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Gestion durable des ressources halieutiques dans la retenue d'eau de Maga (Mayo-Danay, extrême-nord Cameroun)


par Eric Toussoumna
Université de Ngaoundéré - Master 2 2015
  

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1.1.2. Significations halieutiques des facteurs géomorphologiques, pédologiques et floristiques lacustres de Maga

Qu'il s'agisse du relief, des sols ou de la luxuriante composition floristique dont fait montre la retenue, ces agrégats ont chacun une signification halieutique importante. Cette recherche s'est intéressée point par point à chacun d'entre eux.

1.1.2.1. Des facteurs pédologiques et hydrodynamiques favorables à la multiplication des espèces benthiques

Les vertisols occupent près de 50 % de la surface couverte par le lac de Maga et ses environs (Ngounou Ngatcha et al., 2007). Ils sont peu poreux et compacts en profondeur, à texture argileuse à limono-sablo-argileuse et à structure grumeleuse en profondeur. Ces sols basiques et très peu humifères ont un taux d'humidité très élevé. Leur texture est marquée par les minéraux sableux (51,47 %) en surface et une fraction argileuse qui atteint 39,13 % en

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profondeur. Ce qui explique la présence d'espèces benthiques enfouies de manière temporaire ou permanente dans ces sols. Les premières pluies saturent les sols argileux dès le mois de mai qui en gonflant, ferment les fentes de dessiccation et deviennent imperméables. Les espèces benthiques telles que les silures et les protoptères enfouis dans les Yaerés, remontent en surface, pondent leurs oeufs, les fixent grâce aux herbes qui poussent et les écorent.

D'après les études antérieures menées dans les plaines inondables du grand Yaéré20 et ses environs, la dynamique hydrologique du barrage de Maga n'est pas dissociable de celle des Yaerés en général. Elle s'effectue en trois temps et la retenue ne déroge pas à cette donne.

À partir du mois d'août, les apports des Mayos (0,5 à 1 milliard de m3) provoquent les premiers écoulements sous forme de minces filets, suivant les fines dépressions dans la plaine. Les alevins suivent alors ces eaux de ruissèlement qui du fait de la morphologie du bassin, s'entassent au fond du réservoir. Aux mois de septembre et octobre, les débordements du Logone apportent une importante masse d'eau chargée d'alevins qui se déverse dans le réservoir via la prise d'eau de Djafga et le déversoir de Pouss (Supra, 1.1.1.1). Si les eaux de pluies sont abondantes, elles remplissent le réservoir d'environ 625 millions de m3 d'eau. Puis, il se crée une lame d'eau de 3 à 4 m qui s'étalera sur 360 km2 durant trois à quatre mois (septembre-janvier) avant de se rétrécir à seulement environ 109 km2 en période de décrue (figure 04).

20 Jl s'agit des auteurs suivants : Rodier, 1964 ; Bouchardeau, 1968 ; Benech, 1982 ; Naah, 1990 ; Bauvilain, 1990.

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Figure 4 : Caractéristiques hydrodynamiques du lac de Maga

Le développement des activités de pêche dans ce lac n'est donc pas un fait du hasard. Il trouve son explication dans la stabilité de cet écosystème rendue possible par des facteurs climatiques, pédologiques et hydrodynamiques favorables. Mais aussi dans la riche composition floristique qui distingue ladite retenue.

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