FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES DE
LIMOGES
LES ONG ET LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE
CENTRALE
Mémoire présenté
par :
Patrick Juvet LOWE
GNINTEDEM
Maîtrise en droit et carrières judiciaires
Dans le cadre du programme Université par
Satellite,
Agence Universitaire de la francophonie
(AUPELF-UREF)
Sous la direction de :
Gérard MONEDIAIRE
Maître de Conférence en droit
Université de Limoges
Diplôme de 3e cycle de droit international
de l'environnement délivré par l'Université
de Limoges
Juillet 2003
La Faculté de Droit et des Sciences Economiques
de l'Université de Limoges n'entend donner aucune approbation ni
improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Elles doivent
être considérées comme propres à leur
auteur.
DEDICACE
A tous ceux qui luttent pour la paix et la justice.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à l'endroit de :
- Pr. Gérard MONEDIAIRE qui a bien voulu assurer la
direction de ce mémoire ;
- Dr Isidore Léopold MIENDJIEM, chargé de cours
à la faculté des sciences juridiques et politiques de
l'Université de Dschang, qui a dirigé nos premiers pas dans la
recherche ;
- Mr Paul Russel DASSE, Mme le Doyen Yvette KALIEU et Mr
René NJEUFACK TEMGWA, tous enseignants à la faculté des
sciences juridiques et politiques de l'Université de Dschang, pour les
conseils qu'ils nous ont sans cesse prodigués;
- Mes parents, Daniel GNINTEDEM et Thérèse
GNINTEDEM née DJOMHOUO, dont le courage et l'abnégation
constitueront toujours pour nous un exemple à suivre ;
- Mes petits frères et soeurs et plus
particulièrement à Marie Duvale KODJO GNINTEDEM pour avoir
activement contribué à la saisie de ce Mémoire ;
à mes oncles et tantes ; à mes cousins et cousines ;
- A mes amis Doresse KENDA NANA, Simplice KENGNE, Gérard
NGOUMTSA ANOU et Bertin TCHOUA ;
- A MM. André KAMGUE, Emile Derlin KEMFOUET KENGNI et
Denis Roger SOH FOGNO ;
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce Mémoire.
ABRÉVIATIONS
Al : Alinéa
Art. : Article
CARPE : Programme Régional d'Afrique
Centrale pour l'Environnement
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CEFDHAC : Conférence sur les
Ecosystèmes des Forêts Denses et Humides en Afrique Centrale
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
ONG : Organisation Non Gouvernementale
p. : Page
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RCA : République Centrafricaine
RDC : République Démocratique
du Congo
REDE : Revue Européenne de Droit de
l'Environnement
RGDIP : Revue Générale de
Droit International Public
RJE : Revue Juridique de l'Environnement
RJPIC : Revue Juridique et Politique
Indépendance et Coopération
RUDH : Revue Universelle des Droits de
l'Homme
UICN : Union Mondiale pour la Nature
WWF : World Wildelife Fund (Fond Mondial
pour la Nature)
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE.................................................................
1
PREMIERE PARTIE : LES ONG :ACTEURS ESSENTIELS DE
LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE
CENTRALE.................................. 6
CHAPITRE I : UNE IMPORTANCE
CONSACREE....................................... 7
SECTION I : LE CADRE NORMATIF DE LA
CONSECRATION................. 7
SECTION II :LES MANIFESTATIONS DE LA
CONSECRATION........................ 11
CHAPITRE II : UNE CONTRIBUTION
MULTIDIMENTIONNELLE............... 15
SECTION I : EN AMONT : LA CONTRIBUTION A
L'ELABORATION DES NORMES DU DROIT DE
L'ENVIRONNEMENT...........................................................
15
SECTION II : EN AVAL : LA CONTRIBUTION A LA MISE EN
OEUVRE DES REGLES DU DROIT DE
L'ENVIRONNEMENT..........................................................
19
DEUXIEME PARTIE : LES ONG : ACTEURS LIMITES
DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE
CENTRALE........................................ 23
CHAPITRE I : L'EXISTENCE DE FORTES ENTRAVES A
L'ESSOR DES ONG D'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE
CENTRALE....................................... 24
SECTION I : LES ENTRAVES INTRINSEQUES AUX
ONG................................ 24
SECTION II : LES ENTRAVES EXTRINSEQUES AUX
ONG.............................. 28
CHAPITRE II : LA NECESSITE D'UNE REDYNAMISATION
DU ROLE DES ONG EN AFRIQUE
CENTRALE........................................................................
32
SECTION I : L'URGENCE DU RENFORCEMENT DES CAPACITES DES
ONG EN AFRIQUE
CENTRALE..............................................................................
32
SECTION II : L'URGENCE DU REAMENAGEMENT DU CADRE GLOBAL
D'APPLICATION DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE.. 35
CONCLUSION
GENERALE......................................................................
38
INTRODUCTION GENERALE
Magnifiée et rejetée, vantée par les
poètes pour sa beauté et exploitée à fond par les
hommes mercantiles pour sa valeur économique, louée et
détruite , la nature suscite décidément chez les hommes
des sentiments contradictoires. Une seule vérité semble surgir de
ce paradoxe : la nature qui était au commencement1(*), ne sera sans doute pas à
la fin.
Pourtant, Dieu en donnant à l'homme le pouvoir de
gouverner toutes choses dans la nature2(*), n'avait certainement pas entendu lui octroyer le
droit de l'anéantir ou plus simplement, « le droit de
détruire »3(*).
La découverte du caractère limité des
ressources de la nature devait suscité chez les hommes une prise de
conscience progressive4(*).
Parce que son destin est indissociablement lié à elle5(*), l'homme ne peut plus ignorer la
nature. Son bien-être et son épanouissement dépendent de
l'environnement6(*) et
ainsi, le lien solide entre l'environnement et le développement, fut-il
durable, ne fait plus l'ombre d'aucun doute7(*).
Désormais le souci de réagir contre les
atteintes plus ou moins graves portées à l'environnement ne
relevait plus de la simple utopie8(*). La nécessité de la protection de
l'environnement s'imposait.
Encore faudrait-il préciser les contours du terme
protection (I). Ce qui nous permettrait de dégager
l'intérêt de notre sujet en le délimitant (II).
Après quoi, nous préciserons la problématique et la
méthodologie de notre travail (III).
I- LE SENS DU CONCEPT DE PROTECTION
Il s'agit dans le cadre de cette étude de
préciser le contenu du concept de protection (A) avant de s'interroger
sur les personnes concernées par cette protection (B).
A- Qu'est-ce que la protection ?
Le terme protection doit être entendu de manière
large. D'après le Petit Larousse, il s'agit de « l'action de
protéger »9(*).
Sous cet angle, protéger c'est non seulement prendre
toutes mesures utiles afin de préserver ou défendre
l'environnement des dangers qui le menacent10(*), mais également prendre toutes mesures
permettant de soutenir ou de favoriser par une aide son
développement11(*).
L'on doit en outre préciser que la protection ne
signifie pas la non-utilisation des ressources environnementales, mais
plutôt son utilisation durable, de telle sorte qu'elles profitent aux
générations présentes sans compromettre les besoins des
génération futures.
Le principe acquis, il faudrait à présent
s'interroger sur la question de savoir qui doit protéger
l'environnement.
B- Qui doit protéger l'environnement ?
L'on dénote à ce niveau l'une des plus grandes
originalités du droit international de l'environnement, qui a
été à l'origine de « progrès
spectaculaires des mentalités et des comportements »12(*).
En effet depuis la Conférence de Stockholm13(*), mais surtout depuis
Rio14(*), l'on assiste
à une véritable explosion de nouveaux acteurs dans le droit
international de l'environnement. Longtemps resté l'apanage de la
communauté internationale composée de l'Etat et des organisations
internationales, ce droit reconnaît désormais en plus de ces
acteurs classiques des acteurs comme les femmes15(*), les jeunes16(*), les communautés autochtones et les
collectivités locales17(*), les Organisations Non Gouvernementales18(*).
Une telle reconnaissance traduisait assurément le
souci de rompre le tête à tête entre les Etats, de faire
céder « les cloisons des bureaux et le huis clos des
savants »19(*)
par l'intégration de tous, notamment de l'ensemble de la
société civile20(*) dans le processus de protection de l'environnement.
D'ailleurs, il faut dire que les gouvernements et les entreprises n'ont
vraiment pris au sérieux l'environnement que sous la pression des
catastrophes écologiques et de l'opinion publique21(*).
Cependant, il ne s'agit pas dans notre travail
d'étudier l'ensemble de la société civile ou des acteurs
exprimant l'opinion publique. D'où la nécessité de
délimiter notre sujet.
II- DELIMITATION ET INTERET DU SUJET
A- Délimitation du sujet
Nous nous cantonnerons à l'étude du
phénomène ONG (1) dans l'espace Afrique Centrale (2).
1- Le phénomène
étudié : les ONG
Les ONG peuvent être entendues comme tout groupement,
mouvement ou association constituée de façon durable par des
individus ou des personnes morales appartenant à un même Etat ou
à des Etats différents en vue de la poursuite de buts non
lucratifs22(*).
Malgré leur reconnaissance en tant qu'acteurs du droit
international de l'environnement, les ONG du point de vue de leur statut ne
bénéficient pas de la personnalité juridique
internationale. Elles sont considérées comme des associations de
droit interne23(*) et
relèvent du droit national où se trouve leur siège. Ce
sont des personnes morales de droit privé. Parfois, certaines ONG et
associations pourront être reconnues d'utilité publique24(*) ; ce qui leur
confère alors certaines prérogatives.
2- L'espace géographique concerné :
l'Afrique Centrale
Au premier abord, cette région recouvre l'ensemble des
pays de la CEMAC25(*)
à savoir : Le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la
Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine (RCA) et le
Tchad. Mais en plus de ces six pays, notre délimitation serait
incomplète si nous éludions la République
Démocratique du Congo (RDC) qui s'affirme comme étant un pays
extrêmement riche en ressources environnementales.
A dire vrai, la limitation de notre étude dans le
cadre de l'Afrique Centrale n'est pas un choix neutre. Il s'agit d'une
région éminemment riche en réserves tant
forestières et fauniques26(*) qu'en ce qui concerne son sous-sol. Un tel potentiel
n'aurait pu nous laisser indifférent, d'où l'intérêt
de notre sujet.
B- Intérêt du sujet
Le phénomène étudié (ONG) et
l'espace géographique concerné constituent déjà en
eux-même des élément dignes d'intérêt.
En outre, alors que plus de dix ans après le Sommet de
Rio et la tenue du Sommet de Johannesburg sur le développement
durable27(*) l'on peut
encore s'interroger sur l'effectivité du droit international de
l'environnement, il est tout à fait intéressant, étant
donné l'importance environnementale de l'Afrique Centrale et donc sa
nécessité pour le bien-être et l'équilibre
écologique de la planète28(*), de s'interroger sur la pertinence des acteurs
intervenant dans la préservation d'un tel potentiel naturel.
Sous cette lueur, l'étude sur « les ONG et
la protection de l'environnement en Afrique Centrale » nous concerne
tous au regard d'ailleurs de la problématique qu'elle pose.
III- PROBLEMATIQUE ET
METHODOLOGIE
Il sera question pour nous dans ce travail d'apprécier
la contribution des ONG à la protection de l'environnement en Afrique
Centrale, de nous interroger sur leur rôle en tant qu'acteurs du droit
de l'environnement.
D'ores et déjà, nous devons souligner qu'il ne
s'agira pour nous ni d'énumérer les ONG environnementales
existant en Afrique Centrale, ni de rendre compte au cas par cas des actions
des unes et des autres. Ce serait un travail fastidieux, en tout cas
irréaliste. Par ailleurs, les exigences formelles et la nature de notre
travail ne nous le permettent pas29(*).
Cela étant, nous essayerons d'étudier
l'environnement juridique dans lequel évoluent ces ONG et d'analyser,
dans leur globalité, les politiques environnementales de ces
institutions tant sur le plan de leur effectivité que sur le plan de
leur efficacité.
Notre démarche s'accommodera également d'une
approche comparative des aspects doctrinaux et légaux en la
matière.
En suivant cette démarche, nous pouvons affirmer au
premier abord que les ONG sont des acteurs essentiels de la protection de
l'environnement en Afrique Centrale (PREMIERE PARTIE). Toutefois, le contexte
dans lequel elles évoluent vient altérer, limiter leur
contribution en tant que tels (DEUXIEME PARTIE).
PREMIERE PARTIE
LES ONG :ACTEURS ESSENTIELS DE LA PROTECTION DE
L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE
De plus en plus, la protection de l'environnement est
considérée comme une préoccupation majeure non seulement
de l'Etat, mais aussi de l'ensemble de la société civile
constituée notamment des ONG et des populations locales. L'un et l'autre
mènent des actions concrètent, visibles et plus ou moins durable
sur le terrain dans le domaine de la gestion de l'environnement ;
L'emprise de leur action sur l'environnement est directe et perceptible, et
l'impact de leurs activités peut être évalué, suivi
et apprécié à différent niveaux. C'est pourquoi on
les considère comme des acteurs directs30(*) de la protection de l'environnement, pour les
distinguer des acteurs indirects31(*).
Pourtant, la reconnaissance de la société
civile et notamment des ONG comme acteurs de la protection de l'environnement,
à la différence des institutions gouvernementales n'est jamais
allée de soi. C'est à la faveur de véritables crises
sociales et d'un contexte international favorables que les pays d'Afrique
Centrale ont reconnu cette entité. A dire vrai, les actions des ONG sur
le terrain, leurs contributions à la protection et à la gestion
durable de l'environnement méritaient consécration textuelle.
Nous serons ainsi amenés à voir les
particularités, la représentativité et le cadre normatif
du déploiement des ONG environnementalistes en Afrique Centrale et qui
fait suite à une consécration de leur importance(CHAPITRE I).
