Introduction
Le Maroc est considéré comme un exemple de
stabilité politique en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Moderne et
ouvert à l'extérieur, il bénéficie aussi d'un
emplacement stratégique : il fait parti de la zone
Méditerranée /Atlantique, une des premières destinations
du tourisme mondial et se trouve à proximité du plus grand
marché émetteur au monde, en l'occurrence l'Europe.
Avec 3 500 Km de côtes, le Maroc dispose de
potentialités balnéaires exceptionnelles. De plus, le pays offre
des paysages variés et contrastés (mers, montagnes,
vallées et déserts) ; ses villes impériales, ses
médinas médiévales, sa gastronomie mondialement reconnue,
son artisanat réputé et son hospitalité légendaire,
font du Maroc, une destination de dépaysement et de rêve.
Tel est le Maroc, qui reçoit et qui offre,
s'apparentant depuis toujours, par delà les images réductrices
des cartes postales, à une maison d'hôtes, ouverte sur
elle-même et sur les autres. Ce Maroc est sans conteste celui auquel sont
attachés les Marocains : non seulement une destination attractive
parmi bien d'autres, mais un havre de quiétude et de paix, un pays
capable de fournir aux siens travail, prospérité et
bien-être... Ce Maroc-là mérite bien un plan de
développement mobilisateur à la hauteur de ses espérances,
et un débat national franc et sincère.
Pourtant, faute d'une politique touristique, le potentiel du
tourisme marocain a été longtemps sous-exploité. Durant
les 20 dernières années, il a enregistré une croissance
modeste, au regard de l'évolution du secteur dans d'autre pays
comparables de la méditerranée, tels la Tunisie ou l'Egypte...
En fait, le tourisme souffre de problèmes structurels
(fiscalité, financement,...etc.) qui sont autant d'obstacles à
son développement. En outre, force est de constater que le tourisme, de
par son impact direct ou induit sur des segments entiers de l'économie,
est un secteur stratégique en vue du décollage économique
et de la mise à niveau du Maroc. Pour qu'il joue pleinement son
rôle de locomotive de la croissance marocaine, le tourisme doit
bénéficier d'un environnement favorable, qui permet de valoriser
les énormes potentialités du pays et de rompre avec les freins du
passé.
Notre travail de recherche consiste à positionner le
Maroc par rapport à ses concurrents directs au bassin
méditerranéens, qui proposent des prestations similaires, que
ça soit au niveau du balnéaire, du culturel, des affaires, de
montagnes /Randonnées, ou l'Aventure / Désert, à savoir la
Tunisie, l'Egypte, la Turquie et Israël.
Le Maroc est officiellement engagé dans une nouvelle
stratégie touristique, dénommée « vision
2010 ». L'objectif affiché de cette stratégie est de
créer les conditions favorables au décollage du tourisme
marocain.
Pour soutenir cette ambition, le gouvernement et la
fédération du tourisme ont élaboré un
contrat-programme pour la période 2001-2010 qui fixe les objectifs
à atteindre et les lignes directrices de la stratégie.
§ Les objectifs en chiffres sont :
1
|
10 000 000
|
Entrées aux frontières en 2010
|
2
|
7 000 000
|
Touristes internationaux hébergés en
hôtels classés
|
3
|
80 000
|
Chambres construites sur la période 2000-2010 portant
la capacité à 115 000 chambres (230 000 lits)
|
4
|
6
|
Nouvelles stations balnéaires pour une offre
balnéaire de 160 000 lits contre 30 000 en 2000
|
5
|
30
|
Investissements sur la période 2000-2010 dans le seul
secteur hôtelier, en milliards Dhs
|
6
|
480
|
Recettes en devises générées par le
tourisme sur la période 2000-2010, en milliards Dhs
|
7
|
600 000
|
600 000 Emplois nouveaux crées, soit
1 200 000 emplois au total et 6 000 000 de marocains
bénéficiant directement ou indirectement des retombées du
secteur
|
8
|
8,5%
|
Taux de croissance annuel moyen du PIB sur la période
2000-2010
|
9
|
20%
|
Contribution du tourisme au PIB national en 2010
|
10
|
26 000
|
26 000 PIB par tête en Dhs, soit un doublement sur
la période 2000-2010
|
La réalisation de ces objectifs doit passer par un
positionnement offensif sur le tourisme balnéaire et ce à travers
le Plan Azur qui se représente par la construction de 6 sites
balnéaires à savoir Taghazout (près
d'Agadir), Plage Blanche (près de Guelmim), Mogador
(près d'Essaouira), Mazagan (près d'El Jadida),
Lixus (près de Larache) et Saïdia (près
d'Oujda).
En 2010, le tourisme balnéaire devra représenter
70% de l'offre hôtelière, soit une capacité
supplémentaire de 65 000 chambres.
La concrétisation de ces nouvelles stations
touristiques permettra la réalisation de 57.000 lits dont 32.000 lits
hôteliers. Ces nouvelles stations permettront de doter le Maroc d'une
nouvelle génération de Ressorts touristiques offrant un produit
balnéaire « intelligent », avec un positionnement
marketing spécifique et un aménagement de qualité
répondant aux normes et standards internationaux. Elles regroupent aussi
des programmes d'hébergement, d'animation et de loisirs.
Ces stations sont adaptées à
l'évolution des attentes du marché c'est-à-dire un
positionnement central « Soleil et Mer », associé
à des produits spécifiques en forte croissance tels le tourisme
de santé, le tourisme golfique et sportif, le tourisme culturel ou
encore le tourisme de séminaires (en fonction des potentialités
de chaque site).
