COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE
CENTRALE (CEMAC)
INSTITUT SOUS-REGIONAL MULTISECTORIEL DE TECHNOLOGIE
APPLIQUEE DE PLANIFICATION ET D'EVALUATION DE PROJETS
(ISTA)
B.P. 3910 - Tél : 5241° 74 42
48
Libreville GABON
:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
Thème du mémoire
IMPACT DE LA FILIERE TEXTILE COTON CAMEROUNAISE SUR LE
DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE NATIONAL :
BILAN ET PERSPECTIVES
Mémoire pour l'obtention du
Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées en Analyse et Evaluation des
Projets.
Présenté et soutenu par :
HAMADJAM Raphaël Athanase
Elisée
Ingénieur Statisticien
Encadrement :
Directeur de Mémoire :
Pr. KAMGNIA DIA Bernadette,
Enseignante à l'Université de Yaoundé II
Encadreur Technique :
M. TCHOTCHOM BEYEK Jean Emmanuel
Ingénieur Statisticien
Analyste et Evaluateur de Projets
DEDICACES
Ce mémoire est dédié à mes
regrettés parents, Bernard YANGOUO et
Thérèse GUIWHOUAT, qui m'ont toujours poussé
et motivé dans mes études. Sans eux, je n'aurais certainement pas
fait d'études longues. Ce mémoire représente donc
l'aboutissement du soutien et des encouragements qu'ils m'ont prodigués
tout au long de ma scolarité. Qu'ils en soient remerciés par
cette trop modeste dédicace.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes vifs
remerciements :
Au Professeur KAMGNIA, de l'Université de
Yaoundé II, à SOA, pour m'avoir honoré en acceptant de
diriger ce travail.
A M. TCHOTCHOM BEYEK Jean Emmanuel pour l'encadrement
technique et pour m'avoir guidé, encouragé et conseillé
pendant toute la période de stage. Je tiens à mentionner le
plaisir que j'ai eu à travailler avec lui.
Je remercie tous ceux sans qui ce mémoire ne serait pas
ce qu'elle est, aussi bien par les discussions que j'ai eu la chance d'avoir
avec eux, leurs suggestions ou contributions. Je pense ici en particulier
à M. YANGAM Emmanuel, M. TCHAMANDE Pierre et M. EMBANGLIAN
Jérôme.
Je tiens fermement à mentionner le plaisir que j'ai eu
à étudier à l'ISTA. J'en remercie ici le Directeur
Général M. NDONGO Hervé Pascal, qui par sa foi en cette
Institut réussit à mener à bout la lourde et difficile
mission qui lui est confiée. Je pense également à ses
collaborateurs directs, M. NGATTAI LAM Merdan et M. MEYE Frank Olivier et
à tout le personnel de l'ISTA.
Je tiens également à associer à cette
oeuvre tous mes collègues de promotion que j'ai eu le plaisir de
côtoyer pendant cette période de formation. Une pensée va
particulièrement à tous ceux d'entre nous qui n'ont pas eu la
possibilité d'aller jusqu'au bout de leur formation.
Je tiens également à remercier tous mes
frères et amis qui ont cru en moi, m'ont encouragé et m'on
donné la force d'aller jusqu'au bout, a savoir, M. FONDJA Guy
Aimé, M. GHEAHNJIM Odilon I. A., Mme PLONG HOUMKOUA Stell, M. NFOR
Martin GIH HOUM, M. NGASSA Laurent, M BINYE THOMAS, M. FAGNI Abdou Salam.
Je pense enfin fortement et à tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail.
Enfin et surtout au DIEU TOUT-PUISSANT qui m'a toujours
soutenu.
AVANT PROPOS
L'ISTA, Institut Sous-Régional Multisectoriel de
Technologies Appliquées, de Planification et d'Evaluation de Projets, a
pour principales missions :
· la réalisation des études
d'investissement expost et exante,
· et la formation universitaire des cadres capables de
concevoir, d'évaluer, de réaliser et de suivre l'exécution
des projets de développement.
La formation universitaire, étalée sur douze
mois, est sanctionnée par un Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées (DESS) en Analyse et Evaluation des Projets.
Les cinq derniers mois de la formation sont consacrés
au stage pratique. C'est un exercice qui met en relation la théorie et
la pratique. Pendant cette période, le stagiaire est placé sur le
terrain en situation professionnelle, pour la réalisation d'une
étude de préfaisabilité ou d'évaluation d'un
projet, ou encore pour une étude de création d'une PME, ou encore
pour le diagnostic d'une entreprise existante.
C'est dans ce contexte que s'est effectué cette
étude qui porte sur l'" impact de la filière textile coton
camerounaise sur le développement socioéconomique national ".
Le thème a été proposé par le
Ministère Camerounais du Développement Industriel et Commercial
dans un contexte marqué par la mise en oeuvre des réformes
économiques profondes qui concernent la redynamisation de certaines
filières susceptibles d'impulser l'économie nationale.
Cette étude, qui n'a pas la prétention
d'être exhaustif, se veut tout d'abord un effort de recherche. Nous avons
adopté ici une approche diagnostique et perspective.
RESUME
Après avoir situé la problématique
actuelle liée à la situation économique et sociale du
Cameroun, et au développement de la filière coton textile
camerounaise, Nous avons procédé, d'abord à une analyse
diagnostique, puis à une analyse perspective.
Le diagnostic de la filière textile coton camerounaise,
première partie de notre travail, a permis de relever son importance
dans le pays et également ses problèmes et sa difficulté
à soutenir l'économie.
L'étude diagnostique de la filière textile coton
dans son ensemble a d'abord nécessité la connaissance des
principaux enjeux y liés dont notamment, son organisation structurelle
et son contexte général sur le plan mondial.
La filière est intégrée verticalement,
regroupant d'amont en aval, les activités de production de coton,
d'égrenage et d'huilerie, de filature, de tissage et d'ennoblissement,
de confection, de bonneterie et de distribution, et dominée au Cameroun
par la SODECOTON et la CICAM.
La production mondiale est dominée par la Chine et les
Etats-Unis, et menacée par la montée de la production de fibres
chimiques. Bien que la production de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ne
couvre que 5% de la production mondiale, elle représente cependant
près de 15% des exportations nettes mondiales. Le coton y joue un
rôle économique et social majeur.
L'analyse des performances économiques de la
filière textile coton camerounaise a par la suite relevée sa
contribution assez significative sur l'économie du pays par la
création de la valeur ajoutée, la balance commerciale, l'apport
en devises et son fort taux d'intégration à l'économie
nationale.
La surface à cultiver, estimée actuellement
à 190 000 ha contre 90 000 ha en 1985, permet la production de
près de 230 000 tonnes de coton graine. La transformation de coton
graine produit environ 15 millions de litres d'huile de coton, 51 milliers de
tonnes de tourteaux et près de 95,5 millions de tonnes de fibre
destinés à près de 95,8% à l'exportation. Le reste
est transformé localement par la CICAM.
L'analyse des performances sociales indique également
un impact assez important de la filière sur la lutte contre la
pauvreté par la création des emplois et la distribution des
revenus.
La filière contribue à l'entretien de
430 000 à 480 000 emplois : 350 000 à
400 000 dans la culture de coton, environ 4 650 dans la
transformation et près de 75 000 dans la confection. Les revenus
distribués sont estimés à environ 26,1 milliards de FCFA
par an au cours de ces trois dernières années.
Mais ces impacts économique et social positifs restent
très dépendant de l'évolution du cours mondial de coton,
des prix de cession locaux et de l'environnement concurrentiel.
Le cours mondial de coton est assez volatile et suscite des
incertitudes. Le prix d'achat du coton graine au producteurs, bien que stable,
restent faible et stimule les exportations informelles de coton vers le
Nigeria. Le système de calcul du prix de cession de la fibre à
l'industrie locale, pénalise la CICAM lorsque les cours mondiaux de
coton baissent.
La filière subit une forte concurrence de
l'extérieur notamment en ce qui concerne les importations de
matières textiles, notamment les articles de friperie.
Les subventions entraînent des retombées
négatives pour les pays en voie de développement dont le
Cameroun. Elles font baisser les cours mondiaux et diminuent ainsi le gain des
pays en développement, qui sont principalement exportateurs de coton.
La CICAM souffre d'une réelle sous
représentativité dans le pays, voir dans la sous région
CEMAC bien que s'appuyant sur la NEWCO (filiale commerciale).
La transformation locale de coton fibre reste encore
très faible.
Ces constats nous ont fait aboutir à la deuxième
partie du travail qui visait l'élaboration, pour la filière, des
perspectives à moyen terme.
Il a fallu d'abord préciser les différentes
mesures prises au plan national et visant à promouvoir les
activités de la filière, et les opportunités offertes dans
le cadre des échanges extérieures. Il s'agit des accords AGOA,
des accords EU-ACP, et du protocole général de Libreville de
1992.
Nous avons ensuite formulé les hypothèses pour
l'élaboration des projections. Les principales concernent l'augmentation
de la production de la fibre de 60% sur cinq ans, l'amélioration du
rendement de production de 1,2 tonnes par hectare à 1,7 tonnes par
hectare, et l'augmentation du taux de transformation locale de coton fibre de
4,2% à 20%.
L'étude présente enfin les résultats des
projections. Il en est ressorti que :
La production de fibre qui atteindra 160 000 tonnes
à l'année 5, soit un surplus de 60 000 tonnes,
nécessitera l'augmentation de la surface cultivable de 26 961 ha
soit un accroissement moyen de 2,46% par an.
La production de coton graine passera ainsi de 250 000
tonnes à 400 000 tonnes correspondant à un accroissement
moyen annuel de 9,86%.
Les sous produits du coton que sont l'huile, les tourteaux,
les coques, le linter et les graines pour semence verront leurs production
respectives augmenter de 60%.
Le chiffre d'affaires de la filière triplera presque
pour atteindre 454 milliards de FCFA à la cinquième année.
Dans le même temps, le poids relatif de la filière dans le PIB
doublera.
Par ailleurs, les revenus distribués vont doubler et le
nombre d'emplois augmentera de près de 60 000.
Il apparaît en conclusion que, bien qu'évoluant
dans un environnement marqué par une rude concurrence, la filière
présente d'énormes atouts qui la dispose à jouer un
rôle majeur dans l'économie camerounaise et la lutte contre la
pauvreté.
Mots clés :
Cameroun, filière textile coton, performances
économiques, performances sociales, coton, textile, coton graine, fibre,
SODECOTON, CICAM.
SOMMAIRE
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
AVANT PROPOS
III
RESUME
IV
SOMMAIRE
VII
LISTE DES TABLEAUX
IX
LISTE DES SCHEMAS
X
LISTE DES ABREVIATIONS
XI
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE PRELIMINAIRE : CADRE GENERAL
DE L'ETUDE
3
0.1. Aperçu sur le Cameroun
3
0.2. Contexte
socio-économique
4
0.3. Problématique et
objectifs
5
0.4. Méthodologie de
l'étude
8
PARTIE I : DIAGNOSTIC DE LA FILIERE
TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
10
CHAPITRE 1 : FILIERE
TEXTILE-COTON : STRUCTURE ET CONTEXTE MONDIAL
11
I.1. Structure de la filière
textile-coton
11
I.2. Filière coton :
contexte international
14
CHAPITRE 2 : PERFORMANCES DE LA FILIERE
TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
20
II.1. Analyse des performances
économiques
20
II.2. Analyse des performances
sociales
36
II.3. Récapitulatif partiel
43
CHAPITRE 3 : PRIX ET CONCURRENCE
44
III.1. Prix
44
III.2. Environnement concurrentiel
48
III.3. Subventions
55
III.4. Récapitulatif partiel
57
PARTIE II : PERSPECTIVES D'EVOLUTION
DE LA FILIERE TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
58
CHAPITRE 4 : ATOUTS DE LA FILIERE
TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
59
IV.1. Cadre institutionnel et
environnement économique
59
IV.2. Accords AGOA
60
IV.3. Barrières tarifaires et non
tarifaires
61
IV.4. Protocole général de
Libreville de 1992
62
CHAPITRE 5 : HYPOTHESES ET METHODES DE
PROJECTIONS
63
V.1. Hypothèses sur les
quantités produites
63
V.2. Hypothèses sur les
ventes
67
V.3. Hypothèses sur les valeurs
ajoutées
70
V.4. Hypothèses sur les revenus
distribués
70
V.5. Hypothèses sur les emplois
créés
71
CHAPITRE 6 : RESULTATS DES PROJECTIONS
A MOYEN TERME
72
VI.1. Evolution prévisionnelle
des surfaces cultivables
72
VI.2. Evolution prévisionnelle et
prospective de la production de la filière
73
VI.3. Evolution prévisionnelle et
prospective du chiffre d'affaires et de la valeur ajoutée
75
VI.4. Evolution des revenus et de
l'emploi
76
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
78
BIBLIOGRAPHIE
81
ANNEXES
84
TABLE DES MATIERES
85
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 01 : Evolution de l'IDH du
Cameroun : 1975-2000.......................................... 5
Tableau 02 : Productions de fibres
textiles (en milliers de tonnes)................................... 14
Tableau 03 : Production de coton fibre en
Afrique de l'Ouest et du Centre, en milliers de
tonnes.........................................................................................
16
Tableau 04 : Exportations nettes de
coton, 1980/1981-2001/2002 (en milliers de tonnes
métriques).......................................................................................
17
Tableau 05 : Exportations nettes de coton
fibre en Afrique de l'Ouest et du Centre.............. 17
Tableau 06 : Production de graines,
d'huiles et de tourteaux en 1997, données en milliers de
tonnes..........................................................................................
18
Tableau 07 : Production de tourteaux (en
tonnes) et d'huile raffinée de coton (en litres)......... 24
Tableau 08 : Principaux produits
d'exportations au Cameroun en 2003............................... 27
Tableau 09 : Echanges de la CICAM avec
l'extérieur.................................................... 31
Tableau 10 : Répartition
géographique des exportations de la CICAM.............................
32
Tableau 11 : Evolution de la contribution
de la CICAM aux recettes de l'Etat, en millions de
FCFA..........................................................................................
33
Tableau 12 : Consommation d'intrants
locaux et importés de la CICAM........................... 34
Tableau 13 : Evolution de l'effectif du
personnel de la CICAM entre 1998 et 2002................. 40
Tableau 14 : Evolution des frais de
formation de la CICAM, en millions de FCFA............... 41
Tableau 15 : Ratios des prix
intérieurs au cours mondiaux (%).......................................
45
Tableau 16 : Impact des exportations
informelles de coton graine sur la valeur ajoutée et la balance des
paiements en 1994/1995 en milliards de FCFA............................ 49
Tableau 17 : Importations de produits
textiles en 2003 (quantités en tonnes et valeurs en FCFA)
..........................................................................................
50
Tableau 18 : Prévision du prix
d'achat de coton graine en FCFA/Kg................................ 67
Tableau 19 : Prix unitaires de fils et
tissus, en FCFA/Unité............................................ 69
Tableau 20 : Surfaces cultivables et
productions........................................................ 72
Tableau 21 : Production de coton et de
ses sous-produits en tonnes.................................. 74
Tableau 22 : Production
prévisionnelle de filés, tissus et
pagnes..................................... 75
Tableau 23 : Chiffre d'affaires et valeur
ajoutée prévisionnels de la filière textile-coton, en
millions de
FCFA..............................................................................
75
Tableau 24 : Estimation des revenus (en
millions de FCFA) et volume d'emplois prévus.........76
LISTE DES SCHEMAS
Graphique 01 : Taux de croissance
réel du PIB du Cameroun de 1976 à 2004................... 4
Graphe 01 : Etapes de la transformation
du coton graine et du coton fibre......................... 13
Graphique 02 : Principaux pays
producteurs de coton fibre en 2001/2002......................... 15
Graphique 03 : Evolution de la production
de coton graine et de la surface cultivée............. 21
Graphique 04 : Evolution des revenus
perçus par les paysans, en milliards de FCFA........... 22
Graphique 05 : Evolution de la
contribution de l'activité agricole dans le PIB du secteur
primaire....................................................................................
23
Graphique 06 : Production de coton fibre
en milliers de tonnes..................................... 24
Graphique 07 : Evolution des exportations
camerounaises de coton (en volume et en valeur)... 26
Graphique 08 : Exportations et
importations de la SODECOTON.................................. 28
Graphique 09 : Evolution des achats de
coton fibre par la CICAM entre 1985 et 2003.......... 29
Graphique 10 : Evolution des indicateurs
de production de la CICAM de 1998 à 2003.......... 30
Graphique 11 : Répartition du
chiffre d'affaires de la CICAM par famille de produits.......... 31
Graphique 12 : Evolution du nombre de
producteurs de coton graine de 1985 en 2003.......... 37
Graphique 13 : Evolution des revenus des
producteurs de coton..................................... 38
Graphique 14 : Répartition des
frais de personnel du premier trimestre 2004........................ 39
Graphique 15 : Evolution de la masse
salariale de la CICAM de 1998 en 2002..................... 42
Graphique 16 : Indice A Cotlook (Coton
égrené, qualité type) en
cents/livre........................ 44
Graphique 17 : Evolution du prix d'achat
de Coton graine aux producteurs........................ 46
Graphique 19 : Evolution du coût
d'achat du coton fibre............................................... 47
Graphique 20 : Importations de fibres
(naturelles, synthétiques et artificielles)................... 51
Graphique 21 : Comparaisons entre chiffre
d'affaires de la CICAM et importations de fils et
tissus.......................................................................................
52
Graphique 22 : Importations d'ouvrages en
matières textiles........................................ 53
Graphique 23 : Croissance des
importations de textile habillement en franchise de douane en provenance des
pays éligibles AGOA, en 2001.......................................