Cette consécration est d'autant plus justifiée q'un
aperçu, forcément global dans le cadre de notre étude,
nous permet de constater une certaine effectivité et efficacité
des ONG d'Afrique Centrale sur le terrain. C'est dire que par l'exercice de
leurs missions, elles apportent une contribution multidimensionnelle à
la protection de l'environnement en Afrique Centrale(CHAPITRE II ).
CHAPITRE I
UNE IMPORTANCE CONSACREE
Pendant longtemps les ONG existantes ont
évoluées dans une sorte d'informel et d'hostilité avec les
pouvoirs publics. Mais leurs actions étant d'une importance capitale
pour la mise en oeuvre des politiques environnementales, il a fallu construire
un cadre juridique leur octroyant une certaine légitimité. C'est
en ce sens que des textes tant internationaux et régionaux que nationaux
consacrent l'importance des ONG (Section 1).
Le phénomène étant relativement
récent en Afrique Centrale, des atouts particuliers et un dynamisme
institutionnel certain sont les manifestations de cette consécration
(Section 2).
SECTION I :
LE CADRE NORMATIF DE LA CONSECRATION .
La conférence de RIO constitue le point central
d'analyse de la reconnaissance internationale de l'importance des ONG
(§1). Cependant, la réception nationale du phénomène
ONG dans les pays d'Afrique Centrale intègre d'autres données
(§2).
§1 : La reconnaissance internationale de
l'importance des ONG
Bien que les ONG entreprissent déjà des actions
environnementales pertinentes sur la scène internationales32(*), peu de textes internationaux
faisaient allusion à elles avant RIO (A). Le sommet de RIO a donc
constitué le point de départ d'une véritable
prolifération des textes consécrateurs (B).
A - La rareté des textes avant RIO
Si aujourd'hui personne ne contexte plus le fait que les ONG
sont devenues des partenaires privilégiés des Etats et des
Organisations Internationales pour la mise en oeuvre des projets et programmes
environnementaux sur le terrain33(*), il n'en a pas toujours été ainsi. Peu
de textes reconnaissent les ONG en tant que tel. Ce n'est que de manière
indirecte et accessoire34(*) ou à travers des expressions
générales35(*) que leur contribution pouvait être
déduite.
B - La prolifération des textes après
RIO.
De l'avis unanime de tous, le sommet de RIO a
été un lieu de rassemblement inédit de divers acteurs du
droit international de l'environnement36(*). En fait, c'est à l'occasion que l'on assiste
à un véritable « boom »37(*) des acteurs de ce droit.
Désormais les ONG sont de la manière la plus officielle et la
plus solennelle reconnues comme des acteurs importants tant sur le plan
universel (1) que régional (2).
1/- Sur le plan universel
Dès RIO, la Déclaration sur l'environnement et
le développement ainsi que deux conventions ont été
adoptées.
La première précise en son Principe10 la
nécessité « d'assurer la participation de tous les
citoyens » quant aux questions d'environnement. Naturellement, les
associations et les ONG sont les institutions idoines pour répercuter
à qui de droit les opinions des citoyens.
D'ailleurs, l'Agenda 21 consacre tout un chapitre au
phénomène ONG38(*).
Quant aux deux conventions, tant la Convention sur la
diversité biologique du 05 juin 199239(*) que la Convention-Cadre sur les changements
climatiques du 09 juin 199240(*) reconnaissent l'importance des ONG dans la gestion
durable de l'environnement.
Il faut dire que plusieurs autres conventions ont
été adoptées après Rio avec des dispositions
favorables à la participation des ONG. C'est le cas par exemple de la
Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification du
17 juin 199441(*) et
surtout de la Convention d'Aarhus sur l'accès à l'information sur
l'environnement et la participation du public à la prise de
décisions en matière d'environnement42(*).
Tous ces textes et conventions auxquels les pays d'Afrique
Centrale sont souvent parties ne sauraient cependant remplacer ceux plus
spécifiques pris sur le plan régional.
2/- Sur le plan régional
Dans le contexte spécifique de l'Afrique Centrale, l'on
peut noter déjà que de nombreuses déclarations ont
été adoptées entre les Etats et qui intègrent la
prise en compte des ONG dans la protection de l'environnement.
C'est le cas de la déclaration de Brazzaville du 30
mai 1996 qui évoque « la nécessité d'impliquer
d'avantage les populations autochtones, les collectivités locales, les
organisations non gouvernementales... dans la conservation et la gestion des
écosystèmes »43(*). C'est le cas aussi de la Déclaration de
Yaoundé des chefs d'Etats du 17 mars 199944(*) qui précise la
volonté des Etats d'Afrique Centrale de renforcer les actions visant
à accroître la participation rapide des populations et des autres
acteurs dans le processus de gestion durable et de conservation des
écosystèmes forestiers.
Mais dans l'ensemble, ce n'est pas seulement le contexte
international et régional qui a favorisé la réception du
phénomène ONG en Afrique Centrale.
§2 : La réception nationale du
phénomène ONG dans les pays d'Afrique Centrale
L'éclosion d'un grand nombre d'associations et d'ONG
dans les années 1990 résulte d'un contexte social de crise. En
effet, le vent d'Est en ce début de décennie a soufflé
(A); il a même soufflé très fort, entraînant sur son
passage des bouleversements favorables pour les mouvements associatifs (B).
A - Le souffle du vent d'Est
La fin de la décennie 80 est marquée en Afrique
et en Afrique Centrale en particulier par des crises sociales d'une ampleur
inégalée depuis les indépendances. En effet, les
régimes prévalant étaient jusqu'à lors des
régimes de dictature pure et dure45(*), en tout cas régnait le régime du parti
unique46(*) qui par sa
prétention à la totalité et sa puissance
hégémonique uniformisait, fût-ce sous l'empire de la
violence, toutes les couches et catégories sociales et gommait la
frontière qui sépare le politique du social47(*).
Dans le contexte de mondialisation et de
libéralisation naissant, l'on assiste alors à de violents
soulèvements populaires48(*) ; la société civile dans son
ensemble se révolte contre le trop- d'Etat qui les opprimait, en
même temps que les bailleurs de fonds font pression sur les gouvernements
afin qu'ils instaurent dans leurs pays respectifs un minimum de
démocratie49(*).
Bien que l'exigence de désertification posée
par la société civile soit moins une adhésion au
libéralisme économique qu'un désir populaire d'en finir
avec l'Etat administratif omnipotent50(*), le résultat en ce qui nous concerne reste le
même : ces bouleversements ont été favorables à
l'éclosion des mouvements associatifs et des ONG en particuliers.
B- Les bouleversements favorables pour les mouvements
associatifs
Les troubles des années 90 ont eu pour
conséquence une certaine libéralisation du paysage politique dans
les pays d'Afrique Centrale. Cette libéralisation a été
ainsi marquée par la tenue dans certains pays de Conférences
Nationales auxquelles ont souvent participé les ONG51(*).
Sur le plan législatif, de nouvelles lois sont prises
afin de régir le fonctionnement des associations52(*). C'est d'une manière
générale au régime de ces associations que sont soumises
les ONG en Afrique Centrale53(*), qu'elles aient pour but la protection de
l'environnement ou autre.
Quoiqu'il en soit, ces mouvements sociaux ainsi que le
contexte international ont favorisé la consécration textuelle des
ONG en tant qu'acteurs essentiels de la vie politique et juridique des
Etats54(*), rendant ainsi
possible l'organisation puis la participation des ONG aussi bien à
l'élaboration des normes qu'à la défense de
l'environnement sur le terrain. L'évolution numérique du
phénomène n'est d'ailleurs qu'une manifestation de cette
consécration.
SECTION II
LES MANIFESTATIONS DE LA CONSECRATION
La consécration des ONG en tant qu'acteurs sociaux
importants en général et en matière d'environnement en
particulier se manifeste par un dynamisme institutionnel certain55(*) des ONG d'environnement en
Afrique Centrale (§1). Etant donné le caractère
récent du phénomène en Afrique Centrale56(*), l'on fera allusion aux atouts
particuliers dont elles disposent dans le cadre de la réalisation de
leurs objectifs (§2).
§1 : Le dynamisme institutionnel certain des
ONG en Afrique
Ce dynamisme se traduit par une multiplicité d'ONG
nationales et internationales présentes en Afrique Centrale (A) ainsi
que des regroupements d'ONG (B).
A- La multiplicité des ONG nationales et
internationales
La réflexion d'un auteur quant au nombre insuffisant
d'ONG sur le territoire de la sous région57(*) semble résulter d'une
analyse superficielle de la question. En fait, la question de l'existence des
ONG purement environnementalistes ou qui intègrent simplement entre
autres une mission de protection de l'environnement ne se pose pas58(*). Il ne s'agira pas ainsi que
nous l'avons déjà dit d'énumérer toutes les ONG qui
existent en Afrique Centrale59(*). Précisons néanmoins que l'on
dénote un grand nombre d'ONG internationales représentées
(1) ainsi que des ONG nationales (2).
1/- Les ONG internationales
représentées
Les ONG internationales sont celles qui, quelque soit leur
statut, ont acquis ne envergure internationale en tant qu'elles sont
implantées dans plus d'une région du monde et opèrent dans
plusieurs pays60(*).
Rien qu'au Cameroun, une étude a pu déceler
près de 22 ONG internationales présentes sur le terrain61(*). Mais parmi les ONG
internationales les plus connues présentes en Afrique Centrale, l'on
peut citer l'Union Mondiale pour la Nature (UICN), le World Wide Fund (WWF), le
Global Witness, le Centre International pour la Promotion de la Création
(CIPCRE), l'Institut Africain de Développement Economique et Social
(INADES-Formation) etc.
2/- Les ONG nationales
Une énumération, même indicative des ONG
nationales de l'environnement en Afrique Centrale nous semble tout à
fait inappropriée. Ce qu'il conviendrait de noter est qu'elles sont
très nombreuses62(*). Elles sont souvent regroupées dans la plupart
des pays de l'Afrique Centrale au sein d'une ou plusieurs
fédérations.
B - Les regroupements d'ONG
Les ONG sont généralement réunies au sein
de regroupements spécifiques (1). Mais parfois, sans qu'il s'agisse
précisément d'un regroupement à leur intention, elles
pourront être plus ou moins nombreuses à intervenir dans certains
projets (2).
1/- Les regroupements d'ONG proprement dit
Certains regroupements ont une vocation continentale ;
C'est le cas du Forum des Organisations Volontaires Africaines de
Développement (FOVAD) dont le siège est à Dakar et de la
Société Africaine de Droit de l'Environnement (SADE)
initiée en 1990 et dont le siège se trouve à
Yaoundé au Cameroun.
Sur les plans nationaux, il existe dans les Etats des
regroupements ou fédérations d'ONG ; c'est le cas par
exemple de la Fédération des ONG de l'Environnement du Cameroun
(FONGEC), du Collectif National des ONG (CNONG),au Gabon, de la
Fédération Congolaise des ONG de Développement et
d'Environnement (FEGONDE) au Congo, du Collectif inter- ONG de Centrafrique
(CIONGCA)63(*).
2/- Les initiatives intégrant l'intervention de
diverses ONG
Les ONG étant de plus en plus intégrées
dans les programmes et projets relatifs à la protection de
l'environnement, elles peuvent se retrouver à plusieurs au sein d'un
même programme. Ainsi, la Conférence sur les Ecosystèmes
des Forêts Denses et Humides en Afrique Centrale64(*) et le Programme
Régional d'Afrique Centrale pour l'environnement65(*) laissent une grande place
à la participation des ONG.
C'est qu'en réalité, les ONG d'Afrique Centrale
disposent dans le cadre de l'exercice de leurs missions d'atouts
particulier.
§2 : L'utilisation d'atouts
particuliers
Les potentiels humain (A) et technique (B) des ONG d'Afrique
Centrale peuvent constituer des atouts particuliers.
A - Le potentiel humain
En raison du caractère récent du
phénomène, les ONG, nationales surtout, sont très
jeunes ; leur personnel aussi66(*). Cette jeunesse du personnel se traduit par leur
dévouement, leur engagement, leur enthousiasme et leur
détermination à contribuer à la mise en oeuvre des
objectifs de gestion rationnelle et durable de l'environnement. Parfois, il
s'agit de fonctionnaires ayant une certaine expérience et, du fait de la
stabilité de leur emploi principal, ayant une certaine
indépendance financière. De plus, ces jeunes sont peu enclin
à la corruption.
L'on peut préciser en outre que ces ONG nationales ont
des facilités en ce qui concerne le développement des
capacités d'animation et d'accompagnement des populations locales. Ces
dernières sont d'ailleurs peu méfiantes à leur
égard, par rapport aux entités étatiques dont nous avons
dit qu'elles ont été considérées pendant longtemps
comme des ennemis67(*).
Les ONG nationales ont en général une meilleure
connaissance des réalités du terrain ; ce qui les
prédispose à être les partenaires efficaces tant pour les
bailleurs de fonds et les organisations internationales que pour les Etats et
les ONG internationales68(*).
B - Le potentiel technique
Par rapport notamment aux ONG nationales, les ONG
internationales disposent en général d'une grande puissance
financière qui les rend capable de mener à bien leur
action69(*). Par ailleurs,
la plupart de ces ONG étant relativement anciennes disposent d'une
grande expertise sur les questions environnementales. Elles travaillent donc
dans une certaine aisance.
Mais l'on ne saurait négliger l'apport des ONG
nationales dont nous avons préciser plus haut les atouts. Certaines
d'ailleurs peuvent se prévaloir d'une certaine spécialisation
technique.
Tous ces atouts augurent assurément de la contribution
multiforme des ONG à la protection de l'environnement en Afrique
Centrale.
CHAPITRE II
UNE CONTRIBUTION MULTIDIMENTIONNELLE
D'une manière classique, l'on
attribue quatre missions principales aux ONG dans le cadre de la protection de
l'environnement70(*) : la sensibilisation, l'alerte, la gestion et la
participation. Bien que parfois certaines de ces missions puissent être
accomplies à divers stades de la protection de l'environnement, deux
dimensions essentielles permettent d'en rendre compte. D'abord en amont, les
ONG présentes en Afrique Centrale contribuent à
l'élaboration des normes du droit de l'environnement (Section 1).
