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De l'influence des green nudges sur les problèmes environnementaux

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par Pierre Demaria
é Paris Sud (11) - L3 Economie-Gestion mention Economie Appliquée 2017
  

Disponible en mode multipage

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De l'influence des green nudges sur les problèmes environnementaux

Hugo Cottrell, Pierre Demaria, Mamadi Kamara
Sanda Pascaru, Romain Vasseur

FacultéJean Monnet UniversitéParis Sud L3 'Economie Appliquée

Année 2016-2017

Superviseur: Fabrice Le Guel

Abstract

Ce mémoire met en avant les « nudges » ou « coups de pouce » comme incitations comportementales pour pallier les problèmes environnementaux. Nous avons tout d'abord des questionnements initiaux autour de leurs origines, avec notamment des définitions propres à chaque économiste et philosophe, de l'impulsion de leurs mises en place et de l'inefficacitédes approches menées aujourd'hui par les gouvernements et ONG. Une recherche sur la situation globale nous a permis d'avoir un premier apriori

sur le degréd'implication environnementale des individus. Après une enquête menée sur la sensibilitéliée à l'environnement auprès de 253 observations, nous avons menéune étude économétrique afin de

déterminer la valeur de ce degréselon des critères bien spécifiques (lieu de vie, profession ou encore âge). Nous avons étudiéensuite les différentes politiques de nudges menées actuellement à travers le monde, et nous en avons tirédes conclusions et des recommandations sur leur efficacitéet leur développement. Les impacts des nudges étudiés dans ce mémoire nous démontrent qu'ils s'avèrent être une solution efficace aux problèmes environnementaux. Toutefois il en est aussi ressorti une prévalence de l'impact limitéde ces derniers.

Classifications JEL: A14; C93; D01; D10; Q51; Q56; O51; O52

Mots-clés: Green Nudge; incitation; environnement; comportement; influence; experiment

1

Contents

1

2

3

Introduction

Revue de littérature

2.1 Premières théories de la gouvernance des sociétés

2.2 Un nouveau paradigme

2.3 Les instruments principaux du paternalisme libéral

Etude économétrique

2

3

3

4

5

5

 

3.1

Presentation Expérience

5

 
 

3.1.1 Questions et modalités

6

 
 

3.1.2 L'échantillon

6

 
 

3.1.3 Limite de l'échantillon

6

 
 

3.1.4 Conclusion (choses, questions, qui auraient pu être ajoutées pour une éventuelle nouvelle

 
 
 

expérience):

7

 

3.2

Modèle: Relation Action/ Comportement

7

 
 

3.2.1 Etape 1: Définition de l'étude

7

 
 

3.2.2 Etape 2: Hypothèse et point de départ

7

 
 

3.2.3 Etape 3: Modèle théorique et économétrique

7

 
 

3.2.4 Etape 4: Resultats de l'étude et test

8

 
 

3.2.5 Etape 5: Conclusion et orientation

9

 

3.3

Modèle: Relation entre « score » en environnement et différents déterminants

9

 
 

3.3.1 Etape 1: Hypothèse et construction du modèle

9

 
 

3.3.2 Etape 2: Modèle théorique

10

 
 

3.3.3 Etape 3: Modèle économétrique, résultats de l'étude et test

10

 
 

3.3.4 Etape 4: Conclusion et orientation

11

4

Modèles d'influence et acteurs

11

 

4.1

Modèles d'influence

11

 

4.2

Les grands acteurs

11

 
 

4.2.1 L'état

12

 
 

4.2.2 Les entreprises

12

 
 

4.2.3 L'individu

12

 

4.3

Quelques exemples d'expériences

13

5

Conclusion

14

6

Annexes

15

2

De l'influence des green nudges
sur les problèmes
environnementaux

1. Introduction

« [...] contenir l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels », c'est ainsi qu'est

défini l'objectif final de l'accord de la COP21, adoptéà l'unanimitépar les 175 pays participants à cette con-

vention en décembre 2015. Cet engagement met en lumière la mobilisation internationale en faveur de la protection de l'environnement qui semble se dessiner d'années en années, bien que le basculement vers un monde plus vertueux apparaisse encore bien long et relativement désorganisé. Or, selon le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'urgence est là: si rien n'est fait dès aujourd'hui pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne pourrait augmenter de 4°C d'ici la fin du siècle, entraînant un bouleversement du climat lourd de conséquences pour les populations humaines. Afin que l'objectif de maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 2°C soit réalisable, il faudrait « que le pic d'émissions mondiales de gaz à effet de serre soit atteint vers 2020. Avant une réduction de 50% en 2050 par rapport à 1990 », selon le GIEC. Il apparaît donc impératif d'agir rapidement pour atteindre cet objectif et c'est pourquoi il semble intéressant de se demander quelles actions peuvent être prises pour s'orienter vers un monde plus vertueux.

L'un des enjeux les plus importants dans la construction d'un système plus respectueux de l'environnement est la modification profonde des comportements des individus. En effet, pour que la transition soit efficace, il semble primordial de faire évoluer les modes de vies et les habitudes de consommation des individus vers une norme plus écologique et responsable, afin de créer une dynamique vertueuse partant de la base de la société. Cette modification durable des com-

portements individuels apparaît comme un préalable àtoute volontépolitique d'agir pour l'environnement, en

créant les conditions de l'acceptation par les individus de mesures pro-environnementales qui pourraient au premier abord être perçues comme une menace sur

leurs habitudes de vie. Se pose donc la question des moyens à mettre oeuvre pour permettre cette évolution des comportements, qui soit acceptée par la société.

L'une des solutions avancées pour aller vers une modification efficace des comportements est celle des « nudges », pour « incitations » ou « coups de pouce » en français. Le nudge est une stratégie issue des sciences comportementales et de la psychologie, « qui fait valoir que des suggestions indirectes peuvent, sans forcer, influencer les motivations, les incitations et la prise de décision des groupes et des individus ». La théorie du nudge, appelée aussi théorie du paternalisme libéral, qui prend ses racines dans les travaux du philosophe Michel Foucault cherche donc à identifier les moyens de modifier les comportements de manière « douce », en provoquant des incitations indirectes qui seraient « au moins aussi efficaces, sinon plus efficaces que l'instruction directe, la législation ou l'exécution », d'oùle terme de paternalisme libéral qui reprend la notion d'incitation (paternalisme) mais non-contraignante (libéral). Le concept des nudges a ététransposé, et grandement popularisé, dans le domaine de l'économie comportementale par les économistes Richard Thaler et Cass Sunstein en 2010 à travers leur ouvrage Nudge: Improving Decisions about Health, Wealth and Happiness, dans lequel ils présentent différentes expériences et analyses de la mise en pratique de nudges. La théorie des nudges est en effet très étudiée dans le domaine économique car elle permet de nombreuses applications pratiques à destination des individus, aussi bien de la part entreprises que des gouvernements. L'aspect non pre-scriptif des démarches mises en oeuvre représente un avantage majeur pour ces acteurs économiques, dans le sens oùil permet de préserver une bonne image auprès du public, làoùdes actions ou des législations contraignantes tendraient à dégrader l'image de celui qui les met en place.

L'un des champs d'application oùles expériences de nudges sont les plus nombreuses est justement celui de l'environnement, on parle alors de « green nudges ». Comme le relève le ministère de l'Environnement, « l'extension au champ de l'écologie semble prometteuse, d'autant plus que les facteurs psychologiques sur lesquels les nudges s'appuient [...] sont particulièrement importants en matière environnementale ». Les nudges sont en effet perçus comme un outil efficace permettant de faire évoluer en douceur les comportements des individus vers une norme plus éco-responsable, ce qui constitue un enjeu majeur de la transition écologique, comme expliquéprécédem-

ment. De nombreuses expérimentations ont donc étémenées dans ce domaine, aussi bien en termes de re-

cyclage (Schultz, 1999), d'économies d'énergie (Nolan, 2008) ou d'eau (Goldstein, 2008), de propretédes rues (Cialdini, 1990), de consommation d'énergies renouvelables (Berger, 2015), ou encore d'achats de produits biologiques (Demarque, 2015). Comme ces différentes études le montrent, les incitations vertes peuvent être appliquées dans la réalitéde plusieurs façons,

comme en jouant sur le poids de la comparaison àautrui par l'intermédiaire de normes sociales, ou en-

core en mettant en avant les actions vertueuses pour l'environnement comme des options par défaut. Nous détaillerons certaines de ces études et leurs résultats dans ce dossier, afin d'évaluer l'efficacitédes nudges verts dans la modification des comportements.

Bien qu'en considérant les nudges verts comme une nouvelle stratégie prometteuse dans la construction d'un monde plus respectueux de l'environnement, plusieurs questions peuvent êtres soulevées. Dans quelle mesure ces incitations indirectes sont-elles efficaces ? Les expérimentations qui se sont révélées concluantes peuvent-elles être reproduites à grande échelle ? A quel point les individus sont-ils sensibles aux problématiques environnementales ? Cette sensibilitéa-t-elle un impact sur l'influence jouée par les nudges ?

Nous allons donc chercher à montrer que les nudges verts peuvent constituer une solution efficace et prometteuse aux problèmes environnementaux, mais que certains obstacles mis en lumière par les études qui ont étémenées restent à surmonter pour une application généralisée de ces incitations.