61
Graphique 24 : Evolution
prévisionnelle des surfaces
cultivables................................... 72
Graphique 25 : Evolution
prévisible de la production de
coton........................................ 73
LISTE DES ABREVIATIONS
AGOA
|
|
African Growth Opportunity Act
|
AOC
|
|
Afrique de l'Ouest et du Centre
|
CCIMA
|
|
Chambre de Commerce, d'Industrie, des Mines et de l'Artisanat du
Cameroun
|
CDC
|
|
Cameroon Developement Corporation
|
CEMAC
|
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale
|
CFDT
|
|
Compagnie Française de Développement des Fibres
textiles
|
CICAM
|
|
Cotonnière Industrielle du Cameroun
|
CIRAD
|
|
Centre de Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le Développement
|
CNPS
|
|
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
|
DAGRIS
|
|
Développement des Agro-Industries du Sud
|
DSRP
|
|
Document de la Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
FAO
|
|
Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
|
HEVECAM
|
Hévéa du Cameroun
|
IDH
|
|
Indice de Développement Humain
|
INS
|
|
Institut National de la Statistique
|
ONCPB
|
|
Office Nationale de Commercialisation des Produits de Base
|
OPCC
|
|
Organisation des Producteurs de Coton du Cameroun
|
PIB
|
|
Produit Intérieur Brut
|
PME
|
|
Petites et Moyennes Entreprises
|
PNUD
|
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PPTE
|
|
Pays Pauvres Très Endettés
|
SABC
|
|
Société Anonyme des Brasseries du Cameroun
|
SODECOTON
|
Société de Développement du Coton
|
SONARA
|
|
Société Nationale de Raffinerie
|
SONEL
|
|
Société Nationale d'Electricité du
Cameroun
|
SOSUCAM
|
Société Sucrière du Cameroun
|
UE
|
|
Union Européenne
|
UE-ACP
|
|
Union Européenne - Afrique Caraïbes Pacifique
|
INTRODUCTION GENERALE
L'Afrique, faut-il le souligner, est restée
défavorisée en matière de développement
économique et social. Au lendemain des indépendances, de nombreux
pays de la région ont pu accroître leurs revenus par habitant. Ils
sont parvenus également à réaliser des progrès
appréciables dans les domaines sociaux tels que la santé et
l'éducation.
Cependant, dans les années 80 et au début des
années 90, les pays africains particulièrement ceux de l'Afrique
Subsaharienne ont affiché des résultats économiques
décevants. La plus grande partie de la région se montrant
incapable de rompre avec un scénario de croissance faible (voire recul)
du revenu par habitant, de forte inflation et de difficultés de balance
de paiements.
Entre 1995 et 1997, toutefois, les performances se sont
améliorées et le revenu réel par habitant a
commencé à progresser. Mais cette amélioration tarde
à se répercuter sur le plan social. De nouvelles
stratégies et politiques sont étudiées pour une lutte
efficace contre la pauvreté.
La filière coton, bien que menacée par les
subventions accordées par les pays occidentaux à leurs
producteurs, se présente comme un axe d'appui à la relance de la
croissance et à la lutte contre la pauvreté. Elle joue un
rôle économique majeur dans les pays d'Afrique Occidentale et
Centrale (AOC).
Dans ces pays, le coton concourt à la
réalisation de cinq objectifs essentiels :
· lutter contre la pauvreté ;
· réduire les
vulnérabilités ;
· promouvoir une croissance plus largement
répartie ;
· arrêter la dégradation et assurer la
protection de l'environnement ;
· participer à l'industrialisation des pays
producteurs.
Le Cameroun a mis en oeuvre des réformes
économiques profondes qui concernent la redynamisation de certaines
filières susceptibles d'impulser l'économie nationale. Parmi les
axes stratégiques prioritaires de développement retenus se trouve
la filière textile/coton. Le choix de cette filière s'appuie sur
deux facteurs essentiels, à savoir :
d'une part sa contribution à la lutte contre la
pauvreté. A titre illustratif, dans la région septentrionale du
Cameroun qui est la zone de culture du coton, le coton est la principale source
de revenus monétaires ; facilitant ainsi l'accès aux services de
base (soins de santé, éducation, électricité et
services de communication) ;
et, d'autre part, la capacité réelle de ce pan
de l'économie camerounaise à jouer un rôle moteur dans la
création des emplois, la promotion des exportations, la sous-traitance,
les échanges inter-industriels, ainsi que l'intégration nationale
et sous-régionale, répondant en cela également à
l'option de la transformation de la matière première locale en
produits semi-finis et finis.
D'importantes subventions accordées aujourd'hui par les
pays du Nord, à leurs opérateurs économiques sont à
l'origine de la baisse sensible des cours mondiaux. Cette situation menace la
survie de cette filière dans les pays en émergence dont la
production est essentiellement destinée à l'exportation.
Par ailleurs, la filière est sujette à
d'énormes difficultés dont notamment la contrebande et la
concurrence des produits importés qui bénéficient d'une
réglementation favorable
Ces entraves nécessitent d'être levées
pour faire jouer à ce secteur un rôle moteur dans le processus de
consolidation de la croissance.
La présente étude, diagnostique et prospective,
envisage une démarche stratégique s'appuyant sur deux parties
essentielles.
La première partie porte sur le diagnostic de la
filière. Elle décrit les différents aspects
suivants :
· la structure et le contexte mondial,
· les performances économiques et sociales de la
filière,
· les prix et la concurrence.
Quant à la seconde partie, elle porte sur une analyse
prospective de la filière sur la base du diagnostic établi. Elle
s'appesantit sur les points ci-après :
· les atouts et opportunités de la
filière,
· les hypothèses de projection des indicateurs de
la filière,
· les résultats de projection
Une conclusion permet d'avoir une bonne visibilité sur
certains prérequis à prendre en compte pour le
développement cohérent de cette filière.
CHAPITRE PRELIMINAIRE : CADRE
GENERAL DE L'ETUDE
0.1.
Aperçu sur le Cameroun
Pays du golfe de guinée sur la façade occidentale de
l'Afrique où il possède 320 km de côte, le Cameroun a
schématiquement la forme d'un triangle dont la base longe le
2e parallèle Nord tandis que le sommet se trouve dans le lac
Tchad, un peu après le 3e parallèle. Ce triangle est
délimité par:
· le Nigeria à l'Ouest,
· l' Océan Atlantique au Sud,
· la Guinée Equatoriale,
· le Gabon et le Congo au Sud,
· la République Centrafricaine et le Tchad
à l'Est,
· le Lac Tchad au Nord.
Par sa superficie de 475 442 km² et sa population estimée
aujourd'hui à 16 875 000 habitants, le Cameroun est l'Afrique en
miniature. De surcroît, sa position centrale, son bilinguisme
anglais-français et son niveau de développement lui donnent un
poids beaucoup plus important sur le continent et lui font jouer le rôle
de leader en Afrique Centrale.
Des milieux physiques d'une variété extraordinaire
Cette diversité est d'abord due au relief. La
disposition générale de ce dernier est originale. Les plaines
forment deux ensembles localisés, l'un à la pointe Nord du pays,
au bord du Lac Tchad, l'autre à l'extrémité Sud-Ouest, au
bord de l'océan. Un arc de hautes terres, fait de montagnes et de
plateaux, prend la relève des plaines côtières et
s'étire en direction du Nord-Est, surplombant dans son creux le vaste
plateau Sud-Camerounais. On peut distinguer au Cameroun quatre ensembles de
relief :
· Les plaines et montagnes isolées du Nord
· L'arc des hautes terres du Centre et de l'Ouest
· Le plateau Sud-Camerounais
· Les plaines côtières
Cet aperçu sur le Cameroun fait ressortir les
potentialités géographique et démographique dont dispose
le pays. Ces atouts cadrent-ils avec l'évolution économique et
sociale ?
0.2. Contexte
socio-économique
Le Cameroun a connu depuis les indépendances une
évolution irrégulière de son économie.
1965-1985 : Forte croissance fondée sur
l'agriculture
De 1965 à 1985 (voir graphique 1), le pays a
enregistré une croissance soutenue. Il a consenti un investissement
public considérable pour construire la base industrielle du pays et
assurer le bien-être de la population en lui fournissant des services de
santé, d'éducation et des services sociaux. Cette
prospérité est fondée sur l'abondance des ressources
naturelles dont notamment le cacao, le café, le coton et d'autres
productions végétales tropicales, les produits forestiers, le
pétrole et les ressources minières.
Graphique 1 : Taux de
croissance réel du PIB du Cameroun de 1976 à 2004
Source : Institut Nationale de la Statistique
(INS), Yaoundé
1986-1994 : Forte dégradation de l'économie
La situation économique s'est ensuite fortement
dégradée jusqu'à la dévaluation, en janvier 1994 du
franc CFA : le produit intérieur brut a baissé de 25%
à 30%, la production pétrolière a décru (5 millions
de tonnes en 1995 contre 10 millions en 1989)
1994-2003 : Reprise de la croissance fondée sur la
demande
La dévaluation du FCFA par rapport à sa monnaie
de référence, le FF, en 1994 a relancé la
compétitivité des filières agricoles grâce à
ses effets mécaniques. C'est ainsi qu'après l'application d'une
série de mesures d'ajustements structurels avec l'appui de la
communauté internationale, le Cameroun a renoué avec la
croissance positive, le taux se situant aujourd'hui autour de 5%. Entre 1998 et
juin 1999, les termes de l'échange ont baissé de 13% et la
croissance n'a été que de 4,3%. Toutefois, depuis juin 1999, la
hausse des prix du pétrole et la forte appréciation du dollar ont
permis au Cameroun d'achever avec plus d'aisance son premier programme
d'ajustement structurel mis au point en 1989.
0.3. Problématique et
objectifs
a) Problématique
Bien que le Cameroun ait renoué avec des taux de
croissance positifs depuis 1994, des progrès restent à accomplir
pour la consolidation de cette tendance et la conduite à bien de la
lutte contre la pauvreté dans laquelle le gouvernement est
résolument engagé. A titre illustratif, selon l'édition
2002 du rapport mondial sur le développement humain publié par le
PNUD, 33,34% de la population camerounaise vit avec moins d'un dollar par
jour ; l'Indice de Développement Humain (IDH)1(*), reste faible ; en 2003, le
pays est classé au 141e rang des 177 pays classés par
ordre de prospérité.
Tableau 1 : Evolution de l'IDH du Cameroun :
1975-2000
Années
|
1975
|
1980
|
1985
|
1990
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1997
|
1998
|
2000
|
2002
|
2003
|
IDH
|
0,410
|
0,460
|
0,510
|
0,510
|
0,505
|
0,481
|
0,468
|
0,500
|
0,540
|
0,528
|
0,512
|
0,499
|
0,501
|
Croissance
|
|
2,2%
|
2,2%
|
0,3%
|
-0,8%
|
-4,8%
|
-2,7%
|
6,6%
|
3,7%
|
-1,5%
|
-1,5%
|
-1,3%
|
0,4%
|
Source : PNUD
Le Document de la Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) rédigé en concertation
avec la société civile est une base pour la mise en oeuvre des
actions de lutte contre la pauvreté. Ce document présente les
principaux axes stratégiques des politiques économiques et
sociales à mettre en oeuvre.
b) Justification et base
d'appui.
Dans la recherche des stratégies de la consolidation de
son taux de croissance qui oscille ces dernières années autour de
5% et qui a été amorcée depuis une décennie,
à la suite d'une sévère récession qui a conduit le
Cameroun à mettre sur pied un programme d'ajustement structurel, le
Gouvernement du Cameroun, a prescrit l'engagement des actions visant à
redynamiser certaines filières susceptibles d'impulser l'économie
nationale.
Cette option, faut il le rappeler, s'accorde parfaitement avec
la création des Codes Sectoriels prévus par la Charte des
Investissements dont le Cameroun s'est doté le 19 avril 2002.
Il convient toutefois de souligner à cet effet que le
choix de la filière textile-coton, parmi les axes stratégiques
prioritaires de développement, s'appuie sur deux facteurs essentiels,
à savoir :
d'une part sa contribution à la lutte contre la
pauvreté dans laquelle le Cameroun, classé parmi les Pays Pauvres
Très Endettés (PPTE), est résolument engagé. A
titre illustratif, cette filière constitue la principale ressource
monétaire des populations des trois provinces septentrionales qui
forment la région la plus peuplée du Cameroun (Adamaoua,
Extrême-Nord et Nord);
et, d'autre part, la capacité réelle de ce pan
de l'économie camerounaise à jouer un rôle moteur dans la
création des emplois, la promotion des exportations, la sous-traitance,
les échanges interindustriels, ainsi que l'intégration nationale
et sous-régionale, répondant en cela également à
l'option de la transformation de la matière première locale en
produits finis.
Il est important de relever que les deux principaux
pôles de développement de la filière textile-coton
camerounaise sont constitués :
en amont, de la Société de Développement
du Coton (SODECOTON) implantée à Garoua, et qui assure
l'encadrement direct de 350 000 à 400 000 planteurs, en plus
de sa vocation industrielle et commerciale ;
et, au segment centre, de la Cotonnière Industrielle
du Cameroun (CICAM) qui ne transforme seulement à l'heure actuelle que
près de 4,2% de la production locale du coton fibre en produits textiles
avec respectivement deux usines localisées à Garoua et deux
autres à Douala (CICAM et SOLICAM). La filière NEWCO en est la
branche commerciale.
En aval, la confection, jadis florissante avec 15 000 emplois
dans les années 1970-1980, est sinistrée. Elle mérite
cependant une attention particulière en raison des effets induits que sa
reprise pourrait apporter à l'économie du pays, et
particulièrement en terme de Valeur Ajoutée.
La mise en oeuvre de la stratégie gouvernementale pour
la redynamisation de cette importante filière envisage en
première ligne :
d'une part, la reconfiguration de l'économie
cotonnière dans les provinces septentrionales, prenant appui sur la
SODECOTON, en vue de l'amélioration de la qualité et de la
quantité de la production locale de cette denrée ;
et d'autre part, la redynamisation industrielle de la
filière prenant appui sur la Société CICAM qui
connaît aujourd'hui des réelles difficultés d'origine
endogène et exogène, dont quelques unes nécessitent des
actions à court, moyen et long terme, résultant de l'audit
stratégique de cette entreprise qui vient d'être bouclé
à la demande du gouvernement camerounais.
La plupart de ces actions ont déjà
été engagées, notamment celle portant sur :
l'assainissement de l'espace économique national en
vue d'assurer une saine concurrence entre les produits de l'industrie locale et
ceux importés ;
la fourniture, dans les conditions optimales de
compétitivité et d'attractivité, de l'énergie
électrique à la filière textile-coton nationale ;
la stratégie d'accès des unités
industrielles locales aux marchés domestiques et extérieurs des
produits finis ainsi que des matières premières ;
l'assainissement interne des charges liées à
l'exploitation en ce qui concerne la CICAM ;
le refinancement avec l'appui des bailleurs de fonds, de la
restructuration industrielle de la filière textile-coton
camerounaise.
Il y a par conséquent lieu d'évaluer de
manière systématique les effets d'entraînement
prévisibles des mesures de redressement de cette filière, sur le
plan socio-économique national.
D'où la pertinence du sujet sous-revue qui envisage une
approche diagnostique et prospective.
0.4. Méthodologie de l'étude
a) Cadre de l'étude
L'étude tient compte du cadre géographique
camerounais et concerne les différents aspects de la filière
textile-coton camerounaise, à savoir :
· Culture du coton,
· Egrenage du coton (SODECOTON),
· Filature, tissage et ennoblissement (CICAM),
· Confection et distribution.
b)
Collecte des données
La collecte des informations pertinentes a
nécessité : la recherche documentaire, les entretiens
informels avec des personnes ressources, les recherches sur Internet, etc.
En ce qui concerne la recherche
documentaire, les structures suivantes ont été
approchées :
· la Direction du Développement Industriel
(Ministère du Développement Industriel et Commercial),
· la Direction de l'Agriculture (Ministère de
l'Agriculture),
· la Direction de la Prévision (Ministère
des Finances et du Budget),
· la Direction des Douanes (Ministère des Finances
et du Budget),
· l'Institut National de la Statistique (INS),
· la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Mines et de
l'Artisanat (CCIMA) du Cameroun,
· la Cotonnière Industrielle du Cameroun
(CICAM).
La recherche sur Internet a
suscité un intérêt particulier en raison d'informations
utiles dont ce réseau dispose sur la filière textile-coton et son
environnement. Ont été particulièrement consultés :
les sites Web du CIRAD2(*)
(Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement), de la FAO (Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture), du DAGRIS3(*) (Développement des Agro-Industries du Sud), de
la Banque Mondiale et de la Commission Européenne (Direction de
l'Agriculture).
Par ailleurs, les documents
publiés par l'Institut de la Statistique du Québec,
ont offerts des informations fort exploitées.
c) Différents axes de
l'étude
L'exploitation des données collectées a permis
de structurer l'étude sous-revue en quatre parties principales dont
notamment :
Le cadre général de l'étude,
Le diagnostic de la filière,
Les perspectives d'évolution de la filière,
La conclusion et les recommandations.
PARTIE I :
DIAGNOSTIC
DE LA FILIERE TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
Après avoir précédemment situé,
dans le chapitre introductif, la problématique actuelle liée
à la situation économique et sociale du Cameroun et au
développement de la filière textile coton, cette première
partie fait un diagnostic de la filière et se présente en trois
chapitres :
Chapitre 1 : Filière textile coton :
structure et contexte mondial
Chapitre 2 : Performances de la filière
textile coton
Chapitre 3 : Prix et concurrence
CHAPITRE
1 : FILIERE TEXTILE-COTON : STRUCTURE ET CONTEXTE MONDIAL
L'étude diagnostique de la filière textile-coton
dans son ensemble nécessite tout d'abord la connaissance des principaux
enjeux y liés dont notamment :
· son organisation structurelle
· son contexte général sur le plan
mondial
I.1. Structure de la filière
textile-coton
La structure de la filière textile-coton s'articule
autour des différentes composantes qui la caractérisent d'amont
en aval. Il s'agit de :
· la production de coton,
· l'égrenage de coton,
· la filature, le tissage et l'ennoblissement
· la confection, la bonneterie et la distribution
I.1.1.
Culture de coton et production de coton graine
Le coton est une plante de la famille des
« Malvacées » dont les origines remontent à
3200 ans avant J.C. Il fait partie du groupe des fibres textiles. On distingue
cinq types de fibres textiles :
· Les fibres végétales (
Lin,
Coton,
Chanvre,
Jute,
Sisal et
Raphia)
· Les fibres animales (
Laine,
Soie,
Cachemire,
Mohair,
Angora,
Alpaga)
· Les fibres artificielles, obtenues par le traitement
chimique de matières naturelles : le lait pour le lanital, la
cellulose du bois pour la viscose :
Lanital,
Viscose
· Les fibres synthétiques, obtenues par la
transformation des molécules de matériaux de base, principalement
du pétrole :
Polyamides,
Acryliques,
Polyesters,
Polyéthylènes,
Polyuréthanes)
· Les fibres minérales (
Amiante,
Verre,
Carbone)
La cueillette du coton graine se fait par extraction des
capsules du cotonnier arrivé à maturité à environ
trois mois et demi à quatre mois après les semis. Il est ensuite
séché au soleil pendant quatre à cinq jours et trié
afin d'éliminer les déchets et les impuretés.
Au Cameroun cette culture est le fait des agriculteurs
implantés dans la partie septentrionale du pays4(*) et encadrés par la
Société de Développement du Coton (SODECOTON).
I.1.2.
Egrenage du coton
A ce niveau, le coton graine propre quitte la phase agricole
pour entrer dans la phase industrielle. Il est d'abord humidifié puis
envoyé vers les égreneuses. L'égrenage consiste à
séparer le coton graine en fibre et graines. Au Cameroun,
l'égrenage est effectué par la SODECOTON qui a le monopole pour
cette activité.
