REPUBLIQUE TUNISIENNE
Ministère de l'Enseignement Supérieur
PROJET DE FIN D'ETUDES
Mastère Spécialisé en Gestion des
Organismes Financiers et Bancaires
Gestion des Crédits et Encaissements Documentaires
à l'Importation : Techniques, Analyses et Perspectives à
AMEN BANK
Elaboré par : M. Ange de Luvincent
TAPE
Maître de Stage
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Professeur Encadreur :
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M. Zakaria BEN ABDENNEBI
Responsable de la Division des Opérations
Documentaires
AMEN BANK, Tunis, TUNISIE
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Mme SAKLI Sonia
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Année Universitaire 2006/2007
« Le vrai génie sans coeur est un
non sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes
les deux ensemble ne font le génie.
Amour ! Amour ! Amour !
Voilà l'âme du génie »
-
Wolfgang Amadeus Mozart -
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
- 1 -
PARTIE I : LE CADRE THÉORIQUE
DE LA GESTION DES CRÉDITS ET ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES A
L'IMPORTATION
- 4 -
CHAPITRE I : LE COMMERCE
EXTÉRIEUR ET LES OPÉRATIONS DE CHANGE
- 5 -
INTRODUCTION
- 5 -
SECTION I : LE CHANGE ET LA RÉGLEMENTATION
DES CHANGES
- 5 -
SECTION II : LES ÉLÉMENTS DE
BASE D'UNE TRANSACTION COMMERCIALE
- 18 -
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES DU
CRÉDIT DOCUMENTAIRE ET DE L'ENCAISSEMENT DOCUMENTAIRE A
L'IMPORTATION
- 29 -
TITRE I : LE CREDIT DOCUMENTAIRE A
L'IMPORTATION
- 29 -
TITRE II : LES ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES A
L'IMPORTATION
- 56 -
DEUXIÈME PARTIE :
PRÉSENTATION ET ANALYSE DU MODE DE GESTION DES CRÉDITS ET
ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES IMPORT A
- 62 -
INTRODUCTION
- 63 -
CHAPITRE III : AMEN BANK ET
LE SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN
- 64 -
SECTION I : LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE
TUNISIEN
- 64 -
SECTION III : PRÉSENTATION DE
L'ETABLISSEMENT AMEN BANK
- 70 -
CHAPITRE IV : PRATIQUE ET ANALYSES DE
GESTION DES CREDITS ET ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES IMPORT A AMEN
BANK
- 78 -
TITRE I : LA PRATIQUE DU CREDIT ET DE LA
REMISE DOCUMENTAIRE A L'IMPORTATION
- 79 -
TITRE II : ANALYSES DE GESTION ET
RECOMMANDATIONS PRATIQUES
- 103 -
CONCLUSION
GÉNÉRALE :
- 115 -
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
A mon père Mr TAPE BERNARD qui a cru en
moi et m'a donné les moyens d'aller aussi loin que possible
A ma mère Mme KOKORE BEIBRO
HELENE ; Maman, c'est sûr que tu ne comprendras pas
grand-chose au sujet que j'ai traité dans ce document, mais saches que
chaque mot, chaque phrase, chaque ponctuation et chaque lettre que j'y ai
inscrit ont une seule et même signification : « tu es la
meilleure des mères et je t'aime infiniment ».
A Mme EDWIGE TAPE née OSSOUE pour sa
grandeur d'âme et pour sa générosité. Merci maman
chérie d'avoir fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui.
A toute MA FAMILLE, frères, soeurs,
oncles, tantes, cousins, cousines, neveux et nièces. Je n'ai
peut-être pas toujours été à la hauteur de vos
attentes individuelles ou collectives, mais votre soutien financier, moral et
votre amour m'ont permis d'arriver jusqu'à ce point. Puisse ce
diplôme nous réserver à tous des lendemains meilleurs.
A FIAN ELISABETH RACHEL ANNICK, pour son
amour, sa tendresse et sa grande confiance en moi. Que le
seigneur garde notre amour aussi pur qu'au premier jour et que ce diplôme
sois un pas de plus vers la vie que nous rêvons d'avoir .
Remerciements
A mes Amis et connaissances
Vous qui m'avez aidé à traverser certains
moments douloureux de ma vie, je vous dit infiniment merci ;
Particulièrement à GOLI Parfait pour sa gentillesse et à
Arnaud GOULOUBI pour ses bêtises.
A AMEN BANK
Notre séjour à la Banque AMEN BANK et la
rédaction du présent mémoire ont été
facilités grâce à la contribution, de quelque nature que ce
soit, de plusieurs personnes. Dans les lignes qui suivent nous leur exprimons
notre infinie gratitude. Nous avons une pensée particulière
pour :
- M. Rejeb CHEBEL , Directeur de la Direction Centrale des
Relations Internationales( DCRI)
-M. Jalel MANKAI, Responsable du Département des
Opérations courantes (DOC )
- M. Zakaria ABDENNEBI, Responsable de la Division des
Opérations Documentaires (DOD)
- M. Yousri NAJI, Responsable de la Division Entreprises Non
Résidentes (DENR)
A Mme SAKLI Sonia
Toute notre gratitude vous est
adressée pour avoir dirigé et encadré la rédaction
de ce mémoire.
A L'Université Internationale de Tunis
(UIT)
Nous ne remercierons jamais assez le corps enseignant de l'
UIT, de nous avoir donné un savoir que nous n'aurions eu auprès
de personne d'autre. Leur compétence, leur disponibilité et leurs
sages conseils ont fait de nous une personne nouvelle à la tête
bien pleine.
Nous associons à ces remerciements, tout le personnel
de la bibliothèque de la maison du Banquier pour tous les
ouvrages qu'il a mis à notre disposition et qui ont largement
contribué à l'élaboration de ce document en particulier et
à notre formation en général . Nos remerciements vont
également à l'endroit de l'ensemble du personnel administratif de
l' Université Internationale de Tunis en particulier Mlle Inès
HOSNI et M. , qui ont su se montrer accueillants et disponibles chaque fois que
nous avons sollicité leurs concours pendant ce travail.
AVANT PROPOS
Le Mastère Spécialisé en Gestion des
Organismes Financiers et Bancaires (MS GOFB) de l'Ecole Supérieur des
Sciences de Gestion (ESSG) de l' Université Internationale de Tunis est
l'un des diplômes de troisième cycle de cette institution sise
à Tunis (Tunisie).
Mais ce Mastère a la particularité d'être
l'un des diplômes les plus professionnalisés en Afrique du fait
de la qualité et de l'approche pratique de ses enseignements.
Le diplôme n'est délivré qu'après
la phase des cours théoriques et le stage en entreprise. Ce stage est
sanctionné par un mémoire professionnel.
C'est ainsi que nous avons choisi d'effectuer notre stage
à AMEN BANK et précisément à la Division
Documentaire, du département des opérations courantes (DOC) , lui
même rattaché à la Direction Centrale des Relations
Internationales (DCRI). Le choix de cette banque comme lieu de stage a
été motivé par le fait de sa longue expérience de
l'international, de son dynamisme et de sa grande importance dans le paysage
bancaire et financier Tunisien. Notre stage a duré trois (3) mois et
précisément du 10 Août au 10 Novembre 2006. C'est donc au
cours de cette période que nous avons, entre autres activités,
entamé la rédaction du présent document en guise de
mémoire professionnel. Il porte sur l'étude de la
gestion des Crédits et Encaissements Documentaires IMPORT à
AMEN BANK».
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
BCT Banque Centrale de
Tunisie
BIC Bank Identifial Code
BRI Banque des
Règlements Internationaux
CAD Canadian Dollars
CCI Chambre de Commerce
Internationale
CHF Franc Suisse
CFR Cost and Freight
CIF Cost, Insurance and
Freight
CPT Carriage paid to....
CIP Carriage and Insurance
paid to...
CREDOC Crédit Documentaire
DOD Division des Opérations
Documentaires
DCRI Direction Centrale des
Relations Internationales
DT Dinar Tunisien
DAF Delivered at
Frontier
DES Delivered ex Ship
DEQ Delivered ex quai
DDU Delivered Duty Unpaid
DDP Delivered Duty Paid
EXW Ex Works
EURO Union Européenne
FOB Free On Board
FCA Free Carriage
I.A Intermédiaire
Agrée
IBAN Identifial Bank Account
Number
REMDOC Remise Documentaire
SWIFT Society for Worldwide
Interbank Financial Telecommunication
SBLC Stand By Letter of Credit
USD United States Dollar
§ L'université
Internationale de Tunis n'entend donner aucune approbation ni improbation aux
opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Aujourd'hui, le commerce mondial est impensable sans le
crédit documentaire comme instrument de crédit mais aussi comme
moyen de sécurité et d'exécution des paiements. Il remplit
toutes les conditions pour satisfaire ce rôle, dans la mesure où
ses conditions sont claires et sans ambiguïté. Les exigences
formelles sont cependant extrêmement rigoureuses: la banque ne peut
procéder au paiement qu'en échange de documents absolument
conformes aux exigences de la lettre de crédit.
S'il est utilisé à bon escient, le crédit
documentaire offre donc à l'exportateur un certain nombre d'avantages
dont le plus important est l'assurance de percevoir dans les meilleures
conditions, les produits de ses ventes à l'étranger et s 'il est
correctement rédigé, offre à l'importateur une bonne
garantie des prestations. Une émission conforme au contrat, des
conditions pouvant être remplies à l'exportateur et une
énumération pointue des documents garantissant à
l'importateur la livraison convenue par contrat sont déterminantes.
Le crédit documentaire ne constitue cependant pas le seul
instrument de paiement international ; l'encaissement documentaire
sécurise aussi les échanges commerciaux internationaux bien
qu'il ne soit pas aussi sophistiqué et réputé qu'un
crédit documentaire.
Qu'importe, ces deux techniques constituent un appui
incontournable au développement du commerce international. Pour cette
raison, sous l'impulsion de la Chambre de Commerce Internationale, elles ont
été vulgarisées auprès des entreprises et des
Organismes Bancaires.
De nos jours, tous les établissements de crédit
émettent ou reçoivent des crédits et encaissements
documentaires pour ordre et pour compte de leurs clients, qui sont
traités selon les prescriptions de la Chambre de Commerce International,
contenues dans ses publications 500 pour les lettres de crédits et 522
pour les remises. Toutes les banques pratiquent donc les mêmes
techniques.
Cependant, les styles de gestion diffèrent d'un
établissement à un autre : certains se bornent à
exécuter au bas mot, les ordres de leurs clients tandis que d'autres
vont plus loin, en proposant à ces derniers des services d'une rare
qualité, intégrant le conseil, l'assistance, l'information, la
formation et le financement.
Or les développements importants que connaissent le
commerce extérieur et les nouvelles technologies de l'information
suscitent de plus en plus chez les entreprises , des exigences nouvelles en
terme de couple qualité / coût des crédits et encaissements
documentaires, surtout dans le cadre de leurs importations.
Par qualité, il faut entendre efficacité des
processus de gestion qui se doivent d'épouser les normes ISO 9001,
version 2000 pour les systèmes de management qui, orientées
« client », insistent sur les relations
développées avec la clientèle lors des échanges
commerciaux (accueil, information, prestation, assistance) tout en mettant
l'accent sur l'engagement et l'implication des collaborateurs internes et
externes, ainsi que le déploiement de la dynamique d'amélioration
des prestations dans la gestion des opérations courantes à
destination de la clientèle.
Aussi, pour ne pas rester en marge de ces mutations, qui
représentent à la fois des opportunités et des menaces,
les banques gagneraient à appliquer à leurs opérations de
crédits et de remises documentaires le cahier de charges d'ISO 9001
définit ci-dessus.
Cependant, cette démarche est loin d'être une
réalité dans tous les services bancaires étrangers pour
des raisons diverses et nombreuses, qui ne pourront être mis
à nu qu'au terme d'études de gestion appropriées sur les
entités concernées.
C'est dans ce contexte précis que La gestion
des crédits et encaissements documentaires à l'importation, vu de
l'intérieur de l'établissement AMEN BANK prend tout son
sens.
Loin de faire le procès ou de vanter les mérites
de cet organisme bancaire de 1er rang Tunisien, cette étude
se veut aussi objective que professionnelle parce que réalisée
sur la base de nos larges connaissances de ces techniques de paiements, de nos
recherches documentaires et de notre intervention directe dans leur gestion
quotidienne dans une banque comme AMEN BANK.
Ceci dit, nous poursuivons trois objectifs majeurs à
travers ce travail.
Primo, contribuer à notre façon et selon nos
moyens, à la divulgation des techniques de crédits et de remises
documentaires, à destination d'un public d'importateurs peu avertis en
la matière.
Segundo, décrire sous un aspect purement professionnel
les processus de gestion de ces techniques afin de confronter théories
et pratiques et d'analyser les éventuels écarts (gap), en tenant
compte des spécificités de la banque d'accueil et de son
environnement.
Tercio, en vertu de notre culture de gestionnaire, proposer
des recommandations pratiques à la suite des analyses
précédentes, profitant ainsi de l'occasion pour jeter les bases
de réflexions plus poussées qui permettraient à terme
d'épuiser la question du management de qualité des
opérations documentaires.
Aussi, dans ce qui suit, nous parcourrons dans un premier
temps (première partie) la littérature bancaire en matière
de crédits et encaissements documentaires, non sans avoir au
préalable présenter de façon générale les
opérations de commerce extérieur et de change, véritables
supports et outils de travail du banquier.
Dans la deuxième partie de ce document, nous mettrons
à l'épreuve de l'analyse, les processus de gestion de AMEN BANK,
tout en prenant soin, de les décrire au préalable ; Puis,
nous terminerons par des recommandations pratiques en phase avec les
spécificités de cette institution et les objectifs poursuivis
dans le présent travail.
PARTIE I : LE CADRE THÉORIQUE DE LA GESTION DES
CRÉDITS ET ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES A L'IMPORTATION
CHAPITRE I : LE COMMERCE EXTÉRIEUR ET LES
OPÉRATIONS DE CHANGE
INTRODUCTION
Dans la gestion quotidienne des crédits documentaires
et des Encaissements documentaires, les services bancaires étrangers se
référent à un certain nombre d'éléments
incontournables, préalables et indispensables pour la bonne conduite de
ces opérations. En effet, du fait de la complexité et de la
dimension internationale ces activités, il est prescrit (par les banques
centrales) aux établissements bancaires la parfaite connaissance et la
bonne pratique de certains instruments règlementaires, financiers et
commerciaux ;
Ce sont :
o Le change et La réglementation ou contrôle des
changes
o Le réseau de correspondants étrangers
(correspondent banking)
o et les caractéristiques de base de la transaction
commerciale (mode de transport, incoterms, documents.....)
Dans quel mesure et dans quel contexte ces instruments sont
ils mis à contribution dans la gestion de ces moyens de
paiement ?
Tel est la question à laquelle le présent
chapitre essaiera d'apporter une réponse.
SECTION I : LE CHANGE ET LA RÉGLEMENTATION DES CHANGES
En simple, la réglementation des changes est l'ensemble
des dispositions légales régissant les relations
financières entre un pays et le reste du monde. En effet, dans le cadre
de leurs échanges commerciaux (exportations, importations..) ou
financiers (transferts de capitaux...), les nations ont recours à
certains procédés monétaires dits
« opérations de changes » leurs permettant d'honorer
(de jouir) des engagements pris (reçus) dans des monnaies qui ne sont
pas les leurs. A ce titre, un certain nombre de codes sont
élaborés par les institutions financières et
économiques nationales pour encadrer ces activités.
Cette codification prend l'appellation de contrôle ou
réglementation des changes et représente l'instrument principal
de travail des banques et autres institutions financières dans le cadre
des paiements internationaux.
I. Les opérations de
change
1. Présentation
générale
A l'occasion du règlement des transactions
effectuées entre partenaires commerciaux et financiers internationaux,
il est de coutume de mettre en oeuvre un certain nombre de diligences visant
à convertir une monnaie en une autre ; par exemple, un importateur
français qui doit régler une facture établie par un
vendeur américain devra se procurer des dollars par
l'intermédiaire de sa banque avant d'envisager le paiement de la somme
due. Cette contrainte donnera naissance à une opération en vertu
de laquelle, la banque indiquée achètera la devise
considérée auprès d'une autre banque et à un
certain prix (cours) en lui cédant la contre valeur dans sa monnaie
locale du montant fixé. Cette technique en apparence complexe est
appelée « opération de change » et
est pratiquée par la plupart des grandes banques internationales,
par l'intermédiaire de leurs cambistes1(*). En général, l'activité de change
est concentrée sur quatre devises « principales »
traitées contre le dollar américain : EUR, le JPY, la GBP et
le CHF et ce dans un environnement parfaitement structuré, permettant
aux acteurs d'interagir de façon efficace et d'aboutir à la bonne
fin des opérations : c'est le marché des changes.
2. Le marché des
changes
Le marché international des changes (FOREX EXCHANGE)
est un marché non localisé permettant d'assurer la confrontation
des offres et des demandes de devises et de déterminer le cours de
chacune d'elles en monnaie nationale (P.Garsuault & S.Priami,
P 321).
Plus de 3 000 milliard de Dollars, c'est le
montant quotidien échangé sur ce marché, tous produits
confondus, c'est à dire aussi bien pour le change classique que pour les
produits dérivés (swap de change, option de change...)2(*) .Pour situer ce volume,
signalons que le montant annuel des échanges de biens
et services est de 4 300 milliards de Dollars.
Précédemment indiqué, le
marché des changes est le lieu de confrontation des offres et des
demandes (achats/ventes) de devises, c'est à dire des moyens de paiement
des différents pays. Comme sur tout marché, la rencontre
de l'offre et de la demande des différentes monnaies permet de fixer le
prix d'une des devises par rapport à l'autre, c'est à dire son
cours de change. Ce marché comprend le
change
comptant mais également le
change
à terme et implique donc un accès aux
opérations de «
trésorerie »
(prêt / emprunt) en devise ou en monnaie nationale. Ce marché
mondial, qui est essentiellement interbancaire3(*) , est le deuxième marché financier de la
planète en terme de volume globale,derrière celui des taux
d'intérêt ; c'est néanmoins le plus liquide et le plus
profond en terme de produits traités et d'intervenants.
Son volume quotidien était en 2004 de 1 900
milliards de dollars US, soit :
· 600 milliards en transactions au comptant et
· 1 300 milliards en transactions à terme
Quasi-uniquement en transactions de gré à
gré, selon l'étude triennale de la banque des règlements
internationaux (BRI)4(*),
les transactions en volume étaient :
· Pour 53% entre banque (interbancaire)
· Pour 53% entre une banque et un gestionnaire de fonds
(FCP, SICAV, SICAR...) ou une institution financière non bancaire
(Banque d'affaire, Société de factoring ou de Leasing
international)
· et enfin pour 14% entre une banque et une entreprise
non- financière.
Ainsi sur ce marché, les monnaies flottent les unes par
rapport aux autres et leurs cours sont fixés de façon libre. En
réalité, les banques n'interviennent pas directement sur ce
marché mais le font par le truchement de leurs cambistes5(*). En premier lieu, un Cambiste
doit satisfaire les demandes de cours émanant de diverses contreparties.
Celles-ci peuvent être des clients, d'autres Banques voir des services
internes à la Banque. Ceci bien entendu en accord avec les diverses
réglementations et sous réserve des autorisations suffisantes.
Selon la politique de l'établissement qui l'emploie, le Cambiste adopte
différents comportements.
v La couverture
Il assure les couvertures (hedging) et
gère les diverses positions de la Banque.
Couvrir une position revient à exécuter les
ordres divers (entreprises importatrices et/ ou exportatrices...) en
s'adressant à l'ensemble du marché et en dénouant
l'opération par un gain net pour la banque.
v La
prévision
Il anticipe les mouvements du Marché par
l'observation (spéculation). Le Cambiste dispose de
nombreuses sources d'informations (REUTER, TELERATE, BLOOMBERG) lui permettant
d'accéder à toutes les cotations et informations. Il a
également accès aux indicateurs économiques des principaux
pays ainsi qu'aux informations financières mondiales. Il est en mesure
de se forger une opinion (bonne ou mauvaise) sur l'évolution des cours
ou taux et ainsi d'anticiper des mouvements futurs.
v L'arbitrage
Il consiste à essayer de tirer parti de
décalages ponctuels de prix ou de cours sur le même support, la
même devise sur 2 marchés différents. Dans ce cas il est
appelé arbitragiste. le Cambiste dispose à cet effet de puissants
outils informatiques (des pricers) lui permettant de calculer
différents prix ou de vérifier qu'un arbitrage
« passe ». Ces outils sont généralement
alimentés en temps réel. Les possibilités d'arbitrage ne
se présentant que pendant des périodes très courtes,
l'arbitragiste se doit alors de réagir très rapidement6(*).
Les banques ne sont pas les seuls intervenants sur le
marché des changes. Animent également le Forex
Exchange :
ü Les banques centrales et autres
institutions financières (filiales financières ou bancaires de
grands groupes industriels...) qui interviennent pour
exécuter les ordres de leurs clients et pour leur propre compte en
essayant d'anticiper les variations des cours ou des taux.
ü les entreprises multinationales
qui possèdent très souvent leurs propres salles de
changes et qui du fait de leur gestion de trésorerie internationale
peuvent intervenir directement sur le marché des changes ; Elles
sont néanmoins tenues d'intervenir sur la marché par
l'intermédiaire d'un établissement financier ce qui a
poussé les plus importantes d'entre elles à créer leur
propre « banque ».
ü les investisseurs institutionnels
qui sont des caisses de retraite, des compagnies d'assurance, des
fonds de pension (hedge funds), des SICAV ou des FCP7(*)
Comme stipulé précédemment Le
marché des changes est scindé en deux grands compartiments
spécifiques aux opérations qui y sont traitées ; ce
sont :
o le marché des changes au comptant (SPOT)
o le marché des changes à terme
2.1) le marché des change au comptant
Le marché au comptant ou spot est essentiellement un
marché interbancaire, continu, non localisé, et de gré
à gré8(*) :
- interbancaire parce que les banques commerciales sont les
acteurs privilégiés de ce marché
- continu parc que les devises librement convertibles sont
cotées 24H/24
- de gré à gré (ou OTC, Over the Counter)
car les deux intermédiaires négocient librement les cours de
change ainsi que les montants des transactions.
Les échanges sont réalisés par mouvements
sur des comptes bancaires. Ces mouvements sont rendus possibles par le fait que
les banques d'un pays possèdent un compte dans les banques des autres
pays, appelé compte Nostri, qui est libellé dans
la devise du pays d'accueil. Les opérations de change sont dites
« change transfert » par opposition au
« change manuel » destiner aux
transactions sur les billets. On constate donc que
« physiquement » chaque devise reste dans son pays
d'origine et n'est déplacée que de compte
bancaire en compte bancaire.9(*)
Comme son nom l'indique, le marché spot est le lieu de
référence du change au comptant qui correspond à :
· Un engagement du vendeur à
mettre à disposition de l'acheteur, généralement dans un
délai de 2 jours ouvrés, chez une banque à
l'étranger (un correspondant) un certain avoir en compte en monnaie
étrangère.
· Un engagement de l'acheteur de
régler dans le même délai, soit en monnaie nationale, soit
en une autre monnaie (selon le même mécanisme de correspondant).
Les participants au marché spot cotent toujours les
devises sous la forme de deux cours : le plus bas (cours acheteur ou BID)
est celui auquel le trader (cambiste) est prêt à acheter et le
plus haut (cours vendeur ou ASK) celui auquel il est prêt à
vendre. L'écart entre les 2 cotés s'appelle le
Spread. C'est le cambiste qui détermine le Spread, en
fonction du montant traité, de la nervosité du marché et
de son « sentiment ».
Il existe à ce titre deux
grands modes de cotations :
- la cotation au
certain : Une unité de la monnaie locale est
exprimée en n unités d'une devise étrangère
- la cotation
à l'incertain : Une unité de la devise
étrangère est exprimée en n unités de la monnaie
locale
Pour un couple de devise donné, le cours exprime la
cotation au certain de la devise maître par rapport à la devise
secondaire et par voie de conséquence la cotation à l'incertain
de la devise secondaire par rapport à la devise principale. A noter que
l'on emploie également et indifféremment le terme
« Devise principale »
pour « Devise maître » et
« Devise de
contre-valeur » pour « Devise
secondaire ».
Ex : Pour une cotation d'EUR./JPY
à 132,00, le cours représente
· La cotation au certain de l'EUR. par rapport au JPY.
· La cotation à l'incertain du JPY par rapport
à l'EUR.
La méthode qui s'applique est donc (sauf indication
contraire) la multiplication.
Ici donc pour 1 million d'EUR., on a
1 000 000 x 132 = 132 millions de JPY.
Les cours
croisés
Un cours croisé est un cours de
change d'une devise contre une autre, calculé à partir du cours
de ces deux devises contre une devise commune (généralement le
Dollar). En effet, la plupart des monnaies sont exprimées par rapport au
Dollar. On trouve également des cotations pour certaines
« paires » de monnaies importantes : EUR/GBP, EUR/JPY,
GBP/JPY, etc. En revanche, pour certains autres couples, il est
nécessaire de calculer le cours en utilisant la méthode dite de
cours croisés (cross) c'est à dire en se servant du cours de
chacune des devises contre une autre monnaie commune.
Pour clore le marché SPOT , il
est intéressant de noter que toutes les transactions sont
dénouées à J+2 (jours ouvrés) en dehors de celles
portant sur la parité USD/CAD10(*) qui sont débouclées à J+1.
2.2) le marché des changes à terme
Le change à terme est un échange de 2 devises
à une date To (la date de valeur) et un cours (cours à terme)
négociés. Ce type de contrat permet de fixer à l'avance un
cours entre 2 devises, et donc de se couvrir contre le risque de change. Pour
situer les idées, prenons un exemple:
· Une grande entreprise Italienne a vendu au Japon une
importante quantité de marchandise pour un montant de 1 million d'euros.
Compte tenu des délais de fabrication et de livraison, le
règlement interviendra dans 1 an et sera effectué dans la devise
du client, c'est à dire le Yen.
· Notre exportateur va donc recevoir dans un an un
certain montant en Yen qu'il devra céder au cours du moment.
· Ce cours n'étant pas connu à la mise en
place de la transaction, on dit que l'exportateur est en
risque de
change.
En effet, supposons que le cours EUR/JPY à la signature
de la transaction soit de 100. La facture sera établie pour 100 millions
de Yens qui une fois convertis donneraient bien 1 million d'Euros. Si,
malheureusement, la parité (le cours) Euro contre Yen monte et qu'elle
s'établisse dans un an à 120, les 100 millions de JPY ne
représenteront plus que 833 333 EUR. C'est pourquoi
notre exportateur à besoin de connaître précisément
le cours auquel il pourra céder les Yens qu'il recevra, dans un an, en
paiement de ses marchandises. Sa Banque lui fournira ce cours de change
à terme, ce qui lui permettra :
1. De s'assurer que les devises reçues donneront bien
le montant prévu en devise nationale (et lui assureront les marges
prévues).
2. D'établir précisément le montant en
Yen de la transaction.
Bien entendu, le risque est le même en cas de baisse du
cours pour un importateur.
Le change à terme est donc une
solution destinée à réduire le risque de change en fixant
dès la conclusion de l'opération le cours qui sera
appliqué à l'échéance. Les
caractéristiques d'une opération de change à terme se
définissent par rapport à un cours "spot" (cours utilisé
pour le change au comptant) de référence pour les
opérations du jour (Charles de La Baume, André
Rousset et Charles-Henri Taufflieb, P_83).
La différence entre le cours spot et le cours à
terme s'appelle les "points de terme". Quand le cours à terme est
supérieur au cours comptant on parle de
« report ». Quand le cours à terme est
inférieur au cours comptant on parle de
« déport ». Mais comment
détermine-t-on le cours à terme ?
Comme évoqué un peu plus
haut, les banques disposent d'informations en temps réel sur les cours
des différentes places financières. Ces informations leur sont
fournis en général par REUTERS11(*), et concernent les cours spot - Over the night- et
les cours à terme allant d'une semaine à 12 mois, et ce dans les
monnaies les plus demandées, USD, GBP, CAD, EUR, JPY notamment. C'est
donc sur la base de ses informations que les front- office et les back office
des banques prennent position et exécute les ordres d'achat ou de vente
de devises de leurs clients exportateurs ou importateurs.
In fine, il convient de noter que les opérations
effectuées sur les différents compartiments du marchés de
changes (spot, à terme, dérivés) sont nombreuses, diverses
et plus complexes les unes que les autres ; elles font appel aux
techniques les plus sophistiquées en matière de finance de
marché, de finance internationale et de finance d'entreprise, qui
n'entrent pas dans le cadre de cette étude.
Néanmoins, voyons de façon concrète
comment se déroulent en général les transactions portant
sur les devises.
3. le traitement d'une
opération de change « front to back »12(*)
3.1) La
négociation
Le marché des changes est un marché de
gré à gré, animé par les banques et par les
brokers. Des plates-formes de négociation électroniques telles
que Reuters Dealing ou EBS (Electronic Broking Service) sont couramment
utilisées. Ces plates-formes peuvent permettre de négocier sur un
mode conversationnel : les traders s'appellent,
« chattent » littéralement, puis valident leurs
deals. Ou alors elles apparient automatiquement les propositions saisies par
les participants : dans ce cas c'est le système qui crée les
deals, et les contreparties ne se connaissent qu'une fois la négociation
terminée.
3.2) La tenue de
position
Le système Front - Office
enregistre tous les deals en temps réel. Les deals
négociés par téléphone sont saisis par le trader,
les deals effectués dans les plates-formes électroniques sont
transmis automatiquement. Le système de tenue de position offre les
fonctionnalités basiques suivantes, qui constituent le minimum
requis :
· Enregistrement manuel ou automatique des deals
· Validation des deals
· Contrôle des risques : risque de
contrepartie, risque de marché
· Calcul des positions en temps réel
· Calcul du résultat en temps réel
· Possibilité de générer
automatiquement des deals :
o Deals de couverture,
o Split : génération de 2 deals en passant
par une devise tierce (méthode des cours croisés décrite
plus haut)
o Break-up : éclater une position achetée
ou vendue globalement en plusieurs deals (permet de générer
plusieurs deals clients à partir d'un deal négocié avec un
broker)
· Transmission du « ticket »
validé au Back Office
3.3) La
matérialisation des opérations de change
Le système Back - Office a pour fonction de
matérialiser les opérations négociées par le
trader:
· Vis-à-vis des contreparties :
o Emission des confirmations : les
opérations de change sont confirmées par des messages SWIFT MT300
o Rapprochement des confirmations : étant
donné les volumes considérables d'opérations
négociées, les back-offices se dotent de systèmes de
rapprochement automatiques entre les confirmations émises et les
confirmations reçues. Cela permet de détecter les erreurs ou les
incompréhensions avant de déclencher les paiements.
o Emission des paiements :
génération d'un ordre de paiement (MT202) pour le correspondant
dans la devise payée, d'un préavis d'entrée de fonds
(MT210) pour le correspondant dans la devise reçue. Si la contrepartie
est interne (client, deal entre 2 desks), les paiements se font via la
comptabilité (débit / crédit en compte).
· Vis-à-vis de l'établissement :
o Enregistrement comptable des opérations :
§ les deals de change sont enregistrés en hors -
bilan (comptabilité d'engagement) pendant la période qui
sépare la date de négociation de la date de valeur, puis à
la date de valeur atteinte, la comptabilité de hors bilan est
extournée et les opérations sont enregistrées au bilan de
la banque.
§ D'autre part les opérations de change alimentent
des comptes qui ne sont pas libellés dans la devise de tenue du bilan de
la banque. Les positions détenues alimentent des comptes de position de
change, dont la réévaluation quotidienne enregistre le risque de
change encouru par la banque.
Ainsi, l'on constate qu'une monnaie ne sort jamais de son pays
ou de son lieu d'émission : le dollar reste confiné aux USA
et ne peut être utilisé qu'auprès de banques
résidantes aux Etats-Unis. Il en est de même pour l'Euro dans la
zone Euro et pour toute autre monnaie dans son pays. Mais pour s'ouvrir
à l'extérieur (économiquement) et faire `'affaire'' avec
les autres pays du monde, il est nécessaire et impératif de
posséder des avoirs dans leurs monnaies ; Ces avoirs sont
appelés Réserves de change et bénéficient d'une
attention particulière des autorités monétaires (Banques
centrales) et financières locales (Ministères des finances) du
fait de leur importance dans la détermination du poids de leurs monnaies
respectives dans les échanges internationaux. Aussi, pour rationaliser
les `'sorties de devises'', ces autorités ont mis en place un ensemble
de règles devant régir les opérations de change et par
ricochet les paiements internationaux : il s'agit du contrôle ou
réglementation des changes.
II- Le contrôle ou
réglementation des changes
Le contrôle des changes est constitué par
l'ensemble des règlementations visant à réguler les
transferts de capitaux de l'étranger ou en provenant (G. ROUYER & A.
CHOINEL, P.227). Ces règlements ont généralement pour
objectif d'interdire ou de soumettre à une autorisation préalable
les paiements internationaux en devise13(*) . Elles sont fixées par décrets
ministériels, arrêtés ou circulaires émanant des
banques centrales et des ministères des finances. Mais , ces
administrations ne pouvant assurer dans le détail, le contrôle de
l'application des dispositions qu'elles ont élaborées
délèguent une partie de cette tache à `'des
intermédiaires agrées `' qui ne sont rien d'autres que les
banques ayant reçu à cet effet un agrément
spécial14(*).
Ainsi, le fait d'être agrée présente l'avantage de pouvoir
agir directement et seul dans les limites de la réglementation, ce qui
accélère les services rendus à la clientèle. En
contrepartie de cet avantage, L' I. A doit supporter un certain nombre de
contraintes :
ü responsabilité de l'application rigoureuse de la
réglementation
ü tenue régulière de documents de
contrôle et établissement de statistiques pour la banque
centrale.
