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Café-cacao en Côte d'Ivoire: etude et analyse des risques encourus par les exportateurs/usiniers dans le financement de la commercialisation intérieure

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par Steve Hermann DJE
ESG - Paris (UFRA) - MBA en Finance et eContrôle de risques 2014
  

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C. Les Méthodes d'évaluation et de sélection des fournisseurs

Il existe dans la littérature sur le sujet plusieurs méthodes d'évaluation et de sélection des fournisseurs. Nous ferons une étude plus approfondie des méthodes les plus significatives, selon nous, et nous présenterons brièvement celles que nous avons pu observer dans notre revue de littérature.

Dans son article intitulé « The supplier selection decision in strategic partnership » publié au quotidien « Journal of purchasing and materials management », le professeur Lisa M. Ellram a identifié cinq modèles d'évaluation des fournisseurs, qui sont les suivants :

- Le modèle de programmation mixte (Bender et al., 1985) ;

- Le modèle matriciel (Grégory, 1986) ;

- La méthode catégorique (Timmerman, 1986) ;

- La méthode de la somme pondérée (Timmerman, 1986) ;

- La méthode de ratio/coût (Timmerman, 1986) ;

- La matrice des profits (Soukup, 1987) ;

- Une combinaison de la méthode de la somme pondérée et de la

technique de simulation de Monte Carlo (Thompson, 1990).

Cet article qui fait une analyse des méthodes de sélection, nous démontre qu'il n'existe pas une seule méthode de sélection des fournisseurs. Il en existe plusieurs. D'autres études ont fait des analyses sur la problématique de la sélection des fournisseurs et ont proposé d'autres méthodes. Ainsi, il n'existe pas à travers la littérature une classification unanime des méthodes de sélection des fournisseurs. Dans le cadre de notre étude, nous retiendrons la classification la plus répandue suivante :

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« Étude et Analyse des risques encourus par les Exportateurs/Usiniers dans le financement de la commercialisation intérieure du café-cacao en Côte d'Ivoire »

- Les méthodes de base ;

- Les méthodes basées sur les coûts totaux ;

- Les méthodes mathématiques, statistiques et probabilistes.

1. Les méthodes de base

Parmi ces méthodes, nous avons : les méthodes de Timmerman (1986) ; et la méthode du processus d'analyse du processus hiérarchique de Saaty (1980) ; que nous étudierons.

a) La méthode catégorique (Timmerman, 1986)

Selon cette méthode, les services responsables de la qualité, des achats, de la production et des ventes évaluent les fournisseurs en affectant un « grade » à leurs performances sur la base des critères identifiés et jugés importants pour chacun des services. Cette évaluation peut être positive (+), négative (-) ou neutre (0) pour chacun des critères d'évaluation retenu pour les fournisseurs. Les fournisseurs performants seront ceux qui auront obtenu le plus grand nombre d'évaluations positives.

Le principal avantage de la méthode est relative sa simplicité. Elle permet de structurer plus aisément le processus d'évaluation et de le rendre davantage précis et systématique.

De plus la méthode n'est pas basée seulement sur des critères objectifs. Mais elle comporte aussi des critères subjectifs qui sont aussi quantifiables telle que la réputation du fournisseur. Ce qui constitue un avantage. Par contre, la méthode accorde le même poids à chacun des critères identifiés. Les décisions qu'elle entraîne ont une tendance à être plutôt des décisions subjectives.

Selon Timmerman, la méthode catégorique doit s'appuyer principalement sur l'expérience et l'expertise de l'acheteur.

Exemple : Sélection d'un fournisseur par la méthode catégorique

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Une société Z souhaite sélectionner un fournisseur parmi quatre (4) fournisseurs (A, B, C et D) dans le cadre de la fabrication d'un nouveau produit. Les fournisseurs ont été évalués selon les 3 critères : respect du délai, qualité du produit et prix de l'offre.

Les résultats des évaluations de chaque fournisseur par rapport aux critères établis par les différents services de la société Z sont récapitulés dans le tableau suivant.