La fibre est utilisée, suivant qu'elle est plus ou
moins longue, en filature peigné, en filature cardée ou en
ouaterie.
La graine fournie :
· de l'huile (environ 18% de sons poids en huile
raffinée) à usage alimentaire ;
· des protéines (environ 17% du poids de la
graine) le plus souvent destinées jusqu'à maintenant à
l'alimentation du bétail (tourteaux), mais de plus en plus dans l'avenir
à l'alimentation humaine (farine et dérivés) grâce
à l'utilisation de variétés sans glandes à
gossipol ;
· du duvet ou linters (8%) utilisé pour des
textiles grossiers, en ouaterie ou dans l'industrie de la cellulose ;
· des coques (40 à 45%) utilisés
principalement comme combustibles dans les huileries
Il faut noter qu'une partie des graines peut être
utilisée comme semence. Le coton fibre de bonne qualité est
ensuite envoyé à la filature.
Graphe 1 : Etapes de la
transformation du coton graine et du coton fibre
Source : « Le Coton »,
Office Nationale de Commercialisation des Produits de Base
I.1.3.
Filature, tissage et ennoblissement
La filature permet d'obtenir du fil à partir du coton
fibre. Elle peut se faire soit directement à partir du coton fibre, soit
en passant par une teinturerie. Les fils de coton passent ensuite au tissage.
Le tissage permet l'obtention d'un tissu par l'entrecroisement de fils de
coton. Les tissus obtenus peuvent être soit des tissus écrus pour
usages domestiques ou industriels, soit des tissus teints et
préparés pour la confection de vêtements, etc., pour la
vente directe à des fins multiples.
Au Cameroun, la filature est réalisée pour
l'essentiel par la CICAM. D'autres structures privées à l'instar
de NOUFIL, une jeune structure basée aux environ de Yaoundé,
SINCATEX et SOCAFTEC basées à Douala exercent dans cette branche.
Mais leurs productions restent très marginales.
I.1.4.
Confection, bonneterie et distribution
Cette branche se trouve à l'aval de la filière
textile-coton. Elle utilise les fils et tissus issus de la filature et du
tissage. Les produits obtenus ici sont variées : vêtements,
matelas, couvertures, draps, serviettes, couvre-lits, nappes de table, sacs,
chaussures, etc.
Pour ce qui est de la confection au Cameroun, trois modes de
production cohabitent : un mode industriel ou semi industriel, les
prêts-à-porter (confection sur mesure), et un mode artisanal
(tailleurs indépendants) où l'on retrouve un nombre important des
opérateurs de la filière.
I.2. Filière coton :
contexte international
I.2.1.
Production des fibres textiles
La production des fibres textiles, évaluée
à près de 49 000 milliers de tonnes en 1997 a
été longtemps dominée par le coton qui représente
en 1997 environ 40% de la production mondiale contre plus de 80% au
début du 20e siècle et 54% en 1970. Mais il faut signaler la
progression des fibres chimiques qui sont passées de 1 132 milliers
de tonnes en 1940 à 27 525 milliers de tonnes en 1997 ; soit
accroissement moyen annuel de 3,3%.
Tableau 2 : Productions de fibres textiles (en
milliers de tonnes)
Année
|
Coton
|
Laine
|
Chimiques
|
Lin
|
Soie
|
TOTAL
|
1900
|
3 162
|
730
|
1
|
|
|
3 893
|
1940
|
6 907
|
1 134
|
1 132
|
|
|
9 173
|
1950
|
6 647
|
1 053
|
1 677
|
|
|
9 377
|
1960
|
10 113
|
1 463
|
3 358
|
|
|
14 934
|
1965
|
11 884
|
1 484
|
5 469
|
|
|
18 837
|
1970
|
11 784
|
1 659
|
8 397
|
|
|
21 840
|
1975
|
11 723
|
1 578
|
10 640
|
699
|
47
|
24 687
|
1980
|
13 832
|
1 599
|
14 182
|
620
|
56
|
30 289
|
1985
|
17 426
|
1 744
|
16 369
|
763
|
56
|
36 358
|
1995
|
20 448
|
1 415
|
22 018
|
|
|
43 881
|
1997
|
19 849
|
1 441
|
27 525
|
745
|
75
|
49 635
|
Source : QUID 2000
Les principaux exportateurs de textiles sont dans
l'ordre : l'Union Européenne (22,7 milliards de $), HongKong
(14,6), la Chine (13,8), la Corée du Sud (13,3) et Taiwan (12,7).
I.2.2.
Production de coton
I.2.2.1.
Production mondiale et principaux producteurs
Le coton est cultivé dans de nombreux pays mais, 90% de
la production globale est récoltée dans
l'hémisphère nord. Son commerce porte surtout sur le coton fibre.
Sa production estimée à 3,2 millions de tonnes en 1900 (voir
tableau précédent), fluctue actuellement entre 18 et 21 millions
de tonnes.
Les principaux pays producteurs sont : la Chine avec une
part de 24,5%, les Etats-Unis (20,9%). Ensuite viennent l'Inde (12,3%), le
Pakistan (8,3%) et l'Ouzbékistan (5%). L'Afrique de l'Ouest et du Centre
(AOC) arrive en sixième position avec une production de près de
960 000 tonnes, soit près de 5% de la production mondiale.
Graphique 2 : Principaux pays producteurs de coton fibre
en 2001/2002
Source : Comité consultatif
international sur le coton, Perspectives cotonnières et nos
calculs
I.2.2.2.
Production en Afrique du Centre et de l'Ouest (AOC)
La production cotonnière des pays de l'AOC a
quadruplé depuis le début des années 1980. Le coton s'est
révélé comme une culture économiquement viable qui
a impulsé les exportations, la croissance économique et le
développement rural. Les principaux producteurs de coton fibre en AOC
sont dans l'ordre, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le
Bénin et le Cameroun. Ils représentent à eux seuls
plus de 80% de la production de la zone.
Tableau 3 : Production de coton fibre en Afrique
de l'Ouest et du Centre, en milliers de tonnes
PRODUCTION
|
80/81
|
85/86
|
90/91
|
93/94
|
97/98
|
98/99
|
99/00
|
00/01
|
01/02
|
Bénin
|
4
|
32
|
59
|
116
|
152
|
142
|
150
|
131
|
136
|
Burkina Faso
|
23
|
46
|
77
|
51
|
138
|
120
|
110
|
114
|
164
|
Cameroun
|
32
|
46
|
44
|
51
|
76
|
78
|
75
|
94
|
95
|
Côte d'Ivoire
|
56
|
82
|
116
|
114
|
147
|
157
|
164
|
125
|
164
|
Mali
|
43
|
68
|
115
|
101
|
216
|
218
|
196
|
105
|
240
|
RCA
|
8
|
13
|
12
|
7
|
20
|
16
|
11
|
9
|
11
|
Sénégal
|
7
|
11
|
12
|
15
|
17
|
5
|
9
|
9
|
14
|
Tchad
|
31
|
39
|
60
|
37
|
109
|
65
|
76
|
65
|
76
|
Togo
|
9
|
27
|
41
|
33
|
65
|
76
|
57
|
49
|
59
|
Total AOC
|
213
|
364
|
536
|
525
|
940
|
877
|
848
|
701
|
969
|
Source : Comité consultatif
international sur le coton, Perspectives cotonnières et nos
analyses
La production du Cameroun représente près de 10%
des réalisations de la zone, ce qui le place devant le Tchad, le Togo,
le Sénégal et la République Centrafricaine.
I.2.3.
Marché mondial du coton
I.2.3.1.
Exportations mondiales
Environ 30% de la production cotonnière est
exportée. Les Etats-Unis, l'Ouzbékistan et les pays de l'Afrique
de l'Ouest et du Centre fournissent plus de la moitié des exportations
mondiales (voir tableau 4).
Tableau 4 : Exportations nettes de coton,
1980/1981-2001/2002 (en milliers de tonnes métriques)
EXPORTATIONS
|
80/81
|
85/86
|
90/91
|
95/96
|
98/99
|
99/00
|
00/01
|
01/02
|
Etats-Unis
|
1 286
|
420
|
1 698
|
1 584
|
850
|
1 450
|
1 471
|
2 134
|
URSS/Ouzbekistan
|
1 448
|
1 487
|
1 173
|
985
|
830
|
893
|
740
|
718
|
A.O.C
|
185
|
336
|
440
|
600
|
778
|
816
|
689
|
818
|
Inde
|
119
|
77
|
154
|
105
|
-68
|
-334
|
-327
|
-382
|
Chine
|
-773
|
610
|
-278
|
-659
|
70
|
344
|
47
|
-65
|
Union européenne
|
-715
|
-1 071
|
-827
|
-725
|
-783
|
-1 021
|
-871
|
-923
|
Brésil
|
6
|
24
|
67
|
-363
|
-296
|
-335
|
-82
|
-207
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Exportations mondiales
|
5 721
|
6 117
|
6 441
|
6 051
|
5 142
|
5 952
|
5 755
|
6 206
|
Source : Comité consultatif
international sur le coton, Perspectives cotonnières et nos
analyses
Quatre grands producteurs de coton (l'Union Européenne,
l'Inde, le Brésil et la Chine) importent plus qu'ils n'exportent. Le
surplus d'importations permet d'approvisionner l'industrie textile locale.
I.2.3.2.
Exportations de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
En AOC, les exportations combinées
représentaient 13,2% des échanges mondiaux en 2001/2002, ce qui
en a fait de la région le troisième exportateur mondial
après les Etats-Unis et l'Ouzbékistan.
Tableau 5 : Exportations nettes de coton fibre en
Afrique de l'Ouest et du Centre
PAYS
|
80/81
|
85/86
|
90/91
|
93/94
|
97/98
|
98/99
|
99/00
|
00/01
|
01/02
|
Bénin
|
6
|
27
|
50
|
105
|
141
|
131
|
142
|
136
|
125
|
Burkina Faso
|
21
|
44
|
69
|
44
|
120
|
114
|
113
|
113
|
147
|
Cameroun
|
27
|
38
|
34
|
37
|
63
|
65
|
65
|
81
|
82
|
Côte d'Ivoire
|
43
|
84
|
81
|
80
|
98
|
120
|
160
|
109
|
131
|
Mali
|
38
|
60
|
98
|
87
|
174
|
202
|
196
|
125
|
196
|
RCA
|
5
|
11
|
9
|
3
|
17
|
15
|
10
|
8
|
9
|
Sénégal
|
4
|
7
|
7
|
11
|
11
|
2
|
3
|
4
|
8
|
Tchad
|
33
|
44
|
57
|
33
|
101
|
63
|
72
|
65
|
65
|
Togo
|
7
|
22
|
36
|
35
|
57
|
65
|
55
|
47
|
55
|
Total AOC
|
184
|
337
|
441
|
435
|
782
|
777
|
816
|
688
|
818
|
Source : Comité consultatif
international sur le coton, Perspectives cotonnières et nos
analyses
Dans cette zone, l'essentiel de la production est
exporté. Les exportations nettes représentent 84,4% de la
production en 2001/2002 ; les principaux producteurs sont par
conséquent les principaux exportateurs.
I.2.4.
Sous-produits du coton
I.2.4.1. La graine de
coton
En 1997, la production mondiale de graine de coton est
estimée à 35 481 milliers de tonnes. Les quatre principaux
producteurs de graine sont concernés par les 2/3 de la production
mondiale. Il s'agit de la Chine (23,1%), des USA (18,0%), de l'Inde (15,3%) et
du Pakistan (9,9%).
Tableau 6 : Production de graines, d'huiles et de
tourteaux en 1997, données en milliers de tonnes
PAYS
|
graines
|
huiles
|
tourteaux
|
Chine
|
8 200
|
525
|
2 063
|
USA
|
6 404
|
553
|
1 571
|
Inde
|
5 441
|
485
|
1 787
|
Pakistan
|
3 500
|
413
|
1 147
|
Ouzbékistan
|
2 300
|
350
|
827
|
Turquie
|
1 126
|
211
|
528
|
Australie
|
814
|
77
|
262
|
Egypte
|
620
|
75
|
200
|
Grèce
|
594
|
53
|
293
|
Argentine
|
564
|
50
|
145
|
Brésil
|
546
|
110
|
398
|
Syrie
|
474
|
36
|
158
|
Iran
|
307
|
52
|
131
|
Mexique
|
294
|
37
|
121
|
Autres
|
4 297
|
619
|
1 776
|
|
|
|
|
Total
|
35 481
|
3 646
|
11 407
|
Source : QUID 2000
I.2.4.2. L'huile de coton
raffinée
La production d'huile de coton est évaluée
à 3 646 milliers de tonnes, principalement fournie par les USA
(15,2%), la Chine (14,4%), l'Inde (13,3%) et le Pakistan (11,3%).
I.2.4.1. Les tourteaux de
coton
Quant aux tourteaux leur production est principalement fournie
par la Chine (18,1%), les USA (13,3%), l'Inde (15,7%) et le Pakistan (10,1%),
est estimée à 11 407 milliers de tonnes.
CHAPITRE
2 : PERFORMANCES DE LA FILIERE TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
II.1. Analyse des performances
économiques
Cette analyse est présentée selon la structure
d'amont en aval. Pour chaque branche, l'étude sera menée autant
que possible sur les agrégats suivants : la production, la valeur
ajoutée, les revenus, l'emploi, la balance commerciale.
II.1.1.
Activité agricole
Au Cameroun, l'activité agricole est assurée par
les agriculteurs concentrés dans les trois provinces septentrionales du
pays. Ces agriculteurs sont regroupés depuis juillet 2000, au sein d'une
GIE : l'OPCC (Organisation des Producteurs de Coton du Cameroun). Le coton
graine produit est acheté directement par la SODECOTON, qui s'occupe de
l'égrenage.
II.1.1.1. Estimation de la
production de coton graine
Actuellement la surface cultivée de coton est
estimée à près de 190.000 ha. En 1985 elle atteignait
à peine 90.000 ha.
Comme beaucoup de filières coton de l'Afrique
Francophone, la filière camerounaise a été stimulée
par la dévaluation du FCFA en 1994 et le bon cours du coton du milieu
des années 1990.
Graphique 3 : Evolution de la production de coton graine
et de la surface cultivée
Source : SODECOTON
Avec un rendement qui se situe à une moyenne de 1200 kg
de coton graine par ha, l'on a une production moyenne annuelle de 210.000
tonnes de coton graine sur la période 1995-2003, période qui
correspond à l'après dévaluation du FCFA. Elle est en net
progrès par rapport à celle la période 1985-1994
estimée à 125.000 tonnes par an.
II.1.1.2. Estimation de la valeur
ajoutée issue de la production du coton graine
Le revenu perçu par les cultivateurs a
évolué comme l'indique le graphique ci-dessous. Il est
estimé à 21,2 milliards de FCFA par an au cours des trois
dernières années.
Graphique 4 : Evolution des revenus perçus par les
paysans, en milliards de FCFA
Source : SODECOTON, nos analyses
La valeur ajoutée résultant de l'activité
agricole liée au coton se situe entre 13 et 15 milliards de FCFA5(*) entre 1994 et 2003, ce qui
représente une participation au PIB du secteur primaire de 1,6 %6(*). La contribution à la
valeur ajoutée de la branche « agriculture industrielle et
d'exportation » se situerait quant à elle à près
de 14,1%7(*).
Graphique 5 : Evolution de la contribution de
l'activité agricole dans le PIB du secteur primaire
Source : SODECOTON, INS, nos
estimations
II.1.2.
Activité d'égrenage
Au Cameroun, il existe une seule société
d'égrenage, la SODECOTON. En dehors de sa vocation industrielle et
commerciale, la société assure l'encadrement direct de
350 000 à 400 000 planteurs.
II.1.2.1. Production de coton
fibre
L'égrenage effectué par la SODECOTON produit en
dehors du coton fibre, d'autres produits dont notamment l'huile de coton
destinée à l'alimentation humaine et les tourteaux servant
à l'alimentation du bétail. Cette activité est
génératrice d'unités industrielles intégrées
dans le septentrion et le Nigeria voisin.
Le coton fibre est obtenu avec un rendement moyen
d'égrenage de 39 à 41%. Ce qui a permis d'obtenir des volumes
moyens annuels de l'ordre de 50 000 tonnes et 85 000 tonnes de coton
fibre sur les périodes 1985-1994 et 1995-2003 respectivement. Cette
production reste en constance croissante : près de 3% en moyenne
par an.
Graphique 6 : Production de coton fibre en milliers de
tonnes
Source : SODECOTON, nos estimations
II.1.2.2. Production d'huile et de
tourteaux
Moyennant la transformation de la graine de coton, la
SODECOTON a produit près de 15 millions de litres d'huile de coton et
51 308 tonnes de graines de coton triturées en 1999/2000.
Tableau 7 : Production de tourteaux (en tonnes) et
d'huile raffinée de coton (en litres)
Produits
|
1999/2000
|
2000/2001
|
Huile raffinée
|
14 811 505
|
12 466 350
|
Tourteau
|
51 308
|
35 906
|
Sources : SPPES NORD, AGRISTAT,
2000/2001
II.1.2.2. Valeur ajoutée de la SODECOTON
En 1998, la SODECOTON a réalisé un chiffre
d'affaires de 84 718 millions de FCFA, pour une valeur
ajoutée8(*) de
30 439,1 millions de FCFA. La société était ainsi
classée 4e plus grande entreprise nationale en terme de chiffre
d'affaires et 3e en termes de valeur ajoutée recensée.
En 2003 le chiffre d'affaires se situe à 100 359
millions de FCFA et la valeur ajoutée à environ 35°930
millions de FCFA. La société est classée 8e parmi les
entreprises africaines les plus performantes de la filière et 3e parmi
les entreprises nationales après la SONARA (filière
pétrole) et les Brasseries du Cameroun (filière boissons).
Il convient toutefois de souligner qu'avec un taux de valeur
ajoutée de 35,9%, l'activité industrielle de la SODECOTON est
à fort potentiel d'intégration.
La valeur ajoutée de la SODECOTON représente
près de 3,8% de la valeur ajoutée de l'ensemble des entreprises,
7,6% de celle du secondaire et jusqu'à 17,9% de celle des entreprises
industrielles publiques.
En somme, il y a lieu de constater que le maillon amont de la
filière textile-coton camerounaise est représentatif sur le plan
socio-économique national.
II.1.2.3. Commerce extérieur
et apport en devises
a) Exportations
Le coton fibre produit par la SODECOTON est pour l'essentiel
destiné au marché mondial. Entre 1999 et 2003, sur une moyenne
annuelle de 90 338 tonnes de fibres produites, environ 85 660 tonnes ont
été exportées, soit près de 94,7 % de la production
totale. Ce qui traduit pour ce produit, d'une part, une quasi-dépendance
vis-à-vis des prix mondiaux et, d'autre part, une transformation locale
faible.
