Conclusion :
Le khi 2 calculé (0.24) est inférieur au khi 2 des
tables (3.84). Donc l'hypothèse HO qui stipule que le genre n'a pas
d'influence dans les risques de santé est confirmée.
179
Le résultat du test de khi 2, sur le genre
et le risque sanitaire, montre bien que toute la population de la ville
d'Aboisso, est exposée au risque sanitaire quel que soit le niveau de
dégradation de l'environnement relevé.
5.3.3. Les déterminants de la santé
À chaque étape de la vie, l'état de
santé se caractérise par des interactions complexes entre
plusieurs facteurs d'ordre socio-économique, en interdépendance
avec l'environnement physique et le comportement individuel. Ces facteurs sont
désignés comme les « déterminants de la
santé ». Ils n'agissent pas isolément. C'est la
combinaison de leurs effets qui influe sur l'état de santé.
À titre d'illustration, voici les douze déterminants retenus par
les Canadiens, consignés dans le tableau n° 30.
Tableau 30: Indicateurs des déterminants de
la santé :
Éléments retenus
Le niveau de revenu et le statut social , ·
Les réseaux de soutien social , ·
L'éducation et l'alphabétisme
L'emploi et les conditions de travail ;
Les environnements sociaux , ·
Déterminants de la
santé
|
Les environnements physiques
|
|
Les habitudes de santé et la capacité
d'adaptation personnelle
|
|
Le développement de la petite enfance
, ·
|
|
|
|
Le patrimoine biologique et génétique
, ·
Les services de santé , ·
Le sexe , ·
La culture.
Source : Ministère canadien de la
santé, 2006
Au cours de notre enquête, la question relative
à l'état de santé à donner lieu à des
réponses diverses de la part de la population. Mais, pour une
compréhension plus ouverte correspondant à l'étude, une
synthèse a été effectuée. Ici la synthèse
des réponses a donné lieu à un ensemble
d'éléments pouvant caractériser la santé. Certes,
le tableau fourni par le
180
ministère canadien ne tient pas lieu de
référence absolue, cependant, des informations ont
été fournies par les ménages au cours de nos
enquêtes. On retient que les populations de la ville d'Aboisso, ne sont
pas ignorantes des faits qui déterminent l'état de la
santé.
5.4. L'hygiène des quartiers : faits de
dégradation et problèmes de santé
Les observations menées durant l'enquête de
terrain, ont permis de à nous interroger sur la question de
l'hygiène des populations d'Aboisso. Pour référence citons
l'OMS (1979), qui aborde la question de l'hygiène du milieu comme
facteur d'atténuation des incidences de maladies. À cet effet,
des études scientifiques ont été menées et ont
montré très significativement le lien entre hygiène de
l'environnement, présence de vecteurs de maladies et maladies
développées. Aussi, les réponses qu'ont suscité les
diverses questions de recherches dans la documentation évoquent les
raisons qui justifient l'hygiène défectueux en milieu urbain. En
outre, l'observation et les enquêtes de terrain ont également
permis de nous en rendre compte de l'absence de sanitaire et du
délabrement dans plusieurs logements. Cette situation de l'absence de
sanitaire explique, en effet la défécation dans la nature, ou
dans les caniveaux ou dans le fleuve Bia.
Photo 23: Bia est souvent le lieu de soulagement
pour les populations
Source : cliché Niamké, 2016
La proximité des lieux d'habitation d'avec les sites
hébergeant des agents pathogènes et des lieux d'aisances
précaires occasionne la multiplicité des vecteurs et augmente le
niveau de risque sanitaire. L'usage de l'eau impropre est à l'origine de
problèmes de santé. Sur cette thématique, ONU-EAU (2009),
a présenté les maladies diarrhéiques comme l'une des
gravités des maladies liées à l'eau. La variation de la
qualité de l'environnement est influencée par les
181
facteurs pathogènes. Ce fait de santé s'observe
aussi bien dans le vécu quotidien des ménages que dans les
différents espaces de la ville, qui sont le réceptacle des eaux
usées domestiques et des déchets ménagers. Les quartiers
présentent des sites précaires par endroit et laissent entrevoir
des toilettes dans une précarité excluant toutes règles
d'hygiène avec des caniveaux inexistants. Tout ce système
défectueux constitue un facteur de risque.
Photo 24: Toilette à proximité d'une
source infectieuse, (cliché, Niamké
2016)
Les populations sont très souvent infectées
dans le cadre d'activités domestiques, professionnelles ou
récréatives courantes, comportant des expositions à une
eau de stagnation contaminée. Le manque d'hygiène et certaines
habitudes de jeu des enfants, dans des eaux infestées rendent ces
enfants particulièrement vulnérables à l'infection.
Dans le cadre des faits de dégradation, la question de
l'incinération des déchets a été abordée
plus haut. Ainsi, à l'issu de l'enquête, 16,80% des ménages
ont affirmé, pratiquer l'incinération pour des raisons de non
collecte. Mais, le fait qui intéresse l'étude, est le risque de
santé encourus par les populations par cette pratique. Les études
scientifiques ont relevé des problèmes de santé
liée à l'incinération des déchets, notamment ; Le
CO211 provenant des différents incendies qui se
réalisent sous le panache du vent dans les quartiers, absorbé par
les poumons lors de la respiration, il passe assez rapidement dans le sang
où il se fixe sur l'hémoglobine prenant ainsi la place de
l'oxygène (Bonnard et al, 2009).
11 Dioxyde de carbone
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