La réglementation des changes15(*) touche deux aspects
fondamentaux internationaux :
§ les opérations commerciales (paiements des
importations, exportations et gestion des comptes en devises)
§ les opérations financières [les
investissements directs à l'étranger et étranger dans le
pays considéré, les opérations de crédits (avances
en devises, cautions...) et la gestion internationale des valeurs
mobilières]
En outre, pour définir le cadre d'application de sa
réglementation, Chaque nation définit un certain nombre de
termes, tels « résidents », « non
résidents », et « Etrangers ». La
signification donnée à ces termes divergent d'un pays à un
autre. Néanmoins, ils ont une importance capitale en ce qui concerne
l'application des textes légaux en matière de commerce
extérieur et de change.
III. Le réseau de
correspondants bancaires et les transferts de fonds
1. le réseau de
correspondants bancaires (Correspondent banking)
Précédemment indiqué,
une devise ne sort jamais de son pays d'origine: le dollar a cours aux
Etats-Unis seulement, l 'Euro a cours dans les pays de l 'Euroland
seulement, etc. Une banque européenne qui souhaite détenir et
échanger des dollars devra donc ouvrir un compte dans une banque
américaine. Elle devient cliente de cette banque. La banque
américaine est appelée le « correspondant » aux USA de
la banque européenne.
En général, toutes les banques disposent d'un
compte Nostro libellé dans les plus grandes devises du monde (USD, EUR,
GBP, CHF ou JPY) .Ce faisant elles ont au moins un correspondant dans les pays
Européens (France, Italie, Allemagne, Espagne...), un correspondant en
Suisse (pour le CHF), un correspondant aux USA (pour le Dollar
Américain), un correspondant en Grande Bretagne (pour la livre sterling)
etc. Ces comptes font l'objet d'un suivi régulier et donnent lieu
à des relations `' de courtoisie'' entre les différents
correspondants bancaires (échanges de Bilans annuels et d'informations
financières et économiques en général). De toutes
les formes de présence à l'étranger (Filiale, Succursale,
partenariat, bureau de représentation...), le correspondant banking est
celle qui est la plus facile à mettre en oeuvre, la moins coûteuse
et la première étape dans le processus d'internationalisation des
banques. Les comptes Nostro et Loro font régulièrement l'objet de
couvertures (ou de provisionnements) lorsqu'ils présentent un solde nul
ou proche de zéro. Enfin, la plupart des banques tiennent des fichiers
régulièrement mis à jour sur leurs correspondants
étrangers ; ces fichiers contiennent entre autre :
§ La dénomination du correspondant, son adresse et
toutes ses coordonnées
§ Son pays et sa monnaie nationale
§ Son code Swift ou Télex
§ Le solde des comptes Nostro
§ Des informations financières (taille du bilan et
principaux indicateurs de rentabilité et de risque), et commerciales
(part de marché dans le secteur bancaire locale, politique commerciale,
produits etc.)
2. La communication entre
correspondants étrangers : le réseau SWIFT
Dans leurs correspondances quotidiennes, les banques ont
recours à la performance et la fiabilité du réseau SWIFT
entendez Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication.
SWIFT16(*) est une entreprise de droit belge, dont le
siège est à Bruxelles. Son rôle est de faciliter les
opérations bancaires internationales grâce à un
réseau informatique très puissant. Elle a été
fondée par 239 banques de 15 pays différents en 1973 et
aujourd'hui, plus de 7125 institutions dans 192 pays y sont
abonnées17(*). Les
adhérents sont identifiés au sein du réseau par leur code
BIC18(*) qui comprend:
· l'identification de la banque sur 4 caractères
· le code pays sur 2 caractères
· le code ville sur 2 caractères
Exemples: PARBFRPP, CRLYFRPP, BONYUS33
Le réseau SWIFT permet d'échanger une grande
variété de messages entre banques, sous un format qui est devenu,
un véritable standard du marché. Les messages SWIFT sont
classés par catégories:
· les catégories 1 et 2 regroupent les messages
concernant les transferts de cash entre banques, ou messages de paiement (MT
202, MT 205, MT 210)
· La catégorie 3 couvre le marché des
produits de taux et de change ainsi que les produits dérivés (MT
300, MT 303.)
· La catégorie 4 couvre les opérations
d'encaissements documentaires (avis d'acceptation, accusé de
réception, réclamation de frais et demande d'instructions...MT
400, MT 412, MT422...)
· la catégorie 5 concerne le marché des
titres (livraisons de titres, instructions de règlements, confirmations
de transactions ... MT 540, 541,542 543...)
· la catégorie 7 regroupe les messages relatifs
aux crédits documentaires et aux garanties bancaires internationales
(émissions, amendements, avis de paiement/ d'acceptation/ de
négociation (MT 700, MT 707, MT 740...)
· la catégorie 9 regroupe tous les messages
d'information
Le réseau Swift est en
général choisi pour son efficacité et pour sa
fiabilité. Bien entendu, il n'est pas le seul moyen de communication
interbancaire international ; il existe aussi le télex, le fax, le
courrier recommandé et l'Internet. A l'exception du dernier cité,
les autres moyens de communications sont devenus ` vieux' et
complètement inadaptés aux nouvelles exigences de la
clientèle bancaire (et des banques elles mêmes) en matière
de rapidité et de sécurisation des transactions.
3. Les transferts de fonds
entre banques
Quelque soit le moyen de paiement
utilisé (ordre de virement, lettre de change, crédit
documentaire...), la plupart des règlements internationaux est
débouclé directement sous forme de virements de comptes à
comptes entre banques par l'intermédiaire des correspondants
étrangers sans qu'il n'y ait pas manipulation d'espèces ou de
titres de paiements (P.Garsuault & S.Priami, P 91). Ces mouvements
scripturaux peuvent se présenter sous la forme d'un virement ou d'un
rapatriement selon le sens dans lequel ils sont effectués ; Ainsi,
pour une banque située à Abidjan (RCI) qui reçoit des
fonds provenant d'une contrepartie étrangère, l'opération
sera considérée comme un virement et pour cette contrepartie un
rapatriement.
Pour mieux illustrer le mécanisme suivant, nous
considérons l'exemple suivant :
Exemple : La
société française `'bêta'' doit 5 000,00 USD
à la société Américaine `'alpha'' au terme d'une
importation de sandwichs congelés. Le paiement doit s'effectuer par
virement bancaire en vertu de la confiance réciproque des partenaires
commerciaux. A la date convenue, le client bêta demande à sa
banque BIP Paribas d'effectuer le virement en faveur d'alpha en indiquant le
montant à transférer, les références de
l'opération commerciale ainsi que le code IBAN19(*) et SWIFT de la banque du
bénéficiaire qui se trouve être la CETY Bank New york.
Aussi, BIP Paribas débite (ou bloque) le compte de bêta de la
contre-valeur de USD 5 000,00 au cours du jour (spot) ; Ensuite elle
notifie à son correspondant américain FUJI BANK d'effectuer le
paiement du montant sus-mentionné à la société
alpha dont le compte dors sur les livres de la CETY BANK (SWIFT MT 202-ordre de
paiement). Une fois reçu l'ordre de paiement, la FUJI BANK débite
le compte en USD de BIP Paribas et crédite sur ses livres le compte de
la CETY Bank de USD 5 000,00. Simultanément elle adresse à
BIP Paribas un MT 900 « avis de débit » et
à CETY Bank un MT 910 « Avis de crédit » ;
Ayant reçu le paiement, cette dernière crédite sur ses
livres de compte de la Société alpha du montant reçu.
Remarques :
§ Le correspondant informe en général son
client des mouvements de fonds sur son compte en temps réel (par des
messages SWIFT MT900 et MT910), et communique obligatoirement un
récapitulatif (MT950) en fin de journée.
§ Les fonds reçus par le correspondant au nom de
son client sont inscrits par lui dans sa comptabilité au crédit
du LORO du client. Simultanément le client enregistre le même
mouvement un débit du miroir NOSTRO face au crédit d'un compte de
comptabilité générale (comptabilité en partie
double).
Du point de vue de la banque, on gardera donc toujours
à l'esprit que:
· Une entrée de fonds se matérialise en
comptabilité par un Débit NOSTRO
· Une sortie de fonds se matérialise en
comptabilité par un Crédit NOSTRO
§ Les banques centrales jouent un rôle essentiel
dans les transferts de fonds entre banques. En tant que « banque des
banques », la banque centrale est un point de passage obligé
lors de tout échange de fonds entre 2 banques du même pays. Tout
transfert de fonds entre une banque A et une banque B, résidentes dans
le même pays, a pour effet de débiter le compte de la banque A en
banque centrale (en France le CCR, Compte Courant de Règlement), au
profit du compte de la banque B. La banque centrale est donc un correspondant
obligé dans la monnaie locale du pays dans lequel la banque est
résidente. Les avoirs en dépôt à la banque centrale
sont reflétés, dans la comptabilité de la banque, par un
compte NOSTRO, au même titre que les avoirs en dépôt chez
tous les autres correspondants.
Au terme de cette section, il apparaît clairement
qu'aucune opération bancaire avec l'étranger ne saurait
être menée à bien sans une connaissance préalable
des opérations de change et de leur aspect légal ainsi que la
détention de comptes en devises auprès de correspondants
étrangers avec lesquelles la communication doit être
régulière, professionnelle et surtout sécurisée en
vertu de la nature même de l'activité bancaire d'où le
nécessaire recours au réseau swift. Néanmoins, le
banquier, parce qu'assurant le règlement financier d'une
opération commerciale, ne doit pas en ignorer les aspects fondamentaux
au risque de se confiner dans des chiffres « muets ». C'est
dans ce contexte précis que nos abordons les opérations de
commerce internationale et leurs caractéristiques fondamentales.
SECTION II : LES ÉLÉMENTS DE BASE D'UNE
TRANSACTION COMMERCIALE
Tous les échanges commerciaux avec l'étranger
sont soumis à la loi de certains éléments de base. Ces
derniers, incontournables dans le commerce international de biens et de
services, constituent les pièces maîtresses de l'opération.
Aussi, ces éléments, représentent des outils
indispensables pour le banquier, dans la conduite de toute opération de
crédit ou d'encaissement documentaire. Ce sont :
§ les modes d'expédition et les contrats de
transport
§ les incoterms
§ les éléments de la liasse documentaire
internationale
I. Les modes
d'expédition et les contrats de transport
Le transport est un élément stratégique
qui met en valeur la compétitivité du vendeur. Les entreprises
exportatrices choisissent leur mode de transport en fonction du coût, du
délai et de la sécurité auxquels viennent s'ajouter la
nature du produit, sa qualité et le pays de l'acheteur. En
l'espèce, il existe 4 grands modes d'expédition et de contrats de
transport :
§ le transport par mer et la lettre de connaissement
maritime
§ le transport par avion et la lettre de transport
aérien
§ le transport par route et la lettre de voiture CMR
§ le transport par rails et la lettre de voiture CIM
§ le transport combiné et le document de transport
multimodal
1. Le transport par mer et
le connaissement maritime
Le transport maritime reste, en volume de
marchandises transportées, le premier moyen de transport utilisé
dans le monde, en particulier pour les destinations lointaines.
De tous les moyens de transport, le transport maritime est
celui qui peut charger le plus de marchandises en commerce international. Le
transport maritime est pratiquement le seul moyen économique pour
transporter de grands volumes de marchandises entre des pays
éloignés (Corinne Pasco, P.59). Le transport maritime, dont le
développement est étroitement lié à celui du
commerce international, demeure de très loin le principal mode de
transport des marchandises dans le monde : 98 % des échanges se font par
voie maritime représentant ainsi un volume annuel supérieur
à 5 milliards de tonnes20(*). En outre, il permet de desservir plusieurs zones
géographiques21(*).
Néanmoins, il présente des délais plus longs et
nécessite des frais d'emballage et d'assurance plus onéreux. Le
contrat de transport22(*)
est en général matérialisé par un document
dénommé connaissement maritime (Bill of lading).
Le connaissement est un document établi et signé
par le capitaine du navire ou son représentant :
-il fait la preuve de l'existence d'un contrat de transport,
d'un reçu de marchandises et représente le droit sur celles-ci et
indique la date d'expédition de la marchandise (P.Garsuault &
S.Priami, P. 133)
-il confère à son possesseur un droit exclusif
sur la marchandise transportée
-il peut comporter une clause à ordre, ce qui permet
par simple endossement de transférer ce droit exclusif sur la
marchandise à un tiers (banque, acheteur...)
-il est souvent émis en 2 ou 3 exemplaires originaux
permettant chacun de retirer la marchandise (connaissement accompli) ;
L'ensemble des exemplaires constitue le jeu complet de connaissements
-il doit être « clean »
c'est-à-dire ne doit comporter aucune réserve du capitaine du
navire quant à l'état apparent de la marchandise (G. Rouyer &
A. Choinel, P334)
2. Le transport par avion
et la lettre de transport aérien
L'intérêt du transport aérien, c'est sa
rapidité et sa sécurité.
En contrepartie, le coût est plus élevé
mais la rapidité permet des livraisons fréquentes. Le contrat de
transport23(*) est
matérialisé par la lettre de transport aérien (Air way
Bill) (LTA)24(*).
Ce document est émis par une compagnie de transport aérien
ou son représentant :
o il fait la preuve du contrat de transport et un reçu
de la marchandise mais à l'inverse du connaissement maritime n'est pas
négociable et ne représente pas la marchandise (P.Garsuault &
S. Priami, P. 134).
o il est établi par l'expéditeur mais à
la demande de ce dernier et sous sa responsabilité, le transporteur peut
l'établir
o il est généralement émis en 3
exemplaires originaux :
- le 1er porte la mention « for carrier-
pour le transporteur » et est signé par l'expéditeur
- le 2nd porte la mention « for
consignee » (pour le destinataire) et est signé par
l'expéditeur et le transporteur
- le troisième porte la mention « for
shipper » (pour l'expéditeur) et est signé par le
transporteur et est remis à l'expéditeur après prise en
charge de la marchandise ; c'est ce dernier exemplaire qui est
utilisé dans le cadre d'un crédit documentaire
o selon la convention de Varsovie (12/10/1929) la marchandise
rets la propriété de l'expéditeur jusqu'à sa
réception par le destinataire à l'arrivée.
o Enfin, la LTA couvre les contrats sous incoterms CPT, CIP,
DDU, et DDP
3. Le transport par route
et la lettre de voiture CMR
L'intérêt de ce mode de transport réside
dans sa souplesse d'adaptation et dans ses délais relativement courts
(selon l'état des infrastructures routières et des
procédures douanières). Le contrat de transport routier est
matérialisé par la lettre de voiture CMR25(*). En effet, le transport
routier international est régie par la
« Convention de transport des marchandises par
route » signée à Genève le 19 mai 1956 et
entrée en vigueur en juillet 1961.
o Selon l'article 5 de la dite convention, la lettre de
voiture est établie en 3 exemplaires originaux signés par
l'expéditeur et le transporteur dont le premier est remis à
l'expéditeur , le second accompagne les marchandises et le
troisième conservé par le transporteur.
o Elle représente le contrat de transport passé
entre l'expéditeur et le transporteur, ainsi q'un reçu des
marchandises
o Elle ne représente pas la marchandise et de ce fait
n'est pas un papier valeur (non négociable)
o Enfin, elle couvre les contrats sous incoterms EXW, CPT et
CIP
4. le transport par rail et
la lettre de voiture CIM
C'est un type de transport adapté aux longues distances
et aux tonnages importants. Il est aussi favorable au développement du
transport combiné et assure le respect des délais tout en
permettant une bonne fluidité du trafic (A. Ammar, P 72). Le document de
transport utilisé en trafic ferroviaire est la lettre de voiture
CIM26(*) (convention
internationale de marchandises).
o Il fait la preuve de la conclusion du contrat de transport
et représente un reçu de la marchandise
o Il doit être établie par l'expéditeur
qui assume alors la totale responsabilité de l'exactitude des
informations y figurant
o Il se présente sous la forme d'un duplicata
dûment estampillé (certifié) par le bureau de la gare
expéditrice de la compagnie des chemins de fer
o Jusqu'à ce que la marchandise ne soit retirée
à la gare d'arrivée par le destinataire, elle reste la
propriété de l'expéditeur
5. Le transport
combiné et les documents de transport multimodal
Le transport combiné désigne l'emploi successif
de deux ou plusieurs modes de transport (aérien, maritime...) pour
l'acheminement d'un envoi de marchandises27(*) ;
La combinaison peut se faire selon plusieurs modalités
(rail-route, route-mer, route-air...) mais dans tous les cas est
représentée par un unique document ou contrat de transport,
le document de transport multimodal28(*). Ce document confère un droit de gage
à son porteur29(*)
s'il est négociable. Il atteste que la marchandise a été
remise au transporteur ou à son agent, qui ne s'en dessaisira que contre
remise d'un exemplaire du connaissement de transport combiné par un
porteur (J Duboin, F Duphil, J Paveau & J-M Sarhan, P.73). Lorsqu `il
fait intervenir un connaissement de transport multimodal, le transport
combiné se fait sous incoterms CPT,CIP,DAF,DDU,DDP.
Une fois la question du transport réglée, il est
crucial pour l'importateur et pour l'exportateur de se mettre d'accord sur un
certain nombre d'éléments relatifs à la gestion
opérationnelle de la transaction. En fait il s'agit pour ces partenaires
de savoir « qui fait quoi et qui supporte
quoi ? ». A cet effet la CCI30(*) a fixé en dehors de
toute réglementation31(*) des règles devant encadrer les
négociations commerciales ; ce sont les incoterms.
II Les incoterms 200032(*)
Eléments essentiels de la logistique du commerce
international, les « international commercial terms 2000 »
constitués de 13 termes désignés de la façon
suivante :
EXW .....FAS.......FCA.........FOB.......CFR ........CPT.........sont
le résultat d'un long travail de codification effectué depuis les
années 80 par la chambre de commerce internationale33(*). Leur intérêt
réside dans le fait qu'ils représentent un langage commun des
acheteurs et vendeurs en leur permettant de repartir clairement les
obligations, les coûts et les risques sur les marchandises pendant la
période de leur acheminement jusqu'à la livraison. Dans la
pratique, les incoterms sont regroupés dans trois grandes familles
(Corinne PASCO, P.53) :
- les incoterms de vente au départ (V /D)
- les incoterms de vente à l'arrivée (V/A)
- et l'incoterm DAF
1. les incoterms de vente
au départ
Les incoterms de vente au départ font supporter par
l'acheteur (dans une plus ou moins grande mesure) les charges et les risques
liés au transport des marchandises. Le vendeur utilisera un de ces
incoterms si son organisation n'a pas la capacité organisationnelle pour
prendre en charge le transport, ou si les conditions de prix ou de
sécurité dans le pays de destination ne sont pas satisfaisantes
(J.Duboin, P.42) . L'acheteur qui ne dispose pas d'expérience en
matière de transport les évitera quant à lui. Les
incoterms de cette famille sont les plus couramment utilisés dans les
ventes réalisées par les PME, qui disposent rarement des
ressources suffisantes pour assurer un service de transport complet
jusqu'à destination.
On retrouve huit termes différents dans cette
catégorie, à savoir :
·
EXW
·
FCA
·
FAS
·
FOB
·
CFR
·
CIF
·
CPT
·
CIP
2. Les
incoterms de vente à l'arrivée
Les incoterms de vente à l'arrivée ne
libèrent le vendeur de ses obligations que lorsque les marchandises
arrivent à destination34(*). Les coûts et les risques liés au
transport principal sont à charge du vendeur. Le vendeur décharge
ainsi l'acheteur de toute une série d'obligations et de risques, ce qui
peut constituer un excellent argument de vente. De plus, il est parfois
préférable pour le vendeur de rester maître du transport de
ses marchandises jusqu'à leur livraison. Une des conséquence
négatives cependant de l'utilisation des incoterms de cette famille est
que le moment de la livraison et donc, souvent, le moment du paiement du solde
du prix est postposé à l'arrivée des marchandises à
destination. En outre, ces incoterms seront évités par le vendeur
s'il ne dispose d'aucune expérience en matière de transport,
notamment vers la destination visée par l'incoterm.
Les incoterms de ventes à l'arrivée
regroupent quatre termes :
· DES
·
DEQ
·
DDU
·
DDP
3. L'incoterm DAF
DAF = Delivered at Frontier (... named place) - Rendu
Frontière (...lieu convenu) Tous modes de transport, à condition
qu'il y ait une frontière terrestre
Le vendeur a rempli son obligation de livraison quand la
marchandise a été livrée dédouanée à
l'exportation, au point convenu à la frontière de sortie mais
avant la frontière douanière du pays d'entrée suivant (J
.DUBOIN, P42) Il importe donc de toujours définir la frontière en
question en précisant le point et le lieu dans le terme. Les frais de
transport et les risques sont assumés jusqu'à cet endroit par le
vendeur mais il n'a aucune obligation de faire assurer les marchandises. Sauf
mention contraire dans le contrat de vente, la marchandise est livrée
non déchargée par le vendeur.
En résumé, Lors de l'utilisation d'un
crédit documentaire ou d'une remise documentaire comme moyen de paiement
de la transaction, il est important de se référer aux incoterms
de vente au départ d'autant que ces derniers permettent au vendeur
d'exécuter ses obligations dans son pays et de ce fait d'obtenir sur
place les documents nécessaires à la réalisation du
crédit. En effet, il sera fastidieux pour le vendeur, d'accompagner la
marchandise dans le pays de l'importateur, de la dédouaner, de la mettre
à la disposition de l'acheteur, pour ensuite revenir dans son pays pour
présenter les documents obtenus pour l'utilisation du crédit
documentaire.
III Les documents de la
transaction
Les incoterms 2000 fixent les obligations et
responsabilités des firmes liées par la transaction ; ces
dernières étant situées sur des territoires
éloignés les uns des autres , il est de coutume d'établir
un certain nombre de documents prouvant que de part et d'autre , les
obligations contractuelles ont été remplies. Hormis les documents
de transport, Il existe en la matière 4 grands types de documents
(G.Rouyer& A.Choinel, P333) :
- les documents décrivant la marchandise
- les documents réclamés par les services
douaniers du pays de l'importateur
- les documents d'assurance
1. Les documents
décrivant la marchandise
Ces documents fournissent des informations utiles sur la
marchandise (son prix, son origine...) et se présentent sous 4
formes :
1.1 La facture commerciale
(commercial invoice) art.37 RUU 500
Elle est établie au nom de l'acheteur par le vendeur
sur son papier à entête, indique le détail des marchandises
et le décompte des sommes qui lui sont dues par cet acheteur ; elle
précise également les conditions de vente (comptant, à
crédit, délais...). Ce document, élément de base de
la liasse documentaire et est indispensable à l'acheteur pour le
dédouanement des marchandises. Il est émis en 3 ou 4 exemplaires
originaux, dument signés par le vendeur
1.2 la note de poids
La note de poids ou liste de poids est un document
destiné à certifier quantitativement la marchandise
expédiée. Il peut être délivré par un peseur
privé ou par le vendeur. (P.garsuault & S. Priami , P137).
1.3. La liste de
colisage
Encore appelé spécification
d'emballage, la liste de colisage est un document plus complet que la note
de poids, qui fait ressortir les caractéristiques des divers colis
constituant une expédition (nombre, poids, marque....). Il permet, mieux
que la facture, de vérifier si les stipulations de la commande, telles
que précisées dans le crédit documentaire, sont
respectées.
1.4. le certificat de
qualité
Ce document d'importance capitale en commerce international,
indique les résultats de l'analyse des marchandises vendues juste avant
leur expédition et permet ainsi d'en garantir le bon état et la
conformité par rapport aux spécifications techniques figurant
dans le cahier de charge35(*) .
2. Les documents
exigés par les services douaniers
La production de ces documents permet l'entrée et le
dédouanement des marchandises dans le pays de l'acheteur.
2.1. La facture
douanière
La facture douanière reproduit les indications
essentielles de la facture commerciale et certifie l'origine de la marchandise
sous la signature conjointe de l'exportateur et d'un témoin. Elle est
requise par la douane de certains pays anglo-saxons ou sous influence
anglo-saxonne pour dédouaner la marchandise36(*).
2.2. La facture
consulaire
Ce document ,dont la forme et le libellé varient d'un
pays à un autre ,doit mentionner la description détaillée
de la marchandise ainsi que la langue nationale du destinataire et souvent le
tarif douanier de ce pays. Il doit également indiquer la valeur, le
poids brut et net, et certifier l'origine de la marchandise. Enfin il doit
être légalisé par le consul du pays de l'importateur.
2.3. Le certificat
d'origine
Il s'agit d'une déclaration dument signée (par
la chambre de commerce locale) ayant pour but de prouver au pays importateur
l'origine des marchandises achetées afin de lui permettre d'exercer un
contrôle sur les marchandises et de calculer les droits de douane
auxquels elles sont soumises.
2.4. Le certificat de
circulation
Visé à la demande du vendeur installé
dans un état membre de l'Union Européenne ou un état
lié à celle-ci par un accord particulier, le certificat de
circulation ou EUR 1 permet à l'acheteur de bénéficier du
tarif dit du marché commun, lors du dédouanement de la
marchandise (G.Rouyer & A. Choinel, P. 335).
2.5. Le certificat
sanitaire ou phytosanitaire
De nombreux pays importateurs exigent un certificat
phytosanitaire pour tout produit agricole. Ce certificat ,délivré
par les autorités locales de l'exportateur, atteste que les produits du
pays exportateur sont saints et ne contiennent ni insectes nuisibles, ni germes
pathogènes et/ou ne viennent pas de régions atteintes d'une
épidémie ou autre.
3. Les documents
d'assurance
Les documents d'assurance sont des documents émis par
une compagnie d'assurance ou son représentant qui garantissent à
l'assuré le paiement d'une indemnité en cas d'avaries sur les
marchandises en cours de transport pour les risques couverts par le
contrat . Ces contrats sont généralement de l'un des types
suivants :
o « tous risques » c'est-à-dire
qu'ils couvrent tous les risques ordinaires de transport à l'exclusion
des risques de guerre, de grève, qui peuvent être couverts
moyennant assurance supplémentaire37(*).
o « Franc d'avaries particulières
sauf.... » ou « FAP sauf... » dans lesquels les
risques couverts sont nommément énumérés dans les
termes du contrat. Les documents d'assurance se présentent sous trois
formes (G Rouyer & A.Choinel, P. 335) :
ü la police d'assurance qui reproduit tous les
termes du contrat d'assurance
ü le certificat d'assurance qui est un extrait
de la police et qui en indique les caractéristiques essentielles
(montant, bénéficiaire, risques couverts...)
ü l'avenant d'assurance qui est émis en
cas de couverture des risques de transport par expédition, en utilisant
une police globale, dite « à alimenter »
Ces trois formes d'assurance peuvent être
endossées par l'assuré qui délègue ainsi à
un tiers, une banque ou l'acheteur le bénéfice de son contrat de
telle manière qu'en cas d'avaries ou de survenance de
`'l'évènement anticipé'', ce sera ce tiers qui touchera le
montant de l'indemnité.
In fine, ce chapitre nous aura permit de comprendre un tant
soi peu les éléments -support de la gestion d'un crédit
documentaire ou d'une Remise documentaire. Bien entendu, un spécialiste
d'opérations documentaires ne saurait s'attarder sur les
opérations de change (qui sont l'apanage des cambistes et du
front-office) et encore moins sur tous les aspects de l'opération
commerciale (qui sont l'affaire des importateurs/exportateurs et de leurs
mandatés). Bien au contraire, son intervention se limitera à la
mise en oeuvre d'un certains nombre de diligences et de techniques visant
à faciliter et à permettre le règlement financier de
l'opération sous jacente. Qu'elles sont ces techniques et comment se
présentent t'elles ? Telles sont les interrogations auxquelles le
chapitre suivant essaiera d`apporter des réponses adéquates.
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES DU CRÉDIT
DOCUMENTAIRE ET DE L'ENCAISSEMENT DOCUMENTAIRE A L'IMPORTATION
Les entreprises qui vendent ou achètent des
marchandises à l'étranger font la plupart du temps appel aux
techniques bancaires de paiement internationaux, parmi ces techniques, le
crédit documentaire et la remise documentaire constituent des garanties
efficaces pour l'exportateur qui voudrait s'assurer de l'encaissement effectif
du produit de ses ventes et pour l'importateur qui souhaiterait s'assurer de la
qualité du bien ou du service acheté avant tout règlement
financier.
En effet, l'importance des montants en jeu, la
diversité des systèmes juridiques, la divergence des pratiques
commerciales et les incertitudes politiques spécifiques à
certaines nations ont suscité la méfiance entre partenaires
commerciaux internationaux ; c'est dans ce contexte, que la lettre de
crédit et les encaissements documentaires, purs produits de
l'ingénierie bancaire, ont permis via les systèmes bancaires
nationaux, de créer des compromis acceptables pour chacune des parties
prenantes au contrat de vente international.
TITRE I : LE CREDIT DOCUMENTAIRE A L'IMPORTATION
Section I :
Généralités
I. Définition
Les praticiens définissent le crédit
documentaire comme l'engagement d'une banque de payer un montant
déterminé au fournisseur d'une marchandise ou d'un prestation,
contre remise dans un délai fixé, des documents conformes
prouvant que la marchandise a été expédiée ou la
prestation effectuée (Pierre Prissert, P.45).
Ainsi, l'acheteur ne transmet aucun fonds au vendeur tant
qu'il n'a pas reçu les documents pour prendre possession de la
marchandise, et le vendeur reçoit le paiement dès qu'il l'a
expédiée pour peu que les obligations documentaires aient
étés respectés38(*).
En résumé, la technique du crédit
documentaire répond à une double exigence :
o Faire bénéficier l'exportateur d'un engagement
bancaire émanant de la banque de l'importateur et distinct du paiement
effectif de l'importateur.
o Donner l'assurance à l'importateur que la garantie
bancaire ne sera levée que si le vendeur peut prouver qu'il a
correctement exécuté ses propres obligations contractuelles.
II. Cadre Juridique
En plus de faire suite au contrat de vente international
conclu entre les partenaires commerciaux, le crédit documentaire
constitue en lui-même un engagement contractuel entre les entreprises et
leurs banques. Ainsi, lors de la négociation contractuelle, et tout le
long de l'opération documentaire, les banques auront recours à un
certains nombre de règles édictées par la chambre de
commerce internationale à Paris( France) et connues sous le nom de
Règles et Usances Uniformes (RUU 500) relatives aux crédits
documentaires.
Etablies pour la 1ère fois en 1933 et
régulièrement revues39(*), ces règles font l'objet d'une adhésion
extrêmement large à travers le monde et sont un outil de
référence en la matière.
Elles sont composées de 49 articles et traitent
principalement :
o Des formes et de la nature des crédits
documentaires
o Des obligations et responsabilités des banques
o De la nature et des spécificités des documents
de la liasse documentaire
o Des formes particulières des du crédit
documentaires
o Et des dispositions diverses.... (P.Garsuault &S.Priami,
P126)
Pour s'en prévaloir et pour éviter toute
controverse, les parties s'y réfèrent de façon claire et
explicite dans leur convention par le biais de la formule suivante
« cette lettre de crédit est soumise aux règles et
usance uniformes de la Chambre de Commerce Internationale- Publication N°
500 » ou plus communément en Anglais « This letter
of crédit is subject to the « Uniforms customs and practice
for documentary credit of the International Chamber of Commerce- Publication
N° 500 ». Cependant, ces dispositions contractuelles, ni le
renvoi aux RUU ne pouvant régler toutes les questions relatives à
la bonne fin de l'opération, il est laissé la possibilité
aux parties de désigner expressément le droit dont elles veulent
se prévaloir40(*).
III. Les fonctions
économiques
Deux fonctions essentielles caractérisent les
crédits documentaires (A.Boudinot &JC Frabot, P.413-415) :
o La fonction sécurité : le crédit
documentaire donne la possibilité au vendeur de réclamer le
paiement du prix de vente non à un acheteur éloigné et
peut être inconnu mais à une banque de premier rang située
dans son pays ; cela vaut également pour l` acheteur , le
crédit documentaire constitue pour lui une sécurité en ce
sens que le vendeur n'est payé qu'après vérification par
la banque des documents présentés , ceux-ci permettant de
contrôler assez largement l'exécution de »s obligations
de fabrication ou de livraison.
o La fonction financement : l'acheteur a la
possibilité d'obtenir de sa banque ou du vendeur le crédit
nécessaire pour financer la période, parfois assez longue,
pendant laquelle voyage la marchandise . le vendeur peut également
céder par avance le produit de sa vente par le biais d'une technique de
financement en devises appropriée (avances en devises, escompte en
devises, Mobilisation des créances nées sur
l'étranger...) ; la plus courante et la plus conventionnelle est
`'le transfert'' du crédit d'origine en faveur de son fournisseur en
tant que second bénéficiaire à des conditions peu
onéreuses.
IV. Pourquoi utiliser une
lettre de crédit ?
L'utilisation d'une lettre de crédit est
envisagée dans le cours des négociations entre l'acheteur et le
vendeur lorsqu'ils abordent l'importante question du mode de paiement. Le
paiement peut s'effectuer de plusieurs façons : par l'acheteur qui verse
un montant en espèces au moment de passer sa commande; par ouverture de
crédit, l'acheteur versant le paiement à la date convenue
après avoir pris possession des marchandises; ou par encaissement
documentaire par l'entremise d'une banque. Dans ce dernier cas, l'acheteur paie
la banque encaisseuse pour le compte du vendeur en échange des documents
d'expédition qui comprennent, dans la plupart des cas, les titres des
marchandises. Dans les modes de paiement précités, le vendeur
s'en remet entièrement à la bonne volonté et à la
capacité de payer de l'acheteur. Mais lorsque le vendeur a des doutes
quant à la solvabilité de l'acheteur et qu'il désire
s'assurer un paiement rapide, il peut exiger que le contrat de vente
prévoie le paiement par lettre de crédit irrévocable. De
plus, si le vendeur ne connaît pas la banque qui émet la lettre de
crédit (banque émettrice) ou s'il envoie des marchandises
à l'étranger et qu'il doute de la capacité de la banque
émettrice de respecter ses engagements, il peut, avec l'accord de
celle-ci, demander à sa propre banque, ou à une banque de
réputation internationale, d'assumer le risque de la banque
émettrice en confirmant la lettre de crédit41(*).
v Pour l'exportateur/le vendeur
· Indépendamment de la situation de l'acheteur,
la banque procède au paiement dans la forme prévue dans le
crédit documentaire.
· L'acheteur ne peut pas
empêcher le paiement sous un quelconque prétexte.