Nous nous pencherons dans un premier temps sur la littérature scientifique concernant le concept de nudge dans sa globalité, en passant en revue les théories développées sur cette notion. Puis, dans un deuxième temps, nous présenterons une étude économétrique que nous avons menésur les comportements des individus vis-à-vis de l'environnement, en détaillant notre démarche et en analysant les résultats que nous avons pu en tirer. Enfin, dans une dernière partie, nous nous intéresserons plus en détail à différentes expérimentations de nudges verts qui ont étémenées dans la réalité, en discutant leurs conclusions et en essayant d'en tirer des recommandations de politiques d'incitations efficace à mettre en oeuvre.

2. Revue de littérature

2.1. Premières théories de la gouvernance des sociétés

Dans un contexte oùl'on s'interroge de plus en plus sur les pratiques gouvernementales et plus spécifiquement sur l'utilisation du pouvoir afin de servir au mieux le

3

bien être des individus, de nouvelles formes de théories apparaissent. En effet de nombreuses études et critiques portant sur les incitations de types « classiques » comme le principe de « pollueur-payeur » par exemple, nous prouvent ses limites. Parallèlement, un contexte critique du problème de l'environnement ne cesse de croitre au fil des années et rend ces interrogations censées. Les « coups de pouce » ou « nudges » sont un concept développéet popularisépar les économistes Thaler et Sunstein en 2010 qui s'appuient sur les travaux de Michel Foucault. Ce dernier a une première approche critique sur la façon d'organiser la gouvernance, la conduite des individus. Les nudges cherchent à modifier les comportements et pratiques et plus globalement, les moeurs des individus, dans le but de maximiser leur bien-être en terme d'éducation, de santéet plus récemment en terme d'écologie. Finalement, les nudges viendraient concilier la recherche psychologique et la théorie économique. La caractéristique même du nudge est particulière. Thaler et Sun-stein appellent ce concept la « méthode douce », car en effet on cherche à modifier et orienter les individus en les incitant et non en interdisant. Les nudges viennent ainsi se substituer aux contraintes et aux interdictions gouvernementales.

Nous allons donc étudier la littérature des nudges en nous appuyant sur les travaux de Marianne Chouteau, Michel Foucault, Amartya Sen, Thaler et Sunstein et Ferrey and Al et Orobon.

Le premier à s'être penchésur les différentes façons qu'un gouvernement pourrait user de son pouvoir pour mieux gouverner les conduites est le philosophe français Michel Foucault. Ses travaux ont une résonnance particulière aujourd'hui. Selon The Times

Higher Education Guide, il est, en 2009, considérécomme l'auteur en sciences humaines le plus citéau monde.

Selon le rapport de Marianne Chouteau « Les nudges du concept à la mise en oeuvre » (Juin 2015), les travaux de Foucault mettraient en évidence plusieurs faits qui ont permis de mieux cerner le fonctionnement du pouvoir. Foucault développe le concept de biopou-voir, un pouvoir qui « s'intéresse à la question du vivant », il dit que les préoccupations des modes de vie humains rentrent au coeur des préoccupation politiques et donc que « la vie de l'espèce humaine devient l'enjeu des stratégies politiques ». On entrerait donc dans un nouveau paradigme oùles comportements des individus seraient au coeur des raisonnements des politiciens et des économistes. La vision des gouvernements aurait changéà partir du XVIIIe siècle, « les gouvernements s'aperçoivent qu'ils n'ont pas affaire simplement

à des sujets, ni même à un « peuple », mais à une « population », avec ses phénomènes spécifiques, et ses variables propres: natalité, morbidité, durée de vie, fécondité, état de santé, fréquence des maladies, forme d'alimentation et d'habitat. » (Foucault, 1976)

En découlerait alors une caractéristique intrinsèque fondamentale, une hétérogénéitéau sein de la population. Chouteau souligne que l'application du pouvoir de l'Etat « ne peut être effectuéde façon uniforme sur la population », l'ensemble des individus d'une ville, d'un état et plus globalement de la Terre étant tous différents.

Des théoriciens économiques s'étaient déjàinterrogés sur cette hétérogénéitédes individus. Amartya Sen, économiste indien avait conclu que pour qu'une convergence des égalités puisse se produire il faudrait que les individus soient parfaitement identiques et que les cadres dans lesquels ils vivent soient aussi identiques. Tous les individus sont différents, on a une hétérogénéitédue à la psychologie des ac-

teurs qui pourrait se traduire par une propension àconsommer ou à épargner différentes selon les indi-

vidus, des besoins physiques, certaines personnes ont par exemple des maladies, une différence au niveau de l'environnement institutionnel. L'Etat doit bien « cerner les freins qui feront que tel dispositif de gouvernance pourra ou non atteindre son objectif » (Chouteau). Foucault articule son raisonnement en s'appuyant sur la norme sociale, sur le fait que le développement de ce bio pouvoir serait dûà « l'importance croissante prise par le jeu de la norme aux dépens du système juridique de la loi ». La norme sociale serait au coeur des préoccupations gouvernementales car selon Chouteau c'est souvent « en référence à elle que les individus se positionnent ».

Les recherches de Michel Foucault nous démontrent alors que dans la mise en place des politiques, l''Etat doit prendre un compte un contexte non seulement économique mais aussi social. Ainsi on pourrait-on donc trouver intéressant, du point du vue de l'efficacité, d'envisager de nouvelles façons, de nouvelles techniques, pour influencer et inciter aux changements comportementaux des individus. Celles-ci pourraient porter sur la responsabilitéde l'individu à « s'adapter afin d'atteindre un objectif collectif global » (Chouteau). Grâce aux critiques de Foucault on se rend compte de l'importance des individus dans la mise en place de telles politiques. Les sciences comportementales ont mis en avant de nouvelles façons de faire, notamment sous la forme des « nudges » ou « coup de pouce ».

2.2. Un nouveau paradigme

4

Selon Ferrey and Al (2013), ces dispositifs d'incitation visent à « modifier les comportements des citoyens tout en supportant les politiques publiques en matière d'environnement, de santéet d'énergie ». Cela induit des interventions de la puissance publique qui « pour être légitimes », (...) ne doivent pas être intrusives: « elles entendent par conséquent préserver la libertéin-dividuelle. ». Les économistes Richard Thaler et Cass Sunstein ont mis en avant l'efficacitédes nudges dans leur ouvrage « Nudge: la méthode douce pour inspirer la bonne décision (Ed Vuilvert, 2010) » et ont, par la suite, développéun terme : le paternalisme libéral.

Selon le rapport de Chouteau, ce paternalisme libéral se base sur « l'économie comportementale et propose une méthode douce d'incitation aux bons comportements plutôt que d'interdiction ou de contrôle ». Les « coups de pouce » ou « nudges » permettent donc d'inciter à un comportement, faire « le bon choix », tout en ayant une certaine liberté, une certaine autonomie d'action.

Le paternalisme libéral aurait considérablement mod-ifiénotre conception des politiques publiques, selon Ferrey and Al (2013), « Ce changement de perspective s'est fortement structuréces dix dernières années sous l'impulsion de l'émergence du courant dit du paternalisme libéral. Théorisépar Sunstein et Thaler au début des années 2000 puis populariséet vulgarisépar ces mêmes auteurs dans leur ouvrage Nudge (2008), le paternalisme libéral pousse à la prise en compte de ces biais de comportements jusqu'àune remise en cause des principes fondateurs de l'élaboration des politiques publiques, formulées jusqu'alors en conformitéavec des principes soit libéraux, soit paternalistes » (Ferrey and al, 2013, 155).

Selon Thaler et Sunstein et en particulier Danier Kahnemann, prix Nobel d'économie en 2002, l'homoeconomicus n'est pas tout à fait rationnel. En effet, les hommes ne font pas des choix purement produits par la logique mais sont bien gouvernés et incités par leurs émotions, leur caractère ou encore leur éducation. Ces comportements seraient donc en parties régis par des caractères propres à chaque

humain. De ce fait, la complexitéet l'hétérogénéitédes humains complique de manière évidente la mise

en place de comportements généralisés (normes). Finalement la théorie des nudges propose des « modalités d'action ou d'adaptation de leurs gestes et pratiques dans lesquels l'incitation au changement est suggérée plutôt qu'imposée » (Chouteau). Selon Sunstein et Thaler (2008) ce serait une « approche philosophique de la gouvernance publique ou privée,

qui vise à aider les hommes à prendre des décisions qui améliorent leur vie sans attenter à la libertédes autres ». Le but recherchéest de cibler, d'intégrer les pratiques et comportements des individus dans la mise en place des politiques publiques. « Le paternalisme libéral » de Cass Sunstein et de de Richard Thaler est fondésur cette théorie, que la plupart du temps, nous ne sommes pas des agents cohérents en mesure de maximiser nos profits. « Nous ne nous comportons donc pas toujours en bon homo-economicus. Nous sommes de simples mortels affectés de nombreux biais cognitifs et comportementaux qui inhibent notre analyse rationnelle » (Orobon, 2013,22)

2.3. Les instruments principaux du paternalisme libéral

Selon Ferrey and al (2013), les politiques paternalistes utilisées peuvent être dénombrées en cinq instruments principaux. Ces instruments seraient des dispositifs développés grâce à l'observation des comportements lorsque des individus sont face à un choix.

Choix par défaut: il s'agit de déterminer ce qui est le mieux pour l'environnement, ou la santépar exemple et sans demander aux agents concernés.

