CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSION DES RESULTATS
Dans notre étude, plus de la moitié des
consommateurs étaient des jeunes âgés de 18 à 28
ans. La dénomination de « stimulante », accentuée par
le marketing utilisant des images sportives incitent les jeunes consommateurs
à percevoir ces boissons aphrodisiaques comme le moyen d'accéder
à un nouveau mode de vie plus excitante, dynamique, plus « fun
». Ceci expliquerait la prévalence élevée de cette
tranche d'âge. Nos résultats étaient en accord avec ceux
des autres auteurs [5,6]. La majorité des consommateurs des boissons
aphrodisiaques étaient des mariés. Cette prédominance
pourrait s'expliquer par le fait que dans la chefferie de Bukumu les gens se
marient précocement, n'ayant pas encore une intelligence mature, ce qui
pourrait les exposer à des manipulations de tout genre, y compris celle
que jouent les médias locaux pour les marketings et la vente de ces
boissons aphrodisiaques.
Les chômeurs et les cultivateurs étaient les
consommateurs le plus rapportés dans notre étude. Les
résultats contraires ont été retrouvés dans
l'étude de Faustin BIRINDWA HAMULI à Bukavu où les
élèves de l'école secondaire occupaient une place
importante dans la consommation de ces boissons aphrodisiaques [7].
Plus d'un tiers des participants étaient de la tribu
Kumu. Cette prédominance pourrait s'expliquer par le fait que, la
chefferie de Bakumu est habitée majoritairement par les Kumu,
d'après les données trouvées auprès des
autorités locales.
Dans notre étude, les antécédents de
l'hypertension artérielle, de diabète étaient
retrouvés chez nos participants avec 37,1% et 9% respectivement.
Selon la littérature, les boissons aphrodisiaques
contiennent généralement de grandes quantités de sucre,
allant de 21 g à 34 g par once. Le sucre se présente
principalement sous la forme de saccharose, de glucose ou de sirop de maïs
à haute teneur en fructose. Par conséquent, une consommation
élevée de ces boissons aphrodisiaques peut augmenter le risque
d'obésité et du diabète de type 2, ceci pourrait expliquer
ces taux de diabète retrouvé dans notre étude.
Globalement, nous avons pu relever un certain nombre de
reconnaissance vis-à-vis des boissons aphrodisiaques chez la
majorité des participants. Tout d'abord, les ingrédients et leur
dosage n'étaient pas toujours connus, ensuite leurs effets sur la
santé et le pourcentage d'alcool présent dans les boissons
aphrodisiaques. Ce constant a également été observé
dans l'étude de Yara Barrense-Dias et al en Suisse [9].
-' 30 -'
Les boissons aphrodisiaques étaient facilement
accessibles aux consommateurs à cause de leur prix relativement bas. Nos
résultats étaient en accord avec ceux des autres études
réalisées en Amérique du Nord et en Australie [11,12].
Moins de 1/4 des participants avaient consommé les
boissons aphrodisiaques dans le but de traiter la DE et la raison ayant
motivé le recours aux boissons aphrodisiaques pour traiter ce
symptôme était pour la plupart des participants l'absence
d'amélioration clinique sous le traitement médical. Ceci pourrait
s'expliquer par la multiplicité des étiologies de cette
symptomatologie qui rend difficile la prise en charge médicale.
Plus de la moitié des participants avaient des
palpitations cardiaques après la prise de ces boissons aphrodisiaques.
Plusieurs études ont montré une augmentation de la
fréquence cardiaque et de la pression artérielle après la
consommation des boissons aphrodisiaques. En outre, des manifestations
cardiaques importantes telles que des arythmies ventriculaires, une
élévation du segment ST et un allongement de l'intervalle QT ont
été documentées après une surconsommation des
boissons aphrodisiaques. [10]
Enfin nous avons noté que la majorité de nos
participants avaient un trouble de l'érection léger selon les
résultats obtenus via le Score de IIEF5 qui a été
coté à 17.
V. 1. REPARTITION SELON L'AGE
Auteurs
|
Pays
|
Années
|
Population cible
|
Population d'étude
|
Age
|
Pourcentage
|
Notre
|
RDC/Nord
|
2022
|
Hommes
|
Population
|
18 à 75
|
18-28 ans
|
étude
|
-Kivu
|
|
vivant dans la
|
masculine
|
ans
|
(66,69%) ;
|
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|
|
chefferie de Bukumu
|
habitant la chefferie de
|
|
29-39 ans
|
|
|
|
|
Bukumu
|
|
(17,20%) ; 40-50
|
|
|
|
|
|
|
ans (12,33%) ;
|
|
|
|
|
|
|
51-60 ans
|
|
|
|
|
|
|
(1,60%) ;
|
|
|
|
|
|
|
61-70 ans
|
|
|
|
|
|
|
(1,20%) ;
|
|
|
|
|
|
|
71-75 ans
|
--' 31 --'
|
|
|
|
|
|
(0,98%)
|
RAHOU I Omar Abdelhe
q et KEHLI Hicham
|
Algérie
|
2016
|
Tout étudiant actuel à
l'université ABOU BEKR
BELKAID
TLEMCEN de sexe
masculin et féminin
|
512 étudiants (199 hommes et 313
femmes) choisis aléatoirement aux
différentes facultés de l'Université ABOU
BEKR BELKAID TLEMCEN
|
17 à 43 ans
|
Jeune adulte (50,69%) ; Adolescent (38,88%) ; Adulte (62,09%)
|
Lasseny TRAOR
E
|
Mali
|
2017
|
Tous les cas de DE vue en consultation
dans le
service d'urologie de CHU Gabriel
Touré
|
Tous les hommes qui viennent consulter le CHU
Gabriel Touré
|
41 à 50 ans
|
29%
|
V.2 REPARTITION SELON L'ETAT CIVIL
Auteurs
|
Pays
|
Années
|
Population cible
|
Population d'étude
|
Age
|
Pourcentage
|
Notre étude
|
RDC/N-K
|
2022
|
Hommes vivant dans la chefferie de Bukumu
|
Population masculine habitant la chefferie de Bukumu
|
18 à 75 ans
|
Mariés (74,3%) ;
Célibataire
(25,7%).
|
Grand lac
libre (David
|
RDC/Goma
|
2022
|
Hommes
vivants dans
|
Population de sexe masculin
|
18 à 35
|
Plusieurs jeunes
|
--' 32 --'
LUPEMBA)
|
|
|
la ville de
|
habitant à
|
ans
|
chômeurs.
|
|
|
|
Goma
|
Goma
|
|
|
|