identification à un objet malade ou mort.135(*)
Bergeret (1982) met en évidence un certain nombre de
caractères communs aux divers aménagements rencontrés dans
la clinique : la dépression, les carences identificatoires et
l'incapacité à gérer la violence naturelle qui, non
élaborée, engendre le besoin de nuire aux autres et à
soi-même.136(*)
Bergeret (1982), décrit les toxicomanes selon leur
structure de personnalité. Les toxicomanes de structure
névrotique, le toxicomane de structure psychotique et le toxicomane
dépressif137(*).
Plus précisément (Bergert, 1995) :
« le propre du mécanisme dépressif serait de demeurer
en bascule, de se défendre, en essayant de ne rien concéder, en
raison de l'angoisse déclenchée par l'évocation de
situations régressives comme progressives que représente le
maintien des liens oraux et le morcellement psychotique d'une part, et la
menace de castration d'autre part ».
En d'autre terme, le sujet addictif agit avec force,
ténacité et hargne pour préserver l'espace de sa
dépendance (espace interpersonnel, puis espace corporel propre), ce qui
le dépersonnalise et l'humilie, mais s'il accepte ce prix, c'est que
c'est la seule manière qu'il ait trouvé de signifier une demande
à l'objet, tout en préservant un équilibre psychique.
Cet état d'équilibre instable, cette rupture
sans effondrement, accentue le déficit narcissique de ces
personnalités pré-dépressive, car celles-ci vont, du fait
de leurs agir et pour se défendre de tout réveil de la blessure
narcissique, avoir tendance à organiser un mode de vie évitant
toute relations humaine, mais avides d'un amour, rechercheront un plaisir
narcissique vicariant dans l'objet addictif.138(*)
L'utilisation du besoin physiologique comme néo-objet
prend le relais des objets de la réalité externe devenus
dangereux ou inadéquats à donner une réponse satisfaisante
à l'expérience du vide, ou sur lesquels ne peut plus se porter
une admiration ou une gratitude, seules suffisantes à contenir la
violence intérieure.
Cette ici à souligner que cette
dépressivité est une modalité particulière du
fonctionnement psychique (et non une structure) servant à
aménager un temps des angoisses désorganisantes, mais qui
nécessite une énergie considérable et totalement
improductive pour se maintenir.
Cette dépressivité antidépressive est
absolument confondue avec la conduite addictive. On pourrait ainsi dire que la
conduite addictive, dans sa symptomatologie même (Manque -
frustration ; excitation-élation), est le reflet exact d'une
économie à la fois dépressive et
antidépressive.139(*)
On voit ainsi cliniquement dans toutes les conduites
addictives la successions rapide, voire la juxtaposition des symptômes
dépressifs suivants : perte de l'estime de soi, honte,
morosité, perte d'élan et des capacités créatives,
avidité affective et agrippement à l'interlocuteur ;
excitation hypomaniaque, dépendance et gestion de l'espace de
dépendance, affolement et auto-sabotage. Fait important, il nous semble
qu'au début cette succession garde quelque sens et quelque
émotion mais que progressivement ce n'est plus que la
répétition mécanique de ces séquences qui est
« investie », la protection narcissique étant
jugée meilleure si elle est froide. 140(*)
II-V-II- Pathologie dépressive et alcoolisme :
L'étude de Weissman et Meyers (1980) en population
générale retrouvait une prévalence de 44 % sur toute la
vie de la dépression chez les alcooliques, mais la coexistence
ponctuelle des troubles dépressifs et de l'alcoolisme n'était
observée que dans 15 % des cas, ce qui nous indique une forte
mobilité symptomatique et nous incite à réfléchir
sur la fonction auto-thérapeutique de l'addiction dans certains moments
singuliers.
La clinique classique décrit ainsi la survenu de
conduites d'alcoolisation dans l'évolution de dépression
réactionnelles à des situations d'abandon, de deuil, d'isolement
affectif et social.141(*)
Les dépressions primaires, un peu moins du tiers des
alcooliques, sont rarement de type maniaco - dépressif selon la plupart
des auteurs ; il s'agit le plus souvent de dépression
« réactionnelle » et de troubles dysthymiques
associés à une pathologie névrotique ou à un
trouble de la personnalité.
Cependant selon l'étude ECA plus récente
(Neumark et coll ; 2000), la dépression a une prévalence de
13,4% en cas d'association à l'abus ou à la dépendance
à l'alcool et le type de dépression le plus fréquemment
retrouvé dans ces cas est le trouble bipolaire avec un prévalence
sur la vie de 27,6% et un risque relatif élevé.
Le pronostic des dépressions primaires
compliquées d'abus d'alcool se rapproche du pronostic habituel des
maladies dépressives, en dehors du risque plus élevé de
passage à l'acte suicidaire. 142(*)
II-V-III- Dépression et
toxicomanie :
Les données suivantes sont extraites d'une revue de la
littérature récente.143(*)
L'abus de drogue est souvent associé aux
dépressions majeures. Ainsi dans l'étude de Ryan et coll (1981)
portant sur 92 dépressions majeures de l'adolescent, 18% utilisaient des
drogues douces au moins occasionnellement et 4% supplémentaires avaient
au moins essayé les drogues « dures » au cours de
l'épisode actuel. Les symptômes dépressifs paraissent
souvent précéder l'utilisation de toxiques.
Dans l'étude de Deykin et coll. (1987) l'abus de
drogue et d'alcool avait presque toujours suivi la dépression majeure.
Dans celle de Milio (1989), la symptomatologie dépressive avait
débuté avant l'abus de drogue dans environs la moitié des
cas, ce que confirment les enquêtes épidémiologiques qui
identifient la symptomatologie dépressive comme un facteur de risque du
début de l'usage de drogue. Primaire ou secondaire, la dépression
peut aggraver ou maintenir l'abus de toxique.144(*)
La plupart des travaux lient suicide, dépression et
abus de drogue. L'abus de toxique peut aggraver la dépression et
faciliter le passage à l'acte suicidaire. La gravité
médicale des tentatives de suicide est liée à la conduite
toxicomaniaque. Toutes les études chez l'adolescent abondent dans ce
sens.145(*)
II-V-IV- Dépression et tabagisme :
Selon Kendler et coll.(1999), la prévalence de la
dépendance nicotinique chez les patients dépressifs est de 76 %
contre 52% chez les sujets non dépressifs.146(*)
Ils démontrent par ailleurs que l'association des deux
troubles est nettement plus fréquente chez des jumelles homozygotes
comparativement à des jumelles hétérozygotes et que le
risque relatif de dépendance nicotinique est beaucoup plus important
dans le premier cas. Enfin, selon cette étude, le risque relatif de
dépendance nicotinique est supérieur à trois chez les
sujets déprimés.
Problématisation :
Dépression et toxicomanie s'influencent
réciproquement, la dépression précédente,
accompagnant ou succédant à l'usage de toxique. Les mêmes
facteurs biologique ou psychopatologique peuvent produire une pathologie
à double expression : toxicomanie et dépression.
Certains états dépressifs peuvent être en
rapport avec un dysfonctionnement biologique consécutif à
l'action des drogues ou au sevrage. Enfin, la prise de drogue peut
représenter pour le sujet une tentative en cherchant à
s'euphoriser - de lutter contre la perception d'affects dépressifs.
Le repérage de cette symptomatologie dépressive
s'avère tout à fait essentiel, car elle est le plus souvent au
centre de la demande de soins du toxicomane et peut constituer un moteur dans
la dynamique évolutive de la prise en charge de tels patients.147(*)
Au décours des deux dernières décennies,
de nombreuses études cliniques et épidémiologiques ont
tenté d'évaluer la comorbidité toxicomanie - autre trouble
psychiatrique, en particulier les troubles de l'humeur.148(*)
La présence de troubles comorbides perturbe en effet le
bon déroulement du traitement ou l'oriente vers des stratégies
qui ne mettent pas au premier plan la modification du comportement de la
toxicomanie. Les troubles psychiatriques fréquemment associés
(anxiété et dépression), fragilisent le maintien de
l'abstinence.149(*)
L'hypothèse de l'automédication a
été soulevée par de nombreux auteurs. Les opiacés,
par leurs propriétés euphorisantes, masquent l'humeur
dépressive ; il en est de même pour l'élation des
psychostimulants.150(*)
C'était pour cette raison,
l'importance de la dépression en lien avec la conduite addictive que
nous avons rappelé cette conception dans la deuxième partie de
mémoire.
Résumé la deuxième
partie
L'objectif principal de ce chapitre était de faire une
mise au point des connaissances théoriques sur le trouble de la
dépression. Donc, nous avons présenté certaines
définitions, le tableau clinique selon DSM-IV et en suivant nous avons
révisé les diverses théories sur la dépression de
la théorie biologique aux théories psychanalytiques et
cognitives. A cause d'importance de la personnalité depressive, en
suivant, nous avons présenté la personnalité
dépressive et les théories sur cette conception comme Blatt et
Beck . Ensuite nous avons passé sur la comorbidité
dépression - addiction et la place et la fonction de la
dépression sur l'addiction.
Introduction pour la troisième partie
Depuis plusieurs années, différentes
théories ont proposé l'existence de deux sous types de
dépression en rapport avec des caractéristiques
particulières de la personnalité. Le premier sous - type se
caractériserait par un niveau important de dépendance à
l'égard des autres, le second serait marqué par un haut niveau de
réalisation personnelle et d'indépendance à l'égard
des autres.
Nous savons que la dépendance affective
exagérée (le premier sous-type), a été
décrite depuis longtemps comme un facteur de risque prédisposant
soit à un trouble somatique soit à un trouble psychiatrique. De
nombreux travaux se sont intéressés aux rapports entre
dépendances affectives et conduites de dépendance en testant
notamment l'hypothèse qu'une dépendance affective pourrait
prédisposer à une conduite addictive. Au résultat, dans
cette partie, nous rappellerons la définition d'une dépendance
pathologique ainsi que son opérationnalisation soit sous forme
dimensionnelle, soit sous forme catégorielle.