· La banque émettrice s'engage à
effectuer le paiement si toutes les conditions énoncées dans la
lettre de crédit sont respectées.
· Une fois que le
crédit documentaire a été confirmé, un produit de
crédit documentaire exigible à terme peut
généralement être escompté ou donner lieu à
une avance de fonds. L'exportateur peut obtenir des crédits
intéressants en conséquence.
· L'expertise de la banque est mise à profit
pour faciliter le déroulement des opérations commerciales.
· Le paiement des marchandises
expédiées peut être effectué à la banque du
bénéficiaire ou à une autre banque de son choix.
v Pour l'importateur/l'acheteur
· Le vendeur ne sera réglé que lorsque
les conditions de la lettre de crédit auront été
remplies.
· L'importateur peut fixer les dates
d'expédition des marchandises achetées.
· Les ressources ne sont pas immobilisées.
V. Les intervenants d'un
Credoc
Un crédit documentaire met généralement
en présence 4 parties :
o Le Bénéficiaire : c'est le vendeur
exportateur qui désirant avoir une garantie de paiement, demandera
à être réglé par crédit documentaire
o Le donneur d'ordre : il s'agit de l'importateur
qui s'adressera à sa banque pour satisfaire cette demande par
l'ouverture de l'accréditif.
o La Banque emetrice : c'est la Banque de
l'importateur qui sur la demande de ce dernier (s'il elle en a
convenance !) émet le crédit documentaire en faveur du
bénéficiaire
o La Banque notificatrice et éventuellement
confirmatrice : c'est une banque établie dans le pays du
bénéficiaire et qui se trouve quelque fois être sa
banque42(*).C'est elle qui
lui transmettra l'ouverture de l'accréditif (art 2, RUU 500) :
§ soit sans engagement de sa part (notificatrice)
§ soit en ajoutant à l'engagement de la banque
émettrice, son propre engagement (notificatrice et confirmatrice)
VI. Les instruments de base
d'un Credoc
« L'ouverture d'un accréditif est une
transaction distincte des ventes ou autres contrats qui peuvent en former la
base » (Art 3_a, RUU500). Autrement dit, le crédit
documentaire est issu d'un contrat commercial43(*) qui l'a prévu expressément comme mode
de règlement de la transaction internationale. Par
ailleurs « dans les opérations de crédit toutes
les parties intéressées ont à considérer des
documents à l'exclusion des marchandises, services ou autres prestations
auxquelles les documents peuvent se rapporter » (Art 4 RUU 500).
Ainsi donc le bénéficiaire d'un accréditif doit
savoir qu'il ne pourra être payer que contre remise de documents
absolument conformes et que ceux-ci constituent la seule base de
décision pour la banque.
Section II : Les
différentes formes d'un crédit documentaire a l'import
Il existe différentes variantes du crédit
documentaire, classées selon trois grands critères :
§ Le critère' `'sécurité'
§ Le critère `'mode de réalisation''
§ Et le critère'' financement''
I. Selon le critère
de sécurité
Trois grandes formes de crédit documentaires se
trouvent dans cette catégorie.
1. Le crédit
documentaire révocable
La banque émettrice est en droit de modifier ou
d'annuler en tout temps les termes de ce crédit. Etant entendu qu'elle
agit dans la plupart des cas sur ordre de l'acheteur, il est évident que
le vendeur est entièrement dépendant du bon vouloir de
l'importateur (G. Rouyer & A. Choinel, P330). Ce mode de paiement ne
convient que si les deux partenaires contractuels se connaissent bien et que le
vendeur a une certaine confiance en l'importateur ; dans tous les autres
cas, il est conseiller de recourir à un crédit
irrévocable.
Par ailleurs l'absence d'indication ne stipulant pas que le
crédit documentaire est révocable, rendra de fait le
crédit documentaire irrévocable (Art 6, RUU 500).
2. Le crédit
documentaire irrévocable
Le crédit irrévocable est la forme la plus
utilisée de nos jours.
A cet effet, l'extrait de l'article 9 des RUU 500
défini clairement l'engagement de la banque émettrice de payer
,d'accepter les traites,ou d'assumer la responsabilité de leur paiement
à l'échéance, conformément aux stipulations du
crédit. Autrement dit, dès le moment où cet engagement est
donné, il n'est plus possible d'y revenir sans l'accord du
bénéficiaire ; toute modification ou annulation
unilatérale d'un crédit irrévocable est de ce fait
impossible ; s'il s'agit d'un crédit non confirmé, il
importe au bénéficiaire d'examiner soigneusement le risque
d'insolvabilité44(*) et plus particulièrement le risque
pays45(*) de
l'importateur. En plus, le bénéficiaire doit connaître le
lieu d'utilisation du crédit :
Ø S'il s'agit du domicile de la banque
émettrice, le risque d'acheminement postal des documents sera
supporté par lui
Ø S'il s'agit d'un correspondant (implanté dans
le pays du bénéficiaire) chargé par la banque
émettrice d'honorer des documents pour son compte, la banque du
bénéficiaire peut examiner les documents et effectué un
paiement à vue ou lever ceux-ci en vue d'un paiement
différé ou de l'acceptation d'une traite. Elle n'y est cependant
pas obligée et surtout l'examen des documents ne l'engage nullement
à payer (Art 10 b, RUU 500).
3. Le crédit
documentaire irrévocable et confirmé
Pour donner toute sécurité à
l'exportateur, le crédit doit être irrévocable de la part
de la banque émettrice et confirmé par la banque notificatrice
(P.Garsuault & S.Priami, P144). Cette dernière (la banque
notificatrice) accepte de prendre un tel engagement que sous certaines
conditions :
v Le crédit doit être irrévocable
v Le crédit doit clairement formuler l'ordre ou
l'autorisation de la banque émettrice au correspondant d'ajouter sa
confirmation
v Le crédit doit être utilisable aux guichets de
la banque notificatrice
A ces points purement techniques, s'ajoutent certaines
exigences spécifiques à la politique du crédit (F.Eisemann
& C.Bontoux, P 68).
Ainsi, chaque banque notificatrice examinera soigneusement la
solvabilité de la banque émettrice ainsi que les risques
politiques et de transfert avant de confirmer un crédit documentaire. En
cas de non confirmation, elle notifiera l'ouverture de l'accréditif au
bénéficiaire sans engagement de sa part, mais devra, sans
délai, en informer la banque émettrice par message Swift
testé. La banque confirmante est en général un
établissement de premier ordre du pays du bénéficiaire, ce
qui lui permet de se libérer du souci des éventuels risques pays
(politique et transfert) si le crédit est confirmé.
II. Selon le critère
mode de réalisation
Selon ce critère l'on distingue 4 grands types de
crédits documentaires
1. Le crédit
réalisable par paiement à vue
Le bénéficiaire obtient le paiement sur remise
et après contrôle des documents stipulés dans la lettre
d'ouverture.
L'opération se fait sur la base du donnant- donnant
« vous me remettez les documents conformes, je vous paie ».
Les banques disposent d'un délai raisonnable ne dépassant pas 7
jours ouvrables (jours où la banque travaille) suivant le jour de
réception des documents pour les opérations de
vérification et pour lever ou refuser les documents. Il peut
néanmoins arriver que la date de valeur (date à laquelle il y'a
sortie/effective des fonds) appliquée soit différente de quelque
jours ; c'est notamment le cas lorsque la banque désignée
(notificatrice) doit se couvrir auprès de la banque de remboursement.
2. Le crédit
réalisable par acceptation
Dans le cas où le vendeur est disposé à
consentir à son client étranger un délai de paiement, mais
désire à la fois se couvrir contre les risques qui en
résultent et matérialiser sa créance sous la forme d'un
effet mobilisable (traite, lettre de change...), il peut demander
l'émission à son profit, chez une banque de son pays, d'un
crédit documentaire réalisable par acceptation (P.Garsuault &
S.Priami, P 116). Dans ce cas d'espèce, la banque notificatrice et
éventuellement confirmatrice à l'obligation d'accepter l'effet
qui lui est présenté par l'exportateur
(bénéficiaire) pourvu que les termes et conditions de l'ouverture
du crédit soient respectés. Ainsi donc, à
présentation des documents « clean », il n'y a pas
paiement mais plutôt acceptation d'effet de change. En
général l'échéance de paiement est fixée
à partir de la date d'expédition de la marchandise figurant sur
le document de transport exigé dans le crédit (A. Ammar, P40)
3. Le crédit
réalisable par paiement différé
Avec ce type de crédit, le donneur d'ordre se trouve
dans une situation très confortable puisse qu'il disposera de la
marchandise et des documents, mais ne paiera qu'à une certaine
échéance fixée ou convenue d'avance entre lui et le
bénéficiaire (paiement exigible le xx/xx/xx ) ou calculée
à partir de la date d'expédition (crédit réalisable
à X jours de la date d'expédition). Autrement dit, sur
présentation des documents conformes, la banque autorisée (banque
émettrice ou confirmante) s'engage par écrit à effectuer
le paiement à l'échéance. Les paiements
différés sont possibles tant pour les crédits
confirmés que non confirmés.
A noter que les crédits documentaires à terme (
par acceptation et par paiement différé) sont des financements
accordés à l'acheteur , ce dernier pouvant revendre la
marchandise avant l'échéance et,avec le produit , payer le
montant du crédit documentaire.
4. Le crédit
réalisable par négociation des tirages
Dans ce cas d'espèce, les traites crées par le
bénéficiaire sont négociées par la banque
désignée dès la remise des documents d'expédition
spécifiés dans le crédit. Cette technique permet
à l'exportateur d'être payé directement. Il est important
de noter que la banque désignée n'a pas l'obligation de
négocier les traites. Les opérations se déroulent le plus
souvent selon le processus suivant :
- l'exportateur reçoit du correspondant de la banque
émettrice une lettre de notification du crédit documentaire
prévoyant les conditions de réalisation de ce crédit
(Acceptation ou négociation de tirages)
- Lorsque l'expédition des marchandises a
été faite et que l'exportateur a réuni tous les documents
nécessaires à la réalisation du crédit, il doit les
présenté sans retard et dans le délai de validité
du crédit, à la banque notificatrice accompagnés d'une
traite payable à X jours de vue (ou de date d'expédition).
En cas de confirmation, cette traite est tirée sur le
correspondant qui notifie l'ouverture du crédit
- Après examen de la conformité des documents,
le correspondant accepte la traite et la négocie lorsque le
crédit ouvert est réalisable par négociation de tirages ce
qui ne constitue pas une obligation de la part de ce dernier
En résumé, Il va de soi que le premier cas,
celui du paiement immédiat pur et simple, est le plus
avantageux pour le bénéficiaire, notamment en terme de
sécurité de paiement. Le paiement par négociation
présente le même avantage du point de vue de la
sécurité mais comporte le risque de versement d'une somme
moindre. En effet, les charges de l'escompte, dont l'intérêt
jusqu'à l'échéance, sont en principe supportées par
le bénéficiaire. Il peut cependant être prévu dans
le contrat de base une attribution différente du poids de ces charges.
Le paiement par acceptation correspond également
à un risque minimum pour le bénéficiaire, puisque
l'engagement du banquier de payer est traduit dans une lettre de change dont le
régime juridique est généralement sévère
pour le débiteur. Le bénéficiaire sera néanmoins
attentif au fait qu'il ne dispose pas immédiatement du montant du prix,
ce qui pèse sur sa trésorerie, et que l'effet reste soumis aux
aléas de la situation politique et économique du pays du
tiré. Des quatre formes de paiement, le paiement
différé est le plus risqué, surtout lorsqu'il
n'est pas accompagné d'une lettre de change qui matérialise
l'engagement du banquier.
III. Selon le
critère de financement :
Il arrive fréquemment dans le commerce international
que l'exportateur ne soit pas producteur ou prestataire des biens/ services
exportés mais soit une Société de négoce ou une
entreprise qui achète/ sous-traite des produits/ services en vue de les
revendre. Aussi dans ce type de commerce, les crédits documentaires
transférables, avec red/green clause, dérivés du
crédit documentaire ''classique'', permettent de répondre
à une préoccupation majeure concernant le financement de ce
type de commerce (transit). S'ajoute à ces formes particulières
de crédit documentaire, la lettre de crédit stand by ou lettre de
crédit de soutien ou d'appui.
1. Le crédit
documentaire transférable
Au terme de l'article 48a des Règles et Usances
Uniformes, un crédit transférable est un crédit en vertu
duquel le bénéficiaire (1er bénéficiaire) peut
demander à la banque désignée de transférer tout ou
partie du crédit initial à un ou plusieurs autres
bénéficiaires (2nd bénéficiaires). Ainsi
donc pour qu'un intermédiaire puisse faire usage de cette
possibilité, il faut que le crédit émis en sa faveur soit
expressément qualifié de transférable. Par ailleurs, la
banque sollicitée pour effectuer le transfert n'est pas tenue de donner
suite à la requête du 1er bénéficiaire en
dépit du fait que le crédit initial prévoie cette
opération (Art 48C, RUU 500). Enfin dans cette opération, outre
les parties du crédit documentaire d'origine, apparaissent au moins deux
autres :
o Le second bénéficiaire qui se trouve
être le producteur ou le fournisseur d'origine de la marchandise/ du
service
o Et le correspondant de la banque notificatrice,
domicilié dans le pays du 2nd bénéficiaire et
chargé de lui notifier (et éventuellement de confirmer) le
transfert.
Au coeur de ce double crédit, se trouve le
négociant signataire des deux contrats commerciaux :
§ Le premier (contrat de revente) avec l'acheteur
(donneur d'ordre) auquel il demande l'ouverture en sa faveur du crédit
documentaire transférable
§ Et le second (contrat d'achat) avec le fournisseur de
la marchandise qui sera payé par un crédit documentaire
transféré (A.Ammar, P356)
1.1 La technique du
transfert
Considérons le cas suivant de crédit
documentaire transférable :
(1) L'ITC (Ivorian Transit Company) conclu un contrat de
revente avec la STH (Société de Textile du Havre) selon les
termes suivants :
- marchandise : Coton Malien de type rave en 20 sacs de
30kg chacun
- valeur de livraison : USD 803.874, 00
- condition de paiement : Crédit
irrévocable et confirmé, réalisable auprès de la
SIB - Société Ivoirienne de Banque - (20 jours délai de
présentation des documents après expédition)
(2) Ensuite l'ITC conclu un contrat d'achat avec la CCM
(Coopérative Cotonnière du Mali) selon les mêmes termes que
le contrat de vente à l'exception de :
- valeur de livraison : USD 756.976,00
- condition de paiement : Crédit
irrévocable et confirmé, réalisable auprès de la
CBMA - Compagnie Bancaire du Mali - (15 jours délai de
présentation des documents après date d'expédition)
(3) La STH donne les instructions d'ouverture du crédit
à sa banque la BAF (Banque Agricole de France)
Après étude et avis favorable, cette
dernière sollicite son correspondant Ivoirien la SIB pour l'ouverture de
l'accréditif.
(4) La SIB y ajoute sa confirmation et notifie l'ouverture du
crédit à l'ITC.
(5) L'ITC vérifie la conformité du crédit
et charge la SIB d'en transférer une partie ( USD 756.976,00) à
son vendeur Malien la CCM par le biais d'un crédit documentaire
irrévocable et confirmé auprès de la banque Malienne la
CBMA..
(6) La Banque Ivoirienne, donne une suite favorable à
la requête de l'ITC et émet par le bais de son correspondant la
CBMA, le crédit documentaire en faveur de la CCM.
(7) La CBMA notifie le transfert à la CCM qui
après vérification, prépare et exécute la commande.
Société Ivoirienne de Banque (SIB)
Banque confirmante
Transférante
Compagnie Bancaire du Mali (CBMA)
Banque du 2nd
bénéficiaire
Société de textile du Havre (STH)
France
Donneur d'ordre
Ivorian Transit
Company (ITC)
Côte d'Ivoire
1er bénéficiaire
Coopérative
Cotonnière du Mali (CCM)
2nd bénéficiaire
Banque agricole de France (BAF)
Banque émettrice
Figure N° 1: la technique du
transfert d'un crédit documentaire
Remarques :
Le crédit documentaire ne peut être
transféré que suivant les termes et conditions
spécifiées dans le crédit d'origine, avec les exceptions
suivantes (individuellement ou globalement) :
§ le montant du crédit
§ les prix unitaires
§ la date de validité
§ la date limite de présentation des documents
§ et la période d'expédition
[peuvent être réduits]
§ le pourcentage pour lequel la couverture d'assurance
doit être prise peut être augmenté afin
d'atteindre le montant de couverture stipulé dans le crédit
d'origine (Art 48, RUU 500)
§ le nom du 1er bénéficiaire
peut être substitué à celui du donneur
d'ordre du crédit d'origine. Si selon le crédit d'origine, le nom
du donneur d'ordre doit apparaître sur un document quelconque autre que
la facture, cette exigence doit être respectée.
§ que le crédit documentaire n'est
transférable qu'une fois. Les fournisseurs ne disposent donc pas de la
faculté de transférer le crédit à leurs propres
fournisseurs
§ que ce type de crédit est difficile à
mettre en place, car il faut que les contrats avec les fournisseurs ou les
sous-traitants soient conçus de la même manière que le
contrat avec le client, notamment au niveau de la devise, du mode de transport
/ incoterm et des documents demandés. De plus, une vigilance
particulière sera requise en cas d'exigence de certificats d'inspection
qui devront être émis sur ordre du sous-traitant dans les formes
du crédit documentaire initial (destinataire, marquage, ...).
L'attention sera encore plus grande si ce sont les fournisseurs qui
expédient les marchandises
1.2. Le déroulement
du crédit après la livraison
Société de textile du Havre (STH)
France
Donneur d'ordre
Ivorian Transit
Company (ITC)
Côte d'Ivoire
1er bénéficiaire
Coopérative
Cotonnière du Mali (CCM)
2nd bénéficiaire
Banque agricole de France (BAF)
Banque émettrice
Société Ivoirienne de Banque (SIB)
Banque confirmante
Transférante
Compagnie Bancaire du Mali (CBMA)
Banque du 2nd
bénéficiaire
Figure N°2 : la réalisation
d'un crédit documentaire transférable
Dès que le second bénéficiaire (CCM) aura
expédié la marchandise et remis à sa banque (la CBMA) dans
les délais impartis, les documents conformes prévus dans le
crédit, il recevra le paiement convenu.
Après quoi, cette dernière demandera par
télégraphe à la SIB, le remboursement du montant et lui
transmettra tous les documents par la voie spécifiée dans le
crédit transféré. A la réception de l'avis de
paiement Malien, la SIB invitera le négociant Ivoirien(ITC) à lui
remettre sans délai sa propre facture, établie au nom de
l'acheteur français, conformément aux dispositions du
crédit d'origine.
Après avoir reçu cette facture, la SIB exigera
à son tour la couverture correspondante en vertu du crédit
d'origine. Dès lors qu'elle aura reçu et vérifier les
documents reçu du Mali, et à condition que l'ITC ait
présenté sa propre facture, la SIB lui versera la
différence (USD 803.874, 00 - 756.976,00) en échange de cette
facture et se remboursera (ou sera couverte) par la BAF lorsqu'elle transmettra
à cette dernière les documents exigés dans le
crédit d'origine.
En conclusion, il est important de noter que le crédit
transférable présente un risque technique relatif à
l'examen des documents, pour la banque Transférante. Pour s'en
prémunir elle doit s'assurer que le crédit est bien
transférable dans les faits en vérifiant que le délai
entre la réception des documents de la part du 2nd
bénéficiaire et le transfert à la banque du donneur
d'ordre est suffisant. A défaut, elle pourrait être dans
l'obligation de payer des documents et de les présenter hors
délai à la banque émettrice qui ne manquera pas de
notifier des réserves (P. Garsuault& S.Priami, P.120).
2. Le crédit
documentaire avec Red clause
On peut définir le crédit avec red clause/green
clause comme un crédit documentaire classique dans lequel un clause
supplémentaire (inscrite en rouge), par laquelle la banque
émettrice du crédit, sur instruction du donneur d'ordre, invite
ou demande à la banque chargée de réaliser le
crédit, d'accorder des avances au bénéficiaire avant que
celui-ci ne présente les documents requis par le crédit (A.
Ammar, P .461).
Dans la pratique, on distingue deux types d'avances :
Ø les avances sans garanties (red clause) : dans
ce cas, la banque chargée de réaliser le crédit est
autorisée à accorder des avances au bénéficiaire
sans exiger de lui un gage quelconque ; Aussi, en vertu du crédit
documentaire qu'il vient de recevoir, à première demande, le
bénéficiaire peut disposer du montant autorisé
Ø les avances avec prise de garanties (clause
verte/green clause) : les avances sont subordonnées à la
fourniture par le bénéficiaire de documents provisoires
constatant l'existence de la marchandise tel que les
récépissés d'entrepôt provisoire jusqu'à
l'expédition.
Quelque soit, la clause (rouge ou verte), le processus de ce
crédit documentaire est le suivant :
Ø la banque notificatrice/confirmatrice consent
à accorder l'avance requise en y appliquant ses conditions (Taux de
référence+ marges) et en fixant avec le
bénéficiaire les modalités de remboursement
Ø une fois les conditions du crédit documentaire
satisfaites, le bénéficiaire en reçoit le montant
déduction faite du montant de l'avance obtenue (Principal +
intérêts) ; la banque correspondante s'auto-rembourse.
Ø Dans le cas où, le bénéficiaire
n'ayant pas exécuté ses obligations contractuelles, la
réalisation du crédit est mise en instance ou annulée, la
banque ayant octroyer l'avance, réclamera le remboursement (total
+éventuels intérêts de retard) à la banque
émettrice qui n'aura d'autre choix que se retourner contre le client
donneur d'ordre, selon les stipulations de l'ouverture du crédit
documentaire (P. Garsuault & S.Priami, P 120)
En résumé, cette technique fait supporter
à l'acheteur, le risque de défaillance d'un vendeur
étranger, c'est pourquoi, elle est déconseillée aux
importateurs qui font affaires avec de nouvelles relations.
4. La lettre de
crédit d'appui ou de soutien (Stand- by letter of credit)
4.1. Définition et
origines
La SBLC est une garantie de paiement, se présentant
comme un engagement bancaire, limité dans le temps, de payer au
bénéficiaire une somme déterminée si le donneur
d'ordre n'a pas satisfait à l'une ou l'autre de ses obligations46(*). Autrement dit, La lettre de
crédit stand-by (ou SBLC, stand-by letter of credit) est une garantie
bancaire à première demande. C'est l'engagement
irrévocable d'une banque de payer son bénéficiaire
(exportateur) en cas de défaillance du donneur d'ordre (acheteur ou
importateur). Cette défaillance devra être prouvée par une
déclaration émanant du bénéficiaire stipulant que
l'ordonnateur n'a pas exécuté la totalité des obligations
l'incombant en vertu du contrat commercial signé par les deux parties
(J.P Mattout, P146). Pour la petite histoire notons que la lettre de
crédit stand-by trouve son origine dans la législation bancaire
des Etats-Unis. En effet celle-ci interdit aux établissements de
crédit américains d'assumer des obligations de garantie
vis-à-vis de tiers. Aussi, pour ne pas perdre cette part de
marché importante (surtout en matière de relation
Banque-entreprise), les banques américaines ont continué à
émettre des garanties, cette fois sous la forme de lettres de
crédit documentaires (A.Ammar, P429).
Aujourd'hui, modérément utilisée par les
banques Européennes, Asiatiques et à moindre mesure Africaines,
la lettre de crédit stand by présente l'apparence d'être
une lettre de crédit documentaire, pour une raison fondamentale :
La SBLC est une garantie de paiement par défaut, alors que le
crédit documentaire est à la fois une garantie de paiement et un
moyen de paiement. La SBLC n'est donc mise en jeu qu'en cas de manquement
à la prestation convenue entre parties à un contrat sous-jacent.
4.2. Cadre juridique et
champs d'applications
Soumise aux Règles et Usances Uniformes 50047(*) de la CCI relatives aux
crédits documentaires, la lettre de crédit Stand-by est
également soumise aux Règles Internationales Stand by
98(publiées sous l'égide de la CCI-publications N° 590-)
entrées en vigueur le 1er janvier 1999. Les ISP 98 ne sont
toutefois pas exclusives car coexistant à l'heure actuelle avec les RUU
500. La pratique48(*) a
toutefois démontré que les Stand-by sont toujours majoritairement
soumises aux «Règles et usances uniformes relatives aux
crédits documentaires» Publication n° 500 (RUU 500). La
fonction de la SBLC qui peut être conditionnelle ou inconditionnelle est
de garantir un engagement, qui peut revêtir les formes les plus diverses.
Pour que la SBLC sorte ses effets, il est usuel qu'aucun autre document ne soit
exigé qu'une simple déclaration du bénéficiaire. Il
est donc recommandé de l'utiliser en se référant aux RUU
500 en lieu et place des garanties bancaires habituelles qui sont soumises aux
lois locales de l'une des parties et se heurtent aux interprétations
juridiques différentes49(*) d'un pays à l'autre. Les SBLC peuvent
garantir les engagements les plus divers, que les contrats de base soient
commerciaux ou de nature purement financière50(*) (par exemple le remboursement
d'un crédit). La banque d'un exportateur peut émettre cette
garantie au profit d'une banque étrangère qui consent à
cet exportateur des facilités bancaires pour le financement de ses
dépenses locales. Dans certaines circonstances, la SBLC diminue
sensiblement les frais bancaires. Si le contrat prévoit, par exemple,
des expéditions échelonnées, le vendeur peut demander
à son acheteur qu'il fasse établir par son banquier une SBLC
couvrant toute la période de livraison et établie pour un montant
équivalent au lot le plus élevé. Lorsqu'un des lots
demeure impayé, le bénéficiaire fait appel à la
SBLC et n'expédie plus les lots suivants. La stand-by a un domaine
d'application quasi illimité, des marchandises (biens
d'équipements, de grande consommation etc.) aux services (travaux de
construction, d'ingénierie etc.) et exige beaucoup moins de
formalités qu'un crédit documentaire ; enfin, elle est d'un
coût nettement moins élevé, et en tout cas nul pour le
bénéficiaire. En dépit de ces atouts indéniables,
elle n'est pas praticable dans tous les pays. Etant née aux USA
où elle est largement utilisée, c'est un instrument
privilégié dans les pays de droit anglo-saxon51(*).
Les SBLC52(*), peuvent prendre la forme de garanties (en tant que
moyen d'indemnisation) ou de crédits documentaires (en tant que moyens
de paiement) ; c'est d'ailleurs cela qui fait leur
spécificité.
Utilisée de plus en plus dans le commerce international
de marchandise/services, comme une garantie de paiement, la stand-by letter of
credit s'apparente au crédit documentaire du fait :
- qu'elle se présente comme un financement des
importations
- qu'elle met en jeu les mêmes intervenants : un
donneur d'ordre (acheteur), une banque émettrice (contre-garante), un
bénéficiaire (vendeur) et une banque notificatrice/confirmante
(banque garante)
- qu'elle constitue un engagement irrévocable de payer,
de négocier ou d'accepter pourvu que les documents requis
présentés à la banque chargée de réaliser le
crédit soient conformes
- qu'elle assure le prix intégral tel qu'indiqué
sur la facture commerciale
- qu'elle exige, enfin la présentation par le
bénéficiaire (vendeur) de la stand by letter of crédit et
des autres documents requis pour sa réalisation (A.Ammar, P 446).
ACHETEUR
ITALIEN
VENDEUR
IVOIRIEN
BANQUE DE
L'ACHETEUR
ITALIEN
BANQUE
DE L'EXPORTATEUR
Figure n°3 : émission d'un
crédit documentaire Stand-by
Légende :
(1) Signature du contrat commercial prévoyant paiement
sur la base d'une crédit documentaire Stand-by
(2) demande d'émission de la SBLC par l'acheteur
italien à sa banque
(3) avis favorable de cette dernière et instructions
à son correspondant pour l'émission de la garantie directement en
faveur du vendeur Ivoirien
(4) Après authentification du message (Swift ou
télex), notification de l'émission de la garantie par la banque
Ivoirienne
(5) Exécution des obligations prévues au contrat
commercial
(5') Remise des documents originaux stipulés dans la
stand-by à sa banque et conservation des copies
(5'') transmissions directes des dits documents au donneur
d'ordre Italien et attente de
L'échéance prévue pour le paiement
(6) Absence de paiement jusqu'au 95ème jour
après exécution des obligations contractuelles alors que le
paiement était prévu sous 90 jours. ; Déclaration de
défaillance du donneur d'ordre selon les termes du crédit.
(7) Vérification et transmission de la demande de
paiement émise par le bénéficiaire et attente des
instructions
(8) Réception de la demande de paiement dans les formes
et conditions prévues ; Après vérification,
autorisation à la banque correspondante d'effectuer le paiement par le
débit de son compte sous bonne date de valeur et sous avis à elle
même
(9) Débit du compte du donneur d'ordre ou mise en
oeuvre des garanties spécifiques obtenues du donneur d'ordre au
début de l'opération.
4.3. Les
caractéristiques générales des crédits
documentaires stand-by
Lors de l'utilisation d'une lettre de crédit stand-by,
un certain nombre de points doivent pris en compte par les parties
intervenantes dans l'opération :
v La stand by stipule une date et un lieu de
validité
v Elle exige un certain nombre de documents que les banques
doivent examiner avec un soin raisonnable afin de vérifier s'ils
présentent ou non l'apparence de conformité avec les termes et
conditions du crédit.
v En général, dans les SBLC commerciales, il est
demandé une copie du document de transport pour prouver
l'expédition de la marchandise à la destination convenue,
étant entendu que le jeu complet des originaux a été
déjà acheminé au donneur d'ordre
v La stand by L/C indique une désignation de la
marchandise. Celle mentionnée sur la facture commerciale doit recouper
les autres figurants sur les autres documents
v Les SBLC prévoient en général que les
documents soient envoyés directement au donneur d'ordre ; or dans
certains pays, la réglementation oblige le vendeur à remettre les
documents originaux à l'acheteur par le biais de la banque
notificatrice/ confirmante ; cela est intéressant dans la mesure ou
les documents directement expédiés par le
bénéficiaire peuvent contenir des irrégularités
graves dont pourrait se servir le donneur d'ordre pour s'opposer au paiement,
par voie juridique ;ce qui ne manquerait pas de placer les parties dans
une position inconfortable , notamment la banque notificatrice si elle a
confirmer le crédit ( J.P Mattout, P 146- 193)
v L'émetteur d'une stand by à sept jours maximum
pour l'examen des documents53(*) ; des évènements prévoient
la possibilité de notifier un refus de paiement en cas
d'irrégularités graves constatées lors de l'utilisation de
la lettre de crédit SBLC.
v Une lettre de crédit Stand by peut être
amendée sur instruction du donneur d'ordre en relation avec le
bénéficiaire et les banques (garante et contre-garante)
v Enfin, la stand by doit comporter une date et une heure
d'expiration
Remarque:
Il n'est pas impossible lors de la mise en jeu d'une Stand by,
de constater une fin de non recevoir de la part de la banque garante ou contre-
garante au motif de la production par le bénéficiaire de
documents `'falsifiés'' ou non authentique. En général,
cette situation `'fâcheuse'' conduit les parties concernées
à se référer aux lois du pays d'émission de la
garantie54(*).
Section III : Les grandes
étapes d'un crédit documentaire import
Le déroulement d'un crédit documentaire passe en
général par 3 grandes étapes :
v L'ouverture du crédit
v La réalisation du crédit
v Le remboursement de banque à banque
I. L'ouverture du
crédit documentaire
L'acheteur et le vendeur se sont mis d'accord sur le contrat
de vente/achat de marchandises ou de prestations de services. Si le
crédit documentaire a été choisi d'un commun accord,
l'acheteur donne ses instructions d'ouverture à sa banque, la banque
émettrice.
1. La demande d'ouverture
du crédit documentaire
Les instructions du donneur d'ordre devront être
précises et non ambiguës 55(*) car ce sont elles qui fixeront les obligations de la
banque émettrice vis-à-vis des banques tierces et du
bénéficiaire. Pour cette raison, les banques tiennent à la
disposition de leurs clientèles un formulaire pré-imprimé,
calqué sur celui édicté périodiquement par la CCI,
contenant un certains nombre d'indications allant dans le sens de la
réalisation du crédit56(*).
1.1. L'étude de la
demande
Une fois déposée, la banque émettrice
examine attentivement la demande d'ouverture afin de fixer les conditions dans
lesquelles elle serait prête à s'engager vis-à-vis du
bénéficiaire. Dans un cas classique de crédit, le
prêt consentit est nanti (gagé) c'est à dire qu'en cas de
défaillance du débiteur, une ordonnance de justice fera rendre
l'objet, le fruit de sa vente servant à rembourser les
échéances restant à courir ; Ce qui n'est pas le cas
d'un crédit documentaire où la marchandise est souvent revendue
à l'insu du banquier, qui supporte donc un risque commercial et un
risque de change du à une éventuelle défaillance de sa
relation. C'est pourquoi, toute banque à laquelle est soumise une
demande d'ouverture doit prendre le soin de vérifier la teneur du risque
du demandeur ainsi que l'existence ou non d'une ligne de crédit
documentaire.
Ø Si le client est une relation de longue date, ce qui
suppose qu'il a une ligne de crédit (en blanc ou documentaire), le
crédit est accordé par un simple visa du chargé de
compte
Ø Si le donneur d'ordre est une entreprise non cliente
mais de bonne réputation dans les milieux d'affaires, il sera
intéressant pour la banque d'ouvrir le crédit (conditionné
par l'ouverture d'un compte) et peut être de lui accorder une ligne de
crédit documentaire si le volume de ses opérations avec
l'étranger est important.
Ø Si le donneur d'ordre est une récente
relation, donc présentant un risque difficilement percevable, la banque
soumettra l'ouverture du crédit à la prise de garanties se
présentant en général sous trois formes :
· Le blocage des fonds : le compte du donneur
d'ordre est mis en instance (bloqué) à concurrence du montant de
l'accréditif ;ce qui permet à la banque de se couvrir contre
le défaut de paiement de son client et d'honorer ses engagements
vis-à-vis du bénéficiaire et des autres banques
intervenantes
· Le crédit documentaire à vue : il
est d'usage d'exiger que le document de transport soit établie au nom de
la banque ou à l'ordre en blanc `'consignee...'' surtout s'il s'agit
d'une vente maritime. Dans ce cas, la banque récupère le document
(et est détentrice de la marchandise) ; en cas de
défaillance de son client, elle pourra revendre la marchandise et se
rembourser sinon décider de remettre le document par voie
d'endossement.