Ensuite en aval, elles facilitent la mise en oeuvre de ces règles
(Section2).
SECTION I :
EN AMONT : LA CONTRIBUTION A L'ELABORATION DES
NORMES DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT
Les ONG peuvent intervenir dans l'élaboration du droit
de l'environnement de diverses manières (§1), ce qui a une
incidence sur la philosophie d'ensemble de ce droit (§2).
§1 : La consistance de la
contribution
Les ONG influenceront les décisions en matière
environnementale tantôt par l'information et la sensibilisation des
décideurs (A) tantôt par la participation plus ou moins directe
aux processus décisionnels (B).
A - L'information et la sensibilisation des
décideurs
Pour que le droit de l'environnement soit « un
droit consenti plutôt qu'imposé »71(*), les décideurs doivent
pouvoir être constamment informés des besoins réels des
populations. En effet, l'information est le plus sûr moyen
d'éclairer les choix et de donner une certaine acceptabilité aux
décisions prises72(*).
Dans le cadre de l'Afrique Centrale, cette information se
fait à travers la publication des périodiques73(*) ou la tenue des
séminaires et ateliers de formation74(*).Elle peut se faire également à travers
des publications dans les journaux75(*).
Dans l'ensemble, l'on doit dire que le pouvoir d'information
et de sensibilisation des décideurs par les ONG fait logiquement suite
à l'obligation qui pèse sur les Etats de mettre à la
disposition des citoyens les informations relatives à l'environnement
qu'ils détiennent. Cette obligation d'informer les acteurs
environnementaux est posée sur le plan général par la
Déclaration de Rio76(*), et reprise en droit national en Afrique
Centrale77(*). Les ONG
apparaissent alors comme « le relais
privilégié »78(*) pour collecter les informations auprès des
pouvoirs publics et pour faire remonter vers eux les renseignements recueillis
auprès des administrés. Il ne saurait d'ailleurs en être
autrement dans la mesure où l'information est une condition
préalable pour une participation pleine et valable des acteurs
environnementaux à la gestion de la biodiversité79(*).
B - La participation aux processus
décisionnels
Les ONG peuvent participer en tant qu'observateurs (1) ou en
tant qu'experts ou consultants (2).
1/- En tant qu'observateurs
Aujourd'hui, la règle générale est que
les organisations internationales compétentes en matière de
protection de l'environnement admettent les représentants d'ONG à
titre d'observateurs80(*),
ce rôle est plus important qu'il ne le paraît. Elle suppose parfois
une participation indirecte, mais active des ONG dans l'élaboration des
conventions ou les conférences des parties81(*). De plus, les ONG peuvent ne
serait- ce qu'à titre d'observateurs nouer des contacts avec le
secrétariat et les parties à la convention82(*). Une telle situation est
avantageuse dans la mesure où les études, rapports ou
propositions des ONG pourraient permettre d'influencer les décisions des
parties contractantes.
2/- En tant qu'experts ou consultants
Le rôle d'expert joué par les ONG en Afrique
n'est pas récent83(*). Seulement, après la grande mobilisation des
ONG à l'occasion du sommet de RIO84(*), ce rôle s'est accrue et l'on s'achemine vers
une plus grande prise en considération à cet effet des ONG
nationales qui, de plus en plus, se sont professionnalisées85(*). Ces dernières en ce
qu'elles connaissent mieux les populations locales constituent des consultants
de choix dans le cadre de l'élaboration de programmes
environnementaux86(*).
Certaines de ces ONG sont constituées de techniciens chevronnés
en matière de droit de l'environnement87(*) ; d'autres au regard de leurs objectifs
spécifiques apparaissent comme des partenaires idoines pour toute
réglementation appropriés en certaines matières88(*).
Le travail d'expertise des ONG peut aller très loin
dans le cas où celles-ci deviennent purement et simplement des
« législateurs environnementaux ». C'est le cas de
l'UICN qui a promu en Afrique les Stratégies Nationales de Conservation
au début des années 80 à la suite de la Stratégie
Mondiale de Conservation qu'elle prépara avec la collaboration du PNUE
et de WWF89(*).
D'une manière générale,
l'intégration des ONG dans les processus d'élaboration des normes
du droit de l'environnement n'est pas sans intérêt.
§2 : La portée de la
contribution
L'insertion des ONG dans les procédures
d'élaboration des normes vise une « gestion
intégrée »90(*) de l'environnement. En fait il s'agit de construire
une « démocratie participative »91(*)(A)en prémisse du
respect d'un droit à l'environnement (B).
A - La construction d'une démocratie
participative
La réalisation d'un développement durable sur
le plan écologique et juste sur le plan social passe
nécessairement par l'intégration de « tous »
les acteurs dans la gestion de l'environnement. Les ONG constituent ainsi des
partenaires responsables et des conseillers critiques pertinents sur qui repose
un véritable « devoir
d'ingérence écologique »92(*). C'est d'ailleurs une
obligation qu'elles se sont reconnues à l'occasion de la
Conférence Mondiale des ONG tenue à Paris du 17 au 20
décembre 199193(*).
En fait, l'aménagement de politiques participatives de
protection de l'environnement et de développement contribue à
relever un double défi selon le Professeur Michel PRIEUR94(*) :
« Protéger la planète et ses ressources...et
perfectionner la démocratie là où elle n'a pas encore
été instituée »95(*).
La participation des ONG aux politiques environnementales est
d'ailleurs déjà un prélude à la mise en oeuvre du
droit à l'environnement.
B - Les prémisses d'un droit à
l'environnement
Proclamé dès 1972 par la Déclaration de
Stockholm96(*), le droit
à l'environnement a été plus spécifiquement
intégré dans le système africain des droits de l'homme par
la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples du 28 juin
198197(*) et est reprise
dans de nombreuses constitutions africaines98(*).
L'on peut dire qu'il s'agit d' « une
prérogative reconnue à une personne, une collectivité ou
un Etat de jouir d'un ensemble d'éléments naturels et artificiels
ainsi que des facteurs sociaux, économiques et culturels qui constituent
son milieu »99(*). Il existe indépendamment du droit au
développement et du droit à la santé avec lesquels il a
souvent été confondu100(*).
C'est en vue du respect du droit à l'environnement que
les Etats doivent informer le public101(*) de toutes mesures environnementales susceptibles de
les affecter. Pourtant, mieux informées, consultées parfois, les
ONG ne se voient confier qu'un rôle mineur dans la préparation et
la prise des décisions102(*).
Le droit à l'environnement comprend enfin le droit au
recours, c'est-à-dire le droit d'accès à la
justice103(*).
L'exercice de ce droit par les ONG se ferra ressentir surtout en aval de la
protection de l'environnement, dans le cadre de sa mise en oeuvre.
SECTION II
EN AVAL : LA CONTRIBUTION A LA MISE EN OEUVRE DES
REGLES DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT
La contribution effective des ONG à la mise en oeuvre
du droit de l'environnement en Afrique Centrale est indiscutable.
Déjà, il n'est pas rare que les ONG qui y sont présentes
participent aux secrétariats des Conventions internationales afin de
contrôler l'exécution pour les Etats des engagements qu'ils ont
pris104(*). Ces derniers
sont d'ailleurs invités à consulter les ONG en vue de leur
permettre de contribuer à la formation et à la mise en oeuvre des
politiques gouvernementales105(*). Il s'agit en fait pour les ONG de contribuer
à la promotion du droit de l'environnement (§1) et de mener des
activités de défense de cet environnement (§2).
§1 : Par la promotion du droit de
l'environnement
Afin de faciliter la compréhension des règles
environnementales et de leur utilité pour le bien-être de tous,
les ONG d'Afrique Centrale s'attèlent à sensibiliser l'opinion
publique (A) et à prodiguer des conseils aux populations (B).
A - La sensibilisation de l'opinion
publique
La sensibilisation est une mission essentielle des ONG. Elle
leur permet d'acquérir le plus grand nombre d'adhérents possibles
à la cause environnementale.
Plusieurs moyens peuvent être utilisés à
cet effet. Nous en avons énuméré quelques uns en parlant
de l'information des décideurs106(*). De plus en plus, les masses média sont
utilisées à ces fins. Ainsi par exemple, l'UICN a
procédé à l'ouverture d'une Radio de diffusion exclusive
des informations environnementales à Yaoundé(Cameroun) le 23 mai
2003107(*). Ces mesures
sont d'autant plus importantes que le public constitue un moyen de pression
puissant sur les autorités étatiques108(*).
L'opinion publique, sensibilisée par les ONG sera
d'ailleurs plus convaincue du bien fondé des actions de ces
dernières si elles prodiguent des conseils en matière
environnementales.
B - Les conseils prodigués aux
populations
Les populations, et les populations rurales
particulièrement sont celles qui sont le plus souvent affectées
par les problèmes environnementaux109(*). En fait, les populations en Afrique Centrale vivent
essentiellement des ressources forestières110(*) et de la chasse111(*). A cet égard elles
peuvent constituer de puissants agents écocides tant par les
destructions qu'elles causent que par les pollutions -- par les déchets
ménagers -- qu'elles engendrent.
Il importe dès lors que les ONG interviennent pour les
conscientiser quant aux risques que comporte chacune de leurs actions contre
l'environnement112(*).
Les conseils pourraient être prodigués soit
d'office soit à la demande expresse des populations concernées.
Ils pourront en ce sens prendre l'allure d'une aide plus ou moins directe
apportée sur le plan matériel ou juridique. L'on n'est plus loin
alors du rôle de conduite d'activités de défense de
l'environnement des ONG.
§2 : Par la conduite d'activités de
défense de l'environnement
Dans la vue de défendre l'environnement, les ONG sont
souvent impliquées dans la gestion de l'environnement en Afrique
Centrale (A) et peuvent dénoncer toute atteinte ou risque d'atteinte
à celui-ci (B).
A - Les implications dans la gestion de l'environnement
en Afrique Centrale
La plupart des ONG sont sollicitées par les bailleurs
de fonds pour les projets de développement113(*). Elles interviendront
à cet égard comme des agents d'exécution, surtout en ce
qui concerne les ONG nationales114(*).
De même, elles peuvent conclure avec les pouvoirs
publics des contrats leur permettant d'intervenir directement dans la gestion
des espaces115(*). A
l'occasion de cette gestion, elles pourront dénoncer les atteintes
à l'environnement constatées.
B - La dénonciation des atteintes ou des risques
d'atteinte à l'environnement
Nous analyserons successivement le contenu (1) et la
portée de la dénonciation (2).
1/- le contenu de la dénonciation
Lorsqu'une ONG constate une atteinte à
l'environnement, elle peut, elle doit la dénoncer. Les atteintes peuvent
provenir des autorités publiques ou traditionnelles, ou encore des
entreprises privées ou des individus.
La dénonciation peut être adressée
directement à travers des messages aux autorités
compétentes, soit indirectement à travers l'information de
l'opinion nationale et internationale.
Les ONG apparaissent ainsi comme une sorte
d'interprètes de la nature, puisque celle-ci ne peut elle-même
exercer ses droits116(*). D'où l'intérêt de la
dénonciation.
2/- L'intérêt de la
dénonciation
Les ONG disposent de voies de recours lorsqu'elles constatent
des atteintes au droit de l'environnement (a). A défaut, elles se
contenteront du pouvoir qu'elles disposent de « faire
honte » (b).
a- Les voies de contestation
La reconnaissance des ONG en tant qu'acteurs du droit de
l'environnement induit pour eux le droit d' « accès
effectif à des actions judiciaires et
administratives... »117(*). En fait, la voie contentieuse est
considérée comme le meilleur moyen de persuader et contraindre
les pouvoirs publics notamment118(*). Il faut, mais il suffit que l'environnement soit en
danger.
Le droit de recours des ONG d'environnement est une
conséquence logique du droit à l'environnement tel que nous
l `avons déjà énoncé.
b- Le « pouvoir de faire
honte »
Il n'est pas toujours certain malgré les dispositions
textuelles que dans la pratique, les actions administratives ou judiciaires des
ONG soient suivies d'effet. Pourtant, les ONG ne sauraient sans se
démentir laisser passer inaperçues les entorses causées
à l'environnement.
Dans ces cas, la dénonciation aura pour effet de
dégrader l'image de la personne fautive avec des conséquences
parfois très fâcheuses119(*). C'est ce qui a pu être appelé
« le pouvoir de faire honte »120(*). En fait, « faire
honte est souvent la seule arme dont dispose un grand nombre d'organisations de
la société civile. Mais cette arme peut être
redoutable », précise le PNUD121(*).
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Au terme de cette première partie, l'on peut dire que
les ONG d'Afrique Centrale au regard de leur reconnaissance et de leur
contribution constituent des acteurs nécessaires de la protection de
l'environnement. En réalité, leur apport est classique dans la
mesure où il s'inscrit dans le cadre général de
libéralisation des années 90 et le contexte particulier du Sommet
de RIO.
Cependant, l'on ne saurait méconnaître aux ONG
nationales surtout, des atouts particuliers qui malheureusement pourront
également se muer en inconvénients, venant ainsi altérer
entre autres causes, la participation des ONG en tant qu'acteurs de la
protection du droit de l'environnement.
DEUXIEME PARTIE
LES ONG : ACTEURS LIMITES DE LA PROTECTION DE
L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE
La considération des ONG comme
acteurs du droit de l'environnement n'a d'intérêt que si ces
derniers participent efficacement ou du moins effectivement à la
protection de l'environnement. Il est intéressant de noter que
progressivement la protection de l'environnement est devenue une condition
imposée aux Etats par les bailleurs de fonds et les organisations
internationales pour octroyer une aide122(*). Et lorsque l'on sait les besoins techniques et
financiers des pays d'Afrique Centrale pour sortir du sous-
développement, l'on comprend donc que les autorités
étatiques mettent tout en oeuvre pour donner une apparence de
conformité aux dispositions du droit international de
l'environnement.