Nous passerons en revue les travaux sur les rapports entre
conduites de dépendance et dépendance affective. Nous
évoquerons ensuite les relations entre dépendance affective,
conduite de dépendance et risque de suicide.
III-I- Définitions :
III-I-I- Autonomie :
L'autonomie est le sentiment de vivre indépendamment,
c'est à dire sans le soutien permanent des autres : un individu
autonome est apte à exprimer ses propres besoins,
préférences, jugements, sensations. Il possède un
sentiment de sa propre identité et exerce un contrôle satisfaisant
sur son comportement psychique et physique. Il est apte à décider
par lui-même et mène son existence en fonction de ses propres
objectifs, en tenant compte des données de son environnement.151(*)
L'accession à l'autonomie dépend de facteurs
variables d'ordre psychologique, religieux, économique, culturel, de
sorte que la frontière qui sépare la dépendance normale et
pathologique est éminemment relative aux moeurs.
Pour Beck (1983), La personne autonome attache plutôt
une grande valeur à l'indépendance, la mobilité, la
liberté, le choix, la réalisation de ses objectifs personnels et
le développement de soi. Il ne peut supporter qu'on lui dicte ce qu'il
doit faire .152(*)
Pour Blatt (1974), le type autocritique se caractérise
par la difficulté à développer des représentations
de soi-même en relation avec les autres, et se caractérise par un
excès de recherche de réalisations personnelles, d'efforts
d'autonomisation. L'importance pour l'individu autonome est d'être
reconnu, respecté et admiré. Ces sujets seraient
vulnérables aux dépressions de type introjective, lorsque le
sujet n'atteint pas les standards internes qu'il a mis en place. Ces
dépressions seraient marquées par l'importance des sentiments
d'infériorité, de culpabilité et d'insuffisance.153(*)
III-I-II- La personnalité
dépendante :
Birtchnell en 1988 a proposé de définir la
dépendance pathologique à partir de cinq déficits
développementaux :
- déficit dans le processus de séparation en
sécurité ;
- déficit dans l'établissement d'une
identité personnelle ;
- déficit dans la capacité à devenir
confiant dans ses capacités ;
- déficit dans l'acquisition d'une appréciation
adéquate de sa propre valeur ;
- déficit dans la capacité à se sentir
accepté dans le monde des adultes.154(*)
Livesley et coll en 1990, ont définit dix traits
prototypiques de la personnalité dépendante : crainte de la
perte, faible estime de soi, besoins de conseils et de réassurance,
besoin d'affection, besoin d'approbation, d'attention et de soins, recherche de
proximité, niveau de sécurité permanent,
réactivité à la séparation, soumission.155(*)
Bornstein en 1993 a proposé une définition de
travail de la dépendance pathologique. Cette dépendance est un
type ou un style de personnalité caractérisé par quatre
composantes primaires : motivationnelle ( besoin d'être
guidé, approuvé et soutenu par les autres), cognitive (
perception de soi comme peu efficace et puissant et perception des autres comme
puissants et capables de contrôler le devenir des
événements), affective ( tendance à être inquiet
quand il faut fonctionner de manière autonome, notamment quand ce
fonctionnement peut être jugé par autrui), comportemental (
tendance à rechercher de l'aide, du support, de l'approbation
auprès des autres). 156(*)
III-II- Opérationnalisation de la
dépendance pathologique :
L'Opérationnalisation d'une dépendance
pathologique peut se faire selon deux modalités. La première est
de type catégoriel et fixe un seuil entre dépendance
normale et pathologique. La dépendance pathologique est
conceptualisée comme une catégorie rentrant dans le cadre des
personnalités pathologique.
En revanche, l'approche dimensionnelle
considère que les individus sont plus ou moins dépendants. Sur le
plan de la recherche, l'approche dimensionnelle est plus ancienne et a conduit
d'une part à la mis au point de nombreux instruments d'évaluation
et d'autre part à l'étude de corrélations entre certains
troubles psychopathologiques et certains dimensions de la
dépendance.157(*)
III-II-I- Approche
catégorielle :
La personnalité dépendante apparaît pour
la première fois en 1980 dans la 3e révision du DSM.
Le DSM définit le trouble de la personnalité à partir de
l'existence de traits de personnalité qui sont rigides, inadapté
et responsables soit d'une altération significative du fonctionnement
social ou professionnel, soit d'une souffrance subjective.
Ces manifestations des troubles de la personnalité
généralement identifiables à l'adolescence, voire plus
précocement, persistent durant le majeur parti de la vie adulte, elles
deviennent cependant moins évidentes dans la seconde partie de la vie ou
chez le sujet âgé.
Tableau III-I- Critères diagnostique de la
personnalité dépendante du DSM-IV.
Besoins générale et excessif d'être prise
en charge, qui conduit à un comportement soumis et
« collant » et à la peur de la séparation ,
apparaissant au début de l'âge adulte et présent dans des
contextes divers , comme en témoignent au moins cinq des manifestations
suivantes :
|
1- Le sujet a du mal à prendre des
décisions dans la vie courante sans être conseillé ou
rassuré(e) de manière excessive par autrui.
|
2- A besoin que d'autre assume les
responsabilités dans la plupart des domaines importants de sa vie.
|
3- A du mal à exprimer un
désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son
approbation.
|
4- A du mal à initier des projets ou
à faire des choses seul(e) par manque de confiance en son propre
jugement ou en ses propres capacités plutôt que par manque de
motivation ou d'énergie.
|
5- Cherche à outrance à obtenir
le soutien et l'appui d'autrui, au point de se porter volontaire pour faire des
choses désagréables.
|
6- Se sent mal à l'aise ou
impuissant(e) quand il (elle) est seul(e) par crainte exagérées
d'être incapable de se débrouiller.
|
7- Lorsqu'une relation proche se termine,
cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les
soins et le soutien dont il (elle) a besoin.
|
8- Est préoccupé(e) de
manière irréaliste par la crainte d'être laissé(e)
à se débrouiller seul(e).
|
III-II-II- Approche dimensionnelle :
De nombreux instruments d'évaluation ont
été proposés. L'inventaire de dépendance
interpersonnelle d'Hirschfeld et coll. A été mis au point en 1977
et comprend 48 items cotés de 1 à 4. Les items se
répartissent en trois sous-échelles mesurant la dépendance
psychologique vis-à-vis d'autrui (ER), le manque de confiance en soi sur
le plan social (LSS), et l'affirmation d'autonomie (AUT).
Les deux premières sous-échelles évaluent
directement la dépendance affective tandis que la dernière mesure
le déni de cette dépendance.
Blatt a donc mis au point le DEQ en lien avec sa
théorisation afin d'étudier les continuités entre les
formes normales et pathologique de dépression.
Le facteur I ou facteur dépendance comprend
essentiellement des items portant sur les rapports entre le sujet et
l'extérieur, en référence essentiellement aux relations
interpersonnelles. Ils correspondent à des sentiments de solitude,
d'abandon, d'impuissance, à des désirs d'avoir des relations
proches avec les autres, d'être dépendant d'eux. Certaines
questions concernent le vécu de rejet par les autres, la peur de les
blesser et les difficultés à exprimer sa colère ou son
désaccord de crainte de perdre les gratifications qu'ils offrent.
Pour le facteur II ou facteur autocritique, il s'agit
d'items plus orientés vers les questionnements internes du sujet avec
des thèmes de culpabilité, de vide, de désespoir,
d'insatisfaction et d'insécurité, les difficultés à
assumer les changements, le poids de responsabilités, l'impression de ne
pas pouvoir atteindre les buts fixés, d'échec face à
l'entourage vécu avec honte et autocritique.
Le facteur III ou facteur efficience évalue la
confiance du sujet dans ses ressources internes et ses capacités. Les
items corrélés avec ce facteur comportent des thèmes
d'objectifs et d'idéaux élevés, de responsabilité,
de force intérieurs, de fierté et de satisfaction par rapport
à ses réalisations.
L'ESA (Echelle de sociotropie autonomie) a été
développé pour tester la théorie de Beck concernant deux
caractéristiques de la personnalité relativement stables qui
peuvent prédisposer l'individu à la dépression en fonction
de certains événements. La sociotropie pourrait se définir
comme tout ce qui attire un individu vers les autres personnes et qui le rend
dépendant de ses relations avec les autres pour être satisfait.
L'autonomie se définit comme la nécessité pour un sujet de
se centrer sur la réalisation de ses objectifs sans contrôle ou
contrainte de la part des autres.
Un sujet sociotrope pourrait devenir dépressif si des
facteurs externes ou internes sont perçus comme un obstacle à
l'approvisionnement social, alors qu'un sujet autonome pourrait devenir
dépressif si ces facteurs sont perçus comme un
irréversible obstacle à l'accomplissement de ses
objectifs.158(*)
III- III- Apparence
comportementale :
Dés leur entrée dans l'âge adulte, les
personnalités dépendantes présentent des comportements
caractéristiques de passivité et de soumission aux autres. Elles
préfèrent laisser les autres décider pour elles dans tous
les domaines de la vie, qu'il s'agisse de décisions importantes, telles
que le choix d'un logement, d'une activité professionnelle ou de
décisions mineurs et quotidiennes, telles que la façon de
s'habiller, le choix d'un restaurant ou d'un spectacle. Elles conservent un
style immature et enfantin.
Leur susceptibilité extrême, leur peur du rejet
en fait des êtres conformistes, prêts à assumer les
corvées les plus pesantes et parfois les plus humiliantes, dans
l'espoir, toujours précaire, d'être aimées. 159(*)
III-IV- Gestion des affects :
La quiétude dans la soumission semble donc constituer
le projet fondamental des personnalités dépendantes. Elles
peuvent éprouver des moments d'euphorie quand elles obtiennent la
protection attendue mais l'anxiété est néanmoins leur
état habituel et s'insinue dans les actes les plus simples de la vie
quotidienne.
