| FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DE TUNIS Mémoire pour l'obtention du Diplôme des
Etudes Approfondies en Management CHOIX COMPTABLES ET CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE Elaboré par : Chafik ABDELLATIF Sous la Direction de : Professeur Mohamed FRIOUI Decembre 2003 5 Remerciements Dans  le  cadre  de  ce  mémoire  de  recherche,  je 
tiens  à  remercier, profondément, mon directeur de recherche
``Mr le professeur Mohamed Frioui'' pour la qualité d'encadrement, la
rigueur scientifique et le soutien affectif dont j'ai bénéficié tout au long de la
période d'élaboration de ce mémoire. Je tiens à remercier, également, les membres du
laboratoire de recherche en Management (GEMAS) dirigé par le professeur ``Mohamed
Frioui'', pour leurs conseils, leurs contributions et leurs soutiens. Mes sincères remerciements s'adressent aussi à
l'ensemble des professeurs et chercheurs de la Faculté des Sciences
Economique et de Gestion de Tunis pour la qualité de formation et d'encadrement
dont j'ai bénéficié tout au long de mes études. Parallèlement, je dois témoigner d'une marque de
reconnaissance envers les membres de jury pour l'effort d'évaluation de ce
travail de recherche. Enfin, je ne peux oublier le soutien affectif et matériel
de ma famille, qu'elle trouve ici l'expression de mon attachement. 6 Plan du mémoirePARTIE THEORIQUE INTRODUCTION GENERALE 1 CHAPITRE I : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE 5 L'ECONOMIE ET LA THEORIE COMPTABLE SECTION I : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE 5 Paragraphe 1 : Le marché 5 1-1  Définitions 5 1-2  Typologies de marché 6 1-2-1  Le marché de biens et services
7 1-2-1-1 L'économie capitaliste de marché
8 1-2-1-2 L'économie de marché pure ou le
marché de concurrence pure et parfaite 9 1-2-1-3 L'économie de marché impure ou concurrence
imparfaite et concurrence monopolistique 12 1-2-2 Le marché de capitaux 15 1-2-2-1  La finance indirecte 15 1-2-2-2  La finance directe 16 
| a. | Le marché monétaire | 17 |  
| b. | Le marché financier | 18 | 
1-2-3 Le marché du travail 21 Paragraphe 2 : Le contexte légal de l'économie ou
cadre réglementaire de l'économie 
|   |   | 25 |  
| 2-1 | Le droit fiscal | 27 |  
| 2-2 | Le droit civil | 27 |  
| 2-3 | Le droit commercial | 28 | 
Paragraphe 3: Le référentiel sociologique
29 7 SECTION II : LA THEORIE COMPTABLE 36 Paragraphe 1 : Définitions
36 Paragraphe 2 : Typologies comptables
38 2-1 La comptabilité générale ou
comptabilité commerciale 38 2-2 La comptabilité analytique ou
comptabilité de gestion 38 Paragraphe 3 : La comptabilité et le cadre
institutionnel de l'économie 39 3-1 Comptabilité et contexte des
marchés 3-2 Comptabilité et cadre réglementaire
de l'économie 39 48 B-   3-3 Comptabilité et référentiel
sociologique C- 51 CHAPITRE II : CHOIX COMPTABLES ET ACTIVITES 60 ECONOMIQUES SECTION I : LES CHOIX COMPTABLES 60 Paragraphe 1 : La comptabilité internationale
60 Paragraphe 2 : L'harmonisation comptable de l'IASC
62 2-1  La structure opérationnelle de l'IASC
63 2-2  La procédure d'élaboration des normes (le due
process) 64 2-3  Le cadre de préparation et de présentation des
états financiers de l'IASC (1989) 65 2-4  La stratégie d'harmonisation de l'IASC
69 2-4-1 La stratégie de conciliation de l'IASC 
(1973-1987) 69 2-4-2 La stratégie de survie de l'IASC  (de 1987
à nos jours) 69 2-4-2-1 L'OICV et l'harmonisation comptable
internationale 70 2-4-2-2 La nouvelle structure organisationnelle de l'IASC
71 Paragraphe 3 : Classification des principaux
modèles de normalisation et de réglementation comptables
75 8 D-   3-1 Le modèle continental ou modèle
juridique latin 76 E- 3- 2 Le modèle comptable anglo-saxon ou modèle
économique 81 SECTION II : LES PARTICULARITES ECONOMIQUES ET COMPTABLES 89 F- Paragraphe 1 : Harmonisation comptable Européenne
89 1-1 La toile de fond de l'harmonisation comptable
européenne 89 1-2 Le marché Européen
90 1-3 Le référentiel sociologique
européen 90 1-4 Le dispositif  réglementaire d'harmonisation
comptable européenne 
 
|   |   | 91 |  
| 1-4-1 | La quatrième directive | 92 |  
| 1-4-2 | La septième directive | 94 |  
| 1-4-3 | La huitième directive | 95 |  
| 1-4-4 | L'harmonisation comptable européenne : quel avenir
? | 96 | 
G-  Paragraphe  2 :  Le  dispositif  de  normalisation 
et  de  réglementation comptable américain 98 H-   2-1 Le contexte du marché américain
98 2-2  Le contexte socioculturel de la normalisation
comptable américaine 99 2-3  L'environnement juridique américain
100 2-3-1 Le cadre réglementaire des sociétés
américaines 100 2-3-2 Les sources de réglementation de l'information
financière américaine 101 2-3-2-1 La SEC : Securities and Exchange Commission 101 2-3-2-2 L'AICPA : American Institute of Certified Public
Accountants 103 2-3-2-3 Le FASB : Financial Accounting Standards Board
104 2-3-3 Les Principes Comptables Généralement Admis :
US GAAP   (Generally Accepted Accounting Principles) 105 2-3-3-1 La hiérarchie des principes comptables
généralement acceptés 105 2-3-3-2 Le Cadre Conceptuel américain (Conceptual
Framwork) 106 2-3-3-3 Les états financiers américains
108 9 CONCLUSION  DE  LA  PARTIE  THEORIQUE  ET  PROPOSITION  D'UN 
MODELE DE RECHERCHE PARTIE EMPIRIQUE 113 CHAPITRE III : LA COMPTABILITE DANS LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE TUNISIENNE SECTION I : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE Paragraphe 1 : Le contexte du marché
tunisien 118 118 118 1-1  Le marché des biens et services
118 1-2  Le marché du travail tunisien
123 1-3  Le marché financier tunisien
127 1-3-1 Le marché monétaire
127 1-3-2 Le marché financier  tunisien
128 1-3-2-1  Organisation 128 a.  Le Conseil du Marché Financier : CMF
129 b.  Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis : BVMT
130 c.  La Société Tunisienne
Interprofessionnelle de Compensation et de Dépôt des Valeurs Mobilières : STICODEVAM
132 1-3-2-2  Les instruments du marché
132 
 
| a. | La promulgation d'un cadre juridique pour les
sociétés d'investissement |   |  
|   |   | 132 |  
| b. | Les nouveaux instruments financiers | 134 |  
| c. | L'ouverture de la place de Tunis sur
l'extérieur | 134 |  
| d. | Le renforcement de l'activité du Marché
Financier | 135 | 
1-3-2-3  Les perspectives à venir en
matière de renforcement du marché financier tunisien 135 10 Paragraphe 2 : La réglementation des
sociétés commerciales tunisiennes 138 Paragraphe 3 : Le référentiel sociologique
tunisien 147 SECTION II : LA COMPTABILITE TUNISIENNE Paragraphe 1 : Le plan comptable de 1967 Paragraphe 2 : Le nouveau système comptable des
entreprises tunisiennes CHAPITRE IV : ETUDE ET VALIDATION EMPIRIQUE SECTION I : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET EXPLOITATION 148 148 150 156 DE L'ENQUETE 156 Paragraphe 1 : Présentation de l'enquête
156 1-1  Choix du secteur : cadre d'échantillonnage
156 Paragraphe 2 : Le déroulement de l'enquête
158 2-1  Structure du questionnaire
158 2-2  Contenu du questionnaire 159 2-3  Administration du questionnaire
159 2-4  Méthode d'analyse des données
160 Paragraphe 3 : Exploitation de l'enquête
160 3-1  Le cadre institutionnel de l'économie
tunisienne 161 3-1-1 Le marché tunisien
161 3-1-2 Le contexte légal tunisien
163 3-1-3 Le référentiel socioculturel tunisien
164 3-2  La comptabilité tunisienne
166 SECTION II : VALIDATION DE LA PROPOSITION DE RECHERCHE Paragraphe 1 : Les motifs de l'interaction entre le cadre
institutionnel de l'économie et 170 la comptabilité tunisienne
170 Paragraphe 2 : La nature de la relation entre le cadre
institutionnel de l'économie et la comptabilité tunisienne
177 2-1 Le marché et la comptabilité tunisienne
177 2-2  Contexte légal et comptabilité
tunisienne 180 11 2-3  Référentiel socioculturel et
comptabilité tunisienne 183 2-4  Degré d'influence de chaque composante du
cadre institutionnel de l'économie sur la comptabilité tunisienne
188 CONCLUSION DE LA PARTIE EMPIRIQUE 193 CONCLUSION GENERALE 200 BIBLIOGRAPHIE 203 ANNEXES A ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE A ANNEXE 2 : ANALYSE DES DONNEES ISSUES DU QUESTIONNAIRE H CHAPITRE  I : CADRE INSTITUTIONNEL DE  L'ECONOMIE ETTHEORIE COMPTABLELe  cadre  institutionnel  de  l'économie  est 
composé  d'éléments  conditionnant  l'activité des
agents économiques. Il s'agit : - du marché ; - du contexte légal ; et - du référentiel sociologique. SECTION I : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE
Paragraphe 1 : Le marché
1-1  Définitions12 La   littérature   financière   et   de   gestion  
est   relativement   abondante   en   matière   de définitions du marché. En effet, plusieurs
auteurs ont abordé ce sujet avec plus ou moins de précision.
Ainsi, pour Brisacier et Peretti (1992),  « le marché est un
instrument cohérent de mesure de valeurs et des coûts qui
traduisent forcément des écarts d'efficacité pour la bonne
raison qu'ils résultent du système des prix libres
».4 Gilbert Abraham-Frois (1992), abandonne la  terminologie
instrumentale  du marché  en considérant  le  marché 
comme  «  le  lieu  de  rencontre  à  un  instant  donné  de
 la  volonté  des consommateurs exprimée par leurs demandes et
des désirs des producteurs exprimés par leurs offres
».5 Raimbault (1995), quant à lui, intègre dans sa
définition l'objet de transaction, ainsi que la typologie des marchés. Il affirme qu'un
marché est « le lieu de rencontre des vendeurs et des acheteurs 
(offreurs  et  demandeurs)  qui  s'y  réunissent  pour  échanger 
ce  qu'ils  ont  contre  ce qu'ils   désirent.   Le   terme   s'applique
  à   tout   ce   qui   peut   faire   l'objet   de   transaction (marchandises, monnaies, capitaux, travails ... voire même
illusions). On rencontre ainsi, des marchés  financiers  (ou  boursiers),  des  marchés
 monétaires  (ou  bancaire)  et  des  marchés commerciaux (biens
et services) ».6 Enfin, pour Mohamed Frioui (2002), le marché constitue
« le lieu de confrontation entre l'offre  et  la  demande  permettant  une
 allocation  maximale  des  ressources  et  déterminant  les prix,
reflet de la fonction de préférence individuelle
».7 D'une manière générale, à
l'origine, le marché désigne l'endroit où se rencontrent
des acheteurs et des vendeurs ; les uns désirent acquérir un
produit et les autres acceptent de leur céder ce produit à un
prix donné. Cependant, l'évolution des échanges et le
développement des techniques de communication font que la rencontre
physique des offreurs et des demandeurs n'est plus nécessaire. Le
marché peut donc être défini comme le lieu de rencontre
réel ou fictif entre offreurs et demandeurs qui effectuent ensemble des
échanges marchands à un prix fixé 4    JEAN PIERRE BRISACIER et JEAN. F. PERETTI-W, Les
mutations économiques à l'Est : crise et transition vers le
marché, Edition Vuibert, 1992, p. 90. 5   GILBERT ABRAHAM-FROIS, Economie politique,
Economica, 1992, préface. 6   GUY RAIMBAULT, Comprendre aisément le monde
économique et financier, Paris, 1995, p.17. 7  MOHAMED FRIOUI, Cours de management international
comparé, FSEGT, 2001-2002. 13 sur  le  marché.  La  nature  des  biens 
échangés  fait  ressortir  plusieurs  typologies  de 
marchés, chacun d'entre eux dispose d'une gamme d'offreurs et de
demandeurs distinctes. 
1-2  Typologies  de  marchéSelon  l'objet  de  transaction,  plusieurs  marchés 
peuvent  être  distingués.  On  trouvera essentiellement : - le marché de biens et services ; - le marché de capitaux ; et - le marché du travail. 1-2-1  Le  marché  de  biens  et  services Le  marché  de  biens  et  services  est  le  lieu 
dans  lequel  sont  échangés  des  biens  et  des services. Il
permet de déterminer le prix ainsi que les quantités offertes et
demandées. Il peut s'agir soit : - d'un   marché   de   biens   et   services   de  
consommation :   dans   ce   cas,   les transactions  portent  sur  des  biens 
et  services  destinés  à  satisfaire  directement  des 
besoins (exemple : le marché des produits alimentaires). - d'un  marché  de  biens  de  production :  les 
transactions  portent  sur  des  biens nécessaires  à  la 
production  d'autres  biens.  Les  biens  de  production  sont  ventilés
 en  biens intermédiaires  et  en  biens  d'équipements.  Les 
biens  intermédiaires  sont  constitués  par  les matières
premières et les produits semi-finis devant subir des transformations.
Tandis que, les biens d'équipement regroupent l'ensemble des biens
utilisés au cours de plusieurs processus de production. (exemple : le marché du bois, le
marché de biens d'équipement, etc.) Traditionnellement, la science économique est
définie comme l'étude de l'allocation des ressources rares qui
sont employées pour la satisfaction des besoins des individus vivant en
société.  La  définition  proposée  met  l'accent 
sur  deux  points  importants.  Premièrement,  elle part de la
constatation du fait que les ressources  dont  toute la collectivité
dispose (facteurs de production, biens et services disponibles sur les
marchés) sont rares ; c'est dire que, même si le progrès
technique contribue à desserrer la contrainte de la rareté, les
biens et services offerts 14 ne  sont  jamais  disponibles  en  quantités  suffisantes 
pour  satisfaire  tous  les  besoins  humains. Deuxièmement,
précisément parce que les ressources sont rares, toute
société se doit d'utiliser au mieux les facteurs de production dont elle se trouve
dotée et définir par conséquent le cadre institutionnel
lui permettant d'en tirer le meilleur parti. Mais comme l'annonce Akari Abdallah (1997), « la
découverte la plus importante de la science  économique est  sans
doute la démonstration que des individus se trouvant dans une situation 
 concurrentielle   (marché   pur   et   parfait)  
réalisèrent   une   allocation   efficace   des ressources tout
en poursuivant leurs propres intérêts égoïstes
».8 Cette forme de concurrence dite parfaite nous amène
à se demander s'il s'agissait de la seule forme ou structure du
marché de biens et services existants ? La réponse est tout
à fait simple,  il  ne  s'agit  pas  de  la  seule  forme  mais  elle 
constitue  le  cas  privilégie  de  la  théorie
économique. Selon le nombre plus ou moins important de demandeurs et
d'offreurs participant aux échanges  d'un  produit,  on  distingue  deux
 structures  de  marché  dans  le  cadre  dominant  de l'activité
économique à savoir : - le marché de concurrence pure et parfaite ou
l'économie de marché pure ; - et le marché de concurrence imparfaite. Avant d'entamer l'investigation dans ce domaine, il conviendrait
avant tout de présenter et d'interpréter la notion d'économie capitaliste
de marché, afin de mieux cerner la structure formelle du marché
et de présenter le cadre régissant le développement de
telles structures. 1-2-1-1  L'économie  capitaliste  de  marché Depuis la révolution industrielle, les
économistes libéraux  n'ont cessé d'insister sur le
rôle primordial du marché dans l'articulation entre productions et
besoins. C'est ainsi que le développement de l'appareil productif, le
gonflement des surplus productifs ont conduit, non seulement à
l'intensification du besoin d'échange, mais surtout à consacrer
dans les faits, le dictât du marché. Tout est appelé
à passer par le marché qui devient l'institution
économique 8   ABDALLAH AKARI, Microéconomie des
marchés, Etigraph, 1997, p.15. 15 qui  symbolise  aussi  bien  l'efficacité 
économique  que  l'harmonie  entre  les  besoins  et  la production. Les
prix jouent le rôle de régulateur de l'équilibre ainsi
atteint. Ainsi, l'économie capitaliste de marché peut
être définie  « comme le type d'économie dans laquelle
la majorité des activités économiques sont directement
liées au marché aussi bien au  niveau  de  l'acquisition  des  facteurs  de  production 
(travail,  capital :  objet  de  travail  et instruments de travail) qu'au niveau de la  promotion des
produits ». 9 Autrement  dit,  l'économie  de  marché  est  le 
type  d'économie  où  tous  les  facteurs  de production et les
produits deviennent des marchandises. De   même,   l'économie   de   marché  
est   l'économie   où   la   majorité   des  
activités économiques  sont  motivées  par  le  profit  et
 régies  par  la  loi  de  l'accumulation  du  capital.
L'économie de marché peut être caractérise par : 1- La transformation quasi-unanime de tous les facteurs de
production ainsi que de tous  les  produits  (biens  et  services)  en  une 
marchandise :  Cela  signifie  qu'à  l'exception  de quelques  
activités   non   marchandes   (surtout   les   services   publics),  
tous   les   facteurs   de production et tous les produits font l'objet
d'échange, c'est à dire d'un achat et d'une vente sur le marché. 2- Dans l'économie de marché où la
concurrence est respectée et pratiquée, seul le marché 
commande  les  demandes  et  les  offres  des  biens  et  des  services,  ainsi
 que  la détermination de leurs prix : Si aucun offreur ni demandeur ne
pouvait influencer la cour de la demande  et  de  l'offre,  l'ajustement  sur 
le  marché,  des  demandes  et  des  offres  est  le  seul capable de
valoriser les facteurs de production, ainsi que  les biens et les services. 3- Théoriquement,  l'économie  de  marché 
basée  sur  la  concurrence  est  favorable aux consommateurs et
à toute la société : Cela veut dire qu'étant
donnée la concurrence entre les producteurs et les vendeurs, l'économie de
marché concurrentielle fait tendre toujours les prix  vers  les 
coûts  de  production.  C'est  à  dire  qu'elle  empêche 
grâce  au  mécanisme  de  la concurrence,  que  les  prix  ne 
s'éloignent  de  manière  significative  des  coûts  de 
production. Cette   situation   favorise   le   consommateur   puisqu'elle  
lui   permet   d'établir   son   plan   de consommation  sur  la  base 
d'une  relative  stabilité  des  prix  sur  le  marché.  Par 
ailleurs,  les 9   MOHAMED EL AMINE HAMMAS, Cours d'introduction
à l'économie, FSEGT, 1997. 16 producteurs seront amenés à détecter les
activités les plus profitables qui correspondent à une demande 
solvable  connue  à  l'avance  (plan  de  consommation  des  acheteurs).
 mais  cette situation idéale n'apparaît que sur un marché
de concurrence pure et parfaite. 1-2-1-2 L'économie de marché pure ou le
marché de concurrence  pure  et  parfaite C'est le cas le plus rare actuellement et qui constitue
l'idéal de la théorie économique privilégiant
l'économie de marché à l'économie dirigée et
planifiée ou à l'économie dominée par les monopoles
et par l'intervention de l'Etat. Cette forme idéale ou parfaite de
l'économie de marché est qualifiée théoriquement de
marché de concurrence pur et parfait. Dans une économie de marché où règne
la concurrence pure et parfaite, tous les agents sont supposés maximiser
leur fonction objective (utilité pour les consommateurs, profit pour les  producteurs),  en  s'accommodant  au  système  des
 prix  pragmatiques  qui  les  amène  à consommer  et  à 
produire  au  niveau  où  les  prix  égalent  les 
utilités  marginales  ou  les  coûts marginaux. « C'est la
plus simple possible des structures de motivation : les prix informent et
motivent  en  même  temps ;  le  mécanisme  de  coordination  des 
décisions  et  d'affectation  des ressources étant en même temps celui de motivation
et d'information ».10 Par  définition,  le  marché  pur  et  parfait 
suppose  la  réunion  d'un  certain  nombre d'hypothèse  pour 
que  les  règles  concurrentielles  jouent  pleinement.  Il 
apparaît  donc  que  le marché concurrentiel est un  mode
d'organisation économique privilégié pour une
collectivité, permettant d'atteindre un haut degré
d'efficacité. La   théorie   micro-économique   stipule   qu'un  
marché   de   bien   est   dit   parfaitement concurrentiel s'il
satisfait les hypothèses suivantes : 1- L'homogénéité de produit ; 2- La transparence du marché ; 3- L'atomicité des agents ; 4- Libre entrée et sortie des agents. 10   ABDALLAH AKARI, Microéconomie des
marchés, Etigraph, 1997, p.16. 17 L'homogénéité du produit suppose que les
biens offerts par les différents offreurs sur un marché
donné sont indifférenciables. Un demandeur (offreur) n'a donc pas
intérêts, à prix égal à acheter (vendre) à un offreur (demandeur)
plutôt qu'a un autre. Ce qui suppose l'absence de différenciation 
du  produit  (indifférence  à  l'emballage  ou  à  la 
marque)  et  l'absence  de publicité : le prix sera le
déterminant essentiel du choix. La  transparence du  marché stipule que  chaque acteur
intervenant sur un  marché,  qu'il soit offreur ou demandeur a une
connaissance parfaite des offres  et des demandes ainsi que leurs prix.
Autrement dit, il faut une information identique et complète pour tous
les agents. Ce qui  à  pour  conséquence  une 
impossibilité  pour  un  vendeur  de  vendre  à  un  prix 
supérieur  à celui des autres. L'atomicité  des  agents  suppose  que  les 
intervenants  sur  le  marché  de  concurrence parfaite, sont nombreux 
et l'offre ou la demande  de chacun d'eux  est faible devant celle de l'offre
ou de la demande globale. Chaque acteur représente ainsi une part
presque ignorante du marché. En plus, les intervenants agissent
indépendamment, ne concluant en particulier aucun accord entre eux pour
tenter d'agir sur les prix, ou sur les quantités offertes ou
demandées par les autres agents. Il en résulte donc que : - la variation de l'offre ou de la demande d'un agent ne
modifie pas sensiblement l'offre  ou  la  demande  globale  sur  le 
marché.  L'agent  ne  peut  rien  influencer,  comme  ``une goutte d'eau
dans un océan''. - le prix se détermine indépendamment de l'agent
considéré. La  quatrième  hypothèse  de  libre 
entrée  et  sortie  des  agents,  suppose  que  tout  acteur
économique sur le marché peut, à tout moment,
décider de ne plus participer au marché, ou au contraire 
décider  d'y  participer  alors  qu'il  n'y  opérait  pas 
auparavant  (entrer  et  sortir librement). Il en résulte que : - chaque acteur peut contacter n'importe quel vendeur et vice
versa. 
| - | les nouvelles firmes peuvent entrer sans aucun
problème. |   |  
| - | les firmes peuvent se retirer d'un marché peu rentable si
elles le | souhaitent. |  
| - | absence de barrières à l'entrée et à
la sortie. |   | 
18 - mobilité des facteurs.11 Pour  les  économistes  libéraux 
(néo-classiques  essentiellement),  la  concurrence  pure  et parfaite 
suppose  seulement  la  réunion  de  deux  conditions  fondamentales 
à  savoir  la  fluidité (libre entrée et sortie des agents) et l'atomicité
de l'offre et de la demande. La fluidité, selon Jean Marchal se résume ainsi : 1- Il faut que les acheteurs et les vendeurs puissent fixer
leurs prix d'achat ou de vente  en  toute  liberté  (conception 
individualiste  libérale  sans  intervention  de  l'état  par
exemple). 2- Il faut que les acheteurs et les vendeurs puissent
être en rapport les uns avec les autres  (liberté  des 
échanges  c'est  à  dire  échanges  sans  entraves 
politiques,  géographiques, réglementaires   du   commerce  
intérieur   et   du   commerce   extérieur   ``laisser   faire,  
laisser passer''). 3- Il faut que les acheteurs et les vendeurs puissent 
déterminer en toute liberté les quantités   qu'ils  
demanderont   ou   offriront   (liberté   de   produire,   d'acheter,  
d'importer, d'exporter... Pas de protectionnisme, pas de réglementations
douanières, etc.). 4- Enfin, il faut que le produit mis en vente par les divers
vendeurs soit homogène (normalisation  de  la  production,  normalisation  de  la 
consommation  sur  le  plan  national  et international).12 La condition d'atomicité pour Marchal se résume par
les deux points suivants : « - il  faut  qu'un  nombre  suffisant  d'acheteurs  et  de 
vendeurs  se  présente  sur  le marché  tel  qu'aucun  acheteur 
ni  vendeur  n'est  suffisamment  important  pour  dominer  le marché  
(situation  de   monopole,  ou  de  monopsone  par   exemple)  et 
empêcher  le  libre fonctionnement   des   mécanismes  
``naturels''   du   marché,   c'est   à   dire   fausser   la  
libre détermination des prix. - il  faut  que  nul  acheteur  ou  nul  vendeur  n'atteigne  une
 importance  telle  qu'en faisant varier sa demande ou son offre individuelle,
il détermine une modification appréciable 11  ABDALLAH AKARI, Microéconomie des
marchés, Etigraph, 1997, p-p.66-67. 12  JEAN MARCHAL, Cours d'économie politique,
librairie de Médécie, 1996, p-p.536-539. 19 de  la  demande  ou  de  l'offre  globale.  Le  prix  du 
marché  doit,  pourtant,  être  une  donnée
indépendante de son action ».13 La réunion de la fluidité et de
l'atomicité fait de sorte que quelle que soit sa structure, le
marché  remplit  toujours  les  mêmes  grandes  fonctions,  dont 
la  première  est  la  fonction d'orientation économique. Elle
consiste à faciliter l'établissement d'un même prix pour
tous les participants et, à travers ce prix, à provoquer
chez les producteurs, les consommateurs et les transporteurs les
décisions que ce prix comporte pour la satisfaction de leurs
désirs. Ainsi,  il  semble  que  l'économie  de  marché 
pur  ou  la  concurrence  pure  et  parfaite pourrait être l'idéal
de toute économie et de toute société : c'est le cas le
plus favorable pour tous, producteurs, vendeurs et consommateurs, et pour toute
la société puisqu'il est supposé refléter  la 
vérité  des  prix  et  orienter  l'économie  vers  la 
situation  d'efficacité  et  d'optimum économique et social. Cependant dans la réalité, ce cas
d'économie pure reste très rare, puisque pour plusieurs raisons 
économiques  et  sociales  le  marché  apparaît 
concrètement  comme  une  économie  de concurrence imparfaite et
de concurrence monopolistique. Par définition, en effet, le marché pur et
parfait suppose l'atomicité, l'homogénéité, la
transparence  et  la  libre  entrée  pour  que  les  règles 
concurrentielles  jouent  pleinement.  Ces hypothèses   seront  
difficilement   réalisables   en   particulier   s'il   existe  des  
comportements monopolistiques et oligopolistiques et des produits
différenciés. On pense immédiatement au monopole
confronté directement à la demande du marché qui fixe un
prix supérieur au coût marginal. Ce sera aussi le cas d'oligopole
: Chacun des producteurs peut bien fixer la quantité qu'il offre sur le
marché, le prix de vente dépend de ce que font les autres. Enfin,
et il ne s'agit certes pas d'une liste exhaustive, on peut penser aux vendeurs
qui choisissent de se localiser (différenciation des produits) pour alterner la
concurrence en prix qu'ils livrent. Il  est  clair  que  dans  une  telle  situation,  même 
si,  par  hypothèse,  on  exclut  toute  autre difficulté 
éventuelle,  les  règles  du  jeu  d'une  économie  de 
marché  se  trouveront  entièrement faussées.  La 
structure  d'information  et  de  motivation  liée  à  la 
concurrence  parfaite  peut devenir victime des comportements
``déviants'' des agents économiques. Dés lors que le marché pur et parfait
s'avère inopérant parce qu'il manque de critères
essentiels sur lesquels il s'appuie pour assurer la cohérence entre les
offres et les demandes des 13  JEAN MARCHAL, Cours d'économie politique,
librairie de Médécie, 1996, P-P.538-539. 20 agents,  les  économistes  prônent  la 
théorie  de  la  concurrence  imparfaite.  Celle  ci  étudie  les
situations  où  les  agents  économiques  sont  des  faiseurs  de
 prix.  Comment  se  présente  cette situation de concurrence imparfaite
? 1-2-1-3 L'économie de marché impure ou concurrence
imparfaite  et  concurrence  monopolistique Contrairement  au  cas  idéal,  la 
réalité  économique  est  caractérisée  par 
la  concurrence imparfaite  et  la  concurrence  monopolistique.  Dans  ces 
deux  situations,  ni  la  fluidité,  ni l'atomicité  ne  sont 
respectées.  Il  en  résulte  que  la  concurrence  pure  et 
parfaite  représente actuellement  une  situation  exceptionnelle.  La 
situation  dominante  est  plutôt  la  concurrence imparfaite, voire
même la concurrence monopolistique. Pour simplifier et sans entrer dans
les détails, nous pouvons qualifier ces situations par l'une des formes
suivantes d'imperfection : le monopole, l'oligopole, le monopsone et
l'oligopsone. Pour Jean Marchal, le terme de monopole, comme l'indique
l'étymologie,  « désigne la forme de marché qui ne
comporte qu'un seul vendeur ».14  Ainsi le
bénéficiaire d'un monopole se  trouve  en  présence  de  nombreux  acheteurs  et 
il  a  la  disposition  complète  de  l'offre. Apparemment, le
monopoleur semble pouvoir exercer une domination absolue sur le marché.
Toutefois,  la  demande  ne  se  plie  pas  toujours  au  ``diktat'' de 
l'offre.  Enfin,  des  données extérieures diverses pourront
limiter efficacement les prétentions excessives d'un monopole, l'action 
des  pouvoirs  publics,  l'existence  de  biens  substituables,  la  pression 
plus  au  moins diffusée des économies étrangères
par le biais du commerce extérieur, etc. Bien  qu'assez  exceptionnel,  les  situations  de  monopole 
peuvent  être  très  diverses.  Le monopole peut être
naturel ou légal. La nature peut avoir conféré à
une personne la disposition exclusive  d'un  produit  ou  d'un  service.  La 
loi  peut  consacrer  ou  créer  un  tel  privilège.  Le monopole
légal est privé ou public. On peut concevoir aussi à
côté de ces monopoles objectifs, des monopoles subjectifs ou
psychologiques : La croyance en l'unicité peut suffire à assurer
son  existence,  une  publicité  qui  réussit  peut  aussi 
conférer  la  qualité  de  monopoleur  à  un vendeur qui n'est cependant pas seul à fabriquer ou
à vendre tel ou tel produit.15 14  JEAN MARCHAL, Cours d'économie politique,
librairie de Médécie, 1996, p.540. 15  HENRI GUITTON, Dictionnaire des sciences
économiques, collection Dalloz, 1997, p.779. 21 Dans  le  cadre  de  monopole,  « certaines 
hypothèses  de  la  concurrence  pure  et  parfaite sont
invalidées, alors que d'autres  restent valables ».16 L'hypothèse d'homogénéité du
produit perd son sens dans le cas du monopole, du fait de l'unicité  de 
l'offre.  La  firme  pratique  ainsi  une  stratégie  de 
différenciation  des  biens  et  de segmentation  des  marchés. 
L'hypothèse  d'atomicité  quant  à  elle,  est 
partiellement  vérifiée, puisque seul la demande est
atomisée. Enfin, l'hypothèse de libre entrée et sortie des
agents est elle aussi, partiellement vérifiée puisque seul la
demande est flexible.17  Il semble, cependant que le cas de monopole est dans la réalité un cas
exceptionnel et limité. La tendance est plutôt vers l'oligopole du
côté de l'offre. L'oligopole est la forme de concurrence qui se
caractérise par l'existence de quelques vendeurs  face  à  un 
grand  nombre  d'acheteurs.  Pour  Krelle, « L'oligopole  est  la  forme 
de marché dominante dans une économie moderne, en particulier
pour la vente au détail. Presque toutes  les  firmes  sont  en 
concurrence  avec  un  nombre  limité  d'autres  firmes  proches  et
produisant des produits semblables, qu'elles connaissent très bien et
dont elles observent avec attention  le  comportement.  C'est 
précisément  ce  qui  constitue  la  forme  de  marché 
de l'oligopole ».18 La vérification des hypothèses du marché
dans ce cas est très délicate ; du fait qu'elles dépendent
des stratégies, que les firmes oligopoles envisagent d'adopter
(stratégie de combat, d'entente, etc.). La concurrence peut aussi provenir du côté de la
demande et se traduit par le monopsone ou par l'oligopsone. Le monopsone est la situation de
concurrence monopolistique caractérisée par l'existence d'un
acheteur unique face à un grand nombre de vendeur tel que les
quantités demandées (et par conséquent offertes) et les
prix se trouvent imposés par cet acheteur unique aux différents
vendeurs ou producteurs. C'est la situation par exemple d'un monopsone
public (office des céréales, office de l'huile, etc.). Le
cas le plus fréquent du coté de la demande est plutôt
l'oligopsone. L'oligopsone est la situation du marché de concurrence
monopolistique caractérisé par l'existence  de  quelques 
acheteurs  face  à  un  grand  nombre  de  vendeurs  ou  de 
producteurs. C'est le cas où les quantités demandées (et
les quantités offertes) ainsi que le prix se trouvent 16  ABDALLAH AKARI, Microéconomie des
marchés, Etigraph, 1997, p.134. 17  ABDALLAH AKARI, Microéconomie des
marchés, Etigraph, 1997, p-p.134-135. 18  WILHELM KRELLE, Les formes de la concurrence,
Gautier-Villars, 1997, p.195. 22 imposés  par  ce  petit  nombre  d'acheteurs  surtout 
dans  le  cas  d'une  entente  entre  eux (groupement de consommateurs, unions économiques, telles
que la communauté européenne, etc.).19 D'après  la  théorie  économique 
privilégiant  l'économie  de  marché,  il  semble  que  la
concurrence pure et parfaite est la situation idéale et la plus
favorable pour tous les acheteurs, tous  les  vendeurs  et  pour  toute  la 
société  dans  la  mesure  où  elle  constitue 
théoriquement  la situation de la vérité  des  prix 
(libre jeux  de  la loi du marché)  et de l'orientation efficace  et
optimale de toute l'économie nationale et de l'économie
mondiale. Enfin, il s'avère que les opérations sur le
marché des biens et services sont les opérations de l'activité économique nationale qui se
traduisent par des flux réels et des flux monétaires portant  sur
 les  biens  et  les  services  non  financiers  entre  les  agents 
économiques  et  qui regroupent  les  opérations  de  production 
et  de  consommation  des  biens  et  des  services  non financiers   et   les 
 opérations   d'investissement   et   de   variations   de   stocks,  
ainsi   que   les importations et les exportations de biens et services non
financiers. 
1-2-2 Le  marché  de  capitauxLe   marché   de   capitaux   met   en   relation   les  
agents   à   capacité   de   financement (essentiellement  les  ménages)  qui  sont  des  offreurs 
de  capitaux  et  les  agents  à  besoins  de financement
(essentiellement les entreprises) qui sont les demandeurs de capitaux. Pour  Mohamed  Tahar  Rajhi  (1998),  « les 
marchés  financiers  permettent  aux  agents économiques 
à  excédents  de  capitaux,  de  placer  leurs  liquidités
 et  aux  agents  à  déficits  de capitaux  d'emprunter  sur  ces
 marchés.  Généralement,  on  distingue  d'un 
coté,  le  marché monétaire et de l'autre coté, le
marché financier proprement dit ».20 Pour  établir  une  adéquation  entre 
capacité  et  besoin  de  financement,  deux  sortes  de financement
sont possibles : - un   financement   indirect :   L'intermédiation  
est   assurée   dans   ce   cas   par l'ensemble  des  institutions 
financières  (banques,  assurances,  sociétés 
d'investissement,  etc.), mais essentiellement par les établissements
bancaires. 19  MOHAMED EL AMINE HAMMAS, Cours d'introduction
à l'économie, FSEGT, 1997. 20  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p.122. 23 - un  financement  direct :  dans  ce  cas,  les  agents 
à  besoin  de  financement  se procurent  directement  les  capitaux 
sur  le  marché  financier  auprès  des  agents  à 
capacité  de financement. 1-2-2-1 La  finance  indirecte Les agents à capacité de financement qui
désirent prêter et ceux à besoin de financement qui 
souhaitent  emprunter  ne  sont  pas  en  relation  directe.  Le 
système  bancaire,  dont  le  rôle principal consiste à
assurer le financement de l'économie, assure la canalisation de
l'épargne vers  l'investissement.  Les  banques  reçoivent  les 
dépôts  effectués  par  les  épargnants,  elles
réintroduisent, ensuite les fonds dans le circuit économique
quand elles accordent des crédits. Toutefois, les prêteurs et les emprunteurs, n'ont pas les
mêmes souhaits en matière de liquidité : les
épargnants confient, en général, leurs ressources pour des
échéances courtes afin de  pouvoir  récupérer  leurs  fonds  en  cas  de 
besoins.  Les  emprunteurs,  au  contraire,  désirent profiter de
prêts à long terme pour financier leurs investissements. En
s'interposant entre eux, les banques concilient les exigences des uns et des autres en
transformant les dépôts à court terme en crédits
accordés à moyen ou long terme. La  finance  indirecte  s'effectue  essentiellement  au  niveau 
du  marché  interbancaire  qui constitue l'un des compartiments du
marché monétaire. Le marché monétaire est le marché des
capitaux à court et moyen terme. On distingue deux compartiments : - le marché interbancaire ; et - le marché des titres de créances
négociables. Pour  Mohamed  Tahar  Rajhi  (1998),  « Le  marché
 interbancaire  a  pour  objet  essentiel d'équilibrer  les 
trésoreries  quotidiennes  et  à  court  terme  des  banques  en 
compensant  les besoins des unes (emprunteuses) par les excédents des
autres (prêteuses)».21 Ainsi, le marché interbancaire apparaît comme le
mécanisme régulateur entre les entrées de capitaux constitués essentiellement par les
épargnes collectés des ménages et les sorties de capitaux
constituant principalement des sources de financement de l'économie
nationale. 21  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p.122. 24 Le marché interbancaire met en rapport les institutions
bancaires ; il permet aux banques qui  ont  un  besoin  de  liquidités  (en  monnaie 
centrale)  de  se  procurer  auprès  des  banques  à
excédent de monnaie centrale. Une confrontation se réalise
quotidiennement entre les banques. Si les soldes débiteurs et créditeurs obtenus
sont égaux, la compensation est dite totale. Mais dans  le  cas 
contraire,  la  banque  excédentaire  cherchera  à  placer  ses 
liquidités,  la  banque déficitaire devra trouver un emprunt
à court terme. 1-2-2-2 La  finance  directe Les  agents  à  capacité  et  à  besoin  de 
financement  établissent  entre  eux  des  relations directes sans
intermédiaires financiers. L'agent ayant un besoin de financement
émet des titres à destination de l'agent qui désire placer son
épargne. Ces titres sont vendus sur un marché de capitaux qui comporte un marché monétaire et un
marché financier. a.  Le  marché  monétaire Le marché monétaire de capitaux est le lieu dans
lequel les transactions portant sur des actifs à court et moyen terme.
Les offreurs cherchent à placer leurs capitaux à court et moyen
terme et les demandeurs sont à la recherche de liquidités. A l'origine,  ce marché  était exclusivement
réservé aux  banques, mais depuis quelques années, il est
ouvert aux agents non financiers qui désirent prêter ou emprunter
des liquidités. Comme  nous  l'avons  signalé,  le  marché
 monétaire  contient  deux  compartiment ;  L'un  est
réservé aux banques : c'est le marché interbancaire ;
L'autre par contre est ouvert à tous les agents économiques :
c'est le marché des titres de créances négociables. Comme nous l'avons dit, le marché interbancaire constitue
un catalyseur entre le besoin de  financement  et  la  capacité  de  financement  des
 ménages.  Vue  sous  cet  angle,  ce  marché représente
une source de finance indirecte. Par contre, lorsque ce marché est
interpréter entant que lieu de confrontation entre banques ; il
constitue une source de financement directe inter 25 banques. Précédemment analyser, le marché
interbancaire ne sera pas aborder dans ce qui suit, même s'il
représente une source de financement interne entre banques. Le  deuxième  compartiment  du  marché 
monétaire ;  le  marché  des  titres  de  créances
négociables (ou marché monétaire au sens large) est un
type de marché ouvert à tous les agents économiques.  Les
liquidités s'échangent contre la remise d'une garantie
représentée par des titres à court et moyen terme. Pour Mohamed Tahar Rajhi, le marché des titres  de
créances négociables  « permet en principe à tous les
agents économiques d'accéder au marché unifié des
capitaux allant du très court  terme  au  long  terme.  Ce  qui  est  de
 nature  à  favoriser  les  opérations  de  marché  par
rapport à celles effectuées par l'intermédiaire des
banques. En effet, l'intermédiation directe favorise la concurrence par
l'accroissement du nombre d'intervenants et des titres émis sur le marché et diminue le coût de transactions
».22 Les titres émis sur ce marché, différent
selon l'émetteur on distingue : - les certificats de dépôt qui sont émis par
les banques. - les  billets  de  trésoreries  qui  sont  émis 
par  les  agents  non   financiers  et notamment les entreprises. - les bons de trésor qui sont émis par l'Etat. Selon  Mohamed  Tahar  Rajhi,  les  certificats  de 
dépôt  sont  des  titres  négociables  et mobilisables qui
permettent le refinancement des banques à un taux d'intérêt
inférieur à celui du marché monétaire. Ce sont des instruments de
placement qui présentent un degré de risque inférieur à celui des billets de trésorerie,
mais supérieur à celui des bons de trésor. Les  billets  de  trésoreries  ont  été 
introduits  en  France  en  1985.  Ils  ont  été  inspirés
 du ``commercial  paper''  américain  crée  il  y a 
environ  un  siècle  et  demi.  Il  s'agit  d'un  titre  de
créance négociable, émis au pair, d'un montant minimum et
pour une certaine durée. 22  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p.123. 26 Enfin,  les  bons  de  trésor  sont  des  titres  de 
créances  mobilisables  qui  offrent  une rémunération
proche de celle du marché monétaire. Ces titres présentent
l'avantage d'être très liquides et peu risqués par rapport
aux autres formes de placement à court terme.23 b.  Le  marché  financier Le marché financier est le marché des capitaux
à long terme. Il est le lieu privilégie de la finance  directe 
car  les  emprunteurs  et  notamment  les  entreprises  ont  besoin  avant 
tout  de ressources  de  long  terme  pour  financer  leurs  investissements. 
Ils  offrent  des  titres  en contrepartie  des  capitaux  qu'ils 
désirent  se  procurer.  Ce  marché  permet  donc  de  drainer
l'épargne vers des placements à long terme. Ainsi,  le  marché  financier  est,  par 
définition,  le  lieu  où  s'échangent  les  valeurs
mobilières, obligations, actions, titres de rente. C'est un
marché ouvert à toutes les catégories d'agents
économiques, financiers et non financiers : institutions
financières, Etat, ménages et entreprises.  C'est  un 
marché  de  titres  longs  qui  se  différencient  de  deux 
autres  marchés  de capitaux : - à la différence du marché des
crédits bancaires qui peuvent aussi porter sur des financements  longs,  le  marché  financier  porte  sur 
des  titres  (donc  négociables)  et  non  des crédits ; - à la différence du marché monétaire
qui porte aussi sur des titres négociables, les  titres  correspondent  à  des  financements  longs 
(sept  ans  au  moins),  alors  que  le  marché monétaire porte
sur des titres courts.24 Pour  Mohamed  Tahar  Rajhi,   « le  marché 
financier  est  le  marché  des  capitaux  à  long terme 
où  se  négocient  des  titres,  appelés  valeurs 
mobilières,  contre  de  l'argent ».25   On distingue
deux catégories de titres : - les titres de la famille des actions ou titre de capital ;
et - les titres de la famille des obligations ou les
titres de créances. Les titres représentatifs des capitaux
propres sont : 23  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p-p.123-128. 24  JEAN PIERRE FAUGERE et COLETTE VOISIN, Le
système financier français : crises et mutations, Nathan, 1997. 25  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p.133. 27 - les actions ordinaires ; - les actions à dividende prioritaire (ADP)
; - les certificats d'investissement (CI). Les actions ordinaires sont des titres de propriété
portant sur une partie du capital social de l'entreprise émettrice. Celui qui détient des
actions devient un actionnaire de l'entreprise. Il a droit à une partie des bénéfices
distribués appelée dividende ; il a aussi le droit de participer
aux décisions prises au sein de l'entreprise. La  deuxième  catégorie  de  titres 
représentatifs  de  capitaux  propres  sont  les  actions  à
dividende prioritaire (ADP). Ce type d'action bénéficie de
certains avantages par rapport aux actions ordinaires puisque leurs
détenteurs ont le droit de percevoir des dividendes prioritaires sur le
bénéfice distribué. Un dividende minimum auquel doivent
être rémunérées les ADP est garanti. Ce type
particulier d'action permet aux entreprises d'obtenir des fonds sans perdre le
contrôle  puisque  les  titulaires  de  ces  titres  n'ont  aucun  droit 
de  regard  sur  l'activité  de l'entreprise. Enfin,  les  certificats  d'investissement  sont  des  titres 
négociables  qui  procurent  à  leurs détenteurs  les 
mêmes  droits  que  ceux  qui  sont  rattachés  à  l'action
 ordinaire  mais  ne  leur permettent pas de prendre part à la vie
sociale de l'entreprise. C'est ainsi que ces titres, comme les ADP, donnent aux entreprises la possibilité de
développer leurs fonds propres en faisant appel  aux  capitaux 
extérieurs  sans  que  ces  opérations  puissent  exercer  une 
influence  sur  le contrôle de l'entreprise. Par  contre,  les   titres  de  la   famille  des  obligations, 
considérés  comme  des  titres représentatifs de
créances sont essentiellement : - les obligations ; - les obligations convertibles en actions (OCA) ; - les titres participatifs (TP). Les obligations sont des titres non pas de
propriété comme les actions, mais des titres de créance
à long terme émis par des entreprises ou par l'Etat lorsqu'ils
empruntent des capitaux à long terme. Les détenteurs de ces titres
appelés obligataires deviennent leurs créanciers ; ils ont  le  droit  de  percevoir  un  intérêt  dont  le
 taux  est  déterminé  lors  de  l'émission  des 
titres. 28 Contrairement aux actions qui sont des titres à revenu
variable, les obligations sont des titres à revenu fixe puisque le
revenu perçu ne dépend pas du niveau des bénéfices
de l'entreprise. Les  obligations  convertibles  en  action  (OCA)  sont  des 
obligations  permettant  à  leur porteur de devenir  actionnaire selon
des modalités prévues  au contrat d'émission.  Les OCA
bénéficient des mêmes avantages offerts par les 
obligations tant que le détenteur n'a pas eu recours à leurs
reconversions en action ordinaire. Enfin,  les  titres  participatifs  (TP)  sont  des 
obligations  perpétuelles.  Ces  titres  ne  sont remboursables  qu'en 
cas  de  liquidation  de  la  société  émettrice  ou 
à  son  initiative.  La rémunération de ce type d'action
comporte une partie fixe et une partie variable, contrairement aux obligations
et aux OCA dont leur rémunération est fixe.26 L'ensemble des titres et obligations précisés ci
dessus, doivent nécessairement passer par au  moins  l'un  des  compartiments  du  marché  primaire 
(marché  des  émissions),  avant  d'être
échangé sur le marché secondaire (marché des
transactions). Le  marché  primaire  est  le  marché  des 
émissions  de  titres  nouveau.  Les  entreprises peuvent  directement 
faire  un  appel  public  à  l'épargne  pour  obtenir  des 
capitaux  nécessaires afin  de  répondre  à  leurs 
besoins  de  financement  sur  le  long  terme.  En  contre  partie  des
capitaux  recueillis sur ce marché, elles  émettent des valeurs
mobilières  qui matérialisent les droits des acquéreurs de
ces titres. « Pour  les  obligations,  le  marché  primaire 
ne  fonctionne  que  lors  du  placement  des obligations par appel public
à l'épargne par les intermédiaires financiers. Pour les
actions, il fonctionne soit lors de la constitution de la
société, soit lors des augmentations de capital en
numéraire ».27 Par  contre,  le  marché  secondaire  (appelé 
aussi  bourse  des  valeurs  mobilières)  est  un marché dans
lequel s'effectuent les transactions de titres déjà émis.
Les détenteurs de titres ont la possibilité de récupérer des
liquidités sans attendre l'échéance ; ils peuvent alors
échanger leurs   titres   en   bourse   avec   des   agents   qui  
veulent   les   acquérir   à   un   prix   appelé 26  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p-p.133-135. 27  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p-p.138-139. 29 ``cours'' déterminé  sur  ce  marché.  Ce
 cours  peut  être  supérieur  ou  inférieur  à  la 
valeur nominale : dans le premier cas, l'agent réalise une plus-value
alors que dans le second cas, il subit une moins-value. L'évolution des
cours des différentes valeurs négociées en bourse est
mesurée par un indice général et le fonctionnement de la
bourse en étant réglementé. La cotation d'une valeur mobilière en bourse
présente des avantages tant pour l'émetteur que pour le
souscripteur (l'investisseur). L'intermédiation est assurée par
des intermédiaires en bourse agrées par les autorités de
marché. Pour l'entreprise, la cotation à la bourse fournie
plusieurs privilège à savoir : - bénéficier  d'un  accès  au  moindre 
coût  aux  diverses  sources  de  financement offerte par la bourse. En
effet, à un stade de son développement, les capitaux
nécessaires ne peuvent plus être apportés par les seuls
actionnaires fondateurs. En plus, les possibilités des crédits
bancaires à long terme sont souvent limitées et coûteuses
(taux d'intérêt élevé). C'est alors que
l'épargne publique prend le relais des actionnaires d'origine. - obtenir plus de notoriété et améliorer
l'image de marque de l'entreprise vis à vis de l'extérieur : clients, fournisseurs, partenaires
financiers, etc. - faciliter la négociation des actions de l'entreprise
puisque la valeur de marché de l'action sert comme référence lors des
négociations de fusions, concentration et rachats. - la  cotation  à  la  bourse  constitue  une  source 
de  motivation  des  salaries  de l'entreprise. Certaines entreprises
distribuent à leurs salariés une partie du capital social sous
forme de titres négociables (des stocks-options). Dans ce cas,
l'introduction en bourse permet de modifier le climat social en augmentant le degré
d'intégrité des salariés. Pour  les  investisseurs,  la  cotation  d'une  valeur  en 
bourse  permet  d'offrir  de  réelles opportunités à
savoir : - diversifier leur patrimoine afin de répartir le
risque. - la cotation donne aux actionnaires la possibilité de
vendre à tout moment leurs titres et réaliser une plus-value. - faciliter le transfert de propriété lors de la
succession du ou des fondateurs.28 28  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière, 1ère  édition Rajhi, 1998,
p-p.136-137. 30 
1-2-3 Le  marché  du  travailDans  le  marché  du  travail  appelé  aussi 
marché  de  l'emploi,  l'offre  de  travail  (ou  la demande d'emploi)
est constituée de la population active à la recherche d'un emploi
rémunéré. La  demande  de  travail  (ou  l'offre  d'emploi)  provient  de 
tous  les  agents  économiques  et notamment  des  entreprises.  Ce  marché  permet 
d'indiquer  le  niveau  du  salaire  et  celui  de l'emploi Le  travail  est  une  activité  humaine 
rémunérée  qui  consiste  à  produire  des  biens 
et services   en   vue   de   satisfaire   des   besoins.   Il   se   manifeste
  par   l'effort   physique,   les connaissances, la créativité
et le dynamisme que les être humains mettent à la disposition de
l'entreprise.  Il est le dénominateur commun à tous les produits
car on ne peut concevoir de production possible sans travail. Le  volume  de  la  production  à  l'échelle 
d'une  nation  dépend  de  la  quantité  de  travail
engagée  dans  cette  production.  Celle-ci  dépend,  non 
seulement  de  la  population  active occupée, mais aussi de la
durée du travail. « La  population  active  est  définie  comme 
l'ensemble  des  personnes  susceptibles  de concourir à l'accroissement
de la production dans une économie à un moment donné. Elle
est déterminée à partir d'une variable
démographique : la population totale. Seule une partie de cette
population est susceptible d'offrir du travail : en effet, en
considérant la population totale, il faut exclure, outre ceux  qui sont âgés de moins
de 15 ans, les scolarisés, les retraités, les femmes au foyer, les travailleurs bénévoles
n'exerçant pas une activité rémunérée, etc.
Toutes ces personnes font partie de la population inactive
».29 Plusieurs facteurs peuvent agir sur le volume de la population
active qui varie dans le temps : - l'accroissement naturel de la population calculé comme
étant la différence entre les  naissances  et  les  décès,  il  est 
à  la  source  d'une  variation  de  la  population  active.  Un
accroissement  élevé  peut  provoquer  une  importante  offre  de
 travail,  alors  qu'un  faible accroissement risque au contraire de la
réduire ; 29  MOHAMED EL AMINE HAMMAS, Cours d'introduction
à l'économie, FSEGT, 1997. 31 - les mouvements migratoires influencent à la hausse ou
à la baisse le volume de la population active. Les travailleurs immigrés
accroissent le nombre des actifs alors que les travailleurs
émigrés le réduisent ; - le   développement   du   travail   de   la   femme,  
la   scolarisation   des   jeunes, l'allongement de la durée des études, la tendance
à la baisse de l'âge de retraite, ..., modifient
profondément la population active.30 Ainsi,  la  population  active  comprend  les  personnes  qui 
exercent  ou  qui  cherchent  à exercer une activité
professionnelle rémunérée. Elle se compose donc : - des actifs occupés. - des actifs inoccupés (chômeurs). « La  définition  et  la  mesure  du 
chômage  dans  l'économie  a  fait  l'objet  d'une  grande
discussion   dans   la   pensée   économique.   Pour   certains  
économistes   (classiques   et   néo- classiques) le
chômage est une situation de non emploi volontaire. Pour d'autre
(keynésiens, marxistes) le chômage est une situation de non emploi
involontaire qui est due à l'incapacité des activités économiques à répondre
à toutes les demandes d'emplois ».31 Pour  simplifier,  on  peut  dire  que  le  chômage  est
 la  situation  de  non  emploi  de  la population  économiquement 
active  qui  peut  être  essentiellement  involontaire  à  cause 
du décalage  entre  la  croissance  de  la  population
économiquement  active  et  les  possibilités d'emplois offertes
par l'économie. Le chômage peut prendre l'une des formes suivantes
: - le  chômage  structurel :  c'est  la  forme  du 
chômage  qui  est  due  au  décalage prolongé entre l'offre de travail et la demande de
travail. C'est la situation qui caractérise les pays
sous-développés à cause de la faiblesse de leurs
activités économiques pour faire face aux demandes d'emplois. - le chômage conjoncturel (ou le sous-emploi) : c'est la
situation de non emploi limité de l'activité économique ou
d'un caractère saisonnier et périodique de l'activité.