· Le crédit documentaire payable par acceptation
ou par paiement différé : la banque peut demander en
contrepartie de l'ouverture , une couverture en lettre de change de même
montant que celui du crédit ,tirée et acceptée par des
entreprises de bonne réputation et de bonne situation
financière.
1.2. L'émission du
crédit
Après l'étude minutieuse du risque client et la
prise de garanties adéquates (si nécessaire), la banque pourra
ouvrir le crédit documentaire et s'engager entièrement aux
cotés de sa relation dans son opération commerciale
internationale. A cet effet, le formulaire qui lui a été soumis,
constituera l'outil principal de travail pour la rédaction de
l'ouverture du crédit à transmettre au bénéficiaire
par l'intermédiaire d'une banque de son pays 57(*)(A.Ammar, P19). Cette
transmission se fera en général par un message SWIFT conforme aux
instructions contenues dans la demande d'ouverture.
2. L'utilisation du
crédit documentaire
Une fois transmis par la banque émettrice, le sort du
crédit se trouve entre les mains de la banque notificatrice.
L'utilisation du crédit se fera donc de façon bilatérale
entre les deux correspondants. Cependant, la banque émettrice attendra
que sa correspondante :
- notifie l'ouverture du crédit au
bénéficiaire
- reçoive les documents requis
- les examine et les accepte
- prenne position vis-à-vis d'eux selon le degré
de son engagement (notificatrice ou confirmante)
- et les lui envoie par courrier mail pour remboursement ou
paiement
2.1. La modification du
crédit documentaire (Art 9 d, RUU 500)
La modification d'un crédit documentaire consiste
à changer un ou plusieurs de ces termes. Il existe deux types de
modifications :
§ les modifications touchant l'engagement des banques
(émettrice et confirmante) : annulation ou réduction du
montant ou de la devise, prorogation de la durée de l'engagement par
exemple ; Dans pareille cas, les frais58(*) liés à ces modifications sont
indexés sur ces nouvelles données.
§ Les modifications ne touchant pas l'engagement des
banques : annulation ou addition d'un document, annulation de
spécifications de certains documents, modification des risques couverts
par le document d'assurance etc.... ; dans ce cas, les charges sont
moindres et sont fixées selon le barème propre à chaque
banque.
Ces modifications peuvent être apportées à
n'importe quel moment de l'opération documentaire et toucher tous les
points du contenu du crédit, pourvu que toutes les parties soient
d'accord59(*). Enfin, une
fois que la banque émettrice aura émis l'amendement du
crédit documentaire et que son correspondant l'aura notifié, les
amendements effectués seront les nouvelles bases de leurs
engagements.
Schématiquement, on a :
DONNEUR
D'ORDRE
BENEFICIAIRE
BANQUE EMETTRICE
BANQUE NOTIFICATRICE
CONFIRMANTE
Figure n° 4: modification d'un
crédit documentaire
§ le bénéficiaire et le donneur d'ordre se
mettent d'accord sur les amendements à apporter au crédit
documentaire
§ Le donneur d'ordre donne instruction à sa banque
d'effectuer les modifications nécessaires : Si elle en a
convenance, elle procède à la transmission du message
testé Swift MT 707 « modification d'un crédit
documentaire » à son correspondant ; dès lors elle
est liée aux amendements qu'elles vient de transmettre.
§ Le correspondant reçoit les nouvelles
instructions et en informe le bénéficiaire si il estime que les
modifications apportées ne constituent pas un risque pour lui du fait de
son engagement antérieur.
§ Le bénéficiaire reçoit les
modifications voulues et exécute ses obligations contractuelles.
2.2. La réception
des documents et leur examen par la banque émettrice
Dès réception des documents de la part de la
banque notificatrice/confirmante, la banque émettrice procède
à leur examen (Art 13b RUU 500). Elle dispose à cet effet d'un
délai de sept jours ouvrés pour fixer leur sort. A l'issue de cet
examen, ils peuvent s'avérés conformes ou
irréguliers :
§ S'ils sont conformes, la banque émettrice est
tenue de lever les documents et de rembourser la banque confirmante, à
vue ou à terme selon les modalités de réalisation du
crédit documentaire.
§ Si, le crédit est réalisable à ses
caisses, c'est elle qui paiera (via un transfert auprès de son
correspondant), prendra un engagement de paiement différé,
acceptera ou négociera la traite tirée sur elle par le
bénéficiaire.
§ Si les documents comportent des anomalies, deux
alternatives sont possibles
o Si les réserves constatées lui paraissent
acceptables, elle peut demander au donneur d'ordre de l'autoriser à
lever les documents et à honorer ses engagements vis-à-vis du
bénéficiaire ou de la banque confirmatrice.
o Par contre si les réserves sont inacceptables, elle
refuse de lever les documents et le notifie à la banque remettante (la
banque notificatrice/confirmatrice), sans délai, par message
testé Swift, tout en indiquant les raisons du refus. Toutefois, elle
doit préciser si elle tient les documents à la disposition de la
banque correspondante ou s'ils lui seront réexpédiés.
Dans tous les cas, il est possible que l'importateur donne
l'ordre, de façon expresse, à la banque émettrice de lever
les documents en dépit des irrégularités qu'ils
contiennent.
Celle-ci, agissant dans l'intérêt de son client,
autorisera alors son correspondant à réaliser le crédit ou
le fera elle-même si le crédit est valable à ses guichets
(A.Ammar, P 308).
Remarque : Il peut se
produire des situations « embarrassantes » lors de l'examen
des documents par la banque émettrice. Il se peut en effet, que cette
dernière relève des irrégularités majeures
passées inaperçues chez la banque correspondante ayant
déjà réalisé le crédit, le donneur d'ordre
n'accepte pas de lever les documents et la banque émettrice se voit dans
l'obligation de refuser le remboursement prévu. Ce scénario n'est
pas très fréquent mais il incombe aux banques (surtout
notificatrice et confirmante) de l'éviter en mettant un grand soin
à examiner les documents à elles transmis par des
bénéficiaires peu expérimentés en matière de
commerce international. A défaut, elles pourraient voir leur
responsabilité engagée devant les tribunaux60(*).
3. Le Remboursement de
banque à banque
Après avoir examiné et jugé les documents
conformes aux stipulations du crédit documentaire, la banque
émettrice est dans l'obligation de rembourser la banque confirmante
selon les instructions de remboursement indiquées dans la lettre
d'ouverture de l'accréditif. Le remboursement de banque à banque
est soumis à l'article 19 des RUU 500 ou aux règles et Usances
relatives aux remboursements de banques à banques RUR 525.
Dans cette opération interviennent trois
banques :
-la banque émettrice est qui émet l'autorisation
de remboursement
- la banque de remboursement qui est la banque chargée
autorisée à effectuer le remboursement conformément
à l'autorisation de remboursement émise par la banque
émettrice
- et la banque réclamante qui est la banque qui paie,
s'engage à payer à échéance, accepte une traite ou
là négocie en vertu du crédit, et présente une
demande de remboursement à la banque de remboursement (Art 2.RUR 525)
Ces trois parties interagissent selon le processus
suivant :
1. lors de l'émission du crédit documentaire, la
banque émettrice indique sur la lettre d'ouverture (à la banque
réclamante) que le remboursement se fera auprès de la banque de
règlement (nommément désignée) selon les
dispositions des RUR 525, pourvu que les termes et conditions du crédit
soient respectés.
2. une fois la banque confirmante ayant réalisé
le crédit en conformité avec les stipulations y afférents,
elle demande à la banque émettrice l'autorisation de
débiter son compte sous bonne date valeur, chez la banque de
règlement, tout en prenant soin d'adresser à cette
dernière une demande de remboursement par message télex /Swift
testé.
3. Si la banque émettrice consent à effectuer le
paiement, elle enverra un message Télex/Swift à la banque de
remboursement l'autorisant à débiter son compte au profit de la
banque réclamante tout en indiquant la date de valeur ; si non,
elle mettra en instance le remboursement pour des raisons de non respect des
instructions de la lettre d'ouverture par la banque remettante.
4. Dès réception de l'autorisation de payer, la
banque de remboursement vérifiera la concordance des données y
figurant avec la demande à elle adressée par la banque
réclamante.
- si les deux messages concordent, elle débitera le
compte de la banque émettrice et créditera celui de la banque
réclamante via le système bancaire local61(*) .
- si les messages ne concordent pas ou si le compte de la
banque émettrice ne présente pas une provision suffisante pour
honorer le paiement, elle avisera les banques concernées par message
Swift en précisant les motifs de la non exécution du
remboursement. La figure N° 5 ci-dessous décrit aisément le
processus..
La forme standard d'émission d'une autorisation de
remboursement doit comporter les éléments
ci-après :
o Référence aux RUR 525
o Le numéro du crédit documentaire
o La devise et le montant
o La dénomination de la banque
réclamante
o L'indication, dans le cas d'un crédit
réalisable par négociation auprès de n'importe quelle
banque, que les demandes de remboursement peuvent présentées par
toute autre banque. Si l'autorisation est muette, toute banque
présentatrice de la demande de remboursement sera payée.
o Les parties (donneur d'ordre ou
bénéficiaire en dernier recours) qui doivent supporter les frais
de la banque réclamante (A. Ammar, P324)
Aussi, en cas d'amendements, ceux-ci ne pourront porter que
sur les points sus indiquées.
NB : il peut se trouver que la banque
notificatrice/confirmante soit le correspondant, dans la devise du contrat
commercial, de la banque émettrice. Dans ce cas, il ne sera plus
nécessaire de passer par le processus décrit ci-dessus pour
effectuer le remboursement. Si la banque émettrice juge les documents
conformes aux stipulations du crédit, elle autorisera tout simplement la
banque confirmante à débiter son compte du montant du au titre du
crédit documentaire.
Banque
Remettante
Bénéficiaire
Banque
Emettrice
Banque de
Remboursement
Figure n°5 : Remboursement entre
banques
Le crédit documentaire prendra fin, lorsque la banque
émettrice débitera le donneur d'ordre soit pour se rembourser
(crédit confirmé), soit pour honorer ses engagements vis à
vis du bénéficiaire (crédit non confirmé). Ainsi,
en possession des documents, le donneur d'ordre pourra retirer sa marchandise
dans les délais et conditions prévues.
4. le coût d'un
crédit documentaire
A l'occasion de l'ouverture, de la modification, et de
l'utilisation d'un crédit documentaire, la banque (émettrice et
notificatrice, confirmante) perçoit des commissions et frais de diverses
natures. Nous vos en donnons un bref aperçu non chiffré du fait
que chaque banque applique ses propres conditions.
1) à l'ouverture
§ frais d'ouverture
§ commissions d'engagement, calculée à
compter de la date d'émission jusqu'à la date de paiement,
d'expiration du crédit ou d'échéance pour un engagement de
paiement différé.
§ La commission d'avis pour la notification sans
engagement (non confirmé).
§ La commission de confirmation calculée à
compter de la date de la confirmation jusqu'à la date du paiement, de
l'expiration du crédit de
L'échéance d'une obligation de paiement
différé.
§ La commission de modification, variant selon les
éléments modifiés62(*)
2) pour le règlement du crédit documentaire.
§ La commission de réalisation pour l'examen des
documents et le paiement, plus la commission de suivi en cas de paiement
différé.
§ La commission d'acceptation en cas d'acceptation d'une
traite à terme .Les frais éventuels de télex /Swift, de
port et autres sont facturés en sus. En plus lorsqu'on fait appel aux
services d'autres banques pour un crédit documentaire, celle-ci
perçoivent également des commissions et frais.
Sauf convention contraire, l'acheteur (donneur d'ordre)
supporte tous les fais et commissions. Lorsqu'un crédit stipule que les
dépenses seront à la charge du bénéficiaire et que
les frais ne peuvent être recouvrés,le donneur d'ordre demeure
responsable en dernier ressort pour le paiement des sommes dues (Art 18 RUU
500).
TITRE II : LES ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES A
L'IMPORTATION
La remise documentaire est une consoeur du crédit
documentaire en ce sens qu'elle appartient à la famille restreinte des
moyens de paiement internationaux. Cette technique beaucoup moins complexe et
plus souple63(*) pour les
banques s'inscrit dans le cadre d'un courant d'affaire entre un vendeur et un
acheteur qui se connaissent plutôt bien et se font plus ou moins
confiance64(*).
Section I :
Généralités
I. Définition
La remise documentaire (ou encaissement documentaire) est une
opération pour laquelle un exportateur mandate sa banque de recueillir
une somme due ou l'acceptation d'un effet e commerce par un acheteur contre
remise de documents65(*).
Dans ce cadre, la banque exerce la profession d'agent financier et
d'intermédiaire entre l'exportateur et l'importateur (A. Boudinot &
J.C Frabot, P.430). En effet elle présente à ce dernier, sur
instruction de l'exportateur ou de sa banque des documents mentionnant
l'expédition d'un marchandise ou la fourniture d'une prestation, et en
encaisse en contrepartie le montant du ou se fait délivré un
effet de change accepté. La technique de la remise documentaire est
conseillée dans les cas suivants
§ Si le vendeur et l'acheteur entretiennent des relations
de confiance
§ Si la volonté de payer et la solvabilité
de l'acheteur ne font aucun doute
§ Si la situation politique, économique et
juridique est stable dans le pays de l'importateur
§ Si le trafic international des paiements du pays
importateur n'est pas entravé ou menacé par un contrôle
stricte des changes ni par restrictions de quelques sortes.
II. Le cadre juridique
Les règles uniformes relatives aux encaissements sont
publiées par la chambre de commerce international paris (publication
n°522), révisées en 1995 fournissent un cadre juridique
approprié au traitements des remises documentaires. Ratifié par
la plus part des banques, ces textes fixent les obligation et droits principaux
des partenaires ayant recours à cette technique ; Néanmoins,
elle ne saurait se substituer ou être en totale contradiction avec les
lois ou ordonnances nationales, régionales ou locales d'un Etat ( G.
Rouyer & A. Choinel, P 336). Contenant 26 articles, les RUE traitent des
aspects suivants de l'opération documentaire :
§ Définitions et dispositions
générales
§ Les ordres d'encaissements
§ Les parties prenantes à l'opération
§ Les obligations et responsabilités
§ Les différents types de réalisation de
l'encaissement
§ La nature des frais et commission
III .les intervenants d'une
remise documentaire
Aux fins de l'article 3 RUE 522 quatre parties interviennent
dans une opération de remise documentaire, ce sont :
§ Le donneur d'ordre c'est-à-dire le vendeur
qui remet les documents à sa banque et lui donne l'ordre
d'encaissement.
§ La banque remettante, c'est-à-dire la banque
à laquelle le donneur d'ordre a confié l'opération
d'encaissement dans le pays de acheteur.
§ La banque présentatrice,'est elle u se charge de
l'encaissement ou obtient ne acceptation de la part du tiré suivant les
instructions données dans l'ordre d'encaissement par la banque
remettante.
§ Enfin le tiré, c'est l'acheteur ou l'importateur
auquel sont présentés les documents d'encaissement et qui paie un
montant ou accepte une lettre de change.
IV. Les instruments d'une
remise documentaire
Tout comme le crédit documentaire, la remise
documentaire se base sur un certain nombre de documents commerciaux
(documents de transport, factures, liste de colisage, certificat d'origine...),
accompagnés ou non de documents financiers (lettre de change, billet
à ordre, chèques ou tout autre instrument analogue pour obtenir
le paiement d'une somme d'argent.
Section II : Les
différentes formes d'encaissement documentaire
La remise documentaire peut se faire selon trois
formes :
-documents contre paiement (D/P)
-documents contre acceptation (D/A)
-document contre lettre d'engagement
I. la remise des documents
contre paiement (Document against payment D/P)
La banque présentatrice ne remet les documents au
tiré que contre paiement immédiat, à moins que des lois ou
ordonnances nationales ne l'interdisent. Cette formule présente une
bonne sécurité pour l'exportateur qui reste néanmoins
soumis au risque du refus des documents et de la marchandise par l'acheteur.
II. la remise des documents
contre acceptation (Documents against acceptance D/A)
La banque présentatrice remet les documents contre
acceptation d'un effet de change qui échoit par exemple 180jours
après présentation (traite à tant de jours de vue) ou
à une date déterminée (traite à terme). Dans ce
cas ; le tiré entre en possession de la marchandise avant la date
effective de paiement, il peut aussi la revendre immédiatement et se
procurer les fonds nécessaires au paiement de l'effet de change. Le
vendeur accorde donc à l'acheteur un délai de paiement et ne
reçoit en contre partie à titre de garantie, que l'acceptation du
tiré qu'il fera valoir à l'échéance.
Il supporte par conséquent le risque de non paiement
à l'échéance de l'effet de change. Aussi, pour se couvrir
contre ce risque, il demandera que la banque présentatrice ou une autre
banque de 1er ordre avalise ou garantisse l'effet de change.
III. La remise des
documents contre une lettre d'engagement
Dans ce cas, la banque présentatrice remet les
documents à l'acheteur contre une lettre d'engagement dont
l'énoncé est fixé par la banque remettante ou le donneur
d'ordre. Par cette lettre, le tiré s'oblige à payer le montant de
l'encaissement à une date précise (A. Labadie & O. Rousseau,
P. 64)
Remarque : Pour que la
créance soit juridiquement valable, il faudrait rédiger
clairement et sous équivoque la lettre d'engagement.
Section III : Les grandes
étapes d'une remise documentaire import
La remise documentaire est structurée en deux grandes
parties
§ La réception de l'ordre d'encaissement et des
documents par la banque présentatrice
§ L'encaissement et le transfert du prix des documents
par la banque présentatrice à la banque remettante
I. La réception de
l'ordre d'encaissement
Dès réception des documents, la banque
remettante vérifie qu'ils ont l'apparence d'être ceux
énumérés dans l'ordre d'encaissement (RUE art12) : En
cas de documents manquant ou non conformes à l'ordre, elle doit sans
délai aviser le donneur d'ordre et attendre es instructions ; dans
le cas contraire, la banque remettante, transmet les documents
accompagnés de l'ordre d'encaissement, à la banque
présentatrice dans le pays de domicile du tiré.
II. L'encaissement et le
transfert du prix des documents
Si l'encaissement prévoie la modalité document
contre paiement, le tiré prendra possession des documents en payant le
montant dut à la banque présentatrice qui transfèrera ce
montant à la banque remettante.
S'il s'agit d'un encaissement sous forme de documents contre
acceptation, le tiré acceptera un effet de change par lequel il s'engage
à payer à l'échéance. Selon les instructions de
l'ordre d'encaissement, l'acceptation restera auprès de la banque
présentatrice ou sera retournée à la banque remettante.
Dans le dernier cas, le remettant pourra demander l'escompte de l'effet de
change auprès d'une banque disposée à le faire ou la fera
encaisser le montant à l'échéance.
Si cette acceptation est avalisée par la banque
présentatrice à l'échéance, celle-ci en
transférera le montant à la banque remettante même si le
tiré est défaillant.
Si enfin, il s'agit d'une remise documentaire par lettre
d'engagement, le tiré ne prendra possession des documents que s'il
appose sa signature au bas de la lettre d'engagement en vertu de laquelle
à l'échéance convenue il effectue le paiement de la somme
due.
Pour résumer la technique d'encaissement documentaire,
considérons le schéma ci-dessous :
Acheteur
MAROC
Vendeur
ITALIEN
Banque
Remettante
Banque
Présentatrice
Figure N°6 : Déroulement d'un
encaissement documentaire
En résumé, La remise documentaire, est une
technique plus souple et moins onéreuse (entre 0,1% à 1% du
montant de la vente) que le crédit documentaire, qui permet à
l'importateur de bénéficier d'un financement (en cas de paiement
à terme) et au vendeur de s'assurer que l'acheteur ne pourra retirer la
marchandise en douane sans avoir préalablement réglé
à sa banque le montant de la remise documentaire.
En outre la procédure est plus simple sur le plan des
documents et des dates butoirs que celle du crédit documentaire.
Néanmoins, l'encaissement ne protège pas l'exportateur du risque
de change, du risque politique (si le pays de l'acheteur est socialement,
politiquement et juridiquement instable) et du risque de non paiement (si
l'acheteur ne se présente pas à sa banque pour lever les
documents). En fait, le mécanisme est légèrement
déséquilibré entre l'importateur et l'exportateur, ce
dernier risquant beaucoup plus que le premier. Mais, En dépit de ce
fait, la remise documentaire constitue un excellent argument de vente pour les
entreprises exportatrices de biens de grande consommation66(*). Cependant, elle ne
possède ni la réputation, ni l'excellente fiabilité d'un
crédit documentaire.
Conclusion de la
première partie :
Face aux problèmes de paiement et de recouvrement des
créances, problèmes aigus où se conjuguent les risques
politiques des Etats et les risques commerciaux des acheteurs, le
Crédit documentaire reste une technique incontournable
et la plus fréquemment utilisée par les exportateurs. «
Il a valeur universelle car il reste le seul instrument utilisable dans tous
les Pays, pour toutes les marchandises, quel que soit le montant »
disait un banquier en 199367(*). Néanmoins, le crédit documentaire et
la remise documentaire à l'importation, nécessitent un soin
particulier car leur maniement est complexe et met en jeu des acteurs
situés dans des pays ou les valeurs et les pratiques sont
différentes.
C'est dans ce contexte que, dans la première partie de
ce document, nous avons dressé le cadre conceptuel de ces techniques de
paiement international. Or, Il est souvent dit, à tord ou à
raison, qu'entre la théorie et la pratique se trouve un gap. C'est
pourquoi, nous nous interesserons dans la deuxième partie de ce document
à la pratique de ces techniques dans un cadre strictement
professionnel : l'établissement AMEN BANK.
Deuxième Partie : Présentation
et Analyse du Mode de Gestion des Crédits et Encaissements Documentaires
Import à AMEN BANK
INTRODUCTION
Dans cette partie, qui se veut le prolongement pratique du
cadre théorique de la gestion des crédits et encaissements
documentaires à l'importation, nous consacrerons le chapitre 3 à
la présentation du système Bancaire de la Tunisie ; cela
sera nécessaire pour comprendre l'environnement macroéconomique
de la banque d'accueil et enrichir notre analyse en tenant compte des
influences que peuvent avoir cet environnement sur elle. Par la suite, nous
irons à la découverte de l'institution AMEN BANK sous ces aspects
historiques, organisationnels et internationaux. Une fois, les données
précédentes connues et les idées fixées, nous
pourront nous étaler sur l'objet de notre travail en procédant,
dans un premier temps , à un descriptif des procédures de gestion
des crédits et encaissements documentaires à l'importation ,
telles qu'appliquées dans l'institution d'accueil. Le dernier pan de
notre étude, sera présenté sous une forme analytique qui
touchera les aspects :
- techniques
- managériaux
- et marketing
des opérations décrites
précédemment, tout en effectuant un rapprochement avec les
enseignements de la littérature bancaire sur ce sujet et en tenant
compte des innovations apportées au domaine. Bien entendu, nous ferons
des recommandations pratiques pour remédier aux faiblesses qui
pourraient résulter des précédentes analyses tout en
prenant soin d'indiquer les avantages que pourraient procurer ces
dernières à AMEN BANK ainsi que les limites susceptibles
d'être rencontrées dans son application sur le terrain. Cela
constitue l'essentiel du dernier chapitre de ce document.
CHAPITRE III :
AMEN BANK ET LE SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN
L'on ne saurait effectuer une étude sur une banque sans
là connaître au préalable et cerner le système
Bancaire auquel elle appartient.
C'est pourquoi, à titre de prélude à
notre étude, nous nous proposons de présenter de façon
succincte et explicite la structure globale du système Bancaire
Tunisien, et de clore ce chapitre par une présentation
détaillée de l'établissement de crédit sujet
à la présente étude.
SECTION I : LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE TUNISIEN
Pour présenter la structure du système Bancaire
de la Tunisie nous nous servirons du schéma ci -dessous (Figure7). Selon
cette figure, le système bancaire de la Tunisie est
caractérisée par la présence forte d'une banque centrale
(la Banque Centrale de Tunisie), qui contrôle ou supervise deux grandes
catégories d'organismes bancaires ; les établissements de
crédit et les banques spécialisées ou à statut
personnalisés. Commençons par présenter la première
institution financière et économique de la Tunisie.
Banque Centrale
Ets
De Crédit
Banques
Spécialisées
Bureaux
De représentation
Banques
Ets
Financiers
Banques
Off-shore
Ets de
Leasing
Sociétés
De Factoring
Banques
D'affaires
Figure N°7 : Système Bancaire
Tunisien
I. La Banque Centrale de
Tunisie (BCT)
Banque Centrale de Tunisie a pour mission
générale de préserver la stabilité des prix. A cet
effet, elle est chargée notamment :
- de veiller sur la politique monétaire ;
- de contrôler la circulation monétaire et de
veiller au bon fonctionnement des systèmes de paiement et garantir sa
stabilité, sa solidité, son efficacité ainsi que sa
sécurité;
- de superviser les établissements de crédit
;
- de préserver la stabilité et la
sécurité du système financier.
De façon générale, ses missions
sont :
§ L'émission de billets de banque et de
pièces de monnaie
La Banque Centrale de Tunisie exerce, pour le compte de
l'Etat, le privilège d'émettre, sur le territoire de la
République tunisienne, des billets de banque et pièces de monnaie
métalliques qui, seuls, ont cours légal et pouvoir
libératoire dans le pays.
v Opérations sur devises
· La Banque Centrale de Tunisie assure la garde et la
gestion des réserves d'or et de devises du pays.
· Elle intervient sur le marché interbancaire et
publie à titre indicatif, au plus tard le lendemain, le cours de change
interbancaire des devises et des billets de banque.
· Elle est chargée de veiller à
l'application de la législation et de la réglementation des
changes.
· Elle délivre toutes autorisations prévues
par cette règlementation et en assure le respect par les
intermédiaires agréés.
v La fonction de Banque de l'Etat
· La Banque Centrale de Tunisie est l'agent financier de
l'Etat pour toutes ses opérations de caisse, de banque et de
crédit.
· Elle mobilise, pour le compte de l'Etat, des ressources
en devises.
v La fonction de Banque des banques
· Elle peut prendre en pension aux banques et aux
organismes spécialement agréés par le Ministère des
Finances, sur sa proposition, les effets et créances sur les entreprises
et les particuliers dans les conditions qu'elle juge nécessaires pour
atteindre les objectifs de la politique monétaire.
· En vue de réguler le marché
monétaire, la Banque Centrale de Tunisie peut acheter ou prendre en
pension aux banques des effets publics négociables ainsi que toute
créance ou valeur sur les entreprises et les particuliers figurant sur
la liste arrêtée à cet effet par son conseil
d'Administration.
· La Banque Centrale de Tunisie peut recevoir en compte
les sommes versées, principalement par les banques, les autres
organismes habilités à faire des opérations de
crédit et les personnes physiques ou morales agrées par le
conseil. Seuls les dépôts en devises sont
rémunérés.
v La Fonction "d'autorité" et les normes
prudentielles
La Banque Centrale de Tunisie définit la
réglementation prudentielle, exerce un contrôle sur les banques et
les établissements financiers visant pour l'essentiel à assurer
la sécurité des dépôts et celle du système
bancaire et sanctionne les fautes disciplinaires. Par ailleurs, La BCT peut
demander aux établissements bancaires et financiers de lui fournir
toutes statistiques et informations qu'elle juge
· Et de façon
générale intervient dans les opérations de
financement de l'économie en mettant à la disposition des
prêteurs et autres investisseurs étrangers et nationaux, des
outils de décisions au financement tels les centrales des risques, des
bilans, des informations d'ordre économique, l'évaluation et la
mise à jour du risque pays etc.
II. Les banques
Spécialisées ou à statut personnalisés
Les banques spécialisées sont des organismes
dont l'activité est régie par des textes particuliers
différents de ceux régissant les établissements de
crédit. Les missions qui leur sont assignées par la BCT
sont :
-collecter des dépôts auprès de non
résidents, qu'elles qu'en soient la forme et la durée
- accorder tout concours aux non-résidents notamment
sous la forme de prises de participation au capital d'entreprises non
résidentes et de souscription aux emprunts émis par ces
dernières
- assurer les opérations de change manuel au profit de
la clientèle
- effectuer en qualité d'intermédiaire
agrée les opérations de change et de commerce extérieur de
leur clientèle non résidente
- elles sont soumises à ce titre aux mêmes
obligations que les intermédiaires agrées résidents
- et sous certaines conditions, collecter des
dépôts et accorder des crédits en Dinars.
En Tunisie, les banques spécialisées ou banques
off-shore sont :
§ Best Bank ( Bank ettamouil Tounsi Saoudi)
§ NAIB Bank (North Africa International Bank)
§ TIB (Tunis International Bank)
§ LINC ( Loan and Investment Corporation)
§ ALUBAT ( Alubaf International Bank)
§ CITIBANK
§ UTB (Union Tunisienne de banques)
§ ABC BANK (Arab Banking corporation)
III. Les bureaux de
représentation des banques étrangères
Ces établissements financiers ont pour mission
essentielle de représenter en Tunisie, les organismes internationaux
notamment financiers et bancaires, dont le siège est à
l'étranger à la condition que cette représentation ne
donne lieu à perception d'aucune rémunération directe ou
indirecte et que les dépenses qui en découlent soient
intégralement couvertes par les apports en devises de l'étranger.
A ce jour, l'on compte 9 bureaux de représentation :
§ The Arab investment company
§ Banca monte dei paschi di siena
§ American express Tunisie
§ Credit industriel et commercial
§ Agence française de developpement
§ Calyon corporate & investment Bank
§ Bank of valletta
§ Banca intesa S.p.a
§ Banca Di Roma
IV. Les établissements
de crédit
Les établissements de crédit sont les organismes
qui participent de façon générale au financement de
l'économie en générale et des entreprises en
particulier ; ils se présentent sous deux formes :
1. Les banques
Selon, la Banque Centrale de Tunisie, il faut entendre par
Banque , toute entreprise ayant reçu un agrément spécial
en vertu duquel , elles effectue à titre d'activité courante les
opérations suivantes :
§ Collecter des dépôts auprès des
agents économiques qu'elles qu'en soient la durée et la forme
§ Accorder des crédits sous toutes les formes
§ Assurer les opérations de commerce international
pour le compte des opérateurs économiques
§ Assurer un service de caisse et de change
§ Mise à la disposition de la clientèle et
la gestion des moyens de paiement
§ Conseil et assistance en matière de gestion de
patrimoine, de gestion financière, d'ingénierie financière
et d'une manière générale tous les services
destinés à faciliter la création, le développement
et la restructuration des entreprises
§ Prise de participations sous certaines conditions
Les organismes exploitant les activités ci-dessus
citées sont au nombre de 20:
§ ATB (Arab Tunisian Bank) 3568(*)
§ BNA (Banque nationale agricole) 145
§ BFT (Banque Franco- Tunisienne) 7
§ BH (Banque de l'Habitat) 76
§ CITIBANK 2
§ BTS (Banque Tunisienne de Solidarité) 1
§ BS (Banque du Sud) 92
§ ABC (Arab Banking Corporation) 4
§ TQB (Tunisian Qatari Bank) 2
§ BTE (Banque de Tunisie et des Emirats) 1
§ BIAT (Banque Internationale Arabe de Tunisie) 96
§ BTKD (Banque Tuniso Koweitienne de
Développement) 1
§ BFPME (Banque de Financement des Petites et Moyennes
Entreprises) 1
§ STB (Société Tunisienne de Banque) 118
§ UBCI -Groupe BNP Paribas (Union Bancaire pour le
Commerce et l'Industrie) 52
§ UIB - Groupe Société
générale (Union Internationale de Banques) 85
§ BTL (Banque Tuniso -Libyenne) 1
§ STUSID BANK 1
§ BT (Banque de Tunisie) 82
§ et AMEN BANK 85
2. les
établissements Financiers
Les établissements financiers sont aussi des
établissements de crédit à la différence
près qu'ils ne collectent pas de dépôts et sont
spécialisés dans un domaine particulier. Ce sont :
o les établissements de
leasing : Les établissements de leasing sont
chargés d'assurer le financement d'acquisitions de matériels
mobiliers ou immobiliers, et le mettre en location pour usage professionnel
à la disposition d'un opérateur économique ; ce
dernier à la possibilité ayant la possibilité de
l'acquérir à une valeur résiduelle en fin de contrat. En
Tunisie les établissements de leasing sont :
· TL (Tunisie Leasing)
· UBCI leasing
· CIL (Compagnie Internationale de Leasing)
· BL (Best Lease)
· HL (Hannibal Lease)
· Amen Lease
· General Lease
· ATL Leasing
· Modern Leasing
· Wifack Leasing
o Les sociétés de Factoring ou
d'affacturage : elles ont pour mission de gérer au
moyen de techniques de gestion financière appropriées des comptes
clients en acquérant leurs créances et assurer le cas
échéant ,le recouvrement de ces créances pour leur propre
compte. Elles ne sont qu'au nombre de deux UNIFACTOR et TUNISIE factoring
o Les Banques d'affaires : elles
ont pour mission d'assister leur clientèle dans les opérations de
financement structurés, de fusion -acquisition, de transmission et
d'effectuer pour le compte de cette dernière les opérations
d'ingénierie Financière, et de gestion financière en
général. La BAF (Banque d'affaire de Tunisie) et l' IMMB
(International Maghreb Merchant Bank) sont les seules banques d'affaires
présentent en Tunisie.
SECTION III : PRÉSENTATION DE L'ETABLISSEMENT
AMEN BANK
Première Banque entièrement privée et
Tunisienne, totalement vouée au service de sa clientèle et au
développement de l'économie nationale, AMEN BANK se fixe 3
objectifs essentiels: servir, innover et faire réussir. AMEN BANK
opère sur l'ensemble du territoire tunisien grâce à son
riche réseau de 85 agences dotées de moyens Humains et
matériels important, et intervient essentiellement dans les secteurs des
services et de l'industrie. Parmi les vingt banques commerciales tunisiennes,
AMEN BANK se distingue par sa longue histoire qui remonte à plus d'un
siècle.
