INTRODUCTION GÉNÉRALE
Aujourd'hui, le commerce mondial est impensable sans le
crédit documentaire comme instrument de crédit mais aussi comme
moyen de sécurité et d'exécution des paiements. Il remplit
toutes les conditions pour satisfaire ce rôle, dans la mesure où
ses conditions sont claires et sans ambiguïté. Les exigences
formelles sont cependant extrêmement rigoureuses: la banque ne peut
procéder au paiement qu'en échange de documents absolument
conformes aux exigences de la lettre de crédit.
S'il est utilisé à bon escient, le crédit
documentaire offre donc à l'exportateur un certain nombre d'avantages
dont le plus important est l'assurance de percevoir dans les meilleures
conditions, les produits de ses ventes à l'étranger et s 'il est
correctement rédigé, offre à l'importateur une bonne
garantie des prestations. Une émission conforme au contrat, des
conditions pouvant être remplies à l'exportateur et une
énumération pointue des documents garantissant à
l'importateur la livraison convenue par contrat sont déterminantes.
Le crédit documentaire ne constitue cependant pas le seul
instrument de paiement international ; l'encaissement documentaire
sécurise aussi les échanges commerciaux internationaux bien
qu'il ne soit pas aussi sophistiqué et réputé qu'un
crédit documentaire.
Qu'importe, ces deux techniques constituent un appui
incontournable au développement du commerce international. Pour cette
raison, sous l'impulsion de la Chambre de Commerce Internationale, elles ont
été vulgarisées auprès des entreprises et des
Organismes Bancaires.
De nos jours, tous les établissements de crédit
émettent ou reçoivent des crédits et encaissements
documentaires pour ordre et pour compte de leurs clients, qui sont
traités selon les prescriptions de la Chambre de Commerce International,
contenues dans ses publications 500 pour les lettres de crédits et 522
pour les remises. Toutes les banques pratiquent donc les mêmes
techniques.
Cependant, les styles de gestion diffèrent d'un
établissement à un autre : certains se bornent à
exécuter au bas mot, les ordres de leurs clients tandis que d'autres
vont plus loin, en proposant à ces derniers des services d'une rare
qualité, intégrant le conseil, l'assistance, l'information, la
formation et le financement.
Or les développements importants que connaissent le
commerce extérieur et les nouvelles technologies de l'information
suscitent de plus en plus chez les entreprises , des exigences nouvelles en
terme de couple qualité / coût des crédits et encaissements
documentaires, surtout dans le cadre de leurs importations.
Par qualité, il faut entendre efficacité des
processus de gestion qui se doivent d'épouser les normes ISO 9001,
version 2000 pour les systèmes de management qui, orientées
« client », insistent sur les relations
développées avec la clientèle lors des échanges
commerciaux (accueil, information, prestation, assistance) tout en mettant
l'accent sur l'engagement et l'implication des collaborateurs internes et
externes, ainsi que le déploiement de la dynamique d'amélioration
des prestations dans la gestion des opérations courantes à
destination de la clientèle.
Aussi, pour ne pas rester en marge de ces mutations, qui
représentent à la fois des opportunités et des menaces,
les banques gagneraient à appliquer à leurs opérations de
crédits et de remises documentaires le cahier de charges d'ISO 9001
définit ci-dessus.
Cependant, cette démarche est loin d'être une
réalité dans tous les services bancaires étrangers pour
des raisons diverses et nombreuses, qui ne pourront être mis
à nu qu'au terme d'études de gestion appropriées sur les
entités concernées.
C'est dans ce contexte précis que La gestion
des crédits et encaissements documentaires à l'importation, vu de
l'intérieur de l'établissement AMEN BANK prend tout son
sens.
Loin de faire le procès ou de vanter les mérites
de cet organisme bancaire de 1er rang Tunisien, cette étude
se veut aussi objective que professionnelle parce que réalisée
sur la base de nos larges connaissances de ces techniques de paiements, de nos
recherches documentaires et de notre intervention directe dans leur gestion
quotidienne dans une banque comme AMEN BANK.
Ceci dit, nous poursuivons trois objectifs majeurs à
travers ce travail.
Primo, contribuer à notre façon et selon nos
moyens, à la divulgation des techniques de crédits et de remises
documentaires, à destination d'un public d'importateurs peu avertis en
la matière.
Segundo, décrire sous un aspect purement professionnel
les processus de gestion de ces techniques afin de confronter théories
et pratiques et d'analyser les éventuels écarts (gap), en tenant
compte des spécificités de la banque d'accueil et de son
environnement.
Tercio, en vertu de notre culture de gestionnaire, proposer
des recommandations pratiques à la suite des analyses
précédentes, profitant ainsi de l'occasion pour jeter les bases
de réflexions plus poussées qui permettraient à terme
d'épuiser la question du management de qualité des
opérations documentaires.
Aussi, dans ce qui suit, nous parcourrons dans un premier
temps (première partie) la littérature bancaire en matière
de crédits et encaissements documentaires, non sans avoir au
préalable présenter de façon générale les
opérations de commerce extérieur et de change, véritables
supports et outils de travail du banquier.
Dans la deuxième partie de ce document, nous mettrons
à l'épreuve de l'analyse, les processus de gestion de AMEN BANK,
tout en prenant soin, de les décrire au préalable ; Puis,
nous terminerons par des recommandations pratiques en phase avec les
spécificités de cette institution et les objectifs poursuivis
dans le présent travail.
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