Cette forme peut aussi correspondre au chômage qui résulte des
récessions et crises économiques. Le chômage conjoncturel est appelé chômage
technique quand il résulte d'un changement des techniques de production et de la technologie qui entraîne
le remplacement des travailleurs par les machines. 30  MOHAMED EL AMINE HAMMAS, Cours d'introduction
à l'économie, FSEGT, 1997. 31  MOHAMED EL AMINE HAMMAS, Cours d'introduction
à l'économie, FSEGT, 1997. 32 - le chômage déguisé : c'est la situation de
l'emploi dans des activités marginales ou  dans  des  activités  à  très  faible 
niveau  de  productivité.  Cette  forme  de  chômage 
déguisé caractérise une partie de l'emploi dans les pays
sous-développés.32 La  quantité  de  travail  engagée  dans  la 
production  ne  dépend  pas  seulement  de  la population active
occupée, mais aussi de la durée du travail. En effet, la
diminution de la durée légale  de  travail  (passage  pour 
certaines  activités  de  48  heures  à  40  heures  par 
semaine), l'augmentation  de  la  durée  des  congés 
payés  ou  le  développement  du  temps  partiel  sont  de nature
à entraîner une demande plus forte du travail de la part des
entreprises ce qui peut se traduire par une augmentation du nombre d'emplois
offerts. En revanche, l'allongement de la durée  de  travail  peut 
conduire,  pour  les  mêmes  besoins  en  travail,  à  la  baisse 
des  effectifs occupés. Outre  les  aspects  quantitatifs  du  travail,  les 
entreprises  ont  besoin  d'une  quantité  de travail   qualitativement 
 définie.   En   effet,   leur   activité   nécessite   le
  recours   à   certaines qualifications  et  compétences, 
à  des  savoir-faire  particulier  selon  la  nature  des  taches 
à réaliser. « La notion de qualification a acquis une reconnaissance
sociale au travers de la mise en place d'un système de classification.
Celles-ci définissent, pour partie, les conditions d'accès
à l'emploi ; elles servent à établir un ordre des
rémunérations ; elles apportent une contribution à la  définition  des  taches  et  à  la 
construction  d'une  progression  professionnelle.  (...)  La qualification présumée requise pour occuper tel
poste de travail constituait la référence d'une méthode de
classement par filières qui supposait de procéder à
l'inventaire de tous les emplois, d'identifier  la  filière  de 
l'emploi  considéré  (fabrication,  entretien, 
comptabilité,  secrétariat, etc.), et de l'insérer au bon
niveau de coefficient en le comparant à des postes repères
».33 Ainsi,   la   qualification   des   travailleurs   comprend  
l'ensemble   des   connaissances théoriques  et  pratiques 
nécessaires  pour  exercer  un  travail ;  elle  tient  compte  des 
aptitudes acquises aussi bien par une formation initiale reçue dans le
cadre scolaire et universitaire que par une formation professionnelle requise
par le poste de travail. 32  MOHAMED EL AMINE HAMMAS, Cours d'introduction
à l'économie, FSEGT, 1997. 33   ROLAND  LE  BRIS  et  JEAN-CHRISTOPHE  LE 
DUIGOU,  Demain,  l'emploi :  travail,  emploi  et  salariat, quelle nouvelle
dynamique ? , Les éditions de l'atelier, 1998, p.30. 33 Pour  conclure,  on  peut  dire  que  le  marché  du 
travail  permet  d'estimer  la  valeur  de chaque salarié : il fonde la notion
d'employabilité. Tout se passe comme si, à chaque moment , un salarié pouvait se retrouver sur  le marché du 
travail.  Il lui importe alors de maintenir sa compétence et son
savoir-faire, de manière à s'assurer qu'il serait toujours «
employable » s'il se  trouvait  sur  le  marché  du  travail.  Ce  dernier 
agit  donc  comme  un  révélateur  de  la compétence des salariés en les conduisant à
se comparer de manière permanente à la demande de travail. La littérature managériale analyse
plus particulièrement en quoi cette pression du marché du travail
s'exerce sur les dirigeants d'entreprise : sur un marché du travail
étroit, ils ont intérêt à prouver qu'ils sont
efficaces pour obtenir les meilleures places dans les meilleures entreprises. 
D'où  un  intérêt  personnel  pour  augmenter  les 
performances  de  la  firme  qu'ils dirigent.34 Après avoir brièvement abordé l'un des axes
du cadre institutionnel de l'économie, qui est le marché, il conviendrait maintenant d'attaquer le
deuxième axe, prédéterminant lui aussi, il s'agit du contexte légale ou réglementaire de
l'économie. 
Paragraphe  2 :  Le  contexte  légal  de 
l'économie  ou  cadre  de réglementation de l'économieLa  liberté  d'action  et  de  manoeuvre  était 
pour  la  plupart  des  personnes  un  idéal incontestablement
souhaiter. Des cas extrêmes, comme ceux  imaginés par le
philosophe  Ibn Toufail, vivant  seul  et  en  pleine  liberté  sans 
avoir  besoin  d'une  loi,  sort  du  domaine  de l'imaginaire.  Même 
chose  pour  Robinson  Crusoé,  peut  on  avoir  remarqué 
à  ce  titre  que l'homme est un animal  politique (un être
social).  Ibn  khaldoun, avait noté que l'homme est civil par nature,
c'est à dire, appelé à vivre en groupe (famille, tribu,
etc.). L'être humain est donc appelé à vivre en
société, qu'il soit nomade (les touaregs au désert, etc.)
ou sédentaire, qu'il soit qualifié d'évolué ou
qualifié de primitif, il est toujours entouré par le droit. Les membres de toute société doivent accepter une
certaine discipline, un certain ordre sinon, la vie en communauté ne
peut être possible. La non observance des règles par l'individu 34  PIERRE-YVES GOMEZ, Le gouvernement de
l'entreprise, L'art du management, 1997, p.697. 34 ou la société peut provoqué des conflits
inimaginables, la mise en place d'une procédure de sanction en cas de
violation des règles de conduite s'avère
primordiale.35 Avant  de  s'immiscer  dans  l'analyse,  une  clarification 
du  contenu  doit  être  prise  en charge.  Tout  d'abord,  le  vocable 
``droit''  reçoit  de  façon  classique  deux  définitions
 qu'il convient de bien distinguer. La première définition renvoie au droit objectif
qui peut se définir comme « l'ensemble des règles de
conduite qui, dans une société organisée, gouvernent les
rapports des hommes entre eux et s'imposent à eux au besoin par le moyen
de la contrainte sociale. Il présente deux caractères essentiels
: d'une part, un caractère de généralité, c'est
à dire qu'il s'adresse à tous, ou du moins à une catégorie donnée, et non
à tel ou tel individu en particulier ; d'autre part, un caractère   d'impersonnalité   en   ce   sens   que
  tout   individu   se   trouvant   dans   les   mêmes circonstances est
régi par les mêmes règles ».36 Quant  à  la  deuxième  définition,  elle
 renvoie  aux  droits  dits  subjectifs.  Ils  peuvent  se définir 
comme « les  prérogatives  que  le  droit  reconnaît 
à  un  individu  ou  à  un  groupe d'individus et dont celui-ci
peut se prévaloir dans ses rapports avec les autres hommes, sous la
protection  des  pouvoirs  publics.  Le  titulaire  du  droit  est 
appelé  le  sujet  du  droit :  d'où l'expression de droits
subjectifs, par laquelle on désigne les droits pris en ce sens. Les
règles juridiques établies par les autorités
compétentes déterminant les prérogatives des
particuliers, il  en  résulte  qu'il  ne  peut  y  avoir  de  droits 
subjectifs  que  dans  le  cadre  que  trace  le  droit objectif ».37 D'une manière générale, le droit
subjectif constitue la possibilité de revendiquer quelque chose en
application d'une règle de droit préétablie (exemple : le
droit de vote, le droit à   la pension, le droit de
grève).38 Dans  le  cadre  de  cette  recherche,  l'accent  est  mis  sur 
la  première  acceptation  du  mot ``droit'', à savoir le droit objectif. L'étude du
droit objectif conduit d'une part à présenter les 35  HATEM KOURDA, Cours de droit I, FSEGT, 1997. 36  GABRIEL GUERY, Droit des affaires,
8ème  édition Gualino éditeur, 1999, p.1. 37  GABRIEL GUERY, Droit des affaires,
8ème  édition Gualino éditeur, 1999,
p-p.1-2. 38  HATEM KOURDA, Cours de droit I, FSEGT, 1997. 35 grandes division du droit et d'autre part à étudier
comment la règle de droit trouve application dans la vie des
affaires. La  division  classique  du  droit  objectif  est  celle 
entre  droit  privé  et  droit  public.  Cette distinction, qui ne
présente qu'un caractère pédagogique en raison des
interférences entre ces deux branches, offre toute fois cet avantage de
donner un panorama des différents domaines que recouvre le droit. Le droit public est constitué par « l'ensemble des
règles qui déterminent l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics ainsi que leurs
rapports avec les administrés. Le droit public  se  subdivise  en 
plusieurs  branches  dont  certaines  intéressent  de  près  la 
vie  et  le fonctionnement d'une entreprise ».39 Par  opposition  au  droit  public,  « le  droit 
privé  peut  se  définir  comme  l'ensemble  des règles 
qui  régissent  les  relations  des  personnes  privées  entre 
elles,  personne  physiques  ou personne morales (sociétés
civiles, sociétés commerciales, associations, syndicats,
groupement d'intérêt économique, etc.)
».40 Seul le droit fiscal faisant partie intégrante du droit
publique, ainsi que le droit privé sera pris  en  considération 
dans  ce  qui  suit.  Le  droit  privé  se  subdivise  également 
en  plusieurs branches dont nous aborderont ci-après les plus
importantes. 
2-1  Le  droit  fiscalL'impôt est une technique libérale de financement
des dépenses publiques. Il est souvent ressenti par les contribuables
comme étant une spoliation de leurs biens et une intrusion dans leurs 
affaires ;  du  fait  qu'il  a  pour  conséquence  une  réduction
 du  patrimoine  et  des  revenus sans  qu'une  contre  partie  n'apparaisse 
directement.  Les  moyens  d'intervention  utilisés  par l'Etat et les
réactions de l'opinion publique en matière fiscale constituent un
révélateur de la nature des relations au sein de la
société. 39  GABRIEL GUERY, Droit des affaires,
8ème  édition Gualino éditeur, 1999, p.3. 40  GABRIEL GUERY, Droit des affaires,
8ème  édition Gualino éditeur, 1999, p.4. 36 Historiquement, les Etats ont le choix en matière
fiscal entre un système autoritaire et un système d'assentiment
dans lequel se développe des procédures et des relations de
dialogues entre l'Etat et le représentant des contribuables. Ce pendant, l'affrontement entre le fisc et la
société civile persiste sans qu'aucun remède ne soit trouvé à cette maladie appeler ``allergie
fiscale''. Le droit fiscal apparaît comme étant « la branche du droit publique qui régie cette
activité particulière de l'Etat, et qui consiste a procurer
à la puissance publique à titre définitif des ressources
financières, par un prélèvement autoritaire et sans contre
partie ».41 D'une manière générale, on peut dire que
le droit fiscal est la branche du droit publique relatif  à 
l'application  des  lois  d'impôt.  C'est  celui  qui  règle  les 
droits  du  fisc  et  leurs prérogatives d'exercice. 
2-2  Le  droit  civilLe droit civil « a vocation à régir de
principe tous les rapports entre personnes privées : de ce point de vue, le droit civil est considéré
comme le `` droit privé commun''. (...) Le droit civil, qui fut synonyme
de droit privé pendant longtemps, a vu progressivement son domaine
d'application  se   restreindre  dans   la  mesure  où  des 
dispositions  expresses  sont  venues réglementer  de  façon 
spécifique  tel  ou  tel  type  de  rapport.  De  nouvelles  branches 
du  droit privé virent alors le jour ».42 Ainsi,  le  droit  civil  apparaît  comme  une 
réglementation  qui  encadre  l'ensemble  des rapports entre les
particuliers. Il ne peut être compris que par son contenu : - les  personnes  physiques  et  morales,  la 
personnalité,  le  patrimoine,  l'état  et l'incapacité ;
et - le statu personnel ou droit de la famille. 
2-3  Le  droit  commercial41  HATEM COURDA, Cours de droit privé des
affaires, FSEGT, 1998. 42  GABRIEL GUERY, Droit des affaires,
8ème  édition Gualino éditeur, 1999,
p-p.4-5. 37 Le  droit  commercial  est  l'ensemble  des  règles 
juridiques  de  droit  privé,  régissant  les commerçants 
et  les  actes  de  commerce.  Dans  son  sens  économique,  le  mot 
``commerce'' désigne les activités de circulation et de
distribution des richesses.43 Le droit commercial constitue la partie du droit privé
relative aux opérations juridiques faites par les commerçants.
Cette matière s'est détachée assez tôt du droit
civil en raison des exigences particulières qui s'attachent aux
transactions et aux relations commerciales. Le droit commercial  est  en 
perpétuelle  évolution  car  il  doit  s'adapter  à  la 
complexité  croissante  des relations d'affaires et suivre le cas
échéant, pour  les réglementer les nouvelles
opérations et techniques mises en oeuvre par la pratique.44 La  réglementation  commerciale  tend  elle  aussi 
à  se  subdiviser  en  maintes  sous- ensembles,  chacun  d'eux  englobe
 un  aspect  particulier  du  commerce.  On  peut  citer  en particulier : - Le droit de transports ; - Le droit des sociétés ; - Le droit des entreprises en difficulté ; - Le droit bancaire ; - Le droit de la propriété industrielle ou
intellectuelle. Certaines autres branches de droit (droit du travail, le droit
de la sécurité sociale, le droit pénal,  etc.)  sont 
considérées  par  certains  auteurs  comme  faisant  partie 
intégrante  du  droit privé, alors que d'autres justifient leurs
appartenances aux droits mixtes. 
Paragraphe 3 : Le référentiel
sociologiqueL'analyse globale du champ du référentiel
sociologique dans le cadre de notre recherche s'avère  inopportun. 
L'ampleur  d'un  tel  concept  dépasse  largement  les  objectifs 
assignés  à notre recherche. C'est ainsi que, seul l'aspect
éthique sera pris en considération. 43  SAMIR JEMALI, Cours de droit commercial,
FSEGT,1998. 44  GABRIEL GUERY, Droit des affaires,
8ème  édition Gualino éditeur, 1999, p.5. 38 Depuis  le  début  des  années  quatre-vingt, 
beaucoup  de  dirigeants  et  responsables  en gestion s'interrogent sur la
place que doit occuper l'éthique dans l'entreprise. Cet
intérêt récent provient sans doute des modifications
profondes qui ont affecté l'économie
(déréglementation, libéralisation,  internationalisation, 
etc.),  et  de  la  multiplication  des  affaires  qui  ont  terni l'image de
l'entreprise et de ses dirigeants. Les  définitions  accordées  à 
l'éthique  sont  multiples.  L'encyclopédie  de  gestion  et  de
management attribue au concept éthique la définition suivante ;
« l'éthique est un ensemble de principes d'action qui s'imposent
à la conscience des individus ».45 D'une manière générale, l'éthique a
pour objet de s'occuper de la conduite des hommes, et  d'élaborer  des  règles  de  comportement 
auxquelles  chacun  devrait  se  conformer  dans  une société
donnée. A priori, la notion d'éthique apparaît comme un
standard auquel tout le monde adhère définitivement. Toute fois,
l'éthique n'est pas un ensemble de principes figés mais une
ouverture  d'esprit  conduisant  à  la  réflexion  continue  dans
 la  recherche  du  bien  (commun  et individuel). Appliquée au monde des affaires, l'éthique se
propose, d'une part, de réfléchir sur les conduites  et  sur  les
 finalités  de  la  vie  des  firmes  ou  des  affaires,  et  d'autre 
part,  de  les soumettre à des évaluations au regard des
systèmes moraux. Cette  définition  fait  implicitement 
référence  à  deux  conceptions  de  l'éthique. 
Depuis Max Weber,46  on distingue deux conceptions : - une  éthique  de  conviction  qui  correspond  à 
une  approche  philosophique, religieuse ou morale ; - une éthique de responsabilité qui correspond
plutôt à une approche sociologique. Dans  une  éthique  de  conviction,  le  comportement 
se  réfère  à  un  système  moral, philosophique 
ou  religieux  préalable.  On  est  dans  une  ``morale  du  devoir'' : 
l'individu  est convaincu avec intimité d'un idéal qui dicte sa
conduite, quelles que soient les circonstances. 45  PIERRE  LOUART, Ethique, Encyclopédie de
gestion et de management, Editions Dalloz, 1999, p.367. 46  MAX WEBER, Le savant et le politique, Plon, Paris,
1959. 39 C'est la morale du prophète, du saint, du savant qui
croient avant tout, et agissent selon leur conscience. Or,   les   systèmes   moraux   sont   nombreux :  
kantisme,   christianisme,   bouddhisme, communisme, individualisme, etc. Faire
de l'éthique consiste alors à envisager les différents
systèmes,  enseigner  voire  prêcher  l'un  d'entre  eux  afin 
d'appliquer  ses  principes  dans  la conduite humaine. D'une manière générale, l'éthique
de conviction est une conquête vers la recherche d'un bien  absolu. 
Ainsi,  l'homme  obéit  a  ses  convictions  et  ses  croyances,  il 
recherche  un  idéal difficile à atteindre dans le contexte des
affaires. Il ne se soucie pas des impacts de ses actes sur son entreprise, il
ne cherche que le bien par rapport à ses convictions, même si cela
peut causer la perte de son entreprise. Par  exemple,  un  gestionnaire  pacifiste,  convaincu  peut 
refuser  de  participer  à  la production d'armes destinées
à massacrer des hommes. Au contraire, un dirigeant utilitariste peut
considérer que l'armement répond à un besoin qui doit
être satisfait, quel qu'il soit. Dans cette approche, l'individu ne s'interroge pas sur les
conséquences de ses actes, par exemple licencier du personnel pour le
pacifiste, ou tuer des être humains pour l'utilitariste, mais sur la
conformité de ses actes avec le système moral. C'est en effet le
système moral qui édicte ce qui doit être fait et ce qui ne
doit pas être fait : on est dans une philosophie du bien et du mal, dans laquelle l'individu ne rend des comptes qu'à
sa conscience profonde. Par contre dans une éthique de responsabilité
(que certains appellent encore l'approche positive), le comportement est
imposé par la nécessité de vivre en commun dans une
société pluraliste. En effet, dés qu'un groupe est
constitué d'individus (ou de firmes) différents dont les intérêts divergent, des règles de
conduite sociale s'imposent. Ainsi, dans n'importe quels pays (autre que la
Grande-Bretagne a ma connaissance), un conducteur convaincu de rouler à
gauche  par  ses  convictions  philosophiques  devrait  quand  même  se 
montrer  responsable,  et rouler à droite pour éviter les
accidents. Faire  de  l'éthique  consiste  alors  à 
s'interroger  en  permanence  sur  les  conséquences lointaines   de  
ses   actes,   quels   que   soient   les   systèmes   moraux,   afin  
de   préserver 40 fondamentalement les règles de conduite sociale de tous
les acteurs impliqués dans la décision (leur survie, leur dignité, leur liberté, etc.). On
est plus dans une philosophie du bien et du mal qui se réfère
à un idéal, mais une philosophie du juste et de l'injuste qui se
réfère à une réalité. Appliqué  aux  affaires  et  au  management, 
l'éthique  de  responsabilité  implique  que  la conduite d'un
gestionnaire dans une entreprise doit nécessairement satisfaire les
conditions de réalisation des objectifs de la firme. Autrement dit,
l'éthique de responsabilité appliquée aux gestionnaires
est essentiellement fondée sur la recherche de l'efficacité ;
elle consiste en choix de moyens adaptés aux fins poursuivis. Même si
les moyens choisis sont en contradiction avec ses convictions, le  gestionnaire
doit  être  prêt  à  sacrifier ses  convictions  pour le
bien de  son entreprise, sans pour autant, léser les autres acteurs
concernés par l'affaire. Une entreprise qui procède à un
licenciement collectif pourra édicter des règles pour assurer
à la fois la dignité des hommes et la survie de l'entreprise :
accompagner le licencié dans sa recherche de travail, ne  pas  procéder  à  des  licenciements  abusifs, 
etc.  De  même,  une  entreprise  qui  fabrique  des armes  pourra  émettre  un  code  de  conduite  pour 
préserver  l'emploi  sans  détruire  la  race humaine : vendre
mais ne pas inciter à l'achat, prohiber certains types d'armement,
etc. Cette approche aboutit généralement à
accepter des concessions et des compromis, pour élaborer des
règles communes qui tiennent compte des divergences
d'intérêt en présence. Elle est redoutable de difficultés : quels sont les
intérêts à prendre en compte, qui élabore les
règles, quels acteurs sont impliqués, comment doivent-elles
s'appliquer, etc. Un problème éthique surgit lorsque : - les  actions  d'un  individu  sont  en  contradiction  avec 
ses  convictions  intimes (contradiction entre un idéal et les faits) ; - les  actions  d'un  individu  (gestionnaire,  dirigeant)  ou 
d'une  entreprise  ont  des conséquences néfastes sur d'autres
individus ou entreprises (elles sont dangereuses, nuisibles ou seulement désagréables). Dans  le  premier  cas  (éthique  de  conviction),  le 
problème  relève  de  la  conscience individuelle et chacun se
détermine selon ses propres croyances : la gestion n'intervient pas,
sauf  éventuellement  pour  enseigner  et  éclairer  les 
décideurs  sur  les  systèmes  moraux.  Par exemple, les patrons
chrétiens peuvent édicter des règles de gestion pour
être en conformité avec leurs engagements spirituels. 41 Dans le deuxième cas (éthique de la
responsabilité), le problème relève clairement de la gestion,  puisqu'il  faut  trouver  des  règles  qui 
permettent  à  une  pluralité  d'acteurs  de  vivre ensemble,
sans heurter la conscience de chacun, et en préservant leurs
intérêts fondamentaux. Par exemple, une entreprise réalise
des profits en produisant des automobiles, mais préserve les intérêts des citoyens en prévoyant des
moyens antipolluants. L'éthique de responsabilité est donc largement
prédominante dans le monde des affaires. Et comme l'annonce Guilla Joane,  « ce qui est
réellement créatif dans l'éthique des affaires c'est de
trouver le moyen de faire ce qui est moralement juste et socialement
responsable sans ruiner sa carrière ni son entreprise
».47 D'une  manière  générale,  les 
problèmes  éthiques  correspondent  à  deux  grands  types
d'actions : - celles qui ont des effets secondaires néfastes, sans
être franchement délibérées de la part des responsables, ou en tout cas qui sont
discutables : par exemple, des automobiles polluent (le diesel), des produits
présentent des risques (tabac), des publicités de mauvais
goût, des produits sont dangereux, etc. - celles qui transgressent délibérément les
règles ou les lois, et qui correspondent à la fraude ou la corruption : financement
illégal des partis politiques, acrobaties comptables, travail
clandestin, fausses factures, pots de vin, délits d'initiés, abus
de biens sociaux, fraude fiscale, marché publique sans appel d'offres,
etc. Quelque soit le type d'actions, un problème éthique
a au moins deux conséquences sur la vie de l'entreprise : - une perte d'image : l'entreprise se déconsidère
dans l'opinion, comme chez les salariés, ce qui nuit à son
efficacité et sa performance ; - un   coût   monétaire :   l'entreprise   paye  
d'une   manière   ou   d'une   autre   les dérapages sur le plan
moral. Concernant le déficit d'image, il se manifeste de
différentes manières : 47  ANDREW STARK, L'éthique n'est pas un voeux,
Harvard l'Expansion, Automne 1993, p.12. 42 - une suspicion générale vis à vis des
produits de l'entreprise : les clients doutent des qualités du produit
et se méfient en cas de rachat ; - une  méfiance  générale  vis  à 
vis  des  entreprises  qui  ne  se  comportent  pas  de manière
citoyenne, mais ne pensent qu'au profit ; - une perte de motivation chez les salariés qui se
méfient des dirigeants dont le comportement n'est plus exemplaire ; - une  déliquescence  des  valeurs  de  l'entreprise  qui 
perd  son  unité  (et  peut  être son âme). Quant au coût supplémentaire (monétaire), il
provient : - des  réparations  éventuelles  non 
envisagées  (frais  de  justice,  remplacement  du produit,
amélioration des normes, publicités, etc.) ; - d'un  manque  à  gagner :  absence  de  rachat,  perte 
d'image,  baisse  des  ventes, impôts non payés, etc. ; - du coût de la fraude : des pots de vin, financement des
partis politiques, train de vie des dirigeants, etc. ; - du contrôle : coût des moyens pour éviter
les tricheries (surveillants, alarmes, sécurités, les coûts d'agence, etc.) ; - du   risque   d'imitation   qui   généralise   la
  fraude   ou   l'irresponsabilité,   et désorganise les
marchés ; - et surtout, de la concurrence déloyale : certains
individus ou entreprises (qu'on appelle les ``free riders'' ou passagers clandestins) se
procurent un avantage concurrentiel en ne respectant pas les règles (cas du travail
clandestin).48 L'existence  de  problèmes  éthiques  implique 
de  les  appréhender  correctement,  pour pouvoir  ensuite  les 
traiter.  Dans  cette  optique,  il  serait  tout  à  fait  raisonnable 
de  notre  part, d'essayer  de  trouver  un  système  de  mesure  du 
phénomène  éthique,  afin  de  mieux  orienter notre champ
d'analyse et de réflexion. Pour prendre la mesure des problèmes,
il faut : - d'abord,   identifier   les   risques   d'une   action   ou  
d'un   produit :   accidents, pollution, maladies, chômage, injustice,
etc. ; - identifier les cibles : tous les usagers, quelques usagers, les
non usagers ; - saisir l'ampleur des problèmes : quelques individus,
beaucoup d'individus, les animaux, les plantes, la planète, etc. 48  Droit des affaires, éthique et
déontologie, Actes du colloque sur la déontologie et le droit des
affaires tenu à pointe à pitre 1993, Edition l'Hermes 1994. 43 - envisager  les  effets  très  indirects :  par  exemple,
 l'abus  du  tabac  ou  d'alcool multiplie les risques de cancer, et creuse le
déficit de la sécurité sociale. Connaissant la nature des problèmes, on peut envisager des
moyens pour les résoudre. Dans le cadre des problèmes
d'éthique des affaires, deux attitudes de pensées apparaissent
: - pour   les   uns,   l'éthique   d'entreprise   n'est  
qu'une   mode :   en   effet,   toute intervention  est  inutile,  soit  parce  que  le  monde  est 
une  jungle  où  le  plus  fort  gagne (darwinisme), soit par ce que la ``main invisible'' du
marché garantit des solutions ; - pour  les  autres,  ils  pensent  au  contraire  qu'il  est 
nécessaire  d'intervenir : l'inefficacité   des   marchés,   l'excès  
de   lois   (bureaucratie)   ou   l'insuffisance   des   lois (déréglementation), laissent un vide qui impose un
réarmement moral. Généralement,  l'entreprise  trouve  un  double 
intérêt  à  s'engager  dans  une  pratique éthique,
en utilisant la morale comme un outil de gestion. Ces avantages tiennent du
fait des revers   de   la   non   considération   éthique   dont 
 nous   avons   pris   le   soin   de   les   analyser
précédemment. Tout d'abord, l'éthique apporte comme un supplément
d'âme, en embellissant l'image de l'entreprise : - les   relations   de   confiance   que   l'entreprise  
entretient   avec   ses   différents partenaires sont renforcées
; - la firme devient une institution citoyenne, éducative et
respectée ; - le respect des règles morales fondent et renforcent la
légitimité de la firme ; - la  conduite  des  dirigeants  acquiert  un  caractère 
exemplaire  qui  renforce  leurs statuts, et peut servir d'adjuvant aux
salariés (motivation, implication) ; - l'affichage explicite des valeurs peut enfin renforcer la
culture de l'entreprise, et cimenter le groupe. L'éthique apporte, par ailleurs, un supplément de
rentabilité : - elle assure une certaine pérennité, en
évitant des réparations éventuelles ; - elle permet de récupérer le manque à
gagner dû à la fraude institutionnalisée ; - elle  permet  de  réduire  le  coût  de 
contrôle  et  de  surveillance,  en  faisant davantage  confiance  aux 
personnels  ou  aux  partenaires  sociaux  (par  exemple,  un  code  de
l'honneur interdisant les vols et l'espionnage industriel, etc.) ; 44 - enfin, elle assainit le fonctionnement des marchés, en
établissant des règles de concurrence communes à tous les
partenaires, et appliquées par tous. Face  à  un  problème  éthique, 
plusieurs  solutions  sont  possibles.  Patrons  de  plusieurs exemples :  le 
tabac  risque  de  nuire  à  la  santé,  un 
téléfilm  violent  risque  de  perturber  les enfants, etc. On
peut alors : - ne rien faire : on continue de fabriquer des cigarettes, on
projette les films ; - leurrer les partenaires : on prétend que la fumée
n'est pas dangereuse, que les enfants sont insensibles à la violence
; - arrêter les actions : on ne fabrique plus de cigarettes,
on supprime la projection ; - modifier les actions : on fabrique des cigarettes
légères, on supprime les scènes de violence ; - informer, sensibiliser, former, éduquer : une note
sur les paquets de cigarettes avertit des méfaits du tabac, un signe
distinctif apparaît sur l'écran pour signaler le caractère
violent du film. Enfin, pour mettre en oeuvre ces actions, trois types de moyens
sont disponibles : - la contrainte, notamment juridique : le pouvoir
législatif, voire l'opinion oblige à  prendre  des  mesures  pour  éviter  des  effets
 néfastes  (l'interdiction  de  fumer  dans  les  lieux publics, les
films interdits aux moins de douze ans, etc.) ; - la diffusion des valeurs (par la formation et
l'éducation) : les individus ou les entreprises  adoptent  naturellement
 un  comportement  responsable,  en  respectant  des  valeurs admises de tous
(on évite les publicités de mauvais goût, on n'exploite pas
les sous-traitants, on présente des comptes sincères, etc.) ; - la  déontologie :  les  différentes  professions 
(comptables,  médecins,  financiers, conseillés en gestion, etc.)
établissent des règles qui apparaissent explicitement dans des
codes de conduite, et dont le non respect est sanctionné par des
organismes professionnels.49 Nous avons abordé précédemment les trois
axes du cadre institutionnel de l'économie. Toute  fois,  notre 
étude  apparaît  comme  générale  et  mérite 
du  fait  une  certaine  orientation méthodologique.   Le   choix   du  
sujet ;   ``choix   comptables   et   cadre   institutionnelle   de
l'économie'',  nous  oblige  à  vérifier  l'interaction 
conceptuelle  entre  chaque  axe  du  cadre 49  Droit des affaires, éthique et
déontologie, Actes du colloque sur la déontologie et le droit des
affaires tenu à pointe à pitre 1993, Edition l'Hermes 1994. 45 institutionnel  de  l'économie,  c'est  à  dire, 
le  marché,  le  contexte  légale  et  le 
référentiel sociologique, et la comptabilité en tant
qu'outil de management et de prise de décision. SECTION II : LA COMPTABILITE FINANCIERE
Paragraphe 1 : La théorie comptable
1-1 DéfinitionsLa comptabilité peut être perçue comme
« un ensemble de comptes établis et tenus selon des règles.
Elle est donc un système d'information obéissant à des
conventions et des normes socialement  définies  et  ne  peut  exister 
et  se  développer  que dans  des  sociétés  humaines
complexes ayant atteint un assez haut degré d'organisation
».50 Outre  cette  optique  réglementaire,  la 
comptabilité  peut  être  définie  comme  « une
représentation de phénomènes réels qui ne peuvent
être appréhendés tels quels ; les faits sont saisis  en 
fonction  d'une  vision  des  choses,  d'une  conception  particulière 
du  monde.  C'est pourquoi elle ne fournit pas une description de la
réalité mais en donne une interprétation
».51 Aussi,  la  comptabilité  peut  être 
appréhender  comme   « une  technique  qui,  par  le rassemblement
de données numériques et leur organisation en un ensemble
cohérent, permet de  rendre  compte  de  l'activité  et  des 
résultats  d'une  entreprise  et,  plus  généralement, 
d'une organisation ».52 50  MICHEL CAPRON, La comptabilité en
perspective, Editions la découverte, Paris, 1993, p.3. 51  PIERRE GENSSE, Modèle comptable
français, Encyclopédie de comptabilité, de contrôle
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.881. 52  MICHEL CAPRON, La comptabilité en
perspective, Editions la découverte, Paris, 1993, p.31. 46 Parallèlement, la comptabilité peut être
définie par rapport à son champ d'application ; « les caractéristiques généralement
attribuées à la comptabilité définissent le champ
qui lui est habituellement réservé : - son domaine d'application est l'entreprise ; - la technique d'enregistrement qu'elle utilise est la partie
double ; - ses produits sont le bilan, le compte de résultat et
l'annexe ».53 Par rapport à ses vocation la comptabilité des
entreprises « répond aux besoins propres de ces dernières : besoins d'information des tiers,
besoins de pilotage des dirigeants, besoin de contrôle des
propriétaires ».54 La comptabilité peut, entre autre, être
définie comme étant un instrument légitiment le pouvoir
des propriétaires. Elle « sert de cadre à la
répartition de la richesse ; elle est donc au centre des conflits
d'intérêts entre les différents stakeholders. Ce rôle
social rend nécessaire la création de normes ; le modèle
originel est alors conforté dans ses choix initiaux en faveur des
propriétaires dont il légitime et pérennise le pouvoir
».55 La  comptabilité  est  aussi  définie  par 
rapport  à  ses  typologies ;  « dans  une  optique  de
développement économique et social, la comptabilité doit
être envisagée comme un système beaucoup plus large, aux
dimensions multiples : juridique, économique, mais aussi sociale et
politique,  et  dont  le  champ  d'application  couvre non  seulement  les 
entités  économiques (comptabilité   commerciale),   mais   également  
les   collectivités   publiques   administratives (comptabilité publique), et la nation dans son ensemble
(comptabilité nationale) ».56 
1-2 Typologies  comptables1-2-1 La  comptabilité  générale  ou 
comptabilité commerciale La comptabilité générale est « celle
utilisée par les entreprises privées et publiques pour
l'enregistrement  des  opérations  commerciales.  Elle  est  née 
du  développement  des  relations 53  GENEVIEVE CAUSSE, Développement et
comptabilité, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.597. 54  GENEVIEVE CAUSSE, Développement et
comptabilité, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.600. 55  PIERRE GENSSE, Modèle comptable
français, Encyclopédie de comptabilité, de contrôle
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.881. 56  GENEVIEVE CAUSSE, Développement et
comptabilité, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p-p.597-598. 47 marchandes et répond à un besoin d'information
économique de tous les partenaires des entités concernées.
Dans un contexte de mondialisation, elle fait l'objet d'une harmonisation et
d'une normalisation croissante ».57 1-2-2 La comptabilité analytique ou comptabilité de
gestion La comptabilité de gestion, « dont l'objet initial
fut le calcul des coûts des produits des entreprises  industrielles,  a 
vu  s'élargir  considérablement  son  rôle :  elle  a 
aujourd'hui  pour objet générique de fournir toutes les
informations économiques requises pour la conduite de l'entreprise ;
elle est conçue comme un instrument interne d'aide à la
décision et de contrôle de gestion. Dans cette perspective, elle traite à la
fois des informations relatives au passé et des informations relatives
au futur ; par exemple les informations qu'exige l'étude de la
rentabilité d'un projet d'investissement ».58 La  comptabilité  analytique  est  un  outil  au 
service  du  management  d'entreprise ;  il  se base,  en  partie,  sur  les 
informations  fournies  par  la  comptabilité  générale 
pour  satisfaire  les besoins de l'entreprise en matière d'information
et de prise de décisions. A la différence de la
comptabilité générale, « elle ne répond pas
à une exigence sociale extérieure, sa codification n'est pas
soumise à une à des conventions communes à toutes les
sociétés ; ses résultats n'ont pas vocation à être rendus publics
».59 D'autres types de comptabilité existent
(comptabilité publique, comptabilité nationale), mais, dans le
cadre de notre recherche nous allons se limiter à cette classification
comptable qui répond à nos prérogatives
d'investigation. 
Paragraphe 2 : La comptabilité et le cadre
institutionnel de l'économie57  GENEVIEVE CAUSSE, Développement et
comptabilité, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p..598. 58  BERNARD COLASSE, Comptabilité
générale, 5ème  édition Economica,
Paris, 1996, p.19. 59  MICHEL CAPRON, La comptabilité en
perspective, Editions la découverte, Paris, 1993, p.36. 48 
2-1  Comptabilité  et  Contexte  des 
marchésL'analyse conceptuelle de la théorie comptable par
rapport au contexte du marché doit nécessairement  se 
référer  à  la  classification  élaborée 
précédemment.  Or  une  telle  démarche s'avère
inutile puisque dans le cadre du marché des biens et des services par
exemple, nous auront  à  retraiter  l'ensemble  de  la  théorie 
comptable  allant  de  l'analyse  des  flux  entrants jusqu'aux  flux  sortants
 en  passant  par  le  processus  de  traitement  ou  de  transformation  des
inputs  en  output.  Il  s'avère  ainsi  que  l'ensemble  des 
opérations  de  l'entreprise  avec  son environnement, effectué
au sein du marché des biens et services relève de la
comptabilité en tant qu'instrument de quantification et
d'enregistrement. En  ce  qui  concerne  le  marché  du  travail, 
l'ensemble  des  acteurs  le  constituant  (la population active), se
valorisent continuellement par rapport à des indicateurs de performances
fournis  et  divulgués  par  la  comptabilité  financière.
 Ainsi,  seuls  les  dirigeants  d'entreprise performantes   seront  
récompensés   par   le   marché.   Ce   dernier   leur  
offre   les   conditions d'ouverture d'horizon et d'expansion requise pour tous
les acteurs du marché du travail. Il s'avère ainsi, que seule la mission d'information
attribuée à la comptabilité financière constitue 
le  point  de  convergence  principal  avec  les  différentes 
typologies  de  marchés existants. Ainsi, « Dés les
débuts de l'économie de marché, la comptabilité est
apparue comme l'instrument le plus adapté pour saisir, traiter et
organiser l'information sur les transactions de telle  sorte  que  celle-ci 
puisse  être  utilisée  sous  de  nombreuses  formes 
appropriées  et  pour répondre  principalement  aux  missions 
qui  demeurent  encore  sa  raison  d'être  fondamentale : l'aide aux
décisions de gestion, la preuve de la réalité des
transactions, le contrôle des résultats obtenus par les dirigeants et l'évaluation des ressources
utilisées ».60 Cette  tendance  à  dissocier  l'évolution  de 
l'économie  de  marché  avec  celle  de  la comptabilité
financière est née avec la célèbre thèse de
Werner Sombart.61  Selon le passage le plus  cité : « Le
 capitalisme  et  la  comptabilité  en  parties  doubles  ne  peuvent 
absolument  pas être   dissociés :   ils   se   comportent   l'un 
 vis-à-vis   de   l'autre   comme   la   forme   et   le 60  SERGE EVRAERT, Confiance et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p.461. 61  YANNICK LEMARCHAND et MARK NIKITIN, Capitalisme et
comptabilité, Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000,
p.106. 49 contenu ».62  Dans nos propos, on
préfère ne pas s'immiscer largement dans le contenu de cette
thèse, qui a fait couler beaucoup d'encre, malgré le nombre de
recherches soutenants cette vue. Et   comme   l'annonce   Christian   De   Boissieu,   «
l'information   est   au   coeur   du fonctionnement de l'économie de
marché. Rarement parfaite, contrairement aux postulats de la
microéconomie traditionnelle, elle fait le pont entre le passé,
le présent et les représentations plus  ou  moins 
éclairées,  plus  ou  moins  incertaines,  de  l'avenir.  Pas 
étonnant,  dans  ces conditions,  que  la  transparence  de 
l'information  se  soit  imposée,  de  nos  jours,  comme  la problématique centrale pour le fonctionnement et la
régulation de nos économies ».63 La comptabilité d'une entreprise sert à ses
managers, ses actionnaires, ses salariés et de plus  en  plus  à 
ses  clients  et  aux  associations  les  représentant.  La 
comptabilité  doit  ainsi, représenter une réalité
économique et non pas l'influencer, voire la modifier. Avant d'accepter
toute nouvelle norme comptable, il conviendra donc de s'assurer que les
concepts sur lesquels elle  est  fondée  sont  fiables, 
vérifiables,  auditables  et  surtout  applicables  dans  les 
différents marchés  concernés,  faute  de  quoi  le  but 
ultime  de  la  normalisation  et  de  l'information comptable, à savoir
la comparabilité des comptes, ne pourra être atteint. Comptabilité  et  marché  doivent  donc 
entretenir  des  rapports  de  confiance  mutuels. Partout  et  souvent,  la 
qualité  des  décisions  dans  l'entreprise  ainsi  que  celle 
des  différents stakeholders  intervenant  sur  le  marché 
repose  sur  la  valeur  de  l'information  fournie  par  les systèmes 
comptables.  Ainsi,  « il  faut  mesurer  le  résultat  et  le 
patrimoine  des  entreprises, apprécier  l'équilibre  du 
financement  et  la  situation  de  trésorerie,  connaître  la 
valeur  des ressources productives, étudier les produits et les charges,
comprendre la circulation des fonds. L'exactitude du diagnostic exige des
chiffres en rapport avec la réalité. La comptabilité
étant science de mesure, le choix de l'information comptabilisée
et celui des méthodes constituent un test essentiel ».64 Un marché est efficient si les valeurs actuelles nettes
(VAN) de toutes ces transactions sont égales à zéro. Quand
le coût des transactions est nul et que tous les investisseurs ont
accès 62  YANNICK LEMARCHAND et MARK NIKITIN, Capitalisme et
comptabilité, Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000,
p.106. 63  CHRISTIAN DE BOISSIEU, Faut-il tout dire, tout le
temps ? , Problèmes économique, n°2778 du 2 octobre 2002. p.13. 50 aux  mêmes  informations,  la  concurrence  va  rendre 
impossible  le  gain  de  VAN  positives. Toutes  les  informations 
disponibles  devraient  être  systématiquement  incluses  dans 
les  cours (les prix). Autrement dit, un marché est efficient si
« les actifs qui y sont négociés sont
évalués à leur ``juste prix'' ».65 L'efficience   d'un   marché   financier   peut   donc 
 être   remise   en   cause « si   toute l'information disponible
n'est pas immédiatement et complètement intégrée
dans les cours, si l'interprétation   de   l'information   n'est   pas  
pertinente   (interprétation   correcte   de   toute l'information par
les investisseurs), ou s'il est possible de réaliser des profits indus
au moyen d'une stratégie d'investissement basée sur
l'information disponible ».66 Comme  ces  conditions  idéales  n'existent  pas,  il 
est  courant  de  distinguer  plusieurs degrés  de  l'efficience  du 
marché,  en  fonction  de  la  quantité  d'information 
reflétée  dans  les cours : marché d'efficience faible,
d'efficience semi forte ou d'efficience forte.67 Un  marché  est  dit  d'efficience  faible  si  les 
cours  du  jour  intègrent  l'ensemble  des informations  contenues 
dans  les  cours  précédents.  Cette  forme  d'efficience  est 
faible  parce qu'elle ne requiert qu'un volume réduit d'information. Sur
un tel marché, les cours antérieurs ne peuvent annoncer l'évolution des cours à venir,
c'est à dire que sont exclus les tendances, cycles ou tout autre
mouvement prévisible des prix. Un  marché  est  dit  d'efficience  semi  forte  si 
l'ensemble  des  informations  disponibles publiquement est
reflété dans les cours. Cela signifie qu'aucun investisseur ne
peut améliorer de  façon  constante  ses  prévisions  sur 
l'évolution  des  cours  par  la  simple  analyse  des informations macroéconomiques (état de
résultat, rapports annuels, etc.). Un marché est dit à forte efficience si toutes les
informations pertinentes (publiques et privées) sont
reflétées dans les prix. 64  SERGE EVRAERT, Confiance et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p.461. 65   PASCAL  DUMONTIER,  Marché  efficient  et 
comptabilité,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.857. 66   PASCAL  DUMONTIER,  Marché  efficient  et 
comptabilité,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.857. 51 L'information comptable étant un bien public, «
s'il apparaît que sa divulgation entraîne une   réaction  
systématique   du   cours   des   actions,   force   sera   d'admettre  
l'efficience informationnelle de forme semi forte des marchés financiers
».68 La comptabilité est une source d'information parmi
d'autres, il ne sert à rien d'essayer de la manipuler, ses utilisateurs ayant tous moyens de
rétablir la vérité par confrontation avec des
renseignements d'autres origines (les agents de rating par exemple). Cette
hypothèse qui est à la base de la théorie des marchés
efficients, ne signifie pas pour autant que l'information suivant un certain modèle de  référence 
comptable répondrait de  façon unanime aux  attentes des 
différents  stakeholders  de  l'entreprise.  « La  quantité 
et  la  qualité  de  l'information  sont donc des éléments
essentiels pour le bon fonctionnement de l'économie de marché,
mais aussi pour sa régulation par les pouvoirs publics
».69 Il   est   aisé   de   comprendre   les   motifs   de  
ces   exigences.   « Une   information   plus transparente du coté
des banques et des entreprises, de façon plus générale de
l'ensemble des intervenants,  permet  de  rapprocher  les  systèmes 
comptables  de  la  réalité  économique,  de mieux guider
l'allocation des ressources, de pouvoir compter sur un meilleur
équilibre entre emprunteurs et prêteurs, de réduire
certaines inégalités dans l'accès à l'information
pertinente etc. ».70 Ainsi,  la  fourniture  d'information  fiable,  pertinente  et
 à  jour  est  essentielle  pour  le développement des
marchés financiers, comme l'indique le schéma 1. Cette
représentation se trouve  cependant  écartelée  entre  les
 exigences  des  règles  posées  pour  l'établissement  de
l'information  comptable  et  financière  sur  l'entreprise,  d'une 
part,  et  la  réalité  complexe  et multiple de l'entreprise,
d'autre part. L'information comptable diffusée dans les rapports
annuels a pour objet de rendre des comptes   aux   multiples   utilisateurs  
partenaires   de   l'entreprise   (investisseurs,   créanciers,
employés, Etat, concurrence, etc.). Mais, Pour y parvenir, l'entreprise
est amenée à respecter 67  Cette distinction est due à FAMA (1970) 68   PASCAL  DUMONTIER,  Marché  efficient  et 
comptabilité,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.858. 69  CHRISTIAN DE BOISSIEU, Faut-il tout dire, tout le
temps ? , Problèmes économique, n°2778 du 2 octobre 2002. p.13. 70  CHRISTIAN DE BOISSIEU, Faut-il tout dire, tout le
temps ? , Problèmes économique, n°2778 du 2 octobre 2002. p-p.13-14. 52 une certaine éthique que traduit l'impératif de
qualité de l'information contenue dans les états comptables. « L'information comptable ayant pour fonction de transmettre
une représentation de la réalité économique d'une
entreprise, la qualité attendue de cette information dépend
à la fois de  la  perception  et  des  jugements  du  préparateur 
des  comptes  dans  la  reproduction  de  la réalité, de la forme qui rend cette
réalité intelligible ainsi que des besoins d'un utilisateur
».71 Schéma 1 : Le rôle de l'information
financière dans la croissance économique 72 
(d'après Gordian, 1992) 73 Mise à disposition d'informations comptables et financières fiable et pertinentes Réduction de l'incertitude sur le marché des capitaux Développement du marché des capitaux grâce à la qualité de l'information la répartition des
risques Efficacité du marché des capitaux dans l'allocation de ressources rares 71  CELINE MICHAÏLESCO, Qualité de l'i nformation comptable, Encyclopé gestion et d'audit, Economica, 2000, p.1023. Croissance économique die de comptabilité, de contrôle de 72   GENEVIEVE CAUSSE, Développement et
comptabilité, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.600. 73  GORDIAN. A., Accounting disclosure methods and
economic development: A criterion for globalizing capital markets,
International journal of accounting education and research, n°27, 1992. 53 La question centrale de la comptabilité est de se demander
de quoi il faut rendre compte. Autrement   dit,   c'est   le   choix   de   l'information  
à   comptabiliser   qui   importe.   Pour   les comptables,
reconnaître  l'information consiste à  la traduire dans l'un des 
états financiers de synthèse servant à apprécier le
niveau de rentabilité et la nature du risque que l'entreprise offre ou fait courir a ses partenaires. Généralement, ces
documents comptables sont le bilan pour l'appréciation du patrimoine, l'état de
résultat pour traduire la performance de l'entreprise, le tableau  des 
flux  de  trésorerie  ou  le  tableau  de  financement  pour  saisir  le
 mouvement  de  la trésorerie et l'annexe ou les notes aux états
financiers pour assurer un niveau satisfaisant de compréhension  de 
l'ensemble  des  traitements  comptables  utilisés  pour  la 
préparation  et  la présentation des états de
synthèses. « Ils sont, pour la période qu'ils couvrent, les
principaux outils de diagnostic dont se servent les utilisateurs de la
comptabilité. La valeur probante de ces documents préparés
et audités est indiscutable dans toutes les économies de
marché qui ont atteint  un  certain  niveau  de  développement 
et  pour  lesquelles  une  profession  et  des  règles comptables sont soumises à une organisation juridique
efficace ».74 L'information véhiculée dans les états de
synthèse doit nécessairement obéir à certains
critères  de  qualité  destinés  à 
améliorer  la  pertinence  du  reporting  comptable  et  financier  et
assurer au préalable, une meilleure transparence du marché. La  finalité  assignée  à  l'information 
comptable  étant  d'aider  à  la  prise  de  décision
économique, ainsi, quatre caractéristiques fondamentales sont
requises de l'information : - la pertinence ; - la fiabilité ; - l'intelligibilité ; et - la comparabilité. La  pertinence  constitue  « la  capacité  d'une 
information  à  influencer  les  décisions  des utilisateurs, en
leur permettant soit d'évaluer les événements
passés, présents et futurs, soit de 54 confirmer  ou  de  corriger  leurs  évaluations 
passées ».75   Cette  notion  est  subjective  du  fait
qu'elle change en fonction de la nature de l'utilisateur et des
décisions à prendre. La fiabilité quant à elle, « garantit
l'absence d'anomalie ou d'erreur. Elle s'appuie sur la conformité  aux 
normes,  règles,  procédures  et  est  dans  le  domaine  de 
l'objectivité ».76   Une information est fiable si elle
n'est pas entachée d'erreur ni de biais importants. Il s'agit d'une
information : 1- reflétant une image fidèle des transactions et
autres événements de l'entreprise (principe d'image fidèle : faithful representation) ; 2- respectant la nature juridique des transactions et
événements indépendamment de leur forme juridique (principe de prééminence du
fond sur la forme : substance over form) ; 3- neutre (neutral), c'est à dire aussi dépourvue
que possible de subjectivité ; 4- prudente, il s'agit de la prise en compte d'un certain
degré de précaution dans l'exercice des jugements
nécessaires aux estimations afin d'éviter que les actifs ou les
produits soient surévalués et les passifs ou les charges
sous-évalués ; 5- exhaustive  (complete),  dans  la  mesure  permise  par  le 
souci  de  l'importance significative et celui des coûts (l'information
doit rapporter plus qu'elle ne coûte). L'intelligibilité  suppose  « la 
compréhensibilité  de  l'information  pour  les  utilisateurs
censés posséder une connaissance raisonnable de l'activité
économique et de la comptabilité et avoir la volonté
d`étudier l'information avec la diligence appropriée
».77 Enfin,  la  comparabilité  de  l'information  suppose 
que  les  états  financiers  doivent  être comparables dans
l'espace et dans le temps. « Dans le temps, la comparabilité de
l'information permet d'identifier les tendances de la position et des
performances financières de l'entreprise. Dans l'espace, la
comparabilité des états financiers de différentes
entreprises permet d'évaluer leurs  positions  financières 
relatives  et  leur  évolution  ainsi  que  leurs  performances
».78  Deux conséquences en découlent : 74      SERGE  EVRAERT,  Confiance  et 
comptabilité,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de  gestion  et d'audit, Economica, 2000, p.462. 75  CELINE MICHAÏLESCO, Qualité de
l'information comptable, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.1028. 76  SERGE EVRAERT, Confiance et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p.467. 77  CELINE MICHAÏLESCO, Qualité de
l'information comptable, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.1028. 78  CELINE MICHAÏLESCO, Qualité de
l'information comptable, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.1028. 55 - la nécessité d'indiquer les chiffres de
l'exercice précédent ; - et  l'utilisation  des  mêmes  méthodes 
comptables  d'une  année  sur  l'autre,  sauf changements pertinents a
indiqué (principe de permanence des méthodes). Ces critères de qualité assignés à
l'information sont souvent hiérarchisés en fonction de
l'importance accordée par le normalisateur et de l'utilisateur en
question. En effet, réunis à la fois, ces quatre critères
sont difficiles à atteindre. « Il est avant tout nécessaire
de déterminer l'importance relative de l'information, le seuil de
qualité indispensable et enfin les arbitrages à effectuer pour
parvenir à un niveau global acceptable de qualité. En outre, ces
quatre critères de qualité ne sont effectifs qu'en fonction du
délai de production de l'information et du coût engendré  par  la  diffusion  (ce  coût  peut 
être  financier,  compétitif,  politique),  comparé  aux
bénéfices retirés ».79 Certes, le suivi d'une telle démarche de qualité
conditionne une meilleure traduction des opérations effectuées
sur le marché et assure ainsi, une image aussi fidèle que
possible de la réalité économique de l'entreprise. Par
ailleurs, le respect des qualités attribuer à l'information ne constitue pas le seul facteur garant d'un minimum de
fiabilité et de pertinence. Ainsi, les systèmes de gouvernement
d'entreprise, la nature des utilisateurs privilégiés de
l'information et le mécanisme de financement dominant sont autant de
facteurs qu'il conviendrait de ne pas les négliger. Suivant la démarche de Rybezinski80  les
économies connaissent au regard des systèmes financiers une
évolution caractérisée par quatre étapes
successives.81 Premièrement,  l'investisseur  ne  peut  se  financer  que
 par  sa  propre  épargne,  puisqu'il dispose d'un revenu faible et
d'une capacité d'épargne rare. Le système financier
existant est de type interne (l'autofinancement est le mode quasi exclusif de
financement). 79  CELINE MICHAÏLESCO, Qualité de
l'information comptable, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.1028. 80    T. M. RYBEZINSKI, Business finance in the EEC,
USA and Japan, The three bank review, 1974, n°3, p.58; Industrial finance
system in europe, US and Japan, Journal of economic behaviour and organisation,
1984, n°5, p. 276; Financial systems, risk and public policy, The royal bank of
Scotland review, 1985, n°148, p.35. 81   PIERRE LLAU, Economie financière publique,
Presses Universitaire de France, 1996, p. 44. 56 Dans une deuxième étape, l'émergence d'un
certain niveau satisfaisant de développement va assurer un surplus
d'épargne considérable. Cette épargne est pri en charge
par  les  intermédiaires  financiers  (notamment  les  banques),  afin 
de  répondre  aux  diverses attentes  de  crédits  exigées
 par  les  investisseurs, tout  en  assurant  une  certaine  diversification
des risques. Cette étape est caractéristique d'un système
financier orienté vers la banque (bank oriented system). Troisièmement,  la  croissance  conduit  au 
développement  des  marchés  financiers  avec diversification des
intermédiaires financiers et apparition d'intermédiaires de
marchés. Dans une quatrième étape, l'aboutissement à
un niveau élevé de développement favorise la sophistication des marchés  financiers, qui  conduisent
à des  systèmes  financiers  fortement orientés vers le
marché (market orientated system).82 Ainsi, on peut constater une distinction entre,
systèmes financiers basés sur les marchés financiers  et 
systèmes  financiers  basés  sur  le  crédit  ou 
orienté  vers  le  marché  interbancaire. Dans une
économie d'endettement, le financement du système productif
repose essentiellement sur la constitution d'un autofinancement et sur les
apports externes assurés par les banques et les autres intermédiaires financiers. En
conséquence, la gestion de la relation de crédit qui
s'établit entre les entreprises et les prêteurs devient une des
préoccupations majeures des dirigeants. Du point de vue de l'entreprise,
 le respect des échéances  prévues au titre du service  de
 la  dette  constitue  alors  la  contrainte  financière  majeure.  Du 
point  de  vue  des créanciers, l'appréciation a priori et le
suivi en temps réel de la capacité de remboursement des
emprunteurs acquièrent une importance décisive. Dans ce contexte,
les grandes banques sont le plus souvent les principaux actionnaires des entreprises
endette ; elles sont représentées au conseil  d'administration  et  ont  accès  au 
reporting  interne.  Les  dirigeants  dans  ce  cas,  sont sanctionnés  
ou   récompensés   essentiellement   par   les  
représentants   de   ces   actionnaires- créanciers, et non en
fonction des performances boursières de l'entreprise. L'impact des choix
comptables  fait  donc  l'objet  d'une  analyse  moins  détaillée
 dans  les  états  financiers  d'un  tel mode  de  gouvernance  que 
dans  un  environnement  où  les  actionnaires  sont  moins  bien
représentés au conseil d'administration. 82  PIERRE LLAU, Economie financière publique,
Presses Universitaire de France, 1996, p-p. 44-45. 57 Le système financier orienté marché regroupe
des pays de grande tradition boursière. Un tel système confère une place centrale aux
modalités de financement par émission d'actions. Il attribue  une
 position  dominante  aux  actionnaires  et  aux  investisseurs.  En  exprimant
 leur approbation de la gestion d'une entreprise cotée par l'acquisition
ou la conservation des titres qu'elle  a  émis,  les  acteurs  du 
marché  boursier  participent  à  la  valorisation  de  ces 
titres  et consolident l'entreprise  émettrice  ainsi que  ses 
dirigeants. En  exprimant leur  réprobation ou leur défiance par
la cession de titres ou par le refus d'en souscrire, les investisseurs
participent à la dépréciation de la  capitalisation de
l'entreprise et, sous certaines conditions, mettent en cause  son  contrôle  et  sa  direction.  Ainsi, 
l'économie  de  marché  financier  permet  aux actionnaires de
faire valoir, avec force, leurs impératifs de rémunération
et de valorisation de leurs  apports.  Dans  ces  conditions,  elle  impose 
aux  dirigeants  une  gestion  active  de  leurs relations avec les
actionnaires et une attention soutenue à leurs exigences de
rémunération et de  valorisation  des  actions  par  le  marché.  Dans 
un  tel  système,  l'information  publiée  doit refléter
le plus fidèlement possible la réalité économique
de l'entreprise et satisfaire ainsi, les investisseurs
privilégiés par le marché.83 Pour  conclure,  on  peut  dire  que  le  marché  est 
un  facteur  conditionnant  le  devrait  être comptable ;  il  constitue 
la  scène  sur  la  quelle  les  nouveaux  problèmes  comptables 
surgis  et agit, par la suite, directement ou indirectement, dans la
définition des procédures et modalités de traitements comptables. La représentation quantifiée des faits
économiques est du ressort de la comptabilité ; elle collecte les
données, les organisent et les traitent pour aboutir à une
information à divulguée sur le marché. La
comptabilité est, par conséquent, un système d'information
répondant aux exigences d'efficience du marché. La mondialisation économique suppose la libre
circulation des biens, des services, des personnes  et  des  capitaux  et 
l'aboutissement  par  conséquent,  à  un  marché  unique. 