En valeur, les exportations sont estimées à 330
milliards de FCFA pour les cinq dernières années (2000-2004) soit
une moyenne de 66 milliards de FCFA par an.
Graphique 7 : Evolution des exportations camerounaises de
coton (en volume et en valeur)
Source : Direction des Douanes et nos
estimations
Géographiquement, le coton camerounais est
destiné principalement9(*)
à l'Asie (66,5%) et à l'Union Européenne (27,1%).
Les principaux pays acheteurs sont : la Chine (16 746 tonnes soit
18,3%), le Pakistan (10 476 tonnes, 11,4%), la Thaïlande (9 048
tonnes), le Bangladesh (8 050 tonnes) et la Malaisie (6 834
tonnes).
Comme produit d'exportation, le coton brut se situe à
la cinquième place (4,8% des exportations en valeurs) après les
huiles brutes de pétrole (43,9%), le bois (12,8%), le cacao (7,9%) et
les carburants et lubrifiants (6,1%). Il se positionne ainsi devant des
produits tels que l'aluminium, la banane, le café et le caoutchouc.
Tableau 8 : Principaux produits d'exportations au
Cameroun en 2003
Produits
|
Valeurs
en millions de FCFA
|
%
Exportations
|
% Exportations
hors pétrole
|
Huiles brutes de pétrole
|
579 317
|
43,9%
|
|
Bois (bruts et sciés)
|
169 044
|
12,8%
|
22,9%
|
Cacao
|
104 033
|
7,9%
|
14,1%
|
Carburants et lubrifiants
|
80 228
|
6,1%
|
10,9%
|
Coton brut
|
62 663
|
4,8%
|
8,5%
|
Aluminium brut
|
47 377
|
3,6%
|
6,4%
|
Bananes fraîches
|
41 269
|
3,1%
|
5,6%
|
Café
|
40 410
|
3,1%
|
5,5%
|
Pâte de cacao
|
35 460
|
2,7%
|
4,8%
|
Feuilles de placages
|
24 712
|
1,9%
|
3,3%
|
Caoutchouc
|
18 774
|
1,4%
|
2,5%
|
Autres produits
|
115 288
|
8,7%
|
15,6%
|
Total hors pétrole
|
739 258
|
56,1%
|
|
Total général
|
1 318 575
|
|
|
Source : Direction des Douanes
Hors pétrole, le coton fibre représente, pour
l'année 2003, environ 9% des exportations et contribue ainsi
positivement à la balance commerciale. La contribution à
l'entrée des devises est ainsi estimée à 62,7 milliards de
FCFA.
En dehors du coton fibre, la SODECOTON importe et exporte des
marchandises de plusieurs types. Les exportations hors coton de la
société sont très faibles et représentent moins de
1% des exportations totales de la SODECOTON.
b) Importations
Les importations, estimées en moyenne annuelle à
7,6 milliards de FCFA, dans la période 1998-2003, ont permis à la
SODECOTON de se ravitailler en consommations intermédiaires. Elles sont
constituées principalement des herbicides et insecticides (26%),
Machines, appareils et engins mécaniques, des parties de ces machines ou
appareils (25%) et des engrais (20%). Mais il faut noter que depuis
l'année 2002 la SODECOTON n'importe plus d'engrais en raison de la
nouvelle réglementation instituée par les pouvoirs publics.
Graphique 8 : Exportations et importations de la
SODECOTON.
Source : Direction des Douanes
c) Balance commerciale et apport en devises
Globalement, la situation de la SODECOTON par rapport au
commerce extérieur est très positive. La balance commerciale
particulière de cette société est excédentaire. Les
exportations représentent près de 90% du volume global des
échanges de la société avec l'extérieur au cours de
la période 1999-2003.
Le graphique ci-dessus permet de noter également un
apport net en devises de la SODECOTON. Il se chiffre en moyenne annuelle 59,5
milliards de FCFA entre 2001 et 2003 et est en augmentation par rapport
à la période 1998-2000 où il était
évalué à 41,6 milliards de FCFA par an en moyenne.
II.1.3.
Activité de filature, de tissage et d'ennoblissement
Au Cameroun, on retrouve dans cette branche d'activité
dominée par la CICAM, très peu d'entreprises. L'activité
de filature est réalisée par des entreprises privées,
notamment la CICAM (plus de 90% de la production locale) et la NOUFIL.
II.1.3.1. Production et valeur
ajoutée
a) Achat de coton fibre
Des analyses qui précèdent, il résulte
que la SODECOTON exporte l'essentiel de sa production de coton fibre et
à concurrence de 95,8%. Le reste non exporté estimé
à 4,2% est vendu à la CICAM. Entre 1985 et 2003 les achats de
coton fibre par la CICAM ont fluctué entre près de 2 à 4,5
tonnes. La tendance générale correspond à un trend
ascendant comme l'illustre le graphique ci-dessous.
Graphique 9 : Evolution des achats de coton fibre par la
CICAM entre 1985 et 2003
Source : SODECOTON, Direction des Douanes et
nos estimations
b) Chiffre d'affaires et valeur
ajoutée
Le chiffre d'affaires de la CICAM varie entre 18 200
millions et 20 500 millions de FCFA depuis 1998. Il est estimé
à 19 000 millions en 2003 soit une légère baisse de
7,2% par rapport à l'année 2002. La contribution directe de la
société au PIB du Cameroun s'élève à un
total de 30 046 millions de FCFA en six (6) ans de 1998 à 2003.
Cette contribution mesurée en termes de valeur ajoutée,
représente une moyenne annuelle de plus de 5 milliards de FCFA par
an.
Graphique 10 : Evolution des indicateurs de production de
la CICAM de 1998 à 2003
Source : CICAM, Rapport d'audit phase
N°1, Août 2002 ; et nos analyses
La production de la CICAM représente une gamme assez
variée de produits dominée par le Fancie (44%), le Wax (14%) et
les Ecrus (10%).
Graphique 11 : Répartition du chiffre d'affaires
de la CICAM par famille de produits
Source : CICAM, Chiffre d'Affaires
cumulée de la période 1999-2002
II.1.3.2. Exportations et balance
commerciale
Contrairement à la SODECOTON, les ventes de la CICAM
à l'extérieur ne couvrent pas les importations d'où une
balance commerciale déficitaire tant en quantités qu'en valeurs
comme l'indique le tableau ci-dessous.
Tableau 9 : Echanges de la CICAM avec
l'extérieur
Q (quantités) en tonnes et V (valeurs) en millions
de FCFA
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004*
|
Exportations
|
Q
|
1 811
|
1 631
|
870
|
1 003
|
1 093
|
558
|
433
|
75
|
V
|
4 419
|
4 701
|
2 551
|
2 906
|
3 207
|
1 713
|
1 176
|
227
|
Importations
|
Q
|
6 416
|
9 087
|
3 463
|
2 036
|
1 813
|
2 420
|
1 895
|
505
|
V
|
5 615
|
7 674
|
5 268
|
3 299
|
3 902
|
3 587
|
2 672
|
968
|
Balance Commerciale
|
Q
|
-4 606
|
-7 456
|
-2 592
|
-1 032
|
-720
|
-1 863
|
-1 462
|
-430
|
V
|
-1 195
|
-2 973
|
-2 717
|
-393
|
-696
|
-1 874
|
-1 496
|
-740
|
Taux de couverture des importations par les
exportations
|
Q
|
28,2%
|
18,0%
|
25,1%
|
49,3%
|
60,3%
|
23,0%
|
22,8%
|
14,9%
|
V
|
78,7%
|
61,3%
|
48,4%
|
88,1%
|
82,2%
|
47,8%
|
44,0%
|
23,5%
|
Source : Direction des Douanes, et nos calculs
(*janvier à juin )
Les pertes nettes de devises sont évaluées en
moyenne à -1355 millions de FCFA par an au cours de la période
2001-2003.
Les importations concernent à près de 87% les
intrants chimiques, le matériel technique et le matériel
d'emballage. Plus de la moitié de ces importations proviennent de
l'Allemagne (28,3%) et de la France (22,5%).
Les exportations sont constituées pour l'essentiel des
tissus de coton10(*).
L'Union Européenne a acheté annuellement à la CICAM au
cours de la période 1997-2003, en moyenne 873 tonnes de marchandises
pour une valeur de 1979,5 millions de FCFA, ce qui représente 82,6% des
exportations en volume et 67% en valeur.
Les ventes vers la CEMAC ne représentent que moins de
17% en volume et moins de 30% en valeur.
Tableau 10 : Répartition
géographique des exportations de la CICAM
|
Total
1997-2003
|
Moyenne
1997-2003
|
%
1997-2003
|
Destinations
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Union Européenne
|
6 113,2
|
13 856,4
|
873,3
|
1 979,5
|
82,6%
|
67,0%
|
France
|
2 980,3
|
7 056,0
|
425,8
|
1 008,0
|
40,3%
|
34,1%
|
Italie
|
2 381,8
|
5 023,6
|
340,3
|
717,7
|
32,2%
|
24,3%
|
Autres UE
|
751,1
|
1 776,8
|
107,3
|
253,8
|
10,2%
|
8,6%
|
CEMAC
|
1 242,1
|
6 053,8
|
177,4
|
864,8
|
16,8%
|
29,3%
|
Gabon
|
441,7
|
2 399,7
|
63,1
|
342,8
|
6,0%
|
11,6%
|
Tchad
|
369,5
|
1 660,4
|
52,8
|
237,2
|
5,0%
|
8,0%
|
Congo
|
180,3
|
1 010,1
|
25,8
|
144,3
|
2,4%
|
4,9%
|
République Centrafricaine
|
172,0
|
953,5
|
24,6
|
136,2
|
2,3%
|
4,6%
|
Guinée Equatoriale
|
78,5
|
30,1
|
11,2
|
4,3
|
1,1%
|
0,1%
|
Autres zones
|
43,8
|
763,3
|
6,3
|
109,0
|
0,6%
|
3,7%
|
Total
|
7 399,1
|
20 673,5
|
1 057,0
|
2 953,4
|
100,0%
|
100,0%
|
Source : Direction des Douanes
La CEMAC reste encore un marché à exploiter pour
la CICAM d'autant plus que cette entreprise détient le monopole de la
transformation du coton fibre dans la sous région. Par ailleurs les
capacités de production de la CICAM, de l'ordre de 60%, sont largement
sous-utilisées,. Les capacités nominales ne sont pas aptes
qualitativement et fonctionnellement à fournir au marché les
produits demandés. Donc la CICAM devrait investir sur
l'amélioration qualitative de ses équipements devenus
obsolètes et l'utilisation optimale des capacités de
production.
II.1.3.3. Contribution au budget de
l'Etat
Les recettes fiscales ont été de l'ordre de
9 961 millions de FCFA sur les quatre années (1999-2002) ;
soit une moyenne annuelle de 2 490 millions de FCFA sur la
période.
Tableau 11 : Evolution de la contribution de la
CICAM aux recettes de l'Etat, en millions de FCFA
RUBRIQUES
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
TOTAL
|
%
|
Impôts à la charge de la société
|
541
|
390
|
461
|
416
|
1 808
|
18,3%
|
dont Cotisations CNPS
|
306
|
268
|
289
|
308
|
1 171
|
11,9%
|
Prélèvement à la charge des tiers
|
1 625
|
1498
|
1469
|
1455
|
6 047
|
61,2%
|
dont impôt sur salaires
|
426
|
391
|
370
|
398
|
1 585
|
16,0%
|
Prélèvements induits par l'activité
|
517
|
475
|
502
|
532
|
2 026
|
20,5%
|
TVA sur 70% des salaires (consommations)
|
517
|
475
|
502
|
532
|
2 026
|
20,5%
|
TOTAL PRELEVEMENTS PUBLICS
|
2 683
|
2 363
|
2 432
|
2 403
|
9 881
|
100,0%
|
Source : CICAM, Rapport sur le cadre
institutionnel et les incitations, juin 2003
La TVA sur les dépenses de consommation des
salariés estimée à 70% de leurs revenus représente
20,5% de la contribution, l'impôt sur les salaires 16% et les cotisations
CNPS 11,9% du total des prélèvements publics.
II.1.3.4. Intégration dans l'économie
nationale
L'impact de la CICAM sur l'économie nationale ne se
limite pas seulement à la création de la valeur ajoutée
directe. La production effectuée par la société implique
un accroissement de la production locale en amont.
Tableau 12 : Consommation d'intrants locaux et
importés de la CICAM
Produits
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Total
|
moyenne annuelle
|
Matières premières et intrants techniques
|
4 807
|
3 732
|
3 520
|
3 583
|
3 226
|
18 868
|
3 145
|
Dépenses d'assurance et de transport
|
1 481
|
1 246
|
1 022
|
1 084
|
1 013
|
5 846
|
974
|
Frais d'entretien et réparations d'équipements
|
368
|
387
|
323
|
268
|
129
|
1 475
|
246
|
Energie
|
800
|
947
|
793
|
825
|
829
|
4 194
|
699
|
Frais financiers
|
510
|
610
|
658
|
486
|
562
|
2 826
|
471
|
Consommations Intermédiaires locales
|
7 966
|
6 922
|
6 316
|
6 246
|
5 759
|
33 209
|
5 535
|
Chiffres d'affaires
|
25 719
|
20 467
|
18 192
|
19 044
|
20 496
|
103 918
|
17 320
|
Taux d'intégration
|
31,0%
|
33,8%
|
34,7%
|
32,8%
|
28,1%
|
32,0%
|
32,0%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Consommations Intermédiaires
Importées
|
6 834
|
4 847
|
2 809
|
3 242
|
3 326
|
21 058
|
3 510
|
Source : CICAM, Direction des Douanes
La CICAM a dépensé en moyenne 5 535
millions de FCFA pour l'achat d'intrants locaux. Ce qui représente en
moyenne un taux d'intégration11(*) des activités de la CICAM dans
l'économie nationale de 32% entre 1998 et 2002. Ce taux traduit une
intégration acceptable du segment centre de la filière
textile-coton.
Il ressort du tableau ci-dessus que les consommations
intermédiaires importées sont évaluées en moyenne
à 3 510 millions de FCFA sur la même période et
représentent 20,3% du chiffre d'affaires.
II.1.4.
Confection et bonneterie
L'hypertrophie de ce secteur est à l'origine d'une
absence de données chiffrées et fiables y liées. Il est
à noter que les ateliers de couture prolifèrent et leurs produits
sont surtout sujets à la vente à la sauvette et aux
marchés ambulants.
Cette branche utilise toutes sortes de textiles : le
coton, la soie, la laine et les fils de fibres synthétiques, artificiels
ou chimiques.
Les entreprises s'approvisionnent en tissus auprès de
la CICAM, ainsi que des marchés parallèles de contrebande
(Nigeria, Afrique de l'Ouest).
On distingue les activités suivantes : la
confection et le prêt-à-porter, la bonneterie et les autres
activités (broderie, sérigraphie, teinture, impression, etc.).
L'offre de la branche s'articule autour des vêtements et dessous pour
hommes, femmes et enfants, des tenues de travail, des tee-shirts, maillots,
serviettes, des linges et articles de maison.
a) Confection et
prêt-à-porter
Cette branche compte plus d'une centaine de PME et un nombre
beaucoup plus important de tailleurs indépendants.
Sur la base des données collectées, ces
unités produisent environ 500 000 unités par an. Les
capacités utilisées sont de l'ordre de 40%.
Le prêt-à-porter peine à émerger
malgré la présence de nombreux talents, avec une production
annuelle qui se situe autour de 25 000 unités. Des productions
importantes (près de 100 000 unités) sont observables chez
certains stylistes qui ont la possibilités de gagner les grands
marchés comme la confection des uniformes des forces armées, les
tenues scolaires et les vêtements professionnels (santé, travaux
publics, etc.).
b) La bonneterie
La fermeture de la SICABO12(*) a été tributaire du déclin des
activités des PME de bonneterie aujourd'hui obligées d'importer
leurs consommations intermédiaires de Chine et du Nigeria. Seules
quelques unes à l'instar de BOBOCAM, et de SOLICAM (une filiale de la
CICAM), réussissent à émerger. Beaucoup d'autres PME de
cette branche exercent dans l'informel, victimes selon elles des pressions
fiscales.
La capacité de production annuelle est estimée
à près de 600 000 unités chacune. Pour des raisons
d'approvisionnement, seulement 35% de cette capacité est
utilisée.
c) Autres activités (broderie,
sérigraphie, teinture, impression, etc.)
Quelques PME dynamiques à l'instar de BUETEC et MEDIA
PLURIEL exercent dans la broderie industrielle. Dotées de moyens
modernes, ces PME dominent largement le marché local et couvrent
certains pays de la sous-région. BUETEC utilise comme matières
premières, du fil viscose, du fil métallique (doré et
argenté) et du drill coton.
Les activités d'impression, de sérigraphie et de
teinture sont menées de manière artisanale par des entreprises
individuelles exerçant pour la plupart dans le secteur informel.
II.1.5.
Intégration de la filière à l'économie
nationale
Selon les Comptes de la Nation (1998), la filière
textile-coton est à l'origine des échanges avec 38
filières (y compris elle-même) sur une total de 42 filières
identifiées pour l'économie nationale, soit un taux
d'intégration de 90%. Les produits de la filière y sont
utilisés comme consommations intermédiaires.
En 1996/1997, la consommation des autres filières
représente près de 27% de la production de la filière
textile. Parmi les filières qui achètent le plus, à la
filière textile, figurent en première ligne : l'industrie
textile et la confection (71,6%), l'agriculture industrielle et d'exportation
(6,4%), l'extraction d'hydrocarbures (3,8%), les administrations publiques et
la sécurité sociale (2,9%), la fabrication des meubles (2,7%), le
commerce de gros et de détails (2,0%) et l'industrie du bois (2,0%).
II.2. Analyse des performances
sociales
Les performances sociales de la filière textile-coton
se mesurent surtout par sa capacité à générer des
emplois et à distribuer des revenus. Le volume d'emplois
générés par la filière est très
important.
II.2.1.
Contribution de la production agricole du coton graine au développement
social
II.2.1.1. La création
d'emplois
La culture du coton génère au Cameroun un nombre
très important d'emplois directs et indirects. Actuellement, le nombre
de planteurs est estimé entre 350 000 et 400 000 (voir
graphique 12. Cet effectif augmente avec le temps. De 127 337 en 1985 on
se retrouve actuellement à près de 380 000, soit une
augmentation moyenne annuelle de 6,3%. Ces paysans sont tous localisés
dans les trois provinces septentrionales du pays, qui constituent la
région la plus peuplée du Cameroun avec près 30% de la
population camerounaise (estimations de 2000). L'activité de culture du
coton est la principale ressource monétaire de ces populations. La zone
de culture reste extensible et offre ainsi d'importantes possibilités de
création d'emplois.
