les traits de personalité dépendante chez les toxicomanes( Télécharger le fichier original )par Parvaneh Majd Université Rennes 2 - Master Recherche2 2006 |
-I- L'Addiction : L'étymologie d'addiction est ad-dicere : « dire à » au sens d'attribuer quelqu'un à une autre personne. C'est un terme qui correspondait dans le droit romain ancien1(*). A partir des travaux de Peele (1985) et de l'apport des approches cognitivo-comportementaliste et descriptive, Goodman (1990) a donné une définition opératoire de l'addiction qu'il décrit comme « un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur et qui se caractérise par l'échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquence négatives 2(*)».
I-II. Les définitions : I-II- a. Définition de l'OMS : EN `1955, l'Organisation Mondiale de la Santé insiste sur la dépendance et l'augmentation des doses dans une définition qu'elle donne de la toxicomanie. En 1969, elle lui oppose finalement le terme de pharmacodépendance. Sa définition devient : « Un état psychique et quelque fois également physique, résultant de l'interaction entre un organisme vivant et une drogue, se caractérisant par des modifications de comportement et par d'autre réactions, qui comprennent toujours une pulsion à prendre le produit de façon continu ou périodique afin de retrouver ses effets psychiques et quelque fois d'éviter le malaise de la privation. Cet état peut s'accompagner ou non de tolérance. Un individu peut être dépendant de plusieurs produits. » Mais aussi complète soit elle, cette définition ne prend pas en compte la perte de liberté du sujet et sa souffrance. I-II- b. Définition du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux : Mode d'utilisation inadapté d'une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou d'une souffrance cliniquement significative, caractérisé par la présence de trois ou plus des manifestations suivantes, à un moment quelconque d'une période continue de 12 mois :
a) besoin de quantités notablement plus fortes de la substance pour obtenir une intoxication ou l'effet désiré ; b) effet notablement diminué en cas d'utilisation continue d'une même quantité de la substance.
a) Syndrome de sevrage caractéristique de la substance ; b) Utilisation de la même substance (ou une substance très proche) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage. 3-La substance est souvent prise en quantité plus importante ou pendant une durée plus prolongée que prévu. 4-Il y a un désir persistant ou des efforts infructueux pour diminuer ou contrôler l'utilisation d'une substance. 5-Beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir la substance. 6-Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l'utilisation de la substance. 7-L'utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent, susceptible d'avoir été causé ou exacerbé par la substance. Le DSM distingue les « troubles liés à l'utilisation d'une substance» des troubles du comportement tels que la pyromanie, la kleptomanie, le jeu pathologique3(*). I-II-c. Le syndrome de dépendance (C.I.M.10)Ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l'utilisation d'une substance psychoactive spécifique ou d'une catégorie de substance entraîne un désinvestissement progressif des autres activités. La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance en un désir (souvent puissant, parfois compulsif) de boire de l'alcool, de fumer du tabac ou de prendre une autre substance psychoactive (y compris un médicament prescrit). Au cours des rechutes, c'est à dire après une période d'abstinence, le syndrome de dépendance peut se réinstaller beaucoup plus rapidement qu'initialement. Au moins trois des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été présentes en même temps au cours de la dernière année : 1-Désir puissant ou compulsif d'utiliser une substance psychoactive ; 2- Difficultés à contrôler l'utilisation de la substance (début ou interruption de la Consommation ou niveaux d'utilisation) ; 3-syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue où arrête la consommation d'une substance psychoactive ; 4-Mise en évidence d'une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d'une quantité plus importante de la substance pour obtenir l'effet désiré ; 5) Abandon progressif d'autres sources de plaisir et d'intérêts au profit de l'utilisation de la substance psychoactive et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer ou récupérer de ses effets ; 6- Poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquence manifestement nocive4(*). * 1 Bergert, J. (1991).Les conduites addictives.Approche clinique et thérapeutique.In Venisse J.-L. (Ed)Paris : Masson. * 2 Lore, M. (2002). Mémoire de maîtrise de psychologie clinique .Paris X Nanterre dirigé S.Missonnier * 3 Angel P. Richard D. Valleur M (2003). Toxicomanie. Masson. Paris * 4 Varescon, (2005) |
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