Elle suppose,  par  conséquent,  la  soumission  à  un 
système  unique  de  mesure  et  d'évaluation comptable
remportant l'enjeu de comparabilité financière requis par le
marché. 
2-2 Comptabilité et cadre réglementaire de
l'économie83   ELIE  COHEN,  Analyse  financière  et 
comptabilité,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de  gestion  et d'audit, Economica, 2000, p-p.18-19. 58 L'investigation portant sur le statut de la
comptabilité et ses interactions avec le droit a profondément
évolué au cours des temps. Il ne faisait guère de doute,
dans un premier temps, que « la comptabilité entretenait avec le
droit des liens de dépendance très forts : elle était une
technique au service du droit ou l'algèbre du droit (Garnier, 1947)
».84  Traditionnellement, la comptabilité  avait  pour 
seule  vocation  la  concrétisation  écrite  de  la 
réalité  juridique  des transactions commerciales. Ainsi, le but ultime de la comptabilité était de
servir en tant qu'instrument de preuve aux diverses transactions de
l'entreprise. Certes, un tel objectif assigné à la
comptabilité nécessite l'imposition des entités
économiques concernées, par un certain nombre de règles
portant sur le fond ainsi que sur la forme et dont le respect
conférait une valeur probante aux livres de comptes. Avec l'évolution des affaires, la comptabilité
et le droit ont enfin trouvé un nouvel essor dans  la  doctrine 
moderne,  par  l'émergence  d'une  branche  de  droit  autonome  dont 
l'objet consiste  à  concevoir  une  normalisation  et  des  principes 
répondant  aux  différents  problèmes surgit  avec 
l'évolution  des  affaires :  il  s'agit  du  droit  comptable.  Le 
droit  comptable  serait donc « la branche du droit privé qui
régit les comptables et la comptabilité et il fixe les
règles tenant à l'élaboration des comptes qui
pèsent sur les entreprises, les règles fixant les conditions de  leur  contrôle,  qui  s'appliquent  aux 
contrôleurs  des  comptes,  et  les  règles  établissant 
les rapports entre les différents acteurs à propos de
la comptabilité ».85 La principale source du droit comptable est constituée
soit par les systèmes comptables, soit  par  les  plans  comptables. 
Généralement,  les  autres  sources  du  droit  comptable  sont
essentiellement  de  provenance  doctrinale  émanant  principalement 
des  organismes  et  des chercheurs  en  matière  comptables. « La 
valeur  juridique  de  ces  sources  dites  doctrinale  est donc plus
importante que la simple valeur morale attribuée
généralement à la doctrine en droit. Les textes d'origine
professionnelle peuvent être considérés comme des
sources interprétatives,  auxquelles  la  jurisprudence  peut 
être  amenée  à  se  référer ».86  
Enfin,  des 84     BRIGITTE   RAYBAUD-TURRILLO   et   ROBERT  
TELLER,   Droit   et   comptabilité,   Encyclopédie   de
comptabilité, de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000,
p.611. 85     BRIGITTE   RAYBAUD-TURRILLO   et   ROBERT  
TELLER,   Droit   et   comptabilité,   Encyclopédie   de
comptabilité, de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000,
p.611. 86     BRIGITTE   RAYBAUD-TURRILLO   et   ROBERT  
TELLER,   Droit   et   comptabilité,   Encyclopédie   de comptabilité, de contrôle de gestion et d'audit,
Economica, 2000, p.612. 59 sources   internationales   émanant   soit   d'organisme  
internationale,   soit   de   pays   (ou   de groupement de pays) de forte
tradition comptable peuvent être reconnues en tant que telles. Le  droit  comptable  définit  les  obligations 
respectives  ainsi  que  les  règles  régissant  la relation de
trois intervenants en matière de comptabilité : - les   producteurs   de   la   comptabilité,   c'est  
à   dire   les   entités   assujetties   à l'obligation d'élaborer des états comptables ; - les contrôleurs, c'est à dire les personnes
ayant habilité à exercer la mission de commissariat aux comptes
ou d'expertise comptable , qui sont appelées à réviser,
contrôler et certifier  les  comptes  et  qui  sont 
considérées  comme  étant  des  intermédiaires 
entre  les producteurs et les utilisateurs de la comptabilité ; - les  utilisateurs  des  états  comptable  de 
l'entité,  c'est  à  dire  les  dirigeants  de l'entreprise, ses actionnaires, l'Etat, les partenaires
commerciaux et financiers de l'entreprise, ses salariés, etc. Outre le droit comptable, les sources législatives et
réglementaires de nature comptable peuvent avoir recours à des
textes divers de lois tels que le code de commerce et le droit des
sociétés.  Le  droit  des  sociétés  et/ou  le 
droit  commercial  fournit  à  la  comptabilité  un  cadre
juridique   supplémentaire   jouant   le   rôle   de  
compensateur   aux   différentes   insuffisances attribuées  au 
droit  comptable.  Ainsi,  la  désignation  des  personnes  physiques 
ou  morales habilitées  à  enregistrer  dans  des  états 
comptables  l'ensemble  des  transactions  commerciales affectant  le 
patrimoine  de  l'entreprise,  la  nature  et  la  forme  des  états 
à  divulguer,  les dispositions relatives à l'inventaire, les
dispositions applicables à chaque entité juridiquement distincte,
 sont  des  sujets  parmi  d'autres,  qui  peuvent  faire  l'objet  de 
traitement  juridique particulier dans le cadre de la législation
commerciale ou sociétale. Le droit commercial (ou droit des sociétés) se
trouve donc dans l'obligation de garantir un certain niveau de transparence dans l'établissement
des contrats et veiller à ce qu'il ait un échange  d'information 
entre  les  différentes  parties  intervenantes  capables  de  leur 
rendre compte de l'évolution de la situation de chacun.87 87  MOHAMED  BELGHITH,  Performance  de  l`entreprise 
et  cadre  institutionnel  de  l'économie,  Mémoire  pour
l'obtention du diplôme d'étude approfondies en gestion, FSEGT,
1998, p.18. 60 Par  ailleurs,  il  est  intéressent  de  signaler  que
 la  réglementation  comptable  n'est  pas, uniquement, du ressort de
l'Etat ; elle peut, en effet, être conférée aux organismes
privés de comptabilité qui veillerons à son
application. On  peut  dire  que  la  pratique  comptable  tire  son  cadre 
réglementaire  des  influences mutuelles exercées entre le droit
comptable et le droit commercial (droit des sociétés). Ainsi, la  complémentarité  renforcée  entre 
ces  deux  types  de  droit  privé  permet  à  la 
comptabilité d'assurer son essor et de préserver son importance
significative. Bien évidemment, il ne faut aucunement  ignorer  les 
autres  composantes  du  droit  (droit  fiscal  et  droit  pénal,  etc.)
 qui peuvent exercer directement ou indirectement, une influence sur la
normalisation et la pratique comptable en générale. Pour   conclure,   on   peut   dire   que   le   contexte  
légal   est   la   principale   source   de réglementation 
économique  et  financière,  il  agit  sur  la 
comptabilité  pour  préserver  l'intérêt
général des utilisateurs et assurer la
complémentarité avec les autres droits. Le contexte
légal est censé assurer les moyens de garantie de la
sécurité des transactions  par une panoplie de réglementations économiques telle que la
comptabilité financière. 
2-3  Comptabilité  et  référentiel 
sociologiqueL'éthique  et  la  culture  constituent  les  deux 
éléments  du  référentiel  sociologique  sur
lesquelles la normalisation comptable se base et fonde ses principes. Tout d'abord, étant donné que la déontologie
peut être vue comme une éthique appliquée à   un   domaine   professionnel   spécifique,  
le   traitement   des   relations   existantes   entre   la comptabilité
et le référentiel sociologique reposera essentiellement sur le
champ de l'éthique et sur sa forme déontologique. C'est  ainsi  que,  la  relation  entretenue  entre  les 
règles  et  la  profession  comptable constitue  un  problème  du
 ressort  de  la  déontologie  comptable,  alors  que  le 
questionnement éthique est un problème que pose la
comptabilité en tant que jeu social.88 88  YVON PESQUEUX, Ethique et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p.669. 61 Dans  le  premier  cadre  d'interaction,  la 
déontologie  comptable  tire  ses  origines  de  la constitution d'une
certaine organisation regroupant comptables, commissaires aux comptes et
experts-comptables. Il s'agit de l'ordre des experts
comptables.89 Depuis sa genèse, la déontologie comptable ou
tout simplement la profession comptable joue,  de  façon  croissante, 
un  rôle  de  gardienne  de  la  morale  des  affaires.  Ainsi,  «
la déontologie professionnelle doit être en mesure de garantir les
comptables libéraux des conflits d'intérêts et de leur
offrir un cadre conceptuel spécifiquement éthique, ou encore leur
proposer des modes d'action pour résoudre les dilemmes. Les comptables
libéraux se trouvent souvent professionnellement en position d'arbitre
dans les affaires et leur déontologie professionnelle doit pouvoir leur permettre d'agir en toute impartialité
». 90 La déontologie de la profession comptable suppose donc
une certaine forme d'éthique professionnelle,  elle  assure  un  dosage 
entre  le  bien  commun,  le  bien  du  client  et  le  bien professionnel,
permettant de détecter les sources possibles de conflits
d'intérêts. La soumission aux lois en vigueur conditionne le respect du
bien commun et constitue la base  du  serment  de  l'expert-comptable  lors  de
 son  adhésion  à  l'ordre.  Le  respect  du  bien commun 
attribue  au  commissaire  aux  comptes  la  mission  essentielle  de 
certification  des comptes  et  la  transposition  de  la  vérité
 des  affaires  dans  les  rapports  de  gestion  qu'ils paraphent.  La 
fiabilité  du  jugement  professionnel  du  commissaire  aux  comptes 
suppose l'indépendance et l'objectivité de celui-ci
vis-à-vis des tiers. Le bien du client est protégé par la
déontologie professionnelle qui garantie, par le biais des institutions
professionnelles, l'existence d'un certain niveau de compétence
professionnelle et une formation continue de ces membres. Les procédures
de sanctions que peuvent être envisagées, sont elles mêmes,
des conditions d'assurance pour le bien du client. Pour protéger le bien professionnel, la déontologie
professionnelle limite la concurrence aux  seuls  confrères  et 
interdise  la  publicité  et  le  démarchage.  Le  respect  de 
la  déontologie 89  Cette terminologie est largement utilisée
par la doctrine française. 90  YVON PESQUEUX, Ethique et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p.670. 62 professionnelle, et par conséquent, l'ensemble des biens
existants, vise à résoudre les conflits d'intérêts
liés à l'exercice de la profession comptable.91 Par ailleurs, la comptabilité en tant que source de
questionnement éthique est intimement liée aux divers conflits
d'intérêts générer par le non respect de la
déontologie professionnelle d'une part, et le non respect de l'ensemble
des critères qualitatifs et principes qui caractérisent
l'information  comptable  d'autre  part.  On  retrouve  ici  « la 
dualité  traditionnelle  en  éthique entre  la  perspective 
déontologique  qui  se  réfère  à  des 
règles  construites  sur  la  base  d'une analyse  de  type 
avantages-inconvénients  et  la  perspective  axiologique,  qui  repose 
sur  la référence à des principes applicables, quelles que
soient les circonstances, et donc susceptibles d'engendrer, dans certaines conditions, plus de
désavantages que d'avantages ».92 La mission de communication attribuée à la
comptabilité financière doit se référer à un
certain référentiel de qualité ouvrant le champ à
l'éthique de représentation. L'obéissance de l'information
 comptable  à  des  critères  de  qualité  (voir  section 
IV),  permet  d'assurer,  au préalable, une meilleure
représentation fidèle, qui peut être vue comme une des
tentatives de mise en oeuvre de l'éthique de discussion.93 Ainsi,  la  comptabilité  propose  une 
représentation  commune  qui  véhicule  un  discours,
intéressant  l'ensemble  des  ayants  droit  de  l'entreprise  et  qui 
garantit,  en  théorie,  tous  les éléments permettant de
la qualifier d'éthique. Parallèlement  à  l'éthique,  la 
dimension  culturelle  contribue  au  développement  des systèmes
 comptables.94   La  culture  peut  être  définie 
comme  un  ensemble  d'habitudes,  de traditions, de coutumes, d'attitudes, de
règles et de pratiques conditionnant le comportement humain. 91  YVON PESQUEUX, Ethique et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité de contrôle  de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p-p.670-671. 92  YVON PESQUEUX, Ethique et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité de contrôle  de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p.671. 93  YVON PESQUEUX, Ethique et comptabilité,
Encyclopédie de comptabilité de contrôle  de gestion et
d'audit, Economica, 2000, p.674. 94   BERNARD  RAFFOURNIER,  Comptabilité 
internationale,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.375. 63 Historiquement,  la  comptabilité  est  une  discipline
 née  de  la  pratique,  mais,  avec l'évolution des affaires la
comptabilité acquière une dimension conceptuelle qui accompagnera
celle acquise sur le tas dans la promotion de la normalisation comptable. Ainsi,  la  comptabilité  est  née  dans  un 
environnement  culturel  favorisant  la  direction managériale par les
comptes rendus. La pratique comptable véhicule une certaine culture de
mesure, de pensée et de mémorisation des opérations
commerciales. Maintes auteurs se sont intéressés à
focaliser des recherches liant la dimension culturelle à la comptabilité. La plupart des recherches ont
été inspirées des travaux de Geert Hofstede (1980)95  qui, sur la base d'une étude
élaborée auprès des salariés d'IBM dans plus de 50
pays, à arrêtés quatre dimensions permettant de
caractériser toute culture, à savoir : - l'individualisme et le collectivisme; - la distance hiérarchique ; - le degré d'incertitude ; et - la masculinité et le féminisme.96 Gray (1988)97  a essayé de trouver une relation
entre ces variables et certaines élément composant   les  
systèmes   comptables   nationaux,   il   s'agit   du   type   de  
réglementation (professionnel ou légal), le degré
d'uniformité, de prudence et de transparence. Perera
(1989)98 a positionné l'interaction, entre trois
caractéristiques du système comptable (professionnalisme, prudence, confidentialité) et deux
variables culturelles (individualisme et collectivisme et aversion pour
l'incertitude), par rapport à une série d'hypothèses qui
n'ont pas été testées empiriquement. Belkaoui
(1989)99  a pour sa part vérifié l'existence d'une
relation significative  entre  le  degré 
d'auto-réglementation  de  la  profession  comptable  et  trois  des
quatre dimensions culturelles (individualisme collectivisme, masculinité
féminisme et le degré d'incertitude).100 95  GEERT HOFSTEDE, Culture's consequences, Sage
Publication, Beverly Hills, 1980. 96   BERNARD  RAFFOURNIER,  Comptabilité 
internationale,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.375. 97   SIDNEY.J.  GRAY,  Towards  a  theory  of 
cultural  influence  on  the  development  of  accounting  systems internationally, Abacus, vol. 24, 1988, p-p. 1-15. 98    PERERA M.H.B., Towards a framework to analyse
the impact of culture on accounting, International Journal of Accounting, vol. 24, 1989, p. 42-56. 99   AHMED  BELKAOUI,  Cultural  determinism  and 
professional  self-regulation  in  accounting:  A  comparative ranking,
Research in Accounting Regulation, vol. 3, 1989, p-p. 93-102. 100   BERNARD  RAFFOURNIER,  Comptabilité 
internationale,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.376. 64 Doupnik  et  Salter  (1995)101   « ont 
proposé  un  modèle  général  de 
développement  des systèmes  comptables  qui  s'efforce  de 
combiner  les  facteurs  environnementaux,  culturels  et institutionnels. Ils
ont testé ce modèle en reliant les pratiques comptables
observées dans 50 pays  à  une  série  de  variables 
représentatives  de  différents  facteurs  explicatifs.  Des 
relations significatives sont apparues pour chacune des séries de
variables, ce qui tend à indiquer que les systèmes   comptables  
nationaux   sont   le   résultat   d'interaction   entre   toutes  
sortes   de facteurs ».102 L'ensemble  des  études  confirme  l'existence  d'un 
certain  type  d'interaction  entre  les aspects culturels et la
comptabilité. Ceci justifie le tiraillement de la discipline comptable
entre deux traditions comptables prépondérantes, il s'agit de la
culture comptable anglo-saxonne et celle  continentale  latine.  Le 
deuxième  chapitre  de  notre  recherche   vise  a  éclaircir 
les fondements de ces deux modèles de pensés comptables et
d'exposer les divergences existant entres  les  systèmes  les  plus 
influents  dans  le  monde,  ceci  est  nécessaire  pour  asseoir  une
crédibilité à l'évaluation de la première
partie de notre recherche. 101  DOUPNIK T.S. & SALTER S.B., External
environment, culture, and accounting practice: A preliminary test of a general model of international accounting development,
International Journal of Accounting, vol. 30, 1995, p- p.189-207. 102BERNARD  RAFFOURNIER,  Comptabilité 
internationale,  Encyclopédie  de  comptabilité,  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.376. 65 Ce  pendant,  et  avant  d'entamer  l'analyse  de  la 
deuxième  partie  de  notre  recherche,  le tableau  suivant  illustre 
une  synthèse  conceptuelle  de  la  relation  entretenue  entre  le 
cadre institutionnel de l'économie et la comptabilité. 66 TABLEAU  1 :  SYNTHESE  DE  LA  RELATION  CONCEPTUELLE 
ENTRETENUE  ENTRE  LE  CADRE  INSTITUTIONNEL  DE L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE 
| C I E |   | COMPTABILITE |  
| Le marché | Marché des biens et services | Interaction | Portées | Limites |  
| Les opérations d'approvisionnement, de production et de
commercialisation font l'objet d'une représentation comptable. | -   Favoriser un cadre normatif de préparation et de
présentation des états comptables ; -   Fournir une base de supervision et de prise de
décision managériale ; -   Garantir les conditions d'une meilleure concurrence et
transparence  financière. | - La constatation des faits économiques n'est pas à
l'abri des manipulations comptables ; -  La réunion des conditions de comparabilité
suppose un traitement équivalent d'une même opération
économique, la diversité des options comptables nui à un
tel objectif. -   La valeur du marché n'est pas toujours
respectée dans l'évaluation des flux entrants et sortants. |  
| Marché du travail | La comptabilité est un moyen de constatation des
performances managériales des dirigeants. | Fournir un critère de sélection des
compétences managériales. | - Les compétences d'administration ne peuvent être
cerné par les seuls moyens comptables ; - L'information comptable n'est pas à l'abri des
manipulations des dirigeants (comptabilité créative, vagabondage
comptable, etc.). | 
59 TABLEAU  1 :  SYNTHESE  DE  LA  RELATION  CONCEPTUELLE 
ENTRETENUE  ENTRE  LE  CADRE  INSTITUTIONNEL  DE L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE 
| C I E |   | COMPTABILITE |  
| Le marché | Marché financier | Interaction | Portées | Limites |  
| La comptabilité est un moyen de communication de
l'information sur les performances financières des entreprises
opérantes sur le marché financier. La comptabilité peut être
normalisée par les organismes du marché financier. | - Définir des critères de qualité de
l'information pérennisant les conditions d'efficience du marché ; - Favoriser la prise de décision par les acteurs du
marché financier ; - Assurer les moyens de contrôles des propriétaires
de capital ; - Satisfaire les conditions locales de comparabilité de
l'information divulguée sur le marché financier. | - Difficulté  d'asseoir une crédibilité
à l'information divulguée (asymétrie d'information,
manipulations comptables, etc.) ; - Difficulté de fournir une information respectant tous
les critères conceptuels de qualité ; - Difficulté de comparabilité de l'information
financière à l'échelle globale. - Exigences différentes, en matière d'information
comptable, en fonction des compartiments du marché financier. |  
| Le contexte légal | Droit comptable | Le droit comptable est une branche du droit privé fixant
les règles de préparation et de présentation des
états de synthèses. | - Fournir un cadre normatif en matière de
comptabilité d'entreprise ; - Préserver les intérêts des
différents partenaires de l'entreprise. | - Favoriser l'aspect juridique formaliste à la
réalité économique ; - Difficulté quant au traitement d'opération non
abordée par la réglementation. | 
60 TABLEAU  1 :  SYNTHESE  DE  LA  RELATION  CONCEPTUELLE 
ENTRETENUE  ENTRE  LE  CADRE  INSTITUTIONNEL  DE L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE 
| C I E |   | COMPTABILITE |  
| Le contexte légal | Droit commercial (ou droit des sociétés) | Interaction | Portées | Limites |  
| Le droit commercial arrête un ensemble de
recommandations , notamment comptables, applicables aux sociétés
commerciales. | - Fournir une base normative pour le traitement comptable
d'opérations non abordées par le droit comptable ; - Définir les obligations comptables concernant chaque
type de société. | - Risque d'interpénétration entre le droit
commercial et d'autres réglementations s'intéressant à la
comptabilité (droit comptable, droit fiscal) ; - Consolider la représentation juridique au
détriment de la réalité économique. |  
| Le référentiel sociologique | Déontologie professionnelle | La déontologie vise à organisé
l'activité des professionnelles dans un domaine bien déterminer,
parmi eux figurent les comptables. | - Définir un cadre éthique servant de base à
l'organisation de la profession comptable ; - Garantir l'indépendance et le professionnalisme des
commissaires aux comptes ; - Limiter les conflits d'intérêts par la protection
du bien professionnel, du bien du client et du bien commun. | - Difficulté de dosage entre les différents biens a
préservé ; - La déontologie comptable risque d'être
violé. | 
61 TABLEAU  1 :  SYNTHESE  DE  LA  RELATION  CONCEPTUELLE 
ENTRETENUE  ENTRE  LE  CADRE  INSTITUTIONNEL  DE L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE 
| C I E |   | COMPTABILITE |  
| Le référentiel sociologique | Ethique de représentation | Interaction | Portées | Limites |  
| La comptabilité doit garantir  les  conditions d'une
bonne éthique de représentation. | - Définir des critères de qualité pour
préserver les conditions d'une représentation fidèle de la
réalité économique ; - Garantir les intérêts des utilisateurs de
l'information. | Le  respect  des  critères  de  qualité 
assignés  à l'information est fonction des jugements personnels
du préparateur des comptes et de la structure du capital. |  
| Culture | Toute    construction comptable   est   fondée, en 
partie,  par  rapport  à un   référentiel   culturel qui
caractérise une certaine tradition   de comptage. | Favoriser  une  conception  comptable compatible avec
l'environnement culturel   du   pays   en   question,   ceci assurera   le  
maintient   de   l'identité culturelle et la souveraineté de
l'Etat. | La   diversité   comptable   est   une   source   de
développement  de  la  discipline,  mais  l'enjeu de la mondialisation
exige un certain seuil de comparabilité en matière d'information
financière. | 
62 CHAPITRE II : CHOIX COMPTABLES ET ACTIVITES
ECONOMIQUEVue  sous  un  angle  purement  théorique,  le  cadre 
institutionnel  de  l'économie  mérite plus  qu'une  simple 
analyse  conceptuelle.  L'approche  pratique,  dans  ce  cas,  est  fortement
recommandé afin d'injecter une certaine forme de réalité
à notre recherche et comprendre les différents aspects
institutionnels qui règnent dans le monde. D'un autre coté, la portée pratique de la
comptabilité internationale est primordiale, elle permettra de saisir
concrètement la relation existante entre celle-ci et les trois axes du
cadre institutionnelle   de   l'économie.   Toutefois,   il  
conviendrait   avant   tout   de   positionner   la comptabilité par
rapport aux deux modèles qui la caractérisent, à savoir
: - le modèle d'Europe continentale ou modèle latin ;
et - le modèle comptable anglo-saxon ou modèle
économique. SECTION I : CLASSIFICATION DES PRINCIPAUX MODELES DE
NORMALISATION ET DE REGLEMENTATION COMPTABLESEn  se  basant  sur  quelques  constatations  on  peut 
aisément  se  rendre  compte  que  les méthodes et pratiques
comptables divergent sur plusieurs points fondamentaux d'un contexte à  l'autre.  La  géante  firme  automobile 
allemande  Daimler-Benz  affiche  pour  le  premier semestre 1993, un résultat bénéficiaire
de 168 millions de deutsche mark  selon le référentiel comptable
locale. En ajustant ses états financiers selon le
référentiel comptable américain, ce même
résultat a affiché une perte de 949 millions de deutsche
mark.103 103  BERNARD COLLASSE, La comptabilité
générale, Economica, 1996, p.25. 63 De  cet  exemple,  il  découle  que  les  divergences 
comptables  constituent  une  réalité  et leurs  incidences  sont
 d'importance  significative.  Parmi  les  principales  différences,  on
 peut citer les éléments relatifs : - aux actifs corporels et incorporels ; - aux stocks ; - aux leasing ou contrat de location financement ; - aux amortissements et provisions ; - aux modalités de traitement des informations dans les
états financiers. Les  systèmes  de  normalisation  et  de 
réglementation  comptables  varient  d'un  pays  à l'autre. Les
différences qui existent entre eux tiennent en particulier : · au cadre juridique : de ce point de vue, on peut
distinguer des pays de droit écrit et des pays de droit coutumier ; · au système économique : de ce point de
vue, le rôle de l'Etat et l'importance des   marchés   financiers 
 sont   des   facteurs   importants   de   différenciation   des  
systèmes comptables ; · au niveau de développement ; · aux liens entre fiscalité et
comptabilité. Elles  tiennent  également  à  l'ancienneté,
 à  la  compétence  et  à  l'organisation  de  la
profession comptable et donc au rôle qu'elle est susceptible de jouer en
matière d'élaboration et de mise en application des normes comptables.104 Au  cour  de  ce  qui  suit,  nous  allons  essayer  d'aborder 
l'analyse  des  caractéristiques fondamentales des deux modèles
comptables les plus importants à savoir : · le modèle anglo-saxon ; et · le modèle continental. 104  BERNARD COLLASSE, la comptabilité
générale, Economica, 1996, p.52. 64 
Paragraphe 1 : Le modèle continental ou
modèle juridique  latinLa  comptabilité d'Europe Continentale est marquée
par une longue histoire (on situe ses  origines  au  XVIIème siècle  en 
France).105   Sa  qualification  d'Europe  Continentale  (ou
modèle latin) ne limite en aucun cas son champ d'application aux pays du
vieux continent ainsi, on y trouve des pays tels que le Maroc, la Côte
d'Ivoire, le Japon, etc. Le  modèle  Continental  regroupe  environ  28  pays,  on 
y trouve  à  titre  d'exemple  des pays tels que : l'Algérie,
l'Allemagne, la Belgique, la Côte d'Ivoire, le Danemark, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, le Japon, le Maroc, le
Portugal, la Suède, la Suisse, etc. Les  systèmes  comptables  de  l'ensemble  de  ces 
pays  présentent  des  caractéristiques communes (ce qui permet
dés lors de parler d'un modèle). Au  fil des temps, ces pays ont
échangé  leurs  conceptions  sur  la  comptabilité  et 
son  organisation,  construisant  ainsi  un système commun. Les  principales  caractéristiques  du  modèle 
latin,  que  nous  allons  traiter  portent essentiellement sur : ·  la nature juridique ; ·  le pouvoir de normalisation ; ·  l'influence fiscale ; ·  la réglementation comptable ; ·  les principes de base de l'information financière
; et ·  la destination privilégiée de l'information
financière. Les  pays  appartenant  au  modèle  continental  sont 
des  sociétés  de  droit  codifié  à  la
manière des codes napoléoniens. Il s'agit de lois
détaillées ne laissant aucunement de place à
l'interprétation des juges et ceci est vérifié en
matière comptable. Le système comptable porte sur un grand nombre de
procédures de prescriptions et de présentation uniforme et
formelle. Il se base sur un corps de règles comptables rigides,
figées 65 ne laissant pas de place aux appréciations. Un tel
système favorise beaucoup plus l'apparence juridique sur le fond
économique. L'Etat  est  le  principal  acteur  de  la  normalisation 
comptable  dans  ces  pays.  Les organisations professionnelles n'ont ainsi
qu'un rôle secondaire de conciliation a travers les avis
publiés. En  France,  par  exemple,  les  règles  comptables 
sont  l'oeuvre  du  législateur,  plus précisément   d'un 
 organisme   placé   sous   l'autorité   du   Ministre  
chargé   des   affaires économiques  (le  conseil  national  de 
comptabilité).  Les  universitaires  et  professionnels  se chargent
seulement de donner leurs avis préalable sur toutes
réglementations, instructions ou recommandations d'ordre comptable proposées par les
administrations ou services publics.106 Dans les pays appartenant au modèle continental, le
droit fiscal influence largement les pratiques comptables. Ainsi, seul les
charges comptabilisées sont déductibles fiscalement. Il convient
dés lors de constater leur tendance à aligner leurs comptes aux
règles fiscales les plus  favorables,  même  si  cela  abouti 
à  des  aberrations  touchant  la  réalité 
économique  de l'entité (exemple : Constatation d'amortissement
et de provisions non justifiées économiquement, mais
prévus par le droit écrit). La comptabilité est un moyen de calcul de l'assiette de
différents impôts. En effet, le bénéfice et le
chiffre d'affaires (assiette des principaux impôts : L'impôt sur
les Société : IS, et la Taxe sur la Valeur Ajouté : TVA) sont
tirés des documents comptables. Le droit fiscal, intéressé
 au  premier  chef  par  la  détermination  du  bénéfice 
imposable  est  donc  intervenu progressivement  dans  le  domaine  comptable 
pour  fixer  les  règles  que  les  commerçants doivent suivre
pour la tenue de la comptabilité et les évaluations qui s'y
attachent. Il en est résulté   alors   une  
interpénétration   croissante   des   problèmes   fiscaux 
 et   des   problèmes comptables. Ce  pendant,  l'utilisation  progressive  de  la 
comptabilité  comme  moyen  de  preuve, d'information  et  de  calcul 
de  l'assiette  de  l'impôt  se  heurtait  à  des 
difficultés.  En  effet, 105   PETER  WALTON,  La  Comptabilité  en 
Grande-Bretagne,  Encyclopédie  de  comptabilité  de 
contrôle  de gestion  et d'audit, Economica, 2000, p.319. 106  DANIEL BOUSSARD, La modélisation comptable
en question (s), Economica, 1997, p-p.104-105. 66 chaque commerçant pouvait organiser sa
comptabilité comme il l'entendait, en fonction de ses besoins, sous
réserve de respecter des réglementations parcellaires de fond et
de forme. Chaque entreprise pouvait, suivant ses propres concepts, choisir le
mode de présentation de ses résultats. En l'absence d'une
terminologie adoptée par tous, les comptes des différentes
entreprises ne pouvaient être que disparates. Les conceptions et les
structures économiques évoluant rapidement, la
nécessité d'une politique économique au niveau national se
faisait de plus en plus pressante.  L'amélioration de la  connaissance 
de l'économie  devait  conduire  à rechercher  des 
renseignements  homogènes.  La  comptabilité  du  modèle 
continentale  devait donc être réglementée sous le
régime des codes de commerce (France, Allemagne, etc.), des codes civils
(Italie) ainsi, que des plans comptables généraux adoptés
par la plupart des pays appartenant au modèle juridique.107 En Allemagne, le texte de base est le code de commerce
allemand de 1867 (Handels Geset  Zbuch,  HGB)  et  notamment  les  articles 
238  et  suivants,  qui  s'est  substitué  à  la  loi prussienne 
de  1794  inspirée  du  code  Savary  de  1673  (France).  Le  code  de 
commerce allemand comprend des règles comptables relatives : · a la tenue des comptes et à l'inventaire ; · a l'établissement des comptes annuels ; · a la conservation des documents comptables et leur
utilisation en matière de preuve ; · aux dispositions applicables aux sociétés de
capitaux.108 La normalisation comptable française impose l'utilisation
d'un cadre comptable et d'un plan de comptes strictement défini et
faisant l'objet d'une codification décimale impérative ; ce   plan   de   comptes,   cette   codification   ont   pour  
rôle   d'assurer   l'homogénéité   des enregistrements  de  base  dans  toutes  les  entreprises  et, 
partant  celle  des  rubriques  et  des postes des comptes annuels, rendant
possibles et pertinentes les comparaisons dans le temps et dans l'espace ; de surcroît, il évite aux PME le
coût de l'élaboration d'un plan spécifique de comptabilité générale et, en outre, il
simplifie la tâche des auditeurs externes dans toutes les  entreprises.  Cette  normalisation  codificatrice  de 
caractère  général  n'est  possible  qu'en raison du
classement par nature des éléments du bilan et, surtout, des
charges et des produits. 107   FRANCIS LEFEBVRE, Comptable 2000,
19ème  édition Francis Lefebvre, 1999, p.29. 108     ROBERT   OBERT,   Synthèse   droit   et
  comptabilité :   audit   et   commissariat   aux   comptes,   aspects
internationaux, 2ème  édition Dunod, 1997,
p-p.317-318. 67 La simplicité de l'affectation garantit rigueur et
objectivité, on ne manque pas de lui reprocher l'absence de pertinence qui en résulterait,
l'affectation des charges aux fonctions étant  plus  riche  et 
significative ;  c'est  confondre  information  interne  et  externe.  Pour 
cette dernière,  seul  le  classement  par  nature  est  objectif,  la 
laisse  à  l'abri  de  manipulations  et conduit  à  une 
réelle  pertinence  en  matière  d'indicateurs  de 
synthèse  pour  la  majorité  des destinataires de
l'information. A défaut d'un cadre conceptuel formalisé (comme
ceux élaborés dans les pays anglo- saxons) où seraient
précisés les objectifs, les principes de base et les fonctions
assignées à la comptabilité, un cadre conceptuel implicite
peut être décelé dans le modèle comptable latin. Ainsi, certains principes comptables communs peuvent être
appréciés : - le principe de prudence ; - le principe de la continuité d'activité ou
d'exploitation ; et - le principe de la permanence des méthodes ou principe de
fixité ; etc. Le  principe  de  prudence,  selon  le  plan  comptable 
général  français  constitue une « appréciation   raisonnable   des   faits   afin 
 d'éviter   le   risque   de   transfert,   sur   l'avenir,
d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et les
résultats de l'entreprise ».109 Il semble que ce principe soit inséparable des
modalités de fonctionnement des grandes sociétés  par 
action  à  partir  du  XIXème  siècle.  Dans  les  grandes
 sociétés  anonymes,  les dirigeants doivent s'efforcer de garder
la confiance des nombreux épargnants qui détiennent ou envisagent d'acheter des actions de la
société. Cette confiance ne peut être maintenue que dans la
mesure où les épargnants  « croient » dans les comptes
qui leur sont présentés et l'on peut  penser  qu'elle  serait 
très  compromise  si  le  patrimoine  et  les  résultats  de  la 
société  se révélaient a posteriori avoir
été quelque peu surestimés. D'où ce principe dont
l'application raisonnable consiste non pas à sous-estimer
systématiquement le patrimoine de l'entreprise mais à éviter de le sur estimer, à
éviter la démesure.110 109  FRANCIS LEFEBVRE, Comptable 2000,
19ème  édition, 1999, p.52. 110  BERNARD COLLASSE, La comptabilité
générale, Economica, 1996, p-p.38-40. 68 Le   principe   de   continuité   d'activité   ou  
d'exploitation   consiste   à   prévoir   pour l'établissement  des  comptes  annuels  l'engagement 
implicite  de  poursuivre  les  activités d'exploitation du
commerçant, personne physique ou morale. En conséquence, d'une manière
générale, on doit se placer dans la perspective d'une
continuité de l'exploitation et non d'une liquidation, sauf, bien
entendu, pour les éléments du patrimoine  qu'il  a 
été  décidé  de  liquider  ou  si  l'arrêt 
ou  la  réduction  de  l'activité  est prévisible  
qu'elle   résulte   d'un   choix   ou   d'une   obligation.   Ainsi,  
il   est   supposé   que l'entreprise  n'a  ni  l'intention  ni  la 
nécessité  de  mettre  fin  à  ses  activités,  ni 
de  réduire  de façon importante la taille de son
exploitation.111 Le  principe de  permanence des méthodes ou  principe
de  fixité considère  qu'à moins qu'un  changement 
exceptionnel  n'intervienne  dans  la  situation  du  commerçant, 
personne physique ou morale, la présentation des comptes annuels comme
les méthodes d'évaluation retenues   ne   peuvent   être  
modifiées   d'un   exercice   à   l'autre.   Si   des  
modifications interviennent, elles sont décrites et justifiées
dans l'annexe.112 Parce qu'elle est tenue par l'entreprise (par ses dirigeants
et ses comptables), et parce que l'information qu'elle produit est
destinée à des tiers sans prise sur elle, la comptabilité
générale  se  voit  soumise  à  des  normes  et  des 
règles  dont  la  fin  ultime  est  d'en  assurer  la fiabilité
et la crédibilité. Ainsi, la comptabilité sert de cadre
à la répartition de la richesse ; elle est donc au centre des
conflits d'intérêt entre les différents stackholders. Ce
rôle social rend nécessaire la création d'un cadre
comptable servant de base d'un système d'information au service des utilisateurs privilégiés de
l'information financière. Dans le modèle continental, la comptabilité ne
vise pas à privilégier la satisfaction des besoins des
investisseurs à risque, mais répond plutôt aux exigences
d'une part de l'Etat, en matière   de   fiscalité   et  
d'indicateur   macro-économique,   d'autre   part   des   institutions
financières qui fournissent aux entreprises l'essentiel de leurs
ressources. La préoccupation principale  de  l'information 
financière  est  donc  d'assurer  la  protection  des  créanciers
 d'où l'importance à accordée au principe de prudence qui
l'emporte sur le principe d'image fidèle. 111  DANIEL BOUSSARD, La modélisation comptable
en question (s), Economica, 1997, p.115. 112  DANIEL BOUSSARD, La modélisation comptable
en question (s), Economica, 1997, p-p.115-116. 69 Ainsi, les pratiques comptables et l'information
financière divulguées sont particulièrement conservatrice et visent la protection des
créanciers (actionnaires ou non) et le respect des politiques gouvernementales. 
Paragraphe  2 :  Le  modèle  comptable  anglo-saxon 
ou  modèle économiqueLa   comptabilité   anglo-saxonne   apparaît   au  
XIXème   siècle   avec   la   révolution
industrielle,113  le modèle regroupe une large gamme de pays
notamment, les pays membres du commen-wealth, on y trouve ainsi environ 43 pays :
l'Australie, le Canada, les Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne,
Hong Kong, l'Indonésie, la Nouvelle Zélande, le Pakistan, les Pays-Bas, la Singapour, et presque la totalité des
pays du commen-wealth. La  distinction entre le  modèle anglo-saxon ou 
modèle économique  et celui d'Europe Continentale,   est  
intimement   liée   à certaines   caractéristiques  
incombant   au cadre économique,  juridique  et  culturel  des  pays 
appartenant  à  chaque  modèle.  Les  principales
caractéristiques du modèle économique portent
essentiellement sur : · la nature juridique ; · l'entendue du pouvoir des professionnels ; · la faible contribution fiscale ; · l'existence d'un cadre conceptuel comptable ; · la prédominance de la notion d'image fidèle
(true and fair view) ; · les objectifs de la diffusion d'information
financière ; · un cadre économique fortement influencé par
le marché ; etc. Contrairement  au  modèle  Latin,  les  pays 
anglo-saxons  sont  des  pays  de  tradition  (la France est un pays de droit).
Dans un tel système de droit coutumier, les lois se contentent
d'énoncer les principes généraux laissant aux juges le
soin d'appréciation pour le règlement judiciaire. 113  PETER WALTON, Comptabilité en
Grande-Bretagne, Encyclopédie de comptabilité de contrôle
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.319. 70 La jurisprudence, les usages et la pratique sont
prépondérants, c'est ainsi que l'aspect pragmatique l'emporte sur
l'aspect formaliste, principale caractéristique du modèle
juridique. Bien   que   l'Etat   occupe   aujourd'hui   une   place   plus  
importante   dans  le   processus   de normalisation, les pays anglo-saxons
restent convaincus que, d'une part, la comptabilité est une 
matière  trop  complexe  et  d'autre  part,  la  loi  est  un 
instrument  trop  lent,  pour  que  la réglementation, dans ses
détails, lui soit confiée. De ce fait, le droit comptable
anglo-saxon favorise l'exercice du jugement professionnel. Cette   culture   comptable   anglo-saxonne   concourt  
à   l'émergence   d'associations professionnelles  puissantes. 
Historiquement,  la  réglementation  relative  à  la  divulgation
d'information financière est peu contraignante. Elle laisse aux
professionnels la responsabilité  d'élaborer  les  règles 
d'application  très  générales  fixées  par  la 
loi,  ainsi  que celle d'organiser la tenue de la comptabilité  à
l'intérieur des entreprises. En Grande-Bretagne, le conseil des normes comptables L'ASB
(Accounting Standards Board)  est  l'organisme  professionnel  chargé 
d'émettre  les  normes  comptables  (les  FRS : Financier  Reporting 
Standard).  L'ASB agit  indépendamment  de  l'Etat,  en  apportant  le
complément aux dispositions de la loi sur les sociétés
(the Company Act), sur la forme et le contenu des comptes annuels et
résout par ses publications un certain nombre de problèmes précis   non   prévus   par   la   loi.   Cet  
organisme   nouvellement   crée   (1er    août   1990, 
 en remplacement   du   comité   des   normes   comptables
:   ASC ;   the   Accounting   Standards Committee)   jouit   d'une  
très   grande   autonomie   par   rapport   aux   autres   organisations
professionnelles  (notamment  the  Association  of  Chartered  Certified 
Accountants ;  ACCA ; etc.) et se voit doté de la responsabilité
complète de l'établissement des normes et de moyens financiers importants.114 Dans les pays anglo-saxons, la fiscalité n'a aucune
influence sur le droit comptable. Le résultat fiscal se calcule
indépendamment du résultat comptable de façon à
fournir un double jeu de compte : l'un purement financier, l'autre est purement
fiscal. 114   JACQUELINE  LANGOT,  Comptabilité 
anglo-saxonne :  normes,  mécanismes  et  documents  financiers,
Economica, 1997, p-p.21-22. 71 Les états financiers fiscaux tiennent compte du
contexte fiscal et donnent lieu au calcul d'une  charge  d'impôt  qui 
est  reportée  dans  les  comptes  sociaux  afin  de  traduire  la 
réalité économique de l'entreprise. Alors  que  la  normalisation  et  la  réglementation 
comptables  anglo-saxonnes  portent essentiellement  sur  les  principes 
comptables  et  sur  la  présentation  et  le  contenu  des 
états financiers  de  synthèse  qui  véhiculent  à 
travers  un  cadre  conceptuel,  la  réglementation comptable d'Europe
continentale porte à la fois sur le processus comptable (la
comptabilité entant  que  processus  de  saisie,  de  stockage  et  de 
traitement  de  l'information),  et  sur  ses produits (les états
financiers de synthèse). Le cadre conceptuel est défini comme « un
système cohérent d'objectifs et de principes fondamentaux
liés entre eux, susceptible de conduire à des normes solides et
d'indiquer la nature, le rôle et les limites de la comptabilité
financière et des états financiers ».115 Outre les Etats-Unis (1978), et quelque fois avant eux,
plusieurs pays appartenant au modèle  économique,  ont 
tenté  de  se  doter  d'un  cadre  conceptuel :  l'Australie  (1972), 
la Grande Bretagne (1975), le Canada (1989). Ils s'agit dans ces pays, de
rendre plus cohérente la normalisation en donnant à celle-ci un
référentiel. Le  modèle  anglo-saxon  est  composé  de  pays 
orientés  marchés.  Dans  ces  pays,  on trouve des
marchés financiers très développés assurant le
financement de l'économie entière. Ainsi,  les  objectifs  de  la
 diffusion  d'information  financière  par  les  entreprises  favorisent
surtout les investisseurs boursiers intéressés par la
rentabilité de leur placement. La  comptabilité  génère  ainsi  une 
grande  quantité  d'information  sur  les  performances
financières  de  l'entreprise  orientée  vers  les  besoins 
décisionnels  des  investisseurs.  Ces derniers ont une connaissance
satisfaisante des affaires, de l'activité économique du pays en
question et de la comptabilité financière. 115   BERNARD  COLASSE,  Cadres  comptables 
conceptuels,  Encyclopédie  de  comptabilité  de  contrôle 
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.94. 72 Suivant l'ASB (le normalisateur anglais), l'objectif de la
comptabilité financière est de fournir  aux  utilisateurs,  pour 
qu'ils  puissent  prendre  leurs  décisions  d'investissement,  des
informations  utiles  sur  la  situation  financière,  la  performance 
et  l'adaptabilité  financière d'une entreprise. Par ailleurs, Le droit comptable anglo-saxon s'appuie sur le
concept très large d'image fidèle ``true and fair view''. Il
exige de la part de ceux qui l'appliquent une certaine aptitude à interpréter et à appliquer des principes
et à résoudre des cas particuliers. L'entreprise  doit  interpréter  son  propre  cas ; 
elle  a  même  le  droit  de  déroger  aux recommandations des
organismes professionnels si elle estime qu'une autre méthode pourrait
mieux traduire sa réalité économique. Le  concept  (ou  la  notion)  d'image  fidèle,  a 
plutôt  une  valeur  de  mythe  en  tant  que qualité
extérieure à la comptabilité puisqu'il est rendu
opératoire par l'application des normes comptables en vigueur. Son
importance sur le plan doctrinal réside essentiellement dans le fait 
que  son  existence  indique  une  préférence  chez  le 
législateur  pour  des  états  financiers traduisant la
réalité de la situation financière d'une entreprise. Un second principe comptable anglo-saxon domine dans
l'interprétation de l'information  comptable  traduite  dans  les 
contrats  ou  les  états  de  synthèses,  il  s'agit  du principe
de l'objectivité ou principe de la prééminence de la
réalité sur l'apparence (objective principle ou substance over
form). Ainsi,  selon  ce  principe  « tous  les 
évènements  de  la  vie  de  l'entreprise  sont  pris  en compte
objectivement conformément à leur nature et à la
réalité financière, c'est à dire, sans prendre  en 
compte  leur  seule  apparence  juridique ».116   Ainsi,  la 
réalité  économique  et financière doit primer sur
l'habillage juridique formaliste. Convaincus qu'un système comptable de qualité
est nécessaire pour attirer les capitaux extérieurs  en 
provenance  des  banques,  des  organismes  internationaux  ou  des 
investisseurs privés, les Anglo-saxons souhaitent tous des documents
comptables et des rapports objectifs 116     LAURENCE  BINET,  Les  états 
financiers  anglo-saxons :  Comparaison  avec  les  états  financiers 
français dans le cadre de l'harmonisation internationale, Economica,
1991, p.16. 73 et  exploitables.  Pour  cela,  ces  pays  exigent  une 
information  véhiculée  par  les  états  de
synthèse  favorisant  d'une  part  les  investisseurs,  et  d'autre 
part  les  autorités  boursières puissantes  et  exigeantes.  Les
 états  financiers  doivent  donc  permettre  de  traduire  le  plus
fidèlement possible la situation économique, juridique et
financière de l'entreprise. Il s'agit généralement : · du bilan ; · du compte de résultat ; · d'un état de flux de trésorerie ; et · de l'annexe. Dans les pays anglo-saxons, il existe rarement une nomenclature
des comptes. Les états de synthèse ne sont pas formalisés. Ces
états sont valables s'ils tiennent compte sérieusement du  principe  d'image  fidèle  et  représentent 
ainsi  la  réalité  économique  de  l'entité.  Dans
 ce modèle,  il  n'y a  pas  souvent  d'obligation  légale  de 
révision  des  comptes,  mais  de  fait,  les sociétés 
demandent  à  des  réviseurs  contractuels  d'exprimer  les 
opinions  sur  les  comptes qu'elles  présentent.  Ceci  assure 
crédibilité  et  moralité  à  la  vie  des 
affaires.  L'audit  est  en quelque sorte le complément indispensable du
libéralisme économique. Le système anglo-saxon a une tendance orientée vers
la comptabilité de management ou comptabilité analytique, ce qui explique la
présentation habituelle des comptes de résultat par fonction. En conclusion, on peut dire que le processus de normalisation,
dans un pays donné, est lié  à  son  contexte.  Dans  les  pays 
anglo-saxons,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  dans  la plupart 
des  pays  d'Europe  continentale,  la  normalisation  est  le  fait  du 
secteur  privé : professionnels et syndicats. Le principe du
libéralisme économique s'oppose à toute tentative de  réglementation  des  pratiques  comptables  par 
l'Etat.  En  conséquence,  dans  ces  pays,  la comptabilité  répond  essentiellement  aux  besoins
 d'information  des  entreprises,  le  système comptable est
plutôt économique. Par  contre,  dans  les  pays  d'Europe  continentale,  la 
comptabilité  a  pour  objectif  de satisfaire   les   besoins   de  
nombreux   utilisateurs,   spécialement   les   bailleurs   de   fond (actionnaires ou non), les entreprises ainsi que l'Etat qui a le
souci de la collecte de l'impôt et 74 de  l'orientation  économique  du  pays.  Pour  mieux 
satisfaire  aux  besoins  d'élaboration  de statistiques
macro-économique, la normalisation comptable se traduit alors par
l'élaboration d'un  plan  comptable  comprenant,  outre  le  plan  de 
compte,  une  terminologie,  des  règles d'évaluation et de
fonctionnement des comptes et des modèles de présentation des
documents de  synthèse.  Le  tableau  2  synthétise  les 
principales  caractéristiques  des  deux  modèles comptables les
plus dominants dans le monde. 75 TABLEAU 2 : CARACTERISTIQUES FONDAMENTALES DES SYSTEMES
COMPTABLES CONTINENTAUX ET ANGLO-SAXONS 
| Modèles comptables | Continentale (Latins) | Anglo-Saxons (ou économique) |  
| Cadre institutionnel de l'économie |  
| Typologie d'entreprise | Principalement des entreprises familiales : forte concentration
du capital. | Principalement  des  firmes managériales : capital
fortement   atomisé. |  
| Origine du financement | Secteur bancaire principalement : marché interbancaire. | Marchés financiers principalement. |  
| Culture | Orientation étatique. | Individualiste. |  
| Système juridiq | Dominé par le droit écrit. | Dominé par le droit coutumier. |  
| Environnement comptable |  
| Pouvoir de normalisation | Etatique. | Règles élaborées par des organisations
professionnelles autonomes. |  
| Objet de la normalisation comptable | Tout   commerçant   industriel   personne   physique  
ou morale. | Essentiellement les entreprises cotées en bourse. | 
76 TABLEAU 2 : CARACTERISTIQUES FONDAMENTALES DES SYSTEMES
COMPTABLES CONTINENTAUX ET ANGLO-SAXONS 
| Modèles comptab | Continentale (Latins) | Anglo-Saxons (ou économique) |  
| Environnement comptable |  
| Base conceptuel | Plan comptable générale. | Cadre conceptuel de la comptabilité. |  
| Destination de l'information
financière | Principalement les créanciers, l'Etat et les investisseurs. | Essentiellement les investisseurs. |  
| Etendue de la publication | Tendance a une publication limitée : * système de gouvernance croisé ; * répondant aux exigences juridiques et fiscales. | Tendance à une large publication : * répondant aux besoins des marchés financiers ; * traduisant la réalité économique. |  
| rincipes compta | Domination   du   principe   de   prudence   :   influence néfaste  de  la  fiscalité  sur  l'utilité 
décisionnelle  de l'information comptable. | Juste  représentation :  Image  fidèle :  ``true 
and  fair  view'',  et  la prédominance du fond sur la forme. |  
| Structure des état financiers | Etats   financiers   formalisés   servant   les   besoins 
 de fiscalité. | Etats financiers variable, évolutif servant la notion
d'image fidèle. |  
| Exemples de pays | Allemagne, Belgique, France, Japon, etc. | Australie, Canada, Etats-Unis, Pays-Bas, Grande-Bretagne, etc. | 
77 SECTION 2 : Cadre institutionnel de l'économie
et comptabilité internationale
Paragraphe 1 : La comptabilité internationaleEn  vingt-cinq  ans,  la  comptabilité  internationale,
 comme  le  rappelle  Mueller,117   est passée  du  stade  de
 « l'enfance  à  celui  d'une  adulte »  et  cette  croissance
 est  reflétée  par l'abondante  littérature  comptable 
dans  ce  domaine.  Selon  Choi  et  Mueller,  la  comptabilité
internationale recouvre actuellement : · l'analyse comparative internationale ; · les  règles  de  détermination  du 
résultat  et  les  problèmes  de  publication spécifiques
aux transactions entre entreprises multinationales ; · les besoins des marchés de capitaux internationaux
en information comptable ; · l'harmonisation  internationale  des  règles 
d'élaboration  et  de  publication  de l'information comptable.