Pourtant la réalité est tout autre. L'on
constate au delà des apparences -- marquées par le dynamisme
institutionnel des ONG -- l'existence de fortes entraves à l'essor des
ONG d'environnement en Afrique Centrale (CHAPITRE I). Mais d'autre part,
l'importance des ONG est telle que malgré ces entraves, loin de les
méconnaître, il s'agirait plutôt de prendre des mesures
propices à la redynamisation de leur rôle (CHAPITRE II).
CHAPITRE I
L'EXISTENCE DE FORTES ENTRAVES A L'ESSOR DES ONG
D'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE
La contribution des ONG à la protection de
l'environnement en Afrique Centrale est fortement altérée par
diverses causes. Les unes tiennent au mode de fonctionnement et à
l'organisation même des ONG : on les appellera les entraves
intrinsèques (Section II). Les autres sont relatives au contexte
socio-économique et politique hostile dans lequel elles
évoluent : ce sont les entraves extrinsèques aux ONG
(Section II).
SECTION I
LES ENTRAVES INTRINSEQUES AUX ONG
Les entraves intrinsèques sont ceux qui limitent le
déploiement des ONG indépendamment de toute influence
extérieure. Ces facteurs sont liés tantôt aux moyens
d'action (§1) tantôt aux actions des ONG dont elles limitent la
portée (§2).
§1 : Les difficultés relatives aux
moyens d'action des ONG
Comme toute institution, les ONG ont besoin pour fonctionner
normalement de ressources et moyens nécessaires. Or
précisément, ce qui caractérise les ONG d'Afrique
Centrale, c'est une insuffisance criante de ressources tant financières
(A) qu'humaines (B).
A - L'insuffisance des ressources
financières
Qu'il s'agisse des ONG nationales ou internationales, l'on
note d'une manière générale que l'absence ou
l'insuffisance des moyens financiers ou matériels constitue leur
faiblesse majeure123(*).
En fait, ce qui concerne particulièrement les ONG
internationales, l'on a pu remarquer qu'elles étaient
généralement plus nanties124(*). L'insuffisance de fonds affectés à la
protection de l'environnement en Afrique Centrale résulterait donc de la
globalité de la répartition des fonds dès le siège
de l'institution, compte non tenu des spécificités et de
l'ampleur des besoins des régions qu'elles couvrent.
Quoiqu'il en soit, les capacités d'autofinancement des
ONG dans l'ensemble sont limités dans la sous-région (1),
d'où une dépendance poussée à l'égard des
financements extérieurs (2).
1/- La faiblesse des capacités
d'autofinancement
Les ONG ne s'emploient généralement pas à
mener des activités qui leur permettent de subvenir à leurs
besoins. Le problème se pose avec encore plus d'acuité pour les
ONG nationales qui ne peuvent pas comme les ONG des pays
développés procéder à des campagne de
récolte de fonds efficaces125(*), d'autant plus que les populations sont très
pauvres126(*).
2/- La dépendance poussée à
l'égard des financements extérieurs
De nombreuses ONG ne dispose pour seule source de revenu que
les fonds fournis par les bailleurs de fonds et les organisations
internationales127(*).
Quand bien même le problème ne se poserait pas,
certains auteurs ont pu décrier le manque de transparence de certaines
ONG qui gardaient le mystère sur l'origine de leurs ressources128(*). Dans le même sens,
les ONG nationales dépendent parfois aussi des ONG
internationales129(*).
La conséquence d'une telle situation est qu'en perdant
leurs autonomie, les ONG deviennent sur le terrain de simples
exécutantes des politiques environnementales plus ou moins
orientés des pouvoirs économiques ou politiques. Elles ne sont
plus alors loin d'être transformées en « fausses
ONG »130(*)
loin de servir la cause environnementaliste.
B - L'insuffisance des ressources humaines
Cette insuffisance dont les conséquences sont
néfastes quant au fonctionnement des ONG (2) réside
essentiellement dans l'indisponibilité et le manque de qualification du
personnel (1).
1/- Un personnel souvent non qualifié et
indisponible
Beaucoup d'ONG en Afrique Centrale qui sont nées dans
la mouvance des années 1990 répondaient plus à un besoin
d'opportunisme qu'à une connaissance réelle des problèmes
environnementaux131(*).
Aussi, ces ONG sont-elles souvent de « petits cercles
d'amis »132(*)
sans aucune qualification qui sur un coup de tête ont entrepris une
aventure environnementaliste sans en mesurer la portée réelle.
Par ailleurs, le personnel des ONG est
généralement flottant et instable. Tantôt il s'agit de
fonctionnaires déjà très occupés, tantôt des
étudiants en quête d'un travail temporaire, tantôt encore
d'hommes d'affaires pour qui la gestion de l'ONG ne constitue qu'un passe
temps. En tout cas, la permanence du personnel n'est pas la chose la mieux
partagée dans le monde des ONG en Afrique Centrale. Il est certes vrai
que les bailleurs de fonds ne facilitent pas les choses lorsqu'elles refusent
que les ONG incorporent des salaires dans les budgets qu'elles proposent, mais
feignent hypocritement de croire qu'elles agissent tout à fait
bénévolement133(*).
2/- Des conséquences néfastes quant au
fonctionnement des ONG
L'une des conséquences directes de la mauvaise
connaissance des problèmes environnementaux par les ONG est que leur
personnel, surtout en ce qui concerne les ONG locales recherchent bien souvent
leurs intérêts propres au détriment de la cause
environnementaliste134(*).
De plus, l'appartenance de fonctionnaires dans le milieu
contribue à la reproduction des comportements bureaucratiques dans le
management des structures135(*), d'où l'absence de fluidité dans la
gestion des ONG qui pourtant devraient de plus en plus fonctionner comme des
entreprises136(*). Par
ailleurs, la culture d'association est encore très faible, ce qui
justifie la fragilité de l'institution137(*).
Tous ces obstacles contribuent à limiter la
portée des actions des ONG sur le terrain.
§2 : Les difficultés relatives aux
actions des ONG
Deux situations majeures viennent édulcorer l'action
des ONG d'environnement en Afrique Centrale. Tantôt il s'agira de
l'insuffisance de coopération entre elles (A), tantôt encore les
objectifs des ONG auront été mal définis ; c'est en
fait là le problème des « fausses
ONG »(B).
A - Une coopération insuffisante entre ONG de la
sous-région
Les ONG d'environnement d'Afrique Centrale évoluent
en rang dispersé. Alors que la promotion d'une large coopération
est prônée sous tous les cieux138(*), il règne ici un climat de rivalités
et de luttes pour le leadership139(*).
Cette faiblesse de cohésion et de collaboration est une
source de conflits et de suspicions au sein des ONG140(*).
Dans le même sens, il est très difficile de
déterminer le rôle des uns et des autres dans les ONG comme dans
les groupements d'ONG existants141(*), d'où les hypothèses de double emplois
et d'incohérence liées à la difficulté de
circulation des informations142(*).
Il y a lieu de croire cependant que ces difficultés de
coopération sont exacerbées par les fausses ONG présentes
dans le milieu.
B - Des objectifs mal définis ou
instables : le phénomène des « fausses
ONG »
Nous avons déjà relevé le contexte
d'opportunisme dans lequel étaient nées de nombreuses ONG
d'Afrique Centrale143(*). Cette situation est aggravée par le fait que
les ONG tendent à se politiser144(*), gardant ainsi un statut hybride entre l'entreprise
créée pour servir les intérêts de l'Etat et l'ONG
véritable dont l'idéologie est tournée vers
l'altruisme145(*).
Certaines autres sont créées par les
entreprises surtout multinationales ou autres pouvoirs économiques afin
de s'assurer une certaine emprise sur le milieu des ONG.
Toutes ces situations sont la cause d'un flou artistique dans
lequel on ne comprend plus très bien où se trouve
l'intérêt de l'environnement.
Quoiqu'il en soit, l'on se trouve avec le
phénomène des fausses ONG à la limite entre les entraves
intrinsèques et les entraves extrinsèques à la
contribution des ONG en tant qu'acteurs du droit de l'environnement.
SECTION II
LES ENTRAVES EXTRINSEQUES AUX ONG
Les entraves extrinsèques sont les facteurs externes
aux ONG et qui les empêchent d'agir ou tout simplement limitent la
portée de leurs actions.
Bien que indiscutablement consistant, le potentiel des ONG
n'est pas toujours suffisamment exploité dans la mesure où elles
sont traitées de façon inégalitaire (§1). En outre le
contexte socio-politique et économique ne prête pas à une
bonne réceptivité de leur entreprise (§2).
§2 : Une survivance criante des
inégalités
Les inégalités dans la gestion de
l'environnement tiennent à la prise en compte insuffisante des opinions
des ONG (B). Mais déjà l'on notera malheureusement la
marginalisation des ONG locales (A) .
A - La regrettable marginalisation des ONG
nationales
Les ONG nationales sont très peu impliquées et
consultées lors des activités de gestion de
l'environnement146(*).
Elles ne sont considérées comme partenaires efficaces ni par
l'Etat et les bailleurs de fonds ni par les ONG internationales.
D'abord, l'Etat s'estime banalisé et combattu par les
ONG, et ne les intègre pas dans l'élaboration et la mise en
oeuvre des programmes nationaux de gestion de l'environnement147(*).
Ensuite, les bailleurs de fonds s'estiment incompris par les
autres acteurs et préfèrent souvent coopérer avec les ONG
internationales censées être plus crédibles148(*)
Enfin, les ONG internationales préfèrent agir
par le biais de leurs représentations dans les Etats de la sous-
région ou des autres ONG du Nord qui y sont implantées149(*).
Tous ces facteurs contribuent à exacerber la
dépendance des ONG nationales si bien que finalement, l'on peut encore
s'interroger sur la reconnaissance en fait de ces dernières150(*).
B-La prise en compte insuffisante des opinions des
ONG
Le moins que l'on puisse dire est que l'intégration
des ONG dans les processus environnementaux en Afrique Centrale n'est pas
manifeste. Ainsi, réunies le 07 juin 1998 à Bata151(*), elles ont mis à jour
une déclaration dite « Déclaration des ONG à la
deuxième CEFDHAC », dans laquelle elles précisent
que « les positions des ONG sont difficilement prises en
compte »152(*)
et « qu'une confusion persiste toujours dans la définition du
rôle des ONG dans le processus »153(*).
Certes il ne s'agit que d'une déclaration, donc
dépourvue de toute force juridique obligatoire154(*). Mais elle est significative
des inégalités persistant dans la sous- région en
matière de gestion de l'environnement.
En fait, les ONG sont confrontées à
l'hostilité des autorités publiques155(*), mais aussi à
l'indifférence des populations cibles dont la méfiance
suscitée depuis la période coloniale à l'égard de
toute institution tarde à s'effacer156(*).
D'ailleurs, le contexte politico-économique dans
lequel elles évoluent ne facilite pas les choses.
§2 : Un contexte politico-économique
inadéquat
L'odeur indélicate des guerres civiles dans
l'atmosphère des pays d'Afrique Centrale (A) et la pauvreté des
populations (B) sont autant d'obstacles à l'action des ONG.
A- L'état d'insécurité
prévalant dans la sous- région
L'Afrique Centrale est l'un des noyaux durs des zones de
conflits armés dans le continent157(*). Or lorsqu'on sait que « la guerre exerce
une action intrinsèquement destructrice sur le développement
durable »158(*), l'on ne peut qu'être mortifié de
constater le permanence des guerres civiles dans la région.
Dans un tel contexte, l'on comprend les difficultés
des ONG à se déployer véritablement159(*). En fait, les ressources
environnementales permettent de financer ces guerres inutiles160(*), de sorte que la richesse de
l'Afrique Centrale en la matière constitue malheureusement aussi sa
malédiction. L'impuissance des ONG vient ainsi conforter l'idée
selon laquelle « la nature a besoin de paix »161(*).
B - La pauvreté des populations162(*)
Ainsi que l'a souligné un auteur163(*), « l'utilitarisme
est le propre des robinsonades... où le naufragé reste insensible
aux beautés de son île ».
Les populations d'Afrique Centrale vivent dans un tel
état de pauvreté que toute source de revenu leur semble opportune
indépendamment des conséquences que son exploitation pourrait
causer à long terme164(*).
Dans un tel contexte, le respect de l'environnement ne
constitue pas un souci majeur, et toute tentative de conscientisation par les
ONG a peu de chance d'être suivie. Ainsi que l'a souligné le
professeur KAMTO, « la lutte pour la survie et la course au
mieux-être ne s'embarrassent pas des exigences
normatives »165(*). Il a en outre pu être démontré
qu'envisager une protection sans le bien-être social est « une
ambition utopique vouée à l'échec »166(*).
Malheureusement, un tel état de fait, néfaste
pour le développement durable, ne peut contribuer qu'à aggraver
le sort des populations. En effet, l'on assiste à une sorte de cercle
vicieux de la pauvreté dont le schéma est fort simple : pour
survivre, les individus confrontés à la pauvreté sont
obligés de puiser dans les ressources environnementales, au risque de
les épuiser, et cette dégradation de l'environnement ne fait
qu'accroître leur pauvreté.
Le grand drame est encore que cette dégradation frappe
presque toujours durement ceux qui vivent dans la pauvreté,
c'est-à-dire les personnes les moins aptes à y faire
face167(*). L'on
comprend dès lors l'urgence de la lutte contre la pauvreté, qui
permettrait par la même occasion une re dynamisation du rôle des
ONG environnementalistes.
CHAPITRE II
LA NECESSITE D'UNE REDYNAMISATION DU ROLE DES ONG EN
AFRIQUE CENTRALE
Le déploiement effectif et sans doute plus efficace
des ONG d'environnement d'Afrique Centrale passe par le traitement d'une double
urgence. D'une part il faudrait renforcer les capacités de ces
dernières (section 1) ; d'autre part il s'agirait de
réaménager le cadre global d'application du droit de
l'environnement dans l'espace (section 2).