Graphique 12 : Evolution du nombre de producteurs de
coton graine de 1985 en 2003
Source : SODECOTON, rapport semestriel de
novembre 1998 à avril 1999, nos estimations
Sur la base d'un effectif de 8 personnes par famille de
planteur, selon les estimations de la SODECOTON, la filière assurerait
aujourd'hui l'encadrement 3 040 000 personnes.
II.2.1.2. Estimation des revenus
issus de l'activité agricole
La culture du coton offre des revenus subséquents aux
paysans. D'abord, elle apporte un revenu monétaire à un moment
précis de l'année. Le paysan sait qu'il peut compter sur une
rentrée d'argent en janvier et s'organiser en conséquence.
Pour l'estimation des revenus issus de la production de coton
graine, les données issues du compte de production des agriculteurs de
coton montrent que plus de 20 milliards de FCFA/an ont été
distribués ces cinq dernières années. Il en découle
une marge moyenne nette des charges13(*) de 14,3 milliards de FCFA/an ; soit finalement
une marge par cultivateur de près de 42 000 FCFA/an (épargne
nette par cultivateur).
Graphique 13 : Evolution des revenus des producteurs de
coton
Source : F.J. BESSEM'S Cameroon pages
http://www.geocities.com/MotorCity/Speedway/4939/geo/sdcc.html,
et nos calculs
II.2.2.
Contribution de la SODECOTON au développement social
L'impact de la SODECOTON sur le développement social
est appréhendé sur plusieurs axes : la création
d'emplois, la distribution des salaires et d'autres aspects tels que
l'encadrement des producteurs de coton.
II.2.2.1. Création
d'emplois
En terme de création d'emplois, la SODECOTON occupe le
5e rang des entreprises camerounaises, après la CDC (Cameroon
Developement Corporation), HEVECAM (Hévéa du Cameroun), la SONEL
(Société Nationale d'Electricité du Cameroun) et SOSUCAM
(Société Sucrière du Cameroun). Au 31 mars 2004, la
société comptait 1 489 travailleurs permanents dont 8
expatriés, et 1 817 temporaires tous camerounais. Soit un total de
3 306 familles entretenues directement.
II.2.2.2. Distribution des
revenus
En 1998, les salaires versés par la SODECOTON à
ses employés se sont établis à 6 125,8 millions de
FCFA. Cette situation place la société en 4e position des
entreprises camerounaises les plus rémunératrices après la
SONEL, la CDC et la SABC (Société Anonyme des Brasseries du
Cameroun). On estime14(*)
qu'en 2004 les frais de personnel atteindront 7 566 millions de FCFA.
Graphique 14 : Répartition des frais de personnel
du premier trimestre 2004
Source : INS, avril 2004 et nos
analyses
II.2.2.3. Autres impacts sociaux
La SODECOTON a compris dès le départ que les
producteurs étaient ses alliés les plus sûrs et que
l'existence d'organisations solides et responsables constituait une
nécessité et un atout pour la défense des
intérêts de la filière et la consolidation de ses
performances. Depuis quelques années, les producteurs sont
représentés au Conseil d'Administration de la SODECOTON.
En dehors de son aptitude à créer les emplois et
à générer d'importants revenus, la SODECOTON met
également un accent sur la promotion sociale des populations.
Dans son organigramme figure une Direction de la Production
Agricole qui se charge entre autres de la fourniture d'intrants (engrais,
insecticides, semences), de matériels et des crédits agricoles
aux paysans.
Pour la seule campagne 1996/1997, la société a
prêté à plus de 320 000 producteurs de coton
près de 9,5 milliards de FCFA.
II.2.3.
Contribution de la CICAM au développement social
Ce volet s'appesantit sur la création d'emplois, la
contribution au budget de l'Etat et des collectivités.
II.2.3.1. Emploi et formation
L'effectif de la CICAM est actuellement de près de
1 300 personnes dont 8 expatriés. En 1999 cet effectif était
de 1262 et plaçait la CICAM parmi les 9 entreprises les plus grandes
selon la taille.
Tableau 13 : Evolution de l'effectif du personnel
de la CICAM entre 1998 et 2002
Année
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Ouvriers/employés
|
1 292
|
1 257
|
1 073
|
1 125
|
1 145
|
Agents de maîtrise
|
143
|
143
|
131
|
135
|
143
|
Cadres nationaux
|
39
|
39
|
37
|
39
|
43
|
Cadres expatriés
|
10
|
10
|
8
|
7
|
7
|
TOTAL
|
1 484
|
1 449
|
1 249
|
1 306
|
1 338
|
Source : CICAM, Rapport sur le Cadre
institutionnel et les incitations
On estime15(*) que chaque emploi créé permet d'assurer
le revenu de 12 personnes. Près de 15 600 personnes
dépendent ainsi directement de la CICAM.
La CICAM investit également dans la formation de son
personnel. Mais les dépenses en formation restent faibles. Entre 2000 et
2002 les frais de formation se sont élevés à 70,2 millions
de FCFA. Ce qui correspond à moins de 1% de la masse salariale de la
CICAM. A titre de comparaison, les entreprises performantes consacrent en
moyenne 4% de leur masse salariale pour la formation et en France, l'obligation
légale est de 1,5%.
Tableau 14 : Evolution des frais de formation de
la CICAM, en millions de FCFA
Exercice
|
Frais de formation
|
Masse salariale
|
% Masse salariale
|
2000
|
29,8
|
3 657
|
0,81%
|
2001
|
10,0
|
3 833
|
0,26%
|
2002
|
30,4
|
4 057
|
0,75%
|
Total
|
70,2
|
11 547
|
0,61%
|
Source : CICAM, Rapport d'audit, phase n°1,
Août 2002; nos estimations
L'assistance technique a consommé dans la même
période 450 millions de FCFA.
II.2.3.2. Distribution de
revenu
Les emplois créés par la CICAM correspondent
à une masse salariale moyenne d'environ 4 000 millions de FCFA par
an comme l'indique la figure ci-dessous.
Graphique 15 : Evolution de la masse salariale de
la CICAM de 1998 en 2002
Source : CICAM, et nos analyses
II.2.3.3. Politique sociale de la
CICAM
Un certain nombre d'avantages sociaux sont
dénombrés :
Couverture maladie entre 80% à 100%
Cadeaux de fin d'année
Prêts scolaires de 20 000 FCFA par enfant
Paiement d'un 13e mois
Prime d'ancienneté
II.2.4.
Contribution de la branche confection au développement social
La confection est après la culture du coton la branche
de la filière qui utilise le plus de main d'oeuvre. Elle emploie plus de
75 000 personnes même si l'essentiel (constitué des tailleurs
et artisans) se trouve dans le secteur non structuré. Ce qui rend tout
aussi difficile l'évaluation des revenus générés
par cette branche.
II.3. Récapitulatif
partiel
On retiendra de ce chapitre que, la filière
textile-coton camerounaise a une contribution assez significative sur
l'économie du pays. Il est établi que :
Actuellement, la surface cultivée, estimée
à 190 000 ha, permet la production de 230 milliers de tonnes de
coton graine, 15 millions de litres d'huile de coton et 51 308 tonnes de
tourteaux. La production de coton fibre est d'environ 95,5 milliers de tonnes.
Environ 4 000 tonnes sont vendues à la CICAM et le reste qui
représente plus 95% est exporté.
En 2003, la filière16(*) a réalisé un chiffre d'affaires de
près de 140,5 milliards de FCFA pour une valeur ajoutée de 55,7
milliards de FCFA.
L'apport net en devises se situe à 56,6 milliards de
FCFA.
Par ailleurs, la filière participe également
à la création d'emplois et à la distribution des
revenus :
La filière entretient un grand nombre d'emplois :
350 000 à 400 000 dans la culture du coton et 4 606 dans
la transformation (égrenage, filature et tissage). La confection quant
à elle occupe près de 75 000 personnes. Soit un total de
430 000 à 480 000 emplois.
Les revenus distribués sont estimés à
78,3 milliards de FCFA au cours des trois dernières années, soit
environ 26,1 milliards de FCFA par an.
CHAPITRE 3 : PRIX ET CONCURRENCE
Ce chapitre s'articulera autour de l'analyse de
l'environnement tarifaire de la filière et ses principaux indicateurs
sur le plan mondial et local, et la description de l'environnement
concurrentiel.
III.1. Prix
III.1.1. Prix mondiaux de coton
Le prix mondial17(*) du coton égrené est très
volatile, quelle que soit l'échelle de temps retenue : tant sur une
longue période qu'au sein d'une période consécutive de 12
mois où des écarts de l'ordre de 50% sont fréquemment
constatés. Les valeurs moyennes pour chaque campagne depuis 1991/1992
sont reprises dans le graphique ci-dessous.
Graphique 16 : Indice A Cotlook (Coton
égrené, qualité type) en cents/livre
Source : Cotton Outlook
III.1.2. Politique des prix en Afrique de l'Ouest et du
Centre
En Afrique de l'Ouest et du Centre, un seul prix est
généralement fixé chaque année pour le coton graine
au niveau de chaque pays. En ce qui concerne le coton fibre à l'export,
les prix sont de loin inférieurs au cours mondiaux.
Le tableau ci-dessous compare les prix des différents
pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre avec les cours mondiaux et les prix
d'autres pays exportateurs comme le Zimbabwe et l'Inde. Pour les besoins de
comparaison, les prix intérieurs du coton graine sont convertis en
équivalent coton fibre.
Tableau 15 : Ratios des prix
intérieurs18(*) au cours
mondiaux (%)
Pays
|
1990-1993
(en %)
|
1994-1997
(en %)
|
Bénin
|
58
|
36
|
Burkina Faso
|
59
|
35
|
Cameroun
|
48
|
40
|
Côte d'Ivoire
|
54
|
37
|
Mali
|
52
|
35
|
Tchad
|
59
|
35
|
Togo
|
56
|
39
|
Moyenne de ces 7 pays
|
55
|
37
|
Zimbabwe
|
58
|
79
|
Inde
|
91
|
93
|
Source : « Cotton Policies in
Francophone Africa ». Banque Mondiale. Document de
référence préparé pour la réunion sur le
secteur du coton qui s'est tenue à Dakar du 4 au 6 juin 1998.
Les chiffres montrent qu'avant la dévaluation du FCFA
en 1994, les prix à la production équivalaient à un peu
plus de la moitié des cours mondiaux, En Inde, en revanche, où le
système est plus concurrentiel, les prix intérieurs
étaient inférieurs de moins de 10% aux cours mondiaux. Bien que
déjà déprimés, les prix intérieurs dans tous
les pays de la zone ont brutalement chuté après la
dévaluation du FCFA, les entreprises parapubliques répugnant en
effet à répercuter les effets du changement de parité sur
les prix à la production.
Au Cameroun, les prix étaient les plus bas avant la
dévaluation ; un peu moins de la moitié des cours mondiaux.
Après la dévaluation du FCFA ces prix sont les plus
élevés dans la zone CFA.
III.1.3. Prix locaux
III.1.3.1. Prix aux producteurs
Le prix d'achat du coton graine est fixé conjointement
entre la SODECOTON et les producteurs. Il est constitué d'un prix de
base et de primes, connues avant les semis, abondé d'un
complément variable en fonction des résultats de la
société. Il existe également un « Fonds de
stabilisation » interne à la SODECOTON. Ce fonds qui s'analyse
comme des sommes mises en réserve par la SODECOTON et permettant
d'offrir un complément de rémunération n'entre pas dans le
prix de revient calculé sur la campagne en cours. Il s'élevait
à 15 FCFA en 2001/2002 et à 45 FCFA un an plus tôt.
Le résultat de cette organisation aboutit à un
prix aux producteurs qui suit les tendances du marché mondial tout en
assurant une certaine stabilité des revenus des producteurs.
Graphique 17 : Evolution du prix d'achat de Coton graine
aux producteurs
Source : CICAM, rapport d'audit Phase
n°1, Août 2002 ; nos calculs.
Ce système de fixation des prix et de stabilisation,
totalement dégagé des interférences politiques et
géré par les acteurs de la filière dans un esprit de
concertation et de collaboration apparaît efficace et
intéressant.
III.1.3.2. Prix de cession à l'industrie locale
De la même manière, comme pour le prix au
producteur, le prix de vente du coton fibre se négocie entre la
SODECOTON et la CICAM. Il respecte une formule19(*) bien précise qui fait intervenir les prix
mondiaux de coton et le prix de revient SODECOTON de la fibre et le montant des
frais non exposés (comprenant en particulier les droits et taxes
liés aux opérations d'exportations).
Ainsi, cette formule permet à la CICAM de disposer d'un
prix attractif dès lors que le prix mondial est élevé.
Inversement, lors d'une chute du prix mondial de coton, comme observée
récemment, la CICAM ne dispose plus de cet avantage et se trouve
pénalisée par un cours d'achat parfois plus cher que le cours
mondial.
Graphique 19 : Evolution du coût d'achat du coton
fibre
Source : CICAM, Rapport d'audit - Phase
n°1, Août 2002, Direction des Douanes, nos estimations
III.2. Environnement
concurrentiel
La filière textile-coton camerounaise évolue
dans un environnement où la concurrence est assez variée. La
SODECOTON est surtout victime des exportations informelles de coton graine vers
le Nigeria alors que la CICAM doit faire face aux importations massives de
fils, tissus et autres ouvrages en matières textiles notamment la
friperie, issus généralement de la fraude, de la contrebande et
de la contrefaçon.
III.2.1. Commerce informel de coton graine
III.2.1.1. Estimation du volume
Au Cameroun, bien que la SODECOTON détienne le monopole
de l'achat du coton graine aux producteurs, il existe cependant un commerce
informel destiné surtout au marché nigérian. Les
statistiques sur ce commerce sont assez difficiles à collecter. Mais la
SODECOTON estime pour la campagne 1993/1994 « que les
nigérians ont fait main basse sur 3 000 à 4 000 tonnes
de coton graine en profitant de l'avantage que leur donnait la
dévaluation du franc CFA20(*). Comme pour cette campagne la production en fuite
frauduleuse vers le Nigeria représenterait aujourd'hui près de 3%
de la production totale. Mais c'est au cours de la campagne 1994/1995 que ce
commerce a pris de l'ampleur. Pour cette saison, « les estimations
conservatrices de la SODECOTON » donnent 13 000 tonnes
d'exportations informelles qui représentent près de 8% de la
production locale. Quelle est la cause de ce commerce informel ?
III.2.1.2. Causes de ce commerce
La principale raison résiderait dans l'importance du
différentiel de prix entre le Nigeria et ses pays limitrophes dont en
particulier le Cameroun. Ainsi au cours de la campagne 1994/1995, le Nigeria
achetait le kg de coton graine autour de 30 à 35 nairas (soit de 200
à 250 FCFA21(*))
contre 155 FCFA pour le Cameroun. Mais il existait d'autres causes.
Notamment, les nigérians payaient le coton cash alors
que le délai de livraison à la SODECOTON et le paiement
étaient espacés de plusieurs semaines. Le producteur ayant un
besoin pressant de liquidités va donc vendre tout ou partie de son coton
dans ce circuit informel.
Enfin alors que la SODECOTON fait un tri par qualité,
les nigérians achètent tout le coton sans discernement. Les
producteurs leur vendent le coton non classé par la
société cotonnière.
III.2.1.3. Impacts de ce commerce
Bénéfique pour les producteurs de coton et pour
l'industrie textile nigériane, le trafic informel du coton graine
entraîne un manque à gagner pour la SODECOTON et le budget de
l'état. Le tableau ci-dessous donne une estimation de l'impact des
exportations informelles de coton graine sur les valeurs ajoutées.
Tableau 16 : Impact des exportations informelles
de coton graine sur la valeur ajoutée et la balance des paiements en
1994/1995 en milliards de FCFA
Acteurs/Pays
|
Cameroun
|
Niger
|
Bénin
|
Nigeria
|
Valeur Ajoutée
|
|
|
|
|
Producteurs
|
[+0,9 ; +1,7]
|
+0,5
|
[+1,3 ; +3,6]
|
|
Coopératives
|
|
|
-0,6
|
|
Etats
|
[-1,4 ; -0,7]
|
+0,05
|
-1,5
|
|
Sociétés Cotonnières
|
-3,0
|
-1,0
|
-0,4
|
[+3 ; +5,3]
|
Autres
|
-0,2
|
|
-1,1
|
+0,5
|
Total VA
|
[-3,7 ; -2,2]
|
-0,45
|
[-2,3 ; 0]
|
[+3,5 ; +5,8]
|
|
|
|
|
|
Balance des Paiements
|
|
|
|
|
Gains
|
[+0,9 ; +1,7]
|
+0,5
|
[+1,3 ; +3,6]
|
[-5,8 ; -2,7]
|
Pertes
|
[-9,0 ; -4,7]
|
-2,2
|
-5,4
|
[+12,3 ; +16,6]
|
Solde de la BP
|
[-8,1 ; -3]
|
-1,7
|
[-4,1 ; -1,8]
|
[+9,5 ; +13,9]
|
Source : Calculs et enquêtes des
équipes du réseau de l'ECHO pour le suivi du commerce informel,
à savoir ORSTOM (Niamey), Observatoire des Frontières
(Yaoundé) et LARES (Cotonou)
Autant que les autres pays voisins du Nigeria, le Cameroun est
globalement perdant tant en terme de Valeur Ajoutée qu'en terme de
balance des paiements. L'impact positif sur les producteurs étant plus
que compensé par les pertes des autres acteurs. Ceci implique qu'une
augmentation du prix au producteur suffisante pour décourager les
exportations laisserait un surplus à partager entre les
différents acteurs de la filière. Le Cameroun a perdu entre 3 et
8 milliards de FCFA de devises par an.
III.2.2. Importations de matières textiles
L'une des difficultés de la CICAM réside en ce
qu'elle subit une concurrence très avancée de la part des pays
comme la Belgique, la Chine, la France et Hongkong qui couvrent les 2/3 des
importations camerounaises en produits textiles. En 2003, les importations de
produits textiles sont estimées à 36 130 tonnes pour une
valeur de près de 35 milliards de FCFA. Les articles de friperie
représentent près de la moitié de ces importations (voir
tableau ci-dessous).
