INTRODUCTION
I - Problématisation
A - L'hôpital « à la maison »
La prise en charge des patients en hospitalisation à
domicile (HAD) constitue une avancée majeure en terme d'offre de
santé. En effet, la saturation actuelle du système de
santé français que nous connaissons avec la pandémie
à SARS-CoV-2 a vu fleurir les demandes de prises en charge en HAD pour
désengorger les structures d'hospitalisation conventionnelle.
Depuis le début des années 2000, le recours
à l'HAD ne fait que progresser, passant de 35000 patients pris en charge
en 2006 à 116000 en 2017. (1)
B - Les plaies en HAD : un mode de prise en charge
incontournable
Le mode de prise en charge le plus fréquent en HAD est
le MP 09 « Pansements complexes et soins spécifiques (stomies
compliquées) », représentant 28% des prises en charge
durant l'année 2017. La durée moyenne des séjours pour ce
mode de prise en charge est de 46 jours, avec un coût moyen journalier de
200€. (1)
C - L'Iloprost à domicile, c'est possible !
Le MP 03 « Traitement intraveineux » est
également un mode de prise en charge régulièrement
rencontré en HAD, permettant l'administration de traitements issus de la
réserve hospitalière.
Les perfusions intraveineuses d'Iloprost sont largement
utilisées, à visée curative et de prévention de
l'apparition de nouveaux ulcères. (2)
Ainsi, dans un contexte de plaie chronique, les HAD sont
régulièrement sollicités pour réaliser des cures
d'Iloprost à domicile en plus de la prise en charge et du suivi des
plaies.
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D - L'Iloprost dans l'AOMI : une utilisation pratique
sans preuve formelle d'efficacité
L'artériopathie oblitérante des membres
inférieurs (AOMI) est une grande pourvoyeuse de troubles trophiques,
touchant 800000 personnes en France (tous stades confondus) et responsable de
5000 amputations par an. Il s'agit donc d'une pathologie
régulièrement constatée chez les patients pris en charge
en HAD pour « pansements complexes ».
(3)
Bien que l'AMM précise « le traitement de
l'ischémie chronique sévère des membres inférieurs
chez les patients ayant un risque d'amputation et chez lesquels la
revascularisation par chirurgie ou angioplastie a échoué ou n'est
pas indiquée après confrontation médico-radio-chirurgicale
» comme indication thérapeutique aux perfusions intraveineuses
d'Iloprost, nombreuses sont les sociétés savantes nationales et
internationales ayant émis un avis défavorable à son
utilisation dans cette indication. (4-6)
Nous avons donc émis la question de recherche suivante
: Quels sont les indications retenues d'injections intraveineuses d'Iloprost
par les médecins prescripteurs d'HAD dans le cadre de troubles
trophiques cutanés dans les départements de l'Hérault et
du Gard ?
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