SECTION I
L'URGENCE DU RENFORCEMENT DES CAPACITES DES ONG EN
AFRIQUE CENTRALE
Considéré comme le besoin prioritaire dans le
contexte actuel168(*),
le renforcement des capacités tant techniques et matérielles
qu'humaines et financières doit être promu. Dans le cadre de notre
étude, l'accent sera mis sur le renforcement des mécanismes de
coopération (§1) et des capacités institutionnelles des ONG
(§2).
§1 : Les capacités de
coopération
Nous avons déjà relevé l'insuffisance de
la coopération sur les questions environnementales169(*). Or une telle
coopération est nécessaire tant à l'égard des ONG
entre elles (A) qu'entre elles et les autres institutions (B).
A- La coopération entre ONG
Il importe que les ONG d'environnement d'Afrique Centrale
cessent d'agir en rang dispersé. A cet égard, lorsqu'elles
participent ne serait-ce qu'à titre d'observateurs dans quelque projet,
la meilleure manière de faire valoir leur point de vue est de se
regrouper autour d'idées fortes170(*).
Dans le même sens, les ONG internationales doivent
développer leur coopération avec les ONG nationales171(*). Il s'agirait alors de
créer un cadre de concertation adéquat par la multiplication des
programmes de formation, d'information, de recyclage et de perfectionnement des
personnels des ONG et la promotion de rencontres périodiques. Il serait
en tout cas dommage que faute de coordination de leurs activités, les
ONG agissent avec des lenteurs et des incohérences qui sont des griefs
depuis longtemps déjà apportés aux administrations
publiques africaines.
B- La coopération avec les autres
institutions
Il a pu être regretté que l'une des causes de
l'échec des normes environnementales en Afrique Centrale soit le fait
que les Etats y insistent sur « le rôle souverain de l'Etat
dans l'élaboration et l'application des lois et règlements
permettant une gestion durable des ressources naturelles »172(*). Il s'agit là d'une
politique d'exclusion des autres acteurs, ou alors, d'une intégration
orientée dans le sens de la volonté des pouvoirs publics. Ainsi,
« le gouvernement ne s'attend pas à ce que les ONG sortent du
rôle qu'on veut bien leur confier »173(*).
Cependant, il faut bien admettre que la protection efficace de
l'environnement passe par la promotion d'une coopération
véritable entre Etats et ONG174(*). Ainsi que l'a justement souligné le
secrétaire général de l'ONU lors du sommet de
Johannesburg175(*),
« sans le secteur privé, le développement durable
restera un rêve hors d'atteinte ». La coopération est
donc le prix à payer pour que la mise en oeuvre du droit de
l'environnement ne soit pas dans l'impasse176(*), encore qu' elle permet d'éviter des conflits
de natures diverses177(*).
D'un autre côté, la coopération entre
Etats et ONG ne doit pas prendre les allures d'un assujettissement des
derniers. « Les buts d'intérêt commun poursuivis par les
ONG, souligne justement le Professeur PRIEUR, ne rendront crédible leur
action que si ces ONG savent garder leur indépendance tant
vis-à-vis du pouvoir politique que du pouvoir
économique »178(*).
La même observation est donc aussi valable dans les
relations entre ONG et bailleurs de fonds, surtout lorsque ceux-ci viennent
contribuer au renforcement des capacités institutionnelles de
ceux-là.
§2 : Les capacités institutionnelles
des ONG
Les palliatifs aux lacunes institutionnelles des ONG
d'environnement en Afrique Centrale pourraient consister essentiellement en la
réformation des ressources humaines (A) et dans la formation à la
gestion des projets (B).
A - La réformation des ressources
humaines
Il s'agit pour les ONG de revaloriser leurs personnels en
organisant une démocratie interne (1) et en travaillant au passage
à des ressources humaines permanentes (2).
1/- Par l'organisation d'une démocratie interne
au sein des ONG
Le fonctionnement interne des ONG d'environnement n'est pas
toujours loin de la gestion autoritaire souvent reprochée à la
plupart des dirigeants africains. De fait, lorsqu'on sait que quelques unes
d'entre elles ne constituent qu'un moyen de subsistance pour leurs
initiateurs179(*), on
comprend aisément la situation.
Les ONG doivent donc aller au-delà de ce genre de
considération et procéder à une élection
démocratique de leurs dirigeants180(*).
2/- Par le passage à des ressources humaines
permanentes
L'instabilité du personnel des ONG en Afrique Centrale
est préjudiciable à la cause environnementale. Aussi serait-il
souhaitable que celles-ci puissent avoir des personnels permanents qui se
consacreraient pleinement à la gestion de la nature181(*). Cela éviteraient
toute dispersion d'énergie pour la plus grande efficacité et
crédibilité des ONG.
B - La formation à la gestion des
projets
L'un des reproches avancés par les bailleurs de fonds
et les ONG internationales à l'encontre des ONG nationales est
l'incapacité de ces dernières à formuler des projets
viables et réalistes182(*). L'on pourrait donc souhaiter que tous les
partenaires à la gestion de l'environnement s'investissent davantage
à former les ONG à la conception et à la
réalisation des programmes et projets environnementaux
L'on doit relever cependant que cette formation serait
d'autant mieux suivi si les ONG disposaient des moyens logistiques
acceptables : ordinateurs, téléphone, fax, matériel
didactique approprié, etc.
Ces insuffisances qu'il faut résoudre ne sont
d'ailleurs que la conséquence du contexte dans lequel elles
évoluent et qui doit de toute urgence être
réaménagé.
SECTION II :
L'URGENCE DU REAMENAGEMENT DU CADRE GLOBAL
D'APPLICATION DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE
Le contexte socio-politique et économique dans lequel
évoluent les ONG est loin d'être enviable. Aussi importe-t-il de
rechercher une certaine stabilité dans la gestion (§1) et de
promouvoir la décentralisation dans la gestion de l'environnement pour
que les ONG aient les mains libres (§2).
§1 : La recherche nécessaire de la
stabilité
La stabilité ne pourra être obtenue que si les
Etats et tous les citoyens entreprennent des actions volontaristes pour
maintenir la paix(A) et lutter contre la pauvreté(B)
A - Par la promotion de la paix
Il n'y a pas de développement possible sans paix ni
stabilité. Nous avons vu en effet que la nature avait besoin de
paix183(*). Il ne peut
plus être contesté que la guerre est un facteur de destruction des
ressources naturelles et d'aggravation de la pauvreté. Il n'est
dès lors pas étonnant que la Déclaration de Rio ait
précisé que « la paix, le développement et la
protection de l'environnement sont interdépendant et
indissociables »184(*).
C'est le lieu ici de dire avec le professeur LAVIEILLE que
« la paix a besoin de la nature »185(*). En effet, il a pu
être démontré que « la gestion des conflits
constitue une condition indispensable à l'aménagement durable des
ressources naturelles »186(*) et que parallèlement, la gestion durable de
l'environnement est non seulement un facteur de paix187(*), mais aussi une
stratégie de lutte contre la pauvreté188(*).
Malheureusement si quelques ONG travaillent à
promouvoir la protection de l'environnement en temps de guerre189(*), l'on doit regretter qu'il
s'agisse encore là d'actions isolées qui risquent fort
d'être incomprises dans un contexte de pauvreté.
B - Par la lutte contre la pauvreté
La lutte contre la pauvreté est un impératif
pour le développement durable190(*). Devant l'urgence, l'on peut souhaiter que les Etats
veillent à une répartition juste et équitable des revenus
provenant de l'exploitation de la biodiversité.
En tout cas, la lutte contre la pauvreté dépasse
le simple terrain de l'environnement au sens strict du terme pour toucher aux
mentalités des différentes composantes de la
société nationale, régionale et internationale. Dès
lors, l'on ne peut que regretter que les divers Sommets mondiaux191(*) n'aient pas fait du
développement durable une priorité pour tous, avec un calendrier
et des contraintes contre l'égoïsme des Nations.
C'est le lieu, dans un contexte où « le mode
de développement auquel nous sommes accoutumés, s'il a bien servi
certains, a lésé la majorité »192(*), de souhaiter avec le
Président de la République française193(*) que les pays riches fassent
le pas qui leur incombe en faveur des pays pauvres. La décentralisation
de la gestion de l'environnement n'en aura que plus d'effet.
§2 : La promotion des politiques de
décentralisation
La décentralisation envisagée dans presque
toutes les Constitutions des Etats d'Afrique Centrale est bien loin de se
traduire dans les faits194(*). Pourtant, elle permettrait la responsabilisation
des collectivités locales et des ONG (A). Elle pourrait d'ailleurs
être rendue plus efficace s'il était mis sur pied une politique
communautaire de l'environnement (B).
A - A travers la responsabilisation des
collectivités locales et des ONG
L'intégration de la décentralisation dans la
gestion de l'environnement et ses ressources doit d'abord se faire aux niveaux
nationaux195(*). En
effet, en impliquant tous les acteurs dans la mise en oeuvre du droit de
l'environnement il est fort probable que le sentiment de leur
responsabilité soit un facteur de facilitation. De plus, elle
permettrait une meilleure prise en compte des particularités
environnementales de chaque région.
B - La nécessité de la mise sur pied
d'une politique communautaire de l'environnement
La décentralisation souhaitée serait sans doute
plus efficace si déjà dans le cadre de la CEMAC, il était
mis sur pied un programme pertinent de gestion de l'environnement impliquant
les concertations avec les ONG.
Par ailleurs, l'idée de création de juridictions
sanctionnant les atteintes à l'environnement n'étant pas
nouvelle196(*), l'on a
pu souhaiter la création d'une chambre environnementale au sein de la
Cour de Justice Communautaire de la CEMAC197(*). L'intérêt de cette création est
que la saisine devra être ouverte non seulement aux Etats, mais
également aux entités privées tels que les ONG et autres
associations de défense de l'environnement.
C'est là les effort à fournir pour une meilleure
effectivité et efficacité du rôle des ONG d'environnement
en Afrique Centrale.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
De nombreux obstacles, les unes internes et les autres
externes, viennent limiter la contribution des ONG d'environnement en Afrique
Centrale en tant qu'acteurs du droit de l'environnement en Afrique Centrale.
Mais il ne s'agit pas d'obstacles insurmontables, car les pistes de solutions
sont connues que nous avons, peut-être de manière superficielle,
essayé de mettre en exergue. En empruntant ces pistes, il y a
assurément des chances que le rôle des ONG s'en trouve
fortifié.
CONCLUSION GENERALE
Indéniablement, le phénomène ONG est un
fait social marquant. La roue de l'évolution tourne en leur faveur, ce
qui n'est pas sans risque naturellement.
Au terme donc de notre étude, l'on peut dire que le
rapport entre les ONG et la protection de l'environnement en Afrique Centrale
est classique : les ONG sont des acteurs du droit de l'environnement.
Mais l'on doit aller au-delà de ce simple constat pour
discerner un double mouvement. Ainsi, si les ONG sont des acteurs essentiels
dans la protection de l'environnement, de nombreuses limites viennent encore
altérer leur contribution en tant que tels.
D'abord, de nombreux textes de portée internationale,
régionale ou nationale viennent consacrer leur qualité et leur
importance. L'on relèvera tout de même que pour le cas particulier
de l'Afrique Centrale, ce n'est pas seul le contexte international
marqué par les grands mouvements environnementalistes qui a
suscité cette consécration. Les ONG d'environnement y sont
nées dans la vague de contestation du système politique alors en
vigueur dans les Etats membres, dans les années 90.
Quoiqu'il en soit, les ONG d'environnement peuvent et
effectivement, contribuent à la protection de l'environnement en Afrique
Centrale. D'ailleurs, elles disposent d'atouts particuliers tel que la
jeunesse, l'enthousiasme la fermeté de la volonté...
Malheureusement, nous vivons une époque où le
dévouement ne suffit plus à faire triompher une cause198(*). Parfois consultées,
plus souvent ignorées, les ONG d'environnement ne participent que
très peu à l'élaboration des normes environnementales.
Elles sont généralement même peu informées du
contenu des programmes nationaux de gestion de l'environnement199(*).
En outre, l'on ne saurait sans hypocrisie fermer les yeux sur
la différence de traitement qui existe entre les ONG nationales et les
ONG internationales. Ces dernières sont bafouées sinon tout
simplement marginalisées. Ce sont elles qui soufrent le plus de
l'insuffisante coopération non seulement avec les Etats, mais
également avec les bailleurs de fonds. Plus que les ONG internationales
- mais au même titre que ces dernières - elles ont des
difficultés internes qui sont autant d'entraves à leur
déploiement effectif sur le terrain.
Cette situation est exacerbée par la présence
permanente et oppressante des guerres civiles200(*) et de la pauvreté dans
l'atmosphère.
Mais il ne s'agit pas de désespérer. Le
rôle des ONG d'environnement d'Afrique Centrale peut, doit être
redynamisé. Nous avons à cet égard ébauché
des mesures susceptibles d'être envisagées. Les unes portent sur
le fonctionnement interne des ONG elles-mêmes ; les autres prennent
en compte les éléments qui ne peuvent être
maîtrisés par les ONG seules.
C'est le lieu alors de relever qu'au-delà du
problème de la reconnaissance, de l'effectivité et de
l'efficacité des ONG, c'est toute la problématique du rapport
entre la protection de l'environnement et le développement - durable -
qui se trouve posée. C'est encore là la promesse, mais aussi le
défi majeur à relever par le droit de l'environnement.
BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES
- ABEGA (S.C.) : SOCIÉTÉ CIVILE ET
REDUCTION DE LA PAUVRETE , ÉD. CLE, YAOUNDÉ 1999, 208P.
- GIRI (J.) : Le Sahel de demain : Catastrophe ou
renaissance ? éd. KARTHALA , Paris, 1983.