Le cadrage ou communément appelé« framing »: selon Ferrey and al (2013) il consiste à « transformer » la manière dont une information est offerte à un indi-

vidu. On cherche ici à modifier et plus précisément àmanipuler, contrôler, à influencer ses croyances et les

perceptions qu'il peut avoir. Autrement dit, il s'agit de modifier les perceptions des individus sur les choses.

La limitation des choix: toujours selon Ferrey and al, « offrir trop de choix à un agent peut être contraire àson utiliténotamment en cas de biais de confusion ».

Finalement cet instrument consisterait à « limiter » les choix dans le cas d'une prise de décision (Chouteau).

Les périodes de réflexion obligatoire (cooling off period): ce dispositif protège les agents de tous les possibles achats ou choix impulsifs qu'ils pourraient regretter après.

L'autocontrainte: elle consiste comme son nom l'indique à s'auto-exclure d'un système, d'une organisation ou d'une pratique.

Finalement les nudges ont étéintroduits tout d'abord par les questionnements de Foucault, puis développés par Thaler et Sunstein en 2008, mais ont pris réellement forme grâce aux « nudge units » au Royaume-Uni.

utilisant ces nudges. Et c'est sous le gouvernement de David Cameron qu'on voit apparaître le BIT, autrement dit le « Behavioural Insights Team ». Ce gouvernement a mis en place un nudge pour changer les pratiques habituelles dans l'espoir de gagner en efficacité. En effet, David Halpern, responsable du BIT en 2010 préconise l'envoi d'un simple SMS aux contribuables en retard de paiement d'impôt plutôt que de l'avertir par lettre ce qui s'avère plus cher qu'un sms. Ainsi l'efficacitéest caractérisée par un gain au niveau des coûts, (un SMS est moins cher que l'envoi d'une lettre par la voie postale) mais aussi au niveau du temps. Les contribuables en retard sont avertis plus vite et peuvent donc régulariser plus vite leur situation.

En effet, depuis peu, on voit chez les gouvernements une volontéde changer les pratiques habituelles en

5

De plus, en 2013 sous l'impulsion de Barack Obama, de nombreuses mesures ont étéprises concernant la prévention et la protection des individus dans de nombreux domaines. Nous pouvons en effet faire référence à l'Obama Care, mesure régulatrice cherchant à protéger et prévenir problèmes de santédes individus.

Nous pouvons donc voir à travers toutes ces analyses théoriques que la prise ne compte des différences

entre individus est primordiale lorsque l'on cherche àmettre en place certaines actions incitatives. En effet,

l'efficacitédes politiques, notamment en matière de nudges verts, peut dépendre en grande partie des caractéristiques différentes entre les groupes d'individus. C'est pourquoi il nous a sembléintéressant de nous pencher, à travers une étude économétrique, sur les relations qu'ont les individus avec les problématiques environnementales.

3. Etude économétrique

3.1. Presentation Expérience

Enquête réalisée dans le cadre du cours de L3 intitulééconomie de l'environnement. Réalisée sur internet àtravers un sondage oùles individus sondés avaient tout

le temps souhaitépour répondre à chaque question. https://docs.google.com/forms/d/1q67nirRbuKs-JwP5Wwy6fLGI4w3B2tDed10tN2g5a30/edit

Diffusion : A travers Facebook, entourage des différents membres constituant notre groupe. Nous avons choisi de raccourcir celui-ci dans le but d'attirer un plus grand nombre d'individu et d'être à la portée du plus grand nombre Le sondage étant présentécomme étant anonyme et d'une durée maximale de 5 minutes.

6

3.1.1. QUESTIONS ET MODALITÉS

1. Age (Oùles réponses étaient libres entre 10 et 70 ans)

2. Sexe (soit Homme ou Femme)

3. Département (Les choix possibles initialement étaient 75, 78, 91, 92, 93, 94, 95 ou autre)

4. Activitéextra-scolaire (Les choix possibles étaient: Association, Sport, Activitéculturelle, Job étudiant, Aucune, Autre)

5. Que faites-vous dans la vie ? (Les réponses possibles étaient : Etudiant, Salarié, Dirigeant, Entrepreneur, Autre)

6. Dans quelle branche exercez-vous ou suivez-vous votre formation (ou souhaitez-vous la

suivre) ? (Les réponses possibles étaient :

Economie-Commerce, Gestion-Comptabilité,

Droit, Sciences-Technologie, Santé-Biologie, Sport, Art-Littérature-Journalisme, Sciences humaines et sociales ou Autre)

7. Moyen de transport (Avec comme choix : Voiture, Co-voiturage, Transport en commun, Vélo, Marche, Autre)

8. Quelle vision de l'écologie avez-vous ? (Les réponses possibles étaient : Importante, Norme Sociale, Emotion/Affectif (sensible à la disparition des animaux), Nécessaire

9. Associez-vous l'écologie à la politique ? (Les choix: Tout à fait, Fortement lié, Lien existant, Lien faible, Pas de lien)

10. Etes-vous attachéaux labels bio ou aux produits recyclables ? (Les réponses : Oui, Non, C'est pareil)

11. A quelle fréquence recyclez-vous? (Les choix possibles : Tout le temps, Fréquemment, Souvent, Quelques fois, Jamais)

12. Etes-vous d'accord sur le fait qu'il y ait un réchauffement climatique ? (Les réponses possibles : Oui, Non, Peut-être)

13. Etes-vous satisfait des moyens mis en oeuvre pour lutter contre le réchauffement climatique (s'il existe) ? (Pour répondre à cette question nous avons proposéune échelle de valeur de 1 à 10 => 1(très mauvais), 10 (très bon) )

14. Vous sentez vous concernépar les problèmes environnementaux? (Même système que précédemment avec => 1: pas concerné10: très concerné)

15. Que pensez-vous du système d'information sur les enjeux écologiques ? ( Les réponses possibles: Insuffisant, Suffisant, Je sais pas ça me concerne pas)

16. Etes-vous favorable à un système politique ou économique centrésur l'énergie verte? (Les choix possibles: Oui, Non, C'est pareil)

17. Etes-vous prêt à vous engager dans le domaine écologique (En terme de changement de comportement) ? (Pour répondre: échelle de 1 à 10)

18. Etes-vous prêt à travailler dans le domaine écologique ? (Les choix possibles: Oui, Non, On verra)

3.1.2. L'ÉCHANTILLON

L'échantillon étudiéest assez intéressant car il regroupe 253 réponses très diversifiées et »représentatives» de la population française. La proportion Homme/Femme est de 49%/51% ce qui est conforme à la proportion réelle. L'âge des personnes ayant répondu au sondage varie entre 15 ans et 70 ans, toutes les tranches d'âge sont représentées dans ce sondage. De nombreux départements répartis dans toute la France sont représentés dans notre sondage: 75, 29, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95, 2, 53, 76, 44, 89, 31, 37, 64, 66, 60, 37 et même l'étranger (99). Les individus sondés ont des intérêts diversifiés et assez bien répartis entre : les activités associatives (49), sportives (139), culturelles (42), les jobs étudiants (40) ou même aucune activité(52). On retrouve aussi de nombreuses catégories de population : étudiant, salarié, entrepreneur, dirigeant ou autre... dans de nombreux domaines et utilisant des moyens de transport très variés. Et sans doute l'élément le plus important : des opinions très variées concernant l'environnement, et des actions variées dans ce sens

3.1.3. LIMITE DE L'ÉCHANTILLON

L'échantillon repose en grande partie sur l'entourage des différents membres de notre groupe, on a donc un biais de sélection. L'échantillon étant relativement modeste: 253 réponses, ce sondage représentatif peut être vu comme très peu représentatif. L'enquête est fortement centrée sur une population âgée de 18 à 23 ans résidant en Ile-de-France (beaucoup d'étudiant) même suite au partage de notre sondage via une association dont les membres étaient »plus âgé».

Les résultats obtenus doivent être utiliséavec précaution car les réponses peuvent être biaisés:

-

7

Certaines personnes n'ont pas répondu »sérieusement» au sondage par manque d'intérêt pour celui-ci ou autre

- D'autres ont répondu en fonction des représentations sociales de l'écologie pour ne pas être »jugés»

3.1.4. CONCLUSION (CHOSES, QUESTIONS, QUI AURAIENT PU ÊTRE AJOUTÉES POUR UNE ÉVENTUELLE NOUVELLE EXPÉRIENCE):

Après avoir lancéle sondage et avoir reçu un certain nombre de réponses, nous avons fait le constat que certaines questions qui peuvent être considérées comme importantes ont étéoubliées: niveau d'étude (liéà la perception et l'action en faveur de l'environnement), »petits actions»en faveur de l'environnement (eau, carburant,... ), ou autres. La diffusion nous a fait défaut dans un premier temps (100 réponses en un mois) mais suite au partage du sondage sur Facebook par le membre d'une association et le changement dans nos techniques de diffusion nous avons obtenu des réponses plus rapidement et de façon plus efficace (150 en deux semaines).

3.2. Modèle: Relation Action/ Comportement 3.2.1. ETAPE 1: DÉFINITION DE L'ÉTUDE

On cherche le lien entre le fait d'agir en faveur de l'environnement 1 et le fait de sentir concernépar celui-ci A partir de statistiques simples, on peut déterminer un lien entre les facteurs à travers le lien de corrélation. J. Cohen a mis en évidence le lien entre deux facteurs à travers une statistique |r|, le coefficient de corrélation en valeur absolue.