Un sentiment de malaise et d'impuissance colore les moments de
solitude, avec de possible paroxysmes d'hyperanxiété concernant
le rejet et le possible rupture de la relation protectrice. Quand celle-ci, de
guerre lasse, finit par céder, la dépression s'intrique à
l'anxiété et aux manifestations somatoformes multiples.160(*)
III-V- Style cognitif :
Perception de soi :
Les personnalités dépendantes se voient faibles,
incompétentes, impuissantes. Elles ne conçoivent pas de puiser en
elle-même les ressources pour faire face aux problèmes de la vie
quotidiennes.
Sans l'aide d'autrui, elles perçoivent leur
capacité de résilience comme nulle. Elles ont un sentiment de
dévalorisation permanent par rapport aux autres qu'elles tendent
à survaloriser. Elles se sentent dépourvues de ressources et
d'énergie psychique et éprouvent le besoin de « se
brancher » sur une source d'énergie extérieure :
dans l'écosystème des relations humaines, elles occupent la niche
des relations parasitaires. Elles privilégient les stratégies
d'attachement aux individus altruistes ou dominateurs auxquels elles
fournissent un partenariat complémentaire.161(*)
Perception des autres :
Elle est celle d'individus forts, compétents, habiles,
adultes. Ils sont des protecteurs potentiels. Les figures d'autorité
sont investies avec prédilection, tout particulièrement celles
qui ont pour profession de « faire le bien » , tels les
ecclésiastiques, les médecins, volontiers
idéalisés. Il en résulte une naïveté , un
manque de recul critique, une crédulités.
Une docilité extrême. C'est pourquoi certaines
personnalités dépendantes, bien qu'appréciant par dessus
tout le réconfort et la douceur, choisissent pour partenaires habituels
selon leur orientation sexuelle, soit des hommes virils (éventuellement
agressifs, voire même sadique), soit des femmes maternelles et
dominatrices.162(*)
Croyances :
Le schéma central des personnalités
dépendantes est :
« Seul je suis impuissant ».
Il en découle des schémas secondaires, tels
que :
« Je ne peux pas m'en sortir tout
seul »,
« Je doit être aidé »,
« Je ne peux pas vivre sans soutien »,
« Je suis incapable de décider tout
seul ».
Les pensées automatiques, les soliloques habituels
sont :
« Je ne peux pas »
« Je n'y arriverai pas »
« Je suis nul »,
« qu'est ce que je suis bête »,
« Je suis
débile ! ».163(*)
III-VI- Hypothèses étiologiques :
De nombreux auteurs d'orientation psychanalytique ont
souligné l'importance dans la genèse de la dépendance des
fixations au stade Oral.
Dans la pensée freudienne, le concept de
dépendance infantile est régulièrement associé
à ceux d'état de détresse et de prématuration. A la
détresse néonatale, d'ordre moteur, puis psychique, vient
s'ajouter la détresse face aux parents, en rapport avec l'angoisse de
perdre l'objet d'amour.164(*)
Karl Abraham en 1924, a différencié le stade
oral en un stade orale précoce préambivalent, dominé par
le plaisir de succion, correspondant au premier semestre de la vie ;et un
stade sadique-oral ou cannibalique, contemporain de la poussée dentaire
,avec l'apparition du désir de mordre, l'angoisse de détruire
l'objet aimé et d'être dévoré à son tour par
lui.
La fixation au stade oral se traduit par une
personnalité caractérisée par l'égocentrisme, la
passivité, l'avidité, la dépendance et un besoin
continu d'amour inconditionnel, et enfin une tendance à la
consommation de la drogue, l'alcool ou autres
substances. La régression au stade oral précoce peut
conduire à la schizophrénie, tandis que la régression au
stade sadique oral ouvre la voie à la psychose
maniaco-dépressive, à la manie, à l'hypocondrie,
aux dépressions, aux maladies psychosomatiques.165(*)
Il est frappant de constater que, dans sa classification de la
pathologie du caractère, Kernberg ( 1970) situe « la
plupart des personnalités infantiles dans le niveau inférieur
d'organisation , c'est à dire celui où dominent les
mécanismes psychiques archaïques de clivage, d'idéalisation
de dévalorisation, parallèlement à un manque de
tolérance à l'angoisse, de contrôle pulsionnel et de
développement des voies de sublimation, comme le témoigne une
inaptitude chronique au travail et à la
créativité. »166(*)
L'angoisse de séparation
dans l'enfance (prévalence = 13%).167(*) Prédisposerait au développement
d'une personnalité dépendante.
Certains facteurs événementiels, telle une
maladie physique chronique, peuvent contribuer au développement de ce
trouble chez l'enfant et l'adolescent.
Young, 1990, exprime « le développent de
l'autonomie nécessite, de la part des parents, une certaine aptitude
à tolérer et encourager l'expression par l'enfant de ses propres
besoins. Les enfants ont besoin d'être renforcés sans excès
dans l'expression de leur indépendance.
Ils ont besoin d'être sûrs qu'ils sont en bonne
santé, qu'ils sont des individus robustes, et que le monde est relatif y
compris un certain degré de colère, sans être
réprimandés avec une sévérité excessive.
Toutes ces conditions, lorsqu'elles sont harmonieusement réunies,
conduisent l'enfant à une autonomisation réussie préalable
à la prise d'indépendance.
En revanche, elles peuvent manquer lorsque les parents les
surprotègent et grossissent des petits dangers, ce qui revient à
leur donner l'image d'un monde extérieur perpétuellement
menaçant. Les parents toujours inquiets, incapables de donner des
responsabilités à leurs enfants sans alarme excessive, les
insécurisent et et leur interdisent de développer leur confiance
en soi.
Il est probable que les mères au foyer phobiques, qui
guettent anxieusement par la fenêtre leurs enfants au retour de
l'école et s'alarment au moindre retard, font, elles, le lit des
personnalités dépendantes. Inversement, des enfants livrés
à eux-mêmes par des parents indifférents ou
dépourvus de sens éducatif peuvent développer
également une personnalité dépendante par manque de
renforcement positif, d'encouragement à exprimer leurs émotions
dans certains moments cruciaux de leur existence.
Une attitude de sévérité excessive
émanant des parents peu aimants, ou animés de principes
éducatifs rigides ou étiqués, peut réprimer chez
l'enfant l'expression des affects par peur de représailles et
développer une tendance pathologique à la soumission. »
168(*)
III-VII- Relations entre dépendance affective
pathologique et la dépression et conduite de
dépendance :
De très nombreuses études utilisant les
instruments de mesures de la dépendance affective selon l'approche
dimensionnelle, ont montré des scores plus élevés chez les
alcooliques, les toxicomanes, les sujets présentant une anorexie mentale
ou une boulimie. Les groupes contrôles étaient souvent
constitués de sujets sains.169(*)
Ces résultats ont amené les auteurs à
formuler plusieurs hypothèses concernant la spécificité de
la dépendance affective chez les addictifs, le statue cette
dépendance (état ou trait), son existence avant
l'émergence de l'addiction ou son apparition ou majoration après
la survenue de l'addiction. 170(*)
La dépendance affective serait prédictive de
rechute chez l'alcoolique. Un certains nombres de travaux ont montré que
la dépendance affective se majorait après le début d'un
alcoolisme. Parmi les facteurs influençant la dépendance
affective, l'intensité dépressive joue un rôle majeur
puisque la dépression augmente le niveau de dépendance
affective.171(*)
L'approche catégorielle s'est intéressée
à la prévalence de la personnalité dépendante dans
les addictions ou à la prévalence des addictions chez les
personnalités d'épandantes.
Une méta analyse de Borsntein (1993) trouve une
prévalence de 2 à 29 % de personnalité dépendante
chez des abuseurs de drogues alors qu' une revue de Verheul (2001) rapporte
entre 1,7 et 8,1 % de personnalité dépendantes selon le
DSM-III-R chez les sujets addictifs ( alcool ou drogue). 172(*)
Une étude plus ancienne de Poldrugo et Forti (1988),
utilisant le DSM-III, trouvait une prévalence de 4,2% chez 404
alcooliques. La prévalence de la personnalité dépendante
semble plus importante chez les utilisateurs d'opiacés.173(*)
La prévalence de la personnalité
dépendante dans les troubles des conduites alimentaires varie entre 32
et 53.174(*)
La prévalence de la personnalité
dépendante du DSM-IV dans les diverses addictions du réseau
Inserm était respectivement de 37,4, 45,5, 36 et 19,5 chez les
anorexiques, boulimiques, alcooliques et toxicomanes.175(*)
Loranger en 1996 a comparé 342 personnalité
dépendantes (PD) à 3258 autres troubles de personnalité
(NPD), les diagnostiques étaient posés selon le DSM-III. La
proportion de dépression majeure chez les PD était de 31 % pour
19,8% chez les NPD.
Les troubles bipolaire étaient aussi plus
fréquents : 12,3 et 7,4%. Les troubles anxieux et la dysthymie
étaient comparables dans les deux groupes (3,5 et 7,3 % chez les PD et
3,3 et 7,5% chez les NPD).
L'alcoolisme et la toxicomanie étaient respectivement
de 21 % et de 9 ,1% chez les PD pour des valeurs de 26,6% et de 13% chez
les NPD. Les personnalités dépendantes présentaient
comparativement aux autres troubles de la personnalité moins
d'alcoolisme et de toxicomanie.176(*)
III-IIX- Relations entre dépendance affective,
Conduites de dépendance et risque de suicide :
Alors que de nombreux travaux se sont
intéressés aux rapports entre dépendance affective et
dépression d'une part et entre dépression et suicide d'autre
part, peu de travaux ont étudié les rapports entre
dépendance affective et suicide.