- KAMTO (M.) : Droit de l'environnement en Afrique,
EDICEF-AUPELF, 1996, 345 p.
- KISS (A.) ET BEURIER (J.-P.) : Droit
International de l'Environnement, Pedone, 2e éd., 2000,
432p.
- LAVIEILLE (J.-M.) : Droit International de
l'Environnement, éd. ellipses, 1998, 196p.
- MORAND-DEVILLER (J.) : Le droit de
l'environnement, PUF, 5e éd., 2002, 128p.
- PRIEUR (M.) ET DOUMBE BILLE (A.)(sous la direction
de) : RECUEIl francophone des traités et textes internationaux
en droit de l'environnement , BRUYLANT, 1998, 719p.
- REMOND-GOUILLOND (M.) : Du droit de
détruire : Essai sur le droit de l'environnement, PUF,
Paris1989, 304p.
- WALTER (F.) : Les suisses et l'environnement :
Une histoire du rapport à la nature du XVIIIe siècle a nos
jours, éd. ZOE, Genève 1990, 296p.
II- MEMOIRES
- DJOUKENG (M.) : Pauvreté et environnement en
Afrique Centrale, Mémoire de 3e cycle de Droit International
de l'environnement, juillet 2001, 59p.
- KEMFOUET KENGNY (E.D.) : La protection des
écosystèmes forestiers d'Afrique Centrale, Mémoire
3e cycle de Droit International de l'Environnement, octobre 2000,
55p.
- SOH FOGNO (D.R) : La protection de la faune sauvage
d'Afrique Centrale, Mémoire de 3e cycle de Droit
International de l'Environnement, juillet2001, 60p.
III- ARTICLES ET RAPPORTS
- ANNAN (K.) : « Pour un
véritable partenariat mondial », Rapport annuel sur
l'activité de l'organisation, 1998, Nations Unies .
- ANOUKAHA (F) : « Le droit de l'environnement
dans le système africain de protection des droit de l'homme »
, leçon inaugurale, 10 décembre 2002, Université de
Dschang .
- BOISSON DE CHAZOURNES (L.) : « La mise en
oeuvre du droit international dans le domaine de la protection de
l'environnement : Enjeux et défis », RGDIP, Tome
99/1995/1, pp.37-76.
- BONIS-CHARANCLE (J.-M) : « Diagnostic des ONG
de l'Afrique Centrale : Cas du Cameroun, du Congo, du Gabon et de la
République Centrafricaine », Yaoundé, WWF/ USAID, 1997,
91p.
- BOUVIER (A.) : « Travaux récents
relatifs à la protection de l'environnement en période de conflit
armé », Revue internationale de la Croix-Rouge, novembre-
décembre 1992, n°798, pp.578-591.
- BRADY (K.) : «New Convention on Access to
information and public participation in environmental matters»,
Environmental Policy and Law, 28/2/1998, pp.69-75.
- CLEMENT (J.) : « Protection de l'environnement et
coopération internationale : L'exemple du plan d'action forestier
tropical », Revue Française d'Administration Publique,
n°53, janvier-mars 1990, pp.109-118.
- DEJEANT-PONS (M.) : « L'insertion du droit de
l'homme à l'environnement dans les système régionaux de
protection des droits de l'homme », RUDH, 30 novembre 1991, vol.3
n°11 pp.461-470.
- DE KLEMM (C.) : « La conservation de la
diversité biologique, obligations des Etats et devoirs des
citoyens », RJE 1998/4, pp.397-408.
- DE KLEMM (C) : « Voyages à
l'intérieur des conventions internationales de protection de la
nature », in « Les hommes et l'environnement »,
Mélanges Alexandre-Charles KISS, éd. Frison Roche, Paris 1998,
pp.622-623, 632-634, 637-638,691.
- DIAO TAHIROU : Forum des ONG à la
première conférence des parties de la Convention des Nations
Unies sur la lutte contre la diversification, 3 mars 1998.
- DUPUY (P.-M). : « Où en est le droit
international de l'environnement à la fin du
siècle ? », RGDIP, tome 101/1997/4, pp.873-903.
- FAO : La conservation et la restauration des terres,
1990 .
- FAO : (Food and Agriculture Organisation ) : L'eau et
le développement agricole durable, plan d'action de Mar del Plata,
1991.
- FAO : Conflits et gestion des ressources naturelles,
2001, Foresterie communautaire/FTPP, série Gestion des conflits.
- FOUDA (Y.) et BIGOMBE LOGO (P.) : Les acteurs
environnementaux au Cameroun : Etat des lieux, Yaoundé, GTZ/MINEF,
octobre 2000, p.105.
- FOUDA (Y.) BIGOMBE LOGO (P.) et NYEMBA AMBELA (J.) :
« Les acteurs environnementaux au Cameroun : Etats des lieux et
perspectives », présentation à l'atelier des 24 et 25
janvier 2001, Yaoundé, 2001.
- HERMITTE (M.-A.) : « Pour un statut juridique
de la diversité biologique », Revue Française
d'administration Publique, janvier-mars 1990, n°53, pp.33-40.
- IPALA YOBWA (J.) et ILANGA LOFANGA (J.) :
« Politique et stratégie de gestion durable des ressources
forestières au Congo Démocratique », Le
flamboyant n°52, décembre 1999, pp.21-27.
- KAMTO (M.) : « Fleuves et lacs internationaux
africains et problèmes écologiques, quelques considération
juridiques », Environnemental Policy and Law, n°6, 1991,
pp.236-240.
- KAMTO (M.) : Les conventions régionales sur la
conservation des la nature et des ressources naturelles en Afrique et leur mise
en oeuvre, RJE 1991/4, pp.417-420 et 437.
- KERDOUN (A.) : « Le Maghreb et le défi
écologique », RJPIC n°3, octobre-décembre 1994,
pp.233-245.
- KREMLIS (G.) : « La Communauté
Européenne : Partenaire international de la protection de
l'environnement », REDE, 1997/1, pp.9-15.
- LONDON (C.) : « L'environnement : Une
nouvelle donne économique », Les Petites Affiches, n°78,
30 juin 1995, pp.4-9.
- N'DOMBI (C.) : « Le rôle des ONG dans
la coopération Nord-Sud. L'émergence des ONG du Sud. »,
RJPIC n°2, mai- septembre 1994, pp.148-151.
- NGOUFO (R.) : « Pourquoi un sommet des chefs
d'Etats d'Afrique Centrale sur les forêts ? », MOABI
n°8, juin 1999, pp.18 et ss.
- PNUD : Rapport mondial sur le développement
humain, economica, 1998.
- PNUD : Rapport mondial sur le développement
humain, De Boeck Université, 2000.
- PRIEUR (M.) : « Démocratie et droit de
l'environnement », RJE, 1/1993, pp.23-30.
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT
..................................................................................
|
i
|
DÉDICACE
...........................................................................................
|
ii
|
REMERCIEMENTS..................................................................................
ABREVIATIONS
....................................................................................
|
iii
iv
|
SOMMAIRE
..........................................................................................
|
v
|
INTRODUCTION
GENERALE..................................................................
I-LE SENS DU CONCEPT DE
PROTECTION.................................................
A- Qu'est-ce que la
protection ?.....................................................................
B- Qui doit protéger
l'environnement ?............................................................
II- DELIMITATION ET INTERET DU
SUJET.................................................
A- Délimitation du
sujet..............................................................................
1- Le phénomène étudié : les
ONG.................................................................
2- L'espace géographique concerné : l'Afrique
Centrale........................................
B- Intérêt du
sujet.....................................................................................
III- PROBLEMATIQUE ET
METHODOLOGIE................................................
|
1
2
2
2
3
3
3
4
4
4
|
PREMIERE PARTIE : LES ONG : ACTEURS
ESSENTIELS DE LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE
.............
|
6
|
CHAPITRE I : UNE IMPORTANCE CONSACREE
.......................................
|
7
|
SECTION I : LE CADRE NORMATIF DE LA CONSECRATION
..........................
|
7
|
§1 : La reconnaissance internationale de
l'importance des ONG...............................
|
7
|
A- La rareté des textes avant Rio
...................................................................
|
7
|
B- La prolifération des textes après Rio
............................................................
1- Sur le plan
universel...............................................................................
2- Sur le plan
régional.................................................................................
|
8
8
9
|
§2 : La réception nationale du
phénomène ONG dans les pays d'Afrique Centrale .........
|
9
|
A- Le souffle du vent
d'est..........................................................................
|
10
|
B- Les bouleversements favorables pour les mouvements
associatifs .........................
|
10
|
SECTION II : LES MANIFESTATIONS DE LA CONSECRATION
.......................
|
11
|
§1 : Le dynamisme institutionnel certain des ONG en
Afrique Centrale......................
|
11
|
A- La multiplicité des ONG nationales et
internationales .......................................
1-Les ONG internationales
représentées..........................................................
2- Les ONG
nationales...............................................................................
|
11
12
12
|
B- Les regroupements d'ONG en Afrique Centrale
..............................................
1-Les regroupements d'ONG proprement
dit....................................................
2- Les initiatives intégrant l'intervention de diverses
ONG.....................................
|
12
12
13
|
§2 : L'utilisation d'atouts particuliers
...............................................................
|
13
|
A- Le potentiel humain ........................
......................................................
|
13
|
B- Le potentiel technique
.............................................................................
|
14
|
CHAPITRE II : UNE CONTRIBUTION
MULTIDIMENSIONNELLE ................
|
15
|
SECTION I : EN AMONT : LA CONTRIBUTION A
L'ELABORATION DES NORMES DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT
.............................................
|
15
|
§1 : La consistance de la contribution
.............................................................
|
15
|
A- L'information et la sensibilisation des décideurs
.............................................
|
16
|
B- La participation aux processus décisionnels
...................................................
1-En tant
qu'observateurs............................................................................
2- En tant qu'experts ou
consultants................................................................
|
16
16
17
|
§2 : La portée de la contribution
.....................................................................
|
18
|
A- La construction d'une démocratie participative
...............................................
|
18
|
B- Les prémisses d'un droit à l'environnement
....................................................
|
18
|
SECTION II : EN AVAL : LA CONTRIBUTION A LA MISE EN
OEUVRE DES REGLES DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT
..............................................
|
19
|
§1 : Par la promotion du droit de l'environnement
...............................................
|
19
|
A- La sensibilisation de l'opinion publique
........................................................
|
20
|
B- Les conseils prodigués aux populations
.........................................................
|
20
|
§2 : Par la conduite d'activités de
défense de l'environnement .................................
|
21
|
A- Les implications dans la gestion de l'environnement en
Afrique Centrale ................
|
21
|
B- La dénonciation des atteintes ou des risques
d'atteinte à l'environnement................
1-le contenu de la
dénonciation......................................................................
2- L'intérêt de la
dénonciation......................................................................
a-Les voies de
contestation.........................................................................
b- Le « pouvoir de faire
honte ».....................................................................
|
21
21
21
22
22
|
CONLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE......................................................
|
22
|
DEUXIEME PARTIE : LES ONG : ACTEURS LIMITES DE
LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE
CENTRALE...................................
|
23
|
CHAPITRE I : L'EXISTENCE DE
FORTES ENTRAVES A L'ESSOR DES ONG D'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE
CENTRALE........................................
|
24
|
SECTION I : LES ENTRAVES INTRINSEQUES
...............................................
|
24
|
§1 : Les difficultés relatives aux moyens
d'action des ONG ...................................
|
24
|
A- L'insuffisance des ressources financières
......................................................
1-La faiblesse des capacités
d'autofinancement..................................................
2- La dépendance poussée à l'égard
des financements extérieurs..............................
|
24
25
25
|
B- L'insuffisance des ressources humaines
........................................................
1-Un personnel souvent non qualifié et
indisponible............................................
2- Des conséquences néfastes quant au
fonctionnement des ONG.............................
|
25
26
26
|
§2 : Les difficultés relatives aux actions
des ONG ...............................................
|
27
|
A- Une coopération insuffisante entre ONG dans la
sous-région ..............................
|
27
|
B- Des objectifs mal définis ou instables : le
phénomène des « fausses
ONG »..............
|
27
|
SECTION II : LES ENTRAVES EXTRINSEQUES
............................................
|
28
|
§1 : Une survivance criante des
inégalités
.........................................................
A-La regrettable marginalisation des ONG
nationales..........................................
B- La prise en compte insuffisante des opinions des
ONG.....................................
|
28
28
29
|
§2 : Un contexte politico-économique
inadéquat .................................................
A-L'état d'insécurité prévalant
dans la sous- région.............................................
B- La pauvreté des
populations.....................................................................
|
29
29
30
|
CHAPITRE II : LA NECESSITE D'UNE
REDYNAMISATION DU ROLE DES ONG EN AFRIQUE
CENTRALE...............................................................
|
32
|
SECTION I : : L'URGENCE DU RENFORCEMENT DES CAPACITES DES
ONG EN AFRIQUE
CENTRALE.........................................................................
|
32
|
§1 : Les capacités de
coopération....................................................................
A-La coopération entre
ONG.......................................................................
B- La coopération avec les autres
institutions....................................................
|
32
32
33
|
§2 : Les capacités institutionnelles
.................................................................
A-La réformation des ressources
humaines.......................................................
1-Par l'organisation d'une démocratie interne au sein
des ONG..............................
2- Par le passage à des ressources humaines
permanentes.......................................
B- La formation à la gestion des
projets...........................................................
|
34
34
34
34
34
|
SECTION II : L'URGENCE DU REAMENAGEMENT DU CADRE GLOBAL
D'APPLICATION DU DROIT DE L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE
|
35
|
§1 : La recherche nécessaire de la
stabilité .........................................................
|
35
|
A- Par la promotion de la paix
.......................................................................
|
35
|
B- Par la lutte contre la pauvreté
....................................................................
|
36
|
§2 : La promotion des politiques de
décentralisation ............................................
A-A travers la responsabilisation des collectivités
locales et des ONG......................