Tableau des Performances des Fournisseurs : Application de la méthode catégorique (Hammani (2003), amélioré)

Fournisseur

Respect délai

Qualité du produit

Prix

Total

A

Bon (+)

Insatisfaisant (-)

Bon (+)

+ - +

B

Neutre (0)

Bon (+)

Bon (+)

+ +

C

Neutre (0)

Insatisfaisant (-)

Neutre (0)

-

D

Insatisfaisant (-)

Bon (+)

Neutre (0)

+ -

 

Solution : Selon la méthode catégorique, le fournisseur B est le meilleur parmi les quatre fournisseurs, ensuite le A, D et C.

b) La méthode de pondération moyenne (Timmerman, 1986)

Cette méthode consiste à prendre en considération un ensemble de critères pondérés par l'acheteur. La pondération de chaque critère est ensuite multipliée par un score de performance qui lui est assigné, puis on procède à la somme de ces produits pour obtenir une évaluation globale pour chaque fournisseur.

La méthode de la somme pondérée se présente comme suit :

· Étape 1 : Identifier les critères pertinents à la sélection de fournisseurs.

· Étape 2 : Rassembler les critères identifiés en catégories homogènes.

· Étape 3 : Affecter des poids à chacun des critères identifiés.

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· Étape 4 : Construire une matrice pour procéder à une moyenne linéaire.

· Étape 5 : Etablir des procédures spécifiques pour mesurer les performances des fournisseurs.

· Étape 6 : Évaluer chaque fournisseur sur chacun des critères en se référant aux procédures développées à l'étape précédente.

· Étape 7 : Calculer le score global pour chaque fournisseur. (Par addition des poids)

Les meilleurs fournisseurs seront ceux qui auront obtenus les scores les plus élevés.

Exemple : Sélection d'un fournisseur par la méthode de pondération moyenne de Timmerman (1986)

Nous reprenons le même exemple de la société Z, mais les critères sont le coût, la qualité du produit et le service.

Matrice des performances des fournisseurs : Application de la méthode de pondération moyenne de Timmerman (1986)

 

FOURNISSEURS

CRITERES

POIDS

A

B

C

D

Coût

 
 
 
 
 

de l'offre

0,25

3

4

3

3

d'inspection

0,05

4

2

2

4

du contrat

0,05

5

4

3

3

Total

0,35

1,2

1,3

1

1,1

Qualité du produit

 
 
 
 
 

Conformités aux spécifications

0,2

5

3

2

3

Conformités aux attentes

0,1

4

3

3

3

Assurance qualité

0,05

5

3

3

4

Total

0,35

1,65

1,05

0,85

1,1

Service

 
 
 
 
 

Respect des délais

0,15

3

2

4

3

Capacité de production

0,05

2

4

3

2

Facturation

0,05

4

3

3

3

Support technique

0,05

5

4

5

3

Total

0,3

1

0,85

1,15

0,85

Score Global

1

3,85

3,2

3

3,05

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Solution : En observant les résultats de ce tableau, le classement des fournisseurs selon leur niveau de performance serait, selon la méthode de pondération moyenne de Timmerman : A - B - D - C. le fournisseur A serait donc le plus performant (3,85) et C le moins performant (3).

L'avantage de cette méthode est qu'elle permet de tenir compte de nombreux critères lors de l'évaluation des fournisseurs et de leur assigner une importance (poids) en fonction des besoins de l'entreprise. De plus, cette méthode a l'avantage de minimiser l'impact des facteurs subjectifs sur l'évaluation globale. Néanmoins, le fait que cette méthode soit principalement basée sur des mesures quantitatives rend parfois difficile la prise en considération de certains critères qualitatifs.

c) La méthode du ratio de coût (Timmerman, 1986)

Cette méthode établie un rapport entre tous les coûts identifiables reliés aux achats et la valeur monétaire des biens reçus des fournisseurs. Elle est basée sur une analyse de coûts qui prend en compte les ratios de coûts reliés à la qualité du produit, à la livraison et au service. Le ratio de coût mesure le coût de chaque facteur en pourcentage du total des achats faits auprès du fournisseur. Plus le ratio coût/valeur est élevé, plus l'évaluation du fournisseur sera faible. Le choix des coûts dont il faudra tenir compte lors de l'évaluation dépend principalement du produit dont il est question.