Dans un travail récent O'Neill et Bornstein (2000) se
sont intéressés aux rapports entre dépendance affective et
indices de suicidalité (idées suicidaires et nombres de
tentatives de suicide) chez 152 sujets des deux sexes présentant des
troubles psychiatriques divers. Les résultats ont montré des
associations positives et significatives entre les deux indices de
suicidalité et le score aux échelles mesurants la
dépendance affective.
Ces associations restaient significatives lorsque l'influence
d'une dépression était contrôlée. Nous avons
testé la même hypothèse dans les différents
addictions du Réseau dépendance en étudiant les relations
entre la personnalité dépendante du DSM-IV et l'existence
d'idées suicidaires et /ou le nombre de tentatives de suicide.
L'existence d'une personnalité dépendante chez
les toxicomanes, les femmes alcooliques et les femmes boulimiques augmente le
risque d'idée suicidaires et / ou de tentatives de suicide d'un facteur
allant de 2,65 à 9,42.177(*)
Un article sur les deux types anaclitique et
autocritique en lien avec l'addiction
Nous avons trouvé un article au nom
d'expérience dépressive et conduite de dépendance. Cette
étude a été présentée par Jeammet ;
Speranza ; Atger ; Corcos et les collègues.
Ils ont utilisé le Dépressive
Expériences Questionnaire (DEQ). Cet auto questionnaire présente
deux aspects intéressants ça veux dire autocritique et
anaclitique qui montrent les types l'autonomie et la sociotropie.
Leur hypothèse était qu'il existe une relation
étroite entre dépression et troubles addictifs.
Les objectifs de cette étude étaient d'une part
de valider le Dépressive Expériences Questionnaire dans une
population française composée de 640 sujets ; et d'autre
part d'évaluer la nature de la dépression chez des patients
présentant des conduites addictives.
Ce projet est intégré dans le cadre du
réseau de recherche Inserm sur les conduites addictives (Réseau
Dépendance n° 494013 1994-2000), qui est une large étude
longitudinale multicentrique (France, Suisse et Belgique)
contrôlée, visant à individualiser les dimensions
psychopathologiques communes aux conduites de dépendance.
L'échantillon total du Réseau Dépendance
est composé de 786 témoins et de 705 patients présentant
un diagnostique actuel de conduite d'addiction.
Les résultats montrent que le score total au Beck
Dépression Inventorie est corrélé positivement aux deux
facteurs de dépression, anaclitique, autocritique, et
négativement au facteur efficacité du DEQ, que ce soit chez les
patients addictifs ou chez les témoins. Cette corrélation
apparaît toujours plus forte avec l'autocritique qu'avec le facteur
anaclitique.
Au sein du groupe des patients, les femmes présentant
des troubles des conduites alimentaire et celles qui ont une dépendance
à l'alcool ont des scores plus élevés que celles ayant une
dépendance à la drogue.
Le score moyen sur la dimension anaclitique est
significativement plus élevé chez les sujets dépendants
à l'alcool par rapport à celui des sujets dépendants aux
drogues.
Enfin leurs résultats montrent que l'intensité
de l'expérience dépressive telle qu'elle est mesurée par
le DEQ est plus importante chez les sujets souffrant de conduites addictives
par rapport aux témoins, et ce même lorsque les patients addictifs
ne présentent pas de dépression clinique.
Problématisation :
La dépendance affective a été
décrite comme un facteur de risque prédisposant soit à un
trouble somatique soit à un trouble psychiatrique.
De nombreux travaux se sont
intéressés aux rapports entre dépendance affective et
dépression d'une part et entre dépression et toxicomanie d'autre
part. Ainsi, de nombreux travaux ont montré les rapports entre
dépendance affective et conduite de dépendances en testant
notamment l'hypothèse qu'une dépendance affective pourrait
prédisposer à une conduite addictive.
Donc, dans cette étude, ce qui nous intéresse
est l'étude de ce trait de personnalité en lien avec les
deux : la depression, de même que les conduites de
dépendance.
Selon la théorie Beck en plus de personnalité
dépendante, une personnalité autonome aussi prédispose
à une dépression, au résultat nos objectifs seront de
trouver la relation entre ces deux types de personnalités avec la
dépression et l'addiction admise. L'hypothèse
générale est que les personnes dépendantes affectives
présentant une dépression ont le plus de problème en lien
avec la toxicomanie.
Résumé de troisième
partie :
Dans ce chapitre nous avons présenté la
définition d'une dépendance affective pathologique sous forme
dimensionnelle et catégorielle. Nous avons passé également
sur les approches théoriques sur ce sujet et enfin les études
diverses montrant les relations entre la dépendance affective et
l'addiction d'une part et les rapports entre dépendance affective et
dépression d'autre part.
Introduction pour la quatrième partie :
Dans ce chapitre, nous présenterons la
problématisation sur cette étude actuelle ; les objectifs et
l'importance de la recherche. Ensuite nous rappellerons la méthodologie
de recherche qui contient les échantillons de sujets, le groupe de
recherche, l'instrument de recherche et enfin l'analyse statistique. En
suivant, nous aborderons les résultats et la discussion finale terminant
notre étude.
IV-I- Problématisation :
Plus de six millions de personnes souffrant de le toxicomanie
habitent en Iran. Nous faisons face actuellement à une crise très
profonde qui menace les valeurs sociales et les valeurs individuelles. Ce
problème n'est pas nouveau en Iran. Loin de là ! Ce qui est
nouveau, c'est l'étude systématique et scientifique de ce
problème, notamment quand nous désirons exercer un traitement
efficace sur ce sujet. Sans doute le traitement découle, logiquement,
à notre avis, de la position que nous aurons présentée.
Mais encore on a lus ou moins confié les soins des
toxicomanes à des psychiatres. Cette catégorie professionnelle a
exercé une espèce de monopole sur le traitement de la
toxicomanie. Ils ont toujours mis l'accent sur une approche biologique et
médicale. Les politiques de santé en matière de drogue se
sont désormais orientées vers les traitements de substitution
(méthadone).
C'est bien, tout d'abord pour le sevrage mais ce n'est pas
suffisant et si on ne continue pas de les maintenir à l'aide d'un
traitement complémentaire, ils vont reprendre de la drogue ; donc
nous voyons que l'approche biologique ne peut expliquer les
phénomènes très complexes par des moyens simplistes.
Après le sevrage, d'autres thérapies sont nécessaires.
Quel est le type de thérapie choisi ? Ce traitement dépend
aux troubles mentaux et de personnalité qu'on trouve dans les
études de comorbidité chez cette population.
La vraie toxicomanie semble exprimer plutôt des
troubles de l'humeur, troubles dépressifs, anxieux ou les troubles de la
personnalité ; Au résultat le manque de connaissances
précises nuit à toutes les étapes du traitement de ces
personnes et mène souvent les cliniciens dans une impasse. Cela
nécessite d'avoir recours à des méthodes
d'évaluation des syndromes cliniques chez les toxicomanes afin
d'orienter ces personnes vers un traitement plus adapté à leurs
besoins.
Au décours des deux dernières décennies,
de nombreuses études cliniques et épidémiologiques ont
tenté d'évaluer la comorbidité toxicomanie - autre trouble
psychiatrique, en particulier les troubles de l'humeur.178(*)
La présence de troubles comorbides, perturbe en effet
le bon déroulement du traitement ou l'oriente vers des stratégies
qui ne mettent pas au premier plan la modification du comportement de la
toxicomanie. Les troubles psychiatriques fréquemment associés
(anxiété et dépression), fragilisent le maintien de
l'abstinence.179(*)
Nous savons que La dépression est le trouble mental le
plus fréquemment associé à la toxicomanie ; elle est
particulièrement corrélée à un niveau de
dépendance élevé et / ou une polytoxicomanie.180(*)
Dépression et toxicomanie s'influencent
réciproquement, la dépression précédente,
accompagnant ou succédant à l'usage de toxique. Les mêmes
facteurs biologique ou psychopatologique peuvent produire une pathologie
à double expression : toxicomanie et dépression.
Certains états dépressifs peuvent être en
rapport avec un dysfonctionnement biologique consécutif à
l'action des drogues ou au sevrage. Enfin, la prise de drogue peut
représenter pour le sujet une tentative en cherchant à
s'euphoriser - de lutter contre la perception d'affects dépressifs. Le
repérage de cette symptomatologie dépressive s'avère tout
à fait essentiel, car elle est le plus souvent au centre de la demande
de soins du toxicomane et peut constituer un moteur dans la dynamique
évolutive de la prise en charge de tels patients.181(*)
Mais toujours, les patients addictifs ne présentent pas
de dépression clinique. Ils n'ont pas le tableau clinique selon DSM-IV.
Donc, il faut chercher l'existence des autres facteurs qui sont en lien avec
la dépression chez cette population.
Entre les divers facteurs ce qui nous intéresse est la
dépendance affective. Parce que cette personnalité est d'une part
en lien avec la dépression et d'autre part en lien avec l'addiction.
Plusieurs auteurs appartenant à des écoles
différentes ont proposé deux dimension de la personnalité
en lien avec la dépression, la dépendance affective (ou
sociotropie) et le besoin d'autonomie et d'accomplissement personnel. Ces deux
traits de personnalité sont supposés être acquis au cours
d'expériences précoces.
Ils procurent une vulnérabilité à la
dépression en réponse à des événements de
vie négatifs, mais il faut une congruence entre
l `événement et le type de personnalité pour
développer un trouble dépressif.
Ainsi, Blatte (1974) d'un point de vue psychanalytique, a
suggéré que les individus développent une
personnalité dépendante quand ils sont incapables de créer
des représentations matures du moi. Les relations interpersonnelles
permettraient à de tels sujets de renforcer leur propre valeur. La
dépression, de type anaclitique, survient si l'individu
dépendant se sent rejeté ou abandonné des autres.