B- La nécessité de la mise sur pied d'une
politique communautaire de l'environnement
|
37
37
37
|
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE...................................................
|
37
|
CONCLUSION GENERALE
.....................................................................
|
38
|
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................
|
40
|
TABLE DES MATIERES
........................................................................
|
43
|
* 1 DE KLEMM (C.) :
« La conservation de la diversité biologique, obligations et
devoirs des citoyens », RJE 1989, pp. 397-408.
* 2 Voir dans la Bible le
Livre de la Genèse, notamment Genèse 1, 28-29.
* 3 REMOND-GOUILLOUD
(M.) : Du droit de détruire : essai sur le droit de
l'environnement, PUF, Paris, 1989.
* 4 Une telle prise de
conscience est exprimée par la prise d'un arrêt de la CIJ du 25
septembre 1995, aff. Du projet Gabcikovo-Nagymaros (Hongrie/Slovaquie) qui
précise en son paragraphe 140 : « Au cours des
âges, l'homme n'a cessé d'intervenir dans la nature pour des
raisons économiques et autres. Dans le passé, il l'a souvent fait
sans tenir compte des effets sur l'environnement... ».
L'expression « dans le passé »
traduit assurément une marginalisation de l'environnement qui ne devrait
plus se reproduire.
* 5 Voir par exemple KISS
(C.A.) et BEURRIER (J.-P.) : Droit de l'environnement, Pedone,
2e éd., 2000, pp.13-15 - WALTER (F.) : Les suisses et
l'environnement, Genève 1990, p.10.
* 6 Voir pour le cas patent
de la zone sahélienne, GIRI (J.) : Le Sahel demain :
catastrophe ou renaissance ? Karthala, 1983.
* 7 Sur la notion de
développement durable, voir notamment DUPUY (P.M.) :
« Où en est le droit international de l'environnement à
la fin du Siècle ? », RGDIP, 1/1997/4, pp.877 et 886 -
KAMTO (M.) : Droit de l'environnement en Afrique, EDICEF-AUPELF, 1996,
pp.54 et ss. - KERDOUN (A.) : « Le Maghreb et le défi
écologique », RJPIC n° 3, octobre-décembre 1994,
p. 237 - LAVIEILLE (J.-M.) : Droit international de l'environnement,
Ellipses, 1998, pp.44-45.
* 8 LONDON (C.) :
« L'environnement : une nouvelle donne
économique », Les petites affiches. n° 78, 30 juin 1997,
pp.4 -5 - REMOND-GOUILLOUD (M.), op. cit., p.17.
* 9 Petit Larousse, grand
format, 1989, p.790.
* 10 MENGANG MEWONDO
(J.) : « La conservation des écosystèmes et la
biodiversité au Cameroun », Moabi n° 8, juin 1999,
p.29.
* 11 Petit Larousse, op.
cit., pp.790-791.
* 12 MORAND-DEVILLER
(J.) : Le droit de l'environnement, PUF, 2e éd., 2002,
p.123.
* 13 La Conférence de
Stockholm sur l'Environnement s'est tenue du 5 au 16 juin 1972. Voir PRIEUR
(M.) et DOUMBE-BILLE (S.) : Recueil francophone des textes internationaux
en droit de l'environnement, BRUYLANT, 1998, pp.27-32.
* 14 La Conférence de
Rio sur l'environnement et le Développement s'est tenue du 3 au 14 juin
1992.
* 15 Principe 20,
Déclaration de Rio.
* 16 Principe 21.
* 17 Principe 22.
* 18 Ci-après
dénommées ONG.
* 19 MORAND-DEVILLER (J.),
op. cit., p.123.
* 20 Sur la
définition de l'expression « société
civile », voir ABEGA (S.C.) : Société civile et
réduction de la pauvreté, CLE, Yaoundé 1999, p.13 - KAMTO
(M.) : « Les rapports Etat -société civile en
Afrique », RJPIC, 1994, n° 3, pp.285-286.
* 21 PRIEUR (M.) :
« Démocratie et droit de l'environnement et du
développement », RJE, 1/1997.
* 22 KAMTO (M.), 1996, p.381
- LAVIEILLE (J.-M.), op. cit., p.81.
* 23 En Afrique Centrale les
ONG sont pour la plupart régies par les lois sur les associations. Au
Cameroun cependant, il a été adopté la Loi n° 99/014
du 22 décembre 1999 régissant les ONG.
* 24 Voir par exemple
l'article 29 al.1 de la loi camerounaise sur les ONG.
* 25 La Communauté
Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) a remplacé
l'UDEAC entre les mêmes pays.
* 26 Un auteur a par exemple
souligné que la zone Afrique Centrale est « le second
écosystème forestier le plus vaste du monde après
l'Amazonie » (NGOUFO (R.) : » Pourquoi un sommet des
chefs d'Etats d'Afrique Centrale sur les forêts ? », Moabi
n° 8, juin 1999, p.18).
* 27 Le Sommet mondial sur
le développement durable s'est tenu à Johannesburg en Afrique du
Sud du 26 août au 4 septembre 2002.
* 28 Il a pu être
démontré qu'un arbre détruit en Afrique pouvait avoir des
effets jusqu'en Australie.
* 29 Il s'agit d'un
Mémoire et qui doit être présenté en 40 pages au
maximum.
* 30 FOUDA (Y.) et BIGOMBE
LOGO (P.) : « Les acteurs environnementaux au Cameroun :
états des lieux », Yaoundé, GTZ/MINEF, octobre 2000,
p.13.
* 31 Les acteurs indirects
interviennent dans la gestion de l'environnement par l'intermédiaire des
autres acteurs pour la réalisation de leurs objectifs dans ce domaine.
Il s'agit essentiellement des agences de coopération et des bailleurs de
fonds. Voir FOUDA (Y.) et BIGOMBE LOGO (P.), ibid., p.14.
La classification des acteurs environnementaux en acteurs
directs et indirects doit cependant être relativisée dans la
mesure où certains acteurs indirects sont parfois plus impliqués
dans la gestion de l'environnement que les acteurs directs.
* 32 Voir infra, chapitre 2
de la première partie.
* 33 BOISSON de CHAZOURNES
(L.) : « La mise en oeuvre du droit international dans le
domaine de la protection de l'environnement : enjeux et
défis », RGDIP, 99/1995/1, p.60 - CLEMENT (J.) :
« Protection de l'environnement et coopération
internationale : l'exemple du plan d'action forestier
tropical », 1990, pp.109-118 - FAO : « La conservation
et la restauration des terres », 1990 -- HERMITTE (M.-A.) :
« Pour un statut juridique de la diversité
biologique », Revue Française d'Administration Publique, 1990,
n°53, pp.33-40 - ANNAN (Kofi) : « Pour un véritable
partenariat mondial », Rapport annuel su l'activité de
l'organisation (ONU), 1998, pp. 22, 55-56, 63 - KREMLIS (G.) :
« La communauté Européenne : partenaire
international de la protection de l'environnement », REDE, 1997/1,
pp.9-15 -- N'DOMBI (C.) : « Le rôle des ONG dans la
coopération Nord-Sud. L'émergence des ONG du Sud »,
RJPIC n°2, 1994, p.148.
* 34 Voir par exemple le
point 7 de la Déclaration de Stockholm d'après lequel
« les hommes de toutes conditions et les organisation les plus
diverses peuvent, par les valeurs qu'ils admettent et par l'ensemble de
leurs actes, déterminer l'environnement de demain » -- Voir
aussi art. IX al.2, Convention de Bonn sur la conservation des espèces
migratrices appartenant à la faune sauvage.
* 35 C'est le cas des art.
XII et XIII de la Convention d'Alger de 1968 qui encouragent la recherche en
matière environnementale et l'éducation des populations sur les
questions y relatives. On peut penser que ce travail de recherche et
d'éducation qui devra incomber aux Etats échet également
aux ONG.
Dans le même sens, voir art. 7 de la Convention de
Genève du 13 octobre 1979 sur la pollution atmosphérique
transfrontière à longue distance, in PRIEUR et DOUMBE BILLE, op.
cit., pp.379-386.
* 36 LAVIEILLE (J.-M.), op.
cit., p.35.
* 37 KAMTO (M.), 1996,
p.381.
* 38 La troisième
partie de l'Agenda 21 intitulée « renforcement du rôle
des principaux groupes » recouvre le Chapitre 27 portant sur le
renforcement du phénomène ONG.
* 39 Le point 14 du
Préambule de la Convention souligne la nécessité de
« favoriser la coopération entre les Etats et le secteur non
gouvernemental aux fins de conservation de la diversité
biologique ».
* 40 Art. 4 al.1( i ).
* 41 Le point 22 du
Préambule insiste sur « le rôle spécial
joué par les organisations non gouvernementales » -- Voir
aussi l'art. 10 al. 2 (f) de la même Convention.
* 42 Adoptée le 25
juin 1998, la Convention d'Aarhus est entrée en vigueur en 2002. L'on
doit cependant préciser que les Etats d'Afrique Centrale ne sont pas
partie à cette Convention.
* 43 Paragraphe 9,
Déclaration issue de la CEFDHAC.
* 44 La Déclaration
de Yaoundé fait suite au sommet des chefs d'Etat d'Afrique Centrale sur
la conservation et la gestion durable des forêts tropicales.
* 45 La République
Démocratique du Congo (ex-Zaïre) est d'ailleurs restée
jusqu'à une période récente sous l'emprise de feu le
dictateur-président MOBUTU.
* 46 C'était le cas
du rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au
Cameroun.
* 47 KAMTO (M.) :
« Les rapports Etat- société civile en
Afrique », précité, p.286.
* 48 FOUDA (Y.) et BIGOMBE
LOGO (P.), op. cit., p.11.
* 49 ABEGA (S.C.), op. cit.,
pp.180-181.
* 50 KAMTO (M.), ibid,
p.289.
* 51 Pour le cas du Congo et
du Gabon, voir BONIS CHARABCLE (J.-M.) : « Diagnostic des ONGs
de l'Afrique Centrale : Cas du Cameroun, du Congo, du Gabon et de la
RCA », Yaoundé, WWF-USAID, 1997, pp.19 et 30.
* 52 C'est le cas de la loi
90/053 du 19 Décembre 1990 sur la liberté d'association au
Cameroun et des lois de 1989 dans le même domaine au Congo.
* 53 Cependant, la loi
n° 99/014 du 22 décembre 1999 régit plus
particulièrement les ONG au Cameroun.
* 54 ABEGA (S.C.), op. cit.,
p.181.
* 55 ibid, p.11.
* 56 La reconnaissance des
ONG comme acteurs de la vie internationale coïncide en fait avec leur
consécration en tant qu'acteurs de la vie sociale dans les Etats
d'Afrique Centrale en général.
* 57 SOH FOGNO (D.R.) :
La protection de la faune sauvage d'Afrique Centrale, Mémoire de
3e cycle, Université de Limoges, 2001, p.29.
* 58 Sur la
prolifération des acteurs environnementaux, voir FOUDA (Y.) et BIGOMBE
LOGO (P.), op. cit., pp.12, 32 et ss.
* 59 Voir supra, p. 5.
* 60 KAMTO, 1996, p.382.
* 61 FOUDA et BIGOMBE LOGO,
op. cit., pp.69-91.
* 62 Pour le cas du
Cameroun, voir par exemple FODA et BIGOMBE LOGO, op. cit., pp.33-67 - Pour le
cas du Gabon, du Congo et de la RCA, voir BONIS CHARANCLE (J.M.),
précité.
* 63 Malheureusement, les
ONG d'environnement ne sont pas membres de ce collectif.
* 64 En abrégé
CEFDHAC.
* 65 Le projet CARPE.
* 66 BONIS CHARANCLE (J.M.),
op. cit., pp.18, 28 et 37 - FOUDA et BIGOMBE LOGO, op. cit., p.18.
* 67 Voir supra, p.10.
* 68 FAO : L'eau et le
développement agricole durable, 1996 - N'DOMBI (C.), op. cit., p.151.
* 69 KAMTO, 1996, pp.382-385
- N'DOMBI (C.), ibid.
* 70 LAVIEILLE (J.-M.), op.
cit., pp.83-84 - MORAND-DEVILLER (J.), op. cit., pp.24-27.
* 71 KAMTO, 1996, p.76.
* 72 ibid.
* 73 C'est le cas du
magazine d'informations écologiques et du développement durable
« Ecovox » publié par le CIPCRE ; c'est le cas
aussi du journal « Le Cri du pangolin » publié par
l'ONG gabonaise « Les Amis du Pangolin ».
* 74 Les séminaires
et ateliers de formation peuvent se faire à l'initiative des ONG seules
ou avec le soutien des pouvoirs publics ou des bailleurs de fonds. Les ONG
présentes en Afrique Centrale sont bien actives sur ce plan.
* 75 Voir par exemple le
Jeune Afrique l'Intelligent n°2201 du 16 au 22 mars 2003, pp.98-99,
dans lequel l'ONG Global Witness attire l'attention du gouvernement et des
citoyens sur la gravité de l'exploitation forestière
illégale au Cameroun.
* 76 Principe 10.
* 77 Voir par exemple art. 9
al.e de la loi-cadre camerounaise relative à la gestion de
l'environnement.
* 78 MORAND-DEVILLER (J.),
op. cit., p.24.
* 79 KAMTO, 1996, p.77.
* 80 BRADY (K.) :
« New convention on access to information and public participation in
environmental matters », Environmental Policy and Law, 1998, pp.69-75
- KISS et BEURIER, op. cit., p.89, n°178.
* 81 LAVIEILLE, op. cit.,
pp.83-84.
* 82 Ibid.
* 83 L' UICN fut par exemple
le partenaire technique de l'OUA dans l'élaboration de la Convention
d'Alger de 1968 sur la conservation de la nature et des ressources
naturelles.
* 84 Sur les
conférences et actes des ONG tenus à l'occasion de Rio, voir par
exemple PRIEUR (M.),précité, p.23 - LAVIEILLE, op. cit., pp.35 et
81-82.
