Conclusion
Les métrorragies du troisième trimestre de la
grossesse demeurent l'une des principales urgences en pratique
obstétricale. Elles représentent une cause importante de
mortalité maternelle et foetale dans les pays en voie de
développement.
Mots clés : Grossesse,
hémorragie, placenta prævia, hématome
rétroplacentaire, rupture utérine.
IX
ABSTRACT
Introduction
Third trimester hemorrhages correspond to external bleeding
through the vagina from 28 weeks. They are a frequent reason for consultation
in gyneco-obstetrics departments.
This study aims to study the epidemiological, clinical and
evolutionary profile of the hemorrages in the third trimester of pregnant women
hospitalized in the gyneco-obstetrics department of the HGR Charité
Maternelle throughout the year 2021.
Materials and methods
This is a retrospective and descriptive study. IBM SPSS 23
statistical software , was used for encoding and data processing. Over this
study period, we had 24 cases of third trimester hemorrhages, corresponding to
2.53% of all deliveries.
Results
- The most affected age group is 19 to 35 years old;
- The main incriminated etiologies were placenta previa with 50%
of cases; uterine rupture with 33.3% and retroplacental hematoma with 16.7%.
- The mode of delivery was dominated by caesarean section with a
rate of 54.2% of cases.
- Regarding the maternal prognosis, no maternal death was
recorded, as for the morbidity we observed: 8 cases of maternal anemia, 5 cases
of shock and 2 cases of hysterectomy.
- The fetal prognosis is more reserved. We recorded 5 cases of
perinatal death, i.e. 23.8%, all occurring antenatally.
- Fetal morbidity was dominated by prematurity (42.9%).
Conclusion
Metrorrhagia in the third trimester of pregnancy remains one of
the main emergencies in obstetric practice. They represent an important cause
of maternal and fetal mortality in developing countries.
Keywords : Pregnancy, hemorrhage,
placenta previa, retroplacental hematoma, uterine rupture.
La République démocratique du Congo (RDC) compte
parmi les pays de l'Afrique Sub-saharienne, dont la charge de
décès maternels, figure parmi les plus élevées
[9]. Le taux
1
INTRODUCTION
L'hémorragie du troisième trimestre correspond
à un saignement extériorisé par voie vaginale au cours du
troisième trimestre de la grossesse [1].
Les hémorragies du troisième trimestre connaissent
des étiologies multiples, mais les plus fréquentes sont : le
placenta prævia, l'hématome rétroplacentaire et la rupture
utérine.
Elles surviennent chez environ 2 à 5 % des grossesses et
constituent une urgence obstétricale avec risque de morbidité et
de mortalité maternelles et foetales [1].
L'évaluation de l'importance de saignement, son
retentissement maternel et foetal doit constituer la première urgence.
La détermination de la cause d'hémorragie et sa prise en charge
doivent suivre assez rapidement [2]. La prise en charge
médicale a été souvent indispensable quel que soit
l'étiologie, pour le rétablissement et le maintien de la
volémie. Dans la majorité des cas les médecines pratiquent
une oxygénation, la perfusion de macromolécules, la transfusion
sanguine, puis le traitement obstétrical [3].
Environ 536 000 femmes meurent par an dans le monde selon les
statistiques de l'OMS pendant leur grossesse ou leur accouchement, sans oublier
que 99% de tous ces décès maternels surviennent dans des pays en
développement [4, 5, 6].
Ainsi, en Afrique, les taux de mortalité maternelle
demeurent encore élevés.
L'Egypte, l'Angola et l'Afrique du Sud ont respectivement obtenus
des ratios de 66, 450 et 300 décès maternels pour 100 000
naissances vivantes (Organisation Mondiale de la Santé, 2013). Au Mali,
elle est de 582 pour 100 000 naissances vivantes selon E.D.S.M III
[7].
Au Maroc, en 2016, IZRAR NADA, dans son étude faite
à la maternité universitaire SOUISSI de Rabat, avait
enregistré 110 cas d'hémorragies du troisième trimestre de
la grossesse sur un total de 16 864 accouchements effectués dans cet
hôpital [2]. Ce même auteur avait trouvé un
taux de mortalité maternelle de 1,81% et un taux de 20% pour la
mortalité foetale.
Les hémorragies survenant au cours de la grossesse, de
l'accouchement et dans le post-partum constituent donc la première cause
de décès maternel dans le monde [8].
2
de mortalité maternelle en RDC est de 846 pour 100 000
naissances vivantes selon EDS-RDC II 2013-2014 [10].
Au Nord-Kivu, une étude faite en 2014 par Hermès et
Coll sur les facteurs explicatifs de décès maternels en milieu
hospitalier, au niveau de six zones de santé dans l'Est de la RDC
(Kyondo, Musienene, Manguredjipa, Masereka, Vuhovi et Biena)
révèle un taux de 106,9 décès maternels pour 100
000 naissances vivantes et parmi les causes de ces derniers, les
hémorragies pendant la grossesse constituent la première cause
avec 63,4% des cas [11].
Les hémorragies du troisième trimestre surviennent
généralement chez les femmes en âge de procréation
[2]. La ville de Goma est faite en grande partie d'une
population jeune et surtout des femmes en âge de procréation, ce
qui fait que les hémorragies du troisième trimestre y seraient
courantes ; malheureusement il y a rareté des études pouvant
actualiser leur fréquence. C'est ainsi qu'il nous est paru important de
mener une étude à ce sujet à l'HGR CM.
1. Questions de recherche
1.1. Question générale de la recherche
Quel est le profil épidémiologique, clinique,
thérapeutique et évolutif des hémorragies du
troisième trimestre de la grossesse chez les gestantes
hospitalisées dans le service de gynéco-obstétrique de
l'HGR Charité Maternelle ?
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