Tableau 17 : Importations de produits textiles en
2003 (quantités en tonnes et valeurs en FCFA)
Produits
|
Quantités
|
Valeurs
|
%
Quantités
|
%
Valeurs
|
Fibres
|
108,9
|
157,5
|
0,3%
|
0,5%
|
Fils
|
1 053,3
|
1 139,5
|
2,9%
|
3,3%
|
Tissus
|
1 754,1
|
4 490,2
|
4,9%
|
12,9%
|
Ouvrages en matières textiles
|
10 130,3
|
13 004,0
|
28,0%
|
37,5%
|
Articles de Friperie
|
23 083,7
|
15 884,8
|
63,9%
|
45,8%
|
Total
|
36 130,3
|
34 676,0
|
|
|
Source : Direction des Douanes
Les principaux fournisseurs du Cameroun pour les produits
textiles sont : la Belgique (36,9%), la Chine (13,8%), la France (7,6%) et
Hongkong (7,6%).
III.2.2.1. Importations de fibres textiles
Au Cameroun, la production de fibres est le seul fait de la
SODECOTON, même si l'on enregistre également une activité
artisanale. Leur production est jugée insignifiante. La seule vraie
concurrence vient de l'extérieur avec les importations d'autres fibres
végétales et synthétiques.
Graphique 20 : Importations de fibres (naturelles,
synthétiques et artificielles)
Source : Direction des Douanes
Entre 1997 et 2003, les importations de fibres textiles ont
été croissantes. Elles ont presque doublé, comme l'indique
le graphique ci-dessus. Bien qu'elles soient relativement faibles par rapport
à la production de coton fibre locale, les importations de fibres
textiles équivalent à près de 30%22(*) des achats de coton fibre de
la CICAM.
Il convient toutefois de souligner que ces fibres sont surtout
synthétiques ou artificielles et destinées à l'industrie
du tabac et de la fabrication de cheveux artificiels. Les importations de coton
restent marginales et représentent une moyenne annuelle de 45 tonnes sur
la période 1997-2003.
III.2.2.2. Importations de fils et tissus
Durant la période 1999-2002, les importations de fils
et tissus se sont chiffrées à près de 66 milliards de
FCFA, soit une moyenne annuelle de 16,5 milliards de FCFA représentant
ainsi l'équivalent de 84,4% des ventes globales de la CICAM sur la
période. Ces importations de fils et tissus dépassent largement
les ventes de la CICAM de ces mêmes produits.
Graphique 21 : Comparaisons entre chiffre d'affaires de
la CICAM et importations de fils et tissus.
Source : CICAM, Direction des Douanes
Il convient d'ajouter que les fils et tissus importés
sont surtout ceux en matières textiles, autres que le coton (entre 96%
et 99%) et proviennent principalement23(*) de la Chine (30%), de la France (15%) et de Costa
Rica (11%).
III.2.2.3. Marché des autres ouvrages en
matières textiles : prédominance de la friperie
Il s'agit ici des ouvrages qui utilisent comme matière
première, les fils et tissus de matières textiles. On peut
dénombrer :
· les vêtements et accessoires du vêtement
· les étoffes de bonneterie
· les tapis et autres revêtements de sol en
matières textiles
· les autres articles textiles confectionnés
(couvertures, linge, rideaux, couvre-lits, sacs et sachets d'emballage,
bâches, tentes, voiles, etc.)
· la friperie
Cette activité, dominée par la friperie,
constitue la principale concurrence à l'industrie textile locale
principalement à la CICAM. Les importations de matières
d'ouvrages en textile sont significatives. Elles sont passées de
près de 24 milliers de tonnes pour une valeur de 14 890 millions de
FCFA en 1995 à près de 32 milliers de tonnes pour une valeur de
27 331 millions en 2003.
Graphique 22 : Importations d'ouvrages en
matières textiles
Source : Direction des Douanes
Les importations des articles de friperie pour cette
activité représentent près des 3/4 en volume et 2/3 en
valeur. Les importations de friperie sont déclarées en douane
à un prix pratiquement identique : 620 FCFA le kg. La
réglementation en matière de friperie a porté un coup dur
à la CICAM en particulier et à la filière textile-coton
camerounaise en général. Le faible pouvoir d'achat du camerounais
moyen l'amène à se tourner vers le marché du
vêtement d'occasion qui lui permet de s'habiller à moindre
coût.
III.2.2.4. Marché national et sous régional du
textile
a) Déterminants du marché
L'industrie textile camerounaise, dessert en zone CEMAC, une
population totale de près de 30 millions d'habitants avec un taux de
croissance annuel moyen de 2,5%. La population est constituée en
majorité des couches sociales à faibles revenus.
Actuellement, dans la sous-région CEMAC, la CICAM est
la seule entreprise installée qui opère dans le secteur textile
(filature et production de tissus). Mais l'espace économique dans lequel
évolue l'entreprise fait face à une forte concurrence de la part
du Nigeria, des pays de l'Afrique de l'Ouest et des pays asiatiques. Cette
industrie souffre d'un réelle sous représentativité.
En effet, on estime24(*) à seulement 26% la part de marché de la
CICAM dans les ventes de pagnes au Cameroun, contre 47% pour le Nigeria, 19%
pour l'Asie et 8% pour les autres pays africains.
b) Stratégies utilisées par la concurrence
Les stratégies commerciales utilisées par la
concurrence sont multiples :
la fraude douanière, la contrebande et la
contrefaçon
la stratégie de discount, couramment utilisée
par les Nigérians et les asiatiques, consiste à offrir le
même produit (en coloris mais pas en qualité) à un plus bas
prix.
La stratégie de prolifération des produits qui
consiste à attaquer les produits locaux en multipliant les versions de
produits offerts et aussi en étant présents sur tous les
marchés.
La stratégie d'innovation dans le mode de
distribution, principalement utilisée par les Nigérians qui
accordent à leurs clients des conditions de règlement très
souples ; allant du dépôt-vente à la vente
crédit.
c) Contrebande et fraude
En dehors des produits légalement importés, la
demande camerounaise de produits textiles est fortement satisfaite par les
importations frauduleuses. On estime à 80%25(*) les produits textiles vendus
sur le marché camerounais d'origine frauduleuse. Ces marchandises
proviennent surtout du Nigeria voisin.
Entre les deux pays, on dénombre 17 pôles de
pénétration de contrebande et de fraude douanière.
La plupart des commerçants ne s'acquittent d'aucun
frais de douane et multiplient les stratagèmes pour éviter tout
contrôle. Ces produits se retrouvent sur le marché à des
prix défiant toute concurrence.
Les copies conformes des WAX hollandais et anglais, avec des
étiquettes, des marquages en lisière, se retrouvent un peu
partout sur le marché national, sans aucun respect de la
réglementation en matière de propriété
industrielle.
III.3. Subventions
Les Etats-Unis sont la cible principale des pays en
développement producteurs de coton. Ils pratiquent, avec l'Union
Européenne, le niveau de subventions le plus élevé
du monde. Ils sont en même temps, et de loin, le plus gros exportateur du
monde. A eux seuls, les Etats-Unis exportent plus d'un tiers du coton du
marché mondial. Cette pratique entraîne des retombées
négatives sur les pays en voie de développement,
particulièrement les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre dont
l'économie est basée sur le coton.
Quelles en sont les retombées ?
· ?Les subventions maintiennent la production de
coton à des niveaux non rentables dans les pays industrialisés et
réduisent, pour les pays en développement, les
possibilités d'exporter vers les marchés des pays qui
subventionnent, déplaçant leurs exportations vers des pays
tiers.
Toutes les études récentes démontrent
sans équivoque que la suppression des subventions intérieures
dans les pays industrialisés réduit la production et les
exportations de coton de ces pays. Les niveaux actuels de production de l'UE
pourraient être importés pour un tiers du coût de
production. Aux États-Unis, dans quelques années le coût
des subventions est supérieur à la valeur totale des exportations
au cours mondial. En 2003 plus de 70 pour cent de la production des
États-Unis a été exporté, soit 40 pour cent des
exportations mondiales.
· ?Les subventions font baisser les cours mondiaux du
coton
L'offre excédentaire encouragée par des
subventions intérieures entraîne une baisse du cours mondial sur
le marché. Cependant, l'ampleur de cet impact varie
énormément, certaines études estimant des augmentations
oscillant entre 2 pour cent et 35 pour cent à la suite de la suppression
des subventions. La répartition des gains et des pertes parmi les pays
se mesure principalement en termes de diminution des recettes d'exportation ou
d'augmentation des factures d'importation. Il est donc difficile, mais
indispensable de détecter les gagnants et les perdants, ainsi que
l'ampleur de ces gains ou pertes. Pour les exportateurs nets, une des
difficultés majeures consiste à déterminer quels sont les
pays où la production est susceptible de se développer en raison
d'une hausse des cours sur le marché mondial. Les pays en
développement ont augmenté leur production et leur participation
aux exportations mondiales malgré le fléchissement des cours
mondiaux et à un moment où d'autres produits de base
d'exportation suivaient une tendance contraire. Par conséquent, en cas
de hausse des prix, il existe une importante offre potentielle.
· ?Des réductions de subventions
atténuent la pauvreté.
Deux études récentes (Minot et Daniels, 2002;
ODI, 2004) analysent l'impact sur la pauvreté des baisses du prix du
coton pour les petits exploitants du Bénin et du Zimbabwe. Au
Bénin, une chute de 40% du prix entraînerait 8% d'augmentation de
la pauvreté parmi les ménages ruraux et 22% de plus de
ménages producteurs de coton passeraient en dessous du seuil de
pauvreté. Au Zimbabwe, le revenu réel des producteurs de coton
chute d'entre 13% et 31%, en fonction des caractéristiques du
ménage, et la pauvreté augmente proportionnellement au
degré de dépendance des ménages par rapport au revenu du
coton.
En 2000/2001, le gouvernement américain a
déboursé près de 2 940 milliards de francs CFA au profit
des 31 500 producteurs de coton, ce qui représente 6 à 7 fois le
budget national du Burkina Faso, soit près de 91 millions de francs CFA
pour chacune des 31 500 unités de production. La production de coton aux
USA a donc augmenté de 700 000 tonnes entre 2000/2001 et
2001/2002.
III.4.
Récapitulatif partiel
De tout ce qui précède, il ressort que :
· Le cours mondial de coton est assez volatil et suscite
des incertitudes.
· Les prix d'achat du coton graine aux producteurs, bien
que stables, restent faibles, et stimule les exportations informelles de coton
vers le Nigeria ;
· Le système de calcul du prix de cession de la
fibre à l'industrie locale, permet à la CICAM d'en tirer profit
lorsque les prix mondiaux sont élevés, mais pénalise la
société quand les cours mondiaux baissent.
· La filière subit une très forte
concurrence de l'extérieur notamment en ce qui concerne les importations
(formelles ou non) de matières textiles, surtout les articles de
friperie.
· La CICAM souffre d'une réelle sous
représentativité dans le pays, voir dans la sous-région
CEMAC, bien que s'appuyant sur la NEWCO (sa filiale commerciale).
· Les subventions accordées par les Etats-Unis et
l'Union Européenne à leurs producteurs de coton pénalisent
les états de l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
PARTIE
II : PERSPECTIVES D'EVOLUTION DE LA FILIERE TEXTILE-COTON
CAMEROUNAISE
Les perspectives de la filière textile-coton
camerounaise se situent dans un cadre général
d'aménagement qui tienne compte des dysfonctionnements actuels et qui
visent à assurer des revenus élevés et équitables
à tous les maillons de la filière. Ainsi cette filière
pourra tenir son rôle de l'un des axes stratégiques moteurs de la
croissance économique et sociale du pays.
Les potentialités existent. Les atouts concernent
autant la production de coton graine, que son égrenage ou la
transformation de fibre en fils et tissus et autres matières textiles,
et le développement en fin de compte des produits
dérivés du coton.
Cette ultime partie contient les chapitres suivants :
Chapitre 4 : Atouts de la filière
textile-coton camerounaise
Chapitre 5 : Hypothèses et méthodes
de projections
Chapitre 6 : Résultats des projections
à moyen terme
CHAPITRE 4 : ATOUTS DE LA FILIERE TEXTILE-COTON
CAMEROUNAISE
La première partie a permis, d'une part, de cerner les
performances et l'important rôle que la filière textile-coton joue
dans la croissance du pays et sa contribution à la lutte contre la
pauvreté, et d'autre part, de relever les insuffisances surmontables
pour assurer de façon efficiente son insertion dans l'environnement
économique et sociale camerounais.
Toutefois, dans le but de favoriser l'expansion de la
filière, qui est au plan national l'une des plus
intégrées, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures
visant à promouvoir l'activité de la filière, auxquelles
se greffent les opportunités offertes dans le cadre des échanges
extérieures.
IV.1. Cadre institutionnel et
environnement économique
Les mesures réglementaires déjà prises
par le gouvernement camerounais portent sur :
· La décision N°190/MINDIC/DC/SDI/SAF du
02/12/1990, instituant le marquage sur le tissu pagne fancy print et le tissu
pagne wax ;
· L'arrêté N°012/MINDIC/MINEFI du
18/02/1993, instituant l'estampillage et le marquage de certains produits
importés ;
· L'arrêté N°00486/MINEFI/CAB du
06/11/2000, portant institution des valeurs de référence pour la
taxation de certains produits textiles importés au Cameroun ;
· La décision N°03685/MINEFI/CAB du
06/11/2000, portant institution des valeurs de référence pour la
taxation de certains produits textiles importés au Cameroun.
· La suspension des droits et taxes pour les biens
d'équipement liés au programme d'investissement de la CICAM
· La suspension des droits et taxes pour les
matières premières, les pièces de rechange et les
emballages non réutilisables et directement liés à la
production pour une période de huit ans ;
· La réduction du taux de TVA à 5% sur les
ventes de la CICAM
En dehors des mesures prises au niveau local, deux facteurs
majeurs et structurants devraient booster, au cours des prochaines
années, l'évolution de la filière textile-coton en Afrique
de l'Ouest et du Centre et particulièrement au Cameroun : l'AGOA et
les Accords UE-ACP.
IV.2. Accords AGOA
L'AGOA : « African Growth Opportunity
Act » est le titre de la loi 2000 sur le Commerce et le
Développement promulguée par le président Bill Clinton le
18 mai 2000 et traitant des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et
l'Afrique. Elle permet à des pays de l'Afrique de l'Afrique
Sub-saharienne d'exporter vers le Etats-Unis d'Amérique des
produits26(*) conformes
à des normes définies par le système de
préférences Généralisées sans paiement de
frais de douane et sans contingentement.
Pour l'application de ces accords, les autorités
américaines exigent d'une part que les produits manufacturés
soient africains, non seulement au stade final de l'exportation vers les
Etats-Unis, mais encore aux stades antérieurs, ce qui impose aux pays
africains bénéficiaires de se ravitailler entre eux-mêmes
en intrants et autres produits textiles.
Sur 35 pays africains éligibles, seuls quinze, dont le
Cameroun, ont achevé la procédure de certification de leurs
produits qui permet d'obtenir le visa AGOA, indispensable pour
bénéficier des avantages de cette loi.
L'AGOA a entraîné dès la première
année une augmentation de 25% des importations U.S. de produits textiles
en provenance des cinq premiers pays agréés.
Graphique 23 : Croissance des importations de textile
habillement en franchise de douane en provenance des pays éligibles
AGOA, en 2001
Source : Banque Ouest Africain de
Développement
Le Cameroun ne figure pas encore sur la liste.
IV.3. Barrières tarifaires
et non tarifaires
L'exportation vers l'Union Européenne de cotons et
textiles à base de coton en provenance des pays ACP est libre des droits
de douanes et de quotas.
La Commission européenne vient même de proposer
un plan spécifique de soutien au secteur coton et à la
filière textile des pays ACP dont bénéficiera le Cameroun,
et qui vise à :
· Assurer aux pays ACP des conditions plus
équitables d'accès aux marchés internationaux en
réduisant les subventions à l'exportation et à la
production accordées aux producteurs de l'UE et qui induisent
d'énormes distorsions de prix ;
· Apporter une assistance technique aux producteurs
africains ;
· Soutenir les pays africains producteurs de coton en
consolidant la compétitivité de ce secteur (plan de
développement, renforcement des politiques et instruments, promotion de
l'intégration de la filière coton, promotion) ;
Il faut noter que l'Union Européenne reste encore pour
le Cameroun un marché à conquérir : près des
2/3 du coton camerounais est acheté par les pays asiatiques et seulement
27% sont destinés à l'Europe.
IV.4. Protocole
général de Libreville de 1992
Le Protocole Général relatif à la
restructuration du secteur du textile dans les pays de la zone UDEAC
signé à Libreville le 09 juillet 1992 entre la République
du Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Tchad
et la République du Congo, établit le principe d'un régime
spécial en cohérence avec les contraintes du secteur textile
régional et international.
CHAPITRE 5 : HYPOTHESES ET METHODES DE PROJECTIONS
Les hypothèses et la méthodologie
utilisées pour élaborer les projections à court et moyen
terme des principaux indicateurs de la filière sont essentielles et
concernent : la production de la filière ; le chiffre
d'affaires, la valeur ajoutée, l'emploi et les revenus versés.
Les projections seront faite sur cinq années.
L'année 0 retenue pour les analyses prospectives est l'année
2005. Nous supposerons qu'au cours de cette année, la production sera de
100 000 tonnes de coton fibre.
V.1. Hypothèses sur les
quantités produites
V.1.1.
Production de fibre
La production de coton fibre à
l'année 0 est de 100 000 tonnes ; cette production
connaîtra une croissance globale de 60% sur cinq années.
L'hypothèse de 100 000 tonnes en 2005 est tout
à fait réaliste car au cours des trois dernières saisons,
la production a été en moyenne de 96 583 tonnes par an avec
une tendance est à la hausse.
L'hypothèse de 160 000 tonnes à atteindre
à l'année 5 tient compte des reformes structurelles et
conjoncturelles envisagées (cf chapitre 4) seront mis en place tels que
indiquées au chapitre 4.
Pour une croissance globale de 60% sur cinq ans,
l'accroissement moyen annuel devra se situer à 9,86%27(*)
V.1.2.
Rendements de production de coton graine
Le rendement à l'hectare du coton graine est
fixé à 1,2 tonnes par hectare à l'année 0. Ce
rendement connaîtra une amélioration qui l'emmènera
progressivement à 1,7 tonnes par hectare à l'année
5.
Les rendements de coton varient généralement
entre 0,2 tonne et 3 tonnes par ha. Mais au sein de l'Union Européenne,
les niveaux moyens de rendement s'établissent à 3,3 tonnes par ha
pour le coton non égrené de qualité type, en 2000-2001. En
Afrique de l'Ouest et du Centre, la moyenne varie entre 1 tonne et 1,2 tonne
par ha. Actuellement le rendement à l'hectare au Cameroun oscille autour
de 1,2 tonnes. Le point de départ retenu est de 1,2 tonnes/hectare pour
l'année 0.
Il pourra atteindre 1,7 tonnes par ha à l'année
5 grâces notamment aux efforts de promotion, d'encadrement et d'appui aux
producteurs mise en oeuvre par la SODECOTON.