* 85 FOUDA (Y.) et
Al. : « Les acteurs environnementaux au Cameroun :
état des lieux et perspectives », présentation à
l'atelier des 24-25 janvier 2001, Yaoundé, GTZ-MINEF.
* 86 ANNAN (Kofi), op. cit.,
p.66.
* 87 C'est le cas du Centre
d'Etudes et de Recherches en droit international et de l'environnement (CERDIE)
dont la direction est assurée par le Professeur Maurice KAMTO.
* 88 C'est le cas de l'ONG
« Les Amis du Pangolin » au Gabon spécialisée
dans la protection de la nature.
* 89 Sur la contribution
globale de l'UICN et de WWF dans la protection de l'environnement, voir KAMTO,
1996, pp.383-284 - KISS et BEURIER, op. cit., pp.89-92 - LAVIEILLE, op. cit.,
pp.82-83.
* 90 La gestion
intégrée implique la prise en compte de tous les partenaires dans
les processus environnementaux.
* 91 PRIEUR (M.), op.
cit.
* 92 Ibid.
* 93 Le point 21 du
programme Ya Wananchi des ONG précise que « les ONG doivent
avoir le droit et doivent s'engager à participer au
développement, à la surveillance et à la
vérification du droit international ».
* 94 PRIEUR (M.), ibidem.
* 95 L'on peut dire sans
exagération qu'au-delà des discours pompeux et plus ou moins
hypocrites des hommes politiques, l'existence de la démocratie dans les
pays d'Afrique Centrale est loin d'être manifeste.
* 96 Principe 1.
* 97 Article 24 de la
Charte.
* 98 Sur ce point, voir
ANOUKAHA (F.) : « Le droit à l'environnement dans le
système africain de protection des droits de l'homme »,
Dschang, 2002, pp.15 et ss.
* 99 ANOUKAHA (F.), ibid,
p.17.
* 100 ibidem, pp.18-7-18 -
DEJEANT-PONS (M.) : « L'insertion du droit de l'homme à
l'environnement dans les systèmes régionaux de protection des
droits de l'homme », RUDH, 1991, pp.461-470.
* 101 Sur la notion de
public, voir BRADY (K.), op. cit.
* 102 MORAND-DEVILLER (J.),
op. cit., p.16.
* 103 BRADY (K.), ibid.
* 104 DE CLEMM (C.) :
« Voyage à l'intérieur des conventions internationales
de protection de la nature », in « Les hommes et
l'environnement », Mélanges KISS, 1998, pp.622-623.
* 105 Voir par exemple les
articles 7(1) et 8 de la Convention de Ramsar du 02 février 1971
relative aux zones humides d'importance internationales particulièrement
comme habitats des oiseaux d'eau. L'on notera que le Cameroun ne fait pas
partie de cette Convention contrairement au Gabon et à la RCA par
exemple.
* 106 Voir supra,
pp.16-17.
* 107 Voir le journal
télévisé de l'office de radio-télévision
camerounaise (CRTV) du même jour, édition de 20h30.
* 108 Voir l'introduction,
notamment p.3.
* 109 PNUD : Rapport
mondial sur le développement humain, 1998, pp.74 et ss.
* 110 Le bois est la
principale source d'énergie des populations tant rurales que urbaines
qui l'utilisent quotidiennement pour les cuissons, la menuiserie, la
maçonnerie et autres.
* 111 Les populations
vivant dans des zones riches en gibier n'hésitent pas à se servir
de ce don du ciel. La chasse a même pu servir de critère de
définition des pygmées au Cameroun, dont on disait qu'ils
« vivent de la pêche, de la chasse et de la
cueillette ».
* 112 KAMTO (M.) :
« Fleuves internationaux africains et problèmes
écologiques, quelques considérations juridiques »,
1991, pp.236-240 - DE CLEMM (C.) : « La conservation de la
biodiversité, obligation des Etats et devoirs des citoyens »,
RJE,1989, pp.397-408.
* 113 ABEGA (S.C.), op.
cit., p.183.
* 114 N' DOMBI (C.), op.
cit., p.149.
* 115 C'est le cas au
Cameroun avec le CIPCRE à qui a pu être confiée la
tâche de gérer le projet de traitement des déchets
ménagers en vue de les transformer en engrais organique ou compost.
* 116 HERMITTE (M.-A.), op.
cit.,pp.33-40.
* 117 Principe 10 de la
Déclaration de Rio.
* 118 MORAND-DEVILLER, op.
cit., p.20.
* 119 C'est le cas au
Nigeria où afin de résister aux violations des droits de l'homme
perpétrées par la compagnie pétrolière Shell dans
les années 90, les populations locales regroupées en ONG et
autres associations ont lancé une campagne dès 1994 contre Shell.
Les pertes financières et la dégradation de l'image qu'a alors
subies cette compagnie l'ont contrainte à reconnaître ses erreurs
et à adopter un code de respect des droits de l'homme (voir Shell :
Rapport annuel d'activités, 1999).
* 120 PNUD, 2000, p.58.
* 121 ibid.
* 122 KERDOUN (A.), op.
cit., pp.237-238.
* 123 L'on ne le dira
jamais assez, que « l'argent est le nerf de la guerre ».
* 124 N' DOMBI (C.), op.
cit., pp.149-150.
* 125 Ibid.
* 126 La faiblesse des
capacités d'autofinancement apparaît ainsi naturellement comme une
tentacule de la même pieuvre de la pauvreté. Voir infra.
* 127 BONIS CHARANCLE
(J.M.), op. cit., p.48 - FOUDA et BIGOMBE LOGO, précité, p.20.
* 128 PRIEUR (M.), op.
cit.
* 129 Il n'est pas rare que
les fonds des ONG nationales soient directement gérés par une ONG
internationale.
* 130 V. infra, p.28.
* 131 ABEGA (S.C.), op.
cit., p.182.
* 132 BONIS CHARANCLE
(J.-M.), op. cit., pp.18 et 28.
* 133 ibid., p.43.
* 134 FOUDA et BIGOMBE
LOGO, op. cit., p.20.
* 135 Les comportements
bureaucratiques et lents sont les principaux griefs généralement
apportés quant à la gestion des fonctions publiques africaines.
L'on doit cependant relever qu'il s'agit d'un grief que l'on a pu regretter
à propos de certaines ONG internationales, tel WWF.
* 136 N' DOMBI (C.), op.
cit., p.151.
* 137 BONIS CHARANCLE
(J.-M.), op. cit., p.18. Contrairement à l'Afrique du Nord et à
l'Afrique de l'Ouest où les mouvements associatifs sont très
solides et bien structurés, en Afrique Centrale beaucoup d'efforts
doivent encore être fournis en ce sens.
* 138 KERDOUN (A.),
op.cit., p.243 - KREMLIS (G.), op. cit., pp.9-15.
* 139 BONIS CHARANCLE, op.
cit., p.14 - FOUDA et BIGOMBE LOGO, op. cit., p.22.
* 140 BONIS CHARANCLE ,
ibid., p.43.
* 141 L'un des obstacles
majeurs au fonctionnement harmonieux de la CEFDHAC reste encore
l'imprécision quant au domaine et à l'étendue des
compétences des uns et des autres.
* 142 Ibidem.
* 143 Voir page
précédente.
* 144 BONIS CHARANCLE, p.20
- Il faut cependant préciser que comme l'ensemble de la
société civile, les ONG ne sont pas apolitiques, même si
elles se distinguent de la société politique. Voir KAMTO
(M.) : « Les rapports... », op. cit., p.286.
* 145 ABEGA (S.C.), op.
cit., p.181.
* 146 CLEMENT (J.), op.
cit., pp.109-118.
* 147 BONIS CHARANCLE, op.
cit., p.13.
* 148 FOUDA et BIGOMBE
LOGO, op. cit., p.22.
* 149 KAMTO, 1996,
p.387.
* 150 N' DOMBI (C.), op.
cit., p.149.
* 151 En Guinée
Equatoriale.
* 152 Point 8.
* 153 Point 9.
* 154 Sur la force
juridique des textes de droit international de l'environnement, voir KAMTO,
1996, pp.78-81 - LAVIEILLE, op. cit., pp.86-87.
* 155 On peut penser qu'il
s'agit d'un survivance des velléités dictatoriales des
gouvernements africains.
* 156 Il faut dire que
cette suspicion est d'autant plus fondée qu'avec la naissance et
l'aggravation du phénomène de « feymania »
(escroquerie à grande échelle), l'on vit une véritable
crise de confiance en Afrique Centrale.
* 157 En dehors du Cameroun
et du Gabon qui jouissent d'une paix relative, tous les autres Etats d'Afrique
Centrale sont en pleine guerre civile ou du moins dirigés par un
gouvernement issu d'un coup d'Etat.
* 158 Principe 24 de la
Déclaration de Rio.
* 159 Sur les règles
de protection de l'environnement en période de conflits armés et
ses difficultés, voir BOUVIER (A.) : « Travaux
récents relatifs à la protection de l'environnement en
période de conflit armé », Revue Internationale de la
Croix-Rouge, nov. - déc. 1992, n°798, pp.578-591.
* 160 En RDC par exemple,
c'est l'argent provenant de la vent plus ou moins illicite des diamants et de
l'or du pays qui sert à acquérir des armes tant pour la
rébellion que pour le pouvoir en place.
* 161 LAVIEILLE, op. cit.,
p.42.
* 162 Sur l'ensemble de la
question, voir DJOUKENG (M.) : Pauvreté et protection de
l'environnement en Afrique Centrale, Mémoire de troisième cycle,
Université de Limoges, juillet 2001.
* 163 WALTER (F.), op.
cit., p.49.
* 164 Sur la
pauvreté comme facteur de destruction de l'environnement, voir par
exemple CLEMENT (J.), op. cit. -- DIAO TAHIROU : « Forum des ONG
à la première conférence des parties de la Convention des
Nations Unies sur la lutte contre la désertification », 3 mars
1998.
* 165 KAMTO (M.) :
« Les conventions régionales sur la conservation de la nature
et des ressources naturelles et leur mise en oeuvre », RJE, 1991/4,
pp.417-420 et 437-442.
* 166 IPALA YOBWA (J.) et
ILANGA LOFANGA (J.) : « Politiques et stratégies de
gestion durable des ressources forestières au Congo
Démocratique », in Le Flamboyant, n°52, déc. 1999,
p.27.
* 167 PNUD : Rapport
mondial sur le développement humain, Economica, 1998, p.76.
* 168 FOUDA (Y.) et Al.:
«Les acteurs environnementaux... », présentation à
l'atelier des 24-25 janvier 2001, précité.
* 169 Voir notamment
p.27.
* 170 LAVIEILLE (J.-M.),
op. cit., p.84.
* 171 KAMTO, 1996, p.387.
L'auteur précise que « la coopération entre ONG
internationales doit se tisser et se renforcer tant au plan interne qu'au plan
international ».
* 172 KEMFOUET KENGNY
(E.D.) : La protection des écosystèmes forestiers d'Afrique
Centrale, Mémoire de 3e cycle, Université de Limoges,
octobre 2000, p.24.
* 173 BONIS CHARANCLE, op.
cit., p.14.
* 174 CLEMENT (J.), op.
cit. - DIAO TAHIROU, op. cit. - FAO: La conservation et la restauration de la
terre, 1990.
* 175 ANNAN (K.), Discours
prononcé le 02 septembre 2002 à Johannesburg.
* 176 CLEMENT (J.), ibid. -
KERDOUN (A.), op. cit., p.245.
* 177 FAO : Conflits
et gestion des ressources naturelles, 2001, Foresterie communautaire/FTPP,
série Gestion des conflits.
* 178 PRIEUR (M.), op.
cit.
* 179 KAMTO (M.), 1996,
p.386.
* 180 PRIEUR, op. cit.
* 181 BONIS CHARANCLE, op.
cit., p.43.
* 182 ibid.
* 183 Voir supra, p.30.
* 184 Principe 25.
* 185 LAVIEILLE, op. cit.,
p.43.
* 186 FAO : Conflits et
gestion des ressources naturelles, 2001, Foresterie communautaire/FTPP,
p.19.
* 187 LAVIEILLE, ibid.
* 188 Voir l'entretien
accordé par Margot KLUTE, chargée de programme pour le Cameroun
et le Tchad à l'Organisation Inter- Eglises de Coopération au
Développement (ICCO), in Ecovox, hors série,
novembre 1998, p.3.
* 189 Ainsi l'UICN a-t-elle
entrepris d'élaborer un code de conduite pour la gestion des parcs
nationaux de la RDC, du Rwanda et du Burundi en cas de conflits armés.
Voir NGANTOU (D.) : « UICN Afrique Centrale : un engagement
au service du développement durable et de la conservation »,
in Le Flamboyant, n°56, p.59.
* 190 Le Principe 5 de la
Déclaration de Rio dispose en ce sens que
« l'élimination de la pauvreté constitue une condition
indispensable du développement durable » -- voir aussi Point
21 du Préambule de la Convention sur les changements climatiques.
* 191 De Stockholm (1972)
à Johannesburg 2002) en passant par Rio (1992).
* 192 Kofi ANNAN, discours
précité.
* 193 Jacques CHIRAC,
discours prononcé le 02 septembre 2002 au Sommet Mondial sur le
Développement Durable de Johannesburg.
* 194 Voir en ce sens
KEMFOUET KENGNY (E.D.), op. cit., p.27.
* 195 FOUDA et BIGOMBE
LOGO, op. cit., p.25.
* 196 REMOND -GOUILLOUD
(M.), op. cit., p.281.
* 197 KEMFOUET KENGNY, op.
cit., p.33.
* 198 N' DOMBI (C.), op.
cit., p.150.
* 199 FOUDA et BIGOMBE
LOGO, op. cit., pp.18 et ss.
* 200 C'est le lieu de
regretter les tensions qui perdurent en RDC avec le massacre de nombreux
innocents.
|