- |r| < 0, 2: lien faible

- 0, 2 < |r| < 0, 4: lien modéré- 0, 4 < |r|: lien fort

Dans notre cas, le lien de corrélation entre le fait de se sentir concernéet l'action est fort selon la théorie de J.Cohen car il est d'environ 0.57 (0.5673), la question pertinente est: à quel point le fait de se sentir concernéest-il important dans l'action en faveur de l'environnement ? Le lien est-il causal ?

'Ici agir en faveur de l'environnement signifie participer de façon plus ou moins importante à la problématique concernant les défis environnementaux selon Eric Singler dans son ouvrage Green Nudge - Changer les comportements pour sauver la planète (le réchauffement climatique, la réduction de la couche d'ozone, ... ) 3.2.2. ETAPE 2: HYPOTHÈSE ET POINT DE DÉPART

On reprend l'affirmation d'Éric Singler dans son ouvrage intitulé: Green Nudge : Reussir à changer les comportements pour sauver la planète. Éric Singler affirme que la majoritédes individus (78 %) se considèrent comme étant très concernés par le changement climatique (une des plus grandes problématiques actuelles) mais cet élan d'intérêt pour les problématiques environnementales est très peu suivi par des actes. Dans un souci d'investigation, nous avons décidés de mener une enquête à notre échelle afin de

déterminer le lien entre le fait de se sentir concernépar les thématiques environnementales et le fait d'agir en faveur de celles-ci.

3.2.3. ETAPE 3: MODÈLE THÉORIQUE ET ÉCONOMÉTRIQUE

Création de la variable expliquée. Pour mesurer l'action en faveur de l'environnement, nous avons dé-cidéde créer une variable scoreenvir: qui mesurerait un score de l'action environnementale. Pour créer cette variable, nous avons déterminéles questions relatives à l'action en faveur de l'environnement. Les questions permettant cela sont :

- Etes-vous attachéaux labels ou produits recy-clables ?

- A quelle fréquence recyclez-vous ?

- Etes-vous prêt à vous engager dans le domaine écologique ? (En termes de changement de comportement)

- Etes-vous prêt à travailler dans le domaine écologique ?

On attribue subjectivement des coefficients à chaque question ainsi que des points pour chaque question afin d'arriver au score de 50: Dans le cadre de la première question, on attribue un coefficient de 2,5 car ce type d'engagement est assez important en termes d'action concernant les enjeux environnementaux (variable scorelabel). Répondre:

- Oui attribuait 4 points

- Non rapportait 1 point

- C'est pareil: 0

- et à défaut de retirer des points car cette réponse peut être interprétée comme un mépris pour l'environnement.

8

Dans le cadre de la seconde question, on attribue un coefficient de 2 pour les mêmes raisons et notamment car nous estimons qu'être attachéaux labels bio et aux produits recyclables est aussi important que de recycler tout le temps (variable scorerecycl). Répondre:

- Tout le temps rapportait 5 points

- Fréquemment: 4 points

- Souvent: 3 points

- Quelques fois: 2 points

- Jamais: 1 point

- C'est pareil: 0 point

Dans le cadre de la troisième question, on attribue un coefficient de 1 car cet engagement est intéressant à évaluer mais difficile à juger et pas forcément réel. Chaque valeur supplémentaire rapporte un point (Répondre: 1 = 1 point et 10 = 10 points) (variable scorecomp)

Pour la dernière question, on attribue le coefficient le plus important (4) car il s'agit de l'engagement le plus important (variable scoretravail). Répondre:

- Oui rapportait 5 points - On verra: 2 points

- Non: 0 point.

On obtient alors la variable expliquée suivante (avec un total sur 50):

scoreenvir = 2 * scorerecycl + scorecomp

+ 2, 5 * scorelabel + 4 * scoretravail

RLS: scoreenvir = â0 + â1concerne

Après de nombreux essais, le modèle le plus statistiquement significatif est le suivant:

RLM: scoreenvir = â0 + â1age + â2concerné+ ä0visionéco32 + ä1visionéco53 + ä2visionéco64

+ ä3visionéco85 + ä4branche26 + ä5branche47 + ä6femme + i.dpt8

2Vision de l'écologie: Importante

3Vision de l'écologie: Importante et Nécessaire 4Vision de l'écologie: Norme Sociale

5Vision de l'écologie: Aucune

6La branche 2 correspond aux étudiants suivant un cursus de droit (ou aux professionnels exerçant dans ce domaine)

7La branche 4 correspond à la filière Gestion-

Comptabilité8i.dpt représente les différents départements qui seront

3.2.4. ETAPE 4: RESULTATS DE L'ÉTUDE ET TEST

Selon le modèle, les équations obtenues sont les suivantes:

- scoreenvir hat = 7,13 + 2,94 concerné- scoreenvir hat = 12,99 + 0,14age + 2,18con-

cerné+ 2,74visionéco3 + 6,39visionéco5 - 4,58vi-sionéco6 - 12,71visionéco8 - 6,50branche2 - 4,31branche4 + 2,13femme + i.dpt

Interprétation: Dans le modèle de régression linéaire simple, les interprétations sont les suivantes: Selon le modèle, un individu qui ne se sent pas con-cernépar l'environnement (0) a un score moyen de 7,13/50 et en moyenne un individu qui se sent extrêmement concernépar l'environnement (10) obtient un score de 36,3

Dans le modèle de régression linéaire multiple, les interprétations sont les suivantes: Le modèle estiméprédit que le score est croissant en fonction de l'âge de

l'individu (avec un coefficient de 0,14 par année supplémentaire), la vision que nous avons de l'écologie influence plus ou moins fortement le score, favorablement lorsque les individus considèrent les questions environnementales comme importantes (en moyenne: 2,60 points par rapport aux autres), comme tout autant importante que nécessaire (6,22 points en plus) ou défavorablement lorsque celles-ci sont considérées comme étant des normes sociales (4,31 points en moins) ou ceux n'ayant pas de point de vue ou làl'impact est vraiment important (13,78 points en moins).

Le département d'origine a aussi son importance. Notre département de référence sera le Finistère (29) car seul un département fait mieux en moyenne en termes de score environnemental: la Seine et Marne (77) mais le risque d'erreur est assez fort (t= 0,46). Cette variable a un impact significatif sur le score des franciliens car ce score est en moyenne supérieur dans le Finistère oùl'on atteint en moyenne une différence de 7 points par rapport au département de la Seine-Saint-Denis ou de 6 face aux départements des Hauts-de-Seine ou des Yvelines. Mais l'une des principales

observations est la diminution du facteur « concerné», en effet on passe d'un coefficient de 2,94 à un coef-

ficient de 2,26 ce qui peux représenter une baisse conséquente lorsque l'on multiplie ces coefficients par 10 par exemple (baisse en moyenne de 7 points)

Test

Le premier test concerne la variable créée: scoreenvir. Est-elle pertinente?

représentés dans le modèle par des indicatrices

Pour répondre à cette question, nous allons évaluer le coefficient alpha de Cronbach. On obtient un coefficient de 0,6434 pour la variable scoreenvir. Ce résultat peut être considérécomme correct notamment par rapport à la taille de l'échantillon même si pour beaucoup d'auteurs celui-ci est satisfaisant à partir de 0,7.

Concernant les variables utilisées dans le modèle àl'exception de 4 départements (Paris, Essonne Yvelines

et Seine et Marne), elles présentent un risque d'erreur qui est au seuil maximum de 10% avec 0 en dehors de l'intervalle de confiance.

Test de Fisher

On veut tester l'hypothèse suivante:

- H0: â1 = 0; â2 = 0;...; ä16 = 0 versus H1: â1 =6 0 ou â2 =6 0 ou ... ou ä16 =6 0

Il faut ici réaliser un test F de Fisher à 18 contraintes simultanées (contraintes multiples sur les 9 paramètres estimés, sans la constante).

Ce test est fourni par défaut par Stata au-dessus de la ligne correspond au R2. La statistique F du test est élevée (13.44) et la p-valeur associée égale à 0. L'hypothèse H0 peut donc être rejetée à un seuil très faible. L'effet de l'ensemble des variables incluses dans le modèle est donc statistiquement conjointement significatif. Cette régression multiple est donc pertinente.

3.2.5. ETAPE 5: CONCLUSION ET ORIENTATION

L'étude présentée confirme partiellement le problème soulevépar Eric Singler: le fait de se sentir concerné(et même très concerné) par les problèmes environ-

nementaux n'est pas suffisant car les individus agissent de façon « marginale » en faveur de l'environnement. Selon notre modèle, à autres facteurs fixés, les individus sondés se considérant entièrement concernés par les problématiques environnementales obtiennent en moyenne un score de 35/50, la moyenne étant à 28 et celui-ci diminue lorsque les autres variables interviennent. On peut alors supposer que d'autres facteurs interviennent notamment l'importance des représentations collectives des enjeux environnementaux actuels. Par exemple le fait de considérer ces enjeux comme importants et nécessaires symbolisaient des individus obtenant 6,22 points supplémentaires en moyenne. Au contraire le fait de voir ces enjeux comme étant des normes sociales ou de n'avoir « aucun » point de vue représentaient des individus dont le score était en moyenne plus faible (respectivement -4,31 et -13,78 points). Une autre variable à prendre en considération est l'âge, qui représente un coefficient qui peut paraitre peu significatif économiquement mais qui est en réal-

9

itéassez important car il varie entre 15 et 70 ans dans notre modèle ce qui symbolise entre 2,1 et 9,8 points supplémentaires en moyenne.