L'avantage de cette méthode est sa flexibilité qui la rend adoptable par toutes les entreprises peu importe leur marché. Malgré tout, il s'agit d'une méthode relativement complexe à mettre en oeuvre ; et qui nécessite un système de comptabilité des coûts très développé.

d) La méthode d'Analyse du Processus Hiérarchique-AHP (Saaty 1980-1985)

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La méthode d'Analyse du Processus Hiérarchique (AHP) est une méthode multicritères d'aide à la prise de décision élaborée par le mathématicien Thomas Saaty en 1980. Selon Saaty, un problème de décision peut être représenté par une structuration de la hiérarchie des éléments du problème (buts, critères et alternatives) en indiquant les différentes interactions entre eux. A la base, les poids des éléments sont déterminés en effectuant des comparaisons par paires (ou combinaisons binaires) des éléments de chaque niveau de la hiérarchie par rapport aux éléments du niveau supérieur. Généralement la hiérarchisation s'effectue à trois (3) niveaux, à savoir, le but, les critères et les alternatives. Le processus consiste dans un premier temps à déterminer une hiérarchie des critères pour atteindre le but. Le premier niveau de la hiérarchie contient les critères principaux, suivi au deuxième niveau des critères secondaires associés à chacun des critères principaux, et ainsi de suite. Le dernier niveau donne le classement des fournisseurs potentiels.

La méthode AHP peut être résumée en quatre étapes suivantes :

? Etape 1 : Représenter le problème en une structuration hiérarchique de
critères inter-reliés.

? Étape 2 : Procéder à des comparaisons par paires des critères de chaque
niveau hiérarchique ; et les comparer à un critère du niveau hiérarchique supérieur. Puis, il faut construire des matrices de comparaisons. Les valeurs de ces matrices sont obtenues par la transformation des jugements en valeurs numériques selon l'échelle de Saaty (Echelle de comparaisons binaires).

? Etape 3 : Déterminer l'importance relative des critères en calculant les
vecteurs propres correspondants aux valeurs propres maximales des matrices de comparaisons. La valeur propre (poids) des différents critères s'obtient par la normalisation de la matrice réciproque.

? Etape 4 : Établir la performance relative de chacun des fournisseurs. (voir
annexe G, Le tableau des valeurs de Saaty)

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Le poids total des alternatives est obtenu par l'addition des différents poids de chacun des critères et sous-critères.

Pour les auteurs Nydick et Hill (1992), la problématique de la sélection du meilleur fournisseur peut être considéré comme le but ; les critères peuvent être la qualité, le prix, le service, la livraison, etc. Et les alternatives peuvent être les propositions ou offres faites par les fournisseurs.

Cette méthode permet de procéder à un classement des alternatives basé sur le jugement du décideur selon l'importance des différents critères. Le principal avantage de cette approche, selon plusieurs auteurs, est sa relative simplicité. Toutefois, les résultats de la méthode ne peuvent être obtenus qu'au travers d'un programme informatique tel que le logiciel Expert Choice.

2. Les méthodes basées sur les coûts totaux

Les méthodes basées sur les coûts totaux sont des méthodes assez complexes, qui consistent à quantifier tous les coûts reliés à la sélection d'un fournisseur en unités monétaires. Elles nécessitent l'identification et le calcul des coûts générés par les différentes activités intervenant dans l'opération d'achats, telles que le transport, le contrôle de la qualité des produits, les frais administratifs.

Nous pouvons citer parmi ces méthodes, les méthodes suivantes : la méthode ABC (loi de de Pareto), et celle du coût total de propriété (CTP).

a) La méthode ABC de hiérarchisation des achats ou du diagramme de Pareto

La méthode ABC consiste à hiérarchiser les familles d'achats par classes en utilisant la loi ou le diagramme de Vilfrédo Pareto (1848-1923). Pareto est un sociologue et économiste italien, qui demeure célèbre pour son observation des 20% de la population qui possèdent 80% des richesses en Italie. Cette

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observation a été généralisée et étendue à d'autres domaines sous le terme de « loi de Pareto ».

Dans le cadre de la hiérarchisation des achats en familles ou classes d'achats, il s'agit de classer par ordre décroissant les valeurs des achats réalisés auprès des fournisseurs et de regrouper les fournisseurs en trois catégories :

? Classe A : 20% des fournisseurs représentent 80% des achats.

? Classe B : 30% des fournisseurs représentent 15% des achats.

? Classe C : 50% des fournisseurs représentent 5% des valeurs des achats. L'importance de la méthode est qu'elle sert à déterminer les fournisseurs stratégiques d'une entreprise.

b) La méthode du Coût Total de Propriété (CTP) ou « Total Cost of Ownership » (TCO)

C'est une méthode améliorée de la méthode du ratio de coût de Timmerman. Cette méthode inclut la prise en compte du prix d'acquisition et de tous les autres frais reliés à l'acquisition dans le calcul du coût d'acquisition d'un bien ou produit.

