"en aparté"sur Canal Plus : l'invité, le public et le média comme tiers autoritaire dans une émission de conversation( Télécharger le fichier original )par Marylène Khouri Institut Français de Presse Paris II-Assas - Maà®trise d'information et communication 2005 |
Université Panthéon-Assas- Institut français de Presse Mémoire de maîtrise d'information et communication En aparté sur Canal plus : l'invité, le public et le média comme tiers autoritaire dans une émission de conversation. »
Présenté par Marylène KHOURI Soutenance en septembre 2005 Sous la direction de Frédéric Lambert « L'université Panthéon-Assas n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. » SOMMAIREIntroduction...............................................................................4 Première partie : Pascale Clark, une figure de l'autorité.......................................13 a) Un parcours reconnu par ses pairs.........................................................14 b) La mise en scène de l'absence............................................................21 c) Une voix venue d'ailleurs..................................................................26 d) De la mère au maître........................................................................33 Deuxième partie : La spectacularisation de l'intime.............................................40 a) Le « zoo Humain »...............................................................................41 b) Un simulacre d'intimité.........................................................................48 c) Le dévoilement de l'invité.....................................................................55 Troisième partie : Une parodie de conversation ?.............................................64 a) De l' « Olympien » au « people »............................................................65 b) Le véritable interlocuteur : le tiers- téléspectateur..........................................72 c) Le politique à l'épreuve........................................................................78 Conclusion ...........................................................................85ANNEXES IntroductionDans le paysage audiovisuel français se détachent de nombreuses émissions à vocation promotionnelle pour des artistes en mal de narcissisme et pour un public en mal de confidences: Tout le monde en parle, On ne peut pas plaire à tout le monde , 20h10 pétantes , On a tout essayé , Recto verso , Vivement dimanche ...Tous ces programmes, sous un verni pseudo-culturel se repaissent des confessions plus ou moins intimes de personnalités du monde du cinéma, de la télévision, du sport, de la politique. La présence de ces personnalités garantit à ces programmes sinon de l'audience, du moins du contenu. Différents procédés ont été mis en place pour leur conférer un caractère original. Chez Thierry Ardisson, la provocation a du bon avec le fameux « sucer, c'est tromper » posé à un Michel Rocard sceptique ; chez Marc-Olivier Fogiel, le parfum de l'inattendu dû au direct conjugué à l'impertinence de l'animateur séduit. Chez certains, on mise sur la valorisation de l'invité à travers une scénographie avantageuse comme dans « Vivement dimanche ». Bref, autant de stratagèmes pour attirer des têtes d'affiche et trouver des concepts plaisants. Ces émissions créent un contexte particulier, tant pour le média que pour l'invité : confronté à un simulacre de conversation naturelle et désintéressée, les participants s'adressent en fait au public, dans l'attente d'un retour d'ordre affectif. Cela crée une relation au sein de laquelle le concept d'autorité prend son sens. Il existe même des conflits d'intérêts entre les différents animateurs quant au choix des invités. La presse rend compte parfois de cette guerre des tranchées larvée ; on se souvient par exemple de l'affrontement entre Thierry Ardisson et Marc-Olivier Fogiel, ce dernier étant soupçonné d'avoir copié le concept de « Tout le monde en parle » et de ce fait de « voler » les invités. Il demeure en effet de plus en plus difficile d'inventer de nouveaux formats d'entretien du fait de la prolifération de ce type d'émissions et de l'inaccessibilité croissante des « vrais stars » qui se défilent le plus souvent au profit de vedettes éphémères au parcours moins riche de la télé-réalité ou de la télévision. C'est donc dans un contexte de féroce concurrence qu'est apparue « En aparté » sur la chaîne cryptée Canal plus à la rentrée 2001. Présentée par Pascale Clark dont nous reviendrons sur le parcours et la personnalité, sa diffusion succède à celle, ultra-médiatisée, de Loft Story (sur la chaîne M6). Pourquoi cette mise en parallèle ? Les deux émissions adoptent toutes les deux le procédé de mise en isolement dans un simulacre d'appartement-plateau, et ce à l'heure où les médias s'intéressent de plus en plus aux questions de voyeurisme. En aparté : programme phare de Canal plusDepuis son apparition en 2001, En aparté a conquis public, annonceurs ainsi que les différents directeurs qui se sont succédés à la tête de la chaîne cryptée. Diffusée à des heures de grande écoute, en clair, elle est destinée au public de Canal plus, plutôt cultivé, branché et aisé. En premier lieu, elle était diffusée le samedi soir à 20 heures puis le samedi à 13h40. Elle est l'un des programmes dits « d'appel » de la chaîne. Canal plus en effet se doit d'entretenir sa réputation de chaîne ouverte, novatrice, exigence à laquelle En aparté répond avec son concept de renouvellement des codes de l'interview télévisée. Le projet était intitulé, à sa genèse, « A l'intérieur ». L'idée de l'émission revient à Alexandre Drubigny, ex-directeur des programmes de Canal plus. Par ailleurs, Canal plus a une tradition de promiscuité avec les personnalités culturelles, par son rôle majeur dans le financement du cinéma au succès de feu Nulle part ailleurs qui séduisait la majeure partie des vedettes de l'époque. De ce fait, la chaîne se devait d'avoir son émission d'entretien à l'instar de La Méthode Cauet sur TF1, Tout le monde en parle sur France 2, ONPP1(*) sur France 3. Enfin, malgré les nombreux problèmes identitaires et commerciaux qu'a connus Canal plus depuis quelques années, En aparté n'a jamais été menacé et a su conserver une audience stable, 500 000 téléspectateurs en moyenne, soit 3.5% de part de marché, bien que la proportion d'invités par semaine ait été réduite de trois auparavant à deux aujourd'hui. Le budget de l'émission est de 60 000 à 90 000 euros par numéro. * 1 ONPP étant l'abréviation d' On ne peut pas plaire à tout le monde « , je l'utiliserai souvent au cours de ce mémoire. |
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