118 . Pour  Raffournier,119   « l'expression 
comptabilité  internationale  désigne  à  la  fois  les
problèmes  comptables   posés  par  l'internalisation  des 
entreprises   (comptabilisation  des opérations  en  devises 
étrangères,  informations  financières  par  zone 
géographique,  etc.)  et ceux liés à la diversité
des pratiques comptables dans le monde ». La  définition  de  la  comptabilité 
internationale,  comme  son  champ  d'application, également, est
sujette à des changements fréquents pour s'adapter aux
différents contextes, besoins et attentes. La comptabilité
internationale intègre tous les problèmes de comptabilité
financière,  comptabilité  de  gestion,  de  fiscalité  et
 d'audit  qu'ont  une  influence  sur  la conduite, la mesure et la
communication des opérations étrangères. 117  Avant  propos,  A comparative  international 
accounting,  CHRISTOPHER  NOBES  &  ROBERT  PARKER, Prentice Hall,
3ème edition, 1991. 118   FREDERICH  CHOI  &  GERHARD  MUELLER, 
International  accounting,  Prentice  Hall  (USA),  2ème edition, 1992,
p.12. 119   BERNARD  RAFFOURNIER, Comptabilité 
internationale,  Encyclopédie  de  comptabilité  de 
contrôle  de gestion et d'audit, Economica, p.371. 78 La  comptabilité  internationale  reflète  la 
distinction  des  divergences  comptables  à travers  le  monde  en  vue
 de  les  limiter  et  d'assurer  ainsi  une  certaine  harmonisation  des
méthodes et pratiques comptables internationales. L'harmonisation  comptable  internationale  est  un  processus
 qui  vise  à  préciser  les principes  et  les  normes 
comptables  pour  la  préparation  des  états  financiers  dans 
le  but d'améliorer   la   comparabilité   des   états  
financiers.   Elle   nécessite   de   déterminer   des
dénominateurs  communs  en  terme  d'information  financière, 
acceptables  par  différentes nations,  donc  par  différentes 
cultures.  Elle  concerne  plusieurs  acteurs,  en  particulier  les
préparateurs et les utilisateurs des états financiers mais aussi
les pouvoirs publics. Ceux  ci sont en effet amenés à adopter
leur législation aux nouvelles requêtes internationales. L'harmonisation comptable n'est cependant pas synonyme de
standardisation comptable  dans  la  mesure  où  elle  admet  des 
variantes  de  traitement  comptable  lorsque l'obtention d'une solution unique
ne paraît guère possible en vue des sensibilités
régionales ou nationales.  « On peut distinguer l'harmonisation de la
normalisation en considérant que celle ci a pour objet l'application de normes identiques dans
le même espace géopolitique et vise  à  l'uniformité
 des  pratiques  comptables  au  sein  de  cet  espace.  L'harmonisation  au
contraire,  est  censée  autoriser  une  diversité  des 
pratiques  comptables  et  vise  seulement  à établir   des  
équivalences   entre   elles,   elle   est   en   principe   moins  
contraignante   que   la normalisation. Cela dit, on peut aussi
considérer que l'harmonisation est une forme atténuée de la normalisation et une première étapes vers
celle-ci ».120 La   diversité   des   systèmes   comptables  
à   travers   le   monde   est   un   fait   aisément
constatable.   De   nombreuses   réponses   sont   possibles.   En  
cette   époque,   marquée   par l'internationalisation des
marchés et des relations entre entreprises, de nombreuses
décisions opérationnelles, d'investissement ou de financement ont
des implications internationales. Or, beaucoup  de  ces  décisions 
s'appuient  sur  des  données  comptables,  d'où 
l'intérêt  croissant d'un  certain  rapprochement  des 
méthodes  et  pratiques  comptables  dans  le  monde.  Ce rapprochement
sera non seulement bénéfique pour les entreprises à
vocation internationale, mais  surtout  pour  les  investisseurs 
internationaux  qui  veulent  pouvoir  comparer,  en  toute fiabilité et
selon des critères équivalents les opportunités de
placement des capitaux. 120  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.757. 79 L'harmonisation  est  parallèlement  requise,  au  non  du
 respect  de  l'égalité  dans  la concurrence, pour que toutes
les sociétés connaissent également un traitement
équitable, tout en étant soumises aux mêmes règles de
publication d'informations financières. Pour Colasse,  « le processus d'harmonisation peut se
développer dans le cadre d'une région du monde, on parle alors
d'harmonisation régionale, ou au niveau du globe, on parle alors 
d'harmonisation  mondiale ».121   Dans  ce  qui  suit,  nous 
allons  essayer  d'analyser  les principales   tentatives   d'harmonisation  
comptable   dans   le   monde,   ainsi   que,   le   cadre institutionnel dans
lequel les méthodes et pratiques comptables ont pu se
développer. 
Paragraphe 2 : Harmonisation comptable
européenne
2-1  : La toile de fond de l'harmonisation comptable
européenneLa toile de fond de l'harmonisation comptable en Europe, c'est
l'émergence de l'union européenne.  Au  tout  début,  il 
y  a  eu  le  pacte  de  Charbon-Acier  (1951),  suivi  du  traité  de
Rome  (1957)  baptisant  la  communauté  économique 
européenne,  l'abolition  des  douanes (vers  1968),  l'instauration  du  système  (serpent) 
monétaire  européen  (1979)  et  le  traité  de Maastricht   (1991)   qui   prévoyait   les  
dernières   phases   de   la   réalisation,   sur   les   plans
économiques  et  monétaires,  de  l'union  européen :  la 
libre  circulation  des  capitaux,  des marchandises,  des  services  et  des 
personnes  (1993),  la  création  d'une  banque  centrale
européenne au sein du système européen des banques (1998),
l'introduction de la monnaie commune,  l'euro  (1999)  et  sa  mise  en 
circulation  (2002),  en  remplacement  des  monnaies nationales, etc. Son moteur est la commission européenne, l'union
européenne constitue, de mémoire d'homme,  la  plus  vaste 
entreprise  d'harmonisation  inter-pays.  Les  ententes  économiques,
monétaires et sociales se  sont forcément 
répercutées jusque sur le plan comptable. Ainsi a t'ont voulu
harmoniser les normes comptables nationales via des directives très
souples, mais suffisamment   contraignantes   pour   atteindre   un   but  
essentiel :   fournir   une   information accessible, pertinente, et reconnue
en droit par les utilisateurs au sein des pays unis. 121  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.757. 80 La  tâche  était  herculéenne,  vu  les 
innombrables  différences  comptables  inter-pays susceptibles  de 
compliquer  l'interprétation  des  états  financiers.  Ces 
différences  portent surtout sur la quantité, la
disponibilité, la révision, le schéma et la
fréquence de production des  états  financiers ;  de  même 
que  sur  l'évaluation  des  actifs,  la  mesure  des 
bénéfices,  la conversion des devises, sans compter les
difficultés d'interprétation attribuables aux biais et au jargon  dans  les données  comptables aux  langues
utilisées et  aux  cultures bien  diverses, etc. 
2-2 Le  marché  EuropéenLe  traité  de  Rome,  signé  le  25  mars 
1957,  constitue  le  fait  générateur  d'un  marché
commun  européen.  Il  a  contribué  à  réaliser 
une  union  qui « assure  la  continuité  des infrastructures  et 
facilite  toutes  les  formes  de  mobilité,  grâce  à  une
 libéralisation  en profondeur des échanges intracommunautaires
».122 Le marché unique européen suppose une
liberté de circulation des marchandises, des personnes,  des  services 
et  des  capitaux. La  création  d'un  grand  marché 
concurrentiel suppose que les informations produites par les entreprises soient
intelligibles dans tous les pays  et  que,  par  conséquent,  leurs 
états  comptables  soient  harmonisés.  Il  ne  s'agit  pas
d'imposer des règles comptables communes aux entreprises des
états membres, mais plus simplement,  de  définir  un  cadre  qui
 limite  les  écarts  susceptibles  d'exister,  d'un  état membre
 à  l'autre,  entre  les  pratiques  comptables  des  entreprises  et 
de  mettre  celles  ci  en convergence. L'harmonisation ouvre ainsi la voie à la reconnaissance
mutuelle de leurs normes par les états membres. Reste un problème, celui de
savoir gérer, impeccablement, les divergences socioculturelles qui
règnent dans la pratique comptable européenne, afin d'assurer le
succée de cette harmonisation. 122  MARIE-ANNICK BARTHE, Economie de l'Union
européenne, Economica, p.3. 81 
2-3 Le  référentiel  sociologique 
européenLe vieux continent regroupe des pays contenants des
systèmes de valeurs distinctes. Les systèmes comptables sont, par
conséquent, conçus comme étant issus de traditions, de
cultures, de manières de pensées et de pratiques diverses. Pour  synthétiser,  on  peut  dire  que  la 
comptabilité  européenne  repose  sur  deux conceptions
culturelles, à savoir : - une tradition comptable continentale (modèle comptable
latin) ; et - une tradition comptable anglo-saxonne ; Les  pays  appartenant  au  modèle  continentale  (France,
 Allemagne,  etc.)  poursuivent une conception comptable basée sur le
principe de prudence, alors que, les pays appartenant au  modèle  économique  (Grande-Bretagne, 
Pays-Bas,  etc.)  poursuivent  des  principes  de communication de
l'information financière qui soutiennent la notion d'image
fidèle. La première catégorie de pays respecte une logique
légaliste favorisant tout ce qui est formaliste, alors que, les
anglo-saxons poursuivent une logique économique favorisant tout ce  qui  est  coutumier.  L'individualisme  américain 
confère  le  droit  de  normalisation  aux organismes professionnels. 
2-4 Le dispositif réglementaire d'harmonisation
comptable  européenneL'harmonisation comptable européenne  «
relève  du droit communautaire,  celui  ci est composé d'actes
divers dont la définition est donnée par le traité de
Rome. Certains de ces actes ont un caractère obligatoire et s'imposent
aux états membres, ce sont les règlements et les  directives ».123   Par  ailleurs,  les 
modalités  d'application  des  règlements  et  directives suivent, dans les états membres, des démarches
divergentes. 123  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.758. 82 En  effet,  les  règlements  s'appliquent 
immédiatement  dans  chaque  Etats  membre,  ils constituent  donc  une 
véritable  loi  communautaire.  Tandis  qu'une  directive  « ne 
devient applicable dans un Etat membre que lorsque cet état, dans un
délai fixé par la directive elle- même,  introduit  son 
contenu  dans  sa  propre  réglementation  sous  la  forme,  par 
exemple, d'une loi ».124  Les règlements sont en
général plus détaillés et plus précis que
les directives, puisque  ils  ont  une  vocation  à  s'appliquer  de 
façon  directe  dans  l'ensemble  des  pays membres de l'union. Par
contre, les directives stipulent un cadre juridique général,
laissant le soin aux Etats de les adapter à leurs
législations. Ainsi,  « les exigences énoncées par les
directives ne représentent qu'un minimum de telle façon que rien
ne s'oppose à ce que la loi d'un Etat membre soit plus contraignante,
à condition, toutefois, qu'elle ne soit pas contraire à l'esprit
de la directive ».125 En  matière  comptable,  l'harmonisation 
s'opère  par  la  voie  de  directives,  celles-ci suivent  un 
processus  bien  déterminé  d'harmonisation  des  lois  sur  les 
sociétés  des  Etats membres,  offrant  un  cadre  comptable 
commun  servant  de  référence  aux  ayant  droit  de
l'entreprise Européenne. 2-4-1 La  quatrième  directive La  première  grande  directive  européenne  sur
 le  plan  comptable,  est  la  quatrième, publiée  au  Journal 
Officiel  des  Communautés  Européennes  (JOCE)  le  14 
août  1978.  Elle s'avère  la  plus  importante  par 
l'étendue  de  son  champ  d'application ;  l'univers  total  des
quelque  trois  millions  de  sociétés  de  capitaux,  et  son 
signal  ambitieux  de  discipline  et d'alignement comptable. Son traitement des objectifs, de la présentation et du
contenu des comptes annuels des firmes  individuelles  constitue  un  «
mixe  anglo-continental »  de  62  articles  assortis  de  76 options et
précédé d'un exposé des motifs sous forme de 9
considérants. 124  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.758. 125  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.758. 83 La   quatrième   directive   obligeait   toute   firme 
 de   l'Union   Européenne   (hormis   la financière
traitée distinctement) à dresser et à publier un
compte-rendu annuel minimal. Elle voulait répondre, d'une manière
universelle, aux problèmes de la diversité des systèmes de
contrôle  (juridique,  professionnel,  ou  autre)  au  sein  de  l'Union 
Européenne.  Ils  sont  bien définis, par exemple, en France et
en Allemagne, où la fiscalité et la loi des
sociétés en étant prescriptives,  réduisent  la 
latitude  comptable  et  orientent  l'information  vers  l'Etat  et  les
principaux bailleurs de fonds. Ils sont flous là où, comme au
Royaume-Uni et aux Pays Bas, le  lien  entre  les  états  financiers  et  la 
fiscalité  est  plus  faible  et  la  latitude  comptable prétendument plus grande en même temps que davantage
orientée, à l'américaine, vers les investisseurs. Concernant le contenu de la directive, l'exposé des motifs
(les considérants) précise les objectifs de la directive. Les
considérants insistent notamment sur : - l'importance particulière, quant à la protection
des associés et des tiers,  que revêt  la  coordination  des  dispositions  nationales 
concernant  la  structure  et  le  contenu  des comptes annuels et du rapport
de gestion, les modes d'évaluation ainsi que la publicité de ces
documents pour ce qui concerne la société anonyme et la
société à responsabilité limitée ; - la nécessité que soient établies dans la
communauté des conditions juridiques équivalentes  minimales  quant  à 
l'étendue  des  renseignements  financiers  à  porter  à 
la connaissance  du  public  par  des  sociétés  concurrentes, 
ceci  assurera  la  comparabilité  et l'équivalence des
informations contenues dans les comptes annuels ; - l'obligation   faite   aux   comptes   annuels   de   donner  
une   image   fidèle   du patrimoine, de la situation financière ainsi que des
résultats de la société et qu'à cette fin, des
schémas  de  caractère  obligatoire  pour  l'établissement
 du  bilan  et  du  compte  de  profits  et pertes (compte de résultat)
doivent être prévues et que le contenu minimal de l'annexe ainsi
que du rapport de gestion doit être fixé ; - la nécessité de contrôler les comptes
annuels par des personnes habilitées.126 Après avoir présenté les
sociétés, pour chacun des pays concernés par son
application (pour  la  France :  la  société  anonyme,  la 
société  en  commandite  par  action  et  la 
société  à responsabilité  limitée ;  en 
Grande  Bretagne,  la  comptabilité  ne  concerne  que  la 
société anonyme,  depuis  1980,  en  raison  des  directives 
européennes,  la  loi  britannique  reconnaît 126     ROBERT   OBERT,   Synthèse   droit   et
  comptabilité :   audit   et   commissariat   aux   comptes,   aspects
internationaux, 2ème  édition Dunod, 1997,
p-p.314-315. 84 l'existence de sociétés de petite taille sans
qu'elles aient une forme juridique anonyme), la directive édicte un
certain nombre d'obligations réparties en 12 sections : Section 1 :  Dispositions générales
; Section  2 :  Dispositions  générales 
concernant  le  bilan  et  le  compte  de  profits  et pertes ; Section 3 :   Structure du bilan ; Section 4 :   Dispositions particulières à
certains postes du bilan ; Section 5 :   Structure du compte de profits et
pertes ; Section 6 :   Dispositions particulières à
certains postes du compte de profits et pertes ; Section 7 :   Règles d'évaluation ; Section
8 :   Contenu de l'annexe ; Section 9 :   Contenu du rapport de gestion ; Section 10 :  Publicité ; Section 11 : 
Contrôle ; Section 12 :  Dispositions finales. La quatrième directive (les 12 sections) décrit
l'obligation annuelle faite à toute firme de  l'Union  Européenne  de  présenter  son 
bilan  et  ses  résultats  avec  annexe  appropriée,  des options
 étant  prévues  là  où  divergent  les 
règles  et  la  pratique.  Elle  précise  que  les  notes annexes
forment un tout avec le bilan et le compte de profits et pertes. Les  comptes  doivent  donner ``a  true  fair  view''  (une 
image  fidèle)  de  la  situation financière  ainsi  que  des 
résultats  de  la  société.  Sa  primauté 
étant  reconnue,  ce  principe d'origine anglo-américaine,
s'applique donc en toute situation où il y a conflit probant avec des
principes classiques (de prudence, par exemple). En ce qui concerne la
présentation du bilan et du compte  de  résultat, la directive
propose pour  chaque  document deux  schémas ; laissant ainsi aux Etats
membres la possibilité d'imposer l'un de ces schémas à
leurs sociétés ou de les laisser choisir entre les deux.127 Enfin, il était prévu que les Etats membres
devaient mettre en vigueur les dispositions législatives,
réglementaires et administratives pour se conformer à la
directive dans un délai 127  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.759. 85 de  deux  ans  à  compter  de  sa  notification,  c'est
 à  dire  avant  le  31  juillet  1980.  Les  Etats membres  pouvaient 
prévoir  par  ailleurs  que  ces  dispositions  nouvelles  ne 
s'appliqueraient que dix-huit mois plus tard. Aucun des Etats n'a
respecté ce délai. 2-4-2 La  septième  directive Si  on  exige  depuis  longtemps  dans  le  monde  anglo-saxon
 que  les  groupes  financés publiquement consolident et divulguent
leurs comptes, pareille tradition de transparence en Europe  Continentale 
communautaire  n'a  vraiment  commencé  qu'avec  l'intégration 
de  la septième directive aux droits nationaux respectifs. Publiée au Journal Officiel des Communautés
Européennes (JOCE) le 18 juillet 1983, promise à l'article 57 de
la quatrième directive, la septième directive étendait aux
groupes les obligations de dresser, de contrôler et de publier des
comptes consolidés dans les formes et méthodes harmonisées
prescrites. En principe, la septième directive impose aux Etats
membres d'exiger la consolidation là  où  une  société  mère 
contrôle  en  droit  (via  une  majorité  d'actions),  ou  de 
fait  (via  une participation  minoritaire  suffisante,  une  gestion  commune,
 etc.),  une  ou  plusieurs  filiales. Ceci reflète bien la recherche de
l'union par les compromis. La   septième   directive   comprend   51   articles,  
dispersés   en   6   sections.   Le   texte proprement  dit 
étant  précédé  également  de  9 
considérants.  Ils  précisent  les  objectifs  de  la directive :
ils insistent en particulier sur le fait que, des comptes consolidés
pour les sociétés faisant  partie  d'ensemble,  doivent 
être  établis  pour  que  l'information  financière  puisse
assurer les objectifs de comparabilité et d'équivalence et
qu'elle soit portée à la connaissance des  associés  et 
des  tiers.  Les  considérants  insistent  également  sur  la 
nécessité  pour  les comptes consolidés de donner une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière ainsi que des résultats de  l'ensemble d'entreprises comprises
dans la consolidation.128 128     ROBERT   OBERT,   Synthèse   droit   et
  comptabilité :   audit   et   commissariat   aux   comptes,   aspects
internationaux, 2ème  édition Dunod, 1997,
p-p.314-315. 86 Concernant  le  contenu,  la  directive  édicte  les 
obligations  des  Etats  membres  en  six sections : Section 1 :   Conditions d'établissement des
comptes consolidés ; Section 2 :   Modes d'établissement des
comptes consolidés ; Section 3 :   Rapport consolidé de gestion
; Section 4 :   Contrôle des comptes
consolidés ; Section 5 :   Publicité des comptes
consolidés ; Section 6 :   Dispositions transitoires et dispositions
finales. La  septième  directive   « traite  de 
l'élaboration,  de  la  présentation  et  du  contenu  des
comptes   consolidés.   Elle   indique   notamment   quelles  
sociétés   doivent   faire   partie   de l'ensemble à
consolider. Elle précise également les méthodes qu'il
convient d'employer ».129 D'une certaine façon, c'est une extension de la
quatrième directive aux groupes. Toute fois, sur  un  certain  nombre 
de  points,  elle  offre  plus  d'options  que  celle  ci,  notamment  des
exemptions pour les petits et moyens  groupes, les holdings  financiers et  les
 groupes  ayant une société mère non européenne
dont les comptes consolidés ont valeur d'équivalence, mais
surtout en matière d'évaluation. L'influence anglo-saxonne y est
beaucoup plus sensible que dans la quatrième directive. Enfin,  en  ce  qui  concerne  les  dispositions  finales, 
l'article  49  prévoit  que  les  Etats membres  mettent  en  vigueur 
avant  le  premier  janvier  1988,  les  dispositions  législatives,
réglementaires  et  administratives  nécessaires  pour  se 
conformer  à  la  présente  directive.  Il précise  
également   que   les   Etats   membres   peuvent   prévoir   que
  ces   dispositions   ne s'appliquent pour la première fois qu'aux
comptes consolidés de l'exercice qui commence le premier   janvier  
1990   ou   dans   le   courant   de   1990.   Certains   pays   n'ont   pas  
rempli convenablement les termes de la disposition finale. 2-4-3 La  huitième  directive Via  la  huitième  directive  publiée  au  Journal 
Officiel  de  la  Communauté  Européenne (JOCE) le 12 mai 1984, la communauté européenne
visait surtout à harmoniser les exigences 129  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.759. 87 à  imposer  aux  réviseurs  des  comptes  des 
sociétés  en  son  sein,  sinon  à  instaurer  de  telles
exigences  là  où  elles  étaient  absentes.  Bien 
évidemment,  le  contrôle  légal  des  documents comptables
consacré aux professionnels a été rendu obligatoire par
les quatrième et septième directives. La  huitième  directive  dicte  les  conditions  que 
devaient  remplir  les  professionnels chargés d'assumer la mission de
certification des comptes, en tenant compte de la diversité des
pratiques comptables en Europe. « La directive définit donc les
conditions d'honorabilité, les  compétences  théoriques  et  pratiques 
requises  des  professionnels  chargés  de  l'audit légal ».130    En  effet,  dans   les 
premiers  articles,  on  réserve  le  travail  de  révision  aux
spécialistes agréer par les Etats membres ou les instances
professionnelles concernées. Elle précise aussi les modalités selon
lesquelles le futur auditeur légal doit acquérir une
expérience pratique, et sur les cas de dérogation aux exigences
de formation et sur diverses mesures de transition visant le personnel
comptable expérimenté non agrée qui, dans divers pays
(Allemagne, Danemark, Portugal, etc.), oeuvre depuis longtemps dans
l'entreprise. Enfin,  la  directive  décrit  vaguement  les 
exigences  d'éthique  et  d'indépendance.  Elle exige en plus ;
qu'une liste de réviseurs agrés soit disponible et que chaque
société identifie ses propres réviseurs. 2-4-4 L'harmonisation comptable européenne: quel avenir 
? Il est certain que depuis la mise en application de la
quatrième, septième et huitième directive,  les  pratiques
 comptables  et  l'information  financière  divulguée  par  les 
sociétés européennes favorisent une
élévation générale de la comparabilité des
comptes. Ce pendant, certaines  lacunes  prédominent,  puisque  les 
directives,  par  leur  caractère  consensuel,  ont, soient 
laissées  certains  problèmes  comptables,  jugées 
délicats,  non  traiter,  soient  offert plusieurs  modalités  de
 traitement  concernant  un  même  problème.  Ainsi,  pour 
satisfaire  les conditions d'un consensus, « une directive doit être
flexible et permettre de traiter le même 130  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.759. 88 problème   de   différentes   manières,   de
  façon   à   ne   gêner   les   entreprises   d'aucun  
Etat membre ».131 Par  ailleurs,  la  conception  d'une  directive  prend  un 
large  temps,  et  son  introduction dans la législation des
états membres, est un processus encore plus long. La conception de la
quatrième directive a duré une dizaine d'années et sa mise
en application par tous les états membres une quinzaine. On constate
donc « qu'une directive puisse être en partie obsolète au
moment  où  elle  commence  à  être  mise  en  oeuvre  et 
qu'elle  ignore  toutes  les  opérations nouvelles  surgies  entre  sa 
publication  et  sa  mise  en  application.  (...)  L'harmonisation
européenne apparaît donc comme toujours en retard par rapport
à l'évolution économique et, notamment, par rapport à l'internationalisation et
à la  mondialisation des échanges ».132 Enfin,   les   comptes   élaborés  
conformément   aux   directives   européennes   et   aux
réglementations nationales qui les  transposent  ne  satisfont pas  aux 
normes exigées  ailleurs dans le monde et qui, dans les faits, sont
souvent les normes américaines.  Le fait pour les grandes entreprises
européennes souhaitant lever des capitaux sur les marchés
internationaux, de  devoir  établir  de  nouveaux  comptes  à 
cet  effet,  constitue  un  handicap  concurrentiel important. Ce qui
amène certain à penser que  « des tentatives d'harmonisation
à un niveau régional  n'ont  plus  guère  de  sens  et 
qu'il  convient  de  se  lancer  délibérément  dans  une
harmonisation mondiale ».133 La  commission  européenne  a  donc  fini  par 
renoncer  à  compléter  et  amender  les directives comptables,
eu égard à la longueur du processus de négociation de ces
textes et des problèmes cités ci-dessus. En d'autres termes,
cette solution est irréalisable rapidement, car elle  résulterait
 nécessairement  de  deux  changements :  celui  des  directives 
européennes  et celui  des  différentes  réglementations 
à  l'intérieur  de  l'union.  En  outre,  elle  ferait  courir 
le risque à la commission de voir certains pays tenter de
renégocier les points ne les satisfaisant pas dans les directives,
indépendamment de l'objet de la mise à jour. 131  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p-p.760-761. 132  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.761. 133  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.762. 89 En  juin  2000,  la  commission  européenne  a  pour 
sa  part  expliqué  sa  stratégie  future concernant 
l'information  financière  en  Europe ;  cette  dernière 
consiste  à  recommander l'application d'un jeu unique de normes
comptables propres à favoriser la transparence et la
comparabilité des sociétés dans l'union européenne.
Ce jeu unique de normes devait faciliter la  collecte  de  capitaux  et  renforcer  la  protection  des
 investisseurs.   Comme  jeu  unique  de normes   comptables,   la   commission
  européenne   a   donné   sa   préférence   aux  
normes comptables internationales, à l'horizon 2005. Elle envisage
également de créer un mécanisme d'approbation de ces
normes, aussi bien au niveau politique que technique, tout en préservant
ses propres acquis en s'assurant que les bénéfices de
l'harmonisation européenne ne soient pas perdus. 
Paragraphe 3 : Le dispositif de normalisation et de
réglementation comptable américain
3-1 Le  contexte  du  marché  américainAux  Etats-Unis,  le  cadre  institutionnel  de 
l'économie  est,  principalement,  orienté marché. 
L'ensemble  des  transactions  se  déroule  sur  un  marché, 
celui-ci  est  sensé  stimuler l'échelle  de 
préférence  individuelle  et  assurer  une  meilleure  allocation
 des  ressources. Au début  du  XX  ème  siècle,  le 
développement  des  entreprises  américaines  entraîna  une
stimulation des opérations sur leur capital, telles que les prises de
contrôle  et les opérations spéculatives sur le
marché. La recherche d'une information plus transparente s'accentua, en
parallèle avec celle d'une meilleure rentabilité. La  crise  de  1929  enclencha  un  sentiment  d'insatisfaction 
générale  de  la  part  des utilisateurs de documents et de
rapports financier. Par conséquent, un effort d'amélioration de  l'information  comptable  et  financière  fût 
engagé  par  le  gouvernement,  les  organismes boursiers et la profession comptable. La comptabilité
américaine se développa avec les rôles accrus de la
Securities and Exchange Commission (SEC), la commission des opérations
de bourse et les organismes professionnels de normalisation
comptable.134 134  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.141. 90 « L'information pour la prise de décision des
investisseurs (actuels et potentiels) et des prêteurs est
privilégiée. La comptabilité revêt un rôle
essentiel pour rendre compte et évaluer la performance pour les investisseurs qui ont
délégué leur pouvoir de gestion et de contrôle. Elle
constitue, entre autre, l'instrument privilégié garant de
l'efficacité du marché ». 135 L'aboutissement  à  plus  de  transparence 
financière  et  à  une  information  financière
reflétant  de  plus  en  plus  la  réalité 
économique  des  entreprises  obéit  nécessairement 
à  un cadre sociologique et juridique particulier ; celui des
Etats-Unis. 
3-2 Le contexte socioculturel de la normalisation comptable
 américaineLe référentiel sociologique est une ligne
directive à laquelle tous le monde se réfère, elle  est 
composée  d'éléments  (valeurs,  convictions,  coutumes, 
etc.)  ne  faisant  pas  partie intégrante d'une structure
écrite. Appliquer  au  contexte  américain,  le 
référentiel  sociologique  conditionne  le  devrait être 
comptable  en  constituant  une  source  d'inspiration  au  normalisateur.  Les
 entreprises opérant sur le marché américain peuvent, au
préalable, se référer aux principes comptables
généralement admis. Conformément à la tradition
anglo-saxonne, ils « sont des conventions qui sont admises par acceptation
(souvent tacite) plutôt que par édictions de postulats ou de
concepts de base.  Les principes sont nés de l'expérience, de la 
raison, des coutumes, des usages, et de façon plus générale, de
nécessités pratiques ».136 Ils  sont  évoqués  dans  leurs  implications 
pour  asseoir  la  crédibilité  de  l'information
financière à l'égard des utilisateurs. Cela suppose la
garantie du respect des normes données par  le  réviseur 
contractuel  totalement  indépendant,  qui  assure  ainsi  par  ses 
opinions  la moralité  des  affaires.  L'individualisme  et  l'esprit 
contractuel  américain  supposent  un pouvoir de normalisation
attribué aux seuls professionnels comptables. 135  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.142. 136  LAURENCE BINET, Les états financiers
anglo-saxons : comparaison avec les états financiers français
dans le cadre de l'harmonisation internationale, Economica, p.11. 91 
3-3 L'environnement  juridique  américain3-3-1  Le  cadre  réglementaire  des 
sociétés  américaines Aux Etats-Unis, on peut distingué trois grands types de
sociétés : - la ``General Partnership'' qu'on peut assimiler à une
société en nom collectif ; - la  ``Limited  Partnership''  qui  regroupe  les 
caractéristiques  hybrides  d'une société de personnes et
d'une société à responsabilité limitée ;
et - la ``Corporation'', comparable à la
société anonyme. Chaque Etat possède sa propre loi sur les
sociétés, les sociétés sont ainsi «
régies par la loi de l'Etat où elles sont enregistrées lors de
leur constitution, et par leurs statuts ».137 Pour  les  deux  premières  catégories  de 
sociétés  (General  Partnership  et  la  Limited Partnership), 
les  Etats-Unis  disposent  d'une  législation  cadre,  servant  de 
référentiel,  pour l'ensemble des Etats, dans
l'élaboration de leur propre réglementation (Uniform Partnership
Act : UPA et Revised Uniform Limited Partnership Act : RULPA). « La
majorité des Etats ont adopté les dispositions de la loi uniforme
sur les Partnerships. Il n'en reste pas moins que des
spécificités existent, propres à chaque Etat
(législation, jurisprudence) et aux statuts de la société concernée ».138 Concernant les ``Corporations'', le même principe de loi
cadre a été prévu, il s'agit de la ``Revised Model Business Corporation Act'' : RMBCA. Toutefois,
seules quelques parties de  la  loi  uniforme  sur  les  ``Corporations''  ont 
été  introduites  dans  la  législation  des  Etats
américains. En conséquence, « des différences
très sensibles existent entre les réglementations des
différents Etats. Ainsi, nombre de sociétés sont
constituées dans l'Etat du  Delaware,  qui  bénéficie  de  la  faveur  des 
investisseurs,  étant  donné  la  souplesse  prévue pour
l'administration des sociétés et leur coût fiscal
réduit ».139 137  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.142. 138  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.142. 139  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.142. 92 Il  faut  signaler  que  les  statuts  et  les 
règlements  internes  (bylaws),  de  toute  forme  de
société ont force de loi, dans la mesure où leurs
dispositions ne sont pas contraires au droit de l'Etat où elles ont
été constituées. Par ailleurs, « il y a rarement de référence
à la comptabilité dans les lois sur les sociétés de chaque Etat. Celles-ci sont par ailleurs peu prolixes sur
l'obligation de communiquer les comptes aux actionnaires ».140 
Le rôle de l'assemblée n'est pas en principe d'approuver les
comptes  et  de  décider  des  affectations  du  résultat.  Ce 
rôle  est  plutôt  celui  du  conseil d'administration.   Pour  
cela   les   statuts,   les   règlements   internes   et   la  
commission   des opérations  en  bourse  américaine,  pour  les 
sociétés  cotées,  se  voient  opposer  certaines
contraintes visant  à privilégier les  actionnaires de
l'entreprise  (fourniture  d'états  financiers fiables, obligation de
certification des comptes par un auditeur confirmé, etc.). 3-3-2 Les sources de réglementation de l'information
financière  américaine On distingue trois principaux organismes de normalisation de
l'information financière, véhiculée dans les documents
comptables : · La SEC : Securities and Exchange Commission; · L'AICPA : American Institute of Chartered Public
Accountants; et · Le FASB: Financial Accounting Standard Board. 3-3-2-1 La  SEC  :  Securities  and  Exchange  Commission La Securities and Exchange Commission (SEC), ou la commission
des opérations de bourse américaine, est un organisme
créé en 1934 par l'acte sur la sécurité
fédérale (Federal Security Act), qui a surgi suite à la
crise financière de 1929. La mission de la SEC, consiste à « veiller sur
l'application de la législation relative au fonctionnement des bourses
américaines de valeurs et à définir le contenu et la
présentation des  états  financiers  diffusés  par  les 
sociétés  dont  les  titres  sont  cotés ».141 
C'est  ainsi  que 140  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.142. 141  BERNARD COLASSE, Comptabilité
générale, Economica, 1996, p.56. 93 chaque  société  qui  désire  lever  des 
capitaux  sur  le  marché  américain,  particulièrement 
les grandes  bourses  américaines  (le  ``New  York  Stock  Exchange'', 
et  ``l'Americain  Stock Exchange''), doit être inscrite auprès de
la SEC. L'inscription  à  la  SEC  exige  certaines  obligations 
que  les  firmes  intéressées  doivent remplir, il s'agit de : 1- La publication d'un certain nombre de documents de
synthèse annuels. 2- La  soumission  obligatoire  aux  services  d'un  expert 
comptable  indépendant pour les besoins d'audit et de certification des
comptes. 3- Divulguer annuellement certaines informations
supplémentaires sur : - la rémunération des dirigeants et leurs parts
sociales respectives ; - la structure du capital (le nombre d'actionnaires, le nom des
majoritaires, etc.) ; etc. 4- Fournir  chaque  trimestre  le  chiffre  d'affaire  et  le 
résultat  sur  un  imprimé (Form 10-Q ; éléments non audités). 5- Publier des informations concernant des
événements exceptionnels (changement d'auditeurs, augmentation de capital, etc.). 6- La soumission à des règles précises
concernant le contenu et la présentation des documents financiers. Ce
sont les ``Regulations'' 7- Adopter les principes comptables généralement
admis (les GAAP : Generally Accepted Accounting Principles) dans l'élaboration des
documents financiers. Dans  les  faits,  la  création  de  la  SEC  constitue
 la  première  menace  ressentie  par  la profession, puisque la SEC
possède le droit d'édicter des règles comptables et de les
imposer. Elle   exerce   parfois   son   pouvoir   de   normalisation,  
publié   sous   forme   d'un   bulletin ``Accounting   Series   Release   ASR'',   qu'on   appelle  
notamment   les   FRRs   ``Financial Reporting Releases'' (ou SX Rules). En réalité,
elle s'est appuyée sur l'AICPA et a délégué
à la profession, donc au secteur privé, le pouvoir de
normaliser la comptabilité des entreprises privées et tout ce qui
concerne la présentation de l'information financière. Toutefois,
ce sont toujours les exigences de la SEC, en matière de normalisation,
qui sont respectées en cas de conflit.142 142   JACQUELINE  LANGOT,  Comptabilité 
anglo-saxonne :  normes  mécanismes  et  documents  financiers,
Economica, 1997, p.21. 94 3-3-2-2 L'AICPA: American Institute of Certified Public Accountants L'AICPA  constitue  l'instance  professionnelle 
représentative  des  experts  comptables auditeurs aux Etats-Unis.
Créée à la fin du XIXème siècle, son action
a été timide jusqu'en 1929.  La  création  de  la  SEC  lui  a  permis 
d'intervenir  directement  dans  l'élaboration  des normes.143 Se préoccupant à la fois des normes comptables
et des normes de révision, c'est à dire des diligences dans la
revue et la certification des comptes, L'AICPA a été à
l'origine de la normalisation des principes comptables
généralement admis : les US GAAP. C'est ainsi, qu'en 1936, L'AICPA créa un organisme
responsable de la normalisation, le CAP : Committee Accounting Procedures, ou commission des
procédures comptables qui publia  de  1939  à  1959,  51 
bulletins  de  recherche  comptable  appelés  ARB :  Accounting Research
 Bulletins,  dont  la  quasi-totalité  ont  été 
remplacés  ou  amendés  depuis.  Faute  de moyens,  il  a  du 
mal  à  s'imposer  et  est  remplacé  par  le  conseil  des 
principes  comptables : Accounting Principles Board (APB). En 1959 le CAP a
été remplacé par un organisme plus structuré,  
toujours   sous   contrôle   de   l'AICPA.   L'APB   publiera   31  
opinions   et   4 recommandations.144 L'APB,  avait  fait  l'objet  de  vigoureuses  critiques  de 
la  part  du  public ;  au  plan technique,   on   lui   reprochait   de  
produire   des   normes   trop   théoriques,   peu  
élaborées, incomplètes et assez souvent contradictoires ;
au plan institutionnel, d'être une émanation de l'AICPA, ce qui
lui rendait suspect de partialité aux yeux des autres parties
intéressées par la comptabilité.  Ces  critiques 
entraînèrent  sa  disparition  et  la  création  en  1973, 
à  l'initiative encore   de   L'AICPA,   mais   avec   la  
collaboration   d'autres   organisations,   du   Financial Accountig Standards
Board : FASB. Depuis 1973, le rôle de l'AICPA a évolué,
l'institut : « - est l'organisme normalisateur en matière d'audit
(Auditing Standards) ; 143     ROBERT   OBERT,   Synthèse   droit   et
  comptabilité :   audit   et   commissariat   aux   comptes,   aspects
internationaux, 2ème  édition Dunod, 1997, p.324. 144     ROBERT   OBERT,   Synthèse   droit   et
  comptabilité :   audit   et   commissariat   aux   comptes,  
aspects internationaux, 2ème  édition Dunod,
1997, p-p.324-325. 95 - est l'organisme fédéral professionnel officiel
des experts-comptables ; - a un rôle d'information auprès du FASB (Issues
Paper) ». 145 3-3-2-3  Le  FASB:  Financial  Accounting  Standards  Board En 1973, le FASB a pris le relais de l'AICPA en matière de
normalisation comptable. La SEC a rendu obligatoire l'application des normes FASB pour les
sociétés cotées.  Quatre types de publications sont
émis par le FASB : « - des Statement of Financial Accounting Concepts (SFAC). De 1978
à 1985 six SFAC ont été émis qui sont la base du cadre
conceptuel américain ; - des Statement of Financial Accounting Standards (SFAS).Depuis
1973, plus de 130 normes en matière de principes comptables ont
été publiées ; - des interprétations. Depuis 1974, le  FASB a 
émis plus de 40 interprétations (modifications ou extensions des SFAS) qui ont la même
autorité que les SFAS ; - des Technical Bulletins (TB) et des Emerging Issues Task
Force (EITF). Les bulletins répondent à des questions
posées par l'application des principes comptables décrits dans 
les  ARB,  APB  Opinions,  SFAS  et  Interprétation.  L'EITFS  traite 
des  difficultés comptables qui n'ont pas encore donné lieu
à une norme (transactions nouvelles, etc.) ».146 Les  différentes  normes  élaborées  par 
le  FASB  suivent  une  procédure  qui  se  veut consensuelle, celle-ci
laisse intervenir les différentes parties concernées. Cette
procédure suit plusieurs étapes de conception : 1) Un groupe de travail (working Party) est
désigné par le conseil du FASB. Il comporte 
généralement  des  utilisateurs  et  des  préparateurs  de
 documents  comptables.  Un mémoire (memorundum) portant sur le
problème à traiter et sur les solutions possibles sera
rédiger par la suite. Ce mémoire bénéficie d'une
large publication pendant soixante jours ; 2) Des points de vue seront formulés publiquement, par
tous les intéressés, à la suite  desquels  un  projet  de 
norme  (exposure-draft)  sera  conçu.  Ce  projet  fait  l'objet,
également, d'une large diffusion et de nouvelles auditions ; 3) Finalement le projet est soumis au vote pour devenir (ou non)
un ``FAS'' (Financial Accounting Standards). 145  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p-p.144-145. 146  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.145. 96 La  compréhension de la  ``due  process''
(schéma  2)  à l'américaine  est indispensable. Tandis que
les premières phases permettent d'assurer une base conceptuelle
suffisante pour l'élaboration d'une  norme, les phases  finales sont
destinées  à mettre  en jeu des arguments tant théoriques
que pratiques. « La procédure d'exposé sondage et
d'auditions assure que des normes comptables qui ont des implications
économiques significatives peuvent faire l'objet de  débats  et,  éventuellement,  de 
contestations.  Une  norme  comptable  du  FASB  peut  être considérée   dés   lors   comme  
étant   la   meilleure   traduction   d'un   compromis   entre   les
considérations conceptuelles et politiques pour pouvoir être
adoptée ».147 3-3-3 Les Principes Comptables Généralement Admis:
US  GAAP  (Generally  Accepted  Accounting  Principles) Les principes comptables généralement admis148
 englobent, les normes élaborées par le   FASB,   les   normes   encore   en   vigueur  
émises,   auparavant,   par   le   CAP   et   l'APB, celles
formulées  par  la  SEC,  mais  aussi  celles  établies  par 
d'autres  organismes  en  étant reconnues comme telles. « Les
principes n'ont cette qualité que par rapport aux Etats-Unis et pour les
sociétés qui préparent leurs états financiers selon
les principes américains ».149 3-3-3-1 La hiérarchie des principes comptables
généralement acceptés Etant  donné  la  richesse,  et  les  différences 
chronologiques  d'adoption  des  principes comptables
généralement admis, ceux-ci méritent bien une certaine
hiérarchisation. Il s'agit : 1- Des normes et des interprétations du FASB, des opinions
de l'APB et des normes  ARB  de  l'AICPA,  qui  n'ont  pas  été 
amendées  ou  remplacées  par  des  normes nouvelles ; 2- Les  bulletins  techniques  du  FASB,  les  guides  d'audit
 (Statements  of Auditing Standards : SAS) et les guides de comptabilité
(Statements of Position : SOP) de l'AICPA ; 3- Les  consensus  de  l'EITF  (Emerging  Issues  Task  Force) 
et  les  bulletins pratiques de l'AICPA ; 147     YVES   BERNHEIM,   L'essentiel   des   US  
GAAP :   référentiel   comptable   américain   et   enjeux
  de l'harmonisation internationale, Mazars & Guerard, 1998, p.62. 148   La doctrine française utilise aussi la
terminologie de principes comptables généralement
acceptés. 149   JACQUELINE  LANGOT,  Comptabilité 
anglo-saxonne :  normes  mécanismes  et  documents  financiers,
Economica, 1997, p.23. 97 4- Les interprétations comptables de l'AICPA ; et 5- Les autres textes comptables, tels que les avis conceptuels du
FASB, les normes comptables internationales ou les manuels et revues de
comptabilité.150 Schéma 2 : La due process
procédure Organismes professionnels et autres. Publient leurs réflexions e n matière comptable Constitution  par  le  FASB d'un groupe de travail. prépare ``Memorundum'' Enjeu de la normalisation en question (illustration des
principaux problèmes que soulèvent la norme ainsi que les
solutions correspondantes). Diffusion et publication du ``memorundum'' Projet de norme Exposure-Draft. Nouvelles auditions Rejet de la norme en question. Approbation refusée Soumission du projet de norme ajuste pour approbation du conseil. Approbation positive Aboutissement a une nouvelle norme comptable ou a un amendement d'une ancienne. 150   JACQUELINE  LANGOT,  Comptabilité 
anglo-saxonne :  normes  mécanismes  et  documents  financiers,
Economica, 1997, p.24. 98 3-3-3-2  Le  Cadre  Conceptuel  (Conceptual  Framwork) Le  FASB définit le cadre conceptuel comme  « un
système  cohérent d'objectifs et de principes  fondamentaux 
liés  entre  eux,  susceptibles  de  conduire  à  des  normes 
solides  et d'indiquer  la  nature,  le  rôle  et  les  limites  de  la 
comptabilité  financière  et  des  états financiers
».151 Six  études  ont  contribué  à  construire 
un  référentiel  servant  de  base  aux  principes comptables 
généralement  admis,  il  s'agit  des  Statements  of  Financial 
Accounting  Concept (SFAC) : - la   première   (SFAC   n°1,   1978)   traite   des
objectifs   de   la   diffusion d'informations  financières  par  les 
entreprises  industrielles  et  commerciales.  Elle  s'intitule « objectifs de la divulgation financière par les
entreprises » (objectives of financial reporting by business entreprises); - la   deuxième   (SFAC   n°2,   1980)   aborde  
les   caractéristiques   qualitatives requises   de   l'information  
comptable.   Elle   s'intitule   « caractéristiques   qualitatives 
 de l'information financière » (qualitative characteristic of
accounting information); - la  troisième  (SFAC  n°3,  1980)  attribue  des
 définitions  pour  les  principaux concepts  comptables  mesurés
 à  travers  les  états  financiers.  Elle  s'intitule 
``elements  of financial statement of business enterprise »; - la   quatrième   (SFAC   n°4,   1980)   traduit  
les   objectifs   de   la   diffusion d'information financière par les organisations à
but non lucratif. Elle s'intitule ``objective of financial reporting by non
business corporation''; - la cinquième (SFAC n°5, 1984) aborde les principes
de prise en compte et de mesure  des  informations  qui  apparaissent  dans 
les  documents  financiers.  Elle  s'intitule ``recognition and measurement in financial statement of business
enterprises »; - la sixième (SFAC n°6, 1985) amende la
troisième, reprend le contenu de celle ci et l'étend aux organisations à but non
lucratif. Emise  par  le  FASB,  la  première  directive  (SFAC 
n°1)  attribue  à  la  comptabilité financière  une 
fonction  économique  de  prise  de  décision,  essentiellement 
destinée  aux 151    BERNARD  COLASSE, Cadres  comptables 
conceptuels, Encyclopédie  de  comptabilité  de  contrôle 
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.94. 99 bailleurs de fonds. Le cadre conceptuel américain, tout en
reconnaissant que les utilisateurs de l'information financière diffusée par les
entreprises sont multiples, « privilégie les agents
économiques,  investisseurs  et  créanciers,  qui  mettent  leurs
 ressources  à  la  disposition  des entreprises   par  
l'intermédiaire   des   marchés   financiers,   il   s'agit   de 
 leur   fournir   les informations  dont  ils  ont  besoin  pour  prendre 
leurs  décision  de  vente,  de  conservation  ou d'achat de titres
».152 Dans ces conditions, le marché joue le rôle de
contrôleur de la performance financière, et   par   conséquent,   de   l'information  
financière   de   l'entreprise.   En   contre   partie,   la
comptabilité  sert  d'instrument,  via  l'information 
financière,  à  l'efficience  des  marchés financiers.  
Pour   confirmé   ce   nouveau   rôle   de   la  
comptabilité,   la   SFAC   2   assigne principalement les
qualités de pertinence (relevant) et de fiabilité (reliability)
à l'information financière.  La  comparabilité  de 
l'information  est  traitée  par  le  FASB  comme  une  qualité
secondaire. La  SFAC  5  traite,  entre  autres,  des  postulats  et 
principes  comptables  que  doivent respecter l'information comptable. A ce
jour, le FASB a fournit une définition de seulement quelques  postulats 
et  principes  comptables.  Dans  les  faits,  chaque  auteur  a  sa  propre
nomenclature.  Il  ne  faut  donc  pas  se  surprendre  si  la  liste  des 
postulats  et  des  principes comptables varie sensiblement d'un auteur
à l'autre. Les postulats et principes comptables américains, selon
Leo Paul Lauzon153  sont : - la continuité d'exploitation ; - l'indépendance des exercices ou l'autonomie des
exercices ; - l'unité de mesure monétaire ; - le principe du coût historique ; - la permanence des méthodes ; - la primauté de la réalité sur l'apparence
; - le principe de prudence ; et 152    BERNARD  COLASSE, Cadres  comptables 
conceptuels, Encyclopédie  de  comptabilité  de  contrôle 
de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.94. 153  LEO PAUL LAUZON, Fondements conceptuels à
la comptabilité financière : exposé critique,
Gaétan Morin éditeur, 1990, p.12. 100 - le   principe   du   « Full   Disclosure »
  (l'information   communiquée   doit permettre la prise de
décision). 3-3-3-3  Les  états  financiers  américains L'information  financière,  fournie  pour  objectif 
principal  de  prise  de  décision  doit véhiculer dans un cadre
formel bien déterminé, il s'agit des états financiers. Au
Etats-Unis, qu'il s'agisse de comptes sociaux ou bien de comptes
consolidés, les états financiers suivent les mêmes règles d'application de fond et de forme.
Les états financiers comprennent: « - un bilan comparatif sur deux exercices (comparative balance
sheet), avec un état  de  variations  des  fonds  propres  au  cours  de
 l'exercice  (statement  of  changes  in stockholders' equity) ou, encore, un
état de variations des résultats non distribués
(statement of retained earnings); - un  compte  de  résultat  comparatif  sur  trois 
exercices  (comparative  income statement) ; - un tableau des flux de trésorerie comparatif sur trois
exercices (comparative statement of cash flows) ; et - des notes annexes à ces états (notes ou encore
foot note disclosures) ».154 
Paragraphe 4 : L'harmonisation comptable de l'IASCLe  conseil  international  de  normalisation  comptable, 
plus  connu  sous  l'abréviation anglaise IASC (International Accounting
Standards Committee), est un organisme privé de normalisation  
comptable,   basé   à   Londres   et   créé   en  
1973   par   les   représentants   des organisations comptables de neuf
pays : Allemagne, Australie, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne (dont
l'Irlande), Japon, Mexique et Pays-Bas. L'IASC élabore des normes qui, 
juridiquement,  ne  s'imposent  pas  aux  pays  membres,  « elles  n'ont 
pour  elle  que  leur qualité,   l'esprit   d'indépendance   et  
d'expertise   dans   lequel   elles   sont   élaborées,   et
l'engagement pris par les membres de faire de leur mieux, dans la limite de
leurs moyens, pour les rendre applicables dans leurs pays ».
155 Les objectifs de l'IASC sont les suivants : « 154  FRANCOISE VERDIER, Comptabilité aux
Etats-Unis, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de
gestion et d'audit, Economica, 2000, p.150. 155  GILBER GELARD, La normalisation comptable
internationale de l'IASC, RFC n°28, 1994, p.22. 101 a- formuler  et  publier  dans  l'intérêt 
général  les  normes  comptables  à  observer pour
présenter les états financiers et promouvoir leur acceptation et
leur application dans le monde. b-   travailler   de   façon   générale  
à   l'amélioration   et   à   l'harmonisation   des réglementations,  normes  comptables  et 
procédures  relatives  à  la  présentation  des 
états financiers ».156    La  réalisation  de 
ces  objectifs  est  mise  en  oeuvre  par  les  organes  qui constituent  la 
structure  de  l'IASC  dans  le  cadre  d'une  procédure  de  travail 
codifiée  (due process). Le cadre conceptuel, les normes IAS (International Accounting
Standards) ainsi que les « interprétations »  constituent  le 
référentiel  comptable,  dont  l'IASC  a  l'ambition  de  faire
valoir une dimension internationale. 
4-1 La  structure  opérationnelle  de  l'IASCLe  fonctionnement de l'IASC est  assuré  par  une 
structure  à deux  palliers. D'un coté figure son conseil (Board)
et d'un autre coté son comité permanent d'interprétation
(Standing Interpretations Committee : SIC). Orienter  l'activité  de  l'organisation  constitue  la 
principale  mission  du  conseil.  Cette fonction l'amène à
définir le programme de travail, à constituer les groupes de
travail chargés de l'élaboration des textes, à superviser
l'avancement des travaux, à commenter les projets qui lui sont soumis et
à se prononcer sur l'adoption des normes. Le conseil est assisté d'un groupe consultatif
(Consultative Group) ainsi qu'un conseil consultatif (Advisory Council). «
Le groupe consultatif, mis en place en 1981, est composé de  représentants  des  organisations  internationales 
de  préparateurs  et  d'utilisateurs  d'états financiers, des
bourses de valeurs mobilières et des régulateurs des
marchés de valeurs ; il se réunit  périodiquement  avec 
pour  discuter  avec  le  conseil  des  projets,  du  programme  de travail, et
de  la stratégie  de l'IASC ».157  Le  conseil 
consultatif a pour  mission d'assurer le 156  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.763. 157  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité de contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.764. 102 rayonnement  des  normes  internationales  et  de  veiller 
à  l'efficacité  et  à  la  crédibilité  de
l'IASC. Le comité permanent d'interprétation se base sur
les normes existantes et sur le cadre conceptuel   afin   d'éclaircir  
le   traitement   de   certaines   opérations   pouvant   relever   des
problèmes   lors   de   leurs   mise   en   application.   Les  
interprétations   font   l'objet   d'une approbation par le conseil et
constituent une partie du référentiel IASC. 
4-2  La  procédure  d'élaboration  des 
normes  (le  due  process)Les normes de l'IASC sont adoptées à l'issue
d'un long processus qui doit permettre à tous  les 
intéressés  (organismes  nationaux  de  normalisation, 
préparateurs  et  utilisateurs  des états  financiers)  de  faire
 valoir  leurs  points  de  vue.  Le  « due  process »  fait  appel 
à  de nombreuses consultations tant au niveau de groupe consultatif
qu'au niveau des membres de l'IASC. Il s'agit : 1-  D'arrêter les problèmes susceptibles d'appeler
une norme, après discussion, par les  membres  du  conseil,  les  membres  du  groupe  consultatif
 ainsi  que  par  le  secrétariat général ; ils peuvent
être proposés par les organisations spécialisées,
qu'elles soient membres ou non. 2-  Le conseil constitue par la suite un groupe de travail
(steering committee). Ce groupe  de  travail  comprend  des 
représentants  d'organisations  comptables  et,  au  préalable,
des professionnels du problème à traiter et est
présidé par un représentant du conseil. 3-  Le groupe de travail cerne les divers problèmes
comptables et se positionne par rapport au cadre conceptuel, aux dispositions et pratiques
comptables nationales relatives au problème. Par la suite, il attribue
au conseil un sommaire des questions à traiter (point out line). 4-  Après  avoir  reçu  les  commentaires  du 
conseil,  le  groupe  de  travail  définit  les principes  et  les  solutions  envisagées,  avec 
justification,  dans  un  projet  de  déclaration  de principe  (Draft 
Statement  Of  Principles :  DSOP). Ce  projet  de  déclaration  de 
principes  est envoyé  aux  organisations  membres,  aux  membres  du 
conseil  consultatif  et  à  d'autres organisations
intéressées pour commentaires. 5-  Le groupe de travail rédige ensuite une version
définitive appelée déclaration de principes (Statement of Principles) qui tient compte des
observations recueillies (commentaires) et qui est soumises à l'approbation du
conseil. 103 6-  Celle-ci  obtenue,  le  groupe  de  travail 
prépare  un  exposé-sondage  (Exposure Draft : ED), soumis lui
aussi à l'approbation du conseil. Ce projet de norme sera publié
pour consultations et commentaires. 7-   À la suite des commentaires suscités par ce
projet, ces derniers seront étudiés par le comité responsable du projet. Le comité
soumet alors un projet révisé au conseil pour approbation  comme 
norme  comptable  internationale.  Après  approbation  d'au  moins 
trois quart  des  membres  du  conseil,  le  texte  de  la  norme  est 
envoyé  à  toutes  les  organisations membres pour traduction et
publication.158  Le schéma 3 nous offre une vue
synthétique du mécanisme   d'approbation   d'une   norme  
international   IAS :   International   Accounting Standards. 