I. Historique
C'est en amont de notre siècle qu'il faut remonter,
plus précisément à 1880, année de création
de la Société Centrale de Banque, un établissement
français qui s'est installé en Tunisie sous la
dénomination de "Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie"
(CFAT). Le siège du CFAT était à Alger et l'implantation
d'une succursale à Tunis entrait dans le cadre d'un vaste mouvement
d'installation d'établissements de crédit métropolitains
avec la volonté bien arrêtée d'éliminer
progressivement les banques non françaises. Avant l'indépendance,
le système bancaire tunisien était le prolongement de l'appareil
bancaire français. Il avait pour mission de base, le financement de la
colonisation du pays. A la différence des autres banques de
l'époque, le CFAT se distinguait par un statut d'établissement
mixte sans spécialisation déclarée. Au vu de la structure
de ses engagements, les crédits finançaient, pour le court terme,
les campagnes agricoles et, pour le moyen et long terme, le foncier, la
construction et autres aménagements. Au lendemain de
l'indépendance, les pouvoirs publics se sont mobilisés pour
pallier l'inefficience évidente du système bancaire et en assurer
la refonte totale. Constitué pour l'essentiel de banques privées
de droit français échappant au contrôle des
autorités locales, le système bancaire devait être
progressivement `'tunisifié `'par la mise en place notamment de la
Banque Centrale en 1958, du décrochage du dinar par rapport au franc
français et de la création des banques publiques. Ce fut
l'époque de la `'tunisification'' et de la concentration. Des treize
banques en exercice à cette époque, six seulement n'ont pas subi
de modifications. C'est le cas du CFAT qui a gardé son statut juridique
français et qui dépendait encore du siège d'Alger.
v NAISSANCE DU CFCT
Le 30 Juin 1966, l'Assemblée Générale
Extraordinaire du "Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie" (CFAT)
décide, dans l'une de ses résolutions, < l'apport à une
société de droit tunisien qui reste à créer, des
biens et des droits tant actifs que passifs composant l'exploitation bancaire
de la succursale CFAT en Tunisie.
En foi de quoi,
l'année 1967 allait témoigner de la transformation de la dite
succursale en une véritable banque. Et la naissance du "Crédit
Foncier et Commercial de Tunisie" (le CFCT) d'avoir officiellement lieu le 6
Juin 1967 avec un capital de 325 000 Dinars, et un siège au 13 Avenue de
France à Tunis. Bien que le conseil d'administration fut
présidé par un tunisien, Mr Ismail Zouiten, la banque restait la
propriété d'un actionnariat totalement français.
L'année
1971 marque un tournant décisif dans l'histoire et l'action de la
banque. Cette année là, une jeune institution financière,
la Banque Générale d'Investissement "BGI SA" créée
en 1970 par MM. Brahim, Béchir et Rachid Ben Yedder, et devenue
ultérieurement la "PGI holding", prend le contrôle du CFCT. Un
nouveau Conseil d'Administration est élu qui nomme le Président
de la PGI, Mr Rachid Ben Yedder, Président Directeur
Général du CFCT. Dés lors la banque s'ouvre
progressivement sur de nouveaux actionnaires qui comptent parmi les hommes
d'affaires les plus crédibles et les plus respectables du pays et parmi
lesquels de nouveaux administrateurs sont choisis. Ils ont en commun une
confiance en les promoteurs du projet et une foi en le succès de
celui-ci.
v UN
PARI ASSUME
L'acquisition du
CFCT était-elle un risque calculé? Peut-être. Mais elle l'a
été par des promoteurs visionnaires animés d'une immense
foi en le caractère intangible et inviolable de la liberté de
l'homme à entreprendre et à voir ses efforts
récompensés. C'est sur ce credo économique que les plus
grandes nations du monde ont bâti leur richesse et leur puissance.
Avec l'intensification de la concurrence au cours des années 80,
exacerbée , dès 1987, par le vaste programme de réformes
financières et économiques, impulsée, avec le
succès que l'on sait, par le Président BEN ALI, le CFCT, banque
privée, a tout mis en oeuvre pour conserver et développer ses
parts de marché et, fidèle à sa démarche novatrice
originelle, pour consolider sa position de " banque universelle ", moyennant
l'expansion et la fidélisation de la clientèle ainsi que la mise
en service de produits et de prestations extrêmement compétitives.
Ses succès aboutissent à l'introduction en Bourse, fin 1993, de
l'action CFCT.
v DU CFCT à AMEN BANK
Loin d'être fortuit, le changement d'appellation du
CFCT, devenu Amen Bank au début de 1995, est l'aboutissement d'une
démarche raisonnée et étudiée. Au fil des ans, le
Conseil d'Administration de la Banque a été confirmé dans
l'impression d'abord, dans la certitude ensuite, que l'abréviation CFCT
n'était franche ni de dissonance, ni de discordance. D'un
côté, on butait sur les difficultés de traduction et
d'arabisation; de l'autre, l'intitulé, en soulignant uniquement le
"foncier et le commercial" induit en erreur en limitant des attributions qui
sont loin de l'être dans la pratique. Corriger la trajectoire en mettant
un terme à la disharmonie et à l'altérité entre le
nom et l'objet de la Banque était tentant, concevable et pertinent.
Encore fallait-il trouver une bonne alternative, un nom de rechange. Le
challenge n'était pas de tout repos. Il se trouvait qu'en 1977, le CFCT
eut l'heureuse idée de lancer un nouveau produit d'épargne
combinée à une assurance qui devait rencontrer un succès
important : ce produit fut baptisé "El Amen", mot arabe à
significations multiples qu'on pourrait traduire par sécurité et
confiance. Dans l'esprit de la clientèle, la confusion entre la banque
et le nouveau produit tant convoité aura vite fait de s'opérer.
En sorte que le nom générique Bank El Amen aura été
en quelque sorte créé par les clients eux-mêmes en
première instance. Tout en acceptant l'augure, les dirigeants de la
banque n'ont pas moins soumis le changement de nom à un processus
consultatif rigoureux (sondage d'opinion, campagne de communication, diagnostic
linguistique), complété par une procédure
référendaire par laquelle le projet est mis aux voix lors d'une
assemblée annuelle du personnel de la banque et, au vu de la
prépondérance du "oui", le Conseil retient la dénomination
AMEN BANK et la soumet à l'Assemblée Générale des
actionnaires qui l'adopte officiellement.
Agée aujourd'hui de plus d'un siècle mais
arrivée, en 1971, à la véritable transition, AMEN BANK a
pu capitaliser sur une tradition et un professionnalisme bancaires bien
ancrés dans le temps. C'est d'ailleurs cette rente de l'histoire qui
confère à Amen Bank le privilège de l'aînesse et la
distinction de l'âge: un signe de démarcation, s'il en est, dans
le paysage bancaire de la Tunisie.
II. Organisation
Amen Bank est composée de plusieurs Directions
Centrales. Ces directions sont toutes situées au siège social et
s'occupent, pour la plupart de la gestion administrative des activités
de la banque, délocalisées dans les 85 agences répandues
sur tout le territoire. Elles sont au nombre de 9 et concernent les principaux
métiers bancaires.
- la Direction centrale de l'audit et de
l'inspection a pour mission de s'assurer que les règlements et
procédures internes sont bien observés, que les canaux
hiérarchiques sont efficaces et d'une manière
générale que tous les process informatiques, managériaux,
commerciaux sont bien diffusées et bien suivies dans l'organisation.
- La direction centrale du contrôle est
chargée de mettre en oeuvre les dispositifs de risk managment
et de s'assurer qu'ils sont efficaces et adaptés à
l'environnement financier, technologique et économique
général. Par ailleurs, elle gère les aspects comptables et
fiscaux de la banque.
- La Direction Centrale du recouvrement est
une entité indépendante de la direction juridique ; elle a
pour mission de mettre en oeuvre les diligences nécessaires afin
d'assurer le suivi et la gestion des impayés, des opérations de
recouvrement, des contentieux et de déployer des moyens pour recouvrer
les capitaux engagés de façon amiable et le cas
échéant de gérer les cas d'entreprises en
difficulté.
- La Direction Centrale de financement a pour
mission d'assurer de façon générale la gestion des
opérations de financement (études de dossiers, suivies de lignes
de crédit, évaluation du risque client...) et suivre les
différentes catégories de clients (groupes, participations, PME,
Particuliers) et de prêts (exploitation, investissement, engagements par
signature...)
- La Direction Centrale des Relations
Internationales est chargée de la gestion des opérations
commerciales et Financières internationales de la banque .par ailleurs,
elle a à charge le suivi et le développement des relations avec
les correspondants étrangers.
- La Direction Centrale de la
clientèle : il s'agit de la branche commerciale de la
banque ; elle a pour mission de suivre et développer les relations
avec les différentes clientèles, de gérer les moyens de
paiement (monétique, virements, chèques, e-banking...) mis
à la disposition de ces dernières, de promouvoir les produits et
services de la banque et de façon générale de
définir et mettre en oeuvre la stratégie commerciale et marketing
de l'institution.
- La Direction Centrale Juridique est
chargée de couvrir juridiquement les engagements (de bilan ou hors
bilan) reçus ou donnés par la banque, d'assurer la gestion des
instruments de cette couverture (garanties, cautions, polices
d'assurances...)
- La Direction Centrale de l'Organisation et du
système d'information a pour mission de mettre en place les
procédures et règlements au sein de la banque, de veiller
à la qualité des produits et services offert et d'initier et
conduire des études de projets informatiques et organisationnels.
- La Direction Centrale des Affaires
Administratives à pour mission d'assurer la gestion des
ressources Humaines et de tous les aspects administratifs de l'activité
bancaire (bureaux, transport, bureau d'ordre et standard,
sécurité des locaux....)
III. La Direction Centrale des
Relations Internationales(DCRI)
Il s'agit de la direction dans laquelle nous avons
effectué notre séjour. Elle est scindée en deux grands
départements :
-le Département des opérations courantes est
chargé de gérer les aspects quotidiens des opérations
internationales de la banque
Il comprend 3 divisions : la division documentaire, la
division des opérations diverses et la division des transferts.
- le Département des relations bancaires et
financières est chargé d'assurer la gestion des financements en
devises et de gérer et développer le réseau de
correspondants étrangers. Il comprend 4 divisions : la
division des correspondants, la division financement extérieur, la
division des entreprises non- résidentes et la division
comptabilité devises
IV. la Division des
Opérations Documentaires (DOD)
La division documentaire est essentiellement animée par
une équipe de spécialistes rompus aux techniques de paiements
documentaires. Elle assure l'exécution des opérations de
paiement des opérations commerciales en devises en respectant la
réglementation de change, les règles et Usances Internationales
et les règlements et procédures internes.
En outre, elle est à l'écoute des besoins des
clients afin de leur offrir assistance et conseil dans le suivi de leurs
paiements internationaux. Constituée de trois équipes de 5
à 6 spécialistes, la division documentaire renferme en
elle-même 3 services :
le service Domiciliation & Apurement des titres du
commerce extérieur chargé de s'assurer que la
réglementation du commerce extérieur en matière de
domiciliation des titres d'importations et d'exportation soit
respectée.
- Le service Remise Documentaire (Import & Export)
- Le service Crédit Documentaire (Import &
Export)
V. AMEN BANK et le commerce
extérieur
Amen Bank accompagne ses clients dans leurs opérations
commerciales internationales en mettant à leur disposition les services
de paiements documentaires, les virements et les rapatriements de fonds. Aussi,
afin de produire un service de qualité et assurer la bonne fin des
opérations internationales, la banque a tissé des liens avec plus
de 350 correspondants parmi les plus grandes banques du monde. Le choix de ces
correspondants a été fait selon des critères tels que : le
rating, le réseau, et les tarifs. Ses relations avec ces banques vont
des relations classiques de correspondance aux relations globales et de
partenariat avec certaines d'entre elles. Nous vous proposons la liste de ceux
avec lesquels la Banque entretient un courant d'affaires régulier.
- Banque Extérieur
D'Algérie (Algérie )
- Deutshe Bank Ag Frankfurt (Allemagne)
- Dresdner Bank Frankfurt( Allemagne)
- Commerzbank Ag Frankfurt (Allemagne)
- Nation Commercial Bank Jeddah (Arabie Saoudite)
- Bank Austria VIENNE (Autriche)
- Credianstalt Bankverien VIENNE (Autriche)
- Générale de Banque S. A (Belgique)
- Krédiet Bank N.V BRUXELLES (Belgique)
- Royal Bank of Canada TORONTO (Canada)
- Den Danske COPENHAGUE (Danemark)
- Banco Centrale Hispano Americano (Espagne)
- Bank of New York (USA )
- City Bank NY (USA)
- Bankers trust company NY (USA )
- Swiss Bank Corporation NY (USA)
- Arab Banking Corporation NY (USA)
- American Express Bank LTD (USA)
- Kansallis Osake Pangaion Helsinki (Finlande)
- Crédit Agricole Indosuez (France)
- Banque Populaire : Bred (France)
- Crédit du Nord Paris (France)
- NATEXIS Banque populaire (France)
- Crédit Lyonnais (France)
- Crédit Commercial de France (France)
- UniCredito Milano (Italie)
- Banco Popolare di Novra Novara (Italie)
- Banco Nazionale del lavoro Rome (Italie)
- Banco Commerciale Italiano Milan (Italie)
- San Paolo di Torino (Italie)
- Bank of Tokyo TOKYO ( Japon)
- Fuji Bank Tokyo (Japon)
- Union De banque suisses Tokyo (Japon)
-Wahda Bank Tripoli Benghazi (Libye )
-Banco Extenso de Espano Madrid (Espagne)
-Banco de Sabadell (Espagne)
-Banco Santander (Espagne)
- Banque Marocaine du Commerce extérieur (Maroc)
- Den Norske bank OSLO (Norvège)
-ABN AMRO Bank NV Hollande (Pays- Bas)
- Barclays Bank Londres (Royaume - Uni)
-Midland Bank Londres (Royaume Uni)
- Société de Banque Suisse Zurich (Suisse)
-Union Bank of Switzerland Zurich (Suisse)
-Crédit Suisse Zurich (Suisse)
-Skandinaviska Enskil dabanken AG Stockholm (Suède)
-Svenska Handelsbanken Stockholm (Suède)
En outre, la banque offre la possibilité à ses
clients importateurs et exportateurs de bénéficier de conditions
souples de financement ; en effet, ces financements peuvent être
octroyés soit dans la monnaie locale (le Dinar tunisien) sous forme de
préfinancement export ou de mobilisation de créances nées
sur l'étranger soit en devises sous forme d'avances en devises à
l'import et à l'export ou d'escompte sans recours (Forfaiting).
Pour conclure, notons qu' AMEN BANK, c'est Une salle de
marché dotée de moyens matériels et humains importants qui
permet de traiter du change au comptant et à terme ainsi que des
opérations de trésorerie en termes de dépôts et
proposer des services et produits personnalisés en matière de
risque de change et de taux. Par ailleurs, Elle publie quotidiennement les
cours de change au comptant et à terme sur sa page AMEN sur REUTERS et
son Down JONES TELERATE PAGE 40 344.
Conclusion :
On s'en rend bien compte, la banque AMEN BANK est un organisme
de taille en Tunisie, qui mise sur le savoir faire de son personnel et sur la
qualité de sa logistique, ainsi que sur l'excellence de ses relations
avec ses partenaires locaux et internationaux. Nous sommes à
présent en mesure de l'investir, par le biais de sa DCRI,
précisément de la DOD afin de découvrir et analyser son
mode les spécificités de sa gestion des crédits et
encaissements documentaires à l'importation, aux fins de notre
étude.
CHAPITRE IV : PRATIQUE ET ANALYSES DE GESTION DES
CREDITS ET ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES IMPORT A AMEN BANK
A l'instar de toutes les autres banques du système
Bancaire Tunisien, Amen BANK est engagée à l'international et
particulièrement dans les opérations documentaires notamment les
crédits et les encaissements documentaires. Grâce à son
large réseau de correspondant étrangers, elle s'engage aux
cotés des ses clients (essentiellement des PME Tunisiennes) dans leurs
échanges commerciaux avec le reste du monde. Généralement
tournée vers certains pays Européens, ces PME importent plus
qu'elles n'exportent.
C'est dans ce contexte que la banque intervient auprès
de ses correspondants pour exécuter les instructions de ses mandants par
l'émission des crédits documentaires.
Mais, bien que reconnus comme un outil de
référence pour la sécurisation des risques internationaux,
les crédits documentaires sont souvent substitués aux remises et
encaissements documentaires. En effet, la banque reçoit
fréquemment des instructions d'encaissements de la part de vendeurs
étrangers via leurs banques auprès d'importateurs Tunisiens.
Aussi, elle met en oeuvre toutes les diligences possibles pour la bonne
exécution des ordres reçus. Néanmoins, l'import ne
constitue pas le seul domaine d'intervention : Autant elle émet /
reçois des crédits documents, elle émet/ reçois des
ordres d'encaissements documentaires. En d'autres termes, Amen Bank est
engagée sur les deux fronts des opérations commerciales
initiées par sa clientèle d'entreprises. Aussi, pour donner
entière satisfaction à cette dernière , la banque mise sur
une informatique de pointe, un personnel rompu aux techniques de paiements
documentaires et une salle de change performante.
Dans ce qui suit, nous exposerons, avec des termes pratiques,
sur le mode de gestion des `' Credoc'' et des `'Remdoc `' à
l'importation.
TITRE I : LA PRATIQUE DU CREDIT ET DE LA REMISE
DOCUMENTAIRE A L'IMPORTATION
Section I : Les
crédits documentaires a l'import
D'un point de vue professionnelle,
gérer un crédit documentaire consiste à :
1. réceptionner et authentifier les instructions du
mandant
2. analyser les instructions contenues dans le mandat et
conseiller le client le cas échéant
3. accomplir les démarches pour obtenir les
autorisations nécessaires au sein de la banque
4. procéder à l'émission / notification
formelle de l'instrument documentaire bancaire
5. comptabiliser l'opération
6. effectuer les modifications nécessaires suite aux
éventuels changements intervenants en cours d'opération, en
suivant les étapes mentionnées aux points 1 à 5
ci-dessus
7. assurer le réalisation de l'instrument documentaire
bancaire impliquant : la réception des documents, le
contrôle de leur conformité par rapport à l'instrument et
aux règles applicables et l'exécution ou le refus de
paiement
8. effectuer la saisie informatique et/ ou comptable de la
réalisation
9. assurer le contrôle et le suivi des dossiers
existants
10. assurer, en étroite collaboration avec le front
-office, la gestion des contreparties, des gages et des sûretés
liées aux engagements
11. entretenir des contacts réguliers avec la
clientèle
Les points ci- dessus cités sont en fait, les principes
fondamentaux de gestion des crédits documentaires telles qu'ils se
présentent dans la banque.
Le service CREDOC IMPORT est chargé de s'assurer de la
mise en oeuvre de ces principes lors du déroulement d'une
opération commerciale réglée par crédit
documentaire, tout en se référant aux procédures internes
et à la réglementation des changes et du commerce
extérieur69(*).
Cette réglementation soumet toute opération de commerce
extérieur à la domiciliation d'un titre d'importation ou
d'exportation aux guichets d'un intermédiaire agrée, une banque.
Aussi, Amen Bank ne pourra émettre un crédit documentaire que
lorsqu'elle se sera assurée que le titre d'importation est bien
domicilié auprès de son service « domiciliation et
Apurement ». Cette condition remplie, elle pourra alors donner corps
à l'opération documentaire.
I. Réceptionner les
instructions du mandant
L'importateur doit soumettre une demande dûment remplie
et signée à son agence, accompagnée d'une facture proforma
indiquant que le mode de paiement choisi est un crédit documentaire,
ainsi que le numéro de domiciliation du titre d'importation aux guichets
de la même agence. A cet effet, AMEN BANK tient à la disposition
de ses clients, un formulaire pré imprimé comportant des cadres
destinés à recevoir les instructions d'ouverture de
l'accréditif. Ces données sont vitales car ce sont elles qui
caractériseront le crédit et l'engagement de la banque. C'est
pour cette raison, que lorsque le client remplie ce formulaire, il est
assisté par son gestionnaire de compte ou par un spécialiste
documentaire de l'agence. Par la suite, le formulaire fera l'objet d'un examen
qui débouchera ou non sur un engagement de la banque. Les informations
que contient ce formulaire sont :
1) Donneur d'ordre : si le client
achète la marchandise pour son propre compte, c'est son nom qui doit y
être inscrit ; mais s'il agit pour ordre d'un tiers, il doit
inscrire « d'ordre de nous même et pour compte
de.... »
2) Mode d'émission du crédit
documentaire : le donneur d'ordre a la faculté de demander
à sa banque d'émettre le crédit par télex ou par
Swift70(*) ou encore par
courrier avion (très peu utilisé)
3) La forme du crédit
documentaire : le crédit peut être émis sous
une forme révocable, irrévocable, transférable71(*).
4) Le bénéficiaire : le
bénéficiaire est la personne en faveur de laquelle le
crédit est ouvert, généralement le vendeur. C'est ce
dernier qui aura la charge de réaliser le crédit. Aussi, il
faudrait indiquer aussi précisément que possible son nom, et
toutes ses coordonnées.
5) La banque du bénéficiaire (ou
domiciliation bancaire) : cette donnée permet à
AMEN BANK d'émettre, si possible le crédit directement
auprès de la banque du bénéficiaire (si elle est une
correspondante) d'où un gain de temps important.
6) La devise :c'est la devise du contrat
commercial ; si le client n'a pas de compte dans la devise du paiement du
crédoc,la banque émettrice devra procéder à un
achat de devises et débitera de la contre- valeur en monnaie locale le
compte du donneur d'ordre.
7) La date de validité du
crédit : c'est la date limite de présentation des
documents par le vendeur à la banque de son pays auprès de
laquelle le crédoc est réalisable
8) Mode de réalisation : ce champ
doit indiqué si le crédit se réalisera par paiement
à vue, par acceptation ou négociation d'une traite ou par
paiement différé. Cette mention est très importante.
9) Les documents à présenter :
connaissement à ordre de ..... : en règle
générale, à l'ordre du donneur d'ordre ou de AMEN BANK, ce
document est transmissible par voie d'endos, par la personne à l'ordre
de qui il est émis ; connaissement à ordre
endossé en blanc : dans ce cas le connaissement est au
porteur et peut être utilisé par le détenteur pour
récupérer la marchandise ; connaissement
consigné à..... : c'est la forme la plus
restrictive du connaissement .seule la personne nommée sur le
connaissement peut prendre la marchandise .par ailleurs, il ne peut être
transmis par voie d'endos ; .notify : raison
sociale et adresse de la société qui devra être
avisée par le transporteur au moment de l'arrivée de la
marchandise. En général c'est le donneur d'ordre et/ou le
transitaire ; certificat d'assurance : il
convient pour le donneur d'ordre de préciser éventuellement les
risques qu'il désire voir couvert ; certificat
d'origine : le donneur d'ordre doit préciser par qui
il doit être émis ; en l'absence d'indication, le
bénéficiaire pourrait l'établir lui-même sans que
cela réponde aux besoins du donneur d'ordre ; autres
documents : le donneur d'ordre doit toujours préciser
par qui ils doivent être émis.
10) Les conditions de vente : sans la
mention de l'incoterm, la banque ne pourra pas émettre le
crédit
11) Description de la marchandise : dans
ce champ, les caractéristiques (nature, quantité, poids, prix..)
objet du contrat commercial, doivent être précisées
strictement dans les mêmes termes pour éviter toute
équivoque. Cependant, la description de la marchandise ne doit pas
comporter une multiplicité de détails techniques que la banque
n'a pas qualité de connaître, donc de vérifier. Il suffit
juste d'exiger que la facture fasse référence au contrat de base
ou à la facture proforma (exemple : conforme au contrat
n°...du ...., ou à la facture proforma n)...du....)
12) Date limite d'expédition : la
date limite d'expédition doit être en concordance avec la date de
validité du crédit. Il y'a généralement 21 jours
entre les deux dates mais en tant qu'acheteur, le donneur d'ordre peut
augmenter ou réduire ce délai.
13) Lieu d'expédition : il faut
bien préciser le port de chargement, l'aéroport ou la ville de
chargement (si nécessaire)
14) Lieu de destination : le lieu de
destination exact de la marchandise doit être préciser ; il
doit être cohérent avec l'incoterm et les documents de transport
requis.
Par ailleurs, cette demande n'aura d'effet que lorsque le
client aura lu et approuvé les conditions de la banque, inscrites au dos
du formulaire.
Lorsque le client en prend connaissance et approuve ces
termes, il appose sa signature en bas de page tout en indiquant sa
qualité c'est-à-dire est il le mandant de l'importateur ou
l'importateur lui-même.
II. Analyser les
instructions contenues dans le mandat
En moyenne, il faut 3 jours pour donner suite à une
demande d'ouverture de crédit documentaire. Ce délai, qui peut
paraître long, peut s'expliquer par les procédures internes de la
banque en matière de financement. En effet, comme tout autre type de
financement, le crédit documentaire import doit passer par trois
étapes avant d'obtenir une autorisation définitive :
1ère
étape : Examen et avis du gestionnaire de compte
Le gestionnaire de compte est l'interlocuteur
privilégié du client auprès de sa banque ; c'est donc
la première personne à laquelle la demande est soumise.
Son rôle consistera de prime abord à s'assurer
que le formulaire est bien rempli et que les instructions qui y figurent sont
explicites, cohérentes et acceptables. D'ailleurs, comme indiqué
plus haut, il est présent au moment de l'émission du mandat et de
ce fait, intervient aux cotées de sa relation par des conseils
techniques et une assistance pratique. En cas de complication,
c'est-à-dire de points sur lesquelles sont expertise est limitée,
il peut faire appel au spécialiste documentaire de l'agence, en
l'occurrence le chef d'agence ou mettre directement en contact le client et un
spécialiste du siège. Une fois, le formulaire remplie et
signé, le gestionnaire de compte doit procéder à un examen
financier préalable de la demande ; en d'autres termes, il devra
s'assurer :
- si le client possède une ligne de crédit en
blanc ou documentaire, que le montant du tirage prévu y entre
- si le client ne dispose pas d'une ligne de crédit et
désire autofinancer son opération commerciale, que la provision
du compte permet une telle opération
Dans tous les cas, au terme de cet examen préalable,
son avis comptera pour beaucoup dans la décision finale de la banque.
Si le client entend tiré sur une ligne absorbant le
montant de l'accréditif, l'autorisation sera automatique et
matérialisée par un simple jeu de signatures : celle du chef
d'agence et celle du chef de zone de l'agence sur avis du chargé de
clientèle. Sinon, la provision du compte et la solvabilité du
mandant seront passées au crible afin de déterminer les
conditions de l'engagement de la banque. Cette étude sera
effectuée par le gestionnaire de compte ou chargé de
clientèle qui émettra in fine un avis, et peaufinée par la
suite par la direction centrale du financement du siège. Entre temps, la
demande aura transitée par le chef d'agence concerné.
2ème
étape : l'avis du chef d'agence
Le chef d'agence, disons le, à un rôle à
la fois passif et déterminant dans l'aboutissement d'une demande
d'ouverture d'un crédit documentaire. Pourquoi ? Parce que son
sentiment n'est motivé que par celui du gestionnaire de compte et parce
que, justement, sans ce « bon sentiment », le crédit ne
pourrait être accordé.
Mais, en tant que premier risk manager de l'agence,
il est souvent emmené à procéder à une étude
brève de la demande à lui soumise par le gestionnaire de compte
afin de s'assurer du bon ordre des choses c'est-à-dire la bonne
évaluation du risque client et le respect des règlements et
procédures internes.
3ème
étape : l'avis du chef de zone
L'avis favorable du chef de zone est indispensable pour ouvrir
le crédit.
Il résulte de la prise en compte de celui du chef
d'agence, matérialisée par une signature figurant sur la fiche de
renseignement qui accompagne la demande d`émission du crédit.
Cette fiche comprend les indications suivantes :
- montant du crédit en devise et contre valeur en
Dinars Tunisien (au cours spot)
- nature des marchandises importées : produits
finis, pièces détachées, biens d'équipement,
matières premières
- le mode prévisible de financement du
crédit : tirage sur une ligne de crédit, financement sur
ressources propres, avances sur marché et autres...
- exigibilité ou non d'une garantie
Aussi, le crédit documentaire ne sera émis par
les spécialistes du siège qu'au vu de cette fiche comprenant
à la fois le cachet du chef d'agence et celui du chef de zone.
Par ailleurs, une fois le crédit autorisé ou
accordé, il reviendra à l'agence, d'aviser le client de
l'aboutissement de la procédure et de transmettre le dossier d'ouverture
aux spécialistes des opérations documentaires du siège
pour ouverture effective de l'accréditif.
III. Procéder
à l'émission de l'instrument documentaire bancaire
Le dossier reçu de l'agence comprend :
- la facture proforma
- la situation des engagements en dinars à la date
d'autorisation
- la demande d'ouverture du crédit documentaire
signée par le client
- la fiche de renseignement comportant la signature du chef
d'agence et du chef de zone
Conformément à la réglementation des
changes et du commerce extérieur, les spécialistes documentaires
s'assurent que le titre d'importation est bien domicilié aux guichets de
la banque.
Il est important de savoir que l'existence de deux
éléments est requise pour l'émission d'un crédit
documentaire :
ü le correspondant étranger auprès duquel
le crédit sera émis ; le spécialiste documentaire
n'est pas censé connaître tous les correspondants de la monnaie du
crédit ainsi que l'état des comptes Nostro dans les livres de ces
derniers. C'est pourquoi, avant l'ouverture du dossier, il aura recours au
service « Correspondent Banking », qui seul est à
même de choisir le correspondant idéal selon les contraintes et
les opportunités du moment.
ü La trace administrative de l'opération
c'est-à-dire l'ouverture d'un dossier comportant un numéro de
référence à l'image même du crédit.
Les informations suivantes : nature du crédit,
date d'ouverture du dossier, montant & devise, bénéficiaire
et sa domiciliation bancaire, références de la domiciliation du
TCE, y sont indiquées et participent pour quelques unes (mode de
réalisation, devise et numéro d'ordre) à la
détermination du N/Réf. Précisons que ce dernier devra
être quotté dans toutes les correspondances avec les autres
intervenants et figurer sur tous les documents requis pour la
réalisation du crédit. En outre, il permettra à la banque
de suivre de façon efficace l'évolution du crédit.
La procédure décrite ci-dessus aboutira à
l'émission du crédit par un message testé ( càd
authentifié ) Swift au format MT 70072(*) - émission d'un crédit documentaire (
Issue of a documentary credit) . C'est au service Swift qu'il revient
d'émettre ce support documentaire bancaire. Bien entendu, il ne saurait
le faire sans avoir reçu des spécialistes documentaires ce qu'on
appelle la Hard Copy c'est-à-dire un ordre d'émission sur lequel
les rubriques (Fields) du Swift sont dument renseignées. Une fois le
message transmis et l'ISN (Identifical Sequential Number) obtenu, un exemplaire
original est adressé par la banque au client (preuve de
l'exécution des instructions) tandis que la copie (ACK) est
conservée pour laisser dans le dossier administratif l'empreinte de la
transmission du Swift).
In fine, il est bon de noter que le crédit
documentaire ne sera effectivement ouvert qu'après l'émission du
message et la saisie informatique des données s'y referant aux fins de
contrôle des procédures de la part des directions de
l'organisation et du contrôle de gestion.
Cette saisie permet en outre au système informatique
de comptabiliser l'opération d'ouverture en débitant le sous
compte du client (un compte fictif) et en créditant le compte risque de
son agence.
IV. Effectuer les
modifications du crédit documentaire
Les demandes de modification sont notifiées par le
client à la banque sous une forme écrite. La demande doit
clairement mentionner la référence du crédit et expliciter
les amendements désirés. En outre, elle devra indiquer qui du
donneur d'ordre et du bénéficiaire devra prendre en charge les
frais de modification.
A cet effet, il faut préciser que les dits frais sont
indexés à la nature des modifications :
- lorsque ce sont des modifications de forme
c'est-à-dire ne touchant pas l'engagement de la banque, seules les
commissions prévues à cet effet sont
prélevées : EUR 65,00 et USD 115.00
- lorsque ce sont des modifications de fond
c'est-à-dire redéfinissant l'engagement de la banque, aux
commissions fixes viennent s'ajouter des commissions d'engagement. L'on ne
saurait donner une estimation des dernières du fait qu'elles
dépendent du niveau de risque latent. Ainsi si le risque semble
élevé, les commissions seront importantes ; dans le cas
contraire, elles seront peu importantes.
Amen Bank permet à ses clients de lui adresser leurs
demandes d'amendement en main propre, par Fax ou par courrier
recommandé. Il arrive même souvent que cette demande soit
effectuée par téléphone avant d'être
matérialisée.
L'exécution des instructions de modifications se
concrétisera lorsque le message Swift MT 707 -Modification d'un
crédit documentaire - sera émis, que la preuve en sera faite au
donneur d'ordre, que les rubriques amendées auront été
saisies et prises en compte par le système informatique.
La banque sera donc liée par ces nouveaux
éléments dès qu'elle aura émis le message en
question. C'est pourquoi certaines demandes de modifications sont soumises
à examen préalable avant d'être notifiées au
correspondant étranger.
V. Assurer la
réalisation du crédit
Par réalisation du crédit il faut comprendre la
réception des documents, leur examen de conformité et le paiement
de leur prix.
1. La réception des
documents
Les documents sont reçus de la part de la banque
correspondante par DHL, Chronopost ou similaire. Ils sont très souvent
reçus en deux ou trois lots selon les instructions d'Amen Bank. Le
bordereau qui les accompagne doit indiquer :
ü si la banque étrangère les a
trouvé conformes par rapport aux termes et conditions du
crédit
ü En cas de confirmation, si elle a utilisé le
montant du crédit
ü La référence du crédit à
AMEN Bank
ü Les données relatives au crédit :
montant, devise, nature, mode de réalisation...
ü Les instructions de remboursement de la banque
étrangère
ü Les irrégularités des documents
ü La liste des documents ainsi que le nombre et la forme
de chacun d'entre eux
En outre, il doit clairement porter l'entête de la
banque remettante ainsi que les signatures autorisées figurant sur le
spécimen de signatures des correspondants que détient Amen Bank.