V.1.3.
Surfaces cultivables
Le calcul des surfaces à cultiver nécessaires
pour couvrir les besoins en coton graine se fait à partir des
données sur les quantités de coton graine et les
rendements28(*).
V.1.4.
Production de coton graine
Au Cameroun, pour 100 kg de coton graine, on obtient
approximativement :
· 37 à 45 kg de coton fibre,
· 55 à 60 kg de graines
· 2 à 3 kg de déchets
Nous supposerons pour les besoins de calculs que pour 100
kg de coton graines produites, on obtient 42% de fibres, 56% de graines et 2%
de déchets.
Donc pour avoir la production de coton graine, il suffira de
diviser la production de fibre - déjà connue - par le rendement
d'égrenage (ici égal à 42%).
V.1.5.
Production de graines de coton et de déchets
La production de graine s'obtient en pondérant la
production de coton graine par le rendement en graines dans la phase
d'égrenage, ce rendement est estimé ici à 56%. Il sera
considéré constant sur toute la période.
De même, la quantité de déchets
dégagée dans la phase d'égrenage, représente 2% de
la production de coton graine.
V.1.6.
Production d'huiles, de tourteaux et de coques
Sur la base des données recueillies auprès des
huileries industrielles, on obtient, pour une quantité donnée de
graines de coton :
· 16 à 20% d'huile
· 42 à 44% de tourteaux
· 20 à 30% de coque
· 0 à 15% de linters
· 4 à 6% de déchets
Dans notre étude, nous considérerons que 100
kg de graines de coton donnent :
· 18 litres d'huile
· 40 kg de tourteaux
· 25 kg de coques
· 5 kg de semences
· 5 kg de déchets
· 4 kg de linters
Cette base permet d'estimer valablement les quantités
obtenues par sous-produit.
V.1.7.
Transformation du fibre
L'estimation de la quantité de fibre transformée
localement repose sur les hypothèses suivantes :
À l'année 0, la quantité de fibre
transformée est estimée à 4,2% de la quantité
produite par l'industrie d'égrenage. Cette proportion atteindra 20%
à l'année 5. Le Cameroun reste l'un des pays d'Afrique où
la transformation locale de la production de coton est faible. A titre
comparatif29(*), la
Côte d'Ivoire transforme 15% de sa production (22 000 sur 142 000
tonnes), l'Ethiopie 100% (15 000 tonnes), le Ghana 100%, le Nigeria 86% (52 000
sur 60 000 tonnes), Madagascar 100%.
Connaissant les taux de transformation locale de la fibre, il
devient plus aisé d'évaluer les achats locaux de fibre. Il
suffira de pondérer ces taux par les quantités de fibre produite
par l'industrie locale d'égrenage.
L'écart entre la production de fibre et la consommation
locale constitue les exportations, dans le cadre d'une économie
classique.
V.1.8.
Production de l'industrie de filature, tissage et ennoblissement
Les productions portent ici sur les produits suivants :
filés, écrus, tissus teints, tissus éponge, pagnes FANCIES
et pagnes WAX.
La restructuration de la filière textile-coton,
engagée en 2004 par les Pouvoirs Publics prévoit que pour une
transformation à terme de 8 400 tonnes de fibres, on
obtienne :
· 1 300 tonnes de filés (dont 600
destiné à l'extérieur et 700 cédés à
la CICAM)
· 25 114 km d'écrus (dont 16 996 km
cédés à la CICAM, 7 455 km destiné à
l'export et 663 vendus localement)
· 3 585 km de tissus teints
· 600 tonnes de tissus éponges
· 380 km de pagnes WAX
· 12 232 km de pagnes FANCIES
Donc en supposant que lors de la transformation de fibre, les
proportions resteront conservées chaque année, il est aisé
d'estimer les quantités de filés, tissus et pagnes produites.
En outre, les débouchés envisagés portent
autant sur le marché domestique qu'extérieur.
V.2. Hypothèses sur les
ventes
Les prix unitaires ayant déjà fait l'objet d'une
analyse préalable (cf première partie) seront utilisés
pour la détermination du chiffre d'affaires.
V.2.1.
Ventes de coton graine
Les ventes de coton graine sont évaluées sur la
base du coton graine sont évaluées sur la base du prix d'achat du
coton graine aux producteurs.
Ce prix à l'année 0 correspond au prix de
l'année 2003, égal à 185 FCFA le kg et que la tendance
d'évolution observée se poursuivra au cours des 5 prochaines
années (l'accroissement moyen de ce prix entre 1994 et 2003 est
égal à 3,26%).
Tableau 18 : Prévision du prix d'achat de
coton graine en FCFA/Kg
Années
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Prix d'achat de coton graine
|
185
|
191
|
197
|
204
|
210
|
217
|
Source : SODECOTON et nos analyses
V.2.2.
Chiffre d'affaires de la SODECOTON
Le chiffre d'affaires de la SODECOTON est composé des
ventes de coton fibre, d'huiles de coton et des gains bruts sur les productions
de tourteaux, de coques, de graines pour semences.
V.2.2.1. Ventes de fibre
Le prix moyen à l'exportation pour le coton fibre est
estimé à environ 680 FCFA. Sur le marché local le prix est
évalué à 650 FCFA/kg.
V.2.2.2. Ventes d'huiles
Les quantités produites d'huiles étant connues,
l'estimation du prix de cession du litre d'huile à 650 FCFA permet
d'avoir les ventes totales par année.
V.2.2.3. Gains sur les
tourteaux
Les tourteaux sont destinés à l'alimentation du
bétail et seront rentabilisés par la SODECOTON sur la base du
prix moyen (prix du marché) estimé à 180 FCFA30(*).
V.2.2.4. Gains sur les coques
Les coques de coton peuvent être utilisées comme
facteur de production d'énergie. On estime que 1 kg de coque produit
l'équivalent de 50 kW d'énergie. A partir de cette relation
consommation totale31(*)
d'énergie économisée est estimée sur la base d'un
prix moyen du Kwh de 30 FCFA dépensés par la SODECOTON pour
l'achat de l'énergie électrique, en rapport avec la production de
coques.
V.2.2.5. Gains sur les graines
pour semences
Avant d'entrer dans l'huilerie, les graines de coton sont
d'abord triées : une partie est destinée à être
utilisée comme semence. On estime que 1 kg de graines de coton vaut
l'équivalent de 25 FCFA32(*). Dès lors il est possible d'estimer le gain en
valeur de la production de graines de coton destinée à la
semence.
V.2.2.6. Récapitulatif
Le chiffre d'Affaires de la SODECOTON sera donc ici, la somme
des ventes de fibres et d'huiles augmentées des gains sur les tourteaux,
coques et graines de coton pour semence.
V.2.3.
Chiffre d'affaires de l'industrie de filature, de tissage et
d'ennoblissement
Le calcul des ventes de cette industrie tiendra compte des
prix de ventes unitaires de filés, d'écrus et de pagnes.
Les prix de ventes unitaires varient suivant que les produits
sont exportés ou cédés à l'industrie locale.
D'après le « plan de restructuration de la filière
textile-coton » il est prévu le système de prix
suivant :
Tableau 19 : Prix unitaires de fils et tissus, en
FCFA/Unité
PRODUITS
|
PRIX UNITAIRES
|
UNITES
|
FILES
|
|
|
CESSION CICAM
|
1 143
|
FCFA/KG
|
VENTE EXPORT
|
1 507
|
FCFA/KG
|
ECRUS
|
|
|
CESSION CICAM
|
414
|
FCFA/M
|
VENTE EXPORT
|
668
|
FCFA/M
|
VENTE LOCAL
|
1 051
|
FCFA/M
|
TISSUS
|
|
|
EPONGES
|
4 992
|
FCFA/KG
|
TEINTS
|
1 379
|
FCFA/M
|
PAGNES
|
|
|
FANCIES
|
885
|
FCFA/M
|
WAX
|
2 797
|
FCFA/M
|
Source : CICAM, nos calculs
Ces prix unitaires permettent d'estimer, pour chaque produit,
ses ventes et finalement le chiffre d'affaires de l'industrie de filature et de
tissage.
V.3. Hypothèses sur les
valeurs ajoutées
Les taux de valeurs ajoutées33(*) pour chaque composante de la
filière permettent d'estimer cet aspect.
V.3.1.
Culture du coton
Pour la branche culture du coton, la valeur ajoutée a
représenté entre 69% et 82% des ventes de coton graines au cours
de la période 1992-2003. Au cours des cinq dernières
années, ce taux s'est presque stabilisé au tour de 70%, taux
considéré dans nos projections.
V.3.2.
SODECOTON
Pour le cas de la SODECOTON, nous avons noté au
chapitre 2 qu'en 1998, le chiffre d'affaires de 84 718 millions de FCFA,
correspondait à une valeur ajoutée de 30 439,1 millions de FCFA.
Il en ressort que le taux de valeur ajoutée pour cette année est
de 35,93%, taux pris en compte pour l'analyse prospective.
V.3.3.
Industrie de filature, tissage et ennoblissement
Dans la période 1998-2003, la valeur ajoutée de
la CICAM a représentée entre 21,5% et 29,3% de la production de
l'entreprise, avec une tendance à la hausse. Nous prendrons comme
hypothèse le taux de 25,45% qui représente la moyenne sur cette
période.
V.4. Hypothèses sur les
revenus distribués
Par hypothèse, les revenus distribués sont
proportionnels à la production. Le problème ne se pose pas pour
la branche agricole de la filière. Car le montant des ventes de coton
graines correspond aux revenus bruts perçus par les paysans. Les revenus
nets après déduction des charges (intrants agricoles, etc.)
correspondent à la valeur ajoutée.
Pour la SODECOTON, en 1998 les salaires versés
étaient de à 6 125,8 millions de FCFA pour une production de
84 718 millions de FCFA. D'où un taux de salaire de 7,23%. Nous
supposons que ce taux restera le même au cour des prochaines
années.
Pour la « branche filature et tissage »,
dans la période 1998-2003, les salaires versés étaient
égaux à 3 924,8 millions de FCFA en moyenne annuelle pour une
production moyenne de 19 648,8 par an. Ce qui correspond à un taux
de salaire de 19,97%. Ce taux sera utilisé pour estimer les revenus
à distribuer au cours des prochaines années.
V.5. Hypothèses sur les
emplois créés
V.5.1.
Emplois créés par la branche agricole
Pour l'estimation du nombre de cultivateurs intervenants dans
la culture du coton, la surface moyenne cultivable par paysan sur les cinq
dernières années est supposée constante. D'où la
surface à cultiver par paysan est évaluée en moyenne
à 0, 5426 ha.
V.5.2.
Emplois créés par la SODECOTON
En 2003, le chiffre d'affaires est évalué
à 100 359 millions de FCFA pour 3 306 travai1leurs dont 1 489 permanents
et 1 817 temporaires. Ce qui donne des ratios de 67,4 millions par
employé permanent et 55,2 par temporaire.
V.5.3.
Emplois entretenus par la branche filature et tissage
Entre 1999 et 2003, chaque employé a transformé
en moyenne entre 2,21 tonnes et 3,04 tonnes par an, donnant ainsi une moyenne
de 2,82 tonnes de fibres par an dans la période. En considérant
que cette moyenne sera réalisée au cours des années 0
à 5, l'on peut estimer le nombre d'emplois à entretenir par la
branche.
CHAPITRE 6 : RESULTATS DES PROJECTIONS A MOYEN TERME
Ce chapitre présente et analyse les résultats
obtenus en exploitant la méthodologie présentée au
chapitre précédent.
VI.1. Evolution
prévisionnelle des surfaces cultivables
Pour atteindre l'objectif d'un accroissement de 60% de la
production de la fibre, l'extension de la zone de culture s'impose comme une
condition nécessaire. Le tableau ci-dessous donne les estimations de
surfaces à prévoir pour la culture de coton.
Tableau 20 : Surfaces cultivables et
productions
|
ANNEE 0
|
ANNEE 1
|
ANNEE 2
|
ANNEE 3
|
ANNEE 4
|
ANNEE 5
|
|
|
|
|
|
|
|
Surfaces cultivées (ha)
|
208 333
|
211 262
|
215 506
|
220 964
|
227 571
|
235 294
|
Taux de croissance
|
|
1,41%
|
2,01%
|
2,53%
|
2,99%
|
3,39%
|
rendement coton graine
|
1,2
|
1,3
|
1,4
|
1,5
|
1,6
|
1,7
|
Sources : SODECOTON, nos
prévisions
Au cours des cinq prochaines années il faudra
étendre de 26 961 ha la surface cultivable, soit un accroissement
moyen relatif de 2,46 % /an par rapport à l'année 0.
Graphique 24 : Evolution prévisionnelle des
surfaces cultivables
Source : SODECOTON, nos
prévisions
VI.2. Evolution
prévisionnelle et prospective de la production de la filière
Avec l'extension des surfaces cultivables et
l'amélioration du rendement du coton graine, la production de la
filière connaîtra une augmentation assez considérable.
VI.2.1.
Production de coton graine et coton fibre
La production de coton graine passera de 250 000 tonnes
à 400 000 tonnes soit une croissance globale de 150 000 tonnes en
cinq ans correspondant à un accroissement relatif moyen annuel de
9,86%.
Parallèlement, la production de fibre passera de
100 000 tonnes à 160 000 tonnes, pour un surplus net de
production de fibre de 60 000 tonnes en cinq ans. Comme l'indique le
graphique ci-dessous.
Graphique 25 : Evolution prévisible de la
production de coton
Source : SODECOTON, et nos estimations
VI.2.2.
Sous produits de coton
La production de graine de coton connaîtra un
accroissement de 84 000 tonnes en cinq ans, ainsi que les différents
produits découlant de sa transformation comme l'indique le tableau
ci-dessous :
Tableau 21 : Production de coton et de ses
sous-produits en tonnes
PERIODES
PRODUITS
|
Année 0
|
Année 1
|
Année 2
|
Année 3
|
Année 4
|
Année 5
|
croissance sur 5 ans
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coton graine
|
250 000
|
274 640
|
301 709
|
331 445
|
364 113
|
400 000
|
150 000
|
Fibre
|
100 000
|
109 856
|
120 684
|
132 578
|
145 645
|
160 000
|
60 000
|
Graine de coton
|
140 000
|
153 798
|
168 957
|
185 609
|
203 903
|
224 000
|
84 000
|
Huile de coton*
|
252 000
|
276 837
|
304 122
|
334 097
|
367 026
|
403 200
|
151 200
|
Semences
|
5 600
|
6 152
|
6 758
|
7 424
|
8 156
|
8 960
|
3 360
|
Tourteaux
|
56 000
|
61 519
|
67 583
|
74 244
|
81 561
|
89 600
|
33 600
|
Coques
|
35 000
|
38 450
|
42 239
|
46 402
|
50 976
|
56 000
|
21 000
|
Linters
|
5 600
|
6 152
|
6 758
|
7 424
|
8 156
|
8 960
|
3 360
|
Source : SODECOTON, et nos analyses
* la production d'huile est donnée en
hectolitres
La production d'huile de coton, estimée à 252
000 hl à l'année 0, passera à 403 000 hl à
l'année 5, soit une augmentation de production de 151 000 hl.
Quant à la production de tourteaux elle atteindra 89
600 tonnes à l'année 5 contre 56 000 tonnes à
l'année 0. Alors qu'en ce qui concerne les coques, la production de 35
000 tonnes à l'année 0 passera à 56 000 tonnes à
l'année 5.
VI.2.3.
Production prévisionnelle de fils et tissus
La production de l'industrie de filature, à la faveur
d'un taux de transformation de fibre locale plus accrue, et d'une augmentation
de la production locale de fibre, sera multipliée par environ 8, entre
l'année 0 et l'année 5.
Tableau 22 : Production prévisionnelle de
filés, tissus et pagnes
ANNEES
PRODUITS
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Filés (tonnes)
|
650
|
976
|
1 464
|
2 198
|
3 299
|
4 952
|
Ecrus (km)
|
12 557
|
18 848
|
28 291
|
42 465
|
63 739
|
95 672
|
tissus teints (km)
|
1 793
|
2 691
|
4 038
|
6 062
|
9 099
|
13 657
|
tissus éponge (tonnes)
|
300
|
450
|
676
|
1 015
|
1 523
|
2 286
|
pagnes FANCIES (km)
|
190
|
285
|
428
|
643
|
964
|
1 448
|
pagnes WAX (km)
|
6 116
|
9 180
|
13 779
|
20 683
|
31 045
|
46 598
|
Source : CICAM, et nos estimations
Une partie de cette production sera exportée : 46%
et 30% de la production locale de filés et d'écrus
respectivement.
VI.3. Evolution
prévisionnelle et prospective du chiffre d'affaires et de la valeur
ajoutée
L'augmentation de la production de la filière aura pour
effet un accroissement de son chiffre d'affaires et de sa valeur
ajoutée. Les résultats se présentent comme suit pour les
différentes branches de la filière.
Tableau 23 : Chiffre d'affaires et valeur
ajoutée prévisionnels de la filière textile-coton, en
millions de FCFA
BRANCHES
|
ANNEE 0
|
ANNEE 1
|
ANNEE 2
|
ANNEE 3
|
ANNEE 4
|
ANNEE 5
|
CULTURE DU COTON
|
|
|
|
|
|
|
Chiffre d'affaires
|
46 250
|
52 465
|
59 514
|
67 511
|
76 582
|
86 872
|
Valeur Ajoutée
|
32 210
|
36 538
|
41 448
|
47 017
|
53 334
|
60 501
|
EGRENAGE ET HUILERIE
|
|
|
|
|
|
|
Chiffre d'affaires
|
94 495
|
103 758
|
113 908
|
125 021
|
137 171
|
150 434
|
Valeur Ajoutée
|
33 952
|
37 280
|
40 927
|
44 920
|
49 286
|
54 051
|
FILATURE ET TISSAGE
|
|
|
|
|
|
|
Chiffre d'affaires
|
28 456
|
42 712
|
64 111
|
96 230
|
144 441
|
216 806
|
Valeur Ajoutée
|
7 242
|
10 871
|
16 317
|
24 492
|
36 762
|
55 180
|
TOTAL FILIERE
|
|
|
|
|
|
|
Chiffre d'affaires
|
169 201
|
198 934
|
237 533
|
288 762
|
358 195
|
454 112
|
Valeur Ajoutée
|
73 404
|
84 689
|
98 692
|
116 428
|
139 382
|
169 731
|
Source : SODECOTON, CICAM et nos
estimations
Entre l'année 0 et l'année 5, le chiffre
d'affaire de la filière triplera presque pour atteindre selon les
prévisions 454 milliards de FCFA, dont près de la moitié
proviendra de l'industrie de filature et tissage et le tiers de la
SODECOTON.