4-3 Le cadre de préparation et de
présentation des états  financiers  de  l'IASC  (1989)Le  cadre  de  préparation  et  de  présentation
 des  état  financiers  (Framerworh  for  the Preparation  and 
Presentation  of  Financial  Statement)  a  été 
suggéré  pour  donner  une  base conceptuelle  a 
l'élaboration  des  normes  IAS  et  participer  ainsi  a 
l'accroissement  de  la notoriété  de  celles-ci  en  leur 
donnant  une  dimension  plus  mondiale. Le  cadre  conceptuel IASC sert a 
« fournir une base commune permettant l'élaboration de normes
cohérentes. Il précise  les  objectifs  des  états 
financiers,  en  définit  les  éléments  essentiels  ainsi
 que  les principes  qui  doivent  présider  à  leur 
établissement.  Il  ne  peut  cependant  supplanter  une norme. En cas de  conflit, les dispositions de la norme
prévalent sur celles du cadre ».159 158  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p-p.764-765. 159  BERNARD RAFFOURNIER, Les Normes Comptables
Internationales (IAS), Economica, 1996, p.13. 104 Schéma 3 : Le due process à la
manière de l'IASC Groupe de travail (Steering Committee) Le conseil (Board) Sommaire des points à traiter (point out line) Commentaires - Arrêter des problèmes comptables par
rapport au cadre conceptuel ; - Benchmarking avec la normalisation nationale. Conseil consultatif (Consultative Group) et autres organisations membres Projet   de   déclaration   de   principe (Draft Statement Of Principle DSOP) - principes fondamentaux de base à la norme en question
; - Solutions envisagées aux problèmes posées
au paravant. Commentaires       Déclaration définitive de principe (statement of principle) Approbation      Exposé sondage (exposure draft) Publication de l'exposé sondage 
 
 
 
 
 pour commentaires Projet de norme comptable internationale révisé Approbation      Norme comptable internationale IAS, International Accounting Standards publication 105 L'objectif  principal  des  états  financiers 
préparés  selon  le  référentiel  IASC,  est  de
fournir une information respectant les critères de fiabilité, de
pertinence, d'intelligibilité et de comparabilité,  pour  le 
besoin  de  prise  de  décision  des  utilisateurs.  L'IASC 
reconnaît  par ailleurs que chaque catégorie d'utilisateurs a des
besoins d'information spécifiques : - les investisseurs sont principalement concernés par le
risque et la rentabilité de leurs investissements. Ils souhaitent des informations qui
les aident à décider s'il convient d'acheter, de vendre ou  de
conserver les actions de l'entreprise.  La fonction de préférence
des investisseurs (Fp (I)) peut alors être présentée ainsi
: Fp (I) =  A  plus values  +  B  dividendes - les  salariés  sont  intéressés 
surtout  par  la  stabilité  et  la  rentabilité  de  leurs
employeurs ;  ceci  garantira  les  conditions  de  leur  succès.  La 
fonction  de  préférence  des salariés (Fp (S)) peut
être donc présenté ainsi : Fp (s) =  C  carrière  +  D 
rémunération - les créanciers souhaitent  savoir si les montants qui
leur sont dus (intérêts et principal) seront payés à
 bonne date.  La fonction de préférence des créanciers
bailleurs de fonds (Fp (BF)) peut être présentée ainsi : Fp (BF) =  E  intérêts  +  F 
délai - quant aux clients, ils sont surtout préoccupés
par la continuité de l'activité de l'entreprise qui leur  assure
un service après vente et une sécurité
d'approvisionnement.  La fonction de préférence des clients
(Fp(C)) peut se résumer de la façon suivante : Fp (C)  =  G qualité  + H prix  + I
continuité d'approvisionnement Malgré cette diversité, l'IASC considère
qu'il existe des besoins communs à tous les utilisateurs  et  que  si 
les  états  financiers  répondent  aux  besoins  des 
investisseurs,  ils satisferont également ceux des autres
utilisateurs. Le cadre conceptuel fournit deux sortes de principes comptables
de base, il s'agit : - des hypothèses sous-jacentes de préparation des
états financiers ; et - des caractéristiques qualitatives des états
financiers. 106 Les états financiers préparés selon le
référentiel IASC « sont toujours établis sur la base
d'une comptabilité dite d'engagement (accrual basis) et, sauf
précision contraire, à partir de l'hypothèse de la
continuité d'exploitation (going concern) ».160 Les  caractéristiques  qualitatives  constituent 
« des  repères  méthodologiques  dont  le respect,
combiné avec l'application des normes comptables pertinentes, permet
normalement aux   états   financiers   de   donner   une   image  
fidèle   ou   une   présentation   fidèle   de
L'information ».161  Ces critères de qualités
sont : - l'intelligibilité (understandability) ; - la pertinence (relevane) ; - la fiabilité (reliability) ; et - la comparabilité (comparability). Les états financiers sont normalement constitués
par les éléments suivants : - le bilan ; - le compte de résultat (compte des profits et des pertes)
; - l'état de flux de Trésorerie ; - l'annexe  et  autres  documents  explicatifs  identifiés
 comme  faisant  partie intégrante des états financiers. Les  éléments  constitutifs  des  états 
financiers  sont  définis  comme  étant  les  grandes
catégories  d'effets  financiers  des  transactions  et  autres 
événements.  Ces  éléments  sont directement
liés : - soit a  l'évaluation  de  la  situation 
financière  de  l'entreprise  et  donc  à  son bilan ; résultat. - soit a l'évaluation de la performance de l'entreprise et
donc à son compte de Ainsi, la problématique dégagée et les
définitions posées par ce cadre conceptuel ont certes un rôle de mise en cohérence ex-ante : aider
l'IASC dans l'élaboration et la révision de 160  LOUIS KLEE, Normes comptables internationales,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, Economica, p.920. 161  LOUIS KLEE, Normes comptables internationales,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, Economica, p.920. 107 ses  normes  et  de  ses  interprétations,  mais  aussi
 ex-  post :  aider  l'IASC,  les  normalisateurs nationaux  et  aussi  les 
préparateurs  et  les  utilisateurs  des  états  financiers 
à  interpréter  et  à appliquer les normes et les
interprétations de l'IASC. 
4-4  La  stratégie  d'harmonisation  de  l'IASC4-4-1  La stratégie   de   conciliation de l'IASC
(1973- 1987) Dés sa création jusqu'à nos jours, l'IASC
avait adopté deux stratégies distinctes, mais dont  l'objectif 
principal  est  de  se  faire  reconnaître  en  tant  que  seul 
référentiel  comptable applicable à l'échelle
internationale. Dans une première période, de sa création
jusqu'à la fin des années 1980, l'IASC édicte des normes
contenant assez d'options pour ne guère poser de difficultés 
d'application  dans  les  différents  pays  de  ses  membres ;  il  s'en
 trouvait  toujours une qui soit compatible avec la réglementation
comptable du pays de l'organisme membre. L'adoption d'une stratégie de conciliation par l'IASC
était tout à fait cohérente avec le fait que celle-ci,
« en tant qu'organisme international de droit privé, n'avait, et
n'a toujours, aucun  pouvoir  de  coercition  à  l'égard  des 
pays  auxquels  ses  membres  appartenaient ;  ses normes ne pouvaient et ne
peuvent toujours être appliquées que dans la mesure où
elles ne contredisent pas la réglementation locale
».162 Par ailleurs, consciente qu'un processus d'harmonisation
basé sur une telle stratégie ne pouvait  fructifier  qu'à 
très  long  terme,  l'IASC  décida  alors,  à  la  fin 
des  années  1980,  de changer de directive en adoptant une
stratégie plus offensive (une stratégie de survie), mais qui
supposait des soutiens institutionnels. 4-4-2  La  stratégie  de  survie  de  l'IASC  (de  1987 
à  nos jours) En 1987, l'IASC a trouvé un second souffle le concept
d'harmonisation, est désormais au coeur des débats, signe d'un subtil changement
d'orientation, les efforts de marketing sont 162  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p-p.765-766. 108 eux aussi à l'ordre du jour afin de convaincre les membres
de l'IASC de mieux défendre les intérêts des normes
internationales. Une nouvelle stratégie qui inaugure une période
nouvelle de la vie de l'IASC est alors fondée sur un projet
appelé ``comparabilité des états financiers'' (ou projet ED39), prévoyant l'amendement de pas moins de
treize normes. En  juin  1990,  après  une  prise  en  compte  des 
commentaires  reçus  et  des  travaux  de consultation,  l'IASC  a 
publié  une  déclaration  d'intention  à  propos  de  la 
comparabilité  des états  financiers.  En  vertu  de  cette 
déclaration  d'intention,  « les  normes  internationales futures, 
ainsi  que  les  anciennes  après  révision  (il  n'y  en  a  eu 
finalement  que  dix), n'indiqueront plus que deux traitements possibles pour
un même problème : un traitement de référence 
(benchmark  treatment),  considéré  comme  le  plus  satisfaisant
 par  le  conseil,  et un traitement  alternatif  autorisé  (allowed  alternative
 treatment) ».163   Par  ailleurs,  le  cadre conceptuel de l'IASC servira de base conceptuelle à ses
travaux et assurera une plus grande notoriété des normes
internationales. Par  conséquent,   « Il  devenait  alors 
indispensable  que  l'IASC  trouve  des  appuis institutionnels et tisse des
liens avec les organismes nationaux de normalisation ».164 
L'IASC a   trouvé   son   principal   soutien   auprès 
 de   l'OICV   (l'Organisation   Internationale   des Commissions  de  Valeur) 
ou,  en  anglais,  IOSCO  (International  Organisation  of  Securities
commissions),  ainsi  que  la  communauté  européenne.  Depuis 
1987,  l'OICV  fait  partie  des membres du groupe consultatif de l'IASC, et
depuis, son rôle est de plus en plus majeur dans le processus d'harmonisation adopté par l'IASC. 4-4-2-1  L'OICV  et  l'harmonisation  comptable 
internationale L'Organisation  Internationale  des  Commissions  de  Valeurs 
est  créée  en  1974,  elle  a pour  objectif  de  fonder  une 
relation  solide  entre  les  régulateurs  des  marchés  de 
valeurs mobilières basée sur la coopération. Son
siège est à Montréal (Canada). Par ailleurs, l'OICV « dispose  d'un  comité  technique,  dont  une  des 
fonctions  est  d'identifier  les  normes  de 163  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.766. 164  BERNARD COLASSE, Harmonisation comptable
internationale, Encyclopédie de comptabilité, de
contrôle de gestion et d'audit, Economica, 2000, p.766. 109 comptabilité   et   d'audit   que   les  
régulateurs   pourraient   accepter   pour   les   émissions
multinationales ».165 En juillet 1995, l'Organisation Internationale des Commission
de Valeurs et l'IASC ont décidé, d'un commun accord,
d'élaborer un « noyau dur » de normes comptables, susceptible
d'être adopté et imposé par tous les pays, du moins pour
les émetteurs étrangers. Ainsi, il a été  arrêté  une  liste  de  domaines 
comptables  qui  doivent  faire  l'objet  de  nouvelles  normes internationales
ou d'une révision des normes existantes. Ce programme,
étalé sur quatre ans (et a pris fin en 1999), avait pour objectif commun de voire
que des états financiers établis en conformité  avec  les 
normes  IASC,  puissent  être  utilisés  et  reconnus  sur  toutes
 les  places boursières du monde et notamment, aux Etats-Unis, sans
qu'aucun rapprochement avec les normes comptables nationales du pays d'accueil
ne soit nécessaire. Enfin,  en  mai  2000,  LOICV  avait  reconnu  officiellement 
les  normes  comptables internationales  (IAS)  comme  base  pour  une 
cotation  transnationale  des  valeurs  mobilières. Très 
attendue,  Cette  décision  marque  la  fin  d'une  longue 
période  d'incertitude  quant  à l'avenir de l'harmonisation
comptable internationale. Ce  pendant  la  reconnaissance  de  cet  ensemble  de  normes 
n'empêchera  pas  des demandes de réconciliation, d'informations
supplémentaires ou d'interprétations ponctuelles de postes que différents Etats pourraient encore exiger
dans leur législation sur les bourses. 4-4-2-2   Le   changement   de   cap   de   l'Union  
Européen   en   matière d'harmonisation  comptable Cette reconnaissance de la part de l'OICV a permis d'ouvrir la
voie vers d'autres. En effet, le conseil européen de  Lisbonne des 23 et
24 mars 2000 avait inscrit au rang de ses priorités  la 
nécessité  de  poursuivre  l'accélération  de 
l'achèvement  du  marché  intérieur  des services
financiers. A cette fin, le conseil européen avait souhaité que
le plan d'action pour les services financiers proposé par la commission
européenne entre en vigueur en 2005 et que 165    GEORGES  BARTHES  DE   RUYTER,   Bertrand  
D'illiers  et  l'IASC,   Réflexion  sur   la   comptabilité,
Economica, 1990, p.191. 110 celle ci prenne les mesures nécessaires pour
améliorer la comparabilité des états financiers des
sociétés cotées en bourse (toutes les
sociétés faisant appel public à l'épargne).
166 C'est, sous l'impulsion du sommet européen de Lisbonne que
la commission a publié, le  13  juin  2000,  sa  stratège  en  matière 
d'information  financière  dans  laquelle  elle  propose d'astreindre
toutes les sociétés cotées de l'union européenne,
ou en voie de l'être, à élaborer dés 2005 leurs
comptes consolidés conformément aux normes comptables
internationales. La proposition de règlement prévoit en outre la
faculté pour les Etats membres d'autoriser ou d'obliger les
sociétés cotées ou en voie de l'être à
appliquer les IAS pour l'établissement de leurs  comptes  statutaire, 
ainsi  que  celle  d'autoriser  ou  d'obliger  les  sociétés  non
 cotées  à appliquer ce même jeu de normes pour
l'élaboration de leurs comptes consolidées et/ou leurs comptes 
sociaux.  D'ici  là,  les  Etats  membres  pourront  également 
exiger  ou  autoriser  une application anticipée des IAS pour toutes ou
partie des sociétés visées par la proposition de
règlement. Dans sa communication du 13 février 2001, la commission
européenne a annoncé que les  directives   existantes  en  matière 
d'information  financière,  notamment  la  quatrième directive
relative aux  comptes annuels des sociétés (78 /660/CEE), et la 
septième directive concernant les comptes consolidés
(83/349/CEE), conservent leur statut légal de référence en
matière d'information financière pour l'ensemble des
sociétés de capitaux en Europe. Afin d'atteindre cet objectif, la commission européenne a
entamé au cours de l'année 2001,  une  phase  de  modernisation  de  ses  directives 
comptables  de  manière  à  assurer  la concordance de ces
directives avec les normes comptables actuelles et futures de l'IASC au sein 
de  l'Union  Européenne  (ce  projet  d'amendement  des  anciennes 
directives  a  été abandonné en 2002). Ce mécanisme communautaire d'approbation des normes
comptables internationale et des directives comptables européenne sera
doté d'une double structure, composée d'une part, d'un   niveau  
de   réglementation, « le   comité   de  
réglementation   comptable »   (CRCe) et d'autres part, d'un niveau
technique, « le comité technique comptable » (European
Financial Reporting Advisory Group : EFRAG). 166  Communication de la commission européenne,
 « services  financiers » : Mise en oeuvre  du cadres d'action pour
les services financiers : plan d'action, 11 mai 1999, (site Internet de la
commission). 111 La CRCe comprendra un représentant par pays membre de
l'Union européenne. Il agira au plan politique afin d'avaliser juridiquement, sur la base des
propositions de la commission européenne, les normes IAS La  partie  technique  des  travaux  de  normalisation 
comptable,  dans  sa  dimension réactive (suivi des travaux) et
pro-active (émission de proposition), est confiée à
l'EFRAG (ou  comité  technique  comptable)  qui  est  un 
comité  privé  réunissant,  au  plan  européen, 
les principaux   acteurs   de   l'information   financière :  
préparateurs,   utilisateurs,   profession comptables, etc. L'EFRAG est chargé de fournir une expertise technique
et d'organiser la coordination européenne  des  points  de  vue 
relatifs  aux  IAS.  L'EFRAG  est  composé  d'un  conseil  de
surveillance (Supervis Board of Européen Organisation) et d'un
comité technique (Technical Expert Group) : · le conseil de surveillance (composé de 23
membres) est notamment chargé de désigner  les  membres  du 
comité  technique,  d'assurer  le  financement  de  l'institution  et
d'orienter le programme de travail du comité technique ; · le  comité  technique  (composé  de 
11membres)  est  notamment  chargé  d'agir activement et pro-activement
par rapport aux travaux de l'IASC. Cette  initiative  de  création  permettra  à 
l'Union  Européenne,  par  l'intermédiaire  des principaux
acteurs intéressés par l'information financière, de jouer
un rôle proactif et influent dé les premiers stades du processus de normalisation
comptable de l'IASC.167 4-4-2-3  La  nouvelle  structure  organisationnelle  de 
l'IASC En février 2001, l'IASC à émis la norme
IAS41  qui décrit le traitement comptable, la présentation  des 
états  financiers  et  les  obligations  de  publicité  relatives
 aux  activités agricoles. Cette norme fût la dernière
norme établie sous le règne de l'ancienne structure de l'IASC. Et
c'est le premier avril 2001 que l'ex IASC a laissé la place à une
nouvelle (peut on dire) association de droit privé à
intérêt public, dénommée IASB (International
Accounting Standards Board). 167  www . europa . eu . int, Site Internet de l'union
européen, Mai 2003. 112 Le changement de terminologie et de structure de l'IASC
témoigne de la volonté d'un tel  organisme  de  promouvoir  et  d'assurer  les  meilleures
 conditions  d'une  harmonisation internationale qui se veut universelle, et de
fournir aux marchés financiers l'opportunité de remporter l'enjeu
de comparabilité de l'information financière par l'obtention du
consensus avec la SEC, l'organisme régulateur des marchés
financiers américains. 168 Quant au fonctionnement de l'IASB,  Il s'agit d'une structure
à deux étages : l'IASC garde  toujours  sa  terminologie  (IASC 
Fondation)  et  dispose  d'un  siège  dans  le  Delaware. Formée
de dix-neuf trustées (administrateurs) qui engagent leur
responsabilité, la fondation IASC  fonctionne à partir de ce
siège tout en ayant un bureau à Londres. Les  trustees  ont  pour  objectif  de  veiller  sur  le 
respect  des  règles,  éventuellement  les modifier et assurer le
financement et le due process de l'ensemble. Les Trustees ne se mêlent
pas de techniques, n'interviennent pas dans le contenu des normes, ni dans
l'agenda, ni dans le programme de travail. En dessus de cette fondation, le Board est un organe
technique, composé de quatorze membres, sélectionnés selon
leur compétence technique et selon leur origine socioprofessionnelle 
(auditeurs,  préparateurs,  directeurs  financiers,  utilisateurs, 
analystes universitaires). Ils sont nommés par les trustées pour
un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Leur tâche est de concevoir les normes comptables. La
première réunion du Board s'est tenue  à  Londres,  du  18
 au  20  avril  2001,  au  terme  de  laquelle  le  nouveau  Board  a 
décidé d'adopter   toutes   les   normes   comptables  
internationales   et   les   interprétations   du   SIC
approuvées par l'ancien conseil : toutes les normes et
interprétations émises par la précédente
institution  continuent  à  être  appliquées  tant 
qu'elles  ne  sont  pas  modifiées  ou  retirées. L'IASB 
modifiera  ou  annulera  les  normes  IAS  et  les  interprétations 
afférentes  au  fur  et  à mesure que les nouvelles seront
élaborées.169 168  GILBERT  GELARD, Quid  des nouvelles  normes,
Problème économique  n°2778, du 02  octobre 2002, p-
p.10-12. 169  www . Iasb . organisation UK, Site Internet de
l'IASB, Décembre 2002. 113 Dans le cadre de son travail de normalisation, le Board collabore
avec deux organes : 
| - | le comité consultatif : SAC, Standing Advisory Committee ;
et |   |  
| - | le   comité   permanent   rattaché   au   Board  
IFRIC,   International | Financial | 
Reporting Interpretation Committee. Le comité consultatif est composé de 41 membres,
dont la mission consiste à conseiller le board en matière comptable. L'IFRIC est un organe qui a été
créé pour remplacer le SIC (Standing Interprétations
Committee).  Ce  comité  est  une  équipe  technique 
constituée  de  dix  sept  personnes  de  haut niveau en matière
de normes comptables, chargée des problèmes
d'interprétation des normes. Lors  de  sa  réunion,  qui  s'est  tenue  à 
Londres  du  18  au  20  avril  2001,  L'IASB  a annoncé  que  les 
normes  comptables  internationales  qu'il  émettrait  à 
l'avenir  ne  porteront plus le nom de normes IAS mais celui de normes IFRS :
International Financial Reporting Standards (Les  normes  d'information 
financières  internationales).  Toute  fois,  les  normes
numérotées  de  1à  41,  existantes  au  premier  avril, 
date  d'entrée  en  fonction  de  L'IASB, conservent leur nomenclature
IAS. La prochaine norme émise portera l'intitule IFRS1 et non pas «
norme IAS 42 ». Ce changement de terminologie témoigne de la
volonté de l'IASB d'étendre son action à l'information financière en général
pour ne pas s'interdire de s'intéresser aux   rapports de gestion et
autres informations. Lors de son entrée en fonction, l'IASB a exprimé
le souhait de s'impliquer davantage dans  le  développement  des 
interprétations  des  normes  IFRS  par  rapport  au  mode  de
participation qui prévalait sous l'ancienne constitution. A cet
égard, l'IFRIC avait atteint la trente  troisième 
interprétation  fin  2001  portant  sur  la  consolidation.  L'IFRS 
regroupe  les normes comptables et leurs interprétations par l'IFRIC. C'est dans le but de  faciliter la transition aux normes
IAS/IFRS, que l'IASB a travaillé sur  ce  qui  sera  la  première
 norme  IFRS.  Tel  est  du  moins  l'argument  de  vente  du normalisateur
comptable international, qui vient de publier, fin juin 2002, l'exposé
sondage de   l'IFRS1    « première   application   des  
normes   internationales »   (FTA :   First   Time 114 Application),  qui  est  destiné  à  remplacer  le 
texte  d'interprétation  SIC 8  intitulé  « première
application des normes IAS », et qui a été soumis à
commentaire jusqu'à fin octobre 2002.170 Ces propositions ont pour but de s'assurer que toutes les
entités qui adoptent les IFRS (les entreprises cotées dans les marchés financiers
étrangers, sauf, celui des Etats-Unis) pour la première fois présentent une information
comparative dans leurs états financiers qui soit aussi proche que
possible de l'information fournie par les utilisateurs actuels. Enfin, il faut aussi dire  que sur quarante  et une  normes 
IAS, il est acquis que 29 ne seront pas modifiées d'ici 2005, quant aux
12 autres, il s'agit davantage d'une amélioration, voire  d'un  «
relooking »  et  non  d'une  modification  en  profondeur  pour  la 
plupart  d'entre elles. De même, le fait que certaines de ces normes
soient susceptibles d'évoluer, n'exonère pas les entreprises
d'anticiper les difficultés pratiques liées à leur mise en
oeuvre.  Il est au contraire  indispensable  de mettre  en place  un
système  de veille pour  suivre et mesurer les effets de ces
évolutions sur les décisions stratégiques qui sont prises
aujourd'hui, tels que des acquisitions des montant déconsolidant
certaines autres formes de financement. Il  faut  bien  prendre  conscience  que  le  projet  IASB 
est  un  projet  d'envergure.  Il  ne concerne pas seulement le champ de la
comptabilité, mais il a des impacts majeurs sur les systèmes 
d'information  et  de  reporting,  la  communication  financière  et 
les  compétences  à l'intérieur de
l'entreprise.171 L'IASB  n'aura  quelque  chance  de  se  légitimer  et 
d'imposer  ses  normes  que  si  leur procédure d'élaboration est
parfaitement respectée et permet à toutes les parties prenantes
de s'exprimer   dans   les   champs   d'application   qui   est  
essentiellement   celui   des   marchés financiers. Ce souci de compétitivité est d'autant plus grand,
dés qu'il s'agit d'une confrontation de  reconnaissance  mondiale,  sur  les  principaux  places 
boursières,  avec  un  référentiel parallèlement
puissant que celui des Etats-Unis. Le tableau 3 nous synthétise
l'influence du cadre  institutionnel  de  l'économie  sur  la 
normalisation  comptable  aux  Etats-Unis  et  dans 170  www. Iasb. Organisation. UK, Site Internet de
l'IASB, Septembre 2002. 171  GILBERT  GELARD, Quid  des nouvelles  normes,
Problème économique  n°2778, du 02  octobre 2002, p-
p.10-12. 115 l'union  européenne.  Bien  évidemment,  nous 
considérons  que  les  efforts  de  normalisation comptable de l'IASB
s'inscrivent dans une logique européenne, étant donné
l'adoption des IFRS par le vieux continent (à partir de 2005) et la non
soumission des autorités américaines (notamment la SEC) à ces normes internationales (tableau
4). 116 TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis d'Amérique et de l'Europe
continentale172) 
 
| CIE |   | COMPTABILITE AMERICAINE | COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE |  
| Le marché | Le marché des biens et services | Caractéristiques | Portées | Limites | Caractéristiques | Portées | Limites |  
| Seules les entreprises cotées sont, obligatoirement,
soumis aux principes comptables généralement admis. | Flexibilité  dans la préparation et la
présentation des états financiers. | Difficulté de comparabilité financière pour
les entreprises non cotées. | La comptabilité d'Europe continentale est formaliste,
elle sert les intérêts des créanciers et de l'Etat
en matière de fiscalité. | - Comparabilité financière assurer ; - Prise en compte des intérêts des acteurs du marché des biens et services. | Rigidité dans la préparation et la
présentation des documents comptables. |  
| Le marché des dirigeants | Les dirigeants des entreprises américaines sont
régis par un système de récompenses- sanctions. | Système basé sur l'effort, l'aboutissement a un
résultat et le mérite en fonction. | Système basé uniquement sur le résultat (manipulable) et ignore les effets de la conjoncture
économique. | Le marché des dirigeants européen est peu
développé par rapport a celui des Etats-Unis
d'Amérique. | Récompense orienter plutôt vers les acquis
d'expérience et de compétences managériales. | Le résultat acquiert un rôle secondaire dans
l'évaluation des performances managériales. | 
172  Le traitement du cas de l'Europe anglo-saxonne
sera négliger, du fait de la similitude des caractéristiques avec
celui des Etats-Unis d'Amérique. 117 TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis d'Amérique et de l'Europe
continentale) 
| CIE |   | COMPTABILITE AMERICAINE | COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE |  
| Le marché | Le marché financier | Caractéristiques | Portées | Limites | Caractéristiques | Portées | Limites |  
| La normalisation comptable américaine est dictée
par le marché financier : la SEC a délégué le
pouvoir de normalisation au FASB. | La comptabilité favorise les apporteurs de capital a risque en matière d'information
financière. | Rôle secondaire du marché monétaire dans la
normalisation comptable. | L'information comptable est plutôt requise par le
marché interbancaire. | La comptabilité favorise les bailleurs de fonds en matière d'information financière. | Rôle secondaire du marché financier dans la
normalisati- -on comptable. |  
| Le contexte légal | Droit comptable | La normalisation comptable est assurée par les organismes
professionnels : le FASB, l'AICPA et la SEC. | - Respect de la notion d'image fidèle (true and fair
view) ; - Eviter l'aspect formaliste juridique. | - La perception de l'utilité décisionnelle de
l'information est fonction des jugements personnels des préparateurs des
états financiers. - Servir les intérêts des professionnels et
négliger ceux de l'Etat. | La normalisation comptable est assurée par l'Etat : droit
écrit formaliste. | -Comparabilité interne maintenue ; - Servir les intérêts des utilisateurs de
l'information comptable. | Favoriser l'aspect formaliste juridique à la
réalité économique | 
118 TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis d'Amérique et de l'Europe
continentale) 
| CIE |   | COMPTABILITE AMERICAINE | COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE |  
| Le contexte légal | Droit commercial (ou droit des sociétés) | Caractéristiques | Portées | Limites | Caractéristiques | Portées | Limites |  
| Chaque Etat formule sa propre législation sur les
sociétés. les obligations en matière de
comptabilité sont rares. | - Réduire les références en matière
comptables pour éviter les possibilités
d'interpénétration juridique. - Flexibilité accordée aux sociétés
par l'intégration des directives comptables dans leurs réglementations internes. | - Risque d'interpénétr- -ation entre les directives internes et le droit comptable ; - Délaisser le pouvoir de normalisation comptable aux
mains des sociétés. | Le droit commercial est la principale source de
réglementation comptable. | - Réduire les problèmes non traités par le
droit comptable et/ou fiscal. - Consolider les acquis de comparabil- -ité financière interne. | - Accroître la rigidité dans la préparation
et la présentation des états financiers. - Accroître les difficultés de comparabilité
entre les entreprises de différente nationalité. |  
| Le référentiel sociologique | La déontologie professionnelle | La profession comptable est organisée par le code de
déontologie de l'AICPA. | - La certification des comptes accorde plus de crédibilité financière ; - Définir un cadre éthique réservé
aux comptables. | - La certification des comptes n'est pas imposée par la
loi. | La déontologie professionnelle est préservée
par les organismes représentatifs des professionnels comptables
européens. | Obligation de certification des comptes dictée par la
loi. | Doute quant à la crédibilité de la mission
de certification. | 
119 TABLEAU 3 : INTERACTION ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE (cas des Etats-Unis d'Amérique et de l'Europe
continentale) 
| CIE |   | LA COMPTABILITE AMERICAINE | LA COMPTABILITE D'EUROPE CONTINENTALE |  
| Le référentiel sociologique | L'éthique de représentation | Caractéristiques | Portées | Limites | Caractéristiques | Portées | Limites |  
| La SEC exige une qualité de reporting comptable
répondant à des critères rigoureux de quantité et
de qualité. | - Respect de la notion d'image fidèle (true and fair view)
; - Garantir les intérêts des utilisateurs de
l'information comptable. | - Privilégier les investisseurs, au détriment des
autres utilisateurs de l'information. - Exigences, en matière d'information, applicable
seulement aux entreprises cotées. | La comptabilité est plutôt orientée vers
le reporting interne. | - Coût de représentat- -ion comptable faible ; - Information basée sur le principe de prudence. | - Privilégier, principalement, les créanciers et
l'Etat en matière d'information ; - Primauté de la forme sur le fond. |  
| La culture | Culture individualiste anglo-saxonne. | -Consécration du principe d'image fidèle et de la
primauté du fond sur la forme ; - Préservation des intérêts individualistes
des investisseurs. | - Ignorer les intérêts collectifs ; - Pénaliser l'aspect juridique. | Culture collectiviste à orientation légaliste. | Consécration du principe de prudence, primauté de
la loi et préservation des intérêts collectifs en
matière comptable. | - Rigueur dans la préparation et la présentation
des états de synthèses ; - Difficulté de dosage dans la prise en compte des
intérêts collectifs. | 
120 TABLEAU 4 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE ET
NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE DE L'IASB 
| CIE | NORMALISATION COMPTABLE DE L'IASB |  
| Le marché | Caractéristiques | Portées | limites |  
| L'objectif de l'IASB est de se faire reconnaître sur tous
les marchés du monde en tant que principal acteur de normalisation
comptable. | - Comparabilité financière à
l'échelle planétaire assurée ; - Facilité de circulation des fonds, et des biens et
services à l'échelle planétaires. - Minimiser les coûts de retraitement comptable liés
à la pénétration des nouveaux marchés. | - La confrontation avec la réglementation du
marché américain ; - Atteinte à l'identité comptable nationale. |  
| Le contexte légal | L'IASB est un organisme de normalisation comptable de droit
privé. | Facilité de transposition des normes internationales
dans les législations comptables nationales, celles-ci ne portent pas
atteinte à la souveraineté nationale. | L'IASB n'a aucun pouvoir de coercition. |  
| Le référentiel sociologique | Les membres de l'IASB sont de diverses nationalités et
donc de cultures. | Prise en comptes des divergences culturelles dans l'effort de
normalisation comptable. | L'influence de la culture anglo- saxonne reste notable. | 
121 CONCLUSION DE LA PARTIE THEORIQUE ET PROPOSITION D'UN
MODELE  DE  RECHERCHELe  cadre  institutionnel  de  l'économie  contient  un
 marché,  un  contexte  légal  et  un référentiel  
sociologique.   Le   marché,   dans   sa   conception   parfaite,  
constitue le   lieu   de confrontation entre l'offre et la demande permettant
une allocation maximale des ressources et déterminant les prix, reflets de la fonction de
préférence individuelle. Un  tel  instrument  ne  peut  fonctionner  sans  un  certain 
cadre  légal ;  ce  contexte réglementaire est censé
assurer le fonctionnement normal du marché et renforcer la
pérennité de ces mécanismes. Enfin,  le  référentiel  sociologique  constitue
 la  partie  subjective  rattachée  au  cadre institutionnel  de 
l'économie  et  reflétant  les  préférences 
individuelles  et  collectives.  Ces préférences  sont  issues 
des  valeurs,  des  croyances,  des  mentalités,  des  convictions,  des
cultures, des traditions, des coutumes, etc. 173 Par ailleurs, la comptabilité est un ensemble de normes et
de techniques servant de base à la représentation économique des faits
liant l'entreprise à son environnement. Elle constitue l'outil
privilégié de prise de décision managériale et de
communication et sert à l'élaboration de   la   politique   générale   et   de   la  
stratégie   d'entreprise   en   fournissant   une   gamme d'informations
diversifiées sur l'activité de l'entreprise et ses concurrents
directs. Pour ce qui est de la relation entre le cadre institutionnel
et la comptabilité, on peut dire que  l'information  comptable 
constitue  un  instrument  de  l'efficacité  du  marché,  elle 
assure plus  de  transparence  dans  les  transactions  et  réduit 
l'incertitude  qui  règne.  Le  marché  est 173    MOHAMED   FRIOUI,   Cours   de   management  
international   comparé,   Première   année   du   DEA  
en Management, FSEGT, 2002. 122 donc  amené  à  veiller  sur  la 
fiabilité  de  l'information  produite,  il  constitue  le 
mécanisme adéquat  de  contrôle  de  la  pertinence  de 
l'information  divulguée.  De  plus,  les  problèmes
nécessitant   une   normalisation   comptable,   naissent   des  
phénomènes   nouveaux   liés   à l'évolution
 du  marché.  Ce  marché  est  censé  contrôler, 
directement  ou  indirectement  la procédure de traitement comptable du
problème en question. Entre autre, le marché peut être
envisagé comme un lieu de conditionnement des donnés à
traiter par la comptabilité. La  comptabilité  ne  peut  fonctionner  librement  en 
fonction  des  seules  préférences individuelles et collectives
subjectives. Elle nécessite, bel et bien, un certain cadre juridique
servant à  éliminer la  diversité des pratiques 
comptables et à  favoriser la  comparabilité des états de
synthèse. Le contexte légal tente de forger une certaine
organisation à la comptabilité et sert a légitimer sa vocation d'instrument
d'efficacité du marché. Le contexte légal agit sur la comptabilité, en tant que garant de
l'intérêt général et de la sécurité
des transactions, en tant que source de réglementations
économiques et financières et en tant que responsable de la cohérence et de la congruence entre les
différents droits. Enfin, la comptabilité n'est pas un produit
scientifiquement exact, elle est conçue en fonction d'une  certaine 
culture, d'une certaine  manière de penser, d'une certaine  coutume,
d'une  certaine  déontologie  et  de  façon 
générale,  d'un  certain  référentiel 
sociologique.  Le référentiel  sociologique  constitue  donc  la 
base  subjective  d'orientation  comptable  vers  des horizons pratiques
réglementés. Elle constitue par ailleurs le
référentiel de recours en cas de dysfonctionnement du
marché ou de réglementation insuffisante. Le
référentiel socioculturel en   matière   de   comptabilité   comprend  
essentiellement,   la   déontologie   professionnelle, l'éthique
de représentation et la culture comptable de façon
générale. Le survol de la pratique internationale est requis pour servir
de base à l'évaluation des acquis  théoriques.  La 
relation  entretenue  entre  le  cadre  institutionnel  et  la 
comptabilité diffère considérablement quant au contexte
dans lequel elle opère. Dans le contexte anglo- saxon  américain,
 le  marché  est  le  mécanisme  privilégié 
d'allocation  des  ressources  et  de concrétisation  de  la 
volonté  individuelle.  Par  contre,  dans  le  vieux  continent,  le 
marché acquiert une importance moins considérable. Par
conséquent, la comptabilité remplit mieux son rôle
d'instrument de transparence et d'efficacité du marché, dans le
contexte américain que dans celui européen  étant
donné la qualité du reporting comptable fournie. Aux  Etats- 123 Unis,  c'est  le  marché  qui  dicte  et  définit 
les  obligations  en  matière  de  préparation  et  de
présentation des états comptables. Les  Etats-Unis  d'Amérique  est  un  pays  de  droit 
coutumier,  cette  nature  favorise l'interprétation et le jugement
professionnel à l'aspect formaliste et standard. Par contre, le droit
européen regroupe des pays de droit coutumier (Grande-Bretagne,
Pays-Bas, etc.) ainsi que  des  pays  de  droit  écrit  (France, 
Allemagne,  etc.).  Le  droit  écrit  élimine  le  recours
instantané à la jurisprudence et favorise l'aspect formaliste.
Par conséquent, la comptabilité des pays de droit écrit
est réglementée dans ses détails et est largement
rattachée au droit. Par contre, le droit coutumier favorise plus la
représentation économique au montage purement juridique de la
comptabilité. La  comptabilité  aux  Etats-Unis  poursuit  un 
référentiel  sociologique  directement  issu d'une tradition et
d'une culture anglo-saxonne, alors qu'elle est issue en Europe, d'un mixte de culture anglo-saxonne et latine. Par ailleurs, la définition de la nature des relations
et la mesure de l'impact du cadre institutionnel de l'économie sur la
normalisation comptable ne peuvent être appréciés
qu'à l'issue  d'une  analyse  empirique  appliquée  au  contexte 
tunisien.  Pour  simplifier,  certaines hypothèses de travail doivent
être fixées afin de mieux comprendre notre analyse empirique. Hypothèse 1 : Le cadre
institutionnel de l'économie comporte trois éléments : - un marché ; - un contexte légal ; et - un référentiel sociologique. Hypothèse 2 : La
comptabilité peut être représentée par les
éléments suivants : - les  principes  comptables (critères  de  qualité
 +  hypothèses  et  conventions comptables) ; - les  procédures  de  traitements  comptables (techniques
 comptables  liées  aux opérations d'exploitation et
d'investissement) ; - les  donnés  comptables ;  (les  inputs  aux 
traitements  comptables,  les  états financiers et les autres
informations) ; et 124 - les utilisations managériales de la comptabilité
(outil de prise de décision, de communication, de contrôle de
réalisation et de positionnement). A la fin de ce travail, et suite à l'analyse empirique
portant sur le problème en question, nous allons procéder
à l'affirmation de l'une des hypothèses de résultat
suivantes (tableau 5): Hypothèse  1 :   la   comptabilité
  est   un   sous-produit   du   cadre   institutionnel   de
l'économie. Hypothèse 2 : le cadre institutionnel de
l'économie n'influe pas sur la comptabilité. Hypothèse  3 :  la  comptabilité 
comporte  des  éléments  spécifiques  et  des 
éléments d'adaptabilité par rapport au cadre
institutionnel de l'économie. La  conception  théorique  de  la  relation  existante 
entre  le  cadre  institutionnel  de l'économie et la
comptabilité révèle un modèle général
pouvant être exprimé analytiquement sous la forme suivante : Comptabilité (C) = f{Contexte des marchés (M),
Contexte  légal  (L),  Référentiel  sociologique  (R)}. Cette formulation permet de dégager la relation d'impact
de la façon suivante : Comptabilité  =    Mc  +    Cl  +    Rs ,    et    constituent  les  poids  respectifs  de  l'impact  de 
chacune  des  dimensions  du cadre institutionnel de l'économie sur le
construit comptable. 125 TABLEAU   5 :   ANALYSE   DE   LA   NATURE   DE   LA  
RELATION   EXISTANTES   ENTRE   LE   CADRE   INSTITUTIONNEL   DE L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE 
| Eléments de Comptabilité |   | Le cadre institutionnel de l'économie |  
| Marché | Contexte légal | Référentiel sociologique |  
| Principes comptables | Hypothèses et conventions comptables | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre |  
|   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Critères de qualité |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Procédures de traitements comptables | Opérations d'exploitation |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Opérations d'investissement |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Données de synthèse | Les états de synthèse |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Les autres informations |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Les inputs aux traitements comptables |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Utilisations | Outil de prise de décision |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Outil de communication |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Outils de contrôle des réalisations |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Outil de positionnement |   |   |   |   |   |   |   |   |   | 
126 CHAPITRE III : LA COMPTABILITE DANS LE CADRE 
INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE  TUNISIENNELa   mondialisation   de   l'économie   avait  
engagé   la   Tunisie,   dés   1987,   dans   un programme de
libéralisation et d'ajustement  structurel tendant à 
établir  les mécanismes du marché,  la  liberté  du
 commerce  extérieur  et  intérieur,  à  encourager 
l'initiative  privée  et  à activer la privatisation des
entreprises publiques. Le milieu des années 80 a marqué un tournant
pour l'économie tunisienne. « Après un dérapage  des 
équilibres  macro-économiques  au  début  de  la 
décennie  80,  des  réformes structurelles importantes ont
été mise en oeuvre à l'effet de réorienter le
rôle de l'Etat et de transformer une économie fortement
réglementée et protégée en une économie
ouverte, régie par les forces du marché ».337 L'insertion  de  l'économie  tunisienne  dans  une 
sphère  mondiale  l'avait  obligée  à repenser à
son cadre institutionnel. La Tunisie est amené à concevoir une
structure de marché et un contexte légal répondant aux exigences
internationales, tout en respectant son propre référentiel sociologique. SECTION I : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE
Paragraphe 1 : Le contexte du marché tunisien
1-1  Le  marché  des  biens  et  servicesPar sa petite superficie, la Tunisie semble être un
marché modeste. Toutefois, il compte environ 9,8 millions de
consommateurs dotés d'un pouvoir d'achat suffisamment
élevé pour permettre un accès de plus en plus important
aux biens de consommation et d'équipement. En 337  RADHI MEDDEB, Politique d'amélioration de
la compétitivité de l'économie tunisienne : Cas des
secteurs du textile et de l'agro-alimentaire, Fond Monétaire Arabe,
Août 1999, p. 3. 118 moins d'une décennie, le revenu par habitant a
doublé, preuve du développement exemplaire du marché tunisien. Sur   le   plan   institutionnel,   le   marché   des  
biens   et   services   tunisien   regroupe principalement des entreprises de
petite et moyenne taille (PME). Les entreprises tunisiennes sont
généralement des sociétés familiales
spécialisées dans l'agriculture, l'industrie (secteur
agro-alimentaire, textiles et électronique) et les services (tourismes,
transports, informatique, télécommunications, services bancaires
et d'assurances). La  période  du  IXème   plan  s'est 
caractérisée  par  l'approfondissement  des  réformes
économiques et financières et la consolidation de leur aspect
exhaustif en vue de raffermir davantage la compétitivité de
l'économie et le processus de mise à niveau, en réponse
aux exigences d'une ouverture progressive sur l'économie mondiale. Ces
réformes ont contribué amplement   à   imprimer   un  
réel   élan   à   la   concrétisation   des  
objectifs   du   schéma   de développement.338 La  Tunisie  s'est  engagée  depuis  plusieurs 
années  dans  de  multiples  négociations : adhésion en 1990 au GATT devenue depuis Organisation
Mondiale du Commerce, signature en juillet 1995 d'un accord d'association avec l'Union
européenne devant aboutir à terme à (10 ans) l'instauration d'une zone de libre échange,
signature, jusque là, d'accord bilatéraux avec le Maroc, la
Jordanie, l'Égypte, l'Irak et la Libye précisant les dispositions
de l'accord de libre échange arabe et prévoyant le
démantèlement accéléré des droits de douanes
entre la Tunisie et chacun de ces pays.339 Parallèlement, les réformes relatives à
la politique des prix et à la concurrence ont été
poursuivies  dans  l'objectif  de  moderniser  les  mécanismes  et  les 
circuits  du  commerce intérieur et de maîtriser davantage
l'inflation. Cette politique économique s'insère dans le
cadre des orientations futures ayant trait à l'optimisation de la
gestion des rouages de l'économie, en l'adoptant aux mutations attendues
sur les plans interne et externe, renforçant ainsi sa capacité de
faire face aux retournements de la conjoncture et des chocs exogènes
éventuels. 338  REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p. 115. 339  RADHI MEDDEB, Politique d'amélioration de
la compétitivité de l'économie tunisienne : Cas des
secteurs du textile et de l'agro-alimentaire, Fond Monétaire Arabe,
Août 1999, p. 1. 119 La  concrétisation  de  ces  orientations  suppose 
« l'approfondissement  des  réformes économiques et
financières et l'harmonisation requise de ses diverses  composantes tout
en poursuivant le processus de libéralisation par la mise en oeuvre des
engagements afférentes à la mise en place de la zone de libre échange avec l'union
européenne et la préparation des échéances   futures   dans   le   cadre   de  
l'OMC,   particulièrement   en   ce   qui   concerne   la
libéralisation  des  activités  de  services  et  des  produits 
textiles,  en  plus  de  l'exacerbation prévisible de la concurrence sur
les marchés extérieurs ». 340 Les  réformes  établies  sont  axées  sur
 l'orientation  de  la  politique  du  commerce extérieur vers la
promotion des exportations afin de valoriser les avantages comparatifs et le
renforcement de la compétitivité structurelle grâce
à une plus grande maîtrise des réseaux de production et de
commercialisation, l'amélioration de l'efficience des
sociétés de commerce international  en  plus  de  la  poursuite 
du  démantèlement  des  tarifs  douaniers  prévu  pour  la
période prochaine. Les  mesures  de  l'Etat  s'intensifient  également  en 
vue  d'optimiser  et  moderniser  les circuits du commerce intérieur
tout en assurant l'ancrage d'une culture de consommation et de qualité, permettant la dynamisation de
l'activité économique et l'incitation des ménages
à l'épargne dans le cadre de la maîtrise des
équilibres financiers internes et externes. La  période  du  IXème   plan  «
a  vu,  dans  le  domaine  de  la  concurrence,  des  prix,  du commerce
intérieur, de la consommation et de la qualité,
l'approfondissement des réformes visant   à   introduire  
davantage   de   transparence   et   de   concurrence   dans   les   relations
commerciales   et   ce,   grâce   aux   mécanismes   du  
marché,   ce   qui   devrait   permettre   la rationalisation   du  
comportement   des   agents   économiques,   l'utilisation   optimale  
des ressources et le gain du pari de la qualité et rendre, possible la
compression du niveau des prix  qui  constitue  une  condition 
nécessaire  pour  l'amélioration  de  la 
compétitivité  du pays ».341 Ainsi,  il  est  impératif  de  renforcer  la  concurrence
 sur  le  marché  intérieur  et  de permettre  au  secteur 
privé  d'accéder  progressivement  aux  secteurs  des  services 
et  du 340  REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p. 116. 120 commerce  restés,  jusqu'à  présent,  comme 
monopole  de  l'Etat,  tout  en  tenant  compte  de l'intérêt
général et du pouvoir d'achat des catégories sociales
à revenu limité. Par  ailleurs,  l'action  de  modernisation  et  de 
développement  du  commerce  intérieur devra  être 
poursuivie  afin  d'améliorer  sa  performance  et  son  rendement,  eu 
égard  à l'importance de son rôle dans le
développement des secteurs économiques et sociales. Les objectifs de l'Etat se basent, dans le domaine de la
concurrence et des prix, sur la poursuite   des   réformes   ayant  
pour   but   d'intensifier   le   processus   de   libéralisation   de
l'économie tunisienne par le développement des mécanismes
du marché qui permettront de se rapprocher des prix d'équilibre ; compte tenu des
exigences de la concurrence extérieure afin de renforcer la concurrence
sur le marché intérieur. Les efforts sont toujours orientés vers la
consolidation de la mentalité et la culture de concurrence  chez  les 
producteurs  tunisiens  et  leur  incitation  à  comprimer  davantage 
leurs coûts de production et partant à maîtriser les prix
qui doivent refléter réellement l'équilibre entre  l'offre
 et  la  demande  et  être  un  instrument  d'arbitrage  entre  les 
différents  agents économique.  Ainsi,  il  sera  possible  de 
rationaliser  les  comportements,  d'établir  plus  de transparence dans
le marché et d'éviter les comportements spéculatifs, outre
l'amélioration de la qualité des produits et des services. En  vue  de  soutenir  cette  démarche,  « des 
actions  seront  entreprises  pour  élargir  le champs de l'initiative
privée et la soutenir par le démantèlement des monopoles
opérant dans les  secteurs  des  ports,  aéroports,  transport 
maritime,  chargement,  stockage,  etc.  D'autres actions  seront  également  menées  pour 
approfondir  les  réformes  des  filières  des 
céréales  et des huiles afin de leur conférer plus
d'efficience et de compétitivité ».342 Parallèlement,   le   programme   de  
libéralisation   des   prix   de   certains   produits   est poursuivi 
de  sorte  que,  ne  demeureront  soumis  au  contrôle  administratif 
que  les  produits subventionnés et ceux des secteurs non
concurrentiels. 341  REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p.123. 121 Des actions seront, également, intensifiées pour
améliorer la performance des secteurs de production et de distribution afin qu'ils soient à
même d'accroître l'offre et d'assurer sa régularité 
notamment  pour  les  produits  alimentaires  et  agricoles  soumis  aux 
fluctuations climatiques, afin de  garantir la stabilité des prix  et
l'approvisionnement  du marché  en vue d'éviter les
spéculations. Le commerce intérieur a bénéficié
et bénéficie toujours, de nombreuses réformes pour
libéraliser  l'exercice  du  commerce  et  donner  la  priorité 
à  l'investissement  privé,  ce  qui  a engendré  un  saut
 qualitatif  et  quantitatif,  notamment  en  ce  qui  concerne 
l'évolution  du nombre   des   commerçants  
particulièrement   dans   les   secteurs   qui   étaient   soumis
  aux autorisations  préalables  de  l'administration  et  le 
renforcement  de  la  concurrence  dans  le marché  intérieur 
suite  à  la  diversification  des  modes  d'exposition  des 
marchandises  et l'adoption et diffusion de nouveaux dispositifs et de
techniques modernes. De même, cette période a vu une
amélioration considérable de l'infrastructure commerciale. Ces orientations seront consolidées, au cours de la
prochaine étape « par la poursuite de l'organisation  et  la 
restructuration  des  circuits  de  distribution  et  ce,  en  tenant  compte 
des évolutions  internationales  et  nationales  et  par  le  suivi  du 
programme  de  mise  à  niveau  du secteur du commerce, eu égard
à l'importance de son rôle dans le développement des autres
secteurs économiques et sa capacité de fournir des
opportunités d'emplois notamment dans les activités prometteuses telles que le commerce
électronique ».343 A cet effet, la politique d'organisation et de restructuration
des circuits de distribution vise à garantir la transparence des
transactions commerciales entre les différents intervenants, à gagner le pari de la qualité et à
valoriser le produit national. Aussi, le recours au partenariat avec  les 
groupements  étrangers  va-t-il  permettre  la  modernisation  du 
commerce  et  la valorisation  du  produit  tunisien,  ainsi  que  la 
réduction  des  coûts  de  distribution,  vu  la technicité
et l'expérience dont dispose ces groupements. 342  REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p. 124. 343  REPUBLIQUE TUNISIENNE, Les politiques
économiques et financières, Dixième plan de
développement 2002-2006, volume I, p. 125. 122 Outre  la  nécessité  de  moderniser  le 
secteur  du  commerce  par  l'introduction  de nouveaux modes de distribution
tels que les hypermarchés qui vont ouvrir une part de plus en plus 
importante  de  la  demande,  les  conditions  économiques  et  sociales
 actuelles  du  pays exigent la prise en considération du tissu
commercial existant pour qu'il ne se détériore pas. Il  y a  lieu  d'établir  un  équilibre  entre  les
 divers  modes  de  commerce  et  d'entreprendre  sa modernisation. Par  ailleurs,  la  prochaine  étape  nécessite  la
 consolidation  du  rôle  des  organismes spécialisés dans
le domaine du commerce tels que le conseil national du commerce
intérieur et  le  conseil  de  la  concurrence  dans  la  mesure  où
 ils  constituent  un  cadre  adéquat  pour  la consultation  et  la  concertation  entre  les 
différentes  parties  concernées  par  la  promotion  et
l'organisation  du  secteur  du  commerce  et  ce,  en  veillant  à 
l'application  des  règles  de  la concurrence  et  à  la 
recherche  des  solutions  adéquates  pour  lever  les  obstacles  en 
cas  de dysfonctionnement du marché. 