Enfin, ce bordereau est très souvent suivi ou
précédé d'un message Swift MT 799 -format libre- indiquant
les références de l'expédition. Dès leur
réception, les documents sont examinés par un spécialiste
documentaire d'autant que la banque dispose d'un délai maximum de 7
jours pour effectuer cette tache.
2. L'examen des documents
Comme précédemment indiqué, notre banque
dispose d'un délai de 7 jours pour examiner les documents et fixer leur
sort.
Le spécialiste documentaire utilise comme
instrument :
- la copie du Swift MT 700 et le cas échéant la
copie du MT 707 si le crédit initial a été modifié
par la suite
- un check- list sur lequel sont inscrits les documents
à examiner
- et les documents en question
L'opération se déroule en 2 temps :
- l'examen de forme
- et l'examen de fond
2.1. L'examen de forme
Le spécialiste documentaire doit porter son attention
sur certains éléments importants.
En premier lieu, il doit s'assurer que les documents
décrits sur le bordereau de remise, sont effectivement ceux qu'il a en
sa possession, et dans la forme et dans le nombre. Ensuite, il conviendra de
vérifier que le montant du crédit utilisé est celui
autorisé et que toutes les références portées sur
le bordereau correspondent à celles du crédit documentaire.
Enfin, vérifier si :
- ils ont été jugés conformes par la
banque remettante ; cela conduit l'examinateur à plus de vigilance
d'autant qu'en cas d'omission de réserves, Amen Bank ne pourrait se
faire payé par son client.
- Ils contiennent des réserves mais sont envoyés
à l'encaissement : la rigueur est moins importante et le
contrôle devient une simple constatation de ces
irrégularités.
2.2. L'examen de fond
L'examen de fond et l'examen de forme sont
interdépendants l'un de l'autre mais complémentaires. Par
exemple, il peut se trouver que les documents reçus soient
carrément différents de ceux mentionnés sur le bordereau.
Dans ce cas, aucun examen de fond n'aura lieu et les documents seront
réexpédiés au transmettant.
Bon, dans la réalité ce cas est d'une
rareté absolue ; n'empêche que l'examen de forme est une
sécurité supplémentaire dont il faut tenir compte.
Ainsi, l'examen des documents - non leur analyse- permettra de
confirmer ou d'infirmer le résultat de celui effectué par le
correspondant remettant et par la suite prendre position. Cet examen concerne
les points suivants73(*) :
v Le connaissement maritime( Ocean
bill of lading- Art 23 RUU 500)
1. Le nom du navire
2. Les ports de chargement et de déchargement tels
qu'indiqués dans la lettre d'ouverture
3. La date du connaissement maritime (supposée
être la date d'expédition)
4. L'émetteur du document (le transporteur ou son agent
dénommé, le capitaine ou son agent
dénommé) ?
5. La signature de l'émetteur
6. La mention « à bord- on board »
soit sous la forme d'un libellé pré-imprimé ou sous la
forme d'une annotation ajoutée (elle doit également porter la
date de mise à bord et peut ne pas être signée)
7. Le nombre d'originaux établis et la présence
de la mention « clean » c'est-à-dire sans ajouts
relatifs à l'état défectueux de la marchandise ou de
l'emballage
8. Connaissement établi à l'ordre prévu
par le crédit documentaire c'est-à-dire à l'ordre d'une
personne morale (ou physique) ou à l'ordre de la banque émettrice
(endos requis)
9. Les noms et adresses du chargeur
10. Les noms et adresses du destinataire ou de la partie
« «à ordre »
11. Les noms et adresses de la partie à notifier.
12. Le nombre d'unités d'emballages
13. La désignation de la marchandise
14. Le poids
15. Les rubriques relatives au fret
16. Autres rubriques...
v La lettre de transport maritime non
négociable (Non negociable seaway bill- Art 24 RUU 500)
Les points 1, 2, 3, 4,5 et 6 sont les mêmes que ceux du
connaissement maritime.
7. les noms et adresses du chargeur
8. les noms et adresses du destinataire
9. les noms et adresses de la partie à notifier
10. les marques des colis
11. le nombre d'unités d'emballages
12. la désignation de la marchandise
13. le poids
14. les rubriques relatives au fret
15. les rubriques complémentaires
A noter aussi que la lettre de transport n'est pas un papier
valeur.
v Le connaissement de charte-partie (
Charter party bill of lading- Art 25 RUU 500)
Du point de vue des RUU, le connaissement soumis à une
charte-partie ne diffère pas du connaissement maritime. Toutefois, ces
règles exigent qu'il soit clairement fait mention de la charte-partie
sur le document.
v Le document de transport multimodal
(Multimodal transport document- Art 26 RUU 500)
1. Les lieux d'expédition, de prise en charge, de
chargement à bord et de destination conformément aux
prescriptions du crédit documentaire
2. Le nom du transporteur ou de l'opérateur de
transport multimodal
3. Signature du transporteur, de l'OTM, de leur agent
dénommé ou du capitaine ou de son agent dénommé
4. le document mentionne t'il que les documents ont
été expédiés, pris en charge ou mis à
bord ? est il daté ? ( la date d'émission est alors
réputée être la date d'expédition, de prise en
charge ou de mise à bord, dans la mesure ou le document ne mentionne
aucune autre date) ; par ailleurs, le document mentionne t'il le nombre
d'originaux établis ?tous les originaux sont ils
présentés ?
5. Si le document a été établi sous une
forme négociable, indique t'il la personne à l'ordre de laquelle
il est émis ,comme l'exige le crédit, c'est-à-dire s'il
est établi à l'ordre d'une personne morale (ou physique)
précise ou s'il est établie à l'ordre de la banque (endos
requis) ?
6. Les noms et adresses du chargeur
7. Les noms et adresses du destinataire (document non à
ordre)
8. Les noms et adresses de la partie à notifier
9. les marques des colis
10. Le nombre d'unités d'emballages
11. La désignation de la marchandise
12. Le poids
13. Les rubriques relatives au fret
A noter que ce document doit mentionner au moins deux modes de
transport différents.
v Le document de transport
aérien (Air transport document- Art 27 RUU 500)
1. les aéroports de départ et de destination
sont ils mentionnés, conformément aux conditions du
crédit ?
2. l'émetteur est le transporteur ou son agent
désigné ?
3. le document porte t'il la signature de l'émetteur
4. le document est il daté ?( la date
d'émission est alors réputée être la date
d'expédition dans la mesure ou le crédit n'exige pas une date
effective d'expédition)
5. le document mentionne t'il clairement que la marchandise a
été acceptée pour transport ?
6. le document est il original pour l'expéditeur ?
toutes les autres conditions exigées par le crédit sont elles
remplies ? le document les mentionne t'il ?
7. les nom et adresse du chargeur ?
8. les nom et adresse du destinataire ?
9. les nom et adresse de la partie à notifier ?
10. les marques des colis ?
11. le nombre d'unités d'emballage ?
12. la désignation de la marchandise ?
13. le poids ?
14. les rubriques relatives au fret ?
v les documents de transport par route, rail ou
voie d'eau intérieure (Road, rail or inland waterway
transports documents- Art 28 RUU 500)
1. les lieux d'expédition et de destination sont ils
mentionnés, conformément aux prescriptions du
crédit ?
2. l'émetteur est il le transporteur ou son agent
dénommé ?
3. le document a-t-il été signé par
l'émetteur ?
4. le document mentionne t'il que les marchandises ont
étés reçues pour expédition, envoi ou
transport ?est il daté ? (la date d'émission est alors
réputée être la date d'expédition, sauf si le
document de transport porte un timbre de réception réputé
être la date d'expédition)
5. les nom et adresse du chargeur ?
6. les nom et adresse du destinataire ?
7. les marques des colis ?
8. le nombre d'unités d'emballages ?
9. la désignation de la marchandise ?
10. le poids ?
11. les rubriques relatives au fret ?
v les récépissés de
sociétés de courrier express et de la poste
(courrier and post receipts- Art 29 RUU 500)
1. le nom de l'émetteur est il visible (sceau,
en-tête) ?
2. le document porte t'il la signature de
l'émetteur ?
3. le document mentionne t'il la date de collecte ou de
réception (réputée être la date
d'expédition) ?
4. les nom et adresse du destinataire ?
5. les rubriques relatives au fret ?
6. le lieu d'expédition ?
v les documents d'assurance (Insurance
documents- Art 34, 35,36 RUU 500)
1. le document d'assurance a-t-il été
établi sous forme de police ou de certificat d'assurance,
conformément aux prescriptions du crédit ?
2. tous les exemplaires établis par la compagnie
d'assurance sont ils présentés (originaux) ?
3. le document d'assurance a-t-il été
établi et signé par une compagnie d'assurance ou assureur
(underwriter) ou par leurs agents 74(*)?
4. le document d'assurance est il correctement daté et
signé75(*) ?
5. les données relatives à l'acheminement et au
moyen de transport concordent elles avec celles indiquées dans le
crédit documentaire ?
6. le montant de l'assurance est il correct (au moins 110% de
la valeur CIF ou CIP, dans la mesure ou aucune autre couverture n'est
exigée dans le crédit) ?
7. sauf stipulation contraire, le montant de la couverture
doit être libellé dans la même monnaie que celle du
crédit
8. l'assurance couvre t'elle tous les risques
mentionnés dans le crédit ? si le crédit prescrit une
« assurance contre tous risques » seul un document
d'assurance pourvu d'une clause « all risks » sera
acceptée, même si l'on admet que certains risques sont exclus.
9. l'assurance couvre t'elle tous les risques
supplémentaires liés au transport et à l'acheminement,
tels que le transbordement, le chargement à bord et le stockage, au cas
ou l'accréditif l'exige ? Par ailleurs, le document d'assurance est
il correctement endossé (si endos requis) ?
v La facture commerciale (commercial
invoice- Art 37 RUU 500)
1. la facture est elle établie par le
bénéficiaire du crédit ?
2. la facture est elle établie au nom du donneur
d'ordre mentionné dans le crédit ? l'adresse figurant sur la
facture correspond t'elle à celle indiquée dans le
crédit ?
3. la désignation de la marchandise a-t-elle
été reprise textuellement du crédit ?
4. la valeur des marchandises et/ ou les prix unitaires
correspondent t'ils à ceux indiqués dans le crédit
(montant et monnaie) ?
5. les conditions de livraisons (CIF/FOB, etc..) sont elles
mentionnées sur la facture ?concordent elles avec les conditions du
crédit ?
La facture est elle signée (si le crédit
l'exige) ? Les éventuelles légalisations et
authentifications exigées dans le crédit figurent elles sur a
facture ? Les indications particulières (tarif douanier,
numéros de titre d'exportation...) exigés dans le crédit
figurent t'elles sur la facture ?
v la traite (Art 9a, b RUU 500)
1. la traite est elle dénommée dans la langue
dans laquelle elle est émise?
2. comprend t'elle une invitation inconditionnelle à
payer ?
3. mentionne t'elle un tiré ?
4. une échéance ?
5. un lieu de paiement ?
6. le bénéficiaire du paiement ?
7. le lieu et la date d'établissement ?
8. porte t'elle la signature de l'émetteur ?
9. les montants en chiffres et en lettres concordent
`ils ?
10. la traite est elle tirée sur la partie
mentionnée dans le crédit ?si la traite est libellée
à l'ordre de la banque, est elle endossée ?
11. la traite comprend t'elle des remarques et clauses
prescrites par le crédit, telles que « tiré sur
crédit N°..... » ?
En outre, il faudra s'assurer que la traite prévoie le
paiement à vue ou à terme prescrit dans le crédit
documentaire.
v Autres documents
Lorsque d'autres documents que la facture, les documents de
transport ou d'assurance sont requis, il incombe au banquier de vérifier
les points suivants :
1. nom et adresse du chargeur
2. nom et adresse du destinataire
3. description de la marchandise
4. pays d'origine/pays de destination
5. rubriques complémentaires (Par exemple, le
Numéro du crédit)
6. l'émetteur
7. authentifications/légalisations
8. marques des colis
9. données relatives au poids, au volume et au nombre
d'unités d'emballages
Remarques finales :
En règles générales, les
certificats doivent porter la signature de l'émetteur ; tous les
documents doivent concorder c'est-à-dire qu'ils doivent concerner la
même livraison/prestation. Enfin la quantité de marchandises
(nombre de colis, poids net et brut) doit être identique sur tous les
documents.
Le spécialiste effectue l'examen des documents en moins
de 15 minutes, au terme desquelles, en général les
réserves suivantes sont mentionnées :
§ Crédit échu
§ Dépassement du mondant du
crédit
§ Délai de présentation des documents
non respecté
§ Expédition tardive
§ Expédition incomplète (sauf si
expéditions partielles autorisées)
§ Connaissement comportant des réserves sur
l'état de la marchandise ou de l'emballage
§ Transport entre des ports autres que ceux
énoncés au crédit
§ Marchandises chargées en
pontée
§ Absence d'indication sur le document de transport
quant au paiement du fret
§ Présentation d'un document d'assurance d'un
type différent de celui exigé par le crédit
§ Risques couverts par l'assurance différents
de ceux précisés au crédit.
§ Couverture d'assurance exprimée dans une
monnaie autre que celle du crédit
§ Montant assuré insuffisant
§ Assurance non en vigueur à compter de la
date mentionnée sur le document de transport
§ Documents incompatibles entre eux
§ Description des marchandises sur la facture
différente de celles portées sur le crédit
§ Différence de poids entre les divers
documents
§ Différence dans le montant porté sur
la facture et sur la lettre de change
§ Différence dans les marques et
numéros entre les divers documents
§ Absence de certains documents exigés au
crédit
§ Lettre de change tirée sur une partie autre
que celle stipulée au crédit
§ Lettre de change tirée à une
échéance ne correspondant pas aux termes du crédit
§ Absence de signature sur les documents
présentés lorsque de telles signatures sont requises par
l'importateur
2. Le sort des
documents
Lorsque les documents comportent des
irrégularités mais ont été adressés à
l'encaissement, La banque émet un avis de refus MT 734 à son
correspondant en lui indiquant les raisons du refus et l'instruisant d'attendre
les instructions du donneur d'ordre auquel les documents sont envoyés
sous bordereau et contre décharge via son agence. Sur la décharge
sont stipulées les irrégularités constatées par la
banque et les références du crédit. Si le client estime
qu'il peut les récupérer en l'état, il paraphe la
décharge et émet par écrit une demande de lever de
réserves, en vertu de laquelle les documents lui sont remis et la
provision de son compte bloquée (pour achat des devises) si paiement
à vue ou prise de garanties (réelles ou personnelles) si paiement
différé. Suite à cette opération le
spécialiste documentaire pourra émettre soit un MT 754
-Autorisation de payer/d'accepter/de négocier/ de prendre engagement de
paiement à l'échéance-(si crédit non
confirmé ) soit un MT 740 - Autorisation de remboursement- si
crédit confirmé. Le premier sera transmis à la banque
étrangère et le second à la banque de remboursement. A cet
effet, il se trouve que très souvent la banque notificatrice /
confirmatrice et la banque de remboursement sont une même institution. A
noter aussi, qu'en cas de paiement différé d'un crédit non
confirmé , Amen Bank émet un MT 732 -avis de décharge-
à son correspondant en confirmant les instructions de paiement de ce
dernier : montant, échéance et date de valeur.
Lorsque les documents sont jugés conformes par la
banque , la même procédure est suivie , sans tenir compte d'un
éventuel refus du client surtout en cas de crédit
irrévocable et confirmé. En effet, il est clair que si le
crédit est confirmé, et que la réalisation a
été effectuée au vu de la conformité des documents,
et que Amen Bank juge elle-même conformes les dits documents, le client
se verra obligé de les lever et ordonner le paiement.
En clair retenons qu' :
· En cas de crédit confirmé, le compte du
mandant est mis en instance et sera débité si les documents sont
conformes aux termes et conditions du crédit. Un MT 740 autorisera la
banque de remboursement à se rembourser (si elle le correspondant
notificateur / confirmant) ou à rembourser la banque du vendeur
étranger.
· En cas de crédit non confirmé, le compte
du client n'est pas mis en instance ; il ne sera débité que
sur instruction de ce dernier en cas de documents conformes ; Dans ce cas,
une autorisation de payer, accepter, négocier (MT 752) sera transmise au
correspondant notificateur afin de réaliser le crédit.
Supposons, pour les besoins de notre exposé, que le
client signe la décharge et lève les documents.
o A vue : il émettra un ordre de paiement en
devise en vertu de la domiciliation de son titre d'importation et de la facture
proforma. Les devises seront achetées sur le forex Exchange par la
Dealing room (salle des change) et livrées à la banque de
règlement pour paiement en faveur de la Banque du
bénéficiaire si elle a confirmé et réalisé
le crédit ou en faveur d'elle-même si elle est la correspondante
notificatrice et confirmatrice du crédit. Enfin, le compte du client est
débité du montant utilisé et des commissions
perçues au titre du crédit.
o En différé : il signe la décharge
qui le lie inconditionnellement à payer à
l'échéance. La banque confirme l'échéance et le
montant- on dit que le crédit documentaire a été
accepté- et avise la banque étrangère de ce fait, par un
MT 732 -avis de décharge-, selon les instructions de cette
dernière, l'autorisant à payer à l'échéance
et à se rembourser, sous bonne date de valeur et sous avis à
elle-même 5 à 7 jours avant.
Pour conclure cette section, il nous parait intéressant
de faire l'inventaire des messages Swift qui sont en général
échangés par Amen Bank et ses correspondants dans le cadre d'un
crédit documentaire :
- MT 700 Emission d'un crédit documentaire
- MT 707 Modification d'un crédit documentaire
- MT 732 Avis de décharge
- MT 730 Accusé de réception du MT 732
- MT 734 Avis de refus
- MT 740 Autorisation de payer, d'accepter, de
négocier
- MT 754 Avis de paiement, d'acceptation, de
négociation
- MT 742 Avis de remboursement.
La gestion des crédits documentaires à l'import,
peut s'étendre sur plusieurs mois.
C'est pour cette raison qu'elle nécessite une grande
rigueur et un suivi permanent de la part des spécialistes documentaires.
A Amen Bank, entre 8 à 10 crédits documentaires sont ouverts ou
traités chaque jour. la plupart, sinon tous sont irrévocables,
confirmés et réalisables par paiement à vue et
différé. Cependant sont rares, les crédits émis
sous une forme transférable.
Section II : Les remises
documentaires à l'import
Les encaissements documentaires, telles que traités
à Amen Bank se présentent sous deux formes essentielles :
- A vue
- A échéance déterminée
Les ordres d'encaissements reçus des banques
étrangère, se dénouent par un paiement comptant, condition
sine qua non de la levée des documents et du retrait des marchandises
par le client importateur.
Par contre, les ordres à terme laissent certains
délais, en général entre 30 et 180 jours, aux importateurs
pour effectuer le (s) paiement(s).
Cette modalité est intéressante pour les PME
d'autant qu'elle leur donne la possibilité de revendre les marchandises
et d'honorer leurs engagements de paiement à
l'échéance.
Néanmoins, certains exportateurs étrangers,
lient ce quasi- financement à l'acceptation d'une traite ou à
l'émission par les acheteurs de lettres d'engagement de paiement
à l'échéance. Dans certains cas, la caution de la banque
est sollicitée en plus de celle du tiré dans les cas
d'acceptation plus aval bancaire. En résumé, les
spécialistes des encaissements, gèrent au quotidien 3 types de
remises :
- les remises de documents contre débit immédiat
du compte de l'acheteur (tiré)
- les remises contre acceptation d'une traite à
échéance par le tiré
- les remises nécessitant un aval de Amen Bank en plus
de la signature de son client
- et à moindre mesure les remises nécessitant
l'émission par le tiré d'une lettre d'engagement sous la
direction de AMEN BANK.
I. Le cas des paiements a
vue
Les ordres d'encaissement à vue sont reçus
directement par les spécialistes documentaires via le bureau d'ordre.
Comprenant essentiellement la lettre d'instruction de la banque
étrangère et les documents à remettre à l'acheteur
en contre partie du débit de son compte au profit du vendeur, l'ordre
d'encaissement fait l'objet, au préalable, de l'ouverture d'un dossier
portant un numéro de référence qui apparaît dans
toutes les correspondances avec l'étranger.
Ce numéro est obtenu à partir de
l'enregistrement :
- du nom du tiré
- du montant
- de la désignation de la banque remettante
- et surtout de la devise de règlement
Lorsqu'elle reçoit un ordre d'encaissement à
vue, la banque ne procède à aucun contrôle des documents
sous jacents ; elle joue simplement le rôle d'une boite à
lettre en présentant les documents pour encaissements au tiré.
L'opération consiste en fait à transmettre les documents sous
bordereau à l'agence du tiré, en prenant soin de conserver une
copie de la facture commerciale et un exemplaire non négociable du titre
de transport , conformément aux procédures administratives de la
banque. Entre outre, le bordereau de remise devra clairement préciser
les éléments suivants :
- le nom de l'agence : afin d'éviter que les
documents soient retournés si l'agence désignée n'est pas
en relation avec le client
- le nom du tiré, ainsi que sa référence
bancaire
- le numéro de référence de la
remise
- le montant et la devise
- le nom du tiré et celui du tireur
- la liste des documents à remettre ainsi que leur
forme et nombre
- les conditions dans lesquelles les documents devront
être remis au tiré : « documents à remettre
contre paiement » et éventuellement « nos frais sont
à la charge du tiré, en cas de refus protester et refuser de
lever les documents » conformément aux instructions de la
banque remettante.
Il appartiendra donc à l'agence, à la vue du
présent bordereau de mettre en oeuvre toutes les diligences
nécessaires afin de prendre contact avec le tiré en vue du
retrait des documents et du paiement convenus. A cet effet, le client devra se
présenter aux guichets de son agence, muni du numéro de
domiciliation du titre d'importation ainsi qu'une copie de la facture
commerciale. Les documents ne lui seront remis qu'aux conditions
suivantes :
- établissement d'un ordre formel de paiement en devise
comportant les indications suivantes :
§ le nom du donneur d'ordre et sa référence
bancaire
§ le numéro et la date de domiciliation du titre
d'importation
§ le montant à payer
§ le nom du bénéficiaire et son adresse
exacte
§ le code Swift et le code IBAN de la banque du
bénéficiaire
- la mise en instance de débit du compte du tiré
à concurrence de la contre valeur en dinars du montant à payer en
devise
- la négociation avec la salle des changes d'un cours
pour l'achat des devises à transférer
Une fois les documents levés, la décharge ,
l'ordre de paiement en devises, le cours de change fixé et la provision
du compte du tiré bloquée, les spécialistes du
siège effectuent le transfert du montant convenu en faveur du
bénéficiaire par le biais de sa banque. En fait, cette
opération s'effectue selon l'ordre suivant :
- achat des devises à partir du compte mis en instance
par la salle de marché
- débit effectif du compte du tiré
- mise en oeuvre de la procédure générale
de transfert par Swift : la banque adresse un MT 103 -transfert de
crédit client- à son correspondant auprès duquel les
devises achetées ont été déposées. Ce
dernier devra donc, au vue du présent message transférer les
devises reçues sur le compte de la banque remettante au profit du
bénéficiaire. Par ailleurs , la banque remettante est
avisée par Amen Bank du paiement qu'elle vient d'effectuer par le biais
d'un message Swift MT 202 avis de paiement dont une copie est adressée
au client donneur d'ordres.
Le dossier est classé à partir du moment ou
l'avis de débit définitif est transmis à ce dernier.
Remarques:
R 1 / Il arrive souvent que les documents
souffrent au guichet de l'agence présentatrice c'est-à-dire que
le tiré ne s'est pas présenté pour lever les documents.
Dans ce cas :
- Ce dernier est invité directement par le
siège à se présenter sous 48 heures pour retirer les
documents et effectuer le paiement selon les termes du contrat commercial faute
de quoi les documents seront retournés au vendeur étranger ou
vendus76(*) en Tunisie.
-Et un message MT 499 - format libre- est adressé
à la banque étrangère stipulant « documents en
souffrance au guichet de notre agence ; client relancé à
nouveau, attente de vos instructions ». cette situation , qui n'engage ni
Amen Bank ni la banque étrangère , est désavantageuse pour
le vendeur s'il arrive qu'il soit obligé de rapatrier la marchandise ou
la vendre en Tunisie, ce qui est extrêmement rare vu que le tiré
finit toujours par retirer les documents et à ordonner le paiement.
R 2 / Le paiement peut être mis en
instance dans certains cas :
- Absence des références bancaires (Swift +
IBAN) sur l'ordre de virement ou tout simplement erronées
- nom et adresse du bénéficiaire incorrects
- ordre de paiement adressé à un correspondant
sur les livres duquel le compte « nostro » de la banque est
clos ou asséché.
Pour terminer disons que les paiements à vue sont
soumis à des procédures tout à fait souples ; pour
cette raison leur traitement est l'affaire de quelques jours, ce qui n'est pas
le cas des encaissements par acceptation de traites à terme.
II. Le cas des documents
contre acceptation de traites
La procédure est sensiblement la même que la
précédente.
Les documents et l'ordre d'encaissement sont reçus par
les spécialistes documentaires sous plis- cartable.
Il convient de vérifier la présence sur l'ordre
d'encaissement des informations suivantes :
- le nom de la banque remettante et l'agence du donneur
d'ordre de l'encaissement (vendeur)
- le nom et l'adresse de l'agence AMEN BANK du tiré
- le mode de paiement « les documents sont à
remettre contre acceptation d'une traite », « documents are to be
released againt acceptance of bill of Exchange »
- l'échéance doit être clairement
indiquée « à X jours date d'expédition » ou
« traite à payer le»
- le nom et l'adresse du tiré doivent être
indiqués
- le nombre et la nature des documents à remettre. A
cet effet, il faut s'assurer qu'entre ces documents se trouve une traite
tirée sur l'acheteur par le vendeur, indiquant le montant de la facture
commerciale , la date d'exigibilité et la signature du tireur.
- Les indications de la banque étrangère
à AMEN BANK : « nos frais et les votre sont à la charge
du tiré ; en cas de refus, protester »
- La référence explicite de la remise aux RUE
522 de la CCI
- Enfin, la ou les signatures autorisées.
Cette vérification ponctuelle est essentielle, car elle
déterminera le cadre duquel la banque effectuera l'encaissement requis.
Il faudra par la suite ouvrir le dossier administratif de l'opération et
lui attribuer un numéro de référence. Les documents sont
transmis sous bordereau à l'agence du tiré pour
présentation à ce dernier. Néanmoins, une copie de la
facture commerciale et une copie du document du transport sont
conservées pour les besoins du dossier. A l'agence, le tiré devra
apposer sa signature sur la traite en guise d'acceptation pour que les
documents lui soient remis. Au siège, les spécialistes du back -
office :
- la conserveront jusqu'à l'échéance pour
en encaisser le montant ; dans ce cas, un Swift MT 410 - Avis
d'acceptation- est adressé à la banque remettante et
libellé comme suit : « nous vous informons que les
documents relatifs à la remise sus citée ont été
remis au tiré contre acceptation de l'effet ci après
désigné
Montant :..................
Echéance :.................
conformément à vos instructions, nous gardons
l'effet pour son encaissement à l'échéance »
Notons que ce message devra indiquer le numéro de
réf de la remettante et celui d'AMEN BANK.
- ou la retournerons à la banque selon ses
instructions, accompagnée d'un MT 499- Format libre- stipulant :
« Nous vous informons que les documents relatifs à la remise sus-
citée ont été remis à contre acceptation de l'effet
ci après désigné
Montant :...................
Echéance :..................
Nous vous le retournons et attendons vos instructions à
l'échéance convenue »
Le premier cas est le plus fréquent : la banque
conserve la traite acceptée et encaisse le montant à
l'échéance.
Entre temps, pour se couvrir contre un éventuel risque
de change, le client a la possibilité de figer le cours des devises par
le biais d'un contrat de change à terme auprès de la salle des
marchés ou émettre auprès de la direction centrale du
financement une demande de financement en devises. S'il opte pour un contrat
à terme, à une semaine de l'échéance de paiement,
un rappel est adressé au tiré : il est libellé
ainsi :
« Messieurs,
Nous avons l'honneur de vous rappeler que
l'opération de change à terme ci- dessous détaillée
arrivera à maturité dans ..............jours.
- date opération
...................
- Date
d'échéance :......................
- Notre
achat :...............................
- Notre
vente :..............................
- Cours de
négociation :....................
Notre correspondant devise achat :
00175175016
Votre correspondant devise vendue :
Chez : 00261XXXXXXXX
Conformément à votre confirmation, nous
vous rappelons que cette opération est traitée
conformément à la réglementation en vigueur en vertu des
références du titre de commerce extérieur ainsi que la
banque de domiciliation.
Veuillez agréer, Messieurs l'expression de nos
salutations distinguées ».
Au vu de cette correspondance, le client se rendra à
son agence afin d'émettre l'ordre de paiement en devises et ordonner que
la provision de son compte soit bloquée afin d'effectuer l'achat des
devises au cours convenu. Néanmoins, cette requête n'aura une
suite favorable qu'au vu de la facture commerciale, du titre d'importation
dûment imputé par les services douaniers et de la quittance de
perception des droits de douanes, ces documents indiquant que la marchandise a
bien foulé le sol Tunisien et été dédouanée
conformément à la réglementation des changes en vigueur.
Les devises seront achetées et déposées auprès du
correspondant étranger. A l'échéance, un MT 400- Avis de
paiement- sera adressé par la banque au dit correspondant en faveur de
la remettante en règlement de la traite tirée par le vendeur
étranger sur l'acheteur Tunisien.
Conformément à la procédure en vigueur,
le dossier sera clos et archivé après avoir débité
le client du montant encaissé et des commissions prélevées
au titre de l'opération :
- Commissions de réalisation fixées au prorata
du montant réglé
- Les frais de tenue de dossier
- Les frais de câble
- Et la TVA de 18%
Si les frais bancaires sont à sa charge ; dans le
cas contraire, les dits frais sont déduis du montant
transféré.
III. Le cas des documents
contre acceptation et aval bancaire
La procédure, dans ce cas est la même que celle
exposée précédemment, à des différences
près :
1. la traite présentée doit comporter non
seulement la signature du tiré, mais aussi celle de AMEN BANK. En fait,
la banque ne s'engage pas systématiquement ; lorsque le client a
accepté la traite, il émet une demande d'engagement par signature
à la Direction du financement. c'est cette dernière qui
décidera en fonction du montant de l'effet, de l'échéance
et du risque client de fixer les conditions sous lesquelles la banque avalisera
la traite. En cas d'accord, l'engagement sera matérialisé par
l'annotation suivante portée au dos de la traite : « AMEN
BANK- Bon pour aval à concurrence de (montant & devise) valable
jusqu'au........... ».
2. Lorsque la banque avalise un effet de change, elle est
tenue, vis-à-vis du vendeur étranger, d'en honorer le paiement
à l'échéance. Aussi pour se couvrir contre une
éventuelle défaillance de son client, elle fait signer à
ce dernier un manifeste par lequel, il autorise la banque à bloquer la
provision de son compte afin d'acheter les devises à
l'échéance, soit au cours fixé d'avance (contrat à
terme) ou à un cours spot négocié auprès de la
salle des marchés, au moins 4 à 5 jours avant
l'échéance du paiement. En d'autres termes, si le client ne se
présente pas à son agence pour émettre l'ordre de
paiement, la banque se verrait obligée de mettre en oeuvre tous les
moyens nécessaires afin d'honorer la traite à
l'échéance.
IV. Le cas des documents
contre lettre d'engagement
Le principe est le même que celui des remises contre
acceptation.
Le client lève les documents en remettant une lettre
d'engagement de paiement à l'échéance. Trois cas sont
possibles, en ce qui concerne la teneur de la lettre :
- le client et son revendeur se mettent d'accord pour
construire le corps de la lettre en dehors de toute intervention bancaire.
- La banque remettante prend soin, au nom de son client de
rédiger la lettre et de la transmettre à AMEN BANK afin que le
tiré puisse la parapher.
- La banque rédige la lettre pour le compte du tireur
et la soumet au tiré pour signature
- Le client rédige et signe la lettre d'engagement,
puis la remet à son agence contre les documents de la marchandise.
Le dernier cas est le plus courant d'autant que, rappelons le,
dans les opérations d'encaissements AMEN BANK a une
responsabilité nulle. Elle ne fait que jouer le rôle
d'intermédiaire entre la banque du vendeur étranger et son
client. Néanmoins, ses moyens humains et matériels, sont requis
pour permettre la bonne fin de l'opération. Aussi, le tiré qui
aura émis et signé une telle lettre d'engagement y sera
lié et sa responsabilité pourra être engagée en cas
de non respect des termes de la dite lettre devant les tribunaux Tunisiens.
Pour terminer, notons que les cas de remise documentaire
contre lettre d'engagement sont peu courants, du moins d'après ce que
l'on a pu constater pendant notre séjour professionnel dans la
banque.
Conclusion :
Cet exposé nous aura permis de découvrir et
cerner certains aspects pratiques du traitement des crédits et
encaissements documentaires vu du coté Import.
Et, parce que nous avons été associés
à cette gestion, nous avons pu en déceler les aspects positifs et
négatifs, dans le cadre de l'analyse suivante qui se veut aussi
objective que professionnelle.
TITRE II : ANALYSES DE GESTION ET RECOMMANDATIONS
PRATIQUES
Cette dernière étape de notre travail nous
permettra de faire le dépouillement de tous les enseignements
reçus de nos investigations dans la littérature bancaire et de
notre implication dans la gestion des crédits et encaissements
documentaires dans l'environnement professionnel que constitue
l'intermédiaire agrée Amen Bank.
En effet les réflexions menées sur le domaine
technique, managérial et commercial ont permis de tracer le cadre de
l'analyse que nous exposerons dans la première section. Ensuite, il
sera question de confronter cette analyse aux évolutions et tendances en
matière de crédits et encaissements documentaires afin de faire
des recommandations qui ne soient pas décalées des contraintes et
des opportunités de la banque (Section 2).
Enfin, afin de faciliter l'évaluation de ces
recommandations, nous ferons la lumière sur les conditions dans
lesquelles nous avons réalisé notre étude et qu'elles en
sont les limites (Section 3).