Notre modèle, bien qu'étant relativement modeste et présentant de nombreux biais peut être tout de même révélateur d'un problème sociétal majeur actuel: la

représentation de l'écologie. Car le constat apportépar notre étude est le suivant : l'action en faveur de

l'environnement dépend fortement de la représentation que nous nous faisons d'elle mais aussi de notre âge. Sensibiliser les individus doit passer par le fait de comprendre les enjeux environnementaux plus que de passer par une démarche de culpabilisation ou de « contraintes sociales » (àtravers des lois et des règles implicites). Cette sensibilisation doit être présentée aux plus jeunes ce qui la rendrait aussi plus efficace.

3.3. Modèle: Relation entre « score » en environnement et différents déterminants

3.3.1. ETAPE 1: HYPOTHÈSE ET CONSTRUCTION DU MODÈLE

Dans ce modèle on cherche les différents déterminants responsables d'un bon « score » environnement.

En utilisant le sondage réaliséet expliquéprécédem-ment nous avons établi un score environnemental selon des critères que nous avons pensépertinents mais qui découle d'une certaine idée qu'aujourd'hui l'écologie n'est pas assez prise en compte. Ce score a étécon-struit comme la somme de neuf variables dont certaines avec des coefficients pour qu'elles aient toutes le même poids (sur 9).

- Moyen: Êtes-vous satisfait des moyens mis en oeuvre pour lutter contre le réchauffement climatique. (Sur une échelle de 0 à 9)

- Concerne: Vous sentez vous concernépar les problèmes environnementaux ? (Sur une échelle de 0 à 9)

- Engager: Êtes-vous prêt à vous engager dans le domaine écologique (en termes de changement de comportement) (Sur une échelle de 0 à 9)

- Travail ecolo: Êtes-vous prêt à travailler dans le domaine écologique? (Oui = 1 / Non et On verra =0)

- Infoeco: Que pensez-vous du système

d'informations sur les enjeux écologiques ? (Insuffisant=1 / Suffisant=0 / Je ne sais pas, ça ne me concerne pas = -1 )

-

10

Climatique: Êtes-vous d'accord sur le fait qu'il y ait un réchauffement ? (Oui = 1 / Non = -1 / Peut être = 0)

- Bio: Êtes-vous attachéaux labels bio ou aux produits recyclables ? (Oui = 1 / Non = 0 / C'est pareil = 0)

- Recyclage: A quelle fréquence recyclez-vous ? (Tout le temps = 4 / Fréquemment = 3 / Souvent = 2 / Quelques fois = 1 / Jamais = 0 )

- Vision: Quelle vision de l'écologie avez-vous ? (Importante = 1 sinon = 0 )

Le score a étédéterminéde la façon suivante:

Score2 = moyen + concerne + engager +9*travailecolo+9*infoeco+9*climatique+9*bio + 2.25 * recyclage + 9 * vision

Pour vérifier si ce score est cohérent nous avons ef-fectuéun test alpha de Cronbach qui nous donne = 0,7084. Cette valeur est considérée par les économètres comme minimal pour être valable. Dans le cadre de ce modèle nous la considérerons comme suffisante et nous concluons que ce score est relativement pertinent.

3.3.2. ETAPE 2: MODÈLE THÉORIQUE

Maintenant que nous avons construit ce score, il est intéressant de savoir s'il existe des déterminants significatifs d'un bon « score » en environnement.

Le modèle est le suivant: Score2 = f (âge, sexe, faire du sport, être favorable à une politique centrée sur l'écologie, être étudiant, prendre les transports en commun, faire partie d'une association, pratiquer des activités culturelles, habiter en Ile de France)

Ce modèle est bien sûr limitéet aurait méritéd'autres variables de contrôle comme vu dans le modèle précédent. Cependant nous allons quand même essayer d'y dégager des tendances de fond afin de pouvoir proposer humblement des conseils pour agir sur les comportements.

3.3.3. ETAPE 3: MODÈLE ÉCONOMÉTRIQUE, RÉSULTATS DE L'ÉTUDE ET TEST

Selon le modèle établi dans la précédente étape et mod-élisépar une régression linéaire multiple dans Stata l'équation est la suivante:

Score2 hat = â0 +â2âge + â2femme + â3sport + â4polvert + â5etudiant + â6transportcommun + â7culturelle + â8association + â9idf1

Score2 hat = 17,71 + 0,39*âge + 6,33*femme + 5,12*sport + 14,83*polvert + 5,18*etudiant - 3,38*transportcommun + 5,15*culturelle + 4,16*asso-ciation - 2,66*idf1

Interprétation: le modèle prédit qu'en moyenne avec toutes les autres variables fixées ;

- Chaque année supplémentaire apporte un gain de 0,39 point.

- Que les femmes ont 6,33 points en plus par rapport aux hommes.

- Que les personnes pratiquant du sport n'ont 5,12 points en plus que les non sportifs.

- Que les personnes favorables à une politique centrée sur l'écologie ont 14,83 points en plus.

- Que les étudiants ont 5,18 points en plus.

- Que les personnes prenant les transports en commun ont 3,38 points en moins.

- Que les personnes pratiquant des activités culturelles ont 5,15 points en plus.

- Que les personnes faisant partie d'association ont 4,16 points en plus.

- Que les personnes habitant en IDF ont 2,66 points en moins que ceux habitant ailleurs.

Ce modèle est théorique et on y voit bien certaines limites et potentiels biais. Par exemple l'interprétation de la constante serait valable pour une personne ayant zéro année. Ce qui n'est pas forcément cohérent. De plus on relève une valeur étonnante, celle des transports en commun. On peut penser de premier abord que prendre les transports en commun est une action plutôt écologique mais ici le coefficient est négatif. Cela provient potentiellement de la composition de notre échantillon majoritairement francilien oùl'utilisation des transports en commun est très courante et découle d'autres facteurs (les embouteillages, la desserte en transports, etc.)

On va essayer à l'aide de tests de déterminer la signi-ficativitéstatistique de ces différents coefficients.

Test

Nous allons effectuer pour chaque coefficient un test de Student qui ici s'établit avec 253-1-1= 251 degrés de libertéce qui est supérieur à 120 donc on peut dire que t suit une loi normale N(0,1).

Avec comme hypothèses :

- H0: /3i = 0 - H1: /3i =6 0

Les valeurs de t pour chaque coefficient seront disponibles en annexes mais nous allons nous intéresser à quelques-unes de celles-ci. Seuls deux coefficients ne sont pas significatifs statistiquement au seuil de 10% (transportcommun et idf). Ce n'est d'ailleurs pas étonnant puisque comme vu précédemment elles découlent potentiellement d'un biais dûà la composition de notre échantillon. Cependant il est intéressant de voir que l'âge avec un t = 3,34 ainsi que femme avec un t = 3,21 sont très significatif au seuil de 1%. Et plus logiquement polvert avec un t = 7,22 aussi.

Pour juger de la significativitéglobale de la régression nous allons procéder à un test de Fisher à 9 contraintes simultanées avec comme hypothèses:

- H0: /31 = 0, /32 = 0 ,..., /38 = 0, /39 = 0 - H1: /31 =6 0 ou /32 =6 0 ou ... ou /39 =6 0

3.3.4. ETAPE 4: CONCLUSION ET ORIENTATION

Bien que ce modèle soit basésur une étude ayant quelques limites nous allons vous proposer quelques conclusions et interprétations.

Premièrement en s'intéressant au déterminant polvert. On observe bien que les personnes étant favorable àune économie verte ont de meilleurs scores en environ-

nement. Il serait donc potentiellement plus judicieux d'agir sur les personnes n'étant pas favorable à une politique centrée sur l'écologie.

Deuxièmement, on constate que les hommes sont en moyenne moins « écolo ». Il faudrait probablement axer sur les hommes les actions visant à changer les comportements.

Et pour conclure, nous conseillerons de sensibiliser davantage les jeunes aux pratiques écologiques.

Maintenant que nous en savons plus sur les comportements moyens des individus en matière environnementale, nous allons nous pencher plus précisément sur des aspects plus pratiques des nudges, en nous intéressant aux différents modèles d'influence et en mettant en avant certains exemples d'expérimentations d'incitations vertes.

4. Modèles d'influence et acteurs

vard, les individus s'identifient d'après 3 grands processus d'influence: la compliance, l'identification et l'intériorisation. Les individus adopteraient donc des réactions différentes selon le mode d'influence.

La compliance correspond à une sorte d'influence qui détermine les individus à changer de comportement en échange d'une récompense, ou, pour éviter d'être sous-estimédevant d'autres individus ou groupes. Un des effets majeurs de la compliance est « l'effet boomerang » qui repose sur la comparaison à autrui. Visiblement cet effet s'est avérépositif en Californie, lors d'une expérience oùprès de 1000 foyers ont reçu leur facture énergétique et celle de leurs voisins. Comme attendu, la facture d'après était bien moins élevée surtout pour les foyers qui dépensaient beaucoup d'énergie.