1-2  Le  marché  du  travail  tunisienLe   problème   de   l'emploi   prend   une  
acuité   particulière   dans   les   économies   en
développement, notamment, en période de crise pour ne pas dire
qu'il s'est toujours situé au premier rang des soucis majeurs des
responsables politiques. Depuis des décennies ce problème est à
l'ordre du jour sans qu'une solution radicale lui soit trouvée. Le
problème de l'emploi se pose et continuera à se poser pour la
Tunisie comme pour   tant   d'autres   pays.   Ses   origines   se   trouvent  
particulièrement,   dans   le   croit
démographique.344 L'emploi  constitue  l'un  des  défis  les  plus 
cruciaux  auxquels  la  Tunisie  ait  été confrontée
depuis son indépendance ; dix plans successivement
élaborés depuis 1962 en ont fait de l'emploi un enjeu majeur de
développement économique et social. Mais, en dépit des
efforts déployés depuis plus de 40 ans, le chômage continue
de connaître une acuité assez 344   MAHMOUD  BESBES,  Introduction,  Politique  de 
l'emploi  en  Tunisie,  Actes  du  séminaire  organisé  par
l'institut de financement du développement du Maghreb arabe en
collaboration avec l'US-AID, du 13 au 16 juin 1990 à Tunis, p.9. 123 importante rendant ainsi nécessaire la recherche  de
stratégie tendant à optimiser le binôme
emploi-croissance. Depuis  1986,  la  Tunisie  est  engagée  dans  un 
plan  de  stabilisation  et  d'ajustement structurel  (le  PAS).  Elle  a,  de 
ce  fait,  mis  en  oeuvre  une  politique  stimulant  l'offre  et restreignant
la demande d'emploi. La problématique consiste « à
résoudre de façon de plus en plus efficace la question du chômage sans remettre en
cause le potentiel de croissance à long terme et les principaux
équilibres internes et externes ».345 Une  telle  problématique  exige  une  utilisation 
plus  efficace  que  par  le  passé  de ressources  économiques 
de  plus  en  plus  rares  et  l'identification  de  nouveaux  créneaux
porteurs productifs et créateurs d'emplois. Actuellement, des résultats importants
réalisés au niveau de l'emploi ont eu un impact positif  sur 
l'amélioration  de  l'équilibre  entre  l'offre  et  la  demande 
d'emploi  tout  en préservant un niveau de croissance annuel autour de
5%. Cela a été rendu possible grâce à l'adoption
d'une politique d'emploi conciliant entre l'approche économique, qui
consiste à répondre  aux  besoins  des  secteurs  productifs  en 
main-d'oeuvre  spécialisée  et,  l'approche sociale  visant  la 
plus  grande  couverture  possible  des  demandes  d'emplois.  Cette  politique
correspond   à   une   approche   cohérente  
concrétisée   par   la   contribution   des   différents
partenaires  sociaux  à  travers  la  déclaration  nationale 
concernant  l'emploi  issue  de  la conférence nationale de l'emploi
organisée en juillet 1998. Cette  politique  a  été  articulée  plus
 précisément  sur  l'accélération  du  rythme  de
croissance et la consolidation de la capacité de l'économie
à créer des postes d'emplois en stimulant l'investissement
privé et en étendant le réseau de financement des
entreprises et des projets de toutes tailles. Cette  orientation  a  été  consolidée  par 
l'institution  d'une  stratégie,  visant  la  mise  en place d'un
nouveau système de formation professionnelle faisant de la promotion de
l'emploi le point de départ et l'objectif final de toutes les
politiques mises en oeuvre. C'est dans ce 345  EZZEDDINE  LARBI, La politique nationale
économique et son environnement, Politique de l'emploi en Tunisie,  Actes  du  séminaire  organisé  par 
l'institut  de  financement  du  développement  du  Maghreb  arabe  en
collaboration avec l'US-AID, du 13 au 16 juin 1990 à Tunis, p.23. 124 cadre   que   s'inscrit   le   développement   de  
programmes   spécifiques   de   consolidation, d'insertion, 
d'amélioration  des  sources  de  revenu  et  d'institution  de 
nouveaux  instruments d'emplois  et  de  requalifications 
complémentaires  nouvelles.  Ces  instruments  sont  censés
améliorer  l'employabilité  et  instituer  des  mécanismes
 de  développement  des  relations  de partenariat entre les partenaires
sociaux, les composantes de la société civile, les
fédérations professionnelle,  les  organismes  économiques
 et  les  associations  de  développement  dans  le domaine de la formation professionnelle et de
l'emploi.346 Ces  instruments  ont  été  renforcés, 
d'une  part,  par  la  création  en  1997  de  la  banque tunisienne de
solidarité en vue de consolider le financement des petits et moyens
projets et, d'autre part, par la mise en place du fonds national de l'emploi
institué en 2000 en vue de réaliser l'intégration
économique et sociale. La politique de l'emploi adoptée jusque là a
permis l'élévation du niveau des créations d'emplois qui a
atteint 322 mille postes d'emploi au cours du  IXème  plan 
contre 280 mille postes  d'emploi  au  cours  du  VIIIème 
plan,  permettant  ainsi  de  se  rapprocher  davantage  de
l'équilibre entre l'offre et la demande. En conséquence, le taux
de couverture a atteint 92% lors du IXème  plan contre
seulement 89,4 lors du VIIIème  plan ce qui a permis de
réduire le taux de chômage à 15% en 2001 après une
période de stagnation aux alentours de 15,6% et de maîtriser ses retombés sociales plus
particulièrement dans les région de
l'intérieur.347 La période du IXème  plan s'est
caractérisée par une amélioration du niveau d'instruction
des travailleurs  occupés  et des demandeurs d'emplois dans la mesure
où  la proportion des chômeurs illettrés est passée
de 24,4% en 1994 à 9,5% en 2001.Cette période a connu aussi
l'amorce  d'un  changement  structurel  au  niveau  des  modes  d'emploi  du 
travail  salarié  au profit du travail indépendant. En
témoigne, la part des patrons et des indépendants a atteint 24,5% de l'ensemble des occupés en 2001 contre 22,8% en
1994.348 Malgré  l'importance  des  réalisations 
enregistrées,  l'emploi  reste  un  défi  fondamental qu'il 
importe  de  relever  au  cours  des  années  avenir.  En  effet,  la 
question  de  l'emploi  doit 346   REPUBLIQUE  TUNISIENNE,  La  politique  de 
l'emploi,  dixième  plan  de  développement  2002-2006, volume I,
p. 87. 347   REPUBLIQUE  TUNISIENNE,  La  politique  de 
l'emploi,  dixième  plan  de  développement  2002-2006, volume I,
p. 88. 125 connaître des défis tant quantitatifs que
qualitatifs en relation avec des pressions connues et de nouvelles mutations dont on cite principalement : - la continuation de la pression sur le marché de
l'emploi et l'extension de la frange  des  jeunes  parmi  les  demandeurs 
d'emploi.  Ceci  résulte  de  l'impact  des  facteurs
démographiques  qui  ont  caractérisé  les  années 
soixante-dix  et  quatre  vingt,  sans  toutefois négliger  les  effets 
de  l'accumulation  du  stock  des  chômeurs  à  bas  niveau 
d'instruction résultant  des  taux  élevés  d'abandon  du 
système  d'enseignement  au  cours  des  années
précédentes. A cela il y a lieu d'ajouter les difficultés
inhérentes à l'insertion des diplômes du supérieur
qui représentent 7,1% de   l'ensemble des chômeurs en 2000 contre
seulement 4,7 % en 1999 ; - l'accroissement  du  flux  des  demandeurs  d'emplois  qui 
devrait  atteindre  son paroxysme au cours de la période du Xème
plan et le changement structurel de la demande globale d'emploi, qui
découle de l'augmentation des diplômés de l'enseignement
supérieur dont l'effectif moyen par année est estimé
à 46 mille ; - l'apparition de nouveaux défis au niveau de la
compétitivité, de la productivité et  de  la  valeur  ajoutée  va  engendrer  une 
nouvelle  répartition  sectorielle  des  besoins  en qualification  et 
plus  particulièrement  en  cadre  moyen.  L'évolution  de  la 
pyramide  des qualifications  demandées  aura,  ainsi  un  impact 
direct  sur  la  nature  de  l'offre  d'emplois  à l'avenir ; - la pression supplémentaire représentée par
un plus grand accès de la femme au marché de l'emploi découlant de l'augmentation
enregistrée du taux d'activité de la femme qui a atteint 23,8% en
2000 contre 22,9% en 1994.349 Afin de pouvoir relever l'ensemble de ces défis, les
efforts seront orientés au cours du Xème    plan  vers
 l'adoption  d'une  politique  d'emploi  cohérente  et  globale 
inspirée  des orientations  du  programme  d'avenir  qui  définit
 de  façon  claire  les  choix  nationaux  et  les orientations 
stratégiques  en  matière  d'emploi  et  qui  figure  parmi  les 
priorité  nationale absolues. Cette  politique  sera  axée  principalement  sur  une 
stratégie  de  développement  à  forte intensité 
d'emploi  et  ce  à  travers  l'impulsion  de  l'investissement 
privé  étant  donné  son 348   REPUBLIQUE  TUNISIENNE,  La  politique  de 
l'emploi,  dixième  plan  de  développement  2002-2006, volume I,
p. 88. 126 impact direct sur l'emploi, et sur l'amélioration des
compétences des ressources humaines en conformité  avec  le 
développement  qualitatif  des  postes  d'emploi,  des  nouveaux 
métiers  et des nouveaux modes de travail et activités offertes
par l'économie du savoir.350 
1-3 Le  marché  financier  tunisien1-3-1  Le  marché  monétaire La   politique   monétaire   conduite   durant   le  
quinquennat   écoulé   a   contribué   à   la
réalisation  des  résultats  positifs  enregistrés  au 
niveau  de  la  maîtrise  de  l'inflation  et  la préservation 
des  équilibres  financiers  et  a  alloué  aux  agents 
économiques  un  financement adéquat et saint tout en
préservant le système financier contre des risques
éventuels, sur la base  de  taux  d'intérêt 
reflétant  à  la  fois  les  conditions  du marché  et 
l'adéquation  entre  les niveaux de la rentabilité et du
risque. Dans ce cadre, les réformes se sont axées sur la
consolidation de l'aspect qualitatif et quantitatif et indirect des
interventions de la banque centrale au niveau du marché monétaire
tout en apportant davantage de complémentarité avec le
marché financier à travers l'émission des  bonds  de 
trésor  assimilables  et  des  bons  de  trésor  de  court  terme
 en  permettant  à  la banque   centrale   de   disposer   de   ces  
outils   pour   procéder   au   réglage   de   la  
liquidité interbancaire. La  politique  monétaire  retenue  s'insère 
dans  le  cadre  de  la  poursuite  du  processus d'approfondissement  des 
réformes  économiques  et  financières  en  vue  de 
consolider  la compétitivité de l'économie, renforcer son
ouverture sur l'extérieur et préserver les équilibres
macroéconomiques. Ainsi, « la conduite de la politique monétaire au
cours de la période à venir sera centrée sur la poursuite
d'une politique prudente axée sur la maîtrise de l'inflation en
tant qu'objectif principal de la politique monétaire et consolidation de
sa contribution à la concrétisation des objectifs 
macroéconomiques,  l'optimisation  des  opérations  de 
financement,  l'émergence 349   REPUBLIQUE  TUNISIENNE,  La  politique  de 
l'emploi,  dixième  plan  de  développement  2002-2006, volume I,
p. 89. 350   REPUBLIQUE  TUNISIENNE,  La  politique  de 
l'emploi,  dixième  plan  de  développement  2002-2006, volume I, p-p.88- 89. 127 d'une  tendance  des  taux  d'intérêt  et  la 
consolidation  de  la  complémentarité  entre  les
différents compartiments du marché des capitaux
».351 La  politique  monétaire  sera  axée  sur  la 
maîtrise  de  l'inflation  considérée  comme objectif   et 
 ce   par   le   biais   des   moyens   indirects   de   régulation   de
  la   liquidité   et   le refinancement  des  agents 
économiques,  conformément  aux  exigences  de  l'ouverture  du
marché en plus de l'introduction davantage de transparence dans la
conduite de la politique monétaire. Le  taux  d'intérêt  continuera  à 
être  consacré  en  tant  qu'instrument  privilégié 
dans  la mobilisation  des  ressources  et  leur  affectation 
conformément  aux  conditions  du  marché  ce qui 
nécessite  l'existence  d'une  échelle  de  taux 
d'intérêt  qui  reflète  la  réalité  du 
degré  de rentabilité et de risque, tout en étant une
référence à la fois pour les investisseurs et pour les
épargnants. Cette démarche suppose l'intensification de
l'utilisation des bons de trésor dans l'orientation des
opérations de régulation de la liquidité. Concernant la consolidation de la
complémentarité entre les divers compartiments du marché
des capitaux, l'action sera orientée vers l'adéquation entre
ressources et emplois des établissements de crédit et la
mutualisation des risques de financements entre les différents
opérateurs de la place, et ce à travers la dynamisation du
marché interbancaire et l'incitation des agents économiques 
à mobiliser les fonds nécessaires, notamment ceux  de long
terme, sur le marché financier.352 1-3-2  Le  marché  financier  tunisien 1-3-2-1  Organisation La modernisation profonde du marché boursier tunisien
instituée par la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994 et accélérée à
partir de 1995, s'est révélée être une
nécessité pour répondre aux besoins de
développement économique du pays, ainsi qu'à l'ouverture
de la Tunisie sur l'extérieur   impliquant   par   conséquent  
une   structure   de   marché   conforme   aux   normes
internationales. 351     REPUBLIQUE   TUNISIENNE,   Les   politiques  
économiques   et   financières,   Le   dixième   plan   de
développement 2002-2006, volume I, p. 130. 352     REPUBLIQUE   TUNISIENNE,   Les   politiques  
économiques   et   financières,   Le   dixième   plan  
de développement 2002-2006, volume I, p. 131. 128 Cette   modernisation   a   impliqué   essentiellement  
une   réorganisation   séparant   les fonctions de contrôle
et de gestion et la création d'un dépositaire central et ce, par
la création de 3 entités indépendantes : - le Conseil du Marché Financier : CMF ; - la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis : BVMT ; et - la  Société  Interprofessionnelle  de 
Compensation  et  de  Dépôt  des  Valeurs Mobilières  STICODEVAM. a.  Le  Conseil  du  Marché  Financier  :  CMF Le Conseil du Marché Financier (CMF) a pour mission de
veiller sur la protection des épargnants et d'assurer le contrôle
de tous les intervenants sur le marché (intermédiaires en bourse,
 sociétés  d'investissement,  BVMT,  et  STICODEVAM).  C'est  un 
organisme  public doté de la personnalité civile et de
l'autonomie financière chargé de la régulation du
Marché Financier.353 Le Conseil du Marché Financier a sous son
contrôle permanent la Bourse des Valeurs Mobilières  de  Tunis 
-BVMT-,  les  intermédiaires  en  Bourse  et  la  Société 
Tunisienne Interprofessionnelle de compensation et de dépôt, et de
règlement de titres -STICODEVAM-. Il  assure  également  la  tutelle  des  Organismes  de 
Placement  Collectif  en  Valeurs Mobilières -OPCVM-. Il est dirigé par un collège composé d'un
président et de neuf membres qui représentent le pouvoir juridictionnel (3 membres), les autorités et
organismes financiers (3 membres) et d'autres  membres  choisis  en  raison  de
 leur  compétence  et  de  leur  expertise  en  matière d'Appel
Public à l'Epargne (3 membres). Il  a  pour  mission,  en  tant  qu'organisme  de 
régulation,  d'assurer  la  protection  de l'épargne  investie 
en  valeurs  mobilières  et  tout  autres  produits  financiers 
placés  par  Appel Public à l'Epargne et de veiller au bon
fonctionnement des marchés. Pour réaliser ces missions, le CMF a été
doté par la loi de prérogatives couvrant : 353  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère édition Rajhi, 1998, p-p.142. 129 · Le   pouvoir   d'édicter   des   règlements 
 dans   les   domaines   relevant   de   sa compétence ; · Le pouvoir de superviser la bonne application de la
réglementation en vigueur et le fonctionnement régulier des mécanismes de
marché ; · Le pouvoir de s'assurer de la transparence de
l'information financière ; · Le  pouvoir  de  prononcer  ou  de  proposer  aux 
autorités  compétentes  les sanctions   qui   s'imposent   en  
cas   de   manquement   des   opérateurs   à   leurs  
obligations professionnelles ou d'infractions aux lois et règlements en
vigueur. b.  Bourse  des  Valeurs  Mobilières  de  Tunis  : 
BVMT La Bourse des Valeur Mobilière de Tunis ou BVMT, est une
entreprise privée dont les actionnaires sont les intermédiaires
en Bourse ; elle est chargée de la gestion administrative et technique du marché des valeurs mobilières. Les   intermédiaires   en   Bourse   sont   les  
agents   chargés   de   la   négociation   et   de
l'enregistrement  des  valeurs  mobilières  à  la  Bourse.  Ils 
peuvent  également  accomplir  les opérations  en  relation  avec
 cette  activité  tels  que  le  conseil  et  le  démarchage 
financier,  la gestion individuelle ou collective de valeurs mobilières,
le placement de valeurs mobilières dans  le  public  à 
l'occasion  d'opérations  d'émission  ou  d'offre  publiques  et 
la  garantie  de bonne fin d'émissions de titres ainsi que la contrepartie
et la tenue de marché.354 Les intermédiaires en Bourse sont agrées par le
Conseil du Marché Financier. Ils sont regroupés dans une
association chargée de la défense de leurs intérêts
collectifs dénommée "Association  des  Intermédiaires  en  Bourse"  (AIB). 
Les  fonctions  de  la  BVMT  sont  les suivantes : 1. organiser  l'administration  et  le  fonctionnement  de  la 
Bourse  en  assurant  la sécurité matérielle et juridique
des opérations ; 2. instruire  les  candidatures  d'admission  et 
d'introduction  à  la  Bourse  et  se prononcer sur la radiation des
produits financiers de la cote de la Bourse, sauf opposition du CMF ; 354  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère édition Rajhi, 1998, p-p.143-144. 130 3. enregistrer les transactions effectuées et les cours
établis sur le marché ; 4. initier la suspension du marché ou de la transaction
d'une valeur particulière dans le cas d'une difficulté technique,
de défaut de divulgation ou de variation inhabituelle des cours ; 5. publier les informations relatives aux transactions, cours,
avis et communiqués dont la publicité est exigé par les
lois et règlements ; 6. s'assurer   que   les   opérations   boursières 
 se   déroulent   conformément   aux conditions
réglementaires ; 7. préparer les règlements de parquet et les
soumettre à l'approbation du CMF ; 8. gérer le Fonds de Garantie du Marché ; 9. et  fournir  avis  et  propositions  au  CMF  sur  les 
questions  ayant  trait  au développement du marché. Il  est  à  signaler  que  les  transactions 
effectuées  sur  les  valeurs  mobilières  doivent
obligatoirement  passer  par  la  Bourse.  Ainsi,  pour  les  valeurs 
mobilières  émises  par  les sociétés faisant Appel
Public à l'Epargne les transactions effectuées sur ces valeurs
doivent faire l'objet de négociation à la Bourse ; quant aux
valeurs mobilières émises par les sociétés
fermées, elles font l'objet d'enregistrement. A partir du 25 Octobre 1996, les négociations à
la Bourse s'effectuent sur le Nouveau Système de Cotation Electronique,
conçu conformément aux standards internationaux. Sur ce
système, les valeurs mobilières sont négociées en
continue ou au Fixing. Ainsi,  avant  l'ouverture  de  la  séance  pendant 
une  période  dite  de  pré-ouverture,  les ordres peuvent
être introduits dans le système de cotation sans engendrer de
transactions. A l'heure   d'ouverture,   il   est   procédé  
pour   chaque   valeur   à   la   confrontation   des   ordres
préalablement introduits et, si  cette  confrontation des ordres 
préalablement introduits et, si cette confrontation le permet à
la cotation d'un cours d'ouverture. A cet instant, il n'est plus possible de
saisir, de modifier ni d'annuler les ordres préalablement saisis. 131 · Pour  les  valeurs  négociées  au 
fixing,  il  est  procédé  à  la  confrontation  des
ordres, comme ci-dessus décrit une ou plusieurs fois par séance
de Bourse. Toutes les valeurs qui ne sont pas négociées en
continu sont négociées au fixing. · Pour les valeurs négociées en continu et
après la cotation du cours d'ouverture et jusqu'à la clôture de la séance, les
ordres sont exécutables en continu selon le principe du premier
entrée/premier servi. Par  ailleurs,  parallèlement  au  démarrage  de
 la  cotation  électronique,  il  a  été  crée  un
Fonds  de  Garantie  Marché  qui  assure  la  bonne  fin  des 
transactions  réalisées  par  les intermédiaires en
Bourse. c.   La   Société   Tunisienne  
Interprofessionnelle   de   Compensation et  de  Dépôt  des 
Valeurs  Mobilières  :  STICODEVAM La  STICODEVAM  a  été  créée,  au
 mois  de  décembre  1993  par  les  intermédiaires  en Bourse 
et  les  banques  dans  le  but  d'instaurer  un  système  de 
compensation  et  de  dépôt assurant : · le bon dénouement des transactions
réalisées en Bourse par la mise en place d'un   système  
comptable   des   titres   permettant   le   transfert   de   leur  
propriété   par   une compensation scripturale inter-comptes ; · la réduction des coûts et les risques
résultant du traitement manuel des titres; · la simultanéité de paiement et de la cession
des valeurs mobilières. Son rôle est appelé à se
développer avec la dématérialisation des titres. 1-3-2-2  Les  instruments  du  marché a. La promulgation d'un cadre juridique pour les
sociétés d'investissement Dans le but de renforcer les fonds propres des entreprises et
de dynamiser le Marché Financier,   un   cadre   juridique   a  
été   mis   en   oeuvre   pour   chaque   type   de  
société d'investissement.  On  distingue  trois 
catégories  de  sociétés  d'investissement  qui  ont 
été introduites : 132 Sociétés  d'Investissement  à  Capital 
Variable  (SICAV)  dont  l'objet  est  la  gestion collective  d'un 
portefeuille  en  valeurs  mobilières  par  l'acquisition  des  actions 
de  sociétés cotées  en  Bourse  et  la  souscription  aux
 emprunts  obligataires.  Cette  catégorie  de  sociétés
comprend 23 SICAV en activité qui gèrent 1106 MD (Millions de
Dinars) fin 1999.355 Sociétés d'Investissement à Capital Fixe
(SICAF) dont le but est notamment la prise de participation  dans  le  capital 
des  entreprises  existantes  ou  en  création.  Ces 
sociétés  sont  au nombre de 86 SICAF actuellement en
activité et gèrent des ressources de 479 MD à fin 1999. Sociétés  d'Investissement  à  Capital 
Risque  (SICAR)  dont  l'objet  est  de  renforcer  les fonds propres des
petites et moyennes entreprises et des entreprises installées dans les
zones de développement régional ainsi que les entreprises
qui font l'objet de mise à niveau. Depuis la promulgation de la loi relative à cette
catégorie de sociétés à fin 1999, 22 SICAR sont en
activité et gèrent des ressources qui s'élèvent
à 157 MD.356 Les  sociétés  d'investissement  sont 
agréées  par  le  Ministre  des  Finances  sur  avis  du Conseil du Marché Financier et de la Banque Centrale de
Tunisie. Les dossiers d'agrément doivent comporter : - une demande présentée par le fondateur ; - le projet des statuts de la société à
créer ; - les fiches signalétiques des fondateurs ; - la liste des actionnaires ayant plus de 5% du capital ; - les états financiers des trois derniers exercices pour
les personnes morales. Pour les SICAV, le dossier d'agrément doit comporter en
outre : - le règlement intérieur ; - la convention dépositaire ; - la convention gestionnaire, le cas échéant. 355  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère édition Rajhi, 1998, p.129. 356  MOHAMED TAHAR RAJHI, Cours de gestion
financière avec exercices et cas d'application corrigés,
1ère édition Rajhi, 1998, p-p.128-129. 133 b.  Les  nouveaux  instruments  financiers Les nouveaux instruments financiers ont été mis en
place afin d'assurer la consolidation des fonds propres de l'entreprise sans en
perdre le contrôle. Il s'agit des : - Actions  à  dividendes  prioritaires  sans  droit 
de  vote  :  sont  aussi  des  valeurs mobilières qui ne peuvent être émises par
une société que si celle-ci a réalisé des
bénéfices durant les 3 derniers exercices ou si elle
présente aux  porteurs de ces actions une garantie bancaire assurant le
paiement du dividende minimum qui ne peut être inférieur ni
à 7 % de la fraction qu'ils ont libérée du capital, ni au
premier dividende au cas où il est prévu. Par les statuts de la
société. Elles ne peuvent représenter plus du tiers du
capital social. Le dividende prioritaire est prélevé sur le
bénéfice distribuable avant toute autre affectation ; - Certificats  d'investissement  sans  droit  de  vote 
qui  représentent  les  droits pécuniaires attachés
à l'action. Ils sont dits privilégiés lorsqu'un dividende
prioritaire leur est accordé. Ils ne peuvent représenter plus du
tiers du capital social. Si leur création est cumulée avec la
création d'actions à dividendes prioritaires et en tout
état de cause, le cumul des deux catégories de titres ne peut
dépasser 49 % du capital social de la société ; - Titres  participatifs  :  ce  sont  des  valeurs 
mobilières  négociables,  dont  la rémunération  est  fixée  par  le 
prospectus  d'émission  et  doit  comporter  obligatoirement  une partie
 fixe  et  une  autre  variable.  Ils  ne  sont  remboursables  qu'en  cas  de 
liquidation  de  la société émettrice ou à son
initiative à l'expiration d'un délai qui ne peut être
inférieur à 7 ans ; - Emprunts obligataires convertibles en actions pour
lesquels la conversion ne peut  avoir  lieu  qu'au  gré  des  porteurs  et 
seulement  dans  les  conditions  et  sur  la  base  de conversion fixée
par le contrat d'émission des obligations. c.  L'ouverture  de  la  place  de  Tunis  sur 
l'extérieur Dans  ce  cadre,  les  étrangers  ont 
été  autorisés  à  acquérir  librement  sur 
le  marché secondaire  des  titres  de  capital  d'entreprises 
tunisiennes,  admises  ou  non  à  la  cote  de  la Bourse, dans la
limite de 50% ; sachant que les étrangers peuvent transférer
librement leurs capitaux et les bénéfices y afférents. 134 d.  Le  renforcement  de  l'activité  du  Marché 
Financier La loi n°99-92 a accordé des incitations fiscales en
vue de stimuler l'offre et de relancer et rationaliser la demande sur le marché boursier : Stimulation de l'offre et ce, en incitant les entreprises
à s'introduire en Bourse en leur accordant  un  avantage  fiscal  qui 
se  traduit  par  une  réduction  du  taux  de  l'impôt  sur  les
sociétés  de  35  à  20%  de  leurs 
bénéfices  imposables  et  ce,  pour  une  période  de  5 
ans  à condition que le taux d'ouverture du capital au public soit
égal au moins à 30%. Cet avantage est accordé aussi aux sociétés de la cote
qui ouvrent une partie additionnelle de leur capital au moins égale à 20% sans que le taux d'ouverture
global ne soit inférieur à 30%. Renforcement de la demande par : - L'institution d'un nouveau dispositif d'encouragement à
l'épargne investie en actions  admises  à  la  cote  de  la 
Bourse  par  la  création  du  Compte  d'Epargne  en  Actions (CEA).  Le  titulaire  de  ce  compte  bénéficie
 d'une  déduction  de  son  revenu  imposable  à concurrence de
50% de la somme investie, sans que le montant déductible ne
dépasse 5000 dinars par an et à condition de bloquer les titres
et les fonds pour une période de 5 ans ; - L'opportunité donnée aux personnes morales de
constituer des provisions en franchise d'impôt au titre de la dépréciation
de la valeur des actions cotées en Bourse ; - L'assouplissement  des  règles  d'intervention  des 
sociétés  cotées  sur  leurs propres  titres  pour 
réguler  les  cours  (déléguer  au  Conseil 
d'Administration  la  fixation  des conditions d'intervention de
l'Assemblée Générale Ordinaire pendant une période
de 3 ans au lieu d'une seule année). 1-3-2-3  Les  perspectives  à  venir  en  matière 
de  renforcement  du marché  financier  tunisien Les  réformes  ayant  porté  sur  le 
marché  financier  ont  consisté  principalement  en  la
poursuite  des  efforts  visant  la  création  d'un  marché 
financier  moderne  et  de  réunir  les conditions propices afin
d'inciter les entreprises à s'orienter vers la bourse et de dynamiser les transactions sur les valeurs mobilières. 135 Ainsi  le  cadre  législatif  et  réglementaires 
du  marché  financier  a  été  achevé,  et  le contrôle  sur  les  transactions  renforcé  en  plus
 de  l'instauration  d'un  système  de  cotation électronique,
l'inscription des valeurs mobilières et des titres auprès de la
STICODEVAM et la création du fonds de garantie des transactions. Des   incitations   fiscales   substantielles   ont  
été   décidées   en   vue   de   garantir   la
mobilisation de l'épargne ainsi que son orientation vers le
marché financier : - en encourageant les entreprises à ouvrir leurs capitaux
au public et à faire coter leurs actions en bourse ; - en renforçant l'ouverture de la bourse aux investisseurs
étrangers ; - en créant des comptes d'épargne en action,
etc. Le marché financier joue un rôle de premier plan
dans le processus d'optimisation du financement  de  l'économie  au 
regard  d'une  part,  des  potentialités  de  mobilisations  de
l'épargne,  et  d'autre  part,  de  l'importance  du  financement 
direct  dans  la  rationalisation  de l'endettement des entreprises et la
maîtrise de la répartition des risques entre les
différentes composantes du secteur financier. Ainsi, « les principales orientations du Xème plan en
la matière sont les suivantes : - l'accélération  du  rythme  des  introductions 
en  bourse  et  la  dynamisation  des transactions ; - la promotion du marché obligataire ; - l'impulsion de l'activité des placements collectifs
».357 Les   efforts   seront   centrés   sur  
l'accélération   du   rythme   des   introductions   et   la
dynamisation des transactions sur le marché financier, en incitant les
entreprises notamment celles à fortes capacités
financières à opter pour l'ouverture de leurs capitaux au public
et à exploiter les avantages fiscaux accordés, dans l'objectif
d'augmenter le rendement du marché et d'améliorer la qualité des valeurs
mobilières échangées. 357     REPUBLIQUE   TUNISIENNE,   Les   politiques  
économiques   et   financières,   Le   dixième   plan   de
développement 2002-2006, volume I, p. 135. 136 La promotion du secteur financier s'appuiera également sur
la création d'instruments et de modalités techniques adéquates susceptibles
d'améliorer les conditions d'émission en vue de  permettre  aux  agents  économiques,  d'affecter 
convenablement  leur  épargne  ou  de mobiliser  les  fonds 
appropriés  à  la  mise  en  oeuvre  de  leurs  projets,  tout 
en  garantissant  la liquidité nécessaire des valeurs
mobilières échangées, ce qui en entraînera une
amélioration notable des valeurs mobilières
échangées et des résultats du marché financier en
général, et garantira  un  meilleur  positionnement  de  la 
place  financière  au  sein  des  marchés  financiers
émergents en particulier. Simultanément, « l'intérêt serait
porté aussi sur la dynamisation du marché obligataire, eu égard aux importantes potentialités qu'il
recèle en matière de mobilisation de l'épargne à
moyen et long terme ce qui permettra d'une part, d'offrir au trésor un
financement adéquat et stable et d'autre part, de mobiliser les fonds
nécessaires en vue de subvenir aux besoins des établissements de
crédit et des unités de production, favorisant par
conséquent l'adéquation entre les emploi et les ressources
».358 Une telle démarche suppose notamment l'optimisation des
émission des bons de trésor en   assurant   la   meilleure   répartition   au  
cours   de   l'année   avec   diversification   des
caractéristiques propres à chaque émission en vue de
renforcer la complémentarité entre le marché 
monétaire  et  le  marché  financier  et  d'aboutir  à 
une  structure  par  terme  des  taux d'intérêt. L'activité  des  placements  collectifs  dans  les 
valeurs  mobilières  connaîtra  une  forte impulsion au cours de
la prochaine période notamment après l'entrée en vigueur
du code des établissements de placement collectifs qui a
révisé les conditions de placement des SICAV et des fonds de
placement collectifs en plus de la création des fonds communs de
créances. En plus de l'activation de ces instruments, les efforts
porteront aussi sur la création de nouveaux  produits  financiers  afin 
de  répondre  convenablement  à  la  demande  tout  en
consolidant en conséquence le rôle du marché financier au
sein de l'économie nationale. 358     REPUBLIQUE   TUNISIENNE,   Les   politiques  
économiques   et   financières,   Le   dixième   plan   de
développement 2002-2006, volume I, p. 135. 137 
Paragraphe  2 :  La  réglementation  des 
sociétés  commerciales
tunisiennesL'indépendance  de  la  Tunisie  en  1956,  a 
consacré  son  affranchissement  du  système colonial
français et de sa multiplicité législative. En
matière de droit, les réglementations ont été  unifiées.  Les  textes  fondamentaux
 d'avant  1956  ont  été  abrogés  et  remplacés 
par  de nouveaux textes plus adaptés aux réalités du cadre
socio-économique et culturel tunisien. Ce pendant, le droit tunisien
été largement inspiré par la réglementation
française, tant dans son contenu que dans ses grandes divisions (public
et privé) et dans ses structures. Actuellement,  l'évolution  de  la 
société  et  des  exigences  internationales  a  conduit  la
réglementation  tunisienne  vers  des  aspects  nationaux  et  mondiaux 
refusant  toute  forme d'alignement au droit français et respectant plus
le contexte socio-économique tunisien et les enjeux  de 
l'internationalisation  des  marchés.  Dans  ce  qui  suit,  nous 
allons  essayer  de présenter le cadre juridique régissant les
sociétés commerciales et les affaires en Tunisie. La  loi  n°2000-93  du  3  novembre  2000,  avait 
promulguée  le  code  des  sociétés commerciales ; ce code
comprend 460 articles contenus dans cinq livres. Il s'agit : - livre premier : des dispositions communes aux
différentes formes de société ; - livre deux : les sociétés de personnes ; - livre trois : les sociétés à
responsabilité limitée ; - livre quatre : des sociétés par actions ; et - livre cinq : des fusions, scissions, transformations et
groupements de sociétés. Le code des sociétés commerciales a pris le
relais du code de commerce en matière de réglementation  des 
dispositions  légales  régissant  les  sociétés 
tunisiennes.  Trois  formes juridiques caractérisent les
sociétés commerciales tunisiennes, il s'agit : - des sociétés de personnes (article 54
jusqu'à l'article 89) ; - des sociétés à responsabilité
limitée (article 90 jusqu'à l'article 159) ; et - des sociétés par actions (article 160
jusqu'à l'article 407). Les sociétés de personnes sont soient des
sociétés en nom collectif, soient des sociétés en commandite simple, ou tout simplement des
sociétés en participation. 138 La société en nom collectif est «
constituée entre deux ou plusieurs personnes qui sont responsables personnellement et solidairement du passif
social. Elle exerce son activité sous une  raison  sociale  qui  se 
compose  du  nom  de  tous  les  associés  ou  du  nom  de  l'un  ou  de
quelques-uns d'entre eux suivis des mots `` et compagnie''
».359 Les  associés  de  la  société  en  nom 
collectif  sont  tenus  solidairement  sur  leurs  biens propres. 
L'associé  ne  peut  céder  sa  part  d'intérêt 
à  un  tiers  sauf  avec  le  consentement unanime  des  autres 
associés,  ou  bien,  la  permission  d'une  telle  démarche 
dans  l'acte constitutif de la société. La  gestion  de  la  société  est  un  droit 
pour  tous  les  associés,  exception  portée  sur  les statuts.
La nomination de(s)  gérant(s)  est, soit prévue par les statuts,
soit effectuée à la suite d'une  décision  unanime  de  la
 part  des  associés.  La  gérance  peut  être 
assurée  par  une  ou plusieurs personnes non associées. La
révocation du gérant se fait dans les mêmes conditions
suivant lesquelles il a été nommé. Les associés non gérants « ont le droit de
prendre connaissance deux fois par ans, au siège  de  la 
société,  des  documents  comptables.  Ils  ont  également
 le  droit  de  poser  des questions écrites sur la gestion sociale. Les
réponses à ces questions doivent être faites par
écrit dans un délai ne dépassant pas un mois
».360 La société en commandite simple « comprend
deux associés au moins et qui sont les commandités lesquels sont
tenus, personnellement et solidairement des dettes sociales et de deux 
associés  au  moins,  les  commanditaires,  qui  ne  sont  tenus 
qu'à  concurrence  de  leur apports ».361 359   CODE  DES  SOCIETES  COMMERCIALES,  Livre  deux
:  Les  sociétés  de  personnes,  Titre  premier :  La
société en nom collectif, article 54, Publications de
l'imprimerie officielle de la république tunisienne, 2001, p. 19. 360   CODE  DES  SOCIETES  COMMERCIALES,  Livre  deux
:  Les  sociétés  de  personnes,  Titre  premier :  La
société en nom collectif, article 64, Publications de
l'imprimerie officielle de la république tunisienne, 2001, p. 21. 361  CODE DES SOCIETES COMMERCIALES, Livre deux : Les
sociétés de personnes, Titre deux : La société en commandite simple, article 67, Publications de l'imprimerie
officielle de la république tunisienne, 2001, p. 22. 139 Les associés commandités sont régis par
les mêmes règles soumises aux associés dans une 
société  en  nom  collectif.  Contrairement,  les 
associés  commanditaires  sont  régis  par  le régime
juridique applicable aux associés d'une société à
responsabilité limitée. La société en commandite simple est «
désignée par une raison sociale qui comprend les noms des commandités suivis ou
précédés des mots ``société en commandite
simple''. La raison sociale ne doit pas comporter le nom des associés
commanditaires ».362 L'associé  commanditaire  ne  peut  s'immiscer  dans  la 
gestion  de  la  société  même  en vertu d'une procuration.
Ne constituent pas des « actes d'immixtions dans l'administration et la gestion externe de la société, le
contrôle des actes des gérants, les avis et les consultations qui
leur sont dispensés ainsi que l'autorisation qui leur est donnée
pour l'accomplissement d'actes qui dépassent la limite de leur pouvoirs
».363 La réunion d'une assemblée de tous les
associés est effectuée sur demande, soit d'un commandité, 
soit  du  quart  en  nombre  et  en  capital  des  commanditaires.  Comme  pour
 les sociétés  en  nom  collectif,  les  gérants  sont 
tenus  de  répondre  par  écrit  aux  questions manuscrites  par 
les  commanditaires,  se  rapportant  à  la  gestion  de  la 
société.  Ils  peuvent également prendre connaissance au
siège social de tous les documents et pièces comptables deux fois
par an. La société en participation « est un
contrat par lequel les sociétés déterminent librement
leurs droits  et obligations réciproques,  et fixent leur  contributions
aux  pertes et  leurs parts dans les bénéfices et dans
l'économie qui pourraient en résulter ».364 Contrairement à  la société en nom 
collectif  et à  la société  en  commandite simple, la
société en participation n'a pas la personnalité morale et
n'est soumise ni à l'immatriculation ni à aucune forme de publicité. Par
conséquent, les tiers n'ont de relation juridique qu'avec
l'associé avec lequel ils ont contracté. 362CODE DES SOCIETES COMMERCIALES, Livre deux : Les
sociétés de personnes, Titre deux : La société en commandite simple, article 69, Publications de l'imprimerie
officielle de la république tunisienne, 2001, p- p.22-23. 363  CODE DES SOCIETES COMMERCIALES, Livre deux : Les
sociétés de personnes, Titre deux : La société en commandite simple, article71, Alinéa 3, Publications de
l'imprimerie officielle de la république tunisienne, 2001, p. 23. 140 Les actes, opérations et contrats que conclu chaque
associé doivent faire l'objet d'une information  de  tous  les  autres 
associés,  dans  un  délai  ne  dépassant  pas  les  trois
 mois  à compter de la date de leur conclusion. En cas de cessation d'activité, les associés sont
tenus d'élaborer les comptes définitifs de la société et procéder au partage des
bénéfices (ou la répartition des pertes) et des biens
sociaux. La  société  à  responsabilité 
limitée  (SARL)  « est  constituée  entre  deux  ou 
plusieurs personnes  qui  ne  supportent  les  pertes  que  jusqu'à 
concurrence  de  leurs  apports ».365 Cependant,  la  société  à 
responsabilité  limitée  peut  être  constituée  par
 une  seule  personne physique ;  dés  lors,  elle  sera 
dénommée  ``société  unipersonnelle  à 
responsabilité  limitée'' (SUARL). La  dénomination  sociale  peut  comprendre  les  noms  de
 certains  associés  ou  de  l'un d'eux ;  elle  doit  être 
précédée  ou  suivie  immédiatement  par  la 
mention  ``SARL''  ou ``SUARL'' et de l'énonciation du capital social. Contrairement à la société de personne, le
code des sociétés commerciales attribut un montant minimum en
dessous duquel la SARL ne peut être constituée (cinq mille dinars
pour les entreprises de presse et dix mille dinars pour les
autres). Le capital social est divisé en parts sociales dont le montant
ne peut être en dessous de cinq dinars. Par ailleurs, le nombre des
associés d'une SARL ne peut dépasser les 50 personnes. Des fois la loi impose aux entreprises, suivant
l'activité, la soumission à une certaine forme  juridique 
particulière.  C'est  dans  cette  optique  que  les 
sociétés  d'assurance,  les banques, les autres institutions
financières et les établissements de crédit ne peuvent
prendre la forme d'une SARL. 364  CODE DES SOCIETES COMMERCIALES, Livre deux : Les
sociétés de personnes, Titre trois : La société en participation, article 77, Publications de l'imprimerie
officielle de la république tunisienne, 2001, p.25. 365   CODE  DES  SOCIETES  COMMERCIALES,  Livre  trois
:  Les  sociétés  à  responsabilité 
limitée,  Titre premier : Dispositions générales, article
90, Publications de l'imprimerie officielle de la république
tunisienne, 2001, p.29. 141 Comme pour la société en nom collectif, le(s)
gérant(s) peut être désigné parmi des tiers pour un
mandat, standard, de trois ans  renouvelables.  Le  gérant  est tenu 
responsable de la société devant les tiers et les
juridictions. Les conventions établies, directement ou indirectement,
entre la société et son gérant associés  ainsi  que
 celles  établies  entre  la  société  et  l'un  de  ses
associés  devra  faire  l'objet d'un rapport présenté
à l'assemblée générale soit par le gérant,
soit par le commissaire aux comptes,  pour  vote.  En  cas  de  SUARL  la 
convention  conclue  doit  faire  l'objet  d'un document joint aux comptes
annuels. Les gérants sont responsables individuellement ou
solidairement, selon le cas, envers la société  ou  envers  les 
tiers,  soit  des  infractions  aux  dispositions  légales  applicables 
aux SARL, soit des violations des statuts, soit des fautes de gestion. La nomination d'au moins d'un commissaire aux comptes par
l'assemblé générale est obligatoire pour toute SARL ayant
un capital social d'au moins 20000 dinars. Par ailleurs, le ministère
des finances peut fixer, par arrêté, un montant minimum de revenu,
réalisé durant trois  exercices  comptables,  et  suivant  lequel
 la  toute  société  commerciale  est  amenées  à
désigner un commissaire aux comptes. Parallèlement, sur une demande d'associés
représentant au moins le dixième du capital social, la nomination
d'un commissaire aux comptes doit être exigée. Les commissaires
aux comptes  sont  désignés  pour  une  période  de  trois
 ans.  Le  commissaire  aux  comptes  peut convoquer l'assemblée
générale en cas de nécessité survenue dans
l'exercice de son métier. L'assemblée  générale  ordinaire  annuelle, 
ayant  pour  objet  l'approbation  des  comptes de gestion doit être tenue dans le délai de trois
mois à compter de la clôture de l'exercice. Les documents 
suivants  doivent  être  communiqués  aux  associés  par 
lettre  recommandée  avec accusé de réception : - le rapport de gestion ; - l'inventaire des biens de la société ; - les comptes annuels ; - le texte des résolutions proposées ; et - le rapport du commissaire aux comptes. 142 L'élaboration de l'inventaire au moins une fois par
exercice, du bilan et du rapport de gestion  et  la  convocation  de 
l'assemblée  des  associés  au  moins  une  fois  par  an  sont 
à  la responsabilité des gérants, à défaut
desquels ils seront punis par une amende de 500 à 5000 dinars. Les   sociétés   par   actions   comprennent   les 
 sociétés   anonymes,   les   sociétés   en
commandite par action et les sociétés à capital
variable. La  société  anonyme  « est  une 
société  par  actions  dotée  de  la  personnalité 
morale constituée par sept actionnaires au moins qui ne sont tenus
qu'à concurrence de leurs apports. La  société  anonyme  est 
désignée  par  une  dénomination  sociale 
précédée  ou  suivie  de  la forme de la
société et du montant du capital social. Cette
dénomination doit être différente de celle de toute
société préexistante ».366 Comme  pour  la  SARL,  le  capital  social  d'une 
société  anonyme  ne  doit  pas  être  en dessous  des 
50000,  dans  le  cas  ou  la  société  fait  appel  public 
à  l'épargne,  ce  montant  est ramené à 150000
dinars. Le capital social doit être divisé en actions dont le
nominal ne peut être inférieur à cinq dinars. La société anonyme est dirigée par un
conseil d'administration (entre 3 et 12 membres) ou par un directoire et un conseil de surveillance. Les
membres du conseil d'administration sont  nommés  par 
l'assemblée  générale  constitutive  ou  par 
l'assemblée  générale  ordinaire pour une durée ne
dépassant pas les trois ans. Les membres du conseil d'administration ne
sont  pas  obligatoirement  des  actionnaires  de  la  société 
anonyme.  Il  est  possible  également qu'un représentant d'une
personne morale siège au conseil d'administration. A   la   clôture   de   chaque   exercice,   le  
conseil   d'administration   « établit,   sous   sa
responsabilité,  les  états  financiers  de  la 
société  conformément  à  la  loi  relative  au 
système comptable  des  entreprises.  Le  conseil  d'administration 
doit  annexer  au  bilan  un  état  des cautionnements, avals et
garanties données par la société, et un état des
sûretés consenties par elle. Il doit, conjointement aux documents
comptables, présenter à l'assemblée générale
un 366  CODE  DES  SOCIETES  COMMERCIALES,  Livre  quatre
:  Des  sociétés  par  actions,  Titre  premier :  Des
sociétés anonymes, article 160, Publications de l'imprimerie
officielle de la république tunisienne, 2001, p.53. 143 rapport  annuel  détaillé  sur  la  gestion  de  la
 société.  Le  rapport  annuel  détaillé  doit 
être communiqué au commissaire aux comptes
».367 La nomination du président directeur général
est attribuée au conseil d'administration, ce  dernier  doit  être  une  personne  physique, 
associé  et  membre  du  conseil  et  peut  être renommé
pour au maximum trois mandats. Le conseil d'administration fixe la
rémunération du président directeur général et peut le
révoquer à tout moment. Le  président  du  conseil  d'administration  «
assure,  sous  sa  responsabilité,  la  direction générale
de la société. Il représente la société dans
ses rapports avec les tiers ».368  Il peut être
assisté  par  un  ou  plusieurs  directeurs  généraux 
adjoints,  ces  derniers  sont  nommés  par  le conseil
d'administration, sur proposition du président. Le président du
conseil d'administration  propose  l'ordre  du  jour  du  conseil,  le 
convoque,  préside  ses  réunions  et veille à la
réalisation des options arrêtées par le conseil. Le  conseil  d'administration  désigne  pour  une 
durée  déterminée  le  directeur  général,
personne  physique,  de  la  société  qui  peut  être  un 
membre  du  conseil  d'administration.  Ce dernier assure sous sa
responsabilité la direction générale de la
société et peut être assisté par un ou plusieurs directeurs généraux adjoints. Outre ce mode d'administration, la société anonyme
peut être dirigée par un directoire (cinq  membres  physiques  au  maximum  et  entre  une  et 
cinq  personnes  physiques  pour  les sociétés ayant un capital
social en dessous des 10000 dinars) sous le contrôle d'un conseil de
surveillance (entre trois et douze membres associés au plus). Le conseil
de surveillance est le seul  responsable  de  la  nomination  des  membres  du 
directoire,  associés  ou  non,  et  du président  pour  une 
durée  n'excédant  pas  les  six  ans,  il  est 
également,  responsable  de  la fixation  de  leurs 
rémunérations.  Le  conseil  de  surveillance  est  nommé 
par  l'assemblée générale   constitutive,   par  
l'assemblée   générale   ordinaire   ou   par  
l'assemblée   générale extraordinaire en cas de fusion ou
de scission, pour une durée n'excédant pas les trois ans
rééligibles.  Le conseil de surveillance de la
société anonyme peut  contenir un représentant d'une
personne morale. 367  CODE  DES  SOCIETES  COMMERCIALES,  Livre  quatre
:  Des  sociétés  par  actions,  Titre  premier :  Des
sociétés anonymes, article 201, Publications de l'imprimerie
officielle de la république tunisienne, 2001, p.69. 144 Le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de
la gestion de la société par le directoire. Il peut se procurer à n'importe quel
moment des documents qu'il estime utile à l'accomplissement  de  sa 
tâche.  Le  directoire  est  tenu  de  présenter,  au  moins  une 
fois  par trimestre,  un  rapport  au  conseil  de  surveillance.  Dans  un 
délai  de  trois  mois  à  partir  de  la clôture de
l'exercice, le directoire est amené à présenter au conseil
de surveillance, aux fins de vérification, de contrôle et d'information de
l'assemblée générale, son rapport de gestion sur  les  comptes  de  l'exercice.  Le  conseil  de  surveillance
 est  présidé  par  une  personne physique et un vice
président nommés par celui-ci. L'assemblée générale des actionnaires
doit nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes pour une période de
trois ans renouvelables. Le commissaire aux comptes vérifie les livres,
la caisse, le portefeuille et les biens de la société. Il
contrôle également, la régularité et la sincérité des inventaires, des comptes, ainsi
que l'exactitude des informations données sur les comptes de la société dans le rapport du
conseil d'administration ou du directoire. Toute fois,  il  est  interdit  aux 
commissaires  aux  comptes  de  s'immiscer  dans  la  gestion  de
l'entreprise. Les  commissaires  aux  comptes sont tenus de 
présenter  leur  rapport dans  le mois qui suit la communication qui
leur est faite des états financiers de la société. Ils
doivent déclarer expressément dans leur rapport qu'ils ont
effectué un contrôle détaillé et qu'ils approuvent
expressément  ou  sous  réserve  les  comptes  ou  qu'ils  les 
désapprouvent.  Ils  sont  tenus également de signaler à
l'assemblée générale les irrégularités et
les inexactitudes relevées par eux au cours de l'accomplissement de leur
mission. Par ailleurs, ils sont amenés à révéler au
procureur  de  la  république  les  faits  délictueux  dont  ils 
ont  eu  connaissance  sans  que  leur responsabilité puisse être
engagée pour révélation de secret professionnel. La  société  en  commandite  par  actions  est 
« une  société  dont  le  capital  est  divisé  en
actions.   Elle   est   constituée   par   contrat   entre   deux   ou  
plusieurs   commandités   et   des commanditaires. Les commanditaires
ont seuls la qualité d'actionnaires et ne supportent les pertes 
qu'à  concurrence  de  leurs  apports.  Le  nombre  des  commanditaires 
ne  peut  être 368  CODE  DES  SOCIETES  COMMERCIALES,  Livre  quatre
:  Des  sociétés  par  actions,  Titre  premier :  Des
sociétés anonymes, article 211, Publications de l'imprimerie
officielle de la république tunisienne, 2001, p.71. 145 inférieur à trois. Les commandités ont la
qualité de commerçant et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales ».369 La  plupart  de  la  réglementation  applicable  aux 
sociétés  anonymes  est  soumise  aux sociétés en
commandite par actions. La société en commandite par actions ne
peut naître en dessous d'un capital social de 50000 dinars. La société en commandite par actions est
administrée par un ou plusieurs gérants qui sont  
désignés   par   l'assemblée   générale  
ordinaire   avec   l'accord   de   tous   les   associés
commandités. Un conseil de surveillance est également
désigné par l'assemblée générale (comportant
des   commanditaires   détenant   au   moins   la   moitié   du  
capital   social),   ce   conseil   doit comprendre au moins trois actionnaires
non commandités. Toutes  les  décisions  des  assemblées 
générales  à  l'exception  de  celle  relatives  à
l'approbation  de  la  gestion  et  à  la  nomination  des  membres  du 
conseil  de  surveillance, nécessite l'approbation des associées
commanditées. Le conseil de surveillance est chargé du contrôle de
la gestion de l'entreprise. Il dispose à cet effet des même pouvoirs que les
commissaires aux comptes et établi un rapport annuelle pour 
l'assemblée  générale  annuel  dans  lequel  il  signale 
les  irrégularités  et  inexactitudes relevées dans les
comptes annuels. Les sociétés à capital variable sont
soient des sociétés anonymes soient des sociétés en
commandite  par  actions,  à  condition  qu'il  soit  stipulé 
dans  les  statuts  leur  aptitude  à augmenter ou à diminuer le
capital social de l'entreprise. Le capital initial ne peut pas être
supérieur à 10000 dinars et l'augmentation de capital ne pourra
pas excéder les 10000 dinars. 369   CODE  DES  SOCIETES  COMMERCIALES,  Livre 
quatre :  Des  sociétés  par  actions,  Titre  Deux :  Des
sociétés  en  commandite  par  actions,  article  390, 
Publications  de  l'imprimerie  officielle  de  la  république tunisienne, 2001, p.126. 146 
Paragraphe 3 : Le référentiel sociologique
tunisienChaque   culture   possède   une   configuration  
symbolique   particulière   qui   aide   à comprendre les
conduites, les comportements et la fonction des institutions qui composent la
société.  Les  moeurs,  les  croyances,  la  langue  et  autres 
éléments  constitutifs  du  patrimoine d'un  peuple  sont  la 
concrétisation  de  faits  de  civilisation  et  témoignent  de 
l'existence  de représentations et d'attitudes spécifiques. Dans cette perspective l'effet sociétal et les faits de
culture sont plus que de simples évènements  historiques  ayant 
contribué  à  former  la  structure  d'une  société
 mais  aussi l'ensemble des convictions des traditions et des échelles
de valeurs qui y sont en honneur. Il existe en Tunisie un fond collectif d'idées et de
croyances qui inspirent les conduites individuelles. La pérennité
de certaines attitudes et de certains comportements laisse croire que le fait
arabo-musulman est déterminant. Si la personnalité de base du tunisien est
continuellement absorbée par les problèmes d'identité et
d'être, le mental quant à lui, évolue dans un univers
double celui de l'intimité avec  les  valeurs  arabo-musulmane 
considérées  comme  essentielles,  absolues  et  idéales, 
et celui d'un vécu divers et changeant au gré des pressions
conjoncturelles et des rapports entre cultures. L'islam, loin d'avoir démobilisé les initiatives et
freiné les élans a au contraire, favorisé le développement de pratiques économiques
spécifiques. La société tunisienne a pu refuser par la suite,
notamment du temps de la colonisation française,  un  alignement 
systématique  sur  des  modes  d'organisation  de  la  vie  sociale  en
totale dissonance avec des croyances et des valeurs propres. En effet, malgré le peu de moyen consacrés
à l'élément humain, les rapports sociaux noués 
dans  le  cadre  du  travail  se  présentent  dans  certaines 
entreprises  comme  une  quête continue d'un phénomène
caractéristique de la société tunisienne à savoir
l'intense sentiment de filiation à une communauté. 147 Les entreprises tunisiennes dans leur structuration dans les
figures d'autorité qu'elles secrètent semblent répondre
à la tendance à la conformité assez manifestée au
niveau de la société globale. Le phénomène
d'identification aux chefs n'est ainsi qu'une reconstitution sur les lieux de travail de la structure de la famille. L'effet sociétal se présente comme un ensemble de
sentiments et de valeurs ambiantes rattachées à des
représentations ancestrales et encore opérantes d'identité
et d'être. La modernité assimilée à
l'industrialisation et au développement économique devient une
valeur inconditionnelle dictée  par  la nécessité de 
rattraper  les retards  pris sur les pays occidentaux et en même temps
une  valeur permettant de distinguer ceux qui se sont adaptés aux
nouvelles données de l'environnement et ceux qui sont restés
rattachés à une conception passéiste de sa vie sociale. L'analyse  de  l'évolution  des  rapports  sociaux 
à  travers  le  mode  d'organisation  du travail  et  de 
l'économie  et  à  travers  le  cheminement  politique  et 
culturel  des  formations sociales   tunisiennes   montre   que   le   passage 
 d'une   économie   d'autosubsistance   à   une économie 
de  marché,  l'acculturation  de  certains  groupes  sociaux,  les 
options  prises  en matière   de   développement   constituent  
des   changements   ayant   affecté   la   structuration traditionnelle
de la société. La société actuelle vit une gestation, la
division du travail au niveau global est devenue plus  complexe  et  plus 
organique.  L'urbanisation  et  l'industrialisation  ont  accentué  les
clivages  entre  les  différentes  classes  sociales.  La 
délocalisation  des  structures  familiales traditionnelles,  la  crise 
du  système  de  parenté,  la  libéralisation  des  moeurs
 constituent  des changements notoires. SECTION II : LA COMPTABILITE TUNISIENNE
Paragraphe 1 : Le plan comptable de 1967La comptabilité est l'art et la manière de
transformer les faits économiques en éléments mesurables 
permettant  la  mémorisation  de  l'activité  des  entreprises. 