Section I : Les analyses
de gestion
Les procédures que nous avons décrites
précédemment n'ont cours qu'à AMEN BANK ; chaque
banque ayant sa propre'' cuisine interne `' en la matière.
Dans cette section, notre objectif n'est pas d'analyser des
procédures mais de porter des critiques sur trois aspects importants
à notre sens, qui interviennent en amont et en aval du traitement des
crédits et encaissements documentaires ; il s'agit :
- de l'aspect technique
- de l'aspect managérial
- et de l'aspect commercial
I. Analyse de l'aspect
technique
L'aspect `'technique'' dont il est question ici est
étroitement corrélé à la maîtrise dans
l'application :
§ des Règles et Usances relatives aux
crédits (RUU 500) et aux encaissements (RUE 522) documentaires.
§ Des règlements et procédures internes
§ Et des réglementations des changes et du
commerce extérieur
Toutes les opérations documentaires auxquelles nous
avons pu participer, ont été traitées en stricte
conformité avec les RUU 500 et RUE 522.
Ces textes sont un véritable outil de travail pour les
spécialistes documentaires d'autant qu'ils s'y réfèrent
dans chacune de leurs actions.
Ce fait reflète, à notre sens, un grand
professionnalisme de la banque vis-à-vis de ses clients mais aussi de
ses relations bancaires étrangères, quant on sait que le
développement durable à l'international d'une banque est en
partie lié aux relations qu'elle entretient avec ses partenaires.
Néanmoins, nous pensons que travailler uniquement en fonction de deux
brochures parmi les nombreuses publications de la CCI, révèle une
technicité peu prononcée de la part des spécialistes de la
banque.
En outre, aucune organisation digne de ce statut, ne saurait
exploiter une activité sans s'être au préalable
dotée de procédures fiables permettant à ses acteurs
d'interagir efficacement.
Notre banque ne déroge pas à cette règle
fondamentale de management, et disons le, ces dernières sont pour
beaucoup dans le succès des opérations documentaires. Mais le
constat que nous avons fait est que ces procédures fixent le cadre
opérationnel des activités documentaires sans pour autant
favoriser une éventuelle évolution. En d'autres termes, nous
sommes en présence de procédures peu évolutives et peu
évoluées qui contraignent les spécialistes, à
n'être que de simples « exécutants » alors que
leur formation les prédispose, et à exécuter et à
faire évoluer les pratiques bancaires en la matière.
Enfin, la parfaite connaissance de la réglementation
des changes et du commerce extérieur, ainsi que la pratique assez bonne
des langues étrangères notamment l'anglais, sont des
qualités indéniables qu'il faut reconnaître aux
spécialistes de la division documentaires.
En résumé, comme nous avons pu nous en
apercevoir, l'aspect technique de la gestion des crédits et
encaissements documentaires est peu critiquable du fait qu'il repose totalement
sur la stricte application des textes internationaux de la CCI, des textes
nationaux en matière de change et des procédures internes de la
banque. Cette trilogie de règlements ne laissent hélas pas de
place à la créativité et à l'initiative. En est -il
de même pour l'aspect managérial ?
II. Analyse de l'aspect
managérial
Comme souligné plus haut l'aspect technique est
très lié à des règles préétablies.
Aussi, le manager d'une équipe de spécialiste documentaire doit
pouvoir fédérer les efforts de ses collaborateurs autour d'un
objectif de rendement lié à l'atteinte d'un certain volume
d'activité, en créant un climat favorable au travail en
équipe. C'est exactement ce qui se passe dans la division documentaire.
Un responsable interrogé sur le rendement de cette division à
déclaré qu' « il est dû à la formidable
coopération qui sous-tend les rapports entre nos différents
collaborateurs » .
Nous avons pu confirmer ces propos durant notre séjour
dans cette institution.
En effet chaque spécialiste :
- sait reconnaître ses limites et faire appel aux
autres
- sait où aller chercher l'information et comment la
diffuser à l'intérieur de la division
- possède une bonne aptitude à rendre compte
à la hiérarchie et exécuter les instructions de cette
dernière
- sait mettre son savoir au service des autres
Disons le, le travail en équipe est une
réalité à AMEN BANK et contribue énormément
à la bonne fin des opérations traitées. Néanmoins,
la division documentaire est animée par un personnel vieillissant peut
être très expérimenté, mais à notre avis, pas
de taille à relever les défis nouveaux qui s'imposent aux acteurs
financiers des moyens de paiements documentaires. A l'exception de jeunes
cadres plus dynamiques, ces spécialistes sont peu motivés et
adhèrent en majorité à la bureaucratie au détriment
du clientélisme qui vit de beaux jours en cette période de
concurrence interbancaire. En fin de compte disons tout simplement, que la
division documentaire est une sorte de `' club social `' dans lequel des
tâches sont exécutées quotidiennement sans pour autant
permettre une évolution des pratiques et donner corps à des
idées.
III. Analyse de l'aspect
commercial
A notre avis, cet aspect est le plus important parce qu'en fin
de compte, les crédits et les encaissements documentaires sont des
services financiers vendus aux clients importateurs. Mais, il nous semble assez
surprenant que dans la banque, il n'existe pas de structure chargée de
donner des connotations commerciales à ces opérations.
Par connotation commerciale, nous entendons, tout ce qui
pourrait permettre à la Banque de mieux vendre ses services aux clients
et créer avec euxi une certaine relation banque- client à
l'international. De nos jours, la multi bancarisation est un fait ; les
entreprises détenant des comptes dans plusieurs banques s'adressent
à celles qui leurs offrent dans les meilleures conditions
financières et commerciales, des services de qualité.
D'ailleurs à ce propos, le marketing bancaire nous
enseigne que le client ne pourra estimé le niveau de qualité des
services (immatériels) qu'en se basant sur les aspects matériels
du processus de servuction :
- qualité de l'informatique des agences et du
siège
- esthétique d'intérieur et d'extérieur
des bâtiments bancaires
- personnel accueillant, chaleureux et
prédisposé à produire un service de bonne qualité
et ce dans des délais acceptables pour les clients
- relation banque - entreprise basée sur le conseil et
l'assistance continus.
Amen Bank souffre du manque d'une approche commerciale plus
« vivante » dans la gestion des crédits et
encaissements documentaires. Rappelons que les spécialistes
documentaires sont des banquiers rompus aux techniques bancaires , qui se
soucient peu des implications commerciales des opérations qu'ils
traitent au quotidien en prenant comme prétexte que le commercial est
l'affaire des agences.
Mais, il nous a été donné de voir des
clients se plaindre de la lenteur administrative dans le traitement de leurs
demandes d'émission ou de modification de Credoc à la division
documentaire. D'autres situations gênantes que nous
n'énumérons pas ici, sont de nature à alimenter le passif
de cette grande banque en matière de compétitivité
à l'international.
Le constat est clair, les spécialistes documentaires
privilégient l'aspect technique des opérations documentaires aux
aspects commerciaux et marketing, ce qui ne devrai pas être le cas.
Néanmoins, il faut reconnaître à ces
derniers une relative disponibilité envers les clients.
En effet, les clients ont la possibilité de joindre par
téléphone le banquier du siège en charge de son dossier et
de suivre ainsi l'évolution des opérations en cours.
En plus, certains clients bénéficient de
certaines faveurs de la banque en ce qui concerne les commissions
prélevées au titre des Credoc et des Remdoc. Cela peut aller de
la commission ` zéro', aux financements en devises
`désintéressés ' c'est-à-dire sans prise
d'importantes marges bancaires en sus des taux de refinancement ; cela
dépend bien entendu de l'ancienneté et de la profitabilité
de la relation.
En résumé , l'aspect commercial à Amen
Bank est peu mis en avant, ce qui pourrait conduire à terme, les clients
, à s'adresser à d'autres banques de la place , offrant peut
être de meilleures conditions , pour leur confier leurs règlements
internationaux.
Or, l'on n'est sans ignorer que ces opérations, surtout
les crédits documentaires à l'import constituent une source non
négligeable de commissions et d'intérêts, ainsi qu'une
opportunité de faire valoir son expertise à l'international.
Conclusion :
Au terme de cette analyse qui s'est voulue concise mais
précise, il est évident que l'établissement Amen BANK
possède un savoir faire technique favorable au développement de
ses opérations commerciales avec l'étranger. Mais, à
terme, ce développement pourrait être compromis par la
bureaucratie et le manque de culture commerciale qui caractérisent les
banquiers chargés de la gestion des crédits et encaissements
documentaires. Aussi, en vertu de notre culture de gestionnaire, nous proposons
dans ce qui suit, des recommandations concrètes, prenant en compte
l'analyse précédente, les spécificités de la banque
ainsi que les tendances du moment en la matière.
Section II :
Recommandations pratiques et limites de l'étude
Les analyses précédentes, nous ont permis de
déceler certains éléments qui semblent être en
contradiction avec les principes élémentaires de Mangement et de
marketing bancaire dans la gestion des crédits et encaissements
documentaires à AMEN BANK.
Aussi, afin de remédier aux faiblesses
détectées, nous avons pris la liberté d'élaborer
des recommandations pratiques que nous présentons ci dessous en 7 points
essentiels.
I. Nos Recommandations en
7 Points
Sensibiliser les spécialistes
documentaires77(*) sur
l'importance d'une approche commerciale dans la gestion de leurs taches
quotidiennes
Il s'agira d'initier des programmes de formation confrontant
différentes approches de la gestion des crédits et encaissements
documentaires, notamment une approche technique dans laquelle les Règles
et Usances de la CCI seront le pivot central de l'opération et une
approche marketing qui mettra plus l'accent sur les besoins et attentes du
client.
Ces formations devront être cycliques et
destinées au personnel des services documentaires.
Nous pensons qu'au sortir de ces formations, ces derniers
seront à même de faire la part des choses entre d'une part les
contraintes administratives (procédures internes) et les contraintes
techniques (RUU 500 & RUE 522 et autres publications connexes de la CCI),
et d'autre part entre les attentes des clients en terme de rapidité
d'exécution et les intérêts de la banque en terme de
risques de signature, et de fournir, in fine un service de pointe.
Assouplir les procédures internes en les
faisant migrer vers un objectif de rapidité
d'exécution
Il est clair, que les procédures à AMEN BANK
sont contraignantes et pour la division documentaire et pour les clients.
Emettre dans de brefs délais (1 jours ouvré par exemple) des
lettres de crédit, pourrait se révéler fort
intéressant pour le client et pour la banque en terme d'avantage
concurrentiel ; mais comment ?
Ce que nous proposons, c'est une décentralisation, au
niveau des agences, de certaines opérations tels que les demandes
d'ouverture de Credoc, leurs émissions / Notifications et leurs
réalisations.
En d'autres termes, au niveau de chaque agence, des
équipes d'au moins deux spécialistes documentaires pourraient
être détachées afin de créer des services
documentaires décentralisés (SDD).
Ces SDD seraient en permanence au contact des clients et
seraient à même de leur fournir un service personnalisé ,de
proximité et de qualité.
Bien entendu, le personnel back-office du siège aura
à charge, la gestion des opérations de change et de transfert des
devises. Par ailleurs la transmission/ réception des messages Swift et
les autorisations requises en amont de l'ouverture des accréditifs et
des financements en devises demeurerons le fait des services concernés
du siège .
Ainsi, le client n'a plus à faire la navette entre son
agence et le siège social.
L'agence s'occupe des aspects technico-commerciaux de
l'opération et les services centraux, du change et des virements. Des
deux cotés, la relation est bénéfique :
-pour le client : gain de temps, meilleur
compétitivité et plus de professionnalisme vis-à-vis de
ses partenaires étrangers
- pour AMEN BANK : décongestion du traitement
administratif au niveau de la division des opérations documentaires qui
pourra ainsi se consacrer au suivi de l'activité et surtout à son
développement. En plus, les agences pourront profiter de cette
proximité avec les clients pour faire de la vente croisée et
valoriser la relation.
En contrepartie, il faudra réaliser des investissements
relativement importants au niveau des agences en les dotant d'un personnel
dynamique et d'une informatique de pointe, nécessaire à
l'exploitation efficace des SDD.
Miser sur les crédits documentaires
dématérialisés
De plus en plus, dans les économies
développées, la dématérialisation des documents du
commerce international est un fait.
Aujourd'hui les crédits et remises documentaires sont
dématérialisés et déjà, la commission
bancaire de la CCI a définit les règles devant régir ces
cyber- Credoc : une petite brochure renfermant les 12 articles des e-RUU,
conçue pour être facilement insérée dans les copies
des RUU 500. Les nouvelles règles renferment des définitions
utiles des termes qui ont une signification différente dans les univers
de l'électronique et du papier. Les eRUU abordent également
d'autres thèmes clés de la présentation
électronique, notamment le format et l'avis de refus. (2002)
No. De publication : CCI 500/ 3.
D'ores et déjà, certaines grandes banques ont
intégré ces nouveaux e-RUU dans la gestion de leurs services
bancaires à l'étranger, et d'autres s'y intéressent de
plus en plus ; preuve des économies d'échelles
administratives et financières que ce nouveau process pourrait
représenter et pour les banques et pour leurs clients.
Il est clair, que dans quelques années ces pratiques
deviendront une réalité et une nécessité absolue
pour nos jeunes systèmes bancaires78(*) .
C'est pourquoi, il serait intéressant que d'ores et
déjà, la banque AMEN BANK mette sur le coup sa veille
technologique et commerciale afin d'être l'une des premières
banques Tunisiennes à maîtriser et à exploiter ce nouveau
savoir faire. Des séminaires de formation pourraient être
organisés sur ce sujet sur la base des e-RUU et des implications
technologiques et commerciaux pour la banque
Avoir recours à un personnel plus jeune et
plus dynamique tout en initiant des programmes de tutorat pour le transfert des
compétences.
A notre sens, un personnel plus jeune et mieux formé
pourrait être à même de relever les nouveaux défis
qui s'imposent à la banque en matière de réactivité
et de compétitivité ; Aussi ces nouveaux cadres seraient
sûrement plus motivés et plus dynamiques mais moins
expérimentés.
Pour éviter cette situation, nous avons pensé au
système de tutorat qui consiste à placer une nouvelle recrue (
Junior) sous l'autorité d'un cadre expérimenté ( Senior)
afin de permettre un transfert des compétences ,du savoir faire et d'un
savoir être entre ces deux employés.
Cela pourrait se faire dès l'intégration du
junior dans la banque.
Bien entendu, le transférant pourrait être
motivé par des avantages pécuniaires et sociaux divers.
Par la suite, la restructuration progressive du personnel
pourrait s'effectuer grâce au programme de départ volontaire
à la retraite (PDVR) que la banque aura pris soin de mettre sur pied.
Réduire le niveau de réserves
portées aux crédits documentaires
Fréquemment, à Amen Bank, 2 dossiers sur trois
sont mis en instance pour réserves sur la conformité des
documentaires. Cela provoque des retards plus ou moins important dans la
réalisation des crédits et constituent souvent des pertes de
temps et de compétitivité pour les exportateurs et les
importateurs. Cela est du au fait que, trop collés aux RUU, les
banquiers font un excès de zèle dans l'examen des
documents ; des irrégularités sûrement peu
susceptibles d'entraver le déroulement des crédits en retardent
la réalisation. D'ailleurs notre banque n'est pas la seule à se
trouver dans cette situation qui pourrait mettre en doute son
professionnalisme. En effet les statistiques de la CCI montrent que 60 à
70 % des crédits sont rejetés pour irrégularité
lors de la première présentation des documents.
Non-conformité apparente ou alléguée, points de vue
personnels, expérience variable des professionnels, différences
d'attitude, approches subjectives et questions d'interprétation sont
autant d'éléments qui entraînent des pertes de temps, un
ralentissement du commerce international et de coûteux et inutiles
litiges79(*). Pour y
remédier, la CCI a publié une brochure connexe aux RUU 500, il
s'agit des pratiques bancaires internationales standard (PIBS) Publication No.
645 en 2003. Approuvées par la Commission bancaire d'ICC en octobre
2002, les Pratiques bancaires internationales standard (PBIS) pour l'examen des
documents en vertu d'un crédit documentaire apportent des
réponses adéquates au problème des réserves
bancaires lors de l'examen des documents liés aux lettres de
crédit.
Amen Bank pourrait donc former son personnel à l'usage
de ces règles aux fins d'une réduction des pertes de temps
liées aux fréquentes réserves portées sur
l'état apparent des documents.
En outre, elle pourrait assister ses clients dans la gestion
de leurs opérations de paiements documentaires en mettant à la
disposition de ces derniers des brochures traitant les éventuels
problèmes rencontrés ou en organisant des séminaires de
formations « trade learning » sur les moyens de paiements
documentaires à l'Import et à l' Export. Le résultat
à terme serait intéressant dans la mesure où les clients
mieux formés aux techniques documentaires, mettraient plus de soins
à l'établissement des documents requis pour la réalisation
de leurs lettres de crédit.
Mettre au point une démarche qualité
dans la gestion des opérations documentaires.
Cette démarche qualité devra épouser la
forme et l'esprit des normes ISO 9001 pour les systèmes de management de
qualité, qui prescrivent entre autre la prise en compte des exigences
des clients, la production de services de qualité dans les meilleurs
délais, le déploiement d'une stratégie marketing durable
orientée « client », et l'implication des
collaborateurs de la division documentaire dans la mise en oeuvre des actions
précédentes, tout en respectant les exigences
règlementaires.
Mettre en place une structure marketing animée
par des market - marker initiés aux techniques documentaires en
particulier et les opérations commerciales internationales en
général, dont la mission consistera à définir la
stratégie marketing à appliqué aux services bancaires
à l'étranger.
A Notre avis, l'existence d'une telle structure permettrait
à la direction centrale des relations internationales de mieux exprimer
son savoir faire vis-à-vis de ses relations , de sophistiquer les
produits et services existants et d'en concevoir d'autres, d'envisager la
gestion des opérations documentaires sous un angle beaucoup plus
marketing tout en se préoccupant de faire évoluer les
procédures et les techniques pour une meilleure qualité de
service et un gain important en professionnalisme et en
compétitivité. Cette entité déterminera la
politique marketing et la politique Commerciale à appliquer aux services
et produits bancaires à l'étranger, sera chargée
d'identifier les besoins des clients et le cas échéant de mettre
en oeuvre une politique de qualité dont elle fera la promotion
auprès des spécialistes des opérations documentaires en
particulier et de la DCRI en général.
II. Le cadre et les
limites de notre étude
1. Le cadre de notre
étude
Cette étude qui visait à faire ressortir, de la
confrontation théorie / pratique, certains aspects importants de la
gestion des crédits et remises documentaires à l'Import, a
été réalisée dans un environnement hautement
professionnel et pratique. En effet, durant notre séjour à Amen
BANK, nous avons participé activement à la gestion de ces
techniques de paiement, surtout dans le cadre des importations.
Nous avons passé 3 mois à la DOD dont 2 au
service Remise documentaire et 1 au service crédit documentaire.
Enfin, dans ce travail, nous nous sommes plus
préoccupé de la gestion et non de la technique des crédits
et encaissements documentaires à l'importation.
2. Les limites de notre
étude
Ce travail pourrait sembler trop technique, trop
opérationnel aux yeux de certains auditeurs ou lecteurs ; et ils
n'auraient pas tout à fait tort parce que nous l'avons
réalisé à 90% auprès de la salle de l'international
qui est censée abriter toutes les opérations courantes de la
direction centrale des relations internationales. Ainsi, les banquiers qui ont
été interrogés sont des opérationnels. Les 10%
restant ont été effectués sur la base de discussions avec
des chefs de division, notamment le chef de la division documentaire et celle
des relations bancaires et financières ainsi que par le
dépouillement de nombreux dossiers appartenant aux entités sus-
citées.
Les recommandations que nous avons faites dans le cadre de
cette étude, sont certes destinées à une seule banque AMEN
BANK, mais pourraient servir de cadre de réflexion sur la
problématique de l'implication des process marketing et management dans
la gestion des opérations documentaires pour une meilleure
qualité de service.
En outre, le court séjour durant lequel nous avons
effectué cette étude, pourrait en biaiser certains points, du
fait que certains aspects aient pu échapper à notre connaissance,
en vertu de la grande confidentialité dont ont fait preuve certains de
nos interlocuteurs. Enfin, l'absence de certaines informations nous ont conduit
a amputer notre travail de certains de ses constituants telle qu'une
réflexion plus nourrie sur les Stand by letter of credit (SBLC) ou
lettre de crédit d'appui ou de soutient qui constituent, à notre
avis, d'excellentes alternatives aux crédits documentaires du fait de
leur souplesse d'adaptation et surtout de leurs coûts nettement
inférieurs à ceux des Credoc.
CONCLUSION GÉNÉRALE :
Aujourd'hui, que désirent les clients ? Que
recherchent t'ils et qu'apprécient ils le plus chez leurs
banquiers ? Une prestation en bonne et due forme ou un service d'une rare
qualité qu'ils ne trouveraient nulle part ailleurs ?
La réponse semble évidente : les principes
de gestion en eux-mêmes militent pour une imbrication des processus de
management dans le développement de la relation banque- client ;
être à l'écoute du client, lui apporter le conseil,
répondre à ses exigences et lui assurer un service de
qualité dans les meilleurs délais, tout en respectant les
exigences règlementaires, voici en substance ce qu'un client attend de
sa banque dans le cadre de ses opérations commerciales avec
l'étranger.
Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas et notre
étude l'a clairement montré.
Réalisée, sur une banque Tunisienne AMEN BANK,
elle visait à analyser le système de management de cette
institution en matière de gestion des crédits et encaissements
documentaires à l'importation.
Au terme d'un bref descriptif du mode de gestion, une analyse
objective a permit de révéler l'absence d'une démarche
qualité importante et fiable dans la gestion de ces opérations.
Cette analyse à été réalisée sur trois
fronts :
- le front technique qui a révélé des
procédures internes très contraignantes et peu favorables
à l'initiative personnelle et à l'évolution des pratiques
- le front managériale qui a mis à nu une
motivation passable des opérationnels de la division des
Opérations documentaires
- et le front commercial qui a montré une implication
commerciale relativement faible de la DOD dans la gestion de ses
opérations courantes.
C'est donc sur la base de ces considérations que nous
avons aboutit à la conclusion indiquée plus haut.
Aussi, en notre qualité de gestionnaire, nous pris la
liberté d'élaborer des recommandations assez synthétiques
mais pertinentes, qui à notre sens, pourraient être
bénéfiques pour la banque, si elles sont prises en compte.
Tournant autour de 7 points, elles appelaient
à :
1. Sensibiliser les spécialistes documentaires sur
l'importance d'une approche commerciale dans la gestion de leurs taches
quotidiennes
2. Assouplir les procédures internes en les faisant
migrer vers un objectif de rapidité d'exécution qui se
matérialiserait par une décentralisation de certaines
opérations nécessitant une proximité avec les clients, au
niveau des agences
3. S'intéresser d'ores et déjà aux
crédits et encaissements documentaires électroniques parce que
représentant l'avenir du commerce international
4. Réduire le niveau de réserves portées
aux crédits documentaires par des formations en internes sur les
pratiques bancaires internationales standard (PIBS) Publication No. 645 de la
Chambre de Commerce Internationale et des trade learning
destinés aux clients afin de parfaire leurs connaissances des techniques
de paiements documentaires
5. Avoir recours à des équipes plus jeunes et
plus dynamiques à même de relever les défis qui s'imposent
à la banque en matière de CRM (Customer Relationship Managment)
ou Gestion de la Relation Client (GRC)
6 Mettre au point une démarche qualité dans la
gestion des opérations documentaires qui devra
épouser la forme et l'esprit des normes ISO 9001 pour les
systèmes de management de qualité, prescrivant entre autre la
prise en compte des exigences des clients, la production de services de
qualité dans les meilleurs délais, le déploiement d'une
stratégie marketing durable orientée
« client », et l'implication des collaborateurs de la
division documentaire dans la mise en oeuvre des actions
précédentes, tout en respectant les exigences
règlementaires.
7 Mettre en place une structure marketing animée par
des market - marker initiés aux techniques documentaires en particulier
et les opérations commerciales internationales en général,
dont la mission consistera à définir la stratégie
marketing à appliqué aux services bancaires à
l'étranger qui permettrait Direction Centrale des Relations
Internationales de mieux exprimer son savoir faire vis-à-vis de ses
relations , de sophistiquer les produits et services existants et d'en
concevoir d'autres, d'envisager la gestion des opérations documentaires
sous un angle beaucoup plus marketing tout en se préoccupant de faire
évoluer les procédures et les techniques pour une meilleure
qualité de service et un gain important en professionnalisme et en
compétitivité.
Comme on pourrait le constater, ces recommandations concernent
essentiellement les aspects managériaux et commerciaux des
crédits et encaissements documentaires qui à notre avis
méritent d'être pris en compte par la banque d'accueil et par
d'autres qui se sentiraient concernés par cette étude, d'autant
qu'elles apportent un début de réponse aux questions sensibles
concernant l'efficacité des processus managériaux relatifs aux
techniques documentaires.
Néanmoins, les conditions dans lesquelles nous avons
réalisé cette étude peuvent en biaiser certains aspects et
rendre les recommandations en partie inapplicables. En effet, la
confidentialité et la difficulté d'accès à
certaines informations, nous ont empêché d'aller plus loin dans
notre recherche. Nous n'avons donc pas la prétention d'avoir
épuisé la question de la gestion managériale et
commerciale des crédits et encaissements documentaires à
l'importation. Le problème reste encore ouvert, c'est pourquoi nous
souhaitons que l'étude soit plus approfondie et mieux
étayée.
Il pourrait être question par exemple d'étendre
l'étude à un panier d'au moins dix banques tunisiennes , via des
entretiens avec les fonctionnels de ces dernières, afin de mieux cerner
la complexité du problème et proposer des solutions qui
pourraient être généralisées à l'ensemble du
système bancaire Tunisien. Une autre méthodologie consisterait
à mener une enquête auprès d'un échantillon assez
représentatif d'Importateurs et, sur la base de l'analyse des
résultats obtenus, mener des réflexions sur les enjeux d'une
amélioration des procédures de traitements des crédits et
encaissements documentaires en particulier et des opérations bancaires
à l'étranger en général.
En ce qui nous concerne, nous croyons que les moyens
documentaires dans leur version « papier » deviennent de
moins en moins adaptés aux exigences du commerce international ; ne
serait il pas judicieux pour nos banques, de s'intéresser d'ores et
déjà aux Crédits et Encaissements documentaires
électroniques ?
BIBLIOGRAPHIE
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web de la banque UBS
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Site web de la Chambre de Commerce Internationale
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www.eur-export.com
Site web de self learning sur le commerce extérieur, financé
Par L'Union
Européenne
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www.marchés-financiers.net :
Site web dévoué aux métiers de la bourse
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www.amenbank.com.tn
Site Web de AMEN BANK
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www.bct.gov.tn Site
web de la Banque Centrale de Tunisie
-www.cambiste.info : Site web de
l'association mondiale des Cambistes
-www.bis.org : Site web de la
Banque des Règlements Internationaux (BRI)
-www.scotia.com : site web de la banque
Scotia
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www.wto.org : site
web de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
-www.smc.fr : Site web de la
Société Marseillaise de Crédit (SMC)
-www.bnpparibas.com : Site web de la banque
Française BNP Paribas
-www.credit-agricole.fr : Site web de la banque
française LCL
www.ing.be :
Site web de la banque ING
ARTICLES ET DOCUMENTS DIVERS
- Règles et Usances Uniformes relatives aux
crédits documentaires de la Chambre de Commerce International, Brochure
N° 500, Révision de 1993
- Règles et Usances relatives aux Encaissements
documentaires de la CCI, Brochure N° 522
- Règles et Usances relatives au Remboursement de
banques à Banques de la CCI, Brochure 525
- Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT)
pour les règlementations des changes et du commerce extérieur
- Recommandations de la CCI aux banques lors de l'examen des
documents : « Commission and Banking Practice, Discrepant
documents, waiver and Notice »
- Séminaire sur le financement du commerce
extérieur et les moyens de paiement des exportations, Attijariwafa BANK,
Mardi 28 mars 2006
- Manuel des Crédits documentaires, Encaissements et
des Garanties Bancaires Internationales, Union des Banques Suisses (UBS) -
1989-
- Cours sur les crédits documentaires et les garanties
bancaires dans le Commerce International, Paul GABRIEL, Université de
Liège, Belgique
- Guide d'Utilisation des e-Credoc Import,
Société Marseillaise de Crédit, Nov. 2006
- Règlement DOCDEX, règlement d'expertise de la
Chambre de commerce
Internationale pour la Résolution des
différends en matière instruments
documentaires, Premières révision, en
vigueur à compter du 15 mars 2002,
publication n° 811, CCI
ANNEXES
Annexe 1 : Tableaux synoptiques des Incoterms
2000
EXW = EX Works ( ... named place) - A l'usine (...
lieu convenu)
Tous modes de transport
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
A
|
A
|
Formalités douanières export
|
A
|
A
|
Chargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Transport principal
|
A
|
A
|
Assurance transport
|
A
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de
l'acheteur
FCA = Free Carrier ( ... named place) -
Franco-transporteur (... lieu convenu)
Tous modes de transport
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
A*
|
A*
|
Transport principal
|
A
|
A
|
Assurance transport
|
A
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
FAS = Free Alongside Ship ( ... named port of
shipment) - Franco le long du navire (... port d'embarquement convenu)
Exclusivement maritime ou par voies navigables
intérieures
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Transport principal
|
A
|
A
|
Assurance transport
|
A
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du
vendeur - A : frais / risque à la charge de
l'acheteur
FOB = Free On Board ( ...
named port of shipment) - Franco bord (... port d'embarquement convenu)
Exclusivement maritime ou par voies navigables
intérieures
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V ou A *
|
V et A *
|
Transport principal
|
A
|
A
|
Assurance transport
|
A
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur *
Selon le contrat de transport.
CFR = Cost and Freight ( ... named
port of destination) - Coût et Fret (... port de destination convenu)
Exclusivement maritime ou par voies navigables
intérieures - pour du transport multimodal, il y a lieu de
préférer l'incoterm CPT
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V ou A *
|
Transport principal
|
V
|
A
|
Assurance transport
|
A
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
V ou A*
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur *
Selon le contrat de transport.
CIF = Cost,
Insurance and Freight ( ... named port of destination) - Coût, Assurance
et Fret (... port de destination convenu)
Exclusivement maritime ou par voies navigables -
pour le transport multimodal, il y a lieu de préférer l'incoterm
CIP
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V ou A *
|
Transport principal
|
V
|
A
|
Assurance transport
|
V
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
V ou A*
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur *
Selon le contrat de transport.
CPT = Carriage Paid to ( ... named
place of destination) - Port payé jusqu'à (...lieu de destination
convenu)
Tous modes de transport, y compris le
transport multimodal
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V ou A *
|
Transport principal
|
V
|
A
|
Assurance transport
|
A
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
V ou A*
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur *
Selon le contrat de transport.
CIP = Carriage
and Insurance Paid to ( ... named place of destination) - Port payé,
assurance comprise, jusqu'à ( ... point de destination convenu)
Tous modes de transport, y compris le transport
mulitmodal
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V ou A *
|
Transport principal
|
V
|
A
|
Assurance transport
|
V
|
A
|
Déchargement moyen de transport principal
|
V ou A*
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur *
Selon le contrat de transport.
DES = Delivered Ex Ship ( ... named port of
destination) - Rendu Ex Ship (...port de destination convenu)
Transport maritime, par voies navigables
intérieures ou transport multimodal
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Transport principal
|
V
|
V
|
Assurance transport
|
Pas obligatoire
|
Pas obligatoire
|
Déchargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de
l'acheteur
DEQ = Delivered Ex Quay ( ...
named port of destination) - Rendu à quai (...port de destination
convenu)
Transport maritime, par voies navigables
intérieures ou transport multimodal
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Transport principal
|
V
|
V
|
Assurance transport
|
Pas obligatoire
|
Pas obligatoire
|
Déchargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur
DDU = Delivered Duty Unpaid ( ...
named place of destination) - Rendu Droits Non Acquittés (...lieu de
destination convenu)
Tous modes de transport
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Transport principal
|
V
|
V
|
Assurance transport
|
Pas obligatoire
|
Pas obligatoire
|
Déchargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
V
|
V
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur
DDP = Delivered Duty Paid ( ... named place of
destination) - Rendu Droits Acquittés (...lieu de destination convenu)
Tous modes de transport
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Transport principal
|
V
|
V
|
Assurance transport
|
Pas obligatoire
|
Pas obligatoire
|
Déchargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Formalités douanières import
|
V
|
V
|
Post acheminement
|
V
|
V
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur
DAF = Delivered at Frontier ( ... named place) - Rendu
Frontière (...lieu convenu)
Tous modes de
transport, à condition qu'il y ait une frontière terrestre
|
Frais
|
Risques
|
Emballage
|
V
|
V
|
Pré acheminement
|
V
|
V
|
Formalités douanières export
|
V
|
V
|
Chargement moyen de transport principal
|
V
|
V
|
Transport principal
|
V*
|
V*
|
Assurance transport
|
Pas obligatoire
|
Pas obligatoire
|
Déchargement moyen de transport principal
|
A
|
A
|
Formalités douanières import
|
A
|
A
|
Post acheminement
|
A
|
A
|
V : frais / risque à la charge du vendeur
- A : frais / risque à la charge de l'acheteur
*jusqu'au point frontière désigné.
Annexe 2 : modèle de lettre de
crédit Stand by
BFCI lettre de
crédit Stand by n°.................
BANQUE FRANCAISE
DU COMMERCE INTERNATIONAL
BFCI S.A
Trade Finance
Garanties
21 Rue Pierre Projet
BP 1254 Paris (France)
Banque Universelle de Tunisie
Services étrangers
Garanties
19 Juin 200x
BP 15 Tunis
Tunisie
D'ordre de ....................nous émettons notre
crédit documentaire stand-by n° ...........
en faveur de la société ........... .......pour
un montant de USD 1 000 000,00 environ garantissant les engagement s
de paiement du donneur d'ordre vis-à-vis du
bénéficiaire.