Selon Degraeve et al. (2000), la méthode CTP consiste à quantifier tous les coûts reliés à l'achat d'une quantité donnée de produits ou de services auprès d'un fournisseur donné. En plus de la notion de prix et des rabais qui peuvent représenter une source substantielle d'économies, d'autres facteurs jouent un rôle important notamment les coûts reliés aux faiblesses de qualité, au service de livraison peu fiable du fournisseur, aux coûts de transports, aux coûts de passation de commande, aux coûts de réception et aux coûts d'inspection.

Cette méthode utilise une évaluation des coûts basée sur l'activité elle-même qui est une technique de comptabilité qui distribue les coûts entre les différentes activités qui génèrent des coûts pour l'entreprise. La première étape consiste à définir toutes les activités reliées aux achats externes et, ce, aux moyens d'une analyse de l'activité. Puis il s'agit d'assigner les différents coûts aux différentes

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activités avant de définir les facteurs qui conduisent à l'augmentation du coût d'une activité donnée. Enfin, on identifie quelles activités sont générées au sein de l'entreprise par chacun des fournisseurs.

Cette approche permet de réaliser des économies substantielles en termes d'argent, de temps. Elle permet de comparer différentes politiques d'achat entre elles.

3. Les modèles de programmation mathématique, statistique et probabiliste de résolution du problème de sélection des fournisseurs performants

Il existe un nombre impressionnant de méthodes basées sur la programmation mathématique ; et sur les outils statistiques ou probabilistes à travers la littérature scientifique. Plusieurs outils logiciels sont disponibles sur le marché pour la résolution des problèmes linéaires et non linéaires.

Toutefois, étant donné la complexité de ces méthodes nous nous contenterons de les décrire brièvement.

a) Les modèles mathématiques

Les méthodes mathématiques ou de programmation mathématique sont souvent des programmes formalisées sous la forme d'une ou de plusieurs fonctions objectifs à optimiser (minimiser ou maximiser) et peuvent inclure un ensemble de contraintes (à respecter) sur les fournisseurs ou les entreprises. Les modèles de programmation ainsi obtenus peuvent être linéaires, linéaires avec variablesentières, linéaires mixtes, quadratiques, non linéaire, etc., en fonction de la difficulté du problème à formaliser. Ces méthodes sont nombreuses et font régulièrement l'objet de nouvelles études. Nous pouvons citer parmi ces méthodes, les méthodes suivantes :

? La méthode du « but programmé » ou « Goal Programming » (Buffa et Jackson, 1983), (Chaudhry et al. 1991), (Hajidimitriou et Georgiou, 2000) ;

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? La programmation linéaire ou non linéaire à variables mixtes (Bender et al. 1985), (Narasimhan et Stoynoff, 1986), (Chaudry et al. 1993), (Current et Weber, 1994), (Rayaraman et al. 1999) ;

? La programmation mathématique à objectifs multiples (Weber et Current 1993), (Weber et Ellram, 1993), (Weber 2000), (Weber et al. 2000(a) (b)), (Kumar et al. 2004) ;

? Une combinaison de la méthode AHP et de la programmation linéaire (Ghodsypour et O'Brien, 1998).

b) Les modèles statistiques et probabilistes

Plusieurs approches basées sur des outils statistiques et/ou probabilistes ont été élaborés à travers la littérature scientifique. Nous citerons parmi ces modèles, les modèles suivants : l'Analyse en composante principale (Petroni et Braglia, 2000) ; le modèle Payoff Matrix (Soukoup, 1978) ; le modèle Multi Nominal Logit (Verma et Pullma, 1998) ; l'analyse du composant principal (Petronie et Braglia, 2000) ; la théorie de l'utilité (Min, 1994) ; la méthode du réseau neural (Wei, 1997) ; L'analyse factorielle (Tracey et Tan, 2001) ; Interpretive Structural Modeling (Mandal et Deshmuhk, 1994) ; Cluster Analysis (Hinckle et al. 1969).

Les problèmes posées par ces multiples approches statistiques et probabilistes trouvent leurs résolutions dans de nombreux logiciels informatiques disponibles sur Internet.

III. Les modes de gestion de la relation avec les fournisseurs

Le mode de gestion de la relation avec le ou les fournisseurs est étroitement lié à la stratégie d'approvisionnement de l'entreprise. Soit qu'elle opte pour une stratégie « mono sourcing » (à un seul fournisseur) ou pour une stratégie « multi sourcing » (à plusieurs fournisseurs), elle peut décider d'un partenariat, d'une intégration verticale ou d'une externalisation.

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