Elle  est  l'instrument 148 privilégié pour rendre les comptes aux
différents stakholders de l'entreprise pour une fin de prise de
décision. Conscient de l'importance d'un tel instrument, la Tunisie
s'est dotée en 1967, d'un plan comptable  régissant, 
principalement,  les  entreprises  commerciales.  Cette  nomenclature  des
comptes était la solution adoptée par le normalisateur tunisien
pour résoudre l'ensemble des problèmes comptables qui rencontre
l'entreprise tunisienne dans sa gestion courante. L'origine du plan comptable tunisien remonte à des
circonstances historiques liées à la colonisation
française. Historiquement, les plans comptables se sont
développés vers la fin du XIXème siècle
sous l'impulsion de trois principaux facteurs : « - le   développement   des   marchés  
financiers   qui   entraîne   le   besoin   d'une meilleure 
comparabilité  des  performances  des  entreprises, 
particulièrement  en  temps  de crise ; - l'accélération  de  la  concentration  des 
entreprises  et  l'expansion  des  groupes industriels,  qui  favorisent  une  réflexion  sur  des 
plans  comptables  communs  à  plusieurs entreprises ; - l'explosion de la pensée scientifique sur la
normalisation : normalisation des pièces usinées d'abord, qui
débouche ensuite sur la normalisation des comptabilités
».370 Le  plan  comptable  de  1967,  a  pour  objectif  la 
normalisation  du  bilan  et  des  quatre comptes de résultat pour
l'amélioration de l'information financière externe. Il a entre
autre, une   mission   de   normalisation   et   d'organisation   de   la  
comptabilité   des   coûts   et   plus généralement,
la comptabilité de gestion. Cependant, le maintien d'un tel référentiel en
comptabilité s'avère inutile, étant donnée la forte évolution du contexte économique dans
lequel, la Tunisie baigne. L'internationalisation  des  marchés, 
l'adhésion  à  l'OMC  et  la  signature  de  l'accord  de
partenariat avec l'Union Européenne constituent autant de facteurs
encourageant la Tunisie à restructurer sa comptabilité. 370  JACQUES RICHARD, Plans comptables,
Encyclopédie de comptabilité, de contrôle de gestion et
d'audit, sous la direction de Bernard Colasse, Economica, 2000, p.943. 149 De  ce  fait,  la  Tunisie  s'est  dotée  dés 
1997,  d'un  système  comptable  répondant  aux exigences
d'organisation comptable des entreprises tunisiennes et à celles
liées à la nécessité d'adaptation de la
comptabilité tunisienne au contexte mondial. 
Paragraphe 2 : Le nouveau système comptable des
entreprises tunisiennesLe  système  comptable  tunisien  est  une 
véritable  loi ;  il  s'applique  à  toute  personne physique ou
morale, à caractère privée, assujettie à la tenue
d'une comptabilité. Par ailleurs, « il est institué un conseil national de la
comptabilité chargé d'examiner et de donner son avis sur : - les projets de normes comptables et les modalités de
leur application ; - les projets de textes légaux et réglementaires
qui comportent des dispositions ayant trait à la comptabilité
; - les sujets relatifs à la comptabilité. Le conseil est également chargé d'examiner les
questions relatives à la comptabilité et de proposer les moyens de son amélioration
».371 Le système comptable des entreprises tunisiennes comporte
un cadre conceptuel de la comptabilité, des normes comptables
générales et des normes sectorielles. L'article 6, du chapitre II intitulé du cadre conceptuel
et des normes comptables, de la loi 96-112 du 30 décembre 1996 relative au système
comptable des entreprises, stipule que « le  cadre  conceptuel  de  la  comptabilité 
constitue  un  guide  pour  l'élaboration  des  normes comptables et
leur interprétation, il sert de support pour le traitement des
opérations relatives aux transactions de l'entreprise et des effets des
événements liés à son activité et n'ayant
pas été traités par ces normes
».372 371  Le système comptable des entreprises
tunisiennes I, Loi N° 96-112 du 30 décembre 1996 relative au
système comptable des entreprises, Chapitre premier : dispositions
générales, article 5, Editions C.L.E, 1997, p. 5. 372  Le système comptable des entreprises
tunisiennes I, Loi N° 96-112 du 30 décembre 1996 relative au
système comptable  des  entreprises,  Chapitre  II :  Du  cadre 
conceptuel  et  des  normes  comptables,  article  6,  Editions C.L.E, 1997, p. 6. 150 Le  cadre  conceptuel  tunisien  traite  des  objectifs  de 
son  élaboration,  des  utilisateurs, leurs besoins  et les objectifs
des  états financiers,  des concepts  fondamentaux  et l'arbitrage entre
eux. L'objectif de l'élaboration d'un cadre conceptuel consiste
à aider à : « - l'élaboration de normes cohérentes pouvant
faciliter la production de données et d'états financiers ; - l'arbitrage en cas de divergences d'appréhension ou
d'oppositions d'intérêts et la recherche de solutions appropriées ; - l'interprétation des états financiers ; - la   résolution   des   questions   comptables   n'ayant
  pas   été   traitées   par   les normes ».
373 Le  cadre  conceptuel  de  la  comptabilité  tunisienne 
est  structuré  selon  la  hiérarchie suivante : - Au premier niveau sont énoncés les utilisateurs,
leurs besoins et les objectifs des états financiers. - Au second niveau les concepts fondamentaux qui comprennent : · Les caractéristiques qualitatives de l'information
contenue dans les états financiers, · Les hypothèses sous-jacentes et les conventions
comptables. · La terminologie comptable et la prise en compte des
éléments des états financiers. - au  troisième  niveau,  les  guides 
opérationnels  qui  traitent  des  procédés  de mesure. - Au  dernier  niveau,  les  mécanismes  de  communication
 de  l'information  qui dérivent des objectifs des états financiers. Concernant  les  utilisateurs  des  états  financiers,  le
 législateur  tunisien  distingue  deux catégories : - les utilisateurs internes ; et 373   Le  système  comptable  des  entreprises 
tunisiennes  I,  Décret  n°  96-2459  du  30  décembre 
1996,  portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité,
Editions C.L.E, 1997, p.15. 151 - les utilisateurs externes. Les   utilisateurs   internes   sont   les   dirigeants,   les
  organes   d'administration   et   les différentes  structures 
internes  de  l'entreprise,  notamment,  les  salariés.  Bien  que,  le 
cadre conceptuel privilégie les utilisateurs externes, il
reconnaît l'utilité d'un tel cadre de référence,
surtout,  pour  les  dirigeants  des  PME.  Les  utilisateurs  externes  sont 
les  fournisseurs  de capitaux (investisseurs, prêteurs et
subventionneurs), l'administration et les autres institutions dotées  de
 pouvoirs  de  réglementation  et  de  contrôle  (les 
autorités  fiscales,  monétaires, financières ainsi que
les organes chargés de la comptabilité et statistiques nationales
et tout autre organisme ayant le pouvoir de planification, de
réglementation et de contrôle) les autres partenaires de
l'entreprise (salariés, syndicats, fournisseurs, autres
créanciers, client et autres bénéficiaires des biens et
services produits par l'entreprise) et les autre groupes d'intérêt
(les organismes  professionnels  et  de  défense 
d'intérêt,  la  presse  spécialisée  et  les 
médias,  les chercheurs, les divers organes et associations et le public
en général). Le  cadre  conceptuel  de  la  comptabilité 
privilégie  principalement,  les  besoins  des investisseurs, bailleurs
de fonds et l'Etat en matière d'information comptable. Il estime que « l'élaboration  d'états  financiers 
répondant  à  leur  besoin  peut  également 
répondre  aux besoins des autres utilisateurs privilégiés des
états financiers ».374 Les états financiers, édictés par le
système comptables des entreprises, comprennent le bilan  qui  fournit 
une  information  relative  à  la  situation  financière, 
l'état  de  résultat  qui concerne  l'information  sur  la 
performance,  l'état  des  flux  de  trésorerie  qui  renseigne
l'entreprise sur la situation de sa trésorerie et les notes aux
états financiers. Les objectifs des états financiers consistent à :
« - fournir des informations utiles à la prise de
décision relative à l'investissement, au crédit et autres
décision similaires ; - présenter des informations utiles pour estimer la
probabilité de réalisation des flux  futurs  de  trésorerie  ainsi  que  l'importance  de
 ces  flux  et  les  moments  auxquels  ces derniers peuvent avoir lieu ; - renseigner sur : 374   Le  système  comptable  des  entreprises 
tunisiennes  I,  Décret  n°  96-2459  du  30  décembre 
1996,  portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité,
Editions C.L.E, 1997, p.19. 152 · la   situation   financière   de   l'entreprise 
 et   particulièrement   sur   les ressources  économiques 
qu'elle  contrôle  ainsi  que  sur  les  obligations  et  les  effets 
des transactions,  évènements  et  circonstances  susceptibles 
de  modifier  les  ressources  et  les obligations ; · la performance financière de l'entreprise ; · la manière dont l'entreprise a obtenu et
dépensé des liquidités à travers ses
activités d'exploitation, de financement et d'investissement et à
travers d'autres facteurs qui affectent la liquidité et la
solvabilité. · le degré et la manière dont les dirigeants
ont réalisé les objectifs qui leur ont été
assignés dans le cadre du mandat social ; · le  degré  de  conformité  de  l'entreprise 
aux  lois,  règlements  et  autres dispositions contractuelles
».375 Au   deuxième   niveau,   le   cadre   conceptuel  
tunisien   édicte   les   caractéristiques qualitatives de
l'information financière ; il s'agit de : - l'intelligibilité ; - la pertinence ; - la fiabilité ; et - la comparabilité. Il comprend aussi les hypothèses sous-jacentes et les
conventions comptables ; il s'agit de  principes découlant  « d'un  environnement 
économique,  social  et  légal  particulier  et  ils constituent
une base pour l'élaboration des normes comptables et la recherche de
solutions appropriées aux problèmes comptables posés
».376 Les hypothèses sous-jacentes, énoncé par le
cadre conceptuel tunisien, sont : - la continuité de l'exploitation ; et - la comptabilité d'engagement. 375   Le  système  comptable  des  entreprises 
tunisiennes  I,  Décret  n°  96-2459  du  30  décembre 
1996,  portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité,
Editions C.L.E, 1997, p.20. 376   Le  système  comptable  des  entreprises 
tunisiennes  I,  Décret  n°  96-2459  du  30  décembre 
1996,  portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité,
Editions C.L.E, 1997, p.25. 153 Parallèlement,  les  conventions  comptables  « sont 
des  règles  concrètes  qui  guident  la pratique comptable. Elle
sont développées par les pratiques en conformité avec les
objectifs et les caractéristiques qualitatives ».377 
Elles comprennent douze conventions, il s'agit de : - la convention de l'entité - la convention de l'unité monétaire ; - la convention de la périodicité ; - la convention du coût historique ; - la convention de réalisation du revenu ; - la convention de rattachement des charges aux produits ; - la convention de l'objectivité ; - la convention de la permanence des méthodes ; - la convention de l'information complète ; - la convention de prudence ; - la convention de l'importance relative ; et - la convention de la prééminence du fond sur la
forme. Au troisième niveau, le cadre conceptuel tunisien
défini les éléments des états financiers et leurs prises en compte, il s'agit des actifs, des passifs,
des capitaux propres, des revenus, des gains,  des  charges  et  des  pertes. 
L'actif,  le  passif  et  les  capitaux  propres  constituent  les
éléments  du  bilan,  alors  que,  les  revenus  et  les  gains 
ainsi  que  les  charges  et  les  pertes constituent les
éléments de l'état de résultat. Le   dernier   volet   du   cadre   conceptuel   tunisien  
est   consacré   aux   mécanismes   de communication  de 
l'information  financière.  Il  s'agit  d'états  financiers 
« dont  la  publication périodique  est  utile  pour  les 
utilisateurs  afin  d'évaluer,  comparer  et  prédire  la 
rentabilité  de l'entreprise, sa solvabilité et sa
liquidité. Comme nous l'avons précisé au paravent, les
états de synthèse  comprennent le  bilan,  l'état  de 
résultat,  l'état  de  flux  de  trésorerie  et  les 
notes  aux états financiers. A titre facultatif, d'autres renseignements
peuvent être divulgués, il s'agit : - des comptes prévisionnels ; - de l'état sur les ressources humaines ; - du rapport sur les performances environnemental ; et - de l'état sur la technologie. 377Le  système  comptable  des  entreprises 
tunisiennes  I,  Décret  n°  96-2459  du  30  décembre 
1996,  portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité,
Editions C.L.E, 1997, p.26. 154 Outre  le  cadre  conceptuel,  le  système  comptable  des
 entreprises  tunisiennes  comprend environ 27 normes comptables ; ces derniers
sont d'ordre général ou spécifique (sectorielles). Le tableau 6 illustre les différentes normes
tunisiennes. TABLEAU 6 : LES NORMES COMPTABLES TUNISIENNES 
| Normes comptables n° | Intitulé |  
| 1 | La norme comptable générale |  
| 2 | Les capitaux propres |  
| 3 | Les revenus |  
| 4 | Les stocks |  
| 5 | Les immobilisations corporelles |  
| 6 | Les immobilisations incorporelles |  
| 7 | Les placements |  
| 8 | Le résultat net de l'exercice et éléments
extraordinaires |  
| 9 | Les contrats de construction |  
| 10 | Les charges reportées |  
| 11 | Les modifications comptables |  
| 12 | Les subventions publiques |  
| 13 | Les charges d'emprunt |  
| 14 | Les éventualités et événements 
postérieurs à la date de clôture |  
| 15 | Les opérations en monnaies étrangères |  
| 16 | La présentation des états financiers des OPCVM |  
| 17 | Portefeuille titres et autres opérations effectuées
par les OPCVM |  
| 18 | Contrôle interne et organisation comptable dans les
OPCVM |  
| 19 | Les états financiers intermédiaires |  
| 20 | Les dépenses de recherche et de développement |  
| 21 | Présentation des états financiers des
établissements bancaires |  
| 22 | Le contrôle interne et l'organisation comptable dans les
établissements bancaires |  
| 23 | Les opérations en devises dans les établissements
bancaires |  
| 24 | Les   engagements   et   revenus   y   afférents   dans  
les   établissements bancaires |  
| 25 | Le portefeuille titres dans les établissements
bancaires |  
| 26 | La présentation des états financiers des
entreprises d'assurance et / ou de réassurance |  
| 27 | Le  contrôle  interne  et  l'organisation  comptable  dans 
les  entreprises d'assurance et / ou de réassurance | 
155 CHAPITRE IV : ETUDE ET VALIDATION EMPIRIQUESECTION I : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET EXPLOITATION
DE L'ENQUETE
Paragraphe 1 : Présentation de l'enquêteL'objectif  de  la  recherche  empirique  est  de  fournir 
une  information  pratique  de  la proposition de recherche concluant la partie
conceptuelle. Cette proposition a été élaborée pour
répondre à notre problématique de travail : Quelle est la nature de la relation existant entre le
cadre institutionnel de l'économie et la comptabilité
? Par ailleurs, l'objectif de la recherche empirique est de tester
les hypothèses associées à la proposition de recherche, qui sont les suivantes : 
| H1 | le cadre institutionnel de l'économie conditionne les
choix comptables. |   |  
| H2 | la   comptabilité   a   des   impératifs   qui  
sont   indépendant   du   cadre   institutionnel | de | 
l'économie. H3 la  comptabilité  comporte  des 
éléments  spécifiques  et  des  éléments 
d'adaptabilité  par rapport au cadre institutionnel de
l'économie. 
1-1  Choix  du  secteur  :  cadre 
d'échantillonnageLa collecte des données a été
effectuée auprès de 62 experts comptables inscrits à
l'ordre. Ce choix a été requis du fait de la qualité
de formation et de professionnalisme caractérisant ces derniers. En
effet, le diplôme d'expertise comptable est adapté aux exigences
imposées par le  marché  et  à  l'évolution  des 
techniques  et  de  la  doctrine  comptable,  ouvre  la  voie  à  des
métiers divers et à de hautes responsabilités. Le
diplôme d'expertise comptable est délivré suite à  un  cycle  d'enseignement  supérieur  d'une 
durée  de  huit  années  comportant  un  stage professionnel de
trois ans. Le cursus de l'expertise comptable comporte trois volets : 1.   Un  enseignement  théorique  d'une  durée  de 
cinq  ans.  Il  comporte  les  étapes suivantes : 156 · une première année en tronc commun en
science de gestion représentant 600 heures d'enseignement, · une deuxième année spécialisée
en études comptables représentant 600 heures d'enseignement, · un second cycle issu du quel une maîtrise en
sciences comptables représentant 1200 heures d'enseignement, · une   année   d'étude   post-maîtrise 
 sanctionnée   par   un   certificat   d'études
supérieures (CES) de révision comptable, représentant 432
heures d'enseignement. 2.   Un  stage  professionnel  de  trois  ans,  il  constitue 
une  étape  fondamentale  dans l'éducation  du  futur  expert 
comptable  et  contribue  à  la  renommée  du  diplôme.  Le
 stage s'effectue, pour les deux tiers au moins, dans un cabinet d'expertise
comptable. Il est organisé et contrôlé par le conseil de l'ordre des experts
comptables qui délivre l'attestation de fin de stage, nécessaire pour s'inscrire à la
préparation du mémoire d'expertise comptable. 3.   L'obtention  du  diplôme  national  d'expert 
comptable,  le  titulaire  du  CES  de révision  comptable  doit 
préparer  et  soutenir  avec  succès  un  mémoire  sur  un
 sujet  qui  se rattache à la vie professionnelle. La  formation  multidisciplinaire  et  de  haut  niveau  qui 
conduit  au  diplôme  d'expertise comptable  reflète  aujourd'hui 
la  compétence  et  l'autorité  de  professionnels  directement
impliqués  dans  la  vie  économique  et  financière. 
Désormais,  au-delà  de  l'acquisition  des techniques
comptables, il convient non seulement d'intégrer des connaissances
indispensables en informatiques, en organisation et gestion d'entreprise, en
fiscalité, etc. mais aussi d'avoir la maîtrise d'autres domaines tels que le droit, sans oublier
enfin l'intérêt évident d'être familier avec des
disciplines aussi variées que les sciences humaines ou les
mathématiques appliquées à la finance. Cette formation valorisante, exigée par l'exercice d'une
profession proposant au monde de l'entreprise  et des affaires des services
spécialisés et de qualité, justifie le choix  de notre
échantillon. 157 
Paragraphe 2 : Le déroulement de l'enquêteDans   ce   qui   suit,   nous   présenterons  
respectivement   la   forme   et   le   contenu   du questionnaire, son mode
d'administration et enfin la méthodologie d'exploitation des
données collectées. L'élaboration du questionnaire correspond à un
compromis entre le désir de recueillir des données aussi
détaillées que possible et le souci d'éviter la lassitude
de l'enquête. Dans cette perspective,   l'élaboration   du  
questionnaire   passe   par   deux   étapes :   la   formulation   du
questionnaire et l'étude de sa fiabilité. 
2-1  Structure  du  questionnaireLe questionnaire comporte plusieurs types de questions : - Des   questions   ouvertes :   il   s'agit 
 de   laisser   une   latitude   d'expression   à l'enquêté
 dans  des  questions  demandant  souvent  une  réflexion  personnelle 
et  auxquels  une réponse toute faite ne puise lui être
imposé au début. Bien que ces questions donnent de riches
informations, elles sont cependant difficiles à dépouiller. - Des questions fermées : elles
consistent à demander au sujet de choisir parmi une série
d'alternatives préalablement formulées à l'avance, celles
qui répondent le plus à ses pensées particulières.
On distingue trois types de questions fermées : ° Les questions fermées dichotomiques
: à l'opposé des questions ouvertes, ces  questions  sont  fermées  à  deux 
réponses  possibles  mutuellement  exclusives,  une  seule alternative 
est  proposées  au  répondant  (Oui  ou  Non).  En  raison  de 
sa  simplicité  ce  type  de questions est très utilisé
dans les enquêtes mais le risque associé est de simplifier la
réalité. ° Les  questions  fermées  à 
choix  multiples :  les  réponses  sont  établies 
à l'avance et l'enquêté doit en choisir une ou
plusieurs. Ce type de question offre l'avantage de faciliter le recueil et le
dépouillement de l'information. Cependant, l'inconvénient majeur
est celui  de  suggérer  des  réponses  possibles  aux 
enquêtés  qui  n'auraient  peut  être  pas 
été envisagées   par   eux.   Des   questions  
fermées   de   classement :   le   répondant   est  
demandé d'effectuer un classement, par ordre d'importance, d'une
série d'items. - Une combinaison de deux types de questions
: des question fermées de types référendum   ou  
cafétéria   auxquelles   nous   avons   pratiqué   une  
ouverture   en   ajoutant respectivement les rubrique (comment, pourquoi,
autre). 158 
2-2 Contenu  du  questionnaireLe questionnaire est formé de trois grandes rubriques,
chacune comportant un certain nombre de questions. - La  première  partie  traite  la  notion  de  cadre 
institutionnel  de  l'économie  et essaye de dégager l'importance
de ses composantes. - La  deuxième  partie  se  consacre  à  la 
comptabilité,  le  test  des  composantes  du premier axe de la proposition de recherche et de la
théorie. - La  troisième  partie  consiste  à  tester  la 
nature  de  la  relation  existante  entre  le cadre institutionnel de
l'économie et la comptabilité des entreprises. 
 
2-3  Administration  du  questionnaireLe mode et la manière d'administrer le questionnaire sont
aussi importants que la qualité du questionnaire lui-même si on considère la
quantité et la qualité des réponses obtenues. A ce titre,
il existe plusieurs formules d'administration du questionnaire, parmi les
principales nous citons : ° L'enquête  par  téléphone 
qui  présente  l'avantage  de  la  rapidité,  favorise 
la dispersion géographique des enquêtés et
réduit le taux de non - réponse. Mais la longueur du
questionnaire est réduite. ° L'enquête par voie postale ou par voie
électronique  permet de réduire les coûts en assurant une large couverture géographique, toutefois
le taux de réponse est généralement faible. ° L'enquête par interview ou auto -
administrée, s'applique pour les questionnaires longs dont le répondant doit chercher des
informations précises pour le remplir. Ce  type  d'enquête  exige  une  meilleure  implication 
de  la  part  des  enquêtés.  Pour  ce  faire, l'enquêteur 
doit  cibler  la  personne  à  interroger  et  par  un  contact 
initial,  le  motiver  en  lui expliquant les objectifs de l'enquête et
les différentes parties du questionnaire. Pour notre part, et dans un souci de pouvoir recueillir le
maximum d'informations auprès des personnes interviewés, nous
avons opté pour la technique de l'interview par questionnaire au   motif   qu'il   existe   certains   concepts  
théoriques,   pouvant   se   prêter   à   de   multiples
interprétations et qui nécessitent à ce qu'ils soient
expliqués ainsi qu'à assister les interviewés dans leurs
manières de compréhension et dans leurs styles de réponse
à ce type de questions, pour  recueillir  le  maximum  d'informations 
complémentaires,  permettant  d'enrichir  l'analyse par la suite. 159 
2-4 Méthode  d'analyse  des  donnéesCette étape  a pour objectif de rendre  les
réponses exploitables et opérationnelles. Cela nécessite
en préliminaire, une phase de conception afin de préparer le
travail. La  phase  de  conception  consiste  à  codifier  les 
réponses  et  les  informations  ainsi  que l'identification
statistiques des variables. Il s'agit en effet d'attribuer un code
d'identification pour chacune des variables et de leurs modalités
respectives. Chaque variable doit être par la suite,
spécifiée quant à sa nature qualitative ou
quantitative. En ce qui concerne la phase de réalisation pratique du
dépouillement, nous avons opté pour  la  technique  d'analyse 
des  tris  simples  ou  des  tris  à  plats  ainsi  que  le  tri 
croisé  pour certaines questions, permettant de déterminer les
répartitions des répondants selon le caractère
considéré. Nous avons utilisé deux logiciels de traitement et
d'analyse statistique, SAS (Statistical Analysis System) Version 8 et SPSS 10. 
Paragraphe 3 : Exploitation de l'enquêteAprès avoir exposé les fondements
méthodologiques de notre recherche, nous allons, dans un premier temps,
tester les deux principaux axes de notre modèle conceptuel à
savoir le cadre institutionnel de l'économie et la
comptabilité. Dans  un  deuxième  temps,  nous  chercherons  à
 valider  notre  modèle  de  recherche  en vérifiant  si  le 
cadre  institutionnel  de  l'économie  exerce  d'une  façon  ou 
d'une  autre  une certaine influence sur la comptabilité des entreprises
tunisiennes à travers l'étude de la nature des relations
entretenue entre le cadre institutionnel de l'économie et la
comptabilité en tant que jeu social. 
3-1 Le  cadre  institutionnel  de  l'économie 
tunisienneLa  première  partie  du  questionnaire  a 
été  réservée  à  l'analyse  des 
différents  axes  du cadre institutionnel de l'économie
tunisienne. Il s'agit : · Du marché ; 160 · Du contexte légal ; et · Du référentiel socioculturel tunisien. 3-1-1  Le  marché  tunisien Concernant le marché, nous avons essayé dans un
premier lieu, de déterminer le niveau de développement des différents types de
marché tunisien, à savoir : · Le marché des biens et services ; · Le marché du travail ; et · Le marché financier. 
| Appréciation Ï | Développé | Emergeant | Limité |  
| Type de marchés Ó |  
| Marché des biens et services | 29 % | 64,5 % | 6,5 % |  
| Marché du travail | 3,2 % | 48,4 % | 48,4 % |  
| Marché financier | 3,2 % | 24,2 % | 72,6 % | 
Selon 64,5 % des personnes enquêtées, le
marché des biens et services tunisien est à caractère  émergeant.  Le  niveau  de 
développement  du  marché  des  biens  et  services  est
expliqué  par  l'intensité  des  transactions  effectuées,
 le  nombre  et  la  nature  des  acteurs  le composant,  le  niveau  du 
fonctionnement  des  mécanismes  du  marché,  la 
régulation  du marché, etc. Concernant le marché du travail tunisien, 48,4 % des
intervenants estiment, à la fois, la nature émergeante et
limitée de ce type de marché. Le niveau de développement
du marché du travail est apprécié par rapport à la
nature et aux nombres des acteurs le composant, au degré d'ajustement
entre l'offre et la demande d'emploi, etc. Cependant, le marché financier reste, à raison
de 72,6 % des réponses, à niveau bas de développement,
malgré l'ensemble des réformes établies visants la
promotion de ce type de marché.  Le  niveau  de  développement 
du  marché  financier  est  apprécié  par  rapport  aux
nombres  d'intervenants  sur  ce  marché,  à  la  capitalisation 
boursière  des  entreprises  le composant,  à  la 
régulation  du  marché,  à  l'intensité  et  au 
niveau  du  développement  des instruments du marché, etc. 161 Par  la  suite  nous  avons  tenté  de  vérifier 
les  conditions  d'existence  et  de  viabilité  du marché
tunisien par l'analyse des possibilités de réunion des
hypothèses de concurrence pure et parfaite. 
| Appréciation Ï | Toujours | Parfois | Jamais |  
| Conditions de concurrence pure et parfaite Ó |  
| L'homogénéité des produits et
services | 8,1 % | 82,3 % | 9,7 % |  
| La libre entrée et sortie des agents | 17,7 % | 71 % | 11,3 % |  
| La transparence des transactions | 4,8 % | 67,7 % | 27,4 % |  
| L'atomicité des offreurs et des demandeurs | 17,7 % | 53,2 % | 29 % | 
Pour 82,3 %  des intervenants l'hypothèse 
d'homogénéité des produits  et  services  est parfois vérifiée au sein du marché tunisien.
Parallèlement, les hypothèses, de libre entrée et sortie
des agents (71 %), de transparence des transactions (67,7 %) et
d'atomicité des agents (53,2   %)   sont   aussi   moyennement  
vérifiées.   En   conclusion,   les   hypothèses  
micros- économiques  de  concurrence  pure  et  parfaite  sont 
moyennement  vérifiées,  cela  est  dû  à  la
manifestation  sur  le  marché  tunisien  des  structures 
monopolistiques  et  oligopolistiques, souvent étatique, limitant le
libre jeu de la concurrence. 
| Appréciation Ï | Forte | Moyenne | Faible |  
| Type de marchés Ó |  
| Marché des biens et services | 14,5 % | 66,1 % | 19,4 % |  
| Marché du travail | 1,6 % | 53,2 % | 45,2 % |  
| Marché financier | 3,2 % | 21 % | 75,8 % | 
En  conséquence,  l'efficience  du  marché  des 
bien  et  services  (66,1  %)  et  celle  du marché  du  travail  (53,2  %)  reste  moyenne.  Alors 
que  l'efficience  du  marché  financier tunisien est faible à
raison de 75,8 % des questionnés. 
| Appréciation Ï | Principalement | Moyennement | Rarement |  
| Type de marchés Ó |  
| Marché de capitaux (la bourse) | 4,8 % | 50 % | 45,2 % |  
| Marché interbancaire | 72,6 % | 24,2 % | 3,2 % |  
| Marché de créances négociables | 1,6 % | 61,3 % | 37,1 |  
| Les  actionnaires  du  marché  hors cote | 11,3 % | 67,7 % | 21 % | 
162 Enfin,  nous  avons  tenté  de  déterminer  la 
structure  de  financement  des  entreprises tunisiennes. Ainsi,
l'enquête révèle que le financement des
sociétés tunisiennes est effectué principalement par le
marché interbancaire (les banques), à raison de 72,6 % des
interviewés. Alors  que,  le  marché  de  capitaux  (la  bourse),
 le  marché  des  créances  négociables  et  les
actionnaires  du  marché  hors  cote  sont  moyennement  responsable  du
 financement  des entreprises  tunisiennes,  ceci  est  vrai,  respectivement, 
pour  50  %,  61,3  %  et  67,7  %  des questionnés. 3-1-2  Le  contexte  légal  tunisien 
| Appréciation Ï | Souple | Contingent | Rigide |  
| Le contexte légal Ó |  
| Droit fiscal | 12,9 % | 27,4 % | 59,7 % |  
| Droit commercial | 40,3 % | 33,9 % | 25,8 % |  
| Droit des sociétés | 37,1 % | 38,7 % | 24,2 % |  
| Droit pénal | 12,9 % | 14,5 % | 72,6 % | 
Selon 59,7 % des intervenants, le droit fiscal tunisien est
caractérisé par une certaine rigidité limitant la marge d'interprétation et
le jugement professionnel. Parallèlement, le droit pénal est
apprécié, à raison de 72,6 %, rigide. Par ailleurs, le
droit commercial est interprété souple,   selon   40,3   %   des 
 personnes   questionnées.   La   souplesse   suppose   une   marge
d'appréciation et de jugement professionnel lors du traitement
d'opérations relevant du cadre commercial ou autre. Quant au droit des
sociétés, 38,7 % des intervenants, pensent qu'il est à
caractère aléatoire contingent. La contingence suppose le
caractère, à la fois souple et rigide du type du droit en question. 3-1-3  Le  référentiel  socioculturel  tunisien L'analyse du référentiel socioculturel tunisien
a été élaborée sur deux volets. Dans un premier
volet, une analyse global a été établie en prenant en
considération, principalement, le positionnement  géographique 
de  la  Tunisie.  Dans  un  deuxième  volet,  une  prise  en  compte des
attitudes propres à chaque individu a été
élaborée. Bien évidemment, cette analyse entre dans une
optique de mesure du référentiel socioculturel tunisien en
matière de management et de gestion d'entreprise. 163 
| Appréciation Ï | Toujours | Parfois | Jamais |  
| Eléments culturels Ó |  
| Culture arabo - musulmane | 8,1 % | 53,2 % | 38,7 % |  
| Culture européenne | 37,1 % | 51,6 % | 11,3 % |  
| Culture  africaine | 1,6 % | 11,3 % | 87,1 % |  
| Culture spécifiquement tunisienne | 41,9 % | 53,2 % | 4,8 % |  
| Globalisation | 9,7 % | 64,5 % | 25,8 % | 
Alors que la culture africaine est totalement absente, à
raison de 87,1 % des personnes questionnées, dans la gestion de l'entreprise tunisienne,
la culture arabo-musulmane (53,2 %) et la culture européenne (51,6 %) sont parfois
réunies en matière de management d'entreprise tunisienne. Ceci
s'explique, principalement, par des questions historiques et secondairement,
par  des  considérations  de  proximité.  En  effet,  si  le 
premier  critère  d'histoire  est  pris  en compte de façon
primordiale, c'est parce que le second n'est jamais vérifié dans
le cadre de la culture africaine. La globalisation et l'internationalisation des marchés
ont rendu nécessaire une certaine adaptation du
référentiel socioculturel tunisien aux enjeux communautaires
mondiales. De ce fait, 64,5 % des intervenants pensent que la notion de
globalisation et d'ouverture extérieure commencent (parfois) à
s'introduire dans la gestion de l'entreprise tunisienne. Enfin, selon 53,2 % des questionnés le mode de gestion et
le management d'entreprise intègre parfois des
spécificités tunisiennes. 
| Appréciation Ï | Essentiellement | Aléatoire | Inexistant |  
| Eléments Ó |  
| Management de l'entreprise | 37,1 % | 51,6 % | 11,3 % |  
| Comportement des salariés | 30,6 % | 48,4 % | 21 % |  
| L'intérêt | 56,5 % | 35,5 % | 8,1 % |  
| L'équité | 1,6 % | 56,5 % | 41,9 % |  
| L'aspect individualiste | 62,9 % | 27,4 % | 9,7 % |  
| Discipline | 11,3 % | 74,2 % | 14,5 % |  
| Loyauté | 14,5 % | 56,5 % | 29 % |  
| Débrouardise | 46,8 % | 38,7 % | 14,5 % |  
| Implication | - | 91,9 % | 8,1 % | 
Sur la base de neuf éléments
caractéristiques de la culture et de l'éthique des affaires en général,  nous  avons  pu  détecter, 
à  raison  de  62,9  %,  que  l'aspect  individualiste  est  un
comportement  essentiellement  observé  en  matière  de  gestion 
de  l'entreprise  tunisienne. 164 L'individualisme  suppose  la  consécration  de  la 
valeur  personnelle  dans  les  affaires.  Ce résultat  est  plus 
ciblé  vers  la  recherche  de  l'intérêt  personnel  (56,5
 %),  au  détriment  de l'équité et de la
loyauté. Le caractère individuel opportuniste d'une part, et la
rareté des ressources d'autres part, ont poussé le tunisien vers
la recherche de  conditions d'ouverture d'horizon par n'importe quel moyen.
Ainsi, 46,8 % des interviewés attribuent la notion de
``débrouardise'' comme valeur essentielle dans le comportement
managérial du tunisien. Par ailleurs, des valeurs telles que l'équité,
la discipline, la loyauté et l'implication se trouvent
aléatoirement réunies. Pour 56,5 % des intervenants,
l'équité et la loyauté dans la gestion  de  l'entreprise 
sont  aléatoirement  rencontrées.  De  même,  74,2  %  des 
questionnés optent  pour  le  caractère  aléatoire  de  la
 discipline  dans  la  culture  managériale  tunisienne. Enfin,
l'implication est, à raison de 91,9 %, une pratique parfois
intégrée dans la gestion de l'entreprise tunisienne. En  conclusion,  on  peut  dire  que  51,6  %  des 
intervenants  optent  pour  l'existence,  de façon  aléatoire, 
d'une  culture  managériale  proprement  tunisienne  dans  la  direction
 des entreprises.  Parallèlement,  un  comportement  de 
salariés,  proprement  tunisien,  est  détecté
aléatoirement à raison de 48,4 %. La culture managériale
tunisienne se heurte à un mélange de valeurs consacrées, issues principalement des
traditions et coutumes, héritées historiquement, en raison de la
proximité territoriale et du positionnement stratégique de la
Tunisie. La  détection  d'un  référentiel 
socioculturel  tunisien  en  matière  de  management  est
aléatoire.   Ce   ``modèle   culturel''   reste   pourtant  
caractérisé   par   l'aspect   individualiste opportuniste et
débrouilleur observé dans la gestion de l'entreprise
tunisienne. 
| Appréciation Ï | Essentiellement | Limité (ou aléatoire) | Neutre |  
| C.I.E Ó |  
| Le marché | 75,8 % | 24,2 % | - |  
| Le contexte légal | 59,7 % | 37,1 % | 3,2 % |  
| Le référentiel sociologique | 19,4 % | 51,6 % | 29 % | 
165 Pour  conclure,  on  peut  dire  que  le  marché  et  le 
contexte  légal  ont  été  appréciés
essentiels pour le management de l'entreprise, respectivement, à raison
de 75,8 % et de 59,7 % des personnes questionnées. Alors que le
référentiel socioculturel a été
considéré, à raison de 51,6 %, à effet limité et aléatoire en
matière de gestion d'entreprise. 
3-2  La  comptabilité  tunisienneLa deuxième partie du questionnaire a été
réservée aux traitements de la comptabilité tunisienne  en
 tant  qu'objet  de  normalisation  et  outil  de  management  et  de  gestion 
de l'entreprise. 
| Appréciation Ï | Totalement | Partiellement | En aucun cas |  
| Eléments Ó |  
| A actualiser | 1,6 % | 96,8 % | 1,6 % |  
| A changer | 1,6 % | 25,8 % | 72,6 % |  
| Adapté au niveau de développement du
marché tunisien | 30,6 % | 64,5 % | 4,8 % |  
| Cohérente par rapport aux autres droits | 16,1 % | 80,6 % | 3,2 % |  
| Adapté au référentiel socioculturel
tunisien | 4,8 % | 59,7 % | 35,5 % | 
Pour  ce  qui  est  de  la  normalisation  comptable  tunisienne,
 le  système  comptable  des entreprises  tunisiennes,  issu  de  la  loi  n°112  du 
30  décembre  1996,  a  été  jugé  adapté
partiellement  au  niveau  de  développement  du  marché 
tunisien.  Selon  64,5  %  des  experts comptables, le système comptable
des entreprises tunisiennes doit être actualisé pour pouvoir
recouvrir et prévenir l'ensemble des opérations et nouveaux
phénomènes du marché. De   même,   le   degré   de   cohérence  
de   la   comptabilité,   par   rapport   à   l'arsenal
réglementaire  tunisien,  a  été  partiellement 
vérifié,  à  raison  de  80,6  %  des  personnes
interviewées.  Enfin,  le  système  comptable  tunisien  a 
été  jugé  partiellement  adapté  aux
spécificités culturelles tunisiennes, pour 59,7 % des experts
comptables intervenus. Ce constat est tout à fait logique, du fait de
l'alignement de la normalisation comptable tunisienne  sur  le 
référentiel  international  de  l'IASB  et  l'adaptation 
partielle  du  système 166 comptable   des   entreprises   aux   exigences  
réglementaires,   culturelles   et   économiques tunisiennes. Ainsi,  selon  96,8  %  des  questionnés,  la 
normalisation  comptable  tunisienne  est  à actualiser, partiellement.
Alors que 72,6 % des interviewés, estiment qu'elle n'est en aucun cas
à changer. Cela s'explique par le total accord des professionnels sur
l'orientation de la comptabilité  tunisienne vers  les  aspects 
internationaux  de  l'IASB et  la  prise  en  compte  de l'enjeu de la
mondialisation économique et l'internationalisation des
marchés. 
| Appréciation Ï | Essentiel | Valorisable | Discutable (limité) |  
| Eléments de comptabilité
Ó |  
| Principes comptables | 91,9 % | 8,1 % | - |  
| Procédures de traitements comptables (techniques comptables) | 54,8 % | 37,1 % | 8,1 % |  
| Données   comptables   (les   inputs   et   les
états de synthèse) | 58,1 % | 37,1 % | 4,8 % |  
| Outil de management | 33,9 % | 48,4 % | 17,7 % | 
Pour   les   experts   comptables,   la   comptabilité  
est   essentiellement   des   principes comptables  (caractéristiques  qualitatives  de 
l'information,  hypothèses  sous-jacentes  et  des conventions
comptables) et des techniques de représentation des faits
économiques dans les états financiers (essentiellement des
procédures de traitements des opérations d'exploitation et des procédures de traitement des opérations
d'investissement). Cependant,  48,4  %  des  enquêtés,  estiment 
que  la  comptabilité  en  tant  qu'outil  de gestion et de management
d'entreprise  est seulement valorisable pour les professionnels et même 
pour  les  chefs  d'entreprises.  ``Valorisable''  est  un  mot  qui  est 
censé  prédire  le caractère secondaire de la
comptabilité en tant qu'outil de management. A  contrario,  selon  91,9  %  des  intervenants,  la 
comptabilité  est  essentiellement  des critères de
qualité assignés à l'information et des principes
conceptuels de base, destinés à favoriser  l'achèvement 
du  processus  comptable.  Parallèlement,  la  comptabilité  en 
tant  que procédures  de  traitements  comptables  et  des 
données  comptables  (les  états  financiers,  les autres 
informations :  l'information  sur  les  comptes  prévisionnels, 
l'état  sur  les  ressources humaines, le rapport sur les performances
environnementales et l'état sur la technologie, et 167 les   inputs   aux   traitements   comptables),   a  
été   appréciée,   pareil,   essentiel,   à 
 raison, respectivement, de 54,8 % et de 58,1 % des questionnés. 
| AppréciationÏ | Essentiellement | Supplétive | Jamais |  
| Utilisations comptables Ó |  
| Outil de prise de décision | 67,7 % | 25,8 % | 6,5 % |  
| Outil de communication | 69,4 % | 30,6 % | - |  
| Outil de contrôle des réalisations | 59,7 % | 37,1 % | 3,2 % |  
| Outil de positionnement | 32,3 % | 53,2 % | 14,5 % | 
``La  fonction  comptable  n'existerait  pas  si  elle
n'était  pas  exigée  par  la  loi'',  phrase citée par plusieurs enquêtés lorsque nous
leurs avons posé cette question. Cette remarque est pertinente 
puisqu'elle  oriente  la  pratique  comptable  des  entreprises  tunisiennes 
vers  la satisfaction des seuls besoins de l'Etat en matière
d'impôt. Seules quelques entreprises tunisiennes (d'après la
majorité des questionnés) ont saisi l'opportunité   de  
faire   valoir   la   comptabilité   en   tant   qu'outil   de  
management.   Les professionnels  estiment,  à  raison  de  67,7  %  des
 intervenants,  que  la  comptabilité  ne  serait utile sans une
vocation de prise de décision managériale. Parallèlement,
la comptabilité est jugée essentielle pour la communication
(système d'information de gestion de l'entreprise) et le contrôle des réalisations de l'entreprise, cette
estimation atteint, respectivement, les 69,4 % et les 59,7 % de l'ensemble des experts comptables
questionnés. Par ailleurs, selon 53,2 % des  enquêtés,  le 
positionnement  de  l'entreprise  tunisienne  par  rapport  à  ses 
données comptables et à ceux de la concurrence reste
supplétif. Malheureusement,  l'attitude  et  les  convictions 
professionnelles   de   l'utilité  de  la comptabilité en tant
qu'outil de management pour l'entreprise s'heurtent en pratique avec le
caractère secondaire assigné à la comptabilité en
générale par les propriétaires d'entreprises. Ceci  explique,  en  partie,  le  niveau  d'efficience  faible
 du  marché  tunisien  lié  à l'insatisfaction de
l'hypothèse de transparence financière. En effet, les entreprises
tunisiennes sont  généralement  des  petites  et  moyennes 
entreprises  familiales  caractérisées  par  un reporting
comptable orienté, principalement, vers les besoins internes de
l'entité et ignorant tout prise en compte externe (à l'exception
de l'Etat). De ce fait, la qualité de l'information divulguée
reste encore faible. A cela s'ajoute la difficulté de réunir,
à la fois, l'ensemble des principes comptables conceptuels dans
l'information divulguée dans les états de synthèse. 168 
| Appréciation Ï | Toujours | Parfois | Jamais |  
| Principes comptables Ó |  
| L'intelligibilité | 21 % | 56,5 % | 22,6 % |  
| La pertinence | 24,2 % | 67,7 % | 8,1 % |  
| La fiabilité | 24,2 % | 56,5 % | 19,4 % |  
| La comparabilité | 19,4 % | 48,4 % | 32,3 % |  
| Hypothèses sous-jacentes | 11,3 % | 59,7 % | 29 % |  
| Conventions comptables | 21 % | 45,2 % | 33,9 % | 
Selon  56,5  %  des  questionnés,  les  critères 
d'intelligibilité  et  de  fiabilité  sont  parfois difficilement réalisable  en matière
d'information  financière à divulguer.  De même, 67,7 % des
interviewés, estiment que la pertinence est une qualité
d'information parfois difficile à atteindre. Parallèlement,  le
respect de la comparabilité des hypothèses sous jacentes  et des
conventions comptables est parfois difficile à prédire, à
raison, respectivement, de 48,4 %, de 59,7 % et de 45,2 % des experts comptables
enquêtés. La quantité et la qualité de l'information
divulguée sur le marché tunisien expliquent, en quelque sorte, la non prise en compte, par les entreprises
tunisiennes, de la comptabilité en tant qu'outil de gestion. SECTION II : VALIDATION DE LA PROPOSITION DE
RECHERCHEDans  la  première  partie  de  cette  section,  nous 
allons  essayé  d'analyser  le  sens  de l'interaction existant entre le
cadre institutionnel de l'économie et la comptabilité tunisienne.
Ensuite nous allons essayé de vérifier la nature de la relation
entretenue entre les différents axes du cadre institutionnel de
l'économie et la comptabilité tunisienne. Dans une seconde partie, nous répondrons à notre
problématique de travail en essayant de  chercher  la  nature  de  la  relation  entretenue  entre  le
 cadre  institutionnel  de  l'économie tunisienne et la
comptabilité générale. 169 
| AppréciationÏ | Toujours | Parfois | Jamais |  
| Eléments Ó |  
| Traduit la régularité du fonctionnement du
marché (assurer la régulation des informations traduites sur le
marché) | 38,7 % | 46,8 % | 14,5 % |  
| Traduit l'éthique contractuelle | 33,9 % | 48,4 % | 17,7 % |  
| Subit l'influence des mouvements transactionnels | 67,7 % | 25,8 % | 6,5 % | 
Paragraphe 1 : Les motifs de l'interaction entre le cadre
institutionnel de l'économie et la comptabilité tunisienneSelon  67,7  %  des  enquêtés,  le  construit 
comptable  subit  toujours  l'influence  des mouvements  transactionnels.  Ce  résultat  est 
légitime  puisque  on  ne  peut  normaliser  ou comptabiliser des faits
et des phénomènes n'existant pas sur le marché. Pour  46,8  %  des  experts  comptables  interviewés, 
la  comptabilité  traduit,  parfois,  la régularité  du 
fonctionnement  du  marché.  Alors  qu'elle  traduit,  à  raison 
de  48,4  %  des questionnés, l'éthique contractuelle. La traduction de l'éthique contractuelle suppose la
réunion des partenaires internes et externes à l'entreprise par
un ``noeud de contrats'' justifié et concrétisé par la
représentation des faits économiques issue des documents
comptables. La  régularité  du  fonctionnement  du 
marché  est  assurée  par  l'existence  d'un  contexte
légal cohérent et exhaustif, ce cadre réglementaire doit
stimuler la conduite et la prospérité des affaires. La
comptabilité est une forme de réglementation économique et
financière, elle est amenée par conséquent à traduire une
certaine régularité du fonctionnement du marché. 
| AppréciationÏ | Essentiellement | Contingent | Supplétive |  
| Eléments Ó |  
| Sources des problèmes comptables à
normaliser | 61,3 % | 25,8 % | 12,9 % |  
| Utilisateur  d'information  et  garant de la transparence
financière | 37,1 % | 54,8 % | 8,1 % |  
| Lieu de conditionnement de la normalisation comptable | 19,4 % | 53,2 % | 27,4 % |  
| Lieu de conditionnement de l'intensité des
données à traiter par la comptabilité | 30,6 % | 51,6 % | 17,7 % | 
170 La  comptabilité  est  une  technique  née  de 
la  pratique,  elle  a  été  pendant  longtemps l'oeuvre  
d'improvisation   et   de   tâtonnement   individuel   et   collectif  
issu   d'une   certaine évolution des affaires et des
phénomènes commerciaux. Et c'est au quinzième
siècle, que la première  forme  de  normalisation  a  vu  le 
jour  suite  aux  travaux  du  moine  italien  ``Luca Pacioli'' (Summa di
arithmetica, geometria, proportioni, et proportionalita). A partir de cette
oeuvre  constituant  la  date  de  création  conceptuelle  de  la 
notion  de  partie  double,  la normalisation comptable poursuit un
développement considérable qui est en étroite relation
avec l'évolution du marché. La naissance des fusions acquisitions, du goodwill, des
regroupements d'entreprises, des  nouveaux  instruments  financiers  sont 
l'oeuvre  de  l'évolution  du  marché.  Sans  ces
phénomènes  récents  et  novateurs  on  ne  peut  parler 
de  normalisation  comptable  puisque  la comptabilité ne trouvera pas
des sujets et des problèmes à conceptualiser. Ceci confirme la
position adoptée par  les  experts comptables interviewés
puisqu'ils considèrent, à  raison de 61,3   %,   que   le   marché   est   essentiellement  
une   source   des   problèmes   comptables   à normaliser. Selon  54,8  %  des  intervenants,  le  marché  agit, 
d'une  manière  contingente,  sur  la comptabilité  en  tant 
qu'utilisateur  d'information  et  garant  de  la  transparence 
financière. Toute organisation, à but lucratif ou non, consomme
des ressources afin d'offrir des biens et services. Ce faisant, elle
crée et répartit de valeur. Le rôle de la
comptabilité est de produire de l'information sur ce processus afin de satisfaire une demande
interne et externe et assurer une meilleure allocation de la valeur créée. Elle
constitue par conséquent, le moyen privilégié
d'information des acteurs du marché. Le  cadre  conceptuel  de  la  comptabilité  offre 
certains  critères  de  qualité  destinés  à
traduire   une   meilleure efficience   informationnelle   du   marché. 
 Ces   caractéristiques qualitatives de l'information stimulent la
transparence financière du marché. Pour 53,2 % des enquêtés, le marché
tunisien agit aléatoirement sur la comptabilité en tant  que 
lieu  de  conditionnement  de  la  normalisation  comptable.  Le  marché
 peut  agir, directement  ou  indirectement,  sur  le  processus  de 
normalisation  comptable.  Il  peut  agir directement en tant que responsable
de la normalisation comptable (cas de la commission des opérations  en 
bourse  américaine :  SEC),  ce  qui  n'est  pas  le  cas  de  la 
Tunisie.  Il  peut  agir 171 indirectement  sur  la  normalisation  comptable  par  le 
biais  des  acteurs  du  marché  qui constituent des groupes de pression
lors des avis et consultations, relevant du ``due process procedure''. Enfin,  selon  51,6  %  des  questionnés,  le 
marché  agit  sur  la  comptabilité,  de  façon
contingente, en tant que  lieu de conditionnement de l'intensité des
données à traiter par la comptabilité. En effet, les
inputs aux traitements comptables sont l'oeuvre de la confrontation entre
l'offre et la demande du marché.  Le  marché intervient  à
la  fois, sur la quantité et la qualité de l'information à
traduire dans les documents comptables. Dans le cadre des crises
économiques, par exemple, l'intensité de la matière
première à traiter par la comptabilité (les inputs) se
trouve limitée. Parallèlement, les conditions de facturation, par
exemple, influent sur la qualité de l'information primaire à
traiter par la comptabilité. 
| Appréciation Ï | La comptabilité suit  le droit | Relation contingente | Le droit est indépendant de la
comptabilité |  
| Le contexte légal Ó |  
| Droit fiscal | 48,4 % | 29 % | 22,6 % |  
| Droit commercial | 37,1 % | 33,9 % | 29 % |  
| Droit des sociétés | 56,5 % | 24,2 % | 19,4 % |  
| Droit pénal | 12,9 % | 35,5% | 51,6 % | 
La comptabilité est un sous produit du droit fiscal, du
droit commercial et du droit des sociétés. En effet, l'enquête confirme ce
raisonnement, respectivement, à raison de 48,4 %, de  37,1  %  et  de  56,5  %  des  experts  comptables 
questionnés.  Cependant,  51,6 %  des interviewés estiment que le
droit pénal est totalement indépendant de la
comptabilité. La  relation  entretenue  entre  la  comptabilité  et 
la  fiscalité  n'est  pas  une  réflexion récente, elle
est née depuis quelques millénaires. Historiquement, la pratique
comptable a été proprement  réservée  pour  servir 
les  intérêts  de  ``l'Etat''  en  matière  d'impôts.
 Une  telle interaction reste encore valable, sauf que, l'évolution de
l'économie et des affaires a changé considérablement la
forme et le contenu des deux disciplines. La  comptabilité  est  toujours  la  source  principale 
du  calcul  de  l'assiette  imposable  à l'entreprise. La
fiscalité se base sur le résultat comptable pour pouvoir
déterminer le montant 172 déclaratif de l'Impôt sur les
Sociétés (IS), elle se base sur les éléments de
paie pour pouvoir arrêter le total de l'Impôt sur le Revenue des
Personnes Physiques (IRPP), elle se base sur le chiffre  d'affaire  et  la 
valeur  des  achats  pour  détecter  le  montant  de  la  Taxe  sur  la 
Valeur Ajoutée (T.V.A) à verser pour la trésorerie
publique, etc. Depuis   toujours,   la   comptabilité   est   au  
service   de   la   fiscalité,   elle   suit   ses recommandations  et 
ses  obligations  pour  pouvoir  éviter 
l'interpénétration  entre  les  deux réglementations.
Cependant, cette interdépendance n'est pas totale, la
comptabilité peut offrir des  options  et  des  procédures  non 
admises  par  la  fiscalité  (modes  d'amortissements  et  de provisions
par exemple) et dont le traitement est essentiel pour la promotion de la
discipline comptable.  De  ce  fait  les  préparateurs  des  documents 
comptables  cherchent  souvent  des options comptables admises par la
fiscalité afin d'éviter le coût de retraitement des
donnés comptables pour des besoins d'impôts. Pour ce qui est du droit des sociétés
commerciales, la comptabilité converge toujours vers  les  exigences  de
 la  réglementation.  Le  droit  des  sociétés 
commerciales  tunisiennes réglemente   l'intervention   des   experts  
comptables   pour   chaque   type   de   société.   Par
conséquent, La comptabilité poursuit les recommandations de la
loi des sociétés, citant, par exemple,  l'obligation 
d'élaborer,  au  moins,  une  fois  par  ans  l'inventaire  physique 
des sociétés.  Toute  fois,  la  constatation  de 
l'interdépendance  entre  la  comptabilité  et  le  droit
pénal est tout à fait légitime. En effet, le droit
pénal fixe seulement les sanctions relatives aux infractions  et 
délits  effectués  suite  à  l'exercice  de  la  fonction 
par  les  professionnels  de comptabilité. Il n'influe en aucun cas, ni
sur le contenu, ni sur la forme de la normalisation comptable. 
| AppréciationÏ | Essentiellement | Contingent | Supplétive |  
| Eléments Ó |  
| Source de concrétisation de l'intérêt
générale | 32,3 % | 21 % | 46,8 % |  
| Source de réglementation économique et
financière | 77,4 % | 8,1 % | 14,5 % |  
| Moyen de garantie de la sécurité des
transactions | 64,5 % | 12,9 % | 22,6 % |  
| Congruence avec les autres composantes du contexte
légal | 30,6 % | 35,5 % | 33,9 % | 
173 L'analyse de la nature de la relation entretenue entre le
contexte légal et la comptabilité révèle que 77,4 %
des enquêtés, pensent que le cadre réglementaire agit sur
la comptabilité, essentiellement, en tant que source de
réglementation économique et financière.