La présente lettre de crédit Stand-by est
valable à vos caisses jusqu'au 30.09.07 et payable à vue
auprès de vos guichets contre présentation des documents
suivants :
1. un certificat émis et signé par le
bénéficiaire certifiant :
- qu'il a rempli correctement ses obligations
relatives à la vente et à l'expédition de la marchandise
ci-dessous indiquée faisant l'objet de la facture
n°.........du........... et du contrat n°..........du 08.06.06.
- que le donneur d'ordre ..........a failli
à ses obligations de paiement du montant de USD 1 000 000,00
environ dans les 90 jours suivant la date d'expédition comme convenue
dans le contrat précité
- que les fonds tirés sur la
présente L/C stand-by serviront exclusivement au paiement de la
facture
2. Deux copies de la facture commerciale
3. Copie du connaissement maritime prouvant
l'expédition de la marchandise au plus tard à la date
d'expédition sus-indiquée
Désignation complète de la marchandise :
environ 500,000 kg Huile d'olive vierge lampante production 1998 au prix
unitaire USD 2,00 FOB Port de Sousse
Conditions spéciales :
- la présente L/C stand by est utilisable
exclusivement à vos caisses pour paiement à vue mais non avant
les 91 jours de la date d'expédition
- Documents présentés après 21 jours de
la date d'expédition mais dans la validité du crédit stand
by sont acceptables
- les documents originaux doivent être envoyés
par DHL ou similaire par la banque notificatrice directement à l'adresse
du donneur d'ordre. Une copie du bordereau d'envoi doit accompagner les
documents servant à la mise en jeu éventuelle de la
présente stand by L/C.
- Après le 7ème jour suivant sa date
d'expiration, soit le 07.10.07, la présente lettre de crédit
stand by sera considérée nulle et non avenue.
- tous les frais bancaires en Tunisie sont à la
charge du bénéficiaire
- tout paiement effectué par nous-mêmes
`'Banque Française du Commerce International'' en faveur du
bénéficiaire la Société .............sera
déduit de notre engagement de paiement.
Instruction de paiement /
Remboursement
A réception de votre message authentifié,
certifiant avoir reçu à vos guichets des documents émis en
stricte conformité avec les termes et les conditions du présent
crédit Stand by, et nous les avoir envoyés par DHL, ou similaire
en un seul jeu, nous nous engageons à vous régler 3 jours
ouvrables de la réception de votre message testé
conformément à vos instructions.
Veuillez notifier ce crédit Stand by en ajoutant votre
confirmation
Le présent télex est l'instrument original et
aucune confirmation écrite ne suivra.
Le présent crédit ainsi que ses modifications
ultérieures éventuelles sont soumises aux Règles et
Usances Uniformes N° 590 CCI RIPS.
Meilleures salutations
Signature(s) Autorisée(s)
Annexe 3 : Article concernant la
résolution juridique de litiges liés aux SBLC
Conséquences de la présentation d'un
document non authentique dans le cadre d'une lettre de crédit stand-by
par
Nicolas
de Gottrau, le 11 avril 2005
Le Tribunal fédéral vient de rendre un
arrêt
intéressant en matière de lettre de crédit stand-by,
arrêt destiné à la publication.
Dans l'affaire qui lui était soumise, notre Haute Cour
devait déterminer si le paiement effectué par une banque (suisse)
confirmatrice d'une lettre de crédit stand-by (soumise aux anciennes RUU
400) en faveur d'un bénéficiaire (suisse également) lui
ayant présenté un faux document était dû ou non. La
réponse à cette question devait lui permettre de juger du bien
fondé de l'action en répétition de l'indu intentée
par la banque confirmatrice contre le bénéficiaire pour
récupérer la somme payée en vertu de ladite lettre de
crédit stand-by.
Cet arrêt a donné l'occasion au Tribunal
fédéral (à notre connaissance, pour la première
fois) d'exposer que les principes de base régissant le crédit
documentaire, à savoir ceux de l'abstraction et de la rigueur
documentaire, s'appliquent également à la lettre de crédit
stand-by (instrument dont on sait qu'il revêt les caractéristiques
du crédit documentaire mais remplit une fonction de garantie). De
même, le principe de l'interdiction de l'abus de droit (art. 2 al. 2 CC)
doit trouver application en cas d'appel abusif à une lettre de
crédit stand-by.
Sur ce dernier point, notre Haute Cour a repris telle quelle
la définition de la notion d'abus de droit formulée dans son
récent arrêt consacré aux conséquences de la fraude
dans le crédit documentaire à paiement différé (ATF
130 III 462, 470 consid. 6.1). Dans cet arrêt, le Tribunal
fédéral indiquait en effet que "le bénéficiaire
abuse de l'accréditif lorsqu'il sait ou doit savoir qu'il n'a aucun
droit actuel ni futur à l'encontre du donneur d'ordre". On pouvait
penser, à la lecture de cette définition, que le Tribunal
fédéral faisait éventuellement sienne une approche
subjectiviste de la fraude en exigeant que la mauvaise foi du
bénéficiaire soit démontrée pour pouvoir conclure
à un abus de droit de la part de ce dernier. Cela étant, cette
définition ne permettait pas, à elle seule, de déterminer
avec certitude si les juges de Mon-Repos entendaient rejeter une approche
objectiviste de la notion d'abus de droit.
La présente affaire était donc l'occasion pour
le Tribunal fédéral de clarifier cette question. Qu'a-t-il
décidé dans le cas d'espèce ? Il a admis l'action en
répétition de l'indu de la banque confirmatrice en
considérant que le paiement effectué par cette dernière
n'était en réalité pas dû, et ce pour le seul motif
que l'un des documents présentés par le
bénéficiaire s'était révélé
être un faux. Le Tribunal fédéral s'est, semble-t-il,
fondé sur l'art. 2 al. 2 CC pour conclure au caractère abusif de
l'appel à la lettre de crédit stand-by. Ce faisant, il n'a pas
examiné (du moins rien ne l'indique dans l'arrêt) la question de
savoir si le bénéficiaire avait ou non conscience du fait que
l'un des documents qu'il présentait pour obtenir son paiement
était dénué d'authenticité. Faut-il en conclure que
notre Haute Cour s'en tient à une notion objective de l'abus de
droit ? Une telle conclusion serait hâtive, puisque dans le cas
d'espèce on pouvait partir de l'idée que le
bénéficiaire était de mauvaise foi ; en effet, il
était peu vraisemblable que le document non authentique - un billet
à ordre souscrit par le donneur d'ordre de la lettre de crédit
stand-by et non honoré par ce dernier - ait pu être
falsifié à l'insu du bénéficiaire.
Quoi qu'il en soit, une approche objective de la notion d'abus
de droit devrait, selon nous, être approuvée : en effet, seul
doit compter le fait que le document n'est pas authentique. La banque
désignée n'a pas à se préoccuper de savoir qui est
l'auteur du faux (et, d'ailleurs, comment pourrait-elle le déterminer
sauf à lui prêter des talents divinatoires ?). La bonne foi
du bénéficiaire, ignorant par hypothèse le défaut
d'authenticité ou de sincérité d'un des documents qu'il
présente, ne saurait donc guérir une situation objectivement
viciée. A cet égard, le Tribunal fédéral a
rappelé opportunément dans cet arrêt que
l'accréditif "n'avait] pas pour objet de reporter sur la banque le
risque d'un éventuel défaut d'authenticité des
documents".
Source :
Nicolas
de Gottrau, www.unige.ch/cdbf, actualité n° 308 du 11 avril
2005.
Annexe 4 : Modèle d'un message Swift
au format MT 700
DE FROM:
A TO:
CODE TEST FOR:
DU DATED:
Message MT 700 EMISSION D'UN CREDIT
DOCUMENTAIRE - ISSUE OF A DOCUMENTARY CREDIT
-
40 A
|
FORME DU CREDIT DOCUMENTAIRE FORM OF DOCUMENTARY
CREDIT :
|
20
|
NUMERO DU CREDIT DOCUMENTAIRE DOCUMENTARY
CREDIT NUMBER :
|
31C
|
DATE D'EMISSION DATE OF ISSUE :
|
31 D
|
DATE ET LIEU DE VALIDITE DATE AND PLACE OF
EXPIRY :
|
51D
|
BANQUE ORDONNATRICE APPLICANT BANK :
|
50
|
DONNEUR D'ORDRE APPLICANT :
|
59
|
BENEFICIAIRE BENEFICIARY :
|
32B
|
DEVISE, MONTANT CURRENCY CODE, AMOUNT :
|
39A
|
POURCENTAGE DE TOLERANCE SUR LE MONTANT PERCENTAGE
AMOUNT TOLERANCE :
|
39B
|
MONTANT MAXIMUM DU CREDIT MAXIMUM CREDIT
AMOUNT :
|
39C
|
AUTRES MONTANTS COUVERTS ADDITIONAL AMOUNTS
COVERED :
|
41D
|
UTILISABLE CHEZ AVAILABLE WITH
|
|
PAR BY :
|
42C
|
EFFETS AU DRAFTS AT :
|
42D
|
TIRE DRAWEE :
|
42M
|
MODES DE PAIEMENTS COMBINES MIXED PAYMENT DETAILS
:
|
42P
|
DETAILS DES PAIEMENTS DIFERES DEFFERED PAYMENT
DETAILS:
|
43P
|
EXPEDITIONS PARTIELLES PARTIAL SHIPMENTS :
|
43T
|
TRANSBORDEMENTS TRANSHIPMENTS :
|
44A
|
LIEU DE MISE A BORD/ DEPART/PRISE EN CHARGE DE LA MARCHANDISE
A /DE
LOADING ON BOARD/DISPATCH/TAKING IN CHARGE AT/FROM :
|
44B
|
LIEU DE DESTINATION DE LA MARCHANDISE FOR
TRANSPORTATION TO :
|
44C
|
DATE LIMITE D'EXPEDITION LATEST DATE OF
SHIPMENT :
|
44D
|
CALENDRIER D'EXPEDITION SHIPMENT PERIOD :
|
45A
|
DESCRIPTION DE LA MARCHANDISE DESCRIPTION OF
GOODS :
|
46A
|
DOCUMENTS REQUIS DOCUMENTS REQUIRED :
|
47A
|
CONDITIONS SUPPLEMENTAIRES ADDITIONAL
CONDITIONS :
|
71B
|
FRAIS CHARGES :
|
|
TOUS LES FRAIS HORS DE la France SONT A LA CHARGE DU
BENEFICIAIRE ALL CHARGES OUT OF ..........ARE TO BE PAID BY
BENEFICIAR :
|
48
|
DELAI DE PRESENTATION DES DOCUMENTS PERIOD OF
PRESENTATION :
|
49
|
CONFIRMATION CONFIRMATION :
|
53A
|
BANQUE DE REMBOURSEMENT REIMBURSING BANK :
|
78
|
INSTRUCTIONS DE PAIEMENT INSTRUCTIONS FOR
PAYMENT :
|
|
DOCUMENTS A ADRESSER PAR DOCUMENTS TO ADDRESS
BY :
|
|
SOUS REFERENCE UNDER REFERENCE FROM :
|
|
CREDIT SUJET AUX REGLES ET USANCES UNIFORMES RELATIVES AUX
CREDITS DOCUMENTAIRES DE LA CCI REVISION 1993 - PUBLICATION N°
500 CREDIT SUBJECT TO ICC UNIFORM CUSTOMS AND PRACTICES 1993
REVISION - PUBLICATION N° 500 :
|
|
CE MESSAGE EST L'INSTRUMENT DU CREDIT - AUCUNE CONFIRMATION NE
SUIVRA THIS MESSAGE IS THE OPERATIVE CREDIT INSTRUMENT NO
CONFIRMATION WILL FOLLOW :
|
57D
|
BANQUE DU BENEFICIAIRE BENEFICIARY'S BANK :
|
72
|
INFORMATION DE BANQUE A BANQUE BANK TO BANK
INFORMATION :
|
|
VEUILLEZ SVP AVISER D'URGENCE LE
BENEFICIAIRE PLEASE ADVISE URGENTLY BENEFICIARY
:
TELEX :
TEL :
FAX :
|
Annexe 5 : Article sur les
litiges en matière de crédit documentaire
Crédit documentaire
Le tribunal fédéral sanctionne le
comportement contradictoire de la banque émettrice
par
Diana
Ivosevic Woollcombe, le 12 décembre 2006
Dans son arrêt du 3 juillet 2006 qui vient d'être
publié (
ATF
132 III 620), le Tribunal fédéral s'est prononcé
sur les conséquences de la disposition de documents par une banque qui
les avait auparavant formellement refusés.
Le litige opposait la banque émettrice d'un crédit
documentaire irrévocable à la banque confirmatrice. Celle-ci,
après avoir payé le bénéficiaire contre la remise
des documents, a débité le compte de la banque émettrice
tout en lui expédiant les documents. Une fois en possession des
documents, la banque émettrice a reproché à la banque
confirmatrice d'avoir violé les dispositions des RUU 500 (article 13 b)
sur l'examen des documents remis, jugeant ceux-ci non conformes aux conditions
du crédit documentaire. La banque confirmatrice alléguait, pour
sa part, que la banque émettrice avait violé l'article 14 e des
RUU 500 en disposant des documents présentés après les
avoir refusés dans un premier temps. En effet, en vertu de cet article,
la banque qui ne tient pas les documents à disposition de celui qui les
a présentés ou ne les lui réexpédie pas, ne pourra
faire valoir la non-conformité des documents. Le Tribunal de commerce de
Zurich a rejeté cet argument au motif que la prétendue
utilisation des documents aurait consisté à déposer de la
marchandise dans un entrepôt. Aux yeux de ce Tribunal, la banque
émettrice n'aurait pas eu d'autres choix, vu que la banque confirmatrice
n'était pas prête à reprendre les documents et compte tenu
des coûts élevés qu'un retour de la marchandise aurait
engendrés. Ce faisant, la banque émettrice n'aurait en outre pas
créé un avantage injustifié au profit de l'acheteur.
Considérant que les irrégularités qui entachaient les
documents ne pouvaient être qualifiées d'insignifiantes, le
Tribunal de commerce de Zurich a ordonné à la banque
confirmatrice de restituer à la banque émettrice la somme
débitée.
Le jugement a été annulé par le Tribunal
fédéral et renvoyé à l'instance inférieure.
Pour celui-ci, si l'utilisation des documents devait se confirmer, le
comportement de la banque devrait être qualifié de
contradictoire : tout en refusant les documents comme non-conformes, elle
en a disposé, disposant ainsi de la marchandise elle-même. Un tel
acte de disposition équivaut à l'acceptation desdits documents et
prive le refus subséquent de ceux-ci de tout effet juridique, rappelle
le TF, en se référant à son ancienne jurisprudence (ATF 90
II 302, JdT 1965 I 120). Comme dans cette dernière affaire, le fait que
la marchandise aurait été entreposée n'a pas de
pertinence, selon le TF.
L'interprétation adoptée par le TF doit être
approuvée. Le fait que le bénéficiaire de
l'accréditif ait été payé ne joue aucun rôle.
L'art. 14 d ii RUU oblige la banque qui refuse les documents de les tenir
à disposition de celui qui les a présentés, ou de les lui
réexpédier, qu'il s'agisse du bénéficiaire
lui-même ou de la banque qui avait négocié les documents.
Le but de cette règle est de permettre à celui qui a
présenté les documents de faire face à leur refus :
soit en remédiant aux irrégularités, soit en trouvant un
autre acheteur. Par conséquent, en l'absence de toute
instruction/consentement venant du Presenter, dans un laps de temps
raisonnable, la banque est tenue de restituer les documents refusés.
(cf. Opinions R 421 et R 429, 1ère et 2ème questions, in ICC
Banking Commission Collected Opinions 1995-2001 on UCP 500, UCP 400, URC 522 et
URDG 458, Paris 2002).
Dans la pratique, certaines banques ont pris les devants en se
réservant le droit de disposer des documents refusés, sauf
instructions contraires de la part de celui qui les a présentés.
Interpellée sur la validité d'une telle clause (cf. Opinion R 430
publiée dans l'ouvrage précité), la Commission bancaire de
la CCI a estimé que celle-ci aboutirait à une dérogation
aux RUU 500, possibilité offerte aux parties par l'article 1 des RUU
500. L'acte de présentation de documents équivaudrait à
l'acceptation d'une telle clause. Sa validité devrait s'examiner, en
revanche, au regard du droit applicable au crédit documentaire.
Cette affaire apporte des enseignements pour toutes les
parties impliquées dans un crédit documentaire. S'agissant de la
banque qui refuse les documents, seul le consentement exprès du
Presenter peut l'autoriser à en disposer. Il serait tout de
même intéressant de savoir si l'intervention d'une loi de police
pourrait modifier ce constat. En effet, l'état de fait de l'ATF 132 III
620 évoquait l'existence, dans le pays de l'acheteur, d'une loi sur les
importations qui exigeait, selon la banque, la revente de la marchandise,
expliquant ainsi la nécessité d'entreposer celle-ci dans un
dépôt. La nouvelle décision du Tribunal de commerce de
Zurich apportera peut-être une réponse. Quant à ceux qui
présentent les documents, si l'accréditif contient une clause
s'écartant de la répartition des obligations telle
qu'énoncée à l'article 14 d ii des RUU, une
réaction prompte de leur part serait de mise, et ce, dès la
première évocation de la non-conformité des documents.
LISTE
DES FIGURES
FIGURE
1 : LA TECHNIQUE DE TRANSFERT D'UN CREDIT DOCUMENTAIRE
FIGURE
2 : LA REALISATION D'UN CREDIT DOCUMENTAIRE TRANSFERABLE
FIGURE
3 : EMISSION D'UN CREDIT DOCUMENTAIRE STAND BY
FIGURE 4 : MODIFICATION D'UN CREDIT DOCUMENTAIRE
FIGURE 5 : REMBOURSEMENT DE BANQUE A BANQUE
FIGURE 6 : DEROULEMENT D'UN ENCAISSEMENT
DOCUMENTAIRE
FIGURE 7 : LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE
TUNISIEN :
TABLE
DES MATIERES
INTRODUCTION GÉNÉRALE
- 1 -
PARTIE I : LE CADRE THÉORIQUE
DE LA GESTION DES CRÉDITS ET ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES A
L'IMPORTATION
-4 -
CHAPITRE I : LE COMMERCE
EXTÉRIEUR ET LES OPÉRATIONS DE CHANGE
-5 -
INTRODUCTION
- 5 -
SECTION I : LE CHANGE ET LA RÉGLEMENTATION
DES CHANGES
- 5 -
I. Les opérations de change
- 6 -
1. Présentation générale
- 6 -
2. Le marché des changes
- 6-
3. le traitement d'une opération de
change « front to back »
- 11 -
3.1) La négociation
- 11 -
3.2) La tenue de position
- 11 -
3.3) La matérialisation des
opérations de change
- 12 -
II- Le contrôle ou réglementation
des changes
- 13 -
III. Le réseau de correspondants
bancaires et les transferts de fonds
- 14 -
1. le réseau de correspondants bancaires
(Correspondent banking)
- 14 -
2. La communication entre correspondants
étrangers : le réseau SWIFT
- 15 -
3. Les transferts de fonds entre banques
- 16 -
SECTION II : LES ÉLÉMENTS DE
BASE D'UNE TRANSACTION COMMERCIALE
- 18 -
I. Les modes d'expédition et les
contrats de transport
- 18 -
1. Le transport par mer et le connaissement
maritime
- 19 -
2. Le transport par avion et la lettre de transport
aérien
- 20 -
3. Le transport par route et la lettre de voiture
CMR
- 21 -
4. le transport par rail et la lettre de voiture
CIM
- 21 -
5. Le transport combiné et les documents de
transport multimodal
- 22 -
II Les incoterms 2000
- 22 -
1. les incoterms de vente au départ
- 23 -
2. Les incoterms de vente à
l'arrivée
- 23 -
3. L'incoterm DAF
- 24 -
III Les documents de la transaction
- 24 -
1. Les documents décrivant la
marchandise
- 25 -
1.1 La facture commerciale (commercial invoice)
art.37 RUU 500
- 25 -
1.2 la note de poids
- 25 -
1.3. La liste de colisage
- 25 -
1.4. le certificat de qualité
- 25 -
2. Les documents exigés par les services
douaniers
- 26 -
2.1. La facture douanière
- 26 -
2.2. La facture consulaire
- 26 -
2.3. Le certificat d'origine
- 26 -
2.4. Le certificat de circulation
- 26 -
2.5. Le certificat sanitaire ou phytosanitaire
- 27 -
3. Les documents d'assurance
- 27 -
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES DU
CRÉDIT DOCUMENTAIRE ET DE L'ENCAISSEMENT DOCUMENTAIRE A
L'IMPORTATION
- 29 -
TITRE I : LE CREDIT DOCUMENTAIRE A
L'IMPORTATION
- 29 -
Section I :
Généralités
- 29 -
I. Définition
- 29 -
II. Cadre Juridique
- 30 -
III. Les fonctions économiques
- 31 -
IV. Pourquoi utiliser une lettre de
crédit ?
- 31 -
V. Les intervenants d'un Credoc
- 32 -
VI. Les instruments de base d'un Credoc
- 33 -
Section II : Les différentes formes
d'un crédit documentaire a l'import
- 33 -
I. Selon le critère de
sécurité
- 34 -
1. Le crédit documentaire
révocable
- 34 -
2. Le crédit documentaire
irrévocable
- 34 -
3. Le crédit documentaire irrévocable
et confirmé
- 35 -
II. Selon le critère mode de
réalisation
- 35 -
1. Le crédit réalisable par paiement
à vue
- 35 -
2. Le crédit réalisable par
acceptation
- 36 -
3. Le crédit réalisable par paiement
différé
- 36 -
4. Le crédit réalisable par
négociation des tirages
- 36 -
III. Selon le critère de
financement :
- 37 -
1. Le crédit documentaire
transférable
- 38 -
1.1 La technique du transfert
- 38 -
1.2. Le déroulement du crédit
après la livraison
- 41 -
3. Le crédit documentaire avec Red
clause
- 42 -
4. La lettre de crédit d'appui ou de soutien
(Stand- by letter of credit)
- 43 -
4.1. Définition et origines
- 43 -
4.2. Cadre juridique et champs d'applications
- 44 -
4.3. Les caractéristiques
générales des crédits documentaires stand-by
- 47 -
Section III : Les grandes étapes
d'un crédit documentaire import
- 48 -
I. L'ouverture du crédit documentaire
- 48 -
1. La demande d'ouverture du crédit
documentaire
- 48 -
1.1. L'étude de la demande
- 49 -
1.2. L'émission du crédit
- 50 -
2. L'utilisation du crédit documentaire
- 50 -
2.1. La modification du crédit documentaire
(Art 9 d, RUU 500)
- 50 -
2.2. La réception des documents et leur
examen par la banque émettrice
- 52 -
3. Le Remboursement de banque à banque
- 53 -
4. le coût d'un crédit
documentaire
- 55 -
TITRE II : LES ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES A
L'IMPORTATION
- 56 -
Section I :
Généralités
- 56 -
I. Définition
- 56 -
II. Le cadre juridique
- 57 -
III .les intervenants d'une remise documentaire
- 57 -
IV. Les instruments d'une remise documentaire
- 58 -
Section II : Les différentes formes
d'encaissement documentaire
- 58 -
I. la remise des documents contre paiement
(Document against payment D/P)
- 58 -
II. la remise des documents contre acceptation
(Documents against acceptance D/A)
- 58 -
III. La remise des documents contre une lettre
d'engagement
- 59 -
Section III : Les grandes étapes
d'une remise documentaire import
- 59 -
I. La réception de l'ordre
d'encaissement
- 59 -
II. L'encaissement et le transfert du prix des
documents
- 60 -
Conclusion de la première partie :
- 61 -
DEUXIÈME PARTIE :
PRÉSENTATION ET ANALYSE DU MODE DE GESTION DES CRÉDITS ET
ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES IMPORT A
- 62 -
INTRODUCTION
- 63 -
CHAPITRE III : AMEN BANK ET
LE SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN
- 64 -
SECTION I : LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE
TUNISIEN
- 64 -
I. La Banque Centrale de Tunisie (BCT)
- 65 -
II. Les banques Spécialisées ou
à statut personnalisés
- 66 -
III. Les bureaux de représentation des
banques étrangères
- 67 -
IV. Les établissements de
crédit
- 67 -
1. Les banques
- 68 -
2. les établissements Financiers
- 69 -
SECTION III : PRÉSENTATION DE
L'ETABLISSEMENT AMEN BANK
- 70 -
I. Historique
- 70 -
II. Organisation
- 72 -
III. La Direction Centrale des Relations
Internationales
- 74 -
IV. la Division des Opérations
Documentaires (DOD)
- 74 -
V. AMEN BANK et le commerce
extérieur
- 75 -
Conclusion :
- 77 -
CHAPITRE IV : PRATIQUE ET ANALYSES DE
GESTION DES CREDITS ET ENCAISSEMENTS DOCUMENTAIRES IMPORT A AMEN
BANK
- 78 -
TITRE I : LA PRATIQUE DU CREDIT ET DE LA
REMISE DOCUMENTAIRE A L'IMPORTATION
- 79 -
Section I : Les crédits
documentaires a l'import
- 79 -
I. Réceptionner les instructions du
mandant
- 80 -
II. Analyser les instructions contenues dans le
mandat
- 82 -
III. Procéder à l'émission de
l'instrument documentaire bancaire
- 84 -
IV. Effectuer les modifications du crédit
documentaire
- 85 -
V. Assurer la réalisation du
crédit
- 86 -
1. La réception des documents
- 86 -
2. L'examen des documents
- 86 -
2.1. L'examen de forme
- 87 -
2.2. L'examen de fond
- 87 -
2. Le sort des documents
- 94 -
Section II : Les remises documentaires a
l'import
- 96 -
I. Le cas des paiements a vue
- 97 -
II. Le cas des documents contre acceptation de
traites
- 99 -
III. Le cas des documents contre acceptation et
aval bancaire
- 102 -
IV. Le cas des documents contre lettre
d'engagement
- 102 -
Conclusion :
- 103 -
TITRE II : ANALYSES DE GESTION ET
RECOMMANDATIONS PRATIQUES
- 103 -
Section I : Les analyses de gestion
- 104 -
I. Analyse de l'aspect technique
- 104 -
II. Analyse de l'aspect managérial
- 105 -
III. Analyse de l'aspect commercial
- 106 -
Conclusion :
- 107 -
Section II : Recommandations pratiques et
limites de l'étude
- 108 -
I. Nos Recommandations en 7 Points
- 108 -
II. Le cadre et les limites de notre
étude
- 109 -
1. Le cadre de notre étude
- 109 -
2. Les limites de notre étude
- 109 -
CONCLUSION
GÉNÉRALE :
- 115 -
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
LISTES DES FIGURES
* 1 Opérateur
chargé d'acheter et de vendre des devises en essayant si possible de
dégager un bénéfice (spread)
* 2 il s'agit des chiffres
révélés (en avril 2004) par l'étude triennale
effectuée auprès de 50 banques de premier rang dans le
monde ; les résultats de cette étude sont disponibles sur le
site Internet de la banque de règlements internationaux
(BRI) :www.bis.org
* 3 Le marché
interbancaire est le marché sur lequel les banques échangent
entre elles des actifs financiers ou financiers et empruntent ou prêtent
à court terme, et ou également la banque centrale intervient pour
apporter ou reprendre de la liquidité ; appliqué au change,
il devient le marché sur le quel les banques du monde entier
achètent et vendent ou prêtent et empruntent des devises
(euro-devises)
* 4Banque de règlements
internationaux (BRI) -Bank of international settlements (BIS) www.bis.org
* 5 www.cambiste.info
* 6 Pour plus d'informations sur
les cambistes voir www.cambiste.info
* 7 Ces institutions
surnommées « zinzins » disposent de
liquidités débordantes, qu'elles prêtent sur le
marché des euro-devises ou investissent dans des actifs financiers ou
monétaires le plus souvent américains.Elles sont structurellement
prêteuses.
* 8Eric DIDIER, marchés
des changes P. 4 consultable sur www.homepage.mac.com
* 9 www.guide-finance.net
* 10 CAD : Dollar Canadien
* 11 Reuters est une
société multinationale spécialisée dans
l'édition de progiciels pour salles de marchés ; Elle vend
des informations financières par exemple taux de change, taux
d'intérêt et offre des services divers aux front office et back
office dans le cadre de la gestion des risques , des offres d'achats de devises
ou de prêts en euro-devise ; pour plus d'informations voir
www.reuters.comf
* 12
www.marchés-financiers.net
* 13 Etant entendu que devise
représente toute monnaie en dehors de la monnaie nationale
* 14 En général,
tous les établissements de crédit reçoivent cet
agrément lors de leur constitution
* 15 Consulter
réglementation des changes en Tunisie sur le sit web de la Banque
Centrale de Tunisie www.bct.org.tn
* 16 Voir www.swift.com
* 17 www.cambistes.info
* 18 Bank identifial code
* 19 International Bank Account
Number
* 20 www.reingex.com
* 21 Selon les infrastructures
portuaires existantes
* 22 Entre le transporteur et
le représentant de l'exportateur (resp. importateur)
* 23 Entre la compagnie
aérienne et le représentant du vendeur (resp. acheteur)
* 24 Lettre de transport
Aérien
* 25 Art 28 RUU 500
* 26 Convention internationale
de marchandises, Berne (SUISSE) 14 octobre 1890
* 27 www.fr.wikipedia.org
* 28 Art 26, RUU 500
* 29 S'il est émis au
porteur
* 30 Chambre de Commerce
International
* 31 Chaque nation dispose de
sa propre réglementation du commerce extérieur
* 32 Voir Tableaux en Annexe 1,
pour plus de détails
* 33 www.interex.com
* 34 www.iccwbo.org
* 35 En cas de livraison de
biens d'équipement lourds ou de biens industriels
* 36
www.eur-export.com
* 37
www.ducroiedelcredere.be
* 38 www.eur-export.com
* 39 De nouvelles règles
RUU 600 ont étés fixés les 24 et 25 octobre par la CCI et
entreront en vigueur le 1er juillet
2007
* 40 Le plus souvent, la loi du
lieu d'exécution du crédoc est une référence
souvent prise en considération en cas de litiges.
* 41 Selon brochure de SCOTIA
BANK sur les crédits documentaires www.scotiabank.com
* 42 Ce cas est possible si la
banque de l'exportateur est le correspondant de la banque
émettrice ; Dans le cas contraire, c'est une autre banque de la
place qui notifie l'ouverture du crédit au
bénéficiaire.
* 43 En Tunisie, l'article 6 du
décret 94-1743 du 29 Août 1994 portant fixation des
modalités de réalisation des opérations de commerce
extérieur définit en ce terme le contrat
commercial « on entend par contrat commercial tout document
justifiant d'un achat ou d'une vente de produit de / à l'étranger
tel les pièces ci après : contrat régulier, facture
pro forma, confirmation définitive de vente
* 44 Le risque de voir
l'acheteur ne pas pouvoir honorer le paiement
* 45 Le risque de voir la
banque centrale de ce pays interdire les transferts de fonds en devises ou de
voir les relations financières et économiques entre son pays et
ce pays partenaires rompues.
* 46 Définition
empruntée au site www.awex.be
* 47 L'article premier des RUU
500 stipule que « les Règles et Usances Uniformes relatives
aux crédits documentaires, révision de 1993, Publication CCI
N° 500, s'appliquent à tous les crédits
documentaires(y compris dans la mesure où elles seraient
applicables aux lettres de crédit Stand-by), dès lors
qu'elles font partie intégrante du crédit. Elles lient toutes les
parties intéressées, sauf dispositions contraires
stipulées expressément dans le crédit.
* 48 Affirmation
empruntée au site Web de l'Union des Banques Suisses (UBS)
www.ubs.com
* 49 Dans l'import-export, la
SBLC est principalement utilisée avec les Etats d'Amérique,
fréquemment aussi avec l'Extrême-Orient ou simplement quand les
cocontractants décident d'utiliser cette forme juridique comme
instrument de garantie.
* 50 D'après
présentation de la SBLC sur www.bnpparibas.com
* 51 Royaume- Uni, Afrique du
Sud, Ghana etc....
* 52 Voir modèle Annexe
2
* 53 Au même titre qu'une
lettre de crédit documentaire, voir Art 13 RUU 500
* 54 Voir article sur ce sujet
annexe 3
* 55 A la lumière des
articles 5, 12 et 20 des RUU 500
* 56 Voir Partie 2,
P.117-118
* 57 Qui se trouve etre la
correspondante de la banque émettrice
* 58 Commissions d'engagement,
de confirmation entre autre
* 59 En cas de crédit
irrévocable
* 60 Voir article sur ce sujet
en annexe 5
* 61 Voir les opérations
de change et de transferts entre banques au Chapitre 1
* 62 Elle sera importante si
elle touche l'engagement de la banque
* 63 En terme d'engagement et
de risque pour les banques
* 64 il persiste toujours une
incertitude du fait de l'éloignement géographique des parties
* 65 www.eur-export.com
* 66 Produits alimentaires,
produits vestimentaires...
* 67 D'après
article : la problématique du financement du commerce
extérieur ; site Internet : www.etude.ccip.fr
* 68 Nombre d'agences à
ce jour selon la BCT
* 69 Voir réglementation
des changes sur le site de la BCT www.bct.gov.tn
* 70 Swift est le moyen le plus
utilisé de nos jours pour sa grande fiabilité et la
rapidité de transmission des messages
* 71 L'acheteur doit se dire
que si son vendeur lui demande un crédit transférable, c'est
qu'il n'est probablement pas le véritable fournisseur de la
marchandise
* 72 Voir modèle en
Annexe 4
* 73 Voir les Spécimen
de documents en Annexes 5 à 21
* 74 les banques refusent les
simples notes de couverture émises par des courtiers
* 75 la date d'émission
du document d'assurance ne doit pas etre postérieure à la date
d'expédition, sauf s'il précise de manière expresse que la
couverture entre en vigueur au plus tard le jour d'expédition de la
marchandise ;
* 76 L'acheteur des documents
pourra entrer en possession de la marchandise
* 77Par spécialistes
documentaires, nous entendons le personnel de la Division des Opérations
Documentaire
* 78 Nous faisons allusion aux
banques des pays en développement
* 79 Les détails de
cette étude sont disponibles sur le site web de la chambre de commerce
internationale : www.iccwbo.org
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