L'identification se manifeste par un changement de comportement chez un individu lors de son identification à un groupe qui constitue la source d'influence. («Si tout le monde le fait, il doit être raisonnable de le faire.») Cialdini (1988). Dans un quartier oùles déchets se trouvent souvent au sol, les personnes auront d'avantage tendance à jeter leurs déchets par terre plutôt que dans un quartier oùtout le monde respecte les règles de propreté. C'est un résultat prouvéscien-tifiquement et souvent assez évident.

L'intériorisation est congruente au changement de valeurs et croyances d'un individu. Elle déclenche un comportement responsable et écologique. Le tri des déchets, la préférence pour le transport en commun écologique et l'achat de produits biologique font partie intégrante des premières actions responsables qui sont adoptées par les individus favorables à la protection de l'environnement.

4.2. Les grands acteurs

La communication est au coeur des processus des groupes. Le groupe en tant qu'entitéconstitue le niveau le plus intégratif. Asch (1952) le décrivait en comparant le groupe à l'eau. Pour comprendre les propriétés de l'eau notamment de l'eau courante, il faut connaitre les caractéristiques de ses éléments. Mais

cela ne suffit pas pour la compréhension de l'eau et àson usage. On peut associer cette comparaison par-

faitement dans le cadre des 3 grand groupes qui sont à la base de création des nudges et qui réagissent différemment et ont différentes méthodes d'application de leur usage. Nous en comptons trois: l'Etat, les entreprises et les individus.

D'après les économistes Hebert-Kelman, spécialisés dans la psychologie sociale à l'Universitéde Har-

11

4.1. Modèles d'influence

4.2.1. L'ÉTAT

L'Etat est créateur de règles de droit, le plus souvent de normes injonctives (ordres), pour aboutir à des résultats. Il a comme objectif majeur, dans le cadre de projets environnementaux, d'assurer le déploiement rentable de l'intégration du marchéde l'électricitére-nouvelable et d'établir des projets collectifs. Ces projets ont comme objectif de développer une économie verte non-polluante en coordination avec le Ministère de l'Environnement et notamment avec la gouvernance de l'Union de l'énergie en matière d'électricitérenou-velable.

L'exemple d'EDF est le plus fragrant: il encourage les français à produire leur propre énergie en économisant jusqu'à70% sur leurs factures par l'intermédiaire du projet « Mon Soleil & Moi ». La production d'un kWh solaire évite 0,476 g CO2 rejetédans l'atmosphère. Choisir de devenir un producteur d'énergie verte est favorable à l'environnement. En France à peu près 350 000 maisons sont déjàéquipées de panneaux solaires et leur nombre ne cesse d'augmenter. C'est un projet prometteur à long terme et surtout écologique.

Un autre projet proposéc'est « l'indemnitékilo-métrique » qui est une des expérimentations lancées par le Ministère de l'Environnement le 5 mars 2014 et prévoit d'indemniser les travailleurs qui se rendent au travail en vélo.

Celle-ci est d'un montant de 25 centimes nets par kilomètre et n'est pas cumulable à un remboursement de l'abonnement en transports collectifs. C'est un « coup de pouce » de l'Etat qui encourage les individus à opter pour des comportements écologiques en étant indemnisés. La prise en charge de l'indemnitékilométrique vélo n'est que facultative pour l'employeur: ce dernier n'est donc pas obligéde la mettre en place.

4.2.2. LES ENTREPRISES

Les entreprises ont aussi leurs méthodes d'incitation pour « pousser » les individus à adopter un comportement écologique tout en maximisant leurs profits.

Une méthode qui s'avère efficace est la programmation des imprimantes pour l'impression recto-verso plutôt que l'impression de deux feuilles par page au sein des entreprises, universités et écoles.

L'universitéaméricaine Rutgers a économiségrâce àcette option plus de sept millions de feuilles en un semestre, soit 620 arbres.

On s'intéresse aussi au Green Nudge à travers Canibal, une entreprise qui « veut rendre le recyclage ludique ». L'entreprise Canibal a des portefeuilles de collabora-

12

tions avec des entreprises connues comme Bouygues et L'Oréal. Aujourd'hui cette entreprise a réussi à recycler près de 50 tonnes de déchets depuis son lancement. Canibal est une entreprise innovante qui a beaucoup de potentiel à long terme. Elle propose une alternative: celle du recyclage ludique qui consiste à récompenser les personnes faisant l'effort de recycler afin de les habituer à ces gestes simples, quotidiens et utiles pour la planète.

Le fonctionnement de la machine Canibal est simple: quand l'utilisateur dépose un objet dans le collecteur de déchet, un jackpot apparaît alors sur l'écran et l'utilisateur peut par exemple gagner, de façon aléatoire, un bon de réduction. Ce geste ne nécessite aucune forme d'engagement ou de coût pour le consommateur, il ne peut être que gagnant.

4.2.3. L'INDIvIDu

L'individu est au centre de toutes les actions. Il est un troisième acteur majeur qui redimensionne le concept de nudge. En effet c'est lui qui est sujet à la mise en place des nudges. Les nudges s'adaptent aux consomateurs, à la facon dont ils pourraient être incités. L'individu trouve des solutions et réponses pour développer une sensibilitéindividuelle liée à ses valeurs et croyances. Des expériences ont montréque la position des individus par rapport au « green nudge » varie en fonction de leur niveau d'altruisme, de leur adhé-

sion à la cause écologique ou encore à leur sensibilitépolitique. Par ailleurs les stratégies de nudge ont des

influences et des résultats différents selon la culture et le pays oùelles sont appliquées.

Par exemple, une récente étude a montréque le fait d'indiquer à un fermier chinois le nombre élevéde ses collègues qui ont adoptédes pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, était plus efficace que de le payer pour qu'il fasse de même.

Il faut aussi prendre en considération le fait qu'on est tous différents et que différentes actions auraient des effets différents sur nous, selon notre pays d'origine et notre culture.

Un des exemples de la différence culturelle est la culture du « vélo » qui est très développée dans les pays de l'Europe de l'Ouest, notamment à Amsterdam aux Pays-Bas, oùle vélo porte bien son nom de « petite reine ». Chaque jour, 490 000 personnes parcourent une distance de 2 millions de kilomètres dans cette ville qui compte plus de 400 kilomètres de pistes cyclables pour 780 000 habitants.

Il faut aussi souligner qu'aux Pays-Bas le taux d'obésitéest le plus faible d'Europe, il existerait peut-

13

être une corrélation avec cette culture spécifique.

En Europe les promenades courtes sont faites en vélo ou à pieds tandis qu'aux Etats-Unis elles sont habituellement faite en voiture. En effet aux 'Etats-Unis, l'automobile est utilisée pour 55% des voyages d'une longueur d'environ 0,5 km, 85% pour les trajets d'une longueur de 1,0 km et plus de 90% pour les trajets plus longs. D'oùla corrélation évidente avec le taux d'obésitérelativement élevé, les sensibilités politiques, le scepticisme face aux problèmes environnementaux, sachant que les Etas-Unis est le pays le plus polluant au monde.

Voyons plus précisément deux exemples d'expérimentations qui ont étémenées sur le concept des nudges

4.3. Quelques exemples d'expériences

1. Etude de cas: »The use of descriptive norms to promote a minority behavior in a realistic online shopping environment»

Comme explique précédemment, l'une des incitations les plus efficaces en matière environnementale est celle qui joue sur la comparaison entre les individus, notamment par l'intermédiaire des normes sociales.

L'une des études les plus récentes dans ce domaine est celle de Demarque et al. en 2015, qui s'intéresse aux comportements d'étudiants vis-à-vis de l'achat de produits biologiques. Le but des auteurs est de montrer que des messages décrivant les comportements d'achat d'un groupe considérécomme la norme pouvaient avoir une influence plus ou moins forte, selon le type d'information présentée, sur le comportement d'achat des individus. L'étude cherche à montrer plus particulièrement qu'il est possible de présenter des informations aux individus à propos d'une norme de consommation de produits biologiques, bien que cette norme de consommation soit relativement faible, de manière à les pousser à acheter plus de produits biologiques. Concrètement, les auteurs ont recréésur ordinateur une plateforme d'achat de nourriture en ligne oùsont proposés des produits biologiques et des produits « normaux ». Les produits biologiques étant légèrement plus chers que les produits normaux, ils se sont intéressés aux comportements d'achat de 122 participants disposant d'un budget de 25 euros, certains étant soumis à une incitation de type nudge, et d'autres non. D'autres tests avaient étépréalable-ment effectués afin de connaître les proportions réelles d'achat de produits écologiques. Les 122 participants ont étérépartis en 4 groupes et disposaient selon leur groupe des informations suivantes, tirées des études

préliminaires, en se connectant à la boutique en ligne:

- Le groupe de contrôle se voyait présenter ce message: « Cette boutique vends plusieurs produits du quotidien »

- Le groupe « norme faible »: le premier message suivi de « Pour information, 9% des participants précédents ont achetéun produit biologique »

- Le groupe « norme forte 1 »: le premier message suivi de « Pour information, 70% des participants précédents ont achetéau moins un produit biologique »

- Le groupe « norme forte 2 »: le premier message suivi de « Pour information, les participants précédents ont acheté, en moyenne, au moins deux produits biologiques »

Les résultats ont montréque les participants ayant étéexposés à une incitation, sous la forme des différents messages normatifs, achètent en moyenne un produit biologique de plus et dépensent en moyenne 13% de plus sur ce type de produits que le groupe de contrôle. Etonnamment, les différentes « forces » des normes descriptives n'ont pas produit d'effets significativement différents sur l'achat de produit biologiques. Pour les auteurs, l'une des raisons à ce résultat surprenant au premier abord pourrait être qu'il suffit d'attirer l'attention de l'acheteur sur la norme d'achat de produits biologiques pour que ceux-ci se sentent incités. Cette étude prouve en tout cas l'intérêt de l'utilisation des normes et de la comparaison à autrui comme un outil de nudge potentiellement efficace pour faire changer les comportements en douceur.