Parallèlement,  selon  64,5  %  des  questionnés,  le  contexte 
légal  agit  sur  la  comptabilité, essentiellement, en tant que
moyen de garantie de la sécurité des transactions. Pour 35,5 %
des  interviewés,  le  contexte  légal  influence,  de 
façon  contingente,  la  comptabilité  pour pouvoir assurer la
cohérence et l'harmonie avec ses autres composantes. Enfin, 46,8 % des
intervenants, estiment que le contexte légal influence, de
manière supplétive, la comptabilité en tant que source de concrétisation de
l'intérêt général. Le contexte légal est le seul responsable de la
normalisation économique et financière, destinée à
assurer une certaine organisation dans le déroulement des affaires. Par
conséquent, la comptabilité en tant que produit économique et
financier constitue un sous produit de ce contexte. Le contexte légal est un moyen de garantie de la
sécurité des transactions, il stimule un climat favorable pour le
bon déroulement des affaires. La comptabilité assure,
également, les éléments  de  preuves  liés  aux 
opérations  de  l'entreprise  avec  son  environnement,  assurant ainsi
une garantie de la sécurité des transactions. L'ensemble des branches du droit constitue le contexte
légal de la nation, il offre un tout indissociable qu'il convient
d'harmoniser. Enfin, la comptabilité est un jeu social indispensable
pour servir l'intérêt général des utilisateurs   de 
 l'information.   Parallèlement,   le   contexte   légal   est  
censé   favoriser   la satisfaction de l'intérêt
partagé au détriment de l'intérêt particulier. 
| AppréciationÏ | Toujours | Parfois | Jamais |  
| Eléments Ó |  
| Déontologie professionnelle | 22,6 % | 66,1 % | 11,3 % |  
| Ethique   de   représentation   (respect   de   la
réalité économique de l'entité dans le reporting
comptable)) | 30,6 % | 45,2 % | 24,2 % |  
| Culture comptable continentale | 19,4 % | 38,7 % | 41,9 % |  
| Culture comptable anglo-saxonne | 14,5 % | 53,2 % | 32,3 % |  
| Culture spécifiquement tunisienne | 24,2 % | 46,8 % | 29 % | 
174 L'analyse   théorique   de   la   relation   entretenue
  entre   le   référentiel   sociologique, composant du cadre
institutionnel de l'économie, et la comptabilité
révèle que la déontologie comptable,   l'éthique  
de   représentation   et   la   culture   comptable   sont   les  
éléments socioculturels influants le devrait être en
matière de comptabilité. Selon 66,1 % des enquêtés, la déontologie
professionnelle agit, parfois, sur le construit et la production comptable. Pour 45,2 % des questionnés,
le respect d'une certaine éthique de représentation influence,
parfois, la production et la normalisation comptable tunisienne. Les professionnels comptables sont chargés, directement ou
indirectement, de définir les sujets objets de normalisation comptable et les
modalités d'exercice de la profession. Ils sont censés assez 
intégrer au sein de l'ordre des  experts comptables tunisiens pour
assurer l'honneur  et  l'indépendance  de  la  profession  et  faire 
respecter  la  déontologie  comptable. Ainsi,  la  déontologie 
professionnelle  agit  sur  la  comptabilité  pour  favoriser  les 
conditions d'exercice de la profession et limiter les conflits
d'intérêts. L'éthique  de  représentation  suppose  la 
soumission  de  la  comptabilité  à  des  valeurs permettant  la 
traduction  fidèle  de  la  réalité  économique. 
Ces  valeurs  sont  ancrées  dans  la manière de penser des
préparateurs de comptes même sans aucune obligation légale
tacite à ce sujet. Pour  ce  qui  est  de  la  culture  comptable,  le  constat 
montre  la  prédominance  de  deux modèles culturels courants
à savoir : · Le modèle culturel continental ; et · Le modèle culturel anglo-saxon. Selon 53,2 % des questionnés, la comptabilité
tunisienne est parfois stimulée par des considérations  
culturelles   anglo-saxonnes.   Alors   que,   pour   41,9   %   des  
enquêtés,   la comptabilité tunisienne ne poursuit jamais
des stimulations culturelles continentales. La tendance partielle de la comptabilité tunisienne
vers des considérations culturelles anglo-saxonnes  est  tout  à 
fait  légitime  du  fait  de  l'alignement  du 
référentiel  comptable tunisien sur la normalisation comptable de
l'IASB. 175 Pour 46,8 % des intervenants, la comptabilité
tunisienne garde parfois des spécificités culturelles propre
à elle. Ce constat est légitime du fait que le
référentiel comptable tunisien, bien qu'aligné sur les
normes de l'IASB, garde parfois de l'identité culturelle tunisienne. 
| AppréciationÏ | Toujours | Parfois | Jamais |  
| Hypothèses Ó |  
| Le cadre institutionnel de l'économie agit sur la
comptabilité | 67,7 % | 32,3 % | - |  
| La comptabilité agit sur le cadre institutionnel de
l'économie | 6,5 % | 43,5 % | 50 % |  
| Relation d'interaction exercée mutuellement | 4,8 % | 38,7 % | 56,5 % | 
Le résultat de notre enquête confirme le sens de la
nature de relation entretenue entre le cadre  institutionnel  de  l'économie  et  la 
comptabilité.  En  effet,  67,7  %  des  personnes interviewées,
confirme que le cadre institutionnel de l'économie, à travers ses
différents axes, agit  sur  la  comptabilité  et  non  le 
contraire.  Selon  50  %  des  questionnés,  il  n'y  a  jamais
d'influence  de  la  comptabilité  sur  le  cadre  institutionnel  de 
l'économie  tunisienne.  Pareil, 56,5  %  des  enquêtés  pensent  qu'il  n'y  a 
jamais  de  relation  d'interaction,  mutuelle  et équilibrée, entre la comptabilité et le
cadre institutionnel de l'économie. 
Paragraphe 2 : La nature de la relation entre le cadre
institutionnel de l'économie et la comptabilité tunisienneDans le cadre de cette partie nous allons essayé de
répondre à notre problématique de recherche à
savoir ``quelle est la nature de la relation existant entre la
cadre institutionnel de  l'économie  et  la  comptabilité 
''.  Par  la  suite  nous  allons  tenter  de  valider 
l'une  des hypothèses de résultat suivant : · le cadre institutionnel de l'économie
conditionne les choix comptables. · la comptabilité a des impératifs
qui sont indépendant du cadre institutionnel de
l'économie. · La comptabilité comporte des
éléments spécifiques et des éléments
d'adaptabilité par rapport au cadre institutionnel de
l'économie. 176 
2-1 Le  marché  et  la  comptabilité 
tunisienne
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Principes comptables Ó |  
| Les critères de qualité | 35,5 % | 45,2 % | 19,4 % |  
| Les hypothèses et conventions comptables | 35,5 % | 54,8 % | 9,7 % | 
Selon 45,2 % des enquêtés, le marché
influence les critères de qualité de l'information (l'intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et
la comparabilité) de façon limitée (contingente). Il influence aléatoirement, à raison de 54,8 %
des questionnés, les hypothèses et conventions comptables. Les
principes comptables sont conceptualisés pour asseoir une base de
réflexion comptable destinée à traduire la
réalité économique de l'entité et améliorer
par conséquent, l'efficience informationnelle du marché.
Attribuer à la comptabilité la vocation d'instrument d'efficience
des marchés, pousse le marché à influencer,
aléatoirement voir de façon limitée, la conceptualisation et le respect des principes comptables. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Les procédures liées Ó |  
| Aux opérations d'exploitation | 54,8 % | 38,7 % | 6,5 % |  
| Aux opérations d'investissement | 54,8 % | 40,3 % | 4,8 % | 
Pour  54,8  %  des  interviewés,  le  marché  est 
déterminant  dans  la  normalisation  et  le traitement  des  opérations  d'exploitation  et 
d'investissement.  Ceci  est  tout  à  fait  légitime puisque  on
 ne  peut,  ni  normaliser,  ni  utiliser  des  techniques  comptables,  en 
dehors  des considérations  du  marché.  Les  procédures 
de  traitements  comptables  liées  aux  opérations
d'exploitation  sont  ceux  rattachées  à  la  gestion  des 
stocks,  à  la  gestion  des  clients,  à  la gestion  des 
ventes  et  des  achats,  des  matières  premières,  des 
marchandises,  des  produits commerciales,   etc.   Les   procédures  
de   traitements   comptables   liées   aux   opérations
d'investissement  sont  celles  rattachées  à  l'acquisition  des
 actifs,  à  l'amortissement  des immobilisations, etc. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Données comptables Ó |  
| Les états financiers | 50 % | 45,2 % | 4,8 % |  
| Les autres informations | 33,9 % | 56,5 % | 9,7 % |  
| Les inputs de traitements comptables | 58,1 % | 38,7 % | 3,2 % | 
177 Le marché est déterminant pour la structuration et
la production des états de synthèses et des inputs aux traitements comptables, respectivement
à raison de 50 % et de 58,1 % des intervenants.  Il  est  par  contre 
à  influence  contingente  voir  limitée  concernant  les  autres
informations, à raison de 56,5 % des enquêtés. La  formalisation  et  la  production  des  données 
comptables  sont  des  sous  produits  du marché.  En  effet,  la 
structuration  et  la  divulgation  des  données  comptables  sont 
largement influencées  par  une  certaine  pratique  sur  le 
marché.  Pour  les  autres  informations,  la structuration  des 
données  à  publier  est  en  fonction  de  l'appréciation
 du  préparateur,  d'où l'influence contingente limitée du
marché sur ce type d'information. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Utilisations comptablesÓ |  
| Outil de prise de décision | 62,9 % | 37,1 % | - |  
| Outil de communication | 50 % | 43,5 % | 6,5 % |  
| Outil de contrôle des réalisations | 35,5 % | 51,6 % | 12,9 % |  
| Outil de positionnement | 30,6 % | 56,5 % | 12,9 % | 
Enfin, le marché est déterminant lors de
l'utilisation de la comptabilité comme outil de prise de décision et de communication, respectivement
à raison de 62,9 % et de 50 % des interviewés. Par ailleurs, il
est d'influence contingente voir limitée lors de l'utilisation de la
comptabilité en tant qu'outil de contrôle des réalisations
et de positionnement, respectivement, selon 51,6 % et 56,5 % des
intervenants. Les utilisations managériales de la comptabilité
se basent essentiellement sur le degré d'appréciation des
données comptables par les responsables de gestion. Dans les entreprises
tunisiennes,  malheureusement,  la  prise  en  compte  de  la 
comptabilité  comme  outil  de management  est  rare.  Par  contre, 
pour  les  professionnels,  la  comptabilité  acquièrt  plus  de
valeur et d'importance lors de son utilisation comme outil de gestion de
l'entreprise. Dans ce cas, le marché sera déterminant pour le
management comptable puisqu'il est d'une part, le responsable du
conditionnement de la structure, s'il y on a une, et du contenu des 
données  comptables  considérés  comme  principal  outil 
de  gestion,  et  d'autre  part,  un acteur à prendre en
considération lors de la gestion comptable. 178 Le  tableau  suivant  illustre,  globalement,  le  degré 
d'influence  du  marché  sur  les éléments de la
comptabilité financière tunisienne : 
| Eléments de Comptabilité | Marché |  
|   |  
| Principes comptables | Critères de qualité | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre |  
| 35,5 % | 45,2 % | 19,4 % |  
| Hypothèses et conventions comptables | 35,5 % | 54,8 % | 9,7 % |  
| Procédures de traitements comptables | Opérations d'exploitation | 54,8 % | 38,7 % | 6,5 % |  
| Opérations d'investissement | 54,8 % | 40,3 % | 4,8 % |  
| Informations et données | Les états de synthèse | 50 % | 45,2 % | 4,8 % |  
| Les autres informations | 33,9 % | 56,5 % | 9,7 % |  
| Les inputs aux traitements comptables | 58,1 % | 38,7 % | 3,2 % |  
| Utilisations | Outil de prise de décision | 62,9 % | 37,1 % | - |  
| Outil de communication | 50 % | 43,5 % | 6,5 % |  
| Outil de contrôle des réalisations | 35,5 % | 51,6 % | 12,9 % |  
| Outil de positionnement | 30,6 % | 56,5 % | 12,9 % | 
Par  conséquent,  on  peut  déduire  que  la 
comptabilité  peut  être  considérée  comme  un sous-produit du marché mais à des degrés
variables en fonction de l'élément de comptabilité à prendre en considération. 
2-2 Contexte  légal  et  comptabilité 
tunisienne
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Principes comptables Ó |  
| Les critères de qualité | 45,2 % | 48,4 % | 6,5 % |  
| Les hypothèses et conventions comptables | 45,2 % | 53,2 % | 1,6 % | 
Selon  48,4  %  des  enquêtés,  le  contexte 
légal  influence  les  critères  de  qualité  de l'information (l'intelligibilité, la pertinence, la
fiabilité et la comparabilité) de façon limitée (contingente). Il influence aléatoirement, à raison
de 53,2 % des questionnées, les hypothèses et conventions comptables. 179 Le  contexte  légal  influence  les  principes 
comptables  pour  asseoir  une  crédibilité  à
l'information divulguée et satisfaire les besoins de l'Etat en
matière d'impôt et d'organisation d'entreprises commerciales. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Les procédures liées Ó |  
| Aux opérations d'exploitation | 66,1 % | 32,3 % | 1,6 % |  
| Aux opérations d'investissement | 69,4 % | 29 % | 1,6 % | 
Respectivement,  pour  66,1  %  et  69,4  %  des  
interviewés,  le  contexte  légal  est déterminant   dans   la   normalisation   et   le  
traitement   des   opérations   d'exploitation   et d'investissement. Le contexte légal est déterminent pour la
normalisation des procédures de traitements comptables, puisque il est
sensé stimuler des techniques qui convergent avec les obligations des 
autres  types  de  droit.  Il  est  influent  sur  l'application  des 
procédures  de  traitements comptables, étant donné que
les préparateurs évitent les coûts de retraitements,
fiscaux par exemple, en optant pour des options cohérentes avec les
autres réglementations. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Données comptables Ó |  
| Les états financiers | 69,4 % | 29 % | 1,6 % |  
| Les autres informations | 38,7 % | 50 % | 11,3 % |  
| Les inputs de traitements comptables | 43,5 % | 48,4 % | 8,1 % | 
Le  contexte  légal  est  déterminant  pour  la 
structuration  et  la  production  des  états  de synthèses, à raison de 69,4 % des intervenants.
Il est par contre à influence contingente voir limitée  
concernant   les   autres   informations   et   les   inputs   aux  
traitements   comptables, respectivement à raison de 50 % et de 48,4 %
des enquêtés. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Utilisations comptables Ó |  
| Outil de prise de décision | 61,3 % | 37,1 % | 1,6 % |  
| Outil de communication | 33,9 % | 59,7 % | 6,5 % |  
| Outil de contrôle des réalisations | 19,4 % | 38,7 % | 41,9 % |  
| Outil de positionnement | 16,1 % | 38,7 % | 45,2 % | 
180 Enfin, le contexte légal est déterminant lors de
l'utilisation de la comptabilité comme outil  de  prise  de 
décision,  à  raison  de  61,3  %  des  interviewés. 
Parallèlement,  il  est d'influence contingente voir limitée lors
de l'utilisation de la comptabilité en tant qu'outil de communication, 
à  raison  de  59,7  %  des  questionnés.  Par  ailleurs,  il 
est  neutre  lors  de l'utilisation   de   la   comptabilité   en   tant
  qu'outil   de   contrôle   des   réalisations   et   de
positionnement, respectivement, selon 41,9 % et 45,2 % des intervenants. Le contexte légal est déterminant pour le
management comptable puisque, d'une part, il influence  le  conditionnement, 
de  la  structure,  s'il  y  on  a  une,  et  du  contenu  des  données
comptables considéré comme principal outil de gestion, et d'autre
part, il constitue un cadre à prendre en considération lors de la
gestion comptable. Par ailleurs, le contexte légal est neutre lors du
contrôle des réalisations de l'entreprise avec  les  objectifs 
visés  et  lors  du  positionnement  de  l'entreprise  dans  le  temps 
et  dans l'espace. Le tableau suivant illustre, globalement, le degré
d'influence du contexte légal sur les éléments de la
comptabilité financière tunisienne : 
| Eléments de Comptabilité | Contexte légal |  
|   |  
| Principes comptables | Critères de qualité | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre |  
| 45,2 % | 48,4 % | 6,5 % |  
| Hypothèses et conventions comptables | 45,2 % | 53,2 % | 1,6 % |  
| Procédures de traitements comptables | Opérations d'exploitation | 66,1 % | 32,3 % | 1,6 % |  
| Opérations d'investissement | 69,4 % | 29% | 1,6 % |  
| Informations et données | Les états de synthèse | 69,4 % | 29 % | 1,6 % |  
| Les autres informations | 38,7 % | 50 % | 11,3 % |  
| Les inputs aux traitements comptables | 43,5 % | 48,4 % | 8,1 % |  
| Utilisations | Outil de prise de décision | 61,3 % | 37,1 % | 1,6 % |  
| Outil de communication | 33,9 % | 59,7 % | 6,5 % |  
| Outil de contrôle des réalisations | 19,4 % | 38,7 % | 41,9 % |  
| Outil de positionnement | 16,1 % | 38,7 % | 45,2 % | 
181 En  conclusion,  on  peut  dire  que  la  comptabilité 
financière  contienne  des  éléments conditionnés
et des éléments d'adaptabilités par rapport au contexte
légal tunisien. 
2-3 Référentiel socioculturel et
comptabilité tunisienne
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Principes comptables Ó |  
| Les critères de qualité | 21 % | 45,2 % | 33,9 % |  
| Les hypothèses et conventions comptables | 17,7 % | 50 % | 32,3 % | 
Selon 45,2 % des enquêtés, le
référentiel socioculturel tunisien influence les critères
de qualité  de  l'information  (l'intelligibilité, 
la  pertinence,  la  fiabilité  et  la  comparabilité)  de
façon limitée (contingente). Il influence aléatoirement,
à raison de 50 % des questionnés, les hypothèses et
conventions comptables. Le référentiel socioculturel tunisien intervient
lors de la conceptualisation et la mise en oeuvre des principes comptables. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Les procédures liées Ó |  
| Aux opérations d'exploitation | 27,4 % | 43,5 % | 29 % |  
| Aux opérations d'investissement | 25,8 % | 45,2 % | 29 % | 
Respectivement, pour 43,5 % et 45,2 % des interviewés, le
référentiel socioculturel est d'influence  contingente  voir  limitée  dans  la 
normalisation  et  le  traitement  des  opérations d'exploitation et
d'investissement. 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Données comptables Ó |  
| Les états financiers | 12,9 % | 62,9 % | 24,2 % |  
| Les autres informations | 22,6 % | 53,2 % | 24,2 % |  
| Les inputs de traitements comptables | 21 % | 50 % | 29 % | 
Le  référentiel  socioculturel  tunisien  est 
d'influence  contingente  voir  limitée  dans  la structuration et la production des états de
synthèses, des autres informations et des inputs aux traitements 
comptables,  respectivement  à  raison  de  62,9  %,  de  53,2  %  et 
de  50  %  des intervenants. 182 
| AppréciationÏ | Déterminant | Influence limitée (ou contingente) | Neutre |  
| Utilisations comptablesÓ |  
| Outil de prise de décision | 59,7 % | 25,8 % | 14,5 % |  
| Outil de communication | 46,8 % | 35,5 % | 17,7 % |  
| Outil de contrôle des réalisations | 27,4 % | 48,4 % | 24,2 % |  
| Outil de positionnement | 30,6 % | 38,7 % | 30,6 % | 
Enfin,  le  référentiel  socioculturel  tunisien 
est  déterminant  lors  de  l'utilisation  de  la comptabilité comme outil de prise de décision et de
communication, respectivement à raison de  59,7  %  et  de  46,8  %  des  interviewés.  Par 
ailleurs,  il  est  d'influence  contingente  voir limitée lors de
l'utilisation de la comptabilité en tant qu'outil de contrôle des
réalisations et de positionnement, respectivement, selon 48,4 % et 38,7 % des
intervenants. Le  référentiel  socioculturel  est 
déterminant  pour  le  management  comptable  puisque, d'une part, il
influence le conditionnement, de la structure, s'il y on a une, et le contenu
des données comptables considéré comme principal outil de
gestion, et d'autre part, il constitue un  élément  à  prendre  en 
considération  lors  de  la  gestion  comptable.  Le  tableau  suivant
illustre, globalement, le degré d'influence du référentiel
socioculturel sur les éléments de la comptabilité
financière tunisienne : 
| Eléments de Comptabilité | Référentiel sociologique |  
|   |  
| Principes comptables | Critères de qualité | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre |  
| 21 % | 45,2 % | 33,9 % |  
| Hypothèses et conventions comptables | 17,7 % | 50 % | 32,3 % |  
| Procédures de traitements comptables | Opérations d'exploitation | 27,4 % | 43,5 % | 29 % |  
| Opérations d'investissement | 25,8 % | 45,2 % | 29 % |  
| Informations et données | Les états de synthèse | 12,9 % | 62,9 % | 24,2 % |  
| Les autres informations | 22,6 % | 53,2 % | 24,2 % |  
| Les inputs aux traitements comptables | 21 % | 50 % | 29 % |  
| Utilisations | Outil de prise de décision | 59,7 % | 25,8 % | 14,5 % |  
| Outil de communication | 46,8 % | 35,5 % | 17,7 % |  
| Outil de contrôle des réalisations | 27,4 % | 48,4 % | 24,2 % |  
| Outil de positionnement | 30,6 % | 38,7 % | 30,6 % | 
183 Par conséquent, on peut déduire que la
comptabilité est conditionnée par le référentiel
socioculturel mais à des degrés variables en fonction de
l'élément de comptabilité à prendre en considération. Le  tableau  7  et  le  tableau  8  illustrent  une  vue 
synthétique  et  globale  du  modèle  de recherche traité
dans le cadre de ce mémoire de recherche. Sachant que : -  Les  états  de  synthèses  sont  le  bilan,  le 
compte  de  résultat,  l'état  de  flux  de trésorerie et
les notes aux états financiers. -  Les autres informations sont l'information sur les comptes
prévisionnels, l'état sur les ressources humaines,  le rapport sur  les performances 
environnementales et l'état sur la technologie. -  Les inputs aux traitements comptables constituent la
matière première d'information à prendre en compte par la
comptabilité (les factures, les contrats de société,
etc.). 184 TABLEAU 7 : APPRECIATION QUANTITATIVE DE LA RELATION
ENTRE LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE
TUNISIENNE 
| Eléments de Comptabilité | Le cadre institutionnel de l'économie |  
| Marché | Contexte légal | Référentiel sociologique |  
| Principes comptables | Critères de qualité | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Neutre |  
| 35,5 % | 45,2 % | 19,4 % | 45,2 % | 48,4 % | 6,5 % | 21 % | 45,2 % | 33,9 % |  
| Hypothèses et conventions comptables | 35,5 % | 54,8 % | 9,7 % | 45,2 % | 53,2 % | 1,6 % | 17,7 % | 50 % | 32,3 % |  
| Procédures de traitements comptables | Opérations d'exploitation | 54,8 % | 38,7 % | 6,5 % | 66,1 % | 32,3 % | 1,6 % | 27,4 % | 43,5 % | 29 % |  
| Opérations d'investissement | 54,8 % | 40,3 % | 4,8 % | 69,4 % | 29% | 1,6 % | 25,8 % | 45,2 % | 29 % |  
| Informations et données | Les états de synthèse | 50 % | 45,2 % | 4,8 % | 69,4 % | 29 % | 1,6 % | 12,9 % | 62,9 % | 24,2 % |  
| Les autres informations | 33,9 % | 56,5 % | 9,7 % | 38,7 % | 50 % | 11,3 % | 22,6 % | 53,2 % | 24,2 % |  
| Les inputs aux traitements comptables | 58,1 % | 38,7 % | 3,2 % | 43,5 % | 48,4 % | 8,1 % | 21 % | 50 % | 29 % |  
| Utilisations | Outil de prise de décision | 62,9 % | 37,1 % | - | 61,3 % | 37,1 % | 1,6 % | 59,7 % | 25,8 % | 14,5 % |  
| Outil de communication | 50 % | 43,5 % | 6,5 % | 33,9 % | 59,7 % | 6,5 % | 46,8 % | 35,5 % | 17,7 % |  
| Outil de contrôle des réalisations | 35,5 % | 51,6 % | 12,9 % | 19,4 % | 38,7 % | 41,9 % | 27,4 % | 48,4 % | 24,2 % |  
| Outil de positionnement | 30,6 % | 56,5 % | 12,9 % | 16,1 % | 38,7 % | 45,2 % | 30,6 % | 38,7 % | 30,6 % | 
186 TABLEAU 8 : APPRECIATION QUALITATIVE DE LA RELATION ENTRE
LE CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE ET LA COMPTABILITE TUNISIENNE 
| Eléments de Comptabilité | Le cadre institutionnel de l'économie |  
| Marché | Contexte légal | Référentiel sociologique |  
| Principes comptables | Critères de qualité | Influence limitée (aléatoire) | Influence limitée (aléatoire) | Influence limitée (aléatoire) |  
| Hypothèses et conventions comptables | Influence limitée (aléatoire) | Influence limitée (aléatoire) | Influence limitée (aléatoire) |  
| Procédures de traitements comptables | Opérations d'exploitation | Déterminant | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) |  
| Opérations d'investissement | Déterminant | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) |  
| Informations et données | Les états de synthèse | Déterminant | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) |  
| Les autres informations | Influence limitée (aléatoire) | Influence limitée (aléatoire) | Influence limitée (aléatoire) |  
| Les inputs aux traitements comptables | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Influence limitée (aléatoire) |  
| Utilisations | Outil de prise de décision | Déterminant | Déterminant | Déterminant |  
| Outil de communication | Déterminant | Influence limitée (aléatoire) | Déterminant |  
| Outil de contrôle des réalisations | Influence limitée (aléatoire) | Neutre | Influence limitée (aléatoire) |  
| Outil de positionnement | Influence limitée (aléatoire) | Neutre | Influence limitée (aléatoire) | 
187 L'analyse des données issue du questionnaire
élaboré, permet de soutenir la première hypothèse
de travail à savoir : le cadre institutionnel de
l'économie conditionne les choix comptables.  Ce 
résultat est  vérifié  à  des  proportions 
variables  en  fonction  de  l'élément  de comptabilité
à traiter. Le conditionnement est alors moyen. 
2-4 Degré d'influence de chaque composante du cadre
institutionnel de l'économie sur la comptabilité tunisienneLe cadre institutionnel de l'économie comporte trois
composantes : · Un marché ; · Un contexte légal, et · Un référentiel sociologique. D'un point de vue conceptuel, la comptabilité peut
être présentée comme suit : Avec Mc : marché ; Cl : contexte légal ; Rs : référentiel sociologique. Comptabilité = f (Mc, Cl, Rs) Nous proposons de déterminer dans ce qui suit, le
degré d'importance de chacune des composantes du cadre institutionnel de l'économie pour le
construit comptable : Comptabilité  =    Mc  +    Cl  +    Rs Où ,  et  représentent respectivement
l'importance relative accordée à chacune des composantes de la
performance et dont la somme est égale à 1 (++ = 1). Pour
calculer ces pondérations, nous procéderons de la manière
suivante : 1- Nous accordons un score à chacune des réponses
proposées par les personnes enquêtées. Ces réponses
sont au nombre de trois : ° Principalement : nous attribuons à cette
réponse une note maximale de 9 sur une échelle de 3 à 9. 188 ° Moyennement : nous attribuons à cette
réponse une note de 6. ° Rarement : nous attribuons à cette réponse
une note de 3. 2-  Par  la  suite,  nous  calculons  le  score 
réalisé  pour  chaque  composante.  Ce  score  est  une somme
pondérée des réponses données par les personnes
interviewées. 3- Enfin pour obtenir une estimation de l'importance relative
de chaque  composante, nous calculons la contribution de chacune en divisant le
score qu'elle a obtenu par la somme des scores des trois composantes. 
| Conditions Ï | Principalement | Moyennement | Rarement |  
| C . I . E Ó |  
| Le contexte des marchés | 30,6 % | 53,2 % | 16,1 % |  
| Le contexte légal | 67,7 % | 29 % | 3,2 % |  
| Le référentiel sociologique | 1,6 % | 21 % | 77,4 % | 
Sans recours au calcul des pondérations, nous constatons
que 67,7 % des intervenants estiment que le contexte légal est le principal
déterminant du construit comptable. Alors que le  marché  vient  en  deuxième  position  pour 
53,2  %  des  enquêtés.  Enfin,  le  référentiel
socioculturel arrive en dernière position pour 77,4 % des
interviewés. 
|   | Principalement (9) | Moyennement (6) | Rarement (3) | Total |  
| Réponses | Score | Réponses | Score | Réponses | Score |  
| Marché | 19 | 171 | 33 | 198 | 10 | 30 | 399 |  
| Contexte légal | 42 | 378 | 18 | 108 | 2 | 6 | 492 |  
| Référentiel socioculturel | 1 | 9 | 13 | 78 | 48 | 144 | 231 |  
| Total |   | 558 |   | 384 |   | 180 | 1122 | 
° Contribution du marché à la
comptabilité =35,56 % ° Contribution du contexte légal à la
comptabilité =43,85 % ° Contribution du référentiel socioculturel
à la comptabilité =20,59 % Ainsi,  d'une  manière  générale,  la 
contribution  du  marché,  du  contexte  légal  et  du
référentiel socioculturel à la comptabilité se
présente dans la relation suivante : Comptabilité  =  35,56%  Mc  +  43,85%  Cl  +  20,59% 
Rs L'utilisation  de  la  ``méthode  de  scoring''  confirme 
le  résultat  précédent.  En  effet,  le contexte 
légal  est  toujours  l'élément  le  plus 
déterminant  dans  le  construit  comptable  pour 43,85  %.  Le  marché  est  toujours  moyennement 
déterminent  selon  35,56  %.  Enfin,  le référentiel
socioculturel garde toujours une estimation limitée de 20,59 %. 189 Dans  ce  qui  suit,  nous  allons  tenté  de  positionner
 la  comptabilité  par  rapport  à  la discipline  de  gestion  et  de  déterminer  par 
conséquent,  les  divergences  d'appréciations  du cadre
institutionnel de l'économie par les deux disciplines. D'un point de vue
conceptuel, la gestion peut être présentée comme suit : Avec Mc : marché ; Cl : contexte légal ; Rs : référentiel sociologique. Gestion = f (Mc, Cl, Rs) La formulation de l'impact des éléments du cadre
institutionnel de l'économie sur la gestion et le management se présente ainsi : Gestion  =    Mc  +    Cl  +    Rs 
|   | Principalement (9) | Moyennement (6) | Rarement (3) | Total |  
| Réponses | Score | Réponses | Score | Réponses | Score |  
| Marché | 47 | 423 | 15 | 90 | 0 | 0 | 513 |  
| Contexte légal | 37 | 333 | 23 | 138 | 2 | 6 | 477 |  
| Référentiel socioculturel | 12 | 108 | 32 | 192 | 18 | 54 | 354 |  
| Total |   | 864 |   | 420 |   | 60 | 1344 | 
° Contribution du marché à la gestion =38,17
% ° Contribution du contexte légal à la gestion
=35,49 % ° Contribution du référentiel socioculturel
à la gestion =26,34 % Ainsi,  d'une  manière  générale,  la 
contribution  du  marché,  du  contexte  légal  et  du
référentiel socioculturel à la gestion d'entreprise se
présente dans la relation suivante : Gestion  =  38,17  %  Mc  +  35,49  %  Cl  +  26,34  %  Rs Contrairement à la position adoptée par la
comptabilité, le marché est l'élément le plus
déterminent pour le management de l'entreprise avec un pourcentage de
38,17 %. Par contre, 190 le contexte légal vient en deuxième position avec
un pourcentage de 35,49 %. L'impact du référentiel sociologique
sur la gestion de l'entreprise reste faible à raison de 26,34 %. Pour conclure on peut dire que la gestion et la
comptabilité convergent vers l'utilisation rare  du 
référentiel  socioculturel  dans  leur  fonctionnement.  Alors 
qu'elles  changent  de position quant il s'agit du marché et du contexte
légal. 
| CIE Ï | Marché | Contexte légal | Référentiel sociologique |  
| Eléments Ó |  
| Primordial | Secondaire | Neutre | P | S | N | P | S | N |  
| Contrôle | 35,5 % | 45,2 % | 19,4 % | 30,6 % | 37,1 % | 32,3 % | 24,2 % | 43,5 % | 32,3 % |  
| Pilotage | 62,9 % | 24,2 % | 12,9 % | 33,9 % | 45,2 % | 21 % | 25,8 % | 41,9 % | 32,3 % |  
| Planification | 62,9 % | 17,7 % | 19,4 % | 46,8 % | 22,6 % | 30,6 % | 33,9 % | 38,7 % | 27,4 % |  
| Autres (à préciser) | .................................... ...................................... | ........................ ........................ | ........................ ........................ | 
Dans  notre  effort  de  recherche  de  l'impact  du  cadre 
institutionnel  de  l'économie tunisienne  sur  le  management  de  l'entreprise  nous  avons 
tenté  d'ouvrir  les  horizons  vers d'autres investigations dans ce
domaine. Ainsi, le marché est secondaire pour le contrôle,
à raison de 45,2 % des enquêtés. Par contre,  il  est 
primordial  selon  62,9  %  des  intervenants,  à  la  fois,  pour  le 
pilotage  et  la planification de l'entreprise. Selon 46,8 % des interviewés, le contexte légal
est primordial pour la planification de l'entreprise.  Il  est  secondaire 
pour  le  pilotage  et  le  contrôle  de  l'entité, 
respectivement  à raison de 37,1 % et de 45,2 % des
questionnés. Le   référentiel   sociologique   est   secondaire 
 pour   le   contrôle,   le   pilotage   et   la planification,
respectivement à raison de 43,5 %, de 41,9 % et de 38,7 % des
enquêtés. Le  contrôle  managérial  comprend  la 
vérification  des  réalisations  par  rapport  aux objectifs
arrêtés par l'entreprise et le contrôle des performances
managériales des dirigeants. 191 Le  pilotage  de  l'entreprise  consiste  à  prendre 
les  décisions  pertinentes,  au  moment opportun,   permettant  
d'éviter   le   dérapage   de   l'entité   par   rapport  
à   sa   trajectoire conceptualisée. La planification consiste à définir et projeter
les lignes directrices du management de l'entreprise  (la  politique 
générale  de  l'entreprise,  la  stratégie  de 
l'entreprise,  etc.)  sur  un horizon temporaire bien défini. 192 CONCLUSION DE LA PARTIE EMPIRIQUEA travers la partie empirique, nous avons cherché à
répondre à notre problématique de travail qui est la
suivante : Quelle est la nature de la relation existant entre le
cadre institutionnel de l'économie et la comptabilité ? En  effet,  dans  le  cadre  de  la  partie  théorique, 
nous  avons  constaté  que  le  cadre institutionnel  de 
l'économie  comporte,  essentiellement,  un  marché  (Mc),  un 
contexte  légal (Cl) et un référentiel sociologique (Rs).
Concernant la comptabilité, nous avons essayé de la modéliser comme étant des principes comptables, des
procédures de traitements comptables, des données comptables et
des utilisations managériales de la comptabilité. En ce sens, l'objectif de la proposition de recherche est de
déterminer la nature de la relation   entre   le   cadre  
institutionnel   de   l'économie   et   la   comptabilité  
à   travers   les composantes de ces deux axes. L'analyse empirique de
la proposition de recherche a permis de  dégager  les  conclusions  suivantes,  suite  aux 
tests  des  axes  de  la  proposition  et  la validation de la proposition elle même : 1- LE  CADRE  INSTITUTIONNEL  DE  L'ECONOMIE  TUNISIENNE Notre  ambition  était  de  déterminer  les 
caractéristiques  de  chaque  élément  du  cadre
institutionnel de l'économie. Concernant  le  marché,  la  théorie  fait 
ressortir  principalement,  trois  typologies  du marché choisies en
fonction de l'objet de transaction. Il s'agit d'un : · Marché de bien et services ; · Marché du travail ; et d'un · Marché financier. Concernant  le  marché  des  biens  et  services 
tunisien,  il  est  signalé,  émergent  et  à efficience
moyenne. Le marché du travail tunisien est estimé, à la
fois, émergent et limité, 193 par  contre,  il  est  à  efficience  moyenne. 
Finalement,  le  marché  financier  tunisien  est faiblement
développé et à efficience faible. Sur  le  marché  tunisien,  les  conditions  de 
concurrence  pure  et  parfaite  sont  rarement respectées  et  le 
financement  des  entreprises  est  assuré  principalement,  par  le 
marché interbancaire.  Les  autres  modes  de  financement  sont 
moyennement  utilisés  par  les  entités économiques
tunisiennes. En ce qui concerne le contexte légal tunisien, le droit
fiscal et le droit pénal sont jugés rigides, alors que le droit
commercial est apprécié souple et le droit des
sociétés contingent. Enfin,  le  référentiel  socioculturel  tunisien
 est  caractérisé  par  l'existence  aléatoire  de valeurs
  managériales,   le   comportement   du   tunisien   est   plutôt
  centralisé   autour   des dimensions   individualistes,  
opportunistes   et   de   débrouardises.   Par   ailleurs,   la  
gestion tunisienne ne se réfère aucunement à la culture
africaine. Notre  ambition  était  de  déterminer  la  part 
relative  de  chaque  composante  dans  la gestion de l'entreprise. En effet,
la gestion a été formulée de la manière suivante
: Gestion  =  38,17  %  Mc  +  35,49  %  Cl  +  26,34  %  Rs En conclusion, on peut dire que la gestion de l'entreprise prend
en considération les axes du cadre institutionnel de l'économie
dans le classement suivant : 1.   le marché ; 2.   le contexte légal ; et 3.   le référentiel sociologique. 2- LA  COMPTABILITE  TUNISIENNE La  comptabilité  tunisienne  nécessite  une 
certaine  actualisation  pour  pouvoir  s'ajuster au niveau de développement du marché, assurer la
congruence avec les autres composantes du contexte légal et respecter les
spécificités culturelles tunisiennes. Par la suite, on a pu constater que la comptabilité
tunisienne se base, essentiellement, sur  des  principes  comptables,  des 
procédures  de  traitements  comptables  et  des  données
comptables. Elle est valorisable pour le management de l'entreprise puisqu'elle
constitue le 194 moyen privilégié de prise de décision, de
communication et de contrôle des réalisations. Elle est   à   caractère   secondaire   pour   le  
positionnement   de   l'entreprise   par   rapport   à   son
environnement interne et externe. 3- CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ECONOMIE ET COMPTABILITE
TUNISIENNE La résolution des termes de notre problématique
de recherche passe, indispensablement,  par  la  détermination  du  sens
 de  la  relation  entretenue  entre  le  cadre institutionnel  de 
l'économie  et  la  comptabilité.  Il  s'agit  de  valider  l'une
 des  hypothèses suivantes : ° Le cadre institutionnel de l'économie agit sur la
comptabilité tunisienne ; ° La comptabilité agit sur le cadre institutionnel de
l'économie ; ou bien ° L'influence  entre  le  cadre  institutionnel de 
l'économie  et  la  comptabilité est exercée mutuellement
et de façon égalitaire. L'hypothèse  maintenue,  à  raison  de  67,7  % 
des  personnes  interviewées,  est  celle justifiant  une  relation 
d'impact  exercée  par  Le  cadre  institutionnel  de  l'économie
 sur  la comptabilité tunisienne. La  décortication  du  cadre  institutionnel  de 
l'économie  en  trois  éléments,  permet  de
dégager les raisons et le degré d'une telle influence
exercée, par le marché, le contexte légal et le référentiel socioculturel, sur la
comptabilité. Selon  67,7  %  des  enquêtés,  le  construit 
comptable  subit  toujours  l'influence  des mouvements  transactionnels.  Ceci
 confirme  la  position  adoptée  par  les  experts  comptables
interviewés puisqu'ils considèrent, à raison de 61,3 %,
que le marché est essentiellement une source des problèmes
comptables à normaliser. Pour  46,8  %  des  experts  comptables  interviewés, 
la  comptabilité  traduit,  parfois,  la régularité  du 
fonctionnement  du  marché.  Respectivement,  selon  54,8  %  et  53,2 
%  des intervenants,   le   marché   agit,   d'une   manière  
contingente,   sur   la   comptabilité   en   tant, qu'utilisateur
d'information et garant de la transparence financière, et lieu de
conditionnement de la normalisation comptable. Pour traduire convenablement la
régularité 195 du fonctionnement du marché, le marché tunisien
doit être assez développé et efficient pour pouvoir  agir 
sur  la  comptabilité  tunisienne  et  stimuler  la  régulation 
du  marché,  en  tant qu'utilisateur d'information et garant de la
transparence financière, et lieu de conditionnement de la normalisation
comptable.   . Selon 51,6 % des questionnés, le marché agit sur la
comptabilité, de façon contingente, en tant que lieu de conditionnement de l'intensité des
données à traiter par la comptabilité. L'analyse  des  raisons  d'influence  exercées  par  le
 contexte  légal  sur  la  comptabilité révèle  
que   respectivement,   77,4   %   et   64,5   %   des   enquêtés,
  pensent   que   le   cadre réglementaire agit sur la
comptabilité, essentiellement, en tant que source de
réglementations économiques et financières, et moyen de
garantie de la sécurité des transactions. Pour 35,5 % des 
interviewés,  le  contexte  légal  influence,  de  façon 
contingente,  la  comptabilité  pour pouvoir assurer la cohérence
et l'harmonie avec ses autres composantes. Enfin, 46,8 % des intervenants,
estiment que le contexte légal influence, de manière
supplétive, la comptabilité en tant que source de concrétisation de
l'intérêt général. La comptabilité est un sous produit du droit fiscal, du
droit commercial et du droit des sociétés. En effet,
l'enquête confirme ce raisonnement, respectivement, à raison de
48,4 %, de  37,1  %  et  de  56,5  %  des  experts  comptables 
questionnés.  Cependant,  51,6 %  des interviewés estiment que le droit pénal est
totalement indépendant de la comptabilité. La   comptabilité   traduit   parfois,   à   raison
  de   48,4   %   des   questionnés,   l'éthique contractuelle.
Ceci sera de plus en plus confirmé, puisque respectivement, selon 66,1 %
et 45,2 % des enquêtés, la déontologie
professionnelle et l'éthique de représentation agissent, parfois,
sur le construit et la production comptable. Enfin, on peut dire que la comptabilité tunisienne est
à caractère émergent, regroupant à  la  fois,  des  caractéristiques  culturelles 
continentales  et  anglo-saxonnes,  parfois  adaptées aux
spécificités socioculturelles tunisienne. L'objectif  de  notre  recherche  étant  de 
déterminer  la  nature  de  la  relation  entretenue entre le cadre
institutionnel de l'économie et la comptabilité à travers
l'approbation de l'une des hypothèses de résultat suivantes : 196 · le cadre institutionnel de l'économie
conditionne les choix comptables. · la comptabilité a des impératifs
qui sont indépendant du cadre institutionnel de
l'économie. · La comptabilité comporte des
éléments spécifiques et des éléments
d'adaptabilité par rapport au cadre institutionnel de
l'économie. La  confirmation  de  l'une  des  hypothèses  de 
résultat  annoncées  doit  nécessairement passer par la
confrontation des différents axes du cadre institutionnel de
l'économie avec les éléments de comptabilité
dégagés dans le modèle de recherche. Le  marché  et  la  comptabilité 
tunisienneLe marché semble être déterminant, pour le
traitement des opérations d'exploitation et d'investissement (54,8 %),
pour la structuration et la production des états de synthèses
(50%) et  des  inputs  aux  traitements  comptable  (58,1 %)  et  lors 
de  l'utilisation  de  la  comptabilité comme outil de prise de décision (62,9 %) et de
communication (50 %). Il est par contre, d'influence contingente voir
limitée, pour la conceptualisation et le respect  des  critères 
de  qualité  de  l'information  (45,2%)  et  des  hypothèses  et 
conventions comptables  (54,8  %),  pour  la  production  des  autres 
informations  (56,5  %)  et  lors  de l'utilisation  de  la 
comptabilité  en  tant  qu'outil  de  contrôle  des 
réalisations  (51,6  %)  et  de positionnement (56,5%). Pour   conclure,   on   peut   dire   que   la  
première   hypothèse   de   résultat   (le   cadre
institutionnel de l'économie conditionne les choix comptables) est
vérifiée pour le marché, mais à des proportions
variables suivant l'élément de comptabilité à
traiter. Contexte  légal  et  comptabilité 
tunisienneLe   contexte   légal semble être  
déterminant,   pour   le   traitement   des   opérations
d'exploitation (66,1 %) et d'investissement (69,4 %), pour la structuration et
la production des états de synthèses (69,4 %) et lors de
l'utilisation de la comptabilité comme outil de prise de décision (61,3 %). 197 Il est par contre, d'influence contingente voir
limitée, pour la conceptualisation et le respect  des  critères 
de  qualité  de  l'information  (48,4  %)  et  des  hypothèses 
et  conventions comptables  (53,2  %),  pour  la  production  des  autres 
informations  (50  %)  et  des  inputs  aux traitements comptables (48,4 %) et
lors de l'utilisation de la comptabilité en tant qu'outil de
communication (59,7 %), de contrôle des réalisations (51,6 %) et
de positionnement (56,5%). Par  ailleurs,  il  est  neutre  lors  de  l'utilisation  de 
la  comptabilité  en  tant  qu'outil  de contrôle des
réalisations et de positionnement, respectivement, selon 41,9 % et 45,2
% des intervenants. Pour  conclure,  on  peut  dire  que  la  troisième 
hypothèse  de  résultat  (la  comptabilité comporte  des 
éléments  spécifiques  et  des  éléments 
d'adaptabilité  par  rapport  au  contexte légal) est
vérifiée pour le contexte légal, mais à des
proportions variables suivant l'élément de comptabilité à traiter. Référentiel  socioculturel  et 
comptabilité  tunisienneLe   référentiel   socioculturel   semble  
être   déterminant,   lors   de   l'utilisation   de   la
comptabilité comme outil de prise de décision (59,7 %) et de
communication (46,8 %). Il  est  par  contre  d'influence  contingente  voir 
limitée  pour  la  conceptualisation  et  le respect  des 
critères  de  qualité  de  l'information  (45,2  %)  et  des 
hypothèses  et  conventions comptables   (50   %),   pour   le  
traitement   des   opérations   d'exploitation   (43,5   %)   et
d'investissement  (45,2  %),  pour  la  structuration  et  la  production,  des
 états  de  synthèses (62,9%), des autres informations (53,2 %) et des inputs aux
traitements comptable (50 %) et lors de l'utilisation de la comptabilité
en tant qu'outil de contrôle des réalisations (48,4 %) et de positionnement (38,7 %). Pour   conclure,   on   peut   dire   que   la  
première   hypothèse   de   résultat   (le   cadre
institutionnel de l'économie conditionne les choix comptables) est
vérifiée pour le référentiel socioculturel, mais
à des proportions variables suivant l'élément de
comptabilité à traiter. Le  degré  de  l'influence  exercée  par  les 
composantes  du  cadre  institutionnel  de l'économie sur la
comptabilité tunisienne n'est pas équilibré. En effet, le
contexte légal est l'élément le plus déterminant
dans le construit comptable (43,85 %), Suivi du marché qui est 198 moyennement déterminant (35,56 %). Enfin, le
référentiel socioculturel garde toujours une estimation
limitée (20,59 %). Au terme de cette conclusion relative à la partie
empirique, il ressort que : · Le  cadre  institutionnel  de  l'économie 
influence  le  construit  et  la  pratique comptable,  mais  à  des 
degrés  variables  selon  l'élément  de 
comptabilité  à  prendre  en considération.   Ce   qui  
confirme   et   valide   la   première   hypothèse   à  
savoir :   le   cadre institutionnel de l'économie
conditionne les choix comptables. · Le degré d'influence des éléments du
cadre institutionnel de l'économie sur la comptabilité tunisienne n'est pas égalitaire. Il
poursuit le classement suivant : 1.   le contexte légal (43,85
%); 2.   le marché (35,56 %) ; et 3.   le référentiel
socioculturel (20,59 %). · La  gestion  ne  poursuit  pas  le  même  classement
 d'influence  par  rapport  aux éléments du cadre institutionnel
de l'économie : 1.   le marché (38,17 %) ; 2.   le contexte légal (35,49 %)
; et 3.   le référentiel
sociologique (26,34 %). · La promotion de la comptabilité tunisienne passe
par un rôle plus actif du cadre institutionnel de l'économie. · Les   entreprises   tunisiennes   doivent   prendre   au  
sérieux   l'utilisation   de   la comptabilité en tant qu'outil
de management. 199 CONCLUSION GENERALEAu terme de notre travail, il convient de s'interroger sur le
chemin parcouru au cours de  ce  mémoire,  d'en  dégager  les  principaux 
apports,  les  limites  et  les  perspectives  de recherche. Les  efforts  consentis  par  l'IASC  (notamment  IASB)  d'une
 part,  et  l'enjeu  de  la globalisation et de l'internationalisation de
l'économie d'autre part, ont rendu nécessaire une certaine 
harmonisation  comptable  internationale.  L'analyse  des  comptes 
d'entreprises  de nationalité  différente  reste 
néanmoins  difficile  en  raison  de  la  diversité  des 
pratiques comptables  nationales.  Pour  la  plupart  des  auteurs, 
l'explication  des  divergences  entre  les systèmes   comptables   est 
 à   rechercher   dans   la   diversité   des   cadres  
institutionnels   de l'économie  caractérisant  chaque  pays  (le
 contexte  du  marché,  le  contexte  légal  et  le
référentiel socioculturel). Dans cette perspective, l'ambition de cette recherche
étant de trouver la nature de la relation existant entre le
cadre institutionnel de l'économie et la comptabilité
? La  réponse  à  notre  problématique 
impliquerait,  préalablement  à  toute  proposition  de
modèle  de  recherche  d'instruire  l'étude  à  travers 
une  revue  de  la  littérature  théorique  et pratique, ainsi
que de la pratique internationale du cadre institutionnel de l'économie
et de la comptabilité. La  partie  théorique  de  notre  travail  nous  a  permis
 de  dégager  une  proposition  de recherche articulée autour de
deux axes : · le  cadre  institutionnel  de  l'économie 
contient,  principalement,  un  marché,  un contexte légal et un référentiel
socioculturel. · La  comptabilité  peut  être 
représentée  par  les  éléments  suivants :  les 
principes comptables  (les  critères  de  qualité 
assignés  à  l'information,  les  hypothèses  et 
conventions comptables), les procédures de traitement des inputs de la
comptabilité (les procédures liés aux   opérations 
 d'exploitation   et   aux   opérations   d'investissement),   les  
informations   et données comptables (les états financiers, les
autres informations et les inputs aux traitements 200 comptables) et les utilisations managériales de la
comptabilité (outil de prise de décision, de communication, de
contrôle des réalisations et de positionnement). Le  test  empirique  concernant  la  proposition  de  recherche 
a  permis  de  relever  les résultats suivants : · Le  cadre  institutionnel  de  l'économie 
influence  le  construit  et  la  pratique comptable,  mais  à  des  degrés  variables 
selon  l'élément  de  comptabilité  à  prendre  en
considération.   Ce   qui   confirme   et   valide   la  
première   hypothèse   à   savoir :   le  
cadre institutionnel de l'économie conditionne les choix
comptables. · Le degré d'influence des éléments du
cadre institutionnel de l'économie sur la comptabilité tunisienne n'est pas égalitaire. Il
obéit au classement suivant : 1.   le contexte légal (43,85
%); 2.   le marché (35,56 %) ; et 3.   le référentiel
socioculturel (20,59 %). · Les  éléments du cadre institutionnel de
l'économie tunisienne doivent exercer plus d'influence sur la
comptabilité. En effet, le développement de la
comptabilité tunisienne vers  des  standards  internationaux, 
nécessite  une  structure  plus  développée  et  active 
du marché, du contexte légal et du référentiel
socioculturel tunisien. · La  comptabilité  tunisienne  doit  évoluer 
dans  la  pratique  vers  des  utilisations managériales
valorisables. l'apport  de  recherche  est  double,  le  premier  est  de 
nature  théorique  et  réside  dans l'étude 
regroupée  des  trois  composantes  du  cadre  institutionnel  de 
l'économie  et  leurs relations avec la comptabilité
financière, un domaine de recherche où les études
théoriques et empiriques  associées  sont  assez  rares.  Le 
deuxième  apport  de  notre  travail  est  de  nature pratique, les
résultats obtenus ont montré le caractère émergent
de la comptabilité tunisienne. Ce constat est tout à fait logique puisque le
système comptable des entreprises tunisiennes est relativement récent et opte pour un alignement sur les
normes de l'IASB, et donc pour une culture anglo-saxonne. L'intégration   d'une   culture   anglo-saxonne   dans  
la   comptabilité   tunisienne   est relativement récente,
puisque pour des raisons historiques, elle poursuivait, au paravent, une 201 logique  continentale  et  plus  précisément, 
française  (plan  comptable  de  1967,  influence notable du contexte
légal sur la normalisation comptable, reporting comptable limité,
etc). De  plus,  les  éléments  du  cadre 
institutionnel  de  l'économie  tunisienne  (surtout,  le marché 
et  le  référentiel  socioculturel)  ne  sont  pas  assez 
développés  pour  pouvoir  agir convenablement  sur  la 
normalisation  comptable  en  général.  Enfin,  on  peut  dire 
que  la normalisation   comptable   tunisienne   est   largement  
inspirée   du   référentiel   comptable international et
qu'elle poursuit les prérogatives de la globalisation qui tend à
standardiser le comportement et par conséquent les
éléments du cadre institutionnel de l'économie. Pour ce qui est des limites de ce travail de recherche, la
première limite réside dans la portée  subjective  des 
réponses  données.  En  effet,  le  degré  de  la 
pertinence  des  réponses, dépend  des  convictions  des 
personnes  interviewées,  de  la  culture  et  du  métier 
qu'elles exercent. Ce background a conditionné dans une grande mesure la
validité des réponses. La deuxième limite de notre travail est
inhérente au degré de maturité de la recherche sur  la 
nature  de  la  relation  existant  entre  le  cadre  institutionnel  de 
l'économie  et  la comptabilité.  En  effet,  ces  notions 
constituent  des  champs  friches  au  sein  desquels  les questionnements sont
relativement récents et peu de repères existent. Enfin, plusieurs autres éléments peuvent influencer
la normalisation comptable citant par exemple, l'intervention de l'Etat, le
niveau de développement (pays développés et pays en  voie  de  développement),  l'ancienneté,  la 
compétence  et  l'organisation  de  la  profession comptable, etc. La  dynamisation  des  axes  du  cadre  institutionnel  de 
l'économie  tunisienne  dans  la prérogative  d'alignement  sur 
les  normes  internationales  serait  de  nature  à  favoriser  la
recherche et l'effort oscillerait entre la globalité et la
spécificité. La globalisation standardise le  comportement,  unifie  les  procédures  et  oriente 
les  choix  vers  une  certaine  unification justifiant l'existence d'un socle commun. Quelles seraient la
nature, la portée et les limites de ce  socle  et  quelle  serait  l'importance  des 
éléments  différentiels ?  Une  étude  plus  large
valoriserait cet effort de recherche. L'ambition mérite l'engagement, le résultat est
certainement méritoire. 202 BIBLIOGRAPHIELES OUVRAGESAKARI. A, Microéconomie des marchés, Etigraph,
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