D'un autre côté, la personnalité
« autocritique » se construit lorsque l'individu a des
difficultés à développer des représentations
adéquates du soi dans les relations interpersonnelles et lorsqu'il se
centre sur le soutien du soi à travers la réalisation et
l'accomplissement de ses projets. La dépression, de type introjectif,
survient si l'individu ne peut atteindre ses propres standards ou ceux des
autres. Il éprouve alors des sentiments d'infériorité et
de culpabilité associé à une perte de plaisir et
d'intérêt (anhédonie). Dans le système
théorique de Blatte, l'important pour le sujet dépendant est
d'être aimé alors que pour l'individu introjectif, c'est
d'être reconnu, respecté et admiré.182(*)
Beck et ses collaborateurs (1983) ont décrit de leur
côté, la sociotropie et l'autonomie. Deux dimensions de la
personnalité plus ou moins équivalentes à celles de la
personnalité dépendante et autocritique.
Le sujet sociotrope a besoin d'encouragements et d'attention
de la part des autres. La personne sociotrope attache une grande valeur aux
gratifications provenant de l'intimité, du partage, de l'empathie, de
la compréhension, de l'affection, de la protection, de l'approbation et
de l'aide.
La personne autonome attache plutôt une grande valeur
à l'indépendance, la mobilité, la liberté, le
choix, la réalisation de ses objectifs personnels et le
développement de soi. Il ne peut supporter qu'on lui dicte ce qu'il
doit faire.183(*)
Dans cette étude, ce qui m'intéresse et qui est
important est la connaissance des traits de personnalités en lien avec
la dépression dans un cadre théorique présentant par Beck
particulièrement sous-type dépendance affective. Parce que la
dépendance affective exagérée a été
décrite depuis longtemps comme un facteur à une conduit
addictive. En fait, je veux étudier l'humeur dépressive à
partir des expériences subjectives et non de la symptomatologie chez les
toxicomanes.
Donc, nos questions sont les suivantes :
1-Y-a-t'il les traits de personnalité de
dépendance affective chez la population toxicomane ?
2-Y-a-t'il les traits de personnalité d'autonomie
chez cette population ?
3-Y a t il une différence signifiante entre les
traits de personnalité de la dépendance affective et les traits
de personnalité de l'autonomie chez cette population ?
4-Est ce qu'il y a une corrélation signifiante entre
les traits de personnalité dependance affective et la
dépression chez cette population ?
5-Est ce qu'il y a une corrélation signifiante entre
les traits de personnalité d'autonomie et la dépression chez
cette population ?
6-Est ce qu'il y a une corrélation signifiante entre
l'intensité de la dépendance affective et l'Addiction admise
chez les toxicomanes ?
7-Est ce qu'il y a une corrélation signifiante entre
l'intensité de l'autonomie et l'Addiction admise chez les
toxicomanes ?
8-Est ce qu'il y a une relation signifiante entre
l'intensité de la dépression et l'Addiction admise chez les
toxicomanes ?
IV-II- L'importance de la recherche :
Un grand nombre de personnes parmi la population toxicomane
s'adresse aux centres de santé pour recevoir un traitement. Mais
malheureusement la plupart de ces traitements ne sont pas suffisamment
efficaces et nous observons une rechute chez cette population. Pourquoi ?
On peut considérer de nombreux de facteurs à
mon avis, toute d'abord les points de vues existant sur ce
problème ; Parce que la toxicomanie a été
longtemps considérée comme « vice », un homme
de faible volonté, comme un « pécheur ».
Depuis ce temps, on a cessé de considérer la
toxicomanie du point de vue moral pour l'intégrer au domaine
médical. Pour démontrer qu'il ne s'agit pas seulement d'un
problème moral, on y a apposé l'étiquette de maladie. Ce
concept de désordre à la fois physique, psychologique et social
semble avoir permis aux professionnels de percevoir ce problème en
tenant compte de ses multiples facettes.
Mais les études sur les caractères de
personnalité, sur les maladies comorbides, chez les toxicomanes Iraniens
sont rares et pour cette raison que je souhaite avoir une enquête sur
cette population.
C'est nécessaire de la connaissance les facteurs de
vulnérabilité au développement d'une toxicomanie. Mais en
fait, il existe de très nombreuses voies pouvants conduire à
l'abus et à la dépendance. Les facteurs de
vulnérabilité concernent certains aspects de la
personnalité comme la recherche de sensation, l'impulsivité,
l'hyperactivité, la dépression, la faible estime de soi, la
dépendance affective, L'alexithymie, mais l'existence
d'éléments génétiques et de facteurs sociaux a
également été repérés.184(*)
Selon les études diverses, l'association
dépression et toxicomanie ne fait plus aucun dout. Qu'elle soit primaire
ou secondaire la dépression ne peut qu'aggraver ou maintenir la
consommation de drogues.185(*)
C'est pour cette raison que dans actuelle étude nous
envisagerons les facteurs importants en lien avec la dépression chez
cette population.
Cette étude est importante parce que
L'évaluation et le traitement de la dépression doivent
faire l'objet d'une attention particulière puisque l'on sait que la
dépression est considérée comme un des principaux facteurs
de rechute pour le sujet.
Résultats, la connaissance de facteurs qui sont en lien
avec ce phénomène peut être efficace pour
reconnaître ce trouble de l'humeur chez les toxicomanes et le traitement
leur dépression après les traitements substitution.
J'espère que les résultats de cette
enquête pourront être efficaces pour les cliniciens parce que je
pense que cette connaissance des types de personnalité en lien avec la
dépression, nous aidera pour mieux faire le traitement
complémentaire après le sevrage et la prévention de la
rechute ; également nous espérons un changement de point de
vue seulement biologique pour le traitement, vers des opinions
psychologiques.
Et bien sûr, je ne prétends pas avoir
trouvé l'unique solution au problème de la drogue et non plus
qu'aucune autre approche ne puisse être valable.
IV-III- Les objectives de la recherche
L'objective principale de ce travail est d'étudier la
nature de la dépression dans le cadre d'une approche psychopatologique
et dimensionnelle chez les toxicomanes grâce à un instrument,
l'échelle sociotropie autonomie. Cette auto - questionnaire
présente deux aspects particulièrement intéressante par
rapporte à cet objectif : il permet d'évaluer l'humeur
dépressive à partir des expériences subjectives et non de
la symptomatologie.
Les autres objectifs sont :
1- Comparer du type de personnalité de la
dépendance affective avec le type de personnalité de l'autonomie
chez la population toxicomane.
2-Trouver de la relation entre du type de la dépendance
affective et la dépression chez les toxicomanes.
3-Trouver de la relation entre du type de l'autonomie et la
dépression chez les toxicomanes.
4- Trouver de la relation entre de la dépendance
affective et l'addiction admise chez les toxicomanes.
5-Trouver de la relation entre de l'autonomie et l'addiction
admise chez les toxicomanes.
6- Trouver une relation entre la dépression et
l'addiction admise.
IV-IV- Les hypothèses de
recherches :
L'étude sur le type de personnalité en lien
avec la dépression chez la population toxicomane est rare. C'est
pourquoi nous restons prudents dans l'élaboration de nos
hypothèses. Mais notre hypothèse générale est ce
qu'il existe des types de personnalités qui sont en lien avec la
dépression chez les toxicomanes et également ils ont une
relation avec l'addiction admise.
.
1-Il existe une différence significative entre de type
de la dépendance affective et de l'autonomie chez les toxicomanes.
2-Il existe une relation entre la dépendance affective
et la dépression chez cette population.
3-Il existe une relation entre l'autonomie et la
dépression chez les toxicomanes.
4-- Il existe une relation significative entre la
dépendance affective et l'addiction admise chez les toxicomanes.
5-Il existe une relation significative entre l'autonomie et
l'addiction admise chez les toxicomanes.
6-Il existe une relation significative entre la
dépression et l'addiction admise chez les toxicomanes.
7- Les personnes sociotropes présentant une
dépression , montrent l'intensité d'addiction plus
élevé que les autres, ça veut dire, les sociotropes non
déprimés , les autonomes déprimés et les autonomes
non déprimés.
IV-V- Opérationnalisation des
concepts :
Variable de la Toxicomane :
La toxicomane est la personne qui consomme les drogues
illégales comme l'Héroïne, la Cocaïne, etc. Dans cette
étude la toxicomane est la personne qui s'adresse au clinique pour le
traitement.
Variable de La dépression :
Les critères du DSM IV sur la dépression
sont :
A) Humeur dépressive présente pratiquement
toute la journée, plus d'un jour
sur deux pendant au moins deux ans, signalée par le
sujet ou observée par les autres.
B) Quand le sujet est déprimé, il
présente au moins deux des symptômes suivants :
- perte d'appétit ou hyperphagie ;
- insomnie ou hypersomnie ;
- baisse d'énergie ou fatigue ;
- faible estime de soi ;
- difficultés de concentration ou difficultés
à prendre des décisions ;
- sentiments de perte d'espoir.
C) pas de période de plus de deux mois sans
symptômes.
Dans cette étude, la dépression sera
mesurée par l'inventaire dépression Beck.
Variable du Type de personnalité
dépendance affective ou Sociotrope :
Selon la théorie Beck, c'est une dimension de la
personnalité en lien avec la dépression, le sujet sociotrope a
besoin d'encouragements et d'attention de la part des autres. L'important pour
le sujet sociotrope est d'être aimé.
Dans cette étude, cette personnalité sera
mesurée par Echelle de sociotropie autonomie (ESA) qui a
été présenté par Beck.
Variable du Type de personnalité
d'Autonomie :
Selon la théorie Beck, C'est une dimension de la
personnalité en lien avec la dépression, le sujet autonome ne
peut supporter qu'on lui dicte ce qu'il doit faire. L'important pour ce sujet
est d'être reconnu, respecté et admiré.