2. Etude de cas: »A room with a viewpoint»

La deuxième étude à laquelle nous pouvons nous intéresser est celle concernant les économies d'eau, menée en 2008. L'article « A room with a viewpoint » écrit par Noah J. Goldstein, Robert B. Cialdini et Vladas Griskevicius repose sur des expériences à objectif écologique de »réutilisation des serviettes» menées dans des hôtels afin de montrer l'impact des normes sociales descriptives et normatives.

La première expérience s'est déroulée sur 80 jours, avec 1.058 moments potentiels de réutilisation des serviettes dans 190 chambres, et les clients n'étaient pas conscients de leur participation à l'expérience. Les chercheurs ont créédes plaquettes avec des messages qu'ils mettaient sur les étagères à serviettes. Le premier message est à but informatif sur l'importance de la protection de l'environnement »HELP SAVE THE

ENVIRONMENT» sans utiliser de normes descriptives. Et l'autre message »JOIN YOUR FELLOW GUESTS IN HELPING TO SAVE THE ENVIRONMENT» utilise des normes descriptives et incite à la réutilisation des serviettes parce que les autres le font aussi. Les études trouvent que le deuxième message a plus de succès. Parmi les 75% de personnes participantes, presque 35% ont étéincitées par le simple message environnemental, contre 44,1% de ceux soumis aux normes descriptives par identification au groupe écoresponsable.

Dans la deuxième expérience, effectuée sur une durée de 53 jours, des données sur 1,595 moments potentiels de réutilisation de serviettes ont étécollectées, dans le même hôtel que pour la première étude, et les participants n'étaient pas non plus conscients de leur participation à l'expérience.

Les chercheurs ont essayéde déterminer comment la conformitédes clients de l'hôtel à une telle norme descriptive varie en fonction du type de groupe de référence attachéà cette norme.

Cinq messages différents ont étéprésentés:

1. »HELP SAVE THE ENVIRONMENT»sans normes descriptives (Importance 4,1/6).

2. «JOIN YOUR FELLOW GUESTS IN HELPING TO SAVE THE ENVIRONMENT.» (Importance 2,5/6); utilisant des normes descriptives avec une participation de 75% des clients de l'hôtel.

3. «JOIN YOUR FELLOW GUESTS IN HELPING TO SAVE THE ENVIRONMENT» (Importance 2/6) ; le même message avec la participation de 75% des clients qui sont restés dans la chambre numéro 313.

4. «JOIN YOUR FELLOW CITIZENS IN HELPING TO SAVE THE ENVIRONMENT». Importance (5,4/6) ; 75% de participation des citoyens.

5. «JOIN THE MEN AND WOMEN WHO ARE HELPING TO SAVE THE ENVIRONMENT». (Importance 5,5/6) ; dans l'étude ont participé76% des femmes et 74% des hommes.

Résultats:

· Premièrement, les données sur l'importance de la catégorie sociale ont mis en évidence que les catégories mises en avant dans les messages ont focaliséles participants sur l'identitésociale voulue.

· Deuxièmement, les données ont confirméles attentes, l'identification des participants à leur propre catégorie sociale est forte.

· Troisièmement, on a un taux de réutilisation des

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serviettes des quatre messages normatifs descriptifs qui ne correspond pas à la mesure dans laquelle les individus considèrent les différentes identités importantes pour eux.

Ces données sont particulièrement importantes pour la recherche. Elles suggèrent que plus la catégorie sociale est importante pour un individu, plus la probabilitéest forte qu'il ou elle va suivre les normes de la catégorie. D'après le classement d'importance, les participants sont plus susceptibles de suivre les normes « citoyen » ou « femme/homme » et moins les normes « client de l'hôtel » pour une chambre particulière (313) dans laquelle ils logeaient.

En conclusion, le résultat de ces 2 expériences montre l'importance des normes descriptives pour motiver les gens à s'engager dans le domaine de la conservation environnementale. Mais cette étude ne fournit aucune norme descriptive explicite qui serait universellement efficace, elle suggère que rapporter les normes à une identitésociale significative importante, sans fournir d'informations normatives descriptives, n'est pas une approche optimale.

5. Conclusion

Le sujet des incitations vertes nous a donc invitéà nous interroger sur la relation qui existe entre le changement des comportements individuels et la sauvegarde de l'environnement, qui est aujourd'hui devenu une nécessité. De cette relation nous avons pu dégager des questionnements sur lesquels il nous a sembléintéres-sant de nous pencher, en se demandant notamment quelle place les nudges peuvent-ils prendre dans cette volontéde faire évoluer les comportements vers une norme plus éco-responsable ?

Nous avons donc voulu montrer que les nudges verts peuvent constituer une solution efficace et prometteuse aux problèmes environnementaux, mais que certains obstacles mis en lumière par les études qui ont étémenées restent à surmonter pour une application généralisée de ces incitations.

Pour ce faire, nous nous sommes penchés dans une première partie sur la littérature scientifique concernant les nudges, afin de comprendre plus précisément les différentes théories et les différents mécanismes qui expliquent l'effet des incitations sur les comportements. Puis, dans un deuxième temps, nous avons présentéles résultats de l'étude économétrique que nous avons menédans le but d'analyser les relations qu'entretiennent les individus face aux problématiques environnementales. Nous avons pu en conclure que, bien que les individus puissent en effet se sentir con-

cernés par les défis environnementaux, cela ne signifie pas forcément qu'ils s'impliquent beaucoup plus dans des actions vertueuses. Ce paradoxe met en lumière la place importante que peuvent prendre les nudges verts afin de passer, en douceur, des bonnes volontés aux actes concrets. Enfin, dans une troisième partie, nous nous sommes intéressés aux applications pratiques et aux expérimentations d'incitations vertes mises en place dans différents pays du monde, à partir

desquelles nous avons pu conclure quant à l'efficacitéprouvée des nudges. Toutefois, nous avons identifiédes limites concernant l'application de ces nudges, no-

tamment sur le fait qu'une expérience réussie dans un pays ne peut pas forcément être transposée avec la même efficacitédans d'autres régions du monde.

Nous pouvons donc voir à travers ce sujet la néces-sitéde se questionner sur la place qu'occupent les comportements individuels dans la transition environnementale, à travers l'utilisation des incitations vertes. S'il est vrai que les nudges s'avèrent relativement efficaces pour changer en profondeur les comportements, il reste difficile de les mettre en place de manière rapide et globalisée. En effet, la mise en oeuvre de ces nudges reste conditionnée aux volontés politiques de transition vers un monde plus éco-responsable. Nous pouvons facilement imaginer que les mises en oeuvre généralisées de nudges à l'échelle d'un pays entier seront beaucoup plus incertaines si les décideurs politiques ne sont pas eux-mêmes convaincus par la né-cessitéde transition écologique, l'exemple de l'élection à la tête des Etats-Unis de Donald Trump, climato-sceptique convaincu, étant l'un des plus marquants. C'est pourquoi on peut se demander si les incitations non-contraignantes sont vraiment des solutions suffisantes pour changer les comportements humains, et si, face à l'urgence climatique, il ne reste pas grandement nécessaire de légiférer, contraindre, et imposer des normes plus vertueuses pour l'environnement aux acteurs économiques ?

Bibliographie

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Centre d'analyse stratégique, directeur de la publication Vincent Chriqui, (2011), »Nudges verts»: de nou-

velles incitations pour des comportements écologiques.

15

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Fawaz Teffahi, »Canibal veut rendre le recyclage ludique», L'Express Entreprise, 22/08/2014

6. Annexes

_u Friday March 17 15:16:39 2017 Page 1

(R)

/__ / ____/ / ____/

___/ / /___/ / /___/

Statistics/Data Analysis

___ ____ ____ ____ ____

(R)

User: onj Project: inj

1.0000

scoreenvir

voussentez~l

0.5673 1.0000

/__ / ____/ / ____/

___/ / /___/ / /___/ 12.0 Copyright 1985-2011 StataCorp LP

Statistics/Data Analysis StataCorp

4905 Lakeway Drive

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979-696-4601 (fax)

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MK-00

Notes:

1. (/v# option or -set maxvar-) 5000 maximum variables

1 . use " C:\Users\mamad\Desktop\Economie de l'environnement\Exposé économie de l'environnement\ex

2 . do " C:\Users\mamad\AppData\Local\Temp\STD01000000.tmp"

3 . reg scoreenvir age voussentezvousconcernparlesprobl visionéco3 visionéco5 visionéco6 visionéc

Source

SS

df

MS

Number of obs

F( 17, 234)

=

=

252

13.44

 
 
 
 

Model

18664.8786

17

1097.93403

Prob > F

=

0.0000

Residual

19111.5371

234

81.6732355

R-squared

=

0.4941

 
 
 
 

Adj R-squared

=

0.4573

Total

37776.4157

251

150.503648

Root MSE

=

9.0373

scoreenvir

Coef.

Std. Err.

t

P>|t|

[90% Conf.

