Cette table ronde a réuni une centaine d'acteurs et de
décideurs à Sophia Antipolis du 21 au 23 février 1994
(12).
1. Toute personne, quelles que soient ses conditions de vie ou
ses ressources, a le droit imprescriptible de boire une eau saine.
2. La satisfaction des besoins essentiels des populations des
quartiers urbains défavorisés en matière d'eau potable et
d'assainissement doit être intégrée dans les politiques de
développement urbain et de santé publique mises en oeuvre par les
pouvoirs publics.
3. Seuls un engagement résolu des gouvernements et la
participation active des citoyens eux- mêmes peuvent apporter à
ces problèmes les solutions urgentes qu'ils requièrent. A cette
fin un grand effort de communication et de sensibilisation doit être
entrepris sans tarder.
4. L'accès à l'eau potable et à
l'assainissement comprend des droits et des devoirs pour garantir une juste
répartition de cette ressource rare comme des investissements et de leur
financement, ainsi que la maintenance des équipements afin de lutter
contre les phénomènes d'exclusion.
5. La valeur économique de l'eau doit tenir compte de
sa valeur d'usage. La pérennité des investissements du secteur
eau et assainissement requiert une prise en charge par les
bénéficiaires des coûts correspondants. Des
mécanismes de péréquation entre les différentes
couches de population urbaine doivent être mis en place. Une part de
subvention peut cependant s'avérer nécessaire.
6. Pour optimiser les objectifs de santé,
l'approvisionnement en eau et l'assainissement doivent relever d'une approche
intégrée, réaliste et participative.
7. Les prestations offertes devront couvrir les besoins
essentiels tout en garantissant une protection sanitaire satisfaisante.
8. Les solutions aux problèmes évoqués
doivent tenir compte d'un contexte en évolution,
caractérisé par une plus grande décentralisation et la
responsabilisation des acteurs locaux: municipalités, prestataires de
services, entreprises privées et publiques grandes et petites, membres
des communautés et leurs dirigeants hommes et femmes ainsi que les
organisations non- gouvernementales. Ce nouveau partage des tâches ne
doit pas enlever à l'Etat sa responsabilité
générale et régulatrice.
9. Les partenariats reliant ces acteurs constituent des
instruments essentiels pour l'accès équitable de toutes les
composantes de la population des quartiers défavorisés à
une eau saine et à l'assainissement. Leurs relations et la
définition de leurs compétences respectives devront être
clarifiées et organisées, notamment sous forme de contrats, en
tenant compte du contexte social et culturel de chaque région.
10. Les solutions techniques ne doivent pas être
considérées comme point de départ mais comme
résultat d'un processus intégrant d'autres dimensions sociales,
environnementales, culturelles, économiques et institutionnelles et
impliquant tous les acteurs.
11. L'animation, la formation et l'information doivent
accompagner l'identification et la mise en oeuvre de technologies
adaptables.
12. Un effort important doit être fait dans le domaine
de l'évaluation, de la recherche, de la production et de la diffusion
(grâce à une approche réellement participative) de
données de base de bonne qualité, notamment dans les pays du
Sud.
13. La tendance actuelle des bailleurs de fonds à
financer en priorité les équipements lourds des centres ville
doit être rééquilibrée au profit des quartiers
périphériques et des villes secondaires. Des financements
complémentaires significatifs doivent être mobilisés pour
répondre aux besoins des plus pauvres et engendrer un
développement durable.
14. Concernant les formes que peut revêtir la
coopération internationale, il convient de susciter la multiplication
des partenariats entre collectivités territoriales, organisations
professionnelles, associations de solidarité, qui complètent la
coopération intergouvernementale et lui donnent une dimension
particulièrement proche des préoccupations des citoyens des
communautés du Sud et de l'Est.