Dans cette étude cette personnalité sera
mesurée par Echelle de sociotropie autonomie qui a été
présenté par Beck.
IV-VI- Description de l'échantillon des
sujets :
Dans notre étude , l'échantillon clinique est
composé de 100 jeunes iraniens âgés de 19 à 64 ans
qui sont choisi par hasard d'entre les toxicomanes qui s'adressent aux
cliniques pour sevrage en Mashhad et Neishabour ( deux régions en
Iran).
IV-VII- Méthodologie
Le plan de recherches est causal - comparatif. Dans ce plan,
le chercheur ne manipule aucun variable. Il étudie l'existence de
certains variables ou l'existence certaines relations entre les variables dans
les diverses groupes.
Dans cette étude, notre objectif est le trouver de
types de personnalité qui sont en lien avec la dépression chez
les toxicomanes. Parce que nous souhaitons d'envisager la dépression
à parti d'expériences subjectives et non symptomatologies chez
cette population. Donc nous avons tout seul un groupe de toxicomanes qui a
été choisi par hasard d'entre les toxicomanes qui s'adressent aux
cliniques de sevrage.Ensuit L'on compare ces deux types personnalités
sur ce groupe.
Le variable indépendant est le type de
personnalité en deux dimensions, la dépendance affective et
l'autonomie.
Les variables dépendants sont de la dépression
et de l'addiction admise.
Dans notre étude, dans une première phase, pour
l'hypothèse 1, les toxicomanes ont remplir l'échelle sociotropie
autonomie Beck .au résultats, nous avons leurs données sur ces
deux types de la personnalité et l'on les compare.
Ainsi, les toxicomanes ont marqué deux autres
questionnaires, l'inventaire de la dépression Beck et l'addiction admise
du MMPI 2. C'est pour la deuxième phase que nous souhaitons de trouver
les relations entre ces deux types de personnalité d'une part avec la
dépression et de l'autre part avec l'addiction admis.
IV-IIX- Analyse statistique :
L'analyse statistique dans cette étude est l'analyse
statistique - descriptive (moyen - déviation standard, variance) pour la
prévalence de la dépression et les caractères
démographique obtenu de l'échantillon (sexe, éducation,
carrier, l'état familial) et également, le statistique -
déductive (T test pour 2 groupes dépendantes) et la
corrélation Pearson pour retrouver de relations entre les variables la
dépression, la dépendance affective, l'autonomie et l'addiction
admis.
Pour les hypothèses de 1 à 6 on utilise en
suivante :
1- Il existe une différence entre de type de la
dépendance affective et de l'autonomie chez les toxicomanes (T test
student pour un groupe dépendant.)
2-Il existe une relation entre la dépendance affective
et la dépression chez cette population. (La corrélation
coefficient Pearson)
3-Il existe une relation entre l'autonomie et la
dépression chez cette population. (La corrélation coefficient
Pearson)
4-Il existe une relation entre la dépendance affective
et l'addiction admise chez les toxicomanes. (La corrélation coefficient
Pearson)
5-Il existe une relation entre l'autonomie et l'addiction
admise chez les toxicomanes. (La corrélation coefficient Pearson)
6-Il existe une relation signifiante entre la
dépression et l'addiction admise chez les toxicomanes. (La
corrélation coefficient Pearson)
7- les personnes sociotropes présentant une
dépression , montrent l'intensité d'addiction plus
élevé que les autres, ça veut dire sociotropes sans
dépression, autonomes déprimés et autonomes non
déprimés.( analyse factoriel ).
Pour l'analyse des données, nous avons utilisé
le logiciel SPSS
IV-IX- Présentation des outils
méthodologie :
Echelle de Sociotropie Autonomie
L'ESA a été
développée pour tester la théorie de Beck concernant deux
caractéristiques de la personnalité relativement stables qui
peuvent prédisposer l'individu à la dépression en fonction
de certains événements.
Le sujet doit coter chacune des propositions
présentées en fonction d'une échelle de pourcentage qui
reflète le mieux à quel point la proposition s'applique à
lui.
A chaque pourcentage correspond une note de 0 à 4 (de
0%= 0 à 100%=4).
L'ESA comprend une échelle de sociotropie et une
échelle d'autonomie. Pour obtenir le score de sociotropie du sujet il
suffit d'additionner les notes obtenues aux 30 items
sociotropes :1,4,5,7,8,11,15,17,18,19,24,26,27,29,31,33,34,35,38,40,44,46,47,49,50,52,53,56,58,59.
Pour obtenir le score d'autonomie, il suffit d'additionner
les notes aux items restants. On qualifie le sujet d'autonome ou de sociotrope
lorsqu'il existe une différence d'au moins 10 points entre les deux
scores. Sinon, le sujet possède les deux caractéristiques.
Etudes de validation
Elles ont été réalisées sur les
populations cliniques185(*)et des populations étudiantes186(*). La consistance interne est
satisfaisante pour les deux échelles quel que soit le groupe de sujet.
La sensibilité a été calculée après seize
semaines de traitement chez des sujets dépressifs. Il existe une
différence significative sur les scores moyens de l'échelle de
sociotropie chez le sujet répondeur. Il n'existe pas de
différence significative sur les scores moyens de l'échelle
d'autonomie.187(*)
L'échelle de Sociotropie différencie
également des sujets présentant un trouble de la
personnalité évitante, des sujets présentant un trouble de
la personnalité dépendante, des sujets présentant un
trouble de la personnalité obsessionnelle compulsive, des sujets
contrôles issus de la population générale et de sujets
présentant seulement un trouble de l'axe I.188(*) l'échelle d'autonomie
ne montre aucune différence significative entre les cinq groupes de
sujets.
La validité de construit de l'échelle de
sociotropie a été établie avec les inventaires de
dépression de Beck et d'anxiété de Spildberger,
l'échelle d'attitudes dysfonctionnells, l'échelle de
névrosisme de l'inventaire de personnalité d'Eysenck.189(*)
La Sociotropie est corrélée à la
dépression, l'anxiété et le névrosisme. Cependant
la sociotropie serait plus spécifique de la dépression que de
l'anxiété. En effet, l'association de la sociotropie avec la
dépression est indépendante de l'anxiété, alors que
l'association de la sociotropie avec l'anxiété est reliée
à la dépression.190(*)
L'échelle d'autonomie en générale
corrèle très faiblement avec les outils cités.
2) Inventaire de dépression de
Beck :
C'est un inventaire qui permet
d'évaluer rapidement la profondeur de la dépression. Cet
Inventaire est présenté par Beck, Mendelson, Mack et Erbaf en
1961, et plus tard ce test est modifié en 1971.
Il existe plusieurs études
(Lempériére et al, 1984, Collet et Cautraux, 1986, Cautraux,
1988) qui ont prouvé la validité,
l'homogénéité, et la fidélité par test -
retest de cet inventaire
Il s'agit d'une échelle d'auto
administration, le sujet doit répondre en cochant un ou plusieurs
numéros. Il y a 4 réponses différentes par item, qui
correspondent à 4 numéros : 0, 1, 2,3. A chaque item, il y a
4 propositions proposées dans un ordre d'intensité croissante.
3) Echelle d'addiction admise (AAS).
C'est une échelle supplémentaire, du MMPI-2. 13
items vrais / faux évaluant le consentement à évoquer
directement des problèmes liés à la consommation de
substances191(*).
Fidélité (cohérence interne : 74, test-retest :
.84 à .89). 192(*)
Cette échelle a été traduit et
validé par Dr Husseini en l'université Téhéran,
Département de la psychologie, sur la population Iranienne en 2002.
Selon cette norme le numéro 6 montre
que l'individu a beaucoup de problème avec la drogue. Le numéro 4
et moine montre le problème bas et le numéro 5 le problème
moyen.
Les données obtenus :
Les résultats de Alpha Cronbakh pour la
Fidélité de l'échelle Sociotropie et
Autonomie.
Tout d'abord, nous avons fait un alpha Cronbakh sur 29 sujets
d'toxicomanes pour la fidélité de test.