Interv

age

.1403468

.0522461

2.69

0.008

.0540681

.2266

voussentezvousconcernparlesprobl

2.269547

.2794074

8.12

0.000

1.808136

2.730

visionéco3

2.601616

1.417107

1.84

0.068

.2614177

4.941

visionéco5

6.220313

2.280841

2.73

0.007

2.453752

9.986

visionéco6

-4.313382

1.668992

-2.58

0.010

-7.069541

-1.557

visionéco8

-13.78411

6.564212

-2.10

0.037

-24.62419

-2.944

branche2

-6.163113

2.37119

-2.60

0.010

-10.07888

-2.24

branche4

-4.198495

1.623983

-2.59

0.010

-6.880327

-1.516

dpt

 
 
 
 
 
 

2

-2.399681

2.657606

-0.90

0.367

-6.788429

1.989

3

2.058735

4.480073

0.46

0.646

-5.33962

9.45

4

-6.447568

4.883281

-1.32

0.188

-14.51178

1.616

5

-2.496338

2.440195

-1.02

0.307

-6.526056

1.53

6

-6.463806

2.300971

-2.81

0.005

-10.26361

-2.664

7

-7.148199

2.675907

-2.67

0.008

-11.56717

-2.729

8

-5.882972

3.192581

-1.84

0.067

-11.15517

-.6107

9

-4.660442

2.297798

-2.03

0.044

-8.455006

-.8658

10

-6.427616

2.995782

-2.15

0.033

-11.37483

-1.480

_cons

13.23524

3.436512

3.85

0.000

7.560215

18.91

4 . corr scoreenvir voussentezvousconcernparlesprobl (obs=253)

scoree~r vousse~l

_u Friday March 17 15:16:40 2017 Page 2

5 . reg scoreenvir

Source

voussentezvousconcernparlesprobl

SS df MS

Number of obs

F( 1, 251)

=

=

253

119.09

Model

12208.3291

1

12208.3291

Prob

> F

=

0.0000

Residual

25731.4713

251

102.515822

R-squared

=

0.3218

 
 
 
 

Adj

R-squared

=

0.3191

Total

37939.8004

252

150.554763

Root

MSE

=

10.125

scoreenvir

Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interv

voussentezvousconcernparlesprobl

_cons

2.944926 .269862 10.91 0.000 2.413443 3.476

7.128082 2.036919 3.50 0.001 3.116452 11.13

6 . alpha scorerecycl scorecomp scorelabel scoretravail Test scale = mean(unstandardized items)

Average interitem covariance: 1.083668

Number of items in the scale: 4

Scale reliability coefficient: 0.6434

7 . gen scorerecycl2= 2* scorerecycl

8 . gen scorelabel2 =2.5* scorelabel

9 . gen scoretravail2= 2* scoretravail

10 . alpha scorerecycl2 scorelabel2 scoretravail2 scorecomp Test scale = mean(unstandardized items)

Average interitem covariance: 3.475949

Number of items in the scale: 4

Scale reliability coefficient: 0.6424

11 . reg scoreenvir age voussentezvousconcernparlesprobl visionéco3 visionéco5 visionéco6 visionéc

Source

SS

df

MS

Number of obs

F( 18, 233)

=

=

252

12.99

 
 
 
 

Model

18923.8494

18

1051.32497

Prob > F

=

0.0000

Residual

18852.5662

233

80.9123015

R-squared

=

0.5009

 
 
 
 

Adj R-squared

=

0.4624

Total

37776.4157

251

150.503648

Root MSE

=

8.9951

scoreenvir

Coef.

Std. Err.

t

P>|t|

[90% Conf.

Interv

age

.1397878

.0520031

2.69

0.008

.0539088

.2256

voussentezvousconcernparlesprobl

2.178157

.2827555

7.70

0.000

1.711209

2.645

visionéco3

2.744417

1.412747

1.94

0.053

.4113797

5.077

visionéco5

6.391495

2.272207

2.81

0.005

2.639129

10.14

visionéco6

-4.583293

1.668036

-2.75

0.006

-7.33792

-1.828

visionéco8

-12.7097

6.561104

-1.94

0.054

-23.54484

-1.874

branche2

-6.498887

2.367569

-2.74

0.007

-10.40874

-2.589

branche4

-4.310841

1.617619

-2.66

0.008

-6.98221

-1.639

femme

2.135075

1.193425

1.79

0.075

.1642303

4.10

dpt

 
 
 
 
 
 

2

-2.93174

2.661863

-1.10

0.272

-7.327593

1.464

3

2.543337

4.467374

0.57

0.570

-4.834173

9.920

4

-6.523569

4.860665

-1.34

0.181

-14.55057

1.50

5

-2.679909

2.430968

-1.10

0.271

-6.694457

1.334

6

-6.829498

2.299331

-2.97

0.003

-10.62666

-3.032

7

-6.961777

2.66545

-2.61

0.010

-11.36355

-2.559

8

-5.820639

3.177865

-1.83

0.068

-11.06863

-.5726

9

-4.771961

2.287918

-2.09

0.038

-8.550274

-.9936

10

-6.499668

2.982066

-2.18

0.030

-11.42431

-1.575

_cons

12.99561

3.423087

3.80

0.000

7.342657

18.64

_u Friday March 17 15:16:40 2017 Page 3

12 . alpha scorerecycl2 scorelabel2 scoretravail2 scorecomp, std item label Test scale = mean(standardized items)

item-test item-rest interitem

Item

Obs

Sign

corr.

corr.

corr.

alpha

Label

scorerecycl2

253

+

0.7372

0.4933

0.3026

0.5655

 

scorelabel2

253

+

0.7305

0.4828

0.3088

0.5728

 

scoretrava~2

253

+

0.6508

0.3641

0.3839

0.6515

 

scorecomp

253

+

0.7065

0.4458

0.3315

0.5980

 

Test scale

 
 
 
 

0.3317

0.6650

mean(standardized items)

13 .

end of do-file

14 .

User: Romain Vasseur

___ ____ ____ ____ ____ (R)

/__ / ____/ / ____/

___/ / /___/ / /___/ 12.0 Copyright 1985-2011 StataCorp LP

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Notes:

1. (-set maxvar-) 5000 maximum variables

1 . use "/Users/Romain/Desktop/Projet eco environnement/Expose_eco_environnement.dta"

2 . gen travailecolo1=9*travailecolo

3 . gen infoecolo=9*infoeco

4 . gen clima=9*climatique

5 . gen alibio=9*bio

6 . gen recycle=2.25*recyclage

7 . gen visioneco=9*vision

8 . alpha travailecolo1 infoecolo clima alibio recycle visioneco recycle moyen concerne engager, std item l

> l

Test scale = mean(standardized items)

Item

Obs

Sign

item-test corr.

item-rest corr.

interitem corr.

alpha

Label

travaile~lo1

253

+

0.5255

0.3546

0.2165

0.6885

 

infoecolo

253

+

0.6104

0.4575

0.2015

0.6688

 

clima

253

+

0.3270

0.1303

0.2514

0.7288

 

alibio

253

+

0.6484

0.5051

0.1948

0.6594

 

recycle

253

+

0.6197

0.4691

0.1999

0.6665

 

visioneco

253

+

0.4599

0.2781

0.2280

0.7026

 

moyen

253

-

0.3564

0.1621

0.2463

0.7233

 

concerne

253

+

0.7069

0.5804

0.1845

0.6442

 

engager

253

+

0.6757

0.5399

0.1900

0.6524

 

Test scale

 
 
 
 

0.2126

0.7084

mean(standardized items)

9 .

10 . gen idf1=0 if dpt==1

(226 missing values generated)

mardi '( mars '*(+ à ('-'' Page (

 

User: Romain Vasseur

11 . replace idf1=0 if dpt==10 (15 real changes made)

12 . replace idf1=0 if dpt==. (1 real change made)

13 . replace idf1=1 if idf1==. (210 real changes made)

14 . reg score2 age femme sport polvert etudiant transportcommun culturelle association idf1,level(90)

Source

SS

df

MS

Number of obs =

253

 
 
 
 

F( 9, 243) =

11.69

 
 
 
 

Model

23426.1434

9

2602.90482

Prob > F =

0.0000

Residual

54118.5582

243

222.710116

R-squared =

0.3021

 
 
 
 

Adj R-squared =

0.2763

 
 
 
 

Total

77544.7016

252

307.71707

Root MSE =

14.923

score2

Coef.

Std. Err.

t

P>|t|

[90% Conf.

Interval]

age

.3928805

.1177896

3.34

0.001

.1983924

.5873687

femme

6.33292

1.971896

3.21

0.001

3.077027

9.588812

sport

5.124088

2.017583

2.54

0.012

1.79276

8.455416

polvert

14.83286

2.053416

7.22

0.000

11.44236

18.22335

etudiant

5.176987

3.052236

1.70

0.091

.1372929

10.21668

transportcommun

-3.378128

2.13026

-1.59

0.114

-6.895503

.139248

culturelle

5.153255

2.634975

1.96

0.052

.8025199

9.503989

association

4.157866

2.423506

1.72

0.088

.1562985

8.159434

idf1

-2.658051

2.742871

-0.97

0.333

-7.186939

1.870836

_ cons

17.71709

5.954463

2.98

0.003

7.885392

27.5488

15 .

mardi '( mars '*(+ à ('-'' Page '

 





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