Les politiques engagées dans le cadre de la vision 2010
commencent timidement à porter leurs fruits. Six chantiers sont
prévus dans le cadre du plan Azur, quatre seulement ont
été concédés.
La station Saïdia a été
attribuée au géant espagnol des BTP FADESA. Il a
une capacité totale de 28 000 lits (dont 16 000 en hôtel et
12 000 en immobilier). Ce projet a été estimé
à ses débuts à 9,3 milliards de Dirhams. Il est le
chantier le plus abouti puisque l'ouverture de son premier hôtel est
attendue pendant le deuxième semestre 2006.
La station Mogador dans la région
d'Essaouira, attribuée au consortium
Belgo-Français-Hollandais Thomas & Piron, Risma et
Colbert-Onco, comprend la construction d'hôtels et d'immeubles avec une
capacité totale de 10.500 lits représentant un investissement
total de 4,7 milliards de Dirhams. Les travaux d'aménagement de cette
station sont prévus pour le mois de décembre 2005. Le premier
hôtel devrait être inauguré début 2007.
Le troisième projet est celui de
Mazagan, se situant à 5 Km de la ville d'El
Jadida, le promoteur choisi pour mettre à terme ce chantier est
le consortium Maroco-Sud, African Kerzner, Somed, CDG, Mamda. L'investissement
global du projet s'élève à 5,3 milliards avec une
capacité d'accueil de 8 000 lits au total. Et on devrait assister
à l'ouverture de cette station en Août 2007.
Enfin Lixus, limitrophe de la ville de
Larache, a été concédée au
consortium belgo-hollandais Thomas & Piron et Orco. Le cahier de charge
veut que cette station soit dotée d'une très grande
capacité d'hébergement (environ 12 000 lits au total) et ce pour
un investissement global de 5,3 milliards de Dhs. Le projet n'a pas encore
été lancé, mais cela ne saurait tarder d'après le
calendrier fixé par le plan Azur. En ce qui concerne les 2 chantiers
restants (projets Taghazout et Plage Blanche) c'est le statut quo. Ils ont un
même point commun : leur non concession. Mais il serait logique de
les différencier.
En effet la station Taghazout (près d'Agadir),
après une concession au promoteur palais des roses (filiale du groupe
DALLAH Al Baraka) en 2002, a été retirée à celui-ci
faute de non respect des cahiers de charges. Un appel d'offre a donc
été lancé à nouveau et l'aménagement de la
station a enfin été concédé au fond
d'investissement Colony Capital, groupe américain qui s'est
engagé au-delà de l'aménagement de la station, puisqu'il
va développer plus de 50% des capacités planifiées par la
station à terme et ainsi positionner la destination Taghazout dans la
tranche supérieure du luxe.
Le projet Plage Blanche à Guelmim quant à lui
n'a toujours pas réussi à trouver de promoteurs depuis 2001 et
dont l'appel d'offre est attendu, d'après les dernières assises
du tourisme à Tanger, pour la fin de l'année 2006.
Par ailleurs, la construction de sites reste insuffisante, les
infrastructures routières ainsi que le renforcement du secteur
aérien doivent suivre l'évolution du balnéaire.
Le Maroc a paraphé un accord d'Open sky avec l'Union
européenne le 14 décembre 2005. Celui-ci prévoit un ciel
libre, sans limitation de nationalité ni de capacité pour les
compagnies marocaines et européennes.
Le Maroc s'intéresse aussi à la formation des
cadres. De ce fait, il a fixé l'objectif d'atteindre un total de 600 000
cadres formés. La contribution budgétaire allouée
à l'Office Nationale Marocaine du Tourisme est passée de 350
Millions de Dhs en 2005 à 400 Millions de Dhs en 2006. On remarque que
la part de l'ONMT est égale aux 2/3 du budget du ministère du
tourisme, ce qui montre l'importance accordée à cet organe.
En conséquence, Les arrivées touristiques ont
progressé de 15 % en 2005 par rapport à 2004 et une hausse des
nuitées de 18 % a été enregistrée. Ainsi, le nombre
des arrivées est estimé à 5.501 millions de personnes.
Mais malgré tous ces efforts, le Maroc reste
derrière la Tunisie avec 5.998 millions, pays qui ne représente
presque que le tiers du Maroc grâce à son balnéaire
très poussé (Bizerte et Sousse et Hammamet ...) et à son
culturel (Kairouan). L'Egypte quant à lui qui reçoit 6 millions
grâce à sa fameuse culture pharaonique (ghizeh, Louxor et Assouan
...) et son balnéaire très étendu (charm cheikh, Hurghada,
et Alexandrie).
La Turquie, qui chapeaute ce groupe avec 16.882 millions
présente ces mêmes prestations mais à dose
différentes : beaucoup de culturel surtout à Istanbul qui
concentre toute la civilisation Ottomane dans ses palais et Mosquées et
moins de balnéaire grâce aux quelques îlots qui
l'entourent.
La seule comparaison où le Maroc sort gagnant est avec
L'Etat hébreu qui reçoit 1.506 millions malgré
l'insécurité et la guerre qui hante son image touristique et sa
réduite superficie. Les prestations sont surtout culturelles
grâces aux monuments historiques religieux de Jérusalem, et aux
côtes douces de Haïfa.
|