Fidélité :
****** Method 1 (space saver) will be used for this analysis
******
R E L I A B I L I T Y A N A L Y S I S - S C A L E (A L
P H A)
Reliability Coefficients
N of Cases = 29.0 N of Items = 60
Alpha = .8497
Age
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
19,00
|
2
|
2,0
|
2,1
|
2,1
|
21,00
|
5
|
5,0
|
5,2
|
7,2
|
22,00
|
5
|
5,0
|
5,2
|
12,4
|
23,00
|
4
|
4,0
|
4,1
|
16,5
|
24,00
|
3
|
3,0
|
3,1
|
19,6
|
25,00
|
2
|
2,0
|
2,1
|
21,6
|
26,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
22,7
|
27,00
|
9
|
9,0
|
9,3
|
32,0
|
28,00
|
4
|
4,0
|
4,1
|
36,1
|
29,00
|
3
|
3,0
|
3,1
|
39,2
|
30,00
|
3
|
3,0
|
3,1
|
42,3
|
31,00
|
4
|
4,0
|
4,1
|
46,4
|
32,00
|
5
|
5,0
|
5,2
|
51,5
|
33,00
|
4
|
4,0
|
4,1
|
55,7
|
34,00
|
2
|
2,0
|
2,1
|
57,7
|
35,00
|
3
|
3,0
|
3,1
|
60,8
|
36,00
|
7
|
7,0
|
7,2
|
68,0
|
37,00
|
3
|
3,0
|
3,1
|
71,1
|
38,00
|
4
|
4,0
|
4,1
|
75,3
|
39,00
|
9
|
9,0
|
9,3
|
84,5
|
40,00
|
3
|
3,0
|
3,1
|
87,6
|
43,00
|
2
|
2,0
|
2,1
|
89,7
|
45,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
90,7
|
46,00
|
4
|
4,0
|
4,1
|
94,8
|
49,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
95,9
|
52,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
96,9
|
57,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
97,9
|
64,00
|
2
|
2,0
|
2,1
|
100,0
|
Total
|
97
|
97,0
|
100,0
|
|
Manquante
|
Système manquant
|
3
|
3,0
|
|
|
Total
|
100
|
100,0
|
|
|
Sexe (l'homme)
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
male
|
100
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Emploie
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
emploie
|
30
|
70,0
|
70,0
|
70,0
|
chômage
|
70
|
30,0
|
30,0
|
100,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
100,0
|
|
Célibataire/ marié / divorce/
séparé
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
célibataire
|
34
|
34,0
|
34,7
|
34,7
|
Marié
|
61
|
61,0
|
62,2
|
96,9
|
divorce& séparé
|
3
|
3,0
|
3,1
|
100,0
|
Total
|
98
|
98,0
|
100,0
|
|
Manquante
|
Système manquant
|
2
|
2,0
|
|
|
Total
|
100
|
100,0
|
|
|
Dépression
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
8,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
1,0
|
9,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
3,0
|
10,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
7,0
|
11,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
8,0
|
14,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
9,0
|
15,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
13,0
|
16,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
14,0
|
17,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
15,0
|
18,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
18,0
|
20,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
21,0
|
21,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
22,0
|
22,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
26,0
|
23,00
|
5
|
5,0
|
5,0
|
31,0
|
24,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
33,0
|
25,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
37,0
|
26,00
|
6
|
6,0
|
6,0
|
43,0
|
27,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
44,0
|
28,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
47,0
|
29,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
50,0
|
30,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
54,0
|
31,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
57,0
|
32,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
60,0
|
33,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
64,0
|
34,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
65,0
|
35,00
|
6
|
6,0
|
6,0
|
71,0
|
36,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
73,0
|
37,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
74,0
|
38,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
77,0
|
39,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
80,0
|
40,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
83,0
|
42,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
85,0
|
43,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
86,0
|
44,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
90,0
|
45,00
|
6
|
6,0
|
6,0
|
96,0
|
53,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
97,0
|
55,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
98,0
|
56,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
100,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
100,0
|
|
Dépendance affective
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
55,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
1,0
|
62,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
2,0
|
65,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
3,0
|
66,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
5,0
|
69,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
7,0
|
70,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
8,0
|
72,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
10,0
|
73,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
13,0
|
75,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
16,0
|
76,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
18,0
|
77,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
19,0
|
78,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
23,0
|
79,00
|
5
|
5,0
|
5,0
|
28,0
|
80,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
30,0
|
81,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
33,0
|
82,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
35,0
|
83,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
38,0
|
84,00
|
5
|
5,0
|
5,0
|
43,0
|
85,00
|
6
|
6,0
|
6,0
|
49,0
|
86,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
51,0
|
87,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
52,0
|
88,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
55,0
|
89,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
58,0
|
90,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
60,0
|
92,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
62,0
|
94,00
|
8
|
8,0
|
8,0
|
70,0
|
96,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
74,0
|
97,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
75,0
|
98,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
76,0
|
99,00
|
8
|
8,0
|
8,0
|
84,0
|
102,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
86,0
|
103,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
88,0
|
104,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
92,0
|
105,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
96,0
|
106,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
98,0
|
107,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
99,0
|
112,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
100,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
100,0
|
|
Autonomie
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
45,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
1,0
|
54,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
3,0
|
61,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
5,0
|
65,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
7,0
|
68,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
11,0
|
69,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
15,0
|
70,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
17,0
|
71,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
18,0
|
72,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
22,0
|
73,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
26,0
|
75,00
|
9
|
9,0
|
9,0
|
35,0
|
76,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
39,0
|
77,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
42,0
|
78,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
45,0
|
79,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
46,0
|
80,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
50,0
|
81,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
53,0
|
82,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
54,0
|
83,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
57,0
|
84,00
|
8
|
8,0
|
8,0
|
65,0
|
85,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
69,0
|
86,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
71,0
|
87,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
73,0
|
88,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
76,0
|
89,00
|
6
|
6,0
|
6,0
|
82,0
|
90,00
|
3
|
3,0
|
3,0
|
85,0
|
91,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
87,0
|
93,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
88,0
|
94,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
89,0
|
95,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
93,0
|
96,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
94,0
|
98,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
96,0
|
100,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
97,0
|
102,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
98,0
|
109,00
|
2
|
2,0
|
2,0
|
100,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
100,0
|
|
Addiction admise
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
2,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
1,0
|
3,00
|
4
|
4,0
|
4,0
|
5,0
|
4,00
|
9
|
9,0
|
9,0
|
14,0
|
5,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
15,0
|
6,00
|
12
|
12,0
|
12,0
|
27,0
|
7,00
|
20
|
20,0
|
20,0
|
47,0
|
8,00
|
22
|
22,0
|
22,0
|
69,0
|
9,00
|
13
|
13,0
|
13,0
|
82,0
|
10,00
|
11
|
11,0
|
11,0
|
93,0
|
11,00
|
6
|
6,0
|
6,0
|
99,0
|
12,00
|
1
|
1,0
|
1,0
|
100,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
100,0
|
|
Statistiques descriptives
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
AGE
|
97
|
19,00
|
64,00
|
33,0000
|
9,06458
|
N valide (listwise)
|
97
|
|
|
|
|
Statistiques descriptives
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
dépression
|
100
|
8,00
|
56,00
|
29,6200
|
11,28580
|
N valide (listwise)
|
100
|
|
|
|
|
Statistiques descriptives
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
dépendance affective
|
100
|
55,00
|
112,00
|
87,4600
|
11,93198
|
N valide (listwise)
|
100
|
|
|
|
|
Statistiques descriptives
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
autonomie
|
100
|
45,00
|
109,00
|
80,4800
|
11,11690
|
N valide (listwise)
|
100
|
|
|
|
|
Statistiques descriptives
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
addiction admise
|
100
|
2,00
|
12,00
|
7,4800
|
2,14843
|
N valide (listwise)
|
100
|
|
|
|
|
L'état familial
1- marié
2- célibataire
3-divorcé
1- en chômage
2- emploie
L'état éducation
1- sans éducation
2- primaire et collège
3- bac
4- plus de bac
1- bas
2- moyen
3- haut
Les données déductives
Statistiques pour échantillons
appariés
|
Moyenne
|
N
|
Ecart-type
|
Erreur standard moyenne
|
Paire 1
|
dépendance affective
|
87,4600
|
100
|
11,93198
|
1,19320
|
autonomie
|
80,4800
|
100
|
11,11690
|
1,11169
|
Corrélations pour échantillons
appariés
|
N
|
Corrélation
|
Sig.
|
Paire 1
|
dépendance affective & autonomie
|
100
|
,282
|
,005
|
Test échantillons appariés
|
Différences appariées
|
t
|
ddl
|
Sig. (bilatérale)
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Paire 1
|
dépendance affective - autonomie
|
7,16000
|
10,34430
|
1,03443
|
5,10747
|
9,21253
|
6,922
|
99
|
,000
|
Test échantillons appariés
1- l'hypothèse 1 est justifiée. Il existe
une différence significative entre les traits de sociotropie et
l'autonomie chez la population toxicomane Iranienne.
Corrélation
|
|
dépendance affective
|
dépression
|
dépendance affective
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,439(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
100
|
100
|
dépression
|
Corrélation de Pearson
|
,439(**)
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
100
|
100
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
2- L'hypothèse 2 a été
justifiée. Il existe une relation positive ,0.43% entre le variable
de la dépression et le variable de la dépendance
affective.
Corrélations
|
|
dépression
|
autonomie
|
dépression
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,174
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,084
|
N
|
100
|
100
|
autonomie
|
Corrélation de Pearson
|
,174
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,084
|
|
N
|
100
|
100
|
|
|
|
|
3-L' hypothèse 3 n'a été pas
justifiée. Il n'existe pas une relation entre la dépression et
l'autonomie.
Corrélations
|
|
dépendance affective
|
addiction admise
|
dépendance affective
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,230(*)
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,022
|
N
|
100
|
100
|
addiction admise
|
Corrélation de Pearson
|
,230(*)
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,022
|
|
N
|
100
|
100
|
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
4- L'hypothèse 4 a été
justifiée. Il existe une relation positive et significative entre la
dépendance affective et l'addiction admise.
Corrélations
|
|
addiction admise
|
autonomie
|
addiction admise
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
-,061
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,544
|
N
|
100
|
100
|
autonomie
|
Corrélation de Pearson
|
-,061
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,544
|
|
N
|
100
|
100
|
|
|
|
|
5- L'hypothèse 5 n'a été pas
justifiée. Il n'existe pas une relation entre l'autonomie et l'addiction
admise.
Corrélations
|
|
addiction admise
|
dépression
|
addiction admise
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,318(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,001
|
N
|
100
|
100
|
dépression
|
Corrélation de Pearson
|
,318(**)
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,001
|
|
N
|
100
|
100
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
6- L'hypothèse 6 est justifiée. Il existe
une relation positive et significative entre la dépression et
l'addiction admise.
|
Somme des carrés
|
ddl
|
Moyenne des carrés
|
F
|
Signification
|
Inter-groupes
|
29,207
|
2
|
14,604
|
4,640
|
,014
|
Intra-groupes
|
166,793
|
53
|
3,147
|
|
|
Total
|
196,000
|
55
|
|
|
|
Addiction Admise
type
|
Moyenne
|
N
|
Ecart-type
|
sociotrope dépression
|
7,8571
|
42
|
1,84221
|
sociotrope non dépression
|
5,2500
|
4
|
1,70783
|
autonomie dépression
|
6,9000
|
10
|
1,44914
|
Total
|
7,5000
|
56
|
1,88776
|
Pour l'analyse finale, nous avons divisées les
personnes toxicomanes en 4 groupes. Les personnes sociotropes présentant
la dépression, les personnes sociotropes non déprimées,
les personnes autonomes déprimées et enfin les personnes
autonomes non déprimées. Pour le quatrième groupe, elle
n'était aucune. En résultats, nous avons eu 3 groupes. Et
l'intensité de l'addiction admise a été mesurée
chez ces groupes avec analyse factoriel ou discrimination. F =4.64 qui montre
une différence significative entre ces groupes, ça veut dire les
toxicomanes qui sont sociotropes et déprimés présentent
plus élevé l'addiction admise que deux autres groupes. Donc la
septième hypothèse a été justifiée que
l'interaction deux variables, la dépression et le type de
dépendance affective peut augmenter l'intensité de la conduite
addictive.