Dans le même temps, la valeur ajoutée passera de
73,4 milliards de FCFA à près de 170 milliards de FCFA soit une
évolution moyenne de 18,25 % trois à quatre fois
supérieure à celle du PIB du Cameroun. Ainsi à
l'année 5 la contribution de la filière au PIB sera près
de deux34(*) fois
supérieure à sa contribution actuelle.
Au sein de la filière, la contribution de la branche
agricole à la valeur ajoutée de la filière sera plus
importante et atteindra 36% contre 33% et 32% pour l'industrie
d'égrenage et celle de la filature et du tissage respectivement.
VI.4. Evolution des revenus et de
l'emploi
Les revenus et les emplois générés par la
filière sont présentés dans le tableau ci-contre.
Tableau 24 : Estimation des revenus (en millions
de FCFA) et volume d'emplois prévus
BRANCHES
|
ANNEE 0
|
ANNEE 1
|
ANNEE 2
|
ANNEE 3
|
ANNEE 4
|
ANNEE 5
|
CULTURE DU COTON
|
|
|
|
|
|
|
Revenus
|
32 210
|
36 538
|
41 448
|
47 017
|
53 334
|
60 501
|
Nombre d'emplois
|
383 940
|
389 337
|
397 159
|
407 216
|
419 392
|
433 626
|
EGRENAGE ET HUILERIE
|
|
|
|
|
|
|
Revenus
|
2 455
|
2 696
|
2 959
|
3 248
|
3 564
|
3 908
|
Nombre d'emplois
|
3 113
|
3 418
|
3 752
|
4 118
|
4 519
|
4 956
|
FILATURE ET TISSAGE
|
|
|
|
|
|
|
Revenus
|
1 447
|
2 171
|
3 259
|
4 892
|
7 343
|
11 022
|
Nombre d'emplois
|
1 488
|
2 234
|
3 353
|
5 033
|
7 554
|
11 339
|
TOTAL FILIERE
|
|
|
|
|
|
|
Revenus
|
36 112
|
41 405
|
47 666
|
55 157
|
64 241
|
75 431
|
Nombre d'emplois
|
388 541
|
394 988
|
404 264
|
416 368
|
431 465
|
449 921
|
Source : SODECOTON, CICAM, nos
estimations
Les revenus générés par la filière
vont presque doubler entre l'année 0 et l'année 5, passant ainsi
de 36,1 milliards à 75, 4 milliards de FCFA. L'évolution sera
plus marquante pour l'industrie de filature et de tissage où la masse
salariale sera pratiquement octuplée. Ceci est imputable à
l'effet multiplicateur de même grandeur du coton fibre transformé.
Le nombre d'emploi augmentera dans les mêmes proportions.
Le revenu moyen par paysan connaîtra une augmentation
sensible et le revenu global sera presque doublé du fait de
l'amélioration du rendement moyen de coton graine à l'hectare et
l'extension des surfaces cultivées.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Si la mise en oeuvre des stratégies retenues
après les indépendances a permis de mettre en place une base
industrielle importante, et d'assurer une croissance élevée de
l'économie tout en prenant en charge les besoins essentiel des
populations, l'économie est caractérisée à la fin
des années 80 par une récession très marquée.
Les principaux indicateurs macro et micro économiques
se sont fortement inscrits en baisse, entraînant une baisse
généralisée de l'activité économique et une
accentuation de la pauvreté.
Après l'application d'une série de mesures
d'ajustements structurels, le pays a renoué avec une croissance
précaire, car essentiellement fondée sur la demande
extérieure, le secteur industriel encore embryonnaire, n'ayant pas connu
de mutation à la hauteur du discours politique.
Le projet de restructuration de certaines filières
susceptibles d'impulser l'économie nationale traduirait la
volonté politique de privilégier l'industrialisation du pays
comme moteur de la croissance.
Cette étude, portant sur la filière textile
coton camerounaise a permis de relever son importance dans le système
socio-économique du pays et également de noter ses
problèmes et sa difficulté à soutenir l'économie.
Il en ressort que la filière n'a pas tenu le rôle que l'on
attendait d'elle.
Pour que la filière tienne son rôle de moteur de
la croissance économique, les nouveaux objectifs, qui consistent
à réduire la dépendance de la filière par rapport
à l'extérieur et favoriser la transformation locale de coton
fibre, ont été fixés. Ces objectifs prévoient une
augmentation de la production de coton fibre de 60% et un taux de
transformation locale de 20%.
Pour parvenir à un développement harmonieux de
la filière, capable de soutenir et d'impulser l'économie
camerounaise, les pouvoirs publics sont appelés, en concert avec les
différents acteurs de la filière à prendre un certains
nombre de mesures.
· l'assistance technique des producteurs de coton,
· l'octroi de crédits aux planteurs dans le but
d'améliorer le rendement de production du coton graine,
· la lutte contre les importations frauduleuses de
matières textiles,
· la réduction des importations de friperie,
· l'accès, pour l'industrie de filature et de
tissage, à un coût compétitif et préférentiel
au coton fibre,
· la promotion du label « Coton du
Cameroun » au travers d'une politique active d'information, de
promotion, de marketing, d'incitation,
Par ailleurs, la CICAM est appelée à
redéfinir son projet d'entreprise au sein de la filière textile
camerounaise. Ce projet passe nécessairement par :
· une modernisation des outils de production et du
système d'information,
· une amélioration des performances marketing et
commerciales
· des aménagements structurels touchant aux
conditions d'approvisionnements en matières premières.
· un renouvellement de l'offre de produits
fréquemment, l'innovation et la création de nouveaux produits
· l'amélioration de la qualité, de
l'appareil de production notamment aux standards internationaux
· le renforcement et l'extension des réseaux de
ventes
· la mise en place des outils de production
optimisés par rapport aux produits
· l'association des grands acteurs de la distribution de
produits textiles à la démarche de relance du secteur de la
transformation
Par ailleurs, la CICAM est appelée à
redéfinir son projet d'entreprise au sein de la filière textile
camerounaise. Ce projet passe nécessairement par :
· une modernisation des outils de production et du
système d'information,
· une amélioration des performances marketing et
commerciales,
· des aménagements structurels touchant aux
conditions d'approvisionnements en matières premières,
· un renouvellement de l'offre de produits
fréquemment, l'innovation et la création de nouveaux produits,
· l'amélioration de la qualité, de
l'appareil de production notamment aux standards internationaux,
· le renforcement et l'extension des réseaux de
ventes,
· la mise en place des outils de production
optimisés par rapport aux produits,
· l'association des grands acteurs de la distribution de
produits textiles à la démarche de relance du secteur de la
transformation.
BIBLIOGRAPHIE
Afrik.com (2002). Une association pour
défendre les filières cotonnières africaines.
Interview de Ibrahim Malloum, président de l'ACA (Association
Cotonnière Africaine) Propos recueillis par David CADASSE et mis en
ligne le 07 août 2002. Page Web :
http://www.afrik.com.
AGRIDOC (2003). L'AGOA et ses
produits. Document de travail compilé par le SAILD (Service d'appui
aux initiatives locales de développement), février 2003.
Disponible sur Internet :
www.agridoc.com/fichestechniques_gret/politiques-agricoles/11_Agoa.pdf.
AGRISTAT (2001). Bulletin semestriel des
statistiques du secteur agricole 2000/2001. N° 008, mai 2001, DEPA,
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ANNEXES
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
AVANT PROPOS
III
RESUME
IV
SOMMAIRE
VII
LISTE DES TABLEAUX
IX
LISTE DES SCHEMAS
X
LISTE DES ABREVIATIONS
XI
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE PRELIMINAIRE : CADRE GENERAL
DE L'ETUDE
3
0.1. Aperçu sur le Cameroun
3
0.2. Contexte
socio-économique
4
1965-1985 : Forte croissance fondée sur
l'agriculture
4
1986-1994 : Forte dégradation de
l'économie
5
1994-2003 : Reprise de la croissance
fondée sur la demande
5
0.3. Problématique et
objectifs
5
a) Problématique
5
b) Justification et base d'appui.
6
0.4. Méthodologie de
l'étude
8
a) Cadre de l'étude
8
b) Collecte des données
8
c) Différents axes de l'étude
9
PARTIE I : DIAGNOSTIC DE LA FILIERE
TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
10
CHAPITRE 1 : FILIERE
TEXTILE-COTON : STRUCTURE ET CONTEXTE MONDIAL
11
I.1. Structure de la filière
textile-coton
11
I.1.1. Culture de coton et production de coton
graine
11
I.1.2. Egrenage du coton
12
I.1.3. Filature, tissage et ennoblissement
13
I.1.4. Confection, bonneterie et distribution
13
I.2. Filière coton :
contexte international
14
I.2.1. Production des fibres textiles
14
I.2.2. Production de coton
15
I.2.2.1. Production mondiale et principaux
producteurs
15
I.2.2.2. Production en Afrique du Centre et de
l'Ouest (AOC)
16
I.2.3. Marché mondial du coton
16
I.2.3.1. Exportations mondiales
16
I.2.3.2. Exportations de l'Afrique de l'Ouest et
du Centre
17
I.2.4. Sous-produits du coton
18
I.2.4.1. La graine de coton
18
I.2.4.2. L'huile de coton raffinée
18
I.2.4.1. Les tourteaux de coton
19
CHAPITRE 2 : PERFORMANCES DE LA FILIERE
TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
20
II.1. Analyse des performances
économiques
20
II.1.1. Activité agricole
20
II.1.1.1. Estimation de la production de coton
graine
20
II.1.1.2. Estimation de la valeur ajoutée
issue de la production du coton graine
21
II.1.2. Activité d'égrenage
23
II.1.2.1. Production de coton fibre
23
II.1.2.2. Production d'huile et de tourteaux
24
II.1.2.2. Valeur ajoutée de la
SODECOTON
25
II.1.2.3. Commerce extérieur et apport en
devises
25
a) Exportations
25
b) Importations
27
c) Balance commerciale et apport en devises
28
II.1.3. Activité de filature, de tissage et
d'ennoblissement
29
II.1.3.1. Production et valeur
ajoutée
29
a) Achat de coton fibre
29
b) Chiffre d'affaires et valeur ajoutée
30
II.1.3.2. Exportations et balance
commerciale
31
II.1.3.3. Contribution au budget de l'Etat
33
II.1.3.4. Intégration dans
l'économie nationale
33
II.1.4. Confection et bonneterie
34
II.1.5. Intégration de la filière
à l'économie nationale
36
II.2. Analyse des performances
sociales
36
II.2.1. Contribution de la production agricole du
coton graine au développement social
37
II.2.1.1. La création d'emplois
37
II.2.1.2. Estimation des revenus issus de
l'activité agricole
38
II.2.2. Contribution de la SODECOTON au
développement social
39
II.2.2.1. Création d'emplois
39
II.2.2.2. Distribution des revenus
39
II.2.2.3. Autres impacts sociaux
40
II.2.3. Contribution de la CICAM au
développement social
40
II.2.3.1. Emploi et formation
40
II.2.3.2. Distribution de revenu
41
II.2.3.3. Politique sociale de la CICAM
42
II.2.4. Contribution de la branche confection au
développement social
43
II.3. Récapitulatif partiel
43
CHAPITRE 3 : PRIX ET CONCURRENCE
44
III.1. Prix
44
III.1.1. Prix mondiaux de coton
44
III.1.2. Politique des prix en Afrique de l'Ouest et
du Centre
45
III.1.3. Prix locaux
46
III.1.3.1. Prix aux producteurs
46
III.1.3.2. Prix de cession à l'industrie
locale
47
III.2. Environnement concurrentiel
48
III.2.1. Commerce informel de coton graine
48
III.2.1.1. Estimation du volume
48
III.2.1.2. Causes de ce commerce
48
III.2.1.3. Impacts de ce commerce
49
III.2.2. Importations de matières
textiles
50
III.2.2.1. Importations de fibres textiles
50
III.2.2.2. Importations de fils et tissus
51
III.2.2.3. Marché des autres ouvrages en
matières textiles : prédominance de la friperie
52
III.2.2.4. Marché national et sous
régional du textile
54
a) Déterminants du marché
54
b) Stratégies utilisées par la
concurrence
54
c) Contrebande et fraude
55
III.3. Subventions
55
III.4. Récapitulatif partiel
57
PARTIE II : PERSPECTIVES D'EVOLUTION
DE LA FILIERE TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
58
CHAPITRE 4 : ATOUTS DE LA FILIERE
TEXTILE-COTON CAMEROUNAISE
59
IV.1. Cadre institutionnel et
environnement économique
59
IV.2. Accords AGOA
60
IV.3. Barrières tarifaires et non
tarifaires
61
IV.4. Protocole général de
Libreville de 1992
62
CHAPITRE 5 : HYPOTHESES ET METHODES DE
PROJECTIONS
63
V.1. Hypothèses sur les
quantités produites
63
V.1.1. Production de fibre
63
V.1.2. Rendements de production de coton graine
64
V.1.3. Surfaces cultivables
64
V.1.4. Production de coton graine
64
V.1.5. Production de graines de coton et de
déchets
65
V.1.6. Production d'huiles, de tourteaux et de
coques
65
V.1.7. Transformation du fibre
65
V.1.8. Production de l'industrie de filature,
tissage et ennoblissement
66
V.2. Hypothèses sur les
ventes
67
V.2.1. Ventes de coton graine
67
V.2.2. Chiffre d'affaires de la SODECOTON
67
V.2.2.1. Ventes de fibre
67
V.2.2.2. Ventes d'huiles
68
V.2.2.3. Gains sur les tourteaux
68
V.2.2.4. Gains sur les coques
68
V.2.2.5. Gains sur les graines pour semences
68
V.2.2.6. Récapitulatif
68
V.2.3. Chiffre d'affaires de l'industrie de
filature, de tissage et d'ennoblissement
69
V.3. Hypothèses sur les valeurs
ajoutées
70
V.3.1. Culture du coton
70
V.3.2. SODECOTON
70
V.3.3. Industrie de filature, tissage et
ennoblissement
70
V.4. Hypothèses sur les revenus
distribués
70
V.5. Hypothèses sur les emplois
créés
71
V.5.1. Emplois créés par la branche
agricole
71
V.5.2. Emplois créés par la
SODECOTON
71
V.5.3. Emplois entretenus par la branche filature et
tissage
71
CHAPITRE 6 : RESULTATS DES PROJECTIONS
A MOYEN TERME
72
VI.1. Evolution prévisionnelle
des surfaces cultivables
72
VI.2. Evolution prévisionnelle et
prospective de la production de la filière
73
VI.2.1. Production de coton graine et coton
fibre
73
VI.2.2. Sous produits de coton
74
VI.2.3. Production prévisionnelle de fils et
tissus
74
VI.3. Evolution prévisionnelle et
prospective du chiffre d'affaires et de la valeur ajoutée
75
VI.4. Evolution des revenus et de
l'emploi
76
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
78
BIBLIOGRAPHIE
81
ANNEXES
84
TABLE DES MATIERES
85
* 1 IDH, Indice de
Développement Humain
* 2 Le CIRAD est un organisme
français de recherche agronomique au service du développement
durable des pays tropicaux et subtropicaux
* 3 Holding agro-industriel au
capital principalement public, fondée en 1949 sous la
dénomination CFDT (Compagnie Française de Développement
des Fibres textiles), rebaptisé DAGRIS en 2001
* 4 La zone de culture se situe
entre les 8° et 11° da latitude Nord et le 13° et 15° de
longitude Est ; zone frontalière au Nigeria à l'Ouest et au
Tchad à l'Est
* 5 La valeur ajoutée a
été estimée en extrayant de la production (total des
revenus perçus) le montant total des charges intermédiaires. Les
charges sont composées ici des intrants agricoles utilisés et
d'autres facteurs de production
* 6 Moyenne annuelle sur la
période 1994-2003
* 7 Moyenne annuelle sur la
période 1994-2003
* 8 Il s'agit ici de la
« valeur ajoutée recensée » = Ventes totales
et recettes - Coût total des intrants + Variation des stocks + TCA
nette.
* 9 Données de
l'année 2003, en quantités
* 10 Les tissus de coton
représentent en effet 93,3% des exportations de la CICAM sur la
période 1997-2004
* 11 Le taux
d'intégration des activités de la CICAM dans l'économie
nationale représente ici le rapport entre les consommations
intermédiaires locales et le Chiffre d'Affaires sur une période
donnée.
* 12 L'industrie locale qui
produisait des tissus mail et polyester
* 13 Les charges sont
constituées ici par les remboursements des intrants agricoles à
la SODECOTON
* 14 Les estimations sont
faites sur la base des données du premier trimestre 2004, nous avons
supposé que les salaires seront constants au cours de l'année et
que le travail temporaire s'étalera sur six mois.
* 15 CICAM, Projet DYRRICOTON,
relatif à la restructuration de la filière coton/textile,
réalisée par la Société DYRRIS ADVISERS LTD, juin
2004, page 12
* 16 Non comprise, la branche
« confection et bonneterie ».
* 17 L'indicateur de prix
mondial le plus couramment utilisé est l'indice A de Cotloook (Cotlook
est une agence d'informations spécialisée basée au Royaume
Uni à Liverpool). Cet indice, exprimé en U.S. cents/livre est la
moyenne des cinq cotations spot les plus basses parmi un ensemble de cotations
représentatives d'origines très diversifiées,
rapportées au stade CAF Nord-Europe
* 18 Les prix intérieurs
sont les prix à la production du coton graine exprimés en
équivalent coton fibre
* 19 Voir Annexe pour les
détails sur la formule de calcul du prix de vente local de la fibre.
* 20 SODECOTON, Note
semestrielle d'information, exercice 93/94.
* 21 Dans la période, le
Naira, était à enrivon 7 FCFA dans le marché
parallèle.
* 22 Moyenne calculée
sur la période 1997-2003
* 23 Données de
l'année 2003 en quantités
* 24 CICAM, rapport d'audit,
phase n°1, août 2002, page 117
* 25 CICAM, rapport d'audit,
phase n°1, août 2002, page 115
* 26 L'AGOA ne concerne pas
uniquement le textile et les vêtements, mais a recensé 6°500
produits.
* 27 Voir annexe pour les
détails sur le calcul
* 28 Voir annexe pour la
méthode de calcul des surfaces
* 29 Données de
l'exercice 2000/2001
* 30 www.dagris.fr
* 31 Nous allons supposer que
l'usine d'égrenage fonctionne 8 heures par jour, 6 jours par semaine et
52 semaines l'année ; ce qui fera un total de 2496 heures par
année
* 32 www.dagris.fr
* 33 Le taux de valeur
ajoutée représente le rapport entre la valeur ajoutée et
la production.
* 34 Voir annexe pour les
explications concernant ces analyses
|