Les modèles épidémiologiques
intègrent depuis plusieurs années l'environnement parmi les
déterminants de la santé. De fait, l'environnement urbain peut
être considéré comme l'un des déterminants de la
santé. Ainsi, pour mieux apprécier ce fait, observons le
schéma de la figure 38 des déterminants de la santé
élaboré par Whitehead et Dahlgren, (1991). Ce schéma qui
est à la fois utilisé dans plusieurs études scientifiques
et aussi par l'OMS, présente les facteurs qui influencent la
santé. Dans l'énumération, les auteurs montrent que
l'organisation du système de soins est le déterminant de
santé qui explique le moins l'état de santé (environ 10 %)
avant les facteurs biologiques (environ 20 % de l'état de santé
des populations). Ainsi, le mode de vie et l'environnement (physique, naturel,
social) contribueraient à hauteur de 70 % dans l'état de
santé des populations.
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Source : Dahlgren et Whitehead
(1991)
Figure 38: Les déterminants de la
santé
Le modèle de Dahlgren et Whitehead, (en arc
en ciel) présente les déterminants de la santé en quatre
(4) niveaux. Ces niveaux ne sont pas indépendants les uns des autres.
Ils interagissent. Tout comme la théorie principale qui oriente notre
étude, à savoir la théorie générale des
systèmes, ce modèle met en relation des sous-systèmes dans
un ensemble, qui est en mouvement. L'état de santé d'une personne
se caractérise donc par des interactions complexes entre plusieurs
facteurs individuels, socio-environnementaux et économiques. Le premier
niveau ; « Facteurs liés au style de vie personnel
» concerne les comportements et styles de vie personnels,
influencés par les modèles qui régissent les relations
entre amis et dans l'ensemble de la collectivité. Ces rapports peuvent
être favorables ou défavorables à la santé. Par
contre, le second niveau « Réseaux sociaux et
communautaires » comprend les influences sociales et
collectives : la présence ou l'absence d'un soutien mutuel dans le cas
de situations défavorables a des effets positifs ou négatifs. Ces
interactions sociales et ces pressions des pairs influencent les comportements
individuels de façon favorable ou défavorable. En ce qui concerne
le troisième niveau « Facteurs liés aux
conditions de vie et de travail », il se rapporte
à l'accès au travail, l'accès aux services et aux
équipements essentiels : eau, habitat, services de santé,
nourriture, l'éducation mais aussi les conditions de travail. Dans cette
strate, les conditions d'habitat plus précaires, l'exposition
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aux conditions de travaux plus dangereux et stressants et un
accès médiocre aux services créent des risques
différentiels pour les personnes socialement
désavantagées. Pour terminer, le quatrième niveau
« Conditions socio-économiques, culturelles et
environnementales » englobe les facteurs qui influencent la
société dans son ensemble. Ces conditions, comme la situation
économique du pays et les conditions du marché du travail ont une
incidence sur toutes les autres strates. Le niveau de vie atteint dans une
société, peut par exemple influer sur les possibilités
d'un logement, d'un emploi et d'interactions sociales, ainsi que sur des
habitudes en matière d'alimentation et de consommation des boissons.