1- sociotrope dépression
2- sociotrope non dépression
3- autonome dépression
Discussion finale
Dans cette étude, notre sujet était sur les
types de personnalités étant en lien avec la dépression
et l'addiction. Aujourd'hui, on sait que les toxicomanes présentent plus
fréquemment des troubles psychiatriques que dans la population
générale et que les sujets présentant des troubles mentaux
montrent une plus forte appétence pour les drogues.
L'association dépression et toxicomanie ne fait plus
aucun doute qu'elle soit primaire ou secondaire. Dépression et
toxicomanie s'influencent réciproquement, la dépression
précédente accompagnant ou succédant à l'usage de
toxiques. Les mêmes facteurs biologiques ou psychopathologiques peuvent
produire une pathologie à double expression : toxicomanie et
dépression. (Valeurs, M. 2000).
Certains états dépressifs peuvent être en
rapport avec un dysfonctionnement biologique consécutif à
l'action des drogues ou au sevrage. Enfin, la prise de drogue peut
représenter pour le sujet une tentative en cherchant à
s'euphoriser de lutter contre la perception d'affects dépressifs.
Donc, dans un processus de traitement, en plus de sevrage, il
faut faire un constat sérieux sur ce problème et ses
conséquences. Car le manque de connaissances précises de troubles
mentaux nuit à toutes les étapes du traitement de ces personnes
et même amène souvent le clinicien dans une impasse.
Mais toujours, les patients addictifs ne présentent
pas de dépression clinique. Ils n'ont pas le tableau clinique selon
DSM.IV. Donc, il nous faut chercher l'existence des autres facteurs qui sont en
lien avec la dépression chez cette population.
Plusieurs auteurs ont proposé deux dimensions de la
personnalité en lien avec la dépression, la dépendance
affective et l'autonomie qui ont déjà été
expliqués. Egalement nous savons que la dépendance affective a
été décrite comme un facteur de risque prédisposant
à une conduite addictive ; donc dans cette étude notre
objectif était l'étude de ce trait de personnalité en lien
avec les deux : la dépression, de même que les conduites de
dépendance. Conjointement on la compare avec la personnalité
d'autonomie.
En résultats, pour envisager nos hypothèses,
les toxicomanes ont rempli trois questionnaires, Echelle sociotropie autonomie
Beck, l'inventaire dépression Beck et l'addiction admise scale.
Les données obtenues ont été
analysées par SPSS.
La première hypothèse
était : il existe une différence significative entre la
sociotropie et l'autonomie chez la population toxicomane. Les résultats
montrent que la moyenne pour l'échelle sociotropie est
« 87.46 » et celle de l'autonomie est
« 80.48 » et t obtenue « t = 6.92 »
qui montre une différence significative entre ces deux types. Il
explique qu'il existe des traits de sociotropie plus forts que les traits
d'autonomie chez les sujets échantillon.
La deuxième hypothèse est sur
la relation entre la sociotropie et la dépression. Le résultat
obtenu était « .0.43% » au niveau 0.05 (2-tailed)
qui montre une relation positive entre ces deux variables. Il est
intéressant constater que si les personnes addictives ne
présentent pas la dépression clinique, par contraire elles
présentent des traits de personnalité sociotropie, elles sont
probablement vulnérables à la dépression et il est utile
de constater ce trouble mental chez cette population afin de les orienter
à vers des traitements adaptés à leurs besoins.
La troisième hypothèse
était sur la relation entre la dépression et l'autonomie, le
résultat était «r= 0.17% »qui montre il
n'existe pas une relation significative entre ces deux variables.
Pour la quatrième hypothèse
l'existence de la relation entre le type de dépendance affective et
l'addiction admise il existe aussi une relation significative et positive
« r = 0.23% ».
La cinquième hypothèse, la
relation entre le type d'autonomie et l'addiction admise, nous avons
obtenu « r= -0.61 » qui montre qu'il n'existe pas de
relation significative entre ces deux variables, en revanche, il existe une
relation négative mais faible entre l'autonomie et l'addiction admis.
Le sixième hypothèse
était sur une relation entre la dépression et l'addiction admise
dans laquelle nous avons eu également une relation positive et
significative « r= 0.31% ».
Pour la septième hypothèse
Dans une analyse factorielle entre 3 groupes, les personnes sociotropes
déprimées, sociotropes non déprimées et l'autonomes
déprimées, les moyennes d'addiction admise ( 7.87, 5.25 et 6.90 )
(F= 4.64) montrent que les personnes sociotropes déprimées
présentent une addiction admise plus élevé que deux autres
groupes.
On peut comparer ces résultats avec les
résultats précédents, comme recherche Inserm sur les
conduites addictives (Jeammet et coll.). Dans leur recherche, les deux
dimensions ça veut dire, dépendance affective et l'autonomie
étaient en lien avec la dépression. La corrélation
« 0,57 » entre l'autonomie et la dépression et
« 0,34 » pour la relation entre sociotropie et la
dépression.
Dans notre étude la relation existe entre la
dépression et la sociotropie, mais entre la dépression et
l'autonomie il n'existe aucune relation. La corrélation positive entre
le score total à l'échelle de Beck et le type de sociotropie
confirme ce que nous retrouvons par rapport au diagnostique selon le
DSM-IV : l'échelle de Beck se corrèle plus fortement avec
l'échelle sociotropie (r = 0,43%, significatif à 0,01) qu'avec
l'échelle autonomie (r= 0,17).
Egalement, dans la recherche Jeammet et coll. Les deux
dimensions sont plus importantes chez les sujets souffrant de conduites
addictives par rapport aux témoins.
Mais dans notre recherches , la dimension dépendance
affective est plus élevé que l'autonomie ( la moyenne pour
sociotropie « 87 » et celle de
l'autonomie « 81 » « t= 6.92
significatif au niveau 0.05 » , qui est proche aux autres
recherches, dans la littérature, tous les auteurs qui ont comparé
la structure factorielle de l'outil dans les deux sexes retrouvent toujours des
différences entre les hommes et les femmes, et cette
hétérogénéité touche en particulier la
dimension de l'anaclitisme ou sociotropie chez les hommes. Dans cette
étude les sujets étaient aussi des hommes qui
présentaient plus fortement la dimension sociotropie.193(*)
Sur la relation entre ces deux types de
personnalités avec l'intensité d'addiction, les résultats
ont aussi montré une corrélation positive entre l'addiction
admise et la sociotropie, alors qu'il n'existe aucune relation entre
l'addiction admise et l'autonomie. Ces résultats sont différents
de ceux de Jeammet et coll. Pour eux les deux dimensions sont en lien avec
l'addiction. En tout cas, dans notre étude, le facteur dépendance
ou sociotropie se différencie significativement du facteur
d'autonomie.
Une des hypothèses permettant d'expliquer cette
divergence est que l'échantillon ne serait pas représentatif de
la population masculine générale. Parmi les différentes
variables qui pourraient influencer de manière significative les
résultats, la classe sociale paraît importante. Dans notre groupe
en effet la fréquence de sujets appartenant à la classe des
ouvriers et la plupart avec un niveau d'éducation primaire et
collège. Il est possible que cette diversité sociale corresponde
à un niveau culturel différent, ce qui expliquerait les
différentes interprétations données par les sujets des
deux cultures (Français, Iraniens).
On peut ajouter à ces facteurs, l'autre facteur qui
est la mauvaise compréhension des questions parce que ce questionnaire
n'a pas été validé sur la population Iranienne.
Et enfin, nous avons eu une corrélation significative
entre la dépression et l'addiction admise qui corresponde avec la
littérature par exemple dans l'étude de Deykin et coll, l'abus de
drogue et d'alcool avait presque toujours suivi la dépression
majeure.194(*)
Dans celle de De Milio (1989), la symptomatologie
dépressive avait débuté avant l'abus de drogue dans
environ la moitié des cas, ce que confirment les enquêtes
épidémiologiques qui identifient la symptomatologie
dépressive comme un facteur de risque du début de l'usage de
drogue.195(*)
Les données obtenues dans l'étude de Jeammet et
coll, indiquent que l'Anaclitisme (Dépendance affective) et
l'Autocritique (Autonomie) sont parmi les meilleurs facteurs prédictifs
de la conduite addictive. Mais nos résultats montrent que seulement le
facteur dépendance affective peut montrer une
vulnérabilité à la dépression et l'addiction admise
chez cette population toxicomane Iranienne.
Il peut être l'une de limites de l'étude. On
propose que l'étude de la validité concourante devra être
complétée en utilisant d'autres outils, en particulier les outils
explorant des dimensions proches de l'autonomie et de la sociotropie tels que
le Dépressive Expériences Questionnaire (DEQ), la
Dépendance Affective Scale (DAS).
Une interprétation causale de ces résultats
n'est certes pas possible mais ils sont toutefois compatibles avec notre
hypothèse selon laquelle les symptômes addictifs pourraient
représenter une forme masquée de dépression ou une
façon de traiter l'humeur dépressive. Egalement, il montre que
dans le courant du traitement de ces personnes, il faut constater le
problème de la dépression et en particulier, quand les
toxicomanes présentent des traits de personnalité sociotropie ou
la même dépendance affective. Ils sont dans un risque d'atteinte
à la dépression et